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L’insaisissable

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EN MODE NOUCHI !

EN MODE NOUCHI !

Abidjan bouge. Abidjan change. À vue d’œil. Abidjan est en chantier. On construit des échangeurs, des ponts, des routes, partout. Un majestueux pont à haubans est en train d’enjamber la lagune depuis le Plateau pour rallier Cocody. En dessous, la baie est aménagée pour devenir une belle marina pour bateaux de plaisance. Un autre pont, tout aussi majestueux, va relier Yopougon à Adjamé. Et le vieux stade Félix Houphouët-Boigny est en train de s’offrir une cure de jouvence. Sans doute pour rivaliser avec le nouveau, qui vient d’être construit à Ebimpé, du côté d’Anyama. De nouveaux quartiers naissent aussi, sans grande originalité architecturale, et surtout sans beaucoup de verdure.

Abidjan n’en finit pas de s’étirer, jusqu’à se confondre avec les cités voisines de Grand-Bassam, Bingerville, Songon,

Anyama… Il y a, à côté de la très chic Beverly Hills des « en haut d’en haut », les cités-dortoirs des petites et moyennes bourgeoisies, les HLM des « en bas d’en bas », et les bidonvilles des exclus de la croissance qui poussent à une vitesse exponentielle. La ville n’est-elle pas en train de devenir comme Lagos ? Circuler dans la ville est une épreuve qui fait justement penser aux célèbres « go slow » de Lagos. Mais on se console en se disant que lorsque tous ces travaux seront terminés, ce sera un mauvais souvenir. Car tous ces ponts, nouvelles routes, échangeurs n’ont que pour objet de rendre la circulation plus fluide. Et puis, il y a le métro qui arrive. Il est destiné à transporter à terme des centaines de milliers de personnes par jour. En attendant que la cité ait fini sa mue, on s’y amuse quand même. Abidjan est en train de reprendre sa place de capitale culturelle de l’Afrique. De nombreuses galeries de renommée internationale, telles celles de Cécile Fakhoury, Ginette Donwahi ou Houkami Guyzagn, exposent les artistes les plus en vue sur le continent. Il y a aussi le musée des cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT), à Abobo. Les clubs de jazz et les pianos-bars qui avaient fermé durant les années noires de 2000 à 2011 ont rouvert. Des bars lounge où l’on boit du bon vin en grignotant du fromage ou de la charcuterie, des bars à cigares, des restaurants branchés, comme le Bushman Café ou le Toa, ont poussé un peu partout et drainent chaque soir du beau monde. Les super maquis, eux, ont toujours été là : la bière s'y boit par casier sur des airs de zouglou et de coupé-décalé. Abidjan revit. Abidjan renaît. ■

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