Revue internationale des adventistes du septième jour
Déc e m b re 2 01 7
Le
plan
radical
RAP P ORT DU CO N CIL E A N N U E L V O I R E N PA G E 3
Déc e m b re 2017
Revue internationale des adventistes du septième jour
Déc e mbre 201 7
Le
plan
E N
C O U V E R T U R E
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radical
Un engagement radical
14 Notre monde – entre le passé C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S
et l’avenir
John Bradshaw
L’incarnation du Christ fut d’une portée telle qu’aujourd’hui, nous en parlons encore.
La planète a commencé avec la perfection. Nous pouvons espérer le rétablissement d’une telle perfection.
Ronny Nalin
RAPPORT DU CONCILE ANN UEL V O I R E N PA G E 3
16 Une leçon de confiance M É D I T A T I O N
10 N’abandonnez jamais la vérité P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Ted N. C. Wilson
Connaître la vérité, c’est la vivre.
13 Dieu avec nous E S P R I T
D E
P R O P H É T I E
Ellen G. White
Nous ne sommes pas seuls.
Shawna Vyhmeister
Lorsque les directions semblent confuses, cherchez les points de repère.
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V I E
A D V E N T I S T E
Une place pour les ados
Jennifer Sigler et Micheal Goetz
Que se passe-t-il lorsque les jeunes ont quelque chose à faire dans l’église ?
24 Une évasion par le toit P A T R I M O I N E
Michael W. Campbell
Clarence Crisler n’est pas un nom bien connu. Mais son service n’en est pas moins remarquable !
D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
M O N D I A L
26 L A B I B L E R É P O N D « C’est ainsi que j’écris »
12 S A N T É Un sujet réexaminé
27 É T U D E B I B L I Q U E Les catastrophes naturelles, la Bible, et l’amour de Dieu 28 D E S À
I D É E S P A R T A G E R
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 10 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Décembre 2017
P H O T O
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C O U V E R T U R E :
S T U D I O
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RAPPORT DU CONCILE ANNUEL Marcos Paseggi, Adventist World
Le Concile annuel se focalise sur
la mission mondiale
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Les présentations insistent sur la construction de ponts de compréhension
A D V E N T I S T
es spécialistes en relations publiques considérèrent l’annonce comme ayant été une occasion carrément ratée. Tout le potentiel propre à une histoire assurée d’avoir un impact culturel majeur fut gaspillé par une décision de dernière minute : le scoop de tous les temps serait donné à un petit groupe d’ouvriers sans importance, n’ayant aucune connaissance dans le domaine des médias. En outre, cette annonce fut faite au beau milieu de la nuit, alors que le cycle des nouvelles de la journée s’était calmé, et que la couverture habituelle par les principaux organes de presse ne pouvait être assurée. Et – il ne manquait plus que ça – la chorale imposante qui s’était assemblée pour célébrer en musique la bonne nouvelle choisit curieusement de s’exécuter devant un petit auditoire regroupé sur une parcelle obscure d’un terroir vallonné… ratant ainsi – en apparence du moins – le moment propice à un impact maximal. Et le couple ? Tout en ayant un certain potentiel publicitaire, il gâcha sa cause par son silence relatif à un moment où il aurait eu besoin de porte-paroles articulés et éloquents. On dit même qu’au lieu de saisir l’intérêt du public dans cette histoire, la mère « conservait toutes ces choses, et les repassait dans son cœur »… De toute évidence, il lui fallut des années pour comprendre l’impact incroyable de cette histoire. Cependant, le monde ne pourra jamais oublier une telle histoire – l’histoire qui, au-delà de toutes les autres, domine la conscience de cette planète dès que décembre revient et, à vrai dire, tout au long de l’année. Il n’y a pas grand-chose du récit des Évangiles de la naissance de Jésus qui cadre avec le jeu de l’élite des médias ; néanmoins, ce récit a fait preuve d’une endurance colossale, engageant des millions – des centaines de millions – d’individus année après année, siècle après siècle, avec une histoire d’espérance et de promesse qui défie le temps. C’est le contrepoids de ce qui semble être deux opposés : la toute-puissance cachée dans la fragilité ; les richesses revêtues des habits de la pauvreté ; le changement se présentant dans la personne d’un bébé. Et, oui, cette année encore, vous raconterez vous aussi cette histoire – à un enfant, un parent, une nièce, un petit-fils, car vous estimez, vous aussi, qu’on ne peut y passer à côté. Cette histoire, c’est l’événement à partir duquel nous datons toutes nos réalités, la charnière décisive sur laquelle pivote la porte de l’histoire. « Dieu avec nous »… C’est l’une des histoires les plus anciennes de cette planète ! Et cependant, étonnamment, elle semble toujours nouvelle. Cette année donc, revivez une fois de plus l’histoire – et la grâce.
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e Concile annuel de 2017 – une réunion administrative annuelle réunissant environ 450 invités et membres adventistes du comité exécutif de la Conférence générale du monde entier – a été convoqué au siège de l’Église à Silver Spring, De nombreuses ressources d’« Opération au Maryland (États-Unis) métropoles » ont été remises aux membres le 5 octobre 2017. La du comité. session d’automne, où l’on présente les rapports des départements, et où les documents, les plans, et les règlements sont votés, a débuté par la Conférence des dirigeants de l’éducation et du développement (LEAD) – un événement annuel informant, formant, et outillant les dirigeants sur un sujet spécifique. La conférence de 2017 s’est focalisée sur les joies et les défis de la mission mondiale, d’autant plus que l’Église cherche à partager le message de Dieu avec différents groupes d’individus. Gary Krause, directeur du Bureau de Mission adventiste : « Notre but consiste à raviver la vision originale que l’Église chrétienne primitive avait de la mission. Dans un sens, cela n’a rien de nouveau, parce que la mission est au cœur même de notre mouvement. » Le défi actuel, a expliqué Gary Krause, consiste à trouver comment adapter les vérités intemporelles de la Bible à la grande diversité de groupes d’individus du monde entier. « Nous avons pour objectif d’annoncer la bonne nouvelle de façon significative et attrayante à ceux qui sont très différents de nous », a-t-il dit. Les centres de Mission globale Une partie de la journée à été consacrée au rapport des contributions des centres de Mission globale aux objectifs de Mission adventiste. Ces centres – au nombre de six, à ce jour – ont été créés par l’Église mondiale pour « aider les adventistes à jeter des ponts de compréhension et d’amitié entre les adventistes et les adeptes des principales religions et philosophies du monde », lit-on sur le site Web des centres. Les centres de Mission globale s’efforcent de trouver, au sein des populations urbaines, des avenues de compréhension à l’égard des membres des religions de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud, à l’égard des sécularisés, et à travers les relations judéo-adventistes et les relations entre adventistes et musulmans. Suite e n p age 4
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RAPPORT DU CONCILE ANNUEL Chaque centre a présenté ses objectifs, ses plans, et ses ressources. Les principales religions du monde Les directeurs des centres missionnaires ont souligné que chaque groupe des principales religions du monde est unique en soi. Il comprend les éléments non seulement de la religion, mais aussi de la culture et de la vision du monde. Le centre hindou s’affaire à jeter des ponts entre adventistes et hindous en offrant de la formation et des ressources à ceux qui ont à cœur d’établir des relations d’amitié avec ces derniers. Face à l’augmentation des populations musulmanes en Occident, le Centre mondial pour les relations adventistesmusulmanes offre aux adventistes des conseils, de la formation, des ressources, tout en encourageant des échanges personnels authentiques et marquants. Il indique aussi comment forger des relations dans un esprit de respect, et comment faire des efforts sincères pour rencontrer les musulmans sur leur terrain. Dans le cas des bouddhistes, il est essentiel, si l’on veut entretenir des relations sérieuses avec eux, de comprendre leur vision du monde. Des conversations profitables commencent donc par une compréhension de la mentalité bouddhiste, ont souligné les dirigeants du centre missionnaire. Par ailleurs, selon le Centre mondial d’amitié judéo-adventiste, les interactions avec les croyants juifs impliquent un ensemble d’hypothèses différentes. Les présentateurs ont souligné « la profonde connaissance des Écritures » de nombreux Juifs. Ces interactions devraient reconnaître leur contribution à la foi. Les sécularisés et les postmodernes La population croissante des sécularisés et des postmodernes comporte, à coup sûr, ses propres défis. Kleber Gonçalves, directeur du Centre d’études des sécularisés et des postmodernes : « Après les chrétiens et les
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musulmans, le groupe “religieux” le plus important dans le monde est précisément le 1,2 milliard d’individus non religieux. Comment communiquer avec ceux qui ne s’intéressent pas à la religion ? C’est actuellement l’un de nos plus grands défis, non seulement en Occident, mais partout. » Selon Kleber Gonçalves, l’une des façons possibles est d’impliquer les jeunes dans des environnements sécularisés et postmodernes. « Nous avons découvert que les relations sont essentielles », a-t-il souligné. Il a dit que l’Église a besoin « de jeunes qui établissent des relations avec leurs semblables, qui tentent d’apprendre et de parler le langage urbain ». Les jeunes animés du bon mobile sont très enthousiastes, a-t-il remarqué. Atteindre les grandes villes Doug Venn, directeur du Centre urbain de Mission globale, estime que les grandes concentrations urbaines, où plus de la moitié de la population mondiale habite maintenant, constituent un ensemble de défis spécifiques pour l’Évangile. Doug Venn : « Pour chaque congrégation adventiste urbaine, on compte 89 167 citadins. » Le centre se propose de trouver des moyens de toucher ce segment croissant de la population mondiale, lequel devrait atteindre 70 pour cent d’ici 2050. Le centre s’implique dans plusieurs initiatives pour que le message d’espérance du Christ ait un impact sur les habitants des grands centres urbains. Par exemple, I Want This City – une série télévisée de 13 épisodes – suit Doug Venn pendant neuf mois à Bangkok, en Thaïlande, l’une des villes les moins atteintes au monde. Dans cette émission bouleversante, on discute franchement de certains des plus grands défis de la mission contemporaine dans les centres urbains. L’équilibre entre les antennes et les centres urbains La conférence LEAD s’est terminée par des présentations supplémentaires et une table ronde.
Homer Trecartin, directeur des centres collectifs de Mission globale, y va d’une présentation pendant la conférence LEAD. M Y L O N
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Au nombre des présentations finales, David Trim, directeur du Département des archives, des statistiques, et de la recherche, a partagé des principes tirés des écrits d’Ellen White sur la mission envers les villes. Il a souligné qu’Ellen White – une fondatrice de l’Église adventiste – avait un énorme fardeau pour les villes. Alors même qu’elle était octogénaire, elle a dit que si Dieu lui en donnait la force, elle travaillerait dans les villes ! Elle a aussi écrit en faveur des antennes – ces centres missionnaires situés en milieu rural, idéalement près des grandes villes. Ellen White, poursuit David Trim, considérait ces antennes comme des endroits permettant aux membres en mission dans une grande ville de se régénérer et de se reposer. Homer Trecartin, directeur des centres collectifs de Mission globale de l’Église, a aussi clarifié ce point. Homer Trecartin : « Il est impossible d’achever cette œuvre à partir des antennes seulement. Il nous faut des adventistes consacrés qui consentent à habiter dans les villes ». Mais en même temps, a-t-il conclu, on doit leur donner la possibilité de récupérer dans un cadre rural. Ses dernières remarques portaient cette note d’espérance : « J’ai appelé certains individus à être missionnaires dans les villes, et ils ont accepté cet appel. » n
La rédaction de Adventist World
Atteindre les villes
Dans un élan passionné, le président de l’Église lance un appel à évangéliser les centres urbains
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d’apporter à ces forteresses sécularisées le message vivifiant de l’Évangile. » Résistant à l’appel divin, Jonas monta à bord d’un navire à destination de Tarsis. Si de nombreux membres ont pris au sérieux l’appel divin à atteindre les villes, beaucoup, à l’instar de Jonas, « ont plutôt fait voile vers Tarsis », estime Ted Wilson. « N’avons-nous servi que des lèvres ? N’avons-nous accordé qu’une attention superficielle à la grande tâche qui consiste à atteindre des millions d’âmes dans les métropoles du monde ? Avons-nous vraiment encouragé nos membres à atteindre leurs semblables ? » a demandé Ted Wilson. Les méthodes de Dieu, point final ! Ted Wilson : « En obéissant à l’ordre de Dieu d’évangéliser les villes, au lieu d’y
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ieu désire ardemment que ses disciples aillent de ville en ville pour enseigner, prêcher, et guérir en son nom, a dit Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste. Il a tenu ces propos le 7 octobre 2017, lors de son discours annuel du sabbat adressé aux membres du comité exécutif de l’Église mondiale pendant le service de culte, au siège de l’Église à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). S’appuyant sur l’histoire du prophète Jonas que Dieu avait appelé à évangéliser la ville antique de Ninive, Ted Wilson a appelé chaque membre à faire l’impossible pour atteindre les grands centres urbains de ce monde. Ted Wilson : « Dans les grandes villes, les ouvriers du Christ sont toujours aussi peu nombreux. Dieu nous supplie
Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, présente le sermon du sabbat matin, lors du Concile annuel.
aller d’idées humaines, adoptons plutôt les méthodes inspirées du ciel. Ces méthodes ont été clairement exprimées dans les écrits d’Ellen White, cofondatrice de l’Église, écrits que nous, adventistes, croyons être inspirés. » Cette approche pratique tente de présenter le caractère du Christ aux autres et comporte des tas de possibilités, a-t-il affirmé. Il a mentionné, entre autres, un service à la communauté dirigé par les jeunes, des cliniques de santé, des restaurants végétariens, l’évangélisation par les médias intégrés et les médias sociaux, des centres de counseling, et le témoignage personnel auprès de la famille et des amis. « Ce sont là les concepts profonds du ciel [pour travailler] dans les grandes métropoles du monde », a-t-il spécifié. Allant au-delà de la théorie, Ted Wilson a invité plusieurs dirigeants de l’Église à partager la façon dont ils appliquent ces méthodes dans les villes du monde. Teenie Finley et Mark, son mari, étaient du nombre des dirigeants qui ont pris place sur le podium pour raconter ce qu’ils font ou ce que font ceux qu’ils dirigent. Le couple a lancé un centre de formation en Virginie, aux États-Unis. Dans ce centre, ils offrent des formations aux pasteurs et aux membres laïques. Ils tiennent aussi des activités conçues pour attirer les gens. Le Living Hope Center comporte une salle de culte de 270 places, un centre des médias, une école d’évangélisation, et un centre de santé communautaire. Les programmes de santé de ce centre – cours de cuisine naturelle, gestion du stress – et les séminaires sur l’archéologie, la prophétie, et la doctrine attirent des centaines de personnes des collectivités environnantes. « Nous désirons suivre la méthode du Christ et consacrer les années qui nous restent à former des croyants pour le ministère désintéressé du Christ », a conclu Mark Finley. Gary Krause, directeur du Bureau de Mission adventiste, a décrit les activités qu’offrent les centres d’influence établis en zones urbaines pour aborder ces parties du Suite e n p a ge 6
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RAPPORT DU CONCILE ANNUEL monde qui n’ont pas encore été atteintes. D’autres dirigeants ont parlé des initiatives communautaires en cours dans des villes populeuses telles que Hanoï, au Vietnam, et Le Caire, en Égypte. L’Église, en effet, s’est engagée à y manifester l’amour de Dieu de façons pratiques. L’implication de chaque membre, de chaque ministère L’initiative pour atteindre les grandes villes est une « œuvre considérable », a souligné Ted Wilson – une œuvre qui ne peut s’accomplir uniquement par des pasteurs rémunérés. « Il nous faut une implication totale des membres (ITM) », a-t-il dit, évoquant cette initiative de l’Église mondiale qui vise à impliquer tous les membres dans la mission. « L’ITM a stimulé les laïcs de façon extraordinaire ! a lancé Ted Wilson. Dans de nombreuses [divisions de l’Église], elle est devenue une vision fort motivante qui a transformé des églises en agences puissantes pour gagner des âmes. » Sur un ton plus personnel, Ted Wilson a appelé chaque dirigeant et chaque membre à « monter à bord ». « Je demande personnellement à tous les responsables des champs […] de mettre l’accent sur cette étonnante méthode, a-t-il lancé. Revitalisons nos membres d’église dans chaque secteur de la mission de l’Église ! » Selon Ted Wilson, l’ITM est un processus qui inclut non seulement l’étude biblique et l’évangélisation, mais aussi la réforme sanitaire, un changement de style de vie, une utilisation judicieuse des moyens financiers, une vie de famille vécue selon le modèle biblique, et d’autres changements propres à améliorer la vie. « Tout ceci sera possible à condition de remettre tous nos besoins à Christ », a-t-il dit alors qu’il invitait Duane McKey, coordinateur mondial d’ITM, et Kathy, sa femme, à présenter l’importante initiative évangélique d’ITM planifiée pour Tokyo et d’autres grandes villes japonaises en 2018. Dans le cadre de l’ITM, Duane McKey a parlé de certaines activités passées et de
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celles en cours au Rwanda, en Roumanie, au Népal, et aux Philippines. En préparation à l’événement d’ITM au Japon en 2018, 48 pasteurs adventistes japonais ont été invités aux Philippines pour y tenir une campagne d’évangélisation. Leurs efforts ont généré 1 400 baptêmes. On prépare actuellement une campagne d’évangélisation semblable en Inde, laquelle se tiendra en 2019. Les enfants et les initiatives en matière de santé Par rapport à ces initiatives et à d’autres, Ted Wilson a réaffirmé que l’ITM s’applique à chaque secteur d’activité de l’Église. « Tout le monde peut servir – femmes, hommes, jeunes adultes, enfants même – pour atteindre les habitants des grandes villes », a-t-il lancé tandis qu’il présentait Linda Koh, directrice du Ministère des enfants de l’Église mondiale, à partager ce que les enfants font pour répandre l’amour de Dieu dans les villes. « [La question, c’est de savoir] comment atteindre les millions d’enfants habitant dans les villes », a dit Linda Koh, avant de présenter certains des programmes conçus pour amener les jeunes enfants à Jésus, tels que les écoles bibliques de vacances, les expos santé, les journées sportives, les festivals de musique, entre autres. Selon Linda Koh, c’est lorsque les enfants aiment Jésus et l’acceptent dans leur cœur que l’on peut dire « Mission accomplie ». Linda Koh : « De nombreux enfants viennent à nous et nous disent : “Jésus est maintenant mon ami pour toujours.” » Le Ministère global de la santé est également vital pour l’ITM, a repris Ted Wilson. Les pasteurs et les professionnels de la santé adventistes peuvent travailler de concert. Pour le démontrer, il a demandé à Peter Landless, directeur du Ministère de la santé de l’Église mondiale, de donner des exemples de la façon dont les initiatives de santé soutiennent la mission de l’Église dans les grandes villes.
« Le Ministère global de la santé croit que chaque membre est un missionnaire médical », a dit Peter Landless avant de donner un rapport du succès des initiatives telles que des expos santé à petite et grande échelle, des programmes pour cesser de fumer, des programmes de rétablissement pour les toxicomanes, des marches et des courses récréatives, des cours de cuisine. Les membres d’église apportent annuellement 600 millions de dollars US en dons pour les soins de santé, et 50 millions de livres sur la santé sont distribués, a-t-il souligné. « Nous pouvons participer à ces activités si nous croyons au message de la [santé], si nous le vivons, et si nous l’enseignons, a dit Peter Landless avant de conclure. Depuis la transplantation du cœur jusqu’à la simple miche de pain, il peut y avoir davantage de religion que dans bien des sermons. » Un dernier appel À la requête de Ted Wilson, Doug Venn, directeur du Centre urbain de Mission globale, a appelé les membres à s’impliquer activement dans la propagation du message de Dieu dans les villes. « Soyons convaincus et engageonsnous de nouveau à atteindre les villes », a dit Doug Venn. Du coup, il a appelé les dirigeants de l’Église à être baptisés de nouveau avec lui « en ce qui concerne la priorité de l’initiative “Opération métropoles” ». Doug Venn a aussi lancé un appel spécial à exploiter l’énergie des jeunes membres adventistes : « [L’heure est venue de] libérer l’énergie des jeunes afin qu’ils puissent utiliser leurs capacités créatives pour présenter Jésus aux habitants des villes. » Ted Wilson a terminé son message par un second appel à donner à l’œuvre évangélique dans les villes l’attention qu’elle mérite. « Je vous en prie, prenez le défi “Opération métropoles” au sérieux, et soumettez à Dieu vos plans pour chaque ville du monde entier. C’est maintenant qu’il nous faut travailler dans nos villes ! » n
Ci-dessus : David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche présente l’un des nombreux rapports du Concile annuel. À gauche : G. T. Ng, secrétaire exécutif de la Conférence générale, présente son rapport.
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La rédaction de Adventist World
L’effectif adventiste est en hausse, mais des
défis subsistent Le rapport souligne tant les
faits saillants que les défis historiques
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ors du Concile annuel de 2017, David Trim, directeur du Bureau des archives, des statistiques, et de la recherche (ASTR) a dit, au cours de la présentation d’ouverture du rapport du secrétariat, que le taux de croissance de l’effectif de l’Église mondiale est en hausse. D’après sa présentation soulignant les tendances statistiques, l’Église adventiste comptait, au 30 juin 2017, 20 343 814 membres baptisés dans le monde entier. Il a expliqué que cette hausse inclut le ralentissement du processus de vérification après plusieurs années de mise en œuvre constante dans la plupart des divisions de l’Église – processus qui tient compte des membres qui ont quitté l’Église. Le taux de mortalité des membres est, lui, en baisse, a-t-il spécifié. Cependant, le processus de vérification de l’effectif doit se poursuivre, a enchaîné David Trim. « La connaissance
des vrais chiffres nous aide à être de bons économes et nous assiste dans notre planification stratégique », a-t-il ajouté. La vérification de l’effectif « est un outil vital dans le ministère pastoral ». David Trim a aussi dit aux membres du comité exécutif que le taux de pertes est assez élevé, soit 39 pour cent – ou deux nouveaux membres sur cinq. David Trim : « Permettez-moi de vous rappeler qu’en général, les membres ne quittent pas l’Église en raison de désaccords théologiques, mais plutôt parce qu’ils passent par une crise personnelle ou font l’expérience d’un conflit au sein de la communauté de foi. Certains sentent qu’ils ne nous manquent pas, que nous ne prenons pas soin d’eux, qu’ils ne sont pas importants à nos yeux. Après quelques années seulement, ils passent à travers les mailles du filet. » Cette hausse de l’effectif en dépit des
pertes est imputable au succès missionnaire dans maints endroits du monde, a-t-il poursuivi. « Une personne est baptisée au sein de l’Église toutes les 23 secondes. Au cours des deux dernières années, les baptêmes ont atteint une moyenne de plus de 3 000 par jour. » Et le nombre de nouvelles églises augmente – ce qui constitue l’une des meilleures indications d’une croissance soutenue. Par contre, un grand défi subsiste dans la fameuse fenêtre 10/40 – un endroit géographique comprenant 69 pays dans lesquels la plupart des habitants ne sont pas chrétiens. « Alors qu’environ 40 pour cent de la population mondiale habite dans cette région, on n’y compte moins de 3 millions d’adventistes, a expliqué David Trim. On parle donc de 10 membres seulement pour 10 000 habitants. » David Trim a terminé son rapport en rappelant aux délégués que compter est toujours un moyen, et jamais une fin en soi. « Cela nous aide à savoir où nous en sommes et où aller. Mais si nous utilisons les chiffres pour nous définir nous-mêmes, ils nous feront du tort », a-t-il conclu. Mission envers le monde Gary Krause, directeur de Mission adventiste, a dit aux délégués que 814 missionnaires adultes et leurs familles servent ailleurs que chez eux. La plupart d’entre eux quittent l’Amérique du Nord pour servir dans d’autres divisions de l’Église, a-t-il dit. Un plan visant à envoyer dans le monde des professionnels en dentisterie et en médecine compte actuellement 62 missionnaires en service, plus 31 autres qui se préparent à partir. Sous l’égide de Mission adventiste, l’Institut de Mission mondiale (IWM) fournit une formation interculturelle pour les missionnaires servant outre-mer. Il offre aussi une formation de réintégration pour les missionnaires revenant dans leur pays. Adventist Volunteer Services, une autre partie de Mission adventiste, compte 1 200 bénévoles intra-division, dont 411 de la Division nord-américaine et 270 de Suite e n p age 8
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RAPPORT DU CONCILE ANNUEL la Division sud-américaine – les deux divisions principales ayant placé des bénévoles internationaux. Les pionniers de Mission globale, lesquels servent et implantent des églises dans des secteurs isolés où il ne se trouve souvent aucune présence adventiste, totalisent plus de 2 000 dans 130 pays, a expliqué Gary Krause. L’année dernière, Mission adventiste a alloué 2,3 millions de dollars US pour 687 projets d’implantation d’églises dans le monde entier. Selon Gary Krause, ces pionniers utilisent les méthodes et les technologies les plus récentes pour mieux servir leurs semblables. Gary Krause : « Grâce à un nouveau système de priorité stratégique de Mission globale, lequel dresse la carte des régions du monde qui éprouvent les plus grands besoins en termes de présence adventiste, nous pourrons favoriser des projets dans les villes et les secteurs à priorité élevée », a-t-il conclu. Des leçons de l’histoire G. T. Ng, secrétaire exécutif de l’Église, a concentré sa présentation sur plusieurs apostasies et crises au fil de l’histoire adventiste. « L’absence de difficultés, ça n’existe pas », a dit G. T. Ng en parlant de crises telles que la crise théologique de 1888 et la crise Kellogg au début du 20e siècle. « Il y a des hauts et des bas. » G. T. Ng croit que ces expériences passées éclairent le présent, tandis qu’elles démontrent à quel point la direction divine a, en quelque sorte, prévalu contre les perturbations humaines et aidé l’Église à avancer avant même que chaque crise ne se calme. G. T. Ng : « L’Église est loin d’être parfaite. Cependant, le conseil inspiré nous dit que Dieu ne suscitera pas une autre Église. La mission doit se poursuivre. » Après quelques observations et requêtes de la part des membres du comité exécutif pour clarifier la présentation de G. T. Ng, le rapport du secrétaire a été approuvé à une écrasante majorité. n
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Adventist World et Adventist News Network
Le Concile annuel vote de poursuivre le dialogue sur l’unité et le
processus de réconciliation
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ors du Concile annuel, les membres du comité exécutif de la Conférence générale (GC) de l’Église adventiste ont majoritairement voté, suite à près de six heures de discussions et de débats, de renvoyer le document intitulé « Unité dans la mission : procédures pour la réconciliation et l’adhésion en matière de gouvernance de l’Église : phase II » à la Commission de supervision de l’unité dans la mission. « Le corps a parlé », a dit Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste. « Ce document retournera au comité. Par la grâce de Dieu, nous trouverons un moyen d’arriver à un consensus. » La portée du second document Ce second document expose les grandes lignes de la seconde phase d’un processus de réconciliation voté lors du Concile annuel de l’année dernière, lequel cherchait à initier des procédures standard pour maintenir l’unité de l’Église sur des questions impliquant la non conformité. Les secteurs abordés incluent les croyances fondamentales, les décisions votées, ou les règlements de travail de l’Église. La phase I a été votée lors du Concile annuel de 2016. Le document de la phase II souligne l’engagement du comité exécutif à « préserver la gouvernance et la structure organisationnelle de l’Église adventiste du septième jour à tous les paliers » dans le contexte « de la patience, de la charité chrétienne, et de la grâce rédemptrice ». Ted Wilson, lors des discussions du jour : « Je crois que l’Église a été patiente.
