AW Français - Septembre 2017

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Revue internationale des adventistes du septième jour

Se p te m b re 2 01 7

14 Les Vaudois observaient-ils le sabbat ? 24 Tout près de vous 26 Technologie numérique : vive la modération !

Gr s pla SUR


S e p te mb re 2017

E N

C O U V E R T U R E

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Jésus et les médias

Les auditeurs de Jésus comprenaient le message de celui-ci parce qu’il parlait leur langage.

12 « Quand vous voyez ces C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S

choses arriver… »

Marcos Blanco

La préparation pour le retour du Christ commence maintenant.

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P A T R I M O I N E

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P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

L’objectif de Dieu pour son Église

Ted N. C. Wilson

Tirer le maximum des dons que nous avons reçus.

10 Comment croître spirituellement M É D I T A T I O N

Hensley Moorooven

Le mobilier du sanctuaire de l’Ancien Testament avait pour objectif une meilleure connaissance de Dieu.

Les Vaudois observaient-ils le sabbat ?

P. Gerard Damsteegt

Une révision de ce dossier historique.

21 Entretien avec Ellen White E S P R I T

D E

P R O P H É T I E

Que dit-elle sur l’utilisation des médias pour prêcher l’Évangile ?

22

V I E

A D V E N T I S T E

Des méthodes nouvelles et inhabituelles

André Brink, rédacteur en chef adjoint du contenu numérique, interviewe Daryl Gungadoo au sujet des possibilités médiatiques de l’Église.

D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T

M O N D I A L

24 C H A T É C L A I R Tout près de vous

26 S A N T É Technologie numérique : vive la modération ! 27 L A B I B L E R É P O N D La discipline ecclésiastique

28 É T U D E B I B L I Q U E Jésus est-il éternel ? 29 D E S À

I D É E S PA R TA G E R

www.adventistworld.org Disponible en ligne en 12 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Pacific Press Publishing Association, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.

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Adventist World | Septembre 2017

C O U V E R T U R E : J É S U S : I N T E L L E C T U A L R E S E R V E , I N C . P H O T O G R A P H E / O B J E C T I F : A N D R E W E . W E B E R


L

RAPPORT MONDIAL

Adventist World et Adventist News Network

Clyde Franz

s’éteint à 104 ans

D E

L A

F A M I L L E

F R A N Z

Il laisse le souvenir d’un esprit vif, d’un père exemplaire, et d’un modèle de vie saine

C O U R T O I S I E

orsque les croyants qui s’uniraient finalement sous le nom « adventiste du septième jour » commencèrent d’abord à utiliser ce terme au début des années 1860, ils le firent en raison de deux idées bibliques clés – le sabbat et le retour de Jésus. Dans le nom donné à la revue autour duquel le mouvement s’unissait (la revue Advent Review and Sabbath Herald, aujourd’hui Adventist Review), ils passeraient en « revue » leur expérience récente de l’attente du retour de Jésus sur la terre en 1844, et annonceraient le sabbat du septième jour, donné en tant que l’un des dix commandements, et honoré par Jésus et ses apôtres. Dans le monde religieux du milieu des années 1800, ces deux vérités bibliques étaient considérées comme remarquablement progressistes – radicales même. Ressusciter des enseignements bibliques ignorés depuis longtemps était, en effet, considéré comme révolutionnaire par de nombreux autres chrétiens, même si la préservation de la vérité scripturaire est, au fond, une activité conservatrice. Pendant plus de 150 ans, cette dynamique – conserver la vérité biblique tout en se focalisant sur le retour de Jésus – a caractérisé le mouvement adventiste. Alors même qu’ils adoptaient toutes les nouvelles technologies possibles – presse à vapeur, revues, radio, télévision, films, Internet, médias sociaux – pour partager le message des trois anges, les adventistes ont, à juste titre, insisté pour que chaque idée soit testée par l’enseignement des Écritures. Cette édition de Adventist World présente les nouvelles technologies absolument remarquables que de fidèles adventistes utilisent actuellement pour partager la bonne nouvelle de Jésus. Elle présente également les partenariats en développement entre des organisations adventistes – dont Adventist Review Ministries – et des croyants individuels spécialisés en photographie, podcasting, courts vidéos à la carte, réalité virtuelle, et médias sociaux créatifs. Aujourd’hui, comme peut-être jamais auparavant, nous commençons à voir les grandes lignes d’un réseau mondial de croyants – certains étant des employés de l’Église ; d’autres travaillant, pour la plupart, dans des entreprises et des secteurs – qui exploitent tous les outils disponibles pour répandre le message intégral de Jésus. Dans une vision reçue en décembre 1848, vision à l’origine du premier journal adventiste – et ainsi, du monde dynamique des médias adventistes – Ellen White a dit que le message adventiste se répandrait tel « des flots de lumière » inondant le monde. Aujourd’hui, par le biais de toute une gamme fascinante de nouvelles technologies, c’est exactement la vitesse à laquelle voyage la vérité.

C

lyde O. Franz, un ancien secrétaire exécutif de l’Église qui a supervisé les statistiques de l’effectif et du recrutement missionnaire pour des antennes internationales, s’est éteint le 24 mai 2017, à l’âge de 104 ans. Il a servi en tant que secrétaire exécutif de l’Église de 1970 à 1980.

Une vie de service Clyde Franz est né le 1er mars 1913 de missionnaires de soutien à Camagüey, à Cuba. En 1932, il a obtenu un diplôme en comptabilité de l’Institut missionnaire du Sud, aujourd’hui l’Université adventiste Southern, à CollegeClyde O. Franz, un ancien dale, au Tennessee (États-Unis). C’est là secrétaire exécutif de l’Église qu’il a rencontré Lois Mae Clark. Clyde adventiste mondiale, est et Lois se sont mariés le 2 juin 1935. décédé le 24 mai 2017, à l’âge Clyde Franz a servi en tant que de 104 ans. secrétaire-trésorier de plusieurs territoires adventistes, dont l’AlabamaMississippi, le Kentucky-Tennessee, l’Iowa, et l’Union des Antilles britanniques. Dans les années 1950, il a servi pendant deux ans en tant que président de l’Union des fédérations antillaises, domiciliée à Cuba. De 1954 à 1961, il a occupé le poste de secrétaire de la Division interaméricaine, domiciliée à Miami, en Floride, puis celui de trésorier de cette division jusqu’en 1966. Cette même année, lors de la session de la Conférence générale qui s’est tenue à Détroit, au Michigan, il a été élu secrétaire exécutif adjoint de l’Église mondiale. Quatre ans plus tard, il a été élu secrétaire – un poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en 1980. Dans les années 1970, c’est à titre de secrétaire que Clyde Franz a dirigé le département responsable de combler des postes de missionnaires à une époque précédant celle où les dirigeants locaux étaient affectés à la plupart des rôles de leadership. « En ces jours-là, contrairement à aujourd’hui, notre travail n° 1 consistait à dénicher des recrues missionnaires pour les divisions », a-t-il dit dans une entrevue avec Adventist News Network (ANN) en 2013, lorsqu’il eût 100 ans. Suite e n p age 4

Septembre 2017 | Adventist World

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RAPPORT MONDIAL Santé et longévité Lors de son 100e anniversaire, il a révélé qu’il n’avait aucun autre secret de longévité qu’un régime végétarien et une vie conforme au style de vie adventiste. « En matière de vie saine, Clyde a été un véritable modèle pour nous tous », ont dit les membres de sa famille dans une déclaration lue lors d’un service récent pour commémorer sa vie. En fait, Clyde Franz a conservé son esprit vif et une bonne santé longtemps après son 100e anniversaire. Bien qu’ayant franchi le cap des 100 ans, il conduisait encore sa voiture et marchait trois kilomètres par jour. Trésorier dans l’âme – c’était son passe-temps préféré – il gérait lui-même ses finances à sa maison de retraite, dans une pièce disponible convertie en étude et complétée d’un ordinateur et d’un photocopieur. Clyde Franz devait, cependant, sa vie longue et productive à un autre secret : il croyait que l’observation du sabbat l’aidait. « C’est bon pour la santé, mais je pense que ça va plus loin que ça. Lorsqu’on ne travaille pas le sabbat, on sert Dieu. » Clyde Franz s’est marié à trois reprises. Chaque fois, il a honoré ses vœux de fidélité, « jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Il a apprécié chaque mariage, mais après le troisième, il a pris la décision de ne pas se remarier. Sa fille a révélé un autre des secrets de longévité de son père : son sens de l’humour. « Il aimait faire des petites blagues, a-t-elle dit. Elles vont certainement nous manquer, tout comme ses conversations vivantes, et son esprit vif. » Clyde sentait constamment la main divine dans sa vie. « Je ne peux tout simplement pas oublier la façon dont Dieu m’a dirigé et conduit pendant toutes ces années, a-t-il dit dans l’entrevue d’ANN il y a quatre ans. J’ai été béni au-delà de toute mesure. » Il laisse dans le deuil un fils, Chuck ; une fille, Sue Smith ; quatre petits-enfants ; 10 arrière-petits-enfants, et un arrière-arrière-petit-enfant. n

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Adventist World | Septembre 2017

Service des nouvelles de la Division Eurasienne

En Russie, un adventiste est

élu par un organe consultatif de l’État Ce défenseur de la liberté religieuse donnera des conseils en matière de relations interethniques et interreligieuses

U

n représentant de l’Église adventiste a été élu à la Chambre publique de la Fédération de Russie – un organe consultatif de l’État. Le pasteur Oleg Y. Goncharov, directeur des Affaires publiques et de la liberté religieuse au sein de la Division eurasienne domiciliée à Moscou, deviendra membre de la chambre de 2017 à 2020. Selon les dirigeants adventistes de la région – laquelle inclut la Fédération russe et d’autres anciennes nations de l’ère soviétique – il s’agit d’une étape importante pour l’Église adventiste en Russie. « Pour la première fois, un représentant de l’Église adventiste a été élu au sein d’un important secteur du dialogue social et civil en Russie », ont-ils dit. Les résultats de l’élection ont été publiés le 6 juin 2017. La candidature d’Oleg Goncharov a recueilli le soutien de l’Association russe pour la protection de la liberté religieuse (RARF), et d’autres organisations nationales et régionales, dont l’Église adventiste. Les dirigeants de l’Église croient aussi que l’élection d’Oleg Goncharov est un clin d’œil à l’œuvre et au statut de l’Église adventiste dans le pays. « Cela montre certainement que les dirigeants de la société russe et du gouvernement respectent hautement l’Église adventiste, ont-ils expliqué. C’est là un événement

significatif dans la vie de notre Église. » Dans sa déclaration de candidature, Oleg Goncharov a déclaré ouvertement qu’il est un pasteur adventiste du septième jour. Il a mentionné également son rôle de défenseur de la liberté religieuse et ses contributions publiques. Seulement trois postes étaient disponibles pour les 27 candidats qui ont appliqué. Avec 57 votes, Oleg Goncharov a décroché la troisième place. Selon le site officiel de la Chambre publique, l’organe consultatif, créé en 2005, s’efforce de protéger les droits et les libertés des citoyens, ainsi que l’intérêt des organisations publiques. Sa mission officielle consiste à créer des conditions pour un dialogue égalitaire entre les acteurs sociaux et les fonctionnaires du gouvernement. Selon les dirigeants de l’Église, il s’agit là d’une occasion en or pour l’Église adventiste en Russie. « En tant que représentant officiel de l’Église adventiste, c’est pour lui une occasion formidable de servir », ont-ils lancé, espérant qu’Oleg Goncharov travaillera pour renforcer le statut des organisations religieuses au pays. « [Nous prévoyons qu’il] s’appliquera à résoudre les problèmes urgents qu’éprouvent actuellement les organisations religieuses en Russie », ont conclu les dirigeants de l’Église. n


B R Y K M A R I A

Les participants écoutent une présentation lors de la commémoration de la Réforme au Centre de la liberté religieuse, à Washington D. C.

Marcos Paseggi, correspondant principal, Adventist World

Conserver l’esprit

de la Réforme

Un événement sponsorisé par l’Église adventiste commémore l’importance d’un tel esprit pour la liberté religieuse

D

es érudits, des défenseurs, et des supporters de la liberté religieuse se sont réunis le 1er juin 2017 au Centre de la liberté religieuse, à Washington D. C., pour commémorer les implications de la Réforme protestante pour la liberté religieuse et la liberté de conscience, et pour en discuter. Sous le thème « La commémoration du 500e anniversaire de la Réforme protestante du 16e siècle : conversations sur la Réforme, sur les identités chrétiennes, et sur la liberté de conscience », cet événement d’un jour a exploré les relations entre le grand tournant du 16e siècle et la quête incessante de liberté de conscience et de culte. « Le monde du 16e siècle vivait sous l’emprise de la peur. Il expliquait chaque apparition de maladie par toutes sortes de superstitions », a dit Ganoune Diop, directeur du Département des Affaires publiques et de la liberté religieuse de l’Église adventiste, laquelle a cosponsorisé l’événement. Il a expliqué qu’à

cette époque, on se demandait de quelles façons on pourrait être juste devant Dieu. « La Réforme protestante a été une réponse à ces questions », a-t-il dit. Des gens qui ont changé les choses Dans des présentations condensées de 15 minutes, des érudits de traditions chrétiennes différentes ont mis l’accent sur les pionniers et les idées qui ont changé le paysage religieux à tout jamais. Les présentateurs se sont aussi focalisés sur des approches moins connues, contradictoires même, de certains des réformateurs. Ganoune Diop : « Le royaume de Dieu était un élément central des croyances de [Martin Luther]. Sa théologie prévoyait la fin du monde. Ainsi, dans cette doctrine, il était également un réformateur. » Ganoune Diop a aussi fait remarquer que tandis que l’œuvre de Luther a ouvert des brèches pour les libertés dont nous jouissons aujourd’hui, il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir. « Au

début, la liberté religieuse fut accordée aux États, et non aux individus », a-t-il expliqué. Il a ajouté qu’un tel sentier génère la violence et la souffrance, et se termine souvent en tragédie. « La prétention à la vérité doit être pavée de la liberté individuelle de croire ou de ne pas croire. » Bien que Luther ait occupé la plus grande place dans les discours de commémoration, les présentateurs n’ont pas manqué de mentionner d’autres précurseurs des principes de la liberté religieuse et de la liberté de conscience. William Penn, fondateur de l’État américain de Pennsylvanie, a été de leur nombre dans la réflexion sur les pionniers de la promotion de la liberté de conscience. Ce Quaker est reconnu pour avoir apporté et appliqué les principes de la liberté de culte en Amérique au 17e siècle. Une approche adventiste Ted N. C. Wilson, président de l’Église adventiste, a résumé la contribution adventiste spécifique à la liberté de conscience et de culte. Ted Wilson : « Le fait de croire que nous sommes créés à l’image de Dieu constitue le fondement de la dignité humaine. Tous les êtres humains ont reçu de Dieu une dignité et une valeur infinie. La conscience humaine en est une partie essentielle. » Le pasteur Wilson a expliqué qu’une telle importance s’enracine dans le caractère même de Dieu. « Les pionniers adventistes croyaient que le fait d’agir selon sa conscience est un droit inaliénable », a-t-il dit. Se référant aux chapitres 12 et 13 de l’Apocalypse, il a ajouté : « Les disciples de Jésus ne forcent personne. La liberté de conscience est un droit universel. Et ce droit s’applique à tous. » Un processus continu Il est difficile de tracer une ligne droite à partir de la Réforme jusqu’à notre focalisation actuelle sur la liberté religieuse, a dit Neville Callam, secrétaire Suite e n p age 6

Septembre 2017 | Adventist World

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RAPPORT MONDIAL général de l’Alliance baptiste mondiale. Il faut se souvenir, toutefois, que « toute alliance avec les puissances séculières nous forcera finalement à nous soumettre à l’une d’entre elles, a-t-il dit. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Réforme doit toujours imprégner notre témoignage et notre vie. » César García, secrétaire général de

la Conférence mennonite mondiale, est d’accord. César García : « L’utilisation de politiciens pour soutenir le christianisme affecte la capacité des Églises. Connaître la vérité implique toujours une décision volontaire. » Cet engagement continu devrait imprégner tout ce que nous faisons aujourd’hui, non seulement au sein de

Service des nouvelles, Division Asie-Pacifique Nord

Une revue adventiste reçoit le

statut de patrimoine L’édition locale de Signes des temps fait maintenant partie du futur patrimoine de Séoul

R

écemment, une revue adventiste en Corée a reçu le statut de patrimoine. L’édition coréenne de Signes des temps a été choisie en tant qu’objet du futur patrimoine de Séoul. Il s’agit de la seule publication désignée en 2017. Lancé en 2013, le certificat « Futur patrimoine de Séoul » est remis pour tout bien culturel digne de demeurer pour les générations à venir. La revue mensuelle Signes des temps est publiée par Sijosa, la maison d’édition adventiste au pays. Il s’agit, non officiellement, du périodique le plus ancien en Corée, son premier numéro ayant été publié en 1910. « [La revue] était la seule publication parmi les 54 objets sélectionnés en 2017, ont dit les dirigeants régionaux de l’Église. Quelle joie pour les adventistes coréens ! Nous rendons gloire à Dieu. La chose la plus significative, sans doute, c’est que ce sont les citoyens de Séoul qui ont mis la revue en nomination. » Avant de prendre sa décision finale, le Comité

de la préservation du futur patrimoine a visité Sijosa en décembre 2016, dans le cadre du processus de sélection. En janvier, des dignitaires de la ville ont remis le certificat à Sijosa lors d’une cérémonie spéciale. Une plaque en cuivre a été installée devant le bâtiment, certifiant que la revue fait maintenant partie du futur patrimoine de Séoul. Depuis mars dernier, Sijosa inclut le symbole du futur patrimoine de Séoul sur la couverture de Signes des temps. « Le fait d’avoir obtenu le statut de futur patrimoine signifie que la société coréenne approuve officiellement la revue, ont dit les dirigeants de l’Église régionale. Ce patrimoine se fonde sur le bien-être social et émotionnel des citoyens. […] Par-dessus tout, il confirme que l’Église adventiste non seulement éclaire la société, mais encore augmente la dignité et la valeur des êtres humains. » Selon les dirigeants de l’Église, le fait que la revue Signes des temps fasse

l’Église, mais surtout à l’extérieur de l’Église, a dit Gretchen Castle, secrétaire générale du Comité consultatif mondial des amis. « [Nous] désirons une Église qui soit toujours réformée et qui réforme toujours. C’est là notre impératif spirituel – agir et être actifs, prendre des risques en vue d’un changement social, et choisir d’aimer. » n

désormais partie du futur patrimoine de Séoul en a élevé le statut, si bien que le message adventiste exerce maintenant une plus grande influence. Cette nomination a aussi encouragé l’œuvre des représentants évangéliques, lesquels peuvent maintenant recommander la revue aux gens qu’ils visitent. Elle semble retenir davantage l’attention du public. Chung Sye Kyun, orateur à l’Assemblée nationale, a remarqué la revue après sa sélection, et la partage avec ses pairs. Kil Soo Um, président de Sijosa, se dit stupéfait de voir à quel point Dieu a dirigé le processus de sélection de la revue, et a souligné le rôle crucial de celle-ci. Kil Soo Um : « Signes des temps est une semence de la vie éternelle pour tous ceux que, bien souvent, nous ne pouvons rencontrer. » n

L’édition coréenne de la revue Signes des temps a été sélectionnée comme objet du futur patrimoine de Séoul. Elle a reçu ce statut lors d’une cérémonie spéciale qui s’est tenue en janvier 2017. D I V I S I O N

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Adventist World | Septembre 2017

A S I E - PA C I F I Q U E

N O R D


D I V I S I O N

I N T E R A M É R I C A I N E

On aperçoit ici José Daniel Sánchez, en compagnie de Virginia, sa femme, et de José Daniel Sánchez Jr. Le pasteur Sánchez a été le conseiller spirituel de Manuel Noriega, ancien dirigeant du Panama, après que ce dernier ait été extradé vers le Panama pour y purger le reste de sa peine de détention. Manuel Noriega s’est éteint en mai 2017.

Libna Stevens, Service des nouvelles de la Division interaméricaine

Un pasteur adventiste se souvient d’un

ancien dictateur

Manuel Noriega s’éteint dans une prison panaméenne à l’âge de 83 ans

D

ès qu’il a appris que Manuel Noriega, un ancien dictateur au Panama purgeant sa peine en France, allait être extradé vers le Panama en 2011, José Daniel Sánchez, un pasteur adventiste, a su qu’il voulait le rencontrer. Manuel Noriega, 83 ans, est décédé dans une prison panaméenne le 29 mai 2017. Après sa capture lors de l’invasion des États-Unis au Panama en 1989, il a été condamné à l’emprisonnement pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, entre autres chefs d’accusation. Manuel Noriega a purgé une peine de 17 ans dans un établissement pénitencier fédéral à Miami jusqu’en 2007. Il a ensuite purgé une peine en France. En 2011, alors que le pasteur Sánchez lisait le livre complémentaire du Questionnaire adulte de l’École du sabbat – une publication de l’Église adventiste – il

a appris la conversion et le baptême de Manuel Noriega au sein de l’Église adventiste. Tim Crosby, l’auteur de ce livre, a décrit les détails qui ont mené Manuel Noriega à accepter Jésus comme Sauveur personnel en 1992, dans une prison fédérale. « Je voulais être témoin d’une telle transformation en Jésus, et le rencontrer », a dit José Daniel Sánchez lors d’une entrevue téléphonique après le décès de Manuel Noriega. Originaire du Honduras et adventiste de seconde génération, José Daniel Sánchez servait en tant que pasteur de district dans la ville de Panama en 2012, et s’impliquait dans le Ministère envers les prisonniers. Après avoir reçu l’autorisation des dirigeants de l’Église dans cette région, le pasteur Sánchez, qui avait servi dans le Centre pénitentiaire El

Renacer, à 25 kilomètres au sud-est de la ville de Panama, a rencontré Manuel Noriega. « Je lui ai rendu visite des dizaines de fois pour étudier la Bible avec lui, prier avec lui, et le servir », a-t-il raconté. « Nous avons parlé du vrai sabbat, du pardon et de la miséricorde de Dieu, a poursuivi le pasteur Sánchez. Manuel Noriega m’a dit qu’il aimait étudier et en découvrir davantage sur Jésus. “Depuis que j’ai donné ma vie à Christ, je suis une personne différente”, m’a dit Manuel Noriega. “Je parle à Dieu tous les jours. Je sais que Jésus est mon sauveur, qu’il a pardonné mes nombreux péchés ; je ne les confesse qu’à lui seul.” » José Daniel Sánchez : « Il y a beaucoup de personnes qui souffrent encore, qui éprouvent encore de la colère contre Manuel Noriega en raison des actes qu’il a commis tandis qu’il était au pouvoir. Souvenons-nous que notre mission consiste à être des instruments entre les mains de Dieu pour apporter l’Évangile à tous, quelle que soit la gravité de leurs péchés, pour qu’ils puissent aller à Jésus et être restaurés par notre rédempteur et sauveur. » C’est au début de 2016 que le pasteur Sánchez a rencontré Manuel Noriega pour la dernière fois. « Nous avons étudié et prié ensemble. Ensuite, il m’a étreint en pleurant et m’a dit : “Priez pour qu’à ma libération, je puisse aller adorer Dieu dans votre église.” » n

Septembre 2017 | Adventist World

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P E R S P E C T I V E

M O N D I A L E

puissance de Rome, a écrit Ellen White. Laissant de côté ces docteurs israélites imbus de leur propre justice, le grand Artisan eut recours à des hommes simples, sans instruction, pour proclamer les vérités éternelles qui devaient bouleverser le monde ; et il les forma pour en faire les chefs de son Église. Ceux-ci à leur tour devaient en enseigner d’autres et les envoyer prêcher l’Évangile. Pour réussir dans leur tâche, il fallait qu’ils reçussent l’effusion du Saint-Esprit ; car la bonne nouvelle du salut ne pouvait être proclamée ni par la force, ni par la sagesse humaine, mais par la puissance d’en haut3. »

Ted N. C. Wilson

L’objectif

de

Dieu pour son Église Accomplir sa mission

Q

uand vous entendez le mot « Église », qu’est-ce qui vous vient immédiatement à l’esprit ? Un bâtiment ? Un groupe de croyants ? Une confession ? Une entité invisible ? En tant qu’adventistes croyant à la Bible, nous croyons que Dieu a une Église visible sur la terre, et qu’il lui a confié une mission spécifique1. Dès le début du livre des Actes, il nous est dit clairement et succinctement de quelle mission il s’agit : « L’Église est le moyen que Dieu a choisi pour faire connaître

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Adventist World | Septembre 2017

le salut aux hommes [et aux femmes]. Établie pour servir, elle a pour mission de proclamer l’Évangile2. » Ainsi, nous constatons que dès le début de l’ère chrétienne, le service et la mission devaient être au cœur même de l’Église. Christ lui-même organisa son Église en vue du service et de la mission. C’est lui qui en choisit et en forma les premiers dirigeants. « Pour accomplir son œuvre, le Christ ne choisit ni la science, ni l’éloquence des Juifs du sanhédrin, ni la

Un acte délibéré Nous voyons ici un acte très délibéré de la part de Jésus pour former et éduquer des dirigeants, lesquels devaient à leur tour en former d’autres qu’ils enverraient ensuite prêcher l’Évangile. Cette œuvre ne devait pas être effectuée à l’aveuglette. Dans son article intitulé « Un fondement biblique pour la gouvernance et l’autorité de l’Église », Elias Brasil de Souza, directeur de l’Institut de recherche biblique, écrit qu’« avant de monter au ciel, Jésus dit : “Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre.” (Mt 28.18) C’est sur la base de cette autorité que Jésus accorda à l’Église l’autorité de s’acquitter de sa mission. Par conséquent, l’autorité de l’Église procède de Jésus lui-même (Mt 16.19 ; 18.18 ; Jn 20.21,22) et doit être exercée en harmonie avec la Parole de Dieu. « S’appuyant sur cette conviction, l’Église apostolique établit un système de gouvernance pour faire avancer la mission que le Seigneur ressuscité lui avait confiée. […] Pour maintenir l’unité doctrinale et exécuter la mission de l’Église, un système d’autorité et de gouvernance de l’Église est indispensable4. » En établissant son Église, Christ avait l’autorité de choisir ses dirigeants, de l’organiser de la meilleure façon pour l’accomplissement de sa mission, de l’investir du pouvoir de gouverner et de maintenir l’unité. P H O T O

:

L D S

M E D I A


Le don promis Bien qu’ayant été formés intensivement par Jésus pendant trois ans et demi, les dirigeants choisis par lui n’étaient pas encore totalement prêts à s’acquitter de leur mission. Il leur fallait encore recevoir, tel que promis, l’effusion du Saint-Esprit. C’est pourquoi Jésus, dans ses instructions finales, exhorta ses disciples en ces termes : « Restez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut. » (Lc 24.49) Christ savait que peu importe la sincérité de leurs intentions ou la force de leur détermination, leur œuvre serait stérile jusqu’à ce qu’ils fassent l’expérience de la Pentecôte et du baptême du Saint-Esprit. Ceci s’applique également à nous aujourd’hui. Dieu nous a donné une Église mondiale organisée en vue du service et de la mission. Mais il attend que nous soyons prêts à recevoir l’effusion du Saint-Esprit, lequel nous remplira de la puissance nécessaire pour nous acquitter de sa mission. Ellen White commente : « Il est à remarquer que ce fut après que les disciples réalisèrent une unité parfaite […] que l’effusion de l’Esprit se produisit. […] « Les disciples ne demandaient pas de bénédictions pour eux-mêmes. Ils étaient sous le poids du fardeau des âmes. L’Évangile devait être porté jusqu’aux extrémités de la terre, et ils désiraient être revêtus de la puissance que le Christ avait promise. C’est alors que le SaintEsprit leur fut envoyé, et que des milliers se convertirent en un jour5. » « Il peut en être de même aujourd’hui » Ellen White poursuit avec cette merveilleuse promesse : « Il peut en être de même aujourd’hui. Que les chrétiens mettent de côté toute dissension et se consacrent au salut des âmes. Qu’ils se réclament, par la foi, des bénédictions de la promesse, et ils les recevront6. » Aujourd’hui, ce dont nous avons grandement besoin en tant que peuple de Dieu, en tant qu’Église de Dieu, c’est de l’effusion du Saint-Esprit, de « la

« Et si, au lieu de prendre à cœur les désaccords de la famille ou de l’Église, nous prenions plutôt “à cœur le salut des âmes” ? » pluie de l’arrière-saison » pour pouvoir terminer l’œuvre. Mais qu’est-ce qui nous empêche de recevoir la bénédiction promise ? Se pourrait-il que nous n’ayons pas atteint « l’unité de la foi » ? Se pourrait-il que Dieu attende que nous mettions de côté toute dissension et que nous nous focalisions sur la mission qu’il nous a confiée en faveur des âmes perdues au lieu de nous focaliser sur nos inquiétudes ? Et si, au lieu de prendre à cœur les désaccords de la famille ou de l’Église, nous prenions plutôt « à cœur le salut des âmes » ? Et si nous priions ainsi tous les matins : « Seigneur, utilise-moi aujourd’hui dans le cadre de l’“Implication totale des membres” afin que j’atteigne quelqu’un pour toi » ? Quelque chose de monumental Nous vivons dans des temps troublants. On sent vraiment que le monde est au bord du précipice, de quelque chose de monumental. Ceux qui sont en harmonie avec la prophétie et les événements bibliques à l’intérieur et à l’extérieur de l’Église adventiste comprennent que Dieu fait quelque chose d’inhabituel. Les gens sont assoiffés de vérité ; ils aspirent à quelque chose de meilleur que ce que le monde a à offrir. Tandis que nous nous rendons compte de l’imminence du retour de Jésus, l’urgence de proclamer le message des trois anges apparaît clairement. Le cri doit retentir dans chaque nation, tribu, langue, et peuple. « Craignez Dieu, et

donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d’eaux. » (Ap 14.7, LSG) Si nous nous humilions devant Dieu par la puissance du Saint-Esprit, si nous prions sincèrement pour qu’il nous guide, si nous sondons sa Parole, si nous renonçons à notre ordre du jour personnel, et si nous permettons à Dieu de nous diriger vers la vérité, alors il nous fera entrer dans une relation beaucoup plus intime avec lui, et les uns avec les autres, afin que nous puissions contribuer à l’achèvement de son œuvre sur la terre. Je vous invite à prier comme vous ne l’avez jamais fait auparavant. Un jour, bientôt, tandis que Christ descendra sur les nuées des cieux, nous lèverons les yeux et nous écrierons : « Voici, c’est notre Dieu en qui nous avons confiance. » Christ nous regardera et dira : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; entre dans la joie de ton maître. » Et nous irons à la rencontre du Seigneur dans les airs ! Consacrons donc notre vie, notre énergie, nos talents, nos ressources, et notre temps à l’achèvement de l’œuvre de Dieu, pour pouvoir enfin atteindre notre patrie céleste. Dieu a promis de nous donner la puissance d’achever son œuvre. Il déversera sur nous la pluie de l’arrière-saison pour que nous proclamions le message des trois anges et terminions son œuvre en tant qu’Église unie. n 1 Pour

une explication de cette croyance fondamentale de l’Église adventiste, voir « L’Église », sur le site suivant : https://www.adventist.org/fr/nos-croyances/leglise/leglise/. 2 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 11. 3 Ibid., p. 19. 4 Elias Brasil de Souza, « Un fondement biblique pour la gouvernance et l’autorité de l’Église », Adventist World, avril 2017. 5 Ellen G. White, Conseils à l’Église, p. 77. 6 Ibid.

Ted N. C. Wilson est le

président de l’Église adventiste du septième jour. Des articles et commentaires supplémentaires sont disponibles depuis le bureau du président sur Twitter : @pastortedwilson, et sur Facebook : @PastorTedWilson.

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M É D I T A T I O N

D

e quelles façons pouvonsnous croître spirituellement et approfondir notre relation personnelle et intime avec Jésus ? C’est là une question que l’on me pose fréquemment. Bien que nous sachions, pour la plupart, ce qu’il faut faire et ne pas faire, nous luttons pour vivre nos convictions. Parfois, il peut même nous arriver de nous sentir découragés et bouleversés. La réponse la plus claire que j’aie trouvée à cette importante question est liée aux trois meubles que l’on trouve dans le lieu saint du sanctuaire. Examinons chacun d’eux de plus près. La table des pains de proposition Ex 25.23-30 ; 37.10-16 La table des pains de proposition était une petite table en bois d’acacia recouvert d’or pur. On y trouvait dessus 12 pains, lesquels représentaient les 12 tribus d’Israël. Les prêtres faisaient les pains avec de la fleur de farine. Ils les déposaient ensuite sur la table, où ils restaient devant le Seigneur pendant une semaine. Chaque sabbat, les prêtres les enlevaient de la table et les mangeaient dans le lieu saint. Ensuite, ils disposaient 12 nouveaux pains sur cette table. Les « pains de proposition » étaient également appelées « pains de la présence » parce qu’ils devaient être toujours en la présence du Seigneur. La table et le pain illustraient l’empressement de Dieu à communier avec l’humanité. Aujourd’hui, nous communions avec Dieu par sa Parole à la table de la com-

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Hensley Moorooven

Comment croître

spirituellement Leçons d’objet tirées du mobilier du sanctuaire

munion fraternelle. Il nous faut, comme l’a dit Jésus, davantage que de la nourriture physique : « L’homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Mt 4.4) La croissance spirituelle exige un engagement actif envers la Parole de Dieu. Tandis que nous lisons un verset et le méditons, essayons d’appliquer son message dans notre vie. Demandonsnous : « Qu’est-ce que ce verset me dit ? » Ensuite, parlons à Dieu. Disons-lui ce que nous pensons du message, et la façon dont il s’applique dans notre vie. Ne soyons pas pressés ! Profitons de chaque minute de notre conversation avec Jésus. Loin d’être un devoir ou un fardeau, il s’agit là d’une occasion de recevoir personnellement les merveilleuses promesses de Dieu. Voici une autre approche qui nous aide à apprécier la lecture et l’étude de la Bible : remplacer, tout simplement, « nous » par « je ». Ce faisant, nous insé-

rons notre propre vie dans les pages de la Bible. Nous simulons que Dieu nous parle individuellement ! Prenez Romains 8.31, par exemple – « Que dirons-nous donc à ce sujet ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Allons-y maintenant avec le « je » : « Que dirai-je donc à ce sujet ? Si Dieu est pour moi, qui sera contre moi ? » Ensuite, parlons à Dieu de tous les défis qui se dressent devant nous. Confions-lui les craintes, les doutes, et les incertitudes qui nous assaillent. Terminons en disant que malgré toutes ces choses, nous croyons que si Dieu est avec nous, rien ne prévaudra contre nous. Avez-vous remarqué qu’il n’y a aucune chaise à la table des pains de proposition ? Tandis que nous sommes nourris, nous ne pouvons pas nous contenter de faire « la belle vie ». Un grand travail nous attend ! C’est en vue du service que Dieu nous nourrit. I L L U S T R AT I O N S

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S W E E T

P U B L I S H I N G


L’autel des parfums Ex 30.1-10 ; 37.25-28 L’autel des parfums, également en bois d’acacia recouvert d’or pur, se trouvait devant le rideau séparant le lieu saint du lieu très saint. Dieu ordonna aux prêtres de brûler de l’encens sur l’autel matin et soir. L’encens devait brûler jour et nuit en odeur agréable au Seigneur. Composé de quatre épices précieuses (stacté, onyx, galbanum, encens pur) en parts égales, il était considéré comme saint. Dieu ordonna aux Israélites de ne pas fabriquer de parfum de même composition pour leur usage personnel ; dans le cas contraire, ils seraient retranchés du peuple (Ex 30.34-38). L’encens symbolisait les prières et l’intercession du peuple montant vers Dieu tel un doux parfum. L’image des prières montant au ciel comme de l’encens est saisie dans ce psaume : « Que ma prière monte devant ta face comme l’encens, et l’élévation de mes mains comme l’offrande du soir ! » (Ps 141.2) La prière est essentielle pour la croissance spirituelle. Voici quelques conseils pratiques pour une vie de prière ardente : 1. Mettez de côté un moment particulier pour la prière – de préférence avant de vous lancer dans les activités de la journée. 2. Choisissez un endroit – si possible, un lieu paisible dépourvu de toute distraction. 3. Gardez à l’esprit l’objectif de ce moment – communier avec Dieu, et non préparer une étude biblique ou un programme de l’église.

4. Prenez le temps de prier. Vous pouvez adopter le principe suivant de la prière : adoration, confession, actions de grâces, supplications. 5. Lisez votre Bible ou d’autres livres de méditation. 6. Déterminez la période de temps que vous désirez passer avec Dieu. Souvenez-vous qu’en 24 heures, il y a 96 segments de 15 minutes. Pourquoi ne pas consacrer l’un de ces segments à Dieu ? Il n’y a qu’à commencer et à persévérer ! S’il arrive occasionnellement que vos plans se heurtent à des obstacles, ne vous découragez pas. À la table des pains de proposition, Dieu nous parle et nous nourrit ; à l’autel des parfums, nous parlons à Dieu. Le chandelier Ex 25.31-36 ; 37.17-24 Le « porte-lampes » ou « chandelier » était fait d’une seule pièce d’or pur martelé. Six branches sortaient latéralement de la branche centrale – trois d’un côté et trois de l’autre, pour un total de sept branches. Dieu instruisit les prêtres d’entretenir constamment les lampes. Jésus est représenté par la branche centrale du chandelier, et nous, nous le sommes par les six branches sortant de celle-ci. En tant que croyants, nous vivons « comme des enfants de lumière » (Ep 5.8), lesquels tirent leur source de lumière de Jésus, la véritable lumière. Jésus dit que nous sommes « la lumière du monde ». Par conséquent, il nous donne cet ordre : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils

glorifient votre Père qui est dans les cieux. » (Mt 5.14,16) La vraie croissance spirituelle implique le partage de notre foi avec les autres, et le témoignage de ce que le Seigneur a fait pour nous. Dans notre voisinage, au travail, ou à l’école, nous pouvons parler à nos amis, sans formalité ou hypocrisie, de ce que Christ signifie pour nous, de ce qu’il apporte à notre vie, de la façon dont il nous soutient dans nos activités quotidiennes et nous donne la paix. Ne nous soucions pas des méthodes et des théories. Le simple fait d’être un ami et de leur présenter Jésus, notre meilleur ami, fera toute la différence. Partageons avec eux notre parcours de foi et les changements que Jésus a effectués dans notre vie. Dans le lieu saint, aucune lumière ne brille, exceptée celle du chandelier. De même, dans notre vie, seule la lumière divine devrait resplendir et faire de nous la lumière du monde. Ainsi donc, l’étude quotidienne de la Parole de Dieu, une vie de prière fervente, et le partage enthousiaste de notre foi avec nos semblables favoriseront notre croissance spirituelle et approfondiront notre relation personnelle et intime avec Jésus. n

Hensley Moorooven,

originaire de l’île Maurice, est secrétaire adjoint de la Conférence générale. Sa famille et lui habitent à Columbia, au Maryland.

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C R O Y A N C E S

F O N D A M E N T A L E S

NUMÉRO 25

« Quand vous

voyez A

lors que j’étais aux Philippines, j’ai participé avec plaisir à une conversation animée au sujet des prophéties, avec des amis issus de différents continents. Soudain, l’un d’eux m’a demandé – puisque tout comme moi, il est argentin – mon opinion sur le rôle du nouveau pape catholique dans le contexte des prophéties du temps de la fin. Alors que j’improvisais une réponse à caractère plutôt général, un autre a lancé : « De toutes façons, nous sommes à un cheveu du retour de Jésus, puisque nous pouvons tous mourir subitement. Nous espérons, la prochaine fois que nous ouvrirons les yeux, que ce sera lors de ce retour. » Une telle réponse n’était pas nouvelle pour moi. J’avais entendu cette même ligne de pensée à maintes reprises. Le point principal de cet argument, c’est que les temps prophétiques que nous vivons ne comptent pas tant que ça ; ce qui compte vraiment, c’est de nous préparer personnellement à mourir. Cependant, un tel argument met deux sphères eschatologiques différentes dans le même panier. Les érudits ont reconnu depuis longtemps que l’eschatologie – la doctrine des dernières choses – implique deux dimensions principales : la dimension individuelle et la dimension cosmique. Penchonsnous sur ces deux dimensions en nous focalisant surtout sur la pertinence de l’eschatologie cosmique. L’eschatologie individuelle Généralement, l’eschatologie individuelle se réfère à la destinée des croyants individuels après la mort. Jésus a non seulement comparé l’état intermédiaire entre la mort d’un individu et le matin de la résurrection à un sommeil inconscient (Jn 11.11,14), mais il a aussi souligné que tant les croyants que les méchants recevront leur récompense après la résurrection (Jn 5.28,29 ; Mt 25.46 ; voir Lc 14.14). Cependant, il a expliqué que notre destinée finale après la résurrection se décide ici-bas, de notre vivant – d’où son insistance sur la nécessité de nous préparer à la mort, puisque notre destinée éternelle dépend de cette préparation. Pour illustrer ce point, Jésus a raconté une parabole au sujet d’un homme riche dont la principale préoccupation était de trouver la façon d’engranger ses récoltes, ce qui lui permettrait ensuite de se la couler douce. « Mais Dieu lui dit : Insensé ! cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, à qui cela sera-t-il ? » (Lc 12.20) Selon Jésus, nous devons donc nous préparer pour une fin

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Marcos Blanco

ces choses arriver . . . »

L’équilibre entre l’eschatologie individuelle et l’eschatologie cosmique soudaine de notre existence, puisque la vie éternelle dépend des décisions que nous prenons ici-bas et des priorités que nous avons établies dans notre vie quotidienne. Cette parabole se focalise sur le timing personnel – sans aucune référence au timing historique des événements cosmiques. Cependant, Jésus s’est aussi référé à la seconde sphère : l’eschatologie cosmique. L’eschatologie cosmique La référence la plus connue de Jésus à l’eschatologie cosmique se trouve dans son discours sur le mont des Oliviers (Mt 24 ; Mc 13 ; Lc 21). Ce sermon apocalyptique est né de la question des disciples sur les signes du temps de la fin. Sa sphère prophétique couvre le déroulement historique ininterrompu à partir de l’époque de Jésus jusqu’au retour de ce dernier et au-delà. Parmi les Évangiles, c’est celui de Luc qui insiste davantage sur ce déroulement historique des prophéties apocalyptiques. Par exemple, Jésus mentionna que « l’abomination de la désolation » s’accomplirait lors du siège de Jérusalem par des forces militaires (Lc 21.20) et qu’elle serait suivie des « temps des nations » (v. 24), ceux-ci étant caractérisés par des périodes éprouvantes pour le peuple de Dieu. Immédiatement après, Luc dresse la liste des signes cosmiques annonciateurs du retour de Jésus (v. 25-28). Il semble clair qu’il se focalise sur le cours historique des prophéties apocalyptiques. Dans le contexte de ce déroulement historique des prophéties apocalyptiques, Jésus a souligné la nécessité de nous préparer pour son retour – un événement réel, littéral, historique au temps de la fin. En outre, Christ compare l’imprévisibilité de son retour au Déluge, lequel surprit ceux qui ne s’y étaient pas préparés (Mt 24.37-39).


Selon la prophétie, ce reste se lèvera en un temps spécifique de l’histoire. Puisque personne ne connaît le jour et l’heure du retour de Jésus (v. 36), la bonne attitude pour les croyants consiste à prendre garde, à veiller, et à prier (Mc 13.33). Le retour de Jésus, cependant, ne peut se produire à un moment déterminé : certaines prophéties, souligne le Seigneur, doivent d’abord s’accomplir, telles que la venue de « l’abomination de la désolation » (Mt 24.15), « une grande tribulation » (v. 21), et la prédication de l’Évangile au monde entier. « Alors viendra la fin » (v. 14). Dans ce discours apocalyptique, Christ se préoccupe avant tout de brosser un tableau du calendrier divin des prophéties du temps de la fin, afin que ceux qui vivent aux derniers jours de la terre puissent se préparer pour cet événement clé. En réalité, la préparation à la mort individuelle est différente de la préparation pour le retour de Jésus. La mort peut se produire à tout moment – peu importe le temps historique ou le calendrier prophétique ; par contre, le retour de Jésus, bien qu’imprévisible, ne se produira qu’après l’accomplissement de certaines prophéties historiques. Pourquoi l’eschatologie cosmique compte-t-elle ? Certains peuvent dire : « Si, en tant que croyants, nous devons nous préparer chaque jour à une mort imprévisible, laquelle peut donc se produire n’importe quand, pourquoi nous inquiéter de l’eschatologie cosmique ? Après tout, si nous sommes prêts à mourir, nous sommes également prêts pour le retour de Jésus ! » Premièrement, il est important de nous rappeler que Christ lui-même a fait une distinction entre les deux sortes de préparation et, à en juger par le nombre de fois qu’il a répété la nécessité d’être prêts pour son retour, c’est sur la préparation à l’événement cosmique qu’il a insisté, et non sur la préparation individuelle. En outre, l’eschatologie cosmique est étroitement liée à notre identité et à notre mission en tant que reste de Dieu du temps de la fin. Selon la prophétie, ce reste se lèvera en un temps spécifique de l’histoire – après la fin de la persécution des saints par la petite corne (Dn 7 ; 8) et juste avant le retour de Jésus – pour proclamer la proximité de l’heure du jugement de Dieu (Ap 14.7) et l’imminence du temps même de la fin. Par conséquent, le message des trois anges d’Apocalypse 14 constitue la mission même du reste du temps de la fin. Ce message a pour centre le dernier appel de Dieu à nous préparer

au retour de Jésus. En d’autres termes, l’eschatologie cosmique nous dit qui nous sommes, dans quel moment de l’histoire du salut nous vivons, et ce qu’est notre mission dans le contexte de la grande controverse entre Christ et Satan. Par conséquent, préparons-nous pour les deux – pour notre mort imminente, et pour le retour imminent de Jésus ! Notre destinée éternelle est étroitement liée à l’eschatologie individuelle, mais aussi à l’eschatologie cosmique. Si nous passons à côté de cette dernière, nous perdrons, à coup sûr, notre identité et notre mission. n

Marcos Blanco est rédacteur en chef de

la Maison d’édition sud-américaine espagnole (ACES). La famille Blanco habite à Buenos Aires, en Argentine. Marcos complète actuellement un doctorat en théologie systématique.

Le retour du

Christ

La seconde venue du Christ est la bienheureuse espérance de l’Église, le point culminant de l’Évangile. L’avènement du Sauveur sera littéral, personnel, visible et de portée mondiale. Lors de son retour, les justes morts ressusciteront ; avec les justes vivants, ils seront glorifiés et enlevés au ciel, tandis que les réprouvés mourront. L’accomplisse­ ment presque complet de la plupart des prophéties et la situation actuelle de notre monde indiquent que la venue du Christ est proche. Le jour et l’heure de cet événement n’ont pas été révélés, c’est pourquoi nous sommes exhortés à nous tenir prêts à tout moment. (Mt 24 ; Mc 13 ; Lc 21 ; Jn 14.1-3 ; Ac 1.9-11 ; 1 Co 15.51-54 ; 1 Th 4.13-18 ; 5.1-6 ; 2 Th 1.7-10 ; 2.8 ; 2 Tm 3.1-5 ; Tt 2.13 ; He 9.28 ; Ap 1.7 ; 14.14-20 ; 19.11-21)

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P A T R I M O I N E

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raditionnellement, les adventistes ont toujours eu une affinité particulière pour les Vaudois, lesquels, lors d’une période d’oppression religieuse, préservèrent et diffusèrent les Écritures en dépit de funestes conséquences. Mais ils éprouvent aussi un sentiment de camaraderie à leur égard pour une autre raison. Ellen White explique : « Pendant des siècles de ténèbres et d’apostasie, [les Vaudois] […] observèrent le vrai jour de repos1. » Alors qu’ils visitent Torre Pellice, l’un des principaux centres des Vaudois dans les contreforts des Alpes du nord de l’Italie, les adventistes s’informent souvent des pratiques des Vaudois observateurs du sabbat. Ce qu’on leur répond alors les déçoivent : les premiers Vaudois ont toujours observé le dimanche. Rien ne prouve qu’ils rendaient un culte à Dieu le sabbat. Récemment, toutefois, de nouvelles preuves ont été mises au jour. Qui sont les Vaudois ? Les premiers Vaudois étaient membres d’un mouvement de réforme en Europe, spécifiquement dans les régions alpines de l’Espagne, de la France, et de l’Italie, pendant le Haut Moyen Âge. Considérés comme les précurseurs de la Réforme protestante par différents historiens2, ils soulignèrent l’importance d’adhérer strictement aux enseignements de la Bible en tant qu’unique règle de foi. Trouvant que de nombreux enseignements et pratiques de l’Église romaine s’appuyaient davantage sur la tradition que sur les Écritures, ils rejetèrent les doctrines et les rituels de l’Église. Ils appelèrent les croyants à retourner à la simplicité du style de vie du Nouveau Testament et aux enseignements de Jésus et des apôtres. Après avoir examiné les enseignements des Vaudois lors du troisième Concile du Latran (1179), l’Église condamna les croyants en tant qu’hérétiques3. Les conciles ultérieurs renouvelèrent cette condamnation d’hérésie, déclenchèrent une terrible persécution, ce qui contraignit les Vaudois à fuir vers des lieux

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P. Gerard Damsteegt

LesVaudois observaient-ils le

sabbat ?

plus propices. C’est ainsi que leurs enseignements s’étendirent à des régions lointaines de l’Europe. Contrairement aux autres groupes axés sur la réforme, les Vaudois ne disparurent pas, ni ne furent absorbés dans d’autres mouvements, mais subsistèrent jusqu’à aujourd’hui. L’observation du sabbat chez les Vaudois Les adventistes se sont particulièrement intéressés à ce mouvement parce que de nombreux protestants le considèrent comme un lien entre l’Église primitive et la Réforme protestante. Leur pratique de l’observation du sabbat, comme on l’a déjà noté, intéresse spécialement les adventistes. S’appuyant sur la déclaration d’Ellen White dans La tragédie des siècles, les adventistes ont cru que certains Vaudois, et pas forcément un groupe considérable, observaient le sabbat. En réponse, les Vaudois – et même certains adventistes – ont dit qu’Ellen White n’était pas une historienne. Un historien adventiste est même allé jusqu’à suggérer que La tragédie des siècles doit être révisée et mise à jour en rapport avec les connaissances actuelles,

parce qu’il n’existe aucune source primaire de preuves de l’observation du sabbat chez les Vaudois. En quête de preuves Pendant plusieurs années, avec l’aide d’étudiants diplômés, j’ai cherché dans des bibliothèques européennes des sources anciennes dans l’espoir d’y trouver des preuves de l’observation du sabbat chez les Vaudois. Une telle recherche est difficile parce que les documents vaudois eux-mêmes ont été brûlés ou autrement détruits pendant les siècles de persécution4. La seule preuve dont on dispose sort de la bouche même de leurs inquisiteurs, lesquels les décrivent souvent en tant que mouvement hérétique. Ainsi, l’une des sources primaires de preuves de l’observation du sabbat chez les Vaudois pendant la première moitié du 13e siècle est tirée d’une série de cinq livres rédigés à l’encontre des Cathares et des Vaudois vers 1241-1244. Son auteur, le père dominicain Monéta de Crémone, était un inquisiteur dans le nord de l’Italie. Avec passion, Monéta se défendit contre la critique des Vaudois et des Cathares, lesquels affirmaient que les P H O T O S

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C H E R Y L

H O S F O R D


À gauche : Le Collège des Barbes (prédicateurs itinérants vaudois) à Pra del Torno. Ci-dessous : L’entrée d’une caverne dans la vallée d’Angrogne. Cette caverne servit de cachette aux Vaudois lors de la persécution religieuse.

catholiques transgressaient le commandement du sabbat. Dans le chapitre De Sabbato, et De Die Dominico, il discuta de la signification du sabbat du septième jour d’Exode 20.8, « Souviens-toi du jour du sabbat, pour le sanctifier », et l’opposa à la valeur du jour du Seigneur – son terme pour le premier jour de la semaine5. Des arguments anti-sabbat contre les Vaudois Monéta prétendit que le sabbat était pour les Juifs, stipulant qu’il était un mémorial de la création ainsi que de leur libération d’Égypte. Le sabbat juif, dit-il, était « un signe et une image du sabbat spirituel du peuple chrétien. […] Il faut comprendre, cependant, qu’à l’instar des Juifs qui observaient le sabbat, nous observons de même le jour du Seigneur. » Il ajouta : « Ce jour, nous l’observons comme une ordonnance de l’Église, en révérence au Christ qui est né en ce jour, est ressuscité en ce jour, et a envoyé le Saint-Esprit en ce jour. » Il poursuivit sa défense en se référant à Galates 4.10, 11. Il déclara : « C’est un péché d’observer les jours. » La circoncision, ajouta-t-il, « ne vous servira de rien » (Ga 5.2,3)6, ni l’observation du

sabbat. Il conclut en citant Colossiens 2.16, qu’il commenta ainsi : « Les jours se rapportant aux festivals juifs ne sont pas observés, mais au contraire, les jours institués par l’Église le sont, voilà tout7. » Le traité de Monéta montre clairement qu’au 13e siècle, un groupe considérable de Vaudois et de Cathares dans le nord de l’Italie et le sud de la France rendaient un culte à Dieu un autre jour que le dimanche, c’est-à-dire le sabbat du septième jour. Chose ironique, les arguments catholiques de Monéta contre l’observation du sabbat furent utilisés plus tard par les Vaudois envers les adventistes, après que ces derniers aient commencé à leur présenter la vérité du sabbat depuis longtemps oubliée. Un groupe considérable d’observateurs du sabbat Les observateurs du sabbat parmi les Vaudois étaient surtout répandus en Bohème et en Moravie – lieux où ils avaient trouvé refuge lors de la persécution papale. Un manuscrit du 15e siècle, publié par l’historien de l’Église Johann Döllinger dans Histoire des sectes, rapporte le fait suivant : « [Les Vaudois en Bohème] ne célèbrent pas les fêtes de Marie, la vierge bénie, ni celles des apôtres, excepté le jour du Seigneur. Bon nombre d’entre eux célèbrent le sabbat avec les Juifs8. » Ces preuves tirées de telles sources primaires montrent clairement que l’observation du sabbat était une pratique chez une bonne partie des Vaudois au 13e siècle, et ce, jusqu’au 15e siècle. Elles confirment aussi la validité du compte rendu de La tragédie des siècles quant à l’observation du sabbat chez les premiers Vaudois. Qu’est-ce qui amena les Vaudois du nord de l’Italie à abandonner l’observation du sabbat ? La réponse remonte au temps de la Réforme. En 1532, lors d’une réunion dans la vallée d’Angrogne

entre les Vaudois et des représentants de la Réforme française, la plupart des Vaudois votèrent de se joindre à la Réforme française. Par conséquent, ils cessèrent de former leurs prédicateurs itinérants, ou « barbes », au Collège des barbes à Pra del Torno. Ils envoyèrent à la place leurs candidats au pastorat à Genève, en Suisse, pour y être éduqués par Jean Calvin et ses associés. Calvin croyait que le sabbat conservait une signification spirituelle, mais que le septième jour littéral n’était qu’une loi cérémonielle et une ombre. Il fondait son opinion sur les mêmes passages scripturaires que l’inquisiteur avait utilisés contre les Vaudois9. Les pasteurs de la nouvelle génération éduqués par Calvin n’enseignèrent plus le sabbat du septième jour en tant que jour de repos, mais plutôt le dimanche. Ces découvertes significatives de l’observation du sabbat chez les Vaudois nous invitent à pousser davantage la recherche de manuscrits antérieurs au 12e siècle, car ils pourraient mettre au jour davantage de preuves de l’observation du sabbat chez les premiers protestants en Italie et en France. n 1 Ellen

G. White, La tragédie des siècles, p. 67. exemple, Earle E. Cairns, Christianity Through the Centuries: A History of the Christian Church, 3e éd., Grand Rapids, Zondervan, 1996, p. 221. 3 http://www.newadvent.org/cathen/09017b.htm, consulté le 23 janvier 2017 ; http://www.catholic.org/encyclopedia/view. php?id=6882, consulté le 23 janvier 2017. 4 Voir James Hastings, Encyclopaedia of Religion and Ethics, Edinburgh, T. & T. Clark, 1954, vol. XII, p. 665. 5 Monéta et Tommaso Agostino Ricchini, Venerabilis Patris Monetæ Cremonensis ordinis prædicatorum S. P. Dominico Æqualis adversus Catharos et Valdenses libri quinque: Quos ex manuscriptis codd. Vaticano, Bononiensi, ac Neapolitano, Rome, p. 1743 ; réimprimé, Ridgewood, N.J., 1964, p. 475-477. 6 Sauf mention contraire, toutes les citations des Écritures sont tirées de la version Segond, dite à la Colombe. 7 Monéta et Ricchini, p. 476, 477. 8 Johann Döllinger, Beiträge zur Sektengeschichte des Mittelalters, Munich, Beck, 1890, vol. II, p. 662. 9 John Calvin, Institutes of the Christian Religion (1536), trans. Ford L. Battles, Grand Rapids, Eerdmans, 1995, p. 23. 2 Voir, par

P. Gerard Damsteegt

est professeur adjoint d’histoire de l’Église au Séminaire adventiste de théologie, à l’Université Andrews.

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E N C O U V E RT U R E

S

e pourrait-il que Jésus ait transformé des histoires populaires en paraboles du royaume des cieux – même si elles contenaient des questions d’ordre théologique ? Eh bien, oui. C’est exactement ce qu’il a fait. Tandis que nous accomplissons notre mission pour présenter le même royaume en ce 21e siècle, nous devrions, à mon avis, tirer des leçons des méthodes de Jésus au premier siècle. Les disciples de Jésus et d’autres Juifs de l’époque croyaient que les riches iraient certainement au ciel, et les pauvres, probablement pas. Dans ses sermons, Jésus tenta de corriger cette erreur. Voyant que ses auditeurs ne comprenaient toujours pas (Mt 19.23-26), il décida de raconter une histoire bien connue et d’en changer la fin – ce qui fit une impression profonde sur eux. Cette histoire, ils s’en souvinrent, sans aucun doute, jusqu’à la fin de leur vie. Cette histoire, c’était la parabole de l’homme riche et du pauvre Lazare (Lc 16.19-31). La Bible enseigne que les morts dorment et ne peuvent converser (Ec 9.5,6 ; Ps 115.17,18 ; Ps 6.6). Elle enseigne aussi que « l’enfer » n’est pas un lieu de châtiment où l’on brûle éternellement. Malgré les erreurs que cette histoire comportait, Jésus la raconta pour enseigner ses auditeurs. Il l’utilisa parce qu’ils la connaissaient. En illustrant par elle le royaume de Dieu, le Sauveur grava la vérité à tout jamais dans leur esprit. Dès lors, chaque fois que ce thème était évoqué, ils l’interprétaient différemment. Les médias d’aujourd’hui ont « raconté » de nombreuses histoires à une grande partie de la population mondiale. Des films tels que Titanic ou des séries populaires télévisées ont été regardés par des milliards de personnes des quatre coins du globe. Que se passerait-il si, à l’exemple de Jésus, nous tournions ces histoires bien connues en paraboles du royaume des cieux ? À quoi pourraientelles ressembler ? Comment, par exemple, pourrions-nous transformer l’histoire du Titanic, dont on a fait un film en 1997, en une parabole du royaume ? En nous basant sur le thème du film – un homme sacrifie sa vie pour sauver celle de la femme qu’il aime – nous pourrions dire :

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Jésus et les

Samuel Neves

médias

Les éviterait-il ? Les utiliserait-il ?

« Imaginez que quelqu’un vous a tant aimé qu’il a donné sa vie de son plein gré pour vous sauver, pour que vous viviez… Eh bien, c’est exactement ce que Dieu a fait pour vous en Jésus. » Puis, il y a les émissions ou les films présentés à la télé qui se focalisent sur les liens d’amitié solides. En nous référant à de telles émissions, peut-être pourrionsnous poser des questions stimulant la réflexion, telles que : « Que se passeraitil si une communauté de personnes vous acceptait exactement tel que vous êtes et vous aimait assez pour vous aider à devenir meilleur ? C’est à ça que mon Église, ma famille spirituelle, ressemble tandis qu’ensemble, nous nous efforçons de ressembler à Jésus. » Comme le montrent les articles suivants, nous disposons aujourd’hui de nombreux formats de médias – Internet, cinéma, photographie, podcasting –

pour nous aider à partager ces histoires, non seulement avec nos propres collectivités, mais aussi avec chaque « nation, tribu, langue, et peuple » (Ap 14.6). Toute histoire bien connue pourrait être utilisée et partagée de façon créative, telle une parabole du royaume de Dieu. Idée révolutionnaire ? Contradictoire même ? Pourtant, il n’y a rien de nouveau ici. Pendant des siècles, des évangélistes conduisirent des âmes à Jésus depuis le connu jusqu’à l’inconnu, depuis des histoires familières jusqu’à la vérité qu’elles n’avaient pas encore reconnue ou comprise. Au lieu de laisser le monde nous transformer, pensons plutôt à adapter les histoires d’intérêt humain qu’il connaît déjà, et à en faire des outils utiles dans la proclamation de la vérité du royaume des cieux. n

Samuel Neves est directeur adjoint du Département des communications de la Conférence générale des adventistes du septième jour, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). P H O T O S :

J E S U S : I N T E L L E C T U A L R E S E R V E , I N C / L D S M E D I A , P H O N E : M E D I A L O O T. C O M


C O U R T O I S I E

D E

L’A U T E U R

Glorifier

Dieu en

toute chose Andile Masuku

Nous participons tous à la course pour la gloire. Mais voilà, pour la gloire de qui ? Avant de devenir un communicateur, j’étais un homme d’affaires. Pour être franc, j’avoue que j’ai souvent nourri une attitude d’auto-flatterie pour avoir développé une carrière fructueuse dans les médias. Cependant, grâce à une introspection personnelle dans un esprit de prière, j’ai découvert que cela résultait, en partie, de mon désir de compenser la version plus jeune et hésitante de moi-même – j’avais, en effet, passé trois années traumatisantes en Asie au début des années 1990. Au terrain de jeux, je luttais pour me sentir « normal » au milieu de stéréotypes raciaux erronés et d’injures raciales proférées à mon endroit par les enfants. Il m’a fallu des années pour reconnaître à quel point cette expérience a renforcé mon manque de foi en la capacité et le désir des non Africains de donner de justes informations au sujet du continent africain. Ces gens-là n’articulent pas toujours adéquatement les valeurs et les convictions de notre peuple, ou ne promeuvent pas les intérêts africains sur la scène mondiale. Et ça a alimenté

Ancien homme d’affaires devenu communicateur, Andile Masuku dit que sa mission consiste à glorifier Dieu à travers les médias. en moi un sentiment d’injustice… que je demande instamment à Dieu de tenir en échec. Aujourd’hui, chaque fois que quelqu’un choisit de regarder ou d’écouter les émissions que j’ai produites ou animées, j’apprécie que Jésus-Christ soit mis en valeur, et non mon travail. Je n’ai pas toujours été ouvert au désir de Dieu de fusionner l’homme qu’il me plaît à penser que je suis avec celui qu’il désire que je sois pour en faire un être sanctifié. Il m’embarrasse d’admettre la somme de temps et d’énergie que j’ai consacrée à masquer mes faiblesses et à réduire mon travail de créateur de médias à un simple moyen de gagner l’approbation d’autrui à travers la célébrité et la fortune… Je substituais

involontairement mes ambitions personnelles à l’œuvre plus grande du salut que Jésus-Christ a déjà accomplie en ma faveur. Maintenant, chaque fois que quelqu’un consomme « le contenu » que j’ai produit – qu’il s’agisse d’un podcast, d’une émission de télévision, ou même d’un simple affichage sur un média social – je ne souhaite qu’une chose : c’est qu’il en retire un sentiment immanquable de « Soli Deo gloria » – « À Dieu seul la gloire ». n

Andile Masuku est producteur exécutif de African Tech Round-Up (www.africantech roundup.com), une entreprise domiciliée à Johannesburg, en Afrique du Sud.

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E N C O U V E RT U R E

Les photos de Tanya Musgrave racontent la réalité des réfugiés, lesquels sont figés entre leur passé et leur avenir.

Tanya Musgrave

Raconter des histoires par la

mais seulement une réalité). Ce n’est que lorsque je les ai vus, là, droit devant moi, que je n’ai pu nier leur humanité – ils sont comme moi, comme ma tante Shirley, mes frères, ma meilleure amie d’enfance au Tennessee. Maintenant, cela m’affecte personnellement. Je m’identifie à eux. Je cherche des solutions. Jésus s’est servi des paraboles. Il n’y « Le lendemain, il m’a raconté le reste de son histoire. Sa tentative de suicide. a rien de mystérieux là-dedans. Au cœur L’assassinat de son fils de 2 ans. des politiques impétueuses et de l’irri« J’étais paralysée. Que pouvais-dire ? Je me sentais tellement stupide ! tation des tensions raciales, il utilisa des Nous nous tenions là, silencieux, adossés contre le mur, les bras croisés comme histoires pour aller droit au but, aux bases deux ados moroses accros des centres commerciaux. Mais le poids de la réalité était là, pratiques de la façon dont nous devons entre nous, en suspension dans le silence. « N’importe quel observateur pourrait croire que nous ne faisions que nous tenir ensemble… gérer la vie et l’amour. Notre façon de voir les autres peut être quelque chose de difCependant, la larme que nous chassions occasionnellement de la main nous trahissait. » ficile à changer, mais nous n’avons jamais – Extrait du journal de voyage de l’auteur lors de son travail avec les réfugiés en Grèce été appelés à être médiocres. Tout ce que nous faisons, faisons-le bien. Et par-dessus photographe comporte un problème : Je suis allée au camp de réfugiés à tout, aimons. L’amour, après tout, n’est je sais ce que les gens veulent, mais il Oinofyta, en Grèce, parce que je voulais qu’une question de perspective. n faut équilibrer cela avec la réalité. Si les apprendre. La politique, ce n’est pas réfugiés sont trop heureux, on assume vraiment mon truc. Premièrement, j’ai la qu’ils n’ont pas besoin d’aide. S’ils sont division en aversion. Deuxièmement, je trop pathétiques, on se retrouve avec du ne connais pas le sujet suffisamment en profondeur pour le défendre. Mais ce que voyeurisme de pauvreté, ce qui induit en erreur de façon extrême. S’il n’y a pas j’ai découvert, c’est que parmi l’actuelle Tanya Musgrave, de sang et de tripes, on oublie facilement « culture de la honte » où l’on est trop photographe professionqu’une grande partie de leur détresse ou pas suffisamment politique, il y a un nelle, aime « découvrir est intérieure. juste milieu autour duquel la plupart des les histoires derrière Tant que je n’avais pas connaissance gens sont disposés à se rassembler : les les visages ». Elle utilise actuellement le de ces choses, je n’en étais pas affectée histoires personnelles. média de la photographie pour raconter l’histoire des réfugiés en Grèce. (ce qui n’est pas une mauvaise chose, Dans un pays développé, la carrière de

photographie

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P H O T O S

: TA N YA

M U S G R AV E


C’est dans le bureau du pasteur, à genoux, que nous commençons notre nouveau ministère. Il ne s’agit pas d’une prière spéciale ou d’une étude biblique – mais du tournage d’un film. Nous avons arrangé le bureau pour qu’il ressemble à un salon. Lee s’agenouille devant sa Bible, reconstituant son incroyable témoignage : il est passé d’un culte idolâtre à une relation avec Dieu. Je m’agenouille derrière la caméra et effectue le réglage de précision. C’est avec enthousiasme que je mets mes compétences professionnelles au service de mon église – l’église adventiste de Sligo, à Takoma Park, au Maryland (États-Unis). Le projet intitulé « Mon histoire » a commencé lorsque Joseph Khabbaz, un pasteur en charge des jeunes adultes et des jeunes de l’église de Sligo, m’a dévoilé sa vision. J’avoue que j’ai été surprise de ce qu’il comprenait être la nécessité de créer des films de qualité, et l’investissement que cela représenterait. « Je crois fermement qu’il est important pour les membres créatifs de notre église de savoir qu’ils ont une place ici, dit Joseph. YouTube foisonne d’une cinématographie réalisée avec art. Pourquoi l’église ne pourrait-elle pas créer des histoires d’une signification éternelle avec un même niveau d’excellence ? Lee Escobar m’a dit qu’au début, l’idée d’être filmé lui donnait le trac. Il ne se sentait pas à la hauteur, ou se disait que les spectateurs ne croiraient pas son histoire.

PAT T E R S O N

Kristina Penny

R O S S

Raconter des histoires en tournant des films

« Mais ça avait l’air tellement authentique, tellement réel ! » s’est-il exclamé après la projection du film lors d’un Kristina Penny, directrice du ministère des service de culte. « Les specmédias des jeunes adultes à son église locale, tateurs ont compris que Dieu interviewe Marcus Robinson sur sa découverte n’abandonne pas ceux qui le du pardon en Christ et d’un sentiment cherchent. Ça a été une vraie d’appartenance à l’église. bénédiction pour eux. » « Il existe de nombreuses histoires devant être racontées par ceux qui ne se considèrent pas avec eux un cheminement avec Dieu. comme d’habiles conteurs », explique « Que l’on soit dans le secteur public Richard Castillo, pasteur de l’église de ou dans l’Église, la nécessité de véhiculer Sligo affecté aux médias et à l’évangéliun message convaincant ne change pas, sation. « La production, la musique, et explique Richard Castillo. Nous vendons le montage sont d’une qualité telle que l’idée qu’une vie vécue avec Christ vaut les auditeurs ne décrochent pas, même mieux qu’une vie vécue sans lui. C’est la après que leur capacité d’attention soit qualité qui compte. » largement dépassée. » Il ajoute qu’on peut commencer « Nous vivons dans un monde où avec une utilisation simple de la caméra, les médias sociaux nous permettent un bon éclairage, et des questions d’étaler notre moi « édité » parfait, d’entrevue saillantes. Notre projet n’a reprend Joseph Khabbaz. Mais les jeunes commencé qu’avec peu d’équipement. adultes voient au-delà de la façade et Mais après avoir projeté nos vidéos à une recherchent l’authenticité. Les vidéos fédération locale, nous avons reçu du que nous créons racontent les histoires financement permettant à notre minisde jeunes adultes désireux de se rendre tère de se développer. n vulnérables pour montrer la puissance de Dieu à l’œuvre dans leur vie. » Les films du ministère « Mon histoire » sont affichés en ligne. Mais j’ai vu aussi leur impact sur mon église Kristina Penny est locale tandis que les jeunes adultes productrice de vidéo créent une relation avec ceux qui sont pour Adventist Review présentés dans les vidéos et partagent Ministries.

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E N C O U V E RT U R E

Témoigner de la « vraie vie » Fabiana Bertotti

La première fois que quelqu’un m’a demandé de faire des vidéos et de les afficher sur YouTube, je n’avais aucune idée de ce que cela signifiait. Cinq ans plus tôt, YouTube n’était qu’un site conçu pour afficher des journaux vidéo virtuels. N’importe qui pouvait le faire. Remplie de visages de chats mignons et de blagues d’enfants, cette plateforme était en train de remodeler notre façon de regarder des vidéos. Depuis lors, le format a changé de façon spectaculaire. Grâce à YouTube, les gens sont devenus plus tolérants des erreurs des amateurs. Ils ne s’attendent pas à un cadre professionnel ou à une bonne qualité sonore et à une stabilité de l’image. Pourquoi ? Parce que YouTube est un site dominé par des gens « ordinaires », et non par des célébrités – enfin, au début, du moins, c’était comme ça. Aujourd’hui, plus de 10 ans après son lancement, YouTube est rempli de célébrités ! Mon canal a été l’un des premiers canaux chrétiens YouTube en Italie. À ce moment-là, les gens ne discutaient généralement pas de sujets sérieux ou religieux par le biais de plateformes considérées comme informelles et divertissantes. Mais j’ai décidé d’y rattacher le message de l’Évangile d’une façon telle que l’auditoire de YouTube l’accepterait. Je l’ai rendu pertinent.

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Fabiana Bertotti attire des jeunes spectateurs de YouTube en discutant franchement des questions qui les intéressent, à partir d’un fondement biblique. Plus de 400 000 abonnés souscrivent à ses émissions religieuses sur YouTube.

J’ai commencé à discuter de sujets dont on ne parle pas souvent dans les églises, mais qui intéressent les jeunes – sexe, style de vie, crises existentielles – et qui sont guidés par la Bible. Je voulais montrer que la Bible répond à ces questions, qu’il est bon d’être chrétien, et qu’on ne doit pas être « un vieux grincheux » pour suivre Christ. Et ça a marché ! Actuellement, j’ai 427 000 abonnés. Je dirige des Semaines de prière – en direct. Ma dernière émission a attiré quelque 30 000 spectateurs. Je donne des études bibliques. Mon mari, un pasteur, répond aux questions d’ordre théologique. J’ai découvert que les gens veulent parler et écouter les autres exactement comme ils le font dans la

« vraie vie ». Ils aspirent à se brancher sur ceux qui « parlent leur langage » et qui n’ont pas besoin d’avoir l’air « parfaits » sur la vidéo. Ils s’intéressent davantage au témoignage de ma vie qu’à la qualité de ma caméra. Et en plus de regarder mes vidéos, ils me suivent aussi sur d’autres réseaux sociaux. Ils écoutent ce que je dis parce qu’ils aiment ma façon de vivre. C’est dans la vie de tous les jours que nous témoignons véritablement pour Jésus. n

Fabiana Bertotti, originaire du Brésil,

est journaliste et écrivain. Elle habite en Italie avec Rodrigo, son mari et pasteur, et Theodoro, leur bébé. P H O T O S :

C O U R T O I S I E

D E

L’A U T E U R


Entretien avec

E S P R I T

D E

P R O P H É T I E

Ellen White

Si nous pouvions interviewer Ellen White aujourd’hui, que pourrait-elle dire sur notre façon d’utiliser les médias pour communiquer ? De nos jours, nous pouvons communiquer plus rapidement et mieux que jamais. Devant une telle technologie, vous devez être bouche bée ! « Ce qui m’encourage et me rend heureuse, c’est de savoir que le Dieu d’Israël continue à guider son peuple et qu’il le fera jusqu’à la fin1. »*

Lors de son ministère terrestre, Jésus y allait-il de différentes méthodes ? « Jésus s’efforçait de trouver le chemin de tous les cœurs. Grâce à un choix d’illustrations variées, il n’exposait pas seulement la vérité sous ses aspects divers, mais l’adaptait aussi aux différentes classes de ses auditeurs. Il attirait leur attention par des images prises dans la vie quotidienne2. »

De quelles sortes de médias disposiez-vous à votre époque ? « Notre évangéliste, frère E. E. Franke, avait beaucoup étudié la manière de rendre la vérité intéressante, et les croquis qu’il avait faits étaient en parfait accord avec le développement de l’œuvre. Ces dessins étaient, pour les gens, des leçons de choses. Frère Franke avait énormément réfléchi pour trouver ces illustrations frappantes. Elles avaient un réel impact lorsque présentées au public pour défendre la vérité. Le Seigneur les a utilisées pour influencer les esprits3. » « Frère W. W. Simpson a mis tout spécialement l’accent sur les prophéties des livres de Daniel et de l’Apocalypse. Pour ce faire, il disposait de grandes reproductions des animaux dont il est question dans ces livres. Ces bêtes étaient faites en carton-pâte. Au moyen d’un dispositif ingénieux, il les introduisait au moment voulu devant l’auditoire. Ainsi, ce pasteur retenait l’attention des gens tandis qu’il leur enseignait la vérité4. »

Devrions-nous utiliser la technologie pour répandre l’Évangile ?

« Dès qu’un être est converti, un désir naît dans son cœur : celui de faire connaître l’ami précieux qu’il a trouvé en Jésus. Il ne peut renfermer en lui-même la vérité salutaire et sanctifiante5. » « Dieu nous appelle à travailler avec énergie et enthousiasme – ce qui n’est possible qu’avec l’aide du Saint-Esprit6. »

Qu’en est-il des autres types de médias ? Devrions-nous également les utiliser ? « Que chaque serviteur de Dieu étudie, projette, conçoive des méthodes pour atteindre les gens là où ils sont. Nous devons réaliser un plan hors du commun. Il faut absolument que nous attirions l’attention des hommes. Nous devons être animés d’un zèle intense, persuadés d’être à proximité d’un temps de trouble et de confusion dont nous n’avons qu’une bien faible idée7. » « Que ceux qui travaillent pour Dieu fassent preuve d’habileté et de talent. Qu’ils trouvent des moyens pour faire connaître la lumière à ceux qui sont près comme à ceux qui sont loin. […] On a perdu du temps, et d’excellentes occasions ont été négligées parce que des hommes étaient dépourvus d’une vision claire, spirituelle, parce qu’ils n’ont pas eu la sagesse voulue pour faire des plans et mettre sur pied des moyens grâce auxquels ils auraient pu occuper le terrain avant que l’ennemi n’en prenne possession8. » « Dieu guidera ses messagers dans l’adoption de nouvelles méthodes pour attirer l’attention des hommes et les convaincre. Il leur accordera la compétence et la compréhension dans l’utilisation d’illustrations efficaces pour attirer l’attention des gens9. » n * Note de la traductrice : Certains des textes d’Ellen White cités dans cet article ont été adaptés grammaticalement. 1 Ellen

G. White, Messages à l’Église, p. 288. Les paraboles de Jésus, p. 14. 3 Idem., Évangéliser, p. 188. 4 Ibid., p. 189. 5 Idem., Jésus-Christ, p. 123. 6 Idem., Testimonies to Ministers and Gospel Workers, Mountain View, Calif., Pacific Press Pub. Assn., 1923, p. 313. 7 Idem., Évangéliser, p. 118. 8 Ibid., p. 190. 9 Idem., Ellen G. White, dans The Gospel Herald, 1er décembre 1901. 2 Idem.,

Les adventistes du septième jour croient qu’Ellen G. White (1827-1915) a exercé le don de prophétie biblique pendant plus de 70 ans de ministère public.

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V I E

A D V E N T I S T E

André Brink

Des

méthodes

nouvelles et

inhabituelles

Essayer de « nouvelles choses » n’est, en fait, qu’un ancien concept

A

u sein de l’Église adventiste, l’art – dans toutes ses disciplines – a joué un rôle significatif, et joue ce rôle de plus en plus aujourd’hui. Avant l’organisation de l’Église adventiste, William Miller et d’autres pionniers utilisaient des tableaux et des illustrations pour clarifier les vérités compliquées de Daniel et de l’Apocalypse. Mais ces outils étaient limités. Finalement, des gravures, de simples interprétations, et ensuite, autant que le permettaient les ressources financières, davantage d’illustrations complètes furent utilisées dans l’œuvre et les publications adventistes1. Plus tard, James et Ellen White se procurèrent à maintes reprises la technologie d’impression la plus récente pour propager l’Évangile. Aujourd’hui, l’utilisation d’un design contemporain, d’illustrations en couleur, de la photographie, et de la vidéo est considérée comme essentielle, et non superflue, dans l’accomplissement de la mission. Si les fondateurs de notre Église vivaient aujourd’hui, utiliseraient-ils certaines des technologies de communication les plus récentes ? La réalité virtuelle (RV), c’est la création d’un monde virtuel qui immerge les consommateurs dans une expérience sur 360 degrés. Porté sur la tête, le casque RV installe un écran devant chaque œil – souvent par le biais d’un smartphone – [et est fréquemment muni d’écouteurs]. Grâce à ce casque de réalité virtuelle, l’individu peut vivre une expérience sensorielle dans un monde virtuel numérique, et parfois, peut même interagir avec lui. Le marché de la réalité virtuelle étant prévu augmenter de 20 fois d’ici 2020, de nombreuses compagnies investissent de fortes sommes dans cette nouvelle technologie. Adventist Review Ministries a développé une plateforme vidéo à la carte appelée ARtv. Ainsi, des centaines de vidéos sont disponibles sur Apple TV, Roku, Samsung Smart TV, GoogleChrome, et Amazon Fire TV. Il y a aussi les applis d’ARtv pour iOS et Android, ainsi qu’un site Web : artvnow.com. ARtv a produit plusieurs vidéos en RV 360, lesquelles pré-

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Adventist World | Septembre 2017

sentent principalement des sites naturels et des animaux dans leur habitat. Il y a plusieurs mois, ARtv s’est associé à l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) pour créer son premier court métrage en RV au sujet des projets d’approvisionnement en eau au Zimbabwe. Imaginez un donateur potentiel capable de visiter virtuellement les sites de ces projets grâce à un tel casque ! Songez à l’effet différent qu’une expérience d’immersion totale peut avoir sur les perceptions d’un spectateur… Ellen White a écrit : « En considérant les méthodes de travail du Christ, nous pouvons apprendre de précieuses leçons. Il ne suivait pas une méthode unique, mais il cherchait, de diverses manières, à attirer l’attention des foules, afin de leur annoncer les vérités de l’Évangile2. » Adventist Review Ministries utilise les technologies les plus récentes – vidéo 4K, RV, et bientôt des projets de réalité augmentée – pour relever le défi qui consiste à « essayer de nouvelles méthodes » et une « multitude de méthodes ». Récemment, j’ai interviewé Daryl Gungadoo, gérant de la distribution mondiale à La radio adventiste mondiale à Londres, en Angleterre. Daryl est connu pour son esprit de pionnier enthousiaste envers le médium de la RV au sein de l’Église adventiste. Daryl, quand et où la RV a-t-elle suscité votre intérêt ? En 1995, à l’Université Andrews, dans le cadre d’un de mes projets de cours avancé en informatique. Avec l’un des profs d’informatique, je me suis impliqué dans un projet sur les casques de réalité virtuelle et les algorithmes d’assemblage d’image. À cette époque, la résolution de l’image était très basse, et les mathématiques s’appuyaient sur les ordinateurs disponibles. Cet intérêt n’a cessé de m’habiter, pour ainsi dire, jusqu’à ce que je commence, en 2014, à m’impliquer dans des projets relatifs à la crise européenne des réfugiés. Comme on ne trouvait sur le marché aucun appareil en dessous de 10 000 dollars US pour filmer les différentes situations en 360, je me suis arrangé pour filmer cinq perspectives différentes avec les moyens du bord : j’ai installé P H O T O

:

A N D R É

B R I N K


« Que chaque serviteur de Dieu étudie, projette, conçoive des méthodes pour atteindre les gens là où ils sont. Nous devons réaliser un plan hors du commun. Il faut absolument que nous attirions l’attention des hommes. Nous devons être animés d’un zèle intense, persuadés d’être à proximité d’un temps de trouble et de confusion dont nous n’avons qu’une faible idée. » Ellen G. White Évangéliser, p. 118.

Sur cette photo datant de 2014, Daryl passe un moment heureux avec un réfugié, tandis qu’il donne un coup de main lors de la crise européenne des réfugiés.

cinq GoPros (de petites caméras) avec des blocs en bois provenant de la boîte à jouets de mon fils, des élastiques, et du ruban adhésif. En effectuant des retouches à l’aide des méthodes de synchronisateur vidéo et d’assemblage de vidéos, j’ai vite compris que mes algorithmes de 1995 n’étaient carrément pas à la hauteur. Vers la fin de 2014, pour mon propre compte et en communication avec le laboratoire des médias MIT, j’ai commencé à réécrire mes algorithmes pour profiter de la technologie informatique qui s’était tant améliorée. Plus tard, l’algorithme est devenu le moteur central d’un logiciel appelé AutoPano Video Pro, lequel été acquis par GoPro au début de 2016. Comment la Radio adventiste mondiale (AWR), en tant que ministère de la radio, utilise-t-elle la RV ? En quoi celle-ci vous a-t-elle aidé lors de la session de la Conférence générale (GC) de 2015 ? Le Département des relations publiques d’AWR a décidé d’utiliser cette méthode pour raconter l’histoire d’AWR – depuis le réalisateur jusqu’au transmetteur et à l’auditeur au loin. Lors de la session de la GC, des visiteurs s’arrêtaient à notre stand. Parmi eux, ceux qui s’intéressaient à la technologie ont essayé le casque. Nous avons remarqué que cette expérience les a accrochés au point où ils ont voulu en savoir davantage sur le ministère d’AWR. Pourquoi la RV est-elle aussi puissante, aussi accrocheuse ? Comment pouvons-nous, en tant qu’Église, l’utiliser pour répandre l’Évangile ? Quand un spectateur fait l’expérience de la RV, rien ne le distrait. On peut raconter « l’histoire » très rapidement. Les histoires collent en raison de « l’éducation de la curiosité ». Le contenu est authentique (à moins d’avoir été généré par ordinateur). La RV parle aux enfants du numérique qui sont habitués à jouer à des jeux vidéo. En termes d’équipement, il ne faut pas plus qu’un smartphone et un Google Cardboard

C O U R T O I S I E

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D A R Y L

G U N G A D O O

[un masque de réalité virtuelle fonctionnant à l’aide d’un téléphone intelligent compatible], par exemple. Personnellement, j’ai toujours cru qu’on peut se servir de la technologie de pointe pour raconter l’histoire de la rédemption. Ceux qui, de prime abord, ne s’intéressent pas à la spiritualité pourraient, néanmoins, l’être [grâce à l’approche technologique] par pure curiosité. En tant qu’Église, nous devons explorer ces nouvelles plateformes dès maintenant au lieu de prendre le virage des années plus tard. Quel est votre rêve à cet égard ? Mon rêve, c’est de voir des centres adventistes d’incubation de la technologie se multiplier aux quatre coins du monde, promouvant un environnement permettant à nos jeunes d’inventer, et de diriger, dans n’importe quel secteur où ils ont reçu des dons et des talents. Ne cachons pas la lumière sous un boisseau (Mt 5.14,15) ! Certains sont appelés à prêcher, d’autres, à inventer de nouvelles méthodes de communication pour permettre à ce message de se répandre. On peut toujours qualifier de tels novateurs de « technomanes » ; mais ils sont, néanmoins, des missionnaires. n 1 Seventh-day 2 Ellen

Adventist Encyclopedia, 1996, p. 116-119. G. White, Évangéliser, p. 118.

André Brink est rédacteur en chef adjoint/ directeur des médias numériques de Adventist Review Ministries. Septembre 2017 | Adventist World

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C H AT ÉCLAIR

Tout près de

Un contenu maintenant plus accessible CHAT ÉCLAIR est une chronique/entrevue mensuelle sur les ministères, pour

Jésus à son retour – le tout présenté de façons pratiques : style de vie, relations, environnement, témoignage.

davantage ce puissant médium qu’est le cinéma. Je les vois s’en servir pour transmettre des messages. Nous avons certaines des histoires les plus riches qu’il nous faut raconter – des histoires de pionniers aventureux forgeant la mission de l’Église, de héros en temps de guerre et de conflit, de foi inébranlable qui a amené des croyants à persévérer. JT : Dans cinq ans, nous serons dans un monde de réalité virtuelle, d’intelligence artificielle, de voitures autonomes. Nous verrons, au cours des cinq prochaines années, davantage de changements qu’au cours des 20 dernières ! D’où notre responsabilité de demeurer pertinents.

Par le passé, les « médias adventistes » ne comprenaient pas beaucoup plus que des émissions telles que la Voix de la prophétie ou Il est écrit. Dans cinq ans, quelles possibilités peut-on imaginer pour les médias adventistes ?

Grâce à Internet, les médias numériques offrent des possibilités infinies ! Ils font naître un appétit insatiable pour un contenu différent et plus abondant. Comment Adventist Review Ministries compte-t-il le satisfaire ?

JT : Certains novateurs ont pavé la voie. Je pense au Roi de l’innovation. Ellen White a expliqué pourquoi Jésus enseignait au moyen de paraboles : « L’enseignement en paraboles était populaire ; il attirait l’attention et forçait le respect non seulement des Juifs, mais encore des gens d’autres nations. Aucune méthode n’était plus efficace que celle-là*. » En ce qui me concerne, je considère que le cinéma est la méthode la plus novatrice de notre époque pour raconter des histoires. AB : Nous savons tous vers quoi le monde va. En voyant à quel point les choses empirent sur les plans économique, politique, et social, les individus s’intéresseront à la perspective adventiste, à la façon dont les adventistes évaluent les événements du monde à la lumière de la prophétie biblique. Je vois les adventistes exploiter

AB : ARtv se sert de la technologie de pointe, non seulement dans la diffusion, mais aussi dans l’utilisation de nouveaux types de médias tels que 4K, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, et la vidéo verticale. ARtv est la première entité médiatique adventiste à montrer sur ses plateformes des vidéos 4K d’une qualité beaucoup plus élevée que la haute définition (HD), et à disposer d’une somme croissante de productions dans ce format. ARtv produit aussi des vidéos en réalité virtuelle (RV) et des vidéos 360 degrés, de sorte que les spectateurs peuvent faire une expérience pleinement immersive, devenant ainsi une partie de l’histoire racontée. Ils peuvent se retrouver dans une forêt tropicale ; sous l’eau, entourés par des bans de poissons ; transportés à l’époque du commen-

Adventist World. Les médias adventistes évoluent de manière exponentielle. Ce qui a commencé par une simple presse d’imprimerie au 19 e siècle, et par quelques émissions de radio et de télé au 20 e siècle, est devenu une abondance d’offres en matière de médias. À l’impression traditionnelle et aux médias audiovisuels se sont ajoutées les offres numériques qu’on imaginait à peine il y a une décennie. Adventist World s’est entretenue récemment avec André Brink, rédacteur adjoint pour le contenu numérique, et Jared Thurmon, directeur de la stratégie et du marketing, sur la façon dont l’Église peut tirer profit de cette recherche ininterrompue dans notre société à l’affût de contenu médiatique.

