LE MAGAZ NE
Association Gendarmes & Citoyens ASSOCIATION PROFESSIONNELLE NATIONALE MILITAIRE L'AIDE APPORTEE PAR « DEFENSE MOBILITE » AUX CONJOINTS SANS EMPLOI
5 nouveaux membres au conseil d’administration -
LA MUTATION D’OFFICE DANS L’INTÉRÊT DU SERVICE
Mensuel en ligne et gratuit - N° 97 NOVEMBRE 2017 - AG&C®
www.AssoGendarmesetCitoyens.com
Le sommaire
Association Gendarmes et Citoyens Quartier BETEILLE Bâtiment 01 App. 05 33270 BOULIAC Directeur de publication Jérémy Langlade admin@assogendarmesetcitoyens.fr
06 11 47 18 85 Rédacteur en chef Capitaine ER Jean-François Charrat Comité de rédaction Le conseil d’administration Des membres volontaires Conception graphique Maquette - Jérémy Langlade Photos - Médiathèque AG&C, Images et photos internet Couverture - Montage AG&C Dépôt légal - Reproduction autorisée dès parution Contact@assogendarmesetcitoyens.fr Magazine sponsorisé par
3 - L’édito du président 4 - La mutation d’office dans l’intérêt du service 9 - L’aide apportée par « Défense Mobilité » aux conjoints sans emploi 12 - *IRMA+ – L’UNPRG et l’AG&C solidaires des gendarmes de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, ainsi que de leurs familles 14 – Retour sur « l’affaire » des Tableaux d’avancements 16 – Conseil d’administration – 5 nouveaux membres Adjudant (ita) BOUVERET Cédric MDL/C DAVER Cédric MDL/C BACHOR Jérémy Adjudant GUIBAL Emmanuel Adjudant CERVERA Sébastien 22 – Don de moelle osseuse : Vous pouvez aussi sauver des vies 23 – Hommage au chef d’escadron Christian RUSIG 26 – Décès d’un jeune camarade 27 – Tentative d’homicide sur deux militaires de la Gendarmerie 28 – La fusion des communes conduira-t-elle à la désintégration de la Gendarmerie ? 30 – L’avancement : Loterie systémique ? 32 - TRIBUNE LIBRE Monographie des PSIG Osons poser les mots… 36 - Nous rejoindre ! 38 - Nos partenaires
L’édito “ On a tous quelque chose en nous d’ AG&C “ Nous voici à l'aube d'une nouvelle année et il est l'heure d’en tirer un bilan. Tout d'abord, le premier que je ferai et non des moindres, est celui de la place prise par notre association dans le paysage gendarmerie lors de cette année écoulée. En effet, 2017 a été l'année de toutes les innovations et du dialogue avec la DGGN. Deux entretiens individuels avec le Directeur Général et une réunion de travail au sein même de la Direction, ont permis d’aboutir à la mise en place de mesures concrètes et un grand nombre d'échanges avec le Colonel ARVISET, Secrétaire Général du CFMG sur divers sujets, tant locaux que nationaux. Notre travail efficient au quotidien, nous inscrit durablement dans la concertation interne. En second lieu, je soulignerai le nombre d'adhérents qui a connu une augmentation significative, notamment dans les 24 heures qui ont suivi les déclarations du Président de la République sur la transposition européenne des directives sur le temps de travail. C’est peut-être anecdotique, mais cela démontre que beaucoup de militaires nous suivent au quotidien et croient en nous pour défendre leurs intérêts dans le futur. J'en profite par ailleurs pour informer tous les autres que nous sommes au seuil de la représentativité par rapport à ce que prévoient les décrets sur les APNM, et qu'il est temps plus que jamais de franchir le pas. N'en déplaise à certains dinosaures, membres de la concertation ( heureusement minoritaires ), nous sommes les bienvenus au sein de notre Institution. Le travail propre, intelligent, cohérent et surtout uniquement dans l’intérêt commun, nous crédibilise et nous légitime chaque jour davantage. Le récent problème sur la parution des tableaux d'avancement en est encore une preuve. Alors n'ayez crainte et rejoignez nous ! Je terminerai enfin en ayant une pensée à tous nos camarades victimes de l'ouragan IRMA. Nous avons pu mesurer à quel point les mots « frères d'arme » ne sont pas dénués de tout sens. Le formidable élan de solidarité qui a suivi a montré que devant de tels événements, la ‘’famille Gendarmerie’’ est capable de se mobiliser. Je tiens au passage à remercier tous les acteurs qui ont permis de mettre en place cette cagnotte, mais plus particulièrement le commandement du CGOM, le Général LUCAS et le Général DEBARGE ainsi que le Comgend GUADELOUPE, le Général DESCOUX. Les relations qui ont été créées avec l'association à l'occasion de cette catastrophe présagent de belles choses pour le travail à venir. Je n'oublierai pas également tous nos camarades disparus ou blessés au cours de cette année. Encore trop nombreux, nous pouvons mesurer toutefois que les moyens de prévention et de soutien mis en place par la Direction, commencent à porter leurs fruits. Il reste malheureusement encore beaucoup de travail à effectuer dans ce domaine, et nous nous y attachons quotidiennement. L'année 2017 se termine et 2018 arrive à grands pas ! Beaucoup de projets sont en cours et je vous invite à venir les découvrir lors de notre prochaine assemblée générale qui se tiendra pour la première fois au sein même de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale, le 02 février 2018. En attendant, je vous souhaite à toutes et tous de bonnes fêtes de fin d'année en compagnie de tous vos proches. «Rien n'est plus difficile pour chacun d'entre nous que de situer ce qu'il a fait et de se situer soi-même à sa juste mesure» (Jean D'ORMESSON) Le Président PAGE
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LA MUTATION D’OFFICE DANS L’INTÉRÊT DU SERVICE entre le phantasme et les faits je vous propose la « vérité » et surtout une bonne lecture.”
Soyons francs, ce sujet sensible est bien souvent abordé mais il reste méconnu dans les faits. Muté disciplinaire, dans l’intérêt du service, etc, autant de sémantiques pour une seule et même action. AG&C (Association Professionnelle Nationale Militaire) vous propose d’appréhender ce sujet qui suscite toujours des réactions en interne avec des conséquences professionnelles, sociales ou familiales. Parfois, ce déplacement imposé brutalement, touche également à une notion qui n’est pas l’apanage de certains aristocrates (même de salon de thé) et qu’on appelle…... «l’honneur » ! Quel texte en parle : C’est la Circulaire n° 90000 du 20 novembre 2012 relative à la mutation d'office d'un militaire dans l'intérêt du service pour des motifs tenant à la personne de l'intéressé (dites M.O.I.S, c’est plus tendance) qui explique la procédure. Mais retenez aussi que ce principe de mutation existe depuis 1905 (Article 65 de la loi 22 avril 1905) et il est partagé avec toute la sphère de la fonction publique. Ce n’est pas une exclusivité gendarmerie même si cette notion est reprise dans le code de la défense (Code de la défense, article L. 4121-5) Quelles sont les raisons qui peuvent motiver une telle mesure administrative ?
Sachez que le premier argument est l'intérêt du service. C’est le SEUL élément susceptible de motiver une mutation d'office dans l'intérêt du service. L’administration DOIT démontrer, deux aspects complémentaires et intiment liés. -d'une part, que le comportement du militaire concerné ou les mesures pénales le concernant perturbent effectivement et durablement le fonctionnement du service ; - d'autre part, que seule une telle mesure d'éloignement est de nature à rétablir le fonctionnement normal du service. Je résume, votre départ va tout arranger ! On va mieux vivre sans vous, et vous, mieux sans eux.
Je le dis bien souvent – vous êtes des professionnels du droit (enfin je vais écrire droit avec un petit « d », car vous avez assez d’exemples à m’opposer pour me contredire sur la notion du mot justice). Vous porterez donc une belle et sage attention au petit « ET » qui conditionne toute la manœuvre à suivre.
Quelles sont les raisons d’une telle décision :
C’est tellement vaste que je m’étonne qu’il n’y ait pas plus de mouvements. En découvrant ce qui suit, vous aurez un panel fourre-tout d’exemples. Allez c’est parti , action ! La vie courante : Tout fait, survenu à l'occasion du service ou des fonctions, dans le cadre du service ou à titre privé, peut fonder une mutation d'office dès lors qu'il occasionne une gêne suffisamment grave et persistante dans le service. Il peut s'agir de relations conflictuelles avec un supérieur, avec des subordonnés, avec des camarades, mais aussi de la manière de servir du militaire en cause, d'une faute disciplinaire et/ou pénale, de rapports difficiles avec des autorités ou services, ou encore d'inaptitudes médicales ou techniques à l'emploi occupé. On respire…. Je crois qu’il ne manque rien - Je vous fais grâce d’ exemples. Cela me semble clair en terme de présentation. La vie professionnelle : Le militaire, qui ne peut exercer normalement ses fonctions, soit parce qu'il fait l'objet de poursuites pénales donnant lieu à un contrôle judiciaire l'en empêchant, soit parce qu'il y a un risque d'atteinte à son intégrité physique ou morale ou à celle de sa famille, peut faire l'objet d'une mutation d'office. Là, on est plus dans la sauvegarde du concerné (usage des armes, mise en cause médiatique, etc) La procédure : Maintenant que vous savez pourquoi vous êtes susceptibles de partir nous allons aborder la procédure que l’administration doit respecter. Que vous soyez d’accord ou pas pour partir, déménager, la règle reste la même. Parce que, OUI, on peut être content de quitter une unité pénible, quitter un secteur où on a du mal à exercer pour diverses raisons (cf supra) Cette procédure au demeurant rapide, compte quatre étapes distinctes qui préservent autant l'intérêt du service que ceux du militaire concerné.
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1. L'information du militaire et la communication du rapport de mutation d'office Afin de respecter les droits de la défense (lisez bien, le droit de la défense… ça laisse songeur) l’intéressé(e) doit en être rapidement informé par lettre, qui lui est remise en mains propres ou adressée au domicile du militaire concerné en recommandé postal avec accusé de réception. Vous serez informés du droit à communication du dossier individuel et invités à produire une fiche de vœux. 2. L'expression des desiderata : la fiche de vœux Le concerné par un projet de mutation d'office peut exprimer des desiderata d'affectations via une fiche de vœux renseignée sur le portail Agorh@, dans le délai de 8 jours à compter de la notification. 3. La communication du dossier individuel et la réception du militaire Aux termes de l'article 65 de la loi du 22 avril 1905, « tous les fonctionnaires civils et militaires ont droit à la communication personnelle et confidentielle de toutes notes, feuilles signalétiques et tous autres documents composant leur dossier (...) avant d'être l'objet d'un déplacement d'office ». Un compte-rendu de prise de connaissance (annexe III) est établi et joint au dossier de mutation. Le commandant de la formation administrative reçoit en entretien le militaire qui en formule la demande.
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2.4. La prise de décision La décision de mutation d'office dans l'intérêt du service matérialisée par un ordre de mutation individuel est prise dans un délai qui ne doit pas être inférieur à 15 jours après la date de prise de connaissance du dossier individuel ou, à défaut, de la date de communication du rapport de mutation d'office. Que faites-vous si cela vous concerne : et bien, chacun en son âme et conscience, avec ses propres analyses, va présenter deux profils :
vous acceptez, déménagez et la vie continue et tout cela ne restera qu’un mauvais souvenir à partager entre ce que vous êtes, votre famille et votre métier.
ou alors vous estimez que les motivations ou la situation n’exigent pas une telle mesure. Vous la contesterez rapidement, devant la Commission des Recours des Militaires (sans illusion) et sans désemparer par une action en référé-suspension devant le Tribunal Administratif compétent (attention ça peut être le TA compétent en raison du lieu d’affectation projeté).
Dans tous les cas, et même pour ceux qui détiennent la vérité, ceux qui savent tout sur tout et toujours, une M.O.I.S n’est pas et ne sera jamais une sanction. Le seul fait d’évoquer l’idée que cette mesure de gestion puisse être assimilée à un acte de répression administrative, encourt la censure.
Capitaine Marc ROLLANG Conseil d’administration
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L'AIDE APPORTEE PAR « DEFENSE MOBILITE » AUX CONJOINTS SANS EMPLOI Nous sommes submergés d'informations, de renseignements, d'indications et parfois aussi, l'essentiel se dilue dans l'accessoire. Alors pour faire court, je vous présente ce résumé, volontairement allégé, vulgarisé, sans prétention, tiré depuis ma lecture du magazine « adhérents UNEO d'octobre n° 35 » de quoi s'agit-il ? L'agence de reconversion de la Défense, qui se nomme « Défense Mobilité », accompagne les militaires dans leur projet de transition professionnelle, mais aide aussi leur conjoint dans la recherche d'emploi. Ce petit focus aseptisé est à destination des camarades éventuellement concernés mais surtout pour les conjoints qui avec les aléas des mutations, ont besoin d'une aide en ce sens. C'est un outil institutionnel pas très connu et qui est proposé . Alors autant en profiter et surtout le faire connaître. Qui est concerné : Tous les conjoints de militaires, y compris des gendarmes … sont concernés (on est encore considérés comme militaires). Il peut s'agir d'une reconversion professionnelle, d'un premier travail, d'une reprise d'activité après une période de chômage ou suite à la mutation du conjoint. En effet il est paru évident que la mobilité militaire peut être une contrainte pour le partenaire qui peut se retrouver au chômage. Deux salaires sont souvent nécessaires et cette perspective peut constituer un frein à la mobilité. Comment faire : L'accompagnement proposé est individualisé et gratuit. Outre des conseils et des informations personnalisés, une mise en relation avec des recruteurs privés et publics est envisageable. En 2016 ce sont 2300 personnes qui ont trouvé un emploi grâce à cette formule soit un taux de « réussite » de 94%. L'idée générale est de contacter rapidement Défense Mobilité dès que vous avez connaissance de la mutation de votre compagnon. Qui contacter ? Vous souhaiter les services de la D.M. munissez vous de votre identifiant Pôle Emploi et contactez l'antenne de Défense Mobilité. Soit par téléphone au 0800 64 50 85 (numéro vert) ou alors sur Internet https://www.defense-mobilite.fr/ et pour terminer, et comme le rappelle justement le directeur de l'agence, le général Pierre-Herbé Roche, un accès ou un retour à l'emploi se prépare.
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[IRMA] – L’UNPRG ET L’AG&C SOLIDAIRES DES GENDARMES DE SAINT-MARTIN ET DE SAINT-BARTHÉLEMY, AINSI QUE DE LEURS FAMILLES
Page Facebook Gendarmerie de Guadeloupe et des Îles du Nord Le dimanche 3 décembre dernier, le général Jean-Marc Descoux, commandant la Gendarmerie de Guadeloupe et des Îles du Nord, a remis officiellement un chèque de 25000€ au commandant en second de la compagnie de Saint-Martin-Saint-Barthélemy. Cette somme, allouée par l'UNPRG (Union National des Personnels et Retraités de la Gendarmerie), est réservée intégralement aux gendarmes et à leurs familles victimes de l'ouragan Irma. De son côté, le lieutenant-colonel Manzoni, commandant la compagnie de Saint-Martin-SaintBarthélemy a remis un chèque, de la part de l'Association Gendarmes et Citoyens, à chaque gendarme présent lors de l'événement. Ces gestes de solidarité, qui montrent une nouvelle fois l’élan suscité par le passage d’Irma sur les Îles du Nord, vont droit au cœur des gendarmes et de leurs familles touchés par cette catastrophe. Un grand merci !!!
Toute l’équipe AG&C renouvelle son soutien aux gendarmes et leurs familles de Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Nous remercions le général Jean-Marc Descoux, le lieutenant-colonel Manzoni et l’ensemble des personnels du Commandement de la Gendarmerie de l’Outre-Mer pour leur aide bienveillante afin de transmettre votre soutien et votre générosité auprès de nos camarades. Info : Les courriers de nos camarades déjà réaffectés sont en cours d’envoi. PAGE
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Retour sur « l’affaire » Le ministre du budget en marche arrière ! 29 novembre 2017 La parole d'un président de la république, fut-elle celle du dernier promu au grand prix de l'humour politique pour 2017, n'a plus de valeur ! C'est le constat que l'institution vient de faire, obligeant son Directeur Général à suspendre la parution des différents tableaux d'avancement. En 2016, lors d'une réunion entre les représentants du conseil de la fonction militaire de la gendarmerie, la direction de cette institution et François Hollande, il avait été rédigé une feuille de route sociale qui mettait en œuvre pour plusieurs années un vaste plan de revalorisation des carrières, des compétences et des métiers de la gendarmerie. Entérinée le 11 avril de la même année, avec la signature d'un protocole entre le ministère de l'intérieur et le Directeur Général de la Gendarmerie Nationale, cette disposition dont les éléments techniques étaient simples, avait été budgétée selon un cadencement convenable, sur une période de cinq années. L'actuel ministre du budget ne l'a pas entendu de cette oreille. Il a par son silence coupable et malgré les alertes insistantes de la direction de l'Arme, bloqué la parution de l'ensemble des tableaux d'avancement de la gendarmerie nationale, prévue en novembre pour le corps de soutien et le premier décembre pour le cadre général. Cette posture irresponsable plonge dans le désarroi le plus total toute l'institution. Elle conduit l'ensemble des personnels à s'interroger sur l'honnêteté intellectuelle de certains dirigeants politiques. La capacité opérationnelle repose sur un encadrement de qualité, et le pyramidage des grades passe par un juste équilibre entre les corps de commandement et d'exécution. Le blocage des différents tableaux entraîne des dysfonctionnements insurmontables à terme, pour tous les personnels promus et pour le fonctionnement opérationnel des unités. Au delà du retard que cela va nécessairement susciter en terme de programmation de déménagements, de contraintes familiales et de postes de commandements vacants, la défiance vis à vis de dirigeants qui ne respectent pas un plan de carrière accepté par un gouvernement légitime, risque de se matérialiser par une colère non contenue. Ce manque de considération des valeurs qui fondent notre métier, est le signal d’une perte de confiance définitive envers ceux qui commandent toujours plus de missions sécuritaires. Après une annulation de plus de cent millions d'euros sur l'actuel budget, les déclarations hasardeuses de la ministre des armées et des propos inacceptables du Président de la République concernant la remise en question du repos physiologique, cette nouvelle insincérité suggère-t-elle que les gendarmes feront les frais d'une nouvelle politique de réduction de la dette publique ? Et que penser du silence assourdissant (pour ne pas dire ‘’habituel’’...) du ministre de l'intérieur qui connaît toute la problématique périlleuse d'une telle décision ? APNM Gendarmes et citoyens s'inquiète de la manière dont est traitée la gendarmerie par un ministre du budget, manifestement peu enclin à appliquer des décisions prises par l'un de ses prédécesseurs. Est-il inconscient au point d'ignorer les difficultés qu'il vient de provoquer durablement dans le fonctionnement de la Gendarmerie ? L'arbitrage en urgence du Président de la République, ou tout du moins du premier ministre, semble être pour l’heure l'unique solution pour le déblocage rapide d'un positionnement incompréhensible de la part du ministre du budget.
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des Tableaux d’avancement Tableaux d’avancement, la suite… 1er décembre 2017 Le mercredi 29 novembre, nous évoquions dans un communiqué le « blocage » de Bercy dans la parution des tableaux d’avancement. Une situation qui perdurait depuis plusieurs semaines malgré les nombreuses « relances » de la Direction Générale de la Gendarmerie. Un arbitrage en urgence nous paraissait être la seule solution pour un déblocage rapide du « positionnement incompréhensible de la part du ministre du budget » Les arbitrages nécessaires ont eu lieu dans la soirée du 30 novembre lors d’une réunion interministérielle. Les TA CSTAGN et SOG sortent ce jour à partir de 14 heures et le TA officiers en début de semaine prochaine.
Ce nouvel épisode amène une question, que sommes-nous pour les femmes et les hommes qui nous gouvernent depuis plus de 6 mois au sein de l’exécutif MACRON ? - Un Président de la République, « chef des armées » qui lors d’un discours en octobre piétine honteusement le temps de récupération dû aux gendarmes… Après avoir appliqué une énième coupe dans notre budget… - Une Ministre des Armées, par mépris ou ignorance, lui emboîtant le pas quelques jours après… - Un Ministre au budget mettant en péril la feuille de route sociale sur la revalorisation des carrières par son silence irresponsable, un plan de revalorisation pourtant entériné par ses pairs le 11 avril de l’année précédente... - Un autre Ministre tellement bien au chaud à « l’Intérieur » qu’il n’en sort jamais… Tout cela nous ramène au titre d’une lettre publiée en juillet dernier par l’ex Chef d’Etat-major des Armées, le Général Pierre DE VILLIERS, « CONFIANCE » ! Après seulement une demi-année d’un nouveau quinquennat, que reste-t-il de la confiance envers nos dirigeants politiques, déjà bien entamée lors du précédent quinquennat ? Libre à chacun d’en faire le constat ! Mais ces derniers événements doivent nous faire prendre conscience d’une chose, nous devons avoir confiance en nous ! A chaque coup de canif dans nos valeurs militaires dans notre abnégation à servir, c’est bien nous tous au quotidien, nos camarades de la concertation, nos chefs et notre direction, avec en tête hier soir à BEAUVAU notre Directeur Général qui sommes les seuls à savoir ce qu’est le prix de notre vocation professionnelle. Nous sommes les seuls à savoir et à pouvoir maintenir notre condition !
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Conseil d’administration APNM G&C 5 nouveaux membres
Adjudant (ITA) BOUVERET Cédric, âgé de 36 ans, marié - 3 enfants, 18 ans de service Affecté au PMO LA CHARITE SUR LOIRE (58) depuis le 16/05/2014, adjoint au commandant de Peloton. Parcours Militaire : - Cie GAV à TULLE (19) du 30/08/1999 au 14/11/1999 - BGA VILLACOUBLAY (78) du 15/11/1999 au 03/11/2003 - ESOG CHATEAULIN (29) du 04/11/2003 au 15/05/2004 - EGM 44/7 BEAUNE 521° du 16/05/2004 au 07/05/2008 - BPCL CHAGNY (71) du 08/05/2008 au 01/01/2010 - BP BRINON SUR BEUVRON (58) du 02/01/2010 au 15/05/2014 Fonctions internes : - Membre titulaire CFMG élu en 2016 - Vice-Conseiller Concertation dit de premier niveau EDSR 58 depuis 2014 - Président du Personnel Militaire de la Cie de Chateau-Chinon de 2010 à 2014 Qualifications militaires : - Officier de police judiciaire - Pilote Moto Tout-Terrain - TICP
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MDL/C DAVER Cédric, âgé de 43ans, pacsé – 2 enfants 20 ans de service Affecté à la BTA TARASCON SUR ARIEGE (09), depuis le 16/07/2016 Parcours militaire : CIGA à ST ASTIER (24) du 01/12/1996 au 31/12/1996 Gendarme auxiliaire à la BT EYMET (24) du 01/01/1997 au 01/02/1997 Gendarme Auxiliaire à la BT et BMO BERGERAC (24) du 02/02/1997 au 28/11/1998 Cie GAV à MONTARGIS (45) du 03/05/1999 au 15/06/1999 Gendarme Adjoint du 16/06/1999 au 15/05/2002 ESOG à CHATEAULIN (29) du 04/06/2002 au 15/12/2002 BT ISSOUDUN (36) du 16/12/2002 au 15/01/2008 BT MONCLAR D'AGENAIS (47) du 16/01/2008 au 15/07/2016 Qualifications militaires Officier de Police Judiciaire T.I.C.P
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MDL/C BACHOR Jérémy, âgé de 31ans, pacsé – sans enfants Incorporation en gendarmerie en 2006. 2006/2008: Gav au Psig de dardilly. 2008/2011: suppléant cyno au gic du Rhône a Rillieux La pape . 2011: ESOG de Chaumont . 2012/2017: Pi de L'EGM 11/5 de sathonay camp. Formation gendarmerie : Diplôme d'arme. Moniteur d'intervention professionnelle. Suppléant maître de chien
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Adjudant GUIBAL Emmanuel , âgé de 45 ans ,marié 3 enfants , 29 ans de service Affectation : centre de soutien automobile de la gendarmerie de Marseille Parcours militaire : -1988/1990: ENTSOA- ISSOIRE (63) -1990/1995: COMPAGNIE DU MATERIEL - CARPIAGNE(13) -1995/1998: ESMAT -CHATEAUROUX(36) -1998/2004: ATELIER DE REVISION GENERALE DE LA GENDARMERIE—MARSEILLE(13) -2004/2008: ATELIER GPT 13 -MARSEILLE(13) -2008/AUJOURD'HUI :CENTRE DE SOUTIEN AUTOMOBILE -MARSEILLE(13) Fonctions internes : -vice-conseiller concertation : état major RGPACA -membre titulaire du conseil central de l'action sociale -correspondant CSTAGN - RGPACA -secrétaire général du comité social RGPACA Fonctions antérieures : -Président des sous-officiers -membre suppléant CFMG -membre du COPIL -vice-conseiller concertation (niv3) Qualifications militaires : -BSS AEB -BCS -DQSG 2
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Adjudant CERVERA Sébastien, âgé de 35 ans, divorcé, sans enfants. 16 ans de service. Affecté au PSIG d'Agen depuis le 16/07/2017 Parcours militaire : -EVAT au 1er régiment des hussards parachutistes - TARBES (65) de 2001 à 2002 - GAV a la BTA MOURENX (64) de 2003 à 2006 - ESOG LIBOURNE (33) de 2006 à 2007 - BTPCL MUSSIDAN(24) de 2006 à 2014 - PSIG SARLAT (24) de 2014 à 2017 - PSIG AGEN (47) depuis 16/07/2017 Qualification militaires : - Brevet Parachutiste - Officier de Police Judiciaire - CEFEO - Moniteur d'Intervention Professionnelle (MIP) PAGE
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Gendarmerie de la Haute-Marne
DON DE MOELLE OSSEUSE : VOUS POUVEZ AUSSI SAUVER DES VIES. Léna, 32 ans, native de Haute-Marne et adjudant de gendarmerie affectée dans ce département, souffre actuellement d’une grave leucémie. Après une première leucémie diagnostiquée en 2014 et pour laquelle elle était en rémission, elle est à présent victime d’une récidive foudroyante. Il lui faut aujourd’hui une greffe pour vaincre la maladie. Elle ne mène pas seulement un combat contre la maladie. Elle se bat aussi pour les autres malades et sollicite à travers cet appel toutes les bonnes volontés pour accroître la liste des donneurs. Elle veut offrir à tous les malades de la leucémie une chance supplémentaire en augmentant le réservoir de donneurs potentiels qui s’élève actuellement à 260000 en France. Vous pouvez vous aussi participer à ce mouvement souvent indispensable à la rémission de ce fléau. Le don est ouvert à tout majeur âgé de 18 à moins de 51 ans. La compatibilité se détermine lors d’un entretien médical suivi d’une prise de sang. A l’issue, si une compatibilité existe, un don pourra être proposé. Les modalités de réalisation du don de moelle osseuse sont détaillées à travers le lien ci-dessous. Le don est anonyme, gratuit et consenti. Ce dernier point reste révocable à tout moment. Les militaires de l’active, les réservistes et le personnel civil du groupement de gendarmerie départementale de la Haute-Marne sont aux côtés de Léna pour la soutenir dans ce moment douloureux. En cette période de fête, écoutons notre cœur ! Rendons espoir aux malades de la leucémie et à Léna en participant au don de moelle osseuse. Rejoignez nous et pré-inscrivez-vous en ligne ici. Pour tout savoir sur le don de moelle osseuse, rendez-vous sur le site www.dondemoelleosseuse.fr Se pré-inscrire en ligne ici. https://www.dondemoelleosseuse.fr/questionnaire
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HOMMAGE au chef d’escadron Christian RUSIG Le 28 novembre, en présence du Général Clouzot et du Secrétaire général de la préfecture de l’Ariège, un hommage a été rendu à Tarascon-sur-Ariège, à la mémoire du Chef d'escadron Christian Rusig, tué en service il y a un an.
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Décès d’un camarade
Nous avons aujourd’hui une pensée pour le gendarme adjoint volontaire Nathan FRANCHET. Agé de 19 ans et originaire de PROVINS (77), il venait d’être affecté au PSIG de CASTRES (81). Il est décédé dans un accident de la route ce vendredi 1er décembre 2017. D’un tempérament souriant, dévoué au service des autres, il était également pompier volontaire. Pour citer les mots de son commandant de compagnie, « c’était un super mec ! ». Nous adressons à ses parents, sa famille, ses proches, aux gendarmes et aux pompiers du Tarn, nos plus sincères condoléances.
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Tentative d’homicide sur deux militaires de la Gendarmerie Le 2 décembre 2017, peu après 11h00, engagés dans une intervention dans le cadre de violences intra-familiales sur la commune d’AUROS ( 33 ), l'adjudant RANCHOU Michael de la COB La RÉOLE et le MDC MAINDRON Dominique du PSIG de LANGON, ont été pris pour cibles avec un arme de poing. L'adjudant et le MDC , respectivement touchés au bras et au thorax, ont été pris en charge par les secours. Leur pronostic vital n'est heureusement pas engagé. L’APNM Gendarmes & Citoyens, l’ensemble de ses membres et sympathisants, les assurent de tout leur soutien ainsi que leur famille dans le cadre de la situation qu’ils subissent. Cet événement dont les conséquences auraient pu être encore plus dramatiques, nous rappelle à quel point le métier de Gendarme est risqué au quotidien, et qu’aucune intervention ne peut être considérée comme anodine et sans risque.
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La fusion des communes conduira-t-elle à la désintégration de la Gendarmerie ? Pour des raisons économiques, logistiques ou simplement politiques, des communes de petites tailles font le choix de fusionner. Ces unions, souvent dictées par des considérations d'ordre culturel, s'avèrent délicates à mettre en œuvre, notamment parce que plusieurs forces de sécurité sont présentes à l'intérieur du nouveau périmètre. S'il est aisé de trouver une solution cohérente, lorsque la paix publique est confiée à une seule institution même si elle s'appuie sur plusieurs unités, cela devient plus problématique lorsqu'elle est assurée, pour partie par la police nationale et par la gendarmerie nationale. C'est ce qui risque de se produire dans la future nouvelle capitale de Haute-Savoie, Annecy. Le regroupement projeté devrait concerner six communes. La sécurité publique d'Annecy est confiée à la Police Nationale et celle des autres communes de la future agglomération, à trois unités de Gendarmerie. Le maire du chef-lieu de département a déjà annoncé par voie de presse qu'il projetait la construction d'un commissariat sur un ancien terrain de la SNCF. Il veillera à le dimensionner pour qu'il puisse recevoir 180 à 200 policiers, alors qu'actuellement le vieux commissariat de la ville n'en emploie que 130. Et bien qu'il affirme que la question du transfert des zones de compétences actuellement dédiées à la gendarmerie nationale vers le seul commissariat de police d'Annecy, n'est pas tranchée, il semble évident qu'il a déjà fait le choix pour les autres élus. De facto, trois unités de gendarmerie, composées au total de 75 militaires, et leur famille, disparaîtraient du paysage de cette nouvelle entité. Le maillage territorial de la gendarmerie est depuis plusieurs siècles une garantie de sécurité publique de proximité et tous les maires qui bénéficient de ce régime d'état s'en félicitent. Aujourd'hui, ce qui représente un caractère indéniable, c'est l'équilibre des forces de sécurité sur des territoires vastes, mais qui du fait de l'enracinement de ses personnels dans la vie locale, donne à la gendarmerie sa légitimité. Le caractère militaire de cette arme permet, à tout moment, de garantir la disponibilité immédiate d'équipes prêtes à intervenir. Si l'on fusionne des communes en plaçant au centre de la nouvelle entité une énorme structure, on prive les habitants des communes rattachées, de l'assurance d'une sécurité de qualité et on abandonne des pans entiers de ce nouveau territoire. Même les grandes villes ont entériné cette idée. Cela reviendrait à supprimer dans ces grandes agglomération les commissariats de quartier. Inconcevable ! Le bons sens doit être la pierre angulaire en matière de fusion de communes sécurisées, soit par la gendarmerie, soit par la police. Un décret a donné la possibilité aux assemblées délibérantes nouvellement constituées, de confier « l'exécution des missions de sécurité et de paix publiques à la gendarmerie nationale, sur une partie du territoire de ces communes. » (1) Les maires, pour éviter que leur commune ne se transforme en quasi désert sécuritaire, doivent s'inspirer de ce texte pour conserver les gendarmes. Les élus des communes limitrophes de moindres importances ont-ils déjà accepté la réflexion de leur confrère annécien ? Ont-ils mesuré l'impact sur la vie économique et sociale de leur futur territoire, avec la perte définitive de plusieurs dizaines de familles ? Abandonner des groupes de communes de cette manière est une contradiction flagrante à la volonté affirmée par l'actuel ministre de l'intérieur de renforcer la police de la sécurité du quotidien. Car cette proximité d'une caserne de gendarmerie s'exprime par une intégration des enfants dans les écoles, des parents dans les associations et l'obligation statutaire faite aux gendarmes de résider sur leur lieu de travail. PAGE
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AG&C exprime sa plus grande inquiétude sur l'organisation des forces de sécurité de la future fusion de communes qui révèle une méconnaissance des possibilités offertes par les textes réglementaires en matière de maintien des services de sécurité de proximité. Elle met en garde solennellement ceux qui ont la responsabilité d'assurer la sécurité de leurs concitoyens contre un début de démantèlement de la Gendarmerie. Comment croire que la jurisprudence créée par le choix de supprimer des brigades à ANNECY, ne va pas ouvrir la voie à des suppressions massives, au profit de la police nationale, de centaines d'emplois de gendarmes ? Ce risque doit être assimilé par les élus qui vont se prononcer sur le maintien ou non de leurs brigades de Gendarmerie. Il est bon de rappeler que, malgré les promesses d'augmentation d'effectifs, les deux institutions chargées de la sécurité publique sont en équilibre précaire. Supprimer 75 gendarmes à Annecy consiste à affirmer qu'il faudra recruter au moins le double de ce chiffre de policiers dans le même temps. Inimaginable ! AG&C sollicite des élus des communes limitrophes de la ville d'Annecy, qu'ils soumettent à la nouvelle assemblée délibérante qui devrait se tenir le 18 décembre 2017, le maintien du maillage sécuritaire tel qu'il existe aujourd'hui. Qu'ils ne se trompent pas, un service fermé de cette manière, l'est définitivement. AG&C mettra tout en œuvre pour que cette mesure, grave de conséquence sur l'existence même de la Gendarmerie Nationale, ne conduise à la faire disparaître ou la cantonne à des tâches très secondaires. À l'heure où les batailles incessantes contre une administration, rigide sur la réduction de la dette publique, témoignent de la pugnacité des maires à maintenir des services de proximité, l'occasion leur est donnée de prouver à leurs concitoyens qu'ils maintiennent sur le territoire qu'ils administrent, « leurs gendarmes ». (1) -L'article R. 431-3 du code de la sécurité intérieure est complété par un alinéa ainsi rédigé : « Par exception au même article, le ministre de l'intérieur peut, dans les communes placées sous le régime de la police d'Etat en application de l'article 22142 du CGCT confier, par arrêté, après avis du conseil municipal, l'exécution des missions de sécurité et de paix publiques à la gendarmerie nationale, sur une partie du territoire de ces communes. » PAGE 29
