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MON ABIDJAN PAR VENANCE KONAN

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EN MODE NOUCHI !

EN MODE NOUCHI !

Journaliste et écrivain, il a longtemps dirigé le groupe Fraternité Matin. Auteur d’une dizaine de livres, parmi lesquels le fameux Les Catapilas, ces ingrats (2009), il est aujourd'hui président du conseil d'administration de la Société ivoirienne de télédiffusion.

Je ne reconnais plus Abidjan. Je ne m’y retrouve vraiment plus. Ça bouge si vite que j’en perds la tête. Qu’est devenu le Treichville de mon enfance, avec sa fameuse Rue 12, ses célèbres boîtes de nuit ? Nos aînés allaient se trémousser à L'Oasis du désert, le dancing du chanteur Amédée Pierre, et s’encanailler à la Boule noire, lesquels ont aujourd’hui disparu. Nous, une fois étudiants, nous allions au Jannick Bar. Plus âgés, nous allions à La Canne à sucre ou à Cabane Bambou. Chacha, chez qui nous aimions aller déjeuner et boire un coup le soir avant d’aller en boîte, est partie dans l’autre monde. Lili la métisse, de son côté, a transformé son maquis Le Bleyssa en restaurant. Finis les poissons braisés arrosés de bières dégustés jusqu’aux aurores, au bord de la rue, près du caniveau. À l’époque, je ne sentais pas les odeurs. Aujourd’hui, si. Je crois que j’ai vieilli. Il y a quelques années, nous nous étions reportés à la Zone 4 de Marcory. Il y avait tout en Zone 4. Les meilleurs restaurants, qui proposaient des cuisines de tous les pays, et puis, des bars et des boîtes de nuit pour tous les goûts et toutes les tendances. Des plus chics aux plus glauques. Puis, la Zone 4 a franchi les limites. Pratiquement plus un seul bar où les filles n’étaient pas totalement nues. La Zone 4 était devenue triste. À partir de 2011, le nouveau pouvoir mit le holà. Heureusement, il y a encore des restaurants et des bars chics, comme chez Quito, et des clubs de jazz.

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