Direction générale de l’aménagement 57 cours Pasteur 33000 Bordeaux
Agora
Biennales d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
15 €
Agora 2010
2003 : Alain Juppé souhaite que s’organise à Bordeaux un événement consacré à l’architecture, à l’urbanisme et au design. La première Agora a lieu l’année suivante.
De gauche à droite : Jacques Ferrier Nicolas Michelin Djamel Klouche Marc Barani Alain Juppé
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Introduction
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Devant le succès remporté, il demande que l’événement devienne biennal. Ainsi naît Agora biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux en 2006.
Agora
Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
Depuis 2004, Agora a pris une ampleur nationale… Mais comme tout événement créé par la nécessité, et conçu comme une carte blanche donnée à un commissaire, Agora a donné d’elle-même, à chaque édition, une image différente, appuyée sur des médias différents. En 2004, nous n’avions fait qu’un programme. En 2006, nous éditions un DVD qui reprenait la totalité des films réalisés par Jacques Ferrier, Philippe Gazeau et Louis Paillard (FGP) et la teneur des débats. En 2008, Nicolas Michelin souhaita un catalogue édité par Le Festin et vendu en librairie. En 2010, Djamel Klouche préféra un simple journal reprenant sa seule exposition. Il nous a donc paru nécessaire, pour cette cinquième édition, de collecter, dans un seul ouvrage, l’essentiel des cinq éditions d’Agora : 2004, 2006, 2008, 2010, 2012. L’édition 2012 ne sera qu’ébauchée puisque cet ouvrage sortira au moment où Agora 2012 ouvrira ses portes. Cet ouvrage constituera, nous l’espérons, un repère pour ceux qui veulent suivre l’évolution d’Agora, mais également, en filigrane, l’évolution des grands courants de pensée traversant l’urbanisme, comme la construction patiente du projet urbain de Bordeaux. 5
Agora
Introduction
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La fête aux bassins à flot 2010
Agora
Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
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Sommaire Agora : extension du domaine de l’urbain : Alain Juppé 11 Agora, une histoire simple : Michèle Laruë-Charlus 17 Agora, une biennale unique 23 Témoins 24 Et déjà 1, 2, 3, 4, 5 éditions 36 Petite histoire des affiches Agora 36 Cinq Agora pour quels objectifs ? 40 Agora : on y mange et on y boit aussi 42 Partager une vision : les commissaires et leurs expositions 45 Agora 2004 : Réinventons la ville 46 Les commissaires : Emmanuel Graffeuil et Catherine Arteau 46 Interview croisée d’Emmanuel Graffeuil et Catherine Arteau 48 Agora 2004 en images 50 Agora 2006 : en ville comme à la maison 52 FGP : Jacques Ferrier, Philippe Gazeau et Louis Paillard 52 Entretien avec Jacques Ferrier 56 Retour sur Agora 2006 au hangar 14 58 Agora 2008 : « Alerte » : et si on profitait un peu plus de lui ? 60 Nicolas Michelin 60 Entretien avec Nicolas Michelin 62 Retour sur Agora 2008 au hangar 14 64 Agora 2010 : Stim : métropoles millionnaires 66 Djamel Klouche 66 Entretien avec Djamel Klouche 68 Retour sur Agora 2010 au hangar 14 70 Agora 2012 : Patrimoines : Héritage/Hérésie 72 Marc Barani 72 Entretien avec Marc Barani 74 Aider à la décision : les grands débats d’Agora 81 Rencontre avec Rémi Cambau 82 De quelques débats 86 Le Maitre, l’Ecole et l’Architecte 86 A quoi sert le mobilier urbain ? 87 Le logement idéal existe-t-il ? 88 Maison ou immeuble, choix de ville, choix de vie ? 89 Quel avenir pour les échoppes bordelaises ? 90 Notre logement dans 10 ans 91 Le design peut-il sauver les meubles ? 91 Audace architecturale, jusqu’où peut-on aller ? Le cas des Berges du Lac 92 Que conserver de notre patrimoine ? 93 Bâtiments écologiques et nouvelles obligations 94 Comment répondre au désir de nature des citoyens 95 Qu’est-ce, au XXIe siècle, qu’un espace public ? 96 Vivre dans un éco-quartier 97 Agora
Sommaire
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Les métropoles de demain 98 Bienvenue chez moi ! Bordeaux, Anvers, Rotterdam, Zürich : comment concevoir et faire évoluer des quartiers où chacun se sente bien ? 99 L’habitat en ville adapté à chacun ? 99 Co-exister dans une métropole 100 Une métropole, est-ce viable ? 100 Vous sentez-vous bien dans la ville ? 101 Une métropole d’un million d’habitants peut-elle être ouverte à tous ? 102 2004-2012 : un cas à part : les Bassins à flot 103 Quel avenir pour les Bassins à flot ? 103 Le rôle des équipements culturels dans le décollage de nouveaux quartiers 104 Les Bassins à flot : un projet de quartier fort de sa diversité ? 105 Comment intégrer le nouveau pont Bacalan-Bastide dans la ville ancienne ? 106 Et après Agora…prolonger la réflexion et déboucher sur l’action 109 Ecouter, voir : les leçons d’Agora 110 Pour une vision prospective de Bordeaux : Bordeaux 2046 118 S’ouvrir au monde 121 Agora hors les murs 122 Ouverture à l’international 126 Agora Shanghaï 126 Visite des ambassadeurs UNESCO 128 Mieux comprendre et apprendre à voir 129 L’école d’architecture et du paysage de Bordeaux 130 Entretien avec Olivier Brochet 130 Les workshops de l’école d’architecture commentés par Olivier Brochet 132 Le 308 142 Interview croisée avec Michel Moga, Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes, Adrien Bensignor, responsable de la Maison de l’Architecture et Sophie Molines, chargée de communication de l'ordre des architectes d'Aquitaine 142 arc en rêve 144 Entretien avec Francine Fort, directrice d’arc en rêve centre d’architecture 144 L’École des beaux arts de Bordeaux 146 Entretien avec Guadalupe Echevarria, directrice de l’École des beaux-arts de Bordeaux 146 Travail avec les enfants 150 Rencontre avec Claire Josso, professeur d’arts plastiques au collège Alain Fournier 150 Récompenser la production architecturale : catalogue des prix Agora 155 2004-2012 : prix d’architecture 156 2006-2012 : appel à idées 161 2008-2012 : prix design 164 2010-2012 : prix des associations 166 2012 : prix photo 167 Ce qu’ils disent d’Agora 171 Une phrase des partenaires financeurs pour définir Agora 172 Agora mondain 179 Conclusion 186 Epilogue 188 Entretien avec Noëlle Arnault 188 Traduction 194
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PrĂŠface
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Alain Juppé Maire de Bordeaux Premier vice président de la communauté urbaine
Agora : extension du domaine de l’urbain
J’ai voulu Agora, dès 2004, parce qu’il me semblait que manquait à Bordeaux un outil d’accompagnement de l’évolution de la société, destiné au grand public et parfaitement irréprochable dans ses contenus. Un outil qui montre que la ville n’est aimable que si nous le sommes nous mêmes, que la ville n’est belle que si nous décidons de nous en occuper, que la ville n’est vivante que si nous décidons de la stimuler. Agora, au fil des années, a trouvé son public, acquis une notoriété nationale incontestée et conservé ce qui fait sa caractéristique depuis le début : un mélange assez unique de sérieux, voire d’austérité dans certains de ses débats ou certaines de ses scénographies, et de frivolité (on y mange, on y boit, on y danse, on y défile et on y fait la fête); un mélange tout aussi unique de professionnalisme et de ce que j’appellerai de petit bricolage latin (on y croise des enfants jouant au jeu de l’oie, Jean Nouvel, Stéphane Paoli et des ambassadeurs de l’Unesco, des personnes transportant leur fauteuil pour être certains de s’asseoir, et même des promeneurs avec leur chien...), on y traduit les débats en langage des signes, on y organise des rallyes vélo, on y « accroche » Pecha Kucha, on y offre des promenades en bateau aux enfants des écoles qui ont travaillé sur le même thème que le commissaire... Agora donne à voir, à goûter, à écouter, à toucher – aucun écriteau n’empêchera un enfant de toucher une maquette – à sentir. Ce mélange fut celui de la fête aux Bassins à flot en 2010 : boire du vin blanc et manger des huitres en regardant le soleil se coucher sur les Bassins à flot, au son de l’accordéon... après avoir écouté Nicolas Michelin raconter les Bassins demain... Si Agora permet, finalement, tous les deux ans, de faire le point avec les Bordelais sur l’évolution de leur ville, elle a su, au fil des années, assumer d’autres fonctions et répondre à d’autres ambitions. Il serait illogique en effet de dire qu’Agora est un événement participatif s’il se contentait d’être un moment de bilan. Patrice Meyer-Bisch, coordinateur de la chaire Unesco pour les droits de l’homme et la démocratie à l’université de Genève lors d’un débat à Agora 2010, a bien résumé Agora en disant « il n’y a plus un " haut " ou un " bas " mais une " agora ", une dialectique où les idées s’entrechoquent. Et une bonne idée trace des chemins vers sa réalisation ». Agora
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Agora impulse en effet le projet urbain autant qu’il le résume. En 2004, c’est un débat sur le paysage de la rive droite qui donne le coup d’envoi au parc aux Angéliques de Michel Desvigne, pourtant contesté à l’époque. En 2006, c’est le travail des étudiants de l’Ecole d’architecture sur l’îlot Amédée Saint-Germain, près de la gare, dans le cadre d’Agora, qui conduit la Ville à renoncer à un permis de construire qui aurait rendu impossible le projet actuel de Bernard Reichen. En 2008, c’est l’exposition de Nicolas Michelin consacrée au développement durable qui nous conduit à mettre en œuvre une charte de la construction durable. En 2010, c’est le thème des métropoles millionnaires développé par Djamel Klouche qui conduit la Communauté Urbaine à revoir ses ambitions démographiques... Mais Agora ne sert pas que d’agitateur d’idées. Agora nous a donné une méthode au fil des ans : celle des ateliers, qui est unique car elle pose les mêmes questions à deux groupes de personnes bien différentes : des professionnels d’un côté (architectes, promoteurs, bailleurs) et des habitants de l’autre. L’atelier de la Caserne Niel ? Il a permis de conserver la caserne et poussé Winy Maas à imaginer un projet singulier, contextuel, L’atelier de la salle des fêtes du Grand Parc ? Il a permis de conserver le bâtiment et de déboucher sur un cahier des charges partagé avant lancement d’un concours de maîtrise d’œuvre. L’atelier de la place Latule ? Il a permis d’alimenter le cahier des charges du concours de réaménagement mais il a permis aussi, par l’écriture des « contes de Latule » aux habitants des Aubiers et des Bassins à flot/Chartrons, d’imaginer demain une fluidité entre leurs quartiers. L’atelier de la halle des Douves ? Il a permis de sortir de l’impasse et d’arrêter une position partagée sur le devenir de ce lieu. Agora
Préface
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Agora nous a donné également un calendrier. Entre deux Agora, nous nous fixons d’avancer dans la réflexion puis la mise en œuvre de projets urbains territoriaux : 2004, Bassins à flot / Bastide, 2006, Gare Saint-Jean/Rive droite/Souys/Deschamps/Floirac, 2008, centre ancien, 2010, Bastide Paul Boncour / Bassins à flot, 2012, centre ancien, Brazza, Bordeaux Nord, Grand Parc. Ce travail mené avec les habitants et avec les urbanistes retenus donne systématiquement lieu à l’édition de livrets : noir pour Bastide, vert pour Belcier, bleu pour Bacalan/Bassins à flot, fuchsia pour le centre, orange pour les Aubiers, vert pâle pour Grand Parc, bleu ciel pour Caudéran... Cette méthode, cette rigueur et cette attention aux personnes, nous la devons en partie à Agora. Agora, scène ouverte, Agora cristallisateur, Agora joyeux... Mais Agora maintenant reconnu, nationalement et internationalement... Agora ou la preuve que le global, c’est le local sans les murs... Agora, c’est enfin l’énergie de ceux qui la font et y participent. Que tous les partenaires d’Agora, chaque année plus nombreux soient remerciés dans cet ouvrage qui retrace huit années d’aventures et qui n’existerait pas sans eux...
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Agora 2008, « Les métropoles de demain » Débat avec Jean Nouvel, Nicolas Michelin, Alain Juppé, François de Mazières et Yves Thibaud de Silguy
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Une histoire simple
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Michèle Laruë-Charlus Directeur général de l'aménagement de la Ville de Bordeaux Délégué général d'Agora
Agora, une histoire simple
En décembre 2003, la Ville de Bordeaux fête l’arrivée du tramway, après six ans de travaux infernaux. Six ans au cours desquels les Bordelais – qui jusque là vivaient à l’heure du tout voiture, des embouteillages et de l’asphyxie patrimoniale, certes, mais dans le confort que donne le sentiment que demain ressemblera à peu près à aujourd’hui – venaient de subir un violent exercice de vie urbaine en accéléré. Plus rien ne serait comme avant : au lieu de s’en plaindre, il fallait s’en réjouir. Il fallait en tout cas en parler, et commencer à en parler entre nous, modestement. C’est ainsi qu’est née Agora. La première idée d’Alain Juppé a été de remercier les Bordelais de leur patience pendant les travaux, de les remercier de leur participation active à ces travaux et enfin de les remercier, en tant que maîtres d’ouvrage, de poursuivre la croissance de Bordeaux en manifestant une attention particulière à la qualité architecturale de leurs projets : d’où le lancement fin 2003 des prix d’architecture Agora avec un jury présidé par Christian de Portzamparc. Avec le tramway, la réfection de tous les grands espaces publics de Bordeaux et l’aménagement des quais sous la conduite de Michel Corajoud, la ville, non seulement se remettait à niveau mais prouvait par la spectaculaire transformation qui était la sienne, qu’elle était maintenant capable de grandir. Or elle en avait les moyens, disposant de très vastes espaces mutables à proximité immédiate du centre ville. Encore fallait-il que l’image mentale que les Bordelais se faisaient de leur ville changeât. En 2004, le centre ville était encore circonscrit aux « beaux quartiers », le H14, même s’il y accueillit le premier Agora était encore loin du centre, et toujours pas accessible en tramway. Le Salon du Livre avait d’ailleurs refusé de s’y installer…Pour grandir, il fallait donc que les Bordelais puissent imaginer vivre un jour aux Bassins à flot par exemple, sans que la métamorphose de l’exil ne s’impose. D’où la deuxième idée d’Agora : associer les Bordelais aux questions urbaines (et donc au projet urbain), jusque là traditionnellement réservées aux spécialistes.
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Cette idée d’une Agora ouverte à des questions complexes, il était très hasardeux de s’y lancer et nous étions à peu près persuadés que nous ne serions pas ou peu suivis. Nous pensions toutefois que nous trouverions un écho – que nous espérions impertinent – du côté des étudiants. Dès la première édition, les étudiants – et les enseignants bien évidemment – de l’École des beaux arts et de l’Ecole d’Architecture et du Paysage nous ont accompagnés. La première question urbaine débattue lors de la première édition de 2004 fût – déjà ! – celle des Bassins à flot : d’un côté le projet d’aménagement d’Antoine Grumbach et de l’autre, des « contreprojets » proposés par les étudiants encadrés en 2004 par Rudy Ricciotti, Olivier Brochet, Pablo Samaniego, Jonathan Woodroffe. C’est sans doute ce premier débat, où nous vîmes arriver 350 personnes, dont beaucoup de Bacalanais, qui fit le déclic. Agora était dédiée à l’architecture, mais également à l’urbanisme. Les éditions qui suivirent le prouvèrent amplement. Manquait encore la vie quotidienne, l’usuel, ce qui nous accompagne sans qu’on l’ait forcément choisi, parfois même sans qu’on le voie : le banc sur la place, la tasse à café de notre bistrot préféré, le stylo qui reste au fond du sac, le vélo qui nous conduit, la lampe qui nous éclaire. Là encore, il n’était pas question de créer un événement international de design. D’autres villes le faisaient très bien et sans doute mieux que nous ne l’aurions fait. Nous ne nous sentions en tout cas pas de légitimité particulière à nous y lancer. Nous avons donc simplement laissé la porte ouverte, en nous disant que le design d’aujourd’hui prolongeait les arts décoratifs d’hier et que le musée des arts décoratifs de Bordeaux qui depuis plus de 10 ans, accueillait de magnifiques expositions de design serait sans doute demain musée du design. Et il est vrai que les liens entre Agora et le musée des arts décoratifs ont toujours été étroits : Sylvain Dubuisson, Andrea Branzi, Tobia Scarpa ont été nos passeurs. Depuis, grâce à cette porte volontairement ouverte, le design prend chaque année plus d’ampleur. Agora (biennale d’architecture, d’urbanisme et de design) avait donc dès sa modeste création un triple objectif : 1 elle était créée pour les Bordelais et accessible à tout public (y compris le public des enfants) 2 elle accompagnait, illustrait et faisait participer à l’élaboration du projet urbain et à la construction de la ville. Elle devait donc être intellectuellement irréprochable, 3 elle ouvrait tous les champs du possible dès lors qu’ils touchaient à l’urbain. C’était donc un événement ouvert, dont les capacités d’évolution étaient d’emblée inscrites dans les principes de sa fondation. L’ouverture des portes du H14 le vendredi 13 février 2004 matin du premier Agora fut une première bonne surprise. Là où nous n’attendions absolument personne de toute la journée, nous découvrîmes qu’une (petite) queue s’était formée avant l’ouverture des portes…La deuxième fut que nous ne connaissions pas, dans leur grande majorité, les personnes qui venaient…Nous avions donc réussi à sortir du petit cercle des initiés. La vraie récompense fut l’annonce d’Alain Juppé déclarant, sans que nous l’ayons jamais imaginé, qu’Agora serait désormais biennale. Agora
Une histoire simple
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Agora biennale : à vrai dire, nous n’étions pas équipés pour cela. Aucune expérience, un budget plus que modeste, pas d’équipe dédiée et pas vraiment de résonnance nationale, mis à part les commentaires élogieux d’une journaliste de Libération venue là par hasard, Anne-Marie Fèvre. Hugues Martin, en 2006, nous a soutenus avec beaucoup d’enthousiasme et a souhaité qu’Agora puisse faire appel à des fonds privés. Tous ceux qui participent à la construction de la ville y ont répondu favorablement depuis cette date. De la première édition – héroïque – à celle de 2010, et, je l’espère, de 2012, Agora a subi de profondes transformations :
transformation par épaississement : Les transformations de la ville, l’ouverture à l’urbanisation de nouveaux quartiers, l’arrivée de nouveaux habitants, l’irruption de sujets nationaux voire internationaux dans la vie quotidienne, le développement par la ville d’une méthode rigoureuse de co-élaboration de projets avec les habitants ont créé une stratigraphie épaisse dont se nourrit Agora : les débats sont de plus en plus nombreux, les sujets plus complexes et le lien entre les sujets bordelais et sujets généraux de plus en plus étroits, le design de plus en plus présent. En 2004, nous pouvions mémoriser les six grands débats, organisés par Rémi Cambau, qui ont marqué Agora. En 2010, ce n’était plus imaginable car il y en eut trente et un, et ce uniquement parce que nous ne pouvions plus en caser un seul, sauf à le programmer à des heures invraisemblables. En 2012, nous avons prévu trois espaces de débat. Nous aurions pu en prévoir quatre. Pourquoi ? Parce que tous les partenaires d’Agora – et ils sont à ce jour près de 40 – peuvent organiser des présentations de projet (les « grands débats » restant l’apanage d’Agora). Cette vie autonome d’Agora, comme l’existence des soirées off sont sans doute la meilleure preuve de l’ancrage d’Agora et de son caractère évident, non artificiel. En 2008 l’épaississement est tel que le H14 est entièrement investi et que la fête des étudiants à l’étage doit émigrer. 6 000m²… Mais il n’y manque personne, des archives municipales au 308 en passant par Mollat, la galerie Arrêt sur l’Image, arc en rêve, l’ENSAPB, l'École des beaux-arts, Thierry Marx au restaurant du rez-de-chaussée…et Jean Nouvel le samedi, Pritzker Price depuis quelques jours et ovationné à son entrée au H14.
transformation ÉGALEMENT PAR EXTENSION :
extension thématique
Le noyau de base – architecture, urbanisme, design – reste le même mais les modes de présentation s’ouvrent. Ils affectent l’espace public : Benjamin Girard et ses phrases jaunes en faveur du développement durable en 2008, le collectif DITO et ses manches à air en 2010 le long des quais, les ballons rouges de 2012… Agora
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Ils affectent les musées et lieux culturels : musée d’Aquitaine en 2010 autour des photographes Anissa Michalon et Claire Soton, musée des arts décoratifs à chaque édition, Base sous-marine en 2012, et bien sur arc en rêve et le 308. Ils investissent le champ du cinéma. Si l’Utopia est depuis 2004 un partenaire fidèle, l’édition 2012 avec la venue de trois équipes de réalisateurs internationalement connus, Khalil Jaureige / Joana Hadjithomas pour le Liban, Gaston Kaboré pour le Burkina Faso et Alexandre Sokourov pour la Russie permet à Agora d’être présent à l’Utopia, au Rocher à Cenon, à l’UGC. Ils investissent le champ artistique avec lequel à vrai dire ils entretiennent des relations fusionnelles : défilé de Maroussia Rebecq en 2004, spectacle circassien au H14 en 2006. Jean-Jacques Lesgourgues prête des œuvres qui illustrent l’exposition de Nicolas Michelin consacrée au développement durable en 2008. En 2010, Claude Vialla nous ouvre généreusement son atelier et nous confie des œuvres jamais exposées qui sont présentées dans les salons de l’Hôtel de Ville en contrepoint systématique avec les basins de la Malienne Sanata. En 2012, les Grandes Traversées nous accompagnent avec Matanicola, le Rocher avec Boban Markovic et le théâtre Barbey comme les Vivres de l’art organisent deux soirées de concerts, Caroline Melon et Chahuts se prêtent au jeu, Anne Garde expose ses photos, et Jean-François Buisson organise une nuit de fête… Ils investissent le champ de la recherche, autour de workshops : en 2012 « Base et béton » avec l’ESA à la Base sous-marine, « Marchons Marchons » workshop autour des chaussures « patrimoniales » à l’École des beaux-arts, workshop Bordeaux/Casablanca avec les deux écoles d’architecture, université d’été du design avec l’association Particule 14 à l’École des beaux-arts et enfin atelier Pompadour, workshop de customisation de chaussures.
L’extension se fait également en direction des publics, et notamment de celui des écoles. Que ce soit sur le thème du développement durable ou sur celui du patrimoine, les écoliers, les collégiens et leurs enseignants sont à la fois réceptifs et actifs.
L’extension enfin, est géographique :
Alain Juppé souhaitait qu’Agora sorte des murs du H14. En 2010, la soirée aux Bassins à flot ne se voulait pas une fête comme les autres. Elle avait pour ambition de faire connaître ce site remarquable en empruntant un parcours fermé au public et de permettre d’imaginer ce que serait le quartier demain. En 2012, il en sera de même, à nouveau pour les Bassins à flot, dans une scénographie différente, mais également pour le centre ancien de Bordeaux qui fait l’objet d’un projet urbain très atypique. Extension géographique enfin puisqu’Agora peut désormais passer aux travaux pratiques et faire visiter sites et réalisations. L’édition de 2012, augmentée d’une journée, permettra de visiter la ville en chantier. Agora est aujourd’hui devenue une manifestation nationale. Elle a été retenue en 2010 pour exposer au pavillon de la France lors de l’exposition uni-
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verselle de Shanghaï, elle n’est pas étrangère au fait que Bordeaux ait été une des quatre métropoles retenues à la biennale de Venise 2010 (métropolis) par son commissaire Dominique Perrault. La Ville de Casablanca souhaite qu’Agora s’exporte chez elle… Agora a-t-elle, au fil de ses cinq éditions, répondu à ses objectifs de départ ? Ce n’est pas à nous d’en juger. Mais il manquait un document de synthèse pour aider à y répondre. Ce livre, c’est aussi pour beaucoup d’entre nous, à commencer par la très fidèle équipe d’Agora, la même depuis 2004 mais aussi les cinq commissaires qui se sont succédé (Emmanuel Graffeuil/Catherine Arteau, FGP (Jacques Ferrier, Philippe Gazeau, Louis Paillard), Nicolas Michelin, Djamel Klouche, Marc Barani), un album souvenir. L’album souvenir de la transformation de Bordeaux et de tous ceux qui sont venus dire que ce qui se disait à Bordeaux pouvait s’entendre aussi de très loin.
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Michèle Laruë-Charlus
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AGORA, une biennale unique Témoins Et déjà 1, 2, 3, 4, 5 éditions Petite histoire des affiches Agora Cinq Agora pour quels objectifs ? Agora : on y mange et on y boit aussi
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Franck Tallon
— Graphiste, directeur artistique et scénographe d’Agora 2006, Bordeaux
TÉ M OINS
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? Le regard du commissaire sur une thématique développée à sa manière et le fait qu’il aille jusqu’au bout, jusqu’à s’impliquer dans la scénographie. Comment avez-vous connu Agora ? Par voie de presse. Je m’étais déplacé pour la première édition en 2004 pour le défilé d’une amie artiste, Maroussia Rebecq. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Je préfèrerais qu’il y ait plus de design encore, design contemporain et design appliqué à l’espace public. Pas simplement en termes d’architecture et d’urbanisme mais vraiment d’espaces de vivre ensemble.
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Isabelle Kraiser
Sylvie Guizerix
— Photographe et performeuse, Bordeaux
— Professeur d’histoire-géographie à la retraite, Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? L’architecture est un sujet qui me fascine. Agora est le moyen de porter à l’excellence, de débattre sur les modes d’urbanisme exemplaire et d’architectures à parfaire.
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? C’est une ouverture sur les architectes de mon temps, sur l’aménagement des quartiers, une très belle mise en espace de ce qui est présenté. Le sujet me passionne – l’architecture, la ville, son évolution – et le traitement à deux échelles, internationale et locale. J’aime l’appropriation de la ville autour d’événements décalés.
Comment avez-vous connu Agora ? Au tout début, par la presse et la communication faite autour de la manifestation. J’ai vécu Agora 2010 de l’intérieur, invitée par arc en rêve qui me suit et me soutient depuis des années, pour présenter mon travail avec Marc Pichelin sur les quartiers Bacalan et les Aubiers (D’habitude). Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Tout mon travail vise à porter la parole des gens vrais, à faire entendre leur voix. J’aimerais qu’Agora parle de la place des habitants et de la réflexion autour des frontières symboliques. Comment peut-on décloisonner les quartiers et faire un vrai travail de mixité sociale ? Comment l’architecture et l’urbanisme peuvent-ils créer de vrais espaces de rencontre ? Agora
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Comment avez-vous connu Agora ? Rien que le nom « biennale d’architecture de Bordeaux » m’a attirée. Quand le programme de la première édition a été annoncé, la conférence sur Bilbao, ville que j’ai connue, m’a fait me déplacer. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Comment, par des lieux forts, faciliter les rencontres et les échanges à l’intérieur d’un quartier dans la vie quotidienne. Par exemple, pourquoi ne pas avoir dédié un hangar aux artistes au moment de la rénovation des quais ?
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Jacques Tribalat
Paul Rolland
— Expert foncier, Bordeaux
(2:pm architectures) — Architecte DPLG, Paris/Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? La multiplicité des thèmes de cette manifestation, la variété et la richesse qualitative des débats. Il est important de faire connaître l’architecture et de sensibiliser le grand public aux questions d’urbanisme.
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? L’émulation créée dans la ville. Pendant quelques jours Bordeaux est en ébullition, ça bouge partout, ça brasse beaucoup de monde.
Comment avez-vous connu Agora ? Je faisais partie du jury de l’appel à idées « Echoppes » en 2006. Je m’étais rendu à la première édition qui m’avait beaucoup plu. C’est surtout en 2006 que j’ai été réellement impliqué. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Je suis assez sensibilisé à la question de la rénovation du bâti ancien dans le souci du développement durable. Le patrimoine est le thème d’Agora 2012. C’est vraiment celui-ci que je voulais voir développé… ! La dynamique des quartiers et les enjeux urbains de proximité sont des problématiques qui m’intéressent également. Agora
Une biennale unique
Comment avez-vous connu Agora ? Par l’Ecole d’architecture de Bordeaux lorsque Michèle Laruë-Charlus y enseignait encore. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Des thématiques encore plus urbaines. Je trouve cela plus intéressant d’ouvrir aux utopies que d’exposer des maquettes concrètes. Ouvrir les champs aux disciplines transversales est primordial pour l’architecture.
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Jean-François Buisson
Paul Emmanuel Roger
— Sculpteur et designer, Bordeaux
— Responsable du pôle Image à la librairie Mollat, Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? La dimension internationale, le fait qu’en sortant de chez soi, pendant Agora, on croise des Paul Andreu en toute simplicité. C’est ce rapport entre la grande classe internationale et la proximité, la dimension humaine dans l’ « extra-large ».
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? J’aime le côté très dynamique et extrêmement ouvert de cette biennale. Le rayon Architecture de la librairie Mollat a bénéficié de ce dynamisme et un nouveau rayon consacré à l’architecture va naître très bientôt.
Comment avez-vous connu Agora ? Par Michèle Laruë-Charlus que je connais depuis tellement longtemps… Il est évident qu’un événement traitant d’architecture et d’urbanisme
Comment avez-vous connu Agora ? Denis Mollat m’avait envoyé à la réunion de préparation Agora 2006, ça a été le coup de foudre en voyant la grande diversité de projets, et l’organisation implacable de cet événement.
comme Agora m’intéresse. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? J’ai vu récemment un projet d’immeubles pour les insectes. Ce qui m’intéresserait, ce serait d’explorer le futur de l’architecture écolo inspirée des architectures naturelles, où quand nature et architecture se mêlent ou s’entrechoquent.
Agora
Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? On a coutume de parler de la « Belle Endormie », oui, c’est une très belle endormie, Bordeaux incarne beaucoup de rêves. Je rêve parfois de gestes ou d’immeubles plus contemporains, plus violents dans le contraste avec la ville XVIIIe. Bordeaux peut-elle oser des immeubles totalement délirants, des immeubles d’avenir ?
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Laurent Carlotti
Sonia Moumen
— Responsable communication et développement, Hôtel Seeko’o, Bordeaux
— Auteur, journaliste, responsable éditoriale et artistique, Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? Agora est une excellente occasion de mettre en avant les enjeux urbains à Bordeaux et de rencontrer les professionnels susceptibles de débattre des nouveaux enjeux économiques d’une ville au XXIe siècle. Pour nous qui sommes dans le tourisme d’affaires, c’est un moyen de mettre en avant la « ville destination » : Agora est un label pour communiquer et valoriser notre établissement.
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? La réflexion sur le cadre de vie et la manière dont des personnes qualifiées l’anticipent. Je suis arrivée à Bordeaux pendant le chantier du tram. Aller à Agora m’a permis de mettre des mots sur les maux que je vivais au quotidien.
Comment avez-vous connu Agora ? J’ai suivi le lancement en 2004 dans la presse, mais ça nous a vraiment touché en 2008, quand notre hôtel a reçu le prix d’architecture avec l’agence King-Kong.
Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Le rapport du centre et de la périphérie. En quoi les urbanistes d’aujourd’hui et de demain peuvent réparer les dégâts causés dans les trente dernières années. Une réflexion sur la naissance de villes humainement viables et sur les moyens que se donne la société pour faire que cela fonctionne.
Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitée dans les prochaines éditions ? Un thème qui se situe entre l’art et l’architecture. On oublie parfois que l’architecture est aussi de l’art, et a pour mission de communiquer sur un certain nombre de valeurs.
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Une biennale unique
Comment avez-vous connu Agora ? Par mon envie de m’interroger sur les problématiques urbanistiques que l’on vit tous au quotidien.
Témoins
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Laurent Planchais
Richard Coconnier
— Directeur développement et projets société ALTO STEP, bureau d’ingénierie environnementale, Bordeaux
— Directeur Urbanité-Culture(s) à la Communauté Urbaine de Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? L’originalité tient à la présence d’urbanistes, d’architectes, d’associations et de designers donnant ainsi une lecture de la ville à différentes échelles ; de la métropole à la tasse de café !
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? Tout d’abord son titre. Le mot « agora » n’est pas galvaudé et il s’agit véritablement d’interroger le fonctionnement de la Cité. J’aime aussi la mixité d’Agora et son ambition de décloisonnement : la réunion des citoyens, des politiques et des professionnels n’est pas artificielle. J’aime aussi la manière dont cette biennale est construite : une dramaturgie avec un début et une fin fortement marqués, une unité de lieu, des temps forts et des moments plus secrets.
Comment avez-vous connu Agora ? C’est une manifestation qui bénéficie d’une notoriété au-delà du microcosme de l’architecture et de l’urbanisme. C’est un ami sculpteur qui me l’a fait connaître. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitée dans les prochaines éditions ? Les déplacements doux et les transports en commun prenant « l’avantage » sur la voiture, il serait intéressant de voir comment cela impacte la conception de la ville. Autre point, la concertation ; même si les formes ont évolué, on est bien loin d’une véritable co-construction de projet à l’image de certains pays du nord de l’Europe.
Agora
Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
Comment avez-vous connu Agora ? Par voie de presse j’imagine, je ne me souviens plus vraiment. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Je n’entre pas dans cette manifestation par les thématiques. Je suis un usager lambda qui vient pour écouter des débats, alors plutôt que des thématiques toujours un peu figées et artificielles, de la passion, de la controverse, des surprises, des affrontements ! 29
Hugues Joinau et
Quentin Reynaud
(Dauphins Architecture) — Architectes DPLG, Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? H. Joinau : Agora est un point de ralliement qui permet aux professionnels d’échanger ensemble dans un cadre privilégié. Agora donne à voir comment est pensée l’architecture en dehors du milieu bordelais. Q. Reynaud : Cette biennale est une photographie de la production architecturale sous le regard de non spécialistes qui viennent apporter leur vision. Les commissaires des dernières éditions n’étaient pas locaux, cela ouvre aussi les perspectives. H. Joinau : Agora permet de faire un tour d’horizon des projets et de comprendre où en est Bordeaux dans son évolution. Cela permet aux professionnels de voir l’ensemble de la production architecturale, chose à laquelle nous avons souvent accès de façon étiolée sur l’année. Q. Reynaud : On a le temps, en deux ans, de mesurer l’évolution des projets. Etudiants, nous avons eu la chance d’y être associés : pour organiser la soirée en 2004, en 2006 pour participer au workshop sur la création du pont BacalanBastide sous la direction d’Olivier Brochet, en 2010, il a fait appel à nous pour son film sur la ville millionnaire. H. Joinau : Pour les étudiants que nous étions, Agora a permis d’accéder à un public non spécialiste. Il y a une vraie volonté d’échange entre les étudiants et la biennale dont tout l’enjeu est de vulgariser en toute simplicité à la fois le sujet - la ville - et le métier d’architecte.
Comment avez-vous connu Agora ? Q. Reynaud : La biennale est venue à nous en réalité, nous y avons été associés dans le cadre de l’école depuis la création d’Agora. Nous sommes un peu nés avec Agora si j’ose dire. H. Joinau : Nous avons connu l’Agora-underground, « derrière les décors ».
Agora
Témoins
Une biennale unique
Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? H. Joinau : La question de l’humain : replacer l’homme au centre du sujet pour repenser l’architecture, le comprendre pour comprendre ses usages. Cela pourrait donner lieu à une biennale très ludique. Q. Reynaud : La nature au centre du projet d’architecture, en dépassant le concept de développement durable et prenant la totale mesure de ce que peut être l’homme et en y incluant la notion d’environnement. Nous vivons aussi dans une société très numérique. Des bâtiments en terre crue qui soient interconnectés, ce serait fantastique. H. Joinau : La tradition dans le progrès…
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Rodolphe Martinez
— Travaille à France Bleu (groupe Radio France), photographe plasticien, Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? Le travail fait par les équipes d’Agora est un travail remarquable de pédagogie. A mon sens cette manifestation va prendre de plus en plus d’ampleur, Bordeaux se positionne comme une ville de pensée architecturale et urbanistique et peut être un modèle pour de nombreuses autres villes. Je trouve qu’il y a un génie bordelais du vivre ensemble, c’est une des rares villes en France où l’on ne parle jamais de banlieue, où cette réalité n’existe pas dans la bouche des Bordelais. Je trouve cela formidable pour la vie en commun et pour la cohérence d’une agglomération d’avoir inventé cette ville sans banlieue. Comment avez-vous connu Agora ? Par les moyens d’information classiques. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? L’intégration de l’art dans la Cité et en particulier à Bordeaux, cette ville s’y prête. D’heureuses expériences ont été tentées, Bordeaux a tous les atouts pour devenir une ville d’art, pas simplement dans les musées ou dans les galeries mais dans la rue avec des expositions temporaires, spectaculaires. L’assimilation de certains lieux dans la ville, des supermarchés par exemple. Je souhaiterais qu’on ait un débat sur l’intégration de ces commerces trop remarquables pour éviter que nos villes soient gâchées par ces espaces nécessaires, mais qui s’insèrent mal dans le paysage architectural des villes. Dans une « archiville » comme Bordeaux, ce serait important pour l’avenir. Agora
Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
Francis Rol-Tanguy
— Ingénieur général des ponts, des eaux et des forêts, Conseil général de l’environnement et du développement durable, Paris
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? Agora est toujours l’occasion d’événements autour de l’architecture éphémère, une exposition conçue par le commissaire invité et des débats avec une participation importante du public. C’est le mélange de ces trois éléments qui est intéressant et qui fait que cet événement a de l’importance sur l’agglomération bordelaise, mais aussi un retentissement régional et national évident. Comment avez-vous connu Agora ? J’ai rédigé un rapport sur Euratlantique en 2008, j’étais à Bordeaux au moment d’Agora. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitée dans les prochaines éditions ? Je ne sais pas. Le thème d’Agora est le fruit d’une rencontre entre le commissaire et l’équipe organisatrice, je ne pense pas qu’il y ait de thème dans l’absolu.
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Agnès Jullian
— Chef d’entreprise Technilum, Béziers
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? Le fait que l’architecture et l’urbanisme soient rendus accessibles au grand public permet de mesurer l’impact sur la ville et sur le cadre de vie. Agora permet d’exprimer devant le public le plus large ce qu’est l’œuvre, au sens noble du terme, puisque cela nécessite de l’appréhender, de s’y confronter au travers de la sensibilité d’architectes. Comment avez-vous connu Agora ? Ayant un intérêt marqué pour la création de patrimoine urbain, car nous fabriquons du mobilier urbain d’éclairage, j’ai assisté dès 2006 à la première édition.
Lison Boimard
— Elève de CE2 à l’école maternelle et élémentaire Sévigné, Bordeaux
Qu’est-ce qui te plait dans cette biennale ? On m’a expliqué ce que c’était à l’école, j’étais contente d’y aller avec mes copains pour parler de la ville. Comment as-tu connu Agora ? Par l’école. Quelle thématique aimerais-tu voir traitée dans les prochaines éditions ? J’aimerais qu’on parle de la nature et des fleurs, ça m’intéresse parce que mon père est fleuriste. Il faudrait parler de la nature pour que la planète soit moins polluée. J’aimerais voir plus de maquettes de la ville, j’aimerais en faire moi aussi et qu’elles soient exposées.
Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Je ne suis pas persuadée qu’il faille un thème précis. Peut-être faudrait-il se référer à l’actualité, être en relation avec ce qui s’est construit entre deux éditions d’Agora. Le but, à mon avis, c’est de sensibiliser les habitants au fait que l’architecture est une forme de culture dont ils sont certes usagers, mais aussi acteurs. Agora
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Témoins
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Stéphane Lormeau — Décorateur, Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? L’ouverture de sujets très techniques et complexes au grand public. Inviter le grand public à participer à la réflexion sur des questions liées à la ville, c’est bien cette idée d’ « agora » qui permet aux habitants de s’informer et de débattre ensemble. Comment avez-vous connu Agora ? J’ai surtout suivi l’édition de 2008, le thème du développement durable m’intéressait notamment dans la manière dont on peut repenser le vivre ensemble. J’avais eu écho de la première conférence de presse en amont, l’annonce du thème m’a tout de suite emballé. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? La manière de vivre et d’habiter la Garonne ; de s’approprier le fleuve et ses ressources d’une manière contemporaine par les acteurs urbains. Je pense qu’il pourrait y avoir un intérêt aussi à repenser la fracture rive gauche/rive droite.
Agora
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Emmanuel Desmaizières
— Directeur Général d’Entreprise France – Bouygues Immobilier, Paris
Qu’est-ce qui vous plait dans la biennale ? La montée en puissance de cette biennale tient tant à la qualité des intervenants et des sujets traités qu’à l’écho d’un public qui n’a cessé de s’élargir. Agora a toujours été empreinte de convivialité et de modernité avec un aspect festif et décoiffant. Comment avez-vous connu Agora ? Alors en charge de Bouygues Immobilier sur la région Aquitaine en 2004, j’étais partie prenante. Je ne pouvais pas rater ce rendez-vous. Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? La difficulté avec Agora, est de se renouveler puisque c’est à la fois un succès populaire et un succès d’estime chez les professionnels. Le sujet de la régénération de la ville, le retraitement du bâti existant obsolète et tout ce qui relève du « smart city » me paraissent être des problématiques importantes.
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Laurent Tardieu et
Alan Gentil
(le Bureau Baroque) — Architectes DPLG, Bordeaux
Qu’est-ce qui vous plait dans cette biennale ? Laurent Tardieu : Agora rappelle à l’esprit des Bordelais qu’architecture, urbanisme et design sont trois disciplines liées. Cette biennale met en valeur leur ville, en soulignant la qualité de vie incroyable qu’elle offre, et en exposant l’ensemble des projets en devenir. Elle rassemble tous les acteurs de la ville autour de la même table. Le mot « biennale » suscite un attrait, on a tout intérêt à ne pas rater ce rendez-vous qui ne se produit que tous les deux ans. Alan Gentil : Pour moi c’est l’effort de vulgarisation qui est plaisant, cela tient aussi au hangar 14, qui permet aux gens de rentrer presque par hasard et de rencontrer l’architecture, l’urbanisme et le design de façon presque fortuite. Agora valorise l’architecture locale à travers les prix, c’est très important aussi. Laurent Tardieu : Au final, ce qui nous plaît dans cette manifestation c’est qu’elle s’intéresse aux questions de médiation, au moment où structures publiques et collectivités font la démarche d’aller vers les gens et de les replacer au cœur du sujet.
Quelles thématiques aimeriez-vous voir traitées dans les prochaines éditions ? Laurent Tardieu : Une collectivité qui ferait le pari de s’engager sur les visions alternatives de notre cadre de vie serait intéressant. Révéler aux habitants qu’il y a en effet d’autres options et que, dans ces projets là, il y a de la place pour les habitants. S’appuyer sur les projets d’ici et d’ailleurs dans la pédagogie. Alan Gentil : Les deux dernières éditions ont beaucoup parlé d’urbanité, on s’est un peu éloigné de la question du plaisir d’habiter. Intéresser les gens à ces questions complexes que sont l’architecture, l’urbanisme et le design ne va pas de soi. Il faudrait peut-être partir du logement et du plaisir d’habiter dans des architectures pensées pour cela, s’intéresser à des architectures qui correspondent au mode de vie actuel. Laurent Tardieu : J’aimerais retrouver dans Agora la même forme de liberté prise par les artistes pour Evento. Bordeaux est une ville attirante mais il faut qu’elle sache se renouveler.
Comment avez-vous connu Agora ? Alan Gentil : De l’intérieur en réalité… En 2004, nous travaillions pour arc en rêve, un des acteurs sollicités depuis la création de la biennale. J’étais assistant à la réalisation des expositions. Laurent s’occupait de toutes les questions d’éducation et de sensibilisation des scolaires. Agora
Une biennale unique
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Agora 2008 « Cité-Citations » sur les vitrines de la ville (Benjamin Girard)
Agora
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Et déjà 1, 2, 3, 4 ,5 éditions
Histoire des affiches d'Agora
Commissariat : Emmanuel Graffeuil Catherine Arteau Graphiste : Aurélie Lestage
2004
Réinventons la ville
Commissariat : FGP Graphiste : Aurélie Lestage
2006
La Maison individuelle
«L’affiche de la première édition d’Agora met en scène le sujet audacieux de l’événement : « l’architecture, l’urbanisme et le design » quand seulement 2% des Français s’y intéressent mais aussi son nom, « Agora », tellement utilisé qu’il prenait le risque de paraître banal. Trois partis pris graphiques allaient donner une profondeur à cette première lecture : le choix de la couleur rouge. Il joue sur les paradoxes, remue les sentiments sans aucun doute. Il a fait débat au sein de l’équipe. Mais il s’est imposé comme une couleur chaleureuse, énergique, pertinente pour porter cette nouvelle dynamique de « forum urbain » ouvert à tous les Bordelais. L’utilisation de l’aplat. Cette technique permettait d’aller droit à l’essentiel. Bordeaux 2004 tourne alors une page de son histoire urbaine, sociale et politique. Et puis, ce personnage en marche qui symbolise bien sûr une ville en mouvement mais qui va plus loin. Volontairement androgyne, il refuse le clivage, celui de la culture populaire et de la culture élitiste ». « L’architecte est celui qui a vocation par son art d’édifier quelque chose de nécessaire et de permanent. Non pas pour être regardé seulement ou compris, mais pour que l’on vive dedans ». Paul Claudel, Poésies, « L’architecte »
Agora
Et déjà 1,2,3,4,5 éditions
Catherine Arteau
Histoire des affiches d'Agora
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Commissariat : Nicolas Michelin Graphiste : Béatrice Fichet
2008
« Alerte » : et si on profitait un peu plus de lui ?
En 2008, Agora s’appelle Alerte. Son thème est l’urbanisme écologique, le durable. Deux phrases l’illustrent : « et si on profitait un peu plus de lui ? », « et si on pensait un peu plus à elle ? ». Deux questions sont posées dont le sujet n’est pas désigné et qui serviront de matière au graphisme. De qui parle-t-on ? Amener simplement à réfléchir, à penser, à sentir et évidemment à aimer pour mieux protéger. Des phrases qui utilisent la surface de l’affiche pour se construire et se composer en noir, estampillées par le logo fluorescent. Elles se posent sur la ville au rythme des supports d’affiches. De simples et sobres propositions à l’échelle de la ville qui s’offrent sur un fond blanc, écran, entre elles, la ville et les passants. Le logo composé comme un cartouche, un tampon, regroupe et hiérarchise toutes les informations (Alerte, Agora, dénomination, date et lieu). Seule tache de couleur, il se décline en rouge fluorescent lorsqu’il s’agit du soleil et en vert fluorescent lorsqu’il s’agit de la terre. Fluorescent, lumineux, il signe les propositions. Le soleil est là, la terre aussi, qui peut résister ? Prendre conscience pour rester alerte.
Commissariat : Djamel Klouche Graphistes : Quentin Brachet François Allaux
2010
Béatrice Fichet
Stim : métropoles millionnaires
« Le logotype Agora pour la biennale de bordeaux 2010 représente une tache symbolique de la forme urbaine. Le cercle noir est l’accumulation graphique des tâches urbaines des villes millionnaires. Des formes indéfinissables des tâches urbaines nous proposons un symbole. Le négatif et le positif de la typographie à l’extérieur du cercle urbain jouent le contenu et le contenant. Au sujet du titrage en Chalet®, nous avons également remplacé les « 0 » par des « o » pour « logotyper » l’écriture. » Quentin Brachet
Agora
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Commissariat : Marc Barani Graphistes : Evelyn ter Bekke et Dirk Behage
2012
Patrimoines : Héritages/Hérésie
« Deux éléments d’identification ont initié l’identité graphique d’Agora 2012 pour illustrer le contenu des thèmes abordés dans l’exposition : un logotype et des images. Le logotype : Les réflexions sur le thème « Patrimoines : Héritage/Hérésie » vont s’articuler autour de villes, soit prises dans leur ensemble soit à travers de bâtiments particuliers. Pour illustrer ce principe de réflexion et symboliser le rôle central joué par les villes, nous avons choisi de positionner le mot « AGORA » au centre du support de communication, quel qu’il soit, et d’insister sur le “O” lui-même au milieu. Les images : Ces images illustrent les thèmes abordés dans l’exposition. Nous restons concentrés sur les villes en utilisant des « macules » de reproduction issues des villes traitées dans l’exposition. Les effets de superpositions d’images historiques ou contemporaines montrent la complexité des sujets. Ce sont des traces, échos de l’histoire. Les images sont multiples et c’est leur diversité qui raconte l’histoire, leur accumulation qui les entérine. »
Agora
Et déjà 1,2,3,4,5 éditions
Atelier ter Bekke & Behage
Histoire des affiches d'Agora
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Agora 2010 Pecha Kucha au 308 (organisé par le Bureau Baroque)
Agora
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5 éditions d'Agora et chaque fois des objectifs différents 2004 : Agora « Réinventons la ville » Commissaires : Emmanuel Graffeuil /Catherine Arteau La Ville cherchait à valoriser le travail important de bouleversement urbain auquel les habitants étaient soumis depuis quelques années, mais également à remercier ces habitants d’y participer avec ardeur et talent, qu’ils soient architectes, bailleurs, promoteurs, étudiants ou simples particuliers. L’essentiel d’Agora 2004 reposait donc sur les prix d’architecture. Mais la Ville souhaitait également valoriser le travail de réflexion de l’école d’architecture, en lien avec les territoires bordelais en mutation. Et, du coup, remercier les étudiants en les aidant à organiser une grande fête. Emmanuel Graffeuil et Catherine Arteau ont été les artisans de cette première édition héroïque, réalisée sans moyen et sans aucune visibilité.
2006 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Comme à la maison » Commissaires : FGP (Ferrier/Gazeau/Paillard) Il s’agissait de confirmer le succès d’Agora 2004 et d’étendre son champ d’action, sans rien modifier des fondamentaux du projet : accès au grand public, débats de haut niveau, image festive de l’événement à développer. C’est l’édition qui a modifié le statut d’Agora et lui a donné une dimension nationale.
2008 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Alerte » : et si on profitait un peu plus de lui ? Et si on s'occupait un peu plus d'elle ? Commissaire : Nicolas Michelin L’augmentation du nombre de partenaires et l’extension des sujets traités exigent l’utilisation de la totalité du H14. Le thème choisi est complexe. L’exposition le sera donc également. C’est l’édition du foisonnement, presque du désordre. C’est elle qui pousse les murs. Agora s’ouvre à l’international dans le cadre de ses débats. La presse nationale s’empare d’Agora et le nombre de visiteurs croit de façon remarquable. Mille sept cents personnes assistent au débat qui réunit Alain Juppé, Nicolas Michelin, Jean Nouvel, Yves-Thibault de Silguy et François de Mazières. Agora
Et déjà 1,2,3,4,5 éditions
Cinq Agora pour quels objectifs ?
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2010 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Stim : métropoles millionnaires » Commissaire : Djamel Klouche (AUC) C’est l’édition qui se prolonge dans la ville, avec une soirée aux Bassins à flot, qui se veut la préfiguration de ce quartier d’ici quelques années. C’est aussi l’édition qui s’ouvre le plus à l’international. En septembre 2010, Agora est pendant un mois au pavillon de la France à l’exposition universelle de Shanghaï, avec une scénographie de Jacques Ferrier. C’est enfin l’édition qui accueille les ambassadeurs de l’UNESCO et au cours de laquelle est débattue, publiquement, la question du pont BacalanBastide. A la suite de ce débat, quelques mois plus tard, l’UNESCO propose une recommandation sur la question des « paysages urbains historiques ».
2012 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Patrimoines : Héritage/Hérésie » Commissaire : Marc Barani Elle s’ouvre plus largement, en raison de son thème, sur des champs culturels, et notamment celui du cinéma. Elle développe largement le design et organise en amont de nombreux workshops. Alors que ses questions vont s’élaborer à Rotterdam, Dubaï, Ouagadougou, Dresde ou Beyrouth, elle est pourtant l’édition qui s’intéresse le plus à Bordeaux, présentée comme un modèle possible en matière d’invention du patrimoine. Elle s’ouvre enfin sur deux territoires (Bassins à flot et centre ancien) et consacre une journée à la visite de ses projets.
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Agora : on y mange et on y boit aussi 2004 : Agora « Réinventons la ville » Premier Agora, et une idée très ambitieuse pour le restaurant ; faire appel à un grand chef et boire au verre uniquement des vins élevés dans des chais construits par de très grands architectes. Jean-Marie Amat, avec sa générosité coutumière, se prête à l’exercice, aidé par un généreux mécène du monde du vin. Et l’on boit donc de très grands vins en grignotant des tapas : avec une dégustation en off sur la terrasse dont les participants privilégiés se souviennent encore.
2006 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Comme à la maison » 2004 nous avait montré que les visiteurs restaient longtemps à Agora et passaient du temps au restaurant. Il fallait donc faire plus que grignoter. Cette fois c’est Patrick Gibault, dont le restaurant « le Sélénite » était installé aux Chartrons, qui avait préparé une cuisine « comme à la maison ». Nadine Gibault, une ancienne d’arc en rêve faisait naturellement le lien entre architecture et gastronomie. Nous avions prévu le dimanche un brunch au cours duquel nous avions joué à « céouchéqui ? ». Nous avions photographié 15 intérieurs d’appartements et invité leurs quinze occupants à se reconnaître mutuellement au vu des photos. C’était un interlude discret pour déjeuner en s’amusant. Mais plus de 150 personnes se sont massées pour assister au jeu… et nous regarder déjeuner !
2008 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Alerte » : et si on profitait un peu plus de lui ? Et si on s'occupait un peu plus d'elle ? Thierry Marx et sa cuisine moléculaire s’accordaient bien avec notre thème. Pour aller le voir à Lynch-Bages, nous nous étions perdus et nous étions en retard pour rentrer à Bordeaux. Thierry Marx nous a proposé de déjeuner et de tout goûter mais le temps nous manquait et nous sommes rentrés à Bordeaux le ventre vide… La tarte au citron parfaitement immatérielle que nous avons découverte lors d’Agora est dans toutes les mémoires, comme tout le reste d’ailleurs.
Agora
On y mange et on y boit aussi
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2010 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Stim : métropoles millionnaires » Poursuivant nos invitations auprès de chefs étoilés, nous avons rencontré Nicolas Magie, à la Cape (Cenon). Du Crillon à Cenon, il n’y a qu’un pas quand on est Cenonnais. Son accueil merveilleusement chaleureux nous a évidemment conquis et nous étions heureux d’accueillir la rive droite (rive droite à laquelle Nicolas Magie reste fidèle puisqu’il vient, en septembre 2012, de succéder à Michel Portos au Saint-James). Un souvenir de grande fraîcheur et de raffinement naturel… Il n’y avait plus rien à manger à 14 heures ! Les ambassadeurs de l’Unesco n’ont pas tari d’éloges, et notamment l’ambassadrice de Chine.
2012 : Agora, biennale d'architecture, d'urbanisme et de design « Patrimoines : Héritage/Hérésie » Changement de cap et d’image. L’I. Boat (F. Bidou et ses chefs Jean-Baptiste Bocchio et Charles Villabella) s’est installé aux Bassins à flot en 2011. Et il est devenu tout de suite important pour une raison paradoxale. Il est si bien intégré aux BAF et tout ce qu’il organise, du restaurant aux fêtes, du bar à sa mini bibliothèque pour enfants, correspond tellement à ce que l’on souhaite vivre aux Bassins à flot qu’il est déjà comme un monument dans la ville. L’I. Boat : héritage ou hérésie ?
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PARTAGER UNE VISION: LES COMISSAIRES ET LEURS EXPOSITIONS Agora 2004 : Réinventons la ville Agora 2006: En ville comme à la maison Agora 2008: « Alerte » : et si on profitait un peu plus de lui ? Agora 2010 : Stim : métropoles millionnaires Agora 2012 : Patrimoines : Héritage/Hérésie
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AGORA 2004 : RÉINVENTONS LA VILLE
— Commissariat : Emmanuel Graffeuil/Catherine Arteau Scénographie : Emmanuel Graffeuil
Emmanuel Graffeuil —
Catherine Arteau —
Emmanuel Graffeuil obtient son diplôme d’architecte DPLG en 2000 après un an à l’agence Brochet-Lajus-Pueyo (BLP). En 2004, il est le scénographe de la première édition d’Agora. Architecte chargé des travaux dans les succursales Banque de France de Bordeaux, Périgueux et Agen depuis 2006, il crée son agence aux côtés de Christophe Castex et Philippe Clavié (CCG) en 2008 et est chargé de la restructuration de la Trésorerie Générale des Landes à Mont-de-Marsan. En 2009, il réalise un hôtel à Arcachon et conçoit, en 2010, la reconversion d’un bâtiment en école d’enseignement supérieur à BoulogneBillancourt. En 2011 et 2012, il remporte la construction du siège de la société CDiscount quai de Bacalan à Bordeaux.
Catherine Arteau est historienne de l’art, muséologue et ingénieur culturel depuis 1990. En 1995, après de belles aventures professionnelles dont la création de l’Institut du Monde Arabe à Paris, une rencontre organisée par les fondateurs du projet du Centre Culturel du Vin des Chartrons sera déterminante. Elle ne quittera plus Bordeaux jusqu’à la première d’Agora se faisant spécialité de tisser les thèmes, les lieux, les hommes et contribuer à faire des premières éditions une réussite (Fête du Vin, Fête du Fleuve, Agora 2004). Aujourd’hui, après avoir dirigé le projet de rénovation du Musée de l’Homme, elle se partage entre sa propriété en Saint-Émilion et l’.ACDC. (Association pour la Cohésion Sociale et le Développement par la Culture) qu’elle crée en 2007, une structure d’expérimentation et d’évaluation de la culture comme ressource stratégique de l’action publique.
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Agora 2004
Partager une vision : les comissaires et leurs expositions
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En haut : Étude pour l'aménagement d'un espace d'activités, rue Lagrange, Bordeaux, 2006. Architecte associée : Cécile Moga
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En bas : Projet siège de CDiscount, Bordeaux, livraison septembre 2012
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Interview croisée avec Emmanuel Graffeuil, architecte et scénographe d’Agora 2004 et Catherine Arteau, A.M.O. (Assistant auprès du Maître d’Ouvrage) Ville de Bordeaux
Comment avez vous conçu la scénographie de l’exposition ? Emmanuel Graffeuil : Je me suis principalement occupé de mettre en scène cet immense hangar 14. En 2004, Agora occupait uniquement le rezde-chaussée. Il fallait monter un projet très vite avec assez peu de moyens, j’ai donc conçu un projet à géométrie variable parce qu’à mesure que ma réflexion avançait, les contenus bougeaient eux aussi. Tout le projet s’est articulé autour des vides et des pleins. On avait monté un énorme échafaudage pour permettre la circulation du public, cet échafaudage donnait accès à ce que j’avais appelé des « alcôves ». L’idée, c’était d’utiliser cet échafaudage, contraint par la trame des poteaux béton du H14, comme colonne vertébrale, et, ensuite, d’habiller les alcôves, adaptables en fonction de l’évolution du projet. Nous avions habillé l’échafaudage d’une bâche imprimée avec des mots et des phrases agencés de manière graphique. Dans les échafaudages eux-mêmes, on avait disposé des tubes néons de couleur de sorte à ce que l’échafaudage change de couleur… alors aujourd’hui tout cela est très banal mais en 2004, c’était assez nouveau ! Dans toute la partie publique, l’idée c’était de faire une exposition de chaises de créateurs en partenariat avec des magasins de design. Mon souhait avait été de travailler autour de chaque poteau béton, en présentant les chaises sur de petits socles. D’un seul coup, la galerie était devenue un lieu de passage, une espèce de rambla si j’ose dire. Nous avons donc eu une affluence vraiment inattendue. Il faut bien comprendre qu’au départ, on ne savait pas si Agora allait intéresser juste les architectes et un public très ciblé, ou si cela allait intéresser beaucoup de monde…en réalité, il y a eu une flot hallucinant Agora
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du grand public. Au départ, je pense que dans l’esprit de tous, Agora était un vrai mystère. Aviez-vous conscience de l’ampleur que cette biennale allait prendre à Bordeaux ? Emmanuel Graffeuil : Pas du tout. C’était un coup d’essai… Si l’essai était transformé, il était vraisemblable et souhaité de faire perdurer cet événement. Quand on l’a fait, on ne savait pas du tout si ça allait être un flop ou si ça allait fonctionner. Le succès de cette première édition a permis de reconduire Agora. Catherine Arteau : A Bordeaux, tous les ingrédients étaient alors réunis pour qu’une manifestation comme Agora fonctionne : la volonté politique, l’expérience d’événements comme la Fête du Vin et le contenu en lui-même. Agora a tiré sa légitimité de la combinaison de ces trois éléments. Ensuite il s’est agi de trouver le juste ton, le registre sur lequel nous allions traiter l’événement. Comme nous n’arrivions pas à nous décider sur le choix du nom, j’ai proposé « agora », banal en apparence mais très représentatif de ce qu’était en train de devenir la ville. « Agora » traduit bien une volonté de faire se confronter grand public et public captif. Et la Ville a tenu bon sur cette dimension d’ouverture. Qu’est-ce qu’Agora vous a apporté ? Emmanuel Graffeuil : C’était ma première scénographie. J’ai eu de la chance d’avoir ce projet. Agora m’a donné goût à la scénographie. Du coup, j’en ai fait d’autres, j’ai retravaillé avec Catherine Arteau sur une scénographie dans la base sous-marine de Lorient. Catherine Arteau : Les premiers grands événements sur Bordeaux nous ont tous beaucoup appris. Pour Agora, j’ai mis à l’épreuve mes acquis professionnels. En ce sens et parce que le premier Agora 2004
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Agora était pour moi un challenge, cela a été une satisfaction professionnelle. Nous avions mis en œuvre, chacun à notre niveau, tout ce que nous avions appris des expériences passées sur Bordeaux pour que cet événement aboutisse. Dans cette histoire, j’ai joué un rôle de terrain ; le tandem Michel Duchène-Michèle Laruë-Charlus a été majeur, j’ai essayé de le servir au mieux. Racontez-moi votre meilleur souvenir d’Agora. Emmanuel Graffeuil : Il y en a eu plein… Un super souvenir, c’était le jeudi soir en fin de journée, la veille de l’ouverture, Michèle Laruë-Charlus était venue accompagnée de personnel de la Mairie dont le Secrétaire Général. Tout ce beau monde s’était installé dans les gros coussins « fatboy ». J’avais imaginé, comme tout le monde, que seuls les jeunes s’en seraient servis, et puis non, tout le monde a adoré. Le Secrétaire Général voulait même en récupérer un pour l’installer dans son bureau ! Un autre très bon souvenir, le vendredi midi, il commençait à y avoir du monde, on sentait que la mayonnaise était en train de prendre. On est allés prendre un pot au premier étage du hangar 14 sur la terrasse, le vin était exquis, le cadre superbe, c’est un très beau souvenir, un moment magique. Le dernier jour, avec Maroussia Rebecq, une créatrice de vêtements, nous souhaitions organiser un défilé et une vente de vêtements à la criée. Je n’avais aucune idée de la manière dont j’allais intégrer et mettre en scène ce défilé. Et là, quelques jours avant, je vois, un soir très tard aux informations, que Vladimir Poutine est accueilli à la Mairie de Bordeaux sur un tapis rouge. J’ai tout de suite décidé de le récupérer. Ce tapis, qui appartenait en réalité à la Chambre de Commerce, nous a été livré. Nous l’avons déroulé le long du hangar 14 et les filles de Maroussia ont défilé dessus. Agora
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Ça a été un très bon moment aussi. Catherine Arteau : L’expérience avec le Secours Populaire est un de mes bons souvenirs. La grandeur des événements, c’est lorsqu’on arrive à porter en même temps des choses en apparence totalement opposées, et que cette confrontation se met au service de l’histoire que l’on raconte. Dans l’écriture de l’histoire « Agora », il m’était cher de penser que Bordeaux gardait tout son chic, mais en osant ne pas en avoir : c’est-à-dire en ayant plus encore. Rien n’était gagné d’avance et on nous a laissés faire : quelque chose s’est joué sur cette première. Au fond, c’est comme quand on écrit un scénario, vous avez un premier draft, ce n’est pas encore ça mais tout y est. Les fondamentaux sont souvent dans les premières esquisses.
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Agora
Une biennale unique
TĂŠmoins
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AGORA 2006 : EN VILLE COMME à la maison — Commissariat : FGP (Ferrier, Gazeau, Paillard) Scénographie : Franck Tallon
Jacques Ferrier — Jacques Ferrier est architecte et urbaniste. Diplômé de l’Ecole d’architecture de Paris-Belleville en 1985 et de l’Ecole Centrale de Paris en 1981. Jacques Ferrier crée son agence à Paris en 1990 et travaille en France et à l’international. Ses réalisations comprennent des ouvrages culturels (Pavillon France, Exposition universelle de Shanghaï 2010 ; musée de la Voile à Lorient), des bâtiments de prestige (siège social des Champagnes Piper & Charles Heidsieck à Reims ; Sulwhasoo flagship store à Honk Kong ; AIRBUS Delivery Centre à Toulouse), des équipements publics (Collège de France à Paris ; Maison des Sciences de l’Homme à Nantes ; Jiading School en Chine), des centres de recherche et des projets de développement urbain qui s’inscrivent dans une même philosophie d’agence : créer une architecture et une ville pour une société durable. Jacques Ferrier développe, de pair, une activité de recherche innovante, en partenariat avec des grands groupes industriels : ses projets, Concept Office, immeuble de bureaux mixtes, et Hypergreen, premier gratte-ciel écologique, ont initié une réflexion sur une architecture future consciente
des enjeux des mégalopoles et des problématiques environnementales. Sa vision humaniste de la ville à venir trouve sa pleine expression à travers le concept de la Ville Sensuelle, une proposition urbaine conçue pour le Pavillon France à Shanghaï, qui répond à la question de ce que doit être l’urbanisme aujourd’hui. Jacques Ferrier est Professeur des écoles d’architecture ; il a reçu plusieurs prix, notamment le prix de la Première Œuvre du Moniteur en 1993 et a été trois fois nominé pour le Grand Prix national de l’Architecture. Par ailleurs, il s’est vu décerner les médailles de Chevalier de l’Ordre National du Mérite et celle de Chevalier des Arts et des Lettres. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages et articles sur l’architecture ; de même son travail a fait l’objet de nombreuses publications dans des quotidiens et revues en France et à l’étranger. Depuis 2009, Jacques Ferrier est membre d’honneur du Réseau international des quartiers d’affaires durables.
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En haut : Atelier et garage du tramway, Bordeaux, 2003
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En bas : Pavillon de la France exposition universelle, Shangaï 2010
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Philippe Gazeau —
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Philippe Gazeau fonde son agence en 1984 à Paris, après avoir obtenu son diplôme d’architecte DPLG à l’école d’architecture de Paris la Villette. Il participe à la fondation de l’agence d’urbanisme FGP(u) en 2004. Il est enseignant à l’école Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val-de-Seine. Il est membre du collectif French Touch. Il est lauréat de plusieurs prix, PAN 13 en 1984, les Albums de la Jeune Architecture en 1985, prix de la Première Œuvre du Moniteur en 1985, pour l’extension de l’école Gerbert à Paris. Il obtient la Mention Équerre d’Argent et la Mention spéciale du Prix Mies van der Rohe en 1994 pour des logements rue de l’Ourcq à Paris. Il obtient l’Équerre d’Argent en 2000 pour le Centre sportif Biancotto à Paris et le prix Environnement au Grand Prix d’architecture de la Région PACA en 2003 pour le centre culturel de Mouans-Sartoux. Le souci de la recherche efficace et de l’innovation pragmatique a toujours animé
l’ensemble du travail de l’agence à travers un grand nombre de programmes et de contextes différents, et, depuis quelques années, pour la conception de projets de très grande échelle architecturale et urbaine comme la restructuration de l’hôpital Necker Enfants-Malades à Paris, la requalification du site Marcel Saupin à Nantes ou le projet urbain Eurorennes à Rennes. Philippe Gazeau est également très engagé dans la réflexion et la conception d’opérations de logements dont certaines sont devenues des références internationales, étude qu’il poursuit aujourd’hui dans le projet expérimental « Agrandir Paris » sur les tours d’habitation de grande hauteur.
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1. Projet FGP(u), Site Saupin, quai Malakoff, Institut Chercheurs, Maison des Sciences de l’Homme, Bureaux, Résidence Services, Parking, Nantes, 2010
2. Bureaux, quai de Loire, Paris, 1999
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Louis Paillard —
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Louis Paillard crée sa propre agence d’Architecture + Design + Urbanisme en 2003, après une expérience de huit ans en tant que membre fondateur du groupe d’architecture « Périphériques » (Café musiques de Savigny le Temple – nominé au prix de l’Equerre d’Argent 2000 ; salle de spectacle Banlieues Bleues à Pantin ; école – médiathèque – logements à Clamart ; Centre Régional des Musiques Actuelles à Nancy ; salle de concerts Nouveau Casino à Paris ; brasserie lounge Delaville Café à Paris ; lotissement, maisons à Rèze – Nantes ; extension du campus universitaire de Jussieu à Paris ; Mention au prix de l’Equerre d’Argent 2006). Il fonde parallèlement avec Jacques Ferrier et Philippe Gazeau un laboratoire de recherche en urbanisme : FGP(u) – French Global Project of Urbanism. Depuis cinq années, l’agence mène un travail critique de recherche autour des différentes Agora
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échelles de projet : de l’objet à l’architecture intérieure, de la réhabilitation aux constructions neuves, de l’aménagement urbain à l’échelle de la ville et du territoire. Cette approche est relayée et amplifiée par Louis Paillard en tant qu’enseignant titulaire en architecture à l’école d’architecture de Rennes depuis trois ans et à l’école d’architecture de Nantes depuis 2008.
3. Maison Trapèze, Montreuil, 2009 4. 8 logements sociaux, Paris, 2010
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Entretien avec JACQUES FERRIER, architecte et urbaniste agence JFA (Paris)
Comment avez-vous conçu l’exposition ? La première édition d’Agora, qui a été un réel succès, parlait surtout d’architecture locale. Notre ambition, avec Philippe Gazeau et Louis Paillard avec qui j’assurais le commissariat d’Agora 2006, a été de donner un rayonnement national à cet événement. La Ville de Bordeaux souhaitait parler d’habitat. Or, quand les architectes abordent cette question, ils privilégient le collectif, l’immeuble de logement. C’est le sujet « chic ». Nous avons décidé de renverser le sujet et de proposer un thème qui parle absolument à tout le monde. Il se trouve qu’à l’époque, je venais de terminer une étude pour la Maison Phénix. Ce qui m’intéressait, c’était le positionnement de la maison dans le quartier, la question du lotissement, celle du paysage…comment changer le regard des gens et déculpabiliser ceux qui veulent habiter dans une maison. Certains professionnels ont tendance à décourager ceux qui aspirent à vivre en habitat individuel, à diaboliser l’habitat individuel et à encenser les immeubles de logements collectifs comme si les choses étaient aussi manichéennes : vous êtes conscients de la Cité : vous vivez en immeuble. Vous gaspillez et êtes néfastes pour l’environnement : à coup sûr, vous habitez une maison individuelle. C’est faux. L’idée pour Agora 2006 était d’étudier la question de la maison de façon inventive, positive, innovante. La maison a toujours été le moyen de faire se rencontrer grand public et architecture, de les faire dialoguer. C’est par la maison que s’amorce une réflexion sur la ville, sur les enjeux de construction, de développement durable. La maison est un vrai sujet, qui parle à tous et depuis toujours et peut aujourd’hui être un lieu d’innovation, d’apprentissage et d’échanges sur les grandes questions architecturales et urbanistiques. Agora 2006 est donc devenu
« En ville comme à la maison », pour mettre en évidence que chacun peut comprendre, encourager et réclamer en ville tout ce dont il a fait l’expérience dans sa maison. Nous avons disposé cinquante grands écrans dans le hangar 14 alors plongé dans le noir, avec cinquante images de maisons individuelles qui défilaient en continu et devenaient, pendant dix secondes, un papier peint géant. Tout avait été pensé pour que les visiteurs se sentent « à la maison », nous avions disposé des meubles domestiques et suspendu des luminaires, de sorte que 90% du hangar 14 était plongé dans cette ambiance. C’était un très bon moment, largement plébiscité par les visiteurs et par la presse. Je pense qu’Agora 2006 a contribué à lancer Agora sur la scène nationale en tant qu’événement architectural majeur.
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Quelle est la valeur ajoutée d’Agora selon vous ? Agora se distingue dans la mesure où cette biennale est à la fois resserrée sur une thématique et dans le temps. Il y a un aspect événementiel évident qui attire tout le monde en même temps. La deuxième caractéristique d’Agora est qu’elle se situe en complète synergie avec les habitants de la ville. Cette biennale est un événement populaire où les Bordelais se rendent massivement. Voir ce flot ininterrompu de familles a été une des choses les plus satisfaisantes pour moi. Agora ancre le débat dans toute l’agglomération bordelaise qui, pendant quelques jours, vit au rythme de l’architecture. C’est à la fois une problématique intéressante, des thèmes identifiés et passionnants sur lesquels il y a des débats non stop, en pleine visibilité et en plein partage avec les habitants de Bordeaux. Une biennale géniale dans un cadre extraordinaire.
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Quel est l’intérêt, la légitimité d’une biennale comme Agora à Bordeaux ? Bordeaux a une taille de ville très intéressante au niveau européen, c’est une échelle sur laquelle on devrait plus communiquer. L’idée de liens établis entre la ville et le territoire, la ville et sa proche campagne est fondamentale. Les villes géantes d’Asie ou d’Amérique du Sud par exemple, épuisant complètement l’arrière-pays, n’incarnent pas une société urbaine qui fait envie. Une grande partie de la population urbaine vit dans des villes de taille intermédiaire qui peuvent maintenir un équilibre, une qualité de vie et un rapport singulier au paysage. Bordeaux jouit d’une situation géographique intéressante, face à l’océan, ce n’est ni une ville du Nord ni tout à fait une ville du Sud, elle a une position stratégique attractive. Il est absolument légitime et même très heureux que Bordeaux ait inventé Agora et que, pour une fois, Paris ne rafle pas l’énième événement culturel à la mode. Le paramètre fondamental d’Agora est l’ouverture au public et l’effort de pédagogie pour une ouverture au plus grand nombre, en cela, elle est unique.
de maisons que nous projetions en roses à fleurs vertes. Nous avions souhaité réaliser quelque chose de grande qualité, sans snobisme, pour démontrer que l’on peut attirer beaucoup de monde et susciter l’intérêt avec quelque chose de qualitatif. S’il ne faut travailler que pour les happy fews, mieux vaut changer de métier, moi cela ne m’intéresse pas.
Un de vos meilleurs souvenirs d’Agora. Toutes les réunions de préparation sont de très bons souvenirs. Il y avait un enthousiasme tel pour cet événement ! Un enthousiasme et une fraîcheur de tous nos interlocuteurs à la Ville, des services, de la librairie Mollat au cuisinier étoilé Jean-Marie Amat en passant par tous les intervenants que nous avons sollicités. Un moment très beau aussi est l’émerveillement de tous quand ils ont découvert ce hangar 14 avec les cinquante écrans géants. Franck Tallon, scénographe de l’exposition, avait eu ce coup de génie et ce savoir-faire, de transformer à intervalles réguliers les images Agora
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AGORA 2008 : "ALERTE !" Et si on pROFITAIT un peu plus de lui ? — Commissariat : Nicolas Michelin Scénographie : Nathalie Crinière
Architecte-Urbaniste né à Paris en 1955, Nicolas Michelin fonde ANMA en 2000 et s’associe à Michel Delplace et Cyril Trétout avec qui il dirige aujourd’hui l’agence. Pendant les années 90, Nicolas Michelin travaille en collaboration avec Finn Geipel au sein de LABFAC. De 1985 à 2000, Nicolas Michelin dirige L’Ecole et le Centre d’Art Contemporain de Reuil-Malmaison. Entre 2000 et 2009 il dirige l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles. C’est à cette période qu’il fonde le Centre d’Art Contemporain de la Maréchalerie, un centre dédié à la place de l’art dans des contextes urbains. Architecte reconnu, Nicolas Michelin a été nominé pour le Grand Prix d’Urbanisme. Il reçoit en 2010 des mentions spéciales au prix de l’Equerre d’Argent pour Le Gymnase Europole à Grenoble et pour l’opération Grand Large de Dunkerque. En février 2011, les convictions environnementales portées par l’agence lui ont permis de voir son projet architectural devenir lauréat du futur Ministère de la Défense, à Paris. Cet édifice de 165 000 m², regroupe l’ensemble des services des armées et des hautes autorités, il est l’aboutissement des recherches et des développements de l’agence. Il propose une conception innovante en matière d’économie d’énergie. La mise en place de systèmes de ventilation
adaptée et de réchauffement passif font de ce bâtiment une véritable « machine naturelle » qui générera 80% de ses besoins énergétiques. Depuis 2005 Nicolas Michelin a écrit et dirigé la rédaction de nombreux ouvrages. En 2005, il signe l’ouvrage nommé Nouveau Paris, la ville et ses possibles ; ce catalogue documente l’exposition éponyme présentée au Pavillon de l’Arsenal et dont il assure le commissariat puis Avis : propos sur l’architecture, la ville, l’environnement (2007), L’Aventure de la transformation d’une halle, des farines à l’université (2007) ; et Cinq sur Cinq (2008), un livre qui analyse cinq projets architecturaux et urbains réalisés par ANMA. En 2008 il est le commissaire d’Agora, biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux au cours de laquelle ont été abordés les thèmes de l’architecture, de l’urbanisme et du développement durable dans une exposition nommée « Alerte ». Ensuite il publiera Alerte ! Et si on pensait un peu plus à elle ? , un manifeste en faveur d’un urbanisme et d’une architecture durable. En 2010, à l’occasion de l’anniversaire des dix ans de l’agence, il écrit Attitudes, qui revient sur la mise en œuvre des convictions de l’agence au cours des dix dernières années.
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En haut, à gauche Logements de la ZAC du Grand Large, Dunkerque, livraison première phase 2010
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À droite Regroupement du Ministère de la Défense, Paris Balard, livraison prévue 2014
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Entretien avec NICOLAS MICHELIN, architecte et urbaniste agence ANMA (Paris)
Comment avez-vous été amené à travailler sur Agora ? Qu’est ce que ce projet a signifié pour vous ? Etre commissaire d’un tel événement, c’est un tournant dans la réflexion d’une agence, dans la mienne particulièrement. Un tournant dans la mesure où j’ai dû réfléchir à des thèmes de travail qu’un architecte pratique tous les jours sans forcément les approfondir. Pour moi, Agora a été la prolongation de l’expérience que j’avais eue en tant que commissaire de l’exposition sur le Nouveau Paris. A cette époque, j’avais des projets de livres en cours : Agora m’a poussé à aller plus loin dans la réflexion. La sortie d’Alerte a été pour moi un challenge. J’y ai exprimé toutes mes convictions d’architecte. L’ouvrage est d’ailleurs devenu une sorte de charte de l’agence. Toute personne qui veut travailler avec moi doit partager cette même vision. Cela m’intéresse énormément de porter le débat au-delà de l’architecture, de rapprocher les problèmes de la ville au moyen d’outils différents. Agora en tant que manifestation grand public nous incite à fabriquer quelque chose d’appréhendable, d’humain. C’est un exercice qui oblige à la synthèse. Ceux qui ont qualifié l’exposition de « bas de gamme » ou « pas assez branchée » n’ont rien compris à la démarche. Tout n’était pas parfait, mais c’était un bel exercice, généreux. Pour la première fois, l’exposition était construite sur deux niveaux, ce que j’avais appelé le « souk » avec tous les exposants et les partenaires au rez-de-chaussée, et l’exposition à l’étage. Il y a aussi, bien sûr, la rencontre avec Bordeaux. Je me suis passionné pour la ville, j’ai fait beaucoup de dessins à la main, je me suis imprégné au maximum de l’histoire de la ville, de sa particularité. Cette ville m’a plu, je m’y suis beaucoup attaché et c’est pour cela que je
Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée d’Agora ? Y a-t-il une légitimité à ce qu’Agora se passe à Bordeaux ? Agora parvient à fédérer le public autour des thèmes fondamentaux dans l’évolution de l’architecture et de l’urbanisme au XXIe siècle, comme le développement durable, l’étalement urbain ou le patrimoine. Ce sont des thèmes forts qui pourraient faire l’objet de colloques de spécialistes. La biennale pourrait certainement exister dans d’autres villes, encore faudrait-il qu’il y ait quelqu’un qui porte aussi bien l’événement qu’Alain Juppé et Michèle Laruë-Charlus. Ceux qui voudront transposer cette formule qui n’est ni un congrès, ni simplement une exposition seront obligés de copier. Il y a une particularité bordelaise qui tient peut-être à la Garonne : Bordeaux ce n’est pas tout à fait le Midi, ce n’est pas le Nord non plus…et autre point fort : le hangar 14 qui est parfaitement approprié pour cet événement. La valeur ajoutée tient aussi à la qualité des débats. Il y en a eu de très réussis avec des paroles assez belles. Pour la scénographie, je voulais que tout le public puisse voir les intervenants, d’où l’idée du ring de boxe. Nous avions commencé l’exposition avec une image du soleil suivie de trois utopies : Colombo, Buckminster Fuller et Candilis. C’était assez ludique et un brin provoc, d’un air de dire « aujourd’hui quelle est notre utopie à nous ?
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continue à y travailler. Le travail avec la Direction générale de l’aménagement est incroyable. Michèle Laruë-Charlus est une femme d’intelligence et d’ouverture, philosophe, elle a une culture immense. Elle porte ce projet auquel elle a raccroché aussi bien du cinéma que de l’événementiel, ce serait impossible sans elle.
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Où se situent les vrais enjeux ? » Il était important, je crois, de replacer ces trois utopies parallèles dans l’exposition. Je tenais beaucoup à ce que les gens puissent regarder par la fenêtre dans une sorte d’approche assez douce avec des cadrages sur l’extérieur. Agora, ce n’est pas les architectes qui parlent aux architectes. Mon maître mot a été l’humain, parler aux gens, de leurs usages, ne pas être dans quelque chose de pseudo-théorique. J’ai voulu faire une exposition pour les gens, pas pour les architectes. Pouvez-vous revenir sur le choix de l’intitulé de l’exposition, « Alerte » ? J’ai choisi d’appeler l’exposition « Alerte » parce que ce mot est joli, léger. Et puis une « alerte », c’est quand il y a « urgence ». Je suis un écologiste convaincu, je pense que le discours traditionnel et culpabilisateur est dramatique. On ne montre pas assez le coté gai et presque jouissif du peu consommer, d’être léger. L’exposition s’ouvrait sur une image du soleil avec cette légende « le soleil produit cent mille fois l’énergie dont nous avons besoin ». Le fossile c’est terminé, le pétrole va être cher, on épuise des forêts, et après, est-ce la catastrophe ? Il y a un immense espoir : l’énergie solaire. De mon point de vue, il s’agit de l’énergie de demain. L’escalator du hangar 14 qui arrivait sur ce soleil, c’était magnifique. C’était aussi un point de départ sur la prise de conscience de l’architecture bioclimatique.
d’extravagant… C’était très simple en fait, c’était juste plein. Des Bordelais de tous âges, presque à touche-touche, comme dans les grosses expositions à Beaubourg, regardaient et lisaient tout. Pour lui, c’était complètement fou. J’étais monté seul, il y avait une très belle lumière à ce moment-là, j’étais vraiment très ému. Nous avions réussi, tout le monde était là. C’était un moment très fort. Un autre souvenir, c’était avant le début d’Agora : je suis passé devant la place des Quinconces et ai lancé : « ce serait beau si les colonnes rostrales étaient colorées pendant toute la durée d’Agora… » Je suis repassé le jour de l’ouverture d’Agora et les colonnes étaient devenues rouges ! Il faut qu’Agora reste comme ça, garde ce côté décalé. Le souvenir d’Agora 2008, c’est enfin une symbiose extraordinaire entre Michèle et son équipe, Béatrice Fichet, Nathalie Crinière et moi-même.
Un de vos meilleurs souvenirs d’Agora 2008. J’étais au rez-de-chaussée en train de prendre un café, Sylvain Dubuisson s’approche de moi presque en courant et me dit « Nicolas ! Vas voir là-haut un truc incroyable est en train de se passer c’est complètement dingue ! Va voir ! » Je m’attendais à quelque chose de bizarre, Agora
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AGORA 2010 : STIM : métropoles millionnaires — Commissariat : Djamel Klouche Scénographie : Simon de Dreuille
Djamel Klouche —
Simon de Dreuille —
Djamel Klouche, est architecte et urbaniste. Il crée l’agence l’AUC (AB URBE CONDITA, depuis la fondation de la ville) en 1996 avec ses deux associés Caroline Poulin et François Decoster. La publication en 1995 de S, M, L, XL par Rem Koolhaas marque le pas d’une pensée centrifuge qui tendait à tout ramener à l’architecture, vers une pensée centripète qui inscrit (décrit) l’architecture dans la mutation plus globale de l’urbain. L’AUC est une agence qui s’inscrit dans cette idée que pratiquer l’urbanisme n’est pas nécessairement un tremplin vers la maîtrise d’œuvre architecturale, mais plutôt une démarche active pour comprendre et transformer notre environnement. Le parcours de Djamel Klouche et de ses associés n’est pas étranger à cette extension du domaine de la profession ; diplômé de l’école d’architecture de Paris-la-Seine, il va en effet poursuivre sa formation à l’Ecole des hautes études en sciences sociales et à Sciences Po. Fréquenter le monde de la recherche scientifique ne sera pas un prétexte au renforcement de la doxa architecturale, mais, bien au contraire, sera l’occasion d’ouvrir les questions d’architecture à d’autres horizons comme ceux du paysage, de la géographie, de la politique ou de la sociologie.
Le travail théorique comme la fréquentation des villes asiatiques seront pour eux les fondements d’une pratique qui ne cessera de remettre en cause le monolithisme de la discipline « urbanisme » comme le monolithisme de son sujet d’étude, la ville contemporaine. Cette obstination leur a valu d’être une des équipes parmi les dix lauréates de la consultation internationale sur le Grand Pari(s), initiée par le Président de la République et portée par le Ministère de la Culture et de la Communication. Réflexion qui est consacrée aujourd’hui dans un livre publié par l’AUC, « Grand Paris stimulé, de la métropole héritée aux situations parisiennes contemporaines », Paris, avril 2009. Ils sont lauréats de nombreux prix, d’Europan V en 1998, des Nouveaux albums de la jeune architecture en 2002 – décernés par le Ministère de la Cultureet des Palmarès des jeunes urbanistes en 2005 – décernés par le Ministère de l’équipement –.
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En haut Projet pour le Grand Pari(s)
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À gauche Projet Bordeaux Brazza
À droite Projet Bassins à flot
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Entretien avec DJAMEL KLOUCHE, architecte et urbaniste agence l'AUC (Paris)
Comment avez-vous été amené à travailler sur Agora ? Pourquoi ce projet vous a-t-il intéressé, que vous a-t-il apporté ? L’élément déclencheur a été notre participation à la consultation internationale sur le Grand Pari(s). La question était double : d’une part, le « diagnostic prospectif de l’agglomération parisienne », c’est-à-dire Paris dans quinze, vingt, trente ans, et d’autre part la métropole du XXIe siècle de l’après Kyoto, ou la métropole durable. Il est apparu un phénomène nouveau, celui du changement d’échelle. Au même moment, nous avions une mission d’étude du quartier Mériadeck à Bordeaux. Je pense qu’au même moment et qu’au sein de l’agglomération bordelaise, des discussions sur l’échelle métropolitaine et l’idée d’une ville et d’une agglomération plus intense , plus active et plus stimulante se mettaient en place, avec l’arrivée de la LGV et l’Opération d’Intérêt National Euratlantique entre autres. La fin de l’aménagement des quais et la politique de transport et de déplacement de la ville a fait éclore une lecture autre de l’agglomération. Une conjoncture féconde était là pour poser la question de l’échelle métropolitaine. Ce projet a beaucoup apporté à l’agence puisqu’il est arrivé juste après le Grand Pari(s) et nous a permis de travailler sur une thématique proche (la question métropolitaine) mais dans une échelle différente (la métropole millionnaire). Cela nous a permis de valider des théories développées dans le Grand Pari(s), de réorienter nos postures intellectuelles, d’aller plus loin sur un certain nombre de questions, enfin, de ne pas travailler sur un territoire, mais sur un thème. Avoir fait le Grand Pari(s) et Agora, c’est un beau background pour l’agence.
Quelle est, selon vous, la valeur ajoutée d’Agora ? Y-a-t-il une légitimité à ce qu’Agora se passe à Bordeaux ? Cette biennale est devenue un événement connu et reconnu en France, peut-être pas assez encore à l’international. Pour les débats d’Agora 2010, j’avais vraiment envie de solliciter des intervenants européens, je pense qu’il faut poursuivre cette ouverture parce que les thèmes de cette biennale intéressent énormément de villes européennes. Bordeaux est une des premières villes en France, hormis Paris, à avoir accueilli une plateforme architecturale et urbaine de référence, Arc-en-rêve. Je pense qu’à Bordeaux, il y a une vraie culture autour de l’architecture et de la ville. La force de cette biennale vient aussi du fait qu’elle a annoncé, à chaque fois, les mutations qu’allaient vivre la ville et l’agglomération dans les prochaines années. Elle a souligné la réalité de la ville périurbaine en 2006, la question du soutenable et de l’urbanisme écologique en 2008 et a annoncé la ville millionnaire en 2010… L’intelligence des thématiques d’Agora tient au fait qu’elles devancent toujours un peu les questionnements que vont se poser la ville et l’agglomération. Agora joue un rôle d’ouverture, de pédagogie et d’acclimatation aux questions nouvelles qui se posent en matière d’urbanisme et aux changements culturels qui s’ensuivent. Cela fabrique une sorte de matrice qui prépare les habitants à ces changements et permet qu’ils germent dans un contexte apprivoisé. Est-ce qu’Agora pourrait exister dans une autre ville ? On a longtemps dit « Paris et le désert français ». Ce n’est plus tout à fait vrai. Bordeaux est une ville attirante aujourd’hui. Un événement comme Agora pourrait trouver sa place dans d’autres villes françaises mais à mon sens, l’idée,
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ce n’est pas de copier Agora mais peut-être de la dédoubler : créer des biennales plus courtes, précises et fines dans plusieurs endroits en France pourrait devenir une autre manière de soulever des questions contemporaines autour de l’architecture et de la ville. Comment avez-vous conçu l’exposition ? Pouvez-vous revenir notamment sur le sens des tâches urbaines des sept métropoles que vous avez choisi de questionner ? Pour Agora, nous nous sommes demandés s’il fallait parler de Bordeaux, et finalement nous avons pris le parti d’en parler en creux, à travers sept autres métropoles européennes. Nous trouvions cela plus riche, plus fécond. Notre stratégie a été « comment parler de Bordeaux sans jamais citer son nom » et cela a notamment donné lieu à une série de débats décomplexés. Du point de vue méthodologique, nous avons répertorié toutes les villes européennes entre 700 000 et 1 300 000 habitants. Nous avons ensuite essayé de dégager les sept villes qui pouvaient le mieux parler en creux de Bordeaux, en focalisant sur sept thématiques qui, pour chacune de ces villes, nous racontaient une histoire particulière de ce que pourrait être la métropole millionnaire. Pour les sept villes retenues, nous avons choisi de montrer d’énormes cartes de sept à dix mètres de long, pour sortir de la logique des cartographies classiques et permettre aux visiteurs de « se balader » dans les plans. L’échelle de la ville millionnaire est intéressante dans sa schizophrénie car elle parvient à cumuler les qualités de la ville moyenne et celles de la très grande ville. Bien souvent les villes hésitent à passer à l’échelle millionnaire de peur de perdre en qualité de vie, de perdre leur identité. Je suis convaincu que Bordeaux peut jouer cette carte et franchir Agora
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le cap d’un million sans perdre son identité mais au contraire pour en sortir renforcée et augmentée. C’est en tout cas ma théorie et l’hypothèse que nous avons développée dans l’exposition. Un de vos meilleurs souvenirs d’Agora ? Mon premier souvenir se porte sur les six ou sept personnes de l’agence qui ont travaillé six mois sans arrêt. Ce sont eux qui ont dessiné les milliards de traits sur les cartes très grand format de l’exposition. Nous avions installé l’exposition au premier étage du hangar 14 en prenant soin que rien ne bouche la vue sur la Garonne et en n’intervenant presque pas sur le bâtiment… Nous avions souhaité donner l’illusion que l’espace du hangar avait été aménagé la veille, avec juste des objets posés ici et là. Le résultat était assez léger, spontané et aérien, l’exposition venait naturellement s’insérer dans cet espace qui s’est révélé très adapté à notre scénographie. J’aime cette dialectique entre quelque chose de faussement frivole, au regard de tout le temps et de l’énergie déployée pour le réaliser. Je crois que le moment le plus fort était de voir cet espace resté intègre dans son rapport à l’extérieur mais radicalement stimulé.
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AGORA 2012 : PATRIMOINES : héritage/hérésie — Commissariat : Marc Barani Scénographie : Birgitte Fryland
Après avoir étudié l’architecture et la scénographie, Marc Barani complète sa formation par des études d’anthropologie qui l’ont conduit un an au Népal. Il fonde son agence en 1989 avec Birgitte Fryland, scénographe et démarre son activité par l’extension du cimetière Saint-Pancrace à Roquebrune-Cap-Martin suivie par la restauration du Cabanon de Le Corbusier. L’équipe de son atelier est pluridisciplinaire et réunit selon les projets, architectes, scénographes, designers et paysagistes. Marc Barani a réalisé plusieurs projets en relation étroite avec l’art contemporain, tels que le centre d’art du Crestet, les ateliers pédagogiques à Mouans-Sartoux, ou le studio de création d’arts numériques à l’Ecole Pilote Internationale d’Art et de Recherche de Nice. L’atelier a récemment réalisé un parking à l’aéroport de Nice, des infrastructures urbaines comme
le pont Renault à Boulogne-Billancourt et le pont Eric Tabarly à Nantes et travaille aujourd’hui sur le Centre de Congrès de Nancy, un institut d’hébergement et de recherche pour la maladie d’Alzheimer à Nice, la tombe-mémorial de Rafic Hariri à Beyrouth, la construction de l’auditorium à l’Institut de France et le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence. Il a enseigné l’architecture de 1993 à 2003 et donne régulièrement des conférences en France et à l’étranger. En 2008, il reçoit le prix de l’Équerre d’argent du Moniteur pour la Gare des Tramways de Nice, il est avec ce même projet finaliste du prix Mies van der Rohe en 2009.
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3. 1. Villa dans le Sud de la France, 2004
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2. Extension du cimetière de Saint-Pancras, Roquebrune-Cap-Martin, 1993
3. Projet pour Tribunal de Grande Instance d’Aix-en-Provence
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Entretien avec MARC BARANI, architecte et urbaniste commissaire d'Agora 2012
Qu’est-ce que ce projet va signifier pour vous ? C’est un point d’étape, un temps important dans la mesure où on est obligé de réfléchir à un sujet, de se positionner, de faire le point sur un certain nombre de choses. Quel est l’intérêt d’une biennale comme Agora à Bordeaux ? Agora est une biennale qui s’adresse à la fois aux spécialistes et au grand public. C’est vraiment la caractéristique de cette biennale pour moi. Plusieurs milliers de personnes se déplacent, on est donc à la fois sur une réflexion théorique sur certains sujets et sur des réflexions très appliquées à Bordeaux par ailleurs. La difficulté est d’arriver à équilibrer un langage qui puisse s’adresser aux spécialistes de l’architecture, aux urbanistes et aux designers sans les ennuyer, et qui puisse également parler au grand public. D’ailleurs, mon frère Christian Barani va réaliser des vidéos pour l’exposition, ce choix de mettre en avant ce support vient de là : il peut tout aussi bien s’adresser au grand public qu’à des spécialistes. L’autre intérêt selon moi est la mécanique même d’Agora, dans la mesure où les thèmes de cette biennale ont à voir avec les questions que se posent la Ville et la Communauté Urbaine de Bordeaux. Cette idée d’inviter un commissaire pour prendre de l’air, prendre de la distance et voir comment d’autres villes peuvent se positionner sur ces problématiques me paraît très intéressante, parce que c’est directement réinjecté dans l’urbanisme, et donc, à terme, dans le quotidien des Bordelais.
de workshop : l’appel à idées de 2006 consistait à donner des idées sur la question des échoppes et de leur transformation dans le temps. Il y a eu pas mal de projets et beaucoup de candidats, cela a été très riche et s’est vérifié aussi dans les débats de l’édition 2006. Pouvez-vous revenir sur l’intitulé du thème d’Agora 2012 ? Le thème a été insufflé par la Ville de Bordeaux. Quant au titre, il a changé par rapport à ce que nous avions décidé au départ. Pourquoi « héritage / hérésie » ? Après réflexion, parce que le patrimoine est un sujet éminemment vaste et que, très vite, parler du patrimoine c’est parler du monde. Il faut avoir un angle d’attaque, avec le patrimoine on est dans une recherche d’équilibre entre garder ce qu’il faut garder, et permettre à ce patrimoine d’évoluer. Heritage est la traduction de « patrimoine » en anglais. Sa définition est très simple : c’est ce qu’on hérite du père, de nos ancêtres, des communautés qui ont existé avant nous. Soit cet héritage vous écrase parce qu’il est trop lourd, soit, si vous l’abandonnez, vous perdez une filiation, une continuité, une tradition. La notion de patrimoine se situe dans cette balance entre hériter quelque chose et prendre de la distance, savoir critiquer cet héritage, ne pas le prendre comme un bloc autonome et, in fine, faire des choix. Trop de patrimoine ankylose une société, pas assez la pousse vers l’éclatement.
Parlez-moi de votre expérience de président du jury « appel à idée échoppes » en 2006 ? C’était une expérience intéressante parce qu’on sentait bien, là encore, que c’était une sorte
Quel est votre meilleur souvenir en tant que visiteur d’Agora ? Ce que je retiens des éditions précédentes c’est surtout une ambiance propre à Bordeaux que j’aime beaucoup. Une ambiance quasi amicale, toujours très conviviale et festive, avec plusieurs
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événements qui se déroulent en même temps. Cette ambiance générale rejaillit et s’éparpille dans toute la ville. C’est vraiment l’aspect le plus fort que je retiens. Un moment de détente et d’acquisition de connaissances où l’on apprend plein de choses. Qu’aimeriez-vous que l’on retienne d’Agora 2012 ? J’aimerais que les gens comprennent les messages que nous allons tenter de faire passer en creux, c’est-à-dire essayer de réévaluer l’architecture contemporaine à partir des films réalisés ou des questions soulevées, faire ressortir que l’architecture est affaire de continuité à l’aune de ruptures importantes. Car c’est vraiment un couple continuité/ ruptures : si on ne crée que de la continuité, on n’est pas en phase avec la société, incapable d’imaginer ou d’émettre des hypothèses sur le futur. Aujourd’hui, on a plutôt tendance à hisser l’architecture au rang du design publicitaire, à mettre en avant la question de la rupture, de la nouveauté. Cette question demande à être interrogée : qu’est-ce qui est vraiment nouveau ? En soi cela m’intéresse assez peu. En revanche, comment être tout à fait contemporain et anticiper le futur avec une architecture adéquate, cela m’intéresse beaucoup plus.
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AIDER À LA DÉCISION: LES GRANDS DÉBATS D'AGORA Rencontre avec Rémi Cambau De quelques débats Un cas à part : Les Bassins à flot
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Rencontre avec Rémi cambau, journaliste www.cadredeville.com animateur des débats Agora
Racontez-moi votre parcours. Comment avez-vous été amené à travailler sur Agora ? Je suis journaliste spécialisé dans les questions d’urbanisme, d’aménagement du territoire et d’architecture. J’ai commencé à Beaubourg en tant qu’éditeur de livres sur l’anthropologie et la sociologie de l’architecture et de l’urbanisme. Je suis ensuite entré au Moniteur des travaux publics et du bâtiment pour y développer l’information sur les régions françaises et illustrer la diversité du territoire à travers ses régions et surtout ses métropoles. J’ai quitté le Moniteur en 2004 et ai monté ma propre structure d’information, le quotidien cadredeville.com. À l’époque du Moniteur, j’avais été amené à créer des bureaux régionaux, c’est dans ce cadre là que j’ai monté de premiers grands débats dans toute la France, avec les élus et les acteurs du développement urbain. A Bordeaux j’ai commencé en 1996 au moment du premier projet urbain, Michèle Laruë-Charlus a ainsi pensé à moi ensuite pour Agora. Pour la première édition, j’ai animé un débat sur les Bassins à flot. C’était d’une audace assez folle, les gens sont venus pour écouter, poser des questions, se plaindre éventuellement, on a fait salle comble. Quelque chose est né à ce momentlà. On a senti que cette formule marchait : nous étions capables d’ouvrir les questions compliquées d’urbanisme et d’architecture au grand public. Quand Michèle Laruë-Charlus m’a demandé d’être là pour la biennale suivante j’ai tout de suite dit oui, c’était un beau challenge que de sortir des rencontres d’initiés. Il y a quelque chose d’autre dans cette biennale. Qu’est ce qui fait le caractère unique d’Agora au regard des autres événements sur lesquels vous intervenez ? Agora
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Agora permet aux gens d’accéder à une information habituellement réservée aux professionnels. Il y a eu une montée en puissance d’Agora. Dans les débats, cela a été évident. Ce que nous avions pressenti en 2004 s’est pleinement vérifié en 2006 et surtout en 2008. En 2006, on a abordé le thème très porteur de la maison individuelle et on a révélé à ce moment là que Bordeaux était une ville de maisons. C’est, je pense, la seule en France qui a une aussi grande surface de maisons individuelles dans les limites de Bordeaux. Donc c’était une vraie bonne question qui a intéressé les gens. Le débat sur les échoppes et leur évolution a aussi été un grand moment. En 2008, le thème était la protection de la planète, un thème encore plus porteur au moment où tout le monde en parlait. Il y a eu énormément de monde. La mayonnaise avait pris, on avait atteint un sommet. La capacité des débats à mettre sur la place publique des réflexions qui habituellement se font en cabinet clos a éclaté au grand jour. Ce qui est très intéressant aussi, c’est que tous les acteurs qui font la ville acceptent de confronter leur point de vue en public, de se réunir et de se parler. Parfois, de se faire un peu déstabiliser. Le débat de 2008 avec le Maire est tout à fait illustratif de cela, Yves Thibault de Silguy s’est fait siffler… Les débats Agora, ce n’est pas de la réflexion au sens « colloque », c’est du frottement, ça se cherche, ça s’oppose. C’est bien une « agora ». On ne s’inscrit pas dans des schémas obligés où il faut qu’il y ait un résultat, une production – Juste le plaisir et la liberté de réfléchir, de poser des questions, d’interpeller les élus. C’est LA grande innovation d’Agora pour moi.
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Comment travaillez-vous en amont ? Nous échangeons avec le commissaire sur des concepts, sur le contenu. Pour poser les problématiques générales, on analyse le thème, on essaie de voir ce qui sera innovant, ce qui pourra apporter quelque chose aux réflexions existantes. Tout cela se déroule en parallèle avec la conception de l’exposition. Très tôt, on s’intéresse aux sujets bordelais qui peuvent entrer dans le thème. C’est non seulement logique, puisqu’Agora se passe à Bordeaux, mais aussi très important car c’est une façon de soumettre Bordeaux au jeu de la question et de la réflexion. Les principaux élus locaux acceptent de soumettre leur politique au débat et de se livrer un peu, au-delà de la conduite stricte du conseil municipal. Typiquement, c’est ce qu’on a fait en 2010 avec la métropole millionnaire, à propos du pont Bacalan-Bastide et de sa cohabitation avec une ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Y a-t-il un thème, une édition, que vous avez préféré(e) ? Non, je constate juste que l’édition 2008 a été la plus porteuse, la plus « grand public ». La maison individuelle en 2006 l’était aussi, mais le développement durable est un thème très ouvert, large et mobilisateur. La métropole millionnaire concerne aussi les habitants mais plus difficile à appréhender pour l’individu. Quels sont les débats qui vous ont le plus marqué ? En 2006, j’avais vraiment aimé le débat sur les échoppes. Pour l’édition avec 2008, le débat avec Alain Juppé et Jean Nouvel, était quand même remarquable.
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De quelqueS 2004 : Le Maître, l’Ecole et l’Architecte Intervenants :
Luc Arsène-Henry Jacques Caillaud Maryse Cruzel Jean-Marc Gaüzère Annick Hairabédian Yves Legay Eric Limousin
→ Architecte → Inspecteur de l’Education Nationale → Conseillère pédagogique → Adjoint à la Mairie de Bordeaux chargé de l’éducation → Présidente du Conseil régional de l’Ordre des Architectes → Conseiller pédagogique → Architecte
« Le Maître, l’Ecole et l’Architecte » : cette trilogie pourrait résumer le problème de l’architecture, prise entre la commande publique, les architectes et les utilisateurs. Comment articuler harmonieusement ces trois pôles ? De quel niveau d’exigence les collectivités doivent-elles faire preuve en France face aux architectes ? Comment prendre en compte les critiques des utilisateurs, davantage axées sur les questions d’utilité et de fonctionnalité que sur celles liées à l’esthétique ? Ce débat a illustré la relation complexe entre celui qui conçoit un collège ou une école, celui qui va y enseigner, et celui, souvent l’élu ou la collectivité locale ou territoriale, qui veut que cela fonctionne en négligeant parfois la parole de l’architecte. — Ce débat est venu alimenter la réflexion de la Ville de Bordeaux sur les équipements de proximité. Depuis, les nouvelles écoles construites le sont en général en tandem avec une crèche. Elles intègrent des salles indépendantes accessibles au public, servent d’accueil aux centres aérés pendant les vacances. Le projet urbain prévoit qu’elles doivent être à 15 minutes de marche à pied maximum du domicile des enfants et leurs cours de récréation pourront ouvrir le temps des vacances aux habitants. Modèle du genre : l’école Bourbon, aux Bassins a flot ; architecte Rudy Ricciotti
N.B. Les fonctions des débatteurs sont celles qu'ils occupaient à l'époque du débat.
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débats 2004 : A quoi sert le mobilier urbain ? Intervenants :
Sylvain Dubuisson Michel Duchène Bruno Fortier Frédéric Neau
→ Architecte et designer → Adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux chargé de l'urbanisme et des grands travaux → Architecte et urbaniste → Architecte agence King-Kong
A quoi sert le mobilier urbain ? Faut-il le redessiner régulièrement et faut-il l’harmoniser ? C’est une question à laquelle les concepteurs et les maîtres d’ouvrage sont souvent confrontés. Le mobilier urbain peut être une autre manière d’aborder la ville, de penser sa construction, et plus particulièrement son urbanité. Les questions abordées lors de ce débat ont été multiples : faut-il installer des objets identiques et opter toujours pour la même couleur ? Ou, à l’inverse, chercher à qualifier des objets spécifiques pour des lieux uniques ? Sur quels critères s’appuyer pour créer une cohérence d’ensemble, sans imposer une réglementation drastique interdisant toute innovation ? — Ce débat a contribué à dédramatiser la question du mobilier urbain qui était une question sensible au début des années 2000. Pour beaucoup, le mobilier urbain apparaissait comme un élément fort de l’identité de Bordeaux. Depuis, le bon sens a primé. L’identité de Bordeaux est dans ses tracés, son architecture et la qualité de ses espaces publics. Le mobilier urbain change à chaque époque. Il faut tenter de se cantonner dans le simple, le discret, voire l’austère. Le bon mobilier urbain est celui qu’on ne voit pas.
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2006 : Le logement idéal existe-il ? Intervenants :
François Bonnet Guillaume Erner Louis Paillard Laurent Poulon
→ PDG d’Apollonia → Sociologue → Architecte → Directeur regional de DV Construction
Maison ou appartement ? Grand ou petit logement ? Les attