Rencontres internationales des cinémas arabes - Quotidien des jeunes - 30 mai 2013

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CHRONIQUES D’UNE COUR DE RECRÉ

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Par Anatole Poisson, Lycée Thiers, classe de seconde Après avoir vu et apprécié Chroniques d’une cour de récré

puis assisté au débat dans la salle, j’ai eu le plaisir de poser quelques questions au réalisateur, Brahim Fritah, ainsi qu’à Myriem Aouidad, sa directrice de casting.

Combien y a-t-il d’acteurs enfants dans le film? Myriem : Dix enfants, 35 avec les figurants. Qu’est-ce qui a été le plus long à faire, le casting des enfants ou celui des adultes? M : Celui des enfants, et celui de Brahim (Yanis Bahloul) a été le plus long de tous. Brahim : J’hésitais beaucoup parce qu’il allait jouer mon propre rôle. Il me paraissait trop beau. Il a un côté lunaire, et aussi rayonnant. En plus, je voulais un marocain du 93, on a trouvé un algérien du 13ème arrondissement. M : C’était très difficile de trouver un enfant à la fois réservé et audacieux. Y a-t-il des enfants qui sont venus postuler pour Brahim et qui ont joué un autre rôle? M : Oui. Par exemple, François (celui qui était derrière les rideaux, qui a prétendu être allé en vacances au ski...). Je l’ai vu dans un marché à Saint-Denis, y avait

plein de monde, je regardais les enfants et je l’ai remarqué. Il était avec son grand-père, je lui en ai parlé, et son grand-père a été d’accord. Puis j’ai remarqué un autre enfant dans le marché, et en fait, c’était à nouveau lui! B : Son père joue aussi dans le film le rôle d’un ouvrier. Pour beaucoup, ça a été un truc de famille. Ils n’étaient pas forcément parents et enfants dans le film, mais ils étaient ensemble. Les parents jouaient le jeu de les amener à Paris, beaucoup habitaient en banlieue. M : Il y avait une coach qui leur faisait faire des exercices, sous forme de jeu. 4 séances en tout.


L’enfant qui a joué le rôle de Salvador, il est chilien comme dans le film? B : Non, il est uruguayen et argentin. Et d’ailleurs, pour les répliques qu’il dit en espagnol, il a fallu les retravailler pour que ce soit le bon accent. On a revu les dialogues pour être le plus précis possible sur tout, comme l’accent chilien ou marocain dans quelques répliques. Le tournage a duré longtemps ? 5 semaines, 5 jours par semaine. 25 jours en tout. C’est la première fois que je tourne avec des enfants. Le tournage, c’est mon étape préférée parce que c’est là qu’on peut se rendre compte qu’il faut modifier le scénario ou pas. C’est un film autobiographique, donc. B : Oui. Mais j’ai un peu triché pour avoir une ambiance que j’aime beaucoup, le début des années 80. Si on avait collé vraiment à la réalité, on aurait dû avoir des enfants de 8 ans, plus jeunes, et c’était un peu compliqué. Il y a des petits compromis et la fiction permet ça.

Tu as dit qu’il y aura une suite ? B : On va prendre la même famille, mais ce sera peutêtre une autre vision de cette famille. On prend les mêmes et on reprend à zéro. Ils n’auront pas forcément le même passé. Plus ça va avancer plus il y aura de la fiction. Il y aura le même personnage mais qui ne sera pas tout à fait le même. Un peu comme Antoine Doisnel ? B : Oui, voilà. On pourra voir un des films où il figure sans avoir à les voir tous. Ce ne sera pas un feuilleton. Et tu es content du résultat? B : Oui, on s’habitue à tout! Chroniques d'une cour de récré Jeudi 30 mai 9h30 au CRDP 20h au cinéma Les Variétés, salle 2.

Sortie nationale le 5 juin

LES PIEDS SUR TERRE DE AMINE HATTOU

Par Julie, Sophia et Ilona 1ère L., lycée Saint-Exupéry

Le film Les Pieds sur terre de Amine Hattou raconte l’histoire de Nassim, un jeune homme ayant la faculté de flotter. Nous le voyons dès les premières secondes du film : Nassim, en apesanteur au dessus de son lit, est attaché à une corde qui le retient, qui l’empêche d’aller plus haut. Nous pourrions qualifier cette faculté de don, alors que lui, il la perçoit comme une contrainte qui l’empêche d’avoir une vie « normale » : une vie de famille, un travail et une vie sociale. Le seul moyen pour lui de garder les pieds sur terre est de porter des chaussures en métal qui lui servent de poids. Nassim subit des regards extérieurs perplexes : une voisine dans l’ascenseur et un enfant en bas de son immeuble. Cet enfant est en train de se fabriquer des ailes d’anges ; il rêve de voler, de s’évader. Ceci nous montre une opposition avec ce jeune adulte qui, lui, ne peut garder les pieds sur terre que moyennant un artifice. Nassim va aller consulter un médecin qui, tout en qualifiant son problème de don, lui prescrit tout de même un traitement pour atténuer son malaise. Plus tard, confronté au monde du travail, il se rendra compte de la difficulté de la vie. Et en se rappelant des mots du médecin puis du regard de l’enfant, Nassim fera un choix. Ce qui était au départ vécu comme une contrainte sera par la suite un véritable choix. N’est-ce pas ça la liberté ?

Jeudi 30 mai, cinéma Les Variétés, salle 1, séance de 17 h Vendredi 31 mai, cinéma Les Variétés, salle 2, séance de 17 h

Quotidien des Lycéens, 1ères Rencontres internationales des cinémas arabes organisées par Aflam (en coproduction avec Marseille-Provence 2013) Marseille 28 mai - 2 juin 2013 Aflam, BP 30042, 13191 Marseille cedex 20 - France Tél : 04 91 47 73 94 rencontres@aflam.fr www.aflam.fr www.lesrencontresdaflam.fr Ont contribué à ce numéro : Anatole, Julie, Sophia et Ilona dans le cadre des Ateliers d’écriture organisés par les Rencontres.


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