Devant tant d’offres en matière de médias venant de l’extérieur, quel contenu unique les médias adventistes ont-ils à offrir ? AB : Les adventistes sont uniques en raison de ce qu’ils croient. Les médias étant une expression de ce que nous sommes, nos médias sont donc uniques en raison de ce qu’ils expriment. Si nous voulons accomplir notre mission par le biais de nos productions, nous devons garder constamment cette réalité à l’esprit. JT : On est constamment bombardé par les médias. C’est l’occasion pour les médias adventistes de répondre à un appel qu’Ellen White a lancé il y a longtemps aux adventistes : attirer l’attention des gens. Pour ce faire, nous devons identifier les secteurs où nous pouvons amener de l’ordre dans le chaos, et le faire de façon aussi novatrice que possible. AB : Le message des trois anges est notre tremplin. Il comporte tant de choses ! Par exemple, le sabbat, la création, le jugement investigatif – et tout ce qui s’y rattache alors que nous préparons nos semblables à rencontrer Pour en découvrir davantage sur ARtv, visitez son site Web : ARtvNow.com.

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Adventist World | Septembre 2017


vous

que jamais

André Brink

Jared Thurmon

cement du monde ; à la semaine de la création ; à la vie des temps bibliques. Les possibilités de raconter des histoires puissantes combinées avec de fortes qualités sensorielles sont illimitées ! Aujourd’hui, la plupart des habitants du monde entier ont un cellulaire, et de plus en plus sont équipés d’un smartphone. Plus de 60 pour cent du contenu vidéo est consommé sur des cellulaires. C’est pourquoi ARtv produit une abondance de contenu court, relayable que des auditoires pressés, au niveau d’attention en baisse constante, peuvent voir et partager avec leurs amis sur les médias sociaux. Comme la plupart des gens préfèrent garder leurs téléphones en position verticale, la vidéo verticale est devenue très importante. Par conséquent, ARtv a produit sa première vidéo verticale, et d’autres sont en préparation. JT : Nous devons créer un contenu traitant de sujets dont les gens discutent en mangeant. S’ils ne parlent pas de notre contenu, c’est qu’il n’est pas pertinent. Or, dans notre monde, les gens ne consomment pas qu’une seule forme de contenu. Par conséquent, nous devons créer un contenu tellement exceptionnel qu’en passant du New York Times, ou de CNN, Fox News ou Netflix à nos plateformes imprimées et numériques, les gens sentent qu’ils ne peuvent obtenir une réelle com-

P H O T O S

:

K R I S T I N A

P E N N Y

préhension du monde sans la perspective de Adventist Review Ministries. AB : ARtv produit actuellement de nombreuses miniséries passionnantes qui plairont à des publics d’âges et d’intérêts différents. Nous injectons la plupart de nos ressources dans la production de contenu et essayons de limiter les dépenses en matière de diffusion. Nos plateformes sont rentables et atteignent les gens en tout temps, partout. Comme nos vidéos sont à la carte, on peut les regarder quand on veut, dans n’importe quel ordre, et les unes après les autres, si on le veut. Ce modèle est très différent de la télévision linéaire traditionnelle.

En quelques mots, pourriez-vous nous raconter une histoire illustrant la portée des médias adventistes, une histoire tirée particulièrement de Adventist Review Ministries ? JT : J’ai deux histoires à raconter. La première, c’est qu’il y a quelques mois, quelqu’un m’a écrit pour me dire combien il avait été étonné d’entendre à l’un des shows du matin les plus populaires au pays une discussion autour d’un article tiré de Adventist Review. Cet article avait décollé après que lui-même ait témoigné de la façon dont il avait

influencé sa pensée. La seconde, maintenant. Il y a quelques semaines, une équipe d’ARtv se trouvait à Los Angeles en train de filmer. Nous avons une nouvelle série à la carte appelée PressED Conference. Les scripts ont été distribués à un casting. Les acteurs que nous avons choisis pour certaines scènes jouissaient d’une excellente expérience dans de nombreuses productions hollywoodiennes. Pourquoi ont-ils voulu participer à la série PressED Conference ? Parce qu’ils se sont sentis très interpelés par les scripts traitant de nos doctrines bibliques. Cette série sera lancée cet automne. Elle attirera, sans aucun doute, l’attention ! AB : En 2010, nous avons filmé une série de 11 épisodes pour la télé et le Web. Cette série met en vedette trois amies qui « rencontrent » des animaux recueillis en Afrique du Sud. Ces trois jeunes présentatrices ont plongé parmi de grands requins blancs, nourri des éléphants, observé des suricates, touché des guépards, été en contact avec des singes, et fait de nombreuses autres expériences de la vie sauvage, soulignant notre responsabilité envers la création de Dieu. Cette série à petit budget a remporté un succès international, a été traduite en de nombreuses langues, et au cours des dernières années, a été diffusée presque continuellement sur Hope Channel et plusieurs autres réseaux de télévision chrétienne. La seconde saison, filmée récemment par ARtv au Costa Rica, sera diffusée au niveau international en octobre 2017. Ce qui différencie la série Animal Encounters des autres émissions sur la nature, c’est qu’elle ne contient aucune référence à l’évolution, et aucune séquence d’animaux qui s’entretuent. Elle présente une vision du monde qui inclut un Dieu créateur étonnant et rempli d’amour. * Ellen G. White, Les paraboles de Jésus, p. 14.

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S A N T É

Peter N. Landless et Zeno L. Charles-Marcel

TECHNOLOGIE NUMÉRIQUE : vive la modération !

En quoi l’utilisation de la technologie numérique et des médias affecte-t-elle ma santé ?

À

l’échelle mondiale, la technologie multimédia et la technologie numérique sont devenues une partie intégrante de la structure de la vie moderne. La disponibilité et l’accessibilité de l’information ont atteint un sommet sans précédent. La technologie numérique (TN) enrichit notre vie ; cependant, elle a un prix. Votre question concerne tant les communautés scientifiques que les consommateurs. Il n’existe pas de réponse facile, puisque la TN et les médias sont très variés, allant de la radio par satellite jusqu’aux jeux vidéo. Les médias numériques tels que la télé, les jeux vidéo, et l’apprentissage sur Internet créent un nouveau profil de capacités cognitives et visuo-spatiales. Mais ils ont un effet secondaire : ils favorisent la désensibilisation, un comportement agressif, et une inégalité entre les sexes en raison du contenu actuel destiné aux consommateurs. Les jeux vidéo et le réseautage social déclenchent la libération de la dopamine – une substance chimique du cerveau – de la même manière que la malbouffe et l’ecstasy, une drogue. Malheureusement, les enfants sont affectés d’une manière disproportionnée à cause de leurs cerveaux en développement très impressionnables. Actuellement, les éducateurs et les psychologues observent, simultanément, une faiblesse croissante dans les processus cognitifs de niveaux supérieurs (la pensée) – vocabulaire abstrait, pleine conscience, réflexion, résolution

6 TRUCS

pour une utilisation équilibrée de la TN

réez une politique personnelle et familiale de la TN. C Faites un inventaire de l’utilisation de la TN. n Désignez des zones libres de la TN. n Créez intentionnellement des pauses de la TN. n Ne dormez pas avec un cellulaire à proximité. n Engagez-vous à approfondir ces questions. n n

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inductive de problèmes, pensée critique, imagination – lesquels sont développés par la lecture et même la radio. Un « régime » équilibré en matière de médias utilisant chaque force spécifique de la technologie contribue au développement d’un profil équilibré des capacités cognitives. Que dire alors de la TN elle-même ? En bref, c’est que les individus utilisent la TN de façons qui affectent leur santé. Qui peut nier que la TN améliore l’accès à l’information relative aux pratiques sûres en termes de santé, et peut favoriser l’interaction avec les amis ? La TN aide les utilisateurs à améliorer leur régime et leurs efforts sur le plan de la forme physique, et à gérer différents problèmes de santé. Cependant, une étude de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) a montré une corrélation entre le déclin de la mémoire et de l’attention et l’envoi de textos et le temps passé en ligne, de même qu’un effet négatif sur la structure, la quantité et la qualité du sommeil. Une recherche effectuée par l’Institut de polytechnique Rensselaer a montré que deux heures d’exposition à la lumière émise par la TN réduisent de 22 pour cent les niveaux de mélatonine – une hormone favorisant le sommeil. Une autre recherche suggère que dormir avec ces appareils près de la tête peut perturber de beaucoup la qualité du sommeil et des rêves. Une étude menée par des centres de counseling universitaires à travers les États-Unis associe l’utilisation accrue de la TN à une augmentation des problèmes de santé mentale chez les étudiants universitaires. En outre, l’exposition à un écran brillant diminue la leptine – une hormone donnant un sentiment de satiété, et augmente la ghréline – une hormone donnant l’impression d’avoir faim. Ainsi, en affectant négativement le métabolisme, la TN peut contribuer à l’obésité. La jonglerie du numérique – on utilise plus d’un appareil numérique à la fois – a une tendance à la hausse. Selon les neu-

roscientifiques, notre cerveau n’est pas câblé pour traiter d’un coup des flots intenses aux entrées multiples. C’est comme d’essayer de boire à une borne d’incendie. La capacité d’attention raccourcit tandis que nous essayons d’assortir le rythme à l’inforoute numérique complexe. Certaines occupations bénéficient d’un apprentissage à jongler ; par exemple, les pilotes doivent être capables de contrôler plusieurs instruments en même temps. Mais pour la résolution de problèmes complexes, une concentration soutenue reste l’aptitude préférée. En outre, les chercheurs à l’UCLA déclarent que le fait de jongler empêche les individus d’obtenir une compréhension plus profonde de l’information, diminue le raisonnement analytique, et a un impact négatif sur les tâches exigeant une pensée profonde et soutenue. C’est là où la surconsommation et l’abus de la TN suscitent une grande inquiétude sur le plan spirituel. C’est par le biais de la raison (voir Dt 30 ; Es 1.18) que Dieu nous attire à lui. Si l’abus de la TN entrave notre capacité de raisonner, de nous concentrer, et de traiter les questions plus profondes de la vie, entrave-t-il également la possibilité pour Dieu de nous atteindre ? Il y a, ici, matière à réflexion. Les médias et la TN ne sont ni bons, ni mauvais en eux-mêmes. On peut les utiliser pour le bien ou pour le mal. Ils peuvent enrichir notre vie – à condition de les utiliser avec modération. n

Peter N. Landless est cardiologue spécialisé en cardiologie nucléaire, et directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Zeno L. Charles-Marcel, M.D., est

directeur adjoint du Ministère de la santé de la Conférence générale. P H O T O

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S T O C K

U N L I M I T E D


L A

B I B L E

R É P O N D

La

discipline Pourquoi exerçons-nous la discipline ecclésiastique ?

ecclésiastique

Votre question se réfère sans doute aux mesures disciplinaires prises par l’Église pour corriger un comportement déviant chez certains membres d’église. L’Église se compose d’individus qui, mus par l’Esprit et volontairement, trouvent en Jésus leur Sauveur et Seigneur et deviennent une partie de son corps, c’est-à-dire, l’Église. Cette communauté de croyants a des limites – soit un message, une mission, et un style de vie bien définis – qui contribuent à son unité harmonieuse et à l’accomplissement d’objectifs communs. Des sanctions sont établies pour faire face à la dissidence qui pourrait menacer le bien-être de la communauté et l’expérience spirituelle des croyants. C’est ce que nous découvrons dans la Bible. Je commenterai ici la signification des mesures disciplinaires de l’Église. 1. Types de discipline ecclésiastique. L’Église apostolique exerçait la discipline ecclésiastique pour deux raisons principales. La première concernait la transgression des valeurs morales de l’Église fondées sur les enseignements de Jésus et des apôtres. Par exemple, Paul instruisit les Corinthiens d’exercer la discipline envers un membre qui se livrait à l’immoralité sexuelle (1 Co 5.1-5). Jésus enseigna à ses disciples ce qu’il fallait faire lorsqu’un « frère [avait] péché » (Mt 18.15 ; 1 Tm 5.20). La seconde raison était de nature doctrinale. Les individus qui s’opposaient aux enseignements de l’Église ou qui promouvaient leurs propres enseignements devaient être disciplinés (2 Jn 10 ; 2 Tm 4.2 ; Tt 1.9,13). Par ailleurs, on pratiquait deux types principaux de discipline ecclésiastique spécifique, selon la nature de l’infraction : 1) on appliquait des sanctions pouvant inclure une réprimande privée ou publique (2 Tm 4.2 ; 1 Tm 5.20), ou la restriction de la communion fraternelle chrétienne (c’est-àdire s’éloigner de l’individu dissident [2 Th 3.6] – « n’ayez avec lui aucune relation » [v. 14]) ; 2) on procédait à l’excommunication – autrement dit, à l’exclusion totale de l’Église. C’est sans doute à cela que Paul se référait quand il disait qu’il avait livré deux membres d’église « à Satan » (1 Tm 1.20 ; voir 1 Co 16.22 ; Tt 3.10,11). 2. But de la discipline. La discipline ecclésiastique comporte deux buts principaux. Premièrement, elle vise à ramener

les individus à une pleine communion fraternelle au sein de l’Église. En fait, c’est là le but le plus fondamental de toute discipline ecclésiastique, y compris l’excommunication. La véritable discipline est rédemptrice, et non punitive (Ga 6.1-5). Par elle, on espère que « Dieu leur donnera la repentance, pour arriver à la connaissance de la vérité » (2 Tm 2.25 ; voir Jc 5.19,20 ; Jude 22,23). Deuxièmement, la discipline est exercée en raison de la sainteté de l’Église. Ceci explique pourquoi ceux qui sont disciplinés ne jouissent pas d’une pleine communion fraternelle. Le témoignage public de l’Église doit être protégé en soutenant les valeurs les plus élevées de la société que certains membres d’église peuvent transgresser (1 P 2.12). 3. Signification de l’exclusion. La radiation de membres d’église met fin à leur communion fraternelle au sein du corps du Christ. Aux jours apostoliques, ceci pouvait signifier leur retour à un style de vie païen et à l’exclusion de la grâce de Dieu par Christ. Il en est encore ainsi dans les pays où le christianisme est une religion minoritaire. Dans le monde chrétien, il existe de nombreuses confessions, et la discipline ecclésiastique n’est généralement pas prise au sérieux. Pour les adventistes, l’exclusion c’est, premièrement, un retour à un monde religieux confus qui se dirige vers une apostasie eschatologique. Deuxièmement, c’est une décision qui pourrait mener à se ranger de façon permanente du mauvais côté dans le conflit cosmique, et par conséquent, à risquer la vie éternelle. Troisièmement, puisque l’excommunication doit s’accompagner de tentatives compatissantes de restaurer d’anciens membres d’église, elle ne fixe pas leur destinée finale. Quatrièmement, la discipline ecclésiastique est la reconnaissance douloureuse de l’Église que des croyants ont choisi de se séparer d’elle en dépit de tous ses efforts pour les garder au sein de la communauté de foi. Dans ce sens, l’exclusion est une expression de respect pour leur liberté de conscience. Que faut-il retenir de cette discussion ? L’importance, sans doute, de manifester de la bonté et de l’amour à ceux qui dévient des enseignements et du style de vie du corps du Christ. n

Ángel Manuel Rodríguez est maintenant à la retraite. Il a servi l’Église en tant que pasteur, professeur, et théologien. Septembre 2017 | Adventist World

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É T U D E

B I B L I Q U E

Jésus est-il éternel ?

I N T E L L E C T U A L

R E S E R V E

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Mark A. Finley

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ans certains cercles, on s’interroge sur la nature éternelle de Jésus. Comme les Écritures disent que Jésus est le Fils engendré du Père, le « premier-né » de toute la création, d’aucuns suggèrent que dans un passé lointain, il y a eu une période où Jésus n’existait pas. Mais qu’enseigne la Bible sur la nature éternelle de Jésus ? Quelle description donne-t-elle du Christ ? Dans la leçon de ce mois-ci, nous explorerons certains passages très clairs montrant que Jésus existe de toute éternité, qu’il n’a jamais eu de commencement.

1 Quelle expression Jésus utilisa-t-il dans Jean 8.58 pour décrire sa nature éternelle ? Comment les dirigeants juifs réagirent-ils à cette déclaration du Christ ? Jésus déclara clairement et puissamment sa nature éternelle en attestant qu’il était « JE SUIS » – une expression revenant à dire : « Je suis celui qui est éternel ». Les dirigeants juifs comprirent tellement bien sa déclaration qu’ils tentèrent de le lapider. Ils en saisirent les implications à la lumière d’Exode 3.14, où Dieu se déclare lui-même « JE SUIS ». Si le Père et le Fils sont tous deux « JE SUIS », alors tous deux sont éternels.

2 Lisez Ésaïe 9.5. Relevez, dans ce passage, les titres de Jésus. Dieu et Jésus étant deux êtres séparés, distincts, il peut sembler étrange, pour certains, que Jésus soit appelé « Père éternel ». Ce passage s’appuie sur le fait que le Père et le Fils sont un en caractère et éternels en existence. C’est ce que Jésus voulait dire quand, à la demande de Philippe « Montre-nous le Père », il répondit « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14.9).

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Comment le prophète Michée décrit-il la nature éternelle du Christ ? Lisez Michée 5.2. Le commentaire suivant d’Ellen White s’harmonise bien avec la déclaration de Michée : « En Christ réside la vie, une vie originelle, non empruntée, et qu’il ne tient de personne. “Celui qui a le Fils a la vie.” (1 Jn 5.12) La divinité du Christ donne au

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croyant l’assurance de la vie éternelle. “Celui qui croit en moi vivra, dit Jésus, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais*.” » Dans cette déclaration on ne peut plus claire, Ellen White relie la nature éternelle du Christ avec sa capacité de nous procurer le salut. En d’autres termes, si Jésus n’était pas éternel, il ne pourrait absolument pas nous donner la vie éternelle.

4 Comparez Philippiens 2.4-7 avec Hébreux 1.2-4, 8, 9. Que nous révèlent ces versets sur la relation entre le Père et le Fils ? Comment décrivent-ils Jésus ? L’apôtre Paul déclare que Jésus était la « forme » même de Dieu. Morphe – forme, en grec – signifie l’essence même de Dieu. Voilà pourquoi ce n’était pas du « vol » pour Jésus d’être « égal » à Dieu. Dérober, c’est voler quelque chose qui n’est pas légitimement nôtre. Puisque Jésus est « le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne » (LSG), il peut légitimement réclamer l’égalité avec Dieu.

5 Comment Jean, le révélateur, décrit-il Jésus ? Quelles expressions utilise-t-il pour dépeindre la nature éternelle du Christ ? Lisez Apocalypse 1.8. Dans ce verset, Jean décrit le Christ en utilisant deux expressions : « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin », et « Celui qui est, qui était et qui vient ». Au verset 4, il décrit le Père en ces termes : « Celui qui est, qui était et qui vient ». Le Père et le Fils existent donc de toute éternité.

6 Dans l’épître aux Hébreux, Melchisédek, roi de Salem, sacrificateur du Dieu très-haut, est comparé à Jésus. Quels aperçus du Christ obtenons-nous de cette comparaison ? Lisez Hébreux 7.1-3. Selon ce passage, Jésus, à l’instar de Melchisédek, n’a ni commencement, ni fin. La preuve scripturaire est irréfutable : Jésus est réellement le Fils divin et éternel de Dieu. Nous pouvons nous réjouir, car Jésus – l’égal du Père, un avec le Père, et lié au Père par un lien d’amour inestimable – a vécu, est mort, est ressuscité des morts, et exerce, en tant que Souverain sacrificateur, un ministère en notre faveur. n * Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 526.


DES IDÉES À PARTAGER

Notre église est en train de renaître.

Courrier

Inspirés par la Roumanie J’ai été absolument transporté par les articles spéciaux de Adventist World (juin 2017) sur l’impact évangélique en Roumanie – le plus grand pays au sein de l’Église adventiste en Europe – et dans plusieurs autres nations européennes. Ces articles m’ont ramené en 1996, lors d’une campagne d’évangélisation qui s’est tenue à Ploiesti, et au terme de laquelle 90 personnes ont été baptisées. La Roumanie est ouverte à l’Évangile ! Avant que ce pays latin ne devienne entièrement sécularisé, il faut que nous en atteignions les habitants. Le commentaire suivant du pasteur Brito, président de la division, m’a rempli de joie : « J’ai la conviction profonde que ces efforts peuvent être répétés au sein d’autres cultures de notre division. » Chose

PrièreW

intéressante, le pasteur de l’église de Bucarest, lui, ne croyait pas à la réussite de la campagne. Mais après les réunions, il a dit : « C’est extraordinaire ! Notre église est en train de renaître. » Les organisateurs espèrent baptiser 1 000 personnes. Et les deux femmes de la Conférence générale qui ont été prédicatrices pour la toute première fois lors d’une campagne ? Lori a dit : « Cette immersion en évangélisation pendant près de trois semaines a de quoi transformer ! » Nous devons changer la mentalité de nos membres et laisser le feu du Saint-Esprit tomber sur notre Église, nos dirigeants, et nos laïcs afin de nous impliquer à fond pour amener des âmes à Christ ! Leo Ranzolin Sr. Floride, États-Unis Les adventistes et les sports de compétition Je crois depuis longtemps que les sports de compétition sont une activité où les adventistes peuvent honorer publiquement le sabbat (ou même d’autres croyances). Par conséquent, l’une des nouvelles du numéro de février de Adventist World m’a énormément intéressé. Il y a longtemps, j’ai joué un petit rôle dans deux événements de moins

grande notoriété. Au début des années 1940, en Oregon, et particulièrement dans la région de Portland, les matchs de balle rapide se tenant en soirée étaient très populaires auprès d’un grand public. Au terme de chaque saison estivale, un tournoi à l’échelle du pays se tenait pour déterminer le champion national de l’Oregon. Ce tournoi se terminait toujours le vendredi soir. Au cours de l’été 1942, les organisateurs se sont bientôt rendu compte que les cinq meilleurs lanceurs du pays étaient adventistes. Leur absence du tournoi diminuerait, à coup sûr, l’intérêt du public. Pour résoudre le problème, ils ont entièrement remanié le calendrier du tournoi pour que le match du championnat se tienne le jeudi soir. Et les lanceurs adventistes ont pu participer au match ! L’un d’entre eux était un frère plus jeune d’un officier de la Conférence générale. Herbert Harder, MD Par courriel Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenezvous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.

LOUANGE

Paul souffre de maux d’estomac. Priez s’il vous plaît pour que le médecin découvre la source du problème et lui prescrive un traitement. April, par courriel S’il vous plaît, priez pour que mon frère et mes deux nièces trouvent un emploi satisfaisant. Mark, Canada

Satan me pousse à me comporter de façon destructrice. Priez pour moi. Catherine, Ouganda Priez pour que je trouve un emploi à plein temps stable, bien rémunéré, et offrant des avantages sociaux. Camille, par courriel Priez s’il vous plaît pour mon ami. Il souffre d’un cancer et a besoin d’une opération. Eliezar, par courriel

Veuillez prier Dieu pour que j’obtienne de bonnes notes à mes examens, ce qui me permettra d’étudier à notre université à Pune. Sanjay, Inde Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.

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C E N T R E

D E

R E C H E R C H E

A D V E N T I S T E

DES IDÉES À PARTAGER

Il y a 149 ans D

E N C A D R É : E L L E N G. W H I T E E S TAT E

u 1er au 7 septembre 1868, le premier camp-meeting officiel de la Conférence générale se tint à la ferme de E. H. Root, à Wright, au Michigan (États-Unis). C’est lors de la session de la Conférence générale, laquelle se tint du 12 au 18 mai 1868 à Battle Creek, au Michigan, qu’on présenta cette idée de camp-meeting. On lit, dans les minutes de cette réunion : « Résolu, que la Conférence générale recommande à nos membres de tenir un camp-meeting général tous les ans, au moment de la session administrative de nos associations. » Deux mois plus tard, dans un éditorial publié dans Advent Review and Sabbath Herald, James White lança un appel puissant pour la tenue de camp-meetings généraux. Dans cet éditorial, il soutint qu’une fête spirituelle ne cadrait pas avec les sessions administratives de la Conférence générale. « Ce n’est pas le bon moment pour un rassemblement de nos frères et sœurs qui désirent jouir d’une fête spirituelle. Ne comprenant pas ceci, beaucoup sont venus à nos réunions administratives annuelles, y ont passé une semaine, et sont rentrés chez eux déçus. Ils n’éprouvaient aucun intérêt particulier pour ces sessions administratives. À leur avis, elles prenaient trop de temps. Ils ont conclu que leurs frères devenaient formalistes et se refroidissaient. » À Wright, la réunion rassembla jusqu’à 2 000 personnes. Elle fut tant un réveil pour les membres d’église qu’une campagne d’évangélisation pour les visiteurs.

CINQ…

NON, 10 PAR JOUR !

Pour réduire le risque de crise cardiaque, d’AVC, et de cancer, on recommande de manger cinq portions de fruits et de légumes par jour. Mais des chercheurs de l’Université impériale de Londres (Imperial College London) estiment que 7,8 millions de décès prématurés à l’échelle mondiale pourraient être prévenus si on consommait le double des portions de fruits et de légumes recommandées par jour – soit, 10 portions. Une portion = une petite banane, ou trois cuillères à soupe combles de légumes cuits.

= lO

Source : The Rotarian

Pensez ! Vite !

Les musiciens réagissent plus rapidement que ceux qui ne le sont pas. Des chercheurs de l’Université de Montréal ont découvert que les musiciens réagissent plus rapidement à l’ouïe d’un son, à la sensation d’une vibration, ou aux deux. Cette recherche a des implications pour ceux dont les aptitudes cognitives déclinent alors qu’ils avancent en âge, et pour les enfants dont les résultats scolaires s’améliorent lorsque la musique fait partie de leur programme d’études.

Source : The Rotarian

Une invitation à bavarder Au Zimbabwe, les « bancs de l’amitié » ont pour personnel des professionnels de la santé laïques, formés et supervisés. Financée par le gouvernement canadien, cette initiative s’est montrée efficace dans le traitement de problèmes de santé mentale. En effet, ceux qui ont participé à six sessions hebdomadaires pendant six mois ont montré une diminution de la dépression, de l’anxiété, et des pensées suicidaires. « Les sofas du sabbat » sont utilisés par les adventistes dans de nombreuses villes européennes, non seulement pour expliquer la signification du sabbat, mais aussi pour donner aux gens un endroit où ils peuvent exprimer leurs soucis et leurs besoins. Source : The Rotarian/Adventist Review Online

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« Oui, je viens bientôt... »

Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète.

Gratuit pour

TOUS

Des membres de l’église adventiste de Fitchburg, au Massachusetts (États-Unis), participent au Ministère des représentants évangéliques au Massachusetts, au New Hampshire, et au Connecticut depuis plusieurs années. Lors d’événements communautaires appelés « Marchés aux puces », ils distribuent du matériel religieux varié : tracts, brochures, revues, livres, sermons sur CD/DVD. Ils font également la promotion du Ministère des médias en joignant des adresses Internet au matériel offert. Ils ne vendent rien. Par contre, ils acceptent les dons, lesquels sont utilisés pour acheter davantage de matériel. Puisque tout est gratuit, ces adventistes participent aux marchés aux puces tant le sabbat que le dimanche.

Chauves-souris vs COLIBRIS Les chauves-souris et les colibris sont des pollinisateurs fort efficaces ! On croit que les colibris transportent du pollen dans un rayon de 213 mètres. Mais les chauves-souris nectarivores en Équateur en transportent, elles, sur une distance aussi grande que 48 kilomètres à partir de leurs perchoirs.

Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Directeur international de la publication Pyung Duk Chun Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Jairyong Lee, chair; Yutaka Inada, German Lust, Pyung Duk Chun, Suk Hee Han, Dong Jin Lyu Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) André Brink, Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Costin Jordache, Wilona Karimabadi Rédacteurs basés à Séoul, Corée Pyung Duk Chun, Jae Man Park, Hyo Jun Kim Gestionnaire des opérations Merle Poirier Rédacteurs extraordinaires Mark A. Finley, John M. Fowler Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Kimberly Brown Assistante d’édition Marvene Thorpe-Baptiste Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun ; Karnik Doukmetzian ; Suk Hee Han ; Yutaka Inada ; German Lust ; Ray Wahlen ; D’office : Juan Prestol-Puesán ; G. T. Ng ; Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Juan Prestol-Puesán, G. T. Ng, Leonardo R. Asoy, Guillermo E. Biaggi, Mario Brito, Abner De Los Santos, Dan Jackson, Raafat A. Kamal, Michael F. Kaminskiy, Erton C. Köhler, Ezras Lakra, Jairyong Lee, Israel Leito, Thomas L. Lemon, Solomon Maphosa, Geoffrey G. Mbwana, Blasious M. Ruguri, Saw Samuel, Ella Simmons, Artur A. Stele, Glenn Townend, Elie Weick-Dido Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Afrique du Sud, Allemagne, Argentine, Australie, Autriche, Indonésie, Mexique et États-Unis d’Amérique.

Vol. 13, nº 9

Source : National Geographic

Septembre 2017 | Adventist World

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