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L’ÎLE BOULAY LES PIEDS DANS LA LAGUNE
from AM Hors série
by afmag
À 15 m inutes en bateau de la frénésie du centre-ville de la capitale économique, ce petit coin de paradis presque inhabité est le NOUVEAU SPOT de la belle société a bidjanaise.
C’EST COMME un petit coin de paradis de 20 km2, en plein cœur de la lagune Ébrié, pas si loin du port autonome d’Abidjan. L’île principale du chapelet qui entoure Abidjan. Accessible en bateau uniquement, à 15 minutes seulement de la furie de la mégalopole. Une terre presque vide d’habitants, avec quelques familles de villageois, sans eau courante ni électricité. Avec encore de la végétation sauvage et des plantations de cocotiers. Et une zone de mangrove devenue rare sur le littoral ivoirien. L’île Boulay est devenue depuis quelques années le nouveau spot d’évasion de la belle société abidjanaise, mélange de « vie naturelle » et d’endroits plus trendy où se prélasser le week-end. En bateau, en navette, en hors-bord, la « route » est assez spectaculaire. La ville est comme posée sur l’eau. On passe sous les ponts qui enjambent la lagune. Le quartier du Plateau se donne des airs de Manhattan. Le village de pêcheurs appelé familièrement « Zimbabwe » dépassé et le canal de Vridi traversé, nous voici en approche de l’île. Cap sur la Baie des milliardaires. Le point de vue laisse apparaître un panorama de maisons, souvent luxueuses, au bord de l’eau, avec un ponton, que l’on appelle bien modestement des « cabanons ». Les terrains appartiennent le plus souvent aux villageois (droit coutumier), lesquels les louent contre un loyer plus ou moins avantageux.
Ceux qui n’ont pas de cabanons pour le week-end ont d’autres solutions. Au Coconut Grove Lodge, pour un forfait de 50 000 francs CFA, on peut passer une journée au calme, se divertir en faisant du canoë, une partie de pétanque, et déguster un repas de cuisine essentiellement international. Si l’on veut rester une nuit, les chambres à thème sont accueillantes, tout comme la propriétaire des lieux, Miclo. Ouvert plus récemment, Romano Lodge propose une cuisine proche de la tradition locale et fait profiter de grillades de produits de la mer à foison. Un régal. D’autres établissements, Chez Rodrigue, plus connu, et Chez Valdez, avec ses plateaux de gambas grillés, font le plein le week-end.
On ne peut pas quitter l’île Boulay sans passer par la dernière folie de Fabrice Sawegnon, entrepreneur doué et touche-à-tout, à la tête du groupe de communication Voodoo. Son dernier bébé, le Boulay Beach Resort (BBr), ouvert en février 2020 (mais officiellement lancé en mai 2021, Covid-19 oblige), est un small resort de luxe qui se veut un « mariage entre la modernité et le chic à l’africaine ». Chic, il l’est à n’en point douter. Cher, également. Une clientèle huppée prend d’assaut, chaque fin de semaine, ce lieu très en vogue et facile d’accès, situé à un saut de puce d’Abidjan. Avec des prestations à la hauteur des meilleurs établissements de ce type et un confort haut de gamme (les suites disposent d’une piscine privée), le BBr ne laisse personne indifférent.
Une journée à l’île Boulay vous donne l’impression d’être au bout du monde, mais comme si vous pouviez entrevoir votre bureau depuis la plage. Pourtant, l’endroit est menacé. En quittant le lieu, on peut voir certaines zones déboisées, des terrains nus, des constructions en cours… La zone est également proche du port autonome, en croissance permanente. On parle d’un projet de pont avec la commune de Yopougon. Des investisseurs étrangers s’intéressaient au site… Le paradis est si proche de la grande ville. C’est le moment de le (re)découvrir. ■ P.D.N.
Un mélange de « vie naturelle » et d’endroits plus trendy où se prélasser le week-end.