SIEGE SOCIAL Plantades 63690—AVEZE Président Christian CONTINI 7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR contini.c.g@gmail.com Secrétaire Marc VAYSSIE Plantades 63690 AVEZE marcvayssie@aol.com Trésorier Christian BRANA Route de Simorre 32450 SARAMON christian.brana@orange.fr Le MAGAZINE A.G.&C. est disponible en téléchargement sur l'espace web de l'association Gendarmes et Citoyens : http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens
Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la création, l'édition, la mise en page du bulletin d'information et celles qui ont proposé des articles, Malgré le soin apporté à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous échapper; nous vous prions de nous en excuser. Directeur de publication : Christian CONTINI Comité de rédaction : Relecture Marc VAYSSIE, Maquette ACDC Articles : Christian CONTINI - Christian BRANA – MORDAX - G. - V. - J.L. Del PISTOIA - G.E.
Numéro 24 - Octobre 2011 La Machine à Café, page 4 Le Dossier du Mois : Sécurité et conditions de travail des gendarmes, page 10 L’insécurité vue par un policier municipal, page 17 Les Actives parlent aux Actives : Les jours d’arrêt, sanction légale ou non ? Page 18 Sécurité à Marseille : un éternel recommencement, page 21 Commentaire sur le rapport d’évaluation de la Loi du 3 août 2009, page 22 Nos publications, page 29 Suicides en Gendarmerie : nous n’oublions pas, page 30
Conception graphique – Photomontages – Mise en page : ACDC
Libres propos : Crise-passion, ou le monde allant vers…, page 32
Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images libres de droits – Collection Christian CONTINI— ACDC
Le coin-coin des potins : quand la Gendarmerie recrute sur « Le Bon Coin », page 34
Couverture : Montage ACDC - photo ACDC®
Politique du chiffre et Police (i) : la problématique sécuritaire, page 36
Dépôt légal : dès parution La reproduction des articles et photos est autorisée à la seule condition de nous en aviser. Contact : Gendarmes.citoyens@gmail.com
Communiqué : « Qui veut le peau du colonel », ouvrage de J.M. MECHAIN, page 38 Les risques du métier, page 40 Le gendarme Padchance, page 42 Adhésion, page 44 Pourquoi nous rejoindre ? page 45
« La rogne » en Gendarmerie
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e cherchez pas d’erreur dans le titre de cet édito, c’est bien de rogne dont il s’agit, celle qui concerne les crédits et les effectifs, qui entraîne des difficultés grandissantes pour l’exécution des missions des gendarmes. es derniers supportent de plus en plus mal cet état de fait qui les démotive. Vous trouverez dans ce magazine un document datant de 2008 qui dénonçait (déjà) le piteux état des locaux avec ces « brigades dortoirs » mal sécurisées. J’ai d’ailleurs pu voir le portail de l’une d’elles, fermé par un sandow le jour, une chaînette la nuit, et ceci Par depuis des mois. Nos gendarmes doivent revenir au système Christian CONTINI D pour combler les réductions budgétaires. Président de ous avons pu constater que le triste état de l’immobil’A.G.&C. lier est considéré comme un enjeu primordial par les deux parlementaires rédacteurs du rapport d’évaluation de la Loi du 3 août 2009, qui entérinait le rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur. ourtant vous pourrez découvrir, dans l’article consacré à cette mission, que les deux élus qui l’ont assumée n’ont fait que survoler les réels problèmes. Ils n’ont consulté que très peu de personnes réellement concernées. Ils se sont limités principalement aux responsables en place à qui ils ont délivré un satisfecit très politiquement correct. Ils n’ont même pas jugé utile d’accuser réception des courriers que nous leur avions adressés. Nous sommes habitués de ce comportement à notre égard : cette ignorance, à la limite du mépris, comme celle que nous manifeste la direction de la Gendarmerie (ce qui nous donne notre liberté de parole). eureusement, des gestes nous montrent que parfois nous sommes connus sinon reconnus. C’est le cas de cette invitation qui m’a été adressée, en tant que président de l’Association, par le Général (2s) FOURNAISE, PrésidentDirecteur-Général de l’Association Générale de Prévoyance Militaire, au cocktail organisé pour le 60ème anniversaire de cette dernière. ’autres signes nous confortent dans notre action, ce sont tous les encouragements que nous recevons de nombreux sympathisants, qui nous adressent régulièrement des messages de soutien. Parmi eux, des policiers nationaux ou municipaux, à qui nous avons donné la parole dans ce magazine qui contient de nombreux articles sur des sujets très variés.
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23 août. Gendarmes blessés en Afghanistan. Un engin explosif a touché un véhicule blindé de la Gendarmerie blessant plus ou moins gravement les sept occupants. On pourra encore reprocher à certaines associations comme la nôtre « de n’exister que par ces catastrophes personnelles en assurant un décompte quotidien des victimes du conflit Afghan », ça n’est qu’un jugement mesquin et ridicule. L’actualité quotidienne est malheureusement faite en grande partie par ces drames et aujourd’hui il s’en est fallu de peu que la Gendarmerie, comme beaucoup d’autres armes, ne perde plusieurs des siens ce qui n’a rien d’anodin. L’Association Gendarmes et Citoyens souhaite un prompt et complet rétablissement aux cinq gendarmes et soutient toutes les familles qui vivent dans l’angoisse. 29 août. A partir du 1 er novembre prochain l’escorte des transports volumineux sera assurée par des sociétés privées. Selon le gouvernement le but serait que les forces de l’ordre se recentrent sur leur cœur de métier, il est vrai que si l’on tient compte des restrictions d’effectifs et du besoin d’argent les motards seront plus utiles à réprimer les infractions qu’à se consacrer aux 18 000 escortes qu’ils assuraient chaque année. En réalité cette décision a pris effet le 1 er juillet. Les entreprises, ont manqué de temps pour s’organiser d’autant plus que l’Etat exige que ces nouveaux employés soient formés alors qu’aucun stage n’a été mis en place. Nombre d’entreprises ont été paralysées et n’ont pu assurer les commandes. Si nécessaire, les préfets auront la possibilité de faire appel aux forces de l’ordre jusqu’au 1 er novembre en particulier pour les transports sensibles comme le nucléaire. Si les transporteurs souhaitaient cette mesure du fait que les forces
de l’ordre n’étaient pas toujours disponibles et que les prix avaient flambé (jusqu’à 1200 euros par homme et par jour). Ils restent insatisfaits en raison des tenues et du gyrophare jaune qui seront employés alors qu’ils auraient préféré le bleu rappelant les forces de l’ordre. Ils avaient demandé une priorité de passage à leurs convois ce qui leur a été refusé et ils redoutent l’indiscipline des automobilistes. Ils auraient souhaité avoir des escortes qui auraient eu les couleurs et les pouvoirs des forces de l’ordre à moindre coût. Attendons les retours sur expérience en espérant que des accidents graves ne seront pas à déplorer. 1er septembre. Selon Jean-Jacques URVOAS (monsieur sécurité du Parti Socialiste), il faudrait un civil à la tête de la direction de la gendarmerie nationale qui serait « moins soumis à l'autorité politique et mieux à même de gagner les arbitrages ». Il le verrait venant du Conseil d'Etat ou de la Cour des comptes, plutôt que du corps préfectoral ou de la magistrature. Surprise : On savait le Général Directeur particulièrement discret ne se manifestant jamais (ou très rarement) quand la Gendarmerie est attaquée. Dans le cas présent il a répondu luimême précisant qu’il "ne partage pas" l'analyse de Jean-Jacques URVOAS, qui utilise "un raccourci qui ne correspond pas du tout à la réalité, ni à l'expérience que j'ai du poste". Il déclare à l’AFP : "J'ai toujours pu exposer mon point de vue avec une très grande liberté de manœuvre, aussi bien auprès du ministre qu'auprès du président de la République dans un certain nombre de réunions où il demande directement l'avis de ses grands collaborateurs. Aussi, je ne vois pas en quoi un général de gendarmerie se sentirait contraint et aurait une retenue l'empêchant d'exposer les
problèmes ou les enjeux de son institution". Nous pensons qu’un bon militaire se doit d’obéir, c’est en tous cas ce qui est prôné sans arrêt par l’institution. De plus, on nous a fait très largement comprendre que le « devoir de réserve » voire « l’obligation de réserve » était de mise pour les militaires. Dans ce cas précis le Général Directeur a choisi de s’en départir pour défendre sa place. Depuis 2004 que des généraux sont à la tête de la Gendarmerie il est facile de voir comment elle a évolué, pas en mieux en tous cas.
de l'unité. Il était divorcé et père de trois enfants.
6 septembre, Le MDL-Chef Didier LAPLAZA, du PGHM d'Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées Atlantiques) est décédé lors d’une patrouille de surveillance en montagne. Il a fait une chute de quatre -vingts mètres sur la face Est de la Penne-Sarrière, commune d'EauxBonnes (Pyrénées Atlantiques). Âgé de 42 ans, le gradé était pacsé. Nous compatissons à la douleur des familles des Gendarmerie série noire : 1er septembre, un proches et des collègues. plongeur de la brigade mixte côtière fluviale de Martigues, Khaled BENTABET, La gendarmerie n’a plus de problème de re44 ans est porté disparu. Il était à crutement. C’est ce qu’on est en droit de penla recherche d’une arme dans le ser quand on apprend la mésaventure qui surcanal de la Durance aux Mées vient à un jeune Gendarme(04). Le plongeur a disparu au Adjoint-Volontaire méricours des investigations. Les se- tant. Non content d’avoir cours ont été immédiatement engagés sans réussi son concours d’enrésultat. Le corps n’a été retrouvé qu’après trée à l’école des sousune semaine de recherches. officiers, il a été sérieusement blessé à la suite d’un 2 septembre, un gendarme a été blessé en accident en service pour Guyane au cours d'une "opération de lutte lequel il ne porte aucune contre l'orpaillage illégal" part de responsabilité. Aumenée par les forces arjourd’hui ce jeune et vailmées et la gendarmerie sur lant GAV apprend que la broche qu’il a dans Grand Santi. Après avoir esune jambe va lui coûter le bénéfice du suyé des coups de feu l'adconcours obtenu. Le médecin militaire a déjudant Franck ROBIN s’est crété qu’il ne pouvait suivre la formation en détaché du groupe de cinq école du fait de cet appareillage provisoire. militaires pour aller chercher du renfort en Nous ne critiquerons pas cet avis médical quad. Il a été atteint par une balle qui s’est mais ce qui nous semble scandaleux c’est de logée près de la colonne vertébrale entraî- voir ce jeune militaire perdre le bénéfice d’un nant une paraplégie définitive de la partie in- concours qu’il a déjà réussi. L’explication tient férieure du corps. Son agresseur a été tué par au fait que les modalités d’examen changent le tir de riposte. en début d’année. Soyez un bon gendarme adjoint volontaire, faites vous blesser acci03 septembre. Le gendarme Pas- dentellement en service, réussissez votre cal C. affecté à la Brigade de concours d’entrée en école sous-officier et, au Brassac-les-Mines (63) depuis lieu de vous ajourner quelques mois, on vous janvier 2008 a décidé de nous fait repasser ce que vous avez déjà obtenu. quitter. Il a fait usage de son Gendarmerie, une force humaine… arme de service dans un bureau 5
6 septembre les syndicalistes sont pistonnés : http://www.lepoint.fr/ societe/syndicalistespistonnes-08-07-201065249_23.php. Le Point s'est procuré la liste des policiers pistonnés à l'avancement. Chaque année, au début de l'été, délégués syndicaux et représentants de l'administration décident à huis clos des avancements et des mutations (ils font leur tambouille). A ce jeu, le syndicat Alliance, réputé proche de l'Elysée, a raflé la mise. Plusieurs membres du bureau national sont en effet montés en grade en devenant major exceptionnel ou brigadier chef. Mais surtout, JeanClaude Delage, 48 ans, et Frédéric Lagache, 46 ans, respectivement numéros un et deux du syndicat, ont décroché la timbale en devenant major "Responsable d'Unité Locale de Police" (RULP), le grade le plus élevé dans le C.E.A. (Corps d’Encadrement et d’Application). Pour l'anecdote, le secrétaire général du syndicat concurrent majoritaire, Unité SGP -FO, vient d'être nommé seulement brigadier à 40 ans. Désormais, les RULP représentent un quart des onze membres du secrétariat général d'Alliance. En comparaison chez les 15 000 CRS, trois RULP seulement ont été nommés cette année. Pas de problème de syndicats en Gendarmerie puisqu’on ne peut même pas obtenir un droit d’association. Mais rassurez-vous le piston existe aussi dans la grande muette, il suffit de suivre certaines carrières que ce soit chez les sous-officiers ou dans les rangs des généraux. 6 septembre. Premiers « Couacs » avec les transfèrements judiciaires. Un dealer présumé a été remis en liberté par le tribunal correctionnel de Nancy car il n’a pas été extrait de sa cellule pour être présenté devant cette juridiction. Il faut
préciser que c'est l'administration pénitentiaire qui est désormais en charge des extractions judiciaires en Lorraine et en Auvergne, une mission auparavant dévolue aux forces de l'ordre. Les magistrats de Nancy leur ont délivré réquisition mais la Gendarmerie a refusé de l’exécuter et la police est restée muette. Il reste une possibilité qui n’a pas été utilisée : Pourquoi les magistrats ne se sontils pas déplacés à la maison d’arrêt pour notifier le mandat de dépôt ? Des dysfonctionnements similaires ont été constatés mardi au tribunal de grande instance de Nancy et d’autres sont à craindre dans les jours prochains. Comme il faudra bien trouver une solution, qui va finir par plier ? Au hasard je pencherais pour des gens qui ont l’obéissance dans leur doctrine et qui sont astreints au silence. Militarité quand tu nous tiens. 7 septembre, Un lieutenant du 17e RGP, tué en Kapisa par un tir insurgé. C’est le communiqué « rituel et copie conforme des précédents » de la Présidence de la République qui nous donne cette information. Plusieurs autres soldats ont été blessés dont trois grièvement. Il est probable que ce 75e décès (5e au 17e RGP) sera plus médiatisé que les précédents puisque le même jour, la journaliste Patricia AlLLEMONIERE, de TF1 a été blessée légèrement par des éclats. Nous compatissons à la douleur de l'épouse, des trois enfants et des proches du lieutenant Valéry THOLY qui était âgé de 36 ans. Nous souhaitons un prompt et complet rétablissement aux blessés qui sont au nombre d'une douzaine dont trois sérieusement atteints. 4 septembre, le retour des Etats-Unis d’un de nos éminents hommes politiques accompagné de sa toute aussi éminente journaliste d’épouse a provoqué un brassage médiatique incontestable. Il faut dire que ce « présidentiable » avait eu des démêlés avec la justice d’outre-Atlantique. Sans entrer dans le détail,
sa liberté de mouvements avait été limitée durant quelques mois. Le retour de deux journalistes otages pendant plus d’une année n’avait pas bénéficié d’une telle « couverture médiatique ». Ne parlons pas du retour des corps de nos soldats qui ont laissé leur vie en Afghanistan, voilà seulement qu’ils bénéficient d’un hommage réel qui était réservé aux drames avec un nombre important de victimes. On est en droit de se poser des questions sur l’évaluation de l’importance donnée aux événements par les médias.
Autosatisfaction. La Préfecture de Police de Paris vient de présenter le bilan de 10 ans dans sa dernière newsletter officielle : « « Depuis 10 ans, la délinquance a baissé dans la capitale » », s’en suit la litanie habituelle composée de pourcentages et taux d’élucidations dont nous préférons vous faire grâce. Comme d’habitude la soupe se compose principalement des ingrédients favorables au « cuisinier » dans un assemblage hétéroclite pour obtenir des chiffres favorables. Un exemple très parlant, les affaires de drogue. Entre 2000 et 2010, les délits d’usage de stupéfiants ont augmenté de plus de 200% mais les trafics et ventes sans usage n’ont augmenté que de 1,2%. Entre 2005 et 2010, même tendance, plus 83,1% pour le simple usage et... moins 38,7% pour le trafic. En clair, la police préfère arrêter les simples consommateurs que les dealers. Grâce à la course au chiffre, les mafias qui profitent du trafic de drogue peuvent donc dormir tranquilles. En tous cas devant cet exemple il ne faudra pas s’étonner que le citoyen moyen refuse le brouet qu’on essaie de lui faire ingurgiter.
11 septembre. Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a déclaré une baisse de 3000 policiers et gendarmes. Comme à son habitude il n’hésite pas à soutenir qu’il y a plus de policiers et gendarmes qu’en 2002. C’était à l’époque où Nicolas Sarkozy arrivait au ministère de l’Intérieur les poches « pleines d’argent ». Pourquoi ne pas comparer les chiffres actuels à ceux de 2007 lorsque Nicolas Sarkozy est arrivé à la présidence les poches « pleines de promesses ». Pour une vraie comparaison il faudrait détailler les chiffres en précisant combien de postes ont été remplacés par des fonctionnaires civils ou militaires (EASG), combien de postes opérationnels du terrain ont été remplacés par des emplois précaires et mal payés, les gendarmes adjoints volontaires et les adjoints de sécurité. Nous n’en sommes qu’au début de la campagne électorale il va falloir s’entraîner à en entendre des vertes et des pas mûres. Dans un sens le ministre de l’intérieur n’a pas tort, il est tellement exécré par une majorité de policiers et de gendarmes qu’il peut se permettre d’annoncer les mesures les plus contraignantes possibles pour les conditions de travail des fonctionnaires qu’il chapeaute. S’il y avait plus d’entente, si la division n’avait pas été organisée chez les gendarmes et les policiers, il faudrait s’attendre à les voir se serrer les coudes et descendre dans la rue pour montrer leur colère.
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13 septembre. Le Président de la République promet 30.000 places de prisons en plus d’ici six ans. Comme ça ne coûte rien (pour l’instant) il annonce des centres où les jeunes délinquants seraient encadrés par des militaires (il reprend les propositions de Mme Royal (gauche) et M Ciotti (droite). Pourquoi pas…..mais avec quels militaires puisque des régiments continuent à être dissous et que d’autres sont engagés en opérations extérieures. En y réfléchissant bien, pourquoi ces nouvelles mesures puisqu’on se demande si dans quelques temps il y aura encore suffisamment de forces de l’ordre pour interpeller les voyous ? 13 septembre. Un monument aux morts pour nos soldats. M. Meunier député des Bouches du Rhône propose que le nom de nos militaires tués en opérations extérieures soient inscrits sur les m o n u ments aux morts de leurs communes de n aissan ce ou de domicile. Ce sera difficile pour les militaires nés à l’étranger et bringuebalés d’affectation en affectation. Cette inscription est déjà prévue par les textes et reste à l’initiative des communes. Il est fait remarquer à cet élu que Nicolas Sarkozy a chargé l’ancien chef d’état-major de l’Armée de Terre, le Général Bernard Thorette, d’une réflexion sur la construction, à Paris, d’un monument dédié aux soldats français morts en opérations extérieures. Derniè-
rement on nous disait que c’était le ministre de la Défense qui avait relayé l’idée récente du chef d’Etat-major de l’armée de terre. Qu’importe, le principal c’est que ce projet, que nous soutenons de longue date, se concrétise. 17 septembre. Garde à vue : La réforme passe mal au niveau des résultats. Il semblerait que le taux d’élucidation des crimes et délits soit en chute. Une des causes serait un manque de préparation des enquêteurs à cette nouvelle garde à vue sans oublier la baisse des effectifs bien évidemment. Il est tout aussi vrai que, maintenant, les services de police doivent passer de la culture de l’aveu à la culture de la preuve, de beaux jours à prévoir pour les « experts » si on leur en donne des moyens.
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GENDARMERIE : UN RAPPORT S'INQUIÈTE DES CONDITIONS DE TRAVAIL ET DE SÉCURITÉ http://www.lesinrocks.com/actualite/actu-article/t/69224/date/2011-08-25/article/rapport-
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ne étude sociologique sur les conditions de travail des gendarmes, passée inaperçue en 2008, dresse un tableau sévère des brigades : sécurité défaillante, locaux vétustes, bricolage assuré par les gendarmes eux-mêmes, pour combler les carences de l’Etat. Faute de moyens, en proie à un “sentiment d’abandon”, “les gendarmes remplacent l’Institution”. C’est la thèse développée par le sociologue Normand Fillion dans une étude remise au Centre de prospective et à la Direction générale de la gendarmerie nationale (CPGN et DGGN) en 2008.
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vocation interne, le rapport "Les lieux qui conviennent. Les locaux de service à l’aube du 21e siècle", n’a pas été publié. Les « INROCKS » (?) se sont procuré ces 420 pages instructives, étonnantes, sur les conditions de travail des gendarmes. Sur plusieurs mois, le sociologue a eu un aperçu de 350 brigades, observé leur routine, conduit des entretiens et examiné des plans de locaux.
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out y passe : l’état des bâtiments, les choix architecturaux hasardeux, et surtout le manque de coordination entre les divers acteurs chargés d’équiper les gendarmes et leurs brigades. Ce qui oblige les gendarmes à bricoler pour aménager leur quotidien. raquer une brigade ? Facile. Plus grave, d’après le rapport, “la plupart des unités sont de véritables passoires en puissance”. Sans clôtures dignes de ce nom ni portes solides, il serait facile de pénétrer dans les bâtiments avec des outils grand public pour se glisser jusqu’à la pièce où sont stockées les armes. Le planton, gendarme chargé de veiller sur les accès, “est aveugle sur le reste de la brigade”. Là encore, du bricolage permet de cacher l’urgence : des caméras (mais pas branchées) permettent bien souvent de dissuader les cambrioleurs. “Nos visites nous portent à croire qu’entre le quart et le tiers environ des brigades territoriales de gendarmerie sont dépourvues d’un système d’alarme (tant incendie qu’effraction) en état de marche dans les chambres fortes. *...+ Si le risque d’intrusion est
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grand, sa faible fréquence est proba- cloisons, ou grâce à des financeblement due au secret bien gardé de ments de la commune, une brigade la gendarmerie : qui pourrait se dou- améliore parfois cette donnée. ter d’une telle fragilité de la part d’une force de l’ordre » ? es gardés à vue menottés à des plots remplis de béton n parc immobilier “plutôt dé- Faute de dispositifs de sécurisation plorable”. adaptés pour éviter les agressions ou Souvent inaccessible aux handicapés, évasions de gardés à vue turbulents, délabré, l’état du parc immobilier est les gendarmes fonctionnent avec les “plutôt démoyens du bord : en p l o ra bl e ”, les menottant à des malgré “les anneaux au mur ou efforts déà des plots remplis ployés dede béton pour les puis pluauditionner. sieurs an“Plots, anneaux, barnées pour reaux... que retenir la modernisinon que depuis au sation”. L’émoins trente ans, la direction de la tude estime gendarmerie n’a eu aucune politique qu’une briclaire ou globale concernant la sécugade sur trois est dans un état risation lors des gardes à vue. Néces“mauvais ou vétuste”. sité faisant loi, la solution est trouL’examen des salles d’attente révèle vée, quoi que l’on en pense.” Quant un certain dénuement, compensé aux chambres de sûreté, elles sont par “du mobilier scolaire, personnel, utilisées le moins possible pour ne commercial ou professionnel glané pas placer les citoyens dans des pièça et là auprès de commerçants et ces sales, dégradées et sans aération. d’entreprises compatissantes”. Le rapport cite l’accueil d’une brigade e gendarme, avec ou sans bureau de gendarmerie, entièrement meuPour la Direction de la gendarmeblé par des objets récupérés chez rie, l’avenir c’est le gendarme moAirbus. bile... c’est-à-dire sans bureau attribué, transportant avec lui un caisson utre problème : la confidentiali- avec ses dosté des échanges, souvent mal siers. C’est la garantie par la configuration des “brigade du fulieux ou la circulation dans les cou- tur”, expérimenloirs, qui peut faire tomber nez à nez tée à Phalempin une victime et son agresseur. En dé- dans le Nord deplaçant des armoires pour créer des puis 2010. Une
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mauvaise idée selon Normand Filion, pour qui cette réforme censée permettre des économies entraînerait en fait un surcoût budgétaire. Et ce alors que les brigades comptent environ un ordinateur pour trois gendarmes. “On ne peut pas créer les conditions structurelles qui font que les gendarmes doivent s’équiper de leur propre mobilier complémentaire pour travailler et critiquer en même temps leur culture et leur degré d’appropriation des bureaux.” Les bureaux en voie d’installation dans les brigades, avec un plan de travail d’1,60m X 1,60m, seront trop grands pour entrer dans la plupart des locaux actuels. Pour l’instant, la “brigade du futur” est trop récente pour préjuger de son efficacité, explique-t-on à la DGGN.
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e syndrome du gendarme qui se tortille Le sociologue a relevé de nombreuses incohérences entre les initiatives venues d’en haut et leurs effets sur le terrain, à travers des exemples très concrets, photos à l’appui : des portes de WC qui s’ouvrent dans le mauvais sens, un parking assez grand pour un véhicule et
demi ou des poches d’uniforme inutilisables. La nouvelle tenue des gendarmes, entre autres, ne permet pas toujours aux fonctionnaires de s’asseoir dans le nouveau fauteuil, dont les accoudoirs ne sont pas assez écartés pour laisser passer leur arme... créant le “syndrome du gendarme qui se tortille”. Quitte à démonter le mobilier, s’en procurer sur leurs pro pres deniers ou imaginer des s o l u tions, les gendarmes doivent réparer les erreurs de leur hiérarchie en élaborant des solutions collectives. “L’Institution a à apprendre de l’usage”, écrit Normand Filion.
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e son côté, la DGGN explique que la sécurisation des brigad e s , comme la rénovation des locaux et l'amélioration de la confidentialité, sont en cours mais ne peuvent se mener que progressivement. Elle affirme pratiquer la concertation avec la base depuis plusieurs années : "On réunit les gens et on expérimente. Les gendarmes eux-mêmes peuvent proposer des prototypes."
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emise à la gendarmerie au moment de son intégration au ministère de l’Intérieur, dans une configuration politique où la priorité serait plutôt donnée à la Police Nationale, l’étude sur les locaux de service
a eu le mérite de pointer de grosses lacunes à corriger, mais a sans doute remis en cause trop profondément des orientations déjà adoptées pour trouver un écho.
Mise à jour le 25/08/11 à 15h45, avec la réaction de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale.
Camille POLLONI CE TEXTE, MIS EN LIGNE SUR LE FORUM GENDARMES & CITOYENS A REÇU PLUS DE 1500 CONNEXIONS APPORTANT DES COMMENTAIRES TRÈS INTÉRESSANTS : http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t24133-gendarmerie-etudealarmante-un-rapport-s-inquiete-des-conditions-de-travail
« « On a tenu et on tient le même discours avec les Maires des communes lors de la création de COB. On ne leur dit pas votre brigade sera fermée mais votre brigade sera ouverte tels jours et, au lieu d'avoir un effectif de 6 vous aurez un effectif de 20 grâce à la réunion des brigades. Lorsque l'on présente l'effectif à une inspection annoncée à nos élus, là ça en jette un max. "Par exemple, vous voyez messieurs les Maires 20 gendarmes maintenant au lieu de 6 avant". C'est tellement bien roulé dans la farine que tout le monde repart content. Cela me rappelle un peu Jésus lorsqu'il a changé l'eau en vin et multiplié le pain et les poissons. Lorsque je regardais mon cdt de Cie s'exprimer devant l'assemblée, j'avais un peu cette sensation. Il dégageait une telle aura. Sauf que maintenant, le gendarme de base boit le calice jusqu'à la lie et qu'on lui fait manger son pain noir. » »
« Le gendarme, quoi-t-est ce ???? Il s'agit d'une race d'animal en voie de disparition mais qui a la fâcheuse tendance à résister à toutes les tentatives d'éradication. Caméléon, il bénéficie d'une peau unique lui permettant de braver la pluie, le vent, la neige mais aussi le soleil, de se dissimuler dans les fourrés comme de se balader dans la foule. Il porte sur la tête un drôle d'apparat, extrêmement laid mais qui a cet avantage, c'est que l'on ne risque pas de le lui voler. A noter qu'il est difficile de distinguer le mâle de la femelle. Cette espèce particulière du genre humain a développé au cours des siècles, une faculté extraordinaire à s'adapter à l'évolution de son environnement, chose inexplicable et inexpliquée par Darwin lui même. Doté d'une ingéniosité hors du commun, il sait se passer de l'essentiel tout en ayant un rendement extraordinaire, dû principalement à ses dons de Géotrouvetout (même quand y en a pas). Espèce pourvue d'un langage étrange qui reste incompris de tous, il s'exprime parfois (dit on) par l'intermédiaire de sectes secrètes. Extrêmement malléable, modulable, démontable, mobile, immobile ............ il est terriblement économique car ne fonctionnant qu'au café de petite qualité, chose très pratique qui fait qu'il ne dort que rarement et quand il le fait, c'est un peu partout, dans des ruines, des cabanes ou dans d'étranges carrioles bleues. Néanmoins, ses Maîtres, car il est très domestique, en sont satisfaits car quoiqu'on lui dise, quoiqu'on lui fasse, quoiqu'on lui dise de faire, il obtempère sans broncher. Mesdames et messieurs, même si cet animal vous parait bizarre, lorsque vous le rencontrerez dans nos campagnes, sur le bord des routes, n'ayez crainte, ne lui jetez pas de cailloux, car il n'a qu'une seule raison de vivre, véritable vocation (voire dévotion), quoique l'on dise, c'est d'assurer la sécurité des citoyens ............... la vôtre donc ! » « Que des vérités mais bon on fonctionne au "jusqu'ici tout va bien". Combien de brigades filles sous la garde d’un seul personnel. Que dire lorsque cet unique militaire est un GAV féminin. Punaise à ce qu'il paraît entre 2012 et 2015 la gendarmerie doit retirer 1750 personnels. Pas de souci Nestor le chien du GAV assurera la garde. Ouaf ! » 15
« Lorsque tu rencontre un retraité de 80 ans qui te fait remarquer que la brigade qu'il a toujours connue est continuellement fermée, qu'il ajoute de ne plus voir passer les Gendarmes, que les seules fois où il les voit, c'est derrière leurs jumelles au bord de la route et qu'il te parle avec une inquiétude réelle de savoir qui va lui venir en aide en cas de problème à son domicile car, je le cite : "on nous abandonne" ... et qu'en plus ton collègue minimise la situation et lui répond avec un large sourire qu'il se trompe et qu'il ne doit pas s'inquiéter ... ben là ... c'est un gros moment de solitude !!! »
« Avec la nouvelle génération (soda et console de jeux) c'est plus difficile, en effet, ces jeunes ne vont pas aux contacts de la population (le monde moderne individualise l'être humain), même pour les soirées festives (Ste Barbe, associatives et autres). Ils ne vont voir les gens que lorsqu'ils ont besoin de renseignements. De surcroît, même pour moi qui suis en zone rurale, la surveillance de nos chefs est omniprésente et si tu n'es pas à l'endroit prévu sur le service, tu dois t'en expliquer, et enfin, 95% de ton service t'est imposé par de la PR, ORC, CZ, PRI (les lecteurs vont pas comprendre ?), j'en passe et des meilleurs !!!! Alors oui, nous perdons le contact de nos concitoyens, mais à cause de qui et pourquoi ?? Alors tu penses bien que nos amis retraités, nous n'avons guère le temps de les rencontrer. Surtout éviter de parler de "l'heure intelligente" on passerait pour des poivrots !!!!! Bonne retraite à toi, tu as connu la belle époque et le changement n'est qu'à son début !!!! On en reparlera !!!!!! »
«2008 - 2011 aucun changement. La Gendarmerie tente de se donner bonne conscience, avec de nouvelles cellules tel que celle de l'étonnement !!!! Mais, n'oublions pas le principal, nous appartenons à la "GRANDE MUETTE", alors quoique l'on dise où fasse, rien ne changera. Depuis 2001, aucune grogne n'a vu le jour, 10 ans de silence !!!!! La couleuvre commence à être dur à avaler !!!!!! » »
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rand débat, aussitôt que l’on constate qu’un grand nombre de méfaits sont l'œuvre d’une certaine catégorie de personnes appartenant à une communauté, la réponse est toute prête : racisme, xénophobie, il est vrai que les délinquants sont surtout « basés » dans les logements sociaux, et que pour la plupart, d’origines ethniques différentes, ils ne connaissent qu’une seule forme de communication : la violence, pourquoi se voiler la face, des mesures doivent être prises afin de faire cesser ce désordre, devra-t-on à moyen terme protéger la police ?! Une étape de plus a été franchie, les policiers nationaux, municipaux et les gendarmes doivent avoir les mêmes moyens de combattre l’insécurité en France, ils doivent être les dignes représentants d’un Etat de droit. uisque les maires sont les représentants de l’Etat au niveau local, qu’ils considèrent enfin qu’ils ont à leur disposition des agents de police, formés, compétents et proches de la population puisque souvent natifs du pays. De plus, le code général des collectivités territoriales définit la sécurité dans ses pouvoirs de police « Sans préjudice de la compétence de la Police Nationale et de la Gendarmerie Nationale », ils ont un rôle à jouer au niveau local. 'Etat reconnait implicitement la nécessité d'augmenter les effectifs, en utilisant des ersatz : les gendarmes adjoints,
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les ADS et plus récemment les « citoyens volontaires » dans un souci d'économie. e Président a déclaré que les policiers municipaux forment le premier rempart contre l'insécurité, certains ne sont pas dotés de gilets pare balle, ni de moyens de défense efficaces. Sous payés, employés à d'autres fins ou intervenant en lieu et place des forces de l'ordre de l'Etat, qui déplorent un manque d'effectif, les policiers municipaux représentent un bien faible "rempart contre l'insécurité"... De plus, ne deviennent-ils pas un enjeu politique? a sécurité en France est misée sur des décisions d'urgence, de grands projets, mais les mises en place sont ponctuelles non pas selon les besoins mais selon les moyens, des décisions qui souvent ne tiennent pas compte de la réalité du terrain (ou bien influencées par le désir de préserver la paix sociale). es commissariats de Police Nationale, les casernes ferment, les départs ne sont pas tous remplacés parce que trop couteux, les forces de l'ordre sont également dépeintes comme antagonistes, "la guerre des polices fait toujours recette", ne s'agit-il pas d'un désaveu ?
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'insécurité a gagné du terrain, elle ne se traduit pas uniquement comme un sentiment mais également par des faits et les personnels engagés pour la combattre en sont les premières victimes.
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aisant partie des sanctions disciplinaires du 1er groupe prises à l'encontre des militaires, les jours d'arrêts sont prévus par l’article L. 4137-2 du Code de la Défense. Ils constituent une restriction d’aller et venir pour les militaires concernés décrite par l'instruction n° 200690/DEF/SGA/DFP/FM/1 du 30 mai 2006 :
« V. Les arrêts a) Les arrêts entraînent le report des permissions déjà accordées mais non encore commencées. Si les arrêts sont prononcés avec effet immédiat, ils conduisent à la suspension d'une permission en cours de déroulement. Les militaires aux arrêts effectuent leur service dans les conditions normales. En dehors du service, il leur est interdit de quitter la formation ou le lieu désigné par l’autorité militaire de premier niveau. Ils ont accès aux salles de restauration mais ne peuvent se rendre dans les foyers, clubs, bars et salles de distraction. Ils répondent à des appels particuliers. L’autorité militaire de premier niveau réglemente les visites aux militaires sanctionnés d’arrêts avec ou sans période d’isolement. Les visiteurs normalement autorisés sont :
- les officiers de la formation à laquelle appartient l’intéressé ; - les praticiens des armées ; - le président de catégorie de la formation à laquelle appartient le militaire sanctionné ; - le défenseur du militaire sanctionné et le rapporteur dans le cas où l’intéressé serait mis en examen ou lorsqu’il est envoyé devant un conseil de discipline, d’enquête, supérieur d’armée ou de formation rattachée ou d’examen des faits professionnels ; - les parents, le conjoint, le pacsé ou le concubin, et les enfants du militaire sanctionné. Cependant, les visites d’autres personnes peuvent être exceptionnellement autorisées par l’autorité militaire de premier niveau... » Cet article du Code de la Défense, repris également par la circulaire ci-dessus, précise en outre : « Les arrêts avec effet immédiat peuvent être assortis d'une période d'isolement. » Un autre, l’article R4137-30 du même Code stipule : « Lorsque une faute ou un manquement commis par le militaire est susceptible d'entraîner une sanction du deuxième ou du troisième groupe, l'autorité militaire de deuxième niveau ou, s'il
y a lieu, le ministre de la défense peut décision d’une autorité judiciaire. décider de lui infliger des jours d'arrêts dans l'attente du prononcé de cette sanct bien, non, c’est faux. Les commantion. » dants de Groupement et supérieurs peuvent prendre une décision de même omme on le voit, cette obligation de ordre avec les jours d'arrêts. Apparemrester à résidence rappelle furieuse- ment, Melun ou Cyr est l’équivalent de ment le Bordeaux, puisqu’ils s’arrogent les mêbracelet é l e c t ro n i que infligé à nos chers d é l i n quants, et pire encore, mes pouvoirs ! l'autorité militaire es défenseurs des libertés fondamenpeut restreindre les visites ! Quant à la tales, dont fait partie celle d'aller et période d’isolement, c’est d’un empri- venir, sont sans cesse sur la brèche et sonnement que l’on parle. écoutés par les dirigeants successifs. Cependant, force et de constater que les our le commun des mortels, les me- droits des militaires sont exclus du débat, sures privatives de liberté sont stric- une fois de plus. Nous qui sommes en tement encadrées par loi : Article 7 de la charge de protéger la Nation, sommesDéclaration des Droits de l’Homme et du nous des sous-citoyens pour que notre Citoyen « - Nul homme ne peut être ac- sort n'intéresse personne ? cusé, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la loi et selon les formes G. qu'elle a prescrites. ». En dehors d’une garde à vue ou d’un avis médical, soit elles sont décidées par un juge à l’issue d’une audience pénale, soit elles sont Vous pourrez également lire d’aupréventives ou administratives. Or, même dans ce second cas, le législateur, tres avis et commentaires sur le dans son soucis de lutter contre les abus forum G&C : de pouvoir, a soumis leur exécution à la h t t p : / / g e n d a r m e s - e n décision finale d'un Juge des Libertés et colere.forum2discussion.net/ de la Détention. Actuellement, nul ne t24207-sanction-jours-d-arretspeut être privé de sa liberté en dehors d’une garde à vue (et vérification d’iden- peine-privative-de-liberte tité pour être complet) ou sur avis médical que s’il a comparu devant un juge du siège, indépendant. Donc, a priori, tout citoyen sain de corps et d’esprit, ne devrait voir sa liberté entravée que par la 19
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Droit à la liberté et à la sûreté (Art. 5 CEDH) : Sanction disciplinaire infligée à un militaire et privation de liberté
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a sanction disciplinaire infligée à un soldat – sept jours « aux arrêts » où il fut donc privé de sa liberté – viole le droit à la liberté et à la sûreté (Art. 5) car aucune voie de recours juridictionnels n’était ouverte à l’intéressé pour contester cette décision (seul un recours hiérarchique – présenté devant le supérieur de l’auteur de la sanction – était accessible). En effet, il est rappelé que « pour respecter les dispositions de l’article 5 § 1 a), la privation de liberté doit résulter d’une décision juridictionnelle. Elle doit être infligée par un tribunal compétent ayant l’autorité requise pour juger l’affaire, jouissant d’une indépendance à l’égard de l’exécutif et présentant les garanties judiciaires adéquates ». Puisque ce constat de violation trouve sa source dans la législation turque elle-même, la Cour indique, sur le terrain de l’article 46 (force obligatoire et exécution des arrêts), « que le redressement le plus adéquat consisterait à intégrer dans le système juridique turc un mécanisme visant à garantir que les sanctions disciplinaires privatives de liberté soient infligées ou contrôlées dans le cadre d’un
recours par une autorité jouissant des garanties judiciaires » (s’agissant du droit au recours contre les décisions disciplinaires de nature militaire, comp. à la France : Conseil d’Etat, Ass. 17 février 1995, Hardouin, Req. n° 107766).
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cette occasion, la Cour européenne des droits de l’homme affirme avoir, certes, « pleinement conscience de la nécessité de ne pas sous-estimer les particularités de la vie militaire. Une sanction ou mesure disciplinaire qui s’analyserait en une privation de liberté si on l’appliquait à un civil peut ne pas en avoir le caractère si on l’inflige à un militaire ».
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éanmoins, les juges européens rappellent qu’une telle sanction, même de nature militaire, « n’échappe *…+ pas à l’article 5 de la Convention quand elle se traduit comme en l’espèce par des restrictions s’écartant nettement des conditions normales de la vie au sein des forces armées ».
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omme nous l’avions dit précédemment, Le ministère de l’Intérieur aurait dû installer une annexe à Marseille ce qui aurait évité des allées et venues aux ministres à chaque fois qu’une personne perd la vie dans des règlements de comptes par arme à feu. C’est un peu ce qui se fait avec l’installation, le 29 août, de M. Alain GARDère comme Préfet chargé de la sécurité de la cité phocéenne (le troisième en deux ans). onsieur GARDERE, proche du Président de la République, directeur adjoint du cabinet du ministre de l’Intérieur fut le grand ordonnateur du « grand Paris de la sécurité ». Pourra-t-il arriver à juguler la violence qui ne cesse de ternir l’éclat de la perle méditerranéenne (quand même réputée pour ses traditions de grand banditisme) ? L’augmentation des faits délictueux provoque un certain désordre dans le paysage sécuritaire alors que les ministres sont venus à plusieurs reprises avec des moyens supplémentaires mis à la disposition de la police (sitôt installées sitôt retirées s’agissant des forces mobiles). Malheureusement les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous et c’est plutôt de mauvais effet à la veille des campagnes électorales présidentielles et législatives. laude GUEANT estime que la situation doit être « redressée ». Nous avons compris le principe qui consiste à faire sauter les fusibles comme à Grenoble ou Marseille, que ce soit des préfets ou des personnes impliquées dans la sécurité. Il s’agit bien de fusibles dans la mesure où ils sautent avant que le courtcircuit n’atteigne le ministre en personne, voire les échelons supérieurs.
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. GARDERE s’est distingué dans l’installation du grand Paris de la sécurité ; il est l’ancien patron de la tentaculaire DSPAP (Direction de la Sécurité de Proximité de l’Agglomération Parisienne regroupant les départements 75, 92, 93 et 94). Les résultats paraissent mitigés, la direction centralisée entraîne une gestion lourde et compliquée. Il n’est pas prouvé qu’en matière de baisse de la délinquance et de la criminalité, ce soit la panacée. i M. GARDERE veut installer un « grand Marseille » comme il a créé le « grand Paris » (ce qui était déjà en projet) il ne disposera pas des structures dont il a bénéficié dans la capitale, ne serait-ce qu’avec l’énorme machine que constitue la Préfecture de Police (un Etat dans l’Etat ?). On peut toujours annoncer de nouveaux effectifs, qui ne seront pas affectés ailleurs, ceci consiste à déshabiller Paul pour habiller Jacques (ou Jean-Claude). Le siège de la police, « l’Evêché » n’est pas à géométrie variable pour recevoir les renforts. Caméras et policiers municipaux, payés par le contribuable marseillais avec l’aide de l’Etat, auront peu de chance d’arriver à juguler la délinquance. Elle semble aussi contagieuse que la lèpre et s’étend plus rapidement que l’application du traitement constitué par les effectifs supplémentaires. ous ne doutons pas des compétences de M. GARDERE, mais disposera-t-il des moyens nécessaires ? S’il échoue, ce sera un fusible trop proche des hauts responsables pour que ces derniers ne soient pas touchés par le court-circuit. Pour l’instant il s’agit principalement de gesticulations médiatiques, aussi bien de la part du ministre de l’Intérieur que de la candidate Martine AUBRY avec sa visite surprise, le même jour, à Marseille.
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Christian CONTINI
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COMMENTAIRE SUR LE RAPPORT D’ÉVALUATION DE LA LOI DU 3 AOÛT 2009 RELATIVE AU RATTACHEMENT DE LA GENDARMERIE NATIONALE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR.
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es deux parlementaires missionnés pour rendre ce rapport n’ayant pas jugé utile de répondre aux courriers qui leur ont été adressés par l’Association Gendarmes & Citoyens, c’est dans les 43 pages de ce compte rendu qu’il nous appartient de mesurer le poids qu’ils accordent à nos observations. Ayant eu l’occasion de lire des réponses à divers questionnements formulés aux membres du gouvernement ou aux parlementaires, les arguments particulièrement « passe-partout » habituellement employés n’auraient su nous satisfaire. our remplir leur mission les deux parlementaires ont rencontré de hauts responsables de la Gendarmerie, de la Police, du ministère de l’Intérieur et de la Défense. Ils ont entendu les témoignages de deux officiers supérieurs impliqués dans la conception de la Loi de 2009 dont M. le Député MOYNE-BRESSAND était le rapporteur. On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Ils ont répondu aux sollicitations des syndicats Alliance et SNOP de la Police Natio-
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nale, ainsi qu’à celles d'une personne anonyme chargée de recherches sur les problématiques de défense et de sécurité militaire, et qui demeure anonyme. Les autres associations touchant la Gendarmerie ne sont manifestement pas concernées. ’agissant de l’étendue géographique de l’enquête on se rend compte qu’en dehors de la zone de défense de Metz, des régions Poitou -Charentes et Midi-Pyrénées les deux parlementaires se sont « déplacés » au niveau départemental dans l’Aveyron, dont Mme ESCOFFIER est Sénatrice, et dans l’Isère dont M. MOYNE-BRESSAND est député. Le tout a été couronné par leur présence à deux cérémonies de sortie d’école des lieutenants de police à Cannes-Ecluses et officiers de Gendarmerie à Melun.
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n ne saurait reprocher aux deux parlementaires de n’avoir rencontré plus de personnes concernées sur une zone plus large car le délai imparti, guère plus de deux mois pour rendre « leur devoir » était particulièrement court ce qui pourrait laisser penser à un manque d’intérêt réel pour le sujet.
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’introduction de la présentation du rapport est claire : La mission a été confortée dans la conviction qui était la sienne de la bonne adaptation de cette loi à une évolution majeure de la Gendarmerie.
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oi du 3 août 2009 entre opportunité et pugnacité :
La réforme était-elle inéluctable ? Oui car il faut conjuguer modernité et richesse de la tradition (on quitte les brodequins à clous et on garde les casernes). Non si on se réfère aux valeurs et principes symbolisés par l’insigne de l’arme. La loi « défendue » est un moyen terme (compromis ?) entre tradition (des militaires soumis et silencieux) et modernité (mutualisation des moyens performants mis en place depuis longtemps). ’en suit une explication de texte destinée à faire admettre (ou croire) que cette nouvelle politique initiée dans la « subtile alchimie de la Loi inspirée par le livre blanc de la défense et de la sécurité » doit permettre un grand renforcement de la sécurité voulue par le chef de l’Etat. On nous annonce tout de suite que la préparation du budget 2008 a eu un effet détonateur pour imposer le principe du rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur. On en est
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plus à l’efficacité mais au problème d’argent. La Gendarmerie avait « Tout à gagner » au rattachement, parent pauvre de la Défense elle devenait fille gâtée de l’Intérieur. Le rapport n’hésite pas à se contredire en parlant d’un « rebasage » de son budget, certes insuffisant qui la met en difficulté mais la place au niveau de la police. Traduction : « Ce n’est pas pire que si c’était plus mal ». ’agissant d’un débat interne aux armées nous avons droit à du « grand art ». Après avoir souligné combien les textes anciens avaient codifié l’organisation et le service de la Gendarmerie, on nous ressort les mini-révolutions de 1949, 1989 et 2001 pour dire qu’elle a entraîné, par son comportement, le rejet et l’exaspération de la part des autres militaires, d’où un divorce dans la famille militaire effaçant les obstacles au rattachement à l’intérieur, la Loi de 2009 apportant l’apaisement avec les autres militaires. Je suppose que celui qui a écrit ça a du sourire en lisant dans le reste du rapport qu’il faut à tout prix maintenir la militarité de la Gendarmerie. iennent ensuite des paragraphes destinés à donner du sens à ce rattachement. On y trouve le symbole donné par la présence d’un policier et un gendarme à la grille de la Place Beauvau ; La cohabitation
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COMMENTAIRE SUR LE RAPPORT D’ÉVALUATION DE LA LOI DU 3 AOÛT 2009 RELATIVE AU RATTACHEMENT DE LA GENDARMERIE NATIONALE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR. (SUITE)
géographique des deux directeurs gendarmerie et police à proximité du ministre de l’Intérieur leur permettant de « s’apprivoiser » mutuellement ; Le gain de temps pour pratiquer la « réunionite ». n trouve un éclair de lucidité lorsqu’on lit que la RGPP, dont la vocation première était de rationaliser les organisations administratives pour un meilleur service, a été détournée pour n’être plus qu’économie budgétaire. Nous passerons sur l’autocongratulation comme sur le calendrier de présentation des Lois et décrets (qui ne sont pas encore tous promulgués). Tout ceci n’est pas le souci du gendarme de base, pas plus que celui du citoyen qui tient à sa sécurité. Le paragraphe se termine en faisant valoir la détermination absolue des plus hautes autorités des deux forces qui ont réussi le triple défi sécuritaire, budgétaire et identitaire provoqué par la Loi de 2009. On a juste oublié l’humain, il y a peu de temps encore on pouvait lire « Gendarmerie une force humaine » est-ce encore d’actualité ? olitique de sécurité, réponses opérationnelles qui renforcent l’efficacité de l’action de l’Etat :
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Nous devons prendre acte qu’il est reconnu que sur le terrain police et gendarmerie ont appris, avant la Loi, à travailler ensemble et entretenir des relations qui pouvaient ne pas être conflictuelles. oncernant la territorialisation et la mise à disposition des Préfets en conservant la chaîne hiérarchique, les problèmes de subordination et les relations d’autorités, la mission n’a pas trouvé de solution et il est probable que longtemps encore il existera une défiance des uns à l’égard des autres avec des abus d’autorités. ’agissant de la police judiciaire il est dit que les magistrats conservaient le libre choix des services chargés d’une enquête. J’ignore si les magistrats de Paris ont été consultés, eux qui ne voient plus les gendarmes qu’en tant que chargés d’escortes. Toujours sur le même sujet il semblerait que les magistrats soient satisfaits des réunions de coordination des divers services, comme si elles n’existaient pas avant 2009. Il apparaît que l’autorité préfectorale s’immisce parfois dans le rôle judicaire.
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n petit paragraphe tente de justifier l’abandon de la réquisition en maintien de l’ordre en précisant que le Préfet n’avait plus lieu de requérir puisqu’il est maintenant responsable de l’organisation et de l’emploi des forces de sécurité. Le ministère de l’Intérieur et les directeurs généraux ont en charge la construction d’une organisation rassemblée, cohérente et forte de ses différences. Très jolie formule dont la mise en application ne serait pas simple si, en définitive, tout n’était pas sous l’autorité des Préfets. On constate que chaque département gère ses problèmes sous l’autorité des Préfets et qu’ensuite les retours d’expériences sont adressés aux directions qui ont en charge de les « acter ». Tout ceci grâce à une coopération opérationnelle renforcée dans les agglomérations et les territoires (circulaire CORAT). Les GIR existaient, on les départementalise à Grenoble ; les UTEQ, les UMIR et d’autres structures ont été créées. ous pouvons nous interroger sur leur efficacité dans la mesure où elles ne semblent pas vouloir se généraliser. S’agissant des réunions ouvertes à de nombreux intervenants elles ont tendance à se multiplier mais semblent entraîner des craintes sur des indiscrétions inopportunes.
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e principe de coordination opérationnelle étant posé arrive l’évocation de la mise à disposition des moyens pour éviter à l’un ou l’autre service d’avoir à s’en doter. Si une complémentarité des laboratoires centraux (équilibrée ou non) est acquise on sait pertinemment qu’en matière de moyens aériens, nautiques, cynophiles, police technique, véhicules spécifiques et motocyclistes, la gendarmerie en est largement pourvue ce qui représente un gros investissement sur son budget. Il ne faudra donc pas s’étonner de voir une mutualisation déséquilibrée. Différentes structures ont été bâties à grand renfort de sigles, l’une ou l’autre n’en est pas toujours satisfaite, estimant qu’on lui retirait des prérogatives ; la mission reconnaît que ces spécialisations devront être éprouvées et aménagées dans le temps. Certaines uniformatisations sont envisagées mais on peut douter de leur efficacité quand on sait que dans un même service elles sont parfois difficiles à mettre en place. On connaît également avec quelles réticences un service de renseignement unique chapeauté par la Police est venu perturber l’institution Gendarmerie. La mission a mis le doigt sur ce problème sans pres25
COMMENTAIRE SUR LE RAPPORT D’ÉVALUATION DE LA LOI DU 3 AOÛT 2009 RELATIVE AU RATTACHEMENT DE LA GENDARMERIE NATIONALE AU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR. (SUITE)
-crire de remède. Il est probable tats. que dans certains secteurs on ait ’évocation des structures genconservé, discrètement, un service darmerie ne doit pas intéresser de renseignement opérationnel. outre mesure les militaires des unités de base, encore moins les réora mutualisation de grands servi- ganisations au niveau de l’adminisces ou des passations de mar- tration centrale, à proximité du michés publics n’amènent pas de re- nistre. marque particulière. es réductions de budgets sont évoquées et la mission admet Entre confiance et méfiance : qu’elle limite singulièrement toute La parité est évoquée par la mis- ambition d’entreprendre de grands sion, il s’agit changements de même que le dod’une évolu- maine de l’immobilier est sévèretion constante ment touché. Nous pouvons lire que et si la police la seule consolation de la gendardispose de merie est de « savoir que la police puissants syndicats pour défendre ne connaît pas un meilleur sort » Il les intérêts de leurs adhérents, les s’agit d’une réflexion totalement gendarmes sont bien loin d’y parve- déplacée les problèmes rencontrés nir. A noter que s’agissant des grilles par les policiers n’ont pas de quoi indiciaires on se souvient brusque- consoler les gendarmes qui sont ment de l’appartenance de la Gen- embarqués sur la même galère. a vision de la mission concerdarmerie à l’armée avec la crainte nant le dialoqu’en cas d’obtention d’avantages salariaux les militaires ne revendi- gue interne et le quent les mêmes. Les passerelles dialogue social statutaires, pour aller d’un service est totalement Dire vers l’autre, sont évoquées. A notre erronée. avis il ne s’agit pas d’une mesure si- que les gendargnificative mais d’une opération mes éprouvent marketing pour faire admettre le « un vague senrapprochement forcé. Les candidats timent de frustration », parler de « retenus sont peu nombreux et il l’institution d’un dialogue permetfaudra attendre encore plus d’une tant aux militaires de faire entendre année avant de connaître les résul- une voix discordante par rapport à
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leur hiérarchie », « Une représentation forte à l’image de celle des syndicats de police », « Une véritable réforme de la participation et de la concertation »… e système, s’il n’est pas symétrique de celui que connaît la Police, permet de concilier dans un esprit constructif avec la hiérarchie, le principe du statut militaire et la liberté d’expression. Depuis qu’il a été mis en place la DGGN a relevé que le climat social s’en est trouvé apaisé, les militaires n’hésitant pas à formuler leurs observations sur un forum qui leur a été spécialement ouvert »; Ces propos sont totalement faux et n’ont aucun rapport avec le sentiment éprouvé par une majorité de gendarmes. La mission le reconnaît ellemême en précisant que les gendarmes constatent quotidiennement les différences de comportement que génèrent les deux systèmes. Elle cite l’exemple de la dissolution de l’escadron de Rennes annoncée le même jour ou le ministre de l’Intérieur renonçait à dissoudre deux compagnies de CRS. Elle évoque la volonté du ministre et des directeurs de tendre vers un équilibre harmonieux, nous en prenons acte. n ne pouvait éviter un paragraphe sur le statut militaire des gendarmes garant du dualisme poli-
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cier. La mission soulève le risque pour la Gendarmerie de perdre son âme en cas d’aménagements nouveaux de son statut. S’en suit un commentaire sur le principe de loyauté, de discipline, de disponibilité au service des citoyens et d’obéissance jusqu’au sacrifice comme si les policiers ne partageaient pas les même valeurs. Ce paragraphe se termine par l'affirmation que « jamais la gendarmerie ne s’est sentie aussi bien au milieu des armées et jamais les armées ne l’ont aussi bien acceptée ». Madame et Monsieur les parlementaires cette phrase est totalement hors de propos, aujourd’hui, mis à part les dizaines de gendarmes qui risquent leur vie en Afghanistan où dans d’autres OPEX ou ceux qui appartiennent encore à des services spécialisés les gendarmes ne sont plus des militaires à part entière même s’ils revendiquent toujours leur appartenance au métier des armes.
L’immobilier : La mission constate des problèmes préoccupants à ce niveau, entraînant parfois un climat social fragilisé. Bien quelle reconnaisse que ce logement permet au gendarme, même en dehors de ses heures de service, de répondre à des situations d’urgence, elle alerte sur le fait
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que la réduction du parc des loge- mes en particulier ils veulent être ments ou son état de vétusté, s’ils citoyens à part entière et pas cidevaient s’aggraver seraient de na- toyens entièrement à part. Ils veuture à ébranler un pan du statut militaire de la gendarmerie. Il s’agit d’un enjeu primordial qu’elle tient à souligner avec gravité.
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es parlementaires remarquent que « dans son appartenance au ministère de la défense, la gendarmerie bénéficiait du soutien des armées à un niveau que l’intérieur n’est pas en mesure d’assumer pleinement » dont acte, ceci va dans le sens de ce que constatent chaque jour les gendarmes : une dégradation des conditions de travail et de vie familiale.
lent un droit d’expression (réel) et un droit d’association professionnelle.
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ire qu’être militaire « c'est ne plus s’appartenir, ne plus appartenir à sa famille ; c’est appartenir à la Nation » est une affirmation grandiloquente digne des généraux de la grande guerre qui n’a plus rien à voir avec la réalité du vingt-etans sa conclusion, la mission unième siècle. assène « ses » vérités affirmant que Christian CONTINI « la réforme s’est calmement, presque sereinement installée, les doutes sur sa faisabilité on été levés, les obstacles statutaires progressivement tombent ramenant la confiance, tant chez les policiers que chez les gendarmes ».
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aire de la militarité la qualité première des gendarmes est une erreur fondamentale. Pour les militaires en général et les gendar-
PUBLICATIONS
SEPT. 2011
AOÛT 2011
JUILLET 2011
JUIN 2011
MAI 2011
En outre, depuis Octobre 2009, l’Association Gendarmes & Citoyens publie son bulletin mensuel. Vous pouvez consulter librement l’ensemble des éditions en cliquant sur le lien ci-dessous.
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« Le suicide. Ce moyen qui nous soustrait à
la persécution des hommes »
François-René de Chateaubriand Essai sur les Révolutions
Suite à notre dossier paru dans le magazine de septembre, nous avons eu de nombreux contacts et reçu des témoignages pour nous dire de maintenir une certaine « pression » afin que le problème récurrent des autolyses soit mieux pris en compte dans l’armée en général, et la gendarmerie en particulier. Nous avons décidé de publier, de façon régulière, malheureusement, un témoignage destiné à mieux faire connaître ce drame violent et permanent des gens qui nous quittent. « Mon fils âgé de 33 ans s'est donné la mort avec son arme de service en 2006 dans son logement de fonction. Certainement trop sensible, vivant des situations professionnelles difficiles avec une hiérarchie qui en demande toujours plus. L'enquête a conclu à un suicide d'ordre privé. Comment se faitil que dans la même brigade avec la même hiérarchie un gendarme de 27 ans s'est suicidé avec son arme de service en 2009 ? Deux suicides en trois ans, je me pose des questions. Mon fils m'avait fait part des problèmes dans sa brigade, lors de l'enquête, je n’ai pas été interrogée, une collègue de mon fils a commencé à parler des tensions, des problèmes avec la hiérarchie personne n'en a tenu compte. Tout est beaucoup plus simple de dire ou d'écrire suicide d'ordre privé. La gendarmerie a toujours été nommée la "grande muette" je me rends compte que c'est bien vrai. Ma vie a basculé ce 27 juin 2006, rien ne sera comme avant, je ne trouve pas les mots pour parler de son absence, même si mon fils est plus présent que jamais dans mon cœur. Messieurs les gradés n'oubliez pas que derrière chaque uniforme il y a avant tout un homme, une femme avec toute la complexité de tout être humain. » Rédigé par : G.E.
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out au long de ma vie j’ai travaillé pour subvenir à mes besoins, à ceux de ma famille et j’ai eu des fins de mois difficiles, comme beaucoup. Il m’est arrivé d’emprunter pour m’offrir un bien mais j’ai toujours pris la précaution d’éviter le risque de surendettement. Je suis parvenu à faire quelques économies pour m’assurer une retraite correcte sans plus.
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ne fois encore on nous parle de crise, on semble découvrir que depuis une trentaine d’années notre pays vit à crédit et brusquement on nous assène tout un train de mesures destinées à résorber un déficit constant, rembourser une dette dont j’estime ne pas être redevable. On va taxer les riches paraît-il mais il est évident que je vais devoir aussi mettre la main à la poche comme la majorité des français qui ne sont pas fortunés. Pourtant je n’ai aucune responsabilité dans cette crise, je n’ai dilapidé l’argent de personne.
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es responsables ce sont les investisseurs que je ne connais pas, ceux qui « jouent » à la bourse, qui se permettent d’acheter des actions avec l’argent qu’ils n’ont pas pour les revendre aussitôt avec un bénéfice substantiel. Ces traders qui font la pluie et le beau temps sur les marchés financiers jouent avec des informations pour vendre ou acheter des actions. Ils font fluctuer le CAC 40 et les autres indicateurs boursiers. Certains se permettent de faire courir des bruits, de fausses nouvelles, qui ont pour effet de voir s’évaporer des sommes colossales.
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es investisseurs, qui jouent avec l’argent des autres, sont également des moutons. Si ce n’était pas le cas comment expliquer que lorsque l’Amérique s’enrhume, l’Asie éternue et l’Europe a la fièvre ? Comment admettre que des pays puissent s’endetter à un ni-
-veau abyssal par un train de vie qui n’échappe à personne et qu’on prétende ne s’en rendre compte que tardivement ? Qui sont ces requins de la haute finance qui font et défont des fortunes ? Ils savent que le petit contribuable finira toujours par se voir « faire les poches » pour rembourser les sommes vertigineuses qui ont été englouties et qu’il faut reconstituer pour éviter la faillite des entreprises ou de pays tout entiers. Ces délinquants insaisissables paradent au volant de leurs voitures luxueuses ou à la barre de leurs yachts sans qu’on puisse les identifier et leur demander de rendre des comptes.
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endant ce temps je vivote, je n’ai pas les moyens d’avoir des goûts de luxe, je sais bien qu’on ne va pas me taxer des fortunes mais je sais aussi qu’il va falloir débourser encore et toujours p l u s , écouter les discours qui nous expliquent qu’il faut être solidaire. Messieurs nos gouvernants, vous me semblez bien faibles face au grand capital, vous me paraissez particulièrement désarmés pour vous en prendre aux délinquants en cols blancs qui font et
défont les fortunes. Vous avez beaucoup plus d’imagination pour taxer les maigres revenus que pour créer des lois interdisant les grandes manœuvres financières. Je trouve particulièrement dérisoires les affirmations péremptoires de certains candidats au plus haut poste de l’état qui auraient brusquement les solutions miracles pour refaire la société. Que ce soit les uns ou les autres il est évident que la règlementation de la haute finance est nécessaire mais elle demandera un travail de longue haleine avant que l’on puisse l’obtenir, il serait tant de s’y atteler.
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uand je vois mes amis gendarmes et policiers empêtrés dans leurs problèmes de fonctionnement, à court de budget, en manque d’effectif, je pense aux sommes gigantesques atomisées par une crise prévisible mais que tous prétendent ne pas avoir vu venir.
Christian BRANA
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QUAND LA GENDARMERIE RECRUTE… ...SUR « LE BON COIN » ! http://www.leboncoin.fr/emploi/230287780.htm?ca=9_s
A quand d’autres sites ? Pourquoi pas des places offertes à la vente sur « E Bay » ?
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ous ne pouvons nous passer du plaisir de vous faire partager l’humour de certaines réflexions empruntées au forum Gendarmes et Citoyens sur le sujet lancé à ce propos : « Ben oui gratuites les annonces sur le bon coin avec trois photos maxi, par contre il faut faire attention pour le paiement............ Et trouver la bonne brigade dans le bon Coin. Le bateau coule normalement mon capitaine » « Est ce que sur l'annonce, il y est mentionné, restriction budgétaire. Malléabilité, corvéabilité sont les qualités exigées de toutes personnes postulantes. Travailler plus pour, en effet, travailler plus. Et sur la paie ??? Ne cherchez pas, c'est un leurre !!!!!! Une personne pourrait me dire, à quand remonte l'abolition de l'esclavage, j'ai un trou de mémoire ???? »
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lus sérieusement je pense que des menuisiers qualifiés « débutants avec expérience professionnelle » trouveront certainement des places mieux rémunérées dans le civil. L’association est toute disposée à faire une place dans ses magazines pour des encarts destinés au recrutement, mais pour cela, il faudrait qu’elle ne soit pas ignorée par la direction de la Gendarmerie ( j’aurais pu dire méprisée). C.C.
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POLITIQUE DU CHIFFRE ET POLICE (I) LA PROBLÉMATIQUE SÉCURITAIRE
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l ne s'agit pas dans cet article de commenter tel ou tel fait divers, ou de s'engager dans des batailles de statistiques ultra-technicistes qui feraient perdre de vue le fond de la question, d'autant qu'un panorama problématique se doit d'être le plus concis possible. Question qui touche à la fois à l'emploi de la force publique destinée par notre Constitution à être au service des citoyens et non de ceux qui la dirigent et à l'information nécessaire et légitime du citoyen qui en découle dans ce contexte. Le constat suivant repose essentiellement sur l'expérience de la Police Nationale, l'auteur ayant servi deux décennies dans la Police Judiciaire, et exercé des fonctions syndicales l'amenant à connaître divers services et corps, ainsi qu'à fréquenter aujourd'hui encore nombre de membres de cette institution. Cependant, les rapports avec la Gendarmerie, et la mise sous même tutelle de ces deux institutions permettent d'esquisser quelques parallèles et un bilan global. es notions fluctuantes d'insécurité et de délinquance. 'insécurité est, entend-on souvent, une des premières préoccupations des Français. Mais de quelle insécurité et de quelle délinquance parle-t-on ? Comment peut-on l'estimer? Com-
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ment peut-on évaluer la réponse apportée ?
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es trois questions demeurent sans réponse précise, puisque n'est un délit que ce qui est défini comme tel par la loi, et plus exactement par le Code Pénal, selon l'adage « nullum crimen, nulla poena sine lege ». Ainsi, de nouveaux délits apparaissent (pénalisation de la prostitution par exemple), tandis que d'autres disparaissent (délits économiques), ce qui a une incidence sur la comptabilisation. Comment peut-on l'estimer, puisque le "chiffre noir" est énorme, tout n'étant pas porté à la connaissance des services de Police ou de Gendarmerie d'une part, de nombreux délits ne faisant l'objet d'aucune plainte ou dénonciation d'autre part ? nfin, est-il possible d'apporter une évaluation chiffrée à la réponse, sachant que la tripartition pénale (contraventions, délits, et crimes) laisse un champ très vaste à la catégorie des délits au sens strict (passibles de peines correctionnelles selon le Code Pénal), laissant ainsi se côtoyer des infractions aussi diverses que l'usage de cannabis et les violences aggravées, la falsification de documents et l'abus de
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biens sociaux, ou encore le vol simple et l'extorsion. omment peut-on, statistiquement, hiérarchiser le ressenti dans le trouble à l'ordre public, quand une infraction économique ou financière portant sur des millions de préjudice apparaîtra dans une colonne avec 4 ou 5 interpellés, alors qu'une interpellation de plusieurs dizaines de simples fumeurs de cannabis apparaîtra dans la rubrique voisine avec un chiffre surdimensionné ? Comment évaluer statistiquement la suite donnée par la justice, s'il y en a une, et ses conséquences ? De plus, de nombreux délits n'entraînent pas de victimes directes avec plainte à la clef, comme le port d'arme blanche, l'usage de stupéfiants, ni de plaignants, comme les infractions au séjour sur le territoire, le travail avec main d'œuvre clandestine, contrairement à un cambriolage, une agression physique, ou une escroquerie. a complexité de tous ces paramètres implique donc des choix hiérarchiques, et au-dessus de la hiérarchie, politiques, comme nous allons le voir. n choix idéologique à résonance politique (et politicienne). l s'agit donc, lorsqu'on déclare l'insécurité "cause nationale", de paraître s'y attaquer sans la définir exactement, en se basant sur un "ressenti" de la population, ressenti également fluctuant puisqu'influencé par les sondages, les faits divers, les communiqués officiels. Il faut bien entendu
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"communiquer" - selon l'abus de langage actuel, car communiquer signifie en principe réciprocité de la parole, et non univocité, afin de faire valoir son action, ce qui passe par une omniprésence dans les médias et une visibilité permanente. Or pour "communiquer", il faut produire de "bons" chiffres, paraissant non pas inventés, mais produits méthodiquement, "scientifiquement", qui cependant, dans le flou sémantique autour de la notion d' "insécurité", ne peuvent résulter que d'un indicateur de l'activité des services. Ils sont donc matérialisés par le nombre d'interpellations et de gardes à vues, ainsi que par un ratio favorable de faits élucidés par rapport aux faits constatés. 'est là que se situe principalement la notion de choix, que ce soit dans la manière de comptabiliser ou dans l'orientation de l'organisation et de l'activité des services de Police. Car c'est bien de choix qu'il s'agit, et non de faits s'imposant d'eux-mêmes par une sorte de vérité intangible. Les enjeux de la sécurité et de la "communication" sur celle-ci sont donc bien ceux de la politique, et partant, des intérêts des individus et pouvoirs qui participent de celle-ci.
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ous aborderons cette question des enjeux et des procédés de mise en œuvre de ce qui est désormais vulgarisé sous l'appellation de "politique du chiffre" dans le prochain article.
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Je ne suis pas critique littéraire mais à la lecture de ce livre j’ai pu suivre la carrière exemplaire et variée de l’auteur, le colonel Jean-Michel Méchain. J’ai pu apprécier son engagement pour essayer de sauver la Gendarmerie qui décline inexorablement, son travail pour défendre une véritable parité. Il rejoint en cela les buts de notre association qui milite afin d’obtenir un droit d’expression et d’association pour les gendarmes. Ce livre m’a fait découvrir la politique « abracadabrantesque » menée au Kosovo. J’ai pu voir comment on peut être emprisonné pour une affaire bénigne, montée en épingle. Comment on peut être abandonné par ceux qui se disent vos amis et par sa hiérarchie. J’ai eu la confirmation de ce que
je craignais, une direction de la Gendarmerie toute entière occupée à jouer aux chaises musicales, une espèce d’aquarium dont la particularité est qu'elle compte nombre de requins qui se mangent entre eux et qui n’ont que faire du menu fretin qui les nourrit. Lorsqu’on veut se débarrasser de son chien on dit qu’il a la rage, en Gendarmerie pour éliminer les officiers qui n’entrent pas dans le moule on essaie de les faire passer pour fous. Je retiens aussi cette phrase d’un directeur de la Gendarmerie : « Tout ce que vous aviez prédit au moment de la parité est arrivé, et ce n’est pas fini. On est obligé de tenir aux gendarmes des discours qui ne disent pas toute la vérité……… » Christian CONTINI
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17 août à Gagny (93) pour échapper à un contrôle de police, un individu percute volontairement de face et à vive allure, la voiture de la BAC. Les trois policiers occupant le véhicule ont été sérieusement blessés de même qu’un piéton qui a eu la malchance de se trouver à cet endroit au mauvais moment et qui est malheureusement décédé des suites de ses blessures. 21 août à Paris des heurts ont opposé une centaine de vendeurs à la sauvette aux forces de l’ordre aux abords de la Tour Eiffel. Les vendeurs s’en sont pris aux policiers par des jets de pierres et de bouteilles blessant trois fonctionnaires. . 20 août, à La Capelle-et-Masmolène (30) le propriétaire d’un chien tué accidentellement par un chasseur a réprimandé l’intéressé, une bagarre s’en est suivie. Un policier maître-chien voulant séparer les deux hommes a été gravement blessé au genou par une balle provenant de l’arme du chasseur. 24 août, Paris (19e), un homme de 39 ans, avec un lourd passif, interpellé au volant d’une voiture volée, s’en prend aux policiers lors de son transport au commissariat. Les coups portés aux fonctionnaires entraîneront sur l’un d’eux une fracture à une jambe. Le multirécidiviste, en situation irrégulière, fera l’objet d’une reconduite à la frontière à l’issue de la procédure. 25 août. Trouville (calvados). Un homme de 75 ans, sans antécédent connu, a braqué le casino. Après avoir échangé des coups de feu avec les forces de l’ordre qui le poursuivaient, il a fini par être abattu. Un gendarme a été blessé au bras. 25 août. Chaumont en Vexin (60). Parce que sa femme venait de le quitter un homme s’est retranché dans son habitation. Il a tiré à une dizaine de reprises sur les forces de l’ordre blessant au mollet un gendarme du PSIG de Méru. Après 13 heures de négociation il a fini par être maîtrisé par les hommes du GIGN. 26 août, Toulon (Var), un policier municipal, de la brigade canine, intervenait pour neutraliser une femme ivre et violente qui menaçait les passants avec une arme blanche. Il a été blessé d’un coup de couteau à un testicule. 7 septembre, Saint-Martin-du-Vivier (76). Suite à une tentative de vol avec effraction, à l’issue d’une course-poursuite de près d’une heure qui a mis gendarmes et policiers à cran, un individu au volant d’un véhicule volé à blessé un policier avant de prendre la fuite. 8 septembre, à Concarneau (29), un policier a été blessé par trois individus au volant à bord d'un véhicule volé. Ils ont tenté de forcer un barrage de police, mis en
place pour les interpeller, et renversé le policier. Deux des voleurs ont été interpellés. 10 septembre Mulhouse (68) des violents affrontements communautaires se sont produits. Les policiers et gendarmes venus s’interposer ont été reçus à coups de pierres et cocktails Molotov. L’un des individus interpellés était porteur d’un fusil à canon scié. Six policiers ont été blessés. 12 septembre Eragny (95). Un chauffard force un contrôle routier il percute et blesse sérieusement un policier, il circulait avec un véhicule muni d’une fausse plaque d’immatriculation. 15 septembre, un policier de Martigues (13) est la cible de tirs par armes à feu. Son pavillon présentait une dizaine d’impacts de balles dont des « breneckes » utilisées pour la chasse au gros gibier. Certaines ont traversé la porte d’entrée pour atteindre la cuisine. Heureusement aucun blessé n’est à déplorer parmi les occupants du pavillon. 16 septembre, Mirecourt (88). Un individu de 34 ans, mécontent de voir sa compagne interpellée pour vol à l’étalage, s’en est pris aux gendarmes blessant l’un d’eux d’un coup de couteau à la gorge. Le lieutenant Vennet, 55 ans, a été sérieusement atteint mais ses jours ne sont pas en danger. 17 septembre, Cistrières (43), une collision entre un véhicule civil et une voiture de la gendarmerie à entraîné le décès d’un civil de 66 ans, son épouse a été gravement blessée. Deux gendarmes ont été plus légèrement touchés. Cette liste n’est malheureusement pas exhaustive et nous savons que de nombreux policiers et gendarmes ont subi des violences au cours du mois écoulé, nous ne pouvons citer tous les cas. Notre pensée va également aux policiers municipaux, pompiers et à toutes les personnes contribuant à la sécurité de leurs concitoyens qui ont également été blessés à l’occasion de leur service. Nous souhaitons à tous un prompt et complet rétablissement.
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Arrivée de Padchance en Eure-et-Loir (20)
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adchance et son épouse sont très déçus, après le superbe F5 qu’ils viennent de quitter ils ont du mal à caser leur mobilier dans le petit appartement qui ne comporte que deux chambres et une salle à manger salon. Il installe sa chambre dans le salon qu’il sépare de la salle à manger par un rideau. A la brigade de Thiron Gardais les dépendances ne manquent pas. Grenier et, comme la brigade est appuyée sur un coteau, il y a trois niveaux en sous-sol. Une partie est à usage de garage, magasins, chaufferie commune, salle de réunion et le reste comporte une multitude de pièces dont certaines sont utilisées par le service du matériel de la région pour y stocker divers effets. La famille est au second étage en façade mais au cinquième à l’arrière. Question confort, pas ou peu d’isolation, pas de volets à la baie virée de salle à manger, un simple rideau. Vu l’orientation du bâtiment plus de la moitié de l’immeuble ne « voit » pas le soleil de la journée. Il y a un peu d’espaces de verdure et des jardins. our les enfants c’est pire encore, c’est le déracinement complet ils ont quitté leurs écoles, leurs copains, une ville très attrayante pour se retrouver dans un village de 1000 habitants. Le plus petit, du haut de ses tout juste 6 ans, à déjà eu
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maille à partir avec le commandant de brigade qui, à peine arrivé, lui interdit de jouer au ballon pour ne pas risquer d’endommager les fleurs d’où cette réflexion : « Thiron, tirons nous de là on a le droit de rien faire ». Heureusement les enfants s’adaptent vite et pour le cadet ce sera le premier jour de classe. Il est parti à l’école avec la fille d’un gendarme, de même âge, très malheureuse de subir régulièrement des brimades du fait du métier de son père. A midi ils reviennent, main dans la main, tout guillerets. C’est Laetitia qui donne l’explication « il y en a deux qui m’ont embêtée et Stéphane les a attaqués », cette aventure à créé une belle paire d’amis. Ceci peut expliquer qu’à diverses occasions les parents seront convoqués à l’école. hiron Gardais est une petite ville malgré tout agréable. Un minimum de commerces, une abbaye réputée, un étang sympathique, l’ensemble niché dans le Perche à une dizaine de kilomètres de Nogent le Rotrou. Seul reproche : un taux d’humidité à faire le bonheur des escargots et des grenouilles, pas très bon pour l’aîné sujet à des crises d’asthme. La brigade a 12 communes sous sa surveillance, elles sont réparties dans le perche et la Beauce chartraine, elles comptent 700 résidences secondaires recensées. Ceci n’a rien d’étonnant à 150 kilomètres de la région parisienne. Comme à son habitude Padchance se fera des relations hors de la brigade certaines deviendront amicales. Parmi ces relations on trouve un boulanger. Quel gendarme de brigade n’a pas profité des fins de services de nuit pour s’arrêter dans les fournils déguster un bon café accompa-
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-gné de quelques croissants tout frais. C’est femme de ménage n’avait fait qu’allumer le aussi l’occasion de rentrer à la maison avec feu. Les économies étaient parties en fule pain et les croissants encorechauds. mée. adchance n’apprécie pas son premier contact avec le commandant de brigade. L’adjudant, qui le vouvoie, lui apprend qu’il y a deux clans dans la brigade, les deux jeunes face aux deux anciens. Il compte sur le nouvel arrivant pour aplanir ce problème. Qu’à cela ne tienne au lieu de faire un « pot » pour fêter son arrivée il propose de partager un repas, ce sera l’occasion de constater que les deux anciens sont très familiers avec le gradé et son épouse. Cette relation privilégiée se confirmera par la suite au niveau de l’équilibre des services mais aussi par le fait que les « ainés » sont souvent invités à passer la soirée chez l’adjudant. Tout naturellement les clans subsisteront et Padchance se verra amené à rétablir une sorte d’équilibre en se rapprochant des plus jeunes. S’agissant du travail, le poste d’adjoint dans une brigade comptant 6 personnels n’est pas très valorisant.
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e commandant de brigade compte aussi sur son second pour se charger plus particulièrement, vu son dernier poste, de la partie judiciaire. Il a d’ailleurs conservé précieusement, depuis qu’il a connaissance de l’arrivée de son adjoint, une demande de reprise d’enquête en commission rogatoire. Le dossier initial, constitué par l’adjudant luimême, concernait la disparition d’une somme importante. Il concluait à la culpabilité d’une femme de ménage sans rien pour étayer les soupçons. Les nouvelles investigations établiront que la victime, très âgée, confrontée à de gros problèmes de mémoire, avait dissimulé son argent au milieu de papier journal et de morceaux de bois, dans le foyer de son poêle. La
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adchance est convoqué par le commandant de compagnie, un capitaine ancien qu’il a connu alors qu’il venait de créer la section recherches de la région. Suite à un concours de circonstances malheureux (maladie, permission, mutation) il n’y a plus de gradé à la brigade du chef lieu et l’officier a décidé que le nouveau chef allait tenir le poste pour quelques semaines. Il a beau opposer que l’adjudant est plus ancien et qu’il a fait la majorité de sa carrière dans la compagnie, la décision est irrévocable. Doté d’une voiture pour faire la navette entre Nogent le Rotrou et Thiron Gardais, le nouveau commandant de brigade provisoire n’a pas l’occasion de faire de la figuration. Il comprend vite que les gendarmes ont des tas de renseignements qu’ils n’osaient livrer craignant d’avoir à se débrouiller seul pour les exploiter. En quelques jours il apprend que des auteurs de cambriolages sont pratiquement identifiés et des personnes recherchées pour mettre à exécution différents mandats sont localisées. Il atteint un record quand, après une nuit blanche passée à rédiger les procèdures, il transfert 7 personnes dans une estafette escortée par des motards. Une étape dans une brigade située sur l’itinéraire amènera la répartition du chargement dans deux voitures. A Chartres un premier arrêt à la maison d’arrêt permettra de se soulager d’une partie des voyageurs avec la remise des individus recherchés. Après présentations au procureur et au juge ce sera une nouvelle halte à la prison pour y déposer les cambrioleurs. Sept incarcérations le même jour ! plutôt bien pour un gendarme que son ancien commandant de compagnie appelle de temps en temps pour lui demander combien il a arrêté de voleurs de poules.
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ême à la campagne on peut se consacrer aux enquêtes judiciaires.
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L’ASSOCIATION GENDARMES ET CITOYENS (LOI 1901), COMPOSÉE DE GENDARMES D’ACTIVE, DE GENDARMES EN RETRAITE ET DE CITOYENS DE TOUS LES HORIZONS, A POUR OBJET DE FAVORISER L’EXPRESSION ET L’INFORMATION DES GENDARMES ET DES CITOYENS SUR LA SITUATION ET LE FONCTIONNEMENT DES FORCES DE SÉCURITÉ. ELLE ENTEND, PAR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE, RENFORCER LES LIENS QUI UNISSENT LES CITOYENS ET LES PERSONNES CHARGÉS DE MAINTENIR L’ORDRE PUBLIC POUR L’INTÉRÊT DE TOUS ET CONFORMÉMENT AUX PRINCIPES POSÉS PAR LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN.
POURQUOI NOUS REJOINDRE ? Répondez à ces quelques questions : Croyez-vous la fusion Police Gendarmerie possible ? Croyez-vous à la parité telle qu’elle a été affirmée récemment ? Croyez-vous que les syndicats de police soient les seuls à pouvoir parler avec les instances gouvernementales ? Croyez-vous encore que le CFMG soit efficace ? Croyez-vous que les présidents de catégories aient encore les moyens de faire entendre votre voix ? Pensez-vous que la DGGN soit la mieux placée pour parler en votre nom ? Pensez-vous que le commandement soit prêt à vraiment vous écouter ? Et si vous avez de multiples autres questions....nous n’en aurons qu’une seule pour vous :
POURQUOI NE PAS NOUS REJOINDRE ?
Les demandes d'adhésions sont à adresser directement à l'adresse suivante : Secrétariat AG&C Chez M. VAYSSIE, Marc Plantades 63690 AVEZE. mail : marcvayssie@aol.com
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