LE MAGAZ NE
Association Gendarmes & Citoyens ASSOCIATION PROFESSIONNELLE NATIONALE MILITAIRE
EDITO Le temps libre chez nous, la seule variable d'ajustement ?
IRMA Remise du don AG&C à la DGGN
Mensuel en ligne et gratuit - N° 95 SEPTEMBRE 2017 - AG&C®
www.AssoGendarmesetCitoyens.com
Le sommaire 3 - L’édito du vice-président 4 - Réunion de travail DGGN-AG&C Une première ! 6 - IRMA, remise du don AG&C au CGOM 7 - La considération de nos époux(ses)
Association Gendarmes et Citoyens Quartier BETEILLE Bâtiment 01 App. 05 33270 BOULIAC Directeur de publication Jérémy Langlade admin@assogendarmesetcitoyens.fr
06 11 47 18 85 Comité de rédaction Le conseil d’administration Des membres volontaires Corrections Capitaine ER Jean-François Charrat
Répondez au questionnaire ! 10 - Permanence AG&C 11 - Rejoignez-nous ! 12 - La gageure des astreintes de l’administration 13 - L’IJAT en question ! 14 - Commission à la défense 05/10/2017 16 - Décès de deux de nos camarades 18 - Pourquoi tant de défiance ? 20 - Tribune libre
Le pain noir
Gendarmerie nationale: hier, aujourd’hui et demain ?
22 - L’actu en bleu ! 28 - Qui sommes nous ? 32 - Nous rejoindre !
Conception graphique Maquette - Jérémy Langlade Photos - Médiathèque AG&C, Images et photos internet Couverture - Montage AG&C Dépôt légal - Reproduction autorisée dès parution
30 - Nos partenaires
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L’édito Le temps libre chez nous, la seule variable d'ajustement ? Et oui, chez nous c'est comme ça que l'on compte. On ne compte pas le temps de travail mais le temps libre. Pendant que certains se pose la question de savoir si oui ou non il faut toucher aux 35 heures par semaine, les gendarmes font un travail effectif d'au moins 45 heures par semaine, hors astreinte, de jour comme de nuit, le week-end et les jours fériés. Avec les astreintes, on monte tout de même à 107h00 par semaine. C'est le statut militaire qui veut ça et nous sommes tous conscients de nos contraintes. Néanmoins, ces contraintes méritent que nous nous arrêtions tout de même sur le système gendarmerie qui lui n'est pas censé être figé. Nous avons connu une période où le gendarme n'avait pas de quartier-libre (pas de soirée de libre) ou un seul jour de repos hebdomadaire. Un second jour de repos est venu se greffer ensuite afin de permettre au militaire de récupérer sur une période de 48 heures hebdomadaires. Quoi de plus normal me direz-vous ? Pourtant à l'époque c'était une avancée significative. Ensuite est venu se greffer le système du quartier-libre (QL) où le militaire pouvait bénéficier de 10 soirées de libre par mois. Ça vous paraît aberrant ? Et oui, le gendarme n'avait pas le droit, comme tout citoyen, d'avoir des moments de détente avec conjoint et enfants. A présent, nombre de conjoints travaillent tous les deux et un seul salaire (solde) ne suffit plus du tout à faire vivre le foyer d'un militaire de l'arme. Les soldes n'ont pas forcément suivi l'augmentation du coût de la vie. S'ajoute à ça le fait qu'un nombre croissant de gendarmes sont en couple avec un autre gendarme. Il serait d'ailleurs temps de penser à ces couples de militaires de la gendarmerie qui galèrent au quotidien en essayant d'avoir une vie personnelle presque normale entre deux astreintes, astreintes décalées parfois pour simplement élever ses enfants, ce qui décale souvent les repos des conjoints. Actuellement une grande réflexion est en cours dans l'Institution notamment parce que l'Europe impose certaines directives sur le temps de travail. Il est indéniable qu'il y a des choses à améliorer et il faut bien rendre attractif le métier de brigadier, par exemple, qui n'est pas du tout valorisé et souvent abandonné pour des spécialités moins contraignantes. Une solution serait déjà de faire bénéficier tous les militaires de brigade territoriale de leur droit à récupération, de leur droit au temps libre. Certaines unités ne peuvent donner le quota (pourtant imposé réglementairement) de quartier-libre. Pire, certains chefs chipotent pour laisser leurs militaires débrayer à 18h00 et les tiennent en astreinte jusqu'à 19h00. Pratique complètement anachronique, les unités étant bien souvent à plusieurs kilomètres d'une agglomération digne de ce nom. Ce que le militaire souhaite désormais c'est simplement concilier sa vie professionnelle et sa vie personnelle. Les évolutions actuelles de l'Instruction Provisoire n° 36132 ont permis d'avancer sur cette thématique, c'est indéniable. Les pistes actuelles, notamment l'intégration du QL au compteur RPC, seront une réelle avancée. Ce qu'il reste à faire avancer à présent ce sont les mentalités de certains chefaillons qui ne sont pas décidés à respecter ces nouveaux dispositifs et qui ralentissent la mutation en cours. La santé et le bien-être au travail, ça ne parle pas à tous, malheureusement. ''''Tout conservatisme repose sur l'idée que si vous laissez les choses telles qu'elles sont, elles resteront ce qu'elles sont. Mais c'est faux. Si vous laissez quoi que ce soit tel quel, vous donnerez naissance à un total bouleversement.'''' Gilbert Keith CHESTERTON (Orthodoxie) MDL/Chef DELILLE Lionel, vice-président de l'APNM G&C
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Réunion de travail DGGN – APNM G&C. Une première !
En début d’année, sur nos multiples supports, bon nombre de camarades titulaires de la qualification MIP ( Moniteur d’Intervention Professionnelle ) nous ont alertés sur une problématique récurrente dont ils font l’objet. Il s'agit des détachements en école pour former et encadrer les militaires, du gendarme adjoint aux officiers, en passant par les réservistes et les futurs gradés. Si la nécessité du renfort n’a jamais été remise en cause par ces militaires spécialisés , c’est surtout les conditions dans lesquelles ils sont détachés, le préjudice personnel, familial et financier qu’ils subissent qui les ont conduits à nous alerter. Forts de ce constat, et conformément à nos processus habituels, nous avons dans un premier temps collationné les messages reçus. Il nous est rapidement apparu très clairement qu’il existait effectivement un courant de mécontentement émanant des militaires MIP. Nous avons alors informé le secrétariat du CFMG en lui donnant les premiers éléments dont nous disposions. Parallèlement, en février 2017, une fiche synthétique était transmise à destination du CFMG par un garde républicain. Dès lors, un membre du Conseil d’Administration de l’association, ayant la qualification de MIP a été désigné afin d’être le point d’entrée de toutes les informations sur cette problématique. Nous diffusions sur nos supports un appel à tous les personnels MIP afin qu’ils nous informent des problèmes concrets rencontrés concernant les détachements. Le travail de synthèse pouvait commencer. Au mois de juillet, le Président de l’association rencontrait le Directeur Général de le Gendarmerie Nationale concernant divers sujets, notamment le futur budget. A cette occasion, le Président a pu évoquer avec le Général LIZUREY les difficultés rencontrées par les MIP lors des détachements en école. Au vu des informations déjà rassemblées, le Président a alors proposé au Général, l’organisation par l’association d’une réunion de travail sur cette thématique afin de pouvoir exposer tous les éléments et les solutions sur lesquelles nos membres avaient travaillé. Le Directeur Général a reçu cette proposition avec grand intérêt, nous a donnés son accord de principe et nous a assurés de la bienveillance de la Direction afin que les acteurs autour de cette problématique soient présents. Par ailleurs, nous étions également avisés qu’une réflexion autour de ce sujet était aussi en cours au sein de l’Institution.
En relation avec le Colonel ARVISET, Secrétaire Générale du CFMG, la réunion a été organisée et s’est déroulée le 28 septembre dernier, au sein même de la DGGN. Lors de cette réunion, étaient présents le Général de Brigade ISOARDI, Sous Directeur des Compétences, le Colonel BEYL, chef Bureau de l'Ordre Public, le Chef d’Escadron DELALLEAU, section des formations initiales et des carrières, le Colonel ARVISET, Secrétaire Général du CFMG, le Lieutenant Colonel ANNEQUIN, CFMG, le Capitaine LACOMBE, CFMG, le MDL/C GUERRERO, Président de l’APNM Gendarmes et Citoyens, le gendarme GUERY, membre du Conseil d’Administration, Moniteur d’Intervention Professionnelle et notre directeur technique, Jérémy LANGLADE. Pendant un peu plus de deux heures, les échanges ont été extrêmement positifs, chacun exposant les contraintes et les possibilités envisageables. Nous avons réellement senti une envie commune de trouver des solutions viables à l’amélioration de la situation. À la conclusion de cette réunion, nous avons eu la garantie que certaines des propositions allaient être étudiées très rapidement et soumises à la Direction Générale. Voici quelques exemples de propositions :
L’appel à volontaires national et non régionalisé dès le début d’année ( ou dès que le plan de charge des écoles est connu ) et ce pour l’année complète, devrait permettre au MIP de solliciter n’importe quelle destination et surtout, de le prévoir suffisamment à l’avance
Privilégier les nouveaux diplômés sur les détachements, quitte à les contractualiser lors du volontariat au MIP ( détachement école dans les 18 à 24 mois à l’issue de la formation ).
Indemnisation des détachés à minima à hauteur de leurs dépenses réelles ( et qu’ils ne soient plus déficitaires ! )
Incitation au niveau Région dans le cadre de la PRE et de l’avancement ASA de prendre plus en considération les personnels ayant participé significativement à l’effort de formation.
Cette réunion est un événement dans le paysage de la concertation interne, puisqu’elle est la première réunion officielle de travail organisée par une APNM au sein même de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale. Nous espérons que beaucoup d’autres suivront et nous ne manquerons pas de poursuivre la réflexion en ce sens.
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À la suite du passage de l’ouragan IRMA sur les îles du nord, nous mettions en place une campagne de soutien sous l’impulsion de nos membres d’active et nos sympathisants. Dès le lendemain de la catastrophe, le groupement professionnel que nous sommes, était en lien direct avec les autorités du CGOM (Commandement de la Gendarmerie Outre-Mer) et de la DGGN. Nous avons pu prendre la mesure de l’engagement de nos camarades ayant vécu les effets dévastateurs de l’ouragan, avec les familles restées sur place pour venir en aide aux populations locales. Nos adhérents et nos sympathisants, avec la participation du groupe de femmes de gendarmes « Les Schtroumpfettes » et notre partenaire AH Consultant, ont souhaité s’engager via une campagne de dons pour manifester à nos camarades et leur famille toute notre solidarité et qu’au-delà de l’aspect financier, ce « petit geste » constituait avant tout la marque d’un puissant soutien moral aux sinistrés ! Ce jeudi 28 septembre 2017, à la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale, nous avons officiellement remis le montant des dons récoltés au Général Philippe DEBARGE, Commandant en second du CGOM. Ce dernier n’a pas manqué de nous rappeler l’importance de la solidarité et du soutien lors de pareils événements. C’est au nom de l’ensemble du CGOM et des gendarmes de l’Outre-Mer qu’il adresse ses sincères remerciements à l’ensemble des personnes ayant participé à cet élan de solidarité ! Nous ne pouvons que nous joindre aux mots du Général et vous remercier à notre tour, très sincèrement ! Comme promis dans notre campagne de dons, l’intégralité des sommes sera reversée directement aux familles par l’association dans les semaines à venir avec l’approbation et l’appui du Commandement de la Gendarmerie de l’Outre-Mer.
Encore une fois, merci à toutes et tous pour votre soutien ! PAGE
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La considération de nos époux(ses) Ce sont eux les artisans de notre réussite, ceux qui sont prêts à tout quitter, à sacrifier beaucoup pour que l’on puisse réaliser notre métier. Ces femmes et ces hommes qui acceptent de nous attendre, de nous voir partir précipitamment sur l’inconnu, qui acceptent tout simplement la Gendarmerie. Eux ne l’ont pas choisi, mais assument le choix de nous avoir choisis avec toutes les contraintes que cela implique. Il est clair qu’actuellement la conjoncture freine les envies de mobilité. Il devient difficile de motiver nos amours à tout plaquer pour nous suivre, pour nous permettre d’évoluer, que ce soit en grade ou en unité. Comment estomper ce sentiment d’appréhension ? Lui vendre la magie de l’aventure ? Compliqué … Il est vrai que dans un monde où l’apparence compte essentiellement, il est dur de se revendiquer avec joie comme une personne sans emploi ou au foyer ! Outre un marché du travail non reluisant, le pouvoir d’achat est, quant à lui, aussi impacté par l’absence éventuelle d’un second salaire. Loin de nous l’époque où le salaire du gendarme suffisait, et même si nous, nantis de la société, ne payons pas de loyer ! Alors comment peut-on remédier à cette éventualité ? La mobilité est un point essentiel de l’Institution, mais aujourd’hui, pour continuer ainsi, elle doit prendre en compte nos compagnons de vie ! Dans un premier temps, pour celui qui veut pouvoir bouger, certains diront qu’il faut un métier en corrélation avec le nôtre : assistante maternelle ou en lien avec la petite enfance, profession libérale, etc. … En plus des multiples contraintes, on leur impose donc les branches professionnelles ? On arrive quasiment au stade de prendre le c** de la fermière. Il existe, au niveau régional, la Cellule d’Accompagnement vers l’Emploi des Conjoints, dédiée aux conjoints de militaires. Déjà, il faut la connaître ! Ensuite, il faut prendre contact, puis en comprendre l’utilité. Elle a aidé certaines personnes je n’en doute pas. Pour ma part je la qualifie d’inefficace. Reste le bouche à oreille. Ah, ce fameux piston ! Rien de mieux … Mais pour cela il faut se construire son réseau. On ne le construit pas en un claquement de doigts dans une région totalement inconnue. Ces idées, somme toute bonnes, pourraient être améliorées, et surtout, à intégrer dans notre Institution.
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Améliorer cette Cellule d’Accompagnement : Proposer un rendez-vous avec un conseiller à tout nouvel arrivant dans une région. Libre à la personne d’accepter suivant sa situation. Celui-ci permet une première approche, faire un point de situation à l’instant T, faire découvrir dans les grandes lignes le bassin professionnel propre à cette terre d’accueil. Une fois le point fait, ce même conseiller, financé par l’État pour cette mission dévolue, accompagne la personne dans son projet, que qu’il soit (reconversion, auto-entrepreneuriat etc. …). Il peut ainsi mettre à disposition un réseau, ses connaissances, faire connaître les établissements. Ce pied à l’étrier, amené d’une façon personnelle, permettrait vraiment une intégration plus facile. Rôle de l’État : Pourquoi ne pas pouvoir réserver certains postes ? Des sortes de contrats aidés, spécifiques aux conjoints de militaires. Des postes temporaires, modulables, permettant de découvrir divers aspects de la région. Pourquoi ne pas avoir des accès privilégiés lors de reconversion ? Que ce soient au travers de formations ou stages. Notre beau pays a su mettre en place des systèmes de réinsertion pour des détenus. Il serait temps de penser à ces hommes et femmes qui sacrifient beaucoup pour lui … Au niveau Gendarmerie : « Cette grande famille dont on ne cesse de vanter les mérites. » C’est bien par-là que la plus grande phase d’intégration doit se faire ! Les portes ne s’ouvrent plus aussi facilement qu’avant, ce qui se montre regrettable. Pour preuve, la considération exécrable que certains montrent envers les APNM, dont les membres donnent sans limite, du temps personnel pour aider les camarades en difficultés. Plutôt enfoncer vers le bas que de tirer vers le haut. Certainement moins fatiguant et moins contraignant je n’en doute pas ! Il est là le meilleur réseau. Au lieu de laisser mourir un système de postes vacants mis à jour toutes les morts d’évêques sur Aghora. Pourquoi ne pas y intégrer un système d’échanges pour l’aspect professionnel des conjoints ? Pourquoi ne pas créer un espace d’échanges, physique ou informatique, interne à chaque région ? Avoir des personnels dont le métier est celui-ci. Haro aux emplois fictifs, place au concret ! C’est, dans la majeure partie des ménages, l’aspect professionnel des conjoints qui freine la mobilité. On peut proposer toutes les idées possibles, mais rien n’efface la solitude d’une personne isolée. Inciter à la mobilité nos militaires passe par la famille. Comment motiver un personnel, qui sait d’avance que tout le monde y perd ? Je ne m’avance pas en disant qu’en 2017, être sans emploi, quel que soit la raison, est une des principale cause d’exclusion sociale. Vous êtes conjoint(e) de gendarme ? Rendez-vous sur ce questionnaire et répondez à quelques questions. Ce questionnaire est strictement réservé à l’équipe AG&C et aucune information ne sera divulguée. PAGE
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QUESTIONNAIRE
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PERMANENCE téléphonique AG&C
Vous êtes toujours plus nombreux à nous contacter pour obtenir des renseignements, des conseils, de l’aide, ou tout simplement une oreille attentive sans jugements et faux semblants. L’équipe AG&C est à votre disposition !
Vous pouvez nous joindre au 09 86 45 30 08 Pour les questions techniques, merci de nous contacter par courriel : admin@assogendarmesetcitoyens.fr
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Cher(e)s ami(e)s, chers camarades, Association Gendarmes & Citoyens® travaille depuis 2008 à défendre les intérêts de la Gendarmerie et du quotidien du gendarme et de sa famille en particulier. Association à caractère professionnel depuis bientôt 10 années, elle a subi plusieurs transformations jusqu’à devenir en 2016, une Association Professionnelle Nationale Militaire ! Si le décret sur les APNM n’est finalement pour AG&C qu’une appellation juridique, tant elle s’est démenée au cours de toutes ses années pour faire remonter au plus haut niveau les défaillances conduisant à compliquer la vie professionnelle et personnelle des militaires de la Gendarmerie, il n’en demeure pas moins que ce dernier institutionnalise un concept de la concertation inventé et construit pas à pas par cette dernière ! Il officialise aux yeux de la loi, le droit qu’a chaque gendarme d’influer sur son quotidien et protège ce dernier dans son engagement associatif. La structure professionnelle AG&C n’a jamais caché ses méthodes de fonctionnement, ce n’est pas un substitut, un copié/collé ou un remplacement de la concertation interne déjà existante. C’est un organe légal et agréé, indépendant, destiné à favoriser les échanges, en remontant les informations sans filtre mais surtout sans les dénaturer, afin que l’ensemble des décideurs ait un regard plus large sur les réalités du terrain. La principale activité de l’association reste l’écoute et l’entraide dans le cadre de ce que nous appelons des « dossiers individuels ». Les prises de contact avec l’équipe associative sur des thématiques plus variées les unes que les autres, les renseignements divers, les problèmes statutaires, sociaux, les harcèlements, discriminations, non-respect ou non applications des textes comme par exemple avec l’IP 36132, les conseils dans le cadre de recours sont autant de sujets que nous avons à examiner et à faire en sorte qu’ils remontent au plus haut niveau de l’institution mais demeurent l’image de notre quotidien à tous. Cela représente plusieurs dizaines d’heures par semaine pour l’équipe AG&C avec des demandeurs ou interlocuteurs de tous grades et de tous corps mais c’est de loin notre activité associative la plus valorisante, car elle influe directement et positivement sur le quotidien de nos camarades et de leurs familles. Suite à ces retours nous pouvons intervenir directement sur place en prenant attache avec les conseillers- concertation ou quand cela est plus « complexe » avec les autorités, en passant par les compagnies, ou régions, parfois jusqu’à la Direction Générale. L’intérêt principal étant la protection du « demandeur » : agir au nom d’un groupe professionnel impersonnel ayant de bonnes relations avec les « autorités », cela permet d’obtenir satisfaction à tous les coups, à condition que la demande soit juste. D’un aspect plus collectif, AG&C, c’est près de deux mille communiqués depuis sa création, plus d’une centaine de magazines, interviews télés, à la radio ou sur presse écrite... toujours dans l’intérêt commun et loin des propagandes ou revendications que nous pouvons constater régulièrement avec les syndicats d’autres institutions. L’équipe AG&C est composée de gendarmes en activité de service, principalement en unités de terrain. Le temps donné à l’association est en plus du temps de service, il n’y a pas de « crédit temps », de postes privilégiés aux portes capitonnées proches des palais Parisiens. Chacun peut prétendre rejoindre l’équipe AG&C pour y apporter sa contribution, son expérience de vie professionnelle et personnelle. AG&C est une association d’individualités générant un pot commun de ce qui fait l’essence de l’institution. On ne rejoint pas AG&C pour obtenir, pour quémander, pour « râler ». On rejoint AG&C avant tout par soutien, par idéologie professionnelle, cette idéologie propre à la « militarité » qui fait que notre institution est une des dernières avec les armées en général à encore véhiculer des valeurs républicaines que certains dans notre société taxent d’un “autre temps”… Adhérer pour contribuer ou par simple soutien est un acte institutionnel, en adéquation avec la défense de nos valeurs militaires. Plus nous serons nombreux, plus nous serons « représentatifs », plus nous aurons de marges de manœuvres pour améliorer nos quotidiens !
MEMBRE Sont membres les militaires en activité, GAV, CSTAGN, Réservistes, Gendarmes en retraite depuis moins de 5 ans
SYMPATHISANT Sont sympathisants les militaires en retraite depuis plus de 5 ans, les conjoint(e)s, l'ensemble des soutiens de la société civile
La gageure des astreintes de l’administration
La réalité des dysfonctionnements de l’administration française vient de rattraper le microcosme politicomédiatique offusqué par des pratiques qui sont ordinaires depuis de nombreuses années. D'une difficulté structurelle en raison d'une législation perpétuellement en mouvement et d'une idéologie catégorique de certaines élites, on a pointé du doigt les bégaiements d'une préfecture à travers son représentant. Le préfet du Rhône en fait les frais et le service de l'éloignement incriminé va certainement connaître des remaniements importants. Pourtant, on peut s'interroger sur une crédulité feinte et inacceptable de ces pseudos commentateurs de l'actualité. Il n'y a plus d'infraction à la loi pénale concernant la situation irrégulière des étrangers en France depuis le 31 décembre 2012. Ce qui était déjà systématiquement classé par les parquets qui ne voulaient surtout pas entendre parler de ce délit, avant cette date, venait donc d'être purement et simplement déclassé en simple mesure administrative. D'ailleurs, le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA) crée en 2004, fut le fruit d'une longue analyse des différentes pratiques ou plutôt « non-pratiques » de certaines administrations en matière de reconduite à la frontière. L'examen d'un étranger en séjour irrégulier sur le territoire français qui doit s'appuyer sur des éléments objectifs pour décider de son sort, ne répond plus qu'à un seul critère. La disponibilité de celui qui doit signer la décision. Dans de nombreuses unités ou services, le phénomène est prégnant. Il ne faut pas interpeller un étranger du vendredi après-midi au lundi matin ou les jours fériés, car ce seront ces services interpellateurs qui subiront les désagréments d'une administration absente ou quasiment. Ensuite, se greffent toutes les étapes d'un parcours insurmontable. La place dans les Centres de Rétention Administrative, les délais de rétention, la disponibilité des forces de l'ordre pour escorter l'individu, l'envie ou la peur de celui qui, au bout de la chaîne, a le devoir de prendre une décision. Mais ce qui guide le plus souvent la décision finale, c'est la politique choisie par ceux qui gouvernent. Quand on ne donne pas ou plus de directives formelles, quand on minimise les chiffres concernant l'immigration irrégulière et quand par un passe-passe sémantique, on nomme ceux qui entrent dans l'illégalité dans le territoire, des migrants, il n'y a pas à s'étonner que ceux qui sont chargés de lutter contre ces phénomènes, lâchent prise. Montrer du doigt les pseudos dysfonctionnements d'une administration abandonnée en la matière, sans prendre de véritables mesures pour faire respecter le CESEDA reléguera ces fonctionnements critiquables à un simple incident de parcours. Sauf que derrière la découverte par les médias et le ministre de ces pratiques habituelles, on déplore l'assassinat de deux jeunes femmes, victimes d'une erreur administrative à défaut d'être une erreur de la nature. C'est à leur famille que les gouvernements successifs doivent des explications sur un laxisme institutionnalisé en matière d'immigration irrégulière. Enfoncer des portes ouvertes n'a jamais produit que des courants d'air. Il serait temps que ceux qui président à la destinée de la France prennent conscience que, sans rigueur, il ne peut y avoir de sécurité. PAGE
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L’indemnité journalière d’absence temporaire en question !
Comme chaque année, les syndicats de policiers ont profité de la rentrée dite sociale, pour ressortir un sujet sensible, la fiscalisation de l'Indemnité Journalière d'Absence Temporaire (IJAT). A grand renfort d'interviews dans les médias, leurs représentants ont distillé l'idée que cette compensation à une mobilité des forces mobiles de l'ordre était menacée par une application brutale de la CSG et du RDS. Ils oublient de rappeler au passage qu'après les dramatiques attentats de 2015 et parce qu'elles n'avaient pas été réévaluées depuis plusieurs années, ces indemnités ont fait l'objet d'un plan d'augmentation sur trois ans, passant progressivement de 30 euros à 39 euros au 1er janvier 2017. Que s'est-il passé entre-temps pour qu'ils décident de créer une intersyndicale et appellent leurs collègues des compagnies républicaines de sécurité à consulter les médecins le jour de manifestations ? Une réunion au cours de laquelle le représentant du ministère de l'intérieur les a informés de la mise en place du nouvelle règle de contributions sociales sur les IJAT. Cette réunion dont les APNM ont été exclues d'un revers de manche, date de juillet 2017. Elle est la conséquence d'une réflexion de la Cour des comptes qui a estimé en 2016, qu'exonérer l’IJAT de l’impôt n’est pas légal. Immédiatement, face à la colère de la représentation syndicale, le gouvernement a proposé une parade simple. A compter du 1er janvier 2018, l'indemnité sera de nouveau augmentée pour atteindre la somme de 42,79 €, pour éviter une perte de pouvoir d'achat et ainsi se mettre en conformité avec les lois sociales. Toutes les parties concernées, administrations centrales comprises, en ont été avisées. La gendarmerie l'a expliqué à l'ensemble de ses personnels par l'intermédiaire d'une présentation informatique, très bien documentée. Et même si quelques oublis ça et là sont à déplorer, le dispositif a été compris et reçu un accueil plutôt bienveillant. Les gendarmes, dans leur grande majorité ont, semble-t-il, accepté ces nouvelles modalités. Bien que certaines interrogations subsistent (délais de paiement plus longs et apparition sur la feuille de solde du détail des IJAT), elles n'appellent pas de commentaires revendicatifs de leur part. Néanmoins, il n'est pas commun que plusieurs milliers de policiers des CRS, alors qu'ils sont commandés en unités constituées pour encadrer des manifestations, consultent en même temps leur médecin, créant ainsi le suremploi des escadrons de gendarmerie mobile déjà fortement impactés par d'autres événements, notamment climatiques, pour les remplacer au pied levé, sur leurs missions de sécurité publique. Faut-il voir dans le maquillage intellectuel d'une mesure compensatoire accordée par le gouvernement, une manœuvre tendant à faire croire à leurs adhérents que les syndicats constituent la seule réponse à d'éventuelles dérives salariales ? On peut poser la question. Les mouvements associatifs de défense des policiers dament le pion depuis plusieurs mois aux organisations syndicales et il s'agit pour elles, de reprendre le terrain qu'elles ont perdu. En attendant, les dispositions promises par les gouvernants paraissent relever d'une application juste, en concordance avec les préconisations de la cour des comptes. Aucune perte ne sera à déplorer et ces indemnités seront exclues des sources de revenus, telles que définies par la loi fiscale. L'application des contributions sociales sur les indemnités commande toutefois d'être particulièrement vigilant. Telle, l'aventure de « Pierre et le loup », crier avant d'avoir mal n'est pas de nature à crédibiliser une action qui, au final, fait naître dans l'esprit des personnels, une injustice incompréhensible mais totalement fausse. Même si la manœuvre -prendre d'une main pour redonner de l'autre- n'est pas frappée de bon sens, elle n'entraîne aucune perte pour ceux qui en bénéficient. D'autres sujets méritent certainement autant de gesticulation médiatique pour défendre des pans entiers de la condition personnelle et professionnelle des forces de l'ordre. « Rien n'est plus abominable que des inquiétudes qui ne sont pas fondées. » (Sacha Guitry).
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Commission à la défense 05/10/2017 Budget des armées 2018. Première historique, le jeudi 5 octobre, toutes les APNM étaient auditionnées par la commission de la défense de l'Assemblée Nationale. Les onze APNM représentées sont : Association Gendarmes & Citoyens, GendXXI, Marine, ANM XXI, MILI XXI, ADEFDROMIL-GEND, APN AIR, APRODEF, AP3M, Commissariat, France Armement. Nous avons reçu une invitation le 26 septembre pour une audition le 5 octobre, ce qui a laissé peu de temps à l’association de trouver un personnel disponible, la majorité du conseil d’administration étant composé de gendarmes actifs sur le terrain. Chaque APNM avait, théoriquement, un droit de parole de cinq minutes. A l'issue des auditions, plusieurs députés ont posé des questions avec des réponses à donner et à résumer en .... 2 minutes. C’est dans le cadre de cet exercice que le constat s’est imposé aux divers protagonistes : la gendarmerie est le corps d'armée les plus en avance dans le domaine de la concertation. Rien n'étant parfait, il est à noter que la gestion en interne, bien que méritant encore des améliorations, progresse significativement. Le budget des armées est en hausse de 1,8 milliard d'euros. AG&C ne peut que s'en réjouir. C’est moins que l'on pourrait l’espérer mais sans équivalent par rapport aux budgets précédents. Cependant, cela ne compense pas l'annulation de crédit de 850 millions d'euros décidée cet été. La gendarmerie voit son budget augmenter de 6% dans lequel sont inclus les effectifs supplémentaires promis. AG&C a demandé la possibilité d’en sortir celui consacré au recrutement afin d’avoir une vision plus précise des moyens réellement mis à la disposition de la gendarmerie. Nous avons insisté, comme d'autres APNM, sur la nécessaire priorité de financer le renouvellement des matériels, la rénovation des casernes et le logement des militaires. Plusieurs autres associations ayant développé ces sujets, il ne nous a pas semblé opportun de rentrer dans les détails. Le sujet des recrutements de personnels pour la Police et la Gendarmerie a été abordé. AG&C a souligné que la répartition envisagée des effectifs projetés par le gouvernement sur les cinq prochaines années n’a cessé d’être rabotée pour la gendarmerie. L’association par la voix de son représentant a rappelé les engagements de l’actuel président de la république, à savoir. Sur les 10 000 effectifs prévu sur cinq ans, 7.500 sont affectés à la Police Nationale et 2.500 à la Gendarmerie Nationale, pour trois types de missions : 1-Renseignement et anti-terrorisme => 2000 effectifs pour la police 2- Surveillance aux frontières => 2.000 effectifs pour la Police (Police aux Frontières). 3- Sécurité publique => 2.500 pour la Gendarmerie (à raison de 500/an) et 3.500 pour la police. Ce choix serait proportionnel à l'effectif global de chaque Institution. AG&C a déploré l'absence d’effectifs supplémentaires pour les forces mobiles. Il a été laissé le choix au DGGN d’organiser la répartition de ses effectifs en GD ou GM. Il a été expliqué que les escadrons de gendarmerie mobiles sont employés à hauteur de 50% en zone de compétence de la police. Il est donc logique de s’interroger sur l’intérêt pour la gendarmerie, de puiser sur une augmentation réduite de 500 personnels par an, pour les injecter dans une subdivision d’arme déployée en circonscription de la police. Sans vouloir opposer bêtement la police et la gendarmerie, il paraît essentiel de poser la question sur l’équité d’une telle répartition et connaître les attendus qui ont présidé au choix du gouvernement. PAGE
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L'intervention filmée et enregistrée est disponible avec ce lien sur le site de l'assemblée nationale :
Chaque intervention est directement accessible en cliquant sur les liens correspondants.
APNM G&C remercie sincèrement les membres de la commission à la défense de l'Assemblée Nationale pour cette invitation qui marque un tournant dans la représentativité des militaires. Le chemin engagé, voici plusieurs années, se débroussaille peu à peu et la reconnaissance des associations de militaires est une avancée unique, non seulement sur le plan de la concertation, mais surtout sur l’assimilation par tous les maillons hiérarchiques d’un concept innovant en matière de communication. Gageons que ce véritable bouleversement des mentalités conduira enfin la communauté militaire à s’engager en adhérant massivement à l’APNM de leur choix.
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Message de soutien à la famille de Mathieu CAISERGUES "Nous souhaitons vous dire que nous pensons beaucoup à vous et à Mathieu. Que l'esprit de cohésion qui anime l'ensemble des militaires de la Gendarmerie et partout. Malgré notre impuissance face à cette triste situation nous sommes là, présents et nous vous soutenons. Aucun mot ne peut apaiser votre souffrance, votre colère, votre peine, nous en avons bien conscience, mais nous la partageons et nous avions envie que vous sachiez. Vous n'êtes pas seul. Courage! » Brigadier-Chef THOMAS Natacha et Gendarme BEAUVAIS Stéphan 11/10/2017 Décès d'un camarade Aujourd'hui est l'un de ces jours que nous redoutons souvent, un jour sombre. Nous avons la douleur d'apprendre le décès d'un camarade dans un tragique accident de la circulation. La gendarmerie perd l'un des siens, l'adjudant chef Frédéric Stourbes, 52 ans, commandant la brigade de Soissons a perdu la vie alors qu'il se rendait à son travail avec sa moto personnelle. Nous présentons nos plus sincères condoléances à sa famille, amis et camarades dans ce douloureux moment et nous nous associons à leur peine. **** 14/10/2017 Décès d'un camarade C'est avec une vive émotion que nous apprenons le décès de l'un des nôtres. Le 13 octobre 2017, le major JEGU Jean-François, est décédé des suites d'un arrêt cardiaque au cours d'un match de football. Affecté à l'escadron 24/1 de MAISON-ALFORT -94-, il se trouvait actuellement en DSI à SAINTE-MARIE sur l'île de la Réunion. PAGE
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Pourquoi tant de défiance ?
On sait, en embrassant le métier de gendarme, que les risques liés aux divers aspects des missions sont de nature à causer des blessures physiques. La formation initiale est enseignée pour préparer les militaires à ces éventuels dangers. Et puis dans l'accomplissement du travail au quotidien, on apprend vite que la négociation, la persuasion et le dialogue permettent souvent de débloquer des situations tendues qui dévoilent le mal-être de personnes en souffrance. Qu'elle soit la conséquence d'une perte d'emploi, d'une séparation difficile, d'une situation financière inextricable ou simplement parce que l'on vit en marge des règles de la société, le gendarme de brigade la reçoit de plein fouet, parfois sans aucun signe avant-coureur. Et quand , parce que le malaise est tellement profond et qu'elle n'entrevoit aucune porte de sortie, la personne franchit les dernières barrières de sa conscience en s'emparant d'une arme pour tirer sur ceux qui sont les premiers à se présenter à lui, ceux-là mêmes qui étaient venus pour parlementer, deviennent la cible involontaire de son esprit disjoncté. Les gendarmes, même s'ils ont vaguement connaissance des méthode à employer pour faire face à ce type de situation, doivent s'employer pour ne pas faire usage de la force armée qui leur est confiée. La visibilité de leur uniforme, leur présence sur 95% du territoire, leur naturelle tendance à se fondre dans la vie de leur circonscription conduisent les gendarmes à affronter en première ligne, tous les tourments d'une société en perte de repères. Souvent les premiers sur une intervention annoncée comme anodine, ils sont le rempart sur lequel comptent les citoyens honnêtes pour mettre fin à un méfait. Confrontés à la misère d'une famille expulsée, au désespoir du père ou de la mère à qui il faut annoncer le décès accidentel de leur enfant, à la colère d'une victime ou plus généralement à la vindicte de plaignants toujours plus exigeants, il s'avère être celui qui par son exemplarité inspire le respect, tout en conservant un sang-froid absolu. Mari, père ou même grandpère, trop fréquemment, son sens élevé du devoir prend le pas sur sa propre vie familiale ou son bien-être personnel. Il ne pleure pas les heures passées à tenter de faire régner le calme dans la cité, à la recherche d'un malfaiteur ou à la prévention de vols en tous genres. Et comme si cela ne suffisait pas, quand, enfin, il peut regagner la caserne, il doit rédiger, rendre compte ou s'escrimer sur des outils informatiques vieillissants. Son job, comme il le dit vulgairement, il l'aime. Il sait qu'il est contraignant, parfois pénible mais tellement riche de rencontres et varié dans les tâches, qu'il ne prend pas garde à la brutalité de certaines situations. Il se sent investi. Il ne sait pas encore que toute cette abnégation déployée quotidiennement ne pèsera plus rien face à ceux qu'il renseigne régulièrement et pour lesquels il a la plus grande considération.
Ces magistrats pour lesquels il n'hésite pas à passer des jours et des nuits à enquêter pour leur présenter des dossiers exploitables, à répondre à leurs réquisitions avec diligence ou à déférer avec célérité à la moindre sollicitation téléphonique, ne lui feront aucun cadeau le jour où ils estimeront qu'il a commis une erreur. Pourtant il continue à avoir confiance, même quand il découvre par hasard que le portrait de victimes figure sur le tableau de leur syndicat, à côté de personnalités célèbres, sous un qualificatif apprécié en son temps par Brassens. C'est quand il mettra sa vie en danger pour interpeller un malfaiteur recherché ou répliquer à un paysan dépressif et armé, et qu'il usera des dispositions des textes législatifs, en dernier recours, pour préserver son intégrité physique ou celle de son camarade, qu'il percevra enfin la rouerie de ceux qu'il sert avec considération et déférence. La mise en examen de celui qui sert ses concitoyens, la justice et son pays sera quasi systématique, quand bien même les premières constatations feraient apparaître qu'il a agi en légitime défense ou en vertu des dispositions du code de la défense. Ces magistrats, campés sur leurs certitudes, balaieront d'une pichenette tous ces arguments, préférant assurément détruire un auxiliaire fidèle de la justice, que faire l'effort de le protéger, avec la bénédiction complice d’un pan entier de la hiérarchie de la gendarmerie qui se contente de relayer que c’est la meilleure manière d’avoir accès au dossier. Cette posture, que certains qualifient d'idéologique, démontre le peu de reconnaissance de la part de ceux qui rendent la justice au nom du peuple français. La défiance que des juridictions viennent de montrer à l'égard de plusieurs gendarmes, est à mettre au crédit d'un corps dont les membres ne se remettent jamais en question. Il est certainement inutile de rappeler à la mémoire collective les dérives morbides de l'affaire d'Outreau où les irrégularités, l'absence de contrôle et l'arrogance d'un jeune juge a conduit à la faillite sociale, professionnelle et familiale d'un certain nombre de braves gens et à la pendaison d'un innocent. Ce juge n'a pas connu la mise en examen, à peine lui a-t-on infligé un blâme et une mutation dans un emploi où on a pu l'oublier. Comme si l'actualité collait à ces impérities, les juridictions en arrivent à appliquer des décisions aussi incompréhensives qu'extravagantes. Apparemment, rien n'a gêné le magistrat qui vient de correctionnaliser le viol commis par un homme de 28 ans sur une adolescente de 11 ans. Sans vouloir jeter le discrédit sur l'ensemble des membres de l'institution judiciaire, dont bon nombre sont d'excellents praticiens du droit, il serait peut-être bon de rappeler que le viol, tel que la loi le définit, est : « tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. » On peut imaginer la colère naturelle des parents de la jeune victime en apprenant que le violeur de leur enfant n'encourt que 5 ans d'emprisonnement parce qu'un magistrat a décidé qu'une fellation imposée à une enfant de 11 ans ne constituait pas un viol. Certes, les magistrats chargés des poursuites ont la possibilité légale de revoir la qualification d'une infraction, sauf que dans de nombreux cas, ils choisissent de le faire pour des raisons pratiques. La principale est de désencombrer les cours d'assises, gourmandes financièrement et dont la lourdeur est réservée aux affaires très importantes. Le Procureur de Pontoise aurait-il agi de la même façon s'il s'était agi d'une proche ? Ou bien, pour éviter que la suspicion n'entache sa décision aurait-il pu l'expliquer de manière à lever les doutes sur la régularité du renvoi devant le tribunal correctionnel. Mais les incompréhensions ne s'arrêtent pas à cette histoire sordide. Deux gendarmes ayant abattu un malfaiteur multirécidiviste, évadé et recherché et dont la dangerosité avait été signalée, viennent d'être mis en examen pour : « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Le juge d'instruction a certainement estimé que l'action n'entrait dans le cadre, ni de la légitime défense, ni de l'arrestation de personnes recherchées telle que définie par le code de la défense. Cette affaire rejoint celle de cet agriculteur qui, fonçant au volant de sa voiture sur deux gendarmes, a été abattu. La même qualification a été retenue par un autre magistrat. Les exemples se multiplient et il apparaît clairement qu'il est moins risqué de mettre en examen un militaire de la gendarmerie, dont la mission est d'assurer la sécurité des personnes et des biens et dont les gages de représentativité sont évidents, que d'emprisonner des individus multirécidivistes qui finissent par commettre des meurtres, comme ce fut le cas à Collobrières (Var) en 2012. On sait que les premiers ne feront pas d'histoire et accepteront la rigueur de la sentence, même si elle est provisoire, alors qu'avec les seconds on s'expose à la clameur et au désordre de la rue. On finit par se convaincre que ceux qui sont chargés de protéger la société ne représentent qu'une variable d'ajustement à une pseudo paix sociale dont ils font systématiquement les frais. La présomption de culpabilité colle à sa peau comme une évidence. Il n'est pas question ici de stigmatiser un corps judiciaire qui connaît aussi de profondes difficultés, il s'agit de dénoncer des pratiques lapidaires de la part de certains magistrats qui ne s'embarrassent d'états d'âme que lorsque l'un des leurs est mis en cause. Au nom d'une idéologie dépassée et politisés de manière manifeste, certains d'entre eux oublient que derrière le gendarme qu'ils viennent de mettre en examen, il y a un auxiliaire de la justice dont la communauté paie chaque année, un lourd tribut en vies humaines, pour assurer la sécurité des français. La reconnaissance et la considération sont décidément des gros mots dans la tête de certains. « Si la justice se présentait toujours sous l'apparence du courage, il y aurait plus de justice.» (Alain, philosophe)
Le pain noir La gendarmerie est une force au service de la nation. Elle protège les citoyens, quel que soit leur origine, culture, religion. Pour cela, elle se veut apolitique et hors des manœuvres des personnes dont le but est de défendre leur intérêt au détriment du bien publique. Durant la dernière gouvernance, elle s'est vue traitée équitablement vis à vis des autres forces de police. Les messages qui sont passés par notre nouveau ministre tendent à nous indiquer que ce temps est terminé. Le temps du pain noir est-il venu pour la gendarmerie ? Force, en apparence, tranquille, elle voit autour d'elle les manœuvres quotidiennes d'entités qui, plutôt que de chercher à optimiser leur moyens, cherchent à en obtenir toujours plus. Le plus souvent à son détriment. Le discours actuel de notre ministre montre que désormais, elles ont une écoute de sa part. Pour preuve, la redistribution des effectifs où, non seulement nos camarades de la police obtiennent plus d'effectifs, mais ils le font par le biais de deux entités : La police et la DGSI. Mais que sont les personnels qui travaillent à la DGSI ? Ne s'agit-il pas de policiers ? Cette direction à-t-elle quitté le giron de la DGPN ? Si ce n'est pas le cas, la Police a bien obtenu les ¾ des effectifs supplémentaires. Penser que les gendarmes ne s'en rendent pas compte est la preuve d'un réel mépris de leur intelligence. Cette remarque n'aurait pas lieu d'être si cette direction devenait, au même titre que le SAELSI et le ST(SI)², une entité commune entre la police et la gendarmerie. Cette idée va dans la droite ligne des efforts d'optimisation et de mutualisation lancés par notre gouvernement. Il faudrait pour cela aller au-delà des réticences de personnes qui imaginent que le domaine du renseignement est leur pré carré au sein du ministère. Ainsi, il serait possible d'accorder à la gendarmerie une partie conséquente des postes accordés à cette direction. On peut toujours rêver. En plus de cela, les messages passés par notre ministre pour nos camarades du soutien ne sont pas rassurants. La question qui pointe à travers les inquiétudes est de savoir si ces dossiers sont bien portés ? L'énergie qui lui est accordée est-elle bien au niveau de ce que ces personnels sont en droit d'attendre de la part des dirigeants en qui ils ont placé leur confiance ? Ne sont-ils pas sacrifiés sur l'autel des intérêts contraires à notre institution ? Ces personnels, particulièrement qualifiés, travaillent dans des domaines vitaux. Ils sont particulièrement mal reconnus par le biais de leur statut et leur rémunération. Dans ces temps de recherche d'efficience, est-il bien raisonnable, à moins de préserver des intérêts dont l'importance nous échappe, de les mépriser à travers cette non reconnaissance. Si nos dirigeants étaient cohérents dans leur démarche, ils n'hésiteraient pas à les valoriser et développer ce corps au détriment d'autres ont le statut limite leur efficacité dans leur travail au service de la Nation. La gendarmerie est une belle institution qui a pour mission quotidienne de servir et protéger notre Nation et les citoyens qui en font partie, En tout temps et en tout lieu, avec efficience. Peu revendicative, elle donne sa confiance à ses dirigeants pour obtenir les moyens d'assurer les missions qui lui sont dévolues. Elle n'est pas pour autant aveugle des manœuvres qui visent à l'atteindre dans le but de servir d'autres intérêts. Elle tire des leçons de ce qu'elle observe et subit. Trahir cette confiance serait une erreur pour le bien de tous. PAGE
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Hervé DUPE
Gendarmerie nationale : hier, aujourd’hui et demain ? Force est de constater que les choses changent... Depuis mes débuts dans ce que j'appelais, avec beaucoup de respects, la Grande Bleue, j'ai vu jour après jour devenir ce que nous sommes aujourd'hui. J'ai vu les moyens changer, évoluer, s'améliorer. J'ai vu les services se mettre au goût du jour, se rapprocher « d'en bas ». J'ai vu aussi les parapluies s'ouvrir tellement grand qu'il m'a semblé, un moment soit-il, que ce fussent des parasols. Alors, me direz-vous, il est facile de critiquer quand on n'est pas au sommet, quand on tente de faire au mieux avec des moyens parfois dérisoires. Je répondrais à cela que toutes les critiques sont bonnes à prendre dès lors qu'elles sont constructives et qu'elles apportent, même de façon minime, une idée nouvelle, capable de rendre meilleur le quotidien de chacun. Chaque jour, des hommes et des femmes œuvrent pour notre bien-être, réfléchissent à la façon de rendre moins pénible un métier qui l'est pourtant de plus en plus. On ne devient pas Gendarme par nécessité ou par intérêt, on le devient par vocation car oui, il faut avoir l'âme de devoir affronter ce que le quotidien va vous offrir... y compris le pire. Être Gendarme, ce n'est pas l'assurance d'un salaire en fin de mois, la mise à disposition d'un logement, les apéros du vendredi soir (avec modération), c'est avant tout être au service des autres, tout le temps et en tout temps. Être Gendarme, c'est accepter de faire passer les autres avant soi-même, c'est faire passer les autres avant sa famille, avant son bien-être... c'est être lui ou elle avant d'être soi. Avant, nous avions le temps (ou nous le prenions) d'être au contact de la population. Aujourd'hui, les brigades de Contact ont été créées. Je reste et demeure persuadé, dans mon fort intérieur, que ces unités sont, sans doute, nécessaires, mais elles reflètent aussi l'échec : la mission de base de la Brigade Territoriale n'est plus parce que cette mission ne peut plus être effectuée dans de bonnes conditions. Les raisons ne sont pas impossibles à trouver et ce ne sont pas mes camarades du terrain qui me contrediront : le travail a changé, les missions ont changé, surtout celles qui viennent, inévitablement, se greffer à ce qui est prévu. Alors, devons-nous estimer que nous avons reculé ? Non, jamais, on ne recule pas, on innove. Néanmoins , d'opérations de ceci à services imposés de cela, la marge de manœuvre « initiative » devient de plus en plus faible. On crée des services de renseignements. On crée dans le même temps des référents à tous azimuts. Couvrir tous les secteurs pour éviter « les tuiles ». On ferme des unités d'un côté, on crée des COB de l'autre... Je fais hélas ce triste bilan de n'avoir gagné ni en quantité, ni en qualité. J'ai vu, en 25 ans, des hauts et des bas. J'ai vu des avancées technologiques et des reculs humains. J'ai vu des camarades raccrocher leur képi parce qu'ils n'y croyaient plus... Et pourtant, avec tout cela, je veux y croire encore parce que nous sommes l'élan de ceux qui feront la Gendarmerie de demain. À ces jeunes, à celles et ceux qui ont choisi de servir leur pays, je veux leur adresser ce message : « Allez-y, foncez... il faut croire dans les valeurs que vous avez choisies de servir ». Ne renoncez pas quand l'effort devient trop pénible, quand les forces semblent vous abandonner, quand vous pensez que jamais vous n'arriverez au bout. Ne baissez pas les yeux devant un échec, essayez encore.. et encore si c'est nécessaire jusqu'à voir le sourire de la victoire. Chaque jour, notre Institution avance, même doucement. Chaque jour, nous donnons tous le meilleur de nous-mêmes car nous savons que, quelle que soit la tâche à accomplir, nous la ferons du mieux que nous le pouvons. Nous formons une Institution qui refuse l'échec et si une faiblesse intervient, nous avons ce pouvoir de réagir rapidement et sûrement car nous restons une Force Humaine. Le Général d'Armée LIZUREY, Directeur Général de la Gendarmerie Nationale, le rappelait à la suite du dramatique cyclone qui a ravagé les Antilles : 4000 personnels et 700 réservistes se sont portés volontaires pour venir aider nos camarades qui, pour beaucoup, ont tout perdu. Quelle que soit la mission, quels que soient les risques, quels que soient les sacrifices, nous savons que, dans notre métier, nous ne serons jamais seuls. Cette union est notre cheval de bataille, c'est aussi notre raison d'appartenir à cette grande maison où l'on ne doit jamais laisser quelqu'un au bord du chemin… Gendarmerie Nationale ... parce que demain s'écrit aujourd'hui et se construit avec nous tous. WinLeRetour
Effectifs, matériel, sécurité des casernes… Les attentes des associations de gendarmes pour le prochain budget Elles attendent avec impatience la présentation du prochain budget. Les associations de gendarmes vont lire avec attention, ce mercredi 27 septembre, le compte-rendu du Conseil des ministres. Le gouvernement va y détailler son projet de loi de finances 2018, un texte budgétaire crucial pour l’avenir de l’Arme. Les premières précisions sur le budget qui ont fuité calment et inquiètent à la fois. « Ce qui est rassurant, c’est que le budget annoncé n’est pas en baisse », souligne ainsi Thierry Guerrero, le président de l’association professionnelle nationale militaire (APNM) Gendarmes et citoyens. Après la douche froide des économies budgétaires demandées cet été – 90 millions d’euros pour la Gendarmerie – le projet de loi de finances devrait donc être synonyme d’une hausse de 1% des crédits pour l’Arme, hors dépenses de personnel. Une augmentation bienvenue qui reste cependant décevante pour GendXXI, comparée aux autres hausses de crédits de la Place Beauvau. Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, a déjà en effet annoncé que le budget de la sécurité intérieure va augmenter, hors dépenses de personnel toujours, de 1,9%, pour s’établir à 2,9 milliards d’euros. Globalement, la hausse pour le ministère de l’Intérieur sera de 6,8%. GendXXI craint également que les budgets dévolus à l’équipement ne soient pas augmentés au prorata des hausses de personnel dans l’Arme, 500 chaque année du quinquennat. « Le matériel n’est pas notre préoccupation première : ce qui nous inquiète, ce sont les effectifs », commente pour sa part Gendarmes et citoyens. La future répartition des hausses d’effectifs dans la sécurité intérieure entre Police et Gendarmerie nationale fait grincer des dents du côté des deux APNM. Les 10.000 personnels en plus sur la durée du quinquennat vont se traduire par 7.500 nouveaux policiers et seulement 2.500 gendarmes. « Aucun effort n’est fait pour les forces mobiles », dénonce Frédéric Le Louette. « Or avec vingt-cinq escadrons déployés Outre-mer et la perspective d’un référendum sur l’indépendance en Nouvelle-Calédonie, nous voyons bien que cela sera intenable », estime-t-il. « Il y a un réel déséquilibre, sur cette question des effectifs, entre la Police et la Gendarmerie nationale », regrette Thierry Guerrero. Le président de Gendarmes et citoyens estime qu’à travers cette répartition des hausses d’effectifs, la Police nationale se taille la part du lion sur des sujets actuellement centraux comme le renseignement et la lutte contre le terrorisme et la sécurisation des frontières. Autre motif d’inquiétude : le boulet des loyers non-payés à temps, évalués par GendXXI à 60 millions d’euros en 2017. L’association estime que cette dette provisoire atteindra environ 95 millions d’euros en « début d’année 2018 ». « Cela nous inquiète beaucoup car c’est l’avenir du budget de la Gendarmerie », souligne Frédéric Le Louette, le président de GendXXI. Quelques précisions sur le futur budget ont déjà été dévoilées, comme par exemple 70 millions d’euros pour le renouvellement du parc automobile de l’Institution ou encore une dotation de 105 millions d’euros pour la gestion du patrimoine immobilier de la Gendarmerie. Dans cette dernière enveloppe, cinq millions d’euros de crédits seraient prévus pour la sécurité des casernes selon GendXXI. « C’est peut-être encore insuffisant, mais l’effort est accentué », salue Frédéric Le Louette. Une décision d’augmentation prise avant les deux incendies criminels de Limoges et de Grenoble, et qui apparaît aujourd’hui, après ces deux attaques, prioritaire.
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Vingt-six policiers et gendarmes tués dans l'exercice de leur fonction en 2016 Les gendarmes ont payé le plus lourd tribut de ce triste bilan annuel dressé par l'Observatoire national de la délinquance. Les deux policiers tués dans un assassinat djihadiste à Magnanville ne sont que deux victimes dans un bilan très lourd. En tout, 26 policiers et gendarmes sont morts dans l'exercice de leur fonction en 2016, et le nombre de blessés chez les forces de l'ordre a largement augmenté. Selon ce bilan dressé jeudi par l'ONDRP (Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales), deux policiers et 14 gendarmes ont péri alors qu'ils exerçaient une mission opérationnelle de police. Les décès des dix autres fonctionnaires et militaires sont survenus en dehors de leur temps de mission mais alors qu'ils étaient "en service", lors d'accidents en période d'astreinte, de formation ou de trajets domicile-travail, selon les explications de l'observatoire. Les gendarmes ont payé le plus lourd tribut, avec notamment le crash d'un hélicoptère en mai 2016 dans les HautesPyrénées dans lequel quatre militaires périrent, et un accident de la route en décembre dans l'Oise, qui a coûté la vie à trois jeunes membres d'un peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (Psig). LIRE AUSSI >> La nouvelle vie de Mathieu, 4 ans, fils des policiers tués à Magnanville Sur l'ensemble des 16 décès de policiers et gendarmes "en mission", quatre ont été causés par l'usage d'une arme ou une agression physique. Ce total n'intègre pas l'assassinat du commandant de police Jean-Baptiste Salvaing et de sa compagne Jessica Schneider, à leur domicile de Magnanville (Yvelines) par un assaillant se revendiquant de Daesh, répertorié parmi les morts "en service". Ce bilan humain de 26 morts "est en forte hausse comparé à 2015, année durant laquelle 14 agents avaient perdu la vie", commente l'ONDRP. Depuis 2012, les deux forces de sécurité comptabilisent chaque année en moyenne 19 décès. L'ONDRP constate une "stabilité" du nombre de personnels blessés en 2016, soit 18 721 policiers et gendarmes et une baisse de 1,7% par rapport en 2015. Mais si le nombre de blessés "en service" diminue de 7,4%, le nombre de fonctionnaires et militaires blessés "en mission" augmente, notamment ceux qui ont été victimes d'une agression. Ainsi, 1984 gendarmes ont été blessés après avoir été agressés, soit une hausse de 9,8%, souligne l'ONDRP. Chez les policiers, entre 2015 et 2016, le nombre d'agents blessés par une arme bondit de 430 à 687, ce qui ne représente toutefois que 12% du total des policiers blessés "en mission", soit 5 767. "L'augmentation du nombre d'agressions sur des policiers ou des gendarmes en service actif est une tendance qui s'inscrit sur le long terme", a commenté Christophe Soullez, chef de l'ONDRP.
Policiers/Gendarmes: vers une nouvelle guerre des polices? Entre mauvaises conditions de travail et provocations, la tension monte entre syndicats de police et de gendarmerie Policiers et gendarmes ont les mêmes ennemis, et sont dans une large mesure confrontés aux mêmes difficultés. Pour autant, au sein de la gendarmerie l’exaspération monte face à certaines attitudes de la police nationale, et plus particulièrement de ses syndicats. Si le gouvernement n’en prend pas rapidement la mesure, il est à craindre que les militaires ne décident d’adopter les mêmes méthodes que les organisations syndicales pour se faire entendre, ce qui à terme ne pourrait que nuire à l’efficacité de nos forces de sécurité intérieure. Bien évidemment, les revendications portées par les syndicats des fonctionnaires de police sont, pour certaines d’entre elles, parfaitement légitimes. Bien évidemment aussi, le quotidien de nos policiers est souvent rude, et parfois même ils sont contraints d’exercer leur profession dans des conditions inadmissibles : agressions physiques et verbales, lieux de travail dégradés, difficultés personnelles (le problème du logement des jeunes policiers affectés à Paris, par exemple), ou réponse pénale d’une efficacité plus que discutable. La gendarmerie n’est pas une « sous-police » A titre d’exemple, les attaques dont des fonctionnaires de police ont été victimes quai de Valmy ou à La Grande Borne sont des actes aussi odieux que lâches, qui ne doivent être tolérés sous aucun prétexte. Tout aussi intolérable, d’ailleurs, est l’attitude de prétendus « intellectuels » qui entreprennent de défendre les incendiaires, ce qu’a fort bien dénoncé Jean-Paul Brighelli. N’en déplaise à certains, une société privée de ses forces de sécurité intérieure – ou dont celles-ci seraient privées des moyens humains, matériels ou légaux d’agir – ne serait pas une utopie libertaire, mais un chaos d’une sauvagerie terrifiante. Entre pillards et seigneurs de la guerre, du repli des Légions romaines aux Écorcheurs en passant par la révolte d’An Lushan, la loi de la jungle n’a rien de désirable. Ces problèmes bien réels, et dont la plupart sont communs à la police et à la gendarmerie, ne doivent pas interdire pour autant l’exercice d’un minimum d’esprit critique, en l’occurrence au sujet des déséquilibres persistants entre ces deux institutions. En effet, les dernières semaines ont mis en évidence de manière presque caricaturale l’irrecevabilité d’un certain discours, trop souvent porté par les organisations syndicales de la police, et qui tendrait à faire de la gendarmerie une sorte de « sous-police », tout juste bonne à siffler au bord des routes ou à patrouiller dans de calmes campagnes pendant que les policiers, eux, combattraient les vrais criminels et les terroristes. Les gendarmes ne sont pas mieux lotis Pire, ces clichés – totalement faux, s’il est besoin de le préciser – sont parfois implicitement validés dans l’esprit de nos concitoyens par des responsables politiques qui, sans forcément les relayer, s’abstiennent de les démentir afin de ne pas contrarier les syndicats. Quand le ministre de l’Intérieur déclare au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, au sujet de l’immobilier, vouloir « mettre à niveau la police par rapport par exemple à l’effort qui a été fait dans la gendarmerie », il laisse croire que les gendarmes seraient mieux lotis, ce qui est loin d’être vrai. Il oublie que, contrairement aux commissariats, les casernes ne sont pas seulement des lieux de travail mais aussi des lieux de vie, où les militaires ont l’obligation de résider avec leurs familles.
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Or, trop souvent encore et notamment dans le parc immobilier domanial, les logements des gendarmes ne respectent même pas les normes pourtant minimales des HLM. Après le passage d’Irma à Saint-Martin, les gendarmes se sont mobilisés pour faire face, aux côtés de l’armée de terre et de la sécurité civile. Pendant que la direction générale organisait le rapatriement en urgence des familles et l’arrivée des renforts, les militaires, dont certains avaient eux aussi vu leurs logements détruits, restaient sur place pour participer aux secours, lutter contre les pillages et permettre la continuité de l’autorité de l’État. Parmi ceux qui n’étaient pas initialement engagés sur ce terrain, plusieurs milliers de gendarmes de tous les corps et de tous les grades se portèrent volontaires dès les premiers jours pour relever leurs camarades de Saint-Martin et Saint-Barthélémy et leur permettre de rejoindre leurs familles évacuées. Presque simultanément, en métropole, un groupe d’extrême-gauche a incendié des véhicules dans deux casernes de gendarmerie, à Limoges et Grenoble. Outre l’agression inacceptable que cela représente en soi, rappelons les risques évidents de propagation des incendies à des bâtiments qui ne sont pas seulement des locaux de travail, mais aussi les logements des militaires et de leurs familles. La gendarmerie est en charge de 95% du territoire Et enfin, le matin même où dans toute la France les gendarmes, choqués, découvraient l’incendie de Grenoble, ils apprenaient que 2 000 CRS se faisaient porter pâles. En plus de leurs missions normales, du dispositif exceptionnel dans les Antilles, et de la préoccupation bien légitime de renforcer la sécurité de leurs casernes et surtout des familles qui y vivent, les gendarmes ont donc dû en urgence remplacer leurs « camarades » policiers, soudain de facto en grève. Pour couronner le tout, les gendarmes sont bien placés pour savoir que les revendications des organisations syndicales de la police n’ont en l’occurrence aucun sens, puisque la fiscalisation partielle de l’IJAT (elle reste exclue de l’impôt sur le revenu) a été compensée par une revalorisation à due concurrence. La gendarmerie est en charge de 95% du territoire et de 50% de la population, et encore le nombre d’habitants augmente-t-il nettement plus vite sur son secteur qu’en zone police (deux tiers de la hausse de population en France est en ZGN – Zone Gendarmerie Nationale). Or, malgré l’ampleur géographique de ses circonscriptions, la gendarmerie ne dispose que de 99 000 ETP (unité de mesure d’une capacité de travail) réalisés là où la police nationale en a près de 149 000 (rapport IGA/IGF de février 2017), et elle ne peut compter que sur l’aide d’environ un quart des policiers municipaux, ceux-ci étant massivement implantés en ZPN – Zone Police Nationale. En outre, près de la moitié de l’emploi des escadrons de gendarmerie mobile (l’équivalent des CRS) se fait en ZPN, alors que les renforts de CRS en ZGN sont pour ainsi dire inexistants. Naturellement, la police nationale et ses organisations syndicales savent rappeler que la ZPN concentre environ deux tiers des crimes et délits, mais est-ce une fatalité ? Ne faudrait-il pas plutôt s’interroger sur l’efficacité des modes d’action choisis ? 0,7 gendarme = 1 policier ? Car enfin, les habitants de la ZPN ne sont pas tous moins honnêtes que ceux de la ZGN ! Si donc on considère que pour prendre en compte sa population « normale » la police dispose de 99 000 ETP, comme la gendarmerie, cela lui laisse un « surplus » de 50 000 ETP qui devraient pouvoir se consacrer entièrement à la population la plus difficile des zones urbaines. En d’autres termes, la police nationale, si elle le voulait, pourrait déployer dans les seuls « territoires perdus de la République » relevant de sa responsabilité l’équivalent de la moitié des effectifs de la gendarmerie ! D’ailleurs, cette dernière a aussi sur sa zone de compétence un nombre important de quartiers sensibles, et subit les exactions d’habitants de la ZPN dont les activités de prédation ne s’arrêtent pas aux frontières de leurs communes. Il y a déjà quelques années, la Cour des comptes estimait que 0,7 gendarmes suffisaient à faire le travail de 1 policier. PAGE
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Autrement dit, en termes de « production de sécurité », les 149 000 policiers ne correspondent qu’à 104 000 gendarmes – ce qui d’ailleurs reste supérieur aux effectifs réels de la gendarmerie ! Il n’est pas question de dire que les policiers seraient en eux-mêmes moins bons que les gendarmes. Ces derniers ne sont pas tous de preux héros seulement soucieux du bien public, et il y a aussi dans la police nationale bien des fonctionnaires de valeur et dévoués à l’intérêt général, et des unités particulièrement efficaces. La différence réelle porte sur l’organisation des deux forces, et en particulier le temps de travail, sujet sensible s’il en est. En outre, le statut militaire permettant de nombreuses astreintes non rémunérées, il donne à la gendarmerie une capacité de montée en puissance inégalée en cas d’urgence, comme on l’a encore constaté dans les Antilles. En situation de crise soudaine, tous les préfets de France et de Navarre savent vers qui ils peuvent, ou ne peuvent pas, se tourner. Des effectifs sur les nerfs Bien évidemment, d’autres paramètres devraient être pris en compte si l’on voulait dresser un bilan comparé rigoureux de nos forces de sécurité intérieure. L’efficacité très variable de la réponse pénale, déjà évoquée, et qui peut transformer la lutte contre la criminalité en tonneau des Danaïdes, condamnant un nombre élevé de fonctionnaires ou de militaires à toujours « courir après les mêmes voleurs ». Ou la situation de certains petits commissariats de province, laissés pour compte dans la répartition des moyens et des effectifs, les élus des communes dont ils ont la charge ne faisant pas le poids face à ceux des plus grandes agglomérations. Il n’en demeure pas moins que la tension monte chez nos gendarmes. Pour l’instant, ils répondent présent. Mais s’ils devaient avoir le sentiment que les organisations syndicales de la police étaient mieux écoutées et obtenaient plus du gouvernement que n’obtiennent leur hiérarchie et leurs représentants, ils auraient hélas toutes les raisons d’en conclure que les grèves sont plus efficaces que le dévouement. Triste message à délivrer aux forces de l’ordre, alors même que la menace terroriste est toujours aussi élevée, comme nous le rappellent la mort tragique de Mauranne et Laura à Marseille, et la tentative d’attentat à la bombe artisanale à Paris. L’État a constaté qu’il peut encore compter sur les gendarmes pour remplacer au pied levé des milliers de policiers soudainement « malades ». Mais il sait aussi qu’il n’aurait personne vers qui se tourner si cette « maladie » devait s’étendre à la gendarmerie – sans même parler des autres armées, épuisées par Sentinelle (je partage totalement l’excellente analyse de Michel Goya à ce sujet), étranglées par les coupes budgétaires, et excédées par le mépris d’un gouvernement dont le porte-parole dédaigne les « poètes revendicatifs », fussent-ils de grands soldats, et considère comme une sanction de charger un député de s’intéresser à la défense de la France.
Aurélien Marq
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