SIEGE SOCIAL Plantades 63690—AVEZE Président Christian CONTINI 7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR contini.c.g@gmail.com Secrétaire Marc VAYSSIE Plantades 63690 AVEZE marcvayssie@aol.com
Numéro 25 - Novembre 2011 La Machine à Café, page 4 Le dossier du mois : Statistiques…, page 9
Trésorier Christian BRANA Route de Simorre 32450 SARAMON christian.brana@orange.fr
Libres propos : Réflexions sur la place de la Gendarmerie dans la nation, page 16, par Rémy FLEUROT
Le MAGAZINE A.G.&C. est disponible en téléchargement sur l'espace web de l'association Gendarmes et Citoyens :
11 propositions pour...2012, par GENDSTAS, page 18
http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens
Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la création, l'édition, la mise en page du bulletin d'information et celles qui ont proposé des articles, Malgré le soin apporté à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous échapper; nous vous prions de nous en excuser. Directeur de publication : Christian CONTINI Comité de rédaction : Relecture Marc VAYSSIE, Maquette ACDC Articles : Christian CONTINI - Christian BRANA – MORDAX - Rémy FLEUROT - GENDSTAS - Laurent MUCCHIELLI Conception graphique – Photomontages – Mise en page : ACDC Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images libres de droits – Collection Christian CONTINI— ACDC Couverture : Montage ACDC - photo ACDC® Dépôt légal : dès parution La reproduction des articles et photos est autorisée à la seule condition de nous en aviser. Contact : Gendarmes.citoyens@gmail.com
Suicides en Gendarmerie - Nous n’oublions pas, page 20 L’avenir de la Gendarmerie en question, par Laurent MUCCHIELLI, page 22 Quincaillerie ou maroquinerie, par Christian BRANA, page 24 Nos publications, page 25 Un monument national en mémoire de nos soldats tués en OPEX, page 26 Du côté de la Police : politique du chiffre et Police, par MORDAX, page 28 Les risques du métier, page 32 Le gendarme Padchance, page 34 Communiqué : reconversion, une méthode directe, page 36 Pourquoi nous rejoindre ? page 37
Deux ans déjà
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vec le numéro 25 de notre magazine, ce sont deux années qui se sont écoulées depuis sa création. En réalité avec un mois sans parution et deux éditions spéciales c’est le vingt-sixième magazine que nous mettons en ligne. ous avons publié des centaines d’articles. Certains nous reprochent de « faire trop de pages » mais c’est l’actualité qui nous guide et nous cherchons à varier les sujets pour que chacun trouve celui qui l’intéresse. Par C’est un passage en revue des événements qui entraînent Christian CONTINI l’action des forces de l’ordre en général et de la gendarPrésident de merie en particulier, avec souvent des situations dramatil’A.G.&C. ques. ous essayons d’ouvrir nos colonnes à d’autres acteurs de la sécurité pour diffuser des points de vue différents. Au cours des deux années écoulées nous avons dû nous adapter car certains ont opté pour une voie différente de la nôtre. ous conservons notre ligne éditoriale apolitique en partenariat, si possible, avec tous ceux qui veulent le bien-être des gendarmes et des citoyens qu’ils sont chargés de protéger. Pour citer un humoriste, « nous ne sommes ni de droite ni de gauche, bien au contraire ». ous avons atteint notre régime de croisière et ferons tout pour maintenir le cap que nous nous sommes fixés vers un droit d’association et d’expression des gendarmes. l me semble aussi important de faire le point sur la fréquentation de notre site en comparant les périodes du 1er mai au 30 septembre 2010 et 2011. Comme la mode est aux chiffres, nous avons enregistré une hausse de la fréquentation de 18,9% et une augmentation des heures de consultation de 15 %. Ceci démontre l'intérêt croissant porté à notre site et affirme l'utilité de l'association. e souhaite une longue vie à notre magazine en rappelant que ses colonnes sont ouvertes à ceux qui veulent nous faire profiter de leurs expériences ou nous soumettre idées et projets. Nous comptons aussi sur votre aide pour diffuser cette publication le plus largement possible.
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22 septembre, en quelques heures trois Policiers municipaux dans la chaîne de policiers se sont donné la mort dans le sécurité nationale. Val-de-Marne. Cette série noire dramatique 26 septembre le ministre de l'Intérieur ne peut être qu’une coïna installé la commission consultative cidence mais elle a amené qui doit parfaire l'intégration des le ministre de l’intérieur à 21.000 policiers municipaux dans la réagir, disant que dans un chaîne de sécurité premier temps "il fallait nationale. Cette nouessayer de comprendre" pour en venir rapidement à la cause qu'il décrit : "un aboutissement de problèmes personnels". On voit tout de suite où vont mener les enquêtes diligentées. Navré de vous décevoir monsieur le ministre mais la pression hiérarchique, les conditions de travail de plus en plus pénibles SONT des problèmes personnels. Quand viennent s’y greffer des ennuis financiers ou familiaux ces derniers ne sont que les gouttes d’eau qui font déborder un vase trop rempli. Les gendarmes connaissent aussi ces drames à répétition, plusieurs par mois ou par semaines parfois. Cessez de botter en touche, laissez ça aux rugbymen et prenez ce problème à bras le corps.
Suicides en gendarmerie. Un de plus un de trop, le 27 septembre nous apprenons le décès d’une jeune femme gendarme âgée de 30 ans. Elle a mis fin à ses jours, avec son arme de service, dans son logement de fonction. Elle était en poste à la brigade d’Irigny (69) .Les constatations ont été effectués en présence du parquet qui s’est immédiatement rendu sur place. Si nous ignorons encore les raisons qui ont pu pousser la jeune femme à commettre l’irréparable, nous espérons que le résultat de l’enquête sera communiqué. Le harcèlement est déjà largement évoqué. Tout notre soutien à sa famille ses proches et ses collègues.
velle commission (un machin parmi tant d’autres) est composée de seize maires et autant de représentants syndicaux des polices municipales. Christian ESTROSI Maire de Nice et patron d’une des plus importantes polices municipales de France sera logiquement président de cette commission. Sont conviés à cette table les directeurs de la police nationale, de la gendarmerie, des libertés publiques et le directeur des affaires criminelles et des grâces au ministère de la Justice. (Il faut bien que chacun puisse faire valoir ses arguments). Les sujets qui seront évoqués : La rénovation des statuts et des conditions d’emploi - Le sujet sensible des armes de service - La révision du contrat qui doit lier l’Etat et les communes - La clarification de la répartition des missions – L’uniformatisation des moyens de transmissions. Cadeau du ministre, il va financer 50% des 10000 gilets pareballes qui vont être commandés. Il ne faut pas imaginer qu’il sorte cet argent de sa bourse personnelle, certainement une ligne budgétaire police ou gendarmerie qui va subir une ponction. Le ministre a même prévu primes et médailles pour les plus méritants (espérons qu’elles ne seront pas décernées à titre posthume). Au niveau syndical les policiers municipaux sont plus orientés vers la révision de leurs carrières, l’obtention d’une indemnité spécifique obligatoire et un an de bonification tous les cinq ans valant pour le départ à la retraite. C’est le réveil d’une commission mise
en sommeil depuis quatre ans. Il est évident que ce sera un nouveau désengagement de l’Etat vers les collectivités locales. Elles vont devoir prendre en compte leur propre sécurité à une période où les effectifs de police et de gendarmerie se réduisent comme peau de chagrin. A suivre avec attention.
Chère et injuste justice. Le premier octobre la taxe de 35 euros dont devront s’acquitter les justiciables pour déposer certaines plaintes, va entrer en vigueur. Même s'il ne s'agit pour l'instant que des procédures civiles, cela ne fait que conforter l'adage de "la justice a deux vitesses". A quand le versement d'une consignation pour signaler que l'on s'est fait violer? La première remarque qui vient à l’esprit, c’est que c’est le plaignant qui va débourser pour payer une réforme de la garde à vue qui profite en priorité aux auteurs des infractions les plus graves. Une fois de plus c’est la victime qui trinque. Les avocats n’ont pas à s’offusquer (comme c’est le cas) pour une mesure provoquée par la réforme qu’ils ont réclamée à cor et à cri. Une seconde remarque tient au fait que ce « droit de timbre » sera également affecté « au fonds d’indemnisation de la profession d’avoué près les cours d’appel ». La profession d’avoué va fusionner avec celle d’avocat et il semble incompréhensible que cette mesure nécessite une indemnisation dont une partie sera à la charge des justiciables. En tous cas, inutile de sortir des hautes écoles de la magistrature pour comprendre que cette nouvelle taxe va permettre également de rebuter beaucoup de citoyens qui sont en droit de déposer plainte et permettre ainsi la réduction du nombre des procédures.
30 septembre au 2 octobre. En quelques
jours deux gendarmes ont perdu la vie, le premier, motocycliste de la garde républicaine a été victime d’une chute mortelle, en fin de semaine, sur l’autoroute A1 à hauteur du stade de France. Il était en service avec deux de ses collègues. Le second affecté à la brigade des recherches d’Argenteuil est décédé au cours du week-end dans des conditions qui restent à être précisées. Ce dernier était marié et père d’une fillette alors que le premier laisse également une veuve et une petite orpheline. Nous partageons la tristesse des familles des proches et des collègues de ces deux gendarmes et nous les assurons de tout notre soutien.
Quand le directeur de la Gendarmerie fait le « BUZZ» dans les médias. Le 3 octobre, un député d’opposition du Finistère a révélé sur son blog le contenu de deux circulaires du Directeur de la Gendarmerie. Dans ces documents, agrémentés d’une multitude de chiffres, le patron des gendarmes ne manque pas de donner quelques directives pour inverser la tendance négative des résultats. L’Association Gendarmes et Citoyens a dénoncé à de nombreuses reprises le traitement de la statistique de façon à ce que la politique de sécurité montre son efficacité. Nous avions dit qu’à partir d’un certain stade il ne serait plus possible de masquer la vérité et que la réalité de la hausse des crimes et délits finirait par réapparaître. Il semble que cette limite a été atteinte et que les mois à venir ne seront pas favorables pour ceux qui voulaient démontrer que la délinquance baissait malgré la démolition du service public de la sécurité. Il est aus- 5
-si probable que les gendarmes se rendent compte qu’à trop tricher, les résultats qu’ils donnaient allaient tout à fait dans le sens du : « on arrive à faire toujours mieux avec toujours moins de moyens ». Ils ne souhaitent peut-être plus fournir le bâton pour se faire battre par les restrictions en moyens et en effectifs.
4 octobre. Encadrement militaire pour des mineurs délinquants. Pour quels résultats et à quel coût ? Une procédure d’urgence est lancée par le gouvernement en vue de faire adopter par le parlement une Loi destinée à faire encadrer des délinquants mineurs par des militaires. Nous avions déjà évoqué la revendication de la paternité de cette idée par la gauche puis la droite jusqu’au Président de la République lui -même. Il s'agit de créer un échelon intermédiaire entre le foyer et le centre éducatif fermé pour éviter l'incarcération. Si cette idée peut sembler intéressante au départ, nous pouvons apporter quelques observations. Tout d’abord il s’agit de trouver les locaux et l’encadrement. A ce jour l’armée a du subir, elle aussi, les ravages de la RGPP. Comme pour les statistiques « arrangées » cette Loi risque de provoquer l’effet inverse de celui qui est escompté. Les citoyens se rendront vite compte que cette mesure va coûter très cher pour un résultat ridicule ne concernant qu’une infime partie des délinquants mineurs. Une gesticulation électoraliste de plus qui risque de se retourner contre le pouvoir en place. Le Président de la République devrait d’abord changer ses conseillers avant de laisser voter certaines Loi.
4 octobre. Transfèrement qui tourne mal. Un détenu, dangereux trafiquant de drogue s’évade, un gardien est blessé par balle. C’est lors d’un transfèrement médical à l’hôpital d’Aix-enProvence que deux individus casqués ont menacé le chef d’escorte le blessant d’une balle à la cuisse devant sa résistance. Aussitôt les syndicats ont réagi réclamant que chaque escorte médicale se fasse sous protection policière. Ce serait un retour à la case départ puisque les escortes par les forces de l’ordre devaient être supprimées pour que ces dernières se recentrent sur leur missions prioritaires. A suivre……….
La Gendarmerie recrute. Le 8 octobre s’est déroulée la journée de la sécurité intérieure à laquelle étaient associés pompiers policiers et gendarmes, nous n’avons pas lu dans la presse que les policiers municipaux étaient conviés. Pour la Gendarmerie, sur fond de délai limite pour présenter le concours de sous-officier les propositions ne manquaient pas. De l’officier à l’homme de base de la brigade territoriale tout a été fait pour recruter. On vous propose les places de techniciens, pilotes d’hélicoptères, de voitures rapides, motards, maître-chien etc. Des places d’O.S en CDI, ces ouvriers très sollicités jours et nuits dans les brigades territoriales. Il ne faut pas oublier les CDD, gendarmes adjoints volontaires, très sollicités également, sous contrat renouvelable jusqu’à 5 années avant de retourner dans le civil s’ils
ratent leur concours. On ne peut négliger les intérimaires, jeunes civils, anciens GAV ou gendarmes retraités qu’on utilise pour boucher les trous et mettre du bleu dans notre paysage. La Gendarmerie ressemble à la société civile et présente tout un éventail de fonctions avec des gens très bien placés mais beaucoup moins nombreux que ceux qui sont à notre contact sur le terrain.
Un nouveau suicide dans le groupement de la Haute-Vienne. Après le suicide de Michel DELIVET au mois de Février dernier à la brigade de SOLIGNAC 87, le gendarme Daniel, ............., de la brigade de ST JUNIEN 87, célibataire sans enfant, a décidé de nous quitter vendredi 7 Octobre 2011. Son corps a été retrouvé dans sa baignoire. L’intéressé a laissé un écrit qui a été saisi pour les besoins de l’enquête. C’est le second suicide d’un militaire de l’Arme, depuis le début de l’année, au sein du Groupement de Gendarmerie de la Haute-Vienne 87.
avait été envisagé. Sans entrer dans le détail du bilan des sages de la Cour des comptes, nous pouvons noter qu’ils ont estimé qu’il fallait 7 gendarmes pour remplacer 10 policiers. Que le régime de travail des pandores leur permet d’être disponibles 24 heures sur 24 ou selon un régime d’astreinte. Si quelqu’un cherchait encore pourquoi on insiste sur le maintien de la militarité des gendarmes, la réponse est là. Aucun doute que le ministre de l’Intérieur va s’arrêter sur l’estimation de 3 141 emplois gagnés si l’on fait passer sous la responsabilité des gendarmes les agglomérations de moins de 50 000 habitants. De cette façon on va voir se recréer les brigades de chef-lieu d’arrondissement qui avaient été dissoutes sous prétexte de doublon avec les commissariats. Il semblerait que le directeur de la police souhaite conserver ces commissariats de petite taille dans des villes de moins de 30 000 habitants. Ils offrent des conditions de travail moins difficiles, s’agirait-il de centres de préretraite pour policiers fatigués? Ceux qui sont débordés par manque d’effectif dans les grandes agglomérations apprécieront.
Une jeune policière tuée d’un coup de sabre. Folie meurtrière à la préfecture Cour des comptes, quand le confiden- de Bourges, le 14 octobre en fin de matiel devient public. Après les circulaires du tinée. Un individu, armé d’un sabre japonais, directeur de la Gendarmerie, c’est un prérapport de la Cour des comptes qui est déballé sur la place publique. On y apprend que les critères de répartition des forces de police et de gendarmerie doivent être revus. Rien de bien étonnant puisque la loi de rattachement de la Gendarmerie au Ministère de l’intérieur (on a vu le rapport d’évaluation des résultats), les LOPPSI 1 et 2 ou la RGPP ne font qu’exiger toujours plus avec parfois quelques contradictions. En définitive les redéploiements ont été plus modestes que ce qui
qui s’était vu refuser une autorisation de détention d’arme s’en est pris aux personnes présentes. Il a mortellement blessé une policière qui intervenait pour le neutraliser. Deux autres personnes dont un policier ont été blessées. Sincères condoléances à la famille aux proches et aux collègues de cette jeune femme qui était âgée de 30 ans et mère de deux enfants. Prompt rétablissement aux blessés.
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L’Association Policevictimes nous demande de communiquer :
Un rassemblement est prévu le 11 NOVEMBRE 2011, place des Invalides à Paris en matinée, en faveur des VICTIMES du DEVOIR dans les Forces de l'Ordre et dans le cadre du projet que nous menons d'une stèle ou d'un monument à la mémoire des victimes membres de tous les services de sécurité. (Les informations complémentaires vous parviendront en fonction du nombre de participants). Merci de vous inscrire rapidement sur : policevictimes@hotmail.fr afin que nous puissions faire le nécessaire auprès des autorités concernées.
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LES STATISTIQUES CUISINÉES À LA SAUCE « BONS RÉSULTATS »
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omme un grand nombre d’administrations, la Gendarmerie doit rendre des comptes. L’activité et les résultats sont chiffrés pour donner les indicateurs de son activité mais aussi prouver l’efficacité de la politique de sécurité. epuis longtemps, l’Association Gendarmes & Citoyens dénonce un « bricolage » des chiffres pour faire apparaître de meilleurs résultats. Elle avait d’ailleurs prédit ce qui se produit actuellement : une impossibilité de tirer encore plus les chiffres vers le « toujours mieux », la hausse du nombre des actes de délinquance a repris sa courbe ascendante. e directeur de la Gendarmerie a donné quelques directives pour que les gendarmes présentent de meilleurs résultats. Les circulaires « fuitées » sont passées de l’un à l’autre jusqu’à provoquer des réactions dans les médias. (voir pages suivantes). ’ai toujours connu la tricherie dans les statistiques. Parfois il s’agissait tout simplement d’arriver à satisfaire des « chefs » souvent exigeants qui utilisaient les chiffres pour se faire valoir. J’en veux pour preuve la fête de la Sainte Geneviève, patronne de la Gendarmerie. Dans quelques semaines elle sera honorée dans toutes les compagnies de gendarmerie. Ce sera l’occasion pour beaucoup de commandants de formation de nous servir de longues litanies de chiffres pour démontrer que, malgré quelques légers «ratés», dans la majorité des cas l’action et les résultats de la compagnie n’ont fait que pro-
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gresser dans le bon sens. Ils en profiteront pour affirmer que le rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur n’a apporté que du bon. ’ai connu également des commandants d’unités qui voulaient à tout prix démontrer que leur brigade était la plus active, obtenait les meilleurs résultats dans tous les domaines qu’elle était la mieux commandée par le meilleur chef. Un exemple amusant et triste à la fois : un vol de chéquier comptait un délit si l’auteur n’était pas arrêté ; si le voleur était interpellé après avoir émis 20 chèques d’un même carnet, ces tricheurs comptaient 20 vols de chèques, 20 falsifications de chèques et 20 émissions de chèques falsifiés, soit 60 délits résolus. ans ses directives, le directeur de la Gendarmerie n’est pas allé jusqu’à conseiller cette technique minable. On en arrive cependant à douter de la réalité des chiffres et à voir une fabrication du futur bilan qui sera mis en avant lors de la prochaine élection présidentielle. Alors que la Gendarmerie a toujours dénoncé l’existence d’objectifs chiffrés, aujourd’hui ce sont les instructions de son directeur en personne qui les suggèrent. evenons à la réalité, elle démontrera que la casse du service public par la réduction des effectifs et des budgets se traduit par une hausse de la délinquance. La progression de l’insécurité n’est pas qu’un sentiment éprouvé à tort par le Français, c’est une réalité.
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Christian CONTINI
Source : l’Est Républicain du mercredi 5 octobre 2011
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Les circulaires sont évoquées sur le forum Gendarmes & Citoyens dans deux sujets qui ont amené plus de 6000 connexions. http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t24385-indignons-nous http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t24364-article-du-monde-securite-la -fabrique-du-bilan-favorable-pour-2012
«Quand je pense que certains démunis sont allés à la course aux résultats en résolvant des enquêtes bidons surqualifiées pour toucher une prime en fin d'année. Quand je pense qu'on nous a fait ch... avec la fameuse "charte d'accueil du public" qui nous oblige à prendre toutes les plaintes, et que aujourd'hui, on nous demande de ne prendre que les plaintes pour des faits suffisamment caractérisés...... Heureusement que notre DGGN est là pour nous faire rire un peu.... D'ailleurs il ne reste plus qu'à rire, car de toutes façons on ne peut pas faire plus. Nos "patrons" vont tout simplement commencer à payer leur politique. Pour ma part, je vais me contenter de regarder et de rire... Le grand numéro de clown commence. Vous savez ce numéro où le clown Auguste lance un gros élastique sur le clown blanc jusqu'au moment où l'élastique Pète et où l'Auguste fini par se prendre l'élastique dans la gueule. Quand j'étais enfant, le clown Auguste me faisait beaucoup rire et je me souviens que le clown blanc avait toujours la moralité de l'histoire.»
« Nous avons tous notre part de responsabilité dans ces triturages des chiffres. Je dois reconnaitre de que WAGRAM a raison de "stigmatiser" tous ces Gendarmes prompt à sur classifier pour des résultats. Qui n'a pas vu autour de lui (ou lui même ? ...) biduler les classifications pour X raisons ?Je ne veux pas par là défendre en quoi que ce soit la DG et surtout nos dirigeants, loin de là ... ils vont récolter le fruit de leurs errances ... sauf si le citoyen à d'autres préoccupations ... nous verrons, mais il faut admettre quand même qu'il y a beaucoup d'exécutants zélés et à tous les niveaux !!! Même moi en qualité de CB, j'ai constaté ce genre de comportement. Quand une personne vient avec une vitre brisée à son véhicule, ce sera selon une dégradation contraventionnelle ou une tentative de vol .... et que ce soit l'une ou l'autre il y aura derrière une bonne ou mauvaise raison… On peut également citer les vols de téléphones portables, il y a ceux qui ne se pose pas de question et balance dans le tube un bon délit aggravé ... avec cette excuse "ce n'est pas mon problème...". Que dire du jeune gendarme, renfort GM a qui on demande de prendre un PV au planton sans prendre la peine de vérifier… Depuis nos ministres obnubilés par leur carrière jusqu'au plus bas de l'échelle, nous sommes concernés par ces statistiques.Et bien moi, je trouve que cette polémique tombe bien et ce serait chouette de pouvoir en parler tout le temps qu'il faudra pour en connaître les véritables causes et effets ... nous avons tous notre part d’erreurs dans ce domaine ... non ? Présenter un bon bilan. Paraître pour un bon enquêteur. Se préparer pour la notation. La meilleur façon de faire serait d'enregistrer les faits tels qu'ils sont à l'issue de l'enquête ...quelle révolution » 13
«Les statistiques vraies ou fausses, personne n'a jamais su les utiliser correctement. Elles ne permettent que les satisfecit des satrapes. Le sentiment d'insécurité vient des faits de proximité pas de la grande délinquance. C'est la réalité quotidienne dans certains quartiers, dans les campagnes c'est la répétition de quelques faits anormaux qui suffit parfois. La vraie donnée non maîtrisable, c'est l'entretien du sentiment d'insécurité par la publicité que vont lui donner les médias. Nous sommes en période électorale alors un "buzz" chasse l'autre. Sauf s'il y avait un véritable embrasement des banlieues, l'insécurité n'est plus la préoccupation numéro 1. Ce n'est pas non plus l'opposition au gouvernement qui va chercher cette publicité car il suffirait d'une occasion de faire preuve de l'autorité appropriée pour retourner la menace en avantage. Les mauvais résultats de Dexxia vont plus intéresser les journalistes que le bidonnage de chiffres qui n'ont rien de concret pour la plupart. Mais pour rejoindre J.H. Matelly, même si c'est inutile, arrêtons avec les mensonges institutionnels. A force de casser les thermomètres, plus personne n'est capable de trouver les bons remèdes.»
«Est-ce que quelqu'un a pensé à une nécessité de simplification de la "saisie statistique" en vue de coller au mieux à la réalité et d'éviter les erreurs de saisies à la base ? Pensez-vous que pulsar, outil chimérique puisse apporter quelque chose dans le dispositif ? Comment éviter des éventuels bidouillages cosmétiques ? Quelle autorité donner aux statistiques ? Est-ce que la typologie des unités devrait venir tempérer les chiffres tels des coefficients permettant de ne pas prendre le chiffre comme seul indicateur ? Est-ce que l'interprétation brute de chiffres très variables en raison de phénomènes impossibles à maitriser (nous n'avons pas la capacité d'agir sur la géopolitique) est la solution aux problèmes de sécurité ? Est-ce que l'aggravation dans un domaine entraine de facto le déblocage de moyens ? Parce qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'on regarde le carnet de notes d'un enfant de 5 ans qu'on aurait inscrit au BAC... »
http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t24385-indignons-nous
« Quoiqu'il en soit, ce n'est pas au gendarme de qualifier les faits. Il les constate en prenant appui sur les textes. Il recueille les faits, c'est tout. Même si effectivement on peut concevoir des arrangements techniques marginaux, le système est perverti comme l'avait montré en 2007 JHM et Mouhanna dans leur livre "Police, des chiffres et des doutes" (qui ne m'avait pas trop convaincu à l'époque). Je n'irai pas par quatre chemins : ériger toute une mécanique de falsification des résultats de la délinquance pour s'en servir à des fins partisanes, cela dépasse l'entendement, racler les fonds de tiroirs en personnels pour masquer in extremis le faux bilan calamiteux, ça devient grave, manipuler les gendarmes (quel que soit leur grade et leur niveau de responsabilité, c'est facile : ils sont contraints au silence et à l'obéissance) et toute la gendarmerie dans son ensemble et la placer au service d'un homme, on est en plein dévoiement, se servir, comme c'est le cas, des valeurs de dévouement et de disponibilité des soldats de la loi, c'est de la perversion. Jusqu'où sont-ils capables d'aller dans le piétinement des institutions, des services publics et des agents de l'Etat? »
«La falsification des chiffres est tout bonnement une escroquerie, et la gestion des "ressources humaines" qui va avec, une insulte aux citoyens et une atteinte à leur intégrité. Mais quand je regarde ce qu'il y a à la télé ce soir, de quoi est-il question : - de produits bancaires frauduleux, - de cigarettes contrefaites, du contenu de l'alimentation que nous mangeons qui ne correspond pas à l'image que nous en avons… Toute l'économie est basée sur la falsification institutionnalisée, et cela apparait à tous les niveaux. La fabrication des chiffres en matière de sécurité n'est qu'un élément de l'ensemble. Je ne pense pas qu'il soit possible de s'attaquer au problème dans la Gie indépendamment du reste. C'est cette fraude organisée qu'il convient de remettre en question de manière globale, non seulement en raison de ses conséquences pour les peuples, au détriment desquels elle s'exerce, mais aussi parce qu'une telle économie est vouée à disparaître inéluctablement. Il n'est pas possible de construire quoi que ce soit sur le mensonge : quand celui-ci devient évident, le système s'effondre, et c'est ce qui se produit actuellement.»
http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t24364-article-du-monde-securite-la-fabrique-du-
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RÉFLEXIONS SUR LA PLACE DE LA GENDARMERIE NATIONALE DANS LA NATION
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ensées protéger et rassurer une population sensiblement perturbée par la montée de la délinquance, les directives de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale, en date des 15 et 21 septembre 2011, tombent comme un nouveau pavé dans la mare et ravivent le douloureux constat de la "politisation de la gendarmerie nationale".
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la première lecture, les directives paraissent aller dans le bon sens:"...stopper la hausse de certaines formes de délinquance, la faire baisser dans les meilleurs délais... recentrer l'activité de service... impliquer toute la hiérarchie... communiquer, ...".
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n relisant attentivement, il se dégage la désagréable impression que quelque chose cloche, et sonne faux. Est-ce parce que ce remue-ménage arrive bien trop tard pour être sincère ? Est-ce à cause de la "singularité" des prétextes employés pour dissuader certains plaignants de s'adresser désormais à la gendarmerie ?
E
st-ce parce que les victimes de violences se verront réserver un accueil suspicieux ? Est-ce parce que la gendarmerie va dépénaliser, illégalement et de facto, la consommation de stupéfiants ?
S
eule certitude, avec ce genre de "soupe", les statistiques devraient fléchir rapidement. Pour le plus grand profit de quoi, ou de qui ? Allègement des charges de la gendarmerie? Probablement! Diminution des chiffres de la délinquance globale? Assurément! Diminution des atteintes aux personnes et aux biens? En aucun cas! Car dans tous les cas de figure, on agira sur les incriminations, pas sur les faits eux-mêmes. Résultat: les gendarmes seront moins fatigués, les victimes seront toujours victimes, leur ressentiment ira en s'aggravant, et la fracture sociale s'élargira encore.
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t pendant ce temps là, les exécutants, donneurs d'ordres, rêveront à leur future récompense (proportionnelle à leur efficacité et
à la servilité de leur zèle), tandis que, grâce aux résultats acquis, les véritables commanditaires pourront sereinement affûter leur argumentaire de campagne, dans l'espoir d'atteindre à nouveau au nirvana de la politique: la possession du Pouvoir !
"Si le prince n'est pas droit, les hommes droits deviendront trompeurs, et les hommes vertueux, pervers". Lao Tseu, VIème siècle av J.C
Rémy FLEUROT officier supérieur retraité de la gendarmerie nationale.
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ans les années 1970/1980, l'éthique enseignée aux officiers en formation à l'école des officiers de la gendarmerie nationale de Melun, "commandait de refuser toute mission à caractère politique".
D devenu caduc.
epuis le placement de la gendarmerie nationale "sous tutelle du Ministère de l'Intérieur", survenu en 2009, cet enseignement est
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râce au zèle remarquable déployé par une hiérarchie initiée et intéressée (ainsi "mise sous contrôle") le pouvoir, devenu quant à lui "hors contrôle" peut impunément continuer à régner en maître absolu. 17
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nticipant le débat traditionnel sur le laxisme de la gauche en matière de sécurité, le député Jean-Jacques URVOAS, secrétaire national du Parti Socialiste chargé de la sécurité, dans son livre, « 11 propositions chocs pour rétablir la sécurité », tente un positionnement original mais qui laisse dubitatif. ’auteur dit lui-même vouloir se montrer iconoclaste et faire preuve d’audace mais les propositions avancées ressemblent trop à des propos de campagne électorale destinés à occuper la scène médiatique, à faire espérer ou rêver. Le message politique est patent, dans son titre tout d’abord, ses 11 propositions divisant par deux les propositions du forum du P.S. de 2010 dont il était pourtant le rapporteur. l est opportuniste, et on ne peut que s’en réjouir, lorsqu’il tente de répondre au mécontentement et à certaines préoccupations des gendarmes. On ne peut pas exclure qu’il soit appelé un jour à exercer des responsabilités nationales, en quoi alors le métier des gendarmes pourrait-il être concerné, voire en souffrir ? out d’abord, monsieur URVOAS a pêché quelques idées dans les exemples étrangers, pas sûr que les mentalités françaises soient prêtes à franchir le pas. a première mesure choc, calquée sur l’exemple néerlandais, envisage le rapprochement de la justice et de la police sous l'égide d'un « Grand ministère de la Règle et du Droit ». La justice aurait évidemment un rôle primordial à jouer. Sympathique d’un premier abord, cette proposition se heurte rapidement à plusieurs contradictions. Tout d’abord, la fonction policière n’est que partiel-
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lement sous le contrôle de la justice dans l’exercice de ses fonctions. A l’exception des unités spécialisées en police judiciaire, une part au moins aussi importante de la mission est accordée à la police administrative, c’est-à-dire la prévention des troubles à l’ordre public : surveillance, prévention, protection, secours, pour l’essentiel. ous nous heurtons ici à la règle de séparation des pouvoirs en France. Le pouvoir exécutif exerce ses compétences en édictant la règlementation, les règles de police qui permettent l’application d’une partie des lois. Comment les fonctionnaires et policiers à l’origine d’une part de cette règlementation pourraient-ils être placés sous les ordres de magistrats détenant déjà le pouvoir judiciaire ? onsieur URVOAS souhaite la disparition d’une « hérésie juridique » à ses yeux, la préfecture de police de Paris, mais il n’hésiterait pas à créer un monstre aux pouvoirs bien plus importants ! Lorsque l’on connait l’attachement viscéral des magistrats à leur indépendance, inutile de croire qu’un terrain d’entente serait facilement trouvé avec les hauts fonctionnaires de l’Intérieur. onsieur URVOAS propose ensuite de décharger policiers et gendarmes des tâches administratives. On ne peut qu'être d'accord mais c'est oublier un peu facilement le pouvoir d'inertie des institutions et des syndicats. C’est de force qu’il faudra mettre ou remettre certains dans la rue. u niveau gendarmerie, les moyens sont déjà présents : ce sont les gendarmes adjoints volontaires (G.A.V.) mais cela suppose de définir clairement leur rôle et leurs tâches, emploi par emploi, comme ce-
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là se fait dans un Etat-major où les G.A.V. n'ont guère de polyvalence. En contrepartie, il faut remettre des professionnels sur le terrain, pas uniquement des G.A.V. ou des réservistes sans pouvoirs réels. Mais les moyens budgétaires feront probablement défaut. n exemple actuel : pourquoi certaines casernes de l’armée sont-elles surveillées et les accès contrôlés par des entreprises de sécurité privées alors qu’il faut des gradés et des sousofficiers de gendarmerie pour des casernements de moindre importance ? e député souhaite accroître l’implication des maires dans la chaîne pénale. Cette proposition n’est pas une vraie nouveauté, l’évolution est déjà en cours. Le dernier exemple en est « la participation citoyenne », autre modèle venu du Nord de l’Europe. Mais avec des « maires-shérifs », là aussi, il y a confusion des genres. Le maire est en charge de la "police" de sa ville au sens du maintien de l'ordre public, de la tranquillité, la sécurité et la salubrité. Il n’est pas en charge de la répression, c'est le rôle de la justice. Cela ne veut pas dire que le maire n'a pas de rôle à jouer, bien au contraire. Il devrait être beaucoup plus impliqué dans la sanction des infractions qui troublent la vie de la cité : incivilités, dégradations, tapages, etc. Ce n'est pas à lui de fixer les peines, mais son concours aux peines de substitution devrait être renforcé notamment ce qui concerne l’exécution des T.I.G. (travail d’intérêt général) mais sous réserve d’un vrai allégement des procédures. l est aberrant de constater aujourd'hui, que certains délinquants mineurs restent impunis pour des dégradations alors que leur mairie est volontaire pour accueillir des T.I.G. qui ne peuvent s’appliquer, car il faut une audience pénale et le volontariat de la
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personne impliquée. Danger également, avec un « maire-shérif » au sens strict du terme. Il suffit d'observer les abus dans certaines gestions communales pour s'interroger sur le bien fondé de créer un super pouvoir local alors qu'il n'existe souvent pas de contre-pouvoir de proximité. aradoxalement, s’il souhaite « armer » le shériff-maire, il refuse de donner un colt à ses adjoints, les policiers municipaux. Il faut pourtant être logique jusqu'au bout. Si le maire doit avoir plus de pouvoirs, il doit également détenir plus de moyens. Mais si ses policiers n'ont que des bâtons et des bombinettes, il faut les laisser dans leur lit la nuit et ne pas les envoyer sur les lieux d'une agression violente ou d'un cambriolage. Autrement dit, les policiers municipaux font la sortie des écoles et la surveillance du marché, éventuellement quelques P.V. de stationnement et c'est à peu près tout. On est loin de la réalité de bien des grandes villes. ans une dernière proposition des plus séduisante, monsieur URVOAS vise à «Restaurer le rayonnement de la gendarmerie». Retenons surtout qu’il reconnait qu’il serait trop compliqué de revenir en arrière et de sortir la gendarmerie de la tutelle du ministre de l’’Intérieur. Mais il envisage de la repositionner fortement en renforçant son statut militaire. Au passage, le directeur de la gendarmerie redeviendrait « civil ». Gageons qu’un haut-fonctionnaire serait difficilement aussi transparent que nos généraux lorsque l’institution est attaquée. a gendarmerie n’avait qu’un strapontin au sein du ministère de la Défense, souhaitons qu’elle quitte sa banquette et occupe bientôt un fauteuil sous les ors de l’Hôtel de Beauvau.
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GENDSTAS 19
« Le suicide. Ce moyen qui nous soustrait à
la persécution des hommes »
François-René de Chateaubriand Essai sur les Révolutions
Suite à notre dossier paru dans le magazine de septembre, nous avons eu de nombreux contacts et reçu des témoignages pour nous dire de maintenir une certaine « pression » afin que le problème récurrent des autolyses soit mieux pris en compte dans l’armée en général, et la gendarmerie en particulier. Nous avons décidé de publier, de façon régulière, malheureusement, un témoignage destiné à mieux faire connaître ce drame violent et permanent des gens qui nous quittent. « Le 17 juin 2009, mon fils Patrick qui était entré en tant que GAV en peloton d'autoroute s'est tiré une balle dans la tête avec son arme de service, dans la chambre de son logement de fonction. Avant que l'on nous restitue son corps, nous sommes allés à la brigade, son frère et moi. Un gradé était présent, pleurnichant et nous disant, cela fait le 5ème suicide auquel j'ai à faire face. Personne ne réagit. Nous attendons le résultat de l'enquête mais les gendarmes qui enquêtent (Brigade de recherche), sont partis d'office sur un problème de cœur. L'ordinateur portable qui était en sa possession (et qui appartenait à son frère), a été détruit. Lorsque j'insiste sur un problème de harcèlement hiérarchique, la seule chose que l'on vous répond : vous contestez mon enquête. En sachant que la personne, qui a pris ma déposition, est la même qui a traité mon fils de lâche. Lâche de s'être suicidé. Maintenant, nous essayons de recoller les morceaux et c'est dur, maintenant, d'aller se recueillir sur un caveau de 30 cm de côté. Mais de mon côté, je n'en resterai pas là, car c'était un gamin plein de vie, qui aimait les bons vins, la bonne musique, ses potes et ses copines. C'était un superbe jeune homme qui était fier de son uniforme quand il est sorti de l'école de Chaumont après 3 mois de stage. » Rédigé par : S.M.
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LAURENT MUCCHIELLI* Photo : CESDIP
L’AVENIR DE LA GENDARMERIE EN QUESTION (À L’OCCASION DE LA RETRAITE D’UN GÉNÉRAL)
http://insecurite.blog.lemonde.fr/2011/10/15/l-avenir-de-la-gendarmerie-en-question-a-l-occasion-de-la-retraite-d-un-general/
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’était le 26 septembre dernier, à la grande caserne de Maisons-Alfort, le général Bertrand Cavallier organisait son pot de départ et prononçait un petit discours qui n’est pas passé inaperçu chez les gendarmes et ceux qui les connaissent bien. Le départ à la retraite rapide - il aurait pu prolonger son activité - de ce militaire connu pour être un homme de conviction est jugé symbolique par beaucoup d’entre eux. Il illustre à sa façon le malaise de cette institution, malaise que l’on avait évoqué longuement sur ce blog il y a quelques mois. ans remettre en cause le rattachement du commandement de la gendarmerie au ministère de l’Intérieur, le général Cavallier a estimé que l’avenir de la gendarmerie devait reposer sur trois grands principes « historiques » qui sont un peu son âme. Façon de dire que, a contrario, la perte de ces principes signerait à ses yeux la mort de cette institution. Dans le contexte de ces dernières années - marquées par l’engagement d’un mouvement de fusion progressive entre police et gendarmerie -, le rappel de ces principes prenait alors une dimension polémique évidente. Ils sont donc au nombre de trois : militarité, hiérarchie, immersion au sein de la population.
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ilitarité
es gendarmes sont des militaires, fiers de l’être, et - à tort ou à raison - ils at-
tribuent un certain nombre de vertus essentielles à cette militarité : « dévouement », « disponibilité », « discipline », « robustesse », « posture morale », face à « une société minée par l’individualisme et le relâchement », écrit le général. Moins habituel est sans doute son rappel que « la militarité, c’est aussi une garantie de transparence, une exigence éthique, si utile pour le respect des libertés publiques et des grands équilibres nécessaires à notre démocratie ». Pour maintenir ces valeurs, le général Cavallier a expliqué qu’il attend du prochain gouvernement trois mesures à ses yeux essentielles : 1- le maintien du placement de la formation initiale des gendarmes sous l'autorité du ministère de la Défense. 2- « l'arrêt de cette surenchère sur fond de mutualisations, de mixité... entre les deux forces de sécurité, qui, loin de stimuler une saine et utile complémentarité, engendre des risques de confusion des rôles, de fragilisation fonctionnelle, sans évoquer l''interrogation sur la réalité des buts poursuivis ». 3- « le maintien de l'ancrage au sein de la communauté militaire », évoquant ici l’engagement de gendarmes dans les guerres extérieures comme en Afghanistan.
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iérarchie (commandement)
Là encore, le discours du militaire surprend peu au premier abord. Sa charge polémique arrive cependant rapidement lorsqu’il appelle les chefs à assumer pleinement leur rôle et leur responsabilité face à un mode de management qui tend au contraire à fabriquer des hommes et de femmes n'osant plus prendre la moindre initiative et désespérant leurs troupes : « (la hiérarchie doit être) rayonnante, engagée, volontaire, mature, militante. Décomplexée de tous atermoiements, ambiguïtés voire inversions, induits sous couvert de management ou de prétendue modernité ». Chaque échelon hiérarchique a sa fonction au service de l’ensemble, rappelle le général Cavallier. Mais cet ensemble ne saurait bien fonctionner si cette hiérarchie est rendue trop dépendante des autorités politiques, dit-il encore, critiquant implicitement ici la politisation du sommet de la hiérarchie que l’on rencontre souvent dans la police nationale.
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la région de Picardie, région difficile, a confirmé cette importance qu'il faut attacher à cet investissement quotidien dans le local, dans le territoire. Au travers d'une démarche humanisée, conjuguant de façon très ajustée, prévention et répression ». Tout est dit ou presque sur la doctrine de la « surveillance générale » qui fut enseignée pendant des lustres et que nombre de gendarmes estiment aujourd'hui gravement menacée par la culture du chiffre, la réduction des effectifs, le centralisme jacobin et le développement des polices municipales voire inter-communales.
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n beau discours, donc, que certains de ses collègues (tels le président de l'Association de défense des droits des militaires) jugeraient presque encore trop optimiste tant les changements ont été importants ces dix dernières années. Reste que, comme le signale à sa façon le général Cavallier, les dix prochaines seront probablement celles où se jouera définitivement l'avenir de la gendarmerie nationale.
mmersion dans la population
t voici donc le troisième principe, qui mérite d’être cité intégralement : « Notre statut militaire, avec le logement concédé par nécessité absolue de service, sont les deux atouts qui ont permis à la gendarmerie de développer notre posture d'immersion au sein de la population. L'immersion qui va beaucoup plus loin que la proximité. L'immersion, c'est vivre là où l'on travaille, avec sa famille. Il en découle à la fois une connaissance de la population, qui est l'enjeu principal, dégagée de préjugés et recentrée sur des individualités. Il en ressort un lien privilégié avec l'ensemble des acteurs locaux. Connaissance et lien qui permettent de redimensionner la fonction sécurité en mission plus large de régulation sociale. Mon expérience à la tête de
Publié avec l’aimable autorisation de Laurent MUCCHIELLI *Sociologue, directeur de recherches au CNRS, rattaché au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES, Aix-en-Provence) après avoir longtemps travaillé au CESDIP (Centre de recherches sociologiques sur le Droit et les Institutions Pénales).
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’est la question que je me pose en voyant la tournure que prend le discours politique alors que notre pays est en crise (comme beaucoup d’autres). uincaillerie : C’est évident quand je vois la multitude de casseroles qu’essaient de s’accrocher aux basques les uns et les autres. aroquinerie : c’est tout aussi vrai tant on entend parler de valises pleines d’argent qui ont fait la navette entre la France et la France via l’Afrique pour tomber, paraît-il, dans l’escarcelle de nos politiques en campagne. Pendant ce temps, le français moyen se demande à quelle sauce il va être mangé. En attendant, il fait de nouveaux trous à sa ceinture en prévision des restrictions à venir. On va même rogner ses droits à remboursement en cas de maladie. l se rend bien compte qu’il y a deux classes dans notre pays, celle qui se compose des nantis qui ont endetté la France depuis le début des années 1980 et qui vivent dans le luxe et celle qui regroupe ceux qui sont toujours à la traîne. es premiers comptent sur les seconds pour boucher les trous sans toucher, même pour donner un tout petit exemple, à leurs revenus. Le « petit » aura toujours le loisir de faire ouvrir un dossier de surendettement quand il n’aura plus rien. Il faut payer, toujours payer et, quand ce n’est pas
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l’impôt sur le revenu, ce sont les impôts locaux qui servent à renflouer le gaspillage de certaines collectivités territoriales ou locales. Leurs élus donnent de leurs partis une piteuse image en matière de gestion. our rajouter un peu plus de couleurs au tableau, on voit les politiques se chamailler (dans un même camp parfois) comme des enfants dans une cour de récréation. Ils nous rejouent la guerre des boutons avec une différence cependant, ce sont des voix et non des billes qu’ils comptent récupérer pour constituer leur trésor de guerre. Leur arme n’est pas le lance-pierres mais la boule puante. Vous aller me demander qui joue le rôle du petit Gibus, je ne me baserai pas sur la taille du personnage mais plutôt sur sa valeur morale. our l’instant, je les mets tous dans le même sac, sous la même toise, les femmes comme les hommes. C’est normal, dans les dernières versions de la guerre des boutons, les filles se mêlent aux garçons dans les bandes d’adolescents qui se chamaillent. ujourd’hui je ne saurais vous dire qui va gagner des Longeverne ou des Velrans, ni dans quel camp se trouve le petit Gibus. En tous cas plus d’un va dire « si j’aurais su, j’aurais pas v’nu ».
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Christian BRANA
PUBLICATIONS
OCT. 2011
SEPT. 2011
JUIN 2011
MAI 2011
AOÛT 2011
JUILLET 2011
En outre, depuis Octobre 2009, l’Association Gendarmes & Citoyens publie son bulletin mensuel. Vous pouvez consulter librement l’ensemble des éditions en cliquant sur le lien ci-dessous.
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UNE IDÉE QUE L'ASSOCIATION GENDARMES ET CITOYENS A DÉFENDUE SEMBLE SE CONCRÉTISER : Rappels: http://fr.calameo.com/read/0000869217f2b5da24bc1 magazine février 2010 page 24-25 http://issuu.com/agecassociation/docs/agec_magazine_juin_2011 magazine juin 2011 dossier page 17 à 23. http://www.valeursactuelles.com/actualités/monde/un-monument-pour-nos-héros20111013.html
"Les soldats morts pour la France depuis 1963 auront enfin un site symbolisant la reconnaissance de la nation. À Paris, place Vauban.
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a “4e génération du feu” attendait depuis quelques années que la nation témoigne enfin sa reconnaissance à ses 616 enfants morts en opérations depuis la fin de la guerre d’Algérie, au même titre que leurs aînés tombés dans les guerres précédentes, dont le souvenir se perpétue sur des monuments fédérateurs : ceux de 1914-1918 (1,3 million de soldats tués), de 1939-1945 (203 000 tués), d’Indochine (37 000), des combats d’Algérie, du Maroc et de la Tunisie (25 000), sans oublier les fusillés du mont Valérien (1 010) et les morts de la guerre de Corée (267). l n’existe aucun monument symbolique officiel pour manifester la gratitude du pays à ces soldats décédés dans les 125 opérations extérieures (Opex) menées depuis avril 1969, qu’ils bénéficient ou pas de la mention “mort pour la France” (ce qui est le cas de 375 des 616 morts recensés). Ces Opex sont pourtant le lot quotidien des armées avec, en moyenne, 10 000 hommes engagés en permanence et une vingtaine de morts par an.[...............] ’idée retenue par la commission Thorette est celle d’un monument témoin, « bâti
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dans un lieu visible, imprégné de l’histoire de notre pays, aisément accessible au public » – familles et passants. Les 616 noms des morts en opérations extérieures (dont 158 pour le Liban, autant pour le Tchad et 116 pour l’ex-Yougoslavie) y seront inscrits. De la place restera disponible pour tous ceux qui tomberont par la suite. et hommage lapidaire sera complété par un “monument virtuel”, accessible sur Internet et à partir d’un édifice situé à proximité du monument. Ce “geste national” devra être relayé sur les monuments aux morts des communes déplorant la perte d’un des leurs en Opex. e monument national sera à Paris, pour pouvoir rassembler les familles et les camarades des soldats tués, ainsi que les associations qui portent leur mémoire. « Seule la capitale offre le berceau digne et prestigieux que ce monument mérite », souligne Thorette. n temps envisagés, les Invalides, le Champ-de-Mars, l’Arc de triomphe, Balard ou Vincennes ont été écartés au profit de la place Vauban, à proximité des Invalides : « Ce lieu réunit le maximum de critères favorables et le meilleur degré de faisabilité. » Le terrain est la propriété de la Ville de Paris, avec laquelle les difficultés ont été aplanies, pour éviter toute polémique inutile. [...........] "
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La seconde idée de l'Association Gendarmes et Citoyens : Un monument national avec les noms de tous les membres des forces de sécurité tués en service n'a plus qu'à prendre le même chemin. 27
POLITIQUE DU CHIFFRE ET POLICE (II) LES ENJEUX ET LES PROCÉDÉS DE MISE EN ŒUVRE DES STATISTIQUES
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es enjeux de la politique du chiffre. lage. Il s'agit de dissuader au maximum le plaignant de déposer plainte, ce qui est d'ailleurs difficile car les asroduire de "bons" chiffres, afin de surances réclament un dépôt de plainvalider l'action des services de sé- te. Mais les tentatives feront le plus curité, et donc des choix et orienta- possible l'objet de mains courantes, et tions politiques, c'est avant tout met- si plainte il y a, ne seront pas comptatre en avant une efficacité chiffrée, bilisés dans les délits avec victimes, chiffrée dans l'absolu et chiffrée en lors de l'établissement mensuel des pourcentages, indiquant hausse ou statistiques. baisse de la délinquance, hausse ou algré tout, le taux d'élucidation baisse de l'élucidation des faits consdes cambriolages est traditiontatés. nellement l'un des plus faibles. Et n comprend donc aisément, sans quand élucidation il y a, très souvent a être statisticien de haut niveau, posteriori, quand un cambrioleur ou qu'il faut ainsi privilégier la présenta- un receleur sont interpellés et que tion d'un nombre de délits constatés l'affaire permet de "remonter" pluen baisse, et plus encore d'un taux sieurs infractions antérieures, il n'en d'élucidation flatteur de ces délits reste pas moins que cela fait peu d'inconstatés. terpellés et de gardés à vue pour un e là découlent automatiquement nombre de plaintes antérieures parcertaines obligations : fois conséquent. C'est donc une très - faire baisser le nombre de fait cons- mauvaise affaire pour les statistiques. tatés, dont on sait qu'ils ne donneront renons le cas pas lieu à enquête du vol de chésystématique, et quier : on peut dont le taux d'élu- compter une infraccidation est parti- tion constatée, ou culièrement faible. 25 s'il y a 25 chèNous prendrons ici ques, plus une inl'exemple tout à fraction à chaque émission ou tentatifait éclairant du vol ve, selon les plaintes enregistrées à par effraction, autrement dit cambrio- chaque fois. Si l'auteur du vol est inter
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-pellé, on peut compter une élucidation ou vingt-cinq élucidations, lesquelles peuvent s'ajouter aux élucidations liées au cas de chaque victime ou plaignant. On voit que tout est permis en la matière, les possibilités n'étant pas épuisées ici. Sans compter que rien, dans les statistiques, ne prend en compte ni le suivi judiciaire, la réparation, le degré du préjudice.
le chiffre ne doit jamais baisser, et qu'il faut toujours faire mieux que le voisin chargé de tâches similaires : d'où la concurrence entre services de Police Judiciaire au sein d'une direction, services de voie publique pour ce qui concerne l'îlotage, les Brigades Anti Criminalité, entre les départements, entre les circonscriptions, entre les services de Police et de Gendarmerie le cas échéant, lorsque les coml est donc opportun de cibler l'acti- pétences se recoupent. vité, de privilégier certaines catégories de délits plus "rentables", de la our s'assurer du zèle à faire du même façon qu'il faut faire un sort chiffre, des outils structurels et aux différents types de plainte. Ce "managériaux" ont été progressivesont ces procédés qui vont être abor- ment mis en dés. place, pour entériner le poues procédés et conséquences de la voir adminispolitique du chiffre tratif sur la Police et éloigner our appliquer la politique du chif- la Police de fre, il faut bien entendu des gens l'institution juchargés de la mettre en place et d'en diciaire. La Justice ne l'oublions pas, surveiller les modalités. dirige en effet en principe la Police insi, dans la Police Nationale cha- dans ses actions de Police Judiciaire, que direction d'emploi et chaque les magistrats ayant autorité sur les service sont dotés de services chargés personnels possédant les qualités de uniquement des statistiques, qui sont l'Officier de Police Judiciaire, agent de transmises à l'échelon administratif Police Judiciaire, et Agents de Police supérieur et collationnées dans un fi- Judiciaire Adjoints, qualité non liée à chier comme le un grade administratif, mais plaçant STIC, avant l'agent sous l'autorité directe des mad'être utilisées gistrats, qui a ce titre, exercent un à l'échelon pocontrôle et peuvent -de plus en plus litique, via les théoriquement- définir les missions. préfets. Ainsi, les services a politique du chiffre n'intéresse sont en ébullition permanente en fin guère les magistrats, qui appelés à de mois, quand il s'agit de produire les instruire et juger, préfèrent la qualité états. Les doctrines de base étant que des dossiers et leur validité (nombre
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(2) d'affaires sont cassées pour faute de Hauts Fonctionnaires de la Police Naprocédure). tionale).
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a Police Judiciaire était, avant la réforme des corps et carrières, une filière à part, constituée de personnels recrutés différemment. La qualité d'Officier de Police Judiciaire était restreinte (uniquement commissaires et inspecteurs) et partageait généralement la culture de l'enquête. e pouvoir des magistrats était également devenu intolérable à une partie de la hiérarchie policière, agacée de subir dans le domaine judiciaire l'autorité judiciaire. Cette irritation était clairement exprimée par le syndicat ultra majoritaire de l'époque, le SCHFPN (Syndicat des Commissaires et
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l fallait donc pour les pouvoirs "recadrer" l'aspect judiciaire du métier de policier, et renforcer l'autorité de la hiérarchie administrative interne. Une batterie de mesures et de réorganisations administratives furent donc mises en place pour permettre une gestion comptable et statistiquement "rentable" de l'activité des services.
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TOI QUI LIS CE MAGAZINE DIFFUSE-LE À TES CONNAISSANCES TU SERS EN GENDARMERIE DÉPARTEMENTALE EN GENDARMERIE MOBILE, À LA GARDE RÉPUBLICAINE OU DANS UNE UNITÉ SPÉCIALISÉE N’HÉSITE PLUS REJOINS L’ASSOCIATION GENDARMES & CITOYENS ET DEVIENS L’ACTEUR DE LA GENDARMERIE DU FUTUR
NOTRE ASSOCIATION EST ÉGALEMENT OUVERTE À TOUS LES CITOYENS SOUCIEUX DE LEUR SÉCURITÉ ET DÉSIREUX DE FAIRE BOUGER LES LIGNES 31
21 septembre. Rocquencourt (78) une course-poursuite s’est achevée sur l’autoroute A 13 après de multiples infractions. L’auteur, âgé de 30 ans, sans permis de conduire, qui avait commencé par insulter des policiers à terminé sa course folle en percutant un véhicule de police. Trois policiers ont été légèrement blessés
21 septembre (94), un centre-fort est attaqué à l’explosif faisant un mort et deux blessés parmi les agents de sécurité. Pour protéger leur fuite, les quatre à six gangsters, qui ont pris un otage, n’ont pas hésité à faire usage de leurs kalachnikovs sur les policiers.
25 septembre. Aubervilliers (93) Un policier de la brigade anticriminalité a été volontairement percuté par un jeune homme circulant en deux roues qu'il tentait d'appréhender. Le jeune homme était suspecté d'un vol à la portière perpétré quelques instants plus tôt, il a percuté le policier pour essayer de s'enfuir avant d'être arrêté. Le policier a été sérieusement blessé.
27 septembre, Pontoise (95) deux individus cagoulés ont braqué un bureau de poste. Ils ont séquestré et menacé de leurs armes un employé pour lui faire ouvrir le coffre. Lors de leur fuite à moto, une patrouille de police les a pris en chasse vers l’autoroute A15. Obligés d’abandonner leur véhicule, l’un des fuyards a tiré sur les policiers, il a été abattu, son comparse a été interpellé.
30 septembre, Vaulx-en-Velin (69) lors d’une tentative de verbalisation d’une femme totalement voilée. Elle refuse, vitupère, les policiers sont encerclés par plusieurs dizaines d’individus. Divers projectiles commencent à voler. Les policiers préfèrent se retirer.
2 octobre, Carcassonne (11) échauffourées suite à l’interpellation de 3 jeunes cambrioleurs de 16,17 et 18 ans. Les incidents ont débutés par des injures de la part des proches des jeunes délinquants jusqu’à l’attaque d’une patrouille lors de l’interpellation du frère d’un des cambrioleurs. 3 policiers ont été blessés.
8 octobre, La Capelle (02) un automobiliste se tue après avoir perdu le contrôle de son véhicule sur une route glissante. La voiture a percuté un fourgon de Gendarmerie. Deux militaires sont grièvement blessés, trois autres souffrent de fractures et traumatismes crâniens.
12 octobre, Savigny-sur-Orge (91) fusillade entre policiers et des individus cagoulés qui s’en prenaient à une bijouterie. Les hommes ont pris la fuite et on ne déplore aucun blessé.
13 octobre, Pauillac (33), lors d’un contrôle routier un gendarme a été traîné par le véhicule dont les deux occupants ont pris la fuite. Le militaire de 41 ans a été hospitalisé.
15 octobre, Toulon (83) intervenant sur un différent familial dans un couple, six policiers ont été blessés plus ou moins sérieusement par l’homme et la femme qui se sont retournés contre eux.
Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive et nous pensons également à tous les blessés ou tués des autres administrations qui contribuent à notre sécurité. Policiers municipaux, pompiers, agents des douanes ou de l’administration pénitentiaire.
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LA VIE EN PETITE BRIGADE (21)
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a mauvaise ambiance exposée précédemment ne va pas en s’améliorant. Le summum est atteint alors que Padchance est en stage. Le gendarme le plus ancien s’en prend à l’épouse de son collègue le plus jeune et reproche le bruit que peut faire sa fille. Sur sa lancée, il cite également les enfants du « chef ». Totalement déstabilisée, la jeune femme se réfugie chez Padchance dont l’épouse ne s’en laisse pas conter. Elle tient tête au gendarme qui, déconcerté, bat en retraite….chez l’adjudant. Un véritable numéro de « grand guignol » qui trouvera un épilogue relativement rapide avec la mutation volontaire de « l’énervé » qui s’était vu offrir ce choix face à un dossier disciplinaire. ’adjudant se portera volontaire pour la brigade du chef-lieu d’arrondissement et sa mutation interviendra après quelques mois. Ceci ne l’empêchera pas de faire preuve de son autorité en refusant à un gendarme de recevoir sa fiancée alors que le mariage est prévu dans les mois suivants. Le commandant de compagnie n’ayant pas voulu prendre parti, le gendarme pourra recevoir sa fiancée pendant les vacances de l’adjudant avec la bénédiction de Padchance. es civils ont souvent du mal à imaginer combien une ambiance peut être mauvaise dans le microcosme que re-
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présente une brigade, si le responsable n’est pas à la hauteur. Il est nécessaire aussi que l’épouse d’un gradé n’entre pas dans le jeu qui consiste à servir d’intermédiaire entre les gendarmes et son mari. Les épouses essaient parfois de faire passer leurs récriminations ou celles de leur conjoint au sujet du service en particulier. Madame Padchance a fait comprendre très rapidement qu’elle est femme de gendarme, au même titre que les autres, et qu’elle n’est pas détentrice des responsabilités de son mari. Ceci ne l’empêche pas, à de nombreuses reprises, de prendre la permanence au bureau car tout le personnel disponible est engagé, de répondre au téléphone ou à la radio, de procéder à une fouille sur une femme gardée à vue ou même de fournir un repas froid à une personne dans la même situation. Tout ceci gratuitement mais pas toujours avec le sourire. L’adjudant finit par intégrer son nouveau poste et Padchance se retrouve commandant de brigade «provisoire». Cette situation, cinq à l’effectif, qui aurait du être temporaire, durera plus d’une année, ce qui demandera un jonglage permanent pour arriver à garder la brigade opérationnelle tout en donnant aux personnels les repos et permissions auxquels ils ont droit. C’est d’ailleurs à cette époque que les repos sont passés de trois jours par quinzaine à deux
jours par semaine. De même les samedis, dimanches et jours fériés, progressivement, ne seront plus décomptés des permissions, cette nouveauté augmente d’autant la durée des congés. algré ce problème, moins d’effectif et plus de jours d’indisponibilité le CB provisoire parvient à faire fonctionner sa petite entreprise. Il lui arrive de rester seul de permanence à la brigade pendant que les gendarmes sont en permission ou repos. En cas d’appel, madame prend la radio et le téléphone. En cas de besoin, un renfort est demandé à une brigade voisine pour l’intervention. Grace aux bonnes relations il arrive que des pompiers assurent la c i rc u l at i on et que des civils tiennent le bout du décamètre pour que notre pandore établisse un constat d’accident. Une nuit, un individu en état d’ivresse, venu se suicider avec un opinel devant la brigade s’est vu désarmer manu militari. Il est reparti en se plaignant de saignements de nez. Durant son séjour à Thiron-Gardais, Padchance est amené à effectuer deux stages, le premier pour le «franchissement de grade» alors qu’il est déjà nommé et affecté et le second pour l’obtention du diplôme de qualification supérieure de la gendarmerie départementale nécessaire pour accéder au grade d’adjudant. i le premier stage se passe sans anicroche malgré l’incident survenu à l’épouse de Padchance, le second est plus « rock and roll ». Fatigué et en proie à des problèmes de santé dans sa famille, le chef est assez tendu. Cette tension atteindra son paroxysme suite au comportement d’un tricheur, détenant les corrigés des exercices, grâce auxquels il ne manque pas de montrer
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son extraordinaire capacité à résoudre tous les problèmes exposés en cours. Il s’en suit une explication très orageuse dans un endroit isolé mais la malchance veut que le directeur de stage, un capitaine, arrive sur les lieux. Il n’accepte pas que Padchance refuse de donner la raison de cette altercation. Le tricheur, très bon élève, garde le silence également et n’aura pas à souffrir de l’incident alors que la notation de «l’agresseur» sera très sévère, le reléguant au potentiel «gendarme auxiliaire» incapable d’accéder à un grade supérieur. son retour ceci lui vaut une sévère «remontée de bretelles» par le commandant de compagnie qui s’est un peu énervé quand Padchance lui fait remarquer que lui et ses prédécesseurs n’étaient pas au «top». Ils avaient très bien noté le très mauvais gendarme qu’à détecté un officier en seulement quinze jours au milieu de trente candidats. Ceci vaudra une année de redoublement au chef mais ne nuira pas à sa carrière.
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ommandant de brigade, encore une fonction qui n’est pas de tout repos mais reste très valorisante.
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Après avoir évoqué le recrutement nous proposons aux militaires qui souhaitent se reconvertir : UN JOB pour le prix d'un café ! Un exemple intéressant qui nous vient de Strasbourg pour un événement qui se produira le 3 décembre 2011. Il s’agit d’instaurer des échanges directs entre des entreprises "recruteurs" et l'ensemble des personnels de la communauté militaire en recherche d'un nouvel emploi (*) sur l'ensemble du grand Est de la France (principalement ALSACE) (* militaires en activité - jeunes retraités - réservistes (civils ou anciens militaires)- personnels en position de non activité ou autres - membres actifs de leurs familles "épouses-conjoints - enfants majeurs en recherche active d'emploi" dans un lieu convivial.) 4 ème édition du café contact de l'emploi SPECIAL "reconversion - reclassement des militaires" Pour participer - inscription sur le site internet www.cafecontactemploi.fr ! (rendez vous sur le site www.cafecontactemploi.fr- allez sur prochaines dates et cliquez sur la date de l'événement !)
L’ASSOCIATION GENDARMES ET CITOYENS (LOI 1901), COMPOSÉE DE GENDARMES D’ACTIVE, DE GENDARMES EN RETRAITE ET DE CITOYENS DE TOUS LES HORIZONS, A POUR OBJET DE FAVORISER L’EXPRESSION ET L’INFORMATION DES GENDARMES ET DES CITOYENS SUR LA SITUATION ET LE FONCTIONNEMENT DES FORCES DE SÉCURITÉ. ELLE ENTEND, PAR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE, RENFORCER LES LIENS QUI UNISSENT LES CITOYENS ET LES PERSONNES CHARGÉS DE MAINTENIR L’ORDRE PUBLIC POUR L’INTÉRÊT DE TOUS ET CONFORMÉMENT AUX PRINCIPES POSÉS PAR LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN.
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POLICE-VICTIMES