L’avancement : Loterie systémique ? Chaque année, le 1er décembre, la parution des tableaux d'avancement jette sur la Gendarmerie un voile de mécontentement. Chaque année, le 1er décembre, le militaire ayant fait le choix d'exercer des responsabilités, attend avec une impatiente fébrilité de savoir si les missions dont il s'est acquitté durant les années écoulées seront récompensées par une inscription au tableau d'avancement. Chaque année, le 1er décembre, le cortège des heureux bouscule celui des laissés pour compte. Chaque année, le 1er décembre, certains affirment, le sourire aux lèvres, que leur inscription n'est que le résultat de leurs mérites enfin reconnus. Chaque année, le 1er décembre, les autres, la mine renfrognée, hurlent leur déception et affirment qu'ils n'en feront plus que le minimum. Chaque année, le 1er décembre, les analystes inspirés finissent par décréter que les mécontents sont des frustrés et qu'ils n'avaient qu'à mieux se comporter. Chaque année, le 2 décembre, tous les gendarmes se remettent à la tâche et certains oublient (ou pas) qu'ils ont été exclus de l'avancement pour une année. L'argumentaire des uns et des autres est défendable s'il reste pondéré. Mais à l’image d’une société peu encline à la modération, dans les rangs de la gendarmerie, les excès de langage en tout genre fleurissent sur les forums ou les sallescafé ! Il serait fastidieux d'en dresser une liste exhaustive mais on peut relever que « l'inscription de celui-ci est une injustice, tant il est peureux ou fainéant, que l'autre a moins de jours de service de jours de repos que l'ancien non retenu et qui attend toujours, ou, également, qu'être proche d'un patron a du bon pour la carrière. » Vous l'aurez compris, les insatisfaits critiquent ceux qu'ils estiment ne pas avoir la légitimité pour être inscrits au tableau d'avancement. Souvent furieux contre un avancement au mérite qu'ils ne comprennent plus, leur frustration reflète une méconnaissance profonde des méthodes de sélection des volontaires à l'accession au grade supérieur. Encore aurait-il fallu les leur expliquer ! Fendons-nous d’une explication succincte : Une fois les allers retours entre les régions de gendarmerie et l'administration centrale terminés, chaque commandant de groupement se voit doté d'une quantité de postes dans chaque grade pour son département. C'est la partie la plus subjective de ces préparatifs, puisque la liste par ordre de mérite fournie par chaque commandant de compagnie, va se télescoper avec les besoins d'encadrement du groupement et les dotations des régions. Un personnel classé premier sur la liste de sa compagnie, par le jeu de la quantité des postes vacants n'est jamais sûr d'être retenu pour l'avancement, car les critères retenus font intervenir des éléments que seul le gestionnaire serait à même d’éclaircir. Il demeure que de nombreuses injustices sont évoquées par les malheureux exclus, voire, beaucoup plus drôle, par ceux qui sont retenus. On pourrait disserter pendant des heures sur des cas particuliers, ce n'est pas le propos. Cependant, il faut prendre conscience que chaque année, des injustices flagrantes sont à déplorer. « Les gens des brigades sont moins nombreux par rapport à l'effectif total », constitue la récrimination qui revient le plus souvent dans les conversations. En un sens, c'est effectivement une réalité puisque les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les brigadiers représentent la plus grande partie des gendarmes dans un groupement de gendarmerie.
Les besoins d'encadrement sont les plus prégnants et il paraît incompréhensible qu'aussi peu de candidats soient promus chaque année. Il ne faut pas s'arrêter à une analyse aussi simpliste. Le gestionnaire en ressources humaines met en œuvre une politique d'avancement assez opaque pour le candide que représente un sous-officier de brigade. De manière réductrice, quand un poste d'adjudant-chef, par exemple, se libère l'année suivante, il semble cohérent qu'un poste de ce grade soit prévu sur le futur tableau. Il y a donc automatiquement une promotion proposée aux adjudants candidats à un avancement. Celui qui est le mieux noté devrait mécaniquement être promouvable. C'est le principe, tant de fois asséné aux instances de concertation, qui devrait être appliqué, la fameuse promotion au mérite. Or, nous avons tous, dans notre entourage, des militaires très bien notés qui sont écartés au profit d'autres camarades bien moins appréciés. Ce sont ces raisons obscures qui créent dans l'esprit de nombreux recalés, un sentiment d'injustice et une défiance vis à vis des chefs qui décident. En fait, comme les arcanes de l'avancement ne sont connues que par une élite ayant le pouvoir de fabriquer des gradés en fonction de critères pas toujours clairs, il devient inimaginable d'exercer un recours contre les décisions d'une seule autorité. Les pires rumeurs circulent à ce sujet, de celui écarté pour délit de faciès à des échanges de postes entre groupements. On a même entendu certains gestionnaires se vanter d'avoir échangé tant de postes d'adjudants contre un seul poste d'adjudant-chef, privant ainsi quelques gradés d'une promotion méritée, pour favoriser un seul militaire, « qu'il faut faire passer à tout prix ». Pour 2018, on s'attendait à une application de la feuille de route sociale décidée en 2016 et qui prévoyait une enveloppe de plusieurs dizaines de millions d'euros pour revaloriser le métier de gendarmes, tous grades confondus. Le constat est mitigé. Le Parcours Professionnel des Carrières et des Rémunérations a été gelé pour 2018. L'implication de l'association à participé à faire infléchir la décision d'un ministre de l'action et des comptes publics, rigide quant à la mise en œuvre des promesses de revalorisation des soldes et des fonctions. Les différents tableaux d'avancement, des spécialités ou du cadre général sont en hausse. C'est un fait indéniable et le tableau qui suit est bien plus parlant que des discours inutiles. Année
Colonels
Lieutenants colonels
Chefs d’escadron
2016
55
115
160
2018
96
130
165
Année
Majors
Adjudants chefs
Adjudants
MDC
2016
571
1111
1581
2511
2018
656
1340
1763
(3000 ?)
