1 minute read

LA RÉVOLUTION MÉTRO

Next Article
EN MODE NOUCHI !

EN MODE NOUCHI !

Longue de 37,5 kilomètres, LA PREMIÈRE LIGNE devrait sortir de terre en 2027. Un projet monumental et un véritable défi.

1 166 MILLIARDS DE FRANCS CFA (soit 1,77 milliard d’euros). Aucun projet d’infrastructure n’avait jamais atteint ces sommets en Côte d’Ivoire. L’enjeu est d’importance : transporter chaque jour 540 000 personnes dans des trains dont la fréquence de passage sera de 1 toutes les 100 secondes. La mise en service de cette ligne de 37,5 kilomètres, prévue en 2027, qui part d’Anyama, la commune la plus au nord d’Abidjan, jusqu’à Port-Bouët, tout au sud, doit engendrer la création de 2000 emplois directs et réduire les nuisances (sonores et de pollution) d’une ville qui suffoque. Est prévue, de surcroît, la construction de 18 stations, 24 ponts, 1 viaduc sur la lagune, 34 passerelles piétonnes, 8 passages souterrains.

« Nous sommes en train de changer toute l’urbanisation d’Abidjan. Non seulement nous construisons un métro, mais nous prévoyons des logements sociaux, des magasins, des écoles, tout au long de la ligne… », a annoncé le Premier ministre Patrick Achi. Confié par l’État de Côte d’Ivoire à un groupement d’entreprises françaises qui compte Bouygues, Alstom, Colas Rail ou encore Keolis, le chantier a enfin démarré, après la signature en décembre 2022 d’un avenant au contrat de construction. Prévus pour durer 66 mois, les travaux ont déjà commencé avec des démolitions autour de l’emprise de la ligne, notamment dans la commune d’Adjamé. Avant cela, il a fallu expulser plus de 13 000 riverains, dont 7 000 ont à ce jour été indemnisés, à leur grand soulagement.

Côté financement, la France a tout fait pour tenir son rang face à ses concurrents asiatiques, et n’a pas hésité à mettre la main à la poche : la première fois, en 2017, avec un copieux décaissement de 1,4 milliard d’euros pour « sauver le projet », qui avait pris deux ans de retard faute d’investissements. En contrepartie, des entreprises françaises ont raflé la mise, contre des sociétés coréennes qui avaient constitué le premier consortium. Tout dernièrement encore, en novembre 2022, l’Hexagone a accordé un prêt de 250 millions d’euros à la Côte d’Ivoire, sans parler de la visite du ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, un mois plus tard. Il a signé avec les autorités un avenant au contrat de cession du marché et remis une lettre d’intention de la France pour accompagner financièrement le projet. Les banques Société générale, BNP Paribas et Bpifrance ont également été mobilisées pour le soutenir à hauteur de 1 090 millions d’euros, avec la garantie de l’État. ■ Philippe Di Nacera

This article is from: