MAGAZINE AG&C N°90 AVRIL 2017

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Association Gendarmes & Citoyens ASSOCIATION PROFESSIONNELLE NATIONALE MILITAIRE

L’EDITO du Mdl-Chef DELILLE

Fin des jours d’arrêts avec restriction de liberté. La Gendarmerie entre dans le XXIème siècle !

Mensuel en ligne et gratuit - N° 90 AVRIL 2017 - AG&C®

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Le sommaire

Association Gendarmes et Citoyens Quartier BETEILLE Bâtiment 01 App. 05 33270 BOULIAC Directeur de publication Jérémy Langlade admin@assogendarmesetcitoyens.fr

06 11 47 18 85 Comité de rédaction Le conseil d’administration Des membres volontaires Corrections Capitaine ER Jean-François Charrat

3 – L’édito 4 – Commémoration du Chemin des dames 8 – Fin des jours d’arrêts avec restriction de liberté... 12 – NE relative aux détachements des personnels... 14 – Quotidien d’un gendarme... Qu’est ce qui a changé en 5 ans ? 16 – Philippe Poutou l’indignité 18 – Un sondage qui stigmatise inutilement. 19 – Soutenez AG&C 20 – Les publications AG&C « AVRIL 2017 » 24 – Tribune libre Quand on manque d’air, il faut réapprendre à respirer... Moi président, ... on voit le résultat ! Message à l’attention des candidats... 31 – Boutique AG&C 32 – L’actu en bleu 36 – Nos partenaires

Conception graphique Maquette - Jérémy Langlade Photos - Médiathèque AG&C, Images et photos internet Couverture - Montage AG&C Dépôt légal - Reproduction autorisée dès parution Contact@assogendarmesetcitoyens.fr Magazine sponsorisé par

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L’édito A qui le tour ? Le 07 mai 2017, nous aurons un nouveau Président de la République. L'un des deux candidats aura réussi à convaincre une majorité de Français sur son programme. La communauté Défense et la communauté des Forces de l'Ordre auxquelles nous appartenons en tant que gendarmes sont particulièrement attentives à cette élection, car le Chef des Armées n'est autre que le locataire de l'Elysée. Les enjeux sont de taille car l'orientation donnée par ce candidat fraîchement élu conditionnera le quotidien de milliers de gendarmes opérationnels dans l'exercice de leurs missions, lors du prochain quinquennat. Si nous devions demander quelque chose au prochain Président, juste une chose, c'est de ne plus laisser faire ces manifestants qui mettent le feu à nos camarades. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, mes pensées vont aux blessés du 1er mai qui en faisant leur métier sont en danger de mort. En danger de mort car il n'y a personne pour interdire toutes ces manifestations qui dégénèrent systématiquement depuis des mois. Nous sommes en état d'urgence sur le papier mais en réalité rien n’est appliqué. Pourquoi autoriser des regroupements de personnes ? C'est incompréhensible et irresponsable de permettre de tels agissements. La politique actuelle est de ne surtout pas blesser un manifestant, donc on bride les forces de maintien de l'ordre qui ne sont plus que chair à canon devant des individus persuadés qu'un bon policier ou un bon gendarme est un policier ou un gendarme mort. Je parle ici de fonctionnaires, de militaires qui ont une famille et dont le seul tort est d'être le dernier rempart face à ce qu'il y a de plus primaire en l'homme, la barbarie. Il faut être dénué de toute humanité pour vouloir voir mourir un homme par les flammes. A l'heure où nous montrons du doigt ce que l'Islam peut provoquer sur le plan terroriste, il faudrait peut-être s'interroger sur ce que la Nation Française engendre sur le plan du terrorisme anarchiste et avoir un peu d'humilité quand on parle des autres Nations. Nous produisons les mêmes plaies pour la société et nous n'agissons pas pour endiguer ces exactions. Le jour où l’un de nous tombera lors d'une de ces manifestations, nous déposerons les armes et nous manifesterons une colère qui est vive actuellement dans nos rangs, face à cet immobilisme insupportable. Donnez-nous les moyens matériels et humains d'accomplir nos missions dans les meilleures conditions. Nous attendons de vous une vraie posture de Chef, des décisions claires et de bon sens, d'être ferme face à tous les ennemis de la République. Nous connaissons notre métier, laissez-nous faire, donnez-nous des marges de manœuvre et nous agirons pour le Pays, pour nos concitoyens. Nous avons encore la flamme... ''Il n'y a rien de si puissant qu'une République où l'on observe les lois non par crainte mais par passion comme le fit Rome.'' Montesquieu

Lionel DELILLE, vice-président AG&C PAGE

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Commémoration du Chemin des dames L'offensive de la bataille du Chemin des dames, lors de la première guerre mondiale, n'a jamais occupé la même place que la bataille de la Somme ou celle de Verdun dans la mémoire collective. Et pour cause, il est plus compliqué pour certains démagogues de célébrer une défaite en passant sous silence les trop nombreuses pertes humaines. L'ampleur de l'offensive a souvent été atténuée par les historiens, dans le but évident d'en amoindrir l'échec. Énormément de troupes françaises et coloniales ont été "sacrifiées" à des fins souvent décrites comme inutiles, donnant naissance à des mutineries justifiées. Aujourd'hui, quels sont les changements concernant la considération des militaires ? Pour commémorer cette bataille, des camarades gendarmes ont été envoyés sur place afin de renforcer le dispositif de protection et de sécurité routière. Même si la qualité de la considération reste incomparable avec les affres subies par les poilus, vous trouverez sur les photos jointes, l’accueil qui leur a été réservé, pour accomplir la mission de protection de cette célébration. Le président de la République, chef des armées était présent accompagné par de nombreuses personnalités. Cela laisse songeur quant à l'évolution de la condition militaire dont nous sommes partie prenante de plein droit. Des dizaines de milliers de soldats français et allemands ont été sacrifiés lors de cette bataille et il aura fallu des dizaines d'années pour que l’Histoire le reconnaisse partiellement. Mais nous regrettons que certaines mentalités n'aient toujours pas évolué à l'égard des militaires. Ceux-là mêmes, quel que soit leur rang, restent encore trop souvent et indécemment déconsidérés. Pourtant les mutineries consécutives à l’indifférence des tourments infligés par des ordres iniques auraient pu servir de leçon. A cette époque, la vie de ces militaires ne compte pas et l’estime qu’ils étaient légitimement en droit d’attendre de ceux qui leur donnaient les ordres, confortablement installés à l’arrière, n’a jamais été proclamée. C’est la même considération dont viennent de faire les frais nos camarades missionnés sur place pour protéger les héritiers de cette élite politique. D’illustres personnalités de l'époque ont pourtant participé à cette bataille. Guillaume Apollinaire, blessé à la tête qui rédigea lors de sa convalescence les échos de sa participation au front : " [...] je suis dans la tranchée de première ligne et cependant je suis partout ou plutôt je commence à être partout. C'est moi qui commence cette chose des siècles à venir. Ce sera plus long à réaliser que non la fable d'Icare volant. [...] " Il ne pensait pas si bien dire en parlant ainsi de l’avenir. Un siècle plus tard, la considération dans certains cas, à l'égard des militaires reste ridicule, voire fantomatique. Comment peut on célébrer un tel échec de stratégie militaire, qui a conduit au sacrifice de dizaines de milliers de soldats en traitant de la sorte, 100 ans plus tard, des militaires de la gendarmerie venus sécuriser l'évènement ? Nous connaissions le peu d’estime concernant la condition militaire dans l’esprit collectif, nous ignorions qu’elle atteindrait un tel mépris en cantonnant de cette manière les gendarmes. Ceux qui ont choisi le métier des armes pour défendre les valeurs et le peuple de la France méritent tout autant d’estime et de considération que ceux qu’ils protègent, au péril de leur vie, chaque jour. PAGE

