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À
from AM Hors série
by afmag
24 ans, il est connu pour ses chansons de « nouchi love », mais c'est en tant que boxeur thaï que Kadjo Ethyler Paul Éric Michel a commencé dans la vie active. Il effectue plusieurs compétitions à l’échelle nationale, avant de s’intéresser à la musique. Son nom de scène, qui était déjà sien sur les rings, est inspiré du chacal, son animal totem : réservé, choisissant son entourage avec soin, proche de sa famille, mais sachant frapper au bon moment. Le jeune homme, en autodidacte, apprend la guitare et endosse naturellement le rôle de manager pour ses amis du quartier. Ensemble, ils composent des chansons –Paulo en est toujours l’auteur – et enregistrent quelques titres en studio. C’est lors d’une de ces sessions qu’il fait la connaissance du producteur Alexandre Branger, qui décèle en lui un vrai potentiel. Il termine ses études et obtient une licence en administration des affaires, avant de se consacrer pleinement à son art.
En quatre ans, il a sorti 12 singles, dont le célèbre « Dior », ainsi que deux EP. « Je trouve l'inspiration dans ma vie », déclare celui qui utilise ses expériences comme point de départ pour composer ses chansons. Son morceau « Orchidée », notamment, est né de sa réflexion sur ses relations amoureuses. Il estime qu'il est de son devoir d'être authentique et de transmettre son énergie aux fans.
Souhaitant que son message soit accessible à tous, ce « grand lover » écrit ses textes en nouchi, un argot ivoirien mélangeant le français et différentes langues locales. « Le mec d’Adjamé ne comprendra pas les paroles de Tayc ou de Dadju. » Le maître du « nouchi love » se donne ainsi pour mission d’apporter de l’amour en écrivant des textes qui reprennent les codes ivoiriens. Loin de suivre la tendance, il a créé son propre univers. C'est peut-être pour cela que son public est international. En France, en Côte d’Ivoire, au Canada et même aux États-Unis, ses fans sont principalement des jeunes, comme lui, issus de cette nouvelle génération férue de « rap ivoire », qui a laissé derrière elle le zouglou et le coupé-décalé. Il adresse ses chansons aux femmes, qui l’inspirent, mais parle aussi de réalités sociales. Ses influences musicales sont Fela Kuti, Manu Dibango ou encore Burna Boy. Mais le sujet qui lui tient particulièrement à cœur est la spiritualité. L’artiste estime que l’Afrique perd ses valeurs et ses traditions, et qu’il est important de les conserver. « On idolâtre les artistes étrangers, en empêchant les nôtres de s’exprimer sur les mêmes thèmes. » Il se bat également pour la liberté d’expression artistique, et souhaite l'avènement d'une scène musicale sans tabou, où l’on pourrait parler de tout sans entrave. Paulo Chakal ne néglige par ailleurs pas le côté business. Il est très attentif à son branding, à son image de marque. Pour cela, grâce aux réseaux sociaux, il est toujours en contact avec sa communauté. Il travaille actuellement sur un nouvel album et se produira prochainement en concert. Il projette également de se lancer dans une collaboration avec l’artiste reggae dancehall français Taïro. ■