Il est regrettable que l'ensemble des mesures de nature à prendre en considération les contraintes d'un métier astreignant et dangereux n'aient pas été mises en application par l'actuel gouvernement. L'automaticité de la promotion, dès lors que le sous-officier obtient le diplôme d'officier de police judiciaire au grade de maréchal des logis chef, ne semble pas être appliquée de la même manière selon les régions de gendarmerie. Cette différence de traitement est génératrice d'injustices sur le parcours de carrière de chacun. Certes, l'analyse des gestionnaires n'est pas nécessairement la même que celle des promouvables. Mais l'opacité qui entourent certaines inscriptions incompréhensibles n'est pas de nature à rassurer ceux qui voudraient bien accéder au grade supérieur. Il faut donc que les déçus se résignent. Leur tour viendra et comme la nature humaine est ainsi faite, leur promotion sera commentée de façon aussi peu objective que je viens de le montrer. Et pour terminer, je vous livre une citation à méditer ! “Il n'y a que deux espèces de plans de campagne, les bons et les mauvais. Les bons échouent presque toujours par des circonstances imprévues qui font souvent réussir les mauvais.” (empereur Napoléon 1er)
Capitaine er Jean-François CHARRAT PAGE
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Monographie des Pelotons de surveillance et d'intervention de la Gendarmerie Généralités Voici 40 ans que ces unités d'intervention (PSIG) existent. Leur effectif a ondulé depuis leur création et se stabilise aujourd'hui entre 12 et 40 personnels, en fonction des missions et des secteurs de surveillance. Depuis deux ans, certaines de ces unités ont été dotées de matériels spécifiques pour l'action immédiate contre une éventuelle attaque terroriste. Ces PSIG dénommés « sabre », hormis un complément de matériels et d'armement, concourent comme leurs homologues à lutter contre la délinquance de voie publique de jour comme de nuit, participer aux opérations d'interpellation programmées et assurer des escortes de détenus particulièrement signalés. Les PSIG, sous l'autorité du commandant de groupement, peuvent être mutualisés afin de gonfler significativement un dispositif, en vue d'une mission particulière. Les militaires qui composent les PSIG sont principalement des sous-officiers et des gendarmes-adjoints volontaires. L’entraînement physique et technique est régulier. Ces unités sont normalement soumises à un stage de recyclage d'une semaine tous les 2 ans. Une excellent condition physique est impérative pour recevoir une affectation dans ce type d'unité. Les moniteurs en intervention professionnelle affectés au sein des pelotons assurent la formation des personnels de la gendarmerie aux techniques spécifiques d'interpellation ou de défense. Ces techniques essentielles dans l'accomplissement des missions quotidiennes permettent d'agir en sécurité tout en respectant les doctrines. Mission de surveillance Les patrouilles de PSIG ont généralement en charge la gestion de l'activité nocturne dans le ressort de leur compagnie (arrondissement). Ils sont dotés de véhicules non sérigraphiés, dont la furtivité pourrait être améliorée, mais toujours dans un esprit de « chasse » à la délinquance. Ils agissent en uniforme à la différence de leurs « cousins » policiers de la BAC. Les contacts et échanges avec ces derniers sont fréquents, surtout en zone péri-urbaine. Il arrive que les deux administrations opèrent de concert lors de jalonnement de véhicules prenant la fuite. Les CORG étant en lien permanent avec le central de la Police. La nuit, la voie publique n'est pas la même qu'en journée. Les PSIG sont des unités de gendarmerie spécialement entraînées et aguerries à l'action nocturne. La parfaite disponibilité de cette unité participe au renfort rapide des brigades au moindre trouble important. Les militaires de cette unité n'ont pas vocation à mener des enquêtes. Leur cœur de métier reste avant tout l'occupation du terrain. On peut définir le spectre de leurs missions de la simple constatation d'un tapage nocturne jusqu'au vol avec violences ou avec arme en flagrant délit, en passant par des opérations de bouclage de zones à préserver. Équipements Se trouvant en permanence en service à l'extérieur et véhiculés, les personnels sont équipés pour agir de manière immédiate contre toute agression ou attaque terroriste, dans le but prioritaire de préserver la sécurité des personnes. Pour cette mission leur équipement et armement est le même que ceux des Brigades Anti Criminalité de la Police. A l'avenir, il serait souhaitable que la dotation en véhicules banalisés évolue et que la professionnalisation des personnels se poursuive.
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Intervention A la demande des unités de recherche, les PSIG fournissent un effectif capable de procéder à une interpellation d'un individu non armé à domicile ou sur la voie publique. Il n'est pas rare de commencer un service à 4h du matin pour procéder à l'interpellation d'un individu à son domicile, pour être sur place à 6 heures. Des personnels formés prévoient la mission selon un schéma bien rodé qui est calqué sur les cadres d'ordres de l'armée de terre. L'objectif est d'abord reconnu physiquement, ce qui n'est pas toujours aisé en raison de la configuration des quartiers où ces individus habitent généralement. Il est très souvent fait usage de ruses ou de déguisements afin de pouvoir reconnaître sa cible au plus près. Ensuite, le responsable de mission réfléchit à « un ordre initial » dans lequel il regroupe toutes les informations nécessaires à la réussite ; en sécurité, de la mission. L'objectif est que chaque élément connaisse la mission dans ses particularités comme dans son ensemble. Le matériel généralement employé dans ces interpellations est principalement destiné à la protection des hommes. Il n'est pas anodin de pénétrer de force dans le logement d'une personne qui ne s'y attend pas. La réaction de ce dernier peut être très violente. La gendarmerie a récemment doté les PSIG de matériels de protection performants, tels que gilets pare-balle « lourds », casques à visières pare-balle, outils d'effraction, projecteurs haute intensité et de boucliers balistiques. Bien que considérée comme une mission secondaire, certains Pelotons l’exécutent deux fois par semaine. La mission d'escorte Les PSIG sont en mesure de fournir des effectifs rompus à la prise en compte de détenus signalés, qu'ils soient fichés au grand banditisme ou dans le terrorisme et incarcérés. La mission peut leur être confiée intégralement ou en renfort d'autres unités (PSPG, AGIGN, ERIS, RAID,...) et sur tout le territoire national. Le profil des détenus transportés est varié (grand banditisme, procès médiatisé, terrorisme). Les modes de transport le sont également (voiture, train, avion, hélicoptère). La mission peut également concerner une reconstitution judiciaire. Dans ce cas, le PSIG assure la protection et la garde du détenu escorté. Cette mission n'est pas transférée aux équipes spécialisées de l'administration pénitentiaire. Seules les escortes dites « standard » le sont. Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS, unités d'intervention de l'administration pénitentiaire), sont pourtant en mesure d'assurer ces escortes, avec des moyens bien supérieurs. La prise en compte d'un détenu est totalement différente des missions communes des PSIG. Il faut anticiper tous les risques liés à une évasion, une auto agression ou une action extérieure (évasion ou agression). Les transports sur le domaine public se font généralement en convois selon des techniques rodées, empruntées aux différentes unités d'intervention. Conclusion Longtemps considérés par la hiérarchie comme un « placard » à militaires non présentables... les PSIG ont bien évolué et dans un tout autre sens. Les gendarmes de PSIG sont des personnels motivés et entraînés qui recherchent une unité de terrain. Les moyens ont aussi évolué, notamment depuis les événements des dernières années. Reste un problème majeur, celui des véhicules. Forcément, ceux des PSIG avalent les kilomètres et vieillissent rapidement. Il est absolument nécessaire de leur fournir des véhicules banalisés comme ceux des BAC. Toute leur efficacité sur la voie publique dépend de cela. Ces unités et les soldats qui les composent n'ont pas à rougir de leurs compétences vis à vis d'autres unités d'intervention. Leur principale prérogative n'est pas la même, tout simplement. Servir en PSIG est difficile compte tenu des horaires de nuit et du rythme de travail décousu, pourtant, beaucoup d'entre nous n'attendent que d'y être affectés.
Le Bouquetin
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Osons poser les mots... Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ministres d’État, Mesdames et Messieurs les Secrétaires d’État, Mesdames et Messieurs les Élus du Peuple Français, Mesdames et Messieurs les Chefs de Services, Mesdames et Messieurs. En ce 13 novembre 2017, en ce jour tristement anniversaire des attentats qui ont endeuillé Paris, la France mais aussi le monde, en ce jour où, pour beaucoup de familles, il ne reste aujourd'hui que des photos souvenirs et des larmes trop salées, je prends cette liberté, si chère, si coûteuse, de sortir d'une réserve qui est pourtant mon devoir. Il n'est pas question pour moi de montrer du doigt celles et ceux qui nous dirigent, qui me dirigent. Il n'est pas question pour moi de critiquer un système, un service ou une façon de faire, quand bien même je les jugerais dépassés et inadaptés. Il n'est pas non plus question pour moi d'apporter des réponses à des questions qui, à mon niveau, me sont même méconnues voire inabordables... et pourtant. Une semaine vient de s'achever. Une semaine où, une fois encore, les Forces de l'Ordre ont été durement touchées par la perte d'un trop grand nombre des leurs. Je ne reviendrai pas sur les circonstances tragiques de leurs disparition, la presse en ayant fait largement l'écho. Néanmoins, j'aimerai avoir, si cela est encore possible, une pensée profonde, émue et sincère, non seulement pour eux mais aussi pour toutes celles et ceux qui, victimes du devoir, ont payé chèrement leur engagement à protéger et servir. Je souhaite, ici et maintenant, dire à ces familles endeuillées, à ces hommes, à ces femmes, à ces enfants mais aussi à mes camarades et collègues touchés par ces pertes, que demain ne doit plus être comme aujourd'hui. Je veux encore avoir le courage, demain, de regarder cet homme, cette femme, cet enfant et pouvoir lui dire que son papa, sa maman, ne sont pas partis pour rien. Je ne veux pas croire qu'il ne nous soit pas possible d'intervenir d'une façon ou d'autre autre. A une époque où des groupes dédiés sont créés pour gérer le temps de travail, je ne parviens pas à imaginer qu'on ne puisse aussi le faire pour en gérer ceux qui y consacrent le leur. On ne peut décemment pas négliger cet aspect primordial, pour ne pas dire essentiel. Tant de questions, tant de « problématiques » comme il serait actuel de le dire, viennent noircir un tableau déjà tristement sombre. Les Forces de l'Ordre dans leur ensemble, mais aussi toutes les corporations « à risques » (car, ne soyons pas dupes, nous ne sommes pas les seuls à subir des pressions, des demandes de résultats, des missions toutes plus contraignantes les unes que les autres, des obligations qui viennent s'ajouter à celles déjà à l'ordre du jour, et j'en passe, tellement...) sont aujourd'hui arrivées à un stade où l'engagement, l'abnégation, le don de soi ne suffisent plus à faire avancer une machine qui est fatiguée. Les risques de notre profession sont réels mais certains d'entre eux sont, et je mesure toute la portée de mes paroles, « passés sous le manteau ». Nous ne sommes pas à l'abri des dépressions, des « burn out », des descentes aux enfers dont il est parfois, et même souvent, difficile desortir. Nous ne sommes pas à l'abri des maladies, des restrictions de service, de toutes ces choses qui peuvent nous atteindre sans crier gare. C'est un uniforme que nous portons, pas une armure. C'est un cœur qui bat, pas un processeur de dernière génération, incapable de distinguer le bien du mal. C'est un cerveau qui nous fait réfléchir, analyser, supporter tout ce que notre quotidien peut nous infliger... pas un mécanisme savamment huilé. Je dirais même formaté. Oui les risques psycho-sociaux existent. Oui nous avons des camarades dans la détresse. Oui nos collègues de la Police Nationale morflent autant que nous. Oui nous avons un métier difficile et nous le savons. Doit-on pour autant ne rien dire et, je dirais même, parfois subir parce que la vérité, elle est là aussi. Le pouvoir divin dont certains semblent investis, avec ou sans barrettes sur les épaules, est-il donc suffisant pour nuire à une groupe, aussi petit soit-il ? Doit-on fermer les yeux sur un mal-être au motif qu'il ne serait pas « politiquement correct » ? Doit-on ne rien dire parce que, chez nous, ça ne se fait pas ? Sommes-nous bons au point de pouvoir juger, estimer que, penser que ? Ne devons-nous pas, enfin, nous regarder et nous dire qu'il y a un problème réel et grave et que seule une vraie prise de conscience, avec des moyens adaptés, pourrait faire en sorte « qu'en bas » on se dise « qu'en haut », ça bouge. On ne peut, en conclusion, passer nos morts sous silence en allumant quelques bougies et en mettant quelques drapeaux en berne... On ne peut, par respect pour ces hommes et ces femmes qui ont choisi de servir leur pays et qui, parfois, ont payé très cher le choix qu'ils avaient fait, on ne peut pour les familles endeuillées, anéanties, brisées, se borner à quelques discours empreints d'une émotion qu'on serait en droit de déterminer comme « orchestrée ». Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Ministres, Mesdames et Messieurs les Secrétaires d’État, Mesdames et Messieurs les Élus du Peuple Français, Mesdames et Messieurs les Chefs de Services, Mesdames et Messieurs Il faut aujourd'hui, et rapidement, des mesures fortes, des décisions, des actions qui permettent aux Forces de l'Ordre de se sentir, non seulement soutenues mais accompagnées, aidées et comprises. L'heure n'est pas aux restrictions dès lors qu'on parle des hommes et des femmes qui, chaque jour, défendent et assurent la sécurité du pays, en métropole, dans les DOM et à l'étranger.
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