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Fin des jours d’arrêts avec restriction de liberté, la Gendarmerie entre dans le XXIème siècle ! Intervention AG&C du 22 novembre 2016 : Selon la circulaire 24000 relative aux sanctions disciplinaires applicables aux militaires les jours d’arrêts se doivent d’être une mesure restrictive de liberté ou infamante... A toutes fins utiles et pour planter le décor, selon le « Larousse illustré », « infamante » est défini de la manière suivante : qui déshonore, qui nuit à la réputation de quelqu’un. Ce mot, gravé dans le marbre des textes qui nous régissent, remet en perspective le sacro-saint « renom de l’Arme » si cher à certains dirigeants de notre institution. Quand, pour préserver ce principe séculaire, on n’hésite pas à appliquer des sanctions visant à déconsidérer et à nuire à la réputation d’un de ses serviteurs, le fameux renom de l’Arme en prend un sacré coup... Quelle autre institution sanctionne-t-elle ses serviteurs en les humiliant ? C’est par cette ligne de conduite disciplinaire que sont exécutés les jours d’arrêts, visant à restreindre les libertés. Avant toute chose, nous rappelons qu’il n’est pas question, de stigmatiser les raisons de sanctionner un gendarme ayant fauté. Chaque gendarme s’étant exposé à une sanction disciplinaire justifiée se doit d’assumer son erreur dans le respect de l’institution et dans la dignité. S'il juge la punition inadaptée, il peut exercer un recours dans le délai de deux mois à compter de sa date de notification. Assumer sa faute emporte-il l'acceptation d'une peine de restriction de liberté, une astreinte à résidence sans décision de justice ? En 2016, dans le pays des droits de l’homme, dans une institution se revendiquant « force humaine », la réponse est forcément non ! Les conditions de l’application des jours d’arrêts sont très claires : Si le militaire sanctionné effectue son service dans des conditions normales, tout en continuant de bénéficier de ses quartiers-libres et repos hebdomadaires, il lui est strictement interdit de quitter le domicile imposé, en dehors du service. Si le puni doit sortir de l’enceinte militaire en dehors du service, pour des raisons privées, cela ne peut être qu’à titre exceptionnel et avec l’aimable autorisation du commandant de compagnie. Il faut un accord hiérarchique pour exercer la plus simple des libertés, aller et venir pour des raisons privées en dehors du cercle professionnel ! Il n’est pas certain que les 26 millions de travailleurs Français apprécieraient de se voir emprisonner chez eux par leurs employeurs... Pourtant, certains gendarmes valident ce processus infamant lorsqu’il s’agit de commenter les potentielles sanctions que des camarades auraient eu à subir. La justification alambiquée qui consiste à affirmer qu’il vaut mieux prendre dix jours d’arrêts pour un véhicule de service endommagé plutôt que d’assumer la réparation pécuniaire, n'est décidément pas crédible. Dans ce cas, c’est vite oublier que les jours d’arrêts sont une sanction du 1er groupe et que la réparation pécuniaire est listée dans le 2ème groupe, le débat n’a donc pas lieu d’être, ce groupe étant intermédiaire entre le 1er et le 3ème, bien plus répressif la sanction n'est plus du tout la même. Les jours d’arrêts constituent également une sanction pour l’épouse, le mari, les enfants, les familles. Les visites au domicile concédé sont strictement encadrées. Par exemple, sauf avec autorisation exceptionnelle du commandant de compagnie, souverain, il est interdit de fêter à la maison l’anniversaire d’un des enfants du gendarme sanctionné en recevant les copains et les copines accompagnés de leurs parents. Seuls les parents, l’épouse ou le mari et les enfants sont autorisés à visiter le « condamné ». Toute la stupidité de ce système se concrétise dans un cas bien particulier, de plus en plus banal, tant les services des ressources humaines sont déconnectés des réalités -des régions plus que d’autres-, en cas de célibat géographique ! Qui n’a pas vécu ce quotidien, parfois tout un long d’une carrière, d’exécuter son service à bonne distance du domicile de sa famille ? Il n’y a pas vingt ans, la solde d’un(e) gendarme suffisait à nourrir une famille. Le pouvoir d’achat de ce dernier ayant réduit de plus d’un tiers ces dernières années, il est devenu vital d’avoir une seconde source de revenus, occasionnant au passage, un éclatement géographique de la famille. Si ce n’est pas particulier aux gendarmes, l’amplitude horaire de ceux-ci, le temps d’astreinte et le logement imposé provoquent des difficultés rarement égalées dans d’autres secteurs d’activité. C’est ici que la sanction des jours d’arrêts atteint son apogée. Un gendarme en célibat géographique sanctionné de plusieurs jours d’arrêts est proprement « incarcéré » dans son logement concédé par nécessité de service et ne peut, dans la période précédemment définie, se rendre auprès de sa famille. Seule celle-ci, avec un ou une conjointe travaillant aussi, avec des enfants scolarisés, peuvent rendre visite au « prisonnier ». PAGE

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Pire, dans certains cas, et au bon vouloir du tout omnipotent commandant de compagnie, il peut être imposé au gendarme puni de pointer chaque matin et chaque soir à la brigade locale de son lieu de résidence. Le commandement peut aussi désigner un camarade qui aura autorité pour lui rendre visite dans son logement de service et vérifier si la sanction est respectée scrupuleusement. Récapitulons ! En France, en 2016, un citoyen ne peut se voir assigné à résidence, interdit d’aller et venir, interdit d’entrer en relation avec un autre citoyen que si une décision de justice est intervenue définitivement et après qu'un procès équitable, défendu par un avocat, se soit prononcé. Osons le parallèle, en France, en 2016, un multirécidiviste maintes fois condamné et soumis au bracelet électronique peut librement circuler, se rendre dans un lieu de culte, un lieu public, prendre en otage d’autres citoyens et égorger un prêtre. Face à tout cela, en France, en 2016, un serviteur de la loi, un gendarme, sur simple décision militaire et dans le cadre de son emploi, peut être empêché de quitter son logement de service. On lui interdit de voir sa famille éloignée, laquelle n'a d'autres solutions que de lui rendre visite comme un vulgaire détenu au parloir. Heureusement, face à ce mauvais tableau, pâle copie de pratiques d’un autre temps, le plus grand nombre de nos commandants de compagnies savent appliquer la sanction avec humanité, et en dehors de quelques camarades dénonciateurs des allées et venues du militaire puni, il n’est pas imposé stricto sensu les mesures de la circulaire 24000. Malgré tout, quelques bastions médiévaux tiennent le siège à la raison et à la peine juste ! Certains barons locaux jouissent par cette circulaire de pouvoirs supérieurs à l'instar d'un procureur ou d’un juge. Il faut enfin en finir avec ces régressions ! La Direction Générale doit, à l’image de ce qu’elle a impulsé depuis plusieurs années, en terme d'amélioration de la condition des gendarmes et de leur famille, réduire les jours d’arrêts à ce qu’ils sont devenus aujourd’hui dans la plupart des cas, à savoir, une simple sanction administrative, une tâche d’encre dans le parcours professionnel, simplement une remontrance pour un écart de conduite en somme !

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Message de la Direction générale du 13 avril 2017

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Au cours de ces 10 dernières années, AG&C n’a eu de cesse de s’élever contre cette pratique d’un autre temps. Au fil de nos communiqués, de nos magazines et plus particulièrement dans un texte publié en fin d’année dernière, intitulé « Vers la fin des jours d’arrêts ? », nous dénoncions les dérives de quelques commandements s’agissant de l’application de cette sanction. Si nous n’avons jamais remis en question le fait qu’un gendarme puisse être sanctionné pour ses fautes professionnelles, nous rappelions qu’à notre époque, dans une institution qui se veut une force humaine, nous ne pouvions continuer à tolérer un texte (circulaire 24 000) qui permettait à certains d’emprisonner littéralement chez eux des gendarmes, des épouses, des époux, des pères et des mères, pour avoir été en retard au travail, pour avoir endommagé un véhicule de service ou tout autre motif professionnel. Cette demande légitime, réclamée par nombre d’entre nous, était fondée sur 3 points : Le jour d’arrêt appliqué n’est ni plus ni moins qu’une astreinte à résidence sans décision de justice. La circulaire 24 000 permet au commandement d’appliquer les jours d’arrêts comme bon lui semble et de manière aléatoire, suivant que vous soyez dans telle ou telle Compagnie. Généralement et heureusement, le jour d’arrêt n’est pas appliqué et contrôlé, mais parfois certains commandants se permettent des vérifications dans les logements ou décrètent des obligations de pointage à la brigade, comme un délinquant en peine aménagée… Et enfin, le caractère moyenâgeux de la « peine » est inique. Dans une armée professionnelle, au sein d’une Gendarmerie impliquée dans la société civile et rattachée au Ministère de l’Intérieur, quelle est l’utilité de contraindre un gendarme à rester enfermé dans son domicile ? Les premiers pénalisés étant le plus souvent les proches, les enfants… La sanction appliquée de la sorte ne vise finalement qu’à humilier le gendarme aux yeux de ses pairs et de ses proches. Ce mois d’avril 2017, la Direction Générale signe la fin de l’exécution des jours d’arrêts. La Gendarmerie entre dans le XXI ème siècle ! Comme AG&C l’a toujours réclamé, le jour d’arrêt reste une sanction administrative. Le gendarme fautif sera sanctionné de la même manière et à la hauteur de sa faute, mais il ne pourra lui être appliqué la restriction de liberté et donc un refus d’aller et venir, l’obligation de pointer à sa brigade, le contrôle au logement, pour lui permettre de pouvoir se rendre à un rendez-vous personnel sur son temps de repos, d’aller chercher ses enfants à l’école… Notre Directeur Général vient de mettre fin à une hérésie administrative et humaine qui courait depuis bien trop longtemps. Si AG&C sait piquer là où cela fait mal quand il s’agit de dénoncer les dérives de notre institution, nous ne pouvons que nous féliciter de la décision du Général LIZUREY, d’avoir suivi la voie de la raison dans l’intérêt collectif. Il démontre ainsi, par la prise en compte de l’aspect humain de notre profession, qu’il poursuit les travaux déjà engagés en ce sens par le Général FAVIER. Autre aspect réjouissant pour l’avenir et pas des moindres, l’ensemble des éléments de langage avancés par notre APNM ont été repris et appliqués par notre Direction Générale. Pour ceux qui seraient encore sceptiques quant au bien-fondé ou l’utilité des APNM, cette démonstration devrait vous convaincre. Le résultat est bel et bien là quand les APNM, composées de Gendarmes de tous horizons donnent leur avis et qu’il est pris en compte. Que ce soit les « concertants » locaux (de la compagnie à la région), jusqu’aux APNM qui sont un amalgame de l’ensemble de nos outils professionnels de représentation, nous ne pouvons qu’évoluer favorablement à condition d’être écoutés, consultés, et nombreux ! Être acteur de l’évolution de sa condition, c’est ce que vous offre AG&C ! PAGE

