3 minute read

RÉSUMÉ

Jusqu’à une période récente, la plupart des publications de recherche et documents de politiques publiques considéraient la finance verte et l’inclusion financière comme deux notions distinctes et quasiment indépendantes. La présente étude établit cependant qu’il existe plusieurs recoupements significatifs entre ces deux sphères de la finance. De fait, les groupes de population ciblés prioritairement par les politiques d’inclusion financière sont souvent exposés de manière disproportionnée aux risques et aux effets des altérations de l’environnement qui surviennent à l’échelle locale et mondiale, alors même que ces groupes ont un rôle important à jouer pour modérer la dégradation de l’environnement. Par conséquent, cette étude préconise d’adopter une approche globale associant des politiques de finance verte et d’inclusion financière afin de promouvoir la finance verte et inclusive (FVI) selon une démarche intégrée.

Pour recenser les arguments en faveur de la FVI, cette étude adopte successivement deux angles d’analyse. Dans un premier temps, elle définit un cadre conceptuel décrivant de quelle manière, dans la théorie, l’inclusion financière peut renforcer et accompagner les mesures d’adaptation et d’atténuation prises face au changement climatique. En s’appuyant sur un examen de la littérature empirique, l’étude montre comment les services financiers en général, et la finance numérique en particulier, ont permis à des groupes vulnérables de gérer les risques climatiques, de renforcer leur résilience face aux chocs économiques liés au changement climatique, et d’utiliser des outils financiers pour atténuer les dommages environnementaux et le changement climatique lui-même. Les groupes vulnérables ont un rôle déterminant à jouer dans la transition juste vers une économie résiliente et écologiquement durable. À défaut d’améliorer la situation socioéconomique des groupes vulnérables, les mesures de lutte contre le changement climatique peuvent se voir vivement contestées. Cette étude met en évidence les liens étroits existant entre le changement climatique, les dommages environnementaux, les groupes vulnérables, les inégalités et tensions sociales, et la stabilité financière. Elle montre que, sans être le remède à tous les maux, la FVI permet d’accompagner efficacement les groupes vulnérables dans l’adaptation aux changements environnementaux mondiaux en améliorant leur résilience, En savoir plus sur AFI sur la finance verte inclusive. › Inclusive Green

Advertisement

Finance Special report › Sharm El Sheikh

Accord

et aide à atténuer le changement climatique et les dommages environnementaux. Dans un second temps, l’étude aborde la finance verte et inclusive du point de vue des responsables de l’action publique. Elle s’appuie sur l’analyse des concepts pour aider les responsables des politiques publiques à définir des mesures concrètes de promotion de la FVI. Le développement de la FVI sert deux grands objectifs : d’une part l’adaptation et l’atténuation des risques, et d’autre part l’amélioration de la situation sociale et l’autonomisation des groupes situés au bas de la pyramide économique. En parallèle, dans l’analyse des différentes politiques d’inclusion financière qui ont des objectifs écologiques, il est par ailleurs utile de distinguer les actions directes et indirectes. Par conséquent, cette étude propose une matrice 2 par 2, pouvant aider les responsables des politiques publiques à structurer et affiner leur réflexion dans ce nouveau domaine d’action pour appliquer des mesures efficaces de promotion de la finance verte et inclusive. Cette approche recoupe également les quatre piliers de la FVI définis par les membres de l’AFI, et connus comme « les 4P » de la finance verte et inclusive, ainsi que l’accord de Charm el-Cheikh sur l’inclusion financière, le changement climatique et la finance verte, adopté par les membres de l’AFI en 2017.

Si cette étude présente un nouveau cadre conceptuel reposant sur les fondamentaux économiques de la FVI, de nombreuses actions en faveur de la FVI sont déjà en cours. Les membres de l’AFI ont ainsi lancé un large éventail d’initiatives pour la finance verte et inclusive autour des quatre piliers : promotion, provision, protection et prévention. Cette étude comprend donc une section qui passe en revue les différentes mesures, déjà en place ou en préparation, retenues par les banques centrales et régulateurs financiers du réseau de l’AFI. Dans sa conclusion, l’étude souligne le rôle que la FVI peut jouer pour que le rétablissement économique après la crise de la COVID-19 soit de nature plus durable, et évalue les prochaines étapes possibles pour promouvoir la finance verte et inclusive à l’échelle mondiale.

PROMOTION PROVISION PROTECTION PREVENTION

This article is from: