AGEC_MAGAZINE_DECEMBRE_2011_335_MD

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SIEGE SOCIAL Plantades 63690—AVEZE Président Christian CONTINI 7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR contini.c.g@gmail.com Secrétaire Marc VAYSSIE Plantades 63690 AVEZE marcvayssie@aol.com Trésorier Christian BRANA Route de Simorre 32450 SARAMON christian.brana@orange.fr Le MAGAZINE A.G.&C. est disponible en téléchargement sur l'espace web de l'association Gendarmes et Citoyens : http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens

Numéro 26 - Décembre 2011 La Machine à Café, page 4 Le dossier du mois : Livre blanc sur la sécurité…, page 9 Quand de hauts responsables s’arrangent avec la réalité, page 16, par Christian CONTINI Différences entre pouvoir et domination, Ray FUNKHAUSER, page 19

Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la création, l'édition, la mise en page du bulletin d'information et celles qui ont proposé des articles, Malgré le soin apporté à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous échapper; nous vous prions de nous en excuser.

Sécurité à coûts variables, page 20, par Christian BRANA

Directeur de publication : Christian CONTINI Comité de rédaction : Relecture Marc VAYSSIE, Maquette ACDC Articles : Christian CONTINI - Christian BRANA – MORDAX - J.P. Del PISTIOA - Ray FUNKHAUSER (extraits) Conception graphique – Photomontages – Mise en page : ACDC

Suicides en Gendarmerie, nous n’oublions pas, page 22

Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images libres de droits – Collection Christian CONTINI— ACDC

Monument National en mémoires des victimes en OPEX, Page 21

Retranscription de l’interview du Gal CAVALIER à MEDIAPART, page 24 Communiqué : Laurent MUCCHIELLI, page 28 Nos publications, page 29

Couverture : Montage ACDC - photo ACDC® Dépôt légal : dès parution La reproduction des articles et photos est autorisée à la seule condition de nous en aviser. Contact : Gendarmes.citoyens@gmail.com

Du côté de la Police, par Mordax, page 30 Les risques du métier, page 34 Le gendarme Padchance, page 36 Pourquoi nous rejoindre ? page 39


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onvaincre avec l’humour ?

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e 23 octobre a vu la disparition d’un homme dont j’avais entendu la voix chaude à la radio alors que je n’étais encore qu’un enfant. Jean Amadou nous a quittés. Ce chansonnier, homme très cultivé, maniait un humour tout en finesse sans jamais être vulgaire. Il connaissait parfaitement la langue française dont il jouait de toutes les nuances. Ce fin lettré avait l’élégance du verbe. Il égratignait les uns et les autres sans jamais se permettre la moindre allusion qui aurait pu être considérée insultante ou blessante.

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Par Christian CONTINI Président de l’A.G.&C.

i je parle de ce grand monsieur, qui fréquentait aussi bien la radio et la télévision que les théâtres, c’est que je me suis pris à imaginer un instant qu’il aurait pu collaborer à notre magazine. Il aurait su traiter avec humour tout ce que la gendarmerie subit actuellement. Je l’entends ironiser sur les hommes en bleu à qui l’on demande toujours plus tout en réduisant leurs moyens. Je le vois démontrer avec humour le fossé qui existe entre les policiers et les gendarmes en particulier lorsqu’on évoque le droit d’expression. Il aurait su rire de l’appartenance de la gendarmerie à la « grande muette » en nous faisant certainement remarquer que ses membres, à qui l’on demande toujours plus, sont jugés incapables de pouvoir exprimer leur mal être sans déroger à une obligation de réserve qui date d’une époque antédiluvienne. Il se serait amusé de la multitude de propositions qui sont faites pour gérer les forces de sécurité sans jamais consulter leurs bases. Onze mesures par ci, trente-huit propositions par là, tout un livre « blanc » par ailleurs.

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n chroniqueur de cette trempe aurait été le rêve pour notre magazine. Peutêtre devrions nous solliciter quelques-uns de ses amis, Jacques Mailhot, Bernard Mabille, Jean Roucas, Philippe Bouvard ou d’autres. Une consolation, d’autres publications ayant pignon sur rue ont moins d’humour que notre magazine, malgré les moyens dont elles disposent.

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i nous sommes tristes du départ de Jean Amadou, nous sourions en pensant qu’il doit partager de grands fous rires avec un autre humoriste qui l’a rejoint, Robert Lamoureux. Lui aussi aurait su faire rire de la situation des gendarmes. Si l’on se remémore les aventures de la 7e compagnie, on sait qu’il portait l’uniforme avec élégance et au lieu du « fil bleu sur le bouton bleu ….. » il nous aurait fait une démonstration du petit doigt sur la couture du pantalon et de l’index sur le bouton de jugulaire du képi.


DRAMES EN SERIE : Nouveaux suicides en Gendarmerie. C’est la garde républicaine, caserne Nouvelle France à PARIS, qui est touchée par un nouveau suicide qui s’est produit le 16 octobre. Nous ignorons les causes exactes de ce drame ni de quelle façon il s’est produit mais il semblerait que la victime âgée de moins de 30 ans se trouvait face à un problème sentimental. Condoléances à sa famille, ses proches et tout notre soutien à ses collègues. Le 20 octobre un autre garde se serait également donné la mort dans des circonstances ignorées. Suicide d’un policier à Vaulx-en-Velin. Le 20 octobre, une vive émotion s’est manifestée à Bourges lors des obsèques nationales d'Anne Pavageau en présence de nombreux policiers. A 15 heures une minute de silence a été observée dans tous les commissariats et toutes les gendarmeries de France pour rendre un dernier hommage à cette policière mère de famille. Si le geste fou de l’homme qui l’a tuée à coups de sabre reste incompréhensible, c’est aussi l’incompréhension qui domine à l’annonce d’un nouveau suicide, celui d’un jeune policier d’une trentaine d’années la nuit suivante. Récemment affecté à la brigade de Vaulx-en-Velin (69) ce père de famille s’est donné la mort avec son arme de service pour des raisons qui restent à déterminer. Ce suicide intervient une semaine après celui d'un jeune policier de 27 ans, père de famille également, récemment affecté à Villeneuve-surLot qui s'est donné la mort à son domicile. Une nouvelle fois les services de sécurité sont en deuil et nous partageons la tristesse de tous ceux qui sont touchés par ces drames. Un gendarme se suicide dans l’Oise. Cette information va sembler banale tant elle se répète au long des semaines. Ce jeune gendarme de la brigade de Verberie (Oise) avait 28 ans, il a choisi de nous quitter le 21 octobre, nous ne savons pas pourquoi et nous ne le saurons peut-être jamais, il nous reste le chagrin d’une famille, la tristesse de ses amis et

camarades que nous partageons. Paix à son âme. Nouveau drame chez les policiers. Ce sont les corps d’un gardien de la paix récemment affecté à Nantes et celui de son épouse qui ont été retrouvés à leur domicile de Saint-Marsdu-Désert le 23 octobre. L’enquête semble vouloir établir que l’homme a tiré sur son épouse avant de retourner l’arme contre lui. De là à dire qu’il s’agit d’un drame familial le pas est rapidement franchi. Nous nous posons la question de savoir dans quelle mesure les conditions de travail interfèrent dans la vie familiale et peuvent conduire à ce genre de drame. Nous nous associons à la douleur des familles et des proches. 26 octobre, les 90 fonctionnaires de la CRS de Toulouse ont été relevés au bout de deux jours. Pas d’épidémie à déplorer. Simplement, les intéressés n’ont pas relevé suffisamment d’infractions et n’ont pas procédé aux 4 interpellations quotidiennes qui leur sont demandées. A aucun moment il ne nous viendrait à l’idée d’évoquer des quotas imposés mais nous pensons que ces fonctionnaires feront « ceinture » pour la prime de mérite. La compagnie de La Rochelle a assuré la relève. 26 Octobre, Claude Guéant au forum de la presse régionale dans le Nord: Morceaux choisis : Au sujet des patrouilleurs : À Lille, nous comptons 1 065 patrouilles supplémentaires pour la même période, dont 333 (pas 334) pédestres. Je compte en faire davantage encore, en sollicitant les fonctionnaires actifs qui sont dans des bureaux, qui ne sont pas handicapés par des blessures. Sur huit heures de présence, ils peuvent consacrer deux heures à des patrouilles. Je compte aussi réduire


le nombre de mises à disposition au profit des organisations syndicales. Dont acte monsieur le ministre attendons la réaction des syndicats. Le 28.10 à Bordeaux, nouvelle mise en avant des policiers "patrouilleurs" qui permettent des arrestations en flagrant délit (des exemples SVP) en septembre on compte 30000 patrouilles de plus qu’en juin. Il pourrait préciser au contribuable que c’est économique, l’entretien de chaussures, rollers ou bicyclettes est moins onéreux que celui des voitures. Pour récupérer les écologistes il pourrait aussi préciser les tonnes de CO2 économisées en remplaçant les chevaux vapeur par le muscle. 27 octobre. Quand le président de la République s’emmêle dans les chiffres. A l’occasion de sa prestation télévisée, le président de la République a évoqué 150 000 policiers et 120 000 gendarmes dont 5 % sont tués ou gravement blessé au cours de l’année. Tout d’abord il faut remettre les « pendules à l’heure » il n’y a plus 120000 gendarmes depuis bien longtemps, depuis que le président de la République en a éliminé plus de 20000 avec sa RGPP ils restent à moins de 100 000 parmi lesquels des civils, des administratifs et des gendarmes adjoint volontaires. Si l’on s’en tient aux chiffres donnés ce serait une trentaine de policiers et gendarmes qui seraient blessés ou tués chaque jour, heureusement on n’en est pas encore là. Qui a pu donner ces chiffres au président Sarkozy, certainement un conseiller dont il ferait bien de se séparer.

qui a mis fin à ses jours avec son arme de service. Il demandait depuis plusieurs années un rapprochement près de sa compagne, gendarme dans le centre de la France. Le second drame concerne un fonctionnaire de la CRS 29 de Lannemezan (65) âgé de 39 ans il était père d’une fillette. Un troisième policier âgé d'une trentaine d'années, affecté au commissariat de Strasbourg, s’est donné la mort avec son arme de service à son domicile d’Ernstein (67). Aucun renseignement ne filtre sur les causes de ces trois suicides. Il semble que devant ce problème la police soit aussi « muette » que la gendarmerie. Sincères condoléances aux familles et aux proches.

Les suicides ça suffit. Des dizaines de policiers et de gendarmes se sont donnés la mort depuis le début de l’année. Récemment, c'était un gendarme de l’Est de la France. Quand nous lisons dans la presse : « « De source proche de l’enquête, on incitait à la prudence dans cette affaire, ajoutant que ce suicide pouvait avoir de multiples raisons, y compris d’ordre privé » », nous invitons les informateurs à faire leur travail d’enquête avant de se prononcer et à donner leurs conclusions à l’issue de leurs investigations. Nous savons pertinemment qu’une chape de plomb va recouvrir cette affaire et que nous ne serons jamais tenus informés. Tout notre soutien à la famille, aux proches et aux collègues de ce gendarme. A chaque fois la hiérarchie invoque des difficultés « personnelles ou familiales » pour s’exonérer de toute responsabilité. On oublie volontairement de préciser que dans ces métiers, police et gendarmerie, la vie Trois nouveaux suicides dans la police. Ces professionnelle est totalement imbriquée actes irréversibles se sont produits entre le 29 dans la vie privée et familiale. Il devient néoctobre et le 3 novembre. Le premier s’est à cessaire de mettre un coup de frein à ces Nice (06) où c’est un fonctionnaire de 36 ans 5


suicides dont le chiffre ne cesse de croître. Il serait temps que les spécialistes s’impliquent dans le mal être des membres des forces de sécurité avant qu’ils ne passent à l’acte. Les cellules psychologiques qui se mettent en place après un drame pour soutenir les gendarmes feraient mieux de s’impliquer auprès des personnels en difficulté avant qu’ils n’attentent à leurs jours. Il faut que le commandement prenne en charge ce problème, qui ne cesse de s’étendre, par une meilleure formation et surtout une écoute réelle des gens en difficulté. Il est également important qu’on cesse de vouloir cacher au public la réalité de ces suicides à répétitions.

fois partie des meubles dans certains services. Les changements de postes évitent de se mêler à la voyoucratie et, en sus, cela empêche les officiers de trop s’attacher à des politiques futurs dirigeants de l’Etat. Nous aurions aussi aimé entendre que les méthodes de travail des gendarmes sont totalement différentes de celles des policiers. Contrairement à ces derniers les gendarmes ne disposent pas de frais de représentation ou d’enveloppes destinées à rémunérer les indicateurs. Le règlement gendarmerie ne disait il pas que le renseignement était à rechercher dans les couches saines de la population ? Nous suggérons à monsieur Yves Calvi que, devant de telles énormités, il demande à ses interlocuteurs de C dans l’air, mise au point. citer des exemples. Un gendarme, même étoiA l’occasion de l’émis- lé, en Ferrari se remarquerait assez vite. sion de l’incontournable « C dans l’air » du 14 novembre. 76e soldat décédé sur le sol jeudi 10 novembre Afghan. Nous aurions pu es2011 nous avons pu pérer bénéficier d’une trêve apprécier l’honnêteté mais si c’était le cas, elle est intellectuelle de la res- terminée. ponsable d’un syndicat Un soixante seizième soldat de commissaires. Cette vient de donner sa vie en Afgémission intitulée « les hanistan, le légionnaire Goran ripoux : comme au ci- Franjkovic, 25 ans du 2e régiment étranger de néma » traitait des quelques affaires de hauts Génie de Saint-Christol (84). Il a été atteint fonctionnaires de la police qui ont été pris « par le tir de lâches qui se sont mêlés à la poles doigts dans le pot de confiture ». Nous pulation pour éviter la riposte. Comme le Prélaissons la justice faire son travail sur ces dos- sident de la République, nous sommes tristes, siers qui ont défrayé la chronique. Nous ne comme lui nous présentons nos plus sincères pouvons cependant ignorer l’affirmation d’u- condoléances à la famille et aux proches du ne « commissaire divisionnaire » responsable légionnaire et nous associons à leur douleur. d’un syndicat (ce qui lui vaut d’être détachée Nous sommes moins déterminés que le chef pour assurer cette fonction). Elle a affirmé de l’Etat à vouloir poursuivre dans ce pays sans sourcilier que la gendarmerie connaissait hostile qui semble bien peu attaché à la paix les mêmes ripoux que la police mais que les et au développement que nous voulons lui faits étaient dissimulés dans son cas. Quel- imposer. Nous souhaitons un prompt et comques réflexions sur le plateau ont permis de plet rétablissement au militaire blessé par les souligner que la gendarmerie restait une tirs talibans. Nous avons pu constater que grande muette mais surtout que, contraire- l’hommage citoyen rendu le 17 novembre ment à un commissaire, un officier de gendar- pont Alexandre III au passage de l’escorte merie n’effectuait que rarement plus de qua- d’honneur du cortège funèbre prend de plus tre années au même poste ce qui n’est pas le en plus d’ampleur. cas des responsables de la police qui font par-


18 novembre, le conseil constitutionnel se prononce sur les attaques violentes des avocats contre les dispositions de la nouvelle garde à vue. Dispositions contestées le 8 novembre. Sans entrer dans le détail nous pouvons déjà dire que les avocats réclamaient toujours plus de pouvoir durant la garde à vue avec des enquêteurs pratiquement « mis à leur disposition ». Ils seraient devenus ainsi les acteurs principaux de la garde à vue. Peut-être un moyen pour combler le manque d’effectifs chez les enquêteurs qu’ils sont tout disposés à suppléer. Bien entendu rien concernant l’assistance aux victimes, il semble que certains avocats se limitent à la défense des personnes soupçonnées. Le conseil constitutionnel a simplement précisé que : « toute personne placée sous le régime de «l'audition libre» devra être informée de la nature et de la date de l'infraction qu'on la soupçonne d'avoir commise et de son droit de quitter à tout moment les locaux de police ou de gendarmerie ».

Un cas qui mérite d’être souligné même s’il n’est pas unique. Un message que nous avons reçu :

Le 21.9.2008 il est victime d un accident grave de voiture causé par un tiers. En avril 2009 il reprend ses fonctions de gendarme reconnu apte par les médecins civils et militaires . Le 16.11.2009 il est reconnu inapte a continuer sa carrière alors qu’ il n’a aucune séquelle son contrat est arrivé a terme le 2.10.2011 . Aujourd’hui il est à la rue sans travail sans chômage pour l’instant, je tenais a remercier l’armée qui l’a abandonné et remercié de ses loyaux services. On a vécu des moments pénibles et douloureux et aujourd’hui qu’il a besoin d’aide, plus personne. Il n est pas au courant de ma démarche pour ce mail mais quand je vois des injustices comme celle là je suis révoltée et je me fais du souci pour lui. Voila j’espère que vous prendrez conscience de ce mail, merci d’avance. »

« Je suis une maman en colère, mon fils A… a intégré l’équipe du PSIG a B… (33), le 7.1.2007.

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e très long document traite de façon presque exhaustive toutes les facettes de la sécurité. La première observation qui nous vient lors de sa lecture c’est que le mot « formation » apparaît très régulièrement. C’est à se demander si les forces de l’ordre sont mal formées ou si elles sont totalement arriérées au point de nécessiter une remise en cause complète des bases qui font l’ossature du métier. Il est évident qu’un tel remaniement demande des moyens financiers qui ne sont pas dans l’air du temps. L’éventail proposé est si varié qu’aucun lecteur ne peut sortir de ce livre sans y avoir trouvé de nombreuses mesures qui lui conviennent. Il est bien précisé que « l’expert ou supposé tel, a vocation à éclairer le politique, le citoyen, le journaliste, en un mot le débat public, en fournissant diagnostics, pronostics et options thérapeutiques. ». l est dit également que, « s’agissant des effectifs, si l’on tient compte du caractère « posté » d’une part significative des missions policières, il est désormais possible de considérer que les objectifs quantitatifs globaux de la RGPP doivent faire place à une autre étape, plus qualitative…. ». Il est fait référence au « débat passionné, qui concerne « la culture du résultat », qui tend à obscurcir les conditions d’évaluation rationnelle des politiques de sécurité en raison de son schématisme et du manque d’indicateurs pertinents… ». elon les signataires du document, MM Gaudin et Bauer, les services de

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police et les unités de gendarmerie doivent être évalués sur des critères de qualité de leur action : capacité d’initiative, fréquence d’élucidation, qualité des procédures, présence sur la voie publique, réactivité lors des appels des citoyens, qualité du renseignement, comportement lors des interventions, accueil dans les commissariats ou les brigades de gendarmerie, relations avec la population. Ces critères de « notation » sont, à notre avis, beaucoup plus importants que le comptage de « crânes » ou de « buchettes ». l faut cependant reconnaître qu’en tenant compte des conditions de travail imposées par la réduction des enveloppes budgétaires et surtout des effectifs les évaluations risqueraient d’être en demi-teinte. ous ne pouvons approuver le paragraphe qui précise : « Les réformes structurelles de ces dernières années en matière de ressources humaines étant en voie de parachèvement et non remises en cause dans leur principe, il a été considéré qu’il n’était pas souhaitable de se substituer au dialogue social, aux instances paritaires et aux organisations représentatives, qui disposent d’espaces réguliers et vivants de concertation, selon un régime très différencié entre la police nationale, qui est l’une des administrations les plus syndicalisées, et la gendarmerie nationale, régie par le statut militaire. Les nombreux protocoles d’accord et dispositifs de suivi permettent d’aborder ces questions».

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i nous admettons bien volontiers la différence qui est reconnue entre police et gendarmerie il aurait été bon de souligner dans ce paragraphe en quoi consiste le statut militaire. Le dialogue social en gendarmerie, par les dispositifs existants, n’est qu’un leurre, il n’existe aucun réel progrès dans la concertation et la participation et la différence de traitement entre policier et gendarme n’est plus à démontrer. e statut militaire reste le meilleur moyen pour disposer 24 heures sur 24 d’une main d’œuvre soumise par un règlement d’une autre époque. D’ailleurs aucun parti, toutes tendance confondues, ne s’y trompe et tous évitent de proposer au gendarme droit d’association et d’expression. Concernant les ressources humaines, nous avons pu prendre note de cette proposition « Unifier les régimes sociaux de prise en charge familiale en cas de suicide de policier ou de gendarme, en abolissant la distinction entre motifs rattachables à l’activité professionnelle et motifs rattachables à la vie personnelle ».

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tions, parfois très intéressantes d’autre fois irréalistes à notre point de vue. Comme les signataires l’ont précisé, ce ne sont que des propositions et il appartient aux dirigeants d’y prendre ce qui les intéresse. ous attendrons de voir ce que nos gouvernants (ou les opposants) choisiront de mettre en pratique pour donner notre avis sur les mesures envisagées. De toute évidence, tenant compte des crédits disponibles, nous n’attendons pas de miracles.

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A.G.&C.

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l s’agit là d’un progrès certain mais nous aurions souhaité que le mot « formation » apparaisse dans ce paragraphe. Il faut que les décideurs arrivent à endiguer ce fléau qui devient de plus en plus sensible. Une réelle prise en compte du problème, lors des stages destinés à l’encadrement, nous semble nécessaire. Nous ne pouvons reprendre la totalité du document et sa multitude de proposi-

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À PROPOS DU LIVRE BLANC SUR LA SÉCURITÉ PUBLIQUE DE M.M. BAUER ET GAUDIN RÉFLEXIONS D’UN POLICIER MUNICIPAL

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orsqu'il est question de la Police Municipale, le gouvernement reconnaît son utilité et son professionnalisme croissant, la troisième force de sécurité de France constitue "au plus près du terrain, le premier rempart de notre sécurité et de nos libertés" (dixit Monsieur le Président de la République). Les textes de loi leur attribuent certains pouvoirs dits régaliens...

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ais, dès que les membres qui la composent, revendiquent une meilleure reconnaissance, des moyens matériels et humains, et une revalorisation de leur volet social, les phrases assassines font leur apparition : Les policiers municipaux sont des agents communaux (alors que leur statut n'a rien de comparable avec celui d'un agent de mairie).

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ls sont Agents de Police Judiciaire Adjoints et de ce fait dépendant des procureurs, ils sont donc assermentés et tenus au secret professionnel. L'accès aux divers fichiers peut se révéler utile et dans certains cas voire même indispensable à condition que les textes de loi concernant l'accès aux données informatisées soient respectées, or certains cadres de mairie ne faisant pas partie de la chaine judiciaire, profitent de la confusion faite entre délégation

de signature et délégation de pouvoir et y ont accès. ne jurisprudence de 2007 proscrit les Directeurs Généraux de Services à la tête d'un service de police municipale, quant aux directeurs « illégaux », les directeurs contractuels, ils font aussi l'objet de recours devant les juridictions administratives pour ces mêmes raisons.

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'article 72 de la Constitution de la 5e République est donnée comme seule réponse, la libre administration des collectivités territoriales montre pourtant ses limites : la police des maires hommes politiques ou la police des maires agents de l'Etat ?

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es policiers municipaux se doivent d'intervenir en cas de flagrance en leur qualité D'APJA, qu'ils exercent dans une petite commune ou bien dans une grande ville car ils ont tous les mêmes compétences. Certains élus, non seulement sont opposés à les doter de moyens de protection et de défense mais en plus, préconisent un désarmement sous des prétextes fallacieux et irresponsables. L'insécurité ne s'arrête pas aux portes d'une ville, aucune mission ne risque pas de virer au drame, peu importe la


doctrine d'emploi choisie, nous le cons- Nice) en ce qui concerne leurs prérogatatons tous les jours dans les médias. tives et leurs interventions...

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ans ce capharnaüm, les représena Police Municipale est tour à tour, tants de l'Etat et les autorités judisupplétive, de proximité, d'appoint, ciaires entretiennent ce « flou artisti- force de sécurité intérieure et argument que ».

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ris dans une tourmente politique et face à la recrudescence de la violence les policiers municipaux ont du mal à trouver leur place, car ils sont à la fois à la merci d'un maire en ce qui concerne leur vie professionnelle et leur intégrité physique (puisqu'il est leur employeur) et d'un procureur (comme nous avons pu le constater à

politique...armée d'un stylo ou d'une arme de 4e catégorie, peut-elle faire face à la montée de l'insécurité avec de telles disparités ?

Jean-Louis Del Pistoïa Policier Municipal

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Un sujet ouvert sur le Forum Gendarmes & Citoyens a entraîné plus de 2000 connexions : http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t24528-livre-blanc-de-lasecurite-interieure

Morceaux choisis : « Peut-on encore innover quand, comme Nicolas Sarkozy, depuis dix ans, on occupe, directement ou indirectement, le terrain de la sécurité ? C'est la question que l'on peut se poser à la lecture du Livre blanc sur la sécurité publique pour les dix ans à venir, remis officiellement au ministre de l'intérieur, Claude Guéant, mercredi 26 octobre. Même si le Livre, commandé fin janvier par Brice Hortefeux, alors ministre de l'intérieur, ne constitue pas un avant-programme pour 2012, les coordinateurs – le préfet de police, Michel Gaudin, et le président de l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale, Alain Bauer – sont deux piliers du dispositif en place depuis 2002 ».

« Policiers et gendarmes doivent se révéler capables d'entretenir une relation de confiance avec la population, dans toutes ses composantes" Tiens, ça me rappelle avant 2002. Un point n'a pas fait l'unanimité : l'attribution à la gendarmerie de départements entiers, lorsque le chef-lieu est peu peuplé. Ça tombe bien, le ministre y est opposé, estimant que, si, "au plan national, la République tient à l'existence de deux forces – une civile et une militaire –, il est bon que cette déclinaison territoriale demeure". Ben si le ministre s'appelle Guéant et qu'il est ancien DGPN, ce n’est pas trop étonnant. Mais le contraire, des départements 100% PN (Gross Paris), ça ne dérange pas. ». « Et puis on en a plus voulu des gendarmes un peu franchouillards qui passaient leur temps avec la populace bonne ou mauvaise. On a voulu des représentants de la loi, élégants bipèdes un peu collet serré avec l'attaché case à la main. Maintenant on s'en mord les doigts. Bien sur on voudrait tout recommencer à zéro mais là ça va être une autre paire de manches. Sans être pessimiste, il va falloir du temps, beaucoup de temps. Et on aura beau faire des notes 102010 - 210100 et j'en passe et des meilleures, le contact ne s'apprend pas. C'est inné, on a la fibre ou on ne l’a pas. On a cassé la machine et la on peut tous le constater. Je laisserai de côté la verbalisation à outrance, voire injuste. Un nouvel écusson fera mieux d'apparaître avec l'inscription "ni père - ni mère" .


Le texte dresse néanmoins, en creux [.....] un bilan contrasté de la stratégie en œuvre depuis dix ans. La "réactivité [des forces de l'ordre] et les bons résultats associés depuis le début des années 2000 n'ont pas toujours suffi à améliorer la perception, par la population, d'un climat de sécurité", est-il estimé dans le premier chapitre, consacré à la sécurité quotidienne. Pour y remédier, le document prône donc la mise en place d'une "police de contact" évitant le terme de "proximité" (....). Saluant au passage la stratégie déployée depuis avril avec les patrouilleurs, les auteurs défendent "l'immersion dans le quotidien de la population", "fondamentale". "Le contact établi dans le cadre de la prévention doit être systématisé", et "cette fonction de 'contact-protection' doit donc être évaluée à sa juste mesure". Dans les quartiers sensibles, "les forces de renfort de type 'lutte contre les violences urbaines' (…) apparaissent comme plus anxiogènes et apportent une perception négative du quartier où elles sont déployées". C'est donc les brigades spécialisées de terrain, attachées à un territoire sur lequel elles sont quotidiennement présentes, qui doivent être privilégiées."Policiers et gendarmes doivent se révéler capables d'entretenir une relation de confiance avec la population, dans toutes ses composantes", résument MM. Gaudin et Bauer dans l'avant-propos. Mais attention, il ne s'agit pas d'appliquer une "doctrine" "trop rigide ou schématique". Il faut donc "une déclinaison locale guidée par l'intelligence du terrain". De même, les auteurs mettent en garde contre "tout déséquilibre", "les différentes missions de police étant complémentaires". Après les lourdes réformes de structure mises en œuvre depuis 2002, notamment le rapprochement police-gendarmerie et les polices d'agglomération, les nouveautés du Livre blanc sont donc plus techniques, mais pas forcément moins ambitieuses : - valorisation des métiers de la sécurité publique (....) et plus particulièrement de l'accueil du public, dans une institution qui survalorise la police judiciaire et le terrain ;  adaptation territoriale de fond aux agglomérations, mais aussi à l'émergence des communautés de communes, sur lesquelles le ressort des brigades de gendarmerie devrait se calquer; - réduction d'un quart des forces mobiles (CRS et gendarmes mobiles);- création d'un grand fichier de police "reposant sur l'image du visage". Un point n'a pas fait l'unanimité : l'attribution à la gendarmerie de départements entiers, lorsque le chef-lieu est peu peuplé.  Ça tombe bien, le ministre y est opposé, estimant que, si, "au plan national, la République tient à l'existence de deux forces – une civile et une militaire –, il est bon que cette déclinaison territoriale demeure". Alors, peut-on encore innover sur la sécurité ? La réponse est… compliquée. Par sa défense d'une relation apaisée des forces de l'ordre avec la population, et d'une "police de contact", le document prend, par un subtil effet de balancier, le contre-pied du ministre de l'intérieur de 2002, Nicolas Sarkozy, fossoyeur de la police de proximité mise en place par le gouvernement de Lionel Jospin en 1997. 15


e 5 octobre 2011, le député Philippe FOLLIOT posait une question au ministre de l’Intérieur ( http:// n e t j o . f r / g e n d a r m e rie,an75119.html ). Il s’inquiétait du malaise qui règne dans la Gendarmerie dont les membres s’estiment « moins égaux » que leurs camarades policiers.

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n réponse, Mr Claude GUEANT a affirmé qu’il rencontrait fréquemment les représentants des gendarmes au travers des associations (pas la nôtre en tous cas) ou du conseil supérieur de la fonction militaire. Il ne ressent pas du tout le doute que le député a cru déceler ce qui est grave. ous conseillons au ministre d’étendre son champ de vision et d’aller au devant des gendarmes, les vrais, ceux du terrain que nous rencontrons fréquemment. Il ne retrouvera pas l’absence d’état d’âme, l’enthousiasme qu’il prétend avoir perçus lors de ses visites. Il pourra aussi constater que le professionnalisme et le dévouement au pays risquent de s’effriter rapidement vu le peu de considération dont bénéficient les gendarmes. Faudrait-il encore que les gendarmes puissent s’exprimer sans risquer un retour de bâton très violent.

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gendarmerie. Il a bien évidemment oublié d’évoquer les conditions de travail et le droit d’expression qui est totalement différent d’une administration à l’autre.

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ne semaine plus tard c’est le Directeur de la Gendarmerie qui réussissait un numéro de haute voltige lors de la présentation de son budget à la commission de la Défense de l’Assemblée Nationale. Vous trouverez sous le lien http://www.assemblee n a t i o n a l e . f r / 1 3 / c r - c d e f / 11 - 1 2 / c1112005.asp les nombreuses questions posées au général Mignaux et ses réponses. Nous nous contenterons de relever quelques passages qui nous semblent particulièrement significatifs. Une chose est évidente, c’est que le directeur doit jongler avec des crédits insuffisants pour garder la Gendarmerie à flot. ’évocation des résultats (statistiques) et de l’engagement de moyens exceptionnels jusqu’à la fin de l’année ont déjà été évoqués par ailleurs comme l’utilisation des réservistes et des escadrons de gendarmerie mobile. Nous sentons qu’il faut impérativement que les chiffres soient « bons ».

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our affirmer que le positionnement de la gendarmerie nationae ministre a donné ensuite quel- le au ministère de l'Intérieur n’a pas ques exemples de sa façon de remis en cause son identité le direcconcevoir l’équité entre police et teur fait référence aux conclusions

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du rapport d’évaluation de la loi sur la gendarmerie de 2009 établi par le député Moyne-Bressand et la sénatrice Escoffier à la demande du gouvernement. Il les remercie pour ce travail très pointu et très éclairant. Il est bon de rappeler que les interlocuteurs de ces deux parlementaires ont fait l’objet d’un tri « très sélectif » pour aller dan le sens de nos gouvernants.

nelle revient à 46 millions d’euros. Ce qui n’empêche pas le budget de fonctionnement des unités opérationnelles, sous tension, de ne pouvoir être réduit davantage.

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n paragraphe qui nous paraît particulièrement important concerne le budget de l’immobilier. Nous savions (et nous en avons parlé) que les logements étaient souvent en piteux état, et le directeur lui mêe Directeur met en avant la coor- me reconnaît que la rusticité de cerdination opérationnelle renforcée tains d’entre eux est à la limite du dans les agglomérations et les terri- supportable. toires (CORAT). Pour les non initiés il s’agit d’un nouveau « machin » destie qui nous semble plus parlant né à mettre sur le papier des actions sont les chiffres de la disponibiet des protocoles (à l’échelon dépar- lité des gendarmes grâce à ce logetemental) qui existent déjà, ne serait- ment : ce que par le principe de rapproche- durée de travail hebment initié par la Loi de 2009. domadaire = 15h55 par jour, soit 8 h 34 e directeur précise que la Gen- de service effectif, 7 darmerie rend des effectifs de- h 22 de permanence puis 2009 (et bien avant nous pou- opérationnelle immévons l’affirmer). La performance est diate non rémunérée et on doit ajousensée ne pas diminuer. Tout natu- ter 3h13 d’astreinte. rellement il en arrive aux développements technologiques, la machine l précise que c’est une des caractéqui remplace l’homme. Il s’efforcera ristiques du statut militaire des de gérer au mieux la diminution des gendarmes (le second étant l’intereffectifs prévue pour 2012 (ce n’est diction d’association et d’exprespas fini). sion).

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l nous apprend que d’ici 2017 la n est loin des 35 heures et je ne gendarmerie aura doublé la part de doute pas que nos amis polipersonnels civils et de soutien. Le ciers, s’ils sont favorables aux logeprochain directeur aura un bel hérita- ments gratuits, ne sont pas intéresge à gérer. sés par les astreintes qui s’y attachent. On comprend mieux pourquoi ous appretous partis confondus les politiques nons égalesont favorables à la « militarité » de ment que la prime la Gendarmerie. de résultats exceptionnels (décriée par ous apprenons que lorsque les de nombreux gensyndicats de police sont réunis, darmes) est financée les représentants des instances de à hauteur de 15 mildialogue des gendarmes sont systélions d’euros et que matiquement reçus. la réserve opération17

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QUAND DE HAUTS RESPONSABLES DE LA SÉCURITÉ S’ARRANGENT AVEC LA RÉALITÉ (suite et fin) ous rajouterons, les syndicalis- fonction, se font un excellent « job » tes rendent compte de ces ré- d’été. unions, les instances de gendarmerie se taisent. out ce long échange est également la fin de son exposé, en répon- émaillé d’une multitude se à la question d’un député, le de chiffres dont nous Directeur de la Gendarmerie affirme vous avons fait grâce. que le moral est bon (sauf quand on évoque l’immobilier) et l’état d’esprit t comme disait un ancien direcest excellent (s’il le dit !!!) mais la difteur de la Gendarmerie (seul ficulté tient aux effectifs. Les écoles syndicaliste autorisé de l’institution), sont pleines mais les promotions ne « le pessimisme n’a plus lieu d’être, permettront de réalimenter les unités tant le contexte général est favorable qu’à partir de mai. à la Gendarmerie ».

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appelons nous mai 1968 : faute d’effectifs il avait été fait appel aux réservistes (ça c’est fait) il avait fallu fermer les écoles pour utiliser les élèves sur le terrain (ça c’est possible) les stages avait été raccourcis à 4 mois et des candidats avaient été appelés directement dans les brigades sans passer par l’école. Ce n’est pas à envisager puisque tous les politiques sont d’accord pour dire qu’il n’y a pas de mouvements sociaux prévisibles donc on peut réduire le format des forces de l’ordre. vec la révision générale des politiques publiques, les effectifs de la gendarmerie sont passés de 99 509 ETPT en 2009 à 97 068 cette année. Une nouvelle fois on ne nous dit pas combien de p o s t e s d’officiers et sousofficiers ont été remplacés, par des civils, administratifs et gendarmes adjoints volontaires. Heureusement nous avons les jeunes réservistes qui, avec cette

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Christian CONTINI


(OU COMMENT APPRENDRE À DISTINGUER DANS QUELLE CATÉGORIE RANGER LES PETITS CHEFS QUI METTENT LA PRESSION) D’APRÈS RAY FUNKHAUSER, "LE POUVOIR DE PERSUASION", SEUIL

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omment faire la différence entre pouvoir et domination ? Les puissants obtiennent des résultats et atteignent leurs objectifs. Ils savent qui ils sont, ce qu'ils attendent de la vie et comment l'obtenir. Quoi qu'ils fassent, ils semblent avoir une stratégie. Sans être solitaires, ils n'ont besoin de personne pour choisir leur voie. Lorsqu'ils mènent, les autres suivent. Ils sont efficaces. En revanche les dominateurs ne dominent que si quelqu'un d'autre est écrasé. Ils ne contribuent guère à créer de choses valables, mais s'emploient plutôt à détruire ou à saboter l'oeuvre des autres. Avec eux, il faut toujours être sur ses gardes. Ce sont les salauds et les brutes qui adorent faire les importants et poignarder les autres dans le dos. Ils s'attaquent aux faibles et à ceux qui ne bronchent pas. Avec ceux qui peuvent se défendre, ils sont plus circonspects et préfèrent agir en coulisse, en trahissant, en mentant et en répandant des commérages. Qu'ils usent de la violence physique à l'état brut ou d'armes psychologiques plus subtiles, leur seul but est de contrôler les actes et les réactions des autres.

malmener et intimider, de leur astuce pour manipuler et exploiter, et de leur intelligence pour embarrasser ou humilier. es puissants se servent des pouvoirs de structure et de consensus pour obtenir les résultats qu'ils ne pourraient obtenir seuls. Les dominateurs ne voient dans ces types de pouvoir que des armes contre les autres. Ils en imposent hiérarchiquement, exploitent leurs privilèges et mènent leurs subordonnés à la baguette, juste pour le plaisir. Ils tiennent à ce que les autres respectent leurs engagements mais ne résistent pas à l'envie de les violer.

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uant au pouvoir de persuasion, les puissants y recourent pour s'assurer des appuis ou pour aider les autres à atteindre leurs objectifs. En revanche, ce type de pouvoir est le gagne-pain des dominateurs car, par ce biais, ils forcent les autres à prendre des décisions tout en se déchargeant de leurs responsabilités...

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es puissants sont ceux qui recherchent une réussite positive et les dominateurs ceux qui s'ingénient à jouer de es puissants et les dominateurs ne re- leur influence sur autrui. Ceux qui ne courent pas de la même façon aux brillent dans aucun de ces domaines sont quatre types de pouvoir [Le pouvoir de les victimes. structure, le pouvoir de consensus, le pouvoir de persuasion et le pouvoir de l ne faut pas en conclure que les puisperformance]. sants n'agissent jamais mal, mais lorses puissants utilisent leur pouvoir de que cela leur arrive, ils en sont généraleperformance pour atteindre leurs ob- ment conscients et n'en tirent aucun jectifs. En revanche les dominateurs plaisir, contrairement aux dominateurs. jouent de leurs atouts physiques pour 19

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SÉCURITÉ À COÛTS VARIABLES VARIABLES.. BUNKER CONTRE GHETTO GHETTO.. l fut un temps où la peur du gendarme suffisait à juguler la délinquance. Maintenant, lorsqu’on les voit, ils ne font que passer. Qui s’en soucie si ce n’est lorsqu’il faut craindre un procès-verbal d’infraction à la vitesse ou en raison de l’usage du téléphone portable. Pour assurer ce genre de mission les moyens sont disponibles avec des appareils de plus en plus sophistiqués. ’agissant de sa sécurité le citoyen doit débourser de plus en plus. Dans un premier temps, c’est avec ses impôts locaux, sur lesquels sont prélevés la mise en place des polices municipales et autres caméras de surveillance. En second lieu, s’il en a les moyens, il devra investir dans un système de protection de son habitation avec, si possible, abonnement à une société de surveillance à distance. Un ami plein d’humour me disait : « « quand je vais au cinéma je laisse ma bellemère ou mon chien dans la voiture pour ne pas qu’on me la vole » ». es Etats Unis, le Mexique et le Brésil en sont rendus à un parcage des résidences dans des zones bunkerisées, derrière des réseaux de fils de fer barbelés. Pour faire bonne mesure, des paramilitaires, des mercenaires, sont

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chargés d’assurer la garde de ces camps retranchés, il faut montrer « patte blanche » au poste de garde. l est évident que seuls des nantis peuvent s’offrir cette sécurité très onéreuse. On commence quand-même à voir ce genre de « villages fortifiés » s’installer en Europe. La France n’est pas épargnée avec quelques quartiers ultra -protégés sur le littoral méditerranéen (je ne parle pas du fort de Brégançon, quoi que…). e citoyen de certaines cités ghettoïsées n’a qu’à continuer à slalomer entre les dealers pour atteindre son appartement, bienheureux s’il n’est pas rançonné au passage. ien ne peut être totalement négatif. Cette auto-défense va permettre de créer des emplois tout trouvés pour les anciens militaires ou les jeunes gendarmes adjoints volontaires renvo yés dans le civil à l’issue de l e u r s contrats à durées déterminées.

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Christian BRANA


UNE IDÉE QUE L'ASSOCIATION GENDARMES ET CITOYENS A DÉFENDUE SEMBLE SE CONCRÉTISER : Rappels : http://fr.calameo.com/read/0000869217f2b5da24bc1 magazine février 2010 page 24-25 http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_juin_2011 magazine juin 2011 dossier page 17 à 23. http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_novembre_2011_274, magazine novembre 2011, page 14

Lire l’article de la N.R.C.O.

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« Le suicide. Ce moyen qui nous soustrait à

la persécution des hommes »

François-René de Chateaubriand Essai sur les Révolutions


Suite à notre dossier paru dans le magazine de septembre, nous avons eu de nombreux contacts et reçu des témoignages pour nous dire de maintenir une certaine « pression » afin que le problème récurrent des autolyses soit mieux pris en compte dans l’armée en général, et la gendarmerie en particulier. Nous avons décidé de publier, de façon régulière, malheureusement, un témoignage destiné à mieux faire connaître ce drame violent et permanent des gens qui nous quittent.

"Mon mari s'est suicidé avec son arme de service le 2 septembre 2008. Pas de problème familial, ni d'argent mais le stress permanent de son travail de gendarme mobile, huit mois sur douze en dehors de la maison. J'ai fait le calcul, sur dix ans dans cette affectation, nous avons vécu en tout et pour tout pas tout à fait cinq ans en famille. Il était fier de son travail, rigoureux, respectueux. Il ne faisait pas voir ses états d'âme et, aujourd'hui je dois vivre avec mes filles dans le souvenir d'un acte inexpliqué, que l'on n'a pas vu venir. Une cellule psychologique au retour de certains OPEX et déplacements devrait être obligatoire et ne pas être perçue comme une entrave au métier mais une aide au personnel. Hélas ce n'est pas le cas et peut-être que beaucoup feraient appel à cette cellule si cela n'était pas mal perçu." ... 23


La retranscription de l'ITW du Général Cavallier donnée à Médiapart

Comment traiter la délinquance ? Les critiques d'un ex-gendarme ©Mediapart Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr Par Louise Fessard - Article publié le mardi 25 octobre 2011 Figure de la gendarmerie, le général Cavallier avait dénoncé, en Corse, auprès de la justice, l'incendie, en 1999, de la paillote Chez Francis. À 54 ans, il a fait valoir en septembre 2011 ses droits à la retraite, du fait d'une «certaine divergence avec les orientations données» et d'une «volonté de prendre du recul après 36 ans de service». Habituellement réduite au silence par son statut militaire, la gendarmerie a récemment connu une série de bouleversements (rapprochement accru avec la police, transfert de zones de compétences, fermetures d'unités liées aux réductions budgétaires, regroupement de brigades en communautés de brigades, etc.). Au risque de perdre sa spécificité, celle d'un maillage du territoire et d'un rapport au public, qui constituaient, pour le sociologue Laurent Mucchielli, «un modèle de police de proximité».

Quelles évolutions a connue la technologie en matière de police gendarmerie en trente ans ? technique et scientifique, le GIGN est B.C.: La gendarmerie a connu un formidable bouleversement. Quand je suis arrivé en 1978, j'ai découvert une gendarmerie un peu poussive, pauvre en termes d'équipement, mal positionnée. Elle avait été très engagée dans les guerres coloniales et donc détournée de la métropole. C'était une gendarmerie assez méconnue, notamment très éloignée du monde universitaire. Son image était surtout véhiculée de façon humoristique, avec un côté ringard et une ruralité qui lui collait à la peau. Mais on oublie qu'au XIXe siècle, la gendarmerie était la première force de police judiciaire en France. Aujourd'hui, elle est à la pointe de la

reconnu au plan mondial, la gendarmerie mobile est citée en exemple dans l'ensemble des opérations internationales de gestion de crise, et elle a fait un gros effort pour mieux comprendre sa relation particulière avec la population.

Cette relation privilégiée avec la population n'est elle pas devenue un mythe, les citoyens trouvant souvent porte close dans les petites brigades de proximité ? B.C. : Depuis 2003, l'État a constitué des brigades de chef-lieu auxquelles ont été rattachées des «brigades filles», qui sont en partie fermées en


journée. C'est la conséquence des évolutions des droits individuels. Dans une brigade de cinq ou six militaires, comment voulez-vous avoir aujourd'hui un service public en continu? Ce n'est pas possible. Chez les militaires, le postulat de disponibilité demeure, mais il a fallu l'adapter. À mon arrivée, j'ai connu une gendarmerie où, en dehors des 36 heures de repos hebdomadaire, les gens étaient corvéables à merci. On ne peut plus aujourd'hui leur demander la même chose, même s'ils tournent toujours à plus de 45 heures par semaine, sans compter les astreintes. La militarité, c'est également habiter là où l'on travaille. Cela vous lie de façon naturelle avec la population, vous donne la capacité d'identifier les acteurs locaux, de les rencontrer, de comprendre leurs demandes et d'y répondre de façon plus globale. Car la réponse doit être globale et passer par les élus, le directeur du collège du coin, les associations, etc. C'est un défi permanent qui ne peut se résoudre que sur le terrain, de façon locale. De 2008 à 2013, la gendarmerie aura perdu quelque 6.500 emplois, avec quelles conséquences? La RGPP (révision générale des politiques publiques) s'est en effet traduite par une quasi-annulation des effectifs apportés par la loi Lopsi de 2002 (environ 6.000 postes supplémentaires). L'État veut donc concentrer ces effectifs sur les espaces les plus complexes, pour résumer les zones périurbanisées, qui connaissent une augmentation phénoménale de la population, comme le Gard ou l'Hérault. Se pose alors la question de garantir l'égalité d'accès des citoyens au service public sur les autres zones, même si elles sont moins peuplées. Car la gendarmerie est souvent le seul point d'appui de l'État sur ces vastes territoires.

la sécurité du PS, a récemment révélé deux notes internes du directeur général de la gendarmerie nationale visant à «combattre la tendance haussière actuelle». Y voyez-vous comme lui une méthode pour «casser» les chiffres de la délinquance, à l'approche de la présidentielle ? B.C. : Les indicateurs sont nécessaires, mais reflètent-ils la réalité? On oublie que l'objectif n'est pas l'indicateur, mais la sécurité de nos concitoyens. Une affaire qui aura un impact local très important, mêlant répression et prévention, sera comptabilisée comme un simple bâton parmi d'autres, alors qu'elle va bien au-delà. Une baisse de 0,30% de la délinquance globale, pour un maire, est-ce vraiment significatif? Il faudrait d'autres approches pour mesurer la réalité et restituer l'importance du local. Cela permettrait aux gens d'être davantage acteurs de la sécurité et de la considérer comme un défi commun. Par ailleurs, le recours accru aux statistiques est réducteur et déresponsabilisant pour la hiérarchie. Il faut donner, bien au contraire, une plus grande responsabilité aux échelons territoriaux et aux différents niveaux de la hiérarchie, afin de l'engager dans l'action de long terme.

Deux ans après le rattachement officiel de la gendarmerie au ministère de l'Intérieur en août 2009, faut-il aller plus loin dans la mutualisation, certains prônant une fusion ?

B.C. : L'idée d'un rapprochement, voire d'une fusion, est une absurdité. Personne n'y a intérêt, quel que soit le statut de cette future force. Qu'on fasse travailler gendarmerie et Jean-Jacques Urvoas, chargé de police ensemble est une éviden- 25


La retranscription de l'ITW du Général Cavallier donnée à Médiapart (Suite et fin) dans un esprit de complémentarité, pas de fusion. Chaque force comporte ses atouts. Chaque force doit également s'interroger sur les nécessités de s'adapter pour mieux répondre aux nouvelles exigences de la sécurité, en se concentrant dans sa propre zone de compétences. La dualité des forces de l'ordre est un facteur d'équilibre, une garantie de démocratie. Ce n'est pas pour rien que les magistrats enquêtant sur des affaires sensibles peuvent faire indifféremment appel à la police ou à la gendarmerie, selon leurs éventuelles fragilités.

Il existe aujourd'hui une rupture dans le dialogue entre les forces de l'ordre et la population, notamment dans les quartiers populaires; que peut apporter la gendarmerie ? B.C. : Le discours et la hiérarchie militaires peuvent être très régulateurs d'un point de vue comportemental. Aujourd'hui, il faut être d'une grande exigence dans le quotidien, sur la qualité de l'accueil du public et le contact sur la voie publique. Ceci renvoie à des choses très basiques, mais ce sont les petites dérives qui font les grandes dérives. Quelle que soit la population, il y a des fondamentaux qui fonctionnent: le «bonjour, monsieur, bonjour, madame», le vouvoiement, etc. Dans l'Oise, j'ai pu constater ce que réalisaient les gendarmes au sein d'une région touchée par la crise économique et la désocialisation. Bien sûr, il ne faut pas faire de l'angélisme, il y a une réalité de la délinquance, avec des noyaux durs. Mais cette délinquance doit être dissociée

de la population, qui n'est pas un problème en soi. Quand il faut intervenir, il est préférable de ne pas traiter un quartier, un bloc ou un immeuble entier, mais deux ou trois appartements ciblés. Avec un dispositif très léger, pour ne pas provoquer une opposition frontale de la population. Pour cela, il faut vivre dans le quartier, bien connaître les gens, et ce n'est pas facile, car il y a souvent en face de la provocation. Dans toutes les situations, la population est l'enjeu majeur, et l'adversaire a bien compris cela. Le principe est d'avoir un rapport avec des individus, et ne pas se trouver en confrontation avec des groupes. C'est d'autant plus difficile qu'il y a aujourd'hui une radicalisation des jeunes. Mais c'est une raison de plus pour investir dans la maîtrise de soi et les relations individuelles, car sinon c'est l'escalade assurée... Les gangs savent qu'ils ont intérêt à instrumentaliser la population et à jouer sur l'idéologie, l'ostracisme et la différence. Si par votre action, vous arrivez au résultat d'une opposition de la population, vous donnez un avantage majeur à votre adversaire. Je pense aussi à la justice. A l'heure où on éloigne les tribunaux, il ne peut y avoir d'action de sécurité de proximité aujourd'hui, s'il n'y a pas aussi une justice de proximité. C'est le quotidien qui va permettre de développer une action de long terme en intégrant tous les acteurs locaux, pas les coups d'éclat.


Vous parlez de gangs, de valeur totale de 170.000 euros. Ce noyaux durs, qu'est-ce qui qui les caractérisait n'était pas, au fait, selon vous, le terreau de premier titre, la crainte d'être emprisonnés, mais davantage qu'on leur cette délinquance ? ait pris leurs voitures. B.C. : Contrairement à ce que certains intellectuels pensent, on a affaire à une délinquance de profit, pas de survie. Il faut analyser ce qui pousse les gangs à se développer, ce qui les motive et quelles sont leurs références. Je suis frappé de constater que le dealer, dans son côté ostentatoire, se rapproche du trader. À Méru, dans l'Oise, la gendarmerie avait arrêté un gang de jeunes dealers qui faisaient du trafic d'héroïne. Ils avaient acheté trois Audi pour une

On avait saisi ce qui les valorisait socialement. Ces jeunes sont dans un modèle capitaliste ultralibéral et matérialiste. La délinquance d'aujourd'hui est une délinquance d'oppression, qui intègre la population dans sa stratégie. À partir du moment où l'État tombe dans cette chausse-trape, ces territoires développent le sentiment d'être traités à part, d'être méprisés et de nouvelles structurations apparaissent, qui ne sont plus républicaines.

Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet Directrice générale : Marie-Hélène Smiéjan Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Courriel : contact@mediapart.fr

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Laurent MUCCHIELLI « L'invention de la violence : des peurs, des chiffres, des faits » en croire le discours ambiant, nous vivons dans une société très violente. Instrumentalisée à coup de statistiques douteuses par les discours politiques, entretenue en permanence par le traitement médiatique des faits divers, l’émotion emporte tout sur son passage. De l’insulte au meurtre, tout est appelé « violence ».

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mythe produit par une société amnésique. sont les actes délinQ uels quants les plus fréquents en

France aujourd’hui ? Qui en sont les victimes, les coupables ? Et si notre société est globalement moins violente qu’autrefois, d’où vient ce sentiment envahissant d’insécurité et d’impuissance face à la dét chacun y va de sa solution linquance ? et de son bouc émissaire (les étrangers ! les jeunes ! les e sociologue montre ce que malades mentaux !). Le sentices actes et ces sentiments ment d’insécurité grandit et, révèlent de l’état de notre soobnubilés par la peur, nous ciété – l’évolution des valeurs, sommes séduits par le vieux re- les inégalités croissantes de rifrain du «c’était mieux avant ». chesse, les façons d’habiter villes et villages, les drames fami'auteur pose sur ces ques- liaux, l'échec scolaire, l’amtions un diagnostic scientifi- pleur du chômage et la ghettoïque, objectif et impartial. Il ré- sation de certains quartiers – vèle que cette fameuse « ex- et ce qu’ils disent finalement de plosion de la violence » est un notre « vivre ensemble ».

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Plus d'informations sur le site Internet : http://www.laurent-mucchielli.org/

Attachée de presse : Marie Laffite - mlafitte@editions-fayard.fr Tél. : 01.45.49.79.74


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En outre, depuis Octobre 2009, l’Association Gendarmes & Citoyens publie son bulletin mensuel. Vous pouvez consulter librement l’ensemble des éditions en cliquant sur le lien ci-dessous.

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POLITIQUE DU CHIFFRE ET POLICE (III) LES MÉTHODES MANAGÉRIALES.

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a réforme des corps et carrières de la Police Nationale : un des outils de "management" mis au service de la culture du chiffre. ref rappel. n 1994, la LOPSI, adoptée en 1995, sous l'impulsion de M. Claude Guéant, prévoyait la fusion des corps en tenue et des corps en civil. Ainsi disparaissaient les enquêteurs de Police, fusionnés avec le corps des gardiens de la Paix et surtout celui des Inspecteurs de Police (en civil) , comprenant la majorité des personnels exerçant la qualité d'Officier de Police Judiciaire, dans les missions d'enquête, qui fusionnait avec celui des Officiers de Paix (en tenue) pour devenir celui des officiers de Police. Les buts annoncés étaient la réduction du corps par la polyvalence, mais c'était un changement de culture, et une nouvelle organisation hiérarchique : formation de tous les personnels en tenue, éclatement de certains services, fin d'une certaine séparation des pouvoirs en plaçant désormais sous la même autorité hiérarchique administrative l'activité judiciaire et l'activité administrative. arallèlement, l'attribution de la qualité d'Officier de Police Judicaire aux corps et grades de base (corps des gardiens de la Paix) était décidée, sur le modèle de la Gendarmerie Nationale. Banalisation non

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sans conséquence, car cela instaurait de fait une hiérarchie dans cette qualification, et donc un plus grand contrôle du pouvoir hiérarchique au détriment du pouvoir judiciaire. ette réforme, publiée en 1995 et entrant en vigueur en 1996-1997 après la sortie des premières promotions, faisait faire des économies considérables en réduisant la masse salariale par le transfert des compétences sur la base et en élargissant la pyramide des grades par le bas. Elle ne fut donc pas remise en cause par le gouvernement de la tendance politique adverse, revenu aux affaires pour quelques années. n effet brutal dès 2002.

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a réforme permettait peu à peu de supprimer et fusionner des services. Après quelques années de mise en place progressive de la réforme, les effectifs de la Police Judicaire étaient laminés. Ces services étaient maintenus dans leur principe, mais les enquêtes de fond, exigeantes en investissement humain, en qualifications, peu visibles, peu "productives" statistiquement étaient peu intéressantes pour la volonté déclarée de "mettre un terme au sentiment d'insécurité". ne enquête financière, un réseau de banditisme, ne "rapportent" que peu de garde-à-vues tout en ayant mobilisé du personnel expérimenté, qualifié, et en ayant impliqué des frais. titre d'exemple, les effectifs des commissariats de la Police Judicaire parisienne étaient reversés à la Police de

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Proximité, tandis que les divisions de Police Judiciaire passaient de six à trois, à moyens constants, ce qui les divisait de fait par deux. Des personnels moins qualifiés, plus nombreux, renforçaient alors la police urbaine, notamment les Brigades Anti Criminalité (BAC). En outre, le travail de "Voie publique" était désormais placé sous la même autorité hiérarchique , ce qui imposait ipso facto aux Officiers de Police Judiciaire, naguère chargés de contrôler la validité des interpellations et dépendant d'une autre hiérarchie, de placer le plus possible en garde -à-vue sous peine de rendre des comptes à une hiérarchie soucieuse de produire des chiffres flatteurs, présentant le meilleur ratio fait constaté- élucidation- interpellation- mise en garde à vue. Cette nouvelle structure a évidemment entraîné le fait de privilégier les petites affaires, faciles à multiplier, au détriment des dossiers, enquêtes de fond, et de la recherche du renseignement. La traque au fumeur de "shit" ou au porteur de canif est devenue reine : fait vite constaté et élucidé en même temps, suivi d'une interpellation. es méthodes internes.

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l va de soi que cela ne s'est pas passé sans heurts : fonctionnaires déplacés de leur direction d'origine, nouvelles "doctrines" d'emploi, personnels rétifs à la politique du chiffre. De plus la pyramide des âges ainsi que la possibilité de partie en retraite anticipée et proportionnelle a poussé vers la sortie bon nombre de personnels, d'autant que se profilaient d'autre part des mesures désavantageuses. Des méthodes "managériales" furent donc mises en place, afin de briser l'esprit collectif, et de mettre les individus en concurrence au détriment de la qualité collective

du travail, par un système de carotte et de bâton. - désignation des "bons" et "mauvais" départements, bonnes et mauvaises circonscriptions, bons et mauvais chefs. On se souvient des humiliations publiques, retransmises dans les journaux télévisés, infligées par le ministre de l'Intérieur de l'époque à des fonctionnaires de divers grades. - intéressement aux "objectifs", avec l'introduction d'une part modulable de la prime, très importante pour le corps des Commissaires, qui a augmenté peu à peu pour atteindre peut désormais 2200 € mensuels s'ajoutant au traitement statutaire (Journal Officiel de décembre 2010). - mise en rivalité des personnels, car les primes sont à "enveloppe contrainte", ce qui signifie qu'il faut enlever à X ce que l'on donne à Y. - mise en place de "fidèles", par divers procédés : nominations directes pour les hauts fonctionnaires, possibilité de cooptation par le système de concours non anonymes à l'oral, ou par le nouveau système de "voie d'accès professionnelle", qui permet de changer de corps sur dossier, manière nouvelle de contourner la règle de la Fonction Publique concernant les nominations au choix, limitées en principe à 10% du corps. (60% par concours externe). - blocage de la carrière, déplacements des fonctionnaires non dociles ou suspectés d'être critiques, en pratiquant à outrance le système de la non-proposition (il n'existe aucun tableau d'avancement prévisionnel, à points, il suffit donc de ne pas proposer le fonctionnaire, qui est ainsi puni de manière officieuse). 31


(2) - Renforcement de la répression interne, d'amélioration de son quotidien, et la pode la notion d'obligation de réserve, et litique du chiffre semble plutôt l'éloigner des sanctions administratives contre ceux de ses forces de l'ordre. qui ont parlé (affaire Pichon par exemple, commandant de Police). nsuite, tout un pan de la culture d'investigation a disparu, avec nombre de n le voit, le système est parfaitement personnels qui la transmettaient. C'est de verrouillé tant par la mise en place mauvais augure pour le rend'individualités possédant un pouvoir per- seignement français, entre sonnel que par les promesses et menaces autres, comme dans d'autres latentes sur les personnels. pays. Aussi grave est l'ambiance délétère qui gagne les seres conséquences visibles et prévisi- vices, car la mise en concurbles. rence par des récompenses près une lune de miel suite aux pro- personnelles rend les personnels schizomesses de lendemains qui chantent, phrènes. On leur répète qu'il s'agit d'un une amélioration des carrières, beaucoup travail d'équipe, mais d'une part les réde policiers commencent à s'apercevoir compenses sont individuelles, d'autre part que leur situation est intenable, profes- la récompense la plus importante est pour sionnellement et relativement à leur place le chef. Cela entraîne des conflits internes, et mission dans la société. Tel syndicat des difficultés à travailler ensemble, des hier favorable dénonce aujourd'hui la poli- réticences à bosser pour des objectifs vitique du chiffre, que ce soit chez les gar- sés non pour le service, mais pour la pridiens et les officiers. Même les syndicats me ou l'avancement d'un autre, qui sait de Commissaires, corps mieux "se vendre". très ménagé car on s'appuie sur lui, et dont e plus, la fracture entre la Justice et beaucoup de hauts la Police, qui devrait être son bras séfonctionnaires sont is- culier et son auxiliaire, non s o n sus, se divisent. adversaire, et œuvrer dans une logique de séparan certain mécontentement gagne la tion des pouvoirs et Gendarmerie, qui fait partie de la non de concurrence "Grande Muette". Des officiers même s'in- dans la division du quiètent de la dérive : l'un d'eux, cher- travail, ne laisse pas cheur et docteur, a étudié les causes et d'inquiéter. conséquences de la politique du chiffre. Il a été bien entendu sanctionné. nfin, sans entrer ici dans le détail, les réformes judiciaires, qui imitant la uant à la population, son "ressenti" procédure accusatoire de certains pays ne va pas dans le sens d'un sentiment sans rien apporter dans le fond et alour-

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-dissant le travail des forces de l'ordre dans leurs missions d'investigation, sont des héritières directes de la politique du chiffre : elles tentent de masquer les dysfonctionnements et mécontentements nés de celle-ci, sans rien résoudre directement.

