La Banque africaine de développement et la Côte d'Ivoire : partenariat pour l'émergence

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LA CÔTE D’IVOIRE EN BREF

Histoire

La Côte d’Ivoire a acquis son indépendance le 7 août 1960.

Géographie

Le territoire de la Côte d´Ivoire présente la forme d’un quadrilatère, dont la partie sud offre une façade de 520 kilomètres sur l´océan Atlantique, dans la partie occidentale du golfe de Guinée. Le pays est caractérisé par un relief plat et un climat généralement chaud et humide, qui constitue une transition entre des conditions équatoriales et tropicales. La saison des pluies s’étend de mai à octobre.

Capitale

Yamoussoukro. La ville portuaire d’Abidjan est la plus grande ville administrative et économique.

Population

25,6 millions d’habitants (2019)

Langue officielle

Le français. Le Malinké est le dialecte le plus populaire

Devise

CFA – franc ouest-africain (1 Euro = 655,56 FCFA)

PIB

58,8 milliards de dollars américains en 2019 (ministère de l’Économie et des Finances)

Taux d’alphabétisation

56,9% de la population

Religion

Islam, catholicisme, animisme, autres pratiques

Incidence de la pauvreté

39,4% (dernière enquête en 2018)

Secteurs clés

Agriculture (cacao, anacarde, huile de palme, hévéa, café), mines (or), énergie (pétrole) Partenariat pour l’émergence

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SOMMAIRE La Côte d’Ivoire en bref

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Le Groupe de la Banque africaine de développement en Côte d’Ivoire

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Message de M. Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de

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développement Message de Mme Nialé Kaba, Ministre du Plan et du Développement de la

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Côte d’Ivoire Message de Mme Marie-Laure Akin-Olugbade, Directrice générale de la

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région Afrique de l’Ouest (RDGW), Banque africaine de Développement Un partenariat de plus d’un demi-siècle

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La Banque et la Côte d’Ivoire : des progrès remarquables obtenus sur le plan

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économique et social Impact des opérations de la Banque à travers les « High 5 »

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Le portefeuille de la Banque en Côte d’Ivoire

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Les Principaux axes du PND et stratégie de la Banque DSP 2018-2022

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La Banque et la Côte d’Ivoire : projets et programmes transformateurs

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Focus sur un projet

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Liste des opérations en cours au 31 juillet 2020

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Partenariat pour l’émergence

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LE GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT (BAD) EN CÔTE D’IVOIRE La Côte d’Ivoire membre de la Banque africaine de développement

depuis 1964

Début des opérations de prêt

1967

Nombre d’opérations approuvées sur la période 1967-2020

111

Prêts et dons approuvés cumulés en Côte d’Ivoire,1967-2020

4,8 milliards de dollars américains (soit 3,48 milliards d’unités de compte)

Nombre d’opérations actives du Groupe en Côte d’Ivoire (2020)

38

Engagements en cours (Prêts et dons) du Groupe en Côte d’Ivoire (2020)

2,5 milliards de dollars américains (1,85 milliard d’unités de Compte),

Équivalences Monétaires

1 UC DTS

EUR

USD

FCFA (XOF)

1,00

1,23

1,38

808

Partenariat pour l’émergence

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MESSAGE DE M. AKINWUMI A. ADESINA Président du Groupe de la Banque africaine de développement

Au nom de la Banque africaine de développement, je voudrais présenter toutes mes condoléances au gouvernement ivoirien à la suite du décès, le 8 juillet dernier, du Premier ministre Amadou Gon COULIBALY, qui s’était beaucoup investi pour le renforcement des relations de coopération entre la Côte d’Ivoire et la Banque et l’amélioration de la performance des projets financés par notre institution.

D

ans le contexte sanitaire actuel, je tiens également à saluer les efforts déployés par les autorités ivoiriennes pour endiguer l’épidémie de Covid-19, dont les conséquences humaines, économiques et sociales sont désastreuses sur l’ensemble de la planète. La Côte d’Ivoire a mis en œuvre rapidement un plan de riposte sanitaire de 95,9 milliards de francs CFA, axé sur la surveillance épidémiologique et biologique, la prévention et la prise en charge des malades, ainsi qu’un plan de soutien économique, social et humain de 1 700 milliards de francs CFA pour atténuer

l’impact de la crise sur les acteurs économiques et les populations, notamment les plus vulnérables. En juin dernier, la Banque a approuvé le Programme d’appui à la riposte contre la Covid-19 (PARC) de la Côte d’Ivoire, à hauteur de plus de 49 milliards FCFA. Il est heureux de constater que la résilience de l’économie ivoirienne est réelle. Le pays, qui a enregistré une croissance moyenne de 7,1 % de 2015 à 2018 et de 6,9 % en 2019, ne devrait pas entrer en récession cette année, quel que soit le scénario de la crise de Covid-19. Cela me permet ici de souligner les performances économiques remarquables de la Côte d’Ivoire depuis 2012. La mise en œuvre des réformes dans le cadre du Plan National de Développement (PND) 20122015 a permis au pays de connaître une croissance moyenne de 9,6 % sur la période. Cette dynamique s’est poursuivie dans le cadre du PND 2016-2020, avec des efforts d’accélération des réformes structurelles favorables à l’économie de marché.

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C’est pour moi l’occasion d’apprécier la qualité de notre partenariat, bâti depuis plus de 50 ans autour des priorités de développement de la Côte d’Ivoire, pays hôte de notre institution, comme en atteste le niveau de nos engagements. Le portefeuille de la Banque a ainsi quadruplé ces cinq dernières années pour atteindre 2,5 milliards de dollars américains au 31 juillet dernier. Un niveau sans précédent ! Dans cette logique, le soutien de la Banque au Programme Social du Gouvernement (PS-Gouv), d’un coût global de 1 003,4 milliards de francs CFA sur la période 2019-2020, vise à renforcer l’inclusivité de la croissance. D’ailleurs, l’appui au PS-Gouv est une contribution au fonds du Programme électricité pour tous, destiné à préfinancer les coûts d’abonnement des ménages pauvres. Les performances macroéconomiques du pays ont contribué à l’amélioration des conditions de vie des populations et le recul de la pauvreté s’est accompagné d’une réduction des inégalités. Notre credo pour l’intégration régionale, en développant le secteur aéronautique, s’est matérialisé par un soutien au Programme d’extension et de modernisation d’Air Côte d’Ivoire, à la fois à travers le guichet BAD (58 millions USD en 2017) et

le guichet du secteur privé (50 millions USD). Il faut souligner le rôle de locomotive de la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’UEMOA et de la CEDEAO, pays qui pourrait être le plus grand bénéficiaire de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) avec une augmentation de 14 % de ses revenus. Nos interventions en Côte d’Ivoire sont guidées par les priorités du Plan National de Développement 2016-2020 et celles du Document de stratégie pays 2018-2022. Elles concernent pour l’essentiel les secteurs des infrastructures économiques, comme le transport et l’énergie, mais aussi l’agriculture, la gouvernance et le secteur social, y compris l’eau potable et l’assainissement. Vous pouvez le constater : nos engagements sont en cohérence avec les cinq priorités de la Banque, dénommées « High 5 », qui contribueront à transformer l’Afrique : éclairer et fournir de l’énergie à l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des populations d’Afrique. Cette brochure vous fournira, à travers des exemples de projets et réalisations, des éléments plus détaillés sur l’évolution du partenariat fructueux entre la Côte d’Ivoire et la Banque africaine de développement.

Dr Akinwumi A. Adesina Président du Groupe de la Banque africaine de développement


MESSAGE DE MME NIALÉ KABA Ministre du Plan et du Développement de Côte d’Ivoire, Présidente du Conseil des gouverneurs de la Banque africaine de développement.

Partenaire privilégié de la Côte d’Ivoire, la Banque africaine de développement (BAD) a intensifié ses interventions ces dernières années pour soutenir les efforts déployés par le Gouvernement, en vue de redynamiser l’économie et d’améliorer les conditions de vie des populations. Je voudrais saluer l’excellente coopération entre la Côte d’Ivoire et la BAD, une coopération riche et dynamique, basée sur la confiance mutuelle et une convergence de vues.

E

n effet, sous la direction de Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire, la Banque a appuyé la mise en œuvre des différents Plans Nationaux de Développement (PND 2012-2015 et PND 2016-2020) ainsi que le Programme Social du Gouvernement (PS-Gouv 2019-2020). Ce soutien a permis à notre pays d’atteindre des résultats satisfaisants, notamment un taux de croissance annuel moyen de plus de 8 % sur la période 2012-2019 et une réduction substantielle de la pauvreté, qui est passée de 55,4 % en 2011 à 39,4 % en 2018.

Les interventions de la Banque dans le cadre de la mise en œuvre des Plans Nationaux de Développement (PND) se traduisent par une modernisation de l’agriculture et des filières agro-alimentaires, la construction de nombreuses infrastructures économiques et sociales ainsi que le renforcement de la gouvernance économique et financière. Autant de leviers essentiels pour la transformation structurelle de notre économie et l’amélioration du bien-être des populations. Nous apprécions la croissance rapide du portefeuille de la Banque en Côte d’Ivoire, dont la valeur a quadruplé sur la période 2015-2020 pour s’établir à 2,5 milliards de dollars américains au 31 juillet 2020. Une telle croissance, synonyme d’un engagement renforcé de la Banque, a été rendue possible grâce à l’admission du pays au guichet souverain de la BAD. Je me réjouis de constater que le secteur privé ivoirien, qui joue un rôle moteur dans la croissance économique, est également bénéficiaire de cette croissance du portefeuille, puisque 29 % de l’ensemble des engagements actuels, soit 745 milliards de dollars, concernent des opérations du secteur privé.

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C’est pour moi l’occasion de remercier l’engagement de l’ensemble des gouverneurs pour l’augmentation substantielle du capital de la BAD, dont le processus a abouti durant mon mandat de Présidente du Conseil des gouverneurs. En effet, à l’issue de l’assemblée extraordinaire du Conseil des gouverneurs qui s’est tenue à Abidjan le 31 octobre 2019, la banque a pu bénéficier de la septième augmentation de son capital, la plus importante de son histoire depuis sa création en 1964. Cette augmentation, d’une valeur de 115 milliards et qui a fait passer le capital de la première institution financière du continent de 93 milliards à 208 milliards de dollars américains, permet non seulement à la banque de conserver son excellente notation AAA, mais aussi de soutenir davantage les efforts de développement des pays africains. Vous le savez, le monde est marqué par la pandémie de Covid-19, qui a touché la Côte d’Ivoire ainsi que de nombreux pays africains. Cette crise sanitaire pourrait remettre en cause les nombreux acquis économiques et sociaux si chèrement acquis depuis 2012, au prix des efforts concertés. Conscient de cela, le gouvernement a promptement réagi en mettant en place un Plan de riposte sanitaire d’un montant de 95,88 milliards de FCFA ainsi qu’un Plan de soutien économique, social et humanitaire évalué à 1 700,99 milliards de FCFA. Les attentes des gouvernements africains en général, et du gouvernement ivoirien en particulier, vis-à-vis de la Banque, pour un appui à la mise en œuvre des plans de sortie de la pandémie, sont énormes en cette période difficile, C’est l’occasion de remercier les conseils de la Banque qui ont approuvé la Facilité de réponse rapide contre la Covid-19 (CRF), dotée de 10 milliards de dollars américains destinés à aider les pays membres régionaux et le secteur privé. Je salue le leadership du Président ADESINA et les initiatives prises pour

accélérer le développement de l’Afrique et aider le continent à mitiger l’impact de la crise sanitaire. Pour la Côte d’Ivoire, nous espérons que le Programme d’appui à la riposte contre la Covid-19 (PARC), financé par la BAD à hauteur de 75 millions d’euros, sera suivi d’une deuxième tranche de financement afin de permettre au gouvernement d’atténuer les effets de la crise sur l’économie et les conditions de vie de la population. Parallèlement à cette pandémie, je voudrais saluer les efforts de tous les gouverneurs ainsi que ceux de l’équipe de la Banque, qui ont su adhérer à ma proposition de solutions concertées et consensuelles sur la crise que traversait la Banque relativement à la plainte des lanceurs d’alerte contre le Président, nonobstant les pouvoirs que me conférait la résolution B/BG/2008/11 du 14 mai 2008 en tant que Présidente du Bureau du Comité Directeur des Conseils des gouverneurs. Je voudrais à cet effet réitérer mes remerciements au Panel des trois hautes personnalités sous la conduite de Madame Mary ROBINSON, dont le travail en toute indépendance disculpe le Président ADESINA contre lesdites allégations, mais surtout renforce la crédibilité des organes de l’institution, gage de sa stabilité et de sa réputation vis-à-vis de ses actionnaires. En perspective, la BAD constitue un acteur incontournable du financement des économies africaines aspirant à l’émergence. L’excellente coopération avec la Banque sera renforcée dans le cadre du PND 2021-2025 en cours de préparation, dans le but de renforcer les acquis, notamment l’inclusivité de la croissance, et d’accélérer la transformation structurelle de notre économie. Le gouvernement espère compter sur l’engagement de la Banque à poursuivre les appuis techniques et financiers et à contribuer davantage au financement du PND 2021-2025, qui a pour ambition de hisser la Côte d’Ivoire au rang des pays émergents.

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MESSAGE DE MME MARIE-LAURE AKINOLUGBADE Directrice générale de la région Afrique de l’Ouest à la Banque africaine de développement

En ma qualité de directrice générale de la Banque africaine de développement pour la région Afrique de l’Ouest, couvrant par conséquent la Côte d’Ivoire, je me réjouis de l’excellence de la coopération entre la Banque et la Côte d’Ivoire, pays qui abrite le siège de notre institution.

C

e partenariat, bâti depuis plus de 50 ans autour des priorités de développement du pays, est exemplaire et multiforme, comme en attestent les nombreuses réalisations présentées dans cette brochure et le niveau actuel des engagements de la Banque dans le pays. Cette coopération s’illustre par un excellent dialogue avec les autorités et parties prenantes sur le développement de la Côte d’Ivoire. Depuis son retour de Tunis à Abidjan, la Banque a pris des engagements importants en faveur de la Côte d’Ivoire. Son portefeuille actif compte 38 opérations, passant de 615 millions de dollars américains en 2015 à 2,5 milliards de dollars au 31 juillet 2020.

Ce portefeuille couvre plusieurs secteurs stratégiques pour le développement de la Côte d’Ivoire. Il s’agit des infrastructures de transport, de l’énergie, de l’agriculture, de l’eau potable et l’assainissement, la gouvernance et le secteur social. La Banque a été un partenaire majeur dans le processus de sortie de crise en Côte d’Ivoire et dans les situations d’urgence spécifiques ainsi que dans le soutien aux efforts du Gouvernement pour la mise en œuvre de ses plans nationaux de développement. La Banque a déployé toute sa gamme d’instruments de financement et différentes modalités d’intervention en s’adaptant de façon appropriée aux circonstances du pays. Ainsi, les financements concernent aussi bien le secteur public national (59%) que les opérateurs privés (29%) et les opérations sous régionales (12%). Je me réjouis tout particulièrement du passage de la Côte d’Ivoire, en octobre 2019, du statut de pays éligible uniquement aux ressources concessionnelles

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du Fonds africain de développement à celui de pays mixte, c’est-à-dire éligible à la fois aux ressources du guichet concessionnel et à celles de la Banque africaine de développement. L’accès au guichet BAD contribue à une hausse significative et très rapide des engagements de la Banque en Côte d’Ivoire. Au cours des prochaines années, la Banque continuera de soutenir la Côte d’Ivoire dans ses efforts de transformation structurelle et de croissance inclusive créatrice d’emplois pour tous. Le renforcement des infrastructures structurantes et de la gouvernance pour la compétitivité de l’économie et l’efficacité des investissements, ainsi que le développement des chaînes de valeurs agro-industrielles, pour une croissance inclusive et durable, constitueront les piliers de nos interventions.

Les problématiques de l’emploi des jeunes, du genre, de l’autonomisation des femmes, et du changement climatique sont transversales et demeureront centrales dans toutes nos interventions. Ces secteurs d’intervention constituent également des leviers importants pour contribuer à la réponse à une forte demande sociale. Enfin, je voudrais réitérer notre engagement à accélérer la réalisation des actions de la Banque en Côte d’Ivoire pour contribuer à la satisfaction des besoins et des attentes des bénéficiaires.

LA BANQUE ET LA CÔTE D’IVOIRE : UN PARTENARIAT STRATÉGIQUE SIÈGE DU GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT À ABIDJAN

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CENTRE DE COMMERCE INTERNATIONAL DE CÔTE D’IVOIRE À ABIDJAN (CCIA)

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UN PARTENARIAT DE PLUS D’UN DEMI-SIÈCLE

L

a Côte d’Ivoire est un pays fondateur du Groupe de la Banque africaine de développement avec un actionnariat de 3,72 %. Les liens entre la Banque et la République de Côte d’Ivoire sont indissociables et remontent à 55 ans. Le premier Président de la République de Côte d’Ivoire, Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, est l’un des pères fondateurs de la Banque, créée pour lutter contre la pauvreté, promouvoir le développement et encourager le commerce entre ses pays membres. Signataire de l’accord portant création de la Banque en 1964, M. HOUPHOUËTBOIGNY a invité la Banque africaine de développement à installer son siège l’année suivante à Abidjan. La Banque a démarré ses activités avec une dizaine de personnes. Elle a occupé des locaux temporaires à l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, puis dans les bâtiments Nour Al Hayat et la Caisse de stabilisation. L’institution a emménagé au siège social de la rue Joseph ANOMA, dans le quartier du Plateau, au milieu des années 1970.

Lors des troubles sociopolitiques en Côte d’Ivoire entre 2000 et 2010, la Banque a été relocalisée en février 2003 à Tunis, où elle est restée pendant 11 ans. Le retour de la Banque à son siège d’Abidjan a été officialisé par son Conseil des gouverneurs lors des Assemblées annuelles tenues en mai 2013 à Marrakech. Les premiers membres du personnel sont arrivés dans le courant de l’année, un millier d’autres en décembre 2014. De retour à Abidjan, la Banque a repris pleinement son partenariat avec la Côte d’Ivoire. La Banque occupe aujourd’hui deux bâtiments : l’immeuble principal de la rue des Banques qui lui sert de quartier général (QG) et le Centre de Commerce International d’Abidjan (CCIA), mis à sa disposition par la Côte d’Ivoire. Par ailleurs, pour cause de rénovation du quartier général d’origine, le CCIA devrait servir de QG à la Banque. Le personnel installé au CCIA prendra ses quartiers à la Tour B de la cité administrative.

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LA BANQUE ET LA CÔTE D’IVOIRE : DES PROGRÈS REMARQUABLES OBTENUS SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE ET SOCIAL Sous la présidence de Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, la Côte d’Ivoire a connu une véritable prospérité économique : on parle du « miracle ivoirien », né d’une bonne planification et de liens solides avec la France, ainsi que de l’optimisation du prix des matières premières, notamment le café et le cacao.

L

a croissance économique de la Côte d’Ivoire est restée forte en 2019 avec un taux estimé à 6,9 %, soit proche de celle de 2018 (6,8 %). L’activité économique a été soutenue en 2019 par la bonne tenue de tous les secteurs (primaire, secondaire et tertiaire). En matière de demande, la croissance a été surtout tirée par les investissements réalisés dans le cadre des grands travaux en cours (construction du 4ème pont d’Abidjan, de l’autoroute Yamoussoukro-Tiébissou, du métro d’Abidjan) et par la consommation finale. Le taux d’inflation est resté modéré en 2019 s’établissant à 1 %. Le déficit budgétaire s’est amélioré, passant de 3,8 % du PIB en 2018 à 3,1 % en 2019. Le risque de surendettement reste modéré, selon le FMI. Le ratio de l’encours de la dette sur le PIB est estimé à 47,9 % en 2019, contre 48,6 % en 2018. Cependant, l’ouverture de l’économie ivoirienne la rend très vulnérable aux chocs induits par la pandémie de la Covid-19. Les projections préliminaires de la Banque indiquent un ralentissement important de l’activité économique de 3 % en 2020 (contre près de 8 % en moyenne sur la période 2012-2019), selon un scénario optimiste basé sur une maîtrise de la pandémie dès le troisième trimestre de l’année.

Sur le plan social, l’incidence de la pauvreté reste élevée, fléchissant légèrement de 48,9 % en 2008 à 39,4 % en 2018. Elle est plus accentuée en milieu rural, avec de fortes disparités et inégalités selon l’âge et le genre. La Côte d’Ivoire figure au rang des pays à faible niveau de développement humain, selon l’indice de développement humain (IDH) publié par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et occupe le 32ème rang parmi les 54 pays africains en 2019. La proportion de la population ayant accès à une source d’eau améliorée est passée de 61 % en 2008 à 78,4 % en 2015, puis à 84 % en 2019. Le taux d’accès à l’électricité a connu une progression continue de la couverture de 33 % en 2011 à 69 % fin 2019. L’année 2019 a été marquée par la mise en œuvre du Programme Social du Gouvernement (PS-Gouv 2019-2020), une initiative qui vise à accélérer la mise en œuvre du volet social du Programme National de Développement 2016-2020. La Banque participe au financement du PSGouv à travers plusieurs actions : i) une accélération de la mise en œuvre des activités et composantes à caractère social, déjà définies dans ses opérations en cours dans le pays et ii) l’approbation fin 2019 du Projet multisectoriel d’infrastructures sociales (PS-Gouv) pour un montant de 90 millions d’unités de compte et du Programme d’appui aux réformes économiques et sociales (appui budgétaire du PS-Gouv) de 60 millions d’UC. La contribution totale de la Banque au PS-Gouv 2019-2020 est de 283 milliards de francs CFA.

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IMPACT DES OPÉRATIONS DE LA BANQUE GRÂCE AUX « HIGH 5 » La Banque a beaucoup contribué à la mise en œuvre de ses cinq grandes priorités « High 5 » en Côte d’Ivoire. Éclairer l’Afrique « Éclairer l’Afrique » - Le guichet privé de la Banque a soutenu des investissements pour améliorer l’offre d’électricité tandis que le guichet public s’est consacré à la demande : • Le financement des projets AZITO et CIPREL a permis d’accroître la capacité totale de 362 MW (20 % de la puissance totale installée du pays en 2013). Approuvé en décembre 2017, le projet de la centrale hydroélectrique de Singrobo devrait y ajouter 44 MW en 2021 ; • Le FAD a financé le projet régional d’interconnexion des réseaux électriques de Côte d’Ivoire, SierraLéone, Liberia et Guinée. Approuvé en 2013, ce projet permet la construction en cours d’une ligne de 1 285 km reliant les quatre pays ainsi que l’électrification en Côte d’Ivoire de 40 localités rurales ; • Le Projet de renforcement des réseaux de transport et de distribution (PRETD) permettra à terme la construction de 205 km de lignes haute tension et de quatre postes de transformation dans l’Ouest du pays. Ce projet permettra la distribution de l’énergie produite au barrage de Soubré (275 MW).

Guinée

Sierra-Léone

Côte d’Ivoire TRANSCO CLSG

Libéria

Connecting Light to Lives

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Nourrir l’Afrique « Nourrir l’Afrique » - Les projets d’aménagement dans les régions de l’IndéniéDjuablin (PAIA-ID) et du Bélier (PAI-BELIER) ont permis les résultats suivants : • L’aménagement de 923 hectares de bas-fonds, • La réhabilitation de 620 km de pistes rurales, dont 518 km achevés, • L’équipement de 40 nouveaux forages avec des pompes à motricité humaine et la réparation de 100 pompes hydrauliques villageoises, • La construction d’infrastructures de commercialisation maraîchères comprenant 26 magasins de stockage de riz, 10 marchés ruraux, 2 centres de groupage, 8 centres de collecte et deux magasins pour décortiqueuses. Ces projets ont créé plus de 40 000 emplois dans les régions de l’IndéniéDjuablin et du Bélier.

2PAI-BÉLIERvillage de Djamalabo (S/P Yamoussoukro)

Industrialiser l’Afrique « Industrialiser l’Afrique » - Les interventions de la Banque ont contribué à libérer le potentiel élevé des PME : • Une cartographie à l’échelle nationale a mis en exergue l’existence de 145 groupements de PME, susceptibles d’avoir un véritable potentiel économique ; • Les projets financés par la Banque ont également permis de lancer le développement de l’entreprenariat auprès de 200 étudiants et diplômés, ainsi que la prise en charge de 22 startups, dans des secteurs d’activité novateurs et lucratifs, comme le recyclage des déchets industriels. Partenariat pour l’émergence

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Intégrer l’Afrique « Intégrer l’Afrique » - Pour favoriser l’interconnexion intracommunautaire des réseaux de transport de la Côte d’Ivoire avec les pays limitrophes de la CEDEAO, l’accent a été mis sur les projets routiers intégrateurs : • L’objectif principal est de relier la Côte d’Ivoire au Mali, à la Guinée et au Liberia, tout en désenclavant le Nord, le Nord-Ouest et l’Ouest du pays ; • Les travaux en cours devraient permettre de bitumer 255,6 km de routes, soit 47,6 km entre Danané et la frontière de Guinée, 29 km entre Tabou en Côte d’Ivoire et Prolo à la frontière du Liberia, 65 km entre Bloléquin (Côte d’Ivoire) et la frontière du Liberia, ainsi que 135 km de routes intérieures (entre Boundiali et Kani).

Améliorer la qualité de vie des Africains « Améliorer la qualité de vie des Africains » : - Les interventions en cours de la Banque vont bénéficier à : • 212 000 personnes, dans le cadre des projets d’aménagement agricole ; • 149 000 personnes, qui échapperont à l’extrême pauvreté en milieu rural ; • 245 000 personnes, qui bénéficieront de l’électrification en milieu rural dans le cadre du projet PRETD.

Dans le domaine du développement urbain, l’accent a été mis sur la ville d’Abidjan à travers des systèmes d’infrastructures urbaines durables pour fluidifier le trafic dans la ville : • Le projet « Pont Henri Konan BÉDIÉ », financé par le guichet du secteur privé, porte sur l’exploitation et l’entretien d’un pont à péage de 1,9 km de long et de 4,7 km de voies d’accès, reliant la commune de Cocody et celle de Marcory ; • Le Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA) concerne la construction d’un 4ème pont long de 795 mètres, reliant les communes du Plateau et de Yopougon. Ce dernier comprend des viaducs de 1,4 km ainsi que 7 km de routes d’accès.

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Partenariat pour l’Êmergence

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LE PORTEFEUILLE DE LA BANQUE EN CÔTE D’IVOIRE Depuis 1967, les engagements de la Banque en Côte d’Ivoire ont atteint 4,8 milliards de dollars américains (soit 3,48 milliards d’unités de compte) sur un total de 111 opérations. Au 31 juillet 2020, le portefeuille comprenait 38 opérations avec des engagements de 2,5 milliards de dollars (1 856,7 millions d’unités de compte).

38

2,5

14%

Au 31 juillet 2020 Nombre d’opérations : 38 Engagements : 2,5 milliards USD Taux de décaissement : 28 %

43,1%

24%

18,9%

28%

Répartition par « High 5 » Éclairer l’Afrique : 24% Nourrir l’Afrique : 18,9% Intégrer l’Afrique : 43,1% Améliorer qualité de vie : 14% Industrialiser l’Afrique : 0%

La répartition sectorielle du portefeuille en cours (global) indique la prédominance des infrastructures de transport (43,3 %) suivi de l’énergie (23,8 %), de l’agriculture (18,9 %), de la gouvernance (8,8 %), du social (5,1 %) , de l’eau et assainissement (0,1 %). Cette répartition est en phase avec les piliers du DSP 2018-2022, la stratégie décennale 2013-2022 de la Banque ainsi que les cinq priorités opérationnelles de la Banque, appelées « High 5 ». Le portefeuille de projets nationaux relevant du secteur public comprend vingt et unes opérations pour un volume total d’engagements de 828,5 milliards de francs CFA. Il comprend également sept opérations régionales pour un montant cumulé de 178,5 milliards FCFA. Pour le secteur privé, il concerne dix opérations pour un engagement total de 453 milliards de FCFA. Le portefeuille de la Banque a connu une évolution remarquable depuis 2015 du fait de l’approbation d’importants projets non seulement sur le guichet du secteur public de la Banque mais aussi sur le guichet non souverain (secteur privé). Le portefeuille a été quadruplé de 2015 à 2020, passant de 448,5 millions à 1,85 milliard d’unités de compte.

Engagements en cours et approbations annuelles de 2015 à 2020 (en MUC)

2000

1741

1500

1250

1000 500 0

1856

930 448,5 170

2015

256

2017

Approbations annuelles

353

2018

502 112

2019

2020

Engagements en cours

Cette hausse des engagements est liée à l’accès du pays au guichet souverain, au cas par cas à partir de 2015, après les changements introduits dans la politique de crédit de la Banque en 2014. Elle est le résultat de l’approbation de plus de six opérations du secteur privé. La taille du portefeuille aura nécessité une dérogation à la limite pays lors du reclassement de la Côte d’Ivoire au statut de « pays mixte », approuvé par le Conseil d’administration le 23 octobre 2019. Partenariat pour l’émergence

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Tableau 1: Approbations des opérations par guichet 2015-2020 (en millions d’UC)

Guichet

2015

2016

2015 - 2020

1974 - 2020

1974 - 2020

2017

2018

2019

2020

MUC

MUC

Nbre Proj

Groupe de La Bad

169,9

300,4

256,2

339,9

501,4

112,3

1680,0

3489,4

111

Bad (public et prive)

159,9

296,4

170,3

318,9

492,0

112,3

1549,8

2548,6

57

BAD Public

0,7

296,4

92,9

312,4

152,9

112,3

967,6

1799,4

39

BAD Prive

159,1

0,0

77,5

6,5

339,1

0,0

582,2

749,3

18

FAD

10,0

0,0

85,9

21,0

9,4

0,0

126,3

933,9

53

FSN

0,0

4,0

0,0

0,0

0,0

0,0

4,0

4,0

1

0,0

0,0

0,0

13,2

0,7

0,0

13,9

169,85

300,4

256,18

353,1

502,1

112,3

1 693,91

Autres Fonds TOTAL APPROBATIONS

Source: Compendium de statistiques sur les opérations du Groupe de la Banque,2019 et stuation du portefeuille

La performance du portefeuille est jugée globalement satisfaisante avec une note de 3 sur 4 (sur une échelle de 4). L’évolution de certains indicateurs (cf. tableau 2 ci-dessous) montre que des efforts continus ont été déployés par le gouvernement de Côte d’Ivoire et la Banque en vue de l’amélioration du portefeuille : • • • •

Le portefeuille est jeune. L’âge moyen est de 3 ans en 2020. La taille moyenne des projets du portefeuille est de 48 millions d’UC. Le taux de décaissement global est1 de 29 %. Il n’existe pas de projets à problème (PP), ni de projet vieillissant2.

Tableau 2: Indicateurs de performance du portefeuille Indicateurs Nombre de projets (Global) Total engagements-Global (MUC) Nombre de projets nationaux Total engagements - National public (MUC) Taille moyenne - Global (MUC) Projets à risque - PP (%) Taux de décaissement- National public (%) Âge moyen - National (années)

2015

2018

2019

2020

17

31

37

38

448.8

1290

1741

1856.7

13

17

20

21

215.8

843

968,8

1095.7

26.4

41.6

47

48

0

0

0

0

41.7

13

20

20.6

2.3

2.5

2.8

3.0

4

8

6

2

170

340

501.4

112.3

Projets approuvés au cours de l’année Nombre de projets (prêts et dons) TOTAL DES ENGAGEMENTS (MUC) Source: Rapport de Revue du portefeuille 2019 & 2020 - BAD Projet à problème (PP) : les projets qui ont soit un OD ou un EE jugé insatisfaisant ou très insatisfaisant (2 ou 1 dans le barème de notation), seront classés dans la catégorie des projets à problème. 2 Projet âgé : la Banque estime qu’un projet est vieillissant lorsque son approbation date de huit ans pour les projets d’investissement, ou de cinq ans pour les projets d’appui institutionnel. 1

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PRINCIPAUX AXES DU PLAN NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT (PND) ET DU DOCUMENT DE STRATÉGIE PAYS (DSP) 2018-2022 DE LA BANQUE L’ambition du gouvernement de Côte d’Ivoire est d’atteindre l’émergence du pays en 2020 avec une base industrielle solide. Ainsi, le Programme National de Développement (PND) 2016-2020 s’appuie sur cinq axes stratégiques : • • • •

Le renforcement de la qualité des institutions et de la gouvernance, L’accélération du développement du capital humain et la promotion du bien-être social, L’accélération des transformations structurelles et de l’industrialisation, Le développement d’infrastructures harmonieusement réparties sur le territoire national et la préservation de l’environnement, • Le renforcement de l’intégration régionale et de la coopération internationale. Pour permettre à la Côte d’Ivoire de tirer parti de ses opportunités, de relever des défis majeurs et d’atteindre les objectifs du Programme National de Développement (PND) 2016-2020, tout en restant sélective, la stratégie de la Banque à travers le DSP 2018-2022 repose sur deux piliers : • Renforcer les infrastructures et la gouvernance pour la compétitivité de l’économie et l’efficacité des investissements, • Développer les chaînes de valeur agro-industrielles pour une croissance inclusive et durable. Le premier pilier soutient les trois axes stratégiques (1, 4 et 5) du PND 2016-2020. L’objectif recherché est de développer les infrastructures de transport-TIC, de développement urbain et d’énergie sur les plans national et aussi régional. Le second pilier soutient les deux axes stratégiques (2 et 3) du PND 2016- 2020. Son objectif est une montée en gamme dans les processus de transformation agro-industrielle des filières porteuses en vue de diversifier les sources de croissance de l’économie ivoirienne, de la rendre plus inclusive et moins vulnérable aux chocs externes liés aux fluctuations des cours des matières premières et des aléas climatiques.

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PROJETS ET PROGRAMMES DE TRANSFORMATION

1 | Développement des infrastructures La Côte d’Ivoire a entamé, ces dernières années, un renforcement de son réseau d’infrastructures, un des plus développés d’Afrique de l’Ouest. Des infrastructures et des services de transport efficaces et sûrs ont été réalisés. Ils sont les principaux moteurs de la croissance économique exceptionnelle enregistrée par ce pays au cours de la dernière décennie (8 % de croissance en moyenne entre 2012 et 2019). Huit opérations dans le secteur des transports sont en cours de financement par le Groupe de la Banque pour un total de 653 milliards de francs CFA (45 % du portefeuille total), parmi lesquelles trois opérations nationales (444,4 milliards FCFA). La Banque appuie le vaste Programme intégré de développement urbain de la ville d’Abidjan (PTUA) mis en place par le gouvernement ivoirien avec l’objectif de développer une infrastructure de transports capable de

renforcer les fonctions urbaines, d’améliorer la qualité de vie de la population et de faciliter les activités économiques en offrant une meilleure mobilité et un cadre de vie plus sain. Le coût total du projet a été évalué à 770 millions d’euros, dont la contribution financière de la Banque à ce jour est de 567 millions d’euros (74 % du coût total). L’appui de la Banque permettra de transformer en autoroutes urbaines 88 km de voies en limite de capacité ainsi que la construction du 4ème pont. Il financera aussi la mise en place d’un système intelligent de contrôle du trafic, d’un plan de circulation et d’un plan de drainage des eaux pluviales pour prévenir les inondations récurrentes à Abidjan. Le projet soutiendra le développement des activités industrielles et l’agriculture périurbaine. Il favorisera l’accessibilité du port d’Abidjan et, plus largement, l’intégration régionale.

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À travers son guichet dédié au secteur privé, la Banque a financé le projet de construction du pont à péage « Henri Konan BÉDIÉ » à hauteur de 65 millions d’euros (42,6 milliards FCFA). La réalisation du 3ème pont a permis des gains appréciables de distance et de temps sur les trajets nord-sud, avec des impacts positifs sur l’économie en général ainsi que sur l’environnement, notamment la pollution atmosphérique (limitation des distances parcourues et des embouteillages). Le programme d’extension et de modernisation d’Air Côte d’Ivoire, financé par la Banque, permet non seulement d’accompagner l’industrie touristique sur

l’ensemble du territoire mais aussi de stimuler l’intégration sous-régionale. Au total, plus de 1,2 million de passagers voyageront aisément par l’intermédiaire du réseau ACI d’ici à 2030. La hausse des volumes de marchandises est estimée à 35 %. Le réseau électrique ivoirien est assez performant et le système national des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) assez bien développé. Les infrastructures routières, ferroviaires, électriques et TIC sont intégrées au réseau du Burkina Faso, pays voisin et principal partenaire parmi les pays de l’hinterland.

2 | Agriculture et développement rural : Renforcer l’agriculture pour garantir la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire Le secteur agricole représente 26 % du PIB de la Côte d’Ivoire. Le pays compte environ 75 % de terres arables. La qualité des sols et les conditions agro-climatiques sont favorables à la production de diverses cultures tropicales. Cependant, seules 42 % des terres arables sont utilisées.

amélioré l’accès à l’eau potable, diversifié la production et renforcé la sécurité alimentaire. Ils ont également amélioré la qualité de la production de viande et augmenté la productivité ainsi que les revenus ruraux. Ils ont encouragé le reboisement et soutenu les réformes dans le secteur agricole.

L’agriculture est un des principaux moteurs de la croissance économique en Côte d’Ivoire, malgré une baisse des prix des cultures de rente et une décennie de crise politique. L’engagement croissant du secteur privé dans l’agriculture permet d’apporter des fonds supplémentaires au secteur et de transformer les petites structures en exploitations compétitives, modernes, pleinement intégrées aux marchés régionaux et mondiaux.

Les opérations de la Banque achevées dans ce secteur ont concerné plusieurs grands projets :

Les investissements de la Banque africaine de développement dans le secteur agricole ont

• Le Projet d’appui aux infrastructures agricoles dans la région de l’IndéniéDjuablin (PAIA-ID), • Le Projet de pôle agro-industriel dans la région du Bélier ainsi que l’aide humanitaire d’urgence au gouvernement dans la lutte contre la grippe aviaire en Côte d’Ivoire.

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Le PAIA-ID a contribué à faire reculer la pauvreté dans l’Est du pays, une des régions les plus affectées par la crise post-électorale de 2010-2011. Dans la zone d’intervention, le projet a permis l’aménagement de 699 hectares de bas-fonds, la réhabilitation de 566 kilomètres de pistes rurales, la construction de 6 marchés ruraux et de 10 magasins de stockage de riz construits, la fourniture à 22 groupements de riziculteurs de 64 motoculteurs, de 64 faucheuses, 32 batteuses-vanneuses et 365 bâches. Le Projet de pôle agro-industriel dans la région du Bélier, d’un montant de plus de 80 millions d’euros est en cours d’exécution. Il contribuera à l’émergence d’un pôle agro-industriel dans la région du Bélier grâce à une dynamisation des filières agricoles porteuses et une implication accrue du secteur privé, des jeunes et des femmes. L’opération d’aide humanitaire d’urgence attribuée en 2015 a consisté en une aide d’un million de dollars au gouvernement ivoirien pour lutter contre la propagation de la grippe aviaire.

Parole de bénéficiaire : Barakissa NANZANGA (Projet PAIA-ID à Abengourou) « Grâce à l’appui de la Banque africaine de développement, nous produisons plusieurs fois dans l’année. Et lorsque nous vendons nos produits, le maïs notamment, chaque homme gagne au moins 50 000 francs CFA (100 dollars). Chaque femme se voit remettre 30 000 francs CFA. Avec cet argent, nous mangeons à notre faim, nous satisfaisons les besoins de notre famille, assurons la scolarité et les soins de santé pour nos enfants. »

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3 | Finances La Banque est intervenue dans le cadre de deux projets importants : • Le Projet d’incubateur pour les jeunes entrepreneurs (PRODIJE). Ce programme d’appui au développement de l’entreprenariat pour les jeunes en Côte d’Ivoire a été approuvé en 2014 pour un montant de 969 000 dollars américains. Il a connu une phase pilote de deux ans à partir de 2016. Quelque 200 jeunes promoteurs, dont 30 % de femmes, ont été retenus et ont bénéficié d’un programme de renforcement de compétences en matière de développement d’entreprise, d’assistance technique, favorisant également un meilleur accès au financement auprès des structures partenaires du projet. • Une prise de participation de 10 % au capital de MicroCred Côte d’Ivoire et une subvention de 700 000 euros pour le financement partiel de l’assistance technique, notamment la formation et le développement d’un système de suivi et d’information performant, ont aussi été mis en place. Ce projet a permis la création de 555 emplois permanents et 18 650 emplois indirects.

4 | Développement social Depuis 2010, la Banque a beaucoup contribué au développement social en Côte d’Ivoire, finançant cinq projets à fort impact : • Le Programme d’appui au renforcement de l’inclusion et de la cohésion Sociale (PARICS). Financé à hauteur de 42,5 millions de dollars, le PARICS a appuyé les efforts de la Côte d’Ivoire dans le rétablissement de la cohésion sociale et l’amélioration de l’inclusion sociale. Le projet a permis à 15 500 chefs de ménage, dont au moins 2 000 femmes de bénéficier de revenus décents. Environ 3,5 millions d’habitants de régions à situations conflictogènes, sont assistés pour la reconnaissance de leurs droits en matière de propriété foncière. • Le Programme d’appui à l’amélioration de l’employabilité et de l’insertion des jeunes (PAAEIJ). Le programme visait à améliorer l’employabilité des diplômés de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur ainsi que l’insertion des jeunes chômeurs. Le projet a touché directement 59 000 élèves de la formation professionnelle (49 % de filles), 155 000 étudiants du supérieur (37 % de filles) et 2 000 jeunes sans emploi (40 % de filles). • Le Programme d’urgence pour la restauration des services sociaux et administratifs de base (PURSSAB). Financé à hauteur de 135 millions de dollars, il a contribué à la restauration des services publics et au retour à la paix après les violences post-électorales de 2011. • Le Projet d’appui au Programme Social du Gouvernement (PS-Gouv). Le Programme Social du Gouvernement (PS-Gouv), d’un coût global de 1 003,4 milliards de FCFA sur la période 20192020, vise à renforcer l’inclusivité de la croissance, en permettant ainsi de générer une croissance redistributive de bien-être social avec un service public accessible, efficace et de qualité. Ce Programme constitue une initiative qui vise à accélérer la mise en œuvre du volet social du Programme National de Développement 2016-2020, en faveur des populations les plus vulnérables. La Banque est intervenue dans le PS-Gouv à travers i) un appui budgétaire approuvé en novembre 2019 pour un montant de 84 millions USD et ii) un Projet d’appui au Programme Social du Gouvernement d’un montant de 124 millions USD. C’est un projet multisectoriel qui vise à contribuer à l’amélioration des conditions et niveaux de vie des populations rurales et des jeunes en appuyant d’une part, la production, et la transformation des productions agricoles, en améliorant leur accès aux services sociaux de base et d’autre part en facilitant l’accès des jeunes au marché de l’emploi.

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Parole de bénéficiaire : Arsène KOFFI YAO (Projet PARICS à Abidjan) « J’ai connu des moments difficiles. Heureusement, le projet de collecte et de transformation des déchets plastiques de la Banque africaine de développement m’a offert l’opportunité de me battre pour avoir une vie meilleure et m’occuper de mon enfant. Ma voix compte désormais au sein de la famille. Maintenant, je veux continuer à aller de l’avant. »

5 | Eau et assainissement Le Projet de gestion intégrée du bassin versant du Gourou, en phase d’urgence, a bénéficié d’un soutien de la Banque de 33 millions de dollars. Le soutien financier de la Banque au projet a permis : • Une meilleure r égulation des eaux de drainage vers l’exutoire, en particulier, au niveau du carrefour de l’Indénié, • Une meilleure gestion de l’environnement et des déchets solides, • L’élaboration d’un document de planification pour une gestion intégrée de l’ensemble du bassin. La première phase du projet visait à rénover et à construire des bassins, des canaux de drainage et leurs branchements au canal principal. La seconde phase a concerné la réalisation d’une étude permettant de définir les actions nécessaires à la gestion durable de l‘assainissement et du drainage du bassin. L’objectif était de faire face aux inondations récurrentes des quartiers environnants. Les bénéficiaires directs du projet sont évalués à 2 800 000 personnes, dont 495 000 riverains. Le Projet de promotion de l’accès aux toilettes et aux emplois à Bouaké et Katiola à travers la réutilisation des boues et des urines (PATER) a pour objectif de faciliter l’accès durable des populations de ces deux villes aux infrastructures, services et emplois liés à la filière de gestion des produits de vidange des toilettes. Partenariat pour l’émergence

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Programme d’appui à l’inclusion sociale et au renforcement de la cohésion (PARICS)

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FOCUS SUR UN PROJET Soutien au transport urbain d’Abidjan à travers le Projet de Transport Urbain d’Abidjan (PTUA) Date d’approbation : phase 1 (16 décembre 2016) et phase 2 (16 octobre 2018) Financement de la Banque : 567 millions d’euros (371,3 milliards de francs CFA) Détails du projet : La Banque africaine de développement soutient ce projet, qui devrait s’achever en 2021. Le PTUA est conçu pour, d’une part, améliorer les conditions de vie des populations et atténuer les problèmes de circulation à Abidjan, d’autre part. Les routes et ponts existants sont soumis à une forte pression du trafic urbain. La quasi-totalité des carrefours connaissent une congestion sévère et le mauvais état des routes freine la circulation, entraînant ainsi des accidents de la route, une pollution de l’air et un ralentissement des activités économiques dans la ville d’Abidjan.

• • • • • • •

Le PTUA porte sur : L’aménagement de 87,9 km de voies urbaines rapides, Un pont de 1 400 mètres, Six échangeurs, La rénovation des feux tricolores de 89 carrefours, L’évaluation de la qualité de l’air, La gestion des déchets urbains, Le renforcement des capacités existantes en matière de régulation de la circulation, de planification urbaine, d’amélioration des recettes locales, de sécurité routière et de protection des écosystèmes naturels.

Résultats attendus : L’appui de la Banque permettra de : • Transformer en autoroutes urbaines 88 km de voies en limite de capacité ainsi que la construction d’un 4ème pont ; • Mettre en place un système intelligent de contrôle du trafic, un plan de circulation ainsi qu’un plan de drainage des eaux pluviales pour prévenir les inondations récurrentes à Abidjan.

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FOCUS SUR UN PROJET Un accès électrique fiable grâce au Projet d’amélioration de l’accès à l’énergie en milieu rural (PAEMIR) Date d’approbation : 7 novembre 2018 Financement de la Banque : 48,51 millions d’euros (31,7 milliards FCFA) Détails du projet : • Capacité de 321 MW à 543 MW, • 426 localités concernées, • 23 549 branchements. Le vieillissement des infrastructures de production, de transport et de distribution, les niveaux élevés de perte d’énergie ainsi que le manque de ressources pour financer les énergies renouvelables et l’hydroélectricité ont sérieusement affecté l’approvisionnement en énergie fiable, propre et à faible coût. Bien que 74 % des ménages ivoiriens vivent dans des zones électrifiées, seuls 28 % sont connectés au réseau. L’objectif du PAEMIR est d’accroître l’accès à l’électricité en Côte d’Ivoire. Ce projet d’investissement porte sur l’extension des réseaux électriques en moyenne tension et sur la réalisation de branchements en milieu rural. Cette extension se fera à partir des sources existantes, à travers la construction de réseaux électriques de distribution dans les 426 localités concernées, la réalisation de 23 549 branchements pour les ménages et la pose de foyers d’éclairage public. Résultats attendus : L’extension de l’alimentation électrique actuelle permettra à la Côte d’Ivoire de répondre efficacement à la demande croissante et de maintenir sa position d’exportateur net d’énergie. Le projet couvre trois districts du Nord de la Côte d’Ivoire (Savanes, Woroba et Zanzan) et concerne 426 localités pour une population estimée à 259 486 habitants. Le projet s’inscrit dans le cadre du Programme National d’Électrification Rurale (PRONER) qui vise l’électrification de toutes les localités de plus de 500 habitants dans le pays à l’horizon 2025.

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FOCUS SUR UN PROJET Appui aux infrastructures agricoles locales à travers le Projet de pôle agro-industriel dans la région de Bélier (2PAI Bélier) Date d’approbation : 25 janvier 2017 Financement de la Banque : 81 millions d’unités de compte (67 milliards de francs CFA) Les objectifs du projet sont les suivants : Le projet s’adresse à 461 600 bénéficiaires (64 % des habitants de la zone), dont plus de la moitié sont des femmes. Il cible 112 000 personnes directement, 800 jeunes diplômés et 200 PME, dont 50 spécialisées dans la transformation des produits. Quelque 230 000 femmes, dont 4 300 productrices, 400 jeunes filles, 25 transformatrices et commerçantes en tireront profit.

• • • •

Résultats attendus : Les réalisations du projet 2PAI-Bélier sont les suivantes : Rénovation de 100 pompes à motricité humaine et construction de 50 forages, ce qui a permis de réduire considérablement le temps de corvée d’eau des femmes dans 150 villages ; Intégration des femmes dans la production maraîchère à travers l’aide apportée à 90 femmes à s’installer sur 32,9 hectares sur 12 sites aménagés ; Encadrement des femmes avec une amélioration de leurs capacités de gestion financière et une bancarisation (épargne et crédit) ; Aménagement des sites rizicoles, ce qui a permis aux femmes installées d’augmenter leurs superficies d’un demi-hectare à plus d’un hectare. Le projet a également conduit une étude de genres dans la région d’Abengourou. Cette étude a mis en évidence les disparités hommes/femmes dans la région et proposé des solutions pour y remédier.

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FOCUS SUR UN PROJET Projet d’appui au renforcement de la compétitivité du secteur industriel (PARCSI) Date d’approbation : 30 septembre 2015 Financement de la Banque : 11,48 millions d’unités de compte (9,44 milliards de francs CFA) Détails du projet : 10 millions d’unités de compte (8,17 milliards de francs CFA) Objectifs • Appuyer la mise à niveau de 50 entreprises ; • Accompagner 50 entreprises à la certification qualité ; • Promouvoir l’investissement dans la filière fruits et légumes pour augmenter le taux de transformation des fruits et légumes (mangues et ananas) à 10 % en 2019 ; • Renforcer les capacités des structures d’accompagnement du secteur industriel (ADCI, LANEMA, CODINORM) afin de leur permettre de remplir plus efficacement leur mission. Les principaux résultats obtenus sont : • Réalisation de diagnostics globaux et de business plan au profit de 70 entreprises ; • Mise à niveau de 70 entreprises suivi d’un accompagnement à la certification qualité ; • Promotion de l’investissement dans la filière fruits et légumes afin d’augmenter le taux de transformation des fruits et légumes (mangues et ananas) à 10 % en 2019 ; • Renforcement des capacités des structures d’accompagnement du secteur industriel (ADCI, LANEMA, CODINORM) afin de leur permettre de remplir plus efficacement leur mission ; • Formation de 175 cadres d’entreprises en marketing, management et gestion financière ; • Accompagnement à la levée de fonds d’un montant de plus de deux milliards de francs CFA auprès des banques ; • Assistance technique des coopératives de producteurs de mangues et d’ananas à travers des sessions de formation et des mises en relation d’affaires entre les différents acteurs de la chaîne de valeur de la mangue et l’ananas (producteurs, entreprises industrielles, distributeurs, centres commerciaux) ; • Élaboration d’une stratégie pour la mise en place d’unités de transformation de la mangue et de

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FOCUS SUR UN PROJET Emploi des jeunes en agribusiness à travers le programme « ENABLE Youth » Date d’approbation : 37 juillet 2016 Financement de la Banque : 1 million d’unités de compte (817 000 FCFA) Détails du projet : La Banque africaine de développement a financé le projet d’emploi des jeunes en agribusiness en Côte d’Ivoire. Ce projet vise à renforcer les capacités des jeunes diplômés ivoiriens, motivés et disposant d’une idée de création d’entreprises dans le secteur agricole. Ce projet, approuvé en 2016, s’inscrit dans le cadre du programme « ENABLE Youth » de la Banque, qui est une réponse au fort taux de chômage des jeunes à travers le développement de l’agribusiness en Afrique. Il vise à former et autonomiser ces jeunes « agripreneurs » et à stimuler la création de nouvelles entreprises agricoles, dont 50 % seront détenues par des femmes. L’objectif sectoriel est de contribuer à la sécurité alimentaire, à la création d’emplois et de richesse, en particulier pour les jeunes. De façon spécifique, le projet vise à augmenter les revenus des jeunes diplômés, qui voudraient s’engager dans le développement de filières agricoles porteuses. Les bénéficiaires du projet sont les Ivoiriens résidant sur le territoire national (50 % d’hommes, 50 % de femmes), diplômés avec un niveau minimum bac+2, dont l’âge est compris entre 21 et 35 ans et n’exerçant pas d’emploi rémunéré pendant le programme. Résultats attendus : La phase pilote d’un programme national pour l’emploi des jeunes dans le secteur agricole en cours de mise en œuvre avec l’incubation de 20 jeunes diplômes, sélectionnés sur l’ensemble du territoire par l’Agence Emploi Jeune. L’École supérieure d’agronomie (ESA) a été choisie comme centre d’incubation pour ces jeunes. L’incubation se déroule en plusieurs étapes : • L’identification des coaches et mentors, • La détermination du profil entreprenariat des jeunes, • Un stage d’imprégnation agricole.

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FOCUS SUR UN PROJET Promotion de l’accès aux toilettes et à l’emploi à Bouaké et Katiola Date d’approbation : 4 septembre 2013 Financement de la Banque : 1 million d’unités de compte (817 000 FCFA) Détails du projet : • Faciliter l’accès d’au moins 900 ménages pauvres aux toilettes ; • Accès universel aux toilettes à travers un système de micro-crédit ; • Promotion de nouveaux métiers pour 60 jeunes dont 15 femmes. Financé à hauteur de 1,4 million de dollars par la Banque africaine de développement, le projet de promotion de l’accès aux toilettes et à l’emploi à Bouaké et à Katiola, à travers la réutilisation des boues et urines, a pour objectif de faciliter l’accès durable des populations de ces deux villes aux infrastructures, services et emplois liés à la filière de gestion des produits de vidange des toilettes. Les bénéficiaires directs du projet représentent 900 ménages des communes de Bouaké et Katiola, qui disposeront de toilettes à séparation d’urine, soit environ 9 000 habitants. Par ailleurs, 456 000 habitants de Bouaké et Katiola (60 % de la population de Bouaké et 22,5 % de Katiola ayant accès à l’assainissement) profiteront des services de cinq entreprises de collecte mécanique formées et agréées.

• • • •

Résultats attendus : Le projet a réalisé les activités suivantes : Adoption d’un rapport de stratégie d’amélioration et de règlementation du service de collecte et de transport des produits de vidange ; Acquisition de kits de pré-collecte ; Acquisition d’engins de transport des produits de vidange ; Suivi d’activité des vidangeurs avec coaching pour leur transformation en entreprises selon les normes de l’Office National de l’Assainissement et du Drainage (ONAD).

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FOCUS SUR UN PROJET Programme d’appui à la riposte contre la Covid-19 (PARC) Date d’approbation : 8 juin 2020 Financement de la Banque : 75 millions d’Euros (61,3 millions d’unités de compte) Détails du projet : Il s’agit d’un appui budgétaire. Le programme est basé sur deux composantes complémentaires : (i) appui à la mise en œuvre du plan de riposte sanitaire et des mesures de protection des populations vulnérables et (ii) appui à la résilience économique et à la relance post-crise de l’économie. Le programme est cohérent avec l’objectif de la CRF Covid-19 de la Banque, qui permettra le financement de mesures de riposte à la Covid-19 et la poursuite des activités essentielles de l’État durant la crise. Objectifs du projet : Les objectifs du programme sont : (i) maîtriser l’expansion de la Covid-19 et soutenir les ménages vulnérables et (ii) mettre en œuvre des mesures/actions visant à renforcer la résilience du secteur privé et créer les conditions d’une reprise rapide de l’économie post-crise. Résultats attendus : Le programme contribuera à la mise en œuvre du plan de riposte sanitaire à la Covid-19, notamment le renforcement des capacités de prévention et prise en charge de la maladie (acquisition de kits de prévention, de dépistage et du matériel et des médicaments pour le traitement), le soutien aux ménages à travers la distribution de vivres, des transferts directs et le différé de paiement des factures d’eau et électricité ainsi que le soutien au secteur privé, à travers des exonérations fiscales, la facilitation d’accès au crédit bancaire et de subventions directes. Le programme bénéficiera à l’ensemble de la population ivoirienne. Il s’agit notamment des personnes affectées par la Covid-19, dont la prise en charge est gratuite, des ménages vulnérables qui bénéficieront de kits alimentaires, de transferts monétaires et de la prise en charge des frais d’électricité et d’eau (tranches sociales) pour trois mois. Le secteur privé bénéficiera d’un moratoire de trois mois pour le paiement des impôts et taxes, du paiement immédiat des crédits d’impôts, d’un fonds de garantie pour accéder au crédit bancaire et de subventions directes.

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ANNEXE

Portefeuille de la Banque en Côte d’Ivoire au 31 juillet 2020

1 | PROJETS NATIONAUX

Date Approbat.