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Pour information NOTE-EXRESS du 19 avril 2017 Relative aux détachement des personnels issus des unités opérationnelles.

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ous sur notre groupe privé...

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Quotidien d'un gendarme... Qu'est ce qui a changé en 5 ans ? La fin du quinquennat est l’occasion pour moi de faire un petit bilan personnel de 5 années passées dans une unité de pur terrain en banlieue d'une des plus grandes villes de France. J’y ai été affecté juste après l’élection présidentielle de 2012. J'avais une dizaine d'années de service. La première chose qui me vient à l'esprit est la dégradation de la condition de Gendarme et des forces de l'ordre en général. Il sera difficile pour nous en cette fin de mandat, d’être plus dénigrés, mal considérés, non soutenus, mis en doute et défiés de toutes parts. Notre chef suprême nous a « chié dans les bottes » en première page de tous les médias. Ses amis d'extrême gauche ont vite emboîté le pas. Tout de suite après, vient la dangerosité du port d'un uniforme qui est maintenant une cible à découvert. L'ennemi terroriste est partout en France. En 2017, je porte une arme, même hors service. Jamais je n'aurais éprouvé ce besoin avant. Le phénomène de terrorisme ne peut que s'amplifier et rien ne l'enrayera définitivement. Sa croissance est exponentielle. Point de vue équipement, j’ai la même Renault Mégane qu’en 2012, avec 285.000kms au compteur et 2 accidents. Je n’ai jamais eu de nouveau VL banalisé alors que c’est un avantage évident pour mon métier. Je ne crois pas qu'il soit prévu d'en acquérir de nouveaux. De toute façon, il n'y a pas de radio dans tous mes véhicules, donc m'en donner un nouveau sans moyen de transmission serait inutile. Je me sers plus souvent d'une radio que d'une arme et elle m'a aussi déjà sauvé les fesses. Mon gilet pare-balle discret a fêté ses 13 années de service quotidien, je doute de son efficacité. Je n’ai jamais vu arriver les radios individuelles promises après le décès de mes camarades de Collobrières. J’ai fini par en acheter en Chine à 15€ pièce. Pas le choix, communiquer avec mes coéquipiers est indispensable sur le terrain. Je m'entraînais à tirer avec 30 cartouches par an, j'en ai 60 maintenant. Je n’ose pas chercher les chiffres des autres polices européennes... Je n’ose pas leur en parler non plus. Point de vue reconnaissance de mes chefs, je n’ai pas changé de grade, malgré les différents systèmes d’avancement dits « au mérite ». La situation a même empiré en raison des multiples détachements auxquels je suis contraint, à mes frais, sans aucun retour de ma hiérarchie. Ceci afin de pallier un manque d'effectif dédié à la formation. Ma solde est aussi restée la même à quelques euros près. Point de vue efficacité, l’ancienne garde des sceaux a clairement nui à la rentabilité de mon action, pour ne pas dire qu’elle l’a rendue inutile… La justice est plus laxiste qu'elle ne l'a jamais été. PAGE

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Des officiers supérieurs et mes camarades policiers le crient haut et fort depuis des mois mais personne ne les écoute. Le dernier millimètre de respect dû à ma fonction a totalement été raboté par l'action conjointe du Président et des médias. Le délinquant ressent une impunité totale dont il me fait part à chaque interpellation. Il n'hésite d'ailleurs plus à nous mettre en danger par défiance de l'autorité. Il y a un total déséquilibre entre droit et devoir. Je me rappelle également que dans mon ancienne affectation, nous ne devions plus effectuer les escortes de détenus. Un mandat présidentiel après, rien n’a changé. Point de vue temps de travail, je ne sais plus trop quoi penser. Suis-je comme un civil, qui compte les minutes qu’il passe au boulot ? Dois-je revendiquer mes droits et dénoncer les tricheries d'un chef qui subit un changement radical de gestion du temps sans y avoir été formé ? Est-ce que ça va durer ? Devrais-je sombrer également dans le laxisme ambiant ? Sur ce sujet, l'avenir est un épais brouillard. Point de vue logement et casernement, absolument aucun changement. Même délabrement de ma caserne qui n'a pas changé en 5 ans. Des chiffres de « crédits exceptionnels » sont annoncés sur intranet, mais pas un centime n'arrive jusqu'à moi. Il y a aussi des points positifs : Les 3 ans de direction du Général Favier qui a bien dépoussiéré une gendarmerie plus qu'archaïque. Malheureusement, le capitaine a quitté le navire. La feuille de route s'essouffle sans l'élan de son créateur. Elle ne durera pas. On m'a donné une tablette NEOGEND en 4G pour accéder aux fichiers centraux sur la voie publique et accéder rapidement aux renseignements. Il était temps, je ne peux que saluer cette avancée. On a simplifié et adapté un cadre légal d'usage de mes armes pour pouvoir me défendre n'importe où et n'importe quand. L'effort ne vient pas de chez nous, mais on en profite quand même. On m'a donné des couvertures anti-feu et une trousse de secours ! Voilà le bilan personnel que je fais de ces 5 dernières années. Dans une époque où les promesses vont bon train, où rien n’est acquis et aucune décision ne dure vraiment, c’est sur mes camarades, qui agissent à mes côtés, que je compte. Ceux qui sont concernés. Si j'écris ici, c'est aussi parce que pendant ce quinquennat, j'ai adhéré à Gendarmes et Citoyens légalement et c'est sur eux que je mise pour les 5 années à venir. Le gendarme du « socle »

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Philippe Poutou : l’indignité

Alors qu’un Policier tombait sous les balles, conséquences des impérities de notre système judiciaire complaisant, monsieur poutou, candidat à la fonction suprême de la plus haute institution Française persistait et signait son discours anarchique de désarmement des forces de l’ordre. Le soir du dernier débat des candidats sur France 2, en direct et à chaud, puis en état de récidive, à froid et en pleine possession de ses moyens (quoique…) sur LCI le lendemain. Ce monsieur, a les moyens de sillonner la France sans exercer son activité professionnelle depuis plusieurs mois au nom des ouvriers, qui eux, triment, ne cessent de vendre son idéologie sécuritaire pamplemousse, guimauve… « Je désarme les forces de l’ordre… » Et ensuite ? Deux ans plus tard vous désarmez les délinquants ? En réalité, ce monsieur, nourri par des dizaines de millions d’euros de son syndicat et de son parti, bénéficie d’un régime de temps de travail assoupli, à contrario de tous ces vrais travailleurs qui eux travaillent, suent, épuisent leur salaire avant la première quinzaine de chaque mois, se pavane ici et là, au gré des arrangements des partis de la gauche de ... la gauche, depuis le milieu des années 1990… Ce monsieur, depuis deux décennies, se revendique du milieu ouvrier sans en avoir un échantillon sur lui et ratisse la France pour appâter le délinquant, le multirécidiviste, le voleur, le violant, le violeur… leur criant que la Police c’est le mal et que c’est l’état le responsable de leurs actes passés, présents et futurs…

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Ce monsieur, sur LCI, légitime ses propos en avançant que le suicide chez les ouvriers serait « plus grave » que la sécurité des forces de l’ordre et de nos concitoyens… Si l’association professionnelle, dont je fais partie, a toujours fait du suicide un « combat » primordial, cardinal, je sais aussi, que pour combattre ce fléau il ne faut pas en faire un élément de communication, que personne n’a le monopole de la misère professionnelle et que toute disparition d’un proche ne pourrait servir les intérêts d’une quelconque idéologie, aussi bienveillante soit-elle. Car si nous devions faire les comptes, monsieur Poutou, vous sauriez que sur les trente dernières années, en Europe, on trouve le taux de suicide le plus élevé proportionnellement aux effectifs, chez les forces de l’ordre ! Ajoutez à cela les tués en service, comme jeudi soir, et si vous avez de l’honneur, une figure, des principes intellectuels, de la morale, vous comprendrez aisément que vos éléments de langage extrémiste sont comme un coup de feu tiré en pleine tête de l’ensemble des gendarmes, policiers, policiers municipaux, militaires et leur famille, qui vivent au sein de notre nation pour servir la France et les Français, bien au-delà de ce que vous vous astreignez à revendiquer sur les plateaux TV à des heures de grande écoute pour “buzzer” comme un Youtuber en manque de revenu publicitaire ! Alors, je m’adresse à vous, monsieur Poutou. Vous faites de la « caste » ouvrière votre priorité, mais que sont les gendarmes ? Avez-vous déjà travaillé plus de 80 heures dans une semaine pour moins que le smic horaire comme le gendarme ? Les gendarmes, les policiers, les militaires sont aussi des travailleurs. Ce sont aussi des ouvriers, des ouvriers du peuple ! Des ouvriers par vocation, par principe patriotique, pour leurs prochains, des ouvriers qui vivent les réalités du peuple français chaque jour ! Pendant que vous, dans votre bureau syndical, en horaires aménagés, faites de grands discours en salle café (pendant que les autres ouvriers de l’usine sont au charbon) les gendarmes, eux, sont auprès d’une famille, pour consoler, sécuriser, être bienveillants à l’égard de cet employé que vous dites défendre et qui a tout perdu parce que son « délégué syndical favorisé » n’a pas bougé le petit doigt au nom d’une cotisation non perçue ! Où êtes-vous, monsieur, quand un Major de la Gendarmerie de l’Ariège, mari et père de famille se fait tuer en décembre 2016 parce qu’il est habillé de bleu, par un délinquant que vous « victimisez » et ayant plus de 50 mentions au casier judiciaire ? Les gendarmes, les policiers, les militaires sont aussi des travailleurs, des papas, des mamans, des frères et des sœurs, et pendant que vous faites de la sélection professionnelle, pendant que vous faites de la discrimination professionnelle, du racisme professionnel tout simplement, eux ils crèvent ! Je suis fils de gendarme, mari de gendarme, j’ai toujours exclusivement travaillé dans le civil, comme vous ! Et j’ai choisi de défendre ces gens, mais en m’astreignant à une certaine dignité intellectuelle, en utilisant mon cerveau pour aider plutôt que ma bouche pour briller, car eux, sont un bienfait, le dernier rempart au néant pour tous ces citoyens dans la peine et au fond du trou à un moment de leur vie parce que vos groupuscules millionnaires ont failli ! Quand vous crachez ainsi sur l'ensemble des membres de forces de l'ordre en les traitant de meurtriers et en salissant leurs morts, vous diminuez l'action quotidienne de défense de l’état, au mépris de ces dizaines de milliers de victimes chaque année qui sont vous ou moi ! Monsieur Poutou, vous êtes indigne ! Jérémy Langlade Directeur technique et directeur de publication de l’Association Gendarmes & Citoyens PAGE

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Un sondage qui stigmatise inutilement. Le magazine d'une association de retraités de la gendarmerie vient de publier les résultats d'une enquête d'opinion pour le moins troublante. Il s'agissait, sur la base d'un panel représentatif d'un nombre de personnels actifs ou réservistes, de connaître le reflet des tendances politiques de la gendarmerie aux futures élections présidentielles. A grands coups de projecteurs, les résultats ont été diffusés par un certain nombre d'organes de presse. On y apprend que 588 personnels ont été choisis pour répondre à un certain nombre de questions tendant à éclairer l'institut de sondage sur les intentions de votes. Il en ressort que 51 % des « sondés » ont exprimé leur volonté de voter pour Marine Le Pen et donc, de l'élire dès le premier tour. La déclinaison des parties de ce sondage sont peu intéressantes et n'apportent d'ailleurs aucune information factuelle, sinon que peu de ces personnels interrogés voteraient pour des candidats dits de gauche. Si l'intention d'une telle enquête est incompréhensible à quelques jours de l'élection suprême, la publication de ces résultats est ahurissante. La gendarmerie est composée de 95.000 hommes et femmes auxquels il faut ajouter 20.000 réservistes. Doit-on entendre que ces quelques 120.000 personnes sont représentées pas 588 des leurs ? Comment peut-on être aussi inconséquent sur les portées qu'aura un tel sondage sur ceux qui défient, au quotidien, les forces de l'ordre ? On peut être assurés que ce résultat sera commenté d'une manière peu élogieuse, voire haineuse dans les jours qui vont suivre. Les missions des gendarmes sont déjà compliquées à réaliser, il est invraisemblable qu'une association revendiquant la défense des intérêts de la gendarmerie et représentant l'organe officiel de l'UNPRG, ait pu commander une telle ineptie. Tout le monde connaît les limites de ces sondages d'opinions. L'Histoire a déjà démontré qu'ils étaient peu fiables, mais qu'ils avaient une influence certaines sur l'esprit de nos concitoyens. Doit-on rappeler ceux qui en 2002, plaçaient Jacques Chirac et Lionel Jospin, loin devant les autres, alors qu'à la sortie des urnes, le second était éliminé, faisant du deuxième tour une parodie d'élection ? Plus près de nous, les électeurs de la Grande-Bretagne, contre toute attente et contestant tous les sondages, ont donné un OUI cinglant à la sortie de la communauté européenne. Ce sondage concernant les intentions de vote des gendarmes et des réservistes est inutile et affligeant. AG&C déplore que les conséquences d'une telle initiative conduisent nos concitoyens à apprécier la Gendarmerie d'une manière fausse. Elle rappelle que l'Arme est apolitique et que l'abnégation de ses personnels s'adresse à tous les gouvernants, quelles que soient les appartenances politiques. Il est proprement scandaleux de jeter le discrédit sur une communauté militaire qui a prouvé au cours des siècles qu'elle est d'abord au service de la République. AG&C a toujours refusé une quelconque prise de position politique, L'essor de la Gendarmerie ferait bien de s'inspirer de ce principe simple.

Nous avons nous aussi réalisé un sondage sur nos supports en ligne. Nous avons demandé à nos 1800 membres ce qu’ils pensaient du sondage de l’IFOP pour l’Essor :

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Cher(e)s ami(e)s, chers camarades,

Aujourd'hui, la nouvelle circulaire sur les associations professionnelles nationales militaires ouvre la voie à une participation directe de la base aux prises de décisions concernant son quotidien. Les gendarmes peuvent enfin donner leur avis, sans filtre, sans distorsion. La force humaine va retrouver ce qui fait sa force : la cohésion, car c'est en se disant les choses clairement que les difficultés s’aplanissent. Soutenez votre APNM G&C, rejoignez-nous. Pour celles et ceux qui le souhaitent, conformément à l'article 6 des statuts de l'association, vous pouvez nous rejoindre anonymement. ( Ne pas apparaître dans l'annuaire de l'association ) Pour cela il vous suffit de cocher la case correspondante sur le formulaire d'adhésion.

MEMBRE Sont membres les militaires en activité, GAV, CSTAGN, Réservistes, Gendarmes en retraite depuis moins de 5 ans

SYMPATHISANT Sont sympathisants les militaires en retraite depuis plus de 5 ans, les conjoint(e)s, l'ensemble des soutiens de la société civile PAGE

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Avril 2017

Le 6 avril 2017 C'est avec émotion et peine que nous avons appris le décès brutal et tragique de l'Adjudant Christophe CORMIER, de la Section des Recherches d'Angers (49), survenu dans la nuit du 02 au 03 avril 2017. AG&C présente ses condoléances attristées à son épouse, ses enfants, sa famille, ses amis et ses camarades. Qu'ils soient assurés de notre soutien le plus total dans un moment aussi pénible et dramatique. Le 10 avril 2017 C'est avec tristesse et émotion que nous avons appris le décès du Mdl/Chef Stéphane NICOLAS, affecté à la Cellule Renseignement du Groupement de Gendarmerie Départementale de l'EURE (27). Décédé accidentellement le 06 avril 2017, il était âgé de 39 ans, marié et père de deux enfants. A son épouse, ses enfants, sa famille, ses amis et ses camarades, AG&C présente ses sincères condoléances et les assure de sa compassion dans ce terrible moment.

Le 20 avril 2017 Aujourd'hui, jeudi 20 avril 2017, peu après 21 heures 00, des coups de feu ont été échangés sur les Champs Élysées à PARIS (75). Si les informations qui nous sont parvenues sont évasives, il est à déplorer le décès d'un policier et de deux autres grièvement blessés L'auteur des coups de feu a été abattu par les Forces de l'Ordre, arrivées en nombre et très rapidement sur les lieux. AG&C assure la Police Nationale de son soutien total dans ces moments dramatiques et témoigne de sa sympathie les proches des trois policiers touchés. PAGE

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Le 26 avril 2017 C'est avec regrets, émotion et tristesse que nous avons appris la disparition brutale du Chef d'Escadron Guillaume GUIET, commandant de l'EDSR d'EVRY (91), survenue le 21 avril 2017. Âgé de 43 ans, il laisse derrière lui le souvenir d'un Chef proche de ses personnels dans toutes les unités qu'il a eu à commander. AG&C présente à sa compagne, ses enfants, sa famille, ses camarades et ses amis, ses condoléances sincères et les assure de tout son soutien dans ce tragique et terrible moment

Le 1er mai 2017 Aujourd'hui se sont déroulées les traditionnelles manifestations du 1er mai. Si la plupart des grandes villes accueillaient des cortèges plus ou moins importants (sur fond d'état d'urgence), c'est à Paris que se sont produits les heurts les plus violents dirigés contre les Forces de l'Ordre. Les dernières informations font état de 6 policiers blessés dont deux sévèrement brûlés par la projection de cocktails molotov (un de ces policiers déclaré en "urgence absolue" en raison de la gravité de ses blessures). AG&C condamne fermement ces actes odieux et lâches, qui entachent l'esprit même du 1er mai, Fête du Travail, et qui n'ont pour but que celui de blesser. Nous adressons à nos collègues policiers blessés, un message fort de soutien inconditionnel et leur souhaitons le meilleur rétablissement qu'il soit. PAGE

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Quand on manque d’air, il faut réapprendre à respirer... Ça commence par un manque de tout. Pas au niveau matériel mais au niveau des envies. Pas le goût de faire ceci ou cela, même le café du matin vous gonfle. Les procédures s'empilent, le retard aussi... Une remarque s'en suit, puis une autre... Votre quotidien devient pesant. Vos journées deviennent pesantes, vos nuits deviennent des cauchemars... Alors, le cercle infernal se met en route. Irritabilité, manque d'appétit, manque de sommeil entraînant inévitablement des conflits au boulot, à la maison... Ne cherchez pas : il est là et bien installé dans son fauteuil : le burn-out. Chercher à le fuir ou à nier son existence serait une gigantesque connerie.. je le sais, je suis passé par là l'année dernière... Bilan 1 : 4 mois et demi d'arrêt... un suivi médical militaire et un suivi psy plus ou moins régulier… Bilan 2 : des petites pilules à prendre parce que, rétrospectivement, cela faisait plus de 10 ans que j'avais pas eu un nuit correcte... mais, se soigner n'est pas simple... 3 mois ont été nécessaires pour trouver THE cocktail tout en prenant soin de ne pas prendre trop de médocs dont la dépendance est quasi immédiate. Si je m'ouvre à vous ce soir, ce n'est pas par hasard. Je viens d'apprendre le « départ d'un ami »... « départ » parce que d'autres mots sont trop difficiles. Le mec souriant, toujours sur de lui, toujours à l'écoute... des autres. Et lui, qui l'a écouté ? Trop loin de moi, je n'ai pas su être là... parce que nous avons ce putain de boulot qui nous prend tout notre temps. « T'es libre ce weekend ? »... « Non je taffe.. »... « Et après ? ».. « Aussi.... ». Aujourd'hui, il n'est plus là. 18 ans qu'on se connaissait... 18 ans... 18 années ruinées en quelques secondes. J'ai perdu un ami, un frère d'arme, un frère... Rongé par ce mal aussi soudain que vicieux, il n'a peut-être pas su l'appréhender comme il aurait fallu. Mon parcours n'a pas été le sien mais son mal était le mien et l'est toujours parce que le burnout ne vous quitte jamais vraiment... Il entraîne, inévitablement, des causes qui, elles-mêmes, entraînent des conséquences. On peut en prendre conscience, l'affronter mais le vaincre, je ne sais pas encore, j'ai de réels doutes Aujourd'hui, les conséquences sont là... Plus de 10 ans avec des nuits de 2 à 3 heures ne se rattrapent pas en battement d'ailes... Une année que je ne bosse pas les nuits parce que mon traitement n'est pas compatible. Une année que mes camarades prennent mes astreintes.. jamais je n'aurais assez d'une vie pour les remercier... même si, eux, me comprennent. Aujourd'hui, on me colle mes restrictions médicales sous le nez.. de façon habile... et on me demande de partir... Finalement.. 16 ans au même endroit, c'est peut-être une bonne chose. « Une opportunité » comme me diraient quelques codes-barres... Tant mieux peut-être, je n'ai plus le goût de la brigade en bouche... Ma flamme de « fouine », comme certains aimaient m'appeler, s'est éteinte… Mais malgré tout ça, on se sent jeté... plus bon à rien.. on se sent montré du doigt. Un boulet en gros…

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J'ai eu, pendant mes 4 mois d'arrêt, le soutien inconditionnel d'un Officier... Je mets volontairement un « O » majuscule parce que j'ai été étonné, même si pourtant, il n'y avait pas de quoi, c'est un homme, comme moi... Il prenait régulièrement des nouvelles...en toute sincérité. Quelques visites de collègues.. quelques sms... Mais aussi mon « Boss » comme j'aime l'appeler... quelques visites mais il me connaît.. je ne suis pas un gros parleur quand j'en ai pas envie... quelques sms pour m'inviter au café avec les camarades mais non... on a le goût à rien, enfin, à pas grand chose. Étrangement, même seul dans mon coin, je ne me suis jamais senti isolé des autres… Quand vous êtes en couple, en famille, est-ce finalement plus facile ? Je ne le sais pas. Je pense que l'envie de parler doit être aussi présente que celle de faire la queue à la caisse de Carrefour un vendredi soir devant un car de retraités… Je n'ai pas de solution miracle mais je suis secrétaire chez AG& C. C'est pas un choix pour moi, c'est une évidence. Quand on rentre ici, c'est pas pour enfiler des perles, on s'investit dans tous les sens du terme. J'ai trouvé une écoute, j'ai trouvé des mots... qui rassurent parfois... qui engueulent aussi... J'ai trouvé des gens avec un passé, un vécu, des emmerdes, des gens quoi... Mais j'ai surtout trouvé des gens assoiffés de rendre service, de prendre à bras le corps les soucis des autres pour, parfois, en faire les leurs, les nôtres. Quand votre problème devient le nôtre, c'est toute une équipe qui bouge. Quand j'ai un souci, c'est vous qui bougez. Quand vous en avez un, c'est à nous de vous aider, comme eux l'ont fait pour moi.. et le font encore. Nous ne sommes pas des magiciens, encore moins des Harry Potter... Nous sommes justes animés par l'envie de bien faire les choses. Aujourd'hui, malgré la fiche de vœux que je dois faire, je vais bien enfin, c'est vite dit. Je vais bien parce que j'ai à mes côtés des gens qui savent dire les choses, sans détour, sans pirouette.. et quand je ne vais pas bien, ils sont là aussi. Même si la vie aujourd'hui prend une nouvelle tournure, même si elle a un goût d'inachevé, de coups bas et de décisions sournoises prises au delà de toute logique « normale »... nous restons des pions que l'on déplace, corvéable à outrance. S'ouvrir aux autres, c'est tout sauf simple parce que, souvent, on n'en a ni l'envie, ni les mots et puis, ça sert à quoi d'emmerder le monde avec ses propres problèmes... n'ont-ils pas les leurs aussi ? A raisonner de cette façon, on finit effectivement par être seul sur le chemin. Lors de mon stage en école, mon commandant de compagnie nous disait : « on part à 110, on revient à 110, je ne laisserai personne sur le bord du chemin ». Aujourd'hui, je vous le dis et je vous le demande : ne restez-pas dans votre coin à afficher un sourire qui n'est pas le vôtre.Ne sombrez pas dans cette spirale infernale. Ne laissez pas le noir envahir votre tête. Il paraît que tous les problèmes ont des solutions, encore faut-il les trouver et parfois, seul, c'est juste pas possible. Nous prônons chaque jour cet esprit de partage qui est le nôtre, cet esprit de cohésion, cette notion de famille, de groupe soudé. Vous êtes le jeu de cartes. Nous sommes chacun, à notre façon, un Joker potentiel... utilisez-le... S'il vous plaît, ne laissez personne au bord du chemin... WLR2017

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Moi président, ... on voit le résultat ! Alors c'est très humblement que je répondrais à nos hommes politiques et à monsieur HOLLANDE en particulier... Moi, simple citoyen ancien membre des forces de l'ordre, je me demande comment je peux encore faire confiance à des "hommes ou des femmes politiques" qui, notamment depuis au moins deux quinquennats, ont complètement désacralisé leurs fonctions en affichant "ouvertement" un mépris outrageant, vis à vis des masses dites "laborieuses" qui financent pourtant essentiellement les coûts pharaoniques de leurs délires ? Moi simple citoyen, comment puis-je encore respecter ceux qui nous gouvernent, quand on sait qu'ils ont pour la plupart (enfin ceux qui se sont faits prendre...) des casiers judiciaires qui leur interdiraient de postuler à de simples emplois de postier, de policier, de gendarme ou même de buraliste ? Moi simple citoyen, comment ne pas m'indigner devant la complaisance avec laquelle les Juges traitent ces "affaires" impliquant ces "personnalités" politiques, leur permettant de s'en tirer à moindre coût pénal pour continuer leurs exactions, surtout quand on sait qu'il y a des députés munis de bracelets électroniques au sein même de l’hémicycle...? Moi, simple citoyen, comment puis-je donc encore respecter des institutions telles que "la justice", quand je constate qu'elle n'applique pas les lois, et permet à des individus de tuer et de massacrer au nom de je ne sais quel Dieu à la con, alors qu'ils devraient logiquement se trouver sous les verrous car déjà condamnés... mais libérés...? Moi, simple citoyen ancien membre des forces de l'ordre, toujours vis à vis de cette justice, comment continuer à lui faire confiance quand je la vois descendre dans la rue, aux côtés des "sauvageons", pour manifester contre ceux qui justement sont censés faire tourner sa "boutique", et dont elle critique ainsi ouvertement la force qu'ils sont obligés de déployer pour contrer la violence débridée dont ils sont journellement "victimes" ? On ne s'étonne plus ensuite de voir ses "protégés" dehors au lieu d'être à l'ombre, car il est bien écrit quelque part : "FORCE DOIT RESTER A LA LOI ! " non ? Moi, simple citoyen, comment respecter la fonction de Chef d'Etat et des Armées, quand je constate que le "pire" représentant à ce "statut" de notre histoire, se permet d'aller soutenir une "pseudo victime" de violences policières, sans même attendre l'ombre d'un "poil de cul de résultat d'enquête" ? Il méprise ainsi ouvertement les serviteurs de l'Etat qui œuvrent "eux", pourtant chaque jour, à contenir les résultats flagrants de sa déplorable politique face aux multiples débordements et manifestations de tous bords ? Moi simple citoyen, je me demande comment mes jeunes camarades peuvent encore poursuivre sereinement les missions que j'ai moi-même remplies durant de longues années, et parviennent encore à les accomplir avec le peu de moyens qu'on leur accorde et ce mépris "notoirement affiché" par les plus hauts représentants de l'Etat ? "Les forces de l'ordre ont pour vocation Institutionnelle de servir la République et la Nation! Or, depuis de trop nombreuses années, les individus qui se sont succédés aux plus hautes fonctions gouvernementales, les ont utilisées à dessein pour ne servir que leur propre intérêt électoral, et ce au détriment du service public et de l'Etat..". Alors moi simple citoyen, si je ne sais pas encore pour qui je glisserai un bulletin dans l'urne prochainement, je sais parfaitement en revanche pour qui je ne voterai pas ! Il est infiniment regrettable que nous n’ayons plus d'homme ou de femme "d'État" en France, remplacés qu'ils ont été par des "hommes ou femmes politiques", animés par l'unique perspective de leur propre confort et de leur carrière personnelle. "Un véritable homme d'État oeuvre dans l'intérêt de la Nation et pour l'avenir des "futures générations", quand un homme politique n'oeuvre que dans le seul but de sa "future" réélection à venir, et surtout pour la sauvegarde de ses privilèges... Pour finir, moi simple citoyen, je souhaite qu'il y ait une réelle prise de conscience de la part de celles et ceux qui ont encore le pouvoir d'éviter que nous ne glissions vers une guerre civile dont notre histoire n'a connu jusqu'alors aucun équivalent... Ne dit-on pas que "l'espoir fait vivre"...? En attendant, ce laxisme gouvernemental tue et tuera encore de simples citoyens dont je fais partie, ainsi que des policiers, des gendarmes et des militaires, "tous citoyens à part", lesquels défendent pourtant en toute première ligne, les ambitions de ces donneurs de leçons, qui n'ont sur eux aucun échantillon des vertus qu'ils prônent de nous imposer ! Adjudant (E.R) Arnaud CHADELAT PAGE

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Message à l'attention de Mesdames et Messieurs les candidats à l'élection présidentielle de 2017. Mesdames, Messieurs, Après un nouveau drame ayant touché la France en visant son cœur, Paris, tuant un fonctionnaire de la Police Nationale et en blessant grièvement deux autres, je voudrais tout d'abord saluer le courage, l'engagement et l'abnégation des Forces de l'Ordre dans leur ensemble. Je voudrais ensuite présenter mes plus sincères condoléances à la famille du collègue sauvagement assassiné et souhaiter aux deux autres policiers blessés le meilleur rétablissement qu'il soit permis d'être. Je voudrais enfin mettre à l'honneur toutes celles et ceux qui, de jour comme de nuit, en tous temps et en tous lieux, sur les territoires français et sur ceux d'Opérations Extérieures, défendent notre liberté, notre pays, son drapeau et les valeurs qui sont celles de notre République. Je ne souhaite surtout pas faire de discours politiquement orienté même si, comme tout un chacun, j'ai mes convictions et mes idées. Je suis citoyen français mais je suis également Militaire et, en tant que tel, la neutralité qui est celle de l'Armée, prime avant toute chose. Néanmoins, j'ai mon point de vue sur les événements qui se sont passés, hier soir, à Paris, sans oublier ceux qui se sont déroulés récemment sur les sites d’opérations extérieures ou dans les pays étrangers. Cette folie meurtrière qui frappe partout de façon inopinée et sournoise, provoquant des morts, des blessés, des familles dans la douleur, est un fléau international qui doit être combattu fermement. Il faut se rendre à l'évidence : la Diplomatie atteint parfois ses limites. Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République, dans ce climat d'insécurité sans cesse grandissant, tuant ou blessant les hommes et les femmes qui ne font que leur travail, leur devoir, que pouvons-nous faire ? Je vous pose la question à vous parce que l'un ou l'une d'entre vous se retrouvera forcément sur la plus haute marche, à la fonction suprême de Chef de l’État. De fait, vous aurez la lourde tâche d'incarner l'Autorité de l’État, de veiller au respect de la Constitution et d'assurer le fonctionnement normal des pouvoirs publics. Vous serez le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire et du respect des traités conclus par la France. Vous serez aussi et surtout le Chef des Armées vous conférant ainsi une ultime responsabilité et non des moindres qui est celle de la détention de ce que j’appellerais : l'Arme Absolue. Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République, je ne souhaite pas, par ces quelques mots, me lancer sur le descriptif de vos programmes respectifs que je n'ai pas souhaité lire avant d'écrire ce message. Ainsi, je garde le recul nécessaire pour avancer quelques idées qui, à défaut d'être évidentes, me semblent urgentes d'appliquer. Je suis comme tout le monde, je m'informe tous les jours (ou presque) de ce qu'il se passe dans mon pays mais aussi ailleurs. Je regarde la télévision, j'écoute la radio, je lis la Presse et, bien entendu, je suis les diverses informations relayées par les réseaux sociaux. Cependant, je suis Militaire et le Renseignement fait partie intégrante de mon quotidien. Je connais sa valeur et celle qu'on peut lui donner s'il est mal exploité. Si notre pays n'est pas le plus pointu en matière technologique, nous pouvons et nous pourrons toujours compter sur celles et ceux qui, chaque jour, font un travail de fourmi afin de déceler les comportements « à risques », permettant ainsi l'anticipation sur certains faits pouvant s'avérer dramatiques. Simple citoyen que je suis (en définitive), je me pose aussi ces fameuses questions de savoir pourquoi telle personne, distinctement signalée comme présentant tous les signes potentiels d'une dangerosité avérée, n'a pas fait l'objet de mesures particulières ? Simple citoyen que je suis, je me pose évidemment la question de savoir pourquoi, parfois, les auteurs de faits graves ne sont pas condamnés comme il est prévu ? Simple citoyen que je suis, je me pose la question de savoir pourquoi ce fameux pain au chocolat (ou chocolatine) n'est pas à 15 cents ? Touche d'humour sur un sujet sérieux mais l'humour est encore quelque chose que nous pouvons avoir sans être taxé… (la suite page suivante…) PAGE

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Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République, au-delà des clivages politiques et des étiquettes qui sont les vôtres, au-delà des idées extrêmes de certains et loufoques pour d'autres, au-delà des querelles qui ne sont, bien souvent, que médiatiques et magistralement orchestrées, ne pourriez-vous pas, un jour, vous unir afin d'agir enfin dans un seul et même but : être utiles au pays que vous vous destinez à servir et protéger ? « Serve and protect »... ça force évidemment le respect, non ? Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République, la tâche qui vous attend est gigantesque. Bon nombre d'entre nous (pour ne pas dire tous) sont à même de déclarer que nous n'avons pas les capacités à exercer cette fonction ! Et nous n'en avons ni les moyens, ni les soutiens, voire même l’envie. La Cinquième République connaîtra bientôt un nouveau Chef de l’État. A votre tour, vous dresserez un bilan de votre prédécesseur, annoncerez des mesures fortes, des décisions importantes, des remaniements de toutes parts. Vous aurez à prendre en compte les problèmes majeurs que sont l'insécurité, l'emploi, l'économie, les retraites d'un pays vieillissant... vous aurez à affronter les slogans des manifestations, les critiques des autres partis, les fautes que vous ferez, inévitablement. Vous aurez enfin à gérer le regard de tout un pays, attendant que les promesses annoncées se voient suivies d'effets... Vous aurez aussi à être là, là, et là encore et puis là aussi... un peu comme nous. Vous aurez à être là où on vous attend et là où ne vous attend pas. Enfin, vous aurez, ce que je ne vous souhaite pas (mais...) à gérer le regard d'un enfant venant de perdre l'un des siens dans une attaque terroriste... vous aurez à gérer le regard d'un ancien dont la retraite ne lui permet que de survivre... vous aurez à gérer le regard d'un sans-abri, regardant un hôtel où sont logés des migrants... la liste est longue, tellement longue. Je rêve, éveillé, d'un pays où les idées des uns et des autres, mises à plat et étudiées, pourraient rendre notre quotidien moins pénible. Je rêve d'un pays où les idées des uns et des autres n'existeraient que dans un seul et même but : servir la Nation. Je rêve d'un pays où le Pouvoir serait synonyme de positif, d'avancées, de décisions réelles et non de dérapages. Je rêve d'un pays où le Droit ne serait pas qu'un mot de 5 lettres à caser dans une grille de mots fléchés. Enfin, je rêve d'un pays où la Liberté, l’Égalité et la Fraternité ne seraient pas que des mots écrits sur un papier, un drapeau ou une tombe... Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République, je ne peux que vous souhaiter de réussir dans votre démarche... comme je souhaiterais à un jeune d'obtenir l'emploi pour lequel il vient d'avoir un entretien et pour lequel il n'a pas dormi depuis des jours... Il ne veut pas être le meilleur (ou pas tout de suite), il veut se dire que chaque jour, il se lève pour travailler, gagner sa vie, faire vivre sa famille et être fier de ce qu'il a fait. Il veut se regarder dans une glace en se disant que le « système » fonctionne... Personnellement, je n'ai pas d'enfant mais j'aime voir le sourire des autres, partageant des moments uniques avec leurs parents dans ce parc, cette allée, durant cette balade dominicale. Les enfants sont notre avenir, protégeons les, préparons le. C'est aujourd'hui que s'écrit demain. WLR2017

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"Blue lives matter", "La vie des bleus compte" est une tendance venue des états unis en réponse à “Black live matters”.

Dans ces temps de grande changements il est plus important que jamais de montrez notre soutien Forces de l'ordre, car sans eux c'est toute notre civilisation qui est en péril. Nous nous devons de leurs montrer que nous les soutenons, que la majeure partie de la population est derrière eux, et que leurs actions et dévouement sont appréciés.

Pour nous différencier de la vermine qui corrompt notre société.

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Manifestations du 1er mai: "une volonté de casser et de tuer de la part d’une partie hyper-violente" A Paris, les manifestations du 1er mai ont dégénéré et six policiers ont été blessés, selon la préfecture de police. Une volonté d’agresser les forces de l'ordre que ne supporte plus Céline Berton, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police. A chaque manifestions son lot de policiers blessés. Lundi pour la célébration de la fête des travailleurs et alors que les syndicats manifestaient en ordre dispersé, au moins six policiers dont trois CRS ont été blessés selon la préfecture de police de Paris. Des manifestations de moins en moins gérables selon Céline Berton, secrétaire générale du Syndicat des commissaires de la police et invitée des Grandes Gueules mardi. "Derrière ces groupuscules il y a des intellectualisant et des juristes qui contestent toutes les décisions. On est dans un Etat de droit que l'on nous oppose de façon quasi-systématique et qui nous prive d’un certain nombre de moyens. Ces gens-là veulent la violence, le chaos, l’anarchie et il est temps que notre Etat se dote de moyens pour y faire face". Pour Céline Barton, il est très difficile d’agir sur un terrain où se mélangent pacifistes et casseurs. "La difficulté, c’est d’être capable d’adapter notre technique de maintien de l’ordre. On a une ultra-gauche qui profite de la mobilisation citoyenne pour s’y insérer, et notre rôle, c’est de laisser ceux qui sont là pour manifester pacifiquement, et empêcher de nuire ce type d’individu ultra-violent qui a pour objectif de tuer des flics. L’objectif de l’ultra-gauche c’est de tuer un flic. Je suis toujours hérissée d’entendre des commentateurs parler d’affrontement entre forces de l’ordre et casseurs parce qu’il n’y a pas d’affrontement, il y a une volonté de casser et de tuer de la part d’une partie hyperviolente". "Ils utilisent le mobilier urbain" "L’objectif pour eux, c’est de ne pas être détecté en amont par des policiers qui sont présents, donc d’arriver le plus léger possible. Ils n’ont qu’un petit sac à dos avec un masque pour se protéger des gaz lacrymogènes. Soit ils arrivent à cacher leurs cocktails Molotov avant, mais ils y arrivent de moins en moins, soit ils utilisent le mobilier urbain".

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Harcèlement moral: sévères réquisitions contre les Femmes de gendarmes Article paru dans l’édition de mai 2017 de “L’Essor de la Gendarmerie” (N°505) Le procureur de la République de Guéret (Creuse) a eu la main lourde dans ses réquisitions, le 23 mars, lors de l’audience correctionnelle d’un procès pour harcèlement moral. Les rôles étaient répartis de manière atypique, puisque c’est un commandant de compagnie, le chef d’escadron Vincent Ouziel, qui avait déposé plainte pour harcèlement contre l’un de ses subordonnés et son épouse. Cette dernière est une personnalité du milieu gendarmique, puisqu’il s’agit de Murielle Noël, la présidente de l’Association d’aide aux membres et familles de la gendarmerie (AAMFG), anciennement Mouvement des femmes de gendarmes. Au terme d’une audience marathon de sept heures et d’un réquisitoire particulièrement long, le ministère public a demandé deux mois d’emprisonnement avec sursis à l’encontre du gendarme – aujourd’hui à la retraite –, et huit à dix mois d’emprisonnement avec sursis, assortis d’une interdiction de cinq ans de diriger, administrer ou contrôler une association à caractère social, contre son épouse! L’auteur de la plainte, le chef d’escadron Vincent Ouziel, est aujourd’hui détaché auprès du ministère de la Justice à Montpellier (Hérault). Les faits reprochés se seraient déroulés de sa prise de commandement, en août 2011, à son départ de la Creuse, le 31 juillet 2014. Nous avions évoqué à l’époque (sur notre site et dans «L’Essor» n° 459 de juillet 2013) l’étrange accord qui avait permis au mari de Mme Noël, gendarme d’active, d’être détaché pour travailler auprès de l’association de son épouse, qui disposait par ailleurs d’un bureau au groupement. Cet état de fait révèle une influence importante au sein de l’Institution. C’est ce qui aurait incité, selon l’accusation, Murielle Noël à tenter d’obtenir le départ d’un commandant de compagnie jugé peu conciliant. L’enquête de l’Inspection générale de la Gendarmerie (IGGN) ainsi que les témoins cités à la barre, dont l’ancien commandant de groupement, ont été jugés suffisamment crédibles par le procureur pour justifier des réquisitions sévères. De son côté, l’avocat du couple Noël rejette en bloc ces accusations et juge les réquisitions «totalement disproportionnées et sans aucun fondement réel et légal». Me Arié Goueta, avocat du barreau de Marseille, qui «travaille régulièrement avec l’association» AAMFG, précise que si «M. Ouziel n’est plus en poste et que les consorts Noël ne sont plus en poste, (il) ne voit pas l’intérêt de continuer un conflit qui n’a plus lieu d’être». Selon lui, «le seul qui peut répondre de harcèlement au travail, c’est M. Noël, qui aurait pu déposer plainte mais ne l’a pas fait pour faciliter les choses». L’avocat a d’ores et déjà averti qu’il ferait appel en cas de condamnation de ses clients, et prévient : «Nous pouvions citer 120 personnes. Nous ne l’avons pas fait car nous estimions que cela allait encombrer le tribunal. En appel, nous les citerons». Le jugement a été mis en délibéré au 1er juin. Matthieu GUYOT

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L’amer quinquennat des gendarmes de l’Elysée

Ancien patron du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR), le colonel (ER) Denis Roux avait «beaucoup d’espoir» en 2012 lorsque François Hollande, tout juste élu président de la République, avait décidé de réintégrer des gendarmes dans sa sécurité rapprochée. En effet, en 2007, au lendemain de son investiture, le président Nicolas Sarkozy avait renvoyé à Satory et sans ménagement les gendarmes qui composaient la moitié de l’unité de protection d’élite (1). Interrogé dans nos colonnes en juillet 2012, Denis Roux estimait donc que le retour en grâce des gendarmes n’était qu’un «juste retour des choses» après le «hold-up» policier de 2007 sur le GSPR. Aussi symbolique que leur éviction de 2007, le retour des militaires à l’Elysée en 2012 avait été perçu comme un premier pas vers un apaisement. Certes le commandement restait confié à une policière, la commissaire divisionnaire Sophie Hatt, mais son adjoint, un officier de Gendarmerie, allait certainement lui succéder à mi mandat. Le système précédent avait en effet instauré officieusement une alternance tous les deux ans. Pas d’alternance Las! Ce n’est pas du tout ce qui s’est produit et la policière n’a laissé sa place à son adjoint, le colonel Lionel Lavergne, qu’au bout de 5 ans, début mars 2017, à la veille d’un renouvellement de bail élyséen. Il semblerait que ses velléités de point de chute de prestige -le bruit d’une préfecture importante avait un temps couru- aient prolongé son affectation jusqu’à ce qu’elle accepte de devenir directrice de la Coopération internationale du ministère de l’Intérieur en étant promue, au passage directrice des services actifs de la Police nationale, l’échelon le plus élevé de la hiérarchie policière. On aurait pu imaginer un meilleur sort pour la Gendarmerie sous Hollande, elle qui avait le vent en poupe, avec un directeur général, le général Denis Favier, très proche du Premier ministre Manuel Valls. Avec une bonne partie de sa carrière effectuée au sein du GIGN, qui fournit les troupes gendarmiques du GSPR, le directeur général avait autant de bonnes raisons d’en prendre la défense de l’unité que d’être entendu par les grands chefs. . Il faut croire que Sophie Hatt, qui avait assuré la sécurité de Lionel Jospin lorsqu’il était à Matignon, avait de meilleurs relais, voire l’oreille du Président . “Relégués et humiliés” En attendant les gendarmes du GSPR auraient pu se contenter d’un chef adjoint issu de leur Institution s’il n’y avait pire. En effet, selon Denis Roux, sous le commandement de Sophie Hatt, les gendarmes du GSPR ont été systématiquement «mis à l’écart, relégués et humiliés». Pour le colonel en retraite, les germes de tout cela sont à chercher dans un arrêté du 17 décembre 2008 qui a rattaché le GSPR au Service de protection des hautes personnalités (SPHP), rebaptisé Service de la protection (SDLP) depuis, et qui dépend de la direction générale de la Police nationale (DGPN). PAGE

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Auparavant le GSPR était placé pour emploi auprès de la présidence mais dépendait organiquement et administrativement des deux directions de la Police et de la Gendarmerie. Ce changement de tutelle permettait donc, de fait, à un patron policier du GSPR, d’avoir les pleins pouvoirs. Les miettes pour les gendarmes «Un phénomène de confinement des gendarmes s’est mis en place à tous les échelons du GSPR. Au niveau du commandement, la responsabilité des missions et leur préparation sont confiées presque en totalité à la Police. La portion congrue, 10 à 15% seulement revient aux gendarmes. En France, c’est pareil: les missions jugées importantes et valorisantes sont prises par le commissaire Hatt et son adjoint ne reçoit que les miettes». Cela se poursuit au niveau des postes occupés au sein du dispositif. «Aucun gendarme n’est présent dans ce que l’on appelle ‘l’équipe privée’, le saint des saints, qui est au plus près du président de la République et qui l’accompagne au plus près lors de ses déplacements privés». Au final, «il y a une démarche d’exclusion des gendarmes du dispositif de sécurité et du GSPR. On les tolère, on leur donne les miettes, mais c’est tout». Tout au long des 5 ans de la présidence, les gendarmes du GSPR font part à leur hiérarchie de «leur désarroi, relayé par le commandement du GIGN mais ces démarches n’ont pas abouties». Des gendarmes sans agrément Au contraire pourrait-on dire puisque même la vie interne de l’unité pose question. «La formation collective, qui est essentielle pour la cohésion et la qualité du dispositif de protection, est entre les mains de la Police nationale». Séances de tirs ou de sports de combat sont ainsi «exclusivement menées par des moniteurs et instructeurs policiers au prétexte que le GSPR dépend administrativement de la Police et que les militaires ne sont pas agréés pour le tir… C’est ahurissant!» Denis Roux précise d’ailleurs que les gendarmes ont été «obligés de passer un test pour être habilités par la Police nationale afin d’utiliser leurs armes au sein du GSPR alors que leur formation au tir, effectuée par le GIGN, est inégalable. Je vous laisse imaginer les frustrations que cela a pu créer chez les gendarmes du GSPR, qui subissent un recrutement, une sélection et une formation de plusieurs mois, qui sont hyper qualifiés et à qui l’on dit, du jour au lendemain, qu’ils ne sont pas qualifiés pour mener l’instruction, qu’on les cantonne dans des postes subalternes et qu’ils ne mèneront pas de missions de A à Z car leurs chefs seront des policiers». Doctrine défaillante Au delà de ces problèmes d’équilibre entre les deux forces, le colonel (ER) Roux estime que la doctrine n’est pas la bonne. «La vision de la protection est externalisée, appuyée sur une multitude de services périphériques sans réelle coordination. Il n’y a pas d’ approche d’intégration de toutes les étapes de la sécurité rapprochée comme ça doit être le cas normalement». A titre d’exemple, il cite «la sécurité nocturne, confiée à la CRS 1 de Villacoublay», équivalent de l’escadron motocycliste de la Garde républicaine, chargé normalement des escortes présidentielles. «Aujourd’hui, le GSPR est principalement impliqué, pour ce qui est de la sécurité rapprochée du président de la République, dans la préparation de la mission et l’accompagnement – c’est à dire ce qui est visible et prestigieux. Il assure par ailleurs la gestion des bagages, des hôtels et la sécurité de la presse. Le reste qui est fondamental, la partie immergée de l’iceberg, est confié à une multitude des services locaux ou nationaux plus ou moins motivés. Les points hauts, par exemple, sont tenus par des policiers et gendarmes locaux, il n’y a plus de tireurs d’élite du GSPR, …», rappelle-t-il, sans citer, bien que l’on y pense aussitôt, le tir accidentel d’un gendarme du peloton spécialisé de protection de la Gendarmerie (PSPG) de la centrale nucléaire de Civaux (Vienne) qui a blessé deux personnes le 28 février 2017 lors de l’inauguration de la ligne à grande vitesse Tours-Bordeaux par le président de la République . Au final, le colonel Lavergne a pris la tête de cette unité prestigieuse pour un temps indéterminé. Le prochain président de la République peut tout à fait refaire du GSPR une unité 100% policière, ce que les textes règlementaire l’incitent même à faire. Une seule solution, pour Denis Roux: «il faut casser ce texte de 2008 et rattacher cette unité directement au ministère de l’Intérieur. Par ailleurs, dans la mesure ou l’unité est mixte, il faut une alternance des commandants. Si celle-ci n’est pas respectée, il faut l’inscrire dans les textes» Matthieu GUYOT

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