Revue internationale des adventistes du septième jour
O c tob re 2 01 2
Une
pass on, unev s on, une m ss on
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Un halo
lumineux
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La justice biblique
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de
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C O U V E R T U R E
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Une passion, une vision, une mission
Chantal et Gerald Klingbeil L’évangélisation par la santé fonctionne-t-elle dans l’Europe postmoderne ?
20 Un halo lumineux
À L A D É C O U V E R T E D E L’ E S P R I T D E P R O P H É T I E
Kwabena Donkor
Comment Ellen White en est-elle venue à comprendre l’importance du sabbat du 7e jour ?
22 Un souffle puissant
C R O YA N C E S F O N D A M E N T A L E S
8 Assumer nos différences
Suivre le modèle biblique.
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P E R S P E C T I V E
M O N D I A L E
Ted N. C. Wilson
Frank M. Hasel
Il faut d’abord apprécier le Saint-Esprit pour le comprendre. P A T R I M O I N E
12 Heureux les artisans de paix M É D I T A T I O N
Tony Philip Oreso
Qui sont-ils ? Et que faut-il pour en devenir un ?
Michael Belina Czechowski (2e partie)
Beaucoup ont marché sur les pas de ce pionnier.
D É PA RT E M E N T S 3 R A P P O R T
M O N D I A L
3 Nouvelles en bref 6 Reportage 10 Histoires Glow
11 S A N T É La maladie de Parkinson 26 L A B I B L E R É P O N D La justice biblique
www.adventistworld.org Disponible en ligne en 13 langues Mensuel publié par la Conférence générale des adventistes du septième jour et imprimé par Review and Herald, à Hagerstown, au Maryland, à l’usage de l’Église adventiste du septième jour.
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Adventist World | Octobre 2012
27 É T U D E B I B L I Q U E À vous de choisir 28 D E S
I D É E S P A R T A G E R
À
Couverture : Deux bénévoles admirent la magnifique vue de VitaSalus, au Portugal. P h o t o
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J u l i a n n e
P e n n e r
R apport mond i a l
Une sprinteuse adventiste renonce aux
Jeux olympiques pourDieu
J o s e p h
■■ Tracy Joseph se passionne pour la course depuis son enfance. Elle a participé à autant de sports qu’elle le pouvait. À l’âge de 13 ans, alors qu’elle fréquentait l’école adventiste de Limón, au Costa Rica, elle a entendu parler d’une course de 200 mètres organisée par la ville. Avec ses amis, elle est allée voir si elle pourrait y participer. Bien que ne jouissant d’aucun entraînement formel, elle s’est qualifiée pour la course et a défait la favorite. Plus tard, elle a porté les couleurs de la province de Limón lors d’une compéJAMAIS LE SABBAT : Ici, Tracy Joseph (à tition à l’échelle nationale. droite) décroche la victoire pour son équipe Tracy, 24 ans, a de nombreuau dernier tour du 400 mètres relais, lors ses médailles à son actif. Elle les des Jeux centraméricains qui se sont tenus a remportées lors de compétiau Panama. Tracy aurait pu représenter le tions nationales et internationaCosta Rica aux Jeux olympiques de 2012, les au Costa Rica, en Amérique mais y a finalement renoncé parce qu’une centrale, en Amérique du Sud, et aussi loin qu’en Finlande. course de qualification a été transférée du En juin dernier, ayant pour obdimanche au sabbat. jectif les Jeux olympiques d’été à Londres, en Angleterre, elle s’est envolée pour la Colombie pour participer à la finale de deux rencontres internationales d’athlétisme. Elle a terminé la première course à Cali. Tracy s’était entraînée durement pour améliorer son score personnel au 200 mètres. Elle voulait le faire passer de 23,78 secondes à 23,30 secondes, ce qui la qualifierait pour les Jeux olympiques. Avec ce but en tête, elle se préparait à partir pour Bogota en vue de la seconde rencontre quand elle a reçu une mauvaise nouvelle : la course ne se déroulerait pas le dimanche, mais le samedi. À cette nouvelle, Tracy a plié bagage et est rentrée chez elle. Cette décision la hante-t-elle ? Non, car sa conviction sur l’observation du sabbat est solide. Mais elle admet qu’une telle nouvelle alors qu’elle était si près des Jeux a eu de quoi l’ébranler. « À l’hôtel ce soir-là, ça a été difficile, avoue Tracy. Mais j’ai compris que mes victoires doivent avoir l’approbation de Jésus. Si je n’avais pas renoncé à la course, je serais allée à l’encontre de sa volonté. » Tracy ajoute qu’il était trop tard pour faire appel ou pour s’inscrire à une autre épreuve de qualification. Des semaines plus tard, elle n’éprouvait aucun regret face à sa décision. Et c’est avec plaisir qu’elle a regardé les Jeux olympiques à la télévision. Suite e n p age 4 d e T r a c y
u cours des 150 ans d’existence de l’Église adventiste, jamais on a mis autant d’emphase sur un verbe que sur le simple impératif « Allez ». Depuis l’organisation de la Conférence générale de l’Église adventiste en 1863 – dont l’effectif se chiffrait alors à quelque 3 500 membres – jusqu’au mouvement mondial actuel comptant 17 millions de membres, le commandement de Jésus d’aller et de faire de toutes les nations des disciples (Mt 28.19) a constitué le mot d’ordre de six générations d’adventistes. Sentant tout le poids de ce simple mot, des dizaines de milliers de croyants consacrés ont sacrifié temps, argent et carrière pour apporter l’Évangile à pratiquement toutes les nations de la terre. Beaucoup de ceux qui, forts de ce commandement, sont « allés » dorment maintenant dans des tombeaux bien loin de chez eux. De leur nombre, certains ont subi le martyr à cause de leur foi en Jésus. D’autres ont supporté des épreuves indescriptibles aux mains de leurs ennemis parce qu’ils ne pouvaient passer outre à l’impératif du Seigneur. Beaucoup s’imaginent que le commandement de Jésus est linéaire. Qu’il a été donné à partir de la dernière conversation du Sauveur avec ses disciples en l’an 31 apr. J.-C., pour prendre fin au retour de Jésus. Mais il y a un autre verbe – un autre impératif – que nous ferions bien d’entendre, un commandement qui, en fait, précède celui qui dit « d’aller ». « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. » (Mt 11.28) Avant de poursuivre l’œuvre légitime des disciples, nous devons d’abord entrer dans une relation personnelle avec le Seigneur des disciples. Si nous nous aventurons dans cette mission sans avoir reçu de Jésus, selon sa promesse, la puissance qui soutient, qui vivifie et se manifeste chez ses enfants, si nous nous élançons par nos propres forces, avant longtemps, nous nous épuiserons et nous découragerons. Comme les 70 disciples que Jésus a envoyés deux par deux (Lc 10.1,2), nous sommes destinés à avancer dans le cercle béni de la mission et du renouvellement qui garde l’Église en santé et pleine d’énergie dans l’accomplissement de sa tâche. Aujourd’hui, où que vous vous trouviez dans le cycle de l’activité et du soutien, priez pour ceux qui « viennent » et qui « vont » à cause de leur consécration à Jésus.
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Ceux qui viennent et qui vont
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■■ Lors des Jeux olympiques de 2012, Richard Daly a pris le métro six jours sur sept pour se rendre au parc olympique dans l’est de Londres, où plus de 100 000 spectateurs envahissaient neuf sites. Richard Daly, un pasteur adventiste, était au nombre des 60 aumôniers bénévoles assignés au parc olympique. Pendant la première semaine de compétition, il s’est occupé des journalistes avec 11 autres aumôniers qui, tour à tour, animaient les réunions spirituelles et accueillaient ceux qui venaient se recueillir dans la salle de prière. Quand il déambulait autour du parc olympique, des gens l’arrêtaient parfois, mais pas toujours parce qu’il ressemblait à un athlète ! C’était en général à cause de son impressionnante collection d’épinglettes disposées sur le ruban qui retenait
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salle se trouvait dans un centre d’achat situé entre le Centre international des médias et le Centre principal de la presse. Une salle de prière n’attire guère de journalistes, même si elle est située de façon stratégique, c’est-à-dire en face du gym réservé aux médias. Les journalistes sont, pour la plupart, des sécularisés, a dit Richard. Lors des Jeux, ils étaient constamment soumis à des échéances. Si la plupart ne venaient pas aux services religieux, certains, en revanche, nous apportaient des requêtes de prière écrites sur une carte. Plus tard, les aumôniers priaient tous ensemble pour ces requêtes. Le mardi matin, quelques disciples de l’islam sont entrés par intermittence dans la salle pour prier. Meublée de chaises pliantes et de fauteuils rembourrés, cette salle comprenait deux sections de prière semi-privées séparées par des paravents blancs. Sur un mur, il y avait le logo des Jeux olympiques, accompagnés de mots édifiants tels que « détermination », « courage », « excellence ». Comme peu de gens fréquentaient la salle de prière, Richard Daly a décidé d’aller directement à la rencontre du
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Aux Jeux olympiques, un aumônier adventiste témoigne grâce à une collection impressionnante d’épinglettes
son badge, et qu’il portait autour du cou. « Ouah, vous en avez des pins ! » a dit un bénévole qui, comme lui, faisait la queue à la cafétéria. « Votre collection est drôlement impressionnante », a dit un autre. Plus tard, alors que Richard était dehors, une femme lui a lancé du milieu d’une foule qui se rendait à une arène, « Dites, Monsieur, vous n’auriez pas des pins Adidas à échanger par hasard ? » Aux Jeux olympiques, l’échange d’épinglettes commémoratives est un hobby que l’on prend au sérieux, et que les médias locaux et internationaux ne manquent pas de décrire. Un caméraman de NBC a dit qu’il était justement en train de faire un reportage sur cette tradition tandis qu’il filmait Richard Daly en train de négocier l’échange d’épinglettes avec un autre mordu qui portait une veste festonnée d’épinglettes commémorant les Jeux olympiques de 2012, et ceux d’années antérieures. Richard Daly n’a pas manqué de montrer à des spectateurs des Jeux une épinglette en particulier : son épinglette olympique « Foi » – un moyen vraiment super pour engager la conversation, a-t-il dit. « Jetez un coup d’œil sur celle-ci, vous l’avez déjà vue ? Vous êtes croyante ? » a-t-il demandé à une gardienne de sécurité après l’avoir invitée à la salle de prière. Richard Daly, 45 ans, est pasteur de l’église adventiste de Croydon, au sud de Londres. Il a choisi de consacrer une partie de ses vacances au bénévolat pendant les Jeux. Ce bénévolat lui a donné l’occasion d’offrir un encouragement spirituel lors d’un des événements les plus importants au monde. « Nous voulons être présents pendant les Jeux », a-t-il dit mardi matin tandis qu’il se frayait un chemin au milieu des foules souriantes qui avaient eu la chance de se procurer des billets. Depuis le portail donnant sur le parc, Richard Daly devait marcher presque 20 minutes pour se rendre à la salle de prière située sur la rue High, une rue longée de cafés, de banques, et de magasins. Cette
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« Cette décision m’a appris à faire des changements positifs dans ma vie. Et en plus, elle a été une bénédiction pour d’autres », explique celle qui a grandi dans un foyer adventiste et a été baptisée à l’âge de neuf ans. Une fois déjà elle a dû mettre la course de côté alors qu’elle complétait son diplôme en gestion des affaires à l’Université de San José, au Costa Rica. Pour elle, ce n’est jamais sans tiraillement qu’elle passe de ce qu’elle aime à ce qu’elle doit faire. « J’aime énormément la course. Je n’arrive même pas à exprimer à quel point ça m’électrise, dit-elle. Outre les plaisirs de la compétition, la course me permet de mieux connaître mon corps. Elle me pousse à me perfectionner, à toujours donner le meilleur de moi-même dans tout ce que je fais, à ne pas abandonner à la moindre difficulté, et à toujours donner à Dieu la première place. » – Libna Stevens, Division interaméricaine
L’HOMME AUX ÉPINGLETTES : L’échange d’épinglettes était une activité courante lors des Jeux olympiques d’été à Londres. De nombreuses personnes arrêtaient au passage Richard Daly, un aumônier adventiste, histoire de faire une remarque sur sa vaste collection d’épinglettes disposées sur le ruban qui retenait son badge, et qu’il portait autour du cou.
En Amérique du Sud, la formation dans les médias est hyper-locale ■■ La formation en communication d’entreprise rassemble habituellement les directeurs des échelons les plus élevés de l’Église adventiste. Récemment, un conseil consultatif diffusé pour le Département des communications en Amérique
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personnel et des athlètes. La plupart de ses contacts se sont produits à la cafétéria. Là, les gens se détendent et parlent d’eux-mêmes. Richard a eu l’occasion d’affermir leur foi ou de leur donner un mot d’encouragement, peut-être même une introduction au christianisme. Le prosélytisme n’étant pas permis, il a tout de même pu s’entretenir avec eux de leur propre foi ou les inviter à rechercher une vie spirituelle plus profonde. Richard Daly a dit que les gens étaient surpris d’apprendre qu’il y a des aumôniers lors des Jeux. En faisant de l’aumônerie une priorité, on arrive à sensibiliser davantage le public à l’Église, a-t-il expliqué. En Grande-Bretagne, l’Église adventiste constitue une petite minorité et est peu connue dans la plupart des régions. « Les gens ne savent pas qui nous sommes », a-t-il ajouté. « L’Église de la 7e avenue ? » a dit Kaye Wren de Birmingham, alors qu’elle demandait à Richard Daly quelle était son affiliation religieuse. Elle a admis qu’elle n’avait jamais entendu parler de l’Église adventiste du 7e jour. Selon Gary Councell, directeur du Ministère de l’aumônerie de la Conférence générale, les adventistes « doivent revoir leur façon de servir et aller au-delà des paradigmes traditionnels. Jésus se mêlait à toutes les sortes de gens de son époque. L’aumônerie constitue une façon de se mêler à la collectivité en général, et d’étendre le ministère au-delà des quatre murs d’une église. » – Ansel Oliver, Adventist News Network, dans un reportage depuis Londres
PLEINS FEUX SUR LES MÉDIAS : Rogério Ferraz, webmestre de la Division sud-américaine, dirige un panel de discussion lors d’un forum Web, une réunion régionale du Réseau Internet adventiste mondial.
du Sud a voulu inclure les églises locales. Ce programme à l’échelle du continent – incluant un séminaire de formation en communication d’un week-end et un forum Web de plusieurs jours – a été offert non seulement aux directeurs des unions de fédérations, et des fédérations, mais pour la première fois à des milliers de secrétaires en communications des congrégations adventistes locales. Les dirigeants de l’Église estiment que des dizaines de milliers de spectateurs ont regardé les émissions à la télévision et en ligne. Ces émissions ont été diffusées depuis le Centre des médias Novo Tempo de l’église de Jacarei, au Brésil. Elles ont souligné les objectifs de la division : intégration Web, évangélisation par les réseaux sociaux. Elles ont également accueilli des spécialistes qui ont offert de judicieux conseils en matière de relations publiques, de photographie, de vidéographie, de plateformes Web, de marketing, de même qu’un tour d’horizon sur les fonctionnements de l’Église et les défis missionnaires à l’échelle mondiale. Les dirigeants en communication veulent maintenant savoir si cette nouvelle méthode consistant à tenir un conseil à l’échelle de la division peut être reproduite ailleurs. La Division eurafricaine, domiciliée à Berne, en Suisse, est la prochaine sur la liste. Williams Costa Jr., directeur du Département des communications de la Conférence générale : « Nous espérons avoir des conseils consultatifs en matière de communication live, ou par satellite, Skype, vidéo-conférence, ou toute autre façon. Nous devons abattre les murs qui nous séparent encore. »
Les dirigeants de l’Église disent que peu de régions de l’Église mondiale peuvent s’offrir des conseils consultatifs en matière de communication, et encore moins à grande échelle. Les émissions sur les médias ont souligné l’engagement continu de la Division sud-américaine envers la communication d’entreprise. Pendant de nombreuses années, les administrateurs en Amérique du Sud ont exigé l’application de techniques d’évangélisation de pointe de la part de leurs représentants et ont fourni le personnel et les ressources pour les aider à atteindre cet objectif. La division embauche des journalistes chevronnés pour combler de nombreux postes de son Département des communications. Ils obtiennent régulièrement que les agences de nouvelles locales et nationales font régulièrement mention de l’Église adventiste. Le Centre des médias Novo Tempo témoigne du sérieux dont les dirigeants de l’Église font preuve quant à l’utilisation des médias et des jeunes professionnels pour faire avancer la mission de l’Église.
