AGEC_MAGAZINE_SEPTEMBRE_2011_209

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SIEGE SOCIAL Plantades 63690—AVEZE Président Christian CONTINI 7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR contini.c.g@gmail.com Secrétaire Marc VAYSSIE Plantades 63690 AVEZE marcvayssie@aol.com Trésorier Christian BRANA Route de Simorre 32450 SARAMON christian.brana@orange.fr Le MAGAZINE A.G.&C. est disponible en téléchargement sur l'espace web de l'association Gendarmes et Citoyens : http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens

Nous remercions toutes les personnes qui ont contribué à la création, l'édition, la mise en page du bulletin d'information et celles qui ont proposé des articles, Malgré le soin apporté à sa rédaction, des erreurs typographiques ont pu nous échapper; nous vous prions de nous en excuser. Directeur de publication : Christian CONTINI Comité de rédaction : Relecture Marc VAYSSIE, Maquette ACDC Articles : Christian CONTINI - Christian BRANA – Ballymore —Champalu - .(point) Conception graphique – Photomontages – Mise en page : ACDC Photos : Médiathèque de l'AG&C - Images libres de droits – Collection Christian CONTINI ACDC– Le Bien Public– Sénat Couverture : Montage ACDC - photo ACDC Dépôt légal : dès parution La reproduction des articles est autorisée à la seule condition de nous en aviser. Contact : Gendarmes.citoyens@gmail.com

Numéro 23 - Septembre 2011 La Machine à Café, page 4 Le Dossier du Mois : suicides en Gendarmerie, page 8 Le feuilleton de l’été : « Minute » attaque AG&C, page 18 Afghanistan, 14 juillet ,retour sur image, page 26 Du côté de la Gendarmerie Mobile : légionelllose à Hyères, page 28 Allo, à l’eau, les Affaires Immobilières, page 30 Les risques du métier page 32 Le gendarme Padchance : page 34 Nos publications, page 36 Pourquoi nous rejoindre ? page 38


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onjour monsieur le Maire (ou Madame)

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’Association Gendarmes & Citoyens a toujours estimé que le Maire était un interlocuteur privilégié des gendarmes puisqu’il est concerné au premier chef par les problèmes de sécurité de ses administrés qui l’ont élu au poste de premier citoyen de sa commune.

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our cette raison, nous avions adressé un courrier le 30 septembre 2009 aux Présidents des deux associations des maires et des maires ruraux de France. Il s’agissait pour nous de se présenter, mais aussi de tisser des liens pour échanger sur les problèmes que rencontrent les élus dans leurs rapports fréquents avec les forces de sécurité. Aujourd’hui nous avons décidé d'aller plus loin en contactant directement les mairies par l’envoi de notre magazine mensuel numérique.

Par Christian CONTINI Président de l’A.G.&C.

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ous effectuons nous-mêmes le travail de recherche d’adresses des communes de 2000 habitants et plus (dans un premier temps). D’après les retours favorables, il semblerait que notre magazine soit plutôt bien accueilli. Nous ne doutons pas que nous allons bientôt recevoir des commentaires sur les problèmes rencontrés par les édiles, fermetures de brigades, rareté des visites des gendarmes, délais d’interventions, polices municipales, difficultés financières pour consacrer des fonds à la sécurité. Nous espérons pouvoir ouvrir dans notre magazine une rubrique dans laquelle les Maires pourront s’exprimer.

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ous pourrons relayer des informations comme celle qui concerne la ville de Voujeaucourt (25), où Mme le maire a proposé le vote d’une motion relative à la réorganisation de la gendarmerie. Cette motion dénonce la politique de suppression de postes, soutient les gendarmes qui subissent des dégradations des conditions d’exercice, et demande des effectifs en adéquation avec la superficie du territoire couvert. Le conseil municipal l’a adoptée à l’unanimité.

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n nous demande souvent combien nous avons d'adhérents, nous préférons parler de sympathisants, car si nous n’en connaissons pas le nombre, nous savons qu’il ne cesse d’augmenter et nous souhaitons que parmi eux de nombreux maires soutiennent notre action.


30 juillet. Il est temps que les ministres et les parlementaires prennent des vacances. Après le ministre de l’Intérieur qui remet au goût du jour les « voisins vigilants » une mesurette sécuritaire lancée par Mme Michèle Alliot Marie, après les « Hirondelles » qui doivent dater de Clémenceau, voici que M Ciotti chargé de sécurité à l’UMP propose un projet de Loi d’encadrement des jeunes voyous par des militaires. Idée que nous avons déjà entendue dans la bouche de Mme Royal. Il faut cependant remettre les choses à plat, les militaires sont très occupés, y compris les « anciens militaires » qui sont déjà utilisés en tant que réservistes. Ce n’est pas un vague projet de service militaire citoyen qui va suffire à boucher les trous car la Gendarmerie en utilise déjà beaucoup pour renforcer ses rangs. Il est vrai que nous ne sommes plus à une contradiction près puisque M. Ciotti s’était élevé contre les peines qui n’étaient pas exécutées demandant plus de sévérité à ce sujet. Il n’a pas été entendu par le Procureur de la République de Dunkerque qui s’est vu contraint de reporter certaines incarcérations du fait de la surpopulation carcérale. Une fois la « trêve estivale » terminée la rentrée sera orientée vers les élections présidentielles et les propositions n’ont pas fini de fleurir.

la RGPP réduit les effectifs dans les administrations, celles de la sécurité comme d’autres, quand un départ à la retraite sur deux n’est pas remplacé, il semble logique que le nombre de demandeurs d’emplois augmente. Si l’on demande au « privé » de faire l’effort de prendre à son compte les emplois détruits il va falloir aider les patrons. Prenons l’exemple des services de sécurité, si les chiffres sont mauvais, c’est les citoyens qui en pâtissent. Dans une entreprise privée si les résultats ne sont pas bons, c’est elle qui en souffre jusqu’à risquer de fermer ses portes et d’envoyer une nouvelle vague de chômeurs au pôle emploi. Il y a peut-être un calcul à faire, combien coûtent des chômeurs ? Et combien coûtent des emplois de fonctionnaires ? Même si l’on doit admettre que certains mammouths ont besoin d’être dégraissés.

Monsieur Roland Courteau, Sénateur, vient de publier sur son site la réponse qu’il a obtenue du ministre de l’Intérieur à la question qu’il avait posée : connaître le bilan du rattachement de la gendarmerie à son ministère et les avantages qui en découlent. Cette réponse est la même que celles que nous avons pu lire à chaque fois que des questions de ce genre ont été posées. C’est avant tout la description de « l’usine à gaz » qu’est devenue la politique Quand les chiffres du chômage s’emballent. de sécurité par les créations de nombreuses Nous avons appris, au mois de juillet, que les structures. Un véritable tour de magie digne bons chiffres du chômage relevés en début de l’illusionniste Robert Houdin puisque le d’année s’était rapideministre explique qu’il a réussi à faire toument inversés et qu’ils jours plus avec moins d’effectifs et de étaient mauvais à la moyens. Pour une fois nous n’avons pas droit veille des vacances. à une longue litanie de chiffres, il faut dire Nous ne comprenons qu’il semblerait que les statistiques actuelles pas que des gens puisne soient pas conformes aux espoirs du charsent être étonnés de gé de la sécurité. Si le ministre de l’Intérieur cet état de fait. Quand souhaite se recycler, il peut toujours briguer .


un poste d’animateur au musée de la magie à parachutistes de Calvi ont perdu la vie ce 7 Blois. août en Afghanistan, portant à 72 le nombre de morts dans ce conflit. Un garde civil chez François Ier. Le 3 août, la "Au lendemain de la perte de l’hélicoptère Nouvelle République du Centre Ouest nous américain et de ces décès français, le chef de apprend qu’un garde civil espagnol est venu l'État exprime, à nouveau, la détermination prêter main forte aux militaires du poste à de la France à continuer d'œuvrer au sein de cheval de Chambord. Luis Delgado est norma- la Force internationale d'assistance à la séculement en poste à Valdemoro près de Madrid rité, pour rétablir paix et stabilité dans ce et pendant le mois d’août il va intégrer cette pays et contribuer à son développement", a unité hors normes, unique en France, compo- déclaré la présidence. Quel vont être le prix et les résultats de cette détermination ??? Comme le chef de l'Etat, nous adressons nos sincères condoléances aux familles aux proches et aux frères d'arme de ces deux militaires. Nous souhaitons prompt et complet rétablissement aux cinq blessés.

sée de 3 sous-officiers et 9 jeunes femmes gendarmes adjoints volontaires. Le but principal de la mission consiste à rebuter les roulottiers qui sévissent sur les parkings. On ne peut négliger le côté « vitrine » pour la Gendarmerie, le cheval étant bien placé entre les hélicoptères et les voitures rapides des autoroutes. Le renfort d’un garde civil espagnol sera certainement apprécié au cours de l’été, ne serait-ce que pour le contact avec les nombreux touristes venus de son pays. Nous suggérons à la hiérarchie gendarmerie et son ministre de tutelle de pousser l’expérience un peu plus loin : Pourquoi ne pas en profiter pour appliquer les règles de la « Guardia civil » espagnole dont les membres ont le droit d’association, ce qui leur apporte une possibilité d’expression dont sont loin de disposer les gendarmes Français. 7 août. Le caporal Kisan Bahadur Thapa, 30 ans, et le première classe Gerhardus Jansen, 24 ans, de nationalités étrangères, du deuxième régiment étranger de

Rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur : Bilan d’étape. Qu’en est-il de la mission confiée par le Premier Ministre au député Alain Moyne – Bressand et à la sénatrice Anne-Marie Escoffier qui étaient chargés d’évaluer les modalités concrètes du rattachement organique et budgétaire de la Gendarmerie nationale au ministère de l’Intérieur. Les résultats de cette évaluation devaient être rendus le 31 juillet et, à ce jour, nous n’avons eu vent d’aucun compte-rendu à ce sujet. Les courriers que nous avions adressés le 14 juin aux deux parlementaires n’avaient reçu aucune réponse pas même un accusé de réception. Nous restons dans l’expectative ne sachant si ces élus ont reçu une prolongation de délais d’exécution de la mission ou si les résultats de leurs travaux ont été rendus. Dans ce dernier cas il est probable que le Premier Ministre les a emportés avec lui en vacances pour les étudier de près. Réponse à la rentrée parlementaire probablement.

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Inspection surprise de la direction de la Gendarmerie, ça existe encore. Le principe : Un planton reçoit une visite d’un monsieur en civil qui, sous un prétexte quelconque observe la brigade et teste le chargé d’accueil. D’après ce que nous avons pu savoir, ce système, très ancien, a légèrement changé. Le visiteur, en réalité colonel attaché à la Direction de la Gendarmerie, n’essaie pas de piéger son interlocuteur et se présente assez vite sous sa véritable identité. Il se montre très curieux et possède une excellente documentation sur le secteur qui lui permet de poser de nombreuses questions. Dans le cas qui nous a été rapporté, aucun problème, le planton a été très courtois et il a su répondre aux diverses questions. La question que nous nous posons : La Gendarmerie a-t-elle du temps à perdre en particulier celui d’un officier supérieur. La défiance à l’égard de l’encadrement est-elle arrivée au point de ne plus accorder de confiance à la hiérarchie locale pour effectuer ce « contrôle qualité ». Début août nous avons suivi en direct les émeutes de Londres et de quelques grandes villes chez nos voisins Anglais. Nous avons surtout entendu un haut responsable de la police qui indiquait que ses services étaient « au maximum de leurs capacités ». Heureusement la situation s’est calmée. Nous imaginons ce qui se produirait en France si des problèmes identiques venaient à se (re) produire. La dissolution de 15 escadrons a été justifiée en son temps par « un climat social apaisé » mais nous savons qu’il existe une très forte tension dans nos cités et qu’une étincelle pourrait mettre le feu à la poudrière. 74 tués depuis 2001, 22 depuis le début de l’année et 11 en un mois, des chiffres qui devraient nous interpeller. Après la mort du ca-

poral-chef Facrou Housseini Ali du 19e régiment de Génie de Besançon survenue le 12,

c’est le décès du lieutenant Camille Level du 152e régiment d’infanterie de Colmar que nous apprenons le 14 août. Le premier, père de 2 enfants, avait 32 ans, le second âgé de 36 ans laisse une veuve et 3 orphelins. Plus l’engagement se prolonge et plus les pertes sont lourdes. Du côté de la présidence de la République on trouve toujours le même commentaire « grande tristesse mais détermination à continuer pour rétablir paix, sécurité et développement» Le premier Ministre « salue la détermination le professionnalisme et le courage des 4000 militaires engagés làbas ». Nous nous contenterons d’assurer les familles et les proches de ces militaires de notre soutien et de notre compassion. Nous souhaitons un prompt et complet rétablissement aux blessés et nous avons une pensée pour les familles dont l'un des leurs est engagé en Afghanistan et qui vivent aujourd'hui dans l’angoisse. Nous pensons également aux parlementaires qui, à une époque, on voté le maintien de l’engagement de la France dans ce pays. Ne le regrettent-ils pas aujourd’hui ?, imaginaientils qu’au delà des crédits énormes engloutis, autant de familles devraient faire le deuil de leurs proches tués dans ce pays hostile ?, avaient-ils réfléchi à tous ces jeunes blessés marqués à vie dans leur chair ? Il serait logique que ceux qui ont accepté cette guerre au nom du peuple Français élèvent leur voix pour faire cesser cette hécatombe. Qu’on cesse de nous dire que tous ces morts


sont dus à notre trop grande efficacité entraînant des réactions désespérées des insurgés. Nous comprenons qu’on ne puisse retirer nos troupes d’un coup et que si on en rapatrie une partie celles qui resteraient seraient en danger. Ne s’agit-il pas ce qu’on nomme un enlisement. Aujourd’hui nous en sommes au recueillement et aux remerciements à tous ces anony-

ce document de 43 pages. Le syndicat de police SNOP (officiers de police), s’est offusqué du contenu de ce rapport. Il reste très semblable à ce qui se dit habituellement pour justifier les restrictions en cours mais surtout s’auto-satisfaire des résultats obtenus. Face à ce contenu, les reproches du syndicat sont toujours les mêmes avec une seule nouveauté, des récriminations à l’égard de qualifica-

http://www.youtube.com/watch?v=rZYjpGcswLk&feature=youtu.be

mes, militaires, pompiers, anciens combattants, qui viennent rendre un dernier hommage citoyen à ces héros aux abords de l’hôtel des invalides. Nous remercions également les médias qui font de plus en plus de place dans leurs journaux au sacrifice de ces militaires et évitent ainsi que leur mort ne se banalise.

DERNIERE MINUTE Rapport de mission sur le rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’intérieur. M. le député Moyne-Bressand et Mme la sénatrice Escoffier ont rendu leur rapport de mission. Cette dernière, concernant le bilan du rattachement de la Gendarmerie au ministère de l’Intérieur, leur avait été confiée par le premier Ministre. Nous avons pu nous procurer

tifs flatteurs envers la Gendarmerie. Que le SNOP se rassure, cette pommade n’a qu’un but : Faire accepter les réductions d’effectifs et de budgets mais aussi l’éternelle interdiction du droit d’association et une obligation du devoir de réserve sans limite. Dans cette optique les parlementaires chargés de mission ont rappelé la nécessité de conserver sa militarité à la gendarmerie. L’évocation de la nouvelle participation locale qui apporte un droit d'expression et aurait apaisé le climat social est un leurre qui ne trompera personne. Nous n’attendions pas d’autre attitude de M. Moyne-Bressand, il était rapporteur de la Loi dont il a été chargé d’évaluer les effets. Nous reviendrons plus longuement sur ce sujet dans notre magazine à paraître fin septembre.

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évin, Jean-C, Michel, Da- - Manque de moyens vid…….. - Manque de dialogue avec les supéC’était en 2006, 2007, 2008, 2009, rieurs 2010, 2011 l ne faut pas oublier que le maa liste est encore longue, mais nagement dans l’Armée est aula « grande muette » ne nous toritaire. Lorsqu’il y a un conflit, il donne pas la possibilité de citer n’y a aucune possibilité de se défentous les suicidés. dre, les militaires n’ayant pas le Comme après le geste fatal, on ca- droit d’expression. che, derrière un tableau, accroché au mur, l’impact de la balle tirée ous ne disons pas que tous par le désespéré, « la chape de plomb les suicides sont de la res» tombe. ponsabilité de l’Institution. Nous voudrions simplement connaîamais aucune « imputabilité » tre la vérité sur tous ces drames qui n’est reconnue, la Gendarmerie, détruisent des familles entières. l’Armée sont donc de piètres recruteurs. our elles aucun soutien, plus Les ressources humaines des Armées encore, alors qu’elles vienseraient-elles incompétentes au nent de subir les violences occasionpoint de recruter de nombreux dé- nées par un tel acte, elles sont sompressifs ? mées de quitter l’appartement de fonction, dans les plus brefs délais. ourquoi ne pas chercher les Mais dans quelle société vivonscauses dans les conditions de nous ? La première des fonctions du travail ? gendarme n’est-elle pas la protection des citoyens ? - Rythme infernal des horaires - Mutations non désirées e suicide n’est pas une mala- Pression permanente de la hiérardie honteuse, la honte est sur chie ceux qui savaient et qui ont laissé - Manque de considération faire :

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- ceux qui n’ont pas tendu la main, mais ont détourné le regard. - ceux qui n’ont pas répondu à l’appel de détresse. - ceux qui ont fermé les yeux sur l’état physique et mental de leur subordonné. - ceux qui n’ont pas été capables de gérer convenablement une brigade et qui ont laissé le désordre s‘installer.

Si au moins elle se taisait !

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e mode de vie communautaire imposé aux militaires et plus particulièrement aux gendarmes fait qu’il est très difficile de dissocier le travail de la vie privée, tout acte auto-agressif devrait, pour cette raison, entrer dans le cadre de l’accident de travail, d’autant plus que l’appartement de fonction est considéré comme territoire militaire.

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’Etat français est hors la loi selon la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. ’Etat français n’applique pas à ses militaires les droits fondamentaux du Citoyen. ous avons une pensé particulière pour nos amis de la Police Nationale, touchés également par ce fléau. Une pensée pour le combat qu’ils mènent, malgré les embûches.

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ls sont responsables de la dégradation des conditions de travail, et pourtant ils ne seront jamais inquiétés parce qu’il n’y a personne pour défendre les militaires. A chaque nouveau drame, la hiérarchie vient dire « pas d’amalgame » ou bien « pas de problème dans cette brigade », alors qu’aucune enquête n’a encore été déclenchée !

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ous ne disons pas tout est gagné d’avance, nous disons qu'il faut parler du harcèlement dans l’ Armée, et surtout le dénoncer, afin qu’il n’y ait plus de drame comme celui de :

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évin, Jean-C, Michel, David………….

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es suicides sont des situations dramatiques et traumatisantes pour tous ceux qui y sont personnellement confrontés. S'ils trouvent leur origine dans la souffrance extrême ressentie par un seul être, cette souffrance rejaillit ensuite sur tout l'entourage, causant une vive douleur à tous les proches de celui ou celle qui n'a trouvé que cette issue pour mettre fin à son cauchemar... cauchemar qui devient alors le leur... Ce fléau touche à des degrés différents toutes les couches de la population, et à fortiori, celles où les conditions de vie sont les plus tendues, pénibles ou précaires.

carcéral grâce surtout l'annonce et à la position prise à l'époque devant les médias, par madame ALLIOT-MARIE alors Ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des... etc... etc... La mode était lancée, et c'est très peu de temps après que la vague de suicides au sein du personnel de l'opérateur téléphonique, a permis aux journalistes en mal de sujet porteur en terme d'Audimat ou de vente de quotidiens, de r, depuis quelques temps, il sem- pouvoir ainsi ble qu'on s'émeuve de voir ces si- surfer sans tuations se multiplier dans des secteurs se "mouiller'' sur chaque nouveau cas. où l'esprit populaire n'était pas habitué à en entendre parler. Alors la presse ourtant les suicides dans bien d'aus'empare des statistiques et vend du patres secteurs, sont autrement plus pier, en dénonçant les conditions de dé- nombreux et significatifs du malaise tratention qualifiées d'inhumaines au versé par leurs personnels mais bien XXIème siècle (suicides de détenus), ou moins médiatisés, car à contre-courant les managements ''tyranniques'' pour de l'image sans tâche que veut se donque l'entreprise ner le gouvernement, lequel visiblereste dans la course ment ne se soucie du malaise de ses au profit, Franceserviteurs, que lorsqu'il peut l'utiliser Télécom pour ne pour gagner des suffrages... pas la nommer... Le premier secteur à ussi chaque année, le personnel avoir été largement des forces de l'ordre toutes instimédiatisé à ce sututions confondues, paye un lourd jet, a été le milieu

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tribu en matière d'actes d'autodes-


-truction. ais là, pas de communiqué ni gros titre en première page, pas de reportage télévisé avec présentateur vedette aux heures de grande écoute... On minimise, on calfeutre et on étouffe, ou, si l'on n'a pas pu éviter la diffusion de l'info aux médiats, on relativise en attribuant l'origine de l'acte au climat familial ou à des problèmes d'ordre personnel que traversait le malheureux, soulignant que de par ses fonctions, la détention permanente d'une arme est un facteur facilitant... On en profite également pour vanter la mise en place et le travail remarquable de pseudo ''cellules de soutien psychologiques'', qui assistent les personnels amenés à gérer des situations de crise, ou qui y sont confrontés. En clair, on contourne le problème et on en profite pour plébisciter sa ''boutique''…

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e suis Gendarme, et comme nombre de mes pairs ou de mes collègues Policiers Nationaux ou Municipaux, j'ai

malheureusement été confronté au cours de ma carrière au suicide de camarades. A ce titre, le tapage médiatique fait autour des suicides au sein de certains secteurs bien en vue, opposé au silence assourdissant dont on entoure les drames qui frappent nos institutions, me fait proprement bondir. e ne vous raconterai pas tous les cas que j'ai vécus mais un seul d'entre eux, car celui-là est assez représentatif

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de la façon dont notre haute hiérarchie appréhende ce genre de situation. Ce suicide m'a d'autant plus touché, qu'il s'agissait d'un bon copain avec qui j'avais passé l'examen d'obtention de l'O.P.J, et qu'il était comme moi " Technicien en Identifications Criminelles'' à la Brigade de Recherches de la compagnie voisine de la mienne…

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elui que j'appellerai Philippe, s'était comme moi inscrit à l'avancement pour le grade de Chef, encouragé par l'Officier Police Judiciaire du Groupement, lequel nous avait assurés que nous resterions en unité de recherches. La parution du tableau nous a ramené à une triste réalité, et malgré nos choix restrictifs, Philippe qui était immédiatement classé avant moi, a été affecté comme gradé d'encadrement dans une unité territoriale. Son suicide est survenu 5 mois plus tard en mai , et il a entraîné tout naturellement ma mutation début septembre pour aller le remplacer. M'étant renseigné auprès de certains camarades proches de son lieu d'affectation sur les raisons de son geste, j'ai appris que Philippe avait laissé des écrits qui mettaient directement en cause son commandant d'unité… ébut Juin, j'ai été convoqué pour avoir un entretien particulier avec un Chef d'Escadron du B.R.H. Celui-ci m'a alors appris ''sa version'' des circonstances du geste désespéré de Philippe, ajoutant comme pour me rassurer, que le commandant de sa brigade n'avait été ''qu'une goutte d'eau'' versée dans un vase déjà très plein... 13

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e C.B était d'après lui de l'ancienne école, d'un caractère peut-être particulièrement rigide et autoritaire, mais qu'il était cependant d'une droiture sans faille et apprécié à ce titre par ses supérieurs hiérarchiques. Il a même cru bon d'ajouté que s'il ne faisait pas l'unanimité, il était cependant également apprécié par nombre de ses subordonnés... J'ai longtemps cherché par la suite desquels il pouvait bien s'agir…

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uite à l'annonce de ma mutation, j'ai également été convoqué courant Juillet par le Lieutenant Colonel Commandant le Groupement de Gendarmerie de ma nouvelle affectation (Il est suffisamment rare de se voir convoquer, par le B.R.H de votre région, puis le prochain patron de votre futur groupement lors d'une mutation, pour que j'estime devoir le souligner ! ). Ce dernier m'a alors assuré de tout son soutien personnel, m'invitant même à le contacter à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, sans tenir compte de la voie hiérarchique habituelle, si d'aventure je rencontrais le moindre problème relationnel insurmontable avec mon prochain C.B. C'est vous dire à quel point ma mutation intervenait dans un contexte reconnu on ne peut plus ''sensible'' par la hiérarchie régionale, sans qu'elle n'y remédie réellement pour autant cependant…

caricature même du personnage lunatique, soupe au lait et bassement injurieux selon son humeur du jour, pouvant passer de la jovialité la plus convenue, à l’irascibilité la plus totale, et cela sans aucune raison. Il traitait alors ses subalternes réellement ''comme des chiens'', s'adressant à eux comme on ne s'adresserait même pas à l'être le plus vile, le tout au rythme des fers de ses chaussures, qu'il aimait à faire retentir dès son entrée dans les locaux de service... Ce lourd contexte est parfaitement décrit dans les écrits laissés par Philippe, dont j'ai récupéré la copie intégrale... Nul doute que s'il avait quelques problèmes d'ordre familial, un tel chef a eu tôt fait de faire déborder une coupe déjà pleine, et pas que ''d'une seule goutte !''.

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'ai donc emménagé et pris mes fonctions début septembre, en investissant le bureau qu'occupait Philippe avant moi, lieu qu'il avait choisi pour éteindre la lumière définitivement... Il partageait ce bureau avec l'Adjoint du CB, un homme que j'ai pu suffisamment apprécier pour savoir qu'il aurait fait l'impossible, s'il avait soupçonner le malaise qu'il traversait alors…

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l avait été accroché juste derrière mon siège, un beau calendrier cartonné pour cacher pudiquement et à moine n'ai jamais eu, de par mon carac- dre coût, le trou laissé par le projectile tère ''frondeur'', à recourir à l'éven- qui avait tué mon copain... J'ai réelletualité d'un appel au commandant de ment trouvé cette parade carrément groupement, mais il faut quand même ''honteuse'', la Gendarmerie n'ayant pas reconnaître que ce CB était vraiment la jugé utile d'engager des frais pour re-

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faire les peintures de cette pièce, pour- gendarmes et le CB était réellement tant lourdement chargée moralement palpable, même si tout le monde s’efd'émotion pour tout le personnel... forçait d'afficher un air de normalité. Ce cas est loin d'être isolé, et bien des 'ai appris également que l'assistance gendarmes pourpsychologique qui avait été soi-disant raient vous relater déployée auprès des militaires témoins des situations simiet choqués par l’événement, s'était en laires qu'ils ont véfait limitée cues. Il n'existe cepour chacun, pendant, aucun reà une entrevue d'une demi-heure pour censement officiel les informer qu'ils pouvaient éventuel- fiable pour savoir exactement combien lement demander à être mutés, plus ou il y a de suicides par an en Gendarmemoins dans la région de leur choix. rie, l'institution se cantonnant à ne comptabiliser et à ne communiquer, euls deux gendarmes avaient profi- que le nombre des actes commis sur le té de l'occasion, mais en discutant lieu d'emploi (bureaux ou véhicules de avec les autres, j'ai appris que ceux-ci service), estimant trop souvent et trop n'avaient pas vraiment été encouragés à facilement, que ceux commis au domipostuler, car cela aurait mis le B.R.H en cile du militaire sont ''d'ordre privé''. réelle difficulté par pénurie de volontaires, ou de personnels sortant d’école ou omment peut-on procéder à la disde retour outre-mer pour les remplacer. tinction entre la vie ''privée'' et Il aurait en plus fallu envisager de payer ''professionnelle'', dédouanant le plus les déménagements de souvent ''arbitrairement'' l'institution 10 Gendarmes... J'ai ap- de toute responsabilité, sachant que les pris à la longue en pre- gendarmes à l'inverse des employés de nant de l'expérience, que France-Télécom, vivent eux en permala Gendarmerie ne jure nence sur leur lieu d'emploi ? définitivement qu'en fonction de ces foutus impératifs de service, à l'exclusion de toute autre considération d'orSigné : . (point) dre humain... Cette unité en était l'exemple flagrant ! Le CB pour sa part, n'a jamais été inquiété par l'éventualité d'une mutation d'office, pourtant et normalement une mesure d'usage, en cas du suicide de l'un de ses subordonnés, lequel de surcroît, le met directement et très explicitement en cause…

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nutile de vous préciser que l'ambiance au bureau était assez lourde, et que la tension qui existait entre les

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Quelques témoignages significatifs du sujet lancé sur le forum Gendarmes & Citoyens sous le titre « Pression-Dépression-Suicides » qui a déjà provoqué plus de 3500 connexions. http://gendarmes-en-colere.forum2discussion.net/t23965-pression-depression-suicide

«Les maladies, les longues maladies sont dûment constatées par un médecin donc sans appel (normalement ) Quant à la dépression il a toujours été difficile de l'évaluer , de la graduer , voire de la constater. La dépression est parfois invisible, et les « vrais dépressifs » ne vont bien souvent pas voir le médecin pour dire « doc, je suis dépressif », c'est souvent leur entourage qui s'inquiète pour eux devant leur comportement ». « Il existe bien des référents chez nous pour signaler les comportements dépressifs ou inquiétants. Cependant, dans notre métier, nous n'avons pas le droit de nous montrer vulnérables... C'est pourquoi chaque militaire s'applique à cacher ses failles... Chacun a sa façon de réagir suivant les évènements... A force de traiter la misère des autres, on a du mal à s'occuper d'abord de nous... Ne parlons pas de soutien psychologique lors d'interventions... C'est réservé aux civils, pas aux militaires (dixit le commandement)... On commence déjà à peine à traiter le sujet pour les militaires revenant de conflits alors pour les autres faudra encore attendre un peu... Dès qu'on aborde le sujet de difficultés au sein de l'institution, on feint n'avoir rien entendu, ou on nous remet vite à notre place, ou on nous invite à prendre la porte pour voir si ailleurs cela se passe mieux...Voilà les différents discours que j'ai pu entendre pour l'instant... » « De toute façon avec moins de personnels le boulot est toujours fait alors on se fait notre propre mal. C'est même un devoir pour le militaire d'assumer ses missions en dépit des difficultés, c'est d'ailleurs le crédo de tout bon mili. Sur ma Cob j'ai fais le constat que nous tournons toujours avec -5 personnels (stage, maladie, mutation). Une brigade fille n'avait que 3 personnels, la Cie voulant un planton pour chaque nuit, les repos étaient accordés mais les mili devaient revenir avant 19H au cas où...et bien, personne n'a bronché. » « Je ne viens plus souvent sur le site, mais je puis dire qu'il y de plus en plus de personnes malades de problèmes neuropsychologiques, le trou, l'impasse et c'est parti avec de multiples raisons. Alors c'est vrai il y a des tire-au-cul, mais soyons sérieux, beaucoup de nos camarades sont touchés par le mal être. Il est normal d'avoir des baisses de moral, tout le monde y passe, mais pour le reste les paramètres sont nombreux. Je pense que ceux qui ne signalent pas les comportements particuliers ou anormaux de leurs camarades devraient réfléchir ».


« J'ai eu l'occasion de poser la question, après son rétablissement, à un gendarme qui avait eu un grave problème. Il m'a expliqué qu'il se voyait au fond d'un puits et qu'il n'avait pour solution que le suicide. Au moment de la crise, il n'en avait parlé à personne et dans un premier temps, ses camarades ont eu peur de lui porter préjudice s'ils avaient rendu compte de ses anomalies de comportement, sans prendre conscience de ce qui aurait pu arriver. Il n'était accessible ni au dialogue ni au soutien, il ne relevait que de la médecine ».

« Perso après 3 années de mal être; je suis passé à l'acte une première fois. ---> Arrêt maladie, " des on dit de tire au flanc", une femme qui se barre, le ccb et le cc qui s'en tapent, résultat, CLDM (congé longue durée maladie). 6 mois après le CLDM, je me rends a la brigade de mon lieu de repli et là, plutôt que de parler de tout et de rien, de m’offrir un p'tit café, on m’appelle monsieur, on me fait signer la convoc. pour l’hôpital militaire, et au revoir monsieur. Je suis rentré seul dans mon petit F2 que je louais, je n'étais plus moi même. J'ai sorti la bouteille d’apéro et j'ai avalé pas moins de 70 médicaments associés. Résultat on m'a retrouvé quelques heures plus tard inanimé avec un pouls a 22 et une tension de 5 et quelques. Alors arrêtez de dire que les dépressifs sont des tire au flanc, le jour où votre collègue dont vous aurez eu connaissance qu'il a été retrouvé pendu ou avec un trou dans la tête , vous culpabiliserez et vous vous direz....si j'avais su, p'têtre qu'un p’tit mot ou geste de ma part, lui qui me prend pour son ami, aurait suffit à ne pas le faire basculer. JE reconnais que certains jouent avec ce genre de maladie pour esquiver le boulot mais pensez aux vrais camarades en souffrance, vous savez, celui qui fait le pitre le matin au café, qui ne se plaint jamais et qui le soir venu à la maison tombe le masque, s'isole dans sa salle de bains et chiale comme un môme de 5 ans pour ne pas être "démasqué" par ses collègues. Pensez y et dites vous qu'il vaut mieux dire au médecin chef, mon collègue va mal que dire, ha si j'avais su ..... Bonne journée mes amis et pensez à ce que je viens d'écrire ».

« Je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, il est très difficile de connaître les causes réelles d'un suicide. D'une part, sauf cas marginaux, le suicide n'a pas qu'une seule cause et la goutte d'eau peut en elle même être insignifiante. D'autre part, personne n'osera jamais révéler certaines causes connues par respect pour la famille et par obligation légale. Il est évident que si les causes du suicide étaient principalement dues au travail, il y a longtemps que les syndicats auraient mis le feu. Il suffit de prendre l'exemple de France Télécom, la restructuration de l'entreprise a été largement mise en avant comme raison des suicides mais les syndicats ne se sont battus que sur quelques cas, pourquoi ? Parce que comme en gendarmerie ou dans la police ou partout ailleurs, on va trouver un maximum de cas où l'environnement professionnel et familial sait que quoi il en retourne : problème de famille et d'alcool essentiellement avec les conséquences qui en découlent : problèmes d'argent, enfants qui font des conn... et sanctions professionnelles. Pourquoi la gendarmerie n'avait-elle pas plus de suicides qu'aujourd'hui lorsqu'il n'y avait qu'un seul jour de repos, astreinte 6 jours sur 7, pas de récupération après les services de nuit, les procédures régulièrement rédigées sur les heures de repos voire de permission et un commandement souvent plus tyrannique qu'actuellement ? De cette époque, je retiens des enquêtes effectuées ou des cas observés essentiellement les causes précitées : alcool et famille ».

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« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. » Francis Bacon


Le 20 juillet le journal « MINUTE » a publié un article alimenté (en majeure partie) par les indiscrétions d’un personnage qui appartenait à l’association, puisqu’il était manifestement présent à notre dernière assemblée générale du 30 avril. Si cet individu a su préserver son anonymat, certainement pour laisser croire que ces indiscrétions étaient le fait d’autres que lui, il ne s’est pas gêné pour s’en prendre nominativement à des membres de l’association. Il est clair que la nuisance est le seul but de ce menteur patenté. Pour que nos lecteurs puissent se faire leur propre jugement sur la qualité du journal « MINUTE » et l’esprit de son informateur, nous vous proposons ce petit feuilleton de l’été. Après les extraits significatifs de l’article, vous pourrez lire le droit de réponse adressé en recommandé au journal (et qui ne sera peut-être jamais publié), puis les réactions qu’elles ont suscitées au sein de notre association. 19



DROIT DE RÉPONSE DE L’AG ’AG&C &C ADRESSÉ AU JOURNAL « MINUTE » Conformément à l'article 13 de la loi modifiée du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, je demande à exercer mon droit de réponse pour un article dans lequel je suis nommément mis en cause, et publié dans votre hebdomadaire dont voici les références : date de publication : 20.07.2011 N° 2521 ; auteur Patrick Cousteau. Titre : « Mission (impossible) : ramener les hirondelles au bercail ». Je ne pensais pas connaître Patrick Cousteau, mais je pense que lui me connaît bien puisqu’il me donne du « coco ». Je n’ai aucune raison de douter de ses compétences professionnelles mais dans l’article de référence il énonce nombre de contre-vérités, d’erreurs (sinon de mensonges) et, à l’avenir, il serait bon qu’il vérifie les renseignements procurés par sa ou ses sources. En tous cas il est évident que des gens d’une sensibilité de gauche ont utilisé un journal orienté très à droite pour s’en prendre à une association apolitique. Les attaques ciblées et nominatives contre son président et un de ses membres font ressortir une simple intention de nuire. L’association n’est pas sous contrôle gouvernemental (loin s’en faut). Mon amitié avec Maurice Leroy date de 1995 lors de nos premières rencontres, lui, maire et conseiller général, et moi, adjoint d’un commandant de compagnie de Gendarmerie. S’il a été proposé comme membre d’honneur c’est dû au fait que Maurice LEROY a toujours été proche des gendarmes et qu’il montre de l’intérêt pour notre association. Par ailleurs, il côtoie, en cette qualité de membre honoraire, Nicolas DUPONT AIGNAN, Jean-Jacques URVOAS et Virginie KLEES, qu’on ne peut taxer d’être proches du Président de la République. Quant à affirmer que les critiques que nous formulons à l’égard du gouvernement se limitent au « minimum syndical », il suffit de lire nos parutions mensuelles pour démontrer le contraire. Nous sommes dans notre rôle de militants revendiquant le droit d’expression et d’association pour les gendarmes. Nous militons également pour la défense des forces de sécurité. http://sites.google.com/site/assogendarmesetcitoyens/archives-des-bulletins-d-information Au vu des renseignements que votre journaliste à obtenus, je constate que son (ou ses) « informateur » a participé à notre assemblée générale du 30 avril. Il aurait dû vous préciser que le message de Maurice Leroy n’était pas personnel mais adressé à l’ensemble des membres de l’association. Ma réélection à la présidence a été votée par le nouveau conseil d’administration à l’unanimité moins une voix (celle d’un membre élu en 2010 qui a quitté la réunion sans excuse). Quant à parler de la perte d’adhérents, elle est due principalement à la crainte de sanctions pour ce qui concerne les gendarmes en activité et à d’autres causes qui n’ont rien à voir avec ma personne. Si l’on compte en nombre de sympathisants vous savez que nous sommes très bien fournis puisque vous avez vous même qualifié de « très influente » notre association. Tout ce qui précède n’a aucun caractère de gravité mais il n’en est pas de même pour ce qui concerne un membre de notre association dont l’identité a été révélée alors qu’il est adhérent anonyme inscrit sous « pseudo » (ce qui est prévu dans nos statuts). S’agissant d’un policier comme vous l’avez si bien indiqué, je lui laisse le soin d’apporter les suites à cette indiscrétion très préjudiciable pour sa personne. Christian CONTINI Président de l'Association Gendarmes et Citoyens 7 chemin des vignes 41100 COULOMMIERS LA TOUR

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PLONGÉE EN EAUX TROUBLES POUR PATRICK COUSTEAU, RÉDACTEUR EN CHEF DU SULFURIQUE HEBDOMADAIRE « MINUTE »

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i e n naïf l ’e n q u ê teur en chef des do n ne urs de leçon. Comment un journaliste digne de ce nom peut ne pas s’interroger lorsqu’un informateur vient baver dans son giron sur une association quittée par une porte dérobée, comme la base de données des abonnés ?

sée ? Certainement pas par manque d’information, ce dernier ayant été recruté au sein de l’Association par l’informateur même de « Minute ». Si l’on « résonne » comme monsieur Cousteau, on peut en déduire que « Minute » se fait manipuler bien facilement, un coup à deux bandes, ou pire travaille pour l’Elysée dans un coup à trois bandes.

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e prônerais une solution intermédiaire, la médiocrité et c’est leur faire déjà trop d’honneur que de réanifestement, il n’aurait pas pondre. fait un bon Pandore et c’est problématique pour la crédibilité de lutôt que reprendre les propos ses écrits. Mais il est vrai qu’en made Pierre Desproges : « Vous litière de venin seul le résultat sez Minute ? Non ? Vous avez tort, compte. c'est intéressant. Au lieu de vous emmerder à lire tout Sartre, vous acheous ignorions q u e tez un exemplaire de Minute, pour «Minute » était un hebdoma- moins de dix balles, vous avez à la daire humoristique tant la charge fois La Nausée et Les Mains sales », contre l’Association est grossière. Pour le journaleux, depuis la derenvoyons monsieur Cousteau à nière assemblée générale, le conseil la réflexion de Paul Valéry : d’administration d’AG&C est une annexe de l’Elysée, sans les petits fours, « Le mensonge et la crédulité s’acprésidée par un intime des minis- couplent et engendrent l’opinion ». tres ! Celle des gogos en l’occurrence.

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ourquoi citer le nom d’un policier membre de l’Association et pas celui de l’officier suppôt de l’Ely-


VARIATION SUR LES EMPLUMÉS : LE CORBEAU ET LE GEAI FABLE MINUTE NON DÉNUÉE DE VÉRITÉ

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’est à la lecture d’un traité d’ornithologie car désireux de me documenter sur la vie et les mœurs des corbeaux, actualité oblige, que j’ai découvert un autre volatile passionnant, le geai.

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ourquoi le geai ?

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out simplement parce qu’il est bien plus en corrélation avec l’article du journal « Minute » que le corbeau, décrit comme « un oiseau réputé pour son intelligence et son organisation sociale très supérieures à la moyenne », ce qui ne semble pas être le cas du courageux « informateur » à l’origine de l’écrit ignomignieux du nommé Cousteau, hormis la noirceur.

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Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui Et que l'on nomme plagiaires Je m'en tais, et ne veux leur causer nul ennui Ce ne sont pas là mes affaires

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l n’est pas question ici, à l’instar du pitoyable personnage digne du « Corbeau » de de H.G. Clouzot et à l’origine de cette bassesse, de citer un quelconque patronyme à jeter en pâture, mais toute ressemblance avec une personne existante n’est pas une coincidence et cette description du geai n’est pas anodine ; elle nous rappelle fortement, sous tous ses aspects, un individu que nous avons, il n’y a pas si longtemps, côtoyé et auquel notre confiance a été accordée. Erreur ! AG&C été « pigeonnée » par cet emplumé à l’honneur volatil.

e geai est dépeint comme un volatile « de faible envergure, se nourrissant de larves mais affectionnant tout particulièrement les glands, excellent imitateur à la capacité de reproduire le chant d’autres espèces telle la buse, pillard de nid, opportuniste, et considéré comme nuisible et oiseau étant protégé, il n’est pas dans certaines régions ». digne d’un Nemrod, mais il se trouveJean de la Fontaine ne s’y est pas trompé, ra bien, tôt ou tard, un rapace pour le dans sa fable, « Le geai se parant des berner. Il pourra à l’évidence se consoler plumes du paon » : auprès des chênes, solitaire et marginalisé, à en picorer les glands. Ou se procurer Un paon muait : un geai prit son plumage un miroir et se muer en alouette.

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Puis après se l'accommoda Puis parmi d'autres paons tout fier se pavana Croyant être un beau personnage Quelqu'un le reconnut : il se vit bafoué Berné, sifflé, moqué, joué Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte Même vers ses pareils s'étant réfugié Il fut par eux mis à la porte Il est assez de geais à deux pieds comme lui

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e vais derechef me replonger dans mon manuel et étudier, cette fois-ci, le coucou, un cuculiforme sans-gêne, le labbe parasite et le goéland leucophée, qui se nourrit dans les décharges. Eux aussi d’actualité. Il est acquis que je n’aurais pas l’heur de plaire à « Minute » et à ses affidés.

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Comme un vol de corbeaux hors du sentier moral Enivrés de porter leur rancœur mortelle, De pioupiou, de sailor, soutiers et colonels Sortait le rêve d’une vengeance brutale Ils allaient s’avilir au nauséeux journal Que Cousteau nourrit de sa mine de haine Et bêtise, méchanceté ainsi les déchaînent En un complot injurieux des plus déloyal De cette histoire espérant demain leur public Le site des Pandores mécontents ils impliquent Piquant les lecteurs d’un message acéré Par la pertinence, aux dernières nouvelles Ils voyaient leurs efforts justement ignorés Contraints instamment, à refermer leur poubelle (d’après José-Maria HEREDIA)


INFO DE DERNIERE « MINUTE »

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’on ignore si nos drôles d’oiseaux se sont volé dans les plumes mais l’on sait que le vautour effraie corbeaux et mouettes. Toujours est-il qu’on n’aura pas attendu longtemps avant qu’un sursaut de dignité pour certains, la crainte de la justice pour d’autres permettent de connaitre les détails de cette médiocre affaire.

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n pourrait en rire s’il n’était triste d’apprendre que l’on peut s’affirmer défenseur des intérêts des militaires et capable de viles manœuvres, manipulant à la suite quelques imbéciles, pour régler des comptes personnels.

ET POUR CONCLURE « MINUTE » PERD SON TEMPS !

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ous connaissons le nombre de militaires tués en opérations extérieures. S’agissant des veuves et des orphelins nous ignorons leur nombre exact mais nous savons qu’il est important. Si nous y ajoutons tous les parents, les proches dans la peine le chiffre doit être impressionnant et il faut aussi compter les camarades, les frères d’arme touchés par ces deuils. Nous pouvons compléter avec tous les blessés et leurs familles atteints par ces drames. Ce constat m’amène à dire que le métier des armes ne se limite pas à un défilé de 14 juillet mais qu’il implique des milliers de personnes et je suis fier d’avoir fait partie de cette corporation.

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lors que les corps de sept de nos soldats attendaient leur rapatriement sur le sol français, une polémique entre personnages politiques s’est engagée. L’une voulait remplacer le défilé militaire par un défilé citoyen et comparait notre pays à la Corée du Nord et autres pays totalitaires, l’autre était accusé de xénophobie pour avoir laissé entendre que l’instigatrice de cette idée avait des origines extérieures à notre pays réduisant la connaissance de notre culture. Une cacophonie autour de notre fête nationale qui laisse rêveur ou nous met en colère quand on pense que dans le même temps, des personnes pleuraient la mort de sept des leurs.

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ar contre, le 19 juillet, une cérémonie poignante s’est déroulée à l’Hôtel des Invalides juste après que des anonymes aient salué le passage


du convoi funèbre pont Alexandre III. Tout a été fait pour appuyer l’hommage de la nation, la présence de membres du gouvernement, le discours du Président de la République, les médailles de la L é g i o n d’Honneur épinglées sur les cercueils. On a même pu remarquer la discrétion des caméras de télévision qui ont évité de s’attarder sur les familles comme pour respecter leur intimité.

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ême la pluie a donné l’impression de vouloir montrer combien la France était en deuil.

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e vibrant hommage est allé dans le sens que l’association Gendarmes et Citoyens a toujours souhaité pour éviter que la mort de nos militaires ne se banalise. On peut nous opposer que ça devient répétitif mais nous sommes loin de ce qu’ont pu faire les médias en martelant à chaque journal télévisé la durée de privation de liberté de leurs journalistes. Alors, que ce soit pour un ou pour plusieurs, il faut que chaque soldat

mort hors de France soit honoré comme l’ont été ceux que nous avons accompagnés le 19 juillet.

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ujourd’hui, l’annonce de la création d’un monument à la mémoire de tous ces jeunes militaires tués en opérations extérieures va également dans le sens que nous avons espéré.

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e 14 juillet j’ai beaucoup pensé aux corps de ces sept soldats qui attendaient de regagner leur pays, j’ai également partagé la peine de toutes les familles dans la douleur. Le défilé est un hommage aux morts, une marque de reconnaissance à tous nos militaires et certainement pas une démonstration de force.

Christian BRANA

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SÉCURITÉ RAPPROCHÉE PRÉSIDENTIELLE, SÉCURITÉ SANITAIRE DES GENDARMES

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ans notre bulletin mensuel de novembre 2009, page 2 à 5 (http:// f r . c a l a m e o . c o m / books/00008692196f0db7925fe), nous relations un cas de gale au niveau des locaux de l’Elysée destinés au cantonnement des gardes républicains chargé de la sécurité du palais. Depuis nous pensons que ce problème est résolu. Il semblerait cependant que les gens chargés de la sécurité du Président de la République n’ont vraiment pas de chance. ujourd’hui ce sont les gendarmes mobiles, en mission pour la surveillance du fort de Brégançon, résidence d’été du Président, qui sont exposés à des risques de légionellose. es escadrons concernés par la mission de surveillance de Brégançon, le plan Azur, sont cantonnés à la base aéronavale de Hyères. Depuis le 10 juillet des traces de légionellose ont été relevées. Ces faits ont été relatés dans le journal « Var Matin ». Les gendarmes doivent aller prendre leur douche et se raser dans d’autres locaux (5 douches pour 65 personnels) à 150 mètres de leurs chambres dont les salles de bain se sont vues couper l’eau chaude. Des bouteilles d’eau de source sont fournies pour le brossage des dents. L’activation de la participation locale ne semble pas vouloir faire de miracles au niveau de la hiérarchie. Il n’y a pas de conséquence sur la tenue des 65 gendarmes puisqu’ils disposent d’une machine à laver et d’un sèchelinge à condition de mettre la main à la poche car ces équipements ne sont pas gra-

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tuits. Il a fallu attendre le 12 août avant que le problème ne soit règlé et que les gendarmes retrouvent de l'eau chaude dans les sanitaires de leur bâtiment. es gendarmes connus pour leur « rusticité » selon un haut responsable de la Police Nationale, n’exigent pas de loger dans un quatre étoile mais au moins dans des locaux sans risque pour leur santé. Ce n’est pas d’hier (oui elle était facile celle- là) que le fort de Brégançon, la résidence d’été du Président de la République, existe. Beaucoup s’y sont déjà succédé comme les escadrons chargés de la sécurité d’ailleurs. ourquoi ces gendarmes ne disposeraient-ils pas de locaux destinés à eux seuls. Rien d’exceptionnel puisque la résidence du Président Giscard d’Estaing, dans le Loir-et-Cher, disposait d’un casernement construit spécialement à l’usage des gendarmes chargés de la garde de son château pendant son mandat mais après également. Les casernements de Bity et Latché, pour la protection des Présidents Chirac et Mitterrand, satisfaisaient les gendarmes mobiles qui les occupaient. e Président de la République est-il au courant de ces dysfonctionnements. Si c’est le cas pourquoi ne pas remplacer illicopresto les gendarmes mobiles par des CRS, nous pourrions apprécier leur réaction (surtout celle de leurs syndicats). près tout, si mes souvenirs ne me trompent pas, les gendarmes de la sécurité rapprochée du Président avaient bien été « virés » dès le lendemain de l’élection pour être remplacés par des policiers.

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ans notre magazine N° 22 de août, page 9, un article « défense de se mouiller » faisait état du souci du commandement de faire des économies, d’éviter le gaspillage. http://issuu.com/agecassociation/ docs/agec_magazine_aout_2011

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consommation mensuelle d’eau qui était d’une quarantaine de mètres-cube chaque mois est passée à plus de 130 d’où l’inquiétude des échelons supérieurs (vite rassurés quand on leur rappelle qu’il y a une fuite). Réaction tout à fait normale puisque le service des affaires immobilières a précisé ils avaient une fuite (au groupement départemental) plus importante et plus ancienne qui consommait plus encore (Monsieur plus).

l semblerait que si c’est appliqué au niveau des piscines, ça demande à être précisé en ce qui concerne l’entretien du réseau. Cette réflexion se base sur une expérience récente où l’on voit que out va bien madame la marl’économie d’eau n’est pas un proquise, vive la RGPP, vive les réblème majeur. ductions budgétaires et vive l’écologie. ans une brigade, des robinets Les seuls qui enfouis sont très âgés, donc sont satisfaits très fragiles, à tel point qu’une de cette fuite, partie d’entre eux sont inutilisace sont les enbles. En avril un gendarme a voulu fants de gense servir de l’un des « survivants », darmes qui ce dernier s’est brisé entraînant jouent aux croune fuite. Les affaires immobilières codiles dans leur marigot. Inutile ont été alertées et ont dépêché un de dire que les épouses ne s’en rédépanneur qui est arrivé un mois jouissent pas. plus tard pour dire que c’était une tondeuse qui avait endommagé le a prochaine fois nous parlerons robinet « enterré ». Peut être un du programmateur d’éclairage bon plombier mais certainement automatique qui est en panne, soun mauvais jardinier qui confond lution trouvée : laisser les lampes tondeuse et motoculteur. De plus il allumées toute la nuit. n’est pas très réactif puisqu’il est revenu en juin pour établir un nouveau devis et qu’à la fin juillet la Champalu fuite perdurait. Résultat, la

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BOGNY-SUR-MEUSE (Ardennes). Son quartier de Château-Regnault, au bord de la Meuse, est une sorte de petit paradis. Seulement voilà … une dizaine de voyous ont décidé d’y faire régner leur Loi. Injures, jets de bouteilles, mobilier urbain, voitures endommagées ou habitations endommagées, presque chaque nuit les hordes de sauvages avinés entrent en action. Nuit du 22 au 23 juillet les gendarmes sont engagés par leur centre opérationnel pour intervenir sur un différend opposant les petits caïds à des habitants du quartier. Les deux gendarmes de la patrouille tombent dans un guet-apens. Tous les participants à cette rixe se retournent contre eux. Ils sont massacrés à coups de poings et de pieds, leur véhicule est endommagé, ils sont injuriés et même menacés de mort. Sérieusement blessés les gendarmes finiront par recevoir des renforts qui auront de sérieuses difficultés pour réussir à maîtriser cette bande de sauvages. A l’issue de leur garde à vue, les principaux meneurs ont été remis en liberté sur décision du Parquet et ne comparaîtront devant le tribunal que dans plusieurs mois. Les gendarmes, grande muette oblige, n’ont pu exprimer leur sentiment mais les habitants du quartier ont été indignés alors que le maire s’est dit outré de voir que de tels faits n’aient pas reçu une réponse judiciaire immédiate et exemplaire. Cette mésaventure qui a eu des conséquences graves aurait pu avoir une conclusion dramatique, qu’il s’agisse de l’intégrité physique des gendarmes ou de ce qui aurait pu se produire si l’un d’eux, devant le déferlement de violences, avait fait usage de son arme. On peut tirer des enseignements à la suite de cette agression des forces de sécurité. Est-il normal que dans un quartier connu pour les troubles qui y règnent, on engage seulement deux gendarmes pour régler une affaire de violences ? Pourquoi si peu de personnel ? Mauvaises réactions du gendarme de veille au centre opérationnel qui a engagé une patrouille avec un effectif insuffisant ? Ou, plus grave, manque d’effectif ? En tous cas il faut espérer qu’à l’avenir les dispositions seront prises pour mettre les moyens lors des prochaines interventions dans ce quartier. Pour ce qui est de la réponse judiciaire à ces actes inadmissibles, nous éviterons de donner un avis de crainte de nous exposer à une sanction de la part du magistrat qui a pris une décision laxiste de nature à donner un sentiment d’impunité aux voyous. Le département des Ardennes ne comporte pas de banlieues chaudes comme ceux de la couronne parisienne et le Parquet ne doit pas être débordé. Il nous semble nous souvenir qu’un des magistrats du « zéro-huit » avait eu la main plus lourde en retirant l’habilitation d’officier de police judiciaire au colonel Blériot commandant de groupement pour avoir refusé d’utiliser ses gendarmes comme figurants dans la reconstitution d’un crime odieux.


27 juillet, à Thouars (79) un homme de 25 ans, alcoolisé, frappe deux policiers à coups de poing. A l’issue d’une poursuite suite à diverses infractions, l’individu a refusé de suivre les policiers qu’il a insultés et frappés provoquant huit jours d’interruption de travail à l’un d’eux.

31 juillet, Paris, un policier fait usage de son arme sur un véhicule qui prenait la fuite après avoir traîné un de ses collègues sur plusieurs mètres heureusement sans qu’il ne soit blessé. C’est au cours d’un simple contrôle routier que l’incident s’est produit. Les deux occupants ont été légèrement blessés lorsque leur véhicule s’est retourné au cours de la poursuite. 7 août, Ivry-sur-Seine (94). Trois hommes circulant dans une voiture volée ont tenté d'écraser deux policiers qui ont fait usage de leurs armes. La course-poursuite sur l’A-86 s’est terminée par une collision avec une voiture particulière. Seul un des malfaiteurs a été blessé par balle. 9 août, à Gemenos (13), une fusillade entre gendarmes et voyous se termine sans effusion de sang. C’est une société de transport de fonds qui étaient visée. Préalablement les agresseurs avaient cadenassé le portail de la Gendarmerie et disposé des croisillons destinés à crever les pneus des véhicules. Une patrouille qui rentrait de service de nuit a constaté les faits et s’est aussitôt portée vers la société de transport de fonds. Les gendarmes ont été reçus par une douzaine d’individus qui ont tiré avec des d’armes de guerre. Les militaires ont riposté et les voyous ont pris la fuite. Pas moins de sept véhicules utilisés par les malfaiteurs ont été retrouvé incendiés près d’Aubagne. Contrairement à ce que disent les journalistes la méthode de blocage des portails de brigades où la mise en place de dispositifs destinés à crever les pneus n’est pas une nouveauté, elle est pratiquée depuis de nombreuses années. 12 août, Corbeil-Essonnes (91). Un policier est tombé dans un guet-apens tendu par une trentaine de crapules. Le pare-brise de sa voiture a été brisé à coups de pavés. Le fonctionnaire, blessé aux yeux, avait déjà été victime de violences semblables un an plus tôt (jour pour jour) à l’occasion d’une attaque à coups de marteau et de parpaings. Un mineur de 17 ans, qui avait participé aux deux agressions a été interpellé son rôle reste à déterminer. Ce type d’attaque, d’une rare violence, laisse entrevoir une volonté sinon de tuer, au moins d’infliger des blessures très graves aux policiers visés.

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Padchance à l’avancement (19)

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l est une chose, en Gendarmerie, que tout ceux qui y font carrière connaissent : les changements du cadre de vie mais aussi l’entourage. ue ce soit l’encadrement ou les collègues de travail, les têtes changent au gré des mutations. On est amené à cotoyer des personnes avec des caractères, des comportements, des méthodes différents.

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ans les sept années passées à CHINON, Padchance voit des camarades arriver, d’autres partir. Il s’y est vite habitué mais c’est plus difficile avec l’encadrement. Sur les deux commandants de brigade qu’il a eu à connaître le premier, le PDG, était très proche de ses hommes, Il s’impliquait sur les événements, prenait leur défense, il était juste. Le second était différent, quand Padchance se retrouve affecté à l’équipe recherches chargée du judiciaire, il fait toujours partie de la brigade et assume également ses fonctions à l’équipe radio. Cette situation, avec trois casquettes, est difficile à gérer, les radios se plaignent de ce qu’il n’est pas toujours disponible pour assurer sa part de permanence. e chef de l’équipe recherches (il ne sont que deux à la composer) fulmine de ne pas avoir un enquêteur entièrement disponible. Le commandant de brigade, dès qu’il peut disposer de ce gendarme, le met d’intervention, de planton, d’entretien du casernement ou des véhicules. Tout ce-

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ci ne l’empêche pas de se plaindre qu’il ne ramène pas assez de résultats en enquêtes judiciaires. Une nuit il enverra Padchance, seul, annoncer à une famille qui fêtait un mariage qu’un couple, jeune, parti prudemment en début de soirée avait été percuté par un camion ne lui laissant aucune chance de survie. Encore une expérience pénible. es commandants de compagnie sont aussi totalement différents, le premier très « militaire » exigeait une discipline stricte mais connaissait mal le métier de la gendarmerie départementale . Il compensait en s’arc-boutant sur les textes jusqu’à en être « tatillon ». Le second était du genre « père de famille » toujours disposé à écouter tout le monde mais donnant toujours raison au dernier qui s’exprimait. C’est ainsi qu’il avait mal noté Padchance et, malheureusement, le jour de l’inspection celui -ci était en enquête. Lorsque l’officier reçoit le gendarme, deux mois plus tard, il écoute ses observations, appuyées par une copie de son emploi du temps, et convient que sa situation ne peut lui permettre de donner satisfaction à tout le monde. Il dit ne pouvoir rectifier car la notation est partie aux échelons supérieurs. e troisième commandant de compagnie est totalement différent des deux premiers. Il est passionné de judiciaire, il est tout aussi exigeant sur la disponibilité et pointilleux dans les dossiers que prêt à participer à des manifestations de cohésion dont il facilite l’organisation. En judiciaire il exige un engagement complet de ses hommes mais il est le premier à donner de sa personne. Les résultats sont

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spectaculaires et l’officier est « jalousé » par d’autres commandants de compagnies. C’est lui qui décide que l’équipe de recherches ne dépendra plus du commandant de brigade mais sera sous ses ordres directs ce qui permettra à Padchance de pouvoir se donner à fond dans la spécialité.Alors qu’il détient un individu en garde à vue, le personnage décrète que les gendarmes ne sont pas d’un niveau suffisant pour recevoir ses aveux. Qu’à cela ne tienne, un coup de téléphone au capitaine (baptisé Monsieur le commissaire à cette occasion) pour expliquer ce que souhaite le délinquant. Une heure après arrive l’officier, en civil, qui se présente « commissaire X », il prend de haut le gendarme qu’il charge de dactylographier l’audition. Les aveux circonstanciés sont recueillis et lorsque le gardé à vue est informé de la supercherie, il est beau joueur et admet que les gendarmes sont plus rusés qu’il ne croyait. e commandant de compagnie décide que la forme physique conditionne l’activité d’un gendarme. A 7 heures Il rassemble un maximum de personnel en tenue de combat. Une marche de 8 kms à un bon rythme conduit la « troupe » du "carrefour de la pucelle" en forêt à Cravant les coteaux où elle arrive à 8 heures. Un gradé a organisé l’accueil dans une cave où un grand feu dans l’âtre réchauffe l’atmosphère. Une table bien achalandée permet aux gendarmes de se sustenter, le viticulteur qui a fourni le local fait goûter sa production, la conversation s’engage sur de multiples sujets et, l’heure du déjeuner étant arrivée, un « mangement » est organisé. Ce n’est que vers 16 heures que les « sportifs » seront récupérés. L’expérience n’a pas été renouvelée. adchance se retrouve devant le commandant de sa région qui reçoit tous les candidats à l’avancement. La sentence tombe « avec vos dernières notes je ne peux vous retenir comme futur gradé ». Pas question de laisser passer ! Une nouvelle

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explication est donnée à l’officier qui comprend mieux cette brusque chute dans les appréciations. Il appelle directement le commandant du groupement lequel soutient la candidature et déclare que le contenu de la proposition contrebalance la notation litigieuse : Ouf ! ourtant, la réflexion de ce colonel ne présage rien de bon : « vous êtes de l’Est, vous avez fait la Normandie puis l’Indre et Loire. Vous avez l’habitude de la mobilité je vous verrais bien en Eure et Loir ». Vu son âge Padchance est classé dans les derniers du tableau d’avancement. Dans ses choix il a placé Sully sur Loire un de ses camarades a inscrit Thiron Gardais.

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adchance reçoit Thiron Gardais comme affectation (qu’il n’avait pas souhaitée) alors que l’autre candidat se voit muté à la brigade de Sully sur Loire (qu’il n’avait pas portée dans ses désidératas), pas de chance. « Vous voulez l’avancement il faut accepter la mobilité » Réflexion au combien répétée par le gradé du service responsable de cette erreur de casting. Gradé qui passera de Chef à Major en restant installé dans le même fauteuil au « bureau des personnels ».

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vancement = mobilité. En avant pour un nouveau dossier de déménagement.

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En outre, depuis Octobre 2009, l’Association Gendarmes & Citoyens publie son bulletin mensuel. Vous pouvez consulter librement l’ensemble des éditions en cliquant sur le lien ci-dessous.

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Un militaire de l’Arme, et collectionneur sur le thème de la gendarmerie, recherche des d'éléments d'uniformes, képis, casques, bicornes, boutons, mobilier, armes, matériels de la maréchaussée à la gendarmerie de nos jours et de toutes subdivisions d'arme dont la Garde Républicaine. Il possède quelques doubles et peut éventuellement procéder à des échanges avec d’autres collectionneurs. Vous pouvez le contacter : collection.gendarmerie@yahoo.fr

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L’ASSOCIATION GENDARMES ET CITOYENS (LOI 1901), COMPOSÉE DE GENDARMES D’ACTIVE, DE GENDARMES EN RETRAITE ET DE CITOYENS DE TOUS LES HORIZONS, A POUR OBJET DE FAVORISER L’EXPRESSION ET L’INFORMATION DES GENDARMES ET DES CITOYENS SUR LA SITUATION ET LE FONCTIONNEMENT DES FORCES DE SÉCURITÉ. ELLE ENTEND, PAR UNE MEILLEURE CONNAISSANCE, RENFORCER LES LIENS QUI UNISSENT LES CITOYENS ET LES PERSONNES CHARGÉS DE MAINTENIR L’ORDRE PUBLIC POUR L’INTÉRÊT DE TOUS ET CONFORMÉMENT AUX PRINCIPES POSÉS PAR LA DÉCLARATION DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN.

POURQUOI NOUS REJOINDRE ? Répondez à ces quelques questions : Croyez-vous la fusion Police Gendarmerie possible ? Croyez-vous à la parité telle qu’elle a été affirmée récemment ? Croyez-vous que les syndicats de police soient les seuls à pouvoir parler avec les instances gouvernementales ? Croyez-vous encore que le CFMG soit efficace ? Croyez-vous que les présidents de catégories aient encore les moyens de faire entendre votre voix ? Pensez-vous que la DGGN soit la mieux placée pour parler en votre nom ? Pensez-vous que le commandement soit prêt à vraiment vous écouter ? Et si vous avez de multiples autres questions....nous n’en aurons qu’une seule pour vous :

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