Nous avons un objectif rédempteur. Mais nous devons respecter ce que l’Église mondiale vote. » Les règlements au sein de l’Église Le document de la phase II qui a été renvoyé au comité d’origine démontre sans ambages la nécessité des règlements de l’Église, ancrant ses racines dans des références bibliques et des principes exprimés par Ellen G. White, cofondatrice de l’Église. « D’un bout à l’autre des Écritures, l’organisation a été une priorité pour le peuple de Dieu, dit le document. L’organisation de l’Église est aussi un mandat biblique clair et un enseignement biblique fondamental pour le peuple de Dieu de la fin des temps. » Tout en reconnaissant que « les règlements de l’Église ne sont pas infaillibles », le document explique qu’ils offrent « le meilleur jugement d’un groupe représentatif de dirigeants de l’Église à un moment donné sur la façon dont ses entités vivent et travaillent ensemble ». Les Règlements de travail de la Conférence générale sont le résultat des votes pris par des représentants du monde entier lors d’une session de la Conférence générale tous les cinq ans, ou lors du Concile annuel du comité exécutif. Le document de la phase II est construit sur des règlements existants votés, tels que le règlement B 15 05, lequel clarifie « la voix qui fait autorité » des Règlements de travail de la Conférence générale, et le règlement B 15 10, lequel exige une adhésion mondiale aux Règlements de travail. Le document reconnaît
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À gauche : Zuki Mxoli, un membre du comité exécutif de la Conférence générale, participe à la discussion du lundi après-midi. À droite : Les membres du comité exécutif votent sur l’une des nombreuses motions pendant la discussion sur le document de la phase II.
que « des pratiques non conformes peuvent constituer des expressions très complexes de différentes valeurs, croyances, formes de communication, et de pratiques culturelles, ethniques, théologiques, et économiques. En outre, il « distingue entre pratiques non conformes réparties en trois catégories ». La catégorie 1 traite des 28 croyances fondamentales de l’Église adventiste. La catégorie 2 traite des décisions votées par le comité exécutif de la Conférence générale, lesquelles sont « conçues en vue d’une application mondiale », et dont la non application « nuirait à l’unité de l’Église ». La catégorie 3 implique « des règlements, des initiatives et des pratiques de nature locale qui ne constituent pas une violation des décisions votées lors d’une session de la Conférence générale ou par le comité exécutif de la Conférence générale, et qui n’ont, de ce fait, aucun impact sur l’unité de l’Église ». Origine du document Thomas Lemon, vice-président de la GC et président de la Commission de supervision de l’unité dans la mission, a présenté le rapport introductif. Il a été chargé de faciliter le suivi du document intitulé « Unité dans la mission : procédures pour la réconciliation au sein de l’Église », voté en 2016. Thomas Lemon :
« Nous avons pris le processus que vous avez voté l’année dernière comme un mandat pastoral, comme une occasion de dialoguer avec des gens du monde entier. » Thomas Lemon a expliqué que bien que des problèmes de conformité subsistent, il n’a constaté « aucun signe de rébellion » dans ses entretiens avec les entités avec lesquelles il est entré en contact. « L’unité et l’engagement envers le message de l’Église adventiste sont aussi forts que jamais. » Avant les interventions des délégués, G. T. Ng, secrétaire exécutif de la GC, a expliqué que tandis que le document aborde la question de la consécration des femmes au ministère pastoral et « a été suscité » par cette question, il a une portée beaucoup plus large : « C’est de gouvernance qu’il s’agit ». G. T. Ng a rappelé aux membres que « la conscience personnelle n’est pas jugée, mais la gouvernance de l’Église, si ». Commentaires des participants Le document de 14 pages a été lu à voix haute par Hensley Moorooven, secrétaire adjoint de la GC. Les membres du comité et les invités ont ensuite donné leurs commentaires au président depuis de nombreux micros. Certains ont invité le comité à
approuver le document et à aller de l’avant ; d’autres ont opté de renvoyer le document à un comité pour un raffinement supplémentaire. Ceux qui étaient en faveur de renvoyer le document ont soulevé des questions sur la constitutionnalité de certains segments du document. Une chose était claire : malgré de fortes convictions des deux côtés de la question, personne n’a suggéré un schisme au sein de l’Église adventiste. « Je veux donner à ce corps de l’assurance », a dit Dan Jackson, président de la Division nord-américaine. « Nous n’avons absolument pas l’intention de diviser l’Église adventiste et de démarrer notre propre Église en Amérique du Nord. Nous ne nous séparerons pas de cette Église. Nous sommes engagés dans son œuvre, tant en Amérique du Nord qu’ailleurs dans le monde. » Votes et décisions Le vote a résulté d’une motion de renvoyer le document au comité de la constitution et des statuts de la Conférence générale. La décision a été ensuite amendée pour renvoyer le document à la Commission de supervision de l’unité dans la mission, et a été votée lors d’un scrutin secret, à raison de 184 contre 114. n
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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E
À
l’aube du 23 octobre 1844, tout paraît très sombre. Un mouvement ? Il n’en a guère l’apparence – à ce moment-là, du moins. À travers les États américains de la Nouvelle-Angleterre et ailleurs, des milliers de croyants ont attendu avec ferveur de voir leur sauveur face à face ; mais contrairement à leur prévision, il n’est pas revenu. Que de sanglots étouffés, que de larmes amères ! Des questions tourbillonnent dans leur esprit. Ont-ils été trompés ? La Bible est-elle fiable ? Leur foi a-t-elle pris une fausse direction ? Que vont-ils faire maintenant ? Remplis d’amertume, un grand nombre d’entre eux tournent le dos à la Bible et à tout ce qu’ils ont cru auparavant. D’autres ridiculisent leurs anciens amis. Cependant, une poignée de croyants – un reste – bien que terriblement désappointés, n’abandonnent pas Dieu. Ces croyants consacrés – ce reste, composé principalement de jeunes – continuent de sonder les Écritures jusqu’à ce qu’ils y découvrent des réponses claires à leurs questions. Les prophéties n’ont pas été inexactes ! Guidés par le Saint-Esprit, ils découvrent la vérité du ministère du Christ dans le sanctuaire céleste. Ils découvrent aussi que le septième jour est de tout temps le saint jour du sabbat de Dieu, et que lorsqu’on meurt, on repose dans un état d’inconscience, dans un « sommeil » jusqu’à la résurrection. Ils édifient leur foi sur la sainte Parole de Dieu, et ne sont pas déçus. Ils deviennent participants d’une longue lignée de croyants fidèles qui, au fil des siècles, persévérèrent dans la vérité (voir Jn 14.6). Et Dieu continue de guider ce jeune mouvement, lui dévoilant des vérités bibliques et illuminant le sentier qu’il doit suivre. C’est ainsi que le mouvement adventiste du septième jour – ceux qui ont la foi de Jésus, qui proclament le message des trois anges (Ap 14), et qui attendent avec espérance le retour prochain de Jésus-Christ – commence.
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N’abandonnez jamais Ted N. C. Wilson
Se focaliser sur
Entre les mains de Dieu Aujourd’hui, cependant, certains craignent pour l’avenir de l’Église. Ils entendent le vieil adage « Où est la promesse de son retour ? » D’autres demandent à voix haute s’il existe bel et bien une Église du reste. D’autres encore mettent en doute la véracité des Écritures, la vérité d’une création en six jours littéraux, ou dissèquent la Bible de manière à en supprimer la signification. Mais aussi sombres que les choses puissent paraître, soyons assurés qu’il n’y a rien à craindre, parce que cette Église est entre les mains de Dieu : il la mènera à bon port. Notez les merveilleuses promesses suivantes : « À travers les siècles de persécutions, de luttes et de ténèbres, Dieu a soutenu cette Église. Pas un nuage n’est venu l’assombrir qu’il n’y ait pour-
vu. Pas une seule force ennemie ne s’est élevée pour combattre son œuvre qu’il ne l’ait prévue. Tout s’est déroulé comme il l’avait prédit. Il n’a pas abandonné son Église à elle-même ; mais par de nombreuses prophéties, il lui a annoncé ce qui arriverait ; et ce que son Esprit avait inspiré à ses prophètes s’est réalisé. Tous ses desseins s’accompliront. Sa loi est à la base de son trône ; aucune puissance mauvaise ne saurait la détruire. La vérité est inspirée et gardée par Dieu ; elle triomphera de tous les obstacles1. » Dieu soit loué pour ces précieuses promesses ! Avec l’apôtre Pierre, nous pouvons nous exclamer : « Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ » (2 P 1.16).
/ T H I N K S T O C K B O W D E N I M A G E S
la
vérité
la mission
N’abandonnez jamais ! N’abandonnez jamais les précieuses vérités que Dieu vous a données par sa Parole ! Dans un monde où le chaos et les catastrophes foisonnent, quelle bénédiction extraordinaire de savoir que nous pouvons nous reposer, dans une confiance absolue, sur la Parole immuable de Dieu ! Au fil de l’histoire humaine, Dieu a préservé sa sainte Parole des attaques sataniques incessantes. La Bible contient un récit exact et fiable de nos origines, de notre salut, et nous donne un aperçu glorieux de notre délivrance imminente. En tant qu’adventistes, nous acceptons la Bible en tant que fondement de toutes nos croyances, et discernons dans ses pages notre identité prophétique et notre mission uniques. Par la puissance de sa vérité, Dieu
a sculpté dans ce monde chaotique l’Église adventiste. Nous devons être le peuple du reste de Dieu ! Et à ce titre, nous devons exalter le Christ, sa justice, annoncer le message des trois anges d’Apocalypse 14, et proclamer le retour imminent de Jésus. En tant que peuple du reste de Dieu – soit « ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus » (Ap 12.17, LSG) – nous avons un message d’espérance unique et le mandat de proclamer la grâce de Dieu au monde. Le défi des distractions De nos jours, il est facile d’être distraits de la mission qui nous a été confiée. Lors de la réunion du Concile annuel du comité exécutif de la Conférence générale en octobre dernier, Heidi Carpenter et Ranela Kaligithi, deux jeunes femmes de la Division nord-américaine, ont ouvert leur cœur aux membres du comité lors d’un service de culte matinal. Se focalisant sur la mission, Ranela Kaligithi s’est exprimée en ces termes : « Je veux être remplie de l’amour de Dieu au point d’être naturellement poussée à gagner au Christ un monde perdu et agonisant. N’est-ce pas la raison pour laquelle nous sommes ici ? […] « [Mais] en tant qu’Église, nous sommes en butte à un problème : les distractions. Nous sommes tellement distraits que nous perdons de vue l’idéal divin pour nous. […] « En dépit du chaos environnant, Jésus n’a jamais perdu de vue sa mission. Comme lui, nous devons parfois nous focaliser de façon particulière, tel un rayon laser […] pour accomplir le mandat que Dieu nous a confié. Pour certains, c’est carrément une question de vie ou de mort. » Remarquant l’impact du salut d’une seule personne, Ranela Kaligithi a cité Ellen White : « Le salut d’une seule âme entraîne le salut de nombreuses âmes2. » « Ceci signifie, a poursuivi Ranela, que lorsqu’un seul membre d’église timide décide de renoncer à tout et de se donner complètement à Dieu, lorsqu’il gagne une âme, il en a gagné, en réalité,
de nombreuses autres. Pour accomplir le mandat que Jésus a confié à chacun de nous, il nous faut autant de croyants que possible focalisés sur cette mission. » Et vous ? Et vous, sur quoi vous focalisezvous ? Sur l’œuvre qui consiste à gagner des âmes à Christ ? Y a-t-il dans votre vie une somme de distractions telle qu’il vous est difficile de vous focaliser sur quoi que ce soit d’autre ? Au seuil d’une nouvelle année, il convient de réévaluer nos priorités, de repenser à ce qui importe le plus – non seulement pour le présent, mais aussi pour l’éternité. La bonne nouvelle, c’est que Dieu ne nous demande pas de faire ça tout seuls. Il a promis que si nous nous appuyons humblement et entièrement sur les bras éternels de notre Seigneur, il communiquera puissamment et par nous son message final de miséricorde à un monde agonisant. Dans l’achèvement de cette œuvre, notre réussite dépend avant tout de notre soumission à la Parole de Dieu et à la direction du Saint-Esprit. Elle dépend de notre décision de nous humilier devant notre créateur et de nous renier nous-mêmes, afin que Jésus puisse prendre le contrôle de notre vie et vaincre notre péché. Mes amis, je vous invite à fixer « les yeux sur le Maître » ! Que tous les laïcs fixent les yeux sur Jésus et se réclament de ses promesses ! Qu’ils mettent résolument les distractions de côté et avancent dans la mission que Dieu nous a confiée pour lui gagner des âmes. Jésus revient bientôt ! n 1 Ellen
G. White, Conquérants pacifiques, p. 13. Review and Herald, 10 juillet 1888.
2 Idem., dans
Ted N. C. Wilson est le
président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.
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S A N T É
Un
sujet réexaminé :
les produits laitiers et la santé physique Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel
L’étude publiée dans la revue Adventist Review en ligne1 suggère que les produits laitiers peuvent constituer une protection contre le cancer colorectal. Pour être honnête, cela m’indispose. Si cette étude dit « peuvent », pourquoi imprimer une telle information ? Et tant qu’à y être, pourquoi ne pas suggérer aussi que nous devrions boire de l’alcool2 ?