Des réfugiés adventistes congolais affluent au Rwanda ■■ Jefferson Kern a découvert quelque chose de curieux au sujet d’un flot récent de réfugiés fuyant la République démocratique du Congo pour se rendre au Rwanda : près de 100 % de ces réfugiés sont des adventistes. Cette information a surgi quand des travailleurs humanitaires ont remarqué Suite e n p age 6
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Une croisière adventiste en
que la plupart des réfugiés refusaient de voyager le samedi, lui a dit un représentant des Nations Unies. Jefferson Kern est le directeur de l’Agence de développement et de secours adventiste (ADRA) au Rwanda. Il dit que 80 % des réfugiés fuyant les troubles civils sont des femmes et des enfants. Le Service d’information de l’ONU a rapporté qu’au cours des quatre derniers mois, jusqu’à un demi-million de personnes ont été déplacées en raison de troubles dans leur pays. Ceci a amené le Rwanda à ouvrir son quatrième camp de réfugiés, qu’ADRA soutient par son réseau de transport et d’éducation. Dans une interview, Jefferson Kern a expliqué les raisons d’un afflux anormal de réfugiés adventistes, ainsi que ce qu’ADRA fait, et ce que l’Église peut faire pour leur venir en aide. Il a aussi parlé du service individuel par rapport au service collectif, et des projets d’ADRA/Rwanda. Jefferson Kern : « Nous allons aider ces réfugiés non parce qu’ils sont adventistes, mais parce qu’ils sont dans la détresse, un point c’est tout. » – Adventist News Network
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la campagne d’évangélisation
« Revive ! »
Des centaines de personnes suivent des études bibliques et ont assisté à la campagne Steve Vistaunet, éditeur de Gleaner, de l’Union des fédérations du Pacifique Nord, et Ephraim Palmero, directeur des communications de la Fédération des églises adventistes de l’Alaska
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AU SERVICE DES AUTRES : Jefferson Kern (devant), directeur d’ADRA/ Rwanda, visite un camp de réfugiés établi par le gouvernement rwandais. Près de 100 % des réfugiés qui ont fui récemment la République démocratique du Congo sont adventistes.
Alaska inspire
elon un groupe d’experts, plus de 10 millions d’Américains partent en croisière chaque année. Mais pour certains d’entre eux, une croisière ne se limite pas à la détente entre amis. En effet, un groupe d’adventistes provenant du reste des États-Unis ont planifié leurs vacances en fonction d’une campagne d’évangélisation d’envergure, laquelle s’est tenue en Alaska, l’État le plus septentrional du pays. Pour ceux qui ne connaissent pas l’Alaska, disons qu’il s’agit de l’État le plus grand des États-Unis en superficie – 1 717 856 kilomètres carrés – mais aussi le moins densément peuplé. Cet État ne compte que 722 718 habitants, et de ce nombre, environ la moitié habite à Anchorage, la plus grande ville, et aux alentours. Malgré la concentration de la population en milieu urbain, l’évangélisation en Alaska pose problème. Un sentiment d’autonomie prévaut : les gens estiment qu’ils n’ont pas besoin de Dieu. Pour d’autres raisons encore, de nombreux Alaskiens se tiennent loin de l’Église. En organisant cette croisière pour leurs supporters et amis, les dirigeants de La voix de la prophétie (VOP – un ministère des médias adventistes domicilié à Simi
Valley, près de Los Angeles, en Californie) ont décidé de faire plus que d’offrir de superbes vacances agrémentées de musique chrétienne. Lance Liebelt, gérant de la VOP, a lancé la question suivante : « Si nous allons en Alaska, que pouvons-nous faire de plus ? » Lors de croisières précédentes, les invités de la VOP avaient eu la joie de participer à un projet spécial une fois arrivés à destination. En fait, de nombreux participants ont dit qu’ils considéraient les projets comme une aventure beaucoup plus palpitante que la croisière en soi. Pour cette croisière à destination d’Anchorage, ils ont décidé de se fixer un objectif. L’École biblique Discover (DBS) et son directeur, Kurt Johnson, se sont mis de la partie. « Pourquoi ne pas envoyer des invitations à tous les habitants des villes et des villages de l’Alaska ? » se sont-ils demandé. Ils se sont empressés de soumettre leur idée à Ken Crawford, président de la Fédération des églises adventistes de l’Alaska. Il va sans dire que celui-ci a manifesté un grand enthousiasme devant le potentiel extraordinaire d’une telle initiative. Et c’est ainsi qu’est né le projet « Atteindre l’Alaska ». Ce projet vise à
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BIENVENUE (à gauche) : Connie Vandeman Jeffery et George Johnson, hôtes de la campagne, ont accueilli chaleureusement les visiteurs – et les téléspectateurs. APPEL À L’AUTEL (en haut, à gauche) : À la fin du service du sabbat matin avec Ron Halvorsen Sr., ceux qui désiraient s’engager pour le Christ se sont avancés près de l’estrade. COORDINATION (en haut, à droite) : Kurt Johnson, directeur de l’École biblique Discover (DBS), s’entretient avec Tina Steenmeyer, coordinatrice de DBS de la Fédération des églises adventistes de l’Alaska. Kurt Johnson a multiplié les voyages en Alaska l’année précédant la campagne d’évangélisation « Revive ! », et a gardé le contact avec elle chaque jour, par téléphone.
offrir à tous les Alaskiens, si loin soient-ils, des cours de Bible en collaboration avec Discover, Kidzone, ou Native New Day. Bien entendu, les esprits créatifs ne pouvaient s’arrêter là. « Et si nous tenions une campagne d’évangélisation une fois arrivés à destination ? Et si nous demandions aux orateurs adventistes les plus éloquents que nous connaissons de prendre la parole, à raison d’un orateur par soir ? » En plus de couvrir le grand Anchorage, cette campagne serait enregistrée pour Hope Channel. Et ils ont décidé d’intituler cette campagne « Revive ! » (Soyez ravivés !). Des plans ont été faits en vue d’améliorer la stratégie évangélique de la Division nord-américaine. On a envoyé des invitations à tous les foyers en Alaska. Ainsi, plus de 280 000 invitations ont couvert le vaste territoire alaskien – deux fois. Résultat ? Les études bibliques ont bientôt surpassé en nombre l’effectif total de l’Église en Alaska. Au moins 200 études ont débuté dans la seule région de Fairbanks/ Pôle Nord, et plus de 130 dans les secteurs reculés de Nome ! C’est ainsi qu’un remarquable partenariat entre la VOP et la Fédération des églises adventistes de l’Alaska a vu le jour. Kurt Johnson a assuré une coordination régulière
avec Tina Steenmeyer, coordinatrice de la DBS de la fédération. On a mis sur pied des équipes de prière, lesquelles se sont réunies chaque semaine par téléphone. Certains ont même ajusté leur horaire de travail en fonction de cette nouvelle priorité. Le 1er juin 2012, alors que plus de 2 000 étudiants de la DBS étaient en cours d’étude ou étaient prêts à recevoir leur diplôme, 500 invités sont montés à bord du navire de croisière de VOP. Les équipes techniques du Centre des médias adventistes et des Productions de médias adventistes (AMC/AMP) étaient déjà en route pour Anchorage afin d’installer l’équipement requis pour la campagne. On a transporté un conteneur de 12 mètres par camion jusqu’à Seattle, et de là, il a été expédié à Anchorage. Ce conteneur était rempli de 10 tonnes de matériel : lumières, structures, caméras, appareils électroniques, matériel de diffusion. Lorsque les membres de l’équipe technique sont arrivés à Anchorage, ils ont récupéré ce matériel au dock et ont immédiatement procédé à l’installation technique au Centre des congrès William A. Egan, situé au centre-ville. Tout a été prêt à temps pour le fameux concert de la VOP, lequel s’est tenu le premier week-
end après l’arrivée des croisiéristes. C’est après ce concert que la campagne d’évangélisation « Revive ! » a débuté. Elle s’est tenue du 9 au 16 juin 2012, avec une équipe d’orateurs adventistes exceptionnels – Dwight Nelson, Derek Morris, Jon Henderson, Karl Haffner, Randy Roberts, Elizabeth Talbot, Carlton Byrd, José Vicente Rojas, and Ron Halvorsen Sr. Kurt Johnson : « Quand Lance Liebelt a demandé : “Que peut-on faire de plus ?”, qui aurait cru que tous ces talentueux orateurs répondraient à l’appel et accepteraient de participer à cette campagne d’évangélisation spéciale ? » En fait, il semble que c’est la première fois qu’on utilise une telle formule. Chaque soir, le sujet abordé a été développé dans le contexte d’une relation avec Dieu. Au lieu d’adopter l’approche doctrinale évangélique typique, les orateurs ont amené leurs auditeurs à découvrir Dieu à travers des aspects tels que la grâce, la paix, le pardon, et l’espérance. Ce concept nouveau et original a été très bien reçu. Chaque orateur s’est exclamé : « Quelle merveilleuse expérience ! Il faut recommencer. » Tout au long de la campagne, les premiers fruits des études bibliques ont été recueillis. Le premier week-end, plus de 100 étudiants ayant complété le cours biblique ont reçu leur diplôme. Plusieurs de ceux qui avaient terminé des études bibliques supplémentaires ont été baptisés. Et des centaines d’étudiants de la Bible, pour ne pas dire des milliers, sont en train de compléter leur cours biblique. Les téléspectateurs de l’Amérique du Nord, depuis Hawaï jusqu’à la côte Est, ont aussi profité de l’émission de chaque soir via Hope Channel en invitant leurs propres étudiants de la Bible à regarder les émissions avec eux. Ceux qui donnaient les études bibliques se sont rapidement rendu compte qu’ils en retiraient autant de bienfaits que leurs étudiants. Ils se sont sentis animés d’une passion nouvelle pour évangéliser et pour amener leurs semblables à accepter le salut en Jésus-Christ. n
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nos différences Suivre le modèle biblique
« Ce n’est pas pour eux seulement que je prie, mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un ; comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi, qu’eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé. » (Jn 17.20,21)
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uelques heures avant son sacrifice en faveur d’un monde coupable, Jésus pria son père au sujet de l’unité, un élément essentiel pour ceux qui mettraient sa foi en lui et partageraient la bonne nouvelle du salut. Il savait qu’ils auraient bien plus besoin d’unité que de courage, d’assurance, d’éloquence, ou de persévérance. Oh, combien ils devraient chérir et préserver cette merveilleuse unité, laquelle procède de Dieu et doit toujours caractériser son Église ! La prière de Jésus correspond parfaitement aux besoins actuels de ses disciples. Comme nous l’avons vu dans l’article intitulé « Les conflits dans l’Église » (Adventist World, juin 2012, rubrique « Perspective mondiale »), les premières années de l’Église adventiste se caractérisèrent tant par la puissance divine que par la faiblesse humaine. Dans cet article, nous avons examiné certains des problèmes spécifiques auxquels l’Église était confrontée et la façon dont elle les résolut (voir http:// issuu.com/adventistworldmagazine/ docs/aw-french-2012-1006/1). À partir de ce fondement, nous allons maintenant examiner de plus près la façon dont les apôtres abordèrent les problèmes auxquels l’Église était confrontée lors du Concile de Jérusalem, tel que Actes 15 nous le rapporte. Les expériences par lesquelles le Saint-Esprit conduisit ces premiers
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croyants fournissent toute une gamme de précieux conseils à l’Église d’aujourd’hui. Le débat entourant la façon dont les Gentils pouvaient devenir membres d’église est riche en enseignements. Selon Luc, il est clair que ce débat était en cours depuis plusieurs années. Mais lorsque des chrétiens de la Judée arrivèrent à Antioche en déclarant que les Gentils ne seraient sauvés qu’à condition d’être circoncis et de garder la loi de Moïse (et tout particulièrement ses aspects cérémoniels), il tourna en crise (Ac 15.1,5). La dispute s’envenima à un point tel que beaucoup se mirent à redouter une division de l’Église. Les croyants d’Antioche décidèrent d’envoyer à Jérusalem Paul, Barnabas, de même que d’autres dirigeants locaux, pour qu’ils exposent le litige aux apôtres et aux anciens lors de ce que certains ont appelé la première « session de la Conférence générale » – ce rassemblement où des délégués des différentes églises dans le monde se rencontrent en session pour réfléchir, discuter, et prier ensemble. Selon les écrits d’Ellen White, il semble que la discussion devint plutôt animée ! (voir Conquérants pacifiques, p. 168, 169). Mais comme les opinions diffèrent quant à ce qui se passa vraiment lors du Concile de Jérusalem, il importe d’examiner de plus près le processus que les apôtres et les anciens adoptèrent pour atteindre un consensus.
