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Les nouveaux sons de la cité musique

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EN MODE NOUCHI !

EN MODE NOUCHI !

Chanteurs, musiciens, DJ, ils sont jeunes, ils font bouger la scène, en synthèse entre modernités et traditions. Si la ville est bien connue pour ses nuits endiablées, son coupé-décalé ou son zouglou, cette nouvelle génération compte bien changer le rythme !

textes et photos par Jihane Zorkot

Steven Amoikon

«Transformer le legs de nos ancêtres»

Après l’obtention de son baccalauréat, à tout juste 17 ans, Steven Amoikon décide de se lancer dans la musique. Il apprend seul à jouer de la guitare, pour laquelle il se découvre particulièrement doué. Et intègre la Music Academy International, à Nancy, en France, où il étudie pendant trois ans la performance musicale, la composition, l’ingénierie sonore. Sorti major de sa promotion, il entame, outre-Atlantique, un cursus dans le célèbre Berklee College of Music, à Boston, après avoir obtenu une bourse grâce à ses excellents résultats au test d’admission.

Le jeune guitariste est fasciné par ce qu'il apprend. Il s’imprègne de la musique jazz, du rock et du R'n'B, et commence sa carrière professionnelle dans le même temps, aux côtés de grands noms de la scène tels que Ziggy Marley, The Wailers et Mighty Mystic, qu'il accompagne en tournée aux États-Unis. Il joue devant des audiences allant jusqu’à 15 000 personnes. En 2020, à la suite de la crise liée au Covid-19, il rentre en Côte d'Ivoire et s’y installe. Il rêve d'y moderniser la musique, de puiser dans ses racines et de la mettre au goût du jour : « Pour la connaître vraiment, il faut savoir ce qu'il s’est passé avant nous. » Ce retour aux sources prend la forme d'un voyage à travers le pays, riche de plus de 60 ethnies, à la recherche de sons, d’ambiances. Le parcours initiatique débute par sa ville natale, Abengourou, où il fait plus ample connaissance avec des instruments comme le djembé ou l’atoumblan. Étape après étape, les masques et les danses traditionnels lui font forte impression.

Avec son background musical plutôt classique et occidental, il se réinvente, se perfectionne, et passe des heures avec le percussionniste Konaté Bongo. Il fonde avec des musiciens le groupe Commando, et se produit avec eux sur scène. Il travaille également avec de grands noms, comme Paco Séry, le batteur et percussionniste de jazz, lauréat de deux Grammy Awards. Ces rencontres l’inspirent et le motivent dans son processus de création. Il est notamment contacté par la marque Vans, pour composer la bande originale d'un documentaire sur la culture surf en Côte d’Ivoire.

Steven Amoikon navigue constamment dans l'exploration musicale : il enregistre et isole, par exemple, les sons d’instruments issus de différentes régions. Et se rend même dans les pays voisins : Mali, Sénégal, Guinée, ou encore Ghana. Curieux et aventurier, il s’imprègne pleinement de ces nouvelles sonorités pour lui.

En mai dernier, il a sorti le single « L’Ombre blanche », tout premier morceau d’un album en préparation. Il souhaite faire peau neuve et s'affranchir des étiquettes attribuées à la chanson ivoirienne. « Il faut se réinventer, et pour cela, il faut moderniser la musique de nos ancêtres, qui est le pilier, la base. » C’est le travail qu’il entreprend actuellement. Également ingénieur du son, le musicien s'attache, à l’aide de samples et de rythmes qu’il crée, à donner un souffle nouveau aux instruments traditionnels. ■

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