Focus
d Si a
oré A. Tra nian © Nia
J
’ai découvert que j’étai s séropositive il y a plus de deux ans. Je ne me sentais pas bien et j’avais dit au mé decin que je souhaitais être dépistée . Lorsque j’ai eu mon résultat, j’ai fait des exa mens supplémentaires qui ont permis de savoir que j’avais développé la maladie. Depuis lors, je suis sous traitement et je me porte très bie n. Je consacre donc mon temps libre aux act ivités de l’association pour laquelle je milite . Tous les samedis, on constitue des groupes de parole pour sensib iliser les personnes qui ignorent leur statut sérologique. Nous
Un dossier de la rédaction
Dans quelques semaines, sera célébrée la Journée mondiale de lutte contre le Sida. Comme chaque année, ce sera l’occasion de rappeler que cette pandémie continue d’endeuiller de nombreuses familles. Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé, l’Afrique subsaharienne reste la plus touchée par ce fléau, avec 67% des personnes atteintes. Plus préoccupant, 68% des nouveaux cas enregistrés chez les adultes et 91% chez les enfants sont répertoriés sur notre continent. Si la médecine a réalisé de nombreux progrès pour améliorer le quotidien des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), il reste qu’aucun vaccin ne permet de se prémunir
10 - Planète Jeunes n° 123
encourageons les PVVIH à accepter leur situation et nous leur do nnons des conseils pour qu’elles accepten t de prendre les ARV (antirétroviraux). Nous sommes aussi en campagne pour expliquer au public qu ’au Tchad, il existe une loi qui réprime la stigmatisation et la discrimination des porte urs du virus du Sida. er Le 1 décembre 2011 – « Notre association sera aux premières log es et animera de nombreuses activités. » Texte et photo : Ahmat
*26 ans, membre de l’A
Gali n
EPVVIH.
« On s’emploie à su sciter le débat sur le Sida dans le s grins »
Témoignage
contre ce virus, et le médicament qui soigne totalement le Sida n’a pas encore été trouvé. La seule solution pour éviter cette maladie reste la prévention. Différentes méthodes ont été utilisées depuis 20 ans. Parmi elles, il y a celles qui impliquent les jeunes, principales cibles de ce virus sur notre continent. C’est pourquoi nous avons choisi de donner la parole à des Planétien(ne)s qui sont engagé(e)s dans ce difficile combat contre un mal qui ronge encore et toujours nos pays. Ils racontent comment ils apportent leur modeste contribution à la lutte contre le VIH, et ce qu’ils comptent faire le 1er décembre pour que leurs pairs restent à l’écoute des conseils que l’on ne peut s’empêcher de répéter, pour que la vigilance contre le VIH soit tous les jours maintenue.
(N’Djamena, Tchad) -
it plus d’un an que je milite au sein de l’Ass ociation pour l’entraide des personnes vivant avec le VIH/Sida (AEP VVIH).
y © Sissi Mpass
Le slogan de la journée mondiale de la lutte contre le Sida pour de l’année 2011
Christiane Zoumaye*
« Nous vulgarisons la loi contre la stigmatisation des PV VIH » Cela fa
© KAMBOU SIA / AFP
ImageForum
e p i c e i l t r e Je pa a lutte contr àl
Témoignage
ba u o c Ya kité Dia aco* dit Bako, Mali) (Bam
Les « grins » sont ces lieux où les Bamakois se retrouvent pour boire le thé.
E
ssentiellement masculins, ces regroupements se font généralement par classes d’âge et sont l’occasion de discuter de sujets divers et variés. Cependant, tous les items qui touchent à la sexualité sont encore tabous, car les jeunes maliens ont de la pudeur d’évoquer leur vie intime au vu et au su de tout le monde. Pour « Baco », ces espaces de proximité sont propices à la conscientisation des jeunes sur les dangers qu’ils courent en restant insensibles aux messages de prévention sur le Sida. Il parcourt donc les grins de Bamako avec l’intention de les pousser à mettre de temps en temps à l’ordre du jour de leurs discussions autour du VIH : l’usage de préservatifs, la connaissance du statut sérologique,
le rappel des modes de transmission, etc. Son crédo est « zéro Sida d’ici 2050 au Mali ». C’est pourquoi, en plus des grins, Baco et d’autres membres de l’association dont il fait partie sillonnent les maquis, les résidences universitaires de la capitale malienne pour répéter inlassablement le même message. Le 1er décembre 2011 – Baco et ses amis sont actuellement en répétition. Le jour J, ils vont jouer un sketch de sensibilisation à Bamako et organiser des conférences-débats. Ils ont invité quelques autorités du Mali pour que l’impact de leur manifestation soit plus grand. Texte et photo : Nianian A. Traoré n
*26 ans, membre du Mouvement d’Action des jeunes.
Planète Jeunes n° 123 -
11
Focus Témoigna
ge
(Libreville, Gabon)
Fanny Kamwen i*
(Kinshasa,
ation la cellule d’inform Les membres de ilieu m en T sur les MST/IS et sensibilisation ité rs ve ni sitaire de l’u scolaire et univer on), de Libreville (Gab B) Omar Bongo (UO ntre co tte lu e mondiale de é lors de la Journé ét a n io at . Cette associ le Sida, en 2010 o, nd O Bi Théo Bibang créée par Jerry atures rtement de Littér étudiant au dépa OB. africaines de l’U
RD Congo)
« Les enfants de la rue sont des victimes innocentes » uris atio n des enf ant s Je tra vai lle dep uis 7 ans à la séc « sh égu és » , de la rue de Kin sha sa, les fam eux fam ille s parce qu’ ils gén éra lem ent cha ssé s de leu rs son t acc usé s de sorcel leri e.
« Mon meilleur ami était séropositif »
subissent, on leur des examens médicaux qu’elles parce que j’encadre 5 filles nt, eme e me suis engagée dans ce combat uell Act . fait le test du Sida des t son eurs min les rue, la s dan la séropositivité a j’estime que (2 de 16 ans et 3 de 18 ans), dont onnes pers de es sort es tout r pou les . faci proies été découverte de cette manière la drogue et les niser une méchantes qui leur donnent de Le 1er décembre 2011 – Je vais orga Ils font partie égués » du « sh s fille les forcent à voler ou à se prostituer. es tout rencontre avec il est s mai , VIH le r pou ues risq à r les encourager des populations rond-point Ngaba (Kinshasa) pou ons : rais x deu r pou r iste dép les de re. difficile à accepter le dépistage volontai résidence fixe, d’abord parce qu’ils n’ont pas de volonté de Texte et photo, Sissi Mpassy n ensuite parce qu’ils n’ont pas la ent uem uniq t C’es . que logi séro t statu connaître leur t enceintes et que * Travailleuse sociale, Centre d’hébergement lorsque des filles de la rue tomben Ndako ya biso. , dans la foulée nous les prenons en charge que
J
Thier no Ismaïla « L o in d e s g r a n d e s v il le s , D i a l l o *e) le s je u nes sont a , Guiné
(Télimélé
Témoignage
en danger »
« A l’é co le se co nd ai re , m on m eil leu r am i ne m ’a va it pa s ca ch é qu ’il ét ai t po rte ur du vir us .
I
l me parlait ouverteme nt de son état de santé et son courage m’a im pressionné. C’est donc tout naturellement qu e j’ai rejoint le club Anti-Sida de notre co llège. Aujourd’hui, en ma qualité de réalisateur et de membre de l’associat ion Cineduc (l’Education par le cinéma), nous projet ons des films sur le Sida à travers tout le Rwanda . Ces séances sont partic ipatives. C’est-à-dire qu ’elles sont suivies d’un jeu de questions-réponses. Ces tournées dans le pays nous ont permis de savoir qu’il est difficile de faire comprendre à tous les enjeux de la pré vention. Par exemple , des jeunes évoquent la pauvreté et le chôm age
Elève au lycée Le y-Wendou de Té limélé (localité si 257 km au nord-o tuée à uest de Conakry) , il s’est rendu com les campagnes de pte que sensibilisation co ntre le VIH/Sida orientées vers le étaient s grandes villes.
«P
ourtant, soutient -il, les jeunes élèv es, lycéens et autre s déscolarisés de reculées souffre s zo nes Le 1er décembre nt des mêmes m 2011 – « Au siège aux et courent les mêmes risqu du CECOJE, nous avons prév es que les autres » u des témoignag . A travers deux associations dont es à visage découvert des PV il est membre, le VIH, des interven Club Tierno Monénembo (du tions des autorités locales et religie nom du célèbre éc uses, une carava rivain guinéen, Prix Renaudot 20 ne de motos-taxi un match de foot 08) et le Centre s, ball ainsi qu’une d’Ecoute, de Conseils et d’Or distribution de préservatifs (con ientation des Jeun doms et fémidon es (CECOJE), Thierno anime de s), car il y a plusieurs person s causeries éduc nes qui ne les ut atives et joue dans les saynètes ilisent pas parce qu’elles ont enco et autres pièces re honte de les ac de théâtre sur le thème des IST heter… » et le VIH/Sida. Texte et photo : Boubacar Bah
12 - Planète Jeunes n° 123
(Kigali, R
w
Témoign
age
pour ne pas se protég er ou se faire dépister . D’autres ont besoin de plusieurs explications pour comprendre. Le 1er décembre 2011 – « J’ai été lauréat du con cours Scénario d’Afrique, en 2008**. Sur la base de ce texte qui m’avait permis d’ê tre sélectionné, je suis en train de terminer un court-métrage sur le Sida. Il sera prêt pour la Journée internationale de lutte contre le Sida. » Texte et photo : Alice Kayibanda n
* 25 ans, réalisateur, écr ivain, animateur Cinedu c. ** Concours organisé par l’association « Glob al Dialogue ». Il consis pour des jeunes africa te, ins Les meilleurs de ces tex , à écrire des scénarios ayant pour thème le VIH/Sida. tes feront l’objet de film et seront diffusés lors de campagnes de lutte s réalisés par des professionnels contre le VIH.
ussi
*19 ans, membre
Ol-ivierna* a N d i k u m anda)
du Club Tierno M
n
onénembo.
S
Bon à savoir
i on a un rapport non protégé, c’est six semaines plus tard au minimum qu’il faut faire un test, car c’est au bout de ce laps de temps que, si on est contaminé, le VIH peut apparaître dans le sang. Trois mois plus tard, il faut faire un deuxième test pour être totalement sûr… n
Sur la to
Piqûre de rappel Le Sida ne se transmet pas : - Par la salive ; - Par les piqû res d’insectes ; - Lorsqu’on s alue un séroposit if.
ile
Tu veux t’engager dans la lutte contre le Sida ? De nombreuses associations existent dans ton pays. Tu peux retrouver une liste sur : www.planete-jeunes.org. Au niveau mondial, voici quelques sites utiles : www.youthcoalition.org ; www.worldaidscampaign.org ; www.cnls-congobrazza.org; www.unaids.org/fr
Planète Jeunes n° 123 -
13