Un esprit d’ouverture Les paroles dont Luc se sert dans Actes 15.2, 7 peuvent être comprises dans le sens de « étude, enquête », ce qui est positif, ou dans le sens de « dispute » ou même de « débat », ce qui est négatif 1. L’esprit dans lequel nous abordons des sujets controversés a un impact important sur l’issue de la discussion. Cherchonsnous à étudier sérieusement, ou seulement à discuter et à débattre ? Sommes-nous disposés à écouter – à vraiment écouter – ceux avec qui nous sommes en désaccord ? Croyons-nous que Dieu peut nous enseigner quelque chose tandis qu’ensemble, nous cherchons sincèrement à trouver les réponses ? « Nous devons faire preuve d’une plus grande sagesse qu’auparavant quant à notre façon de traiter ceux qui sont sincèrement en désaccord avec certaines de nos convictions, écrivit Ellen White il y a plus d’un siècle. Celui qui se prétend disciple du Christ n’a pas le droit d’être cinglant, accusateur, ni de ridiculiser les opinions des autres. L’esprit de critique ne sied pas aux hommes qui veulent recevoir la lumière que Dieu désire leur envoyer, et admettre les faits qui attestent la vérité 2. » Instructions tirées de visions divines Le processus utilisé lors du Concile de Jérusalem comportait un autre élément important. Les participants de ce concile abordèrent les questions litigieuses en citant de nouveau les visions que Dieu avait déjà données à cet égard. Ces visions avaient donné le coup d’envoi à cette nouvelle phase dans la compréhension de la mission de l’Église. Lors du concile, P h o t o
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Pierre rappela que Dieu l’avait choisi pour que les Gentils entendent le message évangélique et croient (Ac 15.7). Le récit détaillé de cet épisode se trouve dans Actes 10. Par trois fois, Dieu instruisit Pierre dans une même vision. Il s’adressa aussi à Corneille dans une autre vision. Grâce à ces visions, le centurion et sa maison acceptèrent l’Évangile et le Saint-Esprit se déversa sur eux. La vision de Pierre est décrite deux fois, et expliquée (Ac 10.28). Il en va de même pour celle de Corneille (Ac 11.13,14). Au concile, les témoignages saisissants de Pierre, Paul, et Barnabas sur l’œuvre de Dieu pour le salut des Gentils vinrent confirmer ce qui avait déjà été divinement souligné par des visions (Ac 15.8-12). Ainsi, au moyen du don de prophétie, l’Esprit orienta l’Église dans sa mission. Discussion et étude D’après le bref récit dont nous disposons, il fallut, semble-t-il, un certain temps pour que les délégués au concile tombent d’accord sur la base scripturaire de la volonté divine dans cette affaire (il en avait été ainsi avant la Pentecôte dans leur choix d’un douzième apôtre [Ac 1.15-26]). Après beaucoup de discussions des deux côtés, Jacques reconnut l’accomplissement de la prophétie dans le témoignage des apôtres, et cita Amos 9.11, 12 (voir Ac 15.16,17) pour confirmer que Dieu désirait vraiment réunir les croyants de la gentilité et les croyants juifs en un seul corps. Jacques annonça simplement « la décision prise par l’assemblée »3 en stipulant qu’il ne fallait pas imposer aux croyants issus du paganisme toutes les lois juives, mais seulement les quatre points fondamentaux leur permettant d’être en harmonie et en communion avec les croyants juifs. Aux jours de Moïse, ces quatre exigences constituaient les exigences minimales pour les étrangers qui désiraient habiter en Israël. Lors du concile, elles furent énumérées dans le même ordre (comparez Ac 15.20 avec Lv 18-20). Les décisions émergeant du Concile de Jérusalem n’étaient pas des solutions arbitraires et pragmatiques basées sur des besoins momentanés, mais plutôt le fruit d’une étude sérieuse
de la Parole dans un esprit de prière, à la lumière de ce qu’ils avaient découvert comme étant la volonté révélée de Dieu. Un processus couronné de succès Bien avant le Concile de Jérusalem, de « vives » discussions s’étaient engagées à Antioche et à Jérusalem. Tous eurent alors l’occasion de partager leurs croyances sur des sujets controversés, et d’exposer sans détour leurs différends. Lorsque le désaccord devint trop litigieux à Antioche, toutes les parties s’entendirent pour présenter le problème lors d’un concile à Jérusalem qui réunirait des délégués des autres églises. Entre-temps, toute discussion devait cesser jusqu’à la décision finale du concile, laquelle « serait universellement adoptée par les églises »4. Il ne leur était certainement pas facile d’attendre, car cela impliquait de renoncer à leur conviction de devoir prendre une décision rapide pour s’en remettre à la sagesse du plus grand nombre. À Jérusalem, après une autre « violente discussion », la direction du Saint-Esprit devint évidente lorsque Pierre raconta comment Dieu l’avait guidé par des visions, et qu’il prouva que le Saint-Esprit se déversait tant sur les Gentils que sur les Juifs. Les vérités des Écritures confirmèrent ces expériences et menèrent au consensus suivant : on demanderait aux Gentils nouvellement convertis de s’en tenir aux quatre exigences mentionnées dans le Lévitique. Suivre l’exemple biblique L’Église adventiste fait face à des questions difficiles aujourd’hui. Il est donc vital de suivre le modèle biblique qui consiste à travailler ensemble pour trouver une solution. Lors de la session de la Conférence générale de 2010, laquelle s’est tenue à Atlanta, un des délégués (un président de fédération aux États-Unis), « a demandé que l’Église réexamine la question de la consécration »5. Prenant cette requête très au sérieux, le comité exécutif de l’Église s’est engagé à lancer une étude mondiale exhaustive sur la consécration, incluant la question de la consécration des femmes au ministère évangélique.
Ce processus est en cours dans les 13 divisions de l’Église mondiale, dans lesquelles des comités de recherche biblique ont été établis. Les membres de ces comités se réunissent pour discuter, étudier, et prier. Ils partagent leurs différences d’opinion et étudient à fond les différents aspects de la consécration. Ils cherchent autant de points communs que possible, et là où les opinions divergent, les différents groupes de ce même comité d’étude rédigent des rapports séparés. En novembre 2013, soit lors de la réunion de fin d’année, le comité exécutif de chacune des divisions étudiera le(s) rapport(s) préparé(s) par son comité de recherche biblique, et présentera ensuite ses conclusions au directeur de l’Institut de recherche biblique. Ces conclusions seront ensuite scrutées par le Comité mondial d’étude sur la théologie de la consécration. Ce comité d’étude élargi se composera de membres nommés par le comité exécutif de la Conférence générale, et d’une représentation appropriée de chaque division mondiale. Le comité élargi révisera minutieusement les documents reçus de tous les comités de recherche biblique de toutes les divisions. Après quoi, il préparera son rapport de synthèse d’ici juin 2014. Ce rapport sera étudié par les dirigeants de la Conférence générale et le comité administratif de la Conférence générale. Finalement, lors du Concile annuel qui se tiendra en octobre 2014, on le remettra au comité exécutif de l’Église – la plus grande instance délibérante de l’Église entre les sessions de la Conférence générale, lesquelles se tiennent tous les cinq ans. Le comité exécutif de la Conférence générale – représentatif de l’étendue impressionnante de l’Église mondiale – considérera le rapport et se prononcera sur les mesures à prendre. Tout au long de ce processus long et rigoureux, les membres prieront pour que les recherches soient exhaustives et que les discussions se déroulent dans un climat d’ouverture et de respect. Ensemble en Christ Depuis le début du mouvement adventiste et de l’Église adventiste, les membres ont atteint l’unité en se
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P E R S P E C T I V E M O N D I A L E
1 E. Larsson, « Ze-teo, Ze-te-ma », Exegetical
Dictionary of the New Testament, vol. 2, p. 102, 103. Investigation Necessary to an Understanding of the Truth », The Signs of the Times, 26 mai 1890. 3 Ellen G. White, Conquérants pacifiques, p. 173. 4 Ibid., p. 169. 5 « Adventist Church Administration Commits to Comprehensive Study of Ordination », par Elizabeth Lechleitner. http://www.adventistreview.org/article/3625/ archives/issue-2010-1526/adventist-church-administrati. 2 « Candid
Ted N. C. Wilson est le
président de la Conférence générale, à Silver Spring, au Maryland (États-Unis).
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Histoires GLOW : Que votre lumière luise !
un coordinateur de GLOW a reçu une grande quantité de tracts GLOW destinés aux différentes églises, en vue de leur distribution par les membres. Les tracts – il y en avait 140 000 – pesaient plus de 500 kilos et devaient être triés. Tandis que le coordinateur de GLOW et un ami déballaient les boîtes devant la maison de celui-ci, des passants regardaient les deux hommes avec curiosité. Certains se sont même arrêtés pour savoir de quoi les tracts parlaient. Et ils sont repartis… avec des tracts ! Un homme a demandé le coût des tracts et ensuite, en a acheté plusieurs copies en russe et en allemand. Plus tard, ce même homme a composé le numéro du bureau de GLOW imprimé au dos des tracts et a demandé qu’on lui procure d’autres imprimés, dont la version allemande du livre La tragédie des siècles. Lorsqu’un membre de l’équipe de GLOW lui a livré sa commande, l’homme a dit qu’il aimait tellement les tracts qu’il en voulait d’autres pour les partager avec ses amis.
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Histoire n° Lors d’un congrès de la jeunesse en Europe, Sven, un jeune étudiant universitaire, s’est arrêté au stand de GLOW et a pris quelques tracts. Plus tard ce jour-là, il a rendu visite à un camarade de classe qui s’intéressait beaucoup à la musique. Sven lui a fait écouter des enregistrements de musique du congrès de la jeunesse, puis lui a offert quelques tracts. Il n’en a pas fallu davantage pour démarrer une conversation spirituelle. Plus tard, Sven a écrit aux dirigeants de GLOW et leur a demandé de prier pour que le Saint-Esprit touche le cœur de son ami. Presque immédiatement après avoir reçu ce courriel, l’équipe de GLOW a reçu un autre courriel dans lequel le camarade de Sven leur demandait des études bibliques ! Ces histoires nous viennent de Nelson Ernst, directeur de GLOW de la Fédération des églises adventistes du centre de la Californie, aux États-Unis. Pour en découvrir davantage sur GLOW, visitez le site suivant : www.sdaglow.org.
d e
Histoire n° 1 : En Europe,
G LOW
Glow (Giving Light to Our Word – Déverser la lumière sur le monde) – est une initiative évangélique qui a vu le jour en Californie, aux États-Unis, mais qui s’étend actuellement à d’autres divisions de l’Église mondiale. Son concept ? Des membres d’église apportent des tracts adventistes intitulés « Tracts GLOW » partout où ils vont et les distribuent – gratuitement – chaque fois que l’occasion se présente. Les tracts sont actuellement imprimés en 29 langues. Les deux histoires suivantes nous viennent de l’Europe. GLOW touche vraiment des vies !
C o u r t o i s i e
focalisant sur le Christ et sur sa Parole. Tandis que nous nous soumettons à la Parole de Dieu sous la direction du Saint-Esprit, nous apprenons à vivre ensemble en tant que corps du Christ, avec nos différences et nos diversités. Les différences d’opinion sont chose inévitable – même chez les croyants les plus engagés. C’est pour cette raison que l’Église adventiste a toujours travaillé à travers ses sessions de la Conférence générale, lesquelles se tiennent tous les cinq ans, et son comité exécutif, lequel se réunit entre les sessions de la Conférence générale. Lors de ces sessions, les délégués et les membres du comité exécutif établissent les compréhensions par lesquelles l’Église mondiale définit ses croyances bibliques, organise sa mission évangélique (qui consiste à proclamer le message des trois anges), et instruit spirituellement ses membres dans une relation avec le Christ. Lors des sessions de la Conférence générale et d’autres réunions où l’on a dû statuer sur des questions difficiles, l’unité s’est manifestée à maintes reprises grâce à l’intervention du Saint-Esprit. Tout en exprimant sans détour nos différences d’opinion, nous nous engageons à travailler ensemble en tant qu’organisation mondiale aux croyances et pratiques fondées sur la Bible. J’ai confiance que le Seigneur continuera de conduire notre Église comme il l’a fait par le passé, tandis que dans l’humilité, nous nous réunissons, partageons nos convictions, étudions sa Parole dans un esprit de prière, et demeurons ouverts à ses instructions. n
La
S anté
maladie
arkinson P Peut-on espérer un traitement ? de
Allan R. Handysides et Peter N. Landless Mon mari a récemment reçu un diagnostic de la maladie de Parkinson. Que lui réserve l’avenir ? J’avoue que cela m’inquiète. Je redoute que sa douleur n’augmente. Pourriez-vous me parler de cette maladie ?
L
a maladie de Parkinson n’est pas totalement comprise. Mais jusqu’à présent, elle fait l’objet d’une étude intensive. Ses principaux symptômes sont un tremblement visible au repos, la lenteur des mouvements, une augmentation de la raideur musculaire, un trouble de l’équilibre susceptible de provoquer des chutes. La douleur n’est habituellement pas un symptôme significatif, bien qu’en fin de maladie, elle puisse se faire sentir. Dans la plupart des cas, cette maladie progresse très lentement. Elle met de nombreuses années à atteindre son point culminant. Nous vous suggérons donc de ne pas trop vous inquiéter des « peutêtre ». Jouissez pleinement de la vie avec votre mari. Toutefois, pour que vous et votre mari connaissiez mieux cette maladie et pour vous donner de l’espoir, nous allons maintenant examiner cette maladie d’un peu plus près. Au fur et à mesure de sa progression, la maladie de Parkinson affecte le contrôle musculaire. Outre les tremblements et une démarche altérée, d’autres symptômes peuvent apparaître. Le malade peut se mettre à parler avec beaucoup d’hésitation et de lenteur. Il peut avoir du mal à avaler, à contrôler sa bouche, sa langue, et sa salive (il peut baver un peu). Aux derniers stages de la maladie, on remarque parfois une démarche traînante (petits pas) ponctuée d’une sensation de « gel » (départs et arrêts brefs résultant d’une incapacité à bouger avec la sensation de rester collé au plancher) impossible à contrôler. Les symptômes faciaux peuvent s’aggraver à un point tel que le P h o t o
:
j u l i a
F r e e m a n - W o o l p e r t
malade perd toute expression faciale. On peut confondre la maladie de Parkinson avec d’autres maladies neurologiques. C’est pourquoi nous recommandons vivement à votre mari de consulter un neurologue. Cette maladie a plusieurs causes. Malheureusement, on ne les connaît pas toutes. Jusqu’ici, on a identifié les repères génétiques qui s’associent habituellement avec la forme familiale de la maladie de Parkinson*. Il s’agit de l’accumulation anormale de protéines, l’alphasynucléine et l’ubiquitine, dans la substance noire, ce qui est typique du Parkinson. Cette accumulation forme des dépôts de protéines appelés Corps de Lewy. On croit que cette accumulation de cellules endommagées provoque la mort des cellules cérébrales hôtes. Les cellules cérébrales de cette partie du cerveau sont d’importants régulateurs de mouvement. Normalement, elles produisent des substances chimiques, dont la dopamine, qui régularisent l’interaction entre les cellules. On n’a identifié aucun agent infectieux pouvant causer la maladie de Parkinson. Par contre, on a prouvé que chez des animaux, certaines toxines telles que les pesticides produisent des symptômes similaires, et ce, bien qu’on ne trouve pas toujours de Corps de Lewy. Dans certains cas, les inhibiteurs de la cyclo-oxygénase (COX) – des agents anti-inflammatoires – ont modifié de façon bénéfique la maladie de Parkinson. Dans le traitement de cette maladie, la lévodopa s’est montrée efficace. Il existe aussi beaucoup de médicaments
qui agissent sur la raideur musculaire, les tremblements, et ainsi de suite. Toutefois, ces médicaments ne se limitent qu’au contrôle des symptômes. Actuellement, on s’intéresse beaucoup à la thérapie par les cellules souches. Les traitements par cellules souches comportent mille possibilités encore inconnues. Dans des modèles animaux de la maladie de Parkinson, les cellules souches ont apporté des améliorations. Une telle thérapie appuie la théorie d’un mécanisme auto-immun à l’œuvre dans cette maladie. Bien qu’il n’existe pas encore de traitement pour la maladie de Parkinson, de nombreuses études sont en cours. Nul ne sait quand se produira une découverte capitale. Cramponnez-vous donc à votre foi et soyez de bon courage, car notre espérance ne réside pas seulement dans ce monde. Nous nous confions en Jésus, car il nous a promis de revenir et de nous prendre au ciel où la maladie ne sera plus. n * J. Simón-Sánchez, C. Schulte, J. M. Bras, « Genome-wide Association Study Reveals Genetic Risk Underlying Parkinson’s Disease », Nature Genetics 41, n° 12, 2009, 1 308-1 312 (en ligne : www.Nature.com); W. Satake et al., « Genome-wide Association Study Identifies Common Variants at Four Loci as Genetic Risk Factors for Parkinson’s Disease », Nature Genetics 41, n° 12, 2009, 1 303-1 307 (en ligne : www.Nature.com).
Le Dr Allan R. Handysides, gynécologue certifié, est directeur du Ministère de la santé de la Conférence générale. Le Dr Peter N. Landless, cardiologue en cardiologie nucléaire, est directeur adjoint du Ministère de la santé.
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M éditation
Tony Philip Oreso
artisans paix heureux les de
Devenir ce que Dieu veut que nous soyons
C
’est sabbat matin. Je me prépare pour aller à l’église. Ma femme, ma fille et mon fils sont déjà partis pour le programme de l’École du sabbat. Une douce musique instrumentale s’échappe de mon petit poste de radio numérique et rompt le silence de ma chambre. Tandis que je finis de m’habiller, mes yeux tombent sur une pièce murale. Comme je ne l’avais pas remarquée avant, j’en conclus rapidement que ma femme a dû la mettre là la veille. Sur cette pièce murale, on aperçoit deux colombes blanches qui tiennent de la vigne dans leurs becs et roucoulent côte à côte. Juste en dessous, on lit les paroles suivantes en gras : « Nul chemin ne mène à la paix. La paix est le chemin. » Cette pièce murale et son message – la paix – m’intriguent. La paix… On en parle tellement souvent, que ce soit dans le domaine de la politique, du couple, de la famille, de l’école, de l’église, du lieu de travail, pour ne mentionner que ces choses. Rien que dans le Nouveau Testament, le mot « paix » est mentionné des douzaines de fois. Dans notre vie chrétienne, nous luttons de toutes nos forces pour éviter la guerre et la violence. Or, chaque fois que nous essayons d’établir la paix dans notre sphère d’action, nous nous joignons à un groupe de gens spéciaux également mentionnés dans les Écritures –
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les artisans de paix. Un seul coup d’œil autour de nous suffit pour constater que la paix est l’une des caractéristiques principales du christianisme dont le monde a désespérément besoin. Voyons un peu quatre caractéristiques importantes des « artisans de paix » bibliques. « Recherche la paix et poursuis-la. » (Ps 34.14) Il faut rechercher la paix comme toute autre qualité précieuse. Et s’il faut la rechercher, c’est qu’elle ne s’obtient pas toujours d’un claquement de doigt. En son absence, nous sommes en butte à toutes sortes de turbulences et d’incertitudes, lesquelles menacent, au bout du compte, notre liberté. Pour rechercher la paix et la poursuivre, nous devons, en tant que chrétiens, faire d’abord la paix avec nous-mêmes. Notre succès à ce chapitre dépend largement de notre authenticité et de notre loyauté personnelles. Mangeons-nous des aliments non conformes aux principes bibliques d’un style de vie sain ? Nourrissons-nous notre esprit sainement ? Grandissons-nous spirituellement ? Ôtons-nous la poutre qui est dans notre œil avant de nous occuper de la paille dans celui de notre prochain ? Ces questions sont importan-
tes, voire fondamentales quand on veut faire la paix avec soi-même. Si nous nous regardons longuement et honnêtement dans le miroir de notre vie, il nous sera plus facile de toucher notre prochain. « Il n’y a point de paix, dit l’Éternel, pour les méchants. » (Es 48.22) Comment ramener la paix dans nos familles ou dans nos pays alors que notre cœur est méchant ? Être méchant, c’est être moralement mauvais et corrompu. La méchanceté est une racine de la violence. Au sein d’une famille, elle peut se manifester par un manque de loyauté, de l’irresponsabilité, ou un déséquilibre affectif. Au sein d’un pays, elle peut arborer le visage de la corruption, de luttes de pouvoir, de détournements de fonds nationaux, ou d’une distribution injuste de la richesse nationale. Dans nos efforts pour établir la paix, comment échapper à la toile de la méchanceté ? Où que nous soyons, notre défi consiste à être des piliers de lumière dans un monde de ténèbres. Ainsi, nous, les porte-lumière, « la lumière du monde », nous sommes appelés à combattre la méchanceté. Mais qu’est-ce que cela implique 1? Cela implique n Que nous sommes des étrangers dans le monde parce que les pratiques de ce
Nous, les porte-lumière, “la lumière du monde”, nous sommes appelés à combattre la méchanceté. monde ont grandement divergé du but originel de Dieu. De ce fait, le monde considère le style de vie chrétien « hors normes ». n Que nous devons résister. Puisque nous devons servir d’exemples à ceux qui nous entourent, résistons aux distractions et influences mondaines. n Que nous devons nous distinguer. La meilleure façon d’atteindre les autres, c’est de laisser la gloire de Dieu éclater à travers nous. Exerçons-nous donc à vivre dans le monde, mais à ne pas être du monde. n Que nous devons tenir ferme. Il se peut qu’on nous ridiculise parce que nous nous conformons aux principes bibliques. Dans ce monde pécheur, la tromperie, la jalousie et les luttes de pouvoir peuvent entacher le jugement de ceux qui ne sont pas enracinés dans la Parole de Dieu. n Que nous devons faire le bien pour la bonne raison. Nos bonnes actions doivent glorifier Dieu, pas nous. « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! » (Mt 5.9, NBS) Alors qu’il enseignait aux multitudes rassemblées au pied de la montagne, le Christ mentionna les artisans de paix en tant que groupe spécial. L’artisan de paix
reçoit une récompense immédiate : le titre de « fils » de Dieu. Plusieurs personnages célèbres ont milité pour la paix – Nelson Mandela, Mahatma Gandhi, mère Teresa. D’autres ont fait de la paix politique ou sociale une partie-clé de leur programme. Ces gens ont tous milité d’une façon ou d’une autre pour la paix ici-bas. Cependant, « les hommes sont impuissants à produire la paix. Les projets humains ayant pour but l’amélioration et le progrès des individus ou de la société ne réussiront pas à établir la paix, parce qu’ils ne touchent pas le cœur. Seule la grâce du Christ est capable de créer et de maintenir la vraie paix. Quand cette grâce s’établit dans un cœur, elle en expulse les mauvaises passions qui occasionnent les querelles et les disputes2. » Les chrétiens ont pour défi d’ouvrir leur cœur à celui qui est la paix (et qui procure la paix) et de vivre de façon à devenir des artisans de paix dans un monde assoiffé de paix. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. » (Jn 14.27) Si nous voulons devenir des artisans de paix, le Christ doit être au centre de toutes choses. Les obstacles à la
paix se voient partout : éclatement de la famille, corruption omniprésente à l’échelle nationale, querelles au sein de nos congrégations… Individuellement, et en tant que congrégations, nous devons reconnaître le Christ comme l’unique source de cette paix dont nous avons tant besoin. Dans notre quête de conseils sur la paix, les paroles suivantes méritent notre attention : « La volonté de Dieu n’est pas cachée. Nous n’avons pas besoin d’une connaissance occulte ni d’expériences douteuses pour la découvrir. Ce qu’il nous faut, c’est mettre résolument de côté nos plans, nos interprétations subjectives des Écritures, et ouvrir notre cœur tout entier à la Parole de Dieu3. » n 1 Je suis redevable envers Amy Prindle, “Strength in the Storm,” LEAD Magazine, janvier-mars 2009, p. 83, pour certains des points-clés de cette section. 2 Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 292. 3 Ekkehardt Mueller, « The Foundation of Christian Life », LEAD Magazine, janvier-mars 2009, p. 56.
Tony Philip Oreso est auteur pigiste à Nairobi, au Kenya. Octobre 2012 | Adventist World
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Une
passion , une vision, une mi Chantal et Gerald Klingbeil
Un ministère « mixte » révolutionne l’évangélisation
INTERVIEW : Chantal Klingbeil interviewe Marianne et Viriato Ferreira.
G e r a l d
A .
i l K l i n g b e
E n couverture
« Bonjour docteur. J’ai un problème. Pouvez-vous m’aider ? » « Je veux bien, mais notre propriété est encore en chantier. » « Ça m’est égal. Avez-vous une chambre pour me loger ?
ssion au Portugal
V i r i at o
F e r r e i r a
Il faut absolument que je vienne, j’ai vraiment besoin d’aide ! » En se remémorant les appels de ce genre, Marianne sourit. Un champ missionnaire à portée de main Viriato et Marianne Ferreira fréquentaient tous deux l’Université de la ville du Cap, en Afrique du Sud, où ils ont fait connaissance. Au terme de leurs études, ils obtiennent avec joie leur doctorat en médecine. Animés d’une passion commune pour ceux qui n’ont pas encore été atteints et pour les défavorisés, ils décident, à peine sortis de l’université, de déménager dans une région extrêmement reculée et peu peuplée de la Namibie. Dans cette région sauvage, ils servent le peuple Himba, une tribu oubliée de la société moderne. C’est là qu’ils font l’expérience du service missionnaire de première ligne. Après plusieurs années, alors que son projet est entre de bonnes mains, Viriato reçoit une bourse universitaire lui permettant d’entreprendre une spécialité à Cambridge, en Angleterre. En 1998, Marianne et Viriato rendent visite à la famille de celui-ci, au Portugal. Au cours de leur visite, ils font la connaissance du pasteur Mario Brito, alors président de l’Union des fédérations portugaises (et actuellement directeur de l’Association pastorale de la Division eurafricaine). Celui-ci les encourage à déménager au Portugal et à y établir un centre de santé et mieux-être. Un tel centre contribuera à toucher le cœur des Portugais. Il faut savoir qu’au Portugal, l’évangélisation conventionnelle est difficile. Dans les villes, la sécularisation est extrême. À la campagne, on voit des églises catholiques partout. Les habitants, moins nombreux, se méfient d’une secte protestante. Toutes ces choses constituent de sérieux obstacles à la croissance de l’Église. Ellen White a dit très clairement que l’œuvre médicale doit être une « porte d’entrée » pour atteindre les gens. Une telle œuvre a été un outil puissant
en Afrique – mais dans un Portugal postmoderne, peut-on espérer un aussi grand succès ? À l’instar des habitants d’autres pays occidentaux, les Portugais souffrent de stress, de maladies de cœur, d’obésité, de diabète, de dépression. La médecine conventionnelle traite souvent les symptômes de ces maladies sans s’occuper, hélas, des changements qu’il faut apporter au style de vie. C’est finalement au début de 2002 que Viriato et Marianne décident de faire du Portugal leur champ missionnaire. Malheureusement, l’union ne dispose d’aucuns fonds pour démarrer un centre de santé et mieux-être. Les Ferreira devront donc avancer par la foi. Quiconque veut démarrer un tel projet selon les règles de l’art passe par un certain nombre d’étapes : levées de fonds, achat d’un terrain bien situé, construction d’installations adéquates, embauche de professionnels de la santé consacrés et de personnel engagé, inauguration. Une fois ces étapes franchies, on prie pour que les malades viennent frapper à la porte. Ensuite, on espère que certains patients décideront de prendre des études bibliques et de se faire baptiser. Et qui sait, tout ça peut conduire à l’établissement d’une église ! Ça, c’est selon les règles traditionnelles, mais sans compter avec le facteur divin. Qu’as-tu dans ta main ? Que faire quand on n’a pas d’argent ? Dieu décide d’intervenir. Il ne lui faut que quelques jours pour ouvrir des portes dont personne ne soupçonne l’impact : peu après l’arrivée de Marianne et de Viriato, l’union reçoit une demande particulière. Une église située dans les îles Açores (îles qui appartiennent au Portugal) a décidé de sponsoriser un Salon de la Santé. Daniel Gomes Bastos,
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E n couverture s ta n l e y
pasteur de cette église, a besoin de professionnels de la santé pour tenir ce salon. Les Ferreira sautent sur cette occasion de servir. Ils se rendent aux îles et tiennent le tout premier Salon de la Santé organisé par l’Église adventiste au Portugal. Pendant deux jours, 650 personnes visitent les stands, et des amitiés durables s’établissent. Quel succès ! Viriato et Marianne ouvrent alors leur pratique médicale à Lisbonne six mois après leur arrivée. Mais cela ne veut pas dire qu’ils mettent en veilleuse les Salons de la Santé. Les dirigeants de l’église sont tellement encouragés par cette nouvelle approche évangélique qu’en 2003, ils financent quatre Salons de la Santé au Portugal même. Des plus de 5 000 personnes bénies par ces salons, beaucoup deviennent des amis de l’Église adventiste. En 2004, on tient 19 Salons de la Santé ; un an plus tard, ce chiffre grimpe à 21. Selon les statistiques, entre 2002 et 2012, plus de 110 000 personnes ont pris contact avec l’Église adventiste grâce aux Salons de la Santé, et quelque 5 000 bénévoles adventistes ont participé activement à l’évangélisation après avoir reçu une formation. Cependant, il n’y a toujours pas de centre de santé et mieux être. En 2003, l’Association portugaise de médecine préventive (APMP), une association à but non lucratif, voit le jour. Les pasteurs Mario Brito (président de l’union) et Daniel Gomes Bastos, de même que les docteurs Viriato et Marianne Ferreira en sont les fondateurs. Nous avons là un mélange unique d’employés de l’Église et de laïcs impliqués dans des ministères de soutien. Et c’est là un merveilleux exemple de la façon dont l’Église officielle et les ministères de soutien peuvent travailler de concert. Ce lien étroit entre les ministères de soutien dans le domaine de la santé et l’Église organisée demeure le modèle de travail pour le Centre de santé et mieux-être. En fait, Viriato fait non seulement partie du leadership du Centre de santé et mieuxêtre VitaSalus (« vie » et « santé » en latin), mais depuis 2006, il est aussi le directeur du Département du Ministère de la santé de la Division eurafricaine. Quand on lui demande quelle est la relation entre VitaSalus et l’organisation de l’Église, Viriato répond sans hésiter : « Je pense que c’est
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m a x w e l l
JAMAIS TROP JEUNES : De jeunes bénévoles s’attaquent au plâtrage et à la peinture.
V i r i at o
F e r r e i r a
BEAUCOUP DE MAINS, MOINS DE TRAVAIL : Une photo du personnel et des bénévoles prise en mai 2012.
PAUSE JARDIN : On aperçoit ici Chantal Klingbeil au cours d’une session de jardinage en compagnie de Lily Reyes, le cerveau derrière l’aménagement paysager. G e r a l d
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B e r n a d e t t e
L’AMOUR EN ACTION : Au Maroc, Kim Busl et deux étudiants donnent un massage sur chaise lors d’un Salon de la Santé. V i r i at o
F e r r e i r a
PLEIN LA VUE : Clarice Ferreira admire le paysage depuis l’un des bâtiments de VitaSalus.
F aya r d
un exemple de ce que Ted Wilson appelle “un ministère mixte”. Nous n’avons aucunement l’intention d’agir de façon indépendante. Nous ne voulons que servir l’Église. Notre rêve, c’est de voir l’Église, les laïcs et les ministères de soutien travailler de concert pour Jésus. » En 2003, l’APMP se met à la recherche d’une propriété convenable, suffisamment grande pour qu’on puisse y pratiquer l’agriculture. Elle ne doit pas être trop loin des grands centres urbains et des villes, ni coûter trop cher. Et voilà qu’une propriété en montagne, située près de la ville de Penela, à environ deux heures au nord de Lisbonne, est mise en vente ! On ne peut rêver de mieux. Cependant, la ville à qui appartient cette propriété ne sait trop que penser de ce groupe de professionnels de la santé et de pasteurs qui manifestent de l’intérêt pour cette spacieuse propriété sur laquelle se trouvent des bâtiments délabrés. Viriato, Marianne et Daniel savent que pour pouvoir l’acheter ou la louer, l’APMP doit d’abord gagner la confiance de la collectivité locale. Les négociations se poursuivent. De 2003 à 2007, Viriato et son équipe tiennent un grand nombre de Salons de la Santé à Penela. Lentement mais sûrement, les habitants commencent à accepter le projet. Ils se rapprochent des « gens de la montagne » tandis que ceux-ci satisfont leurs besoins en matière de santé. Leur confiance ne fait que croître. Finalement, APMP achète en 2007 le droit d’exploiter la propriété pendant 100 ans. Les yeux pétillants, Viriato et Marianne racontent comment Dieu a dirigé l’achat de la propriété. Deux ans avant que le marché ne se conclut, des donateurs des États-Unis ont déposé 55 000 $US dans le compte en banque d’APMP. Pourtant, personne n’avait sollicité de dons. Et pourquoi 55 000 $US ? Personne ne le savait – personne, sauf Dieu. À ce moment-là, cette somme équivalait à 50 000 € – soit exactement le prix de vente que le conseil de ville demandait en un seul paiement ! Quand
le conseil a proposé ce prix, Viriato n’a pas négocié davantage : il savait que Dieu avait fourni la somme exacte pour l’achat de la propriété. On ne négocie tout de même pas avec Dieu ! Le capital le plus précieux En 2009, la construction du Centre de santé et mieux-être se met en branle. Côté finances, c’est la panne sèche. Qu’importe ! Ce dont Dieu a surtout besoin, ce n’est pas d’argent, mais de personnel. À VitaSalus, les ressources humaines deviennent la devise la plus précieuse. Des bénévoles se mettent à affluer des quatre coins du monde. Et l’argent arrive juste au bon moment. Des congrégations, des individus, et d’autres ministères de soutien s’unissent pour faire de ce rêve une réalité. Entre-temps, quelques membres de l’équipe permanente commencent à vivre sur le site. Au début, ils se contentent de roulottes, puis se retrouvent dans des chambres ou d’autres logements. L’Union des fédérations du Portugal nomme le pasteur Daniel Gomes Bastos aumônier du projet. Ce pasteur s’occupe également d’une église à proximité et met sur pied un petit groupe. Comme la plupart des endroits de cette région, le terrain de ce qu’on appelle avec attachement « le projet » est dur et rocailleux. Mais ce type de sol inexploité fournit à des gens talentueux une occasion en or d’exercer les talents qu’ils ont reçus de Dieu. Prenez Lily Reyes, par exemple. Cette infirmière à la retraite habite près de Loma Linda, en Californie (États-Unis). Elle a entendu parler de VitaSalus lors d’une interview diffusée sur 3ABN. Maintenant, elle passe ses étés à transformer un chantier en un jardin merveilleusement paysagé. Les gens sont le capital le plus précieux de VitaSalus. Et VitaSalus est un endroit pour les gens. Chacun peut apporter sa contribution. Blessie Cruz, originaire des Philippines, s’implique dans le projet depuis ses tous débuts, ou presque. Elle met à profit ses talents de cuisinière pour nourrir les employés, les patients, les bénévoles, et les étudiants qui séjournent à VitaSalus six mois par année pour apprendre à évangéliser par la santé. Sous le mentorat de Kim et de Joyce Bisl (des dirigeants de VitaSalus),
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UN NOUVEAU DÉPART : Des participants au programme NewStart se préparent à un nouveau départ pour une vie plus saine.
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les étudiants débordant d’enthousiasme se font des amis dans les villages à proximité. Quand ils ne sont pas impliqués dans des Salons de Santé (nationalement et internationalement) ou en train de diriger des clubs de santé dans ces villages, ils mettent leurs muscles au service de VitaSalus. Beaucoup d’entre eux reviennent à titre de bénévoles chaque fois que c’est possible. Comme le dit Sofia Filipe Duarte Lopes : « Cet endroit devient tellement une partie de notre vie qu’il se met à nous manquer. VitaSalus m’a tellement aidée ! J’en suis très reconnaissante, et je veux donner quelque chose en retour. » Certains reviennent pour un certain temps ; d’autres s’engagent de façon permanente dans ce projet. Il y a Jetro et Dobromila, par exemple. Originaires de contextes culturels très différents, ils ont trouvé un but commun à VitaSalus, et ont été le premier couple à se marier sous les pins de la propriété. Au cœur de cette activité bourdonnante, un visiteur pourrait se demander quand aura lieu l’inauguration du centre ! « Tout compte fait, nous avons peut-être inauguré le centre sans nous en rendre compte… Ça s’explique, puisque les gens sont le cœur même de ce projet, pas les bâtiments », dit Viriato. VitaSalus, c’est d’abord et avant tout un endroit où l’on mise sur les relations. C’est sans doute pourquoi il y a des moments où ce Centre de santé et bien-être est bien occupé ! Certains patients se présentent aux deux salles de consultation. D’autres ont rendez-vous avec le Dr Eduardo Gouveia, un dentiste. Parfois, des visiteurs ne s’arrêtent que pour voir où en est le chantier, ou pour acheter du pain frais. Gisela Pinheiro, qui s’est jointe récemment au personnel en tant que coordinatrice de projet, voit l’ensemble du tableau. Elle est témoin des nombreux miracles sur le plan financier. L’argent qu’il faut pour réaliser un projet arrive toujours à point nommé, car ce projet est soumis au budget de Dieu. « On connaît les dépenses. On sait ce qu’il faut construire et quels salaires il faut verser. Mais on ne connaît pas le budget. Jamais. Je vous garantis que cela renforce et élargit énormément notre foi. » Quand on lui demande si ce projet pourrait
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DES AMITIÉS QUI GRANDISSENT : Ici, on aperçoit Catarina Martines Borga, une patiente à VitaSalus, et Lily Reyes, une bénévole de Loma Linda, en Californie (États-Unis).
Catarina Borga, une non-adventiste, a été l’une des premières patientes de VitaSalus et est arrivée au beau milieu des travaux de construction. Chantal Klingbeil s’est entretenue avec elle. Comment avez-vous entendu parler de VitaSalus ? Catarina : J’en ai entendu parler par une amie dont le mari était allé au cabinet des Ferreira [à Lisbonne]. Alors que j’étais plongée dans une grave dépression, elle m’a dit : « Si tu vas à VitaSalus, je suis sûre que tu iras mieux. Il faut que tu parles au médecin. » Je suis donc allée rencontrer le médecin à son cabinet. Il m’a fait bonne impression. J’ai vraiment senti qu’il voulait me sortir de mon
fonctionner ailleurs, Gisela répond : « Mais pourquoi pas ? » Une ville de refuge Dans les temps bibliques, une personne qui commettait une erreur grave pouvait courir vers une ville de refuge où elle serait en sûreté1. À VitaSalus, le pasteur Daniel est témoin de guérisons. Les patients demandent des études bibliques ou le baptême. Et c’est à l’aide de cette imagerie biblique qu’il explique le projet et son avenir. « Dieu fait encore des miracles aujourd’hui. Nous sommes encore loin de tout ce que nous pouvons être, mais ce qui se fait à VitaSalus est un grand miracle. Moi, j’ai faim de miracles. Je crois de tout mon cœur qu’il se fera encore plus de miracles ici même – dans cette ville de refuge. Quand je vois tant de gens chercher désespérément un refuge, ça me brise le cœur. Ils ne savent
où aller. VitaSalus est leur première ville de refuge. J’espère qu’il y en aura cinq autres quelque part dans le pays. Ma prière, c’est que nos membres intercèdent auprès de Dieu pour qu’il multiplie les centres, parce que les besoins sont immenses. Pas loin d’ici, sur la route qui va du nord au sud, on peut voir, à tous les mois de mai, des milliers et des milliers de pèlerins qui viennent chercher un miracle à Fatima2. Mais ce n’est pas la bonne direction ! Il faut que ces gens sachent que le miracle qu’ils cherchent se trouve là-haut, sur cette montagne. J’espère que des milliers de personnes trouveront refuge en ce lieu et découvriront, grâce au personnel de VitaSalus, un Dieu qui les aime. » n Si vous désirez participer à ce miracle ou en apprendre davantage sur VitaSalus, contactez le Dr Viriato Ferreira à l’adresse
qu’un chantier désespoir. Vous savez, je suis déjà allée dans d’autres hôpitaux. J’ai passé deux mois dans une clinique sans que ma condition s’améliore parce qu’on ne me donnait que des médicaments. Mais il me fallait plus que ça. Dans cette clinique, il n’y avait rien à faire de la journée. Mais ici, tout est totalement différent !
Quand vous êtes venue ici, c’était un chantier de construction. Avez-vous été déçue ? Catarina : Non. En fait, ça a été une bonne chose, ça m’a empêchée de percevoir l’endroit comme un milieu hospitalier. Le fait d’aller dehors et de respirer le grand air a nettement amélioré ma condition. Quant au personnel, je me suis demandé : Pourquoi tout le monde est si gentil avec moi ? Si je comprends bien, on ne traite pas les patients comme dans les autres hôpitaux. On vous demande de mettre la main à la pâte à la cuisine ou ailleurs, n’est-ce pas ? Catarina : Oui, j’apporte mon aide. Le médecin m’a dit que je suis libre de faire ce que je peux. Si je veux rester au lit, je reste au lit ; si je veux me reposer, je me repose. Cela me fait du bien de faire quelque chose ; je me sens utile. J’essaie donc d’aider partout où je le peux. Voyez-vous, j’aide les autres, et les autres m’aident. Je sens que je fais partie de l’équipe. VitaSalus, c’est comme une famille, et c’est comme si je faisais partie de cette famille.
suivante : viriatoferreira@medicinapreventiva.pt, ou encore, visitez le site Web du projet au www.medicinapreventiva.pt. 1 L’Ancien Testament mentionne six villes de refuge éparpillées d’un bout à l’autre du pays. Une personne qui avait tué accidentellement une autre personne pouvait s’enfuir vers la ville de refuge, et ainsi, être en sûreté. Comparez avec Nb 35.9-15 ; Dt. 4.41-43 ; et 19.1-13. 2 Au Portugal, la ville de Fatima est célèbre en raison de présumées apparitions de la Vierge. Des millions de pèlerins visitent le site chaque année.
Chantal et Gerald Klingeil écrivent de
Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Gerald est rédacteur adjoint de Adventist World. Chantal est auteur et animatrice de Storyline, une émission télévisée live sur la chaîne Hope Channel. Le couple a trois filles : Hannah, Sarah, et Jemima.
Cet endroit est dirigé par des gens qui mettent l’emphase sur la relation avec Dieu. Est-ce que cela a eu un impact sur vous ? Catarina : J’ai grandi dans la foi catholique. Au décès de ma mère, j’ai perdu la foi. J’étais une adolescente bourrée de problèmes. Quand je suis venue ici, je n’étais pas obligée de participer aux activités religieuses, mais comme ça se déroulait de toute façon, j’ai voulu voir ce que c’était. J’aime ça parce que nous chantons. J’apprécie beaucoup l’amitié qu’on y cultive. J’ai décidé de prendre des études bibliques avec le pasteur Bastos. C’est très agréable ! J’aime vraiment ça, même si c’est quelque chose de nouveau pour moi. Quel conseil donneriez-vous à une personne qui souffre d’une dépression majeure ou de quelque chose de semblable ? Catarina : Je lui conseille de faire quelque chose. Les dépressifs veulent s’isoler dans une chambre sans lumière, sans personne. Tout en continuant à prendre mes médicaments, je marche et je parle avec des amis. C’est très important d’avoir une vie sociale. Parfois, c’est dur, mais le jeu en vaut la chandelle. Peut-être que vous ne pourrez pas le faire tous les jours, mais essayez un jour à la fois. Allez dehors, respirez l’air frais à pleins poumons. C’est tellement important ! On se sent mieux, la circulation sanguine s’améliore. Et il y a un autre aspect très important : la foi en Dieu. Quand on est malade, il faut se battre pour conserver l’espoir. Parler à Dieu est un moyen de parler à quelqu’un et de s’en sortir.
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vant de rencontrer Joseph Bates en 1846 à New Bedford, au Massachusetts, Ellen White n’avait jamais considéré le sabbat du septième jour comme un sujet important. Joseph Bates, qui avait embrassé la foi adventiste, observait déjà le samedi comme sabbat du Seigneur. Il partagea avec zèle sa nouvelle conviction avec ses auditeurs. Mais ceux-ci hésitaient à accepter cette vérité. Ellen White raconte qu’elle ne voyait pas pourquoi il fallait insister davantage sur le commandement du sabbat que sur les autres. C’est alors qu’elle reçut une vision : Dieu lui montra le sanctuaire céleste, l’arche, et la loi divine à l’intérieur. Un halo lumineux encerclait le quatrième commandement. Ce qu’elle vit la jeta d’abord dans l’étonnement, mais ensuite, elle saisit profondément la signification et l’importance du sabbat.
Un mémorial de la création À partir de cette vision, Ellen White ne considéra plus le samedi comme un jour ordinaire de la semaine. Dieu luimême avait couronné son œuvre créatrice en instituant ce jour. Elle comprit que « lorsque Dieu jeta les fondements de la terre, il jeta aussi les fondements du sabbat » (Life Sketches, p. 96). La relation étroite entre le septième jour et la création amena Ellen White à considérer le sabbat comme un mémorial de la puissance créatrice de Dieu. En tant que mémorial, le sabbat constitue un signe qui attire l’attention sur la création. Ainsi, le signe (le sabbat), et ce qu’il signifie (la création), sont intimement liés. On ne peut les séparer. Le sabbat est une institution divine permanente par nature, et de caractère public (voir Prophètes et rois, p. 137). Les mémoriaux sont censés être célébrés. Par conséquent, le sabbat est non seulement un jour devant être observé par les fidèles disciples de Jésus, mais aussi une invitation pour tous les
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Comment Ellen White en est-elle venue humains à se reposer et à se réjouir en Dieu. Ainsi, l’observation du sabbat ne doit pas être un fardeau. Au terme de la création, Dieu se reposa le septième jour et se réjouit de son œuvre créatrice (Gn 1.31 ; 2.2), à l’instar des étoiles du matin et des fils de Dieu qui poussaient des cris de joie (Jb 38.7, LSG). Nous avons le privilège de faire de même. Un jour béni Le sabbat est un jour de repos et de célébration, non en raison de quelque qualité magique inhérente, mais parce que Dieu l’a béni. Ellen White commente : « C’est dans le jardin d’Éden que le Seigneur établit le mémorial de son œuvre créatrice. » (Patriarches et prophètes, p. 25)
Les bénédictions qu’il nous réserve en ce jour béni ne se déverseront sur nous que si nous observons celui-ci fidèlement : « L’observation du sabbat nous réserve de grandes bénédictions » (Conseils à l’Église, p. 210 ; c’est nous qui soulignons.). Ailleurs, Ellen White cite Exode 31.16. Les Israélites étaient tenus d’observer le sabbat, fait-elle remarquer, parce que Dieu « sanctifia et bénit le septième jour, et en fit son mémorial sacré » (Medical Ministry, p. 215). Les bénédictions étaient conditionnelles à leur reconnaissance et à leur observation de ce jour en tant que mémorial sacré. Ces bénédictions ne sont pas que pour Israël, mais pour tous ceux qui comprennent la signification de ce mémorial et honorent celui-ci selon l’ordre de Dieu.
Le jour du Seigneur Le sabbat « appartient au Christ » (Jésus-Christ, p. 276). Cet aspect du sabbat est important pour Ellen White. Christ établit le sabbat et le mit à part en tant que mémorial de la création. Le sabbat désigne le Christ non seulement comme le Créateur, mais aussi comme celui qui nous sanctifie (Ez 20.12). Ellen White identifie le Christ comme étant la voix dans Ézéchiel 20.12 : « Le sabbat est donc un signe indiquant que le Christ est capable de nous rendre
montagne sainte et je les comblerai de joie dans ma maison de prière » (Ibid.). En attirant l’attention sur la puissance créatrice et rédemptrice du Christ, le sabbat évoque la paix perdue en Éden et annonce la paix restaurée en Jésus. Un jour polyvalent Les écrits d’Ellen White soulignent la valeur spirituelle et pratique du sabbat. Premièrement, le sabbat tient un rôle éducatif dans l’histoire du salut. Il attire notre attention sur Dieu, source
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à apprécier le sabbat du 7 e jour ? saints. Et il est donné à tous ceux que le Christ sanctifie. En tant que signe de son pouvoir sanctifiant, le sabbat est donné à tous ceux qui, grâce au Christ, sont incorporés à l’Israël de Dieu. » (JésusChrist, p. 276) La signification christologique du sabbat va au-delà de cette puissance sanctifiante. Selon Ellen White, le texte « le Fils de l’homme est maître même du sabbat » (Mc 2.28) est plein d’enseignements et de consolations (Jésus-Christ, p. 276). Comprenant que Dieu avait établi toutes les institutions dans l’intérêt de l’humanité, Ellen White pouvait citer cette promesse du Seigneur : « tous ceux qui observeront le sabbat pour ne pas le profaner […] je les amènerai sur ma
de vie et de connaissance ; il « nous rappelle la gloire originelle de l’homme, et témoigne du dessein qu’a Dieu de nous recréer à son image » (Éducation, p. 281). La puissance qui a créé toutes choses est aussi celle qui recrée l’âme à l’image de Dieu. Le sabbat jette également un éclairage sur les autres commandements de Dieu. Ellen White observe que le commandement du sabbat (Ex 20.8) est le seul qui nous révèle la personne de Dieu. Elle souligne qu’il distingue Dieu le Créateur de tous les autres dieux. En fait, elle affirme que « si le jour du repos avait toujours été sanctifié, il n’y aurait jamais eu sur la terre d’idolâtres ni d’athées » (Conseils à l’Église, p. 217).
De plus, le commandement du sabbat est le seul du décalogue qui nomme et définit le Législateur. Véritable sceau de Dieu, il atteste l’authenticité et la force exécutoire de la loi. Comme le sabbat a été fait pour l’homme, il joue un rôle de premier plan dans sa vie. Dans le paradis, il était une institution essentielle, et il l’est encore aujourd’hui. Un jour sur sept (le septième jour), nous avons besoin, encore et toujours, de mettre de côté nos intérêts et poursuites pour pouvoir contempler les œuvres de Dieu et faire de sa puissance et de sa bonté l’objet de notre méditation. Dieu est le Bienfaiteur, l’Ami, et le Sauveur de l’homme. Plus que tout autre jour, le sabbat nous donne l’occasion de contempler sa bonté et sa gloire. Il a une telle signification pour Dieu que ceux qui l’observent sont qualifiés d’adorateurs de Yahweh. Cependant, des nuages s’amoncellent à l’horizon. Vers le temps de la fin, la fidélité à ce commandement constituera le test ultime de notre loyauté envers Dieu. À ce moment-là, « une ligne de démarcation claire et précise sera établie entre ceux qui servent Dieu et ceux qui ne le servent pas » (La tragédie des siècles, p. 657). Pour Ellen White, le sabbat est vraiment une institution religieuse centrale. Examiné sous tous ses angles, il constitue un témoin puissant et un rappel de notre Créateur (Témoignages pour l’Église, vol. 3, p. 163). Par son origine, sa nature et son dessein, le septième jour témoigne de la gloire du Dieu d’amour en tant que Créateur, Soutien, et Rédempteur. n
Kwabena Donkor, titulaire d’un doctorat, est directeur adjoint de l’Institut de recherche biblique à Silver Spring, au Maryland (États-Unis). Octobre 2012 | Adventist World
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souffle puissant Un
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Le rôle dynamique du Saint-Esprit dans la vie du croyant
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ans la Bible, l’œuvre du SaintEsprit a quelque chose d’agréablement insaisissable. Jésus compare le Saint-Esprit au vent (Jn 3.8), et l’Ancien Testament le décrit dans un langage similaire : il est le ruach, c’està-dire le souffle, le vent, ou l’esprit (voir Gn 1.2 ; Jb 26.13 ; 33.4). Il est comme le vent : personne ne sait d’où il vient ni où il va. Il est invisible, et pourtant réel. Chacun en connaît les résultats et en fait l’expérience. Comme l’air que nous respirons, le Saint-Esprit est essentiel pour notre vie spirituelle. Sans lui, nous ne pourrions exister spirituellement, et cependant, la Bible révèle qu’il joue un rôle d’arrière-plan.
Le rôle du Saint-Esprit Dans les Écritures, il n’est pas surprenant que le Saint-Esprit soit plus effacé que Dieu le Père ou Jésus-Christ. L’une de ses tâches significatives consiste à souligner l’œuvre rédemptrice du Christ et à attirer l’attention des humains sur Jésus (Jn 15.26). Le message du SaintEsprit dans la Bible n’est jamais « Contemplez-moi ; adorez-moi ; venez à moi ; connaissez-moi. » Le Saint-Esprit
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exalte plutôt Jésus et amplifie sa gloire. Il conduit les pécheurs à une connaissance salvatrice de Jésus, et leur fait connaître Dieu le Père par Jésus. Il les conduit à obéir à la Parole de Dieu révélée et inspirée. Dans notre monde pécheur où règnent l’égocentrisme et la promotion de soi, la beauté de l’Esprit ne s’affiche pas, elle se manifeste plutôt dans le désintéressement. Le Saint-Esprit nous enseigne à donner gloire à Dieu le Père par son Fils Jésus-Christ (Jn 16.13-15). C’est pour cette raison que les croyants sont appelés, à juste titre, « chrétiens » et non « pneumiens »1. Notre besoin du Saint-Esprit Sans le Saint-Esprit, nous ne pourrions avoir la Bible pour fondement de notre foi. Notre connaissance de Dieu dépend de lui. Le Saint-Esprit connaît Dieu plus que tout être créé. Il en sonde même les profondeurs (1 Co 2.10,11). C’est pourquoi lui seul peut faire connaître le Créateur et sa volonté de façon fiable et avec autorité, car il est « l’Esprit de vérité » (Jn 14.17 ; 15.26). En fait, le processus de la révélation et de l’inspiration divines est uniquement
son œuvre (2 Tm 3.16 ; 2 P 1.20, 21). Cependant, il n’a pas inspiré un livre qui traite principalement de lui-même, mais de Jésus-Christ, le fils de Dieu (Lc, 24.25-27,44,45 ; Jn 15.26 ; 16.14). Le Saint-Esprit inspire Le Saint-Esprit éveille en nous une appréciation du message divin et allume le désir d’obéir à la Parole de Dieu. C’est le Saint-Esprit qui nous rend capables de comprendre ce qu’il a inspiré (voir 1 Co 2.12,14,15 ; Ep 1.17-19). Jamais il ne contredit ou remplace les Saintes Écritures. C’est lui l’auteur de la Parole de Dieu écrite. Et lorsque cette Parole a été faite chair, il s’est impliqué de façon significative (Lc 1.35). Le Saint-Esprit dirige Les Écritures nous disent que depuis le commencement de toutes choses, le Saint-Esprit se manifesta activement dans ce monde. Il fut présent lors de la création du monde (Gn 1.2). Il guida les enfants de Dieu en donnant des visions et des songes à leurs prophètes (voir Dn 2.19 ; 7.1 ; 2 S 23.2). Il accorda aux individus et aux rois la capacité
de diriger Israël et de le délivrer (voir Jg 3.10 ; 6.34 ; 11.29). Il guida l’Église du Nouveau Testament (Ac 1.8 ; 2.38 ; 13.1-4,9 ; 20.28) et l’équipa pour qu’elle puisse répandre l’Évangile éternel de Jésus-Christ afin de préparer le monde à son prochain retour. Le Saint-Esprit éclaire Sur le plan personnel, le Saint-Esprit est l’auteur de notre vie spirituelle (Jn 3.5,6). C’est lui qui réveille nos cœurs morts par nos péchés (voir Ep 2.1 ; Ez 36.26,27) et qui nous ouvre les yeux (Ac 26.18 ; 2 Co 4.4) sur la réalité trompeuse du péché. Il réveille notre conscience tortueuse, nous fait prendre conscience de la justice divine et du jugement, et nous amène à la repentance (Jn 16.8-11). Le Saint-Esprit contribue à la formation du caractère Une fois que nous avons accepté Jésus-Christ pour unique Sauveur, le Saint-Esprit nous donne l’assurance que nous sommes adoptés comme enfants de
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Dieu (Rm 8.16). Il conduit les pécheurs à Jésus, anéantit la puissance du péché sur eux, et les rend capables de vivre victorieusement par le sang de Jésus (Ap 12.11). Tandis que le Saint-Esprit nous purifie du péché et nous sanctifie (1 Co 6.11), il transforme notre caractère en sa divine ressemblance (2 Co 3.18) et produit le fruit de l’Esprit en nous (Ga 5.22-23). Le Saint-Esprit unit l’Église C’est grâce au Saint-Esprit que nous sommes unis au Christ. Cette œuvre sur le plan individuel mène à une communauté de foi spécifique : l’Église. Nous sommes baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps, le corps du Christ (1 Co 12.13). Ceci se fait au nom du seul vrai Dieu : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit (Mt 28.19), et montre que ce dernier est aussi pleinement divin que Dieu le Père et Dieu le Fils. Par conséquent, l’Église de Dieu est appelée le temple du Saint-Esprit (1 Co 3.16,17 ; Ep 2.19-22). Suite à l’expérience du salut par la foi en Jésus-Christ seul, la
Saint-Esprit
Dieu, l’Esprit éternel, prit avec le Père et le Fils une part active à la création, à l’incarnation et à la rédemption. Il inspira les écrivains de la Bible. Il remplit de puissance la vie du Christ. Il attire et convainc les êtres humains ; ceux qui répondent favorablement, il les régénère et les transforme à l’image de Dieu. Envoyé par le Père et le Fils pour être toujours avec les enfants du Père, il dispense ses dons spirituels à l’Église, lui donne la puissance nécessaire pour rendre témoignage au Christ, et en harmonie avec les Écritures la conduit dans toute la vérité. (Gn 1.1,2 ; Lc 1.35 ; 4.18 ; Ac 10.38 ; 2 P 1.21 ; 2 Co 3.18 ; Ep 4.11,12 ; Ac 1.8 ; Jn 14.16-18, 26 ; 15.26,27 ; 16.7-13)
communion de l’Esprit s’installe dans l’Église (voir 2 Co 13.13 ; Ph 2.1,2). Le Saint-Esprit édifie la communauté de foi en une maison spirituelle divine « dans l’Esprit » (Ep 3.22). Il assiste les croyants et est leur parakletos (Jn 14.16), un terme traduit par « Aide », « Consolateur », ou « Conseiller » (PVV). Il soutient activement les différents membres du corps du Christ, les équipe en accordant des dons spirituels à chacun en particulier comme il veut (1 Co 12.11), et répand l’amour dans leurs cœurs (Rm 5.5 ; Ga 5.22). Le Saint-Esprit transforme Le Saint-Esprit travaille de concert avec Dieu le Père et Dieu le Fils pour l’accomplissement de notre salut. En considérant cette vaste activité, on peut décrire le travail du Saint-Esprit comme étant la présence et l’influence sublimes de Dieu. L’adjectif sublime exprime un haut niveau d’excellence. Il décrit ce qui est exalté par nature et élevé en dignité et en honneur. Grâce au Saint-Esprit, ce qui est inférieur devient supérieur2. Oui, le ministère du Saint-Esprit est sublime et merveilleusement divin. Malgré son extraordinaire puissance, le Saint-Esprit n’exerce aucune coercition. Par lui, Dieu se donne lui-même à nous. Le SaintEsprit transforme nos vies et nous fait entrer dans une joyeuse communion avec Jésus-Christ et Dieu le Père. n 1 Graham A. Cole, He Who Gives Life: The Doctrine of the Holy Spirit, Wheaton, Ill., Crossway Books, 2007, p. 284. 2 http://www.merriam-webster.com/dictionary/sublime (consulté le 31 octobre 2011).
Frank M. Hasel,
titulaire d’un doctorat, est professeur et doyen du Séminaire de théologie de Bogenhofen, en Autriche.
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P atrimoine
2 e partie
En première partie de cette série, nous avons vu que Michael Belina Czechowski, un prédicateur adventiste indépendant en Europe au 19e siècle, avait perdu la confiance de ses premiers convertis en Suisse et le soutien financier de l’Église adventiste du 1er jour. Il décida donc de déménager en Hongrie pour y poursuivre bénévolement son œuvre missionnaire adventiste. Déménagement en Hongrie e dernier chapitre de la vie de Michael Czechowski est triste. Il semble que cet homme ait eu des problèmes conjugaux pendant un certain temps. Convaincu que sa femme essayait de tourner ses enfants contre lui, il crut qu’il pourrait régler une partie de ses problèmes en abandonnant sa famille et en déménageant en Hongrie. Dans une lettre datée du 30 novembre 1869, Michael Czechowski expliqua à un parent pourquoi il avait quitté sa femme. « Par méchanceté et manque de bon sens, ma femme a ruiné tous mes efforts et mon travail. Après le décès de la noble Miss Butler, j’ai été forcé de la quitter définitivement, de me débrouiller, et de travailler dur pour éduquer mes cinq pauvres enfants. » Une telle décision est injustifiable. Il se peut que sa femme ait été malade puisqu’elle mourut quelques mois plus tard, soit en juillet 1870. Il est clair que Michael Czechowski avait toujours fait passer son travail avant sa famille, et qu’il se focalisait d’abord et avant tout sur l’enseignement des doctrines adventistes. Il ne laissait personne, ni même sa famille, se mettre en travers de son chemin. Il partit donc, laissant les siens livrés à eux-mêmes – un geste absolument inexcusable. Annie Butler, sa secrétaire, l’avait suivi depuis l’Amérique. Cependant, elle mourut en Suisse avant 1869. C’est Wilhelmina Schirmer, une Allemande, qui l’accompagna en Hongrie à titre de secrétaire et de traductrice. Plus tard, il l’épousa, et le couple eut deux enfants. En Hongrie, Michael Czechowski travailla tout aussi énergiquement que d’habitude. Il loua des salles et fit du porte à porte. « Le Seigneur m’a béni abondamment », dit-il tandis qu’il établissait des stations missionnaires à Budapest et dans les environs. En octobre, il déménagea en Roumanie (la Roumanie actuelle) et s’établit à Pest. Fort de son expérience aux États-Unis, il ouvrit une entreprise de fabrication de briques. Ce fut un échec, comme toutes ses affaires précédentes. Plus tard, un Roumain le convainquit de lancer une fabrique de poêles en faïence, à Pites¸ ti. Mais l’entreprise échoua presque avant d’avoir démarré.
Michael Belina
Czechowski Héros ou rebelle ?
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Adventist World | Octobre 2012
Nathan Gordon Thomas
C’est à Pites¸ti que Michael Czechowski rencontra Thomas Aslan, lequel accepta son message et devint plus tard un dirigeant adventiste fidèle1. Grâce aux efforts de Michael Czechowski, cet homme, sa femme et plusieurs autres personnes furent les premiers adventistes baptisés de la Roumanie. Ce succès fut, hélas, le chant du cygne pour Michael Czechowski. Il tomba dans l’épuisement et fut hospitalisé à Vienne, en Autriche, où il mourut le 25 février 1876. Le legs de Michael Czechowski Il est presque impossible de fournir un bilan juste et équilibré de la vie de Michael Czechowski. Il faut dire que nous ne disposons pas d’archives détaillées sur sa vie. Les seuls documents en notre possession ne sont pas impartiaux. George Butler, deux fois président de la Conférence générale, et J. N. Andrews, premier missionnaire adventiste officiel en Europe, tinrent des propos assez négatifs à son endroit. De son côté, Ellen White lui fit parvenir des directions claires après avoir reçu une vision à son sujet2. Il semble, néanmoins, que James et Ellen White traitèrent Michael Czechowski avec plus de bonté qu’aucun autre des dirigeants à Battle Creek. « Dieu aime frère Czechowski », dit une fois Ellen White3. James, lui, déclara qu’il était clair que Dieu utilisait Michael Czechowski. P HOTO :
COURTOISIE
DU
ELLEN
G .
WHITE
ESTATE
Contexte temporel Ce qui pose fondamentalement problème pour comprendre Michael Czechowski, c’est le contexte et la nature de la jeune Église adventiste de l’époque. L’Église était à peine formée lorsque Michael Czechowski débarqua aux États-Unis. Il n’y eut pas de Conférence générale jusqu’en 1863, et le système de la dîme qui financerait plus tard l’emploi pastoral avec autant de succès ne fonctionnait pas encore entièrement. Avant la guerre de Sécession (1861-1865), l’Église comptait environ 3 000 membres, tout au plus. En outre, sa mentalité était très rurale, très anti-citadine. Pendant de nombreuses années, elle eut du mal à comprendre cet ancien prêtre franciscain, cultivé, raffiné, ce citadin embrasé pour la propagation de l’Évangile au monde. Par ailleurs, Michael Czechowski, qui parlait couramment sept ou huit langues, n’était pas orienté vers l’Amérique le moins du monde, et ne le serait jamais. Il faudrait de nombreuses années d’efforts missionnaires avant que l’adventisme puisse se targuer d’avoir en son sein une personne qui en connaissait autant sur la mentalité européenne que Michael Belina Czechowski. Plus qu’aucun autre pasteur à Battle Creek, sa vision des choses s’approchait de la vision qu’Ellen White reçut en 1848 au sujet de la propagation de l’Évangile au monde. Cette vision disait que si James démarrait un petit journal, « des flots de lumière inonderaient le monde »4. Or, les adventistes américains n’étaient généralement pas préparés à accepter cette mission. L’Église avançait lentement dans cette direction, certes, mais en 1870, elle n’y était toujours pas arrivée. Un exemple à bien des égards Il semblait évident que Michael Czechowski était un instrument pour la vérité divine. Après tout, ne connaissait-il pas l’Europe catholique mieux que tout adventiste de cette époque ? Sur ce continent, on ne le considérerait pas comme un autre Américain prêchant des bizarreries religieuses. Les Européens l’accepteraient et lui feraient confiance comme l’un des leurs. Mais en même temps, Michael Czechowski était vraiment une énigme pour l’Église adventiste : extrêmement talentueux mais bourré de faiblesses ; entêté, impétueux, refusant de prendre conseil, même d’Ellen White. Il manquait de jugement, comme elle le lui dit un jour, et sur le plan des affaires, il se montrait absolument incapable de gérer une entreprise, quelle qu’en soit l’importance. Cependant, ses nombreux convertis adventistes et sa nomi-
nation de dirigeants pour ses « églises » sont des contributions valables et remarquables. De nombreux adventistes européens font remonter leur foi à leurs ancêtres, lesquels ont découvert le message par l’entremise de « frère Czechowski ». Ainsi, certains considèrent cet homme comme un don spécial de Dieu à l’Église adventiste à une époque où elle en avait le plus besoin. Son œuvre en Europe fut un exemple de ce qui pouvait être fait. Dieu choisit Michael Czechowski, dans l’arène européenne, et Hannah More, en Afrique, pour nous permettre de démarrer une mission mondiale. Aujourd’hui, avec une Église de portée mondiale comptant plus de 17 millions de membres, desquels 90 % se trouvent à l’extérieur des États-Unis, il semble juste d’honorer Michael Czechowski en tant que pionnier missionnaire, et en tant que précurseur du futur programme missionnaire mondial de l’Église adventiste. Postface Michael Czechowski mourut à l’âge de 57 ans, tout seul, à ce qu’on sache, sans aucun honneur, dans un hôpital viennois. Plus tragique encore, peut-être, est la pensée que le coroner ait écrit dans son rapport que le défunt était catholique, et que son lieu de résidence était « inconnu ». Michael Czechowski fut un adventiste non conformiste, un rebelle avec une cause réelle. Beaucoup de ceux qui connaissaient son histoire le tenaient pour saint. Quelle que fût sa rébellion, il ne quitta jamais l’Église et n’abandonna jamais la proclamation du message adventiste. Il ne fut pas non plus victime d’une instabilité spirituelle qui emportait maints rebelles notoires à tout vent de doctrine fascinante parce que nouvelle et hérétique. Malgré ses faiblesses, Dieu l’utilisa pour démarrer le programme missionnaire adventiste en Europe. Depuis son décès, nul autre pasteur adventiste n’a été tout à fait semblable à lui. n 1 L. R. Conradi, dans Historical Sketches of the Foreign Missions of Seventh-day Adventists, Imprimerie Polyglotte, Bâle, Suisse, 1886, p. 251. 2 Le 3 août 1861, voir « Michael Belina Czechowski, Héros ou rebelle ? (1ère partie) », AdventistWorld, août 2012, p. 24, 25. 3 Ellen G. White, Manuscript Releases, Silver Spring, Md., Ellen G. White Estate, vol. 7, 1990, p. 41. 4 Ellen G. White, Premiers écrits, p. XXIII.
Nathan Gordon Thomas, titulaire d’un doctorat, est professeur émérite d’histoire à l’Institut d’enseignement supérieur Pacific Union à Angwin, en Californie, aux États Unis. Octobre 2012 | Adventist World
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L A
B I B L E
R É P O N D
La Comment
les tribunaux fonctionnaient-ils aux jours de l’Ancien Testament ?
justice biblique
Le droit de l’État d’établir, d’interpréter et de faire respecter la loi joue un rôle significatif dans toute société. Dans l’Ancien Testament, le système judiciaire est difficile à définir en détail, bien que ses grandes lignes soient assez claires. Comme tout système judiciaire, celui en Israël visait à rétablir la justice, l’harmonie sociale, et l’ordre dans le cas d’une infraction au code civil ou criminel. En principe, le tribunal s’appliquait à trouver la vérité et à la révéler dans le cadre d’une procédure juridique. 1. Depuis Moïse jusqu’aux juges. Après l’Exode, Moïse agit à titre de juge en Israël (Ex 18.13,16). Il appliquait la justice selon la loi familiale ou tribale, où le père de la famille étendue avait la responsabilité de préserver la justice ou de la rétablir. Dans le cas de Moïse, cette responsabilité devint trop lourde à porter. Un nouveau système fut donc mis en place. Il semble avoir influencé le système judiciaire de tout l’Ancien Testament (v. 17-27). Il se composait de trois éléments. Premièrement, les gens devaient apprendre les lois qui régiraient cette nouvelle société afin de se comporter de façon responsable. Deuxièmement, on établit des cours inférieures partout dans le camp. La juridiction de ces cours se limitait aux causes mineures. On sélectionnait soigneusement les juges, lesquels devaient craindre Dieu et être fiables sur les plans éthique et moral (v. 21). Troisièmement, il y avait une cour supérieure où Moïse agissait à titre de juge. Il ne s’agissait pas d’une cour d’appel, mais d’une cour où l’on s’appliquait à résoudre les causes majeures (v. 22). Avant l’entrée des Israélites en Canaan, le système judiciaire fut légèrement modifié (Dt 17.8-13). On établit les cours inférieures dans les villes ou aux portes de la ville (v. 2 ; Rt 4.1-12). Les juges étaient probablement des anciens de la ville. La cour supérieure, elle, fut établie sur le site du sanctuaire. C’est là qu’on traitait des cas « de meurtre, de différend ou de dommage corporel » (Dt 17.8, NBS). La décision juridique finale était toujours prise par un juge et un prêtre (v. 9). Pendant la période des juges, il y eut des juges dans tout le pays (Jos 24.1), et certains se démarquèrent par leur charisme (Jg 4.4,5 ; 1 S 8.1-13).
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2. Le roi en tant que juge. Lorsque les Israélites réclamèrent un roi pour les juger, la monarchie fut instaurée en Israël (1 S 8.20 ; 1 R 3.9). Ainsi, le roi devint le juge du pays (voir 2 S 15.4), sans pouvoir agir seul, toutefois. David désigna des juges (1 Ch 26.29) pour officier sans doute dans les cours inférieures. La cour du roi était réservée pour les cas plus difficiles, et peut-être pour les appels (2 S 14.5-10). Il est difficile de savoir comment la cour du roi fonctionnait, mais les réformes juridiques instituées par Josaphat pourraient nous aider à comprendre. « Il établit des juges dans toutes les villes fortes du pays de Juda » (2 Ch 19.5). À Jérusalem, la cour supérieure se composait de sacrificateurs, de Lévites, et de certains des « chefs de maisons paternelles d’Israël » (v. 8 ; les anciens). Elle se chargeait des causes plus difficiles, référées peut-être par les cours inférieures (v. 10), ce qui pouvait inclure des causes religieuses, civiles, et criminelles. Le roi nomma ses représentants à cette cour supérieure (v. 11). Il exerçait certainement sa propre autorité judiciaire, mais nous manquons de détails spécifiques à ce chapitre. 3. Signification théologique. En Israël, Dieu était le Juge suprême, non seulement de son peuple, mais de toute la terre. Il était le seul capable de restaurer à la société et au pays la justice, l’harmonie, et la plénitude. Les juges étaient désignés non pour prononcer des jugements, mais pour l’Éternel, « qui sera près de vous quand vous les prononcerez » (v. 6). Dans le Nouveau Testament, Jésus assume le rôle de Dieu en tant que Juge universel. Il est le Juge, le Prêtre, et le Roi. Par son sacrifice, il a révélé le caractère pernicieux du mal et l’amour de Dieu. Il peut donc prononcer un verdict final contre ses ennemis et en faveur de son peuple dans la cour suprême de l’univers – le temple céleste. n
Angel Manuel Rodríguez habite au Texas, aux États-Unis, depuis qu’il a pris sa retraite à titre de directeur de l’Institut de recherche biblique de la Conférence générale.
É tude
biblique
H e c t o r
L a n d a e t a
À
vous de
cho s r Mark A. Finley
L
a capacité de choisir – l’un des dons les plus puissants que notre Créateur rempli d’amour nous a accordés – est programmée dans notre cerveau. En nous créant, Dieu a voulu nous donner la puissance de choisir même en sachant que de temps à autre, nous ferions des choix malsains et destructeurs. II savait que s’il nous privait de la capacité de choisir parce que nous ne l’exercerions pas convenablement, nous serions davantage des robots que des humains. Le choix constitue l’essence même de ce que signifie être créé à l’image de Dieu. Ainsi, une grande partie de notre bonheur dans cette vie et dans celle à venir dépend des choix que nous faisons. Ce mois-ci, nous allons étudier la capacité de choisir – ce don extraordinaire de Dieu.
1 Lisez Genèse 1.26 ; 2.16, 17 ; 3.1-5. En quels termes le livre de la Genèse nous révèle-t-il un Créateur rempli d’amour qui, dès le début, a donné à Adam et à Ève la capacité de choisir ? La conséquence des mauvais choix de nos premiers parents fut dévastatrice. Elle affecta non seulement leur avenir immédiat, mais aussi l’avenir de la race humaine tout entière. Nos choix ont, eux aussi, des conséquences éternelles.
2 Lisez Deutéronome 6.18, 23, 24 ; 12.28 ; 28.1-13. Dans l’Ancien Testament, que promit Dieu aux Israélites qui choisiraient le sentier de l’obéissance ? Quels sont les résultats de l’obéissance aux lois de Dieu et de l’application des principes de son royaume ? 3
Lisez Deutéronome 30.19, 20. Quel poignant appel Dieu fit-il à Israël ? Bien que nous soyons sujets à des facteurs héréditaires et environnementaux échappant à notre contrôle, notre décision de suivre les principes éternels et vivifiants de Dieu nous procure d’abondantes bénédictions.
