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MON ABIDJAN

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EN MODE NOUCHI !

EN MODE NOUCHI !

PAR ANNA-ALIX KOFFI

« Creative entrepreneur », militante culturelle panafricaniste et féministe, elle a créé plusieurs revues d'art, dont Something We Africans Got. Directrice artistique d'Aby, le concept store le plus pointu de la ville, elle vient de lancer Something, un centre d’art digital « non-profit » à Blockhauss.

Abidjan est grand… Même si, comme à Paris, l’espace de chacun se restreint à un carré balisé. Je suis née au Plateau, mais ce n’est que plus de trois décennies après avoir quitté la capitale économique que j’ai pu apprendre à nouveau à la pratiquer. Enfin, pour être précise, que j'ai pu apprendre à connaître Cocody et le Plateau avec, à la faveur de visites chez les artisans et les vendeurs de tissus de Treichville, quelques escapades de l’autre côté du pont.

Mon Abidjan, c’est celui des marginaux bien sapés, des créatifs riches d’idées en attente de soutien, des bien nés bohèmes et des taxis wôrô-wôrô, politologues ou philosophes lucides, qui vous raccrochent à la base.

Des lieux aux personnes que je fréquente, tout est en rapport avec l’art. Les protagonistes et les propositions sont si nombreux ici que l’absence de manifestation artistique internationale d’envergure demeure un mystère. De retour au pays, l’ikigai (« joie de vivre » en japonais) trouvé, on essaie d’appliquer les méthodes d’ailleurs, avant de vite se casser les dents sur la rudesse de l’accueil de ceux qui sont restés. Se faire une place dans la meute est plus évident lorsque l’on n'en a jamais fait partie que lorsque l’on y retourne.

L'Abidjan artsy, c’est tout d’abord la trinité de Cocody : la LouiSimone Guirandou Gallery, la Fondation Donwahi et la galerie Cécile Fakhoury. On doit aussi citer la galerie Amani, en Zone 4, et les expositions au Musée des cultures contemporaines Adama Toungara (MuCAT), à Abobo. Côté institutionnel, le très dynamique Goethe Institut occupe le terrain avec des initiatives telles que le soutien de l’exposition du MuCAT sur Wolfgang Tillmans.

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