MAGAZINE AG&C N°86 DECEMBRE 2016

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ASSOCIATION PROFESSIONNELLE NATIONALE MILITAIRE

L’EDITO DU PRESIDENT

ÉCUSSON AG&C Renouvellement du stock

* JOYEUSES FÊTES * Edition spéciale Rétrospective 2016 Mensuel en ligne et gratuit - N° 86 DECEMBRE 2016 - AG&C®

www.AssoGendarmesetCitoyens.com


Le sommaire 3 – L’édito du président 4 – Casernements militaires... 5 – Les pauvres c’est fait pour être très pauvre... 6 – ESOG et test de grossesse 8 – Les gendarmes et leurs dos en titane 9 – Le rêve d’une carrière en Gendarmerie...

Le magazine

10 – Syndicats méprisants... 13 – Procurez vous l’écusson AG&C 14 – Plainte contre la Gendarmerie...

Association Gendarmes et Citoyens Quartier BETEILLE Bâtiment 01 App. 05 33270 BOULIAC

17 – Le planton... 19 – Quand la fiction dépasse la réalité 20 – La gestion du personnel en Gendarmerie 24– TAOPM, la RTT des militaires ? 25 – Gendarme et congé parental « nouvelle génération »

Directeur de publication Jérémy Langlade admin@assogendarmesetcitoyens.fr

06 11 47 18 85

27 – Congés maladie 28 – Charte Gendarmerie des Associations 30 – Les militaires d’AG&C répondent à Mr Juppé 31 – Problèmes de dos et entretien de la condition physique

Comité de rédaction Le conseil d’administration Des membres volontaires Conception graphique Maquette - Jérémy Langlade Photos - Médiathèque AG&C, Images et photos internet Couverture - Montage AG&C Dépôt légal - Reproduction autorisée dès parution Contact@assogendarmesetcitoyens.fr Magazine sponsorisé par

33 – Le temps libre en gendarmerie, variable d’ajustement... 35 – Quand « frère d’arme prend tout son sens... 36 – La disponibilité, réponse au trou à l’emploi ? 38 – L’utilité des associations professionnelles 40 – Extractions judiciaires 42 – Détachements des personnels en école 44 – Les terroristes d’aujourd’hui sont nos délinquants d’hier 46 – ITW du Général Denis FAVIER 50 – République exemplaire ? 54 – La justice a-t-elle encore les moyens d’être rendue ? 57 – Les gendarmes sont-ils payés pour recevoir des coups ? 60 – Instruction 36132 : un premier bilan très mitigé 62 – Marches des policiers, et les gendarmes dans tout ça ? 63 – Gendarme + PACS = discriminations 66 – Rappels de charges 71 – « La guerre des boutons » / Vers la fin des jours d’arrêts ? 76 – Témoignage d’un gendarme mobile / Listing des adhérents

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L’édito L'année s'achève et il est temps pour moi d'en tirer un bilan. 2016 aura été particulièrement riche, tant dans l'actualité que dans le monde « gendarmerie ». L'abrogation de la 1000 et l’apparition de l'instruction provisoire 36132 sur le temps de travail en resteront vraisemblablement l’événement majeur. Les innombrables remontées d'informations qui ont été portées à notre connaissance sur les difficultés de mise en œuvre ou les dérives locales de certains chefs, ont été globalement transmises à notre Direction, soit directement, soit via la chaîne de concertation. Les premiers bilans étant tirés, le début de l'année 2017 s'annonce particulièrement dense en terme de travail sur ce sujet au sein de la Direction de la Gendarmerie Nationale. Nous attendons de voir ce qui en ressortira et nous serons évidemment vigilants. Je tiens d'ailleurs à souligner l'excellent travail qui a été effectué par les membres du CFMG au cours des dernières années et je souhaite aux nouveaux membres d'être aussi assidus à la tâche que leurs prédécesseurs, pour défendre l’intérêt commun. D'autres événements sont venus égrainer cette année 2016, comme le départ du Général Denis FAVIER de son poste de Directeur Général. Officier emblématique, immensément apprécié et respecté au sein et en dehors de notre Institution, son passage à la tête des Gendarmes de France laissera incontestablement une empreinte indélébile. Son successeur, le Général Richard LIZUREY semble poursuivre le travail entrepris dans le même sens et chez AG&C, nous ne pouvons que nous en réjouir. Tout au long de cette année, l'Association Gendarmes et Citoyens a également beaucoup travaillé et continue à évoluer. Le changement de statut, le renouvellement et le renforcement des effectifs, l'augmentation très significative du nombre de membres, me conforte dans l'idée que nous sommes sur la bonne voie, et je suis fier d'en être le serviteur et le porte-voix. Notre légitimité et notre reconnaissance ne font que croître, et j'en veux pour preuve les sollicitations nombreuses auxquelles nous devons réagir. Je dois souligner la qualité des échanges et les rapports extrêmement cordiaux que nous entretenons actuellement avec notre Direction, même si parfois nous ne sommes pas «tendres» avec elle dans nos publications. L'essentiel est de poursuivre le respect de l’intérêt commun et nous avançons… La magazine du mois de décembre veut être une rétrospective de l'année écoulée. Cela permet de se rendre compte du chemin parcouru depuis un an, mais également de souligner le travail réalisé par l'ensemble des bénévoles de l'association. Je profite de cette tribune pour les remercier. Je veux y associer également l'ensemble de nos partenaires sans lesquels le fonctionnement serait compliqué. Je salue l'arrivée d'un nouveau parmi eux, à compter du mois de janvier, les assurances EURALPHA. Je pense toute particulièrement à tous les camarades qui nous ont quittés cette année, encore trop nombreux, et à leurs proches durement éprouvés. Nous y reviendrons plus longuement dans notre édition de janvier. Je terminerai donc cet édito en vous fixant rendez-vous en 2017, plus motivés que jamais, et en vous souhaitant à tous, au nom de l'ensemble du bureau et du conseil d’administration, de bonnes fêtes de fin d'année. Prenez soin de vous et de vos proches. A l'année prochaine !

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JANVIER 2016

Casernements militaires un projet de loi rejeté, des gendarmes méprisés.

Il est clair que les militaires en général et les gendarmes en particulier sont sujet à un véritable mépris de la part de nos responsables politiques, qu’ils soient au gouvernement ou qu’il s’agisse des parlementaires. Nous avons découvert que 535 957 euros de crédits de paiement, accordés aux ministères de la Défense et de la Justice, ont été annulés pour en faire profiter la presse. De même que 850 000 euros destinés à la police et la Gendarmerie ont été annulés pour être attribués à « l’action du gouvernement – coordination du travail gouvernemental » si c’est là de l’investissement pour la sécurité il faut nous préciser en quoi. Les sommes peuvent paraître dérisoires par rapport aux millions brassés régulièrement par le ministère des Finances mais la justification de tels mouvements mériterait d’être précisée. N’y voyons surtout pas une manœuvre électorale en pleine période d’élections régionales, ce serait mal apprécié. Tout aussi méprisant est le rejet par l’assemblée Nationale d’un projet de loi visant à utiliser une faible partie du milliard d’euros accordé à l’agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU). Cette agence à vocation à rénover des quartiers difficiles. Le projet de loi visait à faire bénéficier de ces fonds des casernes de gendarmerie situées en zones ANRU.

« rallonge » récente a été promise elle ne permet même pas de maintenir les casernements à l’état (pitoyable souvent) dans lequel ils se trouvent actuellement. Nous sommes loin des 160 millions d’euros nécessaires selon la Cour des comptes. Va-t-il falloir envisager que les gendarmes aillent squatter des immeubles peu employés comme il en existe ici ou là. Il serait très intéressant d’avoir la liste des députés qui se sont opposés au projet de loi. De cette façon on pourrait leur répondre lorsqu’ils viennent faire des beaux discours sur l‘admiration et l’affection qu’ils portent aux gendarmes, on pourrait même éviter de les inviter lors des célébrations de Sainte Geneviève la patronne de la Gendarmerie. Il est probable que certains instituts de sondages ne manqueront pas de faire ressortir des chiffres sur les résultats dans des bureaux de vote correspondant à des secteurs à forte concentration de gendarmes.

Une nouvelle fois il est évident pour nous que la condition du gendarme et de sa famille ne présente aucun intérêt aux yeux de certains. On comprend aussi pourquoi les parlementaires ont voté une loi à minima pour la création des associations professionnelles nationales de militaires: C’est tellement plus pratique des gens qui ne peuvent s’exprimer ouvertement pour dénoncer leurs Il faut garder en mémoire le fait que les crédits immobi- conditions de vie et de travail. C’est pourtant suite à liers ont chutés de 200 millions d’euros annuels avant celles-ci que des mouvements forts s’étaient produits en 2008 à 56 millions d’euros pour 2016. Même si une 1989 et 2001 PAGE

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FEVRIER 2016 ''Les pauvres c'est fait pour être très pauvre et les riches très riche!!'' disait Don Salluste... Nous avons reçu bon nombre de réactions suite à la publication du texte sur l'IFR, cette indemnité qui récompense les postes à responsabilité en gendarmerie. Cette prime qui avait pourtant été annoncée a fait grand bruit notamment sur les sommes allouées à certains qui en période de vache maigre et où leur argument phare est ''il n'y a plus d'argent'' s'augmentent de presque un SMIC mensuel. On comprend mieux pourquoi cette catégorie n'a pas besoin d'association pour défendre ses intérêts car visiblement elle arrive seule à négocier une augmentation substantielle! Même s'il s'agit d'une transposition de la fonction publique, il est constaté que la base grogne et est écœurée. Au moment où même certains politiques décident de baisser de 10% leurs revenus notamment au conseil régional Rhône-Alpes/Auvergne, nos ''dirigeants'' s'augmentent de façon exponentielle. Les gendarmes, toujours en demande de reconnaissance, notamment en gendarmerie départementale, ne comprennent pas pourquoi on n'augmente pas la prime OPJ dont la somme est simplement ridicule compte tenu, justement, des responsabilités exercées! Le brigadier ne comprend pas pourquoi on ne considère pas mieux son investissement au quotidien par une revalorisation de son emploi, là où d'autres se calent sur une spécialité et ne veulent surtout pas revenir ''sur le terrain''. Les gendarmes mobiles qui ne touchent pas l'IJAT sur toutes leurs missions alors qu'il s'agit bien d'une indemnité compensant l'absence temporaire, là aussi on se moque de nos camarades GM qui ont vécu une année contraignante sur la plan opérationnel. Certains gradés sont mis hors course de cette fameuse IFR alors qu'ils exercent ces fonctions, notamment dans certaines brigades de proximité, certains services ou dans les gendarmeries spécialisées. Tout cela laisse un goût amer à la base qui est pourtant la cheville ouvrière de la gendarmerie. A quand une valorisation et une reconnaissance du travail de ceux qui font la gendarmerie?

augmentée, c’est bien ''la base'' qui donne le plus. Depuis des années cette base sert au-delà de ses contraintes habituelles, ce n’est aujourd’hui plus du simple ''service'' mais bien du sacrifice! Un sacrifice quotidien à servir malgré la forte contrainte budgétaire (équipements, revalorisations, logements... ). Un sacrifice quotidien à servir malgré le manque de reconnaissance d’une part de l’Institution malgré un large déficit de justice à l’endroit de la ''clientèle'' toujours plus irrespectueuse de l’intégrité physique et morale, violente voir meurtrière. Alors cette ''mesure'' logique et bienvenue pour l’Institution est-elle tout simplement adaptée dans la manière où elle est servie au bon peuple ''gendarmique''? Elle est servie comme un regard arrogant qu’on jette aux miséreux qu’on méprise. Elle ne peut que poser problème dans les rangs pour ce qu’elle représente, elle est bienvenue mais elle représente à l’instant ''T'' la différence, l’avantage des chefs, la valorisation de ceux qui ne sont pas (ou peu) dans la boue. Il eut été peut être plus cohérent de différer sa mise en pratique pour la servir accompagnée de ''compensations'' pour le petit peuple ou tout simplement de l’agrémenter de messages forts en direction des actives de terrain et en particulier sur leurs conditions de travail, en effet une augmentation salariale n’étant pas toujours la seule solution pour augmenter la qualité du niveau de vie. Aujourd’hui un active d’en bas ne peut pas comprendre cette mesure même expliquée et légitimée! Il fait toujours plus d’heures, il a toujours plus de tâches indues, il manque toujours autant de camarades pour prendre pleinement ses temps de récupérations, ses chefs déficients ne sont toujours pas tenus à rendre des comptes sur la qualité du commandement, les charges du logement imposé parfois vétuste continuent d’augmenter...

Pour le gendarme de base chaque jour qui passe est un jour plus sombre et ne permet pas de se projeter dans l’avenir avec assurance, quel que soit le désir de bien serDans le contexte actuel de charge d’emploi, encore plus vir et malgré tout l’amour du monde pour ce métier. les derniers mois concernant la sécurisation du territoire avec une prise de risque accrue et une amplitude horaire


Non cette mesure ne peut s’expliquer et passer comme une lettre à la poste pour la base! Celui qui ne reconnaîtrait pas cet état de fait et qui assume cette faute de communication, à minima, se fourvoie. Il est même méprisant de tenter de la justifier car cela démontre un énorme déficit de prise en compte du moral des troupes.

Mesure à l’avantage de la Gendarmerie mais tout autant à son déficit dans sa forme de diffusion actuelle. En matière de communication, le premier mal de la Gendarmerie c’est la Gendarmerie elle-même.

Illégal : En ESOG, La gendarmerie veut tester la grossesse des élèves... Par un arrêté fixant les conditions physiques et médicales d’aptitude la Gendarmerie Nationale s’octroie le pouvoir de « tester » l’ensemble des élèves féminins avant la signature du contrat le jour de l’incorporation en totale contradiction des lois de notre pays préservant l’intégrité de la femme et de sa condition professionnelle.

date à un emploi n’est pas tenue de révéler son état de grossesse pendant la phrase de recrutement. La loi possède un ensemble de dispositions protectrices au bénéfice de la femme comme par exemple l’interdiction pour l’employeur de rechercher par quelque moyen que ce soit des informations sur un éventuel état de grossesse. La femme enceinte n’est pas tenue d’informer l’entourage professionnel de son état de grossesse et en aucun Par ce texte l’institution peut tester médicalement l’en- cas il ne peut lui être appliqué quelques restrictions que semble des femmes accédant à la formation en Gendar- ce soit. merie. Encore une fois la Gendarmerie se démarque du droit Français et Européen en appliquant une discrimina- La grossesse est un élément de la vie privée des candition sur le sexe et en fermant les portes des écoles aux dates qui ne peut être utilisé par l’employeur. femmes enceintes. Dans ce décret nous assistons à une régression de plusieurs décennies avec la complicité du corps médical, ce Il est bon de rappeler qu’en France, en 2015 une candi- dernier trahissant le secret professionnel.


La Gendarmerie n’a pas le droit d’exiger des candidats féminins de faire état d’une potentielle grossesse, la Gendarmerie n’a pas le droit d’imposer un test médical de grossesse, le corps médical militaire n’a pas le droit de divulguer des informations personnelles relevant de la vie privée à la hiérarchie Gendarmerie.

ment pour éviter les nouvelles affectations en congé maternité?

Nous réclamons à la direction générale la modification immédiate de cet arrêté et nous invitons l’ensemble des candidates qui se verraient soumettre à de tels tests (obligatoires ou fortement conseillés) de saisir les tribuPar ce décret la Gendarmerie Nationale et la médecine naux compétents et/ou la « haute autorité de lutte militaire font de la discrimination et porte atteinte à la contre les discriminations et pour l’égalité » (HALDE). vie privée des candidates. Si il est évident que la gros- Nous les invitons également à nous remonter les évensesse est inadaptée à la formation de gendarme, le choix tuelles applications futures de cet arrêté pour les déde donner la vie et de mettre en péril son avenir profes- noncer sur l’ensemble de nos supports et contacts sionnel immédiat est strictement personnel. presse. Où allons nous? Bientôt le test de grossesse à l'avance-

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Les gendarmes et leurs dos en titane

En décembre le journal « Les Echos » publiait les résultats d’un sondage sur le mal de dos et ses conséquences dans le milieu professionnel. Nous apprenons qu’en France « 76 % des actifs souffrent du dos », pour 67 % d’entre eux une consultation médicale est nécessaire et 15 % finissent en arrêt maladie. Quel que soit la profession le mal de dos est un fléau, sur une chaise de bureau tout au long de la journée, dans l’ensemble des professions physiques difficiles, personne ne peut nier l’évidence. Mais en Gendarmerie qu’en est-il ? Les militaires en général ne sont pas adeptes de la consultation médicale et de l’arrêt maladie, la Gendarmerie ne fait pas exception, il est (encore) trop commun de penser que le camarade qui consulte et se fait arrêter est le « faible de la bande », celui qui abandonne l’unité déjà à flux tendu et en sous-effectifs pour prendre quelques jours de repos sur le « dos » d’un travail accru pour les autres... Si dans toutes les professions l’entourage professionnel bien intentionné n’est jamais avare de commentaires désobligeants à l’endroit de celui qui s’arrête, chez les militaires c’est dans ces moments que nous voyons apparaître pléthore d’experts médicaux, procureurs de la médecine afin de rendre un verdict sans appel « le camarade n’a rien, il voulait des vacances ». D’ailleurs il est à noter que c’est dans ces rares moments que nous assistons à une cohésion sans failles entre la hiérarchie et le reste des subordonnés, certains « patrons » étant les premiers à vomir (Gastro-entérite ?) sur le personnel absent afin de PAGE

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ne pas avoir à assumer les décisions inhérentes à leurs fonctions et les camarades se jetant sur l’occasion pour se faire valoir et tirer des fléchettes empoisonnées dans le « dos » du copain d’hier au cas où ils y perdraient un quartier libre... Heureusement tout cela n’est qu’hallucinations car le gendarme cette machine à toutes épreuves est indestructible ! Ce n’est pas ce ceinturon dépassant le kilogramme et porté du matin au soir voir jusqu’au bout de la nuit pendant plus de 300 heures de travail mensuelles qui ne saurait endommager son dos en titane... Ce ne sont pas les heures passées à travailler dans des véhicules utilitaires inadaptés à l’intervention, modifiés par des gens n’ayant jamais portés une tenue de gendarme de terrain (petit clin d’œil avec le réglage du siège et de la tablette) qui ne saurait causer des désagréments physiques tout au long d’une vie professionnelle bien remplie... Ce n’est pas le kilogramme et demi du gilet par balles qui ne saurait... Que serait la Gendarmerie sans sa machine ne souffrant jamais et n’ayant aucun sentiment, le gendarme ? Elle serait peut-être intéressée par la condition physique de son personnel en lui fournissant du matériel adapté et en prenant en compte la récupération physique dans son ensemble et pas que dans une logique opérationnelle.


Le rêve d’une carrière en Gendarmerie se transforme en 10 années de galère Les cadres permanents avec qui je travaillais depuis plusieurs années m'ont laminée. J'étais au 36eme dessous, arrivant dans une nouvelle brigade toute seule avec mon bébé en subissant une procédure lourde moralement et professionnellement. Il me restait alors quelques contacts avec l'école et j'ai appris qu'il avait fait l'objet d'une deuxième enquête de commandement. J'ai demandé que la juge en prenne connaissance, mais bref, après une En 2005 j'étais affectée dans une compagnie d'instruction confrontation dans le bureau de la juge (les 4 heures les de GAV. Mon commandant de compagnie du moment plus longues de ma vie), une année de mise en examen, devait partir à la retraite, donc en juillet son futur rem- fin 2009 je bénéficie d'un non-lieu. plaçant est arrivé pour prendre ses marques. Personnage "haut en couleur", jeune capitaine de mobile, la trentaine Cette deuxième enquête reconduira mon bourreau à la et super sportif ayant une haute opinion de sa personne, vie civile. Quand j'ai lu les conclusions de l'officier qui a déjà connu dans sa précédente affectation pour ses mé- mené cette deuxième enquête j'ai été rassurée, je n'étais thodes... En 3 mois, il a brisé les élèves et moi-même par donc pas folle. Il disait du personnage qu'il représentait harcèlement moral et sexuel. Il a rallié le reste des un danger pour la pédagogie et pour le groupe, car il cadres de la compagnie à sa cause car ils avaient carte méprisait tout ce qui n'était pas excellent et parfait, blanche pour se lâcher... J'ai été dégoûtés quand la hié- comme à son image ! SIC ; rarchie a ouvert une enquête de commandement suite Retour à la vie civile réussi lui permettant de contiaux déclarations des élèves, tous les cadres ont été en- nuer à exercer des fonctions d’encadrement. Pourtendus et ont tous nié. Moi je voulais que ça s'arrête, je ne voulais plus vivre ses attaques au quotidien. Alors quoi pas... quand la hiérarchie m'a promis de me protéger "si j'écri- On me réaffecte alors dans une nouvelle unité mais vais", et bien j'ai écrit... j’étais marquée au fer rouge. Malgré le départ forcé Tout d’abord, je voudrais dire que dès mon entrée en gendarmerie à la fin des années 90, j'ai assisté et vécu des dérives dès l'école. J'aurais peut-être dû repartir à ce moment-là....Je suis fille de gendarme et j'ai embrassé cette carrière par dévouement et non pas par dépit de ne pouvoir faire autre chose ce qui a toute son importance...

L'enquête a finalement avortée puisque curieusement tout le monde s’était rétracté, même les élèves, et je suis alors devenue la femme à abattre... J'ai été mutée dans une autre compagnie, sous les ordres d'un de ses copains et mon calvaire a continué : pression morale, réflexions dégradantes, discrédit... et tout s'est enchaîné. En 2008, mes années écoles arrivaient à leur fin j’étais donc mutée pendant l’été. Entre temps j’accouchais d’une petite fille que je devais élever seule car le papa ne souhaitait prendre ses responsabilités (ce sont des choses qui arrivent) et au même moment j’apprenais que celui qui m’avait tant causé de difficultés et pour lequel la Gendarmerie m’avait demandé d’écrire déposait plainte coutre moi pour dénonciation calomnieuse, rien que ça... Je suis rapidement entendue par l'inspection technique, pour m’apercevoir curieusement que tous les éléments donnés pour prouver ma bonne foi n'ont pas été suivis. Dès l’automne je suis convoquée par le juge d'instruction pour être mise en examen suite à cette plainte. Quand j'ai eu accès au dossier et lu les auditions, j'ai vu que l'enquête gendarmerie avait été menée uniquement à charge, tous les personnels féminins me décrivant comme une "salope allumeuse" qui avait dû être éconduite par ce "don Juan", (la bonne blague) !

de mon bourreau j’étais toujours « le vilain petit canard » qui génère les problèmes. En groupement, entourée de chefs proches de dieu j'ai continuée à essuyer les foudres quotidiennes des officiers en place sans aucun soutien de mes camarades sousofficiers, probablement heureux d'avoir ainsi un bouc émissaire tout désigné. Je vous passe les détails et les anecdotes de ce que j'ai vécues, mais c'est à la limite du supportable. En même temps c'est tellement facile de se déchaîner sur une femme seule avec un enfant. En 2012 j'ai eu ma seconde fille, toujours dans un contexte difficile ça a encore été un sujet de mépris à mon égard. J’étais au bout du rouleau et après des années de difficultés je sombre dans la dépression. J'ai réellement craqué l’année suivante : hospitalisation 1 mois en service psy, retour à la caserne, ignorance de tous, placement en congé longue maladie quelques mois après, je suis depuis seule et ignorée de tous...

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Cette épreuve m'a appris beaucoup sur l'humain et ses bas instincts, de quelle façon l'instinct primaire peut prendre le dessus telle une horde sauvage se délectant de la peine d’autrui. La faculté qu’a le groupe pour s'acharner sur un de ses membres parce que le "chef" l'a désigné comme "mauvais"... Tous les jours j'entendais les rumeurs me concernant, toutes plus abjectes les unes que les autres. Comment se défendre ? Pourtant j'ai ou j’avais... Du caractère ! Mais au fil du temps et de manière insidieuse la machine finit par s’emballer avec comme conclusion la destruction morale qui finit par se

transformer en blessures physiques. J'ai été injustement stigmatisée et lâchement jugée par mes pairs, puis condamnée, on m'a tuée moralement et tout ça de la façon la plus naturelle et normale possible. Je n'ai vu personne s’émouvoir de ce qu'on me faisait vivre et je crois que c'est ce qui est le plus difficile... Ce n'est pas parce qu'on leur a donné raison à tous, qu'ils n'ont pas tous eu tort ! Une MDL-CHEF comme une autre, sans importance...

Syndicats méprisants: l’absence de discernement n’excuse pas l’irrespect !! Le 1er Janvier 2016, madame Céline BERTHON, messieurs Philippe LOPEZ et Philippe CAPON, représentants syndicaux de police, ont pris la parole au nom de leurs collègues pour adresser une lettre au Ministre de l’intérieur.

ont le derrière confortablement vissé dans leur chaise de bureau. Ces derniers ne servant principalement que leurs propres intérêts et n’ont d'ailleurs plus goûté aux contraintes du travail en extérieur depuis des années...

Il ne faut pas venir pleurer ensuite quand les citoyens de Dans un contexte sécuritaire difficile aux conditions de tous bords, bien aidés par une presse médiocre et avide travail dégradés pour l’ensemble des forces de sécurité, de sensationnel, se défoulent verbalement sur les vilains policiers qu’elle a décrit comme incompétents. nous apprenons que l’intensité des préoccupations de ces 3 personnels s’exprimant au nom de la profession, se résume à des «tirades » médiatiques anonymes qu’ils Nous assistons là à une grandiose parade de manipulaattribuent à des gendarmes intervenant sur les réseaux tion des troupes. Les mêmes qui ont contribué à ces sociaux à propos de la gestion des attentats du mois de fuites et à ces expertises faites à l’emporte-pièce, se novembre. Ils accusent ouvertement la Gendarmerie de font passer aujourd’hui pour les garants de l’image des policiers de terrain qui triment au quotidien. s'abaisser à de petites confidences sur le déroulé des événements. Ces hauts représentants du personnel qu’ils ne voient jamais, se posent en victimes en invoquant la pseudo Sans doute font-ils écho (entre autre) au déroulement de l’opération de Saint-Denis qui après coup à eu mau- guerre Police-Gendarmerie dont ils entretiennent le feu, vaise presse, notamment en raison du nombre de muni- alors qu'elle n’existe pas et n’a d’ailleurs jamais existé tions utilisées... Il est un peu fort de café de rejeter sur autre part que dans les hautes sphères ministérielles où murissent certaines ambitions personnelles ! Ces la Gendarmerie Nationale leurs responsabilités dans "piètres agitateurs" n'hésitent pas ainsi à vouloir rabaiscette erreur de communication, car c’est bien eux et seulement eux qui, par l’intermédiaire de quelques fonc- ser d'autres personnels au service de la loi, en qualifiant les gendarmes "d’acteurs mineurs du champ de sécuritionnaires bavards avec la presse, ont laissé passer quelques informations sorties de leurs contextes en ou- té". vrant la porte à toutes les hypothèses. Ces soi-disant représentants du personnel réagissent C’est malheureusement un fait récurent et désolant au comme des enfants immatures face à quelques réactions ministère de l’intérieur, que suite à des opérations de la sociales dont ils sont pourtant les réels initiateurs, et ne trouvent qu'à rabaisser les gendarmes dans leurs taches Police Nationale, où des policiers de terrain risquent leur peau pour servir avec abnégation et professionna- professionnelles. Il est vrai qu'il est facile de taper sur un gars qui travaille plus de 300 heures par mois... lisme, ceux-ci se voient ensuite jeter en pâture dans la presse par leurs propres collègues syndicalistes, lesquels PAGE

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... et qui de par son statut ne dispose d'aucune liberté d’expression, liberté dont ils abusent eux outrageusement.

rempart aujourd’hui face à l’ignominie, ceux qui sont les seuls garants de la sécurité pour l’ensemble de nos concitoyens.

Ces tristes sires nous font présentement la triste mais éloquente démonstration des travers de ce système syndical, compromis pour ne pas dire "corrompu" par le jeu des subventions publiques, dont le mode de fonctionnement est, qu'on le veuille ou non, intimement lié à l’avancement professionnel et politique de ses dirigeants.

Non madame Céline BERTHON et messieurs Philippe LOPEZ et Philippe CAPON, il n’existe pas de guerre police-gendarmerie pour ceux qui triment, et ce ne sont pas votre comportement insultant et vos grandes tirades diffamatoires, que vous prenez visiblement pour paroles divines proférées au nom de l’ensemble des policiers, qui changeront cet état de fait ! Nous gendarmes, soutenons Au sein de l’Association Gendarmes et Citoyens, nous n’aurions à les écouter, attaqué aucun de ces articles de sans limite le dévouement et le professionnalisme de presse tapageurs ? Bien au contraire ! Nous n’avons eu ceux que vous êtes censés représenter, et quand vous de cesse de rappeler quand nous assistions à des inter- utilisez votre "pseudo" représentativité pour insulter des gendarmes, ce sont les policiers que vous rabaissez en ventions dénigrantes à l’endroit de nos collègues polimême temps que vous-mêmes ! Nous savons nos colciers, que la critique était facile au chaud derrière un smartphone ou un écran d’ordinateur. Contrairement à lègues policiers bien plus clairvoyants et au-dessus de ces syndicaliste avides de reconnaissance, notre préoccu- vos propos fangeux. Nous le disions déjà après les attentats du mois de novembre, et nous l'affirmons encore pation première à nous, était de relater et de faire connaître le vrai quotidien des gendarmes et donc ipso facto haut et fort : Nous sommes fiers de faire partie d’une force globale et complémentaire de sécurité publique, de celui des policiers, quotidien qui s’enfonce malheuconstituée des personnels de la Police et de la Gendarreusement un peu plus chaque jour dans un marasme merie Nationale. sans équivalents. Nous nous permettons de vous ramener à vos processus internes, car comme les nôtres en Gendarmerie, un ordre doit être respecté. Si le déroulé de vos opérations ne vous convient pas, prenez note de vos enquêtes internes et communiquez en fonction, avec des faits précis, sans juger du comportement d’autrui en citant des anonymes ou la masse sociale qui intervient sur les réseaux. Si vous étiez encore sur le terrain à remplir les Quand ce même trio syndical perd son temps à rédiger missions qu'exécutent les policiers et gendarmes quotidiennement, vous sauriez que vos allégations basées sur une lettre de cinq pages pour insulter des gendarmes, vos constats fallacieux ne constituent en rien une preuve nous pensons nous à nos escadrons de Gendarmerie Mobile et à nos amis des Compagnies de CRS qui se font solide vous permettant d'accuser avec irrespect les perhumilier, bafouer, insulter, agresser ou pire au cours de sonnels de la Gendarmerie Nationale. l'exécution de leurs missions de sécurisation du terriSi des comportements publics vous déplaisent ou vous toire National. offensent, servez-vous de la procédure judiciaire ou adQuand ces trois mouches du coche dilapident leur éner- ministrative, mais de grâce, l’image et l’intégrité des femmes et des hommes que vous êtes censé représenter gie à rédiger une lettre de cinq pages pour insulter des n’a pas à être bafouée par vos propos dénigrants, à seule gendarmes, nous pensons nous à l’ensemble de nos cafin de vous servir "vous" ! marades d'Arme et à nos collègues policiers, qui travaillent dans des conditions indignes d’un pays qui se targue Martin Luther-King disait : « Nous devons apprendre à d'être développé, avec des amplitudes horaires de "bagnard" et une justice à deux vitesses qui œuvre à dé- vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons fendre la condition des multirécidivistes et criminels en mourir tous ensemble comme des idiots !» PAGE 11 tous genres, plutôt qu'à protéger ceux qui sont le seul Alors que ce désolant trio syndical prend le temps de rédiger une lettre de cinq pages pour insulter des gendarmes, nous faisons nous inlassablement mention de tous ces policiers qui aujourd’hui en sont arrivés à se suicider, la France détenant le triste record européen des actes d'autolyse au sein des forces de l'ordre, tous effectifs police et gendarmerie confondus.


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MARS 2016 Plainte contre la Gendarmerie. Mais qu’en pensent les gendarmes? Le 23 février, comme l'ensemble des militaires de la Gen- et donc corvéable à merci, mais n’est-ce pas là aussi la darmerie, AG&C a pris acte de l'abrogation de l'instruc- raison pour une grande majorité d’entre nous de notre tion 1000 relative au temps d’activité et positions de serengagement ? Une amplitude horaire forte, au service de vice des militaires d’active de la gendarmerie nationale. nos convictions, au service de nos concitoyens ? La GenLa Direction Générale de la Gendarmerie a effectué cette darmerie offre encore un métier que l’on peut exercer annonce par le biais du canal intranet et via un communi- par passion, cette passion qui nous fait nous dépasser ! qué. Depuis presque 8 années chez AG&C nous n’avons eu de cesse de soulever ce phénomène usant et démoralisant Nous notons que dans ce communiqué , la DG fait état de travaux perturbés par DES associations. Or, nous ne qui est de travailler sans limite mais nous avons toujours pouvons qu'apporter les précisions suivantes. Si effective- considéré que c’était avant tout une question de gestion ment une ou des associations ont engendré des procédes effectifs (effectifs qui se doivent d’être en nombre), dures concernant le temps d'activité des militaires, et ce, une question de vrai mutualisation des unités compléjusqu'au niveau de la commission Européenne, AG&C ne mentaires, une question de restrictions non pas des lois s'est jamais associée à cette démarche. En effet, nous pensons d'une part que le sujet est majeur et d'une telle mais de ceux qui mettent en pratique cette gestion locale parfois inadaptée en appliquant des contraintes aux résulimportance qu'il ne peut être porté qu'après une vaste concertation de la base et certainement pas par une poi- tats. gnée de personne se prétendant représentatif de la majo- Il n’a jamais été question, du haut de notre bureau exécurité. D'autre part, nous ne partageons pas du tout la tif ou même de notre comité de rédaction composé de même vision qui consiste à s'attaquer au temps de travail 20 membres, d’engager l’ensemble de nos 100 000 camaen le voulant identique aux prescriptions européennes, mais plutôt dans l'organisation du service et la mutualisa- rades sur cette voie sans retours et aux risques statutaires innombrables. Céder à la manœuvre eu été facile, tion des moyens qui permettraient de mieux répartir la charge de travail. Nous pensons qu'il faut en finir avec le principalement pour les retombées médiatiques mais travail jour ET nuit en s'orientant sur le travail jour OU quand on engage 100 000 personnels de la Gendarmerie nuit. et leurs familles, la fin, ou dans ce cas là, la " faim " ne jusC'est pourquoi nous tenons à apporter cette précision à tifie pas les moyens. l'ensemble de nos lecteurs, membres, sympathisants, mais Si AG&C ne date pas d’hier et c’est toujours comportée comme une APNM, principalement pour aider individuelaussi à la Direction de la Gendarmerie. lement des camarades dans le besoin (plusieurs milliers C’est un sujet récurent que le temps de travail en Gende cas passant par des conseils administratifs, des soudarmerie ou surtout l’amplitude de celui-ci parfois autiens moraux ou sociaux dans la discrétion et avec le delà des limites de la condition humaine. Est-ce bien rai- concours des compagnies, des régions et de la DGGN) sonnable dans une institution qui se veut « humaine et les structures officielles ne sont nées que l’année derresponsable », qui depuis quelques années, sous l’impul- nière, il faut laisser du temps au temps, nous avons déjà sion d’un nouveau directeur priorisant la concertation et bien avancée en une année et il reste du chemin à parle dialogue, d’engager une procédure contre la France et courir pour prétendre représenter la collectivité et ainsi la Gendarmerie devant la commission européenne ? La l’engager devant l’Europe tout entière. Nous devons apFrance, pour maintenir sa Gendarmerie, avait jusqu’à pré- prendre un nouveau concept, travailler avec la Gendarsent réussi à faire bloc contre les technocrates ayant déjà merie, avec ses processus déjà existant pour la Gendarépurés les problèmes Belge, Italien, Espagnol... merie et non contre elle. Les APNM peuvent devenir un Ne nous voilons pas la face, nous savons tous pourquoi la soutien de poids aux IRP quand le besoin s’en fait ressenGendarmerie est bonne cliente de la sécurité publique tir, un système de baromètre national, un groupement... avec son personnel sous statut militaire d’un autre temps PAGE

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professionnel indépendant et complémentaire du CFMG par exemple. Voilà notre objectif administratif pour les années à venir avant d’envisager tel péril au nom de tous. Nous ne devons pas céder à la tentation du « syndicalisme publicitaire », nous les APNM ne sommes qu’un outil au service de la population « Gendarmique ».

bénéficie de l’ensemble de ses week-ends, de ses soirées et arrive même à faire ses courses sur le service...

Ces seules contraintes étant les réunions et la rédaction du planning qui lui prend 80 % de son temps car les pénibles exécutants sont toujours en train de lui réclamer un compensatoire... Ce qui parait normal quand le serLe temps de travail en Gendarmerie n’est pas un provice à la base prévoit 12 jours de travail consécutif sans blème de droit, le gendarme travaille plus de fait, sinon il repos... devient un fonctionnaire (aucune critique à l’encontre Voilà un exemple récurant en Gendarmerie ! Tout le des fonctionnaires dans ces propos). Les « dépassements monde peut être « chef » au gré de l’évolution sans pour » du temps de travail ne sont en aucun cas une généralité autant en avoir les compétences ou tout simplement le en Gendarmerie, quand ils sont localement un problème niveau intellectuel. Cet exemple à bannir démontre la ils sont le plus souvent causés par des lacunes de gestions pertinence de maintenir et de construire un dialogique du commandement, un trou à l’emploi permanant ou interne sérieux sur la thématique du temps de travail. ponctuel (manque d’OPJ, congés maladie...) ou une mauAvant avec 2 personnels en moins ça marchait, certes il y vaise gestion des effectifs des différentes unités de la avait des heures mais c’est pour ça que nous sommes compagnie... gendarmes après tout et maintenant avec 2 personnels supplémentaires ça marche plus et c’est la débandade... Prenons un exemple concret et fréquent. Une brigade de Gendarmerie X (exemple véridique) tournant avec 2 perCommençons par mieux former nos « patrons de la base sonnels en moins pendant 2 années. Sous l’impulsion d’un », non pas au mérite ou à l’évolution logique de carrière commandant efficace qui met la main à la patte mais aux capacités opérationnelles. (comprendre que quand le besoin s’en fait ressentir il est Encadrons nos gestionnaires en imposant des codes et capable de prendre l’accueil ou quand un de ses gendes résultats basés sur de l’opérationnel rationnel et hudarmes est absent au dernier moment il sait le remplacer main ! pour un PAM de temps en temps). Une équipe «OPJ, Recentrons l’activité des exécutants, un APJ est un adAPJ, adjoints & co » ou chacun exerce ses qualifications joint de police judiciaire ce n’est pas une femme de méen temps voulu mais ou quand le service dévisse est canage ou un guichetier. Un OPJ est tout à fait capable dans pable de travailler en partageant intelligemment les une unité bien organisée de faire du travail fonctionnel taches courantes. Voilà une unité qui pendant 2 années quand le besoin s’en fait ressentir. Un GAV est peut-être avec 2 personnels en moins a tourné très professionnelle futur gendarme de demain et doit être intéressé au lement sans burnout, sans UN SEUL jour de congé malatravail d’ensemble, il n’est pas là pour faire un CAP maindie, avec des désidératas de QL et de repos respectés. tenance. Une équipe heureuse qui en fin de semaine n’est pas rincée, une équipe qui aime ce qu’elle fait, des gendarmes Autre approche, nous voulons, le citoyen veut, du genqui ont une vie de famille ! darme présent au quotidien sur la chaussée mais surtout Et puis un jour patatras, nouveau CB ! Malgré le trou à pour sa sécurité de nuit comme de jour. Nous avons plél’emploi de cette unité comblé avec l’arrivée de deux thores d’unités « spécialisés » à commencer par les PSIG nouveaux gendarmes, au fil des mois et devant la gestion quand il s’agit de « sécurité primaire ». Combien de comdéplorable du patron l’unité de rêve se transforme en pagnies gèrent leurs PSIG et leurs BT sans concertation cauchemar... Aucun QL n’est stable, quand ils sont pris, de service ? Pourquoi le PSIG n’est il pas l’unité prioriils sont grignotés d’une heure, les repos sautent tous les taire de nuit des gendarmes dans la rue ? Pourquoi est-ce 4 matins, les OPJ ne sortent plus de leurs bureaux, les le brigadier avec sa journée d’auditions (entre autre) qui APJ se contentent de leurs taches en oubliant qu’ils sont doit sortir sur un accident matériel quand les PSIGMAN aussi les adjoints de l’OPJ, les GAV ne sont plus que des ‘S en sont tout à fait capables ? serpillères, les jours de maladies font leur apparition... Les revendications aussi... Et au milieu de tout ça, ce nouveau CB au grade évocateur « Grand parmi les petits » PAGE

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Ce fameux travail de jour ET de nuit... Il faut en finir avec ça et la Gendarmerie a les moyens humains de le faire, concertations opérationnelles des unités (pas juste sur le papier pendant les belles réunions), réorganisation des services... Nous travaillons finalement comme des ouvriers en usines au 3/8 mais sur des planifications avec des temps de récupérations de bureaux... Ça ne peut pas fonctionner... Dans le temps le corps humain a ses limites...Il y a eu pourtant des tentatives de mutualisation de moyens humains et matériels avec la mise en place de pool de nuit. Tout le monde y trouvait son compte. Les gendarmes bien sur, mais également la population qui pouvait compter sur des gendarmes sur le terrain H24, avec des délais d'intervention digne de ce que l'on peut attendre lorsque on est victime. Pourquoi ne pas avoir poursuivi sur cet axe de travail ?

contre la Gendarmerie et donc contre nous même pour améliorer notre amplitude horaire et donc notre quotidien. Car ne nous leurrons pas, si demain l’Europe dans sa grande mansuétude nous impose 48 heures de travail hebdomadaire il sera aussi question de nos droits à la retraite, de nos jours de permissions, de nos logements concédés (même si le LCNAS n’est clairement pas toujours un avantage en l’état pour le gendarme et sa famille c’est tout de même un formidable outil pour ceux qui démarrent dans la vie...), que ferons nous alors ? Si la Gendarmerie est imparfaite, elle a au moins le mérite depuis l’arrivée du Général Favier et sous son impulsion de tenter des choses pour évoluer positivement en ouvrant les portes de la concertation. Les APNM ne sont qu’un « nouvel » outil supplémentaire, auraient-elles déjà la prétention de nous représenter tous ? Un bureau exécutif d’une dizaine de gendarmes pas forcément du terrain Un autre axe de travail qui ne dépend pas seulement de la peut-il vraiment nous représenter tous ? Gendarmerie mais qui, traduit à d’autres « activités » per- AG&C travaille au quotidien pour les gendarmes et donc mettrait de soulager l’amplitude horaire. La simplification pour la Gendarmerie, nous ne pouvons approuver une des écritures et les tâches indues qui parasitent le temps mesure visant à s’en prendre aux fondements de la Gende travail. Moins de procédures, moins de paperasse darmerie ! Oui nous rentrons en Gendarmerie pour tradonc plus de temps pour le cœur de métier. Sur cette vailler et travailler plus que dans la plupart des métiers et seule thématique parmi tant d’autres et démultiplié sur si effectivement il y a des lacunes elles ne sont en aucun l’ensemble des brigadiers cela ferait gagner des dizaines cas une généralité et peuvent avec le concours de TOUS de milliers d’heures chaque années... et le dialogue s’améliorer tout en préservant ce que nous sommes.......... En conclusion et sans forcer, juste en ouvrant un document texte en fin de journée on peut soulever quelques ...............................des GENDARMES ! exemples concrets ne nécessitant pas de déposer plainte PAGE

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Le planton… Quand il y a plus de chefs que d'indiens... Voilà ce que ça donne!! Le planton, mission quotidienne et essentielle du brigadier (terme non péjoratif et qui parle à tout le monde). Cette mission est l'une des plus importantes au sein de la Gendarmerie Départementale. Il n'y a pas 36 moyens d'être saisi d'un fait en Gendarmerie et la plainte est souvent la moitié de l'activité des militaires servant en brigade territoriale. Cette mission permet un lien direct avec la population qui, bien souvent, a des renseignements à demander, besoin d'aide ou un dossier pénal à déclencher pour une infraction parfois sensible notamment au sein de la cellule familiale. Malheureusement, cette mission demandant beaucoup de professionnalisme et d'expérience est souvent dévolue aux militaires ayant le moins d'expérience tel que jeunes gendarmes (APJ) ou gendarmes adjoints (APJA). Certes, le planton est formateur pour nos jeunes mais il est tout de même à préciser que la population des APJA n'a pas vocation à prendre des plaintes et c'est au quotidien que les Commandants d'unités acceptent de faire faire des faux en écriture à ses militaires les moins expérimentés. Pourquoi ce phénomène? Le manque d'effectif? Et bien non pas seulement… par sur ce coup-ci et pourtant à AG&C, il est récurrent que nous demandions plus d'effectif. Il est évident que si la Gendarmerie recentrait certaines ''forces vives'' sur le cœur du métier de gendarme, toutes ces dérives n'auraient pas lieu. Si les GAV en unité prennent cette mission qui ne leur est pas dévolue, c'est parce que certains militaires, dont LA mission première en tant qu'OPJ est de prendre les plaintes et de diligenter les enquêtes, ne font plus cette mission. Entendons-nous bien, je ne parle pas des commandants d'unité qui doivent conduire l'administration de leurs unités au quotidien et ce n'est pas tâche aisée. Non, je parle de ce que certains appellent le ''ventre mou''. Expression utilisée par un CCB dernièrement qui avait pleinement conscience de ce phénomène et qui m'avait expliqué qu'il fallait, de temps en temps, acheter la paix

sociale! Il y avait d'ailleurs une expression qui m'avait marqué lorsque j'étais au service militaire : ''trop gradé pour travailler, pas assez pour commander!'', ça synthétise bien ma pensée. Dès mon arrivée au CFMG, j'ai identifié cette problématique au sein même des unités de ma région et j'ai proposé à la Direction de supprimer les adjoints dans les brigades de proximité afin que certains militaires ne se cachent plus derrière une pseudofonction de commandement, proposition rapidement validée par la DGGN puisque dès le 1er juillet 2014, cette fonction n'existait plus. En effet, sur une COB à trois unités, on pouvait rapidement voir 7 personnes se prévaloir de fonctions de commandement qui très clairement sont dévolues au CCB et à son adjoint naturel : le CBP le plus ancien dans le grade le plus élevé. Je pensais que cette mesure allait permettre à ce ''ventre mou'' de refaire des missions de gendarme de terrain et notamment de remettre les gens sur cette mission essentielle d'accueil du public qui ne repose bien souvent que sur une poignée de militaires dont certains ne sont même pas habilités pour. mou " des brigades territoriales ! Alors que faire? Mettre la hiérarchie dans la boucle pour qu'elle constate cette dérive? Il est récurrent dans ''mes combats à la Don Quichotte'' de constater que la hiérarchie cautionne ces anomalies. J'ai souvent entendu dire ''je n'ai pas passé l'OPJ et pris le grade pour continuer à faire le planton''. Belle mentalité et même si je sais que certains vont me dire ''je suis gradé et je continue à prendre le planton'', je vais leur dire ''oui, je sais, je le fais moi-même et ça ne me pose pas de problème!''. Ce ne sont pas les bons éléments que je vise car les trains qui arrivent à l'heure n’intéressent personne. Mais à un moment donné, il faut faire preuve de courage intellectuel et se dire les choses.

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La faute peut être à une mauvaise communication lorsque nos chers Adjudants tout frais moulus, ne totalisant pour la plupart qu’à peine 10 ans de Gendarmerie, se rendent à ROCHEFORT. A force de leur mettre dans le crâne qu'ils sont des demi-dieux parce qu'ils sont Adjudant, on ferait mieux de les faire justement redescendre sur terre et de leur réapprendre ce que veut dire le terme EXÉCUTANT ! Il y a des dérives, je compte d'ailleurs sur le témoignage de chacun pour attester que ça existe et que je ne suis pas complètement à côté de la plaque. J'en veux pour preuve le cas que me rapportait très récemment un camarade d'une Adjudante de son unité qui refusait de monter les couleurs sous prétexte que ce n'était pas son rôle !! C'est une réalité !! Certains gradés OPJ ne participent plus à cette

mission sur le seul fondement qu'ils sont gradés OPJ et c'est aussi une réalité que pour palier à ce manquement des GAV prennent le planton, des plaintes et diligentent des enquêtes qui devraient être réalisées par des militaires ayant les qualifications pour le faire. Ma proposition est très concrète… remettons certaines personnes au travail et nous ne ressentirons plus ce fameux manque d'effectif car pour moi la clef du bienêtre au travail, c'est la répartition de la pression sur tous les militaires et par sur quelques-uns, usés jusqu'à la corde! Le général Favier vient de recevoir un prix concernant la qualité de l'accueil en Gendarmerie… une chose est sûre, ce n'est pas grâce aux ''forces vives du ventre mou " des brigades territoriales !

Soutenez votre APNM G&C, rejoignez-nous.

MEMBRE Sont membres les militaires en activité, GAV, CSTAGN, Réservistes, Gendarmes en retraite depuis moins de 5 ans

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SYMPATHISANT Sont sympathisants les militaires en retraite depuis plus de 5 ans, les conjoint(e)s, l'ensemble des soutiens de la société civile


Quand la fiction dépasse largement la réalité Il y a un peu plus de deux ans le directeur général de la Gendarmerie annonçait par l’intermédiaire de sa feuille de route la dissolution des brigades rapides d’invention (BRI). Les véhicules rapides d’intervention (VRI) et leurs pilotes étaient rattachés aux pelotons autoroutiers (PA) pour devenir les pelotons motorisés (PMO). Si cette intégration/dissolution s’inscrivait logiquement dans une optimisation opérationnelle nous pouvions légitimement nous demander ce qu’il allait advenir de nos VRI et de nos pilotes sur le plus long terme. La direction générale se voulait rassurante, si les commandants de BRI se retrouvaient subordonnés aux PMO l’intégrité de ces unités spécialisées et leurs missions seraient maintenues. Aujourd’hui quand Renault fait la

promotion de sa toute nouvelle RS 01 « Interceptor » dans un clip vidéo digne d’une production de Luc Besson sur la thématique des BRI la réalité est toute autre...

...de plus de 260 cv le savoir-faire Français était mis à l’honneur. Aujourd’hui ces dernières accusent le coup, dépassant souvent les 200 000 km et ayant entre 4 et 5 ans l’heure de la réforme a sonnée... Apres la dissolution de nos BRI nous apprenons que l’appel d’offre pour le renouvellement des véhicules rapides est tout simplement annulé. Les Mégane RS n’auront pas de remplaçantes, quel avenir pour nos pilotes ? Ils pourront toujours chausser leurs bottines de pilotes pour conduire les utilitaires d’interventions Ford Transit ou les familiales d’interventions Ford Focus break...

l’institution nos camarades des BRI vont finalement se retrouver à planquer sur les aires de services pendant des heures dans des breaks à radars automatiques à la faveur du tout statistique, du tout rentable ! En moins de deux années la volonté d’optimisation de la direction générale s’est transformée en destruction d’un pan entier de l’histoire de la Gendarmerie Nationale Française. 40 années de prestige et de savoir-faire pour finalement jeter nos pilotes et leurs montures dans le bac de recyclage. Hier pilotes aujourd’hui percepteurs automatiques...

D’unité d’élite sur autoroute, faire-valoir de l’image de

Dommage... Ce clip promotionnel de Renault inspirait pourtant la fierté aux couleurs de la France...

Un peu d’histoire, les BRI sont le fleuron depuis plus de 40 ans de la Gendarmerie rapide sur autoroute. La formation des pilotes n’a rien à envier à celle des motocyclistes de Fontainebleau et leurs montures à l’exception de la Subaru Impreza du milieu des années 2010 sont exclusivement Françaises. De l’Alpine A110 aux Citroën DS et SM en passant par les CX GTI ou encore les Renault 21 2L Turbo pour finir avec les Mégane III RS...

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La gestion du personnel en Gendarmerie Un échec ? Début janvier le « Huffington Post » nous gratifiait d’une étude forte intéressante sur la gestion « humaine » du personnel dans le secteur civil. Si le gendarme a un statut militaire cela n’en fait pas pour autant une moindre personne, un personnel moins humain et n’aspirant pas aux mêmes critères de gestion. Le 11 mars 2012 le candidat qui allait devenir notre président déclarait « Il est temps de reconnaître aux militaires qu’ils sont des citoyens à part entière », force est de constater qu’ils ne sont toujours que des quarts ou des moitiés... Cette étude initialement publiée dans le magazine économique américain « Forbes » se traduit par une petite dizaine de raisons poussant les bons employés à démissionner. Le management à l’américaine ayant remplacé la gestion d’entreprise made in France « en bon père de famille » voilà une bonne occasion justifiant de prendre cet exemple en modèle. Pour commencer l’auteur part à la charge d’un phénomène très répandu au sein de notre institution, cette faculté qu’ont nos dirigeants à mousser comme un demi fraîchement servi quand il s’agit de vanter les mérites, le talent et le savoir-faire de tous ces personnels de terrain dans pléthores d’unités... Chaque réunion, chaque déplacement officiel, chaque discours à coup de bilan statistique n’est jamais avare en compliments sur l’efficacité des troupes mais finalement il est dit bien peu de choses sur le vrai quotidien du personnel et les conditions dans lesquelles il parvient à accomplir sa tâche dans la contrainte et avec ubiquité. Cela peut sembler anodin mais avec le temps et les années de service ce manque de considération des « élites » ne fait qu’accentuer la sensation d’abandon et le manque de reconnaissance. Par contre quand il s’agit de reconnaître le mérite des dirigeants en leurs attribuant une prime conséquente (IFR) qu’ils soient efficients ou non, là

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on sait trouver les mots et les arguments... Tout cela ne peut se traduire que par la fuite des bons éléments, le désamour d’un métier qui était initialement une passion ou une vocation, la passerelle GN--> PN, la démission ou pire... Une des raisons de cette fuite des volontaires, est cette faculté qu’a la gendarmerie à « sanctionner » ses bons éléments. Qui n’a pas connu cette impossibilité à muter et donc à évoluer parce qu’il ou elle était un peu « au-dessus du lot » ? « J’ai demandé ma mutation pour me rapprocher de mes parents malades ou pour offrir une meilleure qualité de vie à ma famille et je suis coincé ici car j’ai de bonnes stats en jud... ». Cette méthode n’est pas courante dans notre institution, elle est une règle établie ! Ce gendarme qui a du talent et qui en fait profiter l’institution n’a que faire des belles paroles et il n’est pas difficile d’imaginer son état d’esprit après des années de frustration à voir des camarades moins doués ou déviants obtenir satisfaction immédiatement. En Gendarmerie on favorise plus facilement le « problématique » que le « compétent ». Cette faute professionnelle de management est une des premières causes du rinçage des troupes, cela génère un mal -être qui peut tuer dans le temps. Le temps d’activité hebdomadaire du gendarme est aussi une des raisons principales du désamour de son métier. Selon la direction générale le temps d’activité moyen du gendarme est de 80/90 heures par semaines. L’étude explique qu’au-delà de 55 heures il n’y a plus aucun intérêt pour le personnel, que pour l’intéresser il faut le « récompenser », il faut « compenser » ! Heureusement sur ce point la Gendarmerie est au rendezvous et s’est battue pour obtenir l’IFR...


Sauf que cela ne concerne que ceux qui ne dépassent que trop rarement les 40 heures hebdomadaires et qui vivent confortablement dans un bureau chauffé aux portes capitonnées... Et dire que nos dirigeants n’arrivent pas à comprendre ? Que les actives de la base qui font 90 heures par semaine prennent cette avancée pour un doigt d’honneur... Honneur, ce mot utilisé à toutes les sauces chez nous sauf pour ceux qui le défendent vraiment !

nuit ? Qui travaille encore le jour ET la nuit en 2016 avec des temps de récupérations ridicules pas toujours respectés ? Surtout que des solutions internes existent pour que ce quotidien professionnel soit amélioré ! Nous sommes dans une phase de recrutement positive, ce qui est déjà une avancée après 15 années de liposuccion des effectifs mais il est temps d’encadrer le management local et d’imposer des contraintes aux gestionnaires ! Il faut en finir avec les barons locaux (jusqu’aux régions qui sont le premier Sur le même thème, la raison suivante « Ils ne sont filtre à particules des remontés de la réalité du terpas reconnaissants et ne récompensent pas le travail rain). Le gendarme de par son statut, de par son bien fait », inutile d’épiloguer sur le sujet car encore choix de carrière est justement là pour avoir une une fois la Gendarmerie est au rendez-vous avec sa amplitude horaire conséquente alors soucions nous fameuse prime au mérite... de son quotidien, faisons en sorte de l’améliorer audelà des beaux discours vu et entendu ici et là dans Parmi les éléments de l'étude, un dernier bien savou- les inspections, les feuilles de route ou les blogs... reux retient notre attention : « Ils ne se soucient pas de leurs employés ». On apprend qu’il est tout sim- Imposons une contrainte de résultat humain et resplement impossible de travailler plus de 8 heures par pectueux des textes aux gestionnaires, récompenjour pour une personne qui ne s’intéresse pas à sons le serviteur à la hauteur de son temps de travous... Si on traduit cela sur l'organisation de la gen- vail, n’ayons pas peur des mots, oui le gendarme médarmerie c’est le Graal de cette étude. On ne rentre rite de bénéficier d’une augmentation de solde conpas en Gendarmerie pour travailler aux 35 heures, séquente et d'un logement décent. Il y a encore 20 de même qu’on ne rentre pas en Gendarmerie pour ans le gendarme gagnait 1 fois et demi voir 2 fois le geindre sur son temps d’activité au service du ciSMIC aujourd’hui avec son temps de travail il ne le toyen mais il y a des limites que le corps humain ne gagne même plus ! peut dépasser et le port de l’uniforme flanqué de la grenade bois de cerf n’attribue pas des supers pou- Nos dirigeants se foutent de nous et ils se sont ocvoirs sinon cela se saurait. Dans l’indifférence géné- troyé une prime pour ça. rale, le gendarme accumule toujours plus de fatigue, ne serait-il pas temps d’en finir avec ce travail jour/ PAGE

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AVRIL 2016

TAOPM, la RTT des militaires? En 2001, en vue de la préparation des élections présidentielles de 2002, le gouvernement JOSPIN, par la voix de sa ministre du travail, Martine AUBRY, a décidé, afin de partager des emplois et tenter de juguler la montée du chômage, de réduire considérablement la durée hebdomadaire du travail, en passant de 39 heures à 35 heures. Il s'en est suivi des négociations avec l'ensemble des partenaires sociaux, les uns exprimant leur extrême satisfaction, les autres leur perplexité sur le but véritablement recherché, voire leur réserve. Tous les corps de métiers et toutes les administrations ont donc travaillé sur le sujet. Des projections ont été faites, des plans dessinés, des vœux pieux exprimés. Bref, la machine était lancée et rien ne pouvait l'arrêter. Dans un premier temps, pour éviter de modifier les horaires de travail dans la semaine, beaucoup de grands et moyens chefs d'entreprises et quelques syndicats décident de ne rien changer à l'amplitude horaire et pour compenser, négocient l'octroi de jours de Réduction de Temps de Travail (RTT), la moyenne de jours accordés en fonction des horaires hebdomadaires étant de 18 à 24, en sus des 25 jours de congés payés. Les accords de branche étaient pratiquement tous ficelés. Sauf, que quelques dizaines de milliers de gendarmes, n'avaient pas du tout envie de faire les frais d'une loi aussi socialement évoluée (on sait qu'elle sera à l'origine de la suppression de plusieurs centaines de milliers de petites entreprises !), que progressiste. Faisant partie intégrante du ministère de la défense, elle constituait le fer de lance de la revendication (je n'aime pas ce mot, mais ici, il prend toute sa valeur) comme porte paroles des trois autres armées, muselées par leurs généraux. En fait, le statut militaire ne prévoit aucune durée légale d'emploi. Ce qui paraît tout à fait normal en temps de guerre, s'avère totalement décalé en temps de paix. Le gendarme effectue 45 heures de travail en moyenne par semaine et autant d'astreinte à domicile ou au bureau. Il est parfaitement conscient qu'on ne peut pas lui accorder plusieurs semaines de RTT, risquant ainsi de réduire les missions opérationnelles des brigades, voire fermer des unités. Il attend qu'une juste reconnaissance de cette impossibilité structurelle soit prise en compte par son ministre de tutelle. Et que lui propose-t-on dans un premier temps ? De leur régler 11 jours, puis 13. Devant la montée de la grogne, des « défilés » de voitures de service sirènes hurlantes et de la défiance exprimée par les

membres du CFMG à l'égard de leur ministre, il finira par être accordé 15 jours de Temps d’Activité et d’Obligations Professionnelles des Militaires (TAOPM) en lieu et place des RTT. D'une déroute annoncée, les gendarmes ont le sentiment d'avoir obtenu un grand succès. Les unités opérationnelles n'auront aucun jour supplémentaire de congé, mais elles seront « indemnisées » pour compenser cette difficulté. Un second dispositif sera mis en place dans les états-majors, le Temps d’Activité et d’Obligations Professionnelles complémentaires (TAOPC), 7 jours seront ajoutés aux droits à permission et 8 jours seront payés. Et puis, oublions la débâcle du premier ministre le 22 avril 2002, les choses en sont restées là. Aucune valorisation n'est prévue dans la Loi, et le montant a été fixé à 85 euros par mois ( Arrêté du 3 mai 2002 ) pour l'ensemble des grades (de gendarme adjoint à général). Sur 12 mois, cette somme signifie qu'une journée de RTT est payée 68 €, quelque soit le grade. Pendant que les salaires augmentaient par le jeu de l'inflation, les gendarmes, eux, sont devenus des « soussmicards » de cette fameuse loi des 35 heures. La solde en 2002 était de 20657,46 € (1) pour un gendarme au 10ème échelon, elle est aujourd'hui de 22614,36 € (2) . Par déduction mathématique, on peut dire qu'un jour de travail à ce tarif est soldé environ 98 €. On arrive à la conclusion qu'un gendarme a perdu en 13 ans, pratiquement 30% du pouvoir d'achat de cette disposition injuste. Cherchez l'erreur ! Et pendant que le taux journalier des RTT pris par les policiers, par exemple a augmenté de pratiquement 10 % en 13 ans, celui des gendarmes, maintenant rattachés au même ministère de l'intérieur a considérablement perdu. Sans parler de l’injustice provoquée par le régime à deux vitesses institué par le décret sus visé, les sous-officiers et officiers des états-majors, bénéficient de journées complémentaires payées à l'indice de leur solde. Aujourd'hui je fais une proposition. S'il doit y avoir une nouvelle manifestation de mécontentement au CFMG, elle devra être guidée par la revalorisation substantielle de cette indemnité avant toutes autres discussions.


Gendarme et congé parental « nouvelle génération » LA PROBLEMATIQUE plus que le choix du congé sans solde ou de la démission... Les textes disent aussi que le militaire placé en Réforme congé parental. Et en gendarmerie ? non-activité dans le cadre de ce congé dans le civil, est sous l’autorité directe d’un supérieur hiérarchique qui Dans le cadre de la réforme du congé parental voté au peut à tout moment mener des enquêtes sur les activiSénat le mardi 17 Septembre 2013, qu’en est-il pour tés de l’intéressé et en informer le ministre de la Déles couples dont l’un des parents est gendarme ? fense afin de prendre des sanctions s'il constate qu'il ne Dorénavant, à partir du second enfant le congé paren- se consacre pas uniquement à son enfant. tal est réduit de six mois avant la scolarisation sauf si Cela ajouté à la perte totale de rémunération du paces derniers sont pris par l’autre parent. Or, la posirent concerné (comme dans le civil) on comprend bien tion de congé parental pour le militaire de la gendarque cette solution est inenvisageable. merie entraîne la perte du LCNAS (logement concédé par nécessité absolue de service), s'il ne possède pas De nombreux gendarmes et d’autres militaires peuvent de logement il se retrouve dans l’obligation de prendre être concernés par ce projet de loi qui doit entrer en un loyer. application le premier juillet 2014. En septembre 2013 AG&C s’exprimait:

Afin de garder son logement le couple est obligé de faire appel à la garde d’enfant avec un coût supplémentaire, et il n'est pas évident de trouver une place pour seulement six mois. Que dire de la stabilité familiale quand l’enfant a passé deux années et demi au sein de sa famille et que celle-ci se voit contrainte de lui imposer une séparation soudaine pour quelques mois avant ses premiers pas à l’école ?

Plus que le souci d’une parité homme-femme ce texte semble être un nouveau moyen d’arriver à des économies (si pas de congé parental, pas de versement de l'allocation de libre choix d'activité).

Si le Gendarme à la chance de posséder un logement et décide de prendre le congé parental afin d’éviter d'imposer cette séparation à son enfant il faut aussi prendre en compte le lieu de celui-ci, comme très souvent en gendarmerie il peut y avoir des centaines de kilomètres entre la région d’affectation et la propriété. Cela implique de déscolariser pendant six mois les autres enfants et ne permet pas non plus à l'autre parent de retrouver son activité, en effet il ne lui reste

Il ne reste plus qu’à espérer que les instances militaires se soient penchées sur ce dossier afin de trouver une solution adaptée au bien-être familial des gendarmes déjà mal en point...

3 ans plus tard, force est de constater que personne en Gendarmerie n’a pris la mesure de cette réforme:

beaucoup de couples décident de qui entre le père et la mère choisira d'être en position de congé parental. Le plus souvent c'est celui du couple qui a les revenus les moins élevés qui se chargera de cette tâche.

A l'époque où s'engageaient les discussions autour du congé parental afin d'inciter les pères à prendre en charge l'éducation de leur progéniture autant que les mères, nous avions pointé du doigt que de plus en plus les pères s'investissaient dans ce cadre, qu'il ne s'agissait pas d'un manque d'envie, mais bien d'une simple problématique matérielle et surtout financière. En effet c'est bien en fonction des ressources financière que

Pour le ménage, du fait de la perte totale de rémunération le choix est en fonction du plus gros salaire et non du sexe.

Depuis la décision a été prise, pour tous les foyers français concernés par ce choix, de partager en deux la période de congé parental. Donc Conformément à la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015, les règles du congé parental ont changé depuis le 1er janvier 2015. PAGE

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Depuis cette date, le congé parental d'éducation connu sous le nom de "complément libre choix d'activité" (CLCA) n'existe plus. Il s'appelle désormais "prestation partagée d'éducation de l'enfant (PreParE). Deux décrets publiés le 31 janvier 2015 au journal officiel sont venus préciser son nouveau mode de fonctionnement. A savoir, pour un premier enfant, la prestation passe de 6 mois maximum pour un seul parent à 1 an si les deux parents prennent un congé. Concrètement, cela signifie que si un seul parent décide de faire une pause professionnelle, il ne pourra être indemnisé par la Caisse d'allocations familiales que durant 6 mois comme auparavant. Impossible aussi d'obtenir 4 mois de congé pour l'un, 8 mois pour l'autre. Même si la durée totale prise par les deux parents n'excède pas un an, chaque membre du couple ne peut prendre plus de 6 mois. A partir du deuxième enfant, la PreParE peut être versée jusqu'aux 3 ans de l'enfant comme auparavant, mais chaque parent ne peut prendre que 24 mois au maximum. C'est donc au second parent de prendre les 12 mois restant s'il veut profiter de la durée maximale. Les parents peuvent se partager la durée du congé parental comme bon leur semble, par exemple, à raison de 18 mois chacun. Concernant le montant de la prestation, elle est au maximum de 390,52 euros par mois pour une cessation totale d'activité, en plus de l'allocation de base de prestation d'accueil du jeune enfant (Paje), 252,46 euros pour un congé à temps partiel (50%), 145,63 euros si vous travaillez entre 50 et 80% d'un temps complet. Le père et la mère peuvent prendre leur congé parental en même temps, et percevoir chacun leur PreParE. Dans ce cas, les deux parents devront remplir chacun un formulaire auprès de la CAF. L'objectif selon le gouvernement est de mieux répartir les pauses parentales entre les deux parents. Une façon de réduire le retrait de la vie professionnelle pour les mères, et surtout... d'économiser certainement plusieurs millions, voire centaines de millions d'euros pour l'Etat. En gendarmerie, à moins que le couple soit composé de deux gendarmes, il est quasiment impossible qu'un gendarme ne fasse le choix de prendre ce congé, pour la simple et bonne raison que s'il fait ce choix, il a l'obligation de quitter son logement concédé par nécessité absolue de service dès qu'il passe en position de nonPAGE

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activité, puisque le congé parental est un congé sans solde. Donc le gendarme qui fait ce choix perd ses revenus professionnels pour ne percevoir les seules sommes décrite plus haut, et il perd son logement. Autrement dit, si le conjoint n'a pas un travail suffisamment rémunéré pour assurer la continuité du budget du foyer en y ajoutant le montant d'un crédit immobilier ou d'un loyer, cela leur sera impossible de faire ce choix. De fait lorsque dans un couple comptant un militaire, l'un des deux parents fait le choix de prendre le congé parental, ce n'est presque jamais le militaire !

Pire ! Avec ces nouvelles règles, si le parent qui n'est pas le militaire prend un congé parental du maximum possible, soit 24 mois, le militaire ne pourra pas prendre le reliquat de 12 mois, le problème restant le même, il ne pourra se passer de sa solde et de son logement. Donc pour 12 mois, ce foyer devra se débrouiller pour trouver une garde d'enfant avant d'arriver à l'âge de l'entrée en maternelle de l'enfant. Il est déjà très difficile d'obtenir une place en crèche, difficile de trouver une assistante maternelle disponible en temps normal, et encore plus difficile de trouver l'une ou l'autre pour seulement 12 mois ! Soyons logique , entre un contrat sur 12 mois et un autre sur 36 mois, nous savons tous quel choix fera une assistante maternelle ! Alors bien sur, ce n'est pas la peine de questionner votre caisse d'allocations familiales, d'autres l'ont déjà fait et la réponse est NON ! Il n'existe aucune dérogation ! Pas de traitement au cas par cas. Pourquoi ne pas avoir réfléchi au fait que pour beaucoup, le choix du parent qui prend ce congé, n'est ni un caprice, ni de la misogynie, mais bien un choix logique ! C'est bien la raison qui nous fait penser que c'est un choix délibéré en vue d'économies conséquentes, car tous ces gens qui sont matériellement coincés, feront finalement le choix de ne pas prendre ce congé, de confier à contre cœur leur enfant à une tierce personne dès la fin du congé maternité. Si nous faisons erreur de penser qu'il s'agit d'une volonté économique plus qu'une politique familiale, alors souhaitons que cette loi évolue en laissant une marge de manœuvre avec la possibilité d'accorder des dérogations.


Congés maladie Pire encore si vous souffrez de quelque chose qui ne se voit pas. Ben oui, une fracture du tibia, du doigt ou de je ne sais quel autre membre, on sait comment çà se soigne... mais quand c'est dans la tête, là, c'est tout autre chose. On va bien vite pour placarder, limite, une étiquette de foldingue !! Mais outre cet aspect, c'est bien évidemment le service Les causes peuvent être aussi multiples que variées. qui va déguster.... le fameux service. Les conséquences peuvent être légères comme particu- Un arrêt, c'est comme jeter une poignée de sable dans lièrement dramatiques. une arme bien lubrifiée.... ça fonctionne tout de suite moins bien. Le politiquement correct devient très vite Au delà du côté personnel se profile, évidement, le cô- le dramatiquement ingérable, et pourtant. Le service té professionnel et les changements que cela peut enest donc modifié (what'else...). On tente, tant bien que traîner. mal, de conserver les repos et permissions de chacun, Tant de mystères pour parler, aujourd'hui, d'un sujet les astreintes changent, les plantons, bref, c'est un souvent difficile, mal vécu, mal perçu et qui, sournoise- tremblement de terre administratif. ment, peut faire mal, tant physiquement que moraleEt puis, si vous avez le droit de sortir en mode ment : le congés de maladie. « sorties libres » (parce que, médicalement parlant, Personne n'est à l'abri ; cela peut arriver à n'importe c'est ce dont vous avez besoin), ben tout le monde ne qui, à n'importe quel moment, dans des circonstances voit pas ça du même œil... diverses. Du simple virus pouvant vous rendre la vie infernale « C'est en arrêt et ça sort, vas y que je te... », j'en passe jusqu'aux accidents beaucoup plus graves, l'arrêt de ma- et des pires. ladie est toujours mal perçu... surtout par les autres. De quelques jours à parfois quelques mois (voire plus Les relations professionnelles s'en ressentent bien sur ; suivant la gravité), il entraîne inévitablement un dysfonc- les regards sont différents. tionnement du système, surtout chez nous. Mais il vous reste néanmoins celles et ceux (ou celui/ « Et alors, vous n'avez pas d’intérimaires chez vous » ? celle) qui comprennent. Des QUOI ??? Ces collègues qui prennent soin de vous en prenant, de On a bien quelques intermittents du spectacle dans les temps à autre, quelques nouvelles. échelons supérieurs mais on n'a pas d'intérimaires !! Un appel, un mail, un sms, un simple geste de bonjour... ces toutes petites choses, si anodines, qui sont si imA partir de cet arrêt (et en fonction de sa nature), les portantes à vos yeux. choses deviennent plus compliquées (même si votre Un arrêt vous fait tout de suite percevoir que la Genépouse a accouché puisque vous avez aussi le droit à darmerie n'est pas une aussi grande Famille qu'elle vos congés de paternité!!). semble paraître. Du jour au lendemain, vous devenez la cible, le boulet, Il faut savoir que ce genre d'incident peut vous arriver le traîne-savates, l'homme (ou la femme) à abattre... Les demain. Il faut donc savoir prendre du recul et ne pas ragots se font un plaisir d'être au rendez-vous ; les hy- trop vite mettre un nom sur les ennuis des autres qui, pothèses et paris les plus improbables deviennent jour- sans le vouloir, peuvent être les vôtres. naliers, animant ainsi les discussions des serpents et autres nuisibles que tout le monde connaît... William Shakespeare a dit un jour : « Les propos de la méchanceté sont des poignards, chaque mot vous Dans tous les cas de figure, les remarques à votre égard tue ».... sont loin d'être les meilleures, évidement. Je rajouterai que les attitudes le sont également. PAGE

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MAI 2016

« Charte Gendarmerie des Associations » Le 31 mars 2016 le président d’Association Gendarmes et Citoyens, le MDL-Chef Lionel DELILLE était reçu avec d’autres représentants d’associations à la caserne TOURNON (Paris 6) par le directeur général de la Gendarmerie Nationale le général d’armée Denis FAVIER, pour la signature d’une « Charte Gendarmerie des Associations ».

darmes de tout horizon. Tout en préservant sa liberté de parole et sa totale indépendance, AG&C a su tout au long de ces 8 années construire un réseau de confiance de la base au sommet de la pyramide dans le seul but de pouvoir apporter son aide.

Tout n’est pas mauvais chez nous mais comme dans toutes les professions et à l’image de l’ensemble de La signature de cette charte est la suite logique de notre société il peut y avoir des lacunes, parfois aux tout le travail accompli en interne par AG&C depuis 8 conséquences incalculables, catalysées par des condians afin d’apporter aide et soutien à nos camarades tions de travail et de vie uniques à la Gendarmerie. dans le besoin, toujours dans le respect des valeurs militaires et le souci de trouver des solutions internes Pour nous la signature de cette charte est avant tout durables à des problèmes malheureusement récur- symbolique, afin de poursuivre la construction de relarents. Pendant 8 ans AG&C a publiée plus de 80 maga- tions professionnelles saines et de confiances dans zines, des centaines de communiqués abordant des l’intérêt commun. Que ce soit lors de nos échanges thématiques toujours d’actualités (logements insa- avec la DGGN mais surtout dans nos interventions lubres, harcèlements et discriminations, burnout, sui- discrètes avec des acteurs locaux. Pour aider un camacides, manque d’effectifs et de matériels, lacunes dans rade mal logé, injustement sanctionné, poussé à bout la gestion humaine et protection de la vie familiale du avec l’ensemble de son unité, il nous faut maintenir en gendarme...). Si les paroles s’envolent et que les écrits place un dialogue constructif et pérenne. Nos interrestent, il n’est pas difficile de constater via l’ensemble ventions publiques bien senties et toujours sans langue de nos archives en ligne, les prises de positions parfois de bois faisant le reste, pour ne pas oublier que si le dures et incisives de l’association à l’encontre des dé- besoin s’en faisait sentir nous serions tout à fait carives de l’institution, du manque de considération de la pable de rajouter un coup de pression médiatique. direction générale et de nos gouvernants successifs.

Ce n’est là que la partie visible de l’association, ne représentant qu’une infirme partie du travail effectué par les retraités hier et les actives aujourd’hui. La tâche principale d’AG&C n’est pas de faire des coups médiatiques à grand renfort de buzz promotionnels sur les réseaux sociaux, de déclarations de guerres contre la France et l’institution avec le concours des tribunaux au nom d’une représentation associative qui n’existe tout simplement pas aujourd’hui. La tâche principale d’AG&C est de venir en aide à nos semblables, chaque jour nous traitons des remontées du terrain à tous les échelons. Du « simple » GAV harcelé à l’appel d’un commandant de compagnie ne supportant plus que ses gendarmes soient logés dans des taudis. AG&C intervient avec le concours de genPAGE

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Contenu de la charte :

Et enfin la consultation par le DGGN des associations « spécialisées » ou « concernées » dans l’élaboration et la préparation des orientations majeures. Cela nous convient, c’est la base même d’un travail qui se veut constructif et pour le bien commun. En toute indépendance et en complément des processus déjà existants (chaîne de concertation et CFMG)

Si cette charte rappelle que l’expression des associations n’est pas celle de l’institution cela nous convient tout à fait. Nous n’avons pas vocation à nous exprimer au nom de la Gendarmerie mais au nom des gendarmes qui nous soutiennent. AG&C est avant tout un groupe associatif de gendarmes, de gendarmes du terrain ! Pour conclure nous signons cette charte qui peut liCharte qui peut faciliter un soutien logistique aux as- brement être dénoncée à tout moment par chacune des parties pour encore améliorer nos relations avec sociations avec par exemple la possibilité lors d’une réunion de l’association de faire la demande pour bé- l’ensemble des acteurs de la Gendarmerie, pour servir néficier d’une salle.. Cela semble cohérent, les asso- la Gendarmerie. ciations professionnelles militaires ne bénéficiant d’aucunes subventions cela ne peut que contribuer à leurs développements. Nous restons inflexibles sur la non attributions de locaux permanents aux APNM, nous ne sommes pas un syndicat.

AG&C n’est pas une administration, c’est une association de gendarmes, chaque gendarme est acteur du monde associatif. Nous refusons le syndicalisme associatif où tout est bon pour générer du buzz sans en mesurer les conséquences. Nous refusons les effets d’annonces copiés sur un monde politique guignolesque afin d’attiser les rancœurs en créant des castes et des différences de corps dans le seul but d’exister ou de faire parler de soi.

Nous bénéficions de facilités d’accès à des documents internes sur l’activité de la Gendarmerie. Si l’accès aux informations n’était pas une difficulté pour nous, principalement dû à notre implantation au sein de l’institution depuis des années nous ne pouvons qu’approuver cette volonté de faciliter la circulation des éléments Nous sommes au travail depuis 8 ans, cette charte concernant le quotidien des gendarmes. n’est qu’une étape supplémentaire pour passer à la La possibilité de solliciter la hiérarchie pour l’interven- vitesse supérieure. tion de militaires en activité lors de réunions, assemblées générales, formations... Un concours ponctuel LIRE LA CHARTE qui ne peut qu’être un bénéfice du dialogue. Un contact privilégié et permanent par l’intermédiaire du conseiller « dialogue social militaire » (également secrétaire général du CFMG) afin de centraliser nos remontées via la DGGN et les services compétents quand le besoin s’en fait sentir. C’est pour nous l’axe prioritaire de cette charte car c’est en totale adéquation avec notre fonctionnement. Un dialogue encore plus efficace afin d’apporter des solutions comme nous le faisions déjà. Une réception annuelle avec le DGGN ou son représentant. L’avenir nous dira si cette rencontre permet de faire avancer nos causes. AG&C n’est pas adepte des salons dorés et petits fours hors de prix. Si cette rencontre s’avère constructive et professionnelle, au bénéfice des gendarmes nous serons de la partie, si c’est pour étaler de la pommade nous laisserons le fauteuil vide. PAGE

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Les militaires d’AG&C répondent à Mr Juppé « Un militaire c’est comme un ministre: ça ferme sa gueule » C’est par cette expression populaire si ce n’est vulgaire que monsieur Juppé vient de nous faire la démonstration de toute sa considération à l’endroit des militaires. Le militaire, ce sous-citoyen, qui n’a pas le droit de « critiquer » sa condition et poser l’état des lieux précis de son quotidien au service des Français. Ce militaire qui « a le droit de penser, mais pas trop quand même » se voit réduit à la simple gueule d’un animal, d’une bête... Une bête qu’on envoie se faire découper en territoires hostiles pour redorer le blason de quelques gouvernants en mal de glorieuses conquêtes (et de points dans les sondages). C’est lors d’une intervention devant des étudiants de Science Po que monsieur Juppé s’exprimait au sujet de l’affaire du général Soubelet. Si le général Soubelet n’a pas besoin de nous pour faire valoir ses opinions, nous souhaitons tout de même rappeler à monsieur Juppé que c’est bien dans le cadre d’une commission nationale et démocratique que le général Soubelet s’est exprimé professionnellement sur l’état de la sécurité du territoire. Que c’est parce qu’il avait fait un état des lieux lucide et cohérent qu’il s’était vu évincer de son poste de numéro 3 de la Gendarmerie Nationale. Chez nous, chez les militaires, quand on nous demande notre avis et que nous le donnons, nous nous faisons lyncher et mettre au placard. Monsieur Juppé est plus habitué aux bilans désastreux et aux choix préjudiciables pour la France sans aucune forme de sanctions puisque même après les échecs électoraux (et judiciaires) il est toujours là pour alimenter notre difficile quotidien de sa bonne parole, à défaut de sa bonne morale. Monsieur Juppé, sachez que chez nous même nos familles doivent passer le filtre de l’enquête de moralité afin de ne pas porter préjudice au drapeau et à la nation. Ne doutez pas que lors des prochaines élections les militaires Français et leurs familles sauront mener avec intelligence cette enquête de moralité à votre égard, aidons les un peu. Vous êtes élu et au pouvoir depuis le milieu des années 1980. Ce bilan est le vôtre monsieur Juppé : Depuis 30 ans notre système judiciaire n’a cessé d’amoindrir la condition des victimes, vous avez créé dans notre pays la présomption d’innocence à outrance au préjudice de la présomption de victime. Pendant 30 ans nos petits délinquants multirécidivistes rarement inquiétés sont devenus grands. A ce titre en 2015, ils ont tué 150 hommes et femmes et fait plusieurs centaines de blessés. C’est votre inaction, votre « mollesse » pendant toutes ces années qui ont conduit à l’acte le plus effroyable sur notre territoire depuis la seconde guerre mondiale. Chaque année et encore plus depuis vos mandats de ministres, sous la présidence Sarkozy ce sont des milliers de militaires de la Gendarmerie, de fonctionnaires de Police mais aussi de militaires de l’armée de terre qui ont été blessés ou tués par laxisme politico-judiciaire. Vous avez, toujours sous la présidence Sarkozy, supprimé des milliers de postes de militaires de la Gendarmerie, fait raser des dizaines de casernes militaires, toujours au préjudice de la sécurité des Français et aux conséquences encore une fois dramatiques. Sous votre ère gouvernementale le taux de suicides dans nos rangs n’a jamais été aussi élevé. Vous nous avez sacrifié, vous avez tiré nos conditions d’emploi vers le bas, jusqu’à ce que mort s’en suive. Avec vos amis gouvernants, toutes étiquettes confondues, vous êtes à l’origine de la souffrance et de la douleur de nos familles, de nos femmes, de nos fils et de nos filles ayant perdu un être cher sur l’autel de vos choix politiques. Depuis vos premiers mandats d’élu de la République, ce ne sont pas moins de 400 militaires qui sont morts pour la France, 400 familles détruites. Heureusement que les morts n’ouvrent pas « leur gueule » vous nous auriez encore fait l’honneur d’une sortie blessante et humiliante pour la condition militaire. Un militaire ça ferme sa gueule... dites-vous ! Nous savons à présent de quel côté vous vous seriez situé quand un militaire, le Général De Gaulle a ouvert la sienne le 18 juin 1940. Pour conclure, en restant dans votre langage populaire inspirez-vous de cette maxime : « Au moins un militaire ça porte ses couilles, et ça défend les intérêts de sa patrie, au péril de sa vie » PAGE

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Problèmes de dos et entretien de la condition physique Nous évoquions, il y a quelques mois, le phénomène des problèmes de dos au sein de nos unités de terrain. Depuis l’état d’urgence, ce fléau n’a fait que s’accentuer. Si nous connaissons tous les difficultés et les contraintes que nous pouvons rencontrer au quotidien sur notre condition physique, qu’en est-il d’un point de vue opérationnel et comment réduire les risques ? Si il est vrai que certains individus sont plus sensibles que d’autres aux problèmes de dos, force est de constater que l’amplification du phénomène vers une plus grande quantité de gendarmes ces derniers mois n’est pas due au hasard. Depuis de nombreuses années, une grande quantité d’unités étaient déjà à flux tendu, avec un emploi du temps conséquent. En cause, le manque d’effectif, une répartition géographique fonctionnelle lors de sa mise à l’écrit mais inefficace dans la réalité. Mais également, une gestion déplorable des effectifs sur le planning quand l’unité a le malheur de voir débarquer un tout nouveau commandant, tout frais moulu. Satisfait d’avoir gravi les échelons mais incompétent dans la gestion humaine opérationnelle. Commander ou gérer des êtres humains cela ne s’invente pas, qu’ils soient militaires ou « simple » citoyens. C’est pour toutes ces raisons que l’on peut faire le constat d’unités avec une grosse charge de travail mais avec du personnel en forme et opérationnel et à l’inverse, d’unités avec des circo « plus souples » et des militaires au bout du bout, autant moralement que physiquement. Enfin, les difficultés à répondre à un état d’urgence plus politique qu’opérationnel ou des dirigeants annoncent tous les mois des renforts qui n’existent pas... Apparait alors quelques contraintes physiques tout à fait légitime dans ce genre de circonstances, à commencer par les problèmes de dos. Travailler le jour et la nuit avec son ceinturon, son gilet pare-balles, voir ses quartiers-libres et ses jours de repos sauter tous les 4 matins, le corps fini par dire stop ! Si le gendarme en est la première victime, la Gendarmerie souffre aussi de ce manque de personnel qui peut se voir attribuer plusieurs arrêts maladies en quelques semaines, ou encore être maintenu dans son emploi mais avec une exemption de service externe. Tout cela pour revenir au point de départ et de nouveau accumuler de la fatigue en seulement quelques semaines. Ce sont alors les camarades de l’unité qui

doivent compenser, mais ils ne sont pas indestructible non plus... C’est le cercle vicieux... Au final c’est la sécurité du citoyen qui se voit amoindri. Il faut aussi penser à l’aspect financier. Si le gendarme est arrêté 1 mois complet pour une sciatique, il ne faut pas oublier que sa solde est maintenue. Le coût annuel des arrêts maladies dues aux conditions de travail se chiffre en centaines de millions d’euros. Pour n’évoquer que le mal de dos, c’est une histoire sans fins, un puits sans fond !En dehors des « causes » évoquées précédemment, lesquelles peuvent facilement être améliorée pour peut que notre direction et nos dirigeants s’imposent une contrainte de résultat au-delà de la seule logique statistique bête et méchante, plusieurs solutions sont souvent discutées dans les unités. L'exemple le plus récurent étant le port du holster de cuisse à généraliser ou pas. L’équipement peut être plus efficient, moderne, et respectueux de la contrainte physique sur la durée. Il existe des gilets plus légers et tout autant efficace mais cela coute cher parait-il... Et les soldes dans le vide cela ne coute pas cher ? Oui nous le savons, ce n’est pas dans le même budget ! Mais finalement, il reste un point, un seul point rarement ou jamais évoqué, l’amélioration de la condition physique ! L’amélioration de la condition physique est le premier « médicament » préconisé par les spécialistes du dos et c’est aussi le cas chez les sportifs de haut niveau (rugbymans par exemple). L’amélioration de la condition physique est l’axe majeur de la méthode de soin pour que les individus souffrant de douleurs chroniques recouvrent la pleine santé ! Alors qu’attendons-nous pour réinventer l’entretien physique, le sport chez les militaires de la Gendarmerie ? Ah pardon... C’est vrai... Nous courons... Nous courons bêtement afin de valider le sacro-saint CCPM et son 3 kilomètres injustifié et injustifiable ! Si courir peut-être un bienfait, qui peut par ailleurs être une passion, c’est complétement contre-indiqué en cas de problèmes de dos. Courir régulièrement dans de bonnes conditions n’est pas un mal. Mais courir comme un vieux tracteur essoufflé, seulement quelques jours ou semaines avant les CCPM pour ne pas se faire tordre par sa hiérarchie, ne peut que desservir la vision d’un sport positif et cela n’améliore pas notre état physique, bien au contraire...


Et si l’institution se dirigeait vers un partenariat public/ privé avec les grandes chaines de salles de sport ou des « boutiques » plus petites dans les lieux enclavés ? Partons du postulat que les 2 heures de sports par semaine soient une généralité (pour que ce soit le cas on en revient à la gestion humaine et opérationnelle des effectifs, CQFD). Au lieu de lâcher les ouailles dans la nature, seules ou encadrés par un camarade pas plus professionnel du sport qu’un lampadaire, passons des partenariats avec les professionnels afin de servir à moindre coût pour l’institution un encadrement sportif de qualité, avec de l’équipement adapté pour toutes les conditions physiques !

plus d’excuses personnelles pour ne pas aller en sport. De la simple marche sur tapis, à des travaux plus physiques, il y en a pour tous les physiques, toutes les contre-indications médicales. Dans le même genre, pourquoi ne pas rendre l’accès aux piscines municipales systématiquement automatiques aux gendarmes sur leurs heures de sport ?

A la fin de l’année nous aurions des gendarmes avec de biens meilleures aptitudes physiques. Un renforcement physique se traduit par moins de fatigues, une meilleure santé, moins de problèmes de dos... Qui dit moins de malades, dit moins de soldes perdues pour la France. Nous perdons des millions d’euros en solde pour de Qui dit moins de gendarmes inaptes au terrain, dit plus l’effectif absent du terrain. Que nos reluisants commer- de gendarmes au service de la population et de fait, ciaux à barrettes au chaud sous les verrières de la moins de contraintes sur l’ensemble de l’unité. DGGN se mettent en quête de contrats préférentiels pour les gendarmes de terrain, nous aurions tous à y Le quotidien professionnel du gendarme de terrain est gagner ! similaire à celui d’un sportif professionnel dans la cadence de travail. Il est donc inconcevable que c’est asCe serait un formidable outil publicitaire pour les salles pect soit si peu abordé ou tout juste d’un point de vue de sport, « Agrée par la Gendarmerie Nationale », la médical une fois que le mal est fait. garantie d’avoir du client fixe et « prestigieux ». La mise à disposition pour les gendarmes durant les heures de sport d’un encadrement adapté à chacun, Nous souffrons et ça coute des millions... PAGE

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Le temps libre en gendarmerie, la seule variable d'ajustement du fonctionnement des brigades territoriales? Et oui, en gendarmerie c'est ainsi; le temps libre est taines directives sur le temps de travail. Il est indéniable qu'il y a des choses à améliorer et il faut bien compté, pas celui de travail. rendre attractif le métier de brigadier qui n'est pas du Pendant que certains ergotent pour savoir s'il faut tou- tout valorisé et abandonné pour des spécialités moins cher aux 35 heures, les gendarmes dépassent allégre- contraignantes. Une solution serait déjà de faire bénéficier tous les militaires des brigades territoriales de leur ment les 45 heures par semaine, hors astreinte, de jour comme de nuit, le week-end et les jours fériés. plein droit à récupération, de tous leurs droits au C'est le statut militaire qui veut ça et nous sommes temps libre. tous conscients de ses contraintes. Néanmoins, ces contingences méritent que nous nous arrêtions sur le système gendarmique car il n'est pas censé être figé. Nous avons connu une période où le gendarme n'avait pas de quartier-libre (pas de soirée de libre) ou ne bénéficiait que d'un seul jour de repos hebdomadaire. Un second jour de repos est venu se greffer ensuite afin de permettre au militaire de récupérer sur une période de 48 heures hebdomadaires. Quoi de plus normal me direz-vous? Pourtant à l'époque c'était une avancée significative. Ensuite est venu s'ajouter le système du quartier-libre où le militaire pouvait bénéficier de 10 soirées de libre par mois. Ça vous paraît aberrant? Le gendarme n'avait tout simplement pas le droit de profiter de moment de détente avec conjoint et enfants. A présent, nombre de conjoints travaillent et un seul salaire (solde) ne suffit plus à faire vivre le foyer d'un militaire de l'arme. Visiblement les soldes n'ont pas suivi l'augmentation du coût de la vie. S'ajoute à cela le fait que beaucoup de gendarmes sont en couple avec un autre gendarme, peu importe le sexe d'ailleurs, même si chez nous il y a encore des mentalités chastes et puritaines à chambouler.

Certaines unités ne peuvent donner le quota (pourtant prévu réglementairement) de quartier-libre. Pire, certains chefs chipotent pour laisser leurs militaires débrayer à 18H00 et les tiennent en astreinte jusqu'à 19H00. Pratique complètement anachronique, les unités étant bien souvent à plusieurs kilomètres d'une agglomération digne de ce nom. Ce que le militaire souhaite désormais c'est simplement concilier sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Avoir l'angoisse toute la journée de ne pas pouvoir récupérer les gamins chez la nourrice ou à l'école, ce n'est pas gérable. Il m'arrive parfois de payer 1300 euros de nounou dans le mois sans aucune aide de l'Institution qui nous impose souvent plus d'heures que les textes ne le prévoient. Je ne vous parlerai pas des aides sociales dites " heures atypiques", c'est juste un parcours du combattant pour bénéficier d'une subvention ridicule. Celui qui demande à bénéficier de cette subvention est souvent traité comme un délinquant financier quand on voit le nombre de justificatifs qu'il doit fournir pour prouver qu'il exerce en horaire atypique, or c'est justement la raison d'être de notre statut, ce que semble ignorer les organismes en charge de distribuer cette aide.

Il serait temps de penser à ces couples de gendarmes qui galèrent au quotidien en essayant d'avoir une vie personnelle presque normale entre deux astreintes, astreintes décalées pour simplement élever ses gosses, ce qui décale souvent les repos des conjoints. Effectivement, nous n'avons pas tous le cul vissé dans un bureau confortable et les sédentaires de l'arme (imaginez des moules sur un rocher) ne lâchent pas leurs places facilement. Actuellement une grande réflexion est en cours dans l'Institution notamment parce que l'Europe impose cer-

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Ce que le militaire souhaite, c'est pouvoir travailler sereinement la journée sans penser à la nuit qu'il va se J'ai discuté dernièrement avec un militaire d'une COB taper. à l'effectif théorique de 20 personnels, actuellement son unité tourne à 14 militaires. Les PAM sont supporCe que l'AG&C propose ici, c'est simplement l'applica- tés par uniquement 10 bonhommes pendant que 4 tion des textes sur le temps libre, notamment sur le sont perchés alors que l'unité est en mode ''dégradé'', avec une activité soutenue. quota de quartier-libre. C'est inadmissible! Ce que l'AG&C propose c'est que le quartier-libre débute uniformément à 18H00 pour tous les militaires. Il faut arrêter d'épuiser le personnel inutilement et lui permettre, par exemple, d’aller faire ses courses quand il a un peu de route pour rejoindre la première zone commerciale.

Cela joue sur le moral des personnels et sur l'ambiance générale. Je ne reviendrais pas sur la mission du planton, je vous laisse imaginer le "sketch" sur cette unité.

Remettons une certaine caste au travail, respectons les textes, réorganisons notre système d'astreinte nocCe que l'AG&C veut, et c'est notre cheval de bataille turne et nous aurons déjà pas mal avancé dans la rénosur la réflexion actuelle sur la brigade territoriale, c'est vation du fonctionnement de nos boutiques. que le brigadier puisse travailler le jour OU la nuit. Nous avons suffisamment de ressources pour mettre en place ce système, quitte à sectoriser en nocturne C'est à la hiérarchie de mettre un grand coup de des zones plus vastes pour le gradé ou l'OPJ de perma- pompe dans la fourmilière... nence. Pas besoin d'un gradé nocturne partout, certains ne sont pas appelés de l'année et vont dire qu'ils Lionel Delille ont autant d'astreintes que les autres. Mettons certains personnels au travail et osons changer le système.

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JUIN 2016 Quand « frère d’arme » prend tout son sens... Chaque mort dans nos rangs est une véritable tragédie. A chaque fois, nous nous devons de rédiger un communiqué pour rendre hommage au camarade disparu. Cette fois-ci, j'ai laissé la main et ma participation à ce recueillement n'arrive que maintenant. Il y a des décès qui marquent plus que d'autres et celui-ci m'affecte plus particulièrement.

On a tous un emploi du temps chargé mais dans ces moments-là, on regrette de ne pas avoir pris le temps. Cette dernière rencontre c'était en décembre dernier, on sortait d'une intervention à proximité de St-Tropez pour un homme qui avait tué un policier municipal avec une arme à feu suite à une dispute conjugale. L'homme avait fini par se suicider après avoir ouvert le feu sur les gendarmes. C'est sur une intervention similaire que tu perds la vie Alain. Depuis ce drame je repense en boucle à notre dernière rencontre. Depuis cette tragédie, je pense que tu laisses derrière toi une femme, deux petits bouts et une unité qui doit être totalement désemparée.

Alain et moi sommes de la même promotion à Montluçon, la 251ème de la 5ème Compagnie, la "grise" pour les initiés. Je me rappelle d'un garçon qui avait toujours la pêche, humain, très sportif, le bon camarade par excellence... le type bien tout simplement. Nos chemins se sont recroisés plus tard en région PACA, lui affecté au PI2G à Orange (84), moi à la brigade de Sisteron (04). Nous avons eu l'occasion de servir sur les mêmes mis- Nous avions le même âge. Nous avons tous les deux sions ou exercices, lui dans sa partie "inter" et moi dans une femme et deux enfants. Nous étions de la même promo. Nous montions parfois sur les mêmes intervenla partie "négo". tions. Je me dis que ça aurait pu être moi, je me dis que Samedi matin, j'ai reçu une alerte négo justement où il chaque intervention peut se terminer ainsi. En PACA, était précisé qu'un forcené avait blessé sa compagne nous vivons tous avec le drame de Collobrières en tête, avec une arme à feu du côté de St-Tropez (83). Deux nous savons qu'une situation peut dégénérer soudainenégociateurs régionaux se sont engagés ainsi que le ment et se dégrader d'une façon inattendue. Personne PI2G (renommé Antenne Régionale du GIGN). Comme n'aurait pu prévoir que tu perdrais la vie ce samedi mad'habitude, j'ai toujours un œil sur l'inter en cours et j'ai tin. Je suis touché, sous le choc, dans la peine depuis vite appris qu'un camarade du peloton était tombé. Je cette triste nouvelle. J'ai l'image de notre dernière disne sais pas pourquoi, j'ai de suite pensé avec inquiétude cussion qui me hante. On n'imagine pas les répercusà toi Alain et j'ai écrit à mes collègues sur place "j'ai un sions qu'un décès peut avoir dans notre Institution. camarade de promo au PI2G". J'ai su rapidement que tu nous avais quitté et j'ai repensé à la dernière fois qu'on J'ai lu chaque message de recueillement sur la page de s'était vu. C'est toujours dans ces instants-là qu'on se l'association. Il ne s'agit que de beaux messages, parfois de personnes proches de toi qui te rendent ce dernier dit qu'on aurait dû plus profiter du dernier moment. hommage avant une cérémonie où il te sera rendu les C'était à Orange, au mess de l'escadron. Tu étais avec honneurs militaires que tu mérites. Je pense fort à toi, à un de tes fils, à table. On a papauté de nos vies, de nos ta femme et à tes fils, à ta famille, à ton unité. Au revoir parcours, de notre promo, en se marrant sur des anec- camarade... veille sur les tiens depuis là-haut. dotes qui commencent à dater. On s'est quitté sur une bise en se promettant, comme souvent dans ces situa- Tu restes dans ma mémoire Alain, je ne t'oublierai pas. tions, de se faire "un truc" prochainement. C'est ma Requiescat In Pace. phrase ça : "il faut qu'on se fasse un truc!" mais je Lionel Delille prends rarement le temps de profiter de mes collègues. PAGE 35


La disponibilité, seule vraie réponse au trou à l'emploi?

La nouvelle ''1000'' sort a peine du four et certains ne comprennent pas pourquoi les membres CFMG ne parlent pas d'une seule voix sur ce texte. Tout simplement parce que la DG passe en force sur ce nouveau texte fondamental et qu'une partie des membres CFMG refuse de porter le texte en région. Pourquoi? Un exemple : le texte prévoit qu'en cas de descendance nocturne de 11H00, il peut être dérogé à cette règle de repos journalier et une période de 02H00 peut-être amputée de ce créneau de récupération. On passe donc à 09H00 de récupération alors qu'avant c'était 10H00 non fractionnables et en plus on nous fait croire que les PAGE

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02H00 de compensation seront rendues sous 14 jours. Je suis resté plus que perplexe sur cette compensation qui, de mon point de vue, ne sera jamais redonnée par les commandants d'unité. Pourquoi j'ai ce raisonnement? Tout simplement parce que nous n'avons déjà pas nos quartiers libres mensuels et que ces derniers, récupérables pourtant sur le papier d'après la 42000, ne sont jamais reportés sur le mois suivant. La statistique nationale fait état de 7,96 QL sur 10 donnés à chaque militaire mensuellement. Ce qui veut dire que nous donnons à l'Institution 2 QL par mois en moyenne par gendarme.


Quand je vois que certains patrons hésitent encore à mettre des QL à 18H00 ou à 19H00, je me dis que tous les commandants d'unité devraient déjà commencer à lâcher leurs gars à 18H00 et que cet horaire devrait être la règle, juste pour compenser un peu toutes ces années où l'Institution n'a pas respecté nos droits élémentaires. Un de mes camarades parlait de travail dissimulé dernièrement, c'est peut-être caricatural voire poussif mais force est de constater qu'on use et abuse de notre disponibilité pour palier les nombreux trous à l'emploi. Je prends un exemple concret : sur ma Compagnie, il manquera cet été plus de 20 % de sous-officiers (je ne parle pas des permissionnaires). On va devoir organiser notre travail estival sur le néant et fonctionner en mode dégradé. Ce "mode dégradé" va surtout s'appliquer à la santé des militaires! Mais où sont les effectifs promis par le Gouvernement??????

Pour revenir au fameux quartier libre, si on fait un calcul très vulgarisé : deux QL de nuit par mois représentent 14H00 X 2 soit 28H00 de travail supplémentaire par mois. On fait déjà des journées à rallonge, de jour comme de nuit, avec des amplitudes horaires à la limite du raisonnable parfois et on nous ponctionne encore du temps libre. Si on prend ce calcul sur 10 mois car je retire les 9 semaines de permissions, on arrive à 280 heures soit 12 jours de travail sans aucune compensation. Sur ces sept dernières années, chaque militaire a fait don de l'équivalent de deux ans de permissions à la Gendarmerie sans qu'aucun organe officiel ne trouve à redire. Pour une Institution garante des droits et de l'application des lois, je dis bravo!! Vous comprendrez que la récupération des 02H00 me laisse extrêmement perplexe et c'est encore le brave pandore qui va encore trimer. Je demande très officiellement à la Direction qu'elle comptabilise les QL non octroyés et non récupérés afin que ces droits soient transférés sur un compte épargne temps. Le but étant de cumuler ce temps et de le transformer en jour de récupération, je ne parle pas de monétisation car je sais que c'est tabou. Ce même compte pourrait servir à comptabiliser les compensations nocturnes non données afin d'empêcher les patrons sans scrupules d'exploiter un peu plus les bonnes volontés. Il nous faut des gardes fous.

Si les QL ne sont pas donnés, c'est soit par manque d'effectif soit par manque de bon sens dans la conception du service. C'est de toute façon à l'Institution de donner les moyens à ses militaires de travailler dans de bonnes conditions et non l'inverse. Quand je vois les ''combats CGTistes'' actuellement sur le temps de travail, je me dis qu'ils ne sont jamais venus voir ce qu'il se passait sur la planète Gendarmerie! Concernant l'instruction provisoire remplaçant la 1000 (la 36132), l'Association Gendarmes et Citoyens (AG&C) demande que l'avis du Conseil de la Fonction Militaire Gendarmerie (CFMG) soit pris en compte in extenso. Il en va de la crédibilité de la concertation interne, cheval de bataille de notre Directeur Général. Si la concertation est si importante pour vous, mon Général, ne passez pas en force sur ce texte alors que vous connaissez le travail effectué par vos membres CFMG. On ne vous a peut-être pas fait remonter le malaise du conseil sur cette question, il est réel car l'incompréhension domine les débats! Il faut préserver vos personnels et des solutions d'organisation de service existent. J'ai proposé un fonctionnement en ''2/12'' dernièrement mais on m'a rit au nez. Je pense pourtant que c'est la solution, avec sectorisation de certaines fonctions en nocturne pour les gradés et les OPJ de permanence. La nuit, sur un Groupement de Gendarmerie Départementale avec une faible activité, il y a plus d'OPJ de permanence que sur un commissariat à grosse activité. Faudra m'expliquer la plus value un jour... à part de se planquer derrière des astreintes fictives, je ne vois pas où on veut en venir. CHANGEONS NOTRE SYSTEME et arrêtons de travailler sur des textes inapplicables et inappliqués!! Mon Général, vous voulez des gens audacieux aux idées novatrices... c'est à l'AG&C que vous trouverez ces personnels et non à la DG. Car pour nous le travail de BT est une réalité, pas un concept. Je l'ai déjà dit et le réaffirme : nous sommes gérés par des gens qui n'ont jamais fait notre travail, la distorsion vient de là et c'est peut-être ça le problème! Lionel DELILLE, président AG&C.

En Gendarmerie on ne compte pas le temps de travail mais le temps libre... sauf que là, le compte n'y est pas. PAGE

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De l’utilité des associations professionnelles dans le milieu militaire Vaste sujet ! Bien que très investi depuis des années dans le souci du « bien-être » (celui de la collectivité et de l'Institution), se traduisant bien souvent par des détails (qui font toute la différence), je ne suis membre d'une APNM (Association Professionnelle Nationale Militaire) que depuis l'année dernière. Comme je ne suis plus de la toute première fraîcheur (autrement dit, je ne suis plus sur le marché des « beaux gosses »), j'ai naturellement choisi la plus ancienne des associations : AG&C.

avant les points suivants : ne plus être seul face à un souci quel qu'il soit, en lien avec le domaine professionnel ; partager ses expériences, son vécu, ses déboires déjà traversés. Mais de prime abord, je verrais surtout un soutien., chose indispensable dans un métier en constante évolution, bien souvent orienté par des textes dont les termes ne sont pas toujours explicites. J'ai toujours détesté les : se reporter au texte de seconde référence de la circulaire machin, ayant fait l'objet de la NE truc.... C'est bon finalement d'avoir autour de soi des gens qui ont le talent de vous éclaircir en quelques mots !!

Je me suis dit : « c'est un peu comme Nutella, ce sont Enfin, comment je peux y participer. Ben oui, c'est l’éviles années d'expérience qui font toute la différence »... dence même. Être membre d'une association, ce n'est 8 ans, c'est pas rien ! pas être passif, juste regarder ce qu'il se passe et aboyer dès qu'un séisme est annoncé. Il faut savoir être acteur Ce post n'a pas pour vocation de débattre à savoir de son propre lendemain. quelle association est meilleure que l'autre. Je n'ai pas d'éléments suffisants pour me permettre de juger et je Il ne faut pas voir l'association comme : que peuvent-ils serai bien mal placé pour le faire. faire pour moi mais plutôt, en étant actif et participatif, qu'est-ce que je peux faire pour moi ? J'ai juste eu cette envie de m'auto-questionner, de savoir au final comment je perçois une association profes- Le principe d'une association étant d'agir ensemble pour sionnelle militaire, de ce que j'en attends et comment je tous, on devient soi-même acteur de son futur. Quelle peux y participer. satisfaction au final lorsqu'une décision arrive d'en haut, décision à laquelle vous avez participé activement, donCommençons par la façon dont je perçois une associané votre point de vue constructif et qui a été pris en tion professionnelle militaire. compte ! L'appellation en elle-même est, non seulement un bon Une association professionnelle militaire, c'est à mon en avant sans précédent, mais aussi une extraordinaire sens la possibilité de se faire entendre, même quand on avancée dans le domaine. Qui aurait pensé quelques est en bas de l'échelle. J'irais même jusqu'à dire : c'est années en arrière que les militaires puissent aussi avoir prendre une échelle, l'enlever du mur et la mettre à leurs associations ? plat.. comme ça, tout le monde est au même niveau Je ne connais que le côté « gendarmique » et je me dis (échelle, niveau, je vais pas tarder à attaquer une ruque 2001 (pour ceux qui s'en souviennent) a sans doute brique bricolage moi!!). été le début du commencement... Le premier mouveRappelez-vous ce célèbre slogan américain : « we need ment de grogne d'ampleur au sein de la Grande Muette you » : nous avons besoin de vous. (hors de question de parler de grève, évidement...) Donc, pour en revenir à nos moutons (ou poulets, vous Moi, je dirais plutôt : vous avez besoin de vous parce choisissez), je perçois donc une association comme une qu'il n'y à rien de pire que de se plaindre quand on peut union de personnes exerçant la même profession et essayer de faire mieux. pour lesquels les problèmes sont partagés afin, sinon de leur trouver une issue positive, au moins avoir le mérite Et puis, une association professionnelle militaire, c'est être avec celles et ceux qui chaque jour, partagent les d'en chercher une. mêmes ennuis et les mêmes joies. Ça ne fait pas l'ombre d'un pli : nous sommes toujours plus forts lorsque nous sommes unis. L'union fait la Les emmerdes, c'est tellement plus sympa quand on les partage.... force, je n'ai rien inventé. Ce que j'attends d'une association de ce type ? Là en- ® WLR core, les réponses sont multiples mais je mettrais en PAGE

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Etre ou ne pas être... Le bureau de votre association travaille. C'est rarement glamour, ça ne fait jamais les gros titres, ça n'intéresse pas grand monde en fait. D'un autre coté, l'association a un vrai désir de représenter la communauté de la Gendarmerie. Pour ce faire, outre des soutiens symboliques, des postures ou des prises de positions, elle cherche à faire adhérer le plus grand nombre pour qu'enfin elle puisse peser par son "poids" représentatif dans les débats avec nos autorités. Et c'est là que ça se complique. Par malice ou par bonne intention (l'enfer en étant pavé), les autorités n'hésitent plus à nous envoyer des invitations officielles pour discuter. La dernière en date ayant pour thème, ben tient, les futurs APNM. Les délais sont courts car le sujet est urgent. Le problème se pose en interne de savoir si quelqu'un peut "monter" à PARIS pour honorer cette invitation. (Là, le "vieux" militant que je suis est flatté car des courriers comme ça, ça fait des années qu'on en attend !). Bref, à l'heure actuelle, il n'est pas sûr qu' AG&C puisse s'y rendre et donc va se poser la question de notre utilité/légitimité : Si nous sommes absents de ce rendez-vous, où est la preuve de notre désir de créer une association professionnelle ? Si dans le même temps nous n'avons pas les moyens de nous y rendre ( les services dans les unités de base ne se changent pas en une minute, et puis mettez vous à la place de mon CB : "c'est quoi déjà AG&C ?"), comment faire ? Ben oui, au fait, c'est quoi ma position de service le jour où je monte à PARIS actuellement ? Nous sommes donc en train de créer des associations professionnelles sans moyens, en leur demandant de se rendre à des réunions où elles ne peuvent participer faute de moyens puisqu'elles n'ont pas encore d'existence "carrées"... Il y a un paradoxe certain. Au mieux parce qu'en ces temps incertains nous tâtonnons dans la mise en place d'un nouveau dispositif, au pire par calcul politicien de gens qui veulent faire la démonstration que le monde militaire peut se passer de représentants libres. Il n'y a qu'une issue à cette ambiguïté ; un afflux massif d'adhérents. Il n'est plus temps d'attendre de voir si les ANPM pourront faire la preuve de leur utilité, il est temps pour tous les gendarmes qui croient qu'un dialogue serein et franc peut exister avec les autorités, d'adhérer massivement. Car si la chaise des ANPM reste vide à chaque réunion, certains y gagneront, d'autres y perdront, mais il sera trop tard pour se plaindre. Une machine café a moins de réponse à donner qu'un ministre en exercice. Gendarme David SOYER

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JUILLET 2016 EXTRACTIONS JUDICIAIRES Entre chantage et refus de faire

Les magistrats de l'Union Syndicale des magistrats, dans un courrier adressé au Garde des sceaux le 29 juin 2016, crient au scandale. L'objet de leur colère se trouve, dans leurs propres rangs, être les refus quasi systématiques des services de transfèrements de l'administration pénitentiaire. Le motif qui est invoqué est le manque d'effectifs afin d'assurer les translations de détenus. Ils dénoncent aussi les refus de commandants de groupements avisés et de directeurs de police urbaine, de répondre à leurs réquisitions. Ils oublient de préciser au passage que certains des leurs ont menacé ces autorités de gendarmerie ou de police de leur retirer l'habilitation OPJ. Ils ont heureusement tenu bon. Mais d'où viennent les difficultés à faire assurer cette mission ? Il nous faut revenir en arrière dans le temps, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pour faire plus facilement passer la pilule de la suppression de 5000 postes de gendarmes, le président de la république, en 2010, ressortant une mesure qu'il n'avait pas pu mettre en œuvre alors qu'il n'était que ministre de l'intérieur, a décidé que les missions de transfèrements des détenus seraient désormais assurées par les personnels de l'administration pénitentiaire. Un plan pluriannuel de déploiement régional de ce dispositif a vu le jour dès 2012. Le transfert de charge a commencé par quelques départements pilotes, mais n'a pas donné PAGE

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satisfaction (selon l'USM). Néanmoins, le projet était lancé et, bon gré, mal gré, les magistrats ont du faire avec. Certains ont joué le jeu, d'autres ont continué à ignorer ces directives et ont continué à faire appel aux institutions policières et gendarmesques. C'est seulement lorsque, pour de justes raisons de suppression d'effectifs et de mise à disposition des matériels dédiés à ces missions, elles ont refusé d'exécuter les réquisitions, que ces magistrats les ont menacées. La mauvaise foi les a poussés jusqu'à dénoncer un sous-dimensionnement des ETP (Emploi Temps Plein) affectés à cette occasion à l'administration pénitentiaire, ignorant de facto que les brigades de transfèrement de la gendarmerie avaient été dissoutes du fait de l'activation des Pôles de Rattachement des Extractions Judiciaires (PREJ) par le ministère de la Justice, et de la suppression sans autre forme de procès, de quinze escadrons de gendarmerie mobile. Pour illustrer leurs difficultés à faire exécuter leurs réquisitions, les magistrats du syndicat relatent des faits mettant en cause, soit les fameux PREJ, soit la Gendarmerie ou la Police. J'ai noté que plusieurs détenus avaient été élargis, en raison d'une « impossibilité de faire » (IDF) de la part de l'administration pénitentiaire et du refus de commandants de gendarmerie, voire d'un silence assourdissant, selon les termes de leur courrier.


Doit-on y voir ici une imprévision de la part des juridictions ou des magistrats, qui, arc-boutés sur leurs privilèges, ont décidé malgré tout, d'attendre la date fatidique pour commander une extraction du détenu ? Il y a d'autres moyens de pallier ces impondérables, notamment la visioconférence. Et si la missive en parle, c'est pour indiquer que « si le magistrat ne l'a pas décidé, c'est que la visioconférence n'était pas envisageable », j'y opposerai un exemple où un magistrat d'outremer a effectivement refusé ce moyen pour entendre un mis en examen et qu'une fois sur le territoire, il s'est rendu compte qu'il n'avait pas de membre du parquet disponible, obligeant ainsi un substitut à statuer à PARIS, par visioconférence...... Et que dire de ces « impossibilités de faire » formulées par les PREJ, quand il s'agit de présentation d'accusés dans une cour d'assises dont le programme est arrêté depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois ?

il faut tenir bon. Nous avons, au fil du temps, courbé le dos sous les réquisitions, souvent légales, parfois de confort voire même déroutantes de certains magistrats. Qui n'a pas le souvenir d'avoir escorté un « mandat d'arrêt » à l'autre bout de la France afin qu'il se voit notifier en quelques minutes une amende avec sursis, sans autre contrainte ? Qui ne se souvient pas d'avoir escorté sous très haute surveillance, un détenu pour des faits criminels à plusieurs centaines de kilomètres pour être présenté à une juridiction correctionnelle où il s'est vu notifier une peine avec sursis ? Les exemples en la matière sont nombreux et aussi épiques que pathétiques, pour certains. Le transfert des translations judiciaires a coûté plusieurs centaines d'emplois temps plein à la gendarmerie (et à la police). Il ne s'agit pas aujourd'hui de combler les trous que les uns et les autres ont proprement créés pour, me semble-t-il bloquer le système et ainsi, retrouver la main mise sur les gendarmes et les policiers. Les magistrats de ce syndicat ne peuvent s'en prendre à personne. S'ils avaient, au fil du temps, exigé autant d'eux-mêmes que des escortes qu'ils plaçaient sous réquisition, on n'arriverait pas aujourd'hui aux dysfonctionnements qu'ils dénoncent.

L'administration pénitentiaire, se cache derrière des chiffres pour ne pas exécuter les réquisitions. A coup de statistiques, d'explications oiseuses ou alambiquées, elle explique que par endroit, les fonctionnaires sont trop peu nombreux, mal formés ou pas du tout ou qu'elle attend toujours les moyens dédiés à ces missions, elle n'hésite pas d'ailleurs à accuser, auprès de la DGGN, tel Quant à l’administration pénitentiaire, elle doit dès à ou tel commandant de groupement de ne pas vouloir présent se prendre en main et accepter les décisions faire son travail. prises il y a plusieurs années, cesser de s'apitoyer sur Cette ambiguïté fertilise les incidents entre une Justice ses effectifs et aller jusqu'à cesser les « impossibilités de arc boutée sur ses privilèges, plus encline aux « j'exige faire », sinon on pourrait penser que ceux qui sont à la des forces de l'ordre » qu'à la remise en question, et tête des services de l'APEJ, de la DAP ou autre PREJ, une administration pénitentiaire qui n'a pas pris la me- sont plutôt partisans du « refus de faire ». Et cela n'est sure de cette nouvelle mission, donnant l'impression de pas acceptable d'un service de l'Etat. subir sans vraiment agir. Alors, oui il faut soutenir ces commandants de groupements de Gendarmerie Départementale qui ne font qu'appliquer des directives édictées il y a plusieurs années. Pourquoi devraient-ils faire supporter à leurs subordonnés, tellement sollicités par ailleurs, les impérities ou les quatre volontés de magistrats dédaigneux, imbus du pouvoir que l'Etat leur a consacré ? Pourquoi devraient-ils suppléer (encore) des fonctionnaires d'une administration pénitentiaire, sûre de sa puissance de nuire à la bonne marche de l'institution judiciaire, et qui a reçu les effectifs et le matériel pour accomplir ces missions ? Je n'ai pas la prétention de connaître les réponses, mais

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Détachements des personnels en école

Du grade de gendarme et MIP, j'accomplis ma mission de jour comme de nuit. Notamment lors d'opérations d'interpellation (je suis affecté en PSIG péri-urbain). Je prends à chaque fois la place du chef et c'est le rôle qui m'est confié par ma hiérarchie. Je l'assume.

(percevant, eux, une prime pour ce diplôme). En contre partie, nous n'avons jamais eu accès à l'avancement (mesure feuille de route sociale acceptée pour la police mais pas pour la gendarmerie). Surtout en GD !

Nous ne touchons aucune prime ni aucune IJAT lors A ceci s'ajoute, plusieurs fois par an, des détachements de nos détachements. à l'autre bout de la France ou l'encadrement de stages Nous ne bénéficions d'aucune qualification ou diplôme en caserne (parfois bloqué, sans QL). supplémentaire à chacun de ces détachements Mon service quotidien n'est donc pas le même qu'un (contrairement aux militaires que nous formons). gendarme « du socle ». En effet, les MIP sont régulièrement sollicités pour des détachements en école de 3 Nous ne disposons d'aucun moyen de transport pour mois (Rochefort, Melun, Tulle, Beynes,....), pour des nous rendre en détachement (le train n'est pas une PMG (2 semaines à 1 mois) et autres stages PSIG, BT, solution lorsque 14h aller-retour sont nécessaires pour bénéficier de son repos). PI,.... Ces détachements perdurent depuis de nombreuses Notre unité (qui œuvre pour la mission première de la années, bien avant les demandes de renfort ac- GD, l'action sur le terrain) doit se passer d'un effectif durant plusieurs semaines ou mois. tuelles demandées par le DG. Les MIP étant affectés prioritairement en PSIG (cf. : Et dernièrement, preuve du manque de reconnaisinst 95000), nous avons, pour notre emploi au PSIG, sance, lorsque j'ai demandé à passer le PSE1, diplôme plus de prérogatives que les OPJ de nos unités de secourisme en lien direct avec ma fonction (épreuves CCPM), je n'ai pas été retenu pour le stage. PAGE

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Ce sont d'autres militaires sans qualification, ni rôle sieurs fois par an (chaque mois en ce moment). d'encadrement qui ont été retenus. Mon métier c'est le terrain, je n'ai pas choisi une carAu final, le constat est édifiant : nous partons en stage rière de cadre en école. Ma vocation première est sans y être volontaire, à nos frais, nous sommes dési- d'agir sur la voie publique. Ma fonction de moniteur je gnés d'office la plupart du temps, nous laissons notre la mets au profit de la gendarmerie au niveau local, ce famille se débrouiller seule (je suis marié, mon épouse que je ne remets pas en cause. Dès lors que celle ci travaille et mes enfants ont moins de 10 ans, situation m'impose les contraintes décrites plus haut, il me pacourante...) et ceci sans aucune valeur ajoutée profes- raît normal de réclamer des compensations. Il me sionnelle ni aucune reconnaissance ou rémunération. semble évident que ce brevet doit enfin être reconnu au sein de l'institution et qu'un effort doit être fait J'ai effectué plusieurs de ces renforts et à chaque fois je me retrouve avec des camarades dans la même si- pour ralentir et/ou rendre intéressant les détachetuation que moi, c'est à dire non volontaires et dési- ments d'encadrement de MIP en école ou en stage. gnés d'office. La menace d'une mutation rejetée ou d'un avancement compromis causant la résignation des J'ajoute que selon le décret 2010-235 du 05/03/2010 gendarmes détachés.... article 1 ; relatif à la rémunération des agents publics Une solution serait de puiser dans les moniteurs fraî- participant, à titre d'activité accessoire, à des activités chement brevetés. Un détachement faisant suite au de formation, les MIP peuvent théoriquement préstage MIP. A raison de plus de 100 brevets par an, tendre à rémunération lors de ces détachements. En sans compter les quelques MIP volontaires, les postes effet, ma FIR précise « S/officier de PSIG », mon rôle de renfort seraient comblés une bonne fois pour de formateur est alors une activité accessoire lorsque toutes. j'exerce en école. Cette situation provoque un stress régulier chez les militaires brevetés MIP. La hantise d'un détachement et tout ce qui en découle familialement, reviens plu-

Un gendarme, MIP depuis 10 ans.

CLIQUEZ ICI pour visualiser le décret n°2010-35

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Les terroristes d’aujourd’hui, sont nos délinquants d’hier Les réactions au terrorisme ne seraient-elles deve- plus virulente, délictuelle et criminelle. Ils avaient tous de nues qu’un vaste plan de communication visant à sauvegarder nombreuses mentions au casier judiciaire, 10, 20, 30 ou plus la popularité en berne de l’exécutif et masquer les réalités ? sur un laps de temps relativement court. Comme une grande majorité des délinquants de notre ère, ils n’ont que très peu C’est par cette effroyable question, quelques jours après l’at- connu les douceurs d’une cellule de prison. Quelques mois, tentat de Nice, que nous pouvons nous demander si les gens voire quelques années à l’ombre, mais si peu en comparaison qui nous gouvernent ont toujours les pieds sur terre. Parce des faits reprochés, vols à main armée, diverses agressions qu’en définitive, le sketch des annonces intenables que nous violentes, trafics de stupéfiants, outrages en tout genre enentendons depuis janvier 2015 ne peut se justifier que par vers les forces de l’ordre et les magistrats, la liste est l’incompétence ou la manipulation, les deux étant souvent longue. Ce n’est pas dans l’idéologie de nos dirigeants de intimement liées. Premièrement, et depuis Charly Hebdo, conclure systématiquement ces procédures par l’enfermenos dirigeants n’ont eu de cesse de nous vendre ce fameux ment. La priorité dans notre pays, dans notre système judiislamisme radical, cela s’est confirmé dans les actes de barba- ciaire, est de trouver une solution alternative pour l’auteur rie qui ont suivi, jusqu’aux événements de Nice, sauf que, les d’un crime, et cette solution ne serait pas la prison. C’est premiers jours, il n’était pas établi que l’auteur se soit radica- vite oublier que la prison, avant de servir le criminel, avant lisé. Nous avons alors assisté à une course à la justification, d’être une sanction, est surtout une pratique visant à mettre passant par ses relations conjugales, ou encore ses rapports en sécurité les citoyens, est de mettre hors circuit un indivisociaux... Puis, « miracle », nous avons trouvé, c’est une « du dangereux pour autrui. Nous parlons beaucoup de sécuriradicalisation expresse ». Ouf ! L’honneur est sauf... Si l’isla- té ces derniers temps, la sécurité des honnêtes gens commisme radical est effectivement la principale raison du pas- mence en éloignant d’eux, ceux qui sont dangereux. En étant sage à l’acte, il est toutefois très confortable pour l’exécutif laxiste, en étant modéré, en requérant des peines risibles de nous focaliser uniquement sur cet aspect de la réalité. La comme 6 mois avec sursis pour des agressions physiques vraie question, la vraie réflexion, la vérité engage directe- ayant entraîné une incapacité de travail on humilie le droit ment nos dirigeants et leurs prédécesseurs. L’islamisme a des victimes, on lance un appel aux truands. Aujourd’hui le bon dos, il suffit de crier aux actes de guerres contre une jeu facile de la criminalité en vaut largement la chanpopulation inconnue de l’ensemble des Français, dans des delle. Faisons le constat d’un autre fait, ne souffrant lui aussi pays à des dizaines de milliers de kilomètres. De lâcher d’aucune remise en question. Il apparaît que ces individus quelques bombes n’épargnant pas les populations civiles et sont tous issus d’un milieu social moyen voire défavorisé, où de laisser crever nos oisillons en kaki pour revendiquer sa l’aide de l’état est légion, où le revenu du travail paye moins fermeté au service de la nation et gonfler la bourse des que nos organismes sociaux, où dès le plus jeune âge, les quelques IFOP, IPSOS BVA afin de prendre 2 ou 3 points crimes et délits deviennent par facilité, le revenu principal dans les enquêtes d’opinion. Si les tueurs de masse sont les pour qui n’aurait pas ou peu de morale. Sans généraliser, car seuls responsables du sang versé, nos chers politiques depuis ce n’est pas l’objet, il faut rester lucide avec l’ampleur du des décennies sont coupables de passivité, de mollesse, de phénomène, il est fortement présent et pour les membres médiocrité ! Quand un problème surgit, la méthode la plus des forces de l’ordre que nous sommes nous ne pouvons intelligente pour en trouver la solution consiste à en déceler que nous résoudre à constater qu’il concerne principalement les causes. L’islamisme radical, selon nos gouvernants et nos des individus Français, d’origine étrangère et tout particuliècentaines de spécialistes friands de plateaux tv, serait la cause rement d’origine maghrébine. Si le Maghreb ne peut se voir du problème... Conclusion un peu facile, car cela masque réduit à ce type de population car c’est une formidable rél’ampleur d’un phénomène installé au cœur même de notre gion du monde, avec des peuples riches d’histoire et de culsociété depuis des décennies. Posons-nous la question autre- tures, si nos compatriotes d’origine maghrébines ne peuvent ment, l’islamisme radical ne serait pas une cause, mais le ré- souffrir, de notre part, d’aucun jugement à caractère racial, sultat d’un problème bien plus profond ? A commencer par religieux ou plus globalement idéologique, ne serait-ce que la paresse de notre système judiciaire, le tout canalisé par les par le sang versé par nos anciens durant nos guerres, ne seambitions politiques des uns et des autres depuis les années rait-ce que par les conditions 80. Il apparaît, et c’est un fait non discutable, que la totalité des individus ayant commis des actes de barbarie sur notre sol est issue de la petite délinquance, puis d’une délinquance


indignes de travail auquel nos immigrés ont dû faire face, ne serait-ce, tout simplement, que pour l’amour que tous portent au drapeau, qui est aussi le leur. Nous ne pouvons éluder, malgré cette chape de plomb voyant de l’amalgame partout, la réalité de nos interventions, chaque jour. Ces dernières générations de Français, autrefois immigrés, qui n’ont rien vu, rien connu, rien subi ne connaissent que la facilité. La facilité d’avancer une religion car nous apprenons aux enfants musulmans dès le plus jeune âge qu’ils ont droit à un repas différent à la cantine car ils sont une « minorité » et qu’il ne faut pas faire « d’amalgame », alors que tout autre enfant d’une autre religion devra se priver si le repas ne lui convient pas, que ce soit par préceptes religieux, restrictions médicales ou même goût. La facilité dès le plus jeune âge de crier au racisme pour se dédouaner d’un fait répréhensible car on n’ose pas sanctionner cet individu déviant à cause de sa culture, de sa communauté ou des représailles dans le quartier. La facilité dès le plus jeune âge de crier au racisme dans les milieux sociaux et à la majorité dans les milieux professionnels pour justifier et se faire excuser de prioriser l’activité illégale de nuit plutôt que de se lever le matin pour travailler.

plique qu’il manque des dizaines de milliers de personnels... On nous sort l’appel national et solennel à une réserve opérationnelle déjà moribonde. Comment recruter, former et payer des nouveaux volontaires quand des groupements de Gendarmerie n’arrivent même pas à payer les réservistes déjà présents ? Quand certains réservistes sortent sur le terrain sans gilets pare-balles faute de moyens ? Sans vouloir amoindrir la volonté d’aider d’un bon nombre de réservistes de la Gendarmerie, avons-nous vraiment besoin de personnels en tenue au bord des routes ? Et le soutien pour rédiger les procédures ? Et le soutien pour le renseignement ? Et le soutien responsabilisé aux contraintes du quotidien tout simplement ? Notre gouvernement, et les précédents depuis des décennies se moquent de nous. S’ils ne font pas preuve de lâcheté, ils ne font passer que leurs intérêts électoraux et personnels avant la France et les Français. Dans ce combat de la sécurité ou les forces de l’ordre sont en première ligne il faut en finir avec les salamalecs de chacun. Nous sommes en France, on applique le droit, on protège à tous les niveaux nos concitoyens respectant les lois et on enferme les autres conformément aux crimes et délits commis, pas seulement en fonction de l’origine, de la religion et des idéaux éculés de nos bien-pensants.

C’est tout cela, par lâcheté gouvernementale mais sur- En 2016, en France, ce n’est pas une religion le protout désir électoral, que nos dirigeants ont instruit les blème, mais l’idéal de quelques déconnectés de la réalienfants de nos immigrés d’hier. Ils ont posé les bases té, et cet idéal finit par donner la mort ! des justifications faciles, ils ont généralisé l’exigence de recevoir au mépris des contraintes et du devoir. Ces enfants, devenus grands, ont bien compris tout l’intérêt de jouer des dérives institutionnelles de notre pays. La religion n’étant devenue qu’un outil pour faire perdurer la facilité. Quand ce petit délinquant fainéant et arrogant d’hier part en Syrie se former au djihâd, il ne fait que suivre le cursus d’une vie, une vie que nous avons, que nos dirigeants ont lâchement couvée pendant des décennies. Le contexte international et la très efficace communication en ce sens de nos « ennemis » lointains aidant, le cocktail ne peut être que détonant. Et que fait notre gouvernement ? Notre gouvernement agite le chiffon de l’islam. Notre gouvernement nous détourne de ces fautes passées et présentes. Au lieu de redresser le cap, nous assistons depuis un an et demi à un spectacle de Gérard Majax à l'échelle étatique. On nous sort un état d’urgence durant lequel la France a eu à subir les pires troubles à l’ordre public depuis des décennies. On nous sort des renforts de gendarmes et policiers alors que dans le même temps on nous ex-

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Interview du Général FAVIER, Directeur Général de la Gendarmerie Nationale

1- Lorsque des violences sont exercées contre la troupe et qu'elle ne peut y faire face autrement, lorsque notre ministre de tutelle indique clairement qu'un bon élément ne fait pas usage de son arme, va-t-on vers une étude du droit de retrait pour les gendarmes? L'emploi de la force et l'usage des armes restent des prérogatives dont disposent la police et la gendarmerie et qui sont strictement encadrées par la loi. Elles doivent être correctement exercées, tant dans la lettre que dans l'esprit. J'y suis très attentif, car c'est ce respect du droit et des règles déontologiques qui fonde notre légitimité. L'IGGN y veille particulièrement. Mais je suis également très attentif à éviter toute remise en cause de ces prérogatives qui sont nécessaires à la garantie de la sécurité de nos personnels comme de celle de nos concitoyens. Je ne vois, actuellement, aucune remise en cause dans ce domaine. En effet, je rappelle que la récente loi sur la réforme pénale consacre au contraire un nouveau droit d'usage des armes, en cas «d'absolue nécessité», contre quelqu'un qui vient de commettre ou tenter de commettre un meurtre et qui s'apprête à recommencer. Il n'est donc aucunement question de restreindre l'emploi de la force légitime et strictement nécessaire. En ce qui concerne le droit de retrait, celui-ci ne concerne pas la gendarmerie - pas plus que la police, la sécurité civile, les douanes ou l'administration pénitentiaire - pour les missions opérationnelles. Cela ne serait ni raisonnable, ni concevable, et une révision du droit en vigueur n'est pas à l'ordre du jour. 2- Vous avez accompagné le ministre de l'intérieur de l'époque à PIERREFEU DU VAR suite à l'assassinat de deux gendarmes féminins à COLLOBRIERES (17 juin 2012). Quelles ont été, après ce drame et d'après vous, les mesures qui ont été prises pour améliorer l'intervention des patrouilles de brigades de gendarmerie ? Que pensez-vous de la généralisation des patrouilles à trois militaires pour les premiers à marcher ? L'intervention des premiers à marcher est effectivement un des points les plus délicats des missions des unités territoriales. Les militaires de brigade peuvent alors être confrontés directement, souvent sans signe avant-coureur, à un déchaînement de violence extrême. Ce fut hélas le cas à Collobrières. Cela se produit également dans une moindre mesure au quotidien, avec des conséquences moins dramatiques. C'est potentiellement aussi le cas dans le cadre de la réaction immédiate à un acte de terrorisme, où nos brigades sont « primo-engagées », comme en témoigne l'intervention de deux gendarmes de la BT de Dammartin en Goële, en janvier 2015, dont l'action a été déterminante pour fixer les frères Kouachi.


En ce qui concerne les patrouilles à trois, elle sont déjà mises en œuvre dans certains secteurs particulièrement sensibles. Pour des raisons liées à l'organisation des unités et aux effectifs, une généralisation est difficile. Il faut donc mettre en œuvre les patrouilles à trois chaque fois que c'est possible mais il faut chercher aussi d'autres réponses : ce sont les équipements de protection, c'est l'entraînement de nos personnels pour faire face à ce type de situation. Le sujet du format des patrouilles peut donc se poser pour des unités qui sont, de façon régulière voire systématique, confrontées à des phénomènes de rébellion ou de prise à partie physique. C'est une évaluation à conduire localement et au cas par cas, les situations pouvant être très diverses au sein d'un même groupement. Par ailleurs, nous travaillons sur le renforcement des effectifs des unités en facilitant l'emploi de réservistes fidélisés ou, comme cela a été annoncé dans le cadre des conclusions du GT Brigade, en prolongeant la réforme de notre organisation pour privilégier le modèle des BTA ou des COB à deux unités. Ce sont les seuls leviers durables dont nous disposons et qui permettront aux commandants d'unités de « muscler » les patrouilles sans fragiliser l'activité des unités. Nous avons ensuite tiré les enseignements de ce drame en appuyant la manœuvre des militaires de brigade : - par le déploiement du module SIP/BDSP, qui permet de préciser le renseignement lors de l'appel au CORG. Cette base de données est en pleine montée en puissance, l'effort doit être maintenu pour l'enrichir car elle concourt directement à la sécurité des primo-intervenants, - par la mise en œuvre de nouveaux moyens technologiques, comme la bulle tactique et NEOGEND. Ils influent tous deux directement sur nos modes d'actions opérationnels et nous devons, désormais, veiller à les mettre pleinement à profit ; - par la dotation d'équipements de protection et d'intervention (diffuseurs lacrymogène grande capacité, PIE, pistolets mitrailleurs, et maintenant gilets lourds) qui sont pour une très large part d'ores et déjà déployés dans les unités ; - par un renforcement de la formation individuelle et collective en IP, avec la création des AMIP et une formation tactique renforcée en école et au SNFEO. 3- Mon Général, vous êtes le DGGN qui a le plus incarné cette fonction, votre parcours parlant pour vous. A l'aube d'une échéance politique majeure, comprenez-vous les craintes de la base si vous étiez amené à quitter ces fonctions ou si un civil venait à accéder à ces fonctions ? Je souhaite revenir avant tout sur la première partie de votre question. Les généraux de gendarmerie qui m'ont précédé dans ce poste ont tout autant que moi incarné leur fonction, et ce n'est pas faire preuve de fausse modestie que de le rappeler. Ils sont passés avec succès par tous les postes de commandement que peut offrir la gendarmerie. Leurs parcours exemplaires, au plus haut niveau, dans des périodes sociales ou politiques parfois très difficiles, témoignent en ce sens. D'autre part, je suis confiant sur les atouts de la gendarmerie, qui est désormais parfaitement positionnée et bien reconnue. Elle est, on le sait, forte d'une longue histoire. Elle est surtout parfaitement adaptée à la situation que nous vivons et parfaitement adaptable à celles que nous vivrons demain. Son schéma territorial, qui fait sa force, permet aux unités de monter rapidement en puissance, de contrôler les flux comme la profondeur des territoires, d'être appuyées autant que de besoin par des moyens spéciaux, souvent de haute technicité. Son statut militaire assure sa disponibilité, son sens de l'engagement, son respect des valeurs. Enfin, la grande qualité de ses personnels lui permet d'envisager l'avenir avec optimisme et confiance.

Pour toutes ces raisons, je sais que nous n'avons aucune crainte à avoir et que la pérennité de l'institution s'inscrit dans sa nature même. Pour ces mêmes raisons, je sais que l'autorité politique fait confiance à la gendarmerie et à ses chefs. Le ministre de l'Intérieur nous en a donné une nouvelle preuve, en annonçant qu'il proposera le général de corps d'armée Richard Lizurey pour me succéder en septembre prochain. PAGE 47


4- Mon Général, vous occupez les fonctions de DGGN depuis plusieurs années maintenant, quel est le plus grand chantier que vous avez accompli au sein de notre Institution et les défis qu'il vous reste à mettre en œuvre ? Comme vous vous en doutez, je suis particulièrement attentif aux résultats obtenus dans le cadre de la Feuille de Route, qui a permis de fédérer toute la gendarmerie autour d'un projet commun de modernisation, mais qui a surtout contribuer à changer les mentalités. Les personnels, militaires et civils, de tous grades, ont à présent à l'esprit que rien n'est immuable, rien n'est figé, rien n'est inéluctable, à condition d'en avoir la volonté. Nous avons ensemble accompli de grandes avancées dans ce domaine, à tel point que d'autres administrations ont souhaité s'inspirer de notre méthode ! Dans cette lignée, nous avons utilisé les mêmes ressorts pour le GT brigade, ce qui a permis là aussi de retenir des mesures fortes en un temps contraint. Je suis heureux également des avancées effectuées dans le domaine de la concertation : nous avons effectivement beaucoup progressé, à la fois en interne avec l’élection des membres du CFMG, comme en externe avec la signature d'une charte avec la plupart des associations proches de la gendarmerie. C'est en suivant cette voie de l'action, de la participation, de la mobilisation des volontés et des intelligences que la gendarmerie parviendra à relever les défis qui se présentent à elle. Je reste ainsi pleinement mobilisé, avec l'ensemble de la DGGN, sur la transition numérique que nous ne pouvons pas manquer, ainsi que sur la question préoccupante de l'immobilier. 5- Mon général, depuis votre prise de poste, l'évolution des associations et notamment leur transformation en APNM a été très rapide. Quel est votre regard précis sur les associations et particulièrement les APNM ? Pensez-vous qu'elles puissent trouver pleinement leur place dans la concertation en gendarmerie, sans être cantonnée à un rôle purement consultatif ? Un DG peutil être adhérent selon vous ? Tout d'abord, je rappelle que pour le moment, le cadre réglementaire de l'action des APNM n'est pas fixé. Nous sommes encore en phase de découverte mutuelle : c'est un moment très intéressant. Je dirais que les APNM seront ce que les militaires en feront. Elles pourront jouer un rôle significatif au niveau national en tant que force de proposition. En ce qui concerne la gendarmerie, nous avons un modèle de concertation intégré à la chaîne hiérarchique : à chaque échelon de commandement correspond un ou plusieurs militaires chargés par leurs pairs, via une élection, de les représenter. Ce modèle m'apparaît comme efficace, il sera renforcé dès la rentrée par un CFMG élu pour la première fois. Dans ce contexte, rien d'interdit bien sûr à un représentant des IRP d'appartenir à une APNM, mais les APNM n'ont pas vocation à jouer un rôle local en doublon de la chaîne de concertation. Quant à savoir si on peut envisager un DGGN membre d'une APNM, la réponse est induite par la multiplicité de celles-ci. Rien ne l'interdit formellement, mais l'impartialité nécessaire pour pouvoir sainement travailler avec toutes les associations la contre-indique fortement. Quoiqu'il en soit, le DGGN est en contact permanent avec les APNM : je sais leur mobilisation et leur attachement à notre maison. C'est pourquoi je rencontre régulièrement leurs représentants, c'est pourquoi j'ai nommé un délégué au dialogue social. La charte que nous avons signée ensemble donne un cadre solide à nos relations, institue un point de contact dédié : les APNM sont d'ores et déjà totalement associées à la vie de la gendarmerie. Cette interview devait initialement paraître dans notre magazine de juin, mais suite à différents événements (euro 2016, manifestations, réunion de commandement du 21 avec l'annonce de départ du DG...) sa transmission a tardé.

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AOUT 2016 Quand je retourne au fin fond de mon Auvergne Natale, les anciens de chez moi se plaignent de la gendarmerie. Ils abordent des sujets suite à des changements qu'ils ont constatés. Je résume cela vite fait dans ce texte. Mais malheureusement je suis d'accord avec eux. "Gendarmerie Nationale, une force humaine....." Il fût un temps et pas si éloigné, l'humain était un vecteur clé de cette si belle institution. La population voyait en l'image du gendarme l'homme à qui il ne valait mieux pas avoir à faire au niveau du travail, et la personne à qui on pouvait tout raconter quand il venait chercher du renseignement. Il était craint, il été respecté, et il a été informé. Aujourd'hui, la statistique et les chiffres ont pris le pas sur l'humain. Le rôle de dirigeant s'apparente plus à un rôle de responsable commercial mixé à un gestionnaire RH. Tout est question de chiffres, de nombres, de numéros. Dans le jargon local on nommerait ça "des bûchettes", en langage officiel "des résultats". Fini le temps ou le gendarme Untel partait en patrouille pédestre à chacune de ses sorties et parlait avec Marcel le boucher, Jean-Paul le boulanger, Josette la commère. Ce temps où on lui disait que Christophe roulait toujours sans permis et que Lionel braconnait, que les gens du voyage partait s'installer à tel endroit..... Maintenant le gendarme n'est plus untel, c'est le gendarme numéro identifiant XXXXXXX qui passe voir Marcel le boucher pour lui poser une convocation en speed pour l'entendre sur des faits de "travail dissimulé " car comme il fait depuis 10 ans, il a découpé un cochon à son oncle pour rendre service. Et il reçoit toujours pour cela une compensation pécuniaire qui déplaît à la concurrence. (1 bûchette....) ensuite il vient de croiser Jean Paul en plein dans sa tournée de livraison de pain mais le gendarme numéro XXXXXXX est en service de police route imposé. Il ne peut pas se permettre de rentrer les mains vides, car dixit ses chefs : " on voit toujours des infractions, si on rentre sans PV, c'est qu'on le fait exprès" Alors Jean Paul rentrera chez lui avec une Amende de 90 euros et l'immobilisation de son véhicule de livraison. Et oui son pneu avant gauche n'était pas de toute fraîcheur mais comme Jean Paul travaille d'arrache pied il n'a pas pris le temps de faire le nécessaire. Il est en fait, il le sait mais il se demande pourquoi le gendarme n'a pas fait preuve d'un peu de clémence. Et oui, il fût un temps où le gendarme untel aurait averti Jean Paul mais là, le gendarme XXXXXXX n'a plus le choix...sa notation, sa PRE voir même pire, sa carotte comme certains l'appellent, en dépendent. Il rentrera donc avec sa bûchette et donnera pour certains le sentiment du devoir accompli. Sur la route du retour, il croise Josette la commère du Bourg. Elle a quelque chose d'important à lui dire, mais comme il vient de verbaliser Jean Paul et de faire une procèdure à l'encontre de Marcel, alors elle préfère ne rien dire à ce "gros con de racketteur payé au rendement " comme elle l'appelle maintenant. Concernant Christophe qui roule sans permis, le gendarme XXXXX qui vient d'arriver ne le connaît pas, tout le monde le sait mais personne ne le lui dira, car " Christophe a raison, ça sert à rien d'avoir des scrupules car les gendarmes n'en on plus beaucoup." Pour celui qui braconne tout le monde le taira...quand on voit ce qu'ils ont fait à Marcel... Et pour les gens du voyage, vu que les gendarmes sont toujours en train de vadrouiller pour mettre des PV et cramer en carburant l'argent de nos impôts, ils les verront d'eux même. Le gendarme XXXXXXX n'a fait que son travail, mais son travail a bien changé. Il n'obtient plus beaucoup de renseignements, mais il obtient du résultat. Évitons les "constatés" et multiplions les "élucidés". Evitons les pourparlers car le temps, c'est des bûchettes. Aujourd'hui la population voit en ce gendarme, cet infâme shériff du bord de route, celui à qui il ne faut surtout pas faire confiance car il vendrait sa mère pour te confisquer ton permis, celui à qui il ne faut rien dire car tu passeras pour une balance et si tu as besoin, ils ne te protégeront sûrement pas... Les chiffres, les stats, tout cela contribue chaque jour à tuer un peu plus l'image du gendarme. La gendarmerie n'est plus humaine, elle est une gendarmerie de chiffres, une force mathématique. Un gendarme mobile

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République exemplaire ? Depuis toujours, le socle du métier de gendarme était basé sur l'exemplarité. C'est non seulement une qualité pour les générations qui se succèdent, mais surtout un principe de vie, qui permet d'accepter les différences. Je ne vais pas faire l'offense aux personnes qui me font l'honneur de lire ces quelques lignes, de leur expliquer en quoi consiste le caractère d'une telle attitude. Comment imaginer l'un de nous verbaliser un concitoyen pour un défaut de comportement si lui-même, une fois le dos tourné, le reproduit ? C'est donc avec ce principe, martelé à tout bout de champ, que nous avons traversé les années, dans notre vie personnelle et professionnelle. Et ma foi, on était fiers de ce que l'on construisait, avec probité et franchise. D'ailleurs, c'était tellement devenu naturel, que nous n'envisagions pas d'autres règles de vie. Le comportement devient normal quand il est ancré au fond de nous, un réflexe en somme ! On ne se pose plus les questions existentielles de savoir si on a raison, puisque c'est un dogme. Façonné comme une loi fondamentale, être exemplaire devient une seconde nature, un fondement sur lequel tout est basé. On en vient à imaginer, comme un réflexe pavlovien, que les autres, finiront, par mimétisme, à calquer leur comportement sur le nôtre. On éduque nos enfants dans ce sens et on y réussit, sans grande peine. Avec plus ou moins de bonheur, on arrive même à faire entrer dans le moule des justiciables peu regardant. Chaque réussite est une victoire, sans modestie aucune ! Et puis, un jour, on s'intéresse à la politique. On analyse les programmes des uns, les postures des autres. Celui-ci me paraît compétent, celui-là, très efficace. Les débats sont intéressants. On y évoque des notions nobles. La solidarité, la fraternité, le vivre-ensemble, le respect de la culture de telle communauté, le souci d'intégration des étrangers. On parle d'aides sociales, d'aides à l'assimilation, d'effort national au profit des plus faibles par les mieux nantis, … Bref, on observe pour prendre position pour ce candidat qui semble sincère dans ses convictions, sans imaginer, un instant, qu'en fait, il fait des promesses qu'il ne tiendra pas, non pas parce qu'il ne le peut pas, mais parce qu'il sait d'avance qu'elles seront intenables. Et pourtant, un homme ou une femme politique est par étymologie, une personne qui se voue aux affaires publiques de la cité ou de l'état, le sens de l'intérêt collectif particulièrement exacerbé puisqu'au service du citoyen. On essaie quand même de croire que celle-ci fera ce qu'elle a promis, que celui-là tiendra parole. On se dit qu'ils dirigent le destin de la nation, qu'ils légifèrent pour le bien commun et qu'ils sont à l'origine de toutes ces notions si nobles qui guident le comportement de chaque citoyen. Ils rappellent avec fermeté qu'un citoyen doit être honnête et si c'était possible, le gendarme encore plus. Il exhorte chacun à se montrer digne de la confiance que le pays a placé en lui, de ne prêter le flanc à aucune mise en cause, en un mot d'être « exemplaire ». Et comme une maison dont la pluie, le gel et la chaleur auraient abîmé les structures, apparaissent des lézardes sur ce principe. Un ministre des finances qui non seulement planque une partie de son patrimoine dans un paradis fiscal, et qui nie éhontément devant la représentation nationale, avant de reconnaître qu'il a peut-être oublié quelques centaines de milliers d'euros en Suisse, un secrétaire d'état au commerce extérieur, souffrant de phobies irrépressibles, dont on découvre qu'il ne paye pas ses impôts depuis plusieurs années, parce qu'il « oublie » de faire ses déclarations, de la ministre chargée de la francophonie, qui n'a pas bien compris ce que le mot patrimoine signifiait et par conséquent a omis d'en déclarer une partie, sans oublier ce secrétaire d'état aux anciens combattants mouillé dans une affaire de favoritisme. Tous ont été priés de démissionner, après l'annonce de ces fautes pénales, mais surtout morales. Je n'oublie pas non plus, tous ces ministres actuels ou passés qui, à un moment de leur vie politique ou personnelle on été condamnés à de la prison avec sursis et de fortes amendes, pour des infractions liées à leur mandat d'élus. Ils sont pour une grande majorité toujours « aux affaires » comme on peut l'entendre dans la presse. Et que dire de cette députée, condamnée aujourd'hui à 3 ans de prison dont deux avec sursis, à 100.000 euros d'amende et à 5 ans d'inéligibilité, complicité d'escroquerie et détournement de fonds publics, qui siège au parlement avec un bracelet électronique et qui non seulement légifère, mais siège à la commission de la défense ? Et pourtant en 2012, qui n'a pas cru, alors que personne ne le lui réclamait, aux engagements télévisuels d'un candidat à la Présidence de la République, en devenir ? PAGE

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Souvenez-vous : « Moi, Président de la République, je n’aurai pas autour de moi, à l’Elysée, de personnes jugées et condamnées... Moi président de la République, je ferai en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire. » Que sont devenues aujourd'hui toutes ces promesses ? Nous y avons cru pour certains, parce que l'on avait foi, naïvement, en l'exemplarité qui constitue la base de notre existence. Nous avions l'espoir qu'une fois, une seule fois, un homme politique respecte ses engagements, qu'il entre enfin, au panthéon de ceux qui ont fait de cette qualité un sacerdoce, une profession de foi, une dignité suprême. On nous a trompés ! Être exemplaire pour un gendarme ne constitue pas un choix ! C'est une évidence. Et si certains oublient parfois de l'être, ils sont très vite rappelés à l'ordre, avec sanctions éventuelles, par une hiérarchie qui se veut sévère mais juste. Huit jours d'arrêts fermes pour avoir éraflé une voiture, trente jours pour avoir menti à un supérieur ! Telles sont les punitions qui peuvent être infligées à un militaire de la gendarmerie. Peut-on imaginer le même châtiment à tous ceux qui, sous prétexte d'être l'élite de la société s'empressent de ne respecter aucune parole donnée ? D'utiliser à des fins personnelles un avion de la République pour aller voir un match de football en famille ? User de son pouvoir de ministre du logement pour remplacer à la tête d'une entité administrative un directeur pour y caser son compagnon ? J'y vois un écueil majeur. Qui prononcerait la sentence, puisque, même quand ils sont condamnés par une justice s'autoproclamant indépendante mais parfois laxiste, ils reviennent se présenter comme les sauveurs de tous les maux actuels (en vrac, chômage, insécurité, pouvoir d'achat, …) d'une société à la dérive ? Alors qui ? Qui, à part nous, par la voix des urnes, de temps en temps, qui autorise le citoyen « normal » à s'exprimer ? Vous constatez comme moi, qu'ils ont réussi à verrouiller à leur profit tout le système. Je rêve que bon nombre d'entre nous ouvrent enfin les yeux et qu'on apprenne à ces hommes et femmes politiques qui n'ont pas compris que servir son pays, c'est tenir parole et travailler pour le bien de l'intérêt général, que leur carrière peut s'arrêter à tout instant, s'ils se renient ! Apprenons leur ce que signifie le mot « exemplaire » !"""

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La Justice a-t-elle encore les moyens d'être rendue ? La fabuleuse invention d'Internet a permis d'ouvrir le monde au monde. ,Réservé, il y a encore peu, à une certaine élite de savants, sachants et... d'autres... Internet est à présent accessible à toutes et tous. Le monde s'ouvrant au monde, une autre création vient bousculer les us et coutumes de chacun: les réseaux sociaux !! Quelle formidable invention, n'est-ce pas ? Les gens parviennent à se retrouver même à l'autre bout de la planète !! Certains ont même dépensé des fortunes pour y être (à l'autre bout de la planète), pour avoir la paix (héhé ben c'est foutu...). Et la Justice là-dedans, me direz-vous, elle est où ? J'y viens mais comme tout bon OPJ, il faut savoir aussi et surtout respecter la trame : introduction, développement et conclusion. De quoi parlais-je déjà ? Ah oui, les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, Instragram et les autres ont donc permis à la famille, aux amis de communiquer entre eux, puis aux amis des amis, puis.. aux amis des amis des amis... Bref, on peut discuter avec la planète entière (pas en même temps sinon vous n'allez pas suivre...). De fait, les informations sont partagées à une vitesse grand V. Les news apparaissent même parfois sur la « toile » avant même que les médias n'en parlent. Impossible de ne pas être au courant avec les multiples partages d'informations de toutes natures et de tous ordres. Ainsi, les décisions, jugements, arrêts rendus par les divers échelons de notre Justice sont donc connus quasiment en temps réel. Je serais tenté de dire « hélas » compte-tenu du contenu de certains. Impossible d'échapper au Xième sursis de machin (dont le casier judiciaire n'a d'équivalent que celui d'un homard de Bretagne, pêché en haute mer...), de ne pas être au courant de la remise en liberté de Truc (faisant suite à un « oubli » dans la date butoir de jugement ou une erreur dans le cadre de la procédure...) ou, encore, de cette peine de prison ferme dont ce jeune homme a écopé à la suite du vol d'un paquet de pâtes (ou nouilles au choix mais je ne voudrais pas créer d'amalgame...). A une heure où les moyens de communication vous permettent d'avoir votre belle-mère au téléphone (y compris au milieu de la nuit car, décalage horaire oblige, elle a omis ce détail), il semblerait cependant que notre belle Justice ne soit pas totalement au fait de toutes ces avancées. Ou bien... devrions-nous parler de notre pouvoir législatif ? C'est un peu comme si nous étions en décalage, en matière de Justice, entre l'Offre et la Demande. Sur ce point, je citerai notre cher Fernand Raynaud : « y'a comme un défaut »... Comment, dans un pays aussi avancé que le nôtre (j'avoue que mes doigts ont refusé un moment avant de bien vouloir écrire ces quelques mots) pouvons-nous encore faire faire des centaines de kilomètres (dans une même journée, c'est plus fun) à des Militaires de la Gendarmerie Nationale, des Fonctionnaires de Police ou et l'Administration Pénitentiaire pour se voir entendre que la demande de remise en liberté de Machin est refusée... Je rêve là... on vient de se taper 600 bornes avec l'autre pingouin (je respecte les pingouins) pour entendre ça ??? Mais pu(bip), vous n'avez pas la visioconférence dans votre palais de Justice flambant neuf ?

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Ce n'est bien sûr qu'un exemple parmi tant d'autres. Je pourrais aussi citer l'exemple du détenu refusant son extraction... mais qui ne vous le fait savoir qu'à 05 heures du mat' quand vous venez le chercher à la Maison d'Arrêt.... Là encore, la liste serait plus longue que le casier du.....non, pas du homard, l'autre... Plaisanterie mise à part, ce sont des millions d'euros (les vôtres , les miens) qui partent chaque année dans ces extractions, transfèrements, déménagements.. appelez les comme bon vous semble. Ce sont des condamnations prononcées qui feraient se terrer le plus vaillant des lémuriens...Ce sont des prisons pleines... de salles de sport, salles de télé, salles café, salles de détente.. C'est çà la prison ? C'est çà la sanction ? Les Droits de l'Homme ok mais y'a un moment ou il faut arrêter. Tiens prenons l'exemple de la garde à vue... il y a tellement de choses à notifier aujourd'hui qu'à la fin, tu te demandes même si la victime n'est pas un peu coupable hein... vite fait... C'est bien connu et su de tout le monde (enfin presque).. on se donne des airs d'américains avec des moyens de portugais (je me demande même si les portugais sont pas en avance sur nous...ben si, évidemment, ils nous construisent nos prisons... Alors, je vous le demande : la Justice a-t-elle encore les moyens d'être rendue ? Je demande ça parce que, personnellement, quand je vois certaines sanctions, je me dis que certains juges doivent avoir un autre emploi chez GIFI ou BABOU... y'a du choix dans la peine et au final, c'est pas cher... Je pense aux victimes... je pense à tous ces gens chez qui on est entrés par effraction ou pas... Je pense à toutes ces personnes que je reçois chaque jour et qui me demandent : «et ça va donner quoi ? ». Là où certains ne voient qu'un vol avec effraction (1 bûchette dans les trucs pas bien), moi je vois une famille détruite, anéantie par le viol de SON chez elle. Je vois des gens qui déménagent parce qu'il leur est insupportable de rester dans cette maison qu'ils ont mis 25 ans à avoir... se privant de tout pendant des années. Avant, Justice je l'écrivais avec un grand J parce que j'y croyais encore... Aujourd'hui, je l'écris avec un petit « j » et la majuscule, je la mets à la Victime... parce que ses yeux embués, moi je les vois... ® WLR

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SEPTEMBRE 2016

Que ce soit à la tête d'une petite, moyenne ou grande entreprise, que ce soit à la tête d'un service ou d'une administration, que ce soit, enfin, à la tête de notre Institution, l'arrivée d'un nouveau Directeur est toujours une chose importante. Depuis le 1er septembre 2016, c'est donc le Général d'Armée Richard LIZUREY qui succède au Général Denis FAVIER à la tête de la Gendarmerie Nationale. Âgé de 58 ans en novembre prochain, il est diplômé de l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, de l’École des Officiers de la Gendarmerie Nationale de Melun et du Collège Interarmées de Défense. Il occupait préalablement les fonctions de Major Général depuis mai 2012. Le Général FAVIER nous écrivait : « C’est la force de notre maison de se construire ainsi, pierre après pierre, avec une même idée du service du Pays, de la sécurité de nos concitoyens, des valeurs militaires ». C'est à présent au Général LIZUREY de pérenniser l'action de son prédécesseur, au sein d'une Institution sans cesse en évolution, en vue d'avoir toujours une longueur d'avance face à une délinquance toujours mieux organisée. Les évolutions technologiques, logistiques et humaines sont constamment remises en cause dans un souci d'efficacité et ce pour le bien être de tous. Si la tâche est difficile mais jamais insurmontable, nous souhaitons la bienvenue au Général LIZUREY à la tête de la Gendarmerie Nationale dont nous défendons chaque jour les valeurs, les objectifs et les challenges.

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Les gendarmes sont-ils payés pour recevoir des coups ? Il est des réalités qui ne sont jamais plaisantes à étaler en public. Les agressions envers les gendarmes en font partie. La dernière étude (et pas sondage!) témoigne de la difficulté - doux euphémisme - d'exercer ce métier. Les chiffres sont éloquents. En 2015, on a dénombré 3000 agressions de gendarmes dans l'exercice de leurs fonctions. Certains pourraient s'exclamer que c'est peu par rapport aux quelques 800.000 plaintes pour agressions physiques sur les personnes enregistrées par les services de police et de gendarmerie. Pour être parfaitement cohérent, il faut rapporter ce chiffre à la population touchée par de tels faits. Les personnels qui sont confrontés directement à la vindicte des agresseurs sont environ 57.000 gendarmes départementaux et 15.000 gendarmes mobiles. On entrevoit déjà le ratio auquel il faut se rapprocher pour comprendre l'impact de ces violences. Le chiffre est consternant, mais surtout très alarmant. C'est donc un peu plus de 4% de militaires de la gendarmerie qui sont victimes chaque année d'une agression physique, alors que le ratio est de moins d'un pour 100 concernant le reste de la population.

La nation a oublié que le dernier rempart, avant d’être directement visée, ce sont les gendarmes et les policiers. Ces citoyens de secondes zones pour qui nos grands journaux, grand défenseurs des libertés et combattants des injustices préfèrent titrer une semaine durant sur le décès d’un multirécidiviste violent plutôt que d’informer sur les vrais maux dont souffre notre pays. Un gendarme blessé, c’est aussi un homme ou une femme qui va rentrer le soir pour faire face à sa famille, à un conjoint ou une conjointe dans l’impuissance, à un ou des enfants désabusés, abîmés dans leurs cœurs ! Pendant que nos élites médiatico-politico-judicaires se pavanent dans leurs orgies communicatives et idéologiques dégoûtantes ! Nous sommes impatients de savoir quelle association de défense de la condition humaine va élever sa voix devant ce triste constat. Bien sûr à moins d'un an d'une élection importante en France, on aimerait bien entendre sur ce thème les futurs candidats, bien qu’électoralement, on se demande si la condition des militaires de la gendarmerie intéresse encore l'un d'eux.

L’APNM Gendarmes et Citoyens adresse un Imaginons le tollé si 4% de la population fran- message de soutien inconditionnel à tous nos çaise était agressée chaque année soit plus de blessés. deux millions et demi d’individus ! Avant d’en arriver là, ce sont plusieurs pans de notre démocratie qui sont battus en brèche, les piètres décisions judiciaires, le manque de courage et de professionnalisme de nos dirigeants successifs, le mépris à l’égard de l’ensemble des forces de l’ordre de tout ce petit monde réuni, mais aussi, la passivité citoyenne ! PAGE

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Formation Sommes nous en phase avec les affres de la délinquance d aujourd'hui ? A l'heure où des hommages sont rendus aux victimes des attentats de Nice (à PARIS, cherchez l'erreur), où des mesures sans précédents (dixit le premier ministre) sont mises en place pour lutter contre la radicalisation et le terrorisme qui en découle, qu'il y a une surenchère des actions que nous promettent les hommes politiques s'ils accèdent au pouvoir suprême, il est un sujet sur lequel je souhaiterais m'arrêter avec vous en quelques lignes. La montée en puissance de la réserve opérationnelle. Le président de la république a décidé d'augmenter les effectifs de réservistes dans les armées, de près de 10.000 hommes et femmes, plus précisément dans la gendarmerie nationale. Forte déjà de 23.000 personnels, elle a permis de combler, en partie les trous à l'emploi laissés par un précédent président qui se disait omniscient, mais qui en fait, n'était qu'un omnipotent, durant les années de vaches maigres. Surtout tournée vers le soutien des unités territoriales, à part quelques cas, ça et là, elle rend les services pour lesquels elle fut créée. Au fil du temps, grâce à l'action de certains commandants de groupement, elle s'est révélée une alternative essentielle pour remplacer des gendarmes d'active sur des événements qui ne demandent aucun savoir faire judiciaire ou administratif. En un mot, il s'agissait d'effectuer de la garde statique au cours d'une manifestation sportive ou de la surveillance générale, très générale, au profit de brigades territoriales, souvent surchargées. Le conseiller des réserves a pris une place très importante au sein du maillage territorial et de la gestion événementielle des phénomènes ponctuels de délinquances ou de manifestations culturelles ou sportives. S'agissant d'un officier supérieur issu de l'active, sa vision des missions de la réserve opérationnelle au profit de la gendarmerie départementale, est un gage d’efficience, notamment en matière d'emploi, sur le terrain. Les personnels ont d'abord été sélectionnés parmi les gendarmes de tous grades qui « doivent » au minimum cinq ans de rappel au service, à la Nation. Le cercle a ensuite été élargi aux militaires, puis aux volontaires. C'est de ces derniers dont je souhaiterais évoquer le statut aujourd'hui. Si la formation militaire et déontologique des anciens de l'active des armées et de la gendarmerie n'appelle, à mon sens aucune PAGE

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remarque essentielle, il est indéniable, qu'avec la disparition de la conscription obligatoire, les jeunes gens volontaires doivent acquérir les notions de base concernant la discipline et le cérémonial qui convient à une troupe de soldats. Je voudrais à ce point de l'analyse, exprimer avec la plus grande force que je ne fais en aucun cas le procès des hommes et des femmes qui constituent ce type de recrutement de la réserve opérationnelle. Je me contente de relater des faits issus de mon expérience et des différentes émissions qui leur sont consacrées. J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt le « grand format » du 18 septembre 2016, que la chaîne M6 a diffusé dans l'émission « 66 minutes ». Il s'agissait de dévoiler aux téléspectateurs les modalités de sélection des réservistes issus du milieu civil, ayant pas ou peu de connaissances de l'Arme et de ses moyens d'intervention. Je passe sur les clichés habituels concernant telle jeune femme, un peu forte ou maquillée ou tel jeune homme, un peu frêle ou tremblant à l'appel de son nom. Je voudrais plutôt m'attacher à la formation proprement dite et aux conséquences qui en découlent. Sur les deux semaines que dure le stage en école, plusieurs jours sont consacrés à l'acquisition des notions élémentaires de base du militaire. Savoir marcher au pas, comprendre les commandements, connaître les grades et l'organisation des armées, sont autant de thèmes qui sont survolés à la vitesse supra-sonique, à mon avis. D'ailleurs, au cours du reportage, la journaliste ne s'y trompe pas et exprime sa méfiance quant à la réussite de certains volontaires. D'autant que certains sont véritablement à bout de souffle après la première épreuve physique. On y voit aussi, une formation à la défense à mains nues, qui plonge le spectateur que je suis dans la stupeur la plus totale. Comment peut-on apprendre à une jeune secrétaire qui affirme elle-même n'avoir jamais été confrontée à une rixe, une espèce de rudiments de « reculez, gendarmerie » sur un bouclier de frappe et laisser croire au téléspectateur qu'elle sortira de ce stage aguerrie et prête à en découdre avec les avinés du samedi soir ?


Le cheminement d'un binôme, arme en main, pour déloger un éventuel cambrioleur en flagrant délit est tout aussi atterrant. Je passerai sur l'interpellation d'un pseudo délinquant -caché sous l'uniforme d'un gendarme conciliant- dans une voiture de service, hors d'âge, et de son menottage ! Je ne m'attarderai pas non plus sur l'image choquante d'un pavillon français effiloché aux couleurs défraîchies, hissé au petit matin. Et le florilège de caricatures n'est pas fini. Le paroxysme est atteint quand un officier supérieur, répondant à la question de la journaliste sur le nombre ridicule de tirs au pistolet exécutés par les futurs réservistes durant leur formation -20 cartouches au total !-, indique que ces jeunes gens bénéficieront d'une formation continue dans leur unité et qu'ils tireront « annuellement 20 cartouches par an (sic) ». Le commentaire de ma femme à ce moment du reportage résume à lui tout seul, l'incroyable présomption d'une telle affirmation : « euh, si ce reportage est fait pour rassurer la population, c'est raté, maintenant je ne me sens bien moins rassurée qu'avant. » Vous pouvez la croire, elle connaît la gendarmerie de l'intérieur. Et quand la journaliste annonce que tous les stagiaires sont reçus et ce contre toute attente, on atteint le sommet de ce que je nomme une parodie. Certains stagiaires diplômés à cette occasion n'essaient même pas de cacher leur étonnement sur les résultats obtenus par quelques camarades. Je vous rappelle encore une fois que je ne formule aucune critique personnelle, j'incrimine uniquement le système qui nous fait croire que l'on va former des renforts de la sécurité publique générale en deux semaines, d'une part et d'autre part, l'impéritie des gens qui ouvrent leur porte aux organes de presse qui s'empressent immédiatement de mettre l'accent sur les dysfonctionnements de ce système. La journaliste conclut son reportage en indiquant qu'ils sont prêts à prendre du service. On est tous conscients que les jeunes gens qui viennent servir leurs concitoyens, sont pétris de bonne volonté et démontrent au quotidien leur motivation. Mais de là à imaginer qu'au bout de deux semaines de stage, ils sont aptes à remplir les missions de la gendarmerie, alors qu'il faut 10 mois pour façonner un sous-officier et bien plus pour qu'ils acquièrent les ficelles du métier, il y a un pas que nombreux crédules franchissent sans complexe. Les mensonges des « gens qui savent » sont le terreau des crédules qui les écoutent. J'ai peine à croire qu'il n'y a que quelques uns dont je fais partie,

qui voient à travers le jeu de certains, soit pour trouver coûte que coûte, une solution à une situation actuelle, soit pour flatter l'ego de certains autocrates, une manœuvre purement électoraliste et à bas prix (un gendarme auxiliaire de réserve coûte environ 45 € la journée). Et quand au travers d'un reportage qui se veut démonstratif de la volonté politique d'un gouvernement frileux, on découvre que des jeunes gens vont protéger leurs concitoyens avec des véhicules hors d'usage, une formation ultra légère, des moyens désuets (gilets pareballes en nombre insuffisant, tirs d’entraînement limité à 20 cartouches par an, délai de trois mois pour percevoir l'indemnité, etc...), j'ai la plus grande peine à faire confiance à un système aussi fallacieux. Je le répète pour la troisième fois, je ne fustige pas les jeunes gens qui viennent pour rendre un service utile, c'est la façon dont ils sont présentés et accueillis qui me pose question. Leur emploi est lié à une seule idée fixe : « montrer du bleu ». Et ça marche, car la population, élus locaux en tête, réclame ces « gendarmes réservistes ». Mais moi, je connais les limites de tels errements. Elles sont nombreuses. Elles commencent par le renfort ponctuel d'une brigade et finissent par s'y substituer, sans en avoir les compétences professionnelles. Elles se poursuivent, pour « bleuir le paysage », par des services à rallonge dans des conditions extrêmes. Mais je pense surtout à ces jeunes camarades de la réserve qui subissent les atermoiements –tout comme l'active, d'ailleurs- de certains penseurs-décideurs-conseilleurs et qui mettent leur vie en danger absolu, avec si peu de connaissances, voire de reconnaissance. Je fais alors une proposition. Puisque c'est dans l'air du temps de parler de service militaire obligatoire, donnons, à minima, une formation digne de ce nom à nos réservistes issus du milieu civil. Quand j'écris à minima, je pense à celle des gendarmes-adjoints volontaires. Les réservistes, anciens actives, ont suffisamment de connaissances pour encadrer ces formations. Soit l'on se donne les moyens de former une véritable garde nationale de substitution, soit on persiste à nourrir le mirage d'une force supplétive à bas prix, dans la précipitation et sans véritable colonne vertébrale ! Notre légitimité, notre crédibilité, notre exemplarité et nos compétences reconnues en sortiront encore plus renforcées.

Capitaine ER Jean-François CHARRAT PAGE

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OCTOBRE 2016 L'instruction provisoire n° 36132 : un premier bilan très mitigé Pour tout dire, j'aurais pu faire ce bilan au bout d'une semaine mais je comptais sur le fait que les premières erreurs soient juste la conséquence du peu de maîtrise du texte par certains commandants d'unité. Et bien au bout de 02 mois, on peut déjà parler de dérives de commandement dans certains endroits, dérives logiquement impossibles car Puls@r a bien été pensé. Je vais essayer de vulgariser au maximum le principe pour qu'on comprenne bien l'esprit du texte. Le principe socle est celui du repos physiologique journalier (RPJ) qui est de 11h00 par jour, journée allant de 08h00 à 08h00. Cette heure (08h00) n'a pas été choisie au hasard car c'est l'heure de prise normale de service. Vous comprendrez ensuite pourquoi je précise cette ''heure normale'' de prise de service. Le RPJ est pris le soir, soit sur une astreinte soit sur un quartier libre (QL). Si ce socle de 11h00 consécutives est interrompu, un système de récupération se met systématiquement en place, il s'agit du repos physiologique compensateur (RPC). Le RPJ et le RPC sont des notions complémentaires et il est inutile de vous préciser qu'on ne peut fusionner les deux notions sur une période de la journée... et bien pourtant certains patrons y arrivent! Un RPC, contrairement à un RPJ, ne peut être pris sur une astreinte ou un quartier libre. Certains patrons posent ce RPC de 19h00 à 21h00 alors que le miliaire est en QL. Autant vous dire que le QL saute de facto car un QL commence soit à 18h00 soit à 19h00, ce sont les textes, je n'invente rien contrairement à certains. La 42000 (texte prévoyant les QL) n'a pas été abrogée que je sache. Le texte prévoit toujours un report des QL non pris, dans une limite de trois, sur le mois suivant. AG&C demande d'ailleurs que le dispositif Puls@r soit étendu aux quartiers libres à récupérer. Il s'agit également de temps libre récupérateur et il est impensable qu'une notion soit favorisée par rapport à une autre. Concernant le RPC, il s'agit soit d'un bloc de 11h00 s'il y a eu moins de 09h00 de récupération. Au -delà de 09h00 de récupération, le bloc de 02h00 pourra être rendu toujours accolé à une période de non emploi. Le RPC est une position non missionnelle. La meilleure façon de poser un RPC est simple et je demande toute l'attention des patrons qui font exprès de ne pas comprendre. Un RPC de 11h00 se prend de 08h00 à 19h00 et à l'issue, le RPJ commence. En toute logique, dans ce cas de figure, le militaire ne P A G Epas 6de0 la journée. C'est comme ça, il faut arrêter de travaille

se faire mal au cerveau avec les pseudo 08h00 par jour que personne ne vous demande ou sur le principe archaïque et anachronique de la ''cheminée''. Depuis la 100000 (texte organisant le travail en en brigade départementale), la marge de manœuvre et d'initiative est dans la main du commandant d'unité. Pour un RPC de 02h00, la meilleure solution est de positionner le militaire en récupération de 16h00 à 18h00 avant un QL. Certains patrons positionnent le RPC de 02h00 en 07h00-09h00 le dimanche matin à l'issue d'un QL 18h0007h00, ce qui est faisable dans l'absolu mais mettre un militaire en récupération sur une période où il n'était pas employé est une démarche intellectuelle particulièrement déplorable. Nous avons eu des retours très très nombreux à l'Association Gendarmes et Citoyens et il fallait parfois se pincer pour croire ce que nos camarades nous rapportaient. Par exemple, on ne place pas un militaire en RPC de 19h00 à 06h00 alors qu'il a travaillé la journée!! Où est son RPJ? Que se passe-t-il dans la tête de ces patrons qui sont censés connaître les textes et les faire appliquer. Il en va de la santé des militaires et je vois des fautes professionnelles à sanctionner par la hiérarchie locale. AG&C s'engage à compiler toutes les dérives et à les transmettre sans filtre à la DGGN. Au même titre qu'un militaire qui subirait une discrimination peut saisir directement Stop-Discri, AG&C mettra en lumière les patrons récalcitrant au changement et au progrès en mettant une pression inhumaine notamment sur des GAV ou des jeunes gendarmes. Un patron s'amuse notamment à appliquer la 36132 pour ses miliaires SOC mais pas pour les jeunes recrues, une logique formatrice d'après lui où la jeunesse est la variable d'ajustement de sa conception du service. Sûrement un de ces patrons qui sautent déjà les quatre premières lignes quand il fait son service. Une chose est sûre, si tout le monde ne bosse pas, ça ne fonctionne pas. Pour rappel, un militaire en RPC est libre de ses mouvements et en théorie non rappelable. Pour rappel, le COI est à 02h00 par défaut, c'est pas la foire à la demi-heure. Pour rappel, la pause méridienne porte bien son nom, il n'est pas possible de concevoir qu'il s'agisse du meilleur créneau pour un RPC de 02h00. Je vis sur une COB à 15 militaires et ça fonctionne. Certaines unités à 35 personnels n'y arrivent pas! Pourquoi? A cause d'une mentalité d'un autre temps qui pénalise les militaires et leur santé.


La Gendarmerie a toujours su évoluer sur le temps libre ou le temps de travail. En général, c'est la qu'on m'oppose l'argument mythique ''si tu voulais être fonctionnaire, il fallait aller dans la maison d'en face''... sauf que, sur ces dernières décennies, nous sommes passés de un jour de repos à deux jours de repos hebdomadaire, que nous avons vu le dispositif des QL arriver, que la descendance nocturne est passée de 06h00 à 08h00 puis à 10h00 et que personne, même les fondamentalistes de l'Arme, ne mettrait en cause ces dispositifs protecteurs. Gendarme c'est un métier voire un sacerdoce mais nous avons tous une vie à côté, des loisirs, des enfants, une famille, des proches et du temps pour tout ça est primordial à l'épanouissement personnel. La pyramide de Maslow a plusieurs paliers. Ce système des RPJ/RPC n'est qu'une évolution de plus, collant aux évolutions sociétales et aux prescriptions Européennes. La hiérarchie des normes ça devrait parler au plus grand nombre logiquement sinon je renvoie à une autre pyramide, celle de Kelsen. Aller contre ce texte est hors la loi. Dans n'importe quelle profession, le patron se retrouverait aux Prud'Hommes pour moins que ça. Nous sommes une corporation qui fait appliquer les lois et règlements et nous ne sommes même pas en capacité d'avoir la même démarche intellectuelle pour un texte interne. Des motards de la Gendarmerie qui chercheraient à mettre en défaut des routiers dépassant le temps de conduite sont-ils crédibles si eux-mêmes n'ont pas eu leur temps de récupération? Il va falloir que les commandants d'unité réfléchissent à leurs responsabilités si un militaire a un accident lié à la fatigue accumulée. Certains commencent à accumuler les heures de RPC hors cadre, parfois 55 heures voir plus, et visiblement ils pensent que ça s'effacera à un moment donné. AG&C demande qu'une alerte soit mise en place quand un militaire a un crédit de 44h00 de RPC HC. Ça démontre clairement le caractère réfractaire, laxiste voir malveillant de certaines personnes aux responsabilités. On parle de récupération physiologique, on ne prend pas la santé de ses personnels à la légère et je rappelle que le contrôle peut s'effectuer au niveau local, la chaîne hiérarchique sert à ça. Dans un monde parfait, ça ne devrait être à la DGGN de faire le pompier de service et c'est pourtant souvent le cas. Ce texte a été pensé par des officiers de la Gendarmerie, ne pas respecter leur travail ou les préconisations de la Direction est clairement une logique qui ne colle pas avec l'esprit militaire. Cet esprit militaire contrairement à ceux que certains pensent en sa cachant derrière une militarité exacerbée. Être militaire c'est respecter les ordres et la 36132 est claire là-dessus alors arrêtez les interprétations absurdes. On va encore me dire que je tire à boulets rouges sur la hiérarchie, je vous rassure, la majeure partie des commandants d'unité applique sans sourciller ce texte, en sachant qu'il faudra fonctionner en mode dégradée sur certains aspects missionnels, notam-

ment la rédaction de procédure. Rassurez-vous, ce sera national et la DGGN est consciente de ça. Commander c'est anticiper. La Direction sait déjà que certains indicateurs vont basculer au rouge, de fait! Je tenais également à mettre le projecteurs sur certains exécutants qui eux, ne jouent pas le jeu non plus et qui mettent leurs commandants d'unité en difficulté dans l'application de ces nouvelles mesures. Quand on vient travailler sur sa récupération, on ne génère pas de service sur Puls@r. Si on veut faire du bénévolat, libre à chacun. L'argument de dire ''ouais mais je vais perdre mes heures!'' est complètement fou quand on sait qu'on est pas payé à l'heure. Créer un service plante la machine et recrédite du temps de récupération ce qui devient plus pénalisant qu'autre chose pour l'unité et un véritable casse-tête pour le patrons soucieux d'appliquer cette mesure. Tout le monde doit jouer le jeu et si ça bloque, c'est à l'échelon supérieur de prendre des mesures fortes en fermant par exemple une brigade une matinée ou en laissant le PAM à une unité voisine. L’argument pour le planton ne tient que si personne n'est présent pour le prendre... je vise clairement certains exemptés justifiant d'une carte de membre au club du ''ventre mou''. On sait tous prendre des plaintes si je ne m'abuse. Le découpage territorial a vécu, il faut faire bouger les lignes et ne pas se cantonner à sa petite zone de confort. Le temps de travail chez nous va évoluer encore, et je sais que notre Directeur Général a déjà une réflexion bien avancée sur la mutation que nous allons vivre. Si vous n'y arrivez pas avec la 36132, il va falloir laisser la main ou quitter le bateau... car ce n'est pas fini! AG&C préconise de basculer sur un système jour/ nuit au niveau d'une compagnie. Les besoins en personnel ne sont pas les mêmes le jour et la nuit. Il y a plus d'OPJ de permanence sur certains Groupements désertiques que sur un commissariat Parisien surchargé. Il faut être innovant et audacieux. Pourquoi ne pas imaginer des secteurs restreints en journée (la zone de compétence habituelle) et beaucoup plus vaste la nuit (sectorisation nocturne). C'est faisable un peu partout, sauf unités particulières, il faut juste ouvrir son esprit. Au même titre que les ZPN ou ZGN sont obsolètes, le découpage actuel est inefficient. Ces mesures simples permettraient une meilleure application de la 36132 et plus de marge de manœuvre en journée. AG&C demande l'application stricte de la 36132. AG&C demande que la hiérarchie joue son rôle préventif voir répressif face à certains commandants d'unité réfractaires au progrès. Ce texte est bien accueilli par les militaires de l'Institution mais l'application qui en est faite par endroit est aux antipodes de l'esprit initial du texte.

Lionel Delille, vice-président d'AG&C. PAGE

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Marches des policiers, et les gendarmes dans tout ça ? Tout au long de la première semaine des mouvements policiers, certains sur les réseaux, dans les médias, se sont interrogés sur la position des gendarmes. D’autres réclamaient une grève en bonne et due forme des militaires et allaient jusqu’à préconiser un refus d’obéir en position de service pour les gendarmes mobiles. Si les remontées du quotidien difficile des policiers sont en tous points similaires à celles dénoncées depuis des années par AG&C, elles sont vécues par nos camarades chaque jour dans les unités avec des matériels défaillants, des amplitudes horaires d’un autre siècle, des logements et locaux de services insalubres. A cela s'ajoute une reconnaissance des pouvoirs publics inexistante, des décisions judiciaires déconnectées de la réalité, injustes à l’endroit des victimes et métastasées par des dogmes idéologiques et politiques faisant oublier que le premier fondement de la justice devrait être l’impartialité. Il ne faut pas obérer l’élément déclencheur de ce mouvement qui reste la tentative d’assassinat sur des policiers dans l’Essonne.

festation pour rejoindre un mouvement policier qui puise toute sa grandeur et sa lucidité dans le refus de se voir coller des étiquettes, et dénonce toute récupération. Nous avons des centaines, des milliers de policiers qui descendent le soir dans la rue, hors service, sans matériel professionnel, en civil et avec pour seul effet, afin d’être identifiés, un brassard policier et certains voudraient que pour prouver que nous en avons, nous nous identifions comme gendarmes ? Que nous refusions de remplir nos missions, en position de service ? Si des gendarmes en civil, le soir dans la rue souhaitent s’identifier individuellement nous les soutiendrons sans aucune limite, car ce « combat » pour une vraie sécurité au service de la population, ce combat pour préserver nos vies est juste ! Mais en aucune manière nous n'exposerons nos camarades au couperet professionnel, pour des jeux de communicants. Ce qui fait la force des rassemblements policiers est qu’ils sont dénaturés de tout désir de récupération, ce sont des collègues qui, individuellement, s’organisent pour faire éclater ensemble des réalités qui font mal ! Que croyez-vous ? Que les gendarmes ne sont pas de la partie ? Faut-il dénoncer publiquement ceux qui participent aux rassemblements ? Car, oui ! Ils participent ! Chaque soir, nous recevons messages, photographies, appels téléphoniques de gendarmes se rendant individuellement aux marches des policiers ! Chaque soir, dans toute la France, les gendarmes sont des centaines à rejoindre les policiers !

C’est bien cet effroyable événement, pour lequel les gendarmes apportent un soutien sans faille aux collègues policiers, qui a été la goutte émotionnelle qui a fait déborder le vase d’un problème bien plus profond dans la Police. A commencer par le dégoût d’un système syndical corrompu, que certains chez nous rêvent d'imiter... Les mêmes qui voudraient, que nous, les associations professionnelles nationales militaires composées de gendarmes en activités, ne bénéficiant d’aucune subvention (à l’inverse des syndicats), d’aucun aménagement de service (à l’inverse des syndicats), d’aucune plus-value sur l’avancement ou la carrière en général (à l’inverse des Sur le même principe, sans publicité, sans étiquette, sans syndicats), appelions nos camarades à s’identifier dans la bannière et sans crainte ! rue pour montrer qu’ils soutiennent bien les policiers. Les mêmes qui voudraient que nous réclamions de nos camarades mobiles en position de service de refuser un ordre et déposer les boucliers. Vous savez tous, membres et sympathisants, que nous sommes farouchement opposés au système syndical pour les raisons citées ci-dessus et que nous ne prétendons à aucune de ce que nous considérons comme des dérives institutionnelles. Il serait malvenu pour nous, groupe professionnel indépendant, d’appeler à la maniPAGE

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Gendarme + PACS = Discriminations

Dans la version consolidée du décret relatif à la prise en compte du pacte civil de solidarité dans le régime indemnitaire des militaires du 11 octobre 2016, il est stipulé : « Les dispositions du présent décret sont applicables aux militaires partenaires d'un pacte civil de solidarité conclu depuis au moins deux ans dans les mêmes conditions qu'aux militaires mariés. » Comme l’expliquait très justement l’ADEFDROMIL en 2011, le militaire pacsé à moins de droits que le militaire marié. Si la loi prend en compte le PACS, le code de la défense considère toujours le militaire comme un citoyen de seconde zone et lui impose un « stage » de vie conjugale de deux ans ! Pendant deux ans, le militaire pacsé ne peut pas voir sa situation réévaluée, et son indemnité pour charges militaires (ICM) prendre en considération sa situation familiale. Un couple de gendarmes, liés par le PACS, ne peut bénéficier d’une mesure de rapprochement de conjoints pendant deux ans, contrairement au mariage. Dans le cas d’un couple mixte, gendarme/civil ou le militaire est affecté en Outre-mer par exemple, l’institution ne prend pas en compte le déménagement du ou de la conjointe pendant deux ans. Comment peut-on, pour une même situation, faire coexister deux textes contradictoires ? L'un est de portée générale et le second est plus restrictif uniquement pour les militaires. Le conjoint civil bénéficie immédiatement de tous les avantages sociaux ou fiscaux alors que celui ou celle qui partage sa vie doit attendre juste au

motif qu'il est militaire. Face à cette discrimination, nous invitons l’ensemble des militaires de la Gendarmerie concernés à faire valoir leurs droits devant la commission des recours des militaires (CRM), afin de récupérer leurs années d'indemnités de Charges Militaires non perçues. L’ensemble des procédures engagées qui nous sont communiquées témoignent de la prise en compte de cette injustice. Aussi, nous conseillons aux demandeurs, tant que de besoin, de se rapprocher de l’ADEFDROMIL, qui semble très engagée en la matière. Le ministère de la Défense, par souci d'économie, persiste dans l’illégalité en méprisant les siens, désireux de fonder une famille. Nous sommes encore loin du discours de 2012 où le candidat Hollande, actuel Président de la République, déclarait. « Il est temps de reconnaître aux militaires qu’ils sont des citoyens à part entière ». Il est temps de faire respecter l'une des valeurs inscrites au frontispice de la République : l'égalité ! Le dispositif de la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) serait potentiellement une solution pour les militaires de l'arme afin de corriger cette discrimination mainte fois évoquée par les instances de concertation, sans effet. S'il faut en passer par là, AG&C est prête à déclencher cette procédure au nom des gendarmes qui sont des citoyens à part entière, avec les mêmes droits fondamentaux.

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Annonces gouvernementales contre les violences faites aux forces de l’ordre

Comme cela a été convenu en haut lieu entre quelques syndicats et le ministère, une journée « grève du zèle » pour catalyser les émotions de la base a eu lieu, permettant au premier ministre de jouer les pompiers en annonçant des « avancées ». Ce "jeu" d’enfant, maintes fois répété pourrait être drôle s'il n’était pas question de l’intégrité physique et morale et de la vie des forces de sécurité (policiers, gendarmes, pompiers...). A chaque fois, nous assistons à l’épanchement syndical sur le quotidien de la base, nous permettant d’espérer des avancées... Il n’en est rien ! Ces derniers offrent au ministre un plan communication clé en main pour annoncer tout et n’importe-quoi... Une campagne de publicité commune jouant des émotions de ceux qui souffrent au quotidien. Le décor est planté ! Les nouvelles mesures ? C’est aujourd’hui, à l’Assemblée Nationale que notre premier ministre, Manuel VALLS, n'ayons pas peur des mots, s'est moqué de nous. C’est avec tout le sérieux et la gravité qu’on lui connaît, qu'il annonce, solennellement, que les délinquants, les criminels, commettant des PAGE

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attentats sur les forces de l’ordre peuvent librement continuer à le faire ! Le gouvernement débloque des fonds pour équiper les policiers des zones sensibles de tenues ignifugées, de véhicules renforcés contre le caillassage... Si de l’équipement supplémentaire est toujours le bienvenu, il est tout de même inquiétant que notre gouvernement ne prenne toujours pas la mesure de la criminalité qui nous entoure. Nous allons vous équiper comme des pompiers, faute de traiter les délinquants en amont avec une justice adaptée à notre époque et aux faits. Nous vous expliquons comment « survivre » au problème, a défaut de le résoudre. L’usage de caméras mobiles serait à l’étude, nous voyons chaque jour l’efficacité du dispositif. Filmer des hordes sauvages encagoulées n’empêche ni les affrontements, ni les blessés graves. La France est en état d’urgence, elle a subi depuis son application les pires troubles sur le territoire de la Ve République, et notre premier ministre va nous envoyer des tenues de pompiers... Les casquettes seront-elles équipées de visières ignifugées ?


Et enfin, on nous annonce la rénovation de quelques commissariats comme c’était déjà prévu, dans quelques mois. Sans doute les mêmes commissariats qui devaient déjà être rénovés lors du précédent rassemblement, sans doute les mêmes que depuis des décennies... Ce n’est pas avec une augmentation de 15 % du budget immobilier que nous allons rattraper les milliards économisés sur le dos des policiers et gendarmes depuis des décennies, au mépris de la sécurité des Français. Ceci n’est qu’une annonce de circonstance et démontre le mépris de ce pouvoir et des précédents à l’endroit des forces de sécurité ! Changeons de décor ! Les vraies mesures ?

Monsieur le premier ministre, une politique judiciaire à la hauteur de l’enjeu ! Plus de remises de peines pour les violences commises envers les forces de sécurité. Une mise en détention obligatoire sans possibilité d’un aménagement de peine. Ne rigolons plus avec les « petits » dérapages. Insulter, refuser d’obtempérer à un policier ou un gendarme sont des faits graves qui doivent paraître sur le casier judiciaire, au moins pour quelques années ! Permettre à la justice de se réunir pour sanctionner le magistrat ayant laissé en liberté un individu avec moultes mentions de violences au casier judiciaire et en état de récidive. Lancer un plan Marshall des prisons, si nous pouvons emprunter 700 millions d’euros pour sauver 400 emplois chez Alstom à court terme, nous pouvons emprunter sur l’avenir de la sécurité des Français. La construction de dizaines de milliers de places de prisons favorisait l’économie.

Monsieur le premier ministre, quand on se gargarise d’avoir créé 60 000 postes dans l’enseignement il est ridicule de pavaner pour quelques milliers dans les forces de l’ordre. Ce chiffre à d'ailleurs été démenti par la cour des comptes, qui affirme qu'il a été supprimé 850 postes depuis 2012. Quel intérêt d’avoir des enseignants si les enfants, les adolescents priorisent l’activité de la cité au lieu de travailler à l’école ? Il ne suffit pas de mettre du "bleu" sur la chaussée avec des dizaines de milliers de réservistes pour que les procédures avancent, il faut du personnel de carrière en nombre, formé et considéré. La reconnaissance envers les forces de

l’ordre commence en mettant sur le terrain le nombre adéquat de personnel, permettant à chacun de prendre ses temps de récupération. Nous sommes en guerre dites-vous, en état d’urgence, nous avons une police avec des ambitions d’américains et des moyens de roumains ! Monsieur le premier ministre, respecter le travail des forces n’est pas s’émouvoir ou qualifier comme l'a fait votre ministre de l’intérieur ceux qui commettent des attentats sur les forces de l’ordre de « sauvageons ». C’est requalifier dignement leurs fonctions en commençant par l’usage des armes. Si des garde-fous doivent rester en place il n’est pas raisonnable dans l’état d’insécurité de notre pays que le policier et le gendarme agressés doivent, dans le feu de l’action, éplucher le code pénal avant de sauver sa vie ou celle de son collègue. Quand on est assailli, quand on est en danger de mort, quand le citoyen est en danger de mort, quand son collègue est en train de brûler vif, la seule question qui doit traverser l'esprit du policer ou du gendarme est l’endroit dans lequel il peut loger la munition pour faire le moins de dégât possible. Faire usage de son arme n’est pas une chose facile, le policier ou le gendarme est formé pour cela, c’est sa profession, il peut le faire en une seconde ! Nous sommes loin des heures et des jours de tergiversations des magistrats pour décider si c’était adapté ou non ! Dans la sécurité, l’attente tue, enlève des pères de famille, des filles, des amis... et contribue, comme depuis des décennies avec votre concours, à pérenniser des zones de non-droit et cristalliser le sentiment de toute puissance de nos délinquants terroristes.

Monsieur le premier ministre, comment se fait-il que Monsieur URVOAS, votre ministre de la Justice soit aux abonnés absents depuis son emménagement place Vendôme ? Lui qui était pourtant depuis des années, si prompt à écumer les commissions sur la sécurité et les forces de l’ordre en général ? Est-il lui aussi victime d’Alzheimer, aurait-il lui aussi oublié son parcours professionnel pavé de bonnes idées et de belles promesses ? Ou serait-ce les ors de la République qui lui éblouissent les yeux ?

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Rappels de charges : Quand l’institution endette ses gendarmes pour compenser les impérities des affaires immobilières... Depuis des années et en particulier ces derniers mois, nous sommes régulièrement contactés par des gendarmes effondrés de se voir réclamer plusieurs centaines, voire milliers d’euros de rappels de charges relatives au logement de service. S’il est normal de régulariser une situation avérée, où le gendarme n’aurait pas soldé la totalité de sa consommation d’eau, de chauffage (gaz, fioul...) et d'espaces communs, il est tout simplement scandaleux de se faire saisir sur solde, sans décision de justice, souvent sans justificatif individuel, plusieurs sommes importantes avec quelques années de retard.

ponsabilité professionnelle, quand on encaisse son « chèque » à la fin du mois, quand on bénéficie d’une prime au commandement, on se doit de servir une prestation digne de la fonction, et le gendarme lésé de prétendre à de la dignité !

Certains, quand les affaires immobilières ont daigné leur apporter une réponse se sont vus facturer une augmentation du gaz quatre ans plus tard ? Quel citoyen Français, locataire ou propriétaire, se voit appliquer une augmentation de charges quatre ans plus tard ? Aucun car la Loi prescrit que la régularisation des charges soit faite dans l'année courante. D'autant que des lois récentes Mais quelle est donc cette "mafia" qui peut légalement (ALUR ou MACRON) ont encadré les régularisations vous retirer « 2000 € » sur votre rémunération en de charges en proscrivant toutes actions au delà de la troisième année. Que s’est-il passé ? Que faisiez-vous il 2016 pour un rappel de 2012 ? y a quatre ans ? Touchiez-vous votre solde dans ce laps Quel est ce pays qui impose un délai de redressement de temps ? fiscal moindre pour ceux qui trichent en connaissance de cause l’impôt sur le revenu et qui vient sans justifica- Expliquez-nous, pourquoi le gendarme, à qui on impose tif endetter les familles des serviteurs de la loi ? de vivre dans un logement insalubre serait finalement Quel est ce service des affaires immobilières qui impute responsable des dérives d’un service indépendamment au militaire de la gendarmerie, obligé de vivre dans le de ses responsabilités ? logement de service, ses propres échecs à assumer ses Expliquez-nous comment une famille peut vivre dans un responsabilités ? Dans la plupart des cas la surconsom- logement de moins de 90m², avec un chauffage déficient, mation de chauffage est la conséquence d'une mauvaise avec de l’humidité, du moisi, des problèmes de plombeisolation ou d'un mauvais entretien de nos casernes, rie et payer plus de 2000 euros de charges à l’année ? depuis des décennies. A quel moment, qui a décidé que La vie au m² en Gendarmerie est plus chère que dans le gendarme et sa famille en logement imposé étaient une villa civile des beaux quartiers avec jardin et pisresponsables financièrement de ces troubles ? cine... Pendant des années, nos affaires immobilières régionales se sont rendues coupables d’un abandon de poste, ac- Le temps de travail que donne le gendarme n’est-il pas couchant de la situation que nous connaissons tous ! suffisant, ne mérite-t-il pas mieux que d’être finalement Des casernes verrues que l’on se transmet de comman- payé sur 9 ou 10 mois ? dement en commandement, sans faire de bruit et sans Messieurs dames, sous-officiers officiers, de la direction jamais rien entreprendre de crainte d'attirer l'attention générale, que comptez-vous faire face à ce constat déde la haute hiérarchie. plorable ? Allez-vous intervenir auprès de la commission Ces gendarmes et leurs familles ont habité, habitent en- de surendettement pour ces gendarmes et leurs familles core, des taudis insalubres pour lesquels on a pendant à la rue ? Allez-vous monter au créneau auprès de nos des années laissé les dégradations empirer sans réaliser dirigeants pour débloquer dans l’urgence des fonds de rénovations au motif qu’il n’y avait pas de « sous » et pour servir une vie digne de ce nom aux gendarmes et au final faire gonfler la facture dues par les militaires de leurs familles ? la gendarmerie !

Allez-vous serrer la vis sans fin des abus et du laxisme Quand bien même en 2011, 2012, 2013... la consomma- des affaires immobilières locales qui durent depuis si tion aurait été mal évaluée, c’est aux responsables longtemps ? d’assumer leurs défaillances. Quand on prend une res-


Nous saisissons l’occasion d’une seconde intervention concernant les charges et les logements pour éclaircir quelques points. Un certain nombre de militaires du corps de soutien technique et administratif (CSTAGN) se seraient émus du ton employé et des faits rapportés dans notre précédent communiqué. Prenant pour eux la situation pourtant bien réelle que nous avons dénoncée alors qu’aucun d’eux n’étaient cités, nous pouvons même ajouter, qu’aucun d’eux n’était particulièrement visé. Nous rappelons, à toute fin utile, que rien qu’au court de l’année 2016 nous avons rédigé et publié plusieurs autres communiqués sur les logements ou l’entretien des casernes, et tout particulièrement sur les contraintes de budget. Qu’a ces diverses occasions nous n’avons pas manqué de citer les personnels CSTAGN efficients à tous les échelons et tout particulièrement ceux ayant travaillé avec nous pour apporter des solutions locales pérennes pour les gendarmes et leurs familles. Il faut donc raison garder et éviter de faire preuve de mémoire sélective ! D’autant qu’il est tout de même malvenu, devant les faits démontrés, quand des familles ne peuvent plus s’acheter de quoi manger, d’avancer sa petite fierté et de jouer « les caliméros ». Quand nous parlons du patrimoine immobilier en Gendarmerie ou de sa gestion locale, nous ne parlons pas des centres opérationnels, des pelotons d’interventions ou des secrétariats compagnies, nous parlons des « affaires » immobilières, il faut appeler un chat un chat ! Le précédent communiqué, rédigé avec le concours de membres et de sympathisants faisant aussi partie du corps de soutien, ces derniers n’ont pas ressenti envers eux, et pour cause, d’attaques personnelles ou d’amoindrissement par les mots du travail qu’ils servent à l’institution chaque jour.

faudrait surtout pas parler des problèmes dans ce domaine au péril de « vexer » quelques personnels non cités, non concernés ? En 2016 nous avons eu à traiter plusieurs cas de harcèlements professionnels au sein des CSTAGN, nous l’avons fait le plus professionnellement possible et il n’a jamais été question de servir une aide de seconde catégorie ! Etre un militaire du corps de soutien c’est faire partie intégrante de la Gendarmerie, faire partie intégrante de la Gendarmerie implique d’être traité comme tout le monde. Si quand un problème survient, le professionnel qui sait fournir un travail de qualité se sent offusqué alors qu’il n’est même pas l’objet du texte, tant pis pour lui, car quand les conséquences sont à ce point préjudiciable sur le quotidien des gendarmes nous nous devons, TOUS, de faire preuve d’honnêteté. Les états d’âmes des uns et des autres ne servent que ce, qui, justement portent préjudice à tout le système. Si les CSTAGN sont en majorité des personnels efficients, comme ailleurs, comme dans toutes les professions, il y a aussi des déficients. Il suffirait d’être CSTAGN pour que forcément le travail soit toujours parfait ? C’est faux ! CF ci-dessus les cas de harcèlements que nous avons traités. Enfin, et en conclusion de ce texte, nous avons décidé, avec le concours de nos membres CSTAGN de créer une équipe spécialisée dans les remontées sur les problèmes de logement. Nous avons eu à traiter des dizaines de cas cette année, souvent remontés par les gendarmes eux-mêmes, mais aussi par des commandants de compagnie et des commandants de groupement. Si c’est avec le concours de l’ensemble « des forces » que ces dossiers ont aboutis, il est plus que nécessaire que les premiers concernés, ceux qui voient chaque jours la réalité du parc et constate l’état des maigres finances alloués à son entretien puissent nous faire des remontées. Nous mettons à disposition la boite aux lettres:

Car, c’est justement et surtout, avec le concours de nos CSTAGN lucides et responsables que nous avons un panel d’exemples plus effrayants les uns que les autres sur les méthodes de gestion. Et comme tou- «LCNAS@ASSOGENDARMESETCITOYENS.FR » afin jours, avec une seule conséquence, ne l’oublions pas, que les militaires du corps de soutien désireux de vrailes conditions de vies des gendarmes, maris, épouses, ment dénoncer les dérapages ou les laissés allés puisenfants... sent nous faire parvenir les éléments probants, afin que Quand AG&C dénonce des irrégularités de commande- nous rendions compte à l’autorité qui pourra trancher ment, du harcèlement, des discriminations tout le rapidement. La direction générale est toujours à monde prend pleinement conscience que l’ensemble l’écoute de nos remontées et des solutions rapides des commandants ne sont pas visés. Alors pour qu’elle sont toujours trouvées quand cela est justifié ! raison cela serait différent à l’endroit des CSTAGN quand nous abordons les logements de service ? Il ne


OCTOBRE 2016 La justice Française a-t-elle tué le Major RUSIG ?

Alors que les policiers manifestent chaque soir depuis maintenant un mois suite aux événements de l’Essonne, réclamant une justice ....juste et en ordre de marche à l’encontre des individus mettant en péril la sécurité nationale, la vie des Français et celle des défenseurs de l’ordre que sont les gendarmes et policiers. Alors que nous venons, encore, de perdre l’un des nôtres, nous apprenons de la bouche du procureur de la République de Foix que le "présumé" meurtrier de Christian RUSIG était, encore, très largement connu de la justice. Depuis plusieurs années, la quasi-totalité des gendarmes et policiers tués dans le cadre du service sont les victimes de multirécidivistes élevés en plein air et nourris de la culture de l’excuse. Le "présumé" meurtrier du Major était présenté comme ayant " de graves carences affectives et éducatives", il était « actuellement interdit de séjour en Ariège », avait été « condamné à plusieurs reprises pour des vols, des violences en réunion.», « Mineur, il a également été impliqué dans une affaire d'agressions sexuelles sur mineur de 15 ans ». Il avait également été condamné à deux reprises et incarcéré pour ne pas avoir respecté son interdiction de séjour en Ariège et il conduisait sans permis. Nos magistrats, emmitouflés dans leurs belles robes tâchées du sang de nos camarades n’ont que faire des faits, n’ont que faire des victimes, n’ont que faire des gendarmes et des policiers. La magistrature partisane et politisée du mur des cons, ne suit qu’un seul dogme, celui de ses syndicats partisans arrosés de dizaines de millions d’euros du contribuable pour appliquer une justice de la PAGE

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brousse, une justice du tiers monde ! Depuis des décennies, notre justice moralisatrice et suffisante ne souffrant d’aucune remise en question administrative et morale pour ses échecs, notre justice s’arrogeant une puissance divine digne de l’inquisition médiévale, porte préjudice au premier pan de notre démocratie, le droit à chacun d’être considéré, jugé et défendu comme un citoyen à part entière ! Notre justice méprise les victimes, méprise les vrais travailleurs de la loi, ceux du terrain qui accomplissent des millions d’heures chaque année à la réalité de notre insécurité, au péril de leur vie ! Notre justice se veut clémente envers les destructeurs de la loi, les destructeurs de la vie, par idéologie sociétale obsolète ! Notre justice, par ces faits, par son laxisme habituel est complice de la perte de nos camarades Gendarmes et collègues Policiers, est complice de l’aggravation de nos conditions de travail ! Notre justice est injustice, cette injustice frappe ce soir de son marteau compromis et obsolète une famille et sonne la fin d’une vie, la fin d’une idée citoyenne faite d’égalités et de liberté de vivre et de travailler en toute sécurité ! Comme nos collègues policiers, ne reste-il que la rue pour enfin crier le droit de travailler en étant soutenus ? Ne reste-il que la rue pour revendiquer face aux injustices notre droit à la vie ?


"Un jour, je me ferai un bleu" Le dimanche 27 novembre nous publiions un texte titré « La justice Française a-t-elle tué le Major RUSIG ? » Nous expliquions comment notre justice éculée par l’idéologie de la culture de l’excuse à l’endroit des multirécidivistes, permettait à ces individus de poursuivre librement leurs actes délictuels et criminels. Toujours au déficit de la sécurité de l’ensemble des citoyens et des forces de l’ordre en particulier. Les faits rapportés ces dernières heures ne font que confirmer la véracité de ce texte.

de son jugement. À la surprise générale, la magistrate déclare laisser encore une chance à l’individu au prétexte d’un contrat de travail (en un mois l’individu aurait travaillé 2 fois 4 heures). Cette dernière déclarant en présence de l’escorte qu’elle savait que cela ne plairait certainement pas aux forces de l’ordre. Se permettant de lancer un regard assassin sur un des policiers présent, qui sous la surprise, avait laissé échapper un soupir d’exaspération. Les agissements de cet individu ne sont un secret pour personne, ces derniers temps, nous avons, à plusieurs reprises, transmis au parquet les propos prémonitoires de ce dernier, se targuant qu’un jour il se ferait un bleu !! »

Si de nombreux magistrats côtoyant les forces de sécurité au quotidien savent appliquer une justice digne de la fonction, digne de la nation, il est une vérité ne souffrant d’aucune remise en question. Une partie, plus ou moins importante, de la magistrature est déconnectée des réalités du terrain, est déconnectée de la criminalité de notre Les collègues policiers du commissariat de FOIX sont ère. Elle applique sans sourciller ses dogmes idéologiques partagés entre la douleur de la perte d’un camarade gend’un autre temps... darme qu’ils appréciaient et la colère devant des décisions de justice dont on peut légitiment se demander, si Nous apprenons par voie de presse que le « suspect » elles ne sont pas une des causes principales de la perte qui a foncé sur le Major avait un casier judiciaire particu- de l’un des nôtres ! lièrement étoffé, dans un laps de temps relativement court pour un homme âgé de 31 ans seulement. Il est fait Nous avons aussi constaté sans aucune difficulté que cet mention de 48 infractions et délits sur les 15 dernières individu possédait plusieurs comptes Facebook. Sur ces années, pour 24 condamnations. derniers, il n’hésite pas à publier depuis des années des Nous nous sommes entretenus avec un policier du com- statuts publics pour narguer, insulter et menacer les missariat de police de FOIX, nous confirmant plusieurs forces de l’ordre et la justice. faits commis ces derniers mois. Celui-ci, avec ses collègues, connaissaient bien le Major RUSIG et les camarades de la BTA de TARASCON-SUR-ARIEGE. Ils ont tous été confrontés aux graves agissements du meurtrier "présumé" ces dernières années et aux décisions judiciaires à son encontre. Nous vous communiquons, avec son accord, son témoignage : « L’individu était sorti de prison cet été. Vu les habitudes du personnage, il n’a pas tardé à de nouveau faire parler de lui. Mes collègues et moi-même l’avons très rapidement interpellé pour diverses infractions dont outrage et rébellion, menaces de mort et j’en passe... La date du jugement était prévue en novembre. Le mois dernier, au cours d’une énième garde à vue nous le présentons à la procureure. Nous pensions que la procureure demanderait à minima sa mise en détention provisoire le temps

Des dizaines de policiers et gendarmes, des dizaines de victimes, des dizaines d’acteurs du monde judiciaire savaient qui était cet individu et la portée de son potentiel destructeur qui n’a cessé de s’accentuer ces dernières années et malgré cela, malgré les faits, malgré la loi, le pouvoir judiciaire l’a laissé tuer le Major RUSIG ! Nous avons aussi reçu les témoignages de camarades sur les circonstances du décès du Major. Si l’acte volontaire ne laisse peu de doutes, par respect pour la famille et les proches, par dignité, nous ne pouvons vous relater son déroulement. Nous avons une pensée toute particulière pour le camarade présent aux côtés de son commandant et ayant assisté à un acte dont même l’adjectif « épouvantable » ne peut qualifier les faits PAGE

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« La GUERRE DES BOUTONS »

Nous avons tous reçu récemment dans nos unités une note express datée du 2 novembre 2016 relatant la mise en œuvre prochainement d'un dispositif technique de surveillance des personnes placées en chambre de sûreté dans les locaux de la gendarmerie nationale.

Si au premier abord, ce titre ronflant semble apporter enfin une solution au problème de la surveillance des individus déposés en chambre de sûreté, la réalité est toute autre. Ce que décrit modestement notre Direction comme étant un « dispositif technique » n'est, en fait, autre chose qu'une vulgaire sonnette !!! Vous lisez bien…..UNE SONNETTE !!! Un bouton à l'intérieur de la cellule que pourra actionner à son bon vouloir l'individu placé en garde à vue !! Sous le prétexte de sa sécurité, nous voilà à la merci d'une sonnette actionnée par la personne que vous avez interpellée pour, normalement, de bonnes raisons, lequel évidemment, et c'est bien connu, dans la majorité des cas fait partie de ces individus qui sont sages comme des images et qui n'ont jamais besoin de rien !!! C'est évident que le mec qui vous fait un malaise ou une crise cardiaque aura le temps de sonner !!! Je me demande encore quel est le militaire qui a bien pu avoir une idée pareille ? Pire, je me demande comment une telle idée a pu germer puis être validée en haut lieu ? Vraisemblablement pas après une consultation de la base ! Nous voici donc avec un jouet mis à disposition des gardés à vue, qui auront là, le moyen de vous "emmerder" toutes les cinq minutes parce qu'ils ont envient de fumer, de boire, ou que sais-je encore ! Pourquoi ? Parce que la grande dame a un demi-siècle de retard en la matière bien évidemment ! Plutôt que d' anticiper ce problème de surveillance de « gardé à vue », stricto sensu comme l'ont fait nos amis policiers, nous sommes aujourd'hui face à un mur, à des exigences édictées au niveau européen et surtout, au niveau des droits de l'homme. Plutôt que de mettre une sonnette dans les cellules, la solution aurait été d'envisager de mettre en œuvre des pôles "garde à vue" au sein de chaque compagnie, comportant des cellules vitrées ou sous surveillance vidéo, et avec une permanence d'au moins deux militaires la nuit. La mise en œuvre d'un tel dispositif permettrait également de faire l'économie de personnel. Et même s'il y a plusieurs gardes à vue sur la compagnie, cela évite de mobiliser d'autres personnels par unité pour la surveillance nocturne. Si cette note était arrivée un 1er avril, je n'aurais eu aucun doute quant au canular. Mais malheureusement, il s'agit bien de la triste réalité !! Messieurs les biens pensants, les décisionnaires, venez prendre des gardes à vue au sein de nos unités, et vous comprendrez de quoi je parle……. PAGE

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Un brigadier….OPJ…...en colère !!


Vers la fin des jours d’arrêts ? Selon la circulaire 24000 relative aux sanctions disciplinaires applicables aux militaires les jours d’arrêts se doivent d’être une mesure restrictive de liberté ou infamante... A toutes fins utiles et pour planter le décor, selon le « Larousse illustré », « infamante » est défini de la manière suivante : qui déshonore, qui nuit à la réputation de quelqu’un. Ce mot, gravé dans le marbre des textes qui nous régissent, remet en perspective le sacro-saint « renom de l’Arme » si cher à certains dirigeants de notre institution. Quand, pour préserver ce principe séculaire, on n’hésite pas à appliquer des sanctions visant à déconsidérer et à nuire à la réputation d’un de ses serviteurs, le fameux renom de l’Arme en prend un sacré coup... Quelle autre institution sanctionne-t-elle ses serviteurs en les humiliant ? C’est par cette ligne de conduite disciplinaire que sont exécutés les jours d’arrêts, visant à restreindre les libertés. Avant toute chose, nous rappelons qu’il n’est pas question, de stigmatiser les raisons de sanctionner un gendarme ayant fauté. Chaque gendarme s’étant exposé à une sanction disciplinaire justifiée se doit d’assumer son erreur dans le respect de l’institution et dans la dignité. S'il juge la punition inadaptée, il peut exercer un recours dans le délai de deux mois à compter de sa date de notification. Assumer sa faute emporte-il l'acceptation d'une peine de restriction de liberté, une astreinte à résidence sans décision de justice ? En 2016, dans le pays des droits de l’homme, dans une institution se revendiquant « force humaine », la réponse est forcément non ! Les conditions de l’application des jours d’arrêts sont très claires : Si le militaire sanctionné effectue son service dans des conditions normales, tout en continuant de bénéficier de ses quartiers-libres et repos hebdomadaires, il lui est strictement interdit de quitter le domicile imposé, en dehors du service. Si le puni doit sortir de l’enceinte militaire en dehors du service, pour des raisons privées, cela ne peut être qu’à titre exceptionnel et avec l’aimable autorisation du commandant de compagnie. Il faut un accord hiérarchique pour exercer la plus simple des libertés, aller et venir pour des raisons privées en dehors du cercle professionnel !

Il n’est pas certain que les 26 millions de travailleurs Français apprécieraient de se voir emprisonner chez eux par leurs employeurs... Pourtant, certains gendarmes valident ce processus infamant lorsqu’il s’agit de commenter les potentielles sanctions que des camarades auraient eu à subir. La justification alambiquée qui consiste à affirmer qu’il vaut mieux prendre dix jours d’arrêts pour un véhicule de service endommagé plutôt que d’assumer la réparation pécuniaire, n'est décidément pas crédible. Dans ce cas, c’est vite oublier que les jours d’arrêts sont une sanction du 1er groupe et que la réparation pécuniaire est listée dans le 2ème groupe, le débat n’a donc pas lieu d’être, ce groupe étant intermédiaire entre le 1er et le 3ème, bien plus répressif la sanction n'est plus du tout la même. Les jours d’arrêts constituent également une sanction pour l’épouse, le mari, les enfants, les familles. Les visites au domicile concédé sont strictement encadrées. Par exemple, sauf avec autorisation exceptionnelle du commandant de compagnie, souverain, il est interdit de fêter à la maison l’anniversaire d’un des enfants du gendarme sanctionné en recevant les copains et les copines accompagnés de leurs parents. Seuls les parents, l’épouse ou le mari et les enfants sont autorisés à visiter le « condamné ». Toute la stupidité de ce système se concrétise dans un cas bien particulier, de plus en plus banal, tant les services des ressources humaines sont déconnectés des réalités -des régions plus que d’autres-, en cas de célibat géographique ! Qui n’a pas vécu ce quotidien, parfois tout un long d’une carrière, d’exécuter son service à bonne distance du domicile de sa famille ? Il n’y a pas vingt ans, la solde d’un(e) gendarme suffisait à nourrir une famille. Le pouvoir d’achat de ce dernier ayant réduit de plus d’un tiers ces dernières années, il est devenu vital d’avoir une seconde source de revenus, occasionnant au passage, un éclatement géographique de la famille. Si ce n’est pas particulier aux gendarmes, l’amplitude horaire de ceux-ci, le temps d’astreinte et le logement imposé provoquent des difficultés rarement égalées dans d’autres secteurs d’activité. C’est ici que la sanction des jours d’arrêts atteint son apogée.

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C’est ici que la sanction des jours d’arrêts atteint son apogée. Un gendarme en célibat géographique sanctionné de plusieurs jours d’arrêts est proprement « incarcéré » dans son logement concédé par nécessité de service et ne peut, dans la période précédemment définie, se rendre auprès de sa famille. Seule celle-ci, avec un ou une conjointe travaillant aussi, avec des enfants scolarisés, peuvent rendre visite au « prisonnier ». Pire, dans certains cas, et au bon vouloir du tout omnipotent commandant de compagnie, il peut être imposé au gendarme puni de pointer chaque matin et chaque soir à la brigade locale de son lieu de résidence. Le commandement peut aussi désigner un camarade qui aura autorité pour lui rendre visite dans son logement de service et vérifier si la sanction est respectée scrupuleusement. Récapitulons ! En France, en 2016, un citoyen ne peut se voir assigné à résidence, interdit d’aller et venir, interdit d’entrer en relation avec un autre citoyen que si une décision de justice est intervenue définitivement et après qu'un procès équitable, défendu par un avocat, se soit prononcé. Osons le parallèle, en France, en 2016, un multirécidiviste maintes fois condamné et soumis au bracelet électronique peut librement circuler, se rendre dans un lieu de culte, un lieu public, prendre en otage d’autres citoyens et égorger un prêtre. Face à tout cela, en France, en 2016, un serviteur de la loi, un gendarme, sur simple décision militaire et dans le cadre de son emploi, peut être empêché de quitter son loge-

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ment de service. On lui interdit de voir sa famille éloignée, laquelle n'a d'autres solutions que de lui rendre visite comme un vulgaire détenu au parloir. Heureusement, face à ce mauvais tableau, pâle copie de pratiques d’un autre temps, le plus grand nombre de nos commandants de compagnies savent appliquer la sanction avec humanité, et en dehors de quelques camarades dénonciateurs des allées et venues du militaire puni, il n’est pas imposé stricto sensu les mesures de la circulaire 24000. Malgré tout, quelques bastions médiévaux tiennent le siège à la raison et à la peine juste ! Certains barons locaux jouissent par cette circulaire de pouvoirs supérieurs à l'instar d'un procureur ou d’un juge. Il faut enfin en finir avec ces régressions ! La Direction Générale doit, à l’image de ce qu’elle a impulsé depuis plusieurs années, en terme d'amélioration de la condition des gendarmes et de leur famille, réduire les jours d’arrêts à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui dans la plupart des cas, à savoir, une simple sanction administrative, une tâche d’encre dans le parcours professionnel, simplement une remontrance pour un écart de conduite en somme !


Cher(e)s ami(e)s, chers camarades,

Aujourd'hui, la nouvelle circulaire sur les associations professionnelles nationales militaires ouvre la voie à une participation directe de la base aux prises de décisions concernant son quotidien. Les gendarmes peuvent enfin donner leur avis, sans filtre, sans distorsion. La force humaine va retrouver ce qui fait sa force : la cohésion, car c'est en se disant les choses clairement que les difficultés s’aplanissent. Soutenez votre APNM G&C, rejoignez-nous. Pour celles et ceux qui le souhaitent, conformément à l'article 6 des statuts de l'association, vous pouvez nous rejoindre anonymement. ( Ne pas apparaitre dans l'annuaire de l'association ) Pour cela il vous suffit de cocher la case correspondante sur le formulaire d'adhésion.

MEMBRE Sont membres les militaires en activité, GAV, CSTAGN, Réservistes, Gendarmes en retraite depuis moins de 5 ans

SYMPATHISANT Sont sympathisants les militaires en retraite depuis plus de 5 ans, les conjoint(e)s, l'ensemble des soutiens de la société civile PAGE

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Une fois de plus, quelques pseudos représentants d'un syndicat minoritaire ont décidé que le recueil et l'analyse du « renseignement » n'était pas l'affaire des pandores.

ture idéologique : sont-ils en mesure de se priver de voir, entendre ou sentir ce qu'il se passe sur 90 % du territoire national, surveillés essentiellement par les brigades de la gendarmerie ?

Par une action devant le tribunal administratif, ils ont dénoncé la nomination de six officiers supérieurs de la gendarmerie nationale au sein du Service Central du Renseignement Territorial. Les juges administratifs leur ont donné raison et depuis le 3 novembre 2016, ils ont sommé les officiers « indésirables » de quitter les postes dans lesquels ils étaient installés. Le syndicat a même poussé le bouchon en faisant constater par huissier que l'un d'eux était présent le lendemain du jugement alors qu'il venait récupérer ses documents de travail.

Les attaques incessantes de ces syndicats policiers qui ne représentent qu'une faction négligeable de leurs collègues, à l'égard des gendarmes, sont intolérables et pitoyables. Alors que la France connaît une situation des plus dégradées en matière de sécurité, un tel comportement dénote, sans nul doute, une hypocrisie sournoise dont l'objectif est limpide : conserver la toute puissance sur des informations qui pourraient s'avérer embarrassantes pour quelques-uns ! On ne partage pas le pré-carré du renseignement au SCRT. Doit-on comprendre qu'ils n'analysent pas ceux provenant des cellules de renseignements de la gendarmerie ?

Le directeur général de la gendarmerie nationale a exprimé par écrit son soutien inconditionnel aux six officiers ainsi bannis. Et même s'il n'a pas envisagé une solution à cette « expulsion locative », il a quand même demandé à ses services spécialisés de faire clarifier la situation. AG&C soutient cette démarche. Elle accuse des policiers minoritaires de vouloir conserver la main mise sur un service qui se nourrit non seulement des remontées de renseignements de la police nationale mais également de la gendarmerie nationale. Et la question pourrait se poser, s'ils persistaient dans cette posPAGE

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AG&C souhaite apporter son entier soutien aux six officiers dont la compétence vient d'être sérieusement écornée par un jugement administratif inique. Et sans volonté d'alimenter une éventuelle guerre des directions générales, il serait temps que le pouvoir en place s'exprime à ce sujet.


Les temps changent...

Le 02 décembre 2016, votre serviteur et notre président furent invités à la DG pour inaugurer la « maisons des associations » à Issy Les Moulineaux, le centre de gravité de notre Institution. C'est une grande première à plusieurs titres et je vais tâcher de récapituler tout ce que m'inspire cet événement. C'est d'abord un signe de grande reconnaissance quand on voit la liste des autres associations invitées qui ont « pignon sur DG », je ne les cite pas toutes, mais « le trèfle, la FNRG, l'aafmg, gendarmes de cœurs (et j'en oublie, il y a sûrement une brève qui va les citer toutes).. » sont des associations dont la légitimité n'est plus à démontrer. Cette inauguration avait donc pour but d'ouvrir un espace de travail et surtout de donner un accès fonctionnel aux présidents de ces associations qui ne sont plus en activité ou civils. C'est un peu le hic car ces associations historiques ont toutes eu par le passé, le rôle d'être des « porte-paroles officieux » des militaires d'actives. Et si leur réseau est un avantage non négligeable en terme de communication pour la DG, il me semble qu'il est temps pour les « actives » de prendre leur destin en main et de laisser le soin à nos conjoints et à nos retraités de défendre leurs propres intérêts. Dans son discours, comme pour souligner ce passage de flambeau, le DGGN n'a pas manqué de saluer l'entrée dans ce cercle traditionnel, des APNM présentes, signataires de la charte de fonctionnement de ce nouveau lieu. Et quand il a indiqué que la contradiction n'est pas incompatible avec un dialogue constructif, j'ai senti qu'on s'éloignait soudain de notre passé de rebelles... C'est le « sens de l'histoire » qui a conduit vos humbles représentants à dialoguer directement avec notre Chef et le MG, et d'apprécier ensemble le chemin parcouru depuis les échanges clandestins du « forum gendarmes et citoyens ». Il n'est donc plus temps de se sentir opposant, notre Chef nous donne une indication claire, le désaccord n'est pas incompatible avec une recherche constante de la performance de l'Institution, c'est un outil. Je réponds « chiche », c'est le credo mis en exergue sur notre page d'adhésion, http://www.assogendarmesetcitoyens.com/soutenir. Enfin je veux souligner le rôle d'organisateur et de coordinateur du bureau permanent du CFMG, je ne suis pas un fan du conseil, mais je dois bien reconnaître l’énergie et la passion identique à la mienne qui les animent. J'ai envie de dire maintenant, « au boulot ». Gendarme David SOYER-Vice-président AG&C

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Témoignage d’un gendarme mobile excédé... En préambule il semble pertinent de rappeler la définition du mot « TAUDIS : Habitation misérable, souvent exiguë, dépourvue de confort et d'hygiène. Habiter, occuper un taudis : loger, vivre dans un taudis; un taudis humide, infâme, infect, insalubre, malsain, misérable; un affreux taudis; lutte contre les taudis. » Dans cette définition certains décideurs de la gendarmerie (concernant l'hébergement des UFM déplacées) n'ont retenu que le terme......loger. Malgré de nettes améliorations dans ce domaine, il existe encore des conditions indignes de cantonnement ou de logement des gendarmes mobiles. Des efforts sont faits peu à peu, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir et cela prendra encore du temps. La dernière fois, du moins MA dernière fois, remonte à quelques jours, plus exactement le 2 novembre 2016. Mon unité déplacée devait être logée pour une seule nuit dans un " hôtel". C'est serein que nous nous rendons à l'adresse que nous a fournie le groupement de gendarmerie départementale qui nous reçoit en renfort, afin de nous reposer en vue de la journée de MO du lendemain. Et c'est là que je vous ramène à la définition au début de mon texte. J'ajouterai que le terme taudis ci-dessus défini, est bien trop gratifiant pour ce type d'hébergement collectif ! Arrivés sur le parking, aux aspects douteux et à la végétation débordante de mauvaise herbes, nous avons le sentiment de nous trouver en face d'une devanture de discothèque plus ou moins désaffectée, plutôt plus que moins, d'ailleurs ! Accueillis à la réception par une odeur nauséabonde d'urine et de litière de chat, quelle n'est pas notre surprise de constater que l'hôtel ne dispose pas assez de chambres pour tous les personnels, sauf si certains acceptent de dormir ensemble dans des lits doubles. Après « arrangement », il est envoyé certains des nôtres dormir dans un autre hôtel, un peu plus loin. Lors de la traversée des couloirs je commence à avoir de sérieux doutes quant au genre de clientèle de l'hôtel, ainsi qu'à l'état de cette infamie surnommée "hôtel «Je suis effrayé, dégoûté devrais-je dire, au moment de l'ouverture de la porte de ma chambre. Est-il possible qu'un militaire de la gendarmerie ait pu réserver cet hôtel pour des camarades déplacés. A-t-il constaté tout ce qui concerne les règles d'hygiène, les dangers sanitaires, etc... Aurait-il dormi avec sa famille dans un endroit aussi répugnant ? PAGE

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L’odeur infecte, ajoutée à la lumière qui ne fonctionne pas dans la chambre, laissent craindre le pire. Les disjoncteurs arrachés, des prises proches des douches et lavabos, des fils apparents à quelques centimètres des points d'eau, des serviettes tachées et sales, de l'urine sur l'interrupteur des toilettes, des traces douteuses sur l'abattant des WC, la liste est trop longue. Je décide alors d'inspecter mon lit et là... L'abomination ! Sans être un expert en ADN ou scène de crimes, j'ai pu différencier les cheveux d'au moins trois femmes différentes. Une blonde, une brune et une autre aux cheveux frisés. Pour faire bonne mesure, tout cela est accompagné d'une multitude de poils que j'identifie provenir de l'opposé des cheveux, -pubiens ou pire-, de fourmis, et d'une énorme auréole d'urine au milieu des draps. Je vous rassure tout de suite, ma chambre n'est pas la pire. D’autres ont trouvé des cafards, des tiques, des puces, -vivantes pour la plupart- des chambres avec des cloisons de toilettes faites de palettes de stockage, des trous de mégots de cigarette dans les draps, dois-je continuer ? Malgré l'heure assez tardive et après plusieurs comptes rendus, ainsi que le refus de dormir dans un tel établissement, nous sommes enfin relogés dans un autre endroit. Non seulement, il n'est pas normal d'envoyer des gendarmes dans de tels lieux, mais il est tout à fait insupportable de laisser ce genre de lieu ouvert en 2016. Nous sommes en droit d'être logés dignement, sans réclamer de palaces, juste le confort minimum pour pouvoir se reposer. Je m'adresse aux Unités de Forces Mobiles qui passent dans ce genre de logement : FAITES REMONTER SI C'EST INDIGNE ET REFUSEZ. Refuser un lieu ignoble n'est pas une contestation ou un signe de désobéissance et vous ne sacrifierez pas votre carrière ! Et si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour les autres. Le summum de cette aventure est d'apprendre que cet hôtel a abrité d'autres forces de l'ordre par le passé. J'espère que nous en serons les derniers. Les mails de remontées d'insatisfaction ne suffisent pas toujours à alerter les décideurs. Et n'oubliez pas : Qui ne dit mot consent ! Un peu de dignité pour les gendarmes déplacés, la considération et la reconnaissance passent par là. Un gendarme mobile très agacé.


Fichage des adhérents, chez AG&C c’est NON ! Dans un arrêté du 21 octobre 2016 il est demandé aux associations professionnelles nationales militaires de transmettre aux autorités la liste des noms, prénoms et numéros identifiants défense (NID) de nos adhérents. Afin de restituer ce choix, un petit cours d’histoire s’impose. AG&C, association créée en 2008 a toujours maintenu, qu’en aucun cas, la liste de ses membres ne serait communiquée aux autorités. Seuls les noms de nos membres élus en conseil d’administration et au bureau exécutif sont dévoilés. Lors de la création de l’association sous l’appellation « Forum Gendarmes & Citoyens » le conseil d’administration avait été sommé de démissionner au motif que les autorités gouvernementales de l’époque (et la DGGN) considérées cette dernière comme un groupement professionnel à caractère syndical et, par analogie, à une association visant à la défense des intérêts matériels et moraux des militaires. Il y a bientôt 9 ans, bien avant les décrets sur la mise en place des APNM, « Forum Gendarmes & Citoyens » était déjà une association professionnelle, de par l’objet de ces statuts. A l’époque, l’équipe dirigeante, que nous saluons pour son engagement et sa présence d’esprit, avait quitté la direction au profit d’une nouvelle, composée de retraités de l’arme. En modifiant intelligemment les statuts, les gendarmes en activité, toujours présents au sein de la structure pouvaient librement continuer le travail pour la défense des intérêts de chacun. « Forum Gendarmes & Citoyens », qui était la structure légale découlant du forum du même nom devenait alors « Association Gendarmes & Citoyens ». L’intérêt premier de l’association a toujours été la préservation de ses membres et cela n’a pas changé avec le temps. Au fil des ans, AG&C s’est étoffée, en nombre de membres de l’active, en sympathisants, en construisant un maillage territorial avec l’ensemble des acteurs de la Gendarmerie. Quand nous étions une petite centaine de membres il y a quatre ou cinq ans, nous dépassons le millier aujourd’hui. Depuis deux ans la majorité de nos membres est en activité. Le nombre et le nom de nos membres, le nombre de dossiers que nous traitons tous les ans avec succès ne sauraient servir à faire la promotion d’AG&C pour quelques sièges de sénateurs au conseil supérieur de la fonction militaire (CSFM). Ce décret impose aux APNM de dévoiler l’identité de leurs membres afin d’atteindre un pourcentage de représentation sur le papier pour siéger au CSFM. L’ensemble des APNM peuvent se partager 16 sièges si elles parviennent à rassembler et dénoncer au moins 24 151 adhérents. Pour avoir un

seul siège il faut entre 1750 et 3250 adhérents dénoncés. Un siège ou plusieurs pourquoi faire ? Avec la notoriété acquise par notre travail au fil des ans, le soutien permanent et toujours en hausse du nombre de nos membres en activité, nos rapports avec l’ensemble de la chaîne de commandement pour traiter en OFF les cas qui nous sont remontés. Sans oublier la charte des associations de la Gendarmerie. Cette dernière nous permet de consolider nos rapports avec la direction et ainsi de bénéficier de relations professionnelles et de confiance pour mieux appréhender les sujets nous tenant à cœur. Avons-nous besoin d’un siège de sénateur au sein du CSFM ? Au prix de la tranquillité de nos membres ? Au prix de la liberté de nos membres de rejoindre une structure par choix personnel sans en faire une quelconque revendication ? Nous refusons l’étiquetage de nos membres pour servir un décret que nous considérons tout simplement inutile ! Nous n’avons pas besoin du conseil supérieur de la fonction militaire. Nous sommes une association professionnelle militaire indépendante. Une association professionnelle indépendante ne peut vendre son listing des adhérents pour un quelconque titre ou fauteuil en soie n’ayant qu’une moindre portée. Nous considérons les processus internes militaires propres aux institutions. Nous n’avons jamais revendiqué le désir de nous immiscer dans la chaîne de concertation, au sein du CFMG et encore moins du CSFM. Nous sommes un organisme à part entière, un complément ! Depuis toutes ces années nous travaillons seuls et libres, aux côtés de la Gendarmerie. C’est notre vision des APNM. Le décret précise que lors de l’adhésion, il doit être rempli un document du ministère de la Défense, rassemblant les informations personnelles du membre, en sus du bulletin d’adhésion. Ce document est ensuite communiqué au ministère pour sa prise en compte. Nous ne réclamons pas ce document à nos membres. Depuis 2008 AG&C travaille et est considérée comme une association professionnelle, les derniers décrets concernant les associations ne font que confirmer juridiquement ce point. Nous représentons une idée, une méthode. Nous représentons grâce à vous tous, un concept novateur de défense de l’intérêt collectif loin des dérives partisanes syndicalistes empêtrées dans les guerres de pouvoirs et d’égo. Nous n’avons aucune raison de croquer la pomme pourrie que certains « sachants » de notre pays voudraient nous faire avaler.


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