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nom du formalisme et des droits théoriques la mise en garde-à-vue pour la moindre infraction, avec une charge très lourde et démotivante pour les services d'enquête. Cet aspect non négligeable demanderait bien entendu un développement.

ette accumulation procédurale, avec empilement de textes, impose au

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16 octobre, Bonneuil-sur-Marne (94), deux motocyclistes en patrouille qui procèdent au contrôle d’un engin de motocross sont pris à partie par une vingtaine d’assaillants qui les caillassent. Ils parviennent à libérer leur ami et récupèrent son engin. Un fonctionnaire est blessé au bras. Avec l’aide de renforts cinq lanceurs de pierres seront interpellés et trois motocross saisies. 16 octobre Cannes (06) un Cannois de 31 ans, ancien adjoint de sécurité, reconnu comme tel est passé à tabac par quatre individus devant ses deux petits garçons de 7 et 9 ans. Avec quasiment toutes les dents cassées et un devis médical d’environ 25 000 € il pense surtout à ses deux enfants traumatisés. 18 octobre, Fort-de-France (972) : quatre policiers ont été légèrement blessés, suite à des heurts, avec échanges de jets de pierre et tirs de grenades lacrymogènes, en raison d'une décision de fermeture administrative d'un petit commerce de quartier. 20 octobre, Dijon (21) deux passagères d’une voiture dont le conducteur était verbalisé s’en sont prises aux policiers. Elles ont frappé une fonctionnaire à coups de poing et tiré les cheveux d’une autre. 23 octobre, Stains (93) deux policiers ont été blessés par des éclats de verre provenant de la vitre de leur véhicule qui a explosé sous l’effet d’un projectile (probablement un mortier d’artifice). Les deux fonctionnaires ont été hospitalisés. 25 octobre une interpellation a dégénéré à Reims (51). Lors de son interpellation un homme soupçonné d’une tentative de cambriolage a blessé un policier d’un coup de poing au visage. Une trentaine d’individus ont essayé de libérer l’individu en jetant des pierres. 27 octobre Carcassonne (11) un homme alcoolisé tire au fusil sur les policiers sans les atteindre. Il prend la fuite et finira par se donner la mort avec son arme.


1er novembre, Orly (94) des hommes encagoulés, repérés par une patrouille prennent la fuite. Ils tirent en direction des policiers sans faire de blessés. 9 novembre, Bordeaux (33) des CRS sont obligés de tirer sur un camion pour l’immobiliser. Le chauffeur avait été pris d’un malaise. Deux policiers ont été blessé lorsque leur véhicule a été heurté par le poids lourd. 16 novembre, à Metz Tessy (74) un homme et une femme âgés de 60 ans s’en prennent violemment à deux gendarmes venu mettre à exécution un mandat d’amener concernant leur fils. Frappés à coups de matraques et à coups de pieds les deux militaires sont blessés et l’un d’eux fait l’objet de 15 jours d’arrêt maladie. 17 novembre, Salaise-sur-Sanne (38), un gendarme a tiré sur un homme armé d’un fusil qu’il aurait pointé sur les gendarmes. L’homme, touché à la poitrine, est décédé, le gendarme âgé de 32 ans a été placé en garde à vue pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il a été remis en liberté et le Parquet semble vouloir privilégier la thèse de la légitime défense. Affaire qui reste à suivre cependant. La préfecture de police de Paris a indiqué, dans son PPrama hebdomadaire, que 2700 policiers ont été blessés en service sur les 9 premiers mois de l’année (300 par mois). Ce chiffre est très important mais plus réaliste que celui qu’avait donné le Président de la République dans sa dernières intervention télévisée. Il évoquait 5 % des 270 000 policiers et gendarmes (effectif d’ailleurs très exagéré). Si ce chiffre avait été exact ce serait 36 fonctionnaires et militaires tués ou blessés chaque jour. Le chiffre donné au président est heureusement erroné.

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PADCHANCE ET LES SITUATIONS PENIBLES(22)

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oujours atteint de son virus impossible à soigner, Padchance reste « mordu » de police judiciaire. Chaque cambriolage, chaque découverte de cadavre est pour lui l’occasion d’essayer de mettre en pratique ce qu’il a appris dans son poste précédent. Il n’hésite pas à solliciter le magistrat pour provoquer une autopsie au cas où il y a un doute sur les causes de la mort d’une personne. Ceci ne fait pas le bonheur de son adjudant qui a une peur bleue de devoir assister à ce genre d’investigation « poussée » qu’il a toujours réussi à éviter au cours de sa longue carrière. Tous les moyens sont bons. C’est ainsi qu’appelé sur la découverte d’un cadavre sur une voie ferrée désaffectée il trouvera un moyen extraordinaire pour éviter l’autopsie. lors que le cadavre est en position allongée, face contre terre, dans un état de décomposition avancé, et que la tête se détache du tronc au moment de retourner le corps, Padchance annonce « goguenard » que cette fois ci il va falloir y passer. Le pauvre adjudant est déjà livide rien que d’y penser. Padchance fouille les vêtements, pas très agréable comme investigation, et découvre quelques papiers qui font référence à une maison de retraite. Un appel radio va permettre d’établir qu’un pensionnaire manque à l’appel depuis un mois. Muni de ces renseignements l’adjudant abandonne son adjoint, chargé des constatations, il file à la brigade.

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l reviendra beaucoup plus tard avec la doctoresse attachée à la maison de retraite. Il l’a faite venir de toute urgence sous prétexte de reconnaître le corps. Au cours de l’audition il réussira à lui faire dire, certificat médical à l’appui, que l’état de santé de son patient explique son décès, il ira jusqu’à lui faire établir le document autorisant la délivrance du permis d’inhumer. Tout étant à craindre avec ce fouineur, interdiction est faite à l’adjoint de toucher à autre chose que les photographies et le croquis dans cette enquête. Une autre découverte de cadavre s’est produite pendant les congés de Padchance. Le gendarme OPJ enquêteur partant en permission, il lui appartient de poursuivre cette enquête de « suicide » par noyade. Tout s’est produit, très tard dans la soirée, à proximité d’un bar. Etablissement plutôt mal fréquenté à cette heure avancée de la nuit. adchance n’a pas trop de difficultés à faire ressortir de nombreuses contradictions entre les témoignages. Il a pu établir qu’il y a eu quelques violences et que le compagnon de la tenancière s’est rendu près de l’étang tout proche, dans le même temps ou d’autres clients étaient sortis. La difficulté dans ce genre d’enquête tient à ce que si l’on arrive à opposer des témoignages, aucun des protagonistes ne veut entrer dans le détail ou mettre en cause ses compagnons de beuverie.

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a meilleure explication donnée résulte d’un état d’alcoolisation très avancé pour justifier la violence mais surtout des pertes de mémoire très arrangeantes qui résistent aux confrontations. Une longue enquête permettra de conclure que le décès n’est pas dû au suicide mais plus probablement à une chute accidentelle dans l’étang, au

Seulement, lorsque les gens présents à la brigade ont décrété qu’il y avait suicide avant de se rendre sur les lieux et qu’ils sont réfractaires aux recherches « trop poussées » le résultat est là. ’exhumation d’un noyé, après trois mois dans un cimetière sujet aux infiltrations d’eau, le transport du corps, l’examen détaillé, le retour du cadavre et la nouvelle inhumation seront à inscrire dans les expériences enrichissantes en ce qui concerne des actes de procédures plutôt rares mais très désagréables que ce soit au niveau visuel ou olfactif. ien qu’il ne soit pas insensible, Padchance se verra souvent envoyé là où l’on risque de trouver des scènes particulièrement pénibles. Dans ces cas, qu’il soit de permanence ou non n’a pas d’importance, son commandant de brigade l’envoie. Il lui arrivera d’être confronté à des situations particulièrement difficiles. our arriver à « encaisser » il se forgera une armure, sur les conseils d’un assistant de médecin légiste : Beaucoup de détachement « mental » tout en sachant garder de la compassion pour les personnes touchées par les drames auxquels il est confronté, un cocktail pas toujours facile à doser. es expériences pénibles Padchance en rencontrera bien d’autres encore.

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B cours d’une rixe. Impossible d’arriver à déterminer, parmi quatre ou cinq individus, lequel a fait tomber la victime à l’eau et encore moins s’il a pu s’agir d’un acte volontaire. ette enquête, prise en compte trop tardivement, se soldera par un aveu d’impuissance à mettre un nom sur le ou les responsables de ces faits. Quelle surprise lorsqu’une commission rogatoire ordonnera exhumation et autopsie 3 mois après les faits. Le juge explique que, vu les conclusions de l’enquête, il est nécessaire de faire toutes les investigations pour éviter un recours éventuel d’un membre de la famille. Il est bien conscient que, tenant compte du temps écoulé, il ne sera pas possible de découvrir d’élément déterminant. Cependant il n’en démord pas, il estime que dans ce genre d’affaire, dans un milieu plutôt mal fréquenté ce soir là, l’autopsie aurait dû être réalisée dès le début de l’enquête.

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POLICE-VICTIMES


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