T
out d’abord, nous tenons à vous remercier de ces questions et de nous faire part de vos préoccupations. Bien que nous n’ayons pas rédigé le rapport en question3, vous soulevez des points intéressants et importants. Nos rubriques de la santé ont, au nombre de leurs règles tacites, la suivante : les rubriques de Adventist World et de Adventist Review (« Santé » et « House Call », respectivement) ne constituent pas une plateforme pour les polémiques. Ces rubriques ne sont en aucun cas destinées à indisposer les lecteurs, ni à inciter à la division. Notre désir – et celui des éditeurs – est d’offrir de façon claire, informative, et factuelle le message de la santé imprégné de grâce et équilibré que Dieu a confié à l’Église adventiste. Les études épidémiologiques sur la santé et les essais cliniques qui portent sur la santé de populations et de patients soulèvent souvent autant de questions que de réponses. Comme les résultats ne sont pas totalement prévisibles pour chaque individu, le mot « peut » est typiquement utilisé dans les conclusions de ce genre d’études. En outre, dans l’étude que décrit le rapport, deux résultats sont examinés : les effets du calcium sur le risque de cancer du côlon, et le risque des produits laitiers sur le cancer du rectum. Ces découvertes ont émergé à partir d’analyses de données sur 77 000 adventistes participant à l’Étude sur la santé des adventistes-2 (AHS2). Une grande partie du calcium de ces individus est d’origine
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végétale, ce qui a permis une comparaison plus solide. Le terme « peut » n’indique pas tant une science « superficielle » que la transmission d’une forte association. Ceci nous amène à la prochaine question : la science sélective. Il est convenable, agréable même, d’accepter des données correspondant à notre point de vue, à notre persuasion, et à notre conviction. Nous pouvons nous enthousiasmer des effets protecteurs des produits laitiers sur le cancer colorectal, mais rester réticents face aux avantages d’un régime totalement végétarien dans la réduction du risque du cancer de la prostate. L’intégrité exige que nous reconnaissions les faits et pesions soigneusement les meilleures applications. Il convient de noter que la population étudiée dans l’AHS2 consomme généralement moins de produits laitiers que l’individu moyen aux États-Unis. Notre Église mondiale recommande à ses membres un régime végétarien équilibré. Cette recommandation inclut un régime végétalien comportant un supplément adéquat de vitamine B12 (toujours) et de vitamine D (là où c’est nécessaire), ainsi qu’un régime ovo-lacto végétarien (œufs et produits laitiers). À ceux qui consomment des produits laitiers, le Département du Ministère de la santé adventiste recommande d’y aller avec parcimonie – en tant que condiments, pour ainsi dire – et de privilégier ceux qui sont faibles en gras. Souvenons-nous que nous sommes une Église mondiale ; de nombreux territoires n’ont pas de substituts de produits laitiers enrichis de vitamine B12 économiques, ni un accès facile à des suppléments. Par conséquent, nous évitons de dénigrer les produits laitiers, lesquels fournissent des nutriments essentiels tels que la vitamine B12 à notre peuple habitant dans de telles régions. Il est dommage de comparer (avec
une pointe d’ironie) les produits laitiers à l’alcool et de suggérer que sa consommation pourrait, elle aussi, être saine. Certaines études suggèrent que l’alcool peut comporter des avantages pour la santé ; cependant, tous les organismes responsables déclarent, en un large consensus, que l’alcool crée une dépendance, est destructeur, et qu’il n’ajoute, à vrai dire, aucun avantage à un style de vie par ailleurs intentionnellement sain. La raison principale de ne pas consommer d’alcool demeure une exigence spirituelle. Les produits laitiers n’appartiennent pas à cette catégorie. Notre désir, c’est que nous soyons équilibrés, cohérents, et qu’avec bonté et courtoisie, nous communiquions à tous ceux que nous servons les bénédictions découlant du style de vie sain qui nous a été confié. Dans notre service quotidien, nous ferons bien de nous souvenir des paroles de Jésus : « Écoutez et comprenez. Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur, mais ce qui sort de la bouche, c’est ce qui rend l’homme impur. » (Mt 15.11) Seigneur, guide ce qui entre dans ma bouche, et je t’en prie – filtre ce qui en sort ! n 1 www.adventistreview.org/church-news/story5444-consumingdairy-may-protect-against-colorectal-cancers-study-says. 2 Cette question a été abrégée. 3 Yessenia Tantamango-Bartley, Synnove F. Knutsen, Karen JaceldoSiegl, Jing Fan, et coll., Public Health Nutrition, vol. 20, n° 14, p. 2577-2586.
Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est
directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale. P H O T O
:
J AYA S E E R
L O U R D H U R A J
E S P R I T
P R O P H É T I E
Dieu avec
L
’amour seul éveille l’amour. Connaître Dieu, c’est l’aimer ; son caractère se manifeste en opposition avec celui de Satan. Cette oeuvre ne pouvait être accomplie que par un seul Être, unique dans tout l’univers. Celui-là seul qui connaissait la hauteur et la profondeur de l’amour de Dieu était capable de le révéler. Sur la sombre nuit enveloppant le monde devait se lever « le Soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons »* (Ml 4.2).
nous
Car Dieu a tant aimé le monde…
Ellen G. White
T H I N K S T O C K
Le plan révélé Il ne faut pas voir dans le plan de la rédemption le produit d’une réflexion tardive, consécutive à la chute d’Adam. Il s’agit de « la révélation du mystère tenu secret dès l’origine des temps » (Rm 16.25). Cette révélation dévoila les principes qui, dès les âges éternels, sont à la base du trône de Dieu. Dieu et le Christ ont prévu dès le commencement l’apostasie de Satan et la chute de l’homme, amenée par le pouvoir trompeur de cet apostat. Dieu n’est pas l’Auteur du péché, mais il en a prévu l’existence et il s’est préparé à faire face à cette terrible éventualité. Si grand était son amour pour le monde qu’il s’est engagé à donner son Fils unique, « afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16). Lucifer avait dit : « J’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu. […] Je serai semblable au Très-Haut. »(Es 14.13-15) Mais le Christ, « dont la condition était celle de Dieu, […] n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes » (Ph 2.6,7). Il y a eu là un sacrifice volontaire. Jésus eût pu demeurer au côté du Père. Il pouvait conserver la gloire du ciel et l’hommage des anges. Il a préféré remettre le sceptre entre les mains du Père et descendre du trône de l’univers pour apporter la lumière à ceux qui en étaient privés, la vie à ceux qui périssaient.
D E
Le Dieu incarné Voici près de deux mille ans qu’une voix mystérieuse émanant du trône de Dieu, a été entendue dans le ciel : « Tu n’as voulu ni sacrifice, ni offrande ; mais tu m’as formé un corps. […] Voici, je viens – dans le rouleau du livre il est écrit à mon sujet – pour faire, ô Dieu, ta volonté. » (He 10.5-7, LSG) Ces paroles annonçaient l’accomplissement du dessein tenu caché de toute éternité. Le Christ était sur le point de visiter notre monde et de s’incarner. « Tu m’as formé un corps », dit-il. S’il s’était montré revêtu de la gloire qu’il partageait avec le Père avant que le monde fût, nous n’eussions pu supporter la lumière de sa présence. Pour que nous pussions le contempler sans être détruits, la manifestation de sa gloire a été voilée. Sa divinité a été revêtue du voile de l’huma-
nité – la gloire invisible sous une forme humaine visible. […] C’est ainsi que le Christ allait venir, semblable aux hommes, pour transformer « notre corps avili » (Ph 3.21). Il n’avait aucune beauté qui pût le recommander aux yeux des hommes : il était néanmoins Dieu incarné, lumière du ciel et de la terre. Sa gloire était voilée, sa grandeur et sa majesté étaient cachées pour lui permettre de s’approcher des hommes affligés et tentés. n * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond révisée, dite à la Colombe.
Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public. Cet extrait est tiré de son livre Jésus-Christ, p. 11-13.
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C R O Y A N C E S
F O N D A M E N T A L E S
Notre
Ronny Nalin
monde –
NUMÉRO 6
entre le passé et
Regarder le cosmos à travers les lunettes du
L
a vie est un don absolument étonnant. Quand on considère les interactions complexes qui la rendent possible, on éprouve une admiration profonde. Même les composantes inorganiques de notre système – depuis la terre où poussent les cultures jusqu’à l’air que nous respirons – font partie d’un magnifique équilibre liant les habitants de la terre à leur demeure planétaire. Notre monde, cependant, est aussi le théâtre d’événements douloureux et de conditions pénibles – maladies, catastrophes naturelles, pénurie des ressources, rigueur du climat dans de nombreuses régions de la terre, entre autres – dont nous sommes témoins tous les jours. Et alors que nous jetons un coup d’œil sur cette masse déroutante de bien et de mal, nous posons les questions suivantes : Était-ce là, au commencement, le dessein de Dieu ? Le Créateur voulait-il que notre vie soit constamment ballotée entre la joie et la souffrance, l’extase et le chagrin ? Dans les pages du Nouveau Testament, nous découvrons une réponse cohérente à ces questions, une réponse qui traite des conditions de notre monde à partir d’une perspective cosmique. Le monde : un nom aux nombreuses facettes Comme c’est le cas avec de nombreux autres mots, le mot « monde » a des significations distinctes et peut être lié à différents concepts. Ceci s’applique aussi à son utilisation dans le Nouveau Testament, où il y a, en fait, au moins trois termes grecs différents souvent traduits par « monde ». Le premier, et le plus courant, c’est kosmos. Kosmos peut se référer à l’intégralité de l’univers physique, comme dans Actes 17.24, où Paul décrit « le Dieu qui a fait le monde [kosmos] et tout ce qui s’y trouve »1. Plus fréquemment, cependant, l’accent est spécifiquement mis sur le domaine terrestre (voir Mt 26.13 ; Rm 10.18). Ainsi, le monde est le théâtre où la situation malencontreuse de la condition humaine se déroule : « Par un seul homme le péché est entré dans le monde [kosmos] » (Rm 5.12). Par conséquent, dans le Nouveau Testament, kosmos est souvent utilisé avec une connotation spirituelle, devenant synonyme d’une approche de la vie contraire aux principes de
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Dieu. Par exemple, Jacques déclare que « l’amour du monde [kosmos] est inimitié contre Dieu » (Jc 4.4), et Jean atteste que « le monde [kosmos] entier est au pouvoir du Malin » (1 Jn 5.19). Lorsque nous considérons cette connotation négative du mot kosmos, nous sommes remplis d’admiration à l’idée que Dieu a aimé ce kosmos au point de donner son Fils unique pour le sauver (Jn 3.16). Le second terme grec traduit par « monde », c’est oikoumene. Ce nom est utilisé pour se référer davantage aux habitants de la terre qu’à la planète elle-même. C’est ce que révèlent des versets tels qu’Actes 17.31, où Paul dit que Dieu « a fixé un jour où il va juger le monde [oikoumene] selon la justice », ou dans Luc 2.1, lequel écrit qu’« en ce temps-là, parut un décret de César Auguste pour faire recenser le monde [oikoumene] entier ». Finalement, le terme grec aion peut aussi être traduit par « monde ». Aion indique plus exactement une période de temps, un siècle, le contexte temporel dans lequel les choses peuvent se produire et être. Par conséquent, lorsque Paul dit : « Ne vous conformez pas au monde [aion] présent » (Rm 12.2), il se réfère au siècle présent, à l’économie d’ensemble dans un monde corrompu par le péché. Le monde : pas le même que dans le passé Lorsque nous considérons ce que le Nouveau Testament dit au sujet du monde dans lequel nous habitons, nous remarquons que la discontinuité avec le passé est un concept clé. Pierre, par exemple, en parlant de la terre avant le Déluge, dit que « le monde [kosmos] d’alors périt submergé par l’eau » (2 P 3.6). L’expression « d’alors » implique un contraste et un caractère distinctif entre le présent et le monde antédiluvien, lequel est maintenant perdu pour nous. Cependant, un changement plus significatif encore a modifié les conditions du monde après la création : l’entrée du péché (Rm 5.12). La création de Dieu souffre aujourd’hui dans la servitude de la corruption (Rm 8.20-22). Dans le monde actuel, les puissances des ténèbres (Ep 6.12) ont étendu leur influence à un point tel que leur commandant est appelé « le prince du monde [kosmos] » (Jn 14.30) et « le dieu de ce monde [aion] » (2 Co 4.4, S21).
l’avenir Nouveau Testament Le monde : pas le même que dans l’avenir La bonne nouvelle du Nouveau Testament, toutefois, c’est qu’il y aura aussi une discontinuité évidente entre l’état présent et futur des choses. Dans de nombreux passages, on remarque une distinction entre ce dont on fait l’expérience aujourd’hui et ce qui est à venir (voir Rm 8.38 ; 1 Co 3.22 ; 1 Tm 4.8 ; He 13.14). D’un côté, on a « ce monde [kosmos, aion] » (Jn 12.25 ; Rm 12.2 ; 1 Jn 4.17), ou « le monde [aion] présent » (2 Tm 4.10, S21). D’un autre côté, on a des références explicites à un « siècle à venir [aion] » (Mt 12.32 ; Ep 1.21, NBS) et à un « monde [oikoumene] à venir » (He 2.5). Chose intéressante, le mot kosmos n’est jamais utilisé pour se référer au monde futur, peut-être en raison de son association aux aspects négatifs de la réalité présente2. En utilisant différents termes, tels que « un nouveau ciel et une nouvelle terre » (Ap 21.1), ou aion et oikoumene, les écrivains du Nouveau Testament ont souligné un changement immanquable de l’ancien système des choses. La nouvelle dispensation ne sera pas une simple modification de la dispensation actuelle, mais quelque chose de complètement nouveau : « La mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. » (Ap 21.4,5) Clarté, résilience, et espérance L’adoption de la description que le Nouveau Testament donne d’un monde original – maintenant déchu mais qui
La
création
Dans les Écritures, Dieu a révélé le récit authentique et historique de son activité créatrice. Le Créateur de l’univers créa, en une création récente en six jours littéraux, « les cieux et la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve », puis se reposa le septième jour. Par là même, il institua le sabbat comme mémorial perpétuel de l’œuvre créatrice qu’il avait faite et complétée pendant six jours littéraux, lesquels, avec le sabbat, constituèrent la même unité
sera recréé dans l’avenir – a un impact, de plusieurs façons pratiques, sur la façon dont nous vivons notre témoignage chrétien. Lorsque nous considérons le passé, nous obtenons davantage de précisions. Nous évitons ainsi d’attribuer à Dieu des réalités mauvaises avec lesquelles il n’a rien à voir. Tout en vivant dans le présent, nous sommes encouragés à être résilients, considérant combien la main divine est toujours visible dans le kosmos malgré les millénaires de mal et de dégénérescence résultant de la chute. Finalement, lorsque nous regardons vers l’avenir, notre cœur se gonfle d’une espérance contagieuse dans l’attente ardente d’un nouveau ciel et d’une nouvelle terre où la justice habitera (2 P 3.13). n 1 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond révisée, dite à la Colombe. 2 Voir G. Kittel, G. W. Bromiley, et G. Friedrich, Theological Dictionary of the New Testament: Abridged in One Volume, Grand Rapids, Eerdmans, 1985, p. 462.
Ronny Nalin, titulaire d’un doctorat,
est un scientifique adjoint à l’Institut de recherche Geoscience de la Conférence générale des adventistes du septième jour. Ronny, Elisa, sa femme, et leurs deux filles habitent à Mentone, en Californie.
de temps qu’aujourd’hui nous appelons « semaine ». Le premier homme et la première femme furent créés à l’image de Dieu comme le couronnement de la création. Le couple reçut le pouvoir de dominer le monde et fut chargé d’en prendre soin. À son achèvement, le monde était « très bon » et proclamait la gloire de Dieu. (Gn 1 ; 2 ; 5 ; 11 ; Ex 20.8-11 ; Ps 19.1-7 ; 33.6,9 ; 104 ; Es 45.12,18 ; Ac 17.24 ; Col 1.16 ; He 1.2 ; 11.3 ; Ap 10.6 ; 14.7)
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M É D I T A T I O N
F R A N C I S C O
A N Z O L A
Une leçon de
confiance
Shawna Vyhmeister
Lorsque Dieu nous envoie quelque part, il promet de nous y accompagner
N
otre véhicule s’immobilise brusquement, tandis que mon mari se gare derrière une voiture stationnée pour permettre aux voitures de circuler dans la rue étroite. Où sommes-nous ? Pourquoi les gens se stationnent-ils de chaque côté des rues encombrées ? Où est le centre commercial que nous cherchons ? La tension monte tandis que la lumière faiblit et que la pile de notre cellulaire/GPS se décharge de plus en plus. Nous sommes arrivés à l’Université adventiste du MoyenOrient, au Liban, il n’y a que quelques semaines. Comme nous
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nous apprêtons à quitter la chambre d’invités du campus pour nous installer dans notre propre appartement, il nous faut faire des provisions. L’horaire chargé de l’université nous laisse peu de temps pour faire l’essentiel, et encore moins pour le lèchevitrine ! Nous espérons donc trouver rapidement ce qu’il nous faut et rentrer tout de suite chez nous. « À la prochaine intersection, il faut tourner à gauche. » La voix de Ron me ramène au moment présent tandis qu’il me tend le cellulaire et sort de notre aire de stationnement provisoire. La carte semble suffisamment claire. Cependant, dans la
vraie vie, on dirait que les routes sont toujours plus étroites et plus congestionnées que ce qu’on aperçoit sur la carte. Selon celle-ci, la « prochaine à gauche » est un viaduc, mais il semble, hélas, qu’il n’y ait aucune possibilité de l’emprunter. Après plusieurs autres détours et 45 minutes où nous découvrons des parties de Beyrouth que je souhaite ne jamais revoir, nous arrivons finalement à destination. Et les courses commencent : articles de nettoyage, articles de base pour la cuisine, et en bonus, un aspirateur au rabais ! Dans l’un de ces moments qui ne peuvent mieux tomber, nous découvrons que le centre commercial dispose même d’un local pour recharger les cellulaires tandis que les clients font leurs courses. La façon dont Dieu prend soin des détails est extraordinaire ! Bientôt, nos emplettes sont terminées. Nous sommes prêts à retourner à notre appartement. Dehors, le crépuscule a fait place aux ténèbres de la nuit. Nous entrons dans la voiture et commençons le trajet inverse. Après avoir été en butte aux défis de la circulation, aux rues étroites de la ville, et au manque de précision du GPS, je m’attends au pire… Les ténèbres ne facilitent certainement pas les choses. Comme on peut s’y attendre, nous faisons bien des erreurs et des demi-tours… Mais en regardant l’aspect positif du parcours, nous découvrons, au moins, une autre partie de la ville. À la recherche de repères L’Université adventiste du Moyen-Orient où nous servons est sise au sommet d’une magnifique colline. La vue de la ville de Beyrouth et de la mer Méditerranée est à couper le souffle. Beyrouth – l’une des plus anciennes villes du monde – fut établie il y a quelque 5 000 ans. Des lettres datant du 14e siècle av. J.-C. adressées à un pharaon d’Égypte l’appellent « Biruta ». Dans ce magnifique décor, les routes commencent à avoir davantage de sens. La plupart ont été construites bien avant les embouteillages modernes. Sans voiture, les rues et le stationnement ne posaient pas problème à cette époque. Mais de nos jours, c’est tout un défi de rouler dans cette métropole moderne sillonnée de rues étroites à sens unique et d’intersections irrégulières – surtout pour les profanes et ceux qui n’ont pas le sens de l’orientation. Sur l’autoroute principale, je commence à me détendre un peu en apercevant quelques repères familiaux. Mais il nous reste encore à franchir une section de route entre l’autoroute et le chemin tortueux familier qui mène à l’université. Chaque fois que nous traversons ce secteur, il a l’air différent. C’est particulièrement difficile de s’y diriger dans le noir, surtout pour moi. Ron tourne par-ci, par-là, suivant quelque logique intérieure connue seulement des hommes et des pigeons voyageurs. Je sens de nouveau ma pression artérielle grimper. Comment arriverai-je jamais à trouver mon chemin dans cet endroit qui est maintenant notre chez nous ? C’est alors que je l’aperçois. Là, à l’intersection en forme de triangle, près du pied de la montagne, il y a une grande croix
baignée de lumière, même la nuit. À la seule idée qu’à partir de là, je pourrai retrouver mon chemin jusque chez moi, ma pression baisse. Dès que je prends conscience que tel a toujours été le cas, un sentiment d’émerveillement la régularise. Si nous pouvons arriver au pied de la croix, alors nous pouvons toujours trouver notre chemin à partir de là. Même dans un pays aussi étrange que nouveau, la croix du Christ fait de nous des frères et des sœurs – une famille. Tout a du sens et se met en place si seulement nous pouvons voir le Christ. Dans cet endroit nouveau, inconnu, cette simple leçon de confiance m’aide à m’établir et à me sentir chez moi. Bien entendu, il y a des défis et des stress liés au fait de vivre dans un pays outre-mer. Mais il y a aussi des bénédictions en abondance. Ici, les gens sont merveilleux, la nourriture est délicieuse – ce qui n’a rien d’étonnant ! – et le climat est, eh bien, méditerranéen. Mais le Moyen-Orient est aussi le théâtre de tensions vieilles de plusieurs siècles. Ayant fui une Syrie déchirée par la guerre et d’autres pays environnants en raison de l’agitation, les réfugiés éprouvent des besoins inimaginables. Et à l’université où nous travaillons, les besoins ne manquent pas non plus. Tandis que nous essayons de répandre l’Évangile dans cette partie du monde, où seulement quelque trois pour cent de la population est chrétienne, nous sommes en butte à des défis presque insurmontables. Mais cette situation importe peu. Je me souviens d’Exode 4.11, 12. Ces deux versets nous parlent de l’appréhension de Moïse devant la tâche immense qui s’étendait devant lui – une tâche qu’il se sentait totalement incapable d’accomplir. « L’Éternel lui dit : Qui a donné une bouche à l’être humain ? Et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle ? N’est-ce pas moi, l’Éternel ? Va donc maintenant ; c’est moi qui suis avec ta bouche, et je t’enseignerai ce que tu auras à dire. » Nos besoins deviennent les possibilités de Dieu. Tous ses ordres ont déjà leurs solutions. Dieu nous a donné un travail à faire, et il a promis de nous aider tout le long du chemin. L’agitation dans la région se transforme en occasions de répandre l’Évangile. Dans un endroit aussi vaste, notre insuffisance en tant que petite église nous force à dépendre de Dieu, ce qui est vraiment une bonne chose. Et chaque fois que nous rentrons à la maison, la croix que nous apercevons nous sert de rappel. Peu importe d’où nous venons et où nous allons, elle est notre guide, notre repère. Aussi longtemps que nous pouvons voir la croix du Christ, nous savons qu’alors, nous sommes presque chez nous. n
Shawna Vymeister, titulaire d’un doctorat, est professeur et directrice de recherche à l’Université adventiste du Moyen-Orient, à Beyrouth, au Liban. Décembre 2017 | Adventist World
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oosevelt Island – une île étroite s’étirant sur plus de 3 kilomètres, située sur l’East River à New York, entre les arrondissements de Manhattan et de Queens (sur Long Island) – est aujourd’hui connue pour son téléphérique emblématique reliant l’île au quartier Upper East Side de Manhattan. Mais au 19e siècle, on la connaissait pour d’autres raisons : cette île était, en effet, mêlée à un scandale qui retint l’attention de toute une nation. En 1887, Roosevelt Island – ou Blackwell’s Island à cette époque – comptait un hôpital, un pénitencier, et d’autres institutions construites par la ville de New York, dont l’asile de Blackwell’s Island. Destiné à être une installation de pointe, cet asile était sensé utiliser les méthodes de traitement les plus progressistes disponibles. Mais New York se retrouva plutôt avec un hôpital psychiatrique crasseux, dangereux, et surpeuplé. Les résidentes, auxquelles on servait fréquemment de la nourriture avariée ou rancie, étaient victimes de traitements barbares et fréquemment gardées par des détenus du pénitencier. Les journaux publiaient souvent des histoires dénonçant la maltraitance et la cruauté chroniques à l’asile de Blackwell’s Island. Le New York Times, par exemple, publia en 1879 un article intitulé « Tormenting the Insane ». Mais en 1887, la journaliste d’investigation Nellie Bly fit semblant d’être folle pour y être admise, afin de pouvoir révéler les conditions réelles de cet établissement.
