1 minute read

HYDRATEZ LE CONTINENT !

Next Article
Amina Richard

Amina Richard

La question alarmante de l’eau semble enfin surgir en tête des priorités, à en croire le nombre de conférences, rencontres et assises qui se succèdent en ce début d’année sur le sujet. Le 22 mars, à l’occasion de la journée mondiale qui lui est consacrée, c’est à la tribune des Nations unies, à New York, que le stress hydrique sera débattu, dans le cadre d’une large conférence de trois jours. De terribles chiffres circulent : en 2019, plus de 60 % des populations subsahariennes n’avaient pas un accès minimal à l’eau, et en 2022, 400 millions de personnes n’avaient pas accès à l’eau potable. Une litanie de raisons explique cela : croissance démographique galopante, mauvaise gestion des points d’approvisionnement, coût élevé des branchements, vétusté des infrastructures, etc.

Les 26 et 27 janvier, au cours du colloque international sur la viabilité financière des sociétés d’eau en Afrique, qui se tenait à Yaoundé, il a été révélé, au travers d’une étude de la Banque mondiale, que 16 milliards de m3 d’eau (sur les 32 milliards fournis aux clients sur le continent) ne sont pas facturés, pour cause de fraude. Un manque à gagner qui vient encore affaiblir les sociétés locales en charge du secteur. Et surtout, le réchauffement de la planète qui frappe de plein fouet l’Afrique exacerbe le manque d’eau au quotidien.

Face à cette réalité, de jeunes professionnels ont proposé des solutions innovantes et urgentes à Abidjan, fin février, lors du 21e congrès de l’Association africaine de l’eau. Comme la sensibilisation à la gestion des déchets au Mali, qui ont un impact direct sur les ressources en eau. Les unités et usines de dessalement pilotes se multiplient aussi, dans le but d’augmenter le volume de la matière première. L’enjeu de cette bataille s’avère majeur pour la mise en place des politiques de développement durable.

Bien au-delà de son évidente nécessité pour la santé des personnes, elle est indispensable à l’autosuffisance alimentaire, la modernisation des sociétés, l’industrialisation, etc. À la veille de la conférence de New York, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, prévient : « Nos progrès sur les objectifs et les cibles liés à l’eau restent alarmants. » Autrement dit, au-delà des programmes internationaux et financements du secteur qui en découlent, les gouvernements doivent également prendre le problème à bras-le-corps, en multipliant les initiatives locales, utiles, intelligentes, rapides, adaptées à leur terrain. Car il y a urgence. ■

This article is from: