Magazine juin 2017

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LE MAGAZ NE

Association Gendarmes & Citoyens ASSOCIATION PROFESSIONNELLE NATIONALE MILITAIRE

L’EDITO du Vice-président

Assemblée générale AG&C

Mensuel en ligne et gratuit - N° 92 JUIN 2017 - AG&C®

www.AssoGendarmesetCitoyens.com


Le sommaire

Association Gendarmes et Citoyens Quartier BETEILLE Bâtiment 01 App. 05 33270 BOULIAC Directeur de publication Jérémy Langlade admin@assogendarmesetcitoyens.fr

06 11 47 18 85 Comité de rédaction Le conseil d’administration Des membres volontaires Corrections Capitaine ER Jean-François Charrat

3 - L’édito du vice-président 4 - Les Recours en Gendarmerie Par le Capitaine Marc ROLLANG 9 - Affaire Adjudant DELOBEL Rétrospective, suite et fin... 11 - La Gendarmerie adoucit les jours d’arrêt 12 - Le 22 juin 2017, à DIJON. 16 – Les publications AG&C du mois 22 - « 5 ans ! Déjà ! Et pourtant c’était hier. » (Audrey et Alicia) 24 - Réunion assemblée générale AG&C 25 - Les nouveaux membres du conseil d’administration 28 - Tribune libre : - J’ai fait un rêve…les compagnies avaient disparu. - Quand l'Institution renonce à la qualité 32 - L’actu en bleu 38 - Nos partenaires

Conception graphique Maquette - Jérémy Langlade Photos - Médiathèque AG&C, Images et photos internet Couverture - Montage AG&C Dépôt légal - Reproduction autorisée dès parution Contact@assogendarmesetcitoyens.fr Magazine sponsorisé par

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L’édito du vice-président Au mois de juin, le cœur reste souvent lourd à l'évocation de la disparition de nos deux camarades assassinées en 2012. La vie continue mais ne doit pas les effacer de notre souvenir. Dans le magazine de ce mois-ci vous trouverez un article fort intéressant sur la façon de (bien) faire un recours contre une décision individuelle. Ce type de procédure demande de l'engagement, on n'obtient rien sans rien. Oui, parfois il faut faire preuve de courage, c'est une marque de fabrique du militaire qui s'assume. Cependant on renvoie souvent le gendarme à sa responsabilité quand celle-ci est discutable. Ainsi il y a beaucoup de domaines où demander des comptes à un homme cache la vraie raison d'une erreur… Est-ce une faute individuelle d’échouer aux CCPM si la gendarmerie ne peut donner des heures d’entraînement ? Est-ce la faute du Chef si les procédures s'accumulent quand l'unité n'a pas l'effectif suffisant pour les traiter ? Tirer seulement trente cartouches par an suffit-il à exempter de toute responsabilité les chefs d'un homme qui a fait usage de son arme ? On le voit derrière les cas individuels, on trouve souvent un problème de structure. AG&C n'a pas vocation à traiter les cas individuels. Elle peut conseiller, soutenir, mais bien souvent c'est à la chaîne de concertation locale d'intervenir. Dans ce cas, ce qui manque c'est l'information institutionnelle donnée au militaire, mais celle-ci est insuffisante. AG&C peut se servir d'un cas individuel pour porter un dossier global à notre Direction. Votre association est au travail sur des dossiers d’intérêt général (les détachements en école, l'application de la 36132, le budget alloué à la Gendarmerie....) mais elle ne perd pas le contact avec le socle. Vous verrez les photos dans ce mag des nouveaux membres de l’équipe suite à la réunion du Conseil d'Administration et qui viennent regonfler le moral de notre bureau. Elle confirme que celui-ci n'est armé que de militaires d'actives d'unités de terrain qui donnent bénévolement de leur temps au service de la communauté. Dit comme ça, cela paraît pompeux, la vérité c'est beaucoup de disponibilité mise à la disposition de nos camarades. Plus que jamais notre association a besoin de votre soutien. Elle emploie un permanent, cet emploi a un coût mais assure la pérennité de notre action. L'action individuelle à engager chez nous, c'est un chèque de 15 €, petit geste qui doit permettre de faire entendre vos problèmes au plus haut sommet de la pyramide. Bonnes vacances estivales et bon courage pour votre engagement au service des français. Gendarme SOYER David, vice-président.

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Les RECOURS en Gendarmerie En Gendarmerie, beaucoup de décisions sont prises et s’imposent aux hommes et aux femmes individuellement – Il peut s’agir de mutation, d’affectation de logement, de notation, de sanction etc.… Dans une carrière riche et animée vous rencontrerez au moins une fois une décision qui vous portera préjudice. Il va se dégager trois tendances bien connues. La première est celle d’accepter pour des raisons intimes (avancement, pas faire d’histoire, docilité, intelligence situationnelle provisoire etc..). Le seconde est la pire sans doute. C’est celle de faire une publicité bruyante, mais fade en terme d’action, qui va rapidement fatiguer vos collègues et importuner ceux-ci notamment lors des réunions, café, etc. La dernière est l’émanation de ce que vous êtes tous, des procéduriers. La différence entre la première option et celle-ci est votre capacité à endurer le temps d’attente, les souffrances perverses, les mesquineries. A ce titre :

J’attire votre attention qu’exercer un recours exige de vous un minimum de courage, de sagesse, de pertinence et de solvabilité. Si vous estimez ne pas pouvoir réunir un tant soit peu ces critères, un conseil, acceptez et... taisez-vous !

Il existe deux types de recours contre une décision administrative :

- Les recours administratifs

volet A

- Les recours contentieux

volet B 1 (CRM) et B2 (TA)

Lorsque l’administration prononce une décision que vous jugez (peu) défavorable, il est possible d’agir contre cette décision, qu’elle soit explicite (lettre, arrêté, règlement…) ou implicite (le silence de l’administration face à une demande d’un citoyen vaut en principe rejet de la demande). Il s’agit de tous les actes que l’on vous notifie via le formulaire jointe et visé à la NE n° N° 40000 - 17 AOÛT 2001 DEF/GEND/ RH/ETG notamment -

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VOLET A

Les recours administratifs

Ces recours permettent de demander directement à l’administration de réexaminer la demande et de statuer de nouveau sur les droits dont l’administré se prévaut. Combien ? Ces recours sont libres et gratuits. Attention cependant, il est important d’envoyer vos demandes par LRAR, afin de constituer une preuve de la date de la demande, car la demande fait courir un délai de réponse. L’administration est, sauf procédure particulière, tenue d’accuser réception de votre recours. En cas de silence de l’administration durant deux mois (ou autre délai spécial), un autre délai commence à courir pour attaquer devant le juge administratif la décision implicite de rejet.

le recours gracieux : il consiste à demander à l’administration qui a pris la décision de revenir sur celle-ci. Je vous laisse imaginer le taux de réussite !

le recours hiérarchique : il consiste à demander à l’autorité administrative, qui est le supérieur de l’auteur de la décision, de revenir sur la décision de l’administration subordonnée. Je vous laisse imaginer, là aussi, le taux de réussite, mais ça commence à sentir le roussi si vos arguments sont propres et pertinents.

Aucun formalisme n’est exigé, il suffit : Une lettre en LRAR, sur papier libre à laquelle est jointe la décision de rejet (si elle existe, sinon en cas de silence, la demande initiale) et les pièces qui permettent à l’administration d’évaluer la situation. Cette demande doit cependant être motivée : il faut expliquer à l’administration son point de vue, les raisons de fait et de droit ou même d’opportunité qui justifient un réexamen.

Vous avez par exemple un onglet sur Agorha pour contester une notation annuelle.

Ce recours doit être exercé dans les deux mois qui suivent la connaissance de la décision, c’est-à-dire la notification pour une décision individuelle, la publication pour une décision réglementaire ou encore après un silence gardé pendant deux mois (ou autre délai spécial). Pour la notation, (c’est un exemple facile, je sais) l’importance est la date de validation par le notateur juridique des appréciations contestées.

Ces deux recours peuvent parfaitement être formés au même moment ou successivement.

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Que peut faire l’administration saisie ? L’Administration peut prendre une décision de retrait de la décision mise en cause pour les motifs invoqués ou pour d’autres motifs. Elle peut également régulariser la situation par une nouvelle décision sur de nouveaux motifs non contestables légalement (C’EST CE QUI SE PRODUIRA DANS 75/100 DES CAS) Enfin, elle peut refuser de tenir compte de la réclamation ou l’ignorer, dans ce cas il faut être très attentif aux délais. Le recours pour agir devant le tribunal administratif est alors de deux mois.

VOLET B 1 Commission de recours des militaires

Presque pour tous les actes saufs.. Une loi de 20001 prévoit que les recours contentieux formés par les fonctionnaires civils et militaires à l'encontre d'actes relatifs à leur situation personnelle sont, à l'exception de ceux concernant leur recrutement ou l'exercice du pouvoir disciplinaire, précédés d'un recours administratif préalable exercé devant la commission des recours des militaires (CRM) qui est l’organisme chargé de ce précontentieux pour les militaires qui doivent la saisir avant tout recours contentieux devant le juge administratif. 65/100 des recours partent à la « poubelle » pour vous présenter le filtre. Donc vous contestez votre non admission dans le corps des sous-officiers de carrière, une punition, etc.. c’est saisine directe du TA sans passer par la CRM -

CRM - 14 rue Saint-Dominique - SP 07 - 75007 Paris 33 1 79 86 47 75 Président Michel PATENÔTRE, contrôleur général des armées

VOLET B 2

Le recours contentieux La attention, là on parle argent -

Contre une décision négative de l’administration, il est possible d’exercer un recours pour excès de pouvoir. Cette demande vise à obtenir l’annulation d’un acte unilatéral pris par l’administration pour cause d’illégalité. Vous estimez par exemple votre mutation injustifiée, etc. …

Ce recours est enfermé dans des délais très stricts. On ne peut en effet contester une décision de l’administration devant le juge administratif que dans le délai de deux mois suivant la décision litigieuse. Toutefois, ce délai peut être suspendu dans plusieurs hypothèses, principalement par un recours administratif formé dans les deux mois qui suivent la décision. PAGE

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Combien ? Une action devant la juridiction administrative n’impose pas l’assistance d’un avocat si la demande n’est pas indemnitaire (SI VOUS DEMANDEZ RÉPARATIONS FINANCIÈRES et la présence d’un avocat est obligatoire en cas d’appel devant la cour administrative d’appel). Attention : si le Jugement est à l’arrivée en votre défaveur, vous pouvez parfois être de plus condamné à participer aux frais de justice engagés dans cette procédure par la partie adverse. C’est le risque ! Votre courrier qui ouvre la procédure administrative s’appelle la requête introductive. Elle est adressée au greffe de la juridiction administrative compétente, sur place ou par courrier (LRAR). La requête introductive doit être rédigée en français. Il s’agit d’une lettre, rédigée sur papier libre, dans laquelle est exposée la demande. Si la requête vise à obtenir l’annulation d’une décision explicitement rendue par l’administration, cette décision doit impérativement être jointe au courrier.

Quels motifs invoquer ? Défaut de légalité externe : compétence : par exemple la personne qui a signé l’acte ne bénéficiait pas d’une délégation de signature de la personne compétente vice de procédure : par exemple l’administration devait saisir une commission pour avis et ne l’a pas fait vices de forme : par exemple la décision individuelle défavorable n’est pas motivée ou n’a pas été précédée d’une procédure contradictoire Défaut de légalité interne : erreur de droit : l’administration s’est fondée sur une mauvaise base juridique ou a mal interprété la base juridique sur laquelle elle s’est fondée erreur de fait : le refus est basé sur des éléments matériels faux erreur de qualification juridique des faits Détournement de pouvoir : utilisation de son pouvoir dans un but autre que l’intérêt général, principalement pour des intérêts personnels

La demande ainsi que toutes les pièces fournies dans le cadre du dépôt doivent être accompagnées de copies, en nombre égal à celui des autres parties en cause, augmentées de deux.

Comment se déroule la procédure ? La procédure devant le tribunal administratif est « écrite », cela signifie que le juge va prendre sa décision principalement en examinant la requête et ses pièces jointes, et les mémoires écrits ensuite adressés par les différentes parties auxquellles vous pourrez répondre de même. Il peut être cependant utile de se rendre à l’audience pour répondre à des questions éventuelles ou présenter des observations. Sans grand espoir d’inverser le cours des choses.

Divers : Un avocat peut être utile : vous pouvez attaquer devant la CRM et abandonner au moment de passer au TA Un requête introductive classique se monte à environ 1200.00 euros TVA incluses. -

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Vous pouvez vous appuyez en moyenne à hauteur de 20/100 – 40/100 sur votre protection juridique privée. La durée d’un premier rendu de jugement est entre 18 et 24 mois.

Et pour finir je vous dirai,

« celui qui n’a pas le courage de se révolter, celui là n’a pas le droit de se plaindre »

Capitaine Marc ROLLANG Membre du conseil d’administration

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Affaire Adjudant DELOBEL Rétrospective, suite et fin...

Remontons le temps à une époque pas si lointaine, où le décret sur les APNM n’existait pas… Il était une fois un adjudant, David DELOBEL, affecté à la brigade de NOZAY dans l’Essonne. Un gradé réputé pour la qualité de son travail judiciaire, spécialisé dans le « milieu des gens du voyages », bardé de lettres de félicitations, aux notations outrageusement valorisantes, bénéficiant de la prime de résultats exceptionnels quatre années de suite, réalisant en 2012 pas moins de 83 arrestations dans « le milieu » ou saisissant pas moins de 150 000 euros d’avoirs criminels sur la même période de 2 ans, en habitué des Sections de Recherches ou des couloirs du « 36 ». Dans un précédent communiqué daté de 2015 nous relations dans un bref résumé : “Ses chefs engagent, avec le concours de l’IGGN, une étonnante enquête contre lui entre faux témoignages et écoutes illégales avant de le sacrifier sur l’autel d’une justice partisane et de connivence avec le commandement de la gendarmerie de l’Essonne”. Comprenez : l’adjudant DELOBEL travaille trop et obtient des résultats, au point de faire de l’ombre à ses supérieurs en manque d’inspiration professionnelle. En 2014, il est condamné à 14 mois de prison avec sursis et 5 ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique pour “faux et usage de faux en écriture, et vol dans l’exercice de ses fonctions”. Dans la foulée le commandement entame contre lui une procédure de radiation afin de supprimer « la brebis galeuse DELOBEL». La suite page suivante...


La même année, David DELOBEL se rapproche d’AG&C pour obtenir conseil et soutien. Dès lors, nous n’avons jamais douté de sa probité. Si à l’époque nous n’avons de professionnelles que nos méthodes de travail, en ayant par exemple accès à l’intégralité du dossier, il reste particulièrement difficile de nous faire entendre par les autorités, ces dernières ne souhaitant pas développer de rapports avec une association « poil à gratter » qui dénonce des réalités, des vérités, allant jusqu’à nous taxer dans des courriers officiels de « groupement professionnel s’attachant à défendre les intérêts collectifs et individuels des militaires ». Les APNM avant les APNM, en somme ! Malgré cette position difficile, occasionnant parfois des conséquences sur le quotidien professionnel et personnel des membres de notre équipe, nous avons toujours cru en l’Adjudant DELOBEL. Avec raison, puisque dans le courant du mois de mai 2015, il est relaxé. Effacés les « 14 mois de prison avec sursis et 5 ans d’interdiction d’exercer dans la fonction publique pour faux et usage de faux en écriture, et vol dans l’exercice de ses fonctions » ! Dans la foulée, le commandement qui l’a suspendu et souhaité engager une procédure de radiation, se ravise et prend position pour 20 jours d’arrêts (qui ne seront finalement jamais appliqués) s’appuyant sur quelques irrégularités, sans conséquence. De l’adjudant ripou condamné à de la prison, à l’interdiction d’exercer dans la fonction publique, nous en sommes rendus à une relaxe et la disparition de sanction en interne. Il restait alors la décision du 29 mai 2014, par laquelle « l’autorité militaire de deuxième niveau a prononcé sa suspension de ses fonctions... (sic)» Nouvelle victoire pour DELOBEL ! Le 23 juin 2017, après plus de 4 années d’enfer, le Tribunal Administratif de Versailles a décidé que « M. DELOBEL est fondé à obtenir l’annulation de la décision du 29 mai 2014... » « ... l’autorité militaire de deuxième niveau n’a pas satisfait à ses obligations et a ainsi entaché sa décision d’une erreur de droit... ». « La décision de suspension du 29 mai 2014 est annulée. ». Si David DELOBEL ne réintégrera pas les rangs de la Gendarmerie, ayant préféré un départ en retraite anticipé, qui lui aura permis de subvenir aux besoins de sa famille et de reconstruire sa vie, nous ne pouvons que nous réjouir de cette nouvelle conclusion. David DELOBEL est le parfait exemple de ce que peuvent subir un homme et ses proches pendant des années, par jalousie professionnelle, avec la complicité d’autorités militaires et judiciaires compromises. AG&C est fière d’avoir été aux cotés de l’adjudant DELOBEL, un homme de valeur, un gendarme de qualité, un mari et un père, qu’on a voulu broyer, annihiler. AG&C salue son courage et sa ténacité pour défendre son honneur et son intégrité et il doit constituer un exemple pour tous ceux qui se trouvent dans la tourmente. Oui, la Gendarmerie Nationale est une belle et grande famille, mais ne nous cachons pas derrière des slogans, les dérives “humaines” existent et le rouleau compresseur institutionnel n’est pas une légende urbaine. Sources : Février 2014 - « Qui veut la peau de l’adjudant DELOBEL » https://goo.gl/gj4QR3 Janvier 2015 – « La Gendarmerie se prive d’un excellent enquêteur » https://goo.gl/PmnndM Mai 2015 – « L’adjudant DELOBEL relaxé » https://goo.gl/wWprGm

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La Gendarmerie adoucit les jours d’arrêt

Les gendarmes aux arrêts ne seront plus assignés à résidence dans leur logement. Un message de la Direction générale de la gendarmerie nationale, daté du 13 avril, vient de réformer en toute discrétion une sanction disciplinaire interne, celle des jours d’arrêt. Une information révélée par l’association Gendarmes et citoyens. « La Gendarmerie entre dans le 21e siècle », salue-t-elle ainsi dans un article diffusé sur son site internet. Et l’association de rappeler qu’au cours de ces dix dernières années, elle « n’a eu de cesse de s’élever contre cette pratique d’un autre temps ». Les jours d’arrêt n’ont cependant pas disparu. Ce sont leurs modalités qui vont évoluer. Dans son message aux unités, le major général, le général Christian Rodriguez, explique bien que « le directeur général a décidé que la dispense d’exécution des jours d’arrêt ou des tours de consigne serait désormais le principe ». Quant à la « restriction à la liberté d’aller et venir », elle sera l’exception. D’autre part, les effets de cette sanction disciplinaire restent les mêmes. « Cette dispense reste une modalité d’application qui n’enlève rien aux effets administratifs de la sanction (effacement quadriennal et décennal, prise en compte dans l’appréciation du militaire et de ses demandes) », ajoute le numéro 2 de la Gendarmerie. Concrètement, la sous-direction de l’accompagnement du personnel va modifier le formulaire de sanction afin d’y introduire la modalité de dispense d’exécution pour les jours d’arrêts et les tours de consigne. Les trois raisons de la réforme des jours d’arrêt Pourquoi la direction générale a-t-elle décidé de réformer cette sanction ? Trois raisons sont avancées. D’une part, le risque juridique. « Les tribunaux administratifs assimilent de plus en plus souvent les jours d’arrêt à une peine privative de liberté décidée sans contrôle du juge : le risque de contentieux perdant augmente proportionnellement », remarque le général Christian Rodriguez. D’autre part, la dispense d’exécution des jours d’arrêts existait déjà dans la Gendarmerie. Mais cette pratique n’était pas homogène selon les unités. « Les modalités d’exécution au sein des formations administratives sont hétérogènes et introduisent une iniquité dans le sort réservé à nos militaires pour des fautes comparables », relève le major général. Enfin, « l’archaïsme attaché à l’exécution de cette sanction, qui touche à la liberté fondamentale d’aller et de venir, singularise négativement le gendarme dans son époque et est de moins en moins compris par les proches des militaires », souligne le général Christian Rodriguez. Une incompréhension dont s’était fait l’écho l’association professionnelle militaire Gendarmes et citoyens. « Quelle est l’utilité de contraindre un gendarme à rester enfermé dans son domicile ? Les premiers pénalisés étant le plus souvent les proches, les enfants : la sanction appliquée de la sorte ne vise finalement qu’à humilier le gendarme aux yeux de ses pairs et de ses proches. » Désormais, le gendarme fautif ne devrait plus avoir « l’obligation de pointer à sa brigade », et pourra donc se rendre à des rendez-vous personnels sur son temps de repos ou encore aller chercher ses enfants à l’école. « Notre directeur général vient de mettre fin à une hérésie administrative et humaine qui courait depuis bien trop longtemps, conclut Gendarmes et citoyens. Si nous n’avons jamais remis en question le fait qu’un gendarme puisse être sanctionné pour ses fautes professionnelles, nous rappelions qu’à notre époque, dans une institution qui se veut une force humaine, nous ne pouvions continuer à tolérer un texte qui permettait à certains d’emprisonner littéralement chez eux des gendarmes pour avoir été en retard au travail, pour avoir endommagé un véhicule de service ou tout autre motif professionnel. »

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Le 22 juin 2017, à DIJON.

Le 22 juin 2017, à DIJON. La nouvelle page qui vient de s'écrire nourrit le souvenir de l'adjudante Champlon et de la Mdl/chef Bertaut. En rendant hommage à leurs marraines, les 2ème et 3ème promotions d'élèves-gendarmes de l'école des sousofficiers de Dijon ont offert une cérémonie de fin de stage remarquable, digne et dans un esprit de camaraderie militaire véritablement inspiré par Audrey et Alicia. Présidée par le Général RENAUD, Directeur des personnels militaires de la Gendarmerie Nationale, en présence du commandant des écoles et de nombreuses autorités civiles et militaires, cette cérémonie a permis de réunir nombre de ceux qui ont vécu le drame de Collobrières. La présence du colonel Bitouzet, commandant le groupement du Var jusqu'en 2012, du lieutenant-colonel Lachatre, commandant la compagnie de HYERES, du capitaine (ER) Charrat, commandant la COB de PIERREFEU, de Gilles Bidaut, président de l'association Etoiles Bleues, de Nicolas Moulin, président de l'ACSPMG, ainsi que de nombreux camarades de Pierrefeu du Var et de Lançon de Provence, a été remarquée autour des parents des deux militaires honorées. Il appartient maintenant à ces nouveaux gendarmes de se montrer dignes du chemin tracé par ces deux gradées assassinées en service commandé. Crédits photos : ASSOCIATION DES COLLECTIONNEURS POUR LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE DE LA MARECHAUSSEE A LA GENDARMERIE (ACSPPG) PAGE

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Les publications AG&C - JUIN 2017 AG&C présente ses sincères condoléances à sa famille, à ses proches et assure de son soutien ses camarades. Source DGGN : "Le 7 juin, le gendarme Frédéric Prouteau, motocycliste de la brigade motorisée de ChâteauChinon (58), est victime d'un accident mortel de la circulation routière. Alors qu’il circulait sur l’A77 en direction du circuit de Magny-Cours, le gendarme Prouteau perd le contrôle de sa motocyclette et il est éjecté de l’engin. Affecté à la brigade motorisée de Château-Chinon, le gendarme Frédéric Prouteau était détaché au CNFSR de Fontainebleau pour encadrer le stage de formation initiale. Âgé de 34 ans, il était pacsé et père de deux enfants. Le général d'Armée Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale, apporte tout son soutien à la famille du militaire décédé, ainsi qu'aux personnels de son unité."

Décès d'un camarde Le 11 juin 2017, le gendarme adjoint volontaire Jonathan VISCHI, 22 ans, affecté au PSIG de VANNES, est décédé dans un accident de la route, hors service. La voiture qu'il conduisait a été percutée par un véhicule où se trouvait un conducteur alcoolisé roulant à contre sens sur l'autoroute A11, à hauteur de la CHAPELLE SUR EDRE (44). Ses obsèques ont eu lieu le 15 juin. AG&C s'associe à la peine de ses proches et assure de son soutien ses camarades dans cette épreuve.

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Problèmes de stationnements à Boulogne sur Mer

Le samedi 10 juin 2017, un élu de la république, ancien ministre et député maire d'une ville moyenne des Hauts de France, s'est illustré en menaçant publiquement le commandant d'une unité de gendarmerie mobile de faire procéder à la verbalisation des véhicules du convoi qu'il commandait. Le délit commis par le capitaine de gendarmerie est manifestement de nature à troubler gravement l'ordre public puisqu'il a eu l'outrecuidance de les faire stationner dans le centre-ville, entraînant l'inquiétude des riverains et la colère des commerçants, ainsi que les quolibets de la presse locale. Les gendarmes, en route pour une mission, avaient décidé de prendre une collation dans les restaurants de cette ville. Les arguments de l'édile ont manifestement été entendus puisque quelques minutes après 12 heures, le convoi a quitté le quartier, rendant leur tranquillité aux boulonnais. Cette histoire somme toute banale, pourrait alimenter l'almanach Vermot (celui où on narrait une blague ou un calembour au gré des pages), s'il ne s'agissait pas de l'expression d'une absence de considération vis à vis de forces de sécurité dont la mission principale est de protéger leurs concitoyens. Ce manque de considération et de reconnaissance de la part d'une population « inquiète » de voir des fourgons de gendarmes sous ses fenêtres et d'un ancien ministre qui préfère certainement accueillir des gens du voyage ou des migrants, aux abords de sa ville, est incongru et incroyablement inique. AG&C dénonce une telle attitude de la part d'un élu à l'égard d'une institution dont il a pu mesurer les compétences lorsqu'il était ministre des transports. Gageons que les désapprobations d'usage lui ont certainement été signifiées par ceux, en haut-lieu, qui ont commandé la mission. AG&C espère toutefois, que les gendarmes mobiles ainsi refoulés, sont allés dépenser leur indemnité de repas dans une ville plus accueillante et qu'à la prochaine réquisition au maintien de l'ordre dans cette commune, le commandant d'unité veillera à stationner le convoi sur les places réglementaires prévues à cet effet, quitte à retarder l'intervention sur les casseurs de vitrine des échoppes ou de mobiliers urbains. On ne badine pas avec les règles municipales de stationnement à BOULOGNE SUR MER !

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Nouvelles cartes AG&C

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5 ans ! Déjà ! Et pourtant c’était hier.

La vie de nombre de gens a basculé brutalement, soudainement, définitivement. Dans une nuit tranquille d’un début d’été comme on les apprécie dans le Var, la cruauté d’un couple de sociopathes inhumains a fait sombrer dans une souffrance indélébile, deux familles et des centaines d’anonymes, touchés par le destin déchirant de deux jeunes femmes, gradées de la gendarmerie. 5 ans ! Les rires quelles m’ont offert cet après-midi du 17 juin 2012, résonnent toujours à mes oreilles. Ces rires qui ont fait place à la vision effroyable, qui ne me quitte plus, depuis, de ces deux corps à jamais immobiles. J’étais leur Chef et toutes les bienveillantes justifications ne suffisent toujours pas à gommer le sentiment de responsabilité que je nourris à leur égard. Une partie de moi s’est éteinte avec elles ce soir là. L’affection que j’avais pour elles demeure intacte et intemporelle. Ma tristesse assumée est nullement comparable au désespoir de leurs parents, leur famille ou leurs proches. Et si besoin était, je souhaite, en ce jour de douloureux anniversaire, leur apporter, humblement, toute ma compassion et mon soutien infini. Brillez pour ceux qui vous aiment, belles étoiles et envoyez nous suffisamment de courage pour continuer à survivre, privés de votre lumineuse présence. Capitaine er Jean-François CHARRAT Membre du conseil d’administration

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Cher(e)s ami(e)s, chers camarades,

Aujourd'hui, la nouvelle circulaire sur les associations professionnelles nationales militaires ouvre la voie à une participation directe de la base aux prises de décisions concernant son quotidien. Les gendarmes peuvent enfin donner leur avis, sans filtre, sans distorsion. La force humaine va retrouver ce qui fait sa force : la cohésion, car c'est en se disant les choses clairement que les difficultés s’aplanissent. Soutenez votre APNM G&C, rejoignez-nous. Pour celles et ceux qui le souhaitent, conformément à l'article 6 des statuts de l'association, vous pouvez nous rejoindre anonymement. ( Ne pas apparaître dans l'annuaire de l'association ) Pour cela il vous suffit de cocher la case correspondante sur le formulaire d'adhésion.

MEMBRE Sont membres les militaires en activité, GAV, CSTAGN, Réservistes, Gendarmes en retraite depuis moins de 5 ans

SYMPATHISANT Sont sympathisants les militaires en retraite depuis plus de 5 ans, les conjoint(e)s, l'ensemble des soutiens de la société civile PAGE

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Réunion assemblée générale AG&C Comme chaque année, l’assemblée générale des membres du conseil d’administration s’est déroulée le 24 juin 2017 dans le Var. Le président a ouvert la séance à 9 heures et a dressé le bilan moral de l’exercice précédent. Si la place de AG&C est maintenant parfaitement identifiée, il n’en reste pas moins que sa représentativité au sein de la gendarmerie est encore trop faible. Les dossiers traités durant l’année écoulée sont en nette augmentation et les relations institutionnelles entretenues au plus haut niveau ont permis de débloquer des situations difficiles. La mise au point du Directeur Général sur les errements concernant les jours d’arrêt ou les directives données aux échelons de commandement au sujet des détachements, sont des exemples patents de ce que AG&C a obtenu à force de discussions. Nombreuses sont les demandes formulées par les militaires de la gendarmerie et l’association met un point d’honneur à apporter une réponse individuelle, puis à relayer les propositions à la hiérarchie. La trésorière a ensuite présenté le bilan financier. Il présente un solde positif mais ne permet pas d’entreprendre de campagne de communication, onéreuse et hasardeuse en terme de retours. On doit sensibiliser l’ensemble des sympathisants indécis et abonnés à nos supports à franchir le pas en adhérant massivement. Le directeur technique a présenté un bilan positif de l’activité de l’ensemble des supports de communication. En forte augmentation, la fréquentation des pages Facebook est d’un excellent niveau. Le magazine est lu par plus de 10 000 personnes tous les mois et l’actualité suivie par le plus grand nombre. La campagne de publipostage des cartes d’adhérents prend fin. AG&C dispose désormais d’une adresse organique. Le président a proposé l’entrée au conseil d’administration de quatre militaires d’active. Ils étofferont l’équipe dans des missions qui restent à définir. Les objectifs pour l’année à venir ont été déclinés par le président et les vice-présidents. Poursuivre les actions en faveur des situations critiques, soutenir les personnels en difficulté, qu’elle résulte d’une circonstance individuelle ou collective, dénoncer les abus locaux et devenir un acteur incontournable de la concertation, sont les priorités fixées pour l’année qui s’avance. Il est temps pour chacun de ceux qui n’ont pas encore franchi le pas de l’adhésion, de rejoindre AG&C.

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Les nouveaux membres... ADJ CRETON, Célia, âgée de 31 ans, pacsé - 1 enfant, 11 ans de service Affectée au CCPD MODANE (73) depuis le 15/12/2015 Parcours Militaires : - ESOG LIBOURNE (33) du 06/06/2006 au 18/03/2007 - BT ST ETIENNE DE ST GEOIRS (38) du 19/03/2007 au 14/12/2015 - CCPD MODANE Qualifications militaires : - Officier de police judiciaire - Certificat de Formation à l'Encadrement Opérationnel 2015 - PELG - AMIP - CML 1 ANGLAIS - TICP Gendarme VITALE, Jeremy, âgé de 29 ans, pacsé sans enfants, 11 ans de service Affecté à la BTA CANET EN ROUSSILLON (66) à compter du 16 juillet 2017 Parcours Militaires : - Engagé volontaire Légion étrangère (AUBAGNE/ CASTELNAUDARY) 09/2005 à 01/2006 - Cie GAV à TULLE (19) du 05/2006 au 08/2006 - BT CABESTANY (66) du 08/2006 au 01/2007 - PSIG PERPIGNAN (66) du 01/2007 au 08/2008 - PSIG ORANGE (84) du 08/2008 au 07/2010 - Cie ESOG à MONTLUCON (03) de 07/2010 au 06/2011 - EGM 25/6 de DIGNE LES BAINS (04) de 06/2011 au 12/2014 - EGM 14/6 de PERPIGNAN (66) de 12/2014 au 07/2017 - BTA CANET EN ROUSSILLON (66) à compter du 16/07/2017 Fonctions internes : - Membre CFMG suppléant Zone de défense sud du 09/2016 au 07/2017

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Gendarme RUINET Michaël - âgé de 27 ans, pacsé - 1 enfant, 5 ans de service. Affecté à la BTA NUITS-SAINT-GEORGES -21- depuis le 16 juillet 2017. Parcours militaire : - Cie ESOG à CHATEAULIN -29- de 10/2012 à 07/2013 - EGM 22/6 à HYERES -83- de 07/2013 à 07/2016 - BTA NUITS-SAINT-GEORGES depuis 07/2016 Qualifications militaires : - OPJ - CML 1 ANGLAIS - Permis PL - Opérateur DRAP

Gendarme GUERY Alain 39 ans SAVOYARD 15 ans de service Marié avec 2 enfants Affecté au PSIG de BRON (69) Service militaire au 92°RI de Clermont-Ferrand 20002001 Ecole de S/Off de Gendarmerie de Chaumont 20022003 Brigade de Randan (63) 2003-2008 PSIG de Combronde (63) 2008-2012 PSIG de Bron (69) 2012-aujourd'hui Mandat de vice PPM 2009-2012 Mandat de vice conseiller concertation 2013-2017 Moniteur d'intervention professionnelle (MIP) 2007 Certificat Elémentaire de Montagne (CEM) en cours

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J’ai fait un rêve… les compagnies avaient disparu. En entrant dans son bureau minuscule, comme il le fait maintenant depuis plusieurs semaines, Jeff commence une journée de travail différente de celles qu'il a connues par le passé. Jeune commandant de compagnie, sa mission a basculé depuis que le ministre de l'intérieur, sur avis du directeur de la gendarmerie, le général Bravier, a signé un décret qui réorganise les unités. « Bonjour mon commandant ! » la voix grave du chef de quart de nuit du centre opérationnel résonne dans son dos. Un grand gaillard, adjudant depuis peu, est entré aussi, sans bruit. « Salut mon adjudant. Comment ça va ? » répond Jeff. « la nuit a été assez calme. Une vingtaine d'interventions pour le groupement et seulement trois dans votre secteur. Elles n'ont pas justifié que je vous appelle. Vous trouverez les comptes rendus opérationnels dans votre boîte mail. » « Merci pour les infos. Vous avez engagé quelles unités ? » « La brigade de Nouville à 22 heures sur des VIF, celle de Surville à 23 heures, sur du tapage important dans une HLM et le PSIG à 2 heures sur des rôdeurs qu'ils ont fini par trouver et contrôler. Vous avez le détail sur le message.» « Effectivement, rien de bien transcendant. Vous finissez dans quelques minutes, je ne vous retiens pas plus. » « j'ai pu me reposer un peu cette nuit, je peux vous offrir un café ? » Moment privilégié, s'il en est, le partage du café du matin, est un cérémonial que Jeff a découvert quand il était commandant d'une communauté de brigades dans le nord de la France. Après un court séjour dans un état-major où il s'est passablement ennuyé à rédiger différentes notes ou à réaliser des analyses, pour l'échelon au-dessus, il est affecté dans le sud de la France, voilà bientôt un an, dans une compagnie. D'abord chef d'un groupe de quelques militaires, au chef-lieu de l'arrondissement, il a disposé d'un secrétariat de personnels hétéroclites, issus pour moitié du corps administratif et de gendarmes d'active, pour l'autre moitié. Secondé par deux capitaines, issus du rang, il s'est souvent surpris à regretter le poste qu'il occupait en début de carrière.


Plus proche de l'action et des hommes et des femmes qu'ils commandaient, il a apprécié l'utilité de telles unités, au service direct de ses concitoyens. Patron de la gestion de ses subordonnés et de l'organisation du service journalier, il a souvent pesté contre les ordres décalés ou inutiles de son commandant de compagnie, pour la plupart du temps, juste transférés du groupement. Il s'était promis, que lorsque son tour viendrait d'occuper ce poste, il s'interdirait de servir juste de boîte à lettres. Et pourtant, avant la réorganisation décrétée par le nouveau directeur général, il s'est vu obligé de poursuivre dans la voie tracée par ses prédécesseurs. Chaque fois qu'il prenait une décision de commandant de compagnie, il constatait qu'elles n'étaient que le fruit d'une demande d'une autorité quelconque et rarement en concordance avec la réalité du terrain et du travail des brigades placées sous son commandement. Obligé d'alimenter en travail de contrôle les quatre secrétaires mis à sa disposition afin qu'ils « fassent quelque chose » de leurs journées, il a vite été contraint de constater que cette strate n'existait que par la volonté de quelques vieux paradigmes obsolètes, comme le vieil aphorisme selon lequel, un officier n'a pas d'expérience s'il n'a pas commandé une compagnie. Jeff n'a jamais été d'accord, car il a toujours estimé que le véritable poste qui agrège toutes les pratiques nécessaires à l'acquisition des bases du métier de gendarme, c'est le poste de commandant de brigade. Il a aimé se trouver au plus près de ses subordonnés, dans la gestion des misères, des joies ou des drames qui se jouent, chaque jour de l'année, souvent dans l'indifférence générale. Il a admiré ces hommes et ces femmes qui, faisant fi de leurs problèmes quotidiens, enfilaient leur uniforme pour secourir un malheureux, un accidenté ou une victime de brutalités. Combien de fois a-t-il été au contact de l'annonce nocturne du décès du fils ou de la fille, à une famille inconsolable. Chacune des interventions auxquelles il a participé pendant les quatre ans de son commandement en communauté de brigades, restent gravés dans son esprit. Il s'en inspire au quotidien pour éviter de donner des ordres qu'il sait incongrus, dictés uniquement pour justifier d'une obéissance aveugle envers ceux qui sont placés au-dessus, autorités locales ou autres administrations frappées de laxisme ou de torpeur. Il est tiré de ses réflexions par la voix sonore du commandement de groupement. « Et alors Jeff, ce nouveau concept de commandant de compagnie, vous en pensez quoi ? » Jeff se lève et accueille le colonel Moutard par un salut réglementaire. « C'est innovant et très motivant. J'ai l'impression de reprendre au début la conception d'un commandement efficace et moderne. Les commandants de brigades que je visite me disent tous leur satisfaction d'avoir trouvé une marge de manœuvre sécuritaire qu'ils n'ont jamais connue ou très peu. L'intrusion de la compagnie dans la gestion événementielle de la brigade s'est transformée en un sentiment de confiance et ils ont à cœur de « bien faire ». Les procédures sont traitées dans les temps et il n'y a plus de pertes en ligne d'archives stockées dans le bureau de l'adjoint au commandant de compagnie. Les officiers commandants de brigade, retrouvent de la confiance et la qualité des relations avec moi est excellente. Quand ils sont confrontés à une difficulté particulière, ils n'hésitent pas à me demander conseil, voire leur donner la main si l'affaire les dépasse. Je suis leur conseiller privilégié et pour cela, je n'ai pas besoin d'un secrétariat. » Jeff est coupé par le téléphone de service. Il s'excuse et il prend la communication. Le capitaine de la cob de Nouville souhaite lui poser quelques questions et ils conviennent d'un rendez-vous dans l'après-midi. Le colonel s'est installé confortablement dans l'un des deux fauteuils visiteurs. Il poursuit.


« Je viens de signer votre titre de permission pour la semaine prochaine. Vous vous êtes arrangés avec vos camarades des autres secteurs ? » « Oui mon colonel, sur les cinq secteurs, quatre sont disponibles la semaine prochaine. Ils se sont partagé les permanences. De toutes les façons, les officiers du Centre Opérationnel prennent la main en cas de difficultés et nous ne sommes actionnés qu'en cas avéré pour mutualiser un certain nombre d'unités territoriales. » Jeff s'est rassis, face à son chef. Le colonel lâche ensuite : « c'est bientôt la période des inspections, vous voyez cela comment ? » « Les directives de l'administration centrale sont claires. Les inspections annoncées, telles qu'elles avaient été fixées par les divers règlements sont abrogées. Il ne reste plus qu'un entretien individuel entre le subordonné, son commandant de brigade et moi. Je verrai plus précisément cela le mois prochain, mais le concept a l'air de convenir aux militaires et aux commandants d'unité. Les vérifications des matériels se font au fil de l'eau, en fonction des disponibilités de chaque service du groupement et le planning des contrôles sera arrêté avant la fin du mois. L'effet tatillon qu’entraînaient ces contrôles par un officier de la compagnie accompagné par un gendarme secrétaire a disparu et les responsables au sein de chaque brigade, met un point d'honneur à contrôler lui-même, au quotidien, les matériels dont il est responsable. De toutes les façons, j'ai accès à tous les registres de brigades de mon ressort, par l’intranet. Je consacre deux jours par semaine à vérifier, non par défiance, mais pour me donner une idée de la quantité et la qualité du travail fourni, par chaque brigade.» Jeff s'arrête quelques instants. La radio du CORG crépite. Un cambriolage en cours à Belleville. Deux patrouilles sont engagées. Le PSIG est actionné par le chef de quart. Rien à ajouter, la situation est sous contrôle. La capitaine de Sousville s'est engagée également. En quelques minutes, le CORG a envoyé trois patrouilles sur le secteur, a engagé un officier de la brigade locale et adressé un message « en l'air » pour informer toutes les unités du département. Le colonel se lève. «J'aimerais que vous me résumiez notre conversation de ce matin pour vendredi. Je vois le général à la Région lundi prochain et il a demandé à chaque commandant de groupement de faire un premier retour sur cette nouvelle expérience. » « A vos ordre mon colonel. » L'entretien est terminé. Jeff est songeur. Il s'entendait bien avec ses deux adjoints, deux capitaines issus du rang. Ils ont été affectés en qualité de commandants de très grosses unités. Ils ont pratiquement choisi le lieu. Les deux militaires du corps administratif ont été affectés dans un service de soutien du groupement et les deux gendarmes, qui avaient quitté le terrain depuis deux décennies, ont préféré quitter l'institution, l'une ayant pratiquement atteint la limite d'âge et l'autre ayant refusé de retourner en brigade. Dans la compagnie limitrophe, les deux gendarmes du groupe de commandement sont venus renforcer les brigades chargées du secteur. Les unités territoriales ont ainsi récupéré plus de 600 postes et les services de soutien, pratiquement autant. Toutes les demandes retransmises par ces secrétariats et qui ne faisaient plus l'objet d'une analyse quelconque, ont vu leur parcours raccourci. Jeff s'est toujours demandé pourquoi à une question simple d'un état-major, les réponses des brigades étaient systématiquement reprises au sein des compagnies.


Il avait peur de formaliser la réponse qui lui est venue spontanément à l'esprit. Fallait-il justifier l'existence de cette strate ? En attendant, depuis qu'il occupe ce poste de chef de secteur, il n'éprouve aucun besoin d'avoir un secrétaire et il se consacre essentiellement à faciliter le travail opérationnel des brigades. Une ou deux fois par an, il est prévu de réunir l'ensemble des chefs de secteur pour faire le point sur cette nouvelle organisation. Jeff est convaincu que la plus-value, non seulement des effectifs ainsi dégagés dans de véritables services de soutien pour les uns, dans les unités territoriales pour les autres, ainsi l'absence d'intrusion dans la gestion par les commandants de brigades, de la sécurité publique, tout en ayant un œil bienveillant et conciliant, va porter ses fruits rapidement. Le frein que constituait l'échelon compagnie dans la remontée de l'information comme dans la confiance des subordonnés dans leurs chefs a disparu. On a redonné confiance à la base en supprimant un échelon inutile et chronophage. Les soit-transmis arrivent directement dans les brigades, les parquets ayant intégré immédiatement le nouveau découpage. Les requêtes du Préfet passent directement du secrétariat du groupement aux brigades. Le filtre n'existe plus et les délais de traitement des écrits ont été diminués. Sur cette dernière réflexion, Jeff récupère son arme et sort de son bureau. Aujourd'hui, il a rendezvous avec son homologue du secteur voisin. Le sentiment de servir enfin l'institution avec efficacité et avec le souci d'accomplir sa mission pour le bien du service public fait naître en lui une sérénité qu'il était loin d'imaginer quand il a été nommé dans ce poste. Il ferme la porte de son bureau et, dans un sourire adressé aux gendarmes du CORG, il sort. Jfpingouin, Nouville les Verdières, le 17 juin 2027

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Quand l'Institution renonce à la qualité Le dimanche 25 juin 2017, le directeur général de la Gendarmerie annonçait un recrutement de 50000 gendarmes sur 5 ans, ce qui correspond à un flux de 10000 personnels à former par an. Ou quand le "Fordisme" a atteint la Gendarmerie. Il va de soi de se poser la question quant à la qualité de la formation dispensée à l'ensemble de ces personnels. Qui plus est, quand nombre d'instructeurs sont désignés volontaires pour encadrer ces promotions, mais gardons ce débat pour plus tard. Nous voyons, d'année en année, la durée de la formation des sous-officiers se réduire, jusqu'à en faire la moitié devant un écran d'ordinateur maintenant. Ne sommes-nous par une force de terrain ? Cette réduction est bien évidemment au détriment de leur savoir. Comment confier notre vie en toute quiétude lors d'une intervention à un personnel formé à la va-vite pour combler les lacunes de la gestion du personnel ? En ces temps où les instructions relatives à la sécurité voient le jour quotidiennement, nous voilà obligés de finir la formation des élèves-gendarmes ... Bientôt l'école ne sera plus qu'un lieu pour percevoir le matériel. Visiblement, nous optons pour un recrutement de masse pour faire face aux départs en masse de nos SOC. C'est une stratégie comme une autre me direzvous... Nous remarquerons que c'est cette même stratégie qui a été utilisée pour les Officiers de Police Judiciaire. Pour combler les manques, on a baissé les conditions d'obtention de cet examen (moyenne passant de 12 à 10), et verrouillé géographiquement les personnels sur plusieurs années. Sur le papier, la Gendarmerie peut se targuer d'avoir repeuplé des secteurs géographiques dits défavorisés, quid de la qualité des OPJ formés. Aujourd'hui d'une durée d'un an, à raison d'une journée en présentiel par mois, la formation ne véhicule plus les mêmes valeurs, à tel point que trop oublient les prérogatives que ce diplôme apporte, ainsi que le devoir qu'il exige ! Comment critiquer la faiblesse du baccalauréat français au travers de son taux de réussite, quand ce diplôme sanctionne environ 80 % de réussite chaque année ... Il fut un temps où réussir le concours d'entrée en Gendarmerie était une preuve d'excellence. Tant de candidats pour si peu de places... C'est dorénavant monnaie courante, à tel point que même Pôle Emploi nous fait de la promotion. A croire que tenter d'entrer chez nous est une étape obligatoire, le coup du tout ou rien, ça passe ou ça casse. En ouvrant les vannes, nous écartons les mailles du filet, et c'est à ce moment-là que la qualité des personnels se dégrade. L'heure de susciter des vocations est révolue. Place aux chiffres, aux statistiques, du turnover, du rendement, telle une entreprise privée. Heureusement que des commandants d'unités parviennent à maintenir un climat familial, mais à quel prix ? Cette stratégie a aussi un énorme impact sur les budgets. C'est encore une fois la qualité du travail de nos personnels qui est affectée. En parallèle, la motivation vient à en prendre un coup et c'est ainsi qu'au quotidien nous lisons des articles ou commentaires de personnels quittant l'Institution car ne s'y reconnaissant plus… Nous avons bien évidemment besoin de nouveaux personnels, de tout bord que ce soit, mais avant d'augmenter nos rangs, il parait indispensable de les réorganiser à tous les niveaux.

Mitch Buchannon

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Le général Lizurey : la Gendarmerie va devoir former 50.000 nouveaux gendarmes d’ici cinq ans

Le général d’armée Richard Lizurey a annoncé dimanche que la gendarmerie allait devoir former d’ici cinq ans 50.000 nouveaux gendarmes. Le directeur général de la Gendarmerie nationale s’exprimait devant le congrès annuel de l’association Les Amis de la Gendarmerie qui s’est tenu dimanche à Issy-les-Moulineaux. Chaque année, 10.000 militaires devront donc être formés en raison du recrutement des gendarmes adjoints et du départ de la génération des sous-officiers arrivés en Gendarmerie au début des années 1980. L’Arme va donc devoir faire face au recrutement de ces nouveaux gendarmes et à leur formation. Les écoles de gendarmerie seront donc bien remplies au cours de ces prochaines années ! En savoir plus sur http://lessor.org/general-lizurey-gendarmerie-va-devoir-former-50-000-nouveauxgendarmes-dici-cinq-ans/#KgbssZtREDpvRIH7.99

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Montrez votre soutien aux forces de l’ordre Blue lives matter "La vie des bleus compte"

Bracelet en silicone "Blue lives matter".

"Blue lives matter", "La vie des bleus compte" est une tendance venue des états unis en réponse à “Back live matters”.

Dans ces temps de grande changements il est plus important que jamais de montrez notre soutien Forces de l'ordre, car sans eux c'est toute notre civilisation qui est en péril. Nous nous devons de leurs montrer que nous les soutenons, que la majeure partie de la population est derrière eux, et que leurs actions et dévouement sont appréciés.

Pour nous différencier de la vermine qui corrompt notre société.

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Procurez vous l’écusson officiel AG&C

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Le maire de Versailles dénonce l’état déplorable des logements des gendarmes Le maire de Versailles, François de Mazières, a choisi le jour où le Congrès se réunissait dans sa ville pour attirer de nouveau l’attention d’Emmanuel Macron sur l’état “déplorable” dans lequel se trouvent les logements des gendarmes dans la caserne de Satory. Voici le communiqué qu’il a publié sur sa page Facebook le 3 juillet:

Dans une interview accordée à France Bleu, le maire déplore que la piscine de Satory, propriété du Ministère de l’Intérieur ferme. Il appelle à faire attention “aux conditions de vie des gendarmes” par le déblocage de subventions exceptionnelles.

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1500 gendarmes et leurs familles sont logés à Satory dont les militaires du GIGN. Afin d’obtenir des crédits, le maire avait proposé en 2015 de rendre les logements des gendarmes éligibles au financement par l’Anru (Agence nationale de rénovation urbaine). La proposition de loi avait été rejetée le 3 décembre 2015 par l’Assemblée nationale.

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Logements du quartier Delpal Ă Versailles Satory

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P O U R J É R Ô M E E T S A FA M I L L E ~ Organisé par : Groupement de gendarmerie de l'Essonne ~

C'est avec tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade Jérôme MITAINE a la suite d'un accident de la circulation routière survenu le 05 juillet 2017.

L'EDSR de l'ESSONNE est une nouvelle fois endeuillé par cette tragédie.

Afin d'apporter du soutien à sa famille, sa femme et ces deux enfants, nous ouvrons le présent "pot commun" a toute les générosités.


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