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Il faut souvent un engagement radical pour qu’un changement durable se produise
nt radical Son séjour dans cet asile surpeuplé dura 10 jours. Une fois sortie après l’intervention d’un avocat, elle rédigea un reportage dénonçant les réalités choquantes de cet établissement pour le New York World – un journal appartenant à l’époque à Joseph Pulitzer. Ensuite, elle écrivit un livre intitulé Ten Days in a Madhouse [10 jours dans un asile], publié la même année. Cet asile « est une ratière humaine, écrit-elle. Il est facile d’y entrer. Mais une fois qu’on y est admis, impossible d’en sortir ». Après son admission, elle cessa de jouer son rôle de folle. « Plus je parlais et agissais de façon sensée, plus on me considérait comme folle. » Suite au séjour de Nellie Bly à l’asile de Blackwell’s Island et à la publicité faite à son reportage, la ville investit un million de dollars dans l’établissement, relâcha les immigrantes qui y avaient été admises simplement parce que personne ne comprenait leur langue, et congédia une grande partie du personnel. En se mêlant aux oubliés, aux opprimés, aux maltraités, Nellie Bly devint le catalyseur de changements monumentaux qui améliorèrent la vie de milliers de personnes. Il est venu chez lui On pourrait facilement dire que le monde dans lequel Jésus est entré il y a 2 000 ans était une maison de fous. À l’époque de sa naissance, Hérode gouvernait la Galilée. Ce tyran paranoïde ordonna à ses soldats d’exécuter tous les bébés de Bethléhem. Nazareth, la ville où Jésus grandit, avait si mauvaise
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réputation que plus tard, l’un des futurs disciples de Jésus demanda s’il pouvait en sortir quelque chose de bon (Jn 1.46)… Si le monde sinistre de l’asile dans lequel Nellie Bly séjourna était cruel et impitoyable, celui dans lequel Jésus entra était, lui, pire à l’extrême. À l’époque où le Sauveur vint sur la terre, « le péché était devenu une science, le vice était consacré comme partie intégrante de la religion »1. Qu’est-ce qui poussa quelqu’un comme Nellie Bly à entreprendre une mission aussi risquée, aussi dangereuse ? Cette femme était dotée d’une personnalité exceptionnelle. Plus tard, elle devint inventrice et femme d’affaires prospère. Dans l’intervalle, elle fit un voyage autour du monde et pulvérisa un record, arrivant à Hoboken, au New Jersey, 72 jours après son départ. Née un an avant la fin de la guerre civile et élevée près de Pittsburgh, en Pennsylvanie, Nellie vécut une vie d’aventure et de notoriété haute en couleur. Mais peu diraient que sa contribution durable pour le monde fut son service envers les malheureux. Il faut souvent un engagement radical pour qu’un changement durable se produise. Pensez, par exemple, à Gandhi, à Martin Luther King Jr., à Nelson Mandela – à tous ceux qui ont apporté un changement à un prix considérable pour eux-mêmes. Cependant, c’est l’incarnation de Jésus – le divin Fils de Dieu, venant sur terre pour y vivre comme un homme – qui constitue la démonstration la plus stupéfiante de ce qu’est le désintéressement. Ce dont il est question ici, ce
n’est pas d’un séjour de 10 jours dans un asile suivi de l’intervention d’un avocat pour en sortir, ce n’est pas d’articles, de livres, d’aventure et de prospérité, mais du Souverain de l’univers quittant le ciel – « ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu » – pour entrer dans un monde dépourvu de gouvernail moral, dans un monde où les ennemis de Dieu chercheraient à lui ôter la vie. Jésus n’était encore qu’un bébé lorsque son père terrestre dut fuir Bethléhem avec sa famille pour qu’il échappe à l’épée d’Hérode. Une mission particulière Mais l’incarnation du Christ fut différente de toute autre naissance dans l’histoire. C’est-à-dire que Jésus vint au monde pour une mission. Une mission particulière. Et aujourd’hui, cette mission œuvre encore dans des millions de vies. Au sujet de Jésus, Paul écrit : « [Jésus], existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes » (Ph 2.6,7, LSG)2. Jésus était un homme investi d’une mission. Il faut que les « internés » de la planète terre aient l’occasion de connaître le vrai Dieu et de faire l’expérience du salut. Imaginez un moment si la mission de Nellie Bly avait échoué… Que seraient devenues les « patientes » de l’asile de fous de New York – ces femmes qu’on coupait totalement du monde extérieur, qu’on forçait à rester
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assises en silence sur des bancs durs toute la journée, qu’on douchait à l’eau glacée ? « Deux mois dans cet établissement auraient fait de moi, mentalement et physiquement, une épave », rapporta Nellie. Heureusement, sa mission fut couronnée de succès ! Mais que se passerait-il si la mission de Jésus échouait ? « Elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » (Mt 1.21) C’était ça, la signification de l’incarnation : un peuple qui serait sauvé de ses péchés. Pour ce qui est de l’arc du salut, l’incarnation et la mort de Jésus sur la croix relèvent de l’histoire. Mais l’œuvre du Sauveur n’est pas encore totalement terminée. Un jour, tandis qu’il s’adressait à des chefs juifs, Jésus fit une déclaration fascinante. Accusé de blasphème et de transgression du sabbat, il leur répondit : « Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! » (Jn 5.40) Chose intéressante, il ne leur dit pas que leur problème était leur péché. Il aurait pu avoir raison – et aurait eu raison – d’y aller de cette approche. Mais il choisit d’en utiliser une autre. Ses auditeurs, cependant, refusèrent de reconnaître que la solution au péché était au milieu d’eux. Ils ne voulaient pas venir à lui, malgré ce qu’ils savaient sur lui et sur sa mission. Pourtant, ces dirigeants savaient que c’était suite à l’intervention divine que Zacharie, le prêtre, avait perdu l’usage de la parole. Aucun prêtre à Jérusalem ne devient muet sans que cela ne fasse grand bruit ! Ils avaient entendu le rapport des bergers, lesquels déclaraient avoir vu et entendu des anges annoncer la naissance du Sauveur. Ils savaient que des philosophes avaient visité Jérusalem et s’étaient enquis du Messie. Ils étaient au courant de la visite de Jésus au temple alors qu’il avait 12 ans. Ils avaient
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entendu Jean-Baptiste déclarer que Jésus était « l’Agneau de Dieu ». Ils savaient parfaitement que Jésus avait changé l’eau en vin, guéri les malades, et chassé les démons. Ils savaient ! Et cependant, ils s’obstinèrent dans leur refus de venir à lui « pour avoir la vie »… Jésus n’était pas sans savoir qu’en venant sur la terre, il pénétrait dans un territoire hostile. « Elle [la Parole] est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçue ». « [La lumière a brillé] dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas accueillie » (Jn 1.11,5). En dépit de la prophétie de Daniel révélant le moment où Jésus serait oint en tant que Messie – et forcément, le temps approximatif de sa naissance – les individus mêmes chargés de préparer le monde pour l’avènement du Messie s’endormirent au volant du salut. Le but de l’incarnation L’incarnation de Jésus était une merveille, un miracle, un phénomène surnaturel : le Créateur de l’univers, né d’une femme ! Pourtant, il y a 2 000 ans, cette incarnation fut ignorée par ceux-là mêmes qui auraient dû la célébrer le plus. Se pourrait-il que l’histoire se répète ? Aujourd’hui, une question demeure pour le peuple de Dieu : Que faisonsnous de l’incarnation ? À l’instar des chefs religieux aux jours de Jésus, nous savons, nous aussi. Nous savons ce qu’ils savaient – l’eau changée en vin, la résurrection d’entre les morts, les aveugles recouvrant la vue, les boiteux marchant, sautant, et louant Dieu. Et nous en savons même davantage. Nous savons comment Dieu a œuvré de façon miraculeuse et providentielle pendant les deux derniers millénaires, et nous l’avons vu agir dans notre vie. Nos prières ont été exaucées, nous avons fait l’expérience de miracles, ou, à tout le moins, nous avons entendu
la façon dont Dieu a œuvré dans la vie d’autres individus. Tout ceci prouve que Jésus est le Fils de Dieu, qu’il est venu dans le monde pour nous donner la vie éternelle. […] Il n’est pas venu sur la terre simplement pour nous impressionner par ce que la divinité peut faire, ou pour attendrir nos cœurs endurcis par les images mentales touchantes d’un bébé né dans une étable. Il est venu pour accomplir une mission. C’est par l’incarnation, par cet événement infiniment étonnant qu’il a mis en branle son ministère terrestre, donnant à la famille humaine tout entière l’occasion d’avoir la vie éternelle. À vrai dire, l’incarnation de Jésus est inextricablement liée au ministère actuel de celui-ci dans le sanctuaire céleste. Hébreux 2.17 dit : « Aussi devait-il devenir, en tout, semblable à ses frères, afin d’être un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle dans le service de Dieu, pour faire l’expiation des péchés du peuple. » L’auteur explique : « Car du fait qu’il a souffert lui-même quand il fut tenté, il peut secourir ceux qui sont tentés. » (He 2.18) Tel est le but de l’incarnation. L’incarnation, c’est un sauveur venu sur une planète de fous non seulement pour donner, mais aussi pour continuer de donner. C’est Jésus venu dans un monde rempli de misère et de désespoir pour « secourir ceux qui sont tentés ». C’est pour nous l’assurance divine que des milliers d’années plus tard, Jésus, en tant que Souverain sacrificateur, offrirait son aide à tous ceux qui luttent corps à corps avec le péché. Nos batailles lui étant familières, il ne nous a pas laissés seuls dans la lutte, ne nous a pas oubliés, ne nous a pas livrés à nous-mêmes. Comprenant par expérience les défis qui nous assaillent, Jésus s’est engagé à fortifier toute personne qui cherche de l’aide.
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Ce Noël, nous chanterons – nous devrions chanter – « Les anges dans nos campagnes », et « Sainte nuit », car ces chants magnifiques évoquent de puissantes émotions et rapprochent notre cœur du cœur divin. Ce Noël, nous nous souviendrons que l’incarnation de Jésus avait un but – que le Fils de Dieu vint en ce monde pour nous sauver du péché, et que un peu plus de 30 ans après sa naissance à Bethléhem, il monta au ciel pour que nous puissions nous approcher « avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, en vue d’un secours opportun » (He 4.16). Tout pécheur conscient de son besoin de la grâce divine peut se souvenir de l’incarnation et savoir que Jésus naquit dans un but précis. Il « vint […] pour rétablir en l’homme l’image de son Créateur. Lui seul peut reconstituer un caractère ruiné par le péché. Il vint chasser les démons qui exerçaient une domination sur les volontés. Il vint nous arracher à la poussière et remodeler les caractères déformés, pour les rendre semblables au divin Modèle et leur communiquer la beauté de sa propre gloire3. » C’est exactement ce qu’il fera pour vous. Son incarnation, à coup sûr, vous le garantit. n 1 Ellen
G. White, Jésus-Christ, p. 28. mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond révisée, dite à la Colombe. 3 White, Jésus-Christ, p. 29. 2 Sauf
Jésus n’était pas sans savoir qu’en venant sur la terre, il pénétrait dans un territoire hostile.
John Bradshaw est
orateur-directeur du Ministère des médias Il est écrit, et habite avec sa famille au Tennessee, aux États-Unis d’Amérique.
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Une
place pour les
Jennifer Sigler et Micheal Goetz
La méthode de rétention de l’Académie Campion
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lors qu’il attend un vol depuis Chicago, Micheal Goetz, pasteur de l’église Campion, observe des voyageurs au comptoir du service à la clientèle de la United Airlines. Ils tentent de négocier d’autres vols après avoir raté ou annulé le leur. Les files d’attentes sont longues, et le personnel de la compagnie aérienne, très occupé. Il remarque ensuite des jeunes portant des t-shirts jaune vif de la United Airlines. Ils vont et viennent le long des files d’attente, demandant aux voyageurs s’ils ont des questions ou s’ils désirent des clarifications. Même s’ils ne sont pas en mesure de résoudre la plupart de leurs problèmes, ils peuvent faire de leur mieux pour les aider et les écouter. À partir de son observation, Micheal Goetz en arrive à la conclusion suivante : 1. Ces jeunes sont clairement identifiés en tant que membres de l’équipe de la United Airlines. Cette compagnie aérienne « possède » les jeunes, et les jeunes éprouvent un sentiment d’appartenance à la United. 2. Bien qu’ils ne prennent pas de décisions corporatives, ne pilotent pas d’avion, ni n’ajustent les plans de vol, ils apportent leur contribution et considèrent un avenir possible au sein de cette compagnie aérienne. 3. Même si ce qu’ils font ne semble pas avoir un impact majeur, ils semblent appréciés des clients. Par conséquent, ils jouent un rôle important dans l’efficacité générale de la United Airlines. Ce modèle d’entreprise frappe Micheal Goetz, car il est parallèle à l’objectif de l’Église : discipuler les jeunes. Comme l’Académie Campion, à Loveland, au Colorado, est située à côté de l’église Campion, Micheal peut envisager une entière collaboration du campus qui, par le mentorat, procurera aux jeunes un « sentiment d’appartenance » à leur église.
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Embrasser la vision Micheal Goetz, ainsi que Don Reeder, directeur de l’académie, et d’autres encore, procèdent à un brainstorming pour trouver des façons de renforcer le discipulat des étudiants. Ces jeunes, croient-ils, doivent être formés par le biais de mentors. Il faut aussi leur donner des occasions de « s’approprier » leur église locale. Ils échafaudent alors un plan pour « équiper les jeunes adventistes en tant que dirigeants dans leur église et en tant que missionnaires de l’Évangile partout où ils vont ». Ils font d’abord appel aux membres du personnel de l’académie, leur demandant d’encourager les étudiants à participer aux services de l’église chaque semaine. Ensuite, les doyens du dortoir des garçons recrutent des étudiants pour former une équipe affectée au stationnement le sabbat matin. Ces étudiants accueillent les arrivants, leur désignent un endroit où garer leurs voitures, les aident à transporter la nourriture pour le repas en commun, et leur fournissent, au besoin, un parapluie. Ils jouent, indubitablement, un rôle important dans l’hospitalité exercée par l’église. La croissance du programme Aujourd’hui, l’église Campion et l’Académie Campion œuvrent plus que jamais de concert pour « encourager la croissance d’une génération qui sait comment établir des liens avec une église locale, s’impliquer, et se joindre à la mission », explique Rob Carlson, aumônier de l’Académie Campion. Mais cette église ne se limite pas au service dans le stationnement. Les dirigeants ont identifié de nombreuses autres possibilités – depuis l’accueil jusqu’à la musique, l’aide dans les classes de l’École du sabbat (EDS), le rôle de placeur, et plus encore. À l’académie, les professeurs
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de Bible demandent maintenant aux étudiants de faire au moins 10 expériences d’implication ou de service à l’église pendant l’année scolaire, pour qu’ils trouvent de multiples façons de s’approprier leur église. « Habituellement, je m’occupe de la louange et de l’adoration. Mais j’ai d’abord commencé à servir dans le terrain de stationnement », dit Ashley Halvorsen, un étudiant de seconde année. « Ce que j’aime surtout, c’est m’occuper de la louange ou jouer du violon. Même si le cours de Bible ne l’exigeait pas, je continuerais à jouer pendant le service. » Le succès du programme dépend en partie des membres d’église qui désirent servir de mentors aux ados. Carey Jordan dirige la classe junior de l’EDS avec l’aide d’un noyau d’étudiants de Campion. Elle compte aussi sur des étudiants pour diriger le moment de louanges et enseigner la leçon chaque semaine. « En sachant qu’ils vont être là, je peux leur confier une responsabilité », explique-t-elle. D’autres départements sont également désireux de se lancer dans le mentorat. Par exemple, les anciens expliquent aux jeunes comment appeler la congrégation à adorer, et le pasteur en charge du culte répète les chants de louange avec les étudiants musiciens.
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Ci-dessus : À l’église Campion, des étudiants de l’Académie Campion et des étudiants du programme de l’école à la maison participent au moment de louange lors d’un service de culte ayant pour thème le visage international de l’Église. À gauche : Ici, un membre enthousiaste de l’équipe affectée au stationnement dirige les voitures. Ci-dessous : Kryssie Starrett, une étudiante de seconde année, distribue le pain et le jus de raisin lors du service de communion le sabbat, à l’église Campion.