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Lisez l’appel de Moïse (Ex 32.26), de Josué (Jos 24.15), et d’Élie (1 R 18.21). Qu’ont en commun ces appels ? Que nous révèlent-ils sur l’importance des bons choix ? Les prophètes bibliques confrontèrent régulièrement l’apostasie en exhortant puissamment les Israélites à abandonner leur comportement coupable et à revenir à Dieu. Qui dit changement dit choix. Par conséquent, si nous désirons faire des changements positifs dans notre vie, nous devons faire des choix positifs.
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Lisez Jean 7.17 ; 9.35-41. Que nous révèlent ces déclarations de Jésus sur l’importance de faire de bons choix ? Comprendre le plan du salut n’est pas une simple affaire d’intelligence ; encore faut-il « choisir » de faire la volonté de Dieu. Quand nous choisissons de faire tout ce que Dieu demande, et que nous nous engageons à lui plaire en toutes choses, la lumière de sa vérité dissipe les ténèbres et nous comble de bénédictions.
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Lisez Romains 12.1, 2 et Philippiens 2.5. En quels termes l’apôtre Paul invite-t-il les croyants de Rome et de Philippes à souligner l’importance de faire des choix positifs ? Pour vivre, à qui devons-nous plaire ?
7 La Genèse, premier livre de la Bible, nous révèle le mauvais choix d’Adam et d’Ève. En quels termes l’Apocalypse, dernier livre de la Bible, nous appelle-t-elle à faire des choix positifs ? D’un bout à l’autre des Écritures, Dieu appelle son peuple à faire des choix positifs. Il convainc ses enfants par son Esprit et les instruit par sa Parole (Jn 16.7-13 ; 2 Tm 3.16,17). Même s’il désire nous donner la vie en abondance, jamais il ne nous forcera dans nos choix, jamais il ne nous contraindra à faire sa volonté. Il nous permet de choisir librement pour que nous récoltions les bienfaits extraordinaires qui découlent des choix positifs. n
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DES IDÉES À PARTAGER
En lisant cet article, j’ai été édifiée et profondément Minot Sungoh, Shillong, Meghalaya, Inde
Courrier La récréation chrétienne L’article intitulé « La récréation chrétienne » (juillet 2012) est merveilleux ! C’est formidable de savoir que notre président de la Conférence générale aime les rénovations, le jardinage, et les concombres. Après avoir lu son article, nous avons récolté 73 concombres dans notre jardin. Quelle bénédiction ! Et quelle pause-détente pour l’ingénieur rivé à son ordi que je suis ! Le caractère chinois utilisé pour le mot bénédiction dit : « Dieu, premier, personne, jardin ». Dieu créa Adam et en fit un jardinier béni. Au ciel, nous serons tous des jardiniers et des charpentiers : « Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu’un autre les habite, ils ne planteront pas des vignes pour qu’un autre en mange le fruit » (Es 65.22). J’attends avec impatience le jour où je pourrai partager des cornichons polonais célestes. Tous les jardiniers seront invités. Maranatha ! Andrzej Butscher Solothurn, Suisse
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Nimrod J’ai été plutôt surpris de ce qu’Angel Rodríguez, dans son article sur Nimrod intitulé « Qui est ce “vaillant chasseur” ? » (juillet 2012), n’a pas mentionné la seule structure construite par Nimrod que l’on retrouve encore sur nos cartes modernes, même sur la carte de ma Bible. Cette structure, c’est le mur médian. Nimrod était un puissant chasseur, et il construisit un mur entre le Tigre et l’Euphrate pour piéger les animaux qu’il chassait. Je trouve que c’est un détail archéologique fascinant qui révèle les exploits de ce puissant chasseur d’autrefois. John McConnell C itrus Heights, Californie, États-Unis La foi. Tout simplement. J’ai vraiment eu du plaisir à lire l’article intitulé « La foi. Tout simplement. », de Gerald A. Klingbeil (juin 2012). J’ai regardé la première émission sur Internet. Bien que je ne parle pas l’allemand, j’ai quand même reçu une bénédiction. J’ai trouvé le format excellent et digne d’être copié aux États-Unis.
J’apprécie vraiment le ministère de Matthias Müller, de Klaus Popa, et de leur équipe. Puisse Dieu bénir abondamment ce ministère ! K ellie Rodman Par courriel Espérer envers et contre tout L’article « Espérer envers et contre tout », de Olen Netteburg (mai 2012) est formidable ! En lisant cet article, j’ai été édifiée et profondément touchée. L’esprit de service et la consécration de ces gens qui donnent de l’espérance à ceux qui ont besoin de Dieu m’ont impressionnée. Puisse Dieu continuer de bénir ces professionnels de la santé. Minot Sungoh Shillong, Meghalaya, Inde Le sorcier guérisseur Dans l’article « Le sorcier guérisseur » de Wellesley Muir (mars 2012), les efforts extraordinaires des missionnaires m’ont enthousiasmée. Toutes mes félicitations pour cet excellent article. Je suis une fidèle lectrice de Adventist World. Merci ! Que Dieu vous accompagne dans votre ministère. Irma Duerto Par courriel
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Courrier – Faites-nous parvenir vos lettres à : letters@ adventistworld.org. Rédigez votre lettre clairement et tenez-vous en à l’essentiel, 100 mots maximum. N’oubliez pas d’indiquer le titre de l’article et la date de publication. Indiquez aussi votre nom, ainsi que la ville, la province, l’État, et le pays d’où vous nous écrivez. Au besoin, les lettres seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Veuillez noter que nous ne pouvons les publier toutes, faute d’espace.
B e r n a d e t t e
RÉPONSE : Au Maroc, des gens attendent qu’on leur vienne en aide lors d’un programme sur la santé organisé de concert par des adventistes et des musulmans. L’histoire de la rubrique « En couverture » de ce mois-ci vous en apprendra davantage sur l’évangélisation par la santé.
Pour l’amour des grandes villes Tout en lisant l’article « Pour l’amour des grandes villes » de Ted N. C. Wilson (octobre 2011), une idée m’est venue à l’esprit. En juin dernier, alors que je faisais du colportage évangélique au New Jersey, j’ai eu l’occasion de visiter New York. Tandis que je marchais dans les avenues de Manhattan, j’ai vu de nombreuses personnes de toutes les nationalités. Et je me suis dit : Nous devrions évangéliser ces gens. Ils ont besoin de connaître Jésus et son amour. C’est alors que je me suis souvenu d’une activité que nous avons faite sur une route principale à Porto Rico, là où j’étudie. Cette activité intitulée « La route de la prière » est fort simple : un groupe de jeunes se tient sur la route avec des bannières sur lesquelles est écrit : « Nous voulons prier pour vous », « Priez pour votre famille », « Arrêtez-vous juste une minute », « Nous voulons prier pour votre relation », etc. Ceux qui s’arrêtent font la connaissance des jeunes, lesquels prient avec eux et leur lisent des promesses bibliques. Après avoir prié pour leurs besoins, ils leur remettent un exemplaire de Vers Jésus ou d’un autre livre. Nous pourrions faire quelque chose de semblable dans la « grosse pomme ». Gustavo Mujica Mayagüez, Porto Rico
F aya r d
touchée.
top Voici les divisions de l’Église adventiste ayant le taux d’accession (nouveaux membres) le plus élevé : 10,4
%
Division sud-américaine (SAD)
8,9
%
Division Afrique australe/océan Indien (SID)
7,0
%
Division Asie-Pacifique Sud (SSD)
6,0
% Division
5,9
%
du centre-est de l’Afrique (ECD)
Division interaméricaine (IAD) Octobre 2012 | Adventist World
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DES IDÉES À PARTAGER CENTRE
DE
RECHERCHE
ADVENTISTE
eux D mieux qu’une valent
Il y a
a n s 22 1 L
e 20 octobre 1890, le Pitcairn (une goélette) quitta le port d’Oakland, en Californie, aux États-Unis. Nommé d’après l’île du Pacifique Sud sur laquelle les survivants du H. M. S. Bounty débarquèrent après leur célèbre mutinerie, le Pitcairn transporta des missionnaires adventistes jusqu’aux îles du Pacifique Sud de 1890 à 1900. C’est lors de la session de la Conférence générale d’octobre 1889 qu’on décida de construire un bateau missionnaire. Les offrandes de l’École du sabbat couvrirent les frais de construction, laquelle commença peu après la session. Tout d’abord, on pensa appeler le bateau Glad Tidings (Bonne nouvelle), mais après mûre réflexion, le comité des missions étrangères opta pour Pitcairn. La construction du Pitcairn s’acheva en automne 1890. Lors de son premier voyage, les coûts de construction, d’ameublement, de diverses dépenses, et de caisses de livres pour l’œuvre missionnaire s’élevèrent à 22 098.35 $US. Le 25 septembre 1890, on tint une cérémonie d’inauguration du Pitcairn lors du camp-meeting de la Californie. Cet événement attira environ 1 500 personnes. – Robert Costa
Deux bananes seulement fournissent suffisamment d’énergie pour une session intensive d’exercice de 90 minutes. Contenant trois sucres naturels – le sucrose, le fructose, et le glucose – combinés avec des fibres, les bananes fournissent instantanément une dose substantielle et soutenue d’énergie.
Source : www.healthassist.net/facts/interesting-facts.shtml P HOTO : D a v i d G u g l i e l m o , MODI F ICATION NUMÉRI Q UE
Prière w
LOUANGE Je remercie Dieu de ce que j’aie pu assister au camp-meeting cette année. C’était édifiant, encourageant, et enrichissant. J’ai eu l’occasion de renouveler ma relation avec le Seigneur. Uche, Royaume-Uni
Je souffre d’un ulcère et d’autres problèmes physiques. S’il vous plaît, priez pour moi à cet égard. Priez aussi pour que je
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trouve un adventiste sincère avec qui partager ma vie. Lelylynn, Philippines
J’accomplis un ministère évangélique dans des villages reculés. Nous prévoyons tenir une campagne d’évangélisation de deux jours en novembre. Je vous demande de prier pour moi, pour ma famille, et pour notre ministère. Isaac, Inde
J’ai deux requêtes de prières. Premièrement, priez pour ma relation avec Jésus. Elle est chancelante depuis un certain temps à cause de certains comportements pécheurs de ma part. Deuxièmement, priez pour que je trouve suffisamment d’argent pour vivre et pour payer mes frais de scolarité. Mcloud, Malawi
« Oui, je viens bientôt... »
ça dans des
pois Les pois chiches (également appelés haricots garbanzo, haricots ceci, haricots chana) contiennent deux fois plus de protéines que le maïs et quatre fois plus de fibres que le riz brun. P HOTO : SAN J AY ACHARYA MODI F ICATION NUMÉRI Q UE
Même si vous êtes âgé et sans travail, réjouissez-vous de ce que vous avez eu la possibilité d’atteindre un âge avancé. –P asteur David Barute, au camp-meeting de Rumonge, à Bujumbura, au Burundi, en juillet 2012.
Je combats actuellement les puissances des ténèbres qui se manifestent à travers mon ancien employeur. Nous nous retrouverons bientôt devant les tribunaux. Malheureusement, mon avocat ne veut plus me défendre. Je compte sur vos prières. Judith, Angleterre
S’il vous plaît, priez Dieu de diriger ma vie, et pour qu’il nous montre, à ma femme et à moi, où nous devons aller. Erich, Pologne Prière & louange – Soyez bref et concis, 50 mots maximum. Veuillez inclure votre nom et celui de votre pays. Au besoin, les requêtes seront modifiées pour des raisons de clarté et de longueur. Bien que nous priions pour chaque requête, nous ne pouvons cependant les publier toutes. Faites-nous parvenir vos requêtes de prière et vos remerciements pour les prières exaucées par courriel : prayer@adventistworld.org ; par fax : 1-301-680-6638 ; ou par la poste : Adventist World, 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring, MD 20904-6600 U.S.A.
Nous avons pour mission d’exalter Jésus-Christ et d’unir dans leurs croyances, leur mission, leur vie et leur espérance les adventistes du septième jour de toute la planète. Éditeur Adventist World est une revue internationale de l’Église adventiste du septième jour. La Division Asie-Pacifique Nord de la Conférence générale des adventistes du septième jour en est l’éditeur. Éditeur exécutif et rédacteur en chef Bill Knott Éditeur adjoint Claude Richli Directeur international de la publication Chun, Pyung Duk Comité de publication Ted N. C. Wilson, président ; Benjamin D. Schoun, vice-président ; Bill Knott, secrétaire ; Lisa Beardsley-Hardy ; Daniel R. Jackson ; Robert Lemon ; Geoffrey Mbwana ; G. T. Ng ; Daisy Orion ; Juan Prestol ; Michael Ryan ; Ella Simmons ; Mark Thomas ; Karnik Doukmetzian, conseiller juridique Comité de coordination de Adventist World Lee, Jairyong, président ; Akeri Suzuki ; Kenneth Osborn ; Guimo Sung ; Chun, Pyung Duk ; Han, Suk Hee Rédacteurs basés à Silver Spring, au Maryland (États-Unis) Lael Caesar, Gerald A. Klingbeil (rédacteurs en chef adjoints), Sandra Blackmer, Stephen Chavez, Wilona Karimabadi, Mark A. Kellner, Kimberly Luste Maran Rédacteurs basés à Séoul, Corée Chun, Pyung Duk ; Chun, Jung Kwon ; Park, Jae Man Rédacteur en ligne Carlos Medley Coordinatrice technique et service au lectorat Merle Poirier Rédacteur extraordinaire Mark A. Finley Conseiller principal E. Edward Zinke Directrice des finances Rachel J. Child Adjointe à la rédaction Marvene Thorpe-Baptiste Assistante du rédacteur Gina Wahlen Conseil de gestion Jairyong Lee, president ; Bill Knott, secrétaire ; P. D. Chun, Karnik Doukmetzian, Suk Hee Han, Kenneth Osborn, Juan Prestol, Claude Richli, Akeri Suzuki, D’office : Robert Lemon, G. T. Ng, Ted N. C. Wilson Direction artistique et graphisme Jeff Dever, Brett Meliti Consultants Ted N. C. Wilson, Robert E. Lemon, G. T. Ng, Guillermo E. Biaggi, Lowell C. Cooper, Daniel R. Jackson, Geoffrey Mbwana, Armando Miranda, Pardon K. Mwansa, Michael L. Ryan, Blasious M. Ruguri, Benjamin D. Schoun, Ella S. Simmons, Alberto C. Gulfan Jr., Erton Köhler, Jairyong Lee, Israel Leito, John Rathinaraj, Paul S. Ratsara, Barry Oliver, Bruno Vertallier, Gilbert Wari, Bertil A. Wiklander Aux auteurs : Nous acceptons les manuscrits non sollicités. Adressez toute correspondance rédactionnelle au 12501 Old Columbia Pike, Silver Spring MD 20904-6600, U.S.A. Fax de la rédaction : (301) 680-6638 Courriel : worldeditor@gc.adventist.org Site Web : www.adventistworld.org Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la Bible Segond révisée 1978 (Colombe). Adventist World paraît chaque mois et est imprimé simultanément dans les pays suivants : Corée, Brésil, Indonésie, Australie, Allemagne, Autriche et États-Unis d’Amérique.
Vol. 8, nº 10
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