Montant Approuvé (M UC)

Montant Décaissé (M UC)

Taux décais

Date Clôture

16 nov-16

115,0

38,7

33,6 %

31 déc-20

Projet d’Amélioration de l’accès à l’électricité en milieu rural BAD

7 nov-18

35.,3

6,5

18,4 %

31 déc-21

Projet de renforcement et d'extension des réseaux en milieux péri-urbain et rural. - BAD

25 mars-20

52,0

0

0%

31 déc-22

202,3

45,2

22.3 %

Secteur/Opération

Energie Projet de renforcement des réseaux électriques de transport et de distribution - BAD

Sous-total Agriculture

Projet de pôle agro-industriel dans la région Bélier (2PAI-BELIER)

BAD

25 jan-17

53,7

18,2

33,8 %

31 déc-22

FAD (Prêt)

25 jan-17

26

4,1

15,7 %

31 déc-22

FAD (Don)

25 jan-17

3,4

1,0

31 %

31 déc-22

07 juil-16

1,0

0,2

22,1 %

31 déc-20

Aout 17

1,0

0,3

28 %

31 déc-20

21 Oct-16

4,0

0,2

4,7 %

31 Dec.21

89,1

24,0

27,0 %

PPF – Enable Youth Côte d’Ivoire - FAD PPF- Pole agro industriel au Nord (2PAI Nord) -FAD Projet de développement de chaînes de valeurs dans la région de l'Indénié – Djuablin

Sous-total Transport Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA)

BAD

16 déc-16

194,1

38,7

20 %

31 déc-21

FEM

16 déc-16

5,1

0,1

1,6 %

31 déc-21

16 oct-18

269,3

0

0%

31 déc-21

BAD

8 nov-17

41,8

41,8

100 %

31 déc-23

FAD (Garantie)

8 nov-17

13,9

0

0%

31 déc-23

FAD (Prêt)

8 nov-17

3.6

0,8

20,2 %

31 déc-23

FAD (Prêt)

7 Déc-18

11

0,1

0,1 %

22 mai 23

BAD

7 Déc-18

8,5

0

0%

22 mai 23

Projet de transport urbain d’Abidjan (PTUA) – Phase 2 - BAD

Projet Air Côte d’Ivoire

Projet de Routes de Désenclavement des Zones Transfrontalières (Phase1Bondoukou-Soko-Sampa)

Partenariat pour l’émergence

34


2 | PROJETS NATIONAUX

Date

Montant

Montant Décaissé (M UC)

30 sep-15

10

4,7

46,8 %

30 nov-20

FAD (Prêt)

30 mars-17

6,6

1,6

28 %

28 fev-21

FAD (Don)

30 mars-17

0,2

0,1

66,3 %

28 fev-21

FAT (Prêt)

30 mars-17

9,6

1,6

16,3 %

28 fev-21

FAT (Don)

30 mars-17

0,03

0,03

100 %

28 fev-21

Projet d’appui à la relance de la filière Cacao - FAD

11 déc. 18

5,0

0,1

2,7 %

31 déc-21

Programme d’Appui aux Réformes Economiques et SocialesBAD

26 nov-19

61,3

61,3

100 %

31 déc-21

Projet d’appui à la mise en œuvre du programme de développement pour une prestation de services inclusive

08 nov-19

9,4

5,5

58.1 %

31 déc-21

Programme d’appui à la riposte contre la COVID-19 (PARC) - BAD

08 juin-20

61,3

0

0%

31 déc-21

163,4

74,9

45,8%

4 sep-13

1,00

0,7

66,1 %

31 déc-20

4 avril-19

0,7

0,0

0%

31 déc. 22

547,3

81,5

14,9 %

Secteur/Opération

Taux décais

Date Clôture

Gouvernance Projet d’appui au renforcement de la compétitivité du secteur industriel (PARCSI) - FAD

Projet d’appui à la gestion économique et financière (PAGEF)

Sous-total EAU & Assainissement Projet d'appui valorisation déchet liquide et promotion emploi à Bouake et Katiola Amélioration des services d’assainissement non collectif -FAE Sous-total

Social Appui au pilotage du dispositif privé de formation professionnelle et technique -

13 avril-17

0,35

0,08

23,4 %

31 dec-22

Projet d’Appui au programme social du Gouvernement (PS-Gouv) - BAD

16 dec-19

91,6

0,1

0.,1 %

31 déc-22

91,95

0.08

0.2 %

1 095,7

226,3

20,6 %

Sous-total

TOTAL

Partenariat pour l’émergence

35


3 | PROJETS NATIONAUX

Date

Montant

Montant

Taux décais

Date Clôture

Programme Intégré de Développement et d’Adaptation au

7 nov-18

5

0,1

2,3 %

31 Dec-24

UE-PAGODA -Don

7 nov-18

1,2

0,2

12.7 %

31 Dec-24

Fonds Vert pour le Climat (FVC)- Don

7 nov-18

3,8

0

0%

31 Dec-24

Fonds Vert pour le Climat (FVC)- Prêt

7 nov-18

0,7

0

0%

31 Dec-24

Fonds Stratégique pour le Climat (FSC) -Don

7 nov-18

1,9

0,1

5.8 %

31 Dec-24

Fonds Stratégique pour le Climat (FSC) - Prêt

7 nov-18

4,6

0,1

2,6 %

31 Dec-24

17.2

0,4

2,3 %

Secteur/Opération Agriculture/Environnement

Sous-total Energie CLSG-Interconnexion - CI-Transco -FAD

6 nov-13

26,2

14,9

56,8 %

31 oct-20

CLSG - WAPP- Cote d'ivoire - FAD

6 nov-13

0,7

0,7

100 %

31 oct-20

CLSG - Projet d’électrification rurale - FAD

6 nov-13

6,1

4,0

65.0 %

31 oct-20

33

19,6

59,4 %

Sous-total

Transport Programme d’Aménagement de Routes et de Facilitation des Transports - Union du Fleuve Mano (PARFT/UFM)

FAD (initial)

18 déc-14

42,6

15,3

36 %

30 juin-20

FAT (FAT)

18 déc-14

22,8

8

35,3 %

30 juin-20

3 juin-15

31,2

11,3

36,1 %

30 juin-20

BAD

26 nov-15

41,9

20,7

50,7 %

30 juin-21

FAD

26 nov-15

30

9.9

33.3 %

30 juin-21

168.5

65,2

38,6 %

0,28

0,1

35,7 %

Sous-total

168,5

65,2

38,6 %

TOTAL

218,9

85,3

38,9 %

Projet d’aménagement et de Facilitation de Transport sur le Corridor Bamako-Za ntiebougou-

FAD (Prêt additionnel)

Sous-total Social Programme de codage pour l'emploi (Rockefeller

29 mai-18

28 mai-23

Partenariat pour l’émergence

36


4 | OPERATIONS DU SECTEUR PRIVÉ Date

Montant

Montant

Taux décais

Date Clôture

Phase 1

4 juin-19

81,7

81,7

100%

30 sept. 22

Phase 2

4 juin-19

81,7

0

0,0%

30 sept. 22

Phase 3

4 juin-19

81,7

0

0,0%

30 sept. 22

163,4

74,9

45,8 %

Secteur/Opération Agriculture SUCDEN - CacaoMécanisme de financement de matières premières - BAD

Sous-total Energie Projet d’extension de la Centrale Electrique (CIPREL)

BAD

24 juil-13

40,6

40,6

100 %

13 aout-28

FAT

24 juil-13

3,6

0

0%

13 aout-28

Projet d‘expansion de la centrale d'AZITO - BAD

19 déc-12

26,2

26,2

100 %

27 fév-20

Projet de centrale hydroélectrique de Singrobo 44MW -

06 déc-17

40,9

0.0

0%

01 jan-21

Zola Energy Côte d'Ivoire Pay-As-You-Go Solar Home

13 Jun-18

3,9

0.0

0%

01 jan-21

Expansion de la Centrale à Gaz à cycle combiné d’Azito

4 juin-19

28,4

9,0

32 %

31 dec. 35

Centrale à Gaz à cycle combiné d’Atinkou de 390MW

4 juin-19

66,2

0

0%

31 dec. 35

209.8

75.8

36.1%

8 nov-17

36,2

0

0%

19 jan-21

1 mars-12

45,4

45.4

100 %

28 juin-27

4 nov-15

2,7

0

0%

28 juin-27

1 mars-12

2,0

2,0

100 %

28 juin-27

4 nov-15

0,3

0

0%

28 juin-27

87,2

52,9

60,6 %

542,1

210.,4

38,8 %

1 856,7

522,0

28,1 %

Sous-total Transport Air Côte d'Ivoire Project Private - BAD Henry Konan Bédié Toll Bridge

Riviera Toll Bridge Stand By

BAD FAT BAD FAT

Sous-total TOTAL

TOTAL GENERAL (1+2+3) 1 UC = 1,38 USD = 1,25 EUR = 817 FCFA (JUIN 2020)

Partenariat pour l’émergence

37




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