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« J’aime beaucoup cette église ! » dit Celine Lumowa. Pendant sa dernière année de secondaire, elle a dirigé l’une des équipes de louange lors des services religieux et des vêpres hebdomadaires. « Elle nous a permis de nous impliquer. » « Ici, on ne fait pas qu’aller à [l’église], ajoute Logan Carle, étudiant de dernière année et joueur de cornemuse pendant le moment de louange. On en fait partie ! »
James Freeman, un étudiant en secondaire 1, s’occupe des caméras et du système de son lors des services à l’église. « Ils m’ont formé, explique-t-il. C’était pour moi un travail totalement nouveau. Ce ne sont pas seulement les adultes qui dirigent le programme, et ça, c’est vraiment cool. Ils permettent aux ados qui sont bons là-dedans de les aider. »
Collaborer en vue de la mission « L’école et l’église aspirent à travailler ensemble, dit Rob Carlson. C’est vraiment excitant de faire partie d’une telle équipe ! » Rob Carlson travaille avec le comité de la vie spirituelle, lequel inclut le directeur de l’Académie Campion, le directeur de l’École adventiste H. M. S. Richards, et les professeurs de Bible. Les membres de ce comité se rencontrent tous les mois pour fixer des objectifs spirituels et les mettre en œuvre. Don Reeder les encourage à se focaliser sur l’objectif de l’éducation adventiste : soutenir la mission de l’Église. Les écoles adventistes sont, dit-il, un outil de l’Église pour apporter l’Évangile au monde. « Nous sommes fatigués d’entendre “Nos enfants quittent l’Église”, explique Don. Nous croyons qu’en formant les étudiants pour qu’ils participent aux activités de l’église et fassent partie de celleci, ils quitteront l’académie Campion dotés des compétences nécessaires pour diriger au sein de leurs églises locales. Ainsi, ils seront moins susceptibles de quitter l’Église. » Don cite Philémon 6 en tant que fondement de cette croyance : « Je prie Dieu de vous donner l’occasion de partager votre foi pour que vous puissiez connaître la plénitude de Christ » (sa paraphrase). Ce n’est qu’en s’appropriant leur église et leur foi que les jeunes pourront connaître la
plénitude de notre Sauveur, ajoute-t-il. La collaboration entre l’église et l’Académie Campion a permis à de nombreux étudiants de trouver un créneau d’implication. Une fois que les étudiants s’approprient leur église, ils entrevoient davantage ce qu’elle pourrait être. « C’est bon pour nous de pouvoir interagir avec notre église, dit Delainey Kamarad, un étudiant de seconde année, mais ce serait super si nous pouvions aller plus loin. Par exemple, pourquoi ne pas nous impliquer aussi dans la collectivité ? » La collaboration avec un ado tel que Delainey incite les administrateurs et les pasteurs de Campion à équiper les jeunes de manière à ce qu’ils éprouvent un sentiment d’appartenance à l’Église adventiste. Les étudiants doivent être des membres actifs de l’église locale, où qu’ils aillent. Le modèle de la United Airlines Sur le campus, le modèle de la United Airlines s’est avéré efficace : les jeunes considèrent qu’ils font partie de l’équipe – de l’Église adventiste. Bien que n’étant pas membres des conseils d’administration et des comités, ces jeunes contribuent à l’ensemble du ministère de l’Église par le biais de différents ministères. Et à ce niveau, leur participation les amène à poursuivre leur engagement dans l’avenir. Ceux qui fréquentent l’église sont touchés et encouragés lorsqu’un jeune offre de porter leur nourriture, leur apporte un parapluie, et raconte une histoire aux enfants pendant l’EDS. Dans l’ensemble, l’impact de l’église Campion sur la collectivité et son efficacité s’améliorent grâce à la participation des « stagiaires ». Mais il faut faire plus ! observe Delainey. Tandis que la mission de l’Église embrase davantage d’étudiants, l’Académie Campion vise à poursuivre l’œuvre avec cette force que sont les jeunes. Pour en découvrir davantage sur l’Académie Campion, consultez son site Web : www.campion.net. n
Jennifer Sigler enseigne l’anglais à l’Académie Campion, à Loveland, au Colorado (États-Unis). Micheal Goetz est pasteur de l’église Campion. Décembre 2017 | Adventist World
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près la mort d’Ellen White en 1915, Clarence C. Crisler chercha, comme la plupart des employés de celle-ci, un emploi. L’occasion se présenta lors du Concile annuel de 1915, où on lui offrit le poste temporaire de sténographe. Après un rapport sur les importantes activités missionnaires en cours, A. G. Daniells, président de l’Église, appela Clarence Crisler à travailler en tant que missionnaire en Chine. Clarence discuta sans doute de cette invitation avec Minnie, sa femme (1874-1963), et Beatrice, leur fille. Ils acceptèrent bientôt un appel de la Division asiatique. En l’espace de quelques semaines, Clarence effectua une « tournée » en Asie de l’Est avec un groupe de nouveaux missionnaires et de dirigeants de l’Église. Il monta à bord du China le 2 novembre 1916. Sa famille le rejoignit au mois de mars suivant1. L’émergence d’un missionnaire Clarence Crisler arriva à temps pour participer à la formation de la Fédération de la Division asiatique – une réunion charnière où les missions furent intégrées dans les unions, et firent désormais partie d’une division de l’Église mondiale. En plus de l’élire secrétaire, on lui confia le développement des publications2. Clarence contribua non seulement à la coordination des initiatives de ce ministère, mais travailla aussi dans les domaines médical et éducatif. Lorsque la Première Guerre mondiale éclata, l’Église fut obligée de réaffecter les ressources en des lieux relativement sûrs. Par conséquent, elle se tourna vers l’Asie, où elle injecta une somme considérable de fonds et affecta des missionnaires. Cet « âge d’or » des missions adventistes fut un temps crucial pour développer de nouvelles ressources. Clarence se sentit poussé à répandre dans ces contrées la bonne nouvelle du retour imminent du Christ3. En plus de se procurer des livres, des cartes, et d’autres ressources, il se lança dans l’apprentissage de la langue. Les Chinois, rapporta-t-il, « comptent parmi les gens
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Michael W. Campbell
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Les aventures missionnaires de Clarence C. Crisler P H O T O : A R C H I V E S D E L A C O N F É R E N C E G É N É R A L E
les plus aimables de tous les peuples de la terre »4. Mais comment atteindre cette mer humaine ? C’était un défi de taille ! Une telle œuvre ne pourrait s’accomplir que par l’intervention divine. Clarence croyait que la formation était une clé du succès de l’œuvre. Il était persuadé qu’il fallait promouvoir l’autonomie des dirigeants locaux, et qu’avec le temps, ce serait là le moyen le plus efficace d’atteindre leur propre peuple.
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C A M P B E L L
Une vie sur le fil du rasoir Au cours de son mandat en Chine, Clarence fut parfois en butte à une vie périlleuse. Certains se souviendront de la Révolte des Boxers, où de nombreux chrétiens furent tués. Clarence reconnaissait que le mandat de leur mission l’emportait sur son coût. L’histoire la plus spectaculaire de sa « vie sur le fil du rasoir » se déroula lors d’une affreuse persécution à Hunan, en Chine. Les seigneurs de la guerre venant du nord se battirent contre les factions communistes. Ce fut vraiment « une période de stress ». Clarence éprouva
de la reconnaissance envers les ouvriers consacrés, lesquels restèrent fidèles « aux fondements de notre foi ». En raison des tensions dans cette région, il n’avait pas pu leur rendre visite pendant de nombreuses années. Il eut enfin l’occasion de le faire du 17 au 22 février 1927. Selon le récit personnel de Clarence, plusieurs de ceux qui faisaient autrefois partie de leur groupe tendirent un piège aux croyants le jour précédant cette rencontre. Ils les séquestrèrent à l’intérieur d’une église pour les tuer. Les croyants réussirent à s’échapper un par un en rampant sur le toit. Ils parvinrent ensuite à une hutte en terre à l’extérieur de la ville. Bien que l’enceinte de la mission fût fermée par les autorités, une tempête empêcha leurs ennemis de les suivre. Dans la hutte, les croyants participèrent à l’une des réunions les plus édifiantes à ce jour, écrivit Clarence. Elle se termina par la célébration de la sainte Cène. Après cette réunion, certains partirent se cacher ; quelques-uns, hélas, moururent. Ce fut le commencement de l’une des plus terribles persécutions auxquelles l’Église avait été en butte jusqu’ici5. De telles histoires de la part de Clarence n’avaient rien d’inhabituel. En plusieurs occasions, raconta-t-il, des bandits se lancèrent à sa poursuite et tirèrent sur lui. Lorsqu’il écrivit les notices nécrologiques d’autres missionnaires et ouvriers de l’Église, il reconnut combien la vie était dangereuse là-bas6. « Beaucoup ont été persécutés et jetés en prison », rapporta-t-il7. Un précieux héritage Plus tard, les membres d’église apprirent, à leur grande consternation, le décès de Clarence alors qu’il se rendait au Tibet pour y répandre le message adventiste. À son départ, il éprouva un malaise. On tenta alors de lui trouver un avion qui viendrait le prendre dans un village reculé du nord-ouest de la Chine. Malheureusement, l’avion arriva trop tard. Clarence s’était déjà éteint, emporté par une pneumonie8. Cet avion emprunté transporta sa famille
et les dirigeants de la mission à ses funérailles9. L’exemple extraordinaire de Clarence Crisler en matière d’engagement et de sacrifice servit d’inspiration à de nombreux futurs missionnaires. En apprenant la nouvelle de son décès, des étudiants s’engagèrent à faire activement de l’évangélisation. Le grand amour de Clarence pour les Chinois fit de lui l’un des missionnaires les plus influents dans ce pays10. Dernièrement, je me suis rendu dans le nord-ouest de la Chine pour y découvrir, si possible, la tombe de Clarence Crisler. Et je l’ai effectivement trouvée ! Enterré à flanc de colline, Clarence attend l’appel de celui qui donne la vie. Tandis que nous étions réunis en petit groupe autour de sa tombe, nous nous sommes agenouillés, et avons prié Dieu de nous aider à être fidèles jusqu’à ce que Jésus revienne. n 1 Voir
la note dans Review and Herald, 22 mars 1917, p. 24. Division Conference: Summary of Proceedings of the First Session, Shanghai, April 5-24, 1917 », Review and Herald, 21 juin 1917, p. 16, 17. Voir aussi les réflexions personnelles de Clarence Crisler dans C. C. Crisler, « Asiatic Division Conference Session Notes—No. 2 », Review and Herald, 14 juin 1917, p. 11, 12. 3 C. C. Crisler, « Asiatic Division Conference Session Notes— No. 2 », Review and Herald, 14 juin 1917, p. 11, 12. 4 C. C. Crisler, « Advance Returns From China », Review and Herald, 30 octobre 1930, p. 12, 13. 5 Ce récit s’appuie sur « Our Faithful Chinese Workers in Hunan » de C. C. Crisler, Review and Herald, 12 mai 1927, p. 9, 10. 6 Note d’une lettre de C. C. Crisler, citée par H. W. Miller, MD, « Delivered From Bandits », Review and Herald, 31 janvier 1935, p. 24. 7 Cf. « Our Fallen Coworkers », Review and Herald, 11 juin 1931, p. 21. 8 Frederick Lee, « A Challenge to the Remnant Church », Review and Herald, 23 avril 1936, p. 1 ; M. E. Kern, « Death of C. C. Crisler », Review and Herald, 9 avril 1936, p. 24. 9 Au Ellen G. White Estate, une note sur une photo des funérailles observe que l’avion utilisé venait du général Chang. Des rapports publiés dans Review and Herald se réfèrent discrètement à Miller obtenant un avion « d’un ami ». 10 Pour une étude détaillée, voir « Power, Print, and Martyrdom: C. C. Crisler and the Development of Seventh-day Adventist Missions in China, 1916-1936 », de Michael W. Campbell, Ching Feng: A Journal on Christianity and Chinese Religion and Culture 13, n° 1, printemps 2014, p. 177-195. 2 « Asiatic
Michael W. Campbell,
titulaire d’un doctorat, est professeur adjoint des études historico-théologiques à l’Institut international adventiste des études avancées, aux Philippines.
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L A
B I B L E
Quel était le rôle des secrétaires que Paul employait pour la rédaction de ses lettres ?
R É P O N D
« C’est ainsi que j’écris »
Des érudits ont étudié l’art épistolaire de l’époque du Nouveau Testament en le comparant aux lettres apostoliques. Permettez-moi de partager avec vous une partie de cette information pour voir en quoi elle nous aide à comprendre la pratique de Paul. 1. Paul et les secrétaires. Paul indique son utilisation de secrétaires en ces termes : « Voyez avec quels gros caractères je vous ai écrit de ma propre main » (Ga 6.11 ; voir aussi Phm 19)*, ou « Je vous salue, moi Paul, de ma propre main » (1 Co 16.21 ; Col 4.18). À cette époque, l’ajout d’une salutation à la fin d’une lettre faisait office de signature et attestait l’authenticité de la lettre. C’est ce que suggère également la salutation suivante : « Je vous salue, moi Paul, de ma propre main. C’est là ma signature dans toutes mes lettres ; c’est ainsi que j’écris. » (2 Th 3.17) À une époque où certains auraient pu envoyer de fausses lettres sous le nom de Paul (2 Th 2.2), une telle pratique était importante. Dans un cas, Paul mentionne explicitement le nom du secrétaire chrétien à son service (Rm 16.22). Bien qu’étant lui-même fort instruit, Paul recourait fréquemment à des secrétaires. 2. La rédaction de lettres. La rédaction de lettres était un métier qui exigeait, entre autres choses, des études en lecture et en écriture, ainsi que la maîtrise de l’art consistant à structurer et à préparer différents types de lettres (par exemple, des lettres d’introduction, des pétitions, des lettres personnelles, des lettres liées aux affaires de l’État, des lettres publiques et privées). Dans le monde gréco-romain, on utilisait des manuels épistolaires pour former les scribes. On s’attendait donc à ce que ceux-ci possèdent les outils appropriés et chargent des honoraires à leurs clients. Leur principale responsabilité consistait à rédiger une lettre contenant le message que l’auteur désirait transmettre. Selon l’information disponible, l’auteur pouvait employer son secrétaire de l’une d’au moins trois façons : 1) il lui donnait une brève description de l’objectif de la lettre. Après quoi, le secrétaire la rédigeait ; 2) il dictait sa lettre mot à mot. Cette façon de faire ne prenait pas de temps parce que tout secrétaire compétent connaissait la sténographie tant grecque que latine.
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Ce système n’étant pas uniforme, le secrétaire devait transcrire la lettre immédiatement pour éviter des erreurs de contenu ; 3) il s’asseyait avec son secrétaire et lui donnait les grandes lignes de la lettre à rédiger. Le secrétaire prenait des notes sur une tablette en bois couverte de cire (ce qui facilitait la prise de notes). L’auteur lisait la lettre et, au besoin, ajoutait des détails et corrigeait le contenu. Il donnait ensuite son approbation finale. 3. Paul, rédacteur de lettres. Bien que Paul pût avoir écrit certaines de ses lettres, son recours à des secrétaires suggère qu’il était conscient de l’importance des compétences techniques de ceux-ci. Premièrement, ses lettres étant une exposition de l’Évangile et de son impact sur la vie du croyant, nous pouvons conclure que ses secrétaires auraient difficilement pu avoir de l’influence sur leur contenu. Paul aurait pu leur dicter ses lettres. Deuxièmement, puisque ses lettres étaient d’une telle importance religieuse, on peut supposer qu’il employait des secrétaires croyants. Certains d’entre eux voyageant probablement avec lui, ils étaient très habitués à sa théologie. Ses lettres sont, dans de nombreux cas, semblables à des discours oraux. Dans ce cas, il aurait dicté le contenu détaillé de ces discours, permettant au secrétaire d’écrire la lettre au complet. Ceci expliquerait certaines des différences littéraires que nous découvrons lorsque nous comparons certaines des lettres de Paul. Troisièmement, Paul, aurait révisé les lettres, ajoutant, réarrangeant le contenu, effaçant des sections, etc., jusqu’à ce qu’il estime qu’elles exprimaient ce qu’il avait l’intention de dire. Quatrièmement, un remaniement final de la lettre aurait pu être nécessaire dans certains cas, donnant ainsi à Paul la possibilité de donner à la lettre sa structure littéraire finale. L’important pour nous, c’est qu’à la fin du processus, nous avons le message de Paul pour l’Église, message inspiré par l’Esprit. n * Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond révisée, dite à la Colombe.
Avant sa retraite, Ángel Manuel Rodríguez a servi en tant que pasteur, professeur, et théologien.
É T U D E
B I B L I Q U E
Mark A. Finley
Les catastrophes naturelles, la Bible, et ’ de
l amour Dieu
U
n simple coup d’œil sur notre monde suffit pour constater la hausse effarante des catastrophes naturelles. Séismes, ouragans, tornades, et inondations sont devenus monnaie courante. Ils laissent dans leur sillon un nombre considérable de victimes et mettent à rude épreuve l’économie de nombreux pays. Où est Dieu dans tout ça ? demande-t-on partout. Est-il responsable de ce qui se produit dans le monde naturel ? Comment trouver un sens à ce qui se passe autour de nous ? Dans notre leçon de ce mois-ci, nous chercherons des réponses à ces questions dans la Parole de Dieu.
1
Comment la Bible décrit-elle le caractère de Dieu ? Lisez 1 Jean 4.8, Jérémie 31.3, et Jean 3.16. Dieu est amour ! L’amour définit Dieu et est l’essence même de son caractère. Dieu est désintéressé, bon, généreux, et compatissant. Il ne veut que ce qu’il y a de mieux pour ses créatures.
2
Lisez Jacques 1.17 et Psaumes 84.12. Réfléchissez aux intentions de Dieu pour sa création. Dieu ne veut que ce qu’il y a de mieux pour chacun de nous. Il n’est pas l’Auteur des catastrophes naturelles qui frappent aussi souvent notre monde.
3
Dans Jean 10.10, comparez le dessein de Jésus pour notre vie à celui de Satan. Selon les Écritures, un conflit entre le bien et le mal fait rage dans l’univers. Au ciel, Lucifer – un être angélique à la gloire éclatante – se rebella contre Dieu. Il prétendit que le Souverain de l’univers était inique et injuste. Après la création de la terre, il tenta Adam et Ève et les poussa à se rebeller contre leur créateur. Leur désobéissance précipita la terre dans le chaos du péché (Ap 12.7-9 ; Es 14.12-14 ; Ez 28.12-15 ; Gn 3.1-7).
4 Quelles sont les conséquences du péché et de la rébellion sur le monde naturel ? Lisez Romains 8.19-23. Toute la nature « souffre les douleurs de l’enfantement » et soupire après la délivrance de notre planète polluée par le péché. Ces signes dans le monde naturel augmenteront continuellement, jusqu’à ce que notre Seigneur revienne pour délivrer cette planète en rébellion et lui restaurer son état édénique original. P H O T O
:
J U S T I N
H O B S O N
5 Comment Jésus décrit-il ces catastrophes naturelles de plus en plus fréquentes juste avant son retour glorieux ? Lisez Luc 21.25-28. Les signes dans le monde naturel et la fréquence accrue des catastrophes naturelles constituent les douleurs de l’enfantement d’un monde qui, bientôt, sera délivré par notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ (1 Th 5.1-7).
6 Dans le dernier livre de la Bible, en quels termes Jean décrit-il la puissance protectrice que Dieu déploie sur notre terre ? Que font les anges ? Lisez Apocalypse 7.1. Pour comprendre le symbolisme du mot « vents », lisez Jérémie 49.32. Seule la main protectrice d’un Dieu d’amour empêche le déchaînement impitoyable des forces de la nature prêtes à détruire notre monde. De temps en temps, les vents de la destruction soufflent. Mais si ce n’était de la puissance protectrice de Dieu, les catastrophes naturelles se succéderaient avec une fureur implacable.
7 Quelles promesses Dieu nous a-t-il données pour nous rassurer en temps de crise ? Lisez Psaumes 89.9, 10 ; Ésaïe 25.4, 5 ; Psaumes 46. Notre monde est le théâtre du bien et du mal. Parfois, les disciples du Christ se retrouvent au cœur même du conflit cosmique. Ils sont en proie à la souffrance ; leurs maisons sont détruites ; certains perdent même la vie. Mais les Écritures nous assurent que Dieu est notre refuge, notre sécurité, notre espérance, peu importe ce que nous affrontons ici-bas. Un jour, toutes les tempêtes cesseront. Nous vivrons enfin dans la joie de l’éternité à tout jamais. n
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DES IDÉES À PARTAGER
Dans ce monde où règnent le chaos, la confusion, et la peur, notre seule espérance, notre seule sécurité, c’est la présence ultime de Dieu. —Jimmie Lee Martin, Baltimore, Maryland, États-Unis
Courrier L’implication totale des membres Je tiens à remercier l’Église adventiste pour l’envoi de Adventist World ! Cette revue m’a beaucoup aidé, surtout au chapitre de ma préparation pour le retour de Jésus (Ap 14.6) dans le cadre du programme « Implication totale des membres ». Masareka Timothy Ouganda Comprendre la création J’ai beaucoup apprécié le reportage de Marcos Paseggi sur le Congrès Foi et science (octobre 2017). J’espère que vous
PrièreW
publierez davantage d’articles traitant de l’intersection de la foi et de la science. Ce reportage de Marcos Paseggi et d’autres publications de l’Église me donnent l’impression, toutefois, que la croyance au sujet de la création se limite à un choix binaire : l’histoire de la création biblique en six jours, ou l’évolution théiste selon le concept néo-darwinien conventionnel de l’évolution. Je souhaite que notre Église envisage de mettre d’autres options sur le tapis. Bien que ce ne soit pas la place ici pour les éplucher, il faut tout de même considérer l’existence d’autres points de vue, dont certains sont compatibles avec la Bible.
Tant que nous n’accorderons à nos membres qu’une seule option, nous les précipiterons dans des conflits éprouvants et inutiles avec une bonne partie de la science. D ennis Murphy Morgantown, Virginie de l’Ouest, États-Unis
Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.
LOUANGE
Dieu peut tout ; je sais qu’il peut tout. Priez s’il vous plaît pour qu’il m’accorde une foi inébranlable en vue de ma guérison. Eartha, par courriel
J’aimerais mieux connaître Jésus. Il n’y a pas d’église adventiste près de chez moi. Souvenez-vous de moi dans vos prières ! Ali, Iran
S’il vous plaît, priez pour moi. Ma santé laisse à désirer. De plus, j’ai de la difficulté à me procurer mes médicaments. Srikanth, Inde
J’ai besoin de vos prières ! Puisse Dieu me sortir de la situation difficile dans laquelle je me trouve dans le cadre de mon travail. James, Ouganda
Priez s’il vous plaît pour mon mari – un vaillant homme – et pour mes enfants. Manar, Jordanie Priez pour notre œuvre dans le domaine de la santé et de l’évangélisation. Toivo, Finlande
Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
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Une période de
paix
L’équipe élargie de Adventist Review Ministries (ARMies) – employés et consultants – laquelle produit les versions numériques et imprimées de Adventist Review, Adventist World, KidsView, et ARTV, vous souhaite de recevoir les plus riches bénédictions divines tout au long de la prochaine année. (1ère rangée, à partir de la gauche) : Stephen Chavez, Zanele Sokupa, Wilona Karimabadi, Gerald Klingbeil, Daniel Bruneau, Marvene Thorpe-Baptiste, Sandra Blackmer. (2e rangée, à partir de la gauche) : Kim Brown, Kristina Penny, Marcos Paseggi, Lael Caesar, Sharon Tennyson, André Brink, Jared Thurmon, Bill Knott, Costin Jordache, Evan Bambrick, Rico Hill, Merle Poirier.
« Fortifiez-vous et que votre cœur s’affermisse, vous tous qui vous attendez à l’Éternel ! » (Ps. 31.25)
Amour divin ! C
harles Wesley, compositeur de cantiques, vit le jour le 18 décembre 1707 à Epworth, en Angleterre. Il se retrouva à Oxford avec son frère John, et dès le début, il fut bon étudiant et coquin enjoué. Avant la fin de ses études à Oxford, il devint un membre assidu d’un groupe de prière dirigé par John. D’autres étudiants les appelèrent « méthodistes » parce qu’ils étaient très méthodiques dans leur piété. Charles se joignit à John dans une mission à la colonie nord-américaine de Géorgie ; mais cette mission subit un échec complet. Déprimé, Charles rentra chez lui après un an environ, laissant John derrière. En 1738, Charles passa par un réveil religieux. Il écrivit dans son journal : « J’ai éprouvé une opposition violente et de la répugnance à croire ; cependant, l’Esprit de Dieu a lutté avec mon esprit et le mauvais esprit, jusqu’à ce qu’il dissipe progressivement les ténèbres de mon incrédulité. » Quelques jours plus tard, John Wesley eut une conversion semblable, qu’il décrit par ces mots célèbres : « Je sentis mon cœur être étrangement réchauffé. » Armés de leur conviction nouvelle, les frères voyagèrent dans le pays à dos de cheval, prêchant à des mineurs, à des prisonniers, et à tous ceux qui se réunissaient en plein air pour les entendre. Au cours de sa vie, Charles Wesley publia plus de 4 400 cantiques, dont « O for a Thousand Tongues to Sing », « Love Divine, All Loves Excelling », et « Hark! the Herald Angels Sing ». Source : The Writer’s Almanac
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DES IDÉES À PARTAGER
Gloire à
Dieu
dans les
Il y a
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lieux très hauts Il y avait, dans cette même
ans
contrée, des bergers qui passaient dans les champs les A R C H I V E S
D E
L A
C O N F É R E N C E
G É N É R A L E
L
e 20 décembre 1933, les quatre premiers croyants adventistes au Rwanda furent baptisés à Ngoma. C’est D. E. Delhove, de la Belgique, qui lança l’œuvre adventiste dans ce qui est aujourd’hui le Rwanda, peu après la Première Guerre mondiale. En 1920, Henri Monnier, originaire de la Suisse, ouvrit la mission Buganza près du lac Muhazi. Lorsque la Grande route du Nord passa par le site de la mission, Henri Monnier et Alfred Matter découvrirent un nouveau site près de Ruhengeri. Ils déménagèrent la mission sur ce site en avril 1921. Là, Alfred Matter et Maria, sa sœur, établirent le dispensaire de Rwankeri. Henri Monnier demeura à Rwankeri de 1921 à 1940. Ce long séjour, doublé de sa compréhension profonde du peuple et de sa langue, le rendit capable de traduire d’importantes parties de la Bible. Les sociétés bibliques britanniques et étrangères acceptèrent ses traductions et les incorporèrent à l’actuelle Bible en Kinyarwanda.
veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. Et voici, un ange du Seigneur leur apparut, et la gloire du Seigneur resplendit autour d’eux. Ils furent saisis d’une grande frayeur. Mais l’ange leur dit : Ne craignez point ; car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le
Selon le Rapport mondial sur les déplacements internes (2016), 31 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur de leurs propres pays. En général, ces personnes ne reçoivent de l’attention que lorsqu’elles traversent les frontières internationales. En République démocratique du Congo, en Syrie, et en Irak, les conflits et la violence ont forcé 6,9 millions de personnes à quitter leur domicile. Les catastrophes naturelles, particulièrement les inondations, ont déplacé, elles, 24 millions de personnes, principalement dans le sud et l’est de l’Asie.
sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez : vous trouverez
Source : The Rotarian
un enfant emmailloté et couché dans une crèche.
31 millions S T O C K U N L I M I T E D
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Et soudain il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant :
Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée ! – Luc 2.8-14 (LSG)
« Oui, je viens bientôt... »
DITES-LE EN
5O
MOTS...
Mon
cantique .préféré .. Mon cantique préféré, c’est « Will Your Anchor Hold ? » [« Votre ancre tiendra-t-elle bon ? »]. Ses paroles me remplissent d’assurance, car elles me disent qu’en dépit des flots mugissants, mon âme, ancrée au solide Rocher et enracinée dans l’amour du Sauveur, restera inébranlable.
n
Tapiwa Madzivanzira, Peterborough, Angleterre
Lorsque j’observe le monde que Dieu a créé par sa Parole omnipotente, lorsque je m’arrête à tout ce qu’il a ordonné et dirigé, mon cœur chante « Dieu tout-puissant, que tu es grand » !
n
Elena Hentschke, Allemagne
Quand j’entends le cantique « Grâce étonnante », tout mon être vibre. La grâce… Quelle bonne nouvelle ! Jésus m’a trouvé, et maintenant, je vois. Je relie toujours ces paroles avec l’histoire du jeune homme né aveugle. « Je sais une chose : j’étais aveugle, maintenant je vois. » (Jn 9.25)
n
William Kamajaya, Indonésie
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Si Young Kim, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Dong Jin Lyu Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Si Young Kim, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Si Young Kim, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Solomon Maphosa, Geoffrey G. Mbwana, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Indonésie, Mexique et États-Unis d’Amérique.
Vol. 13, nº 12 Printed by A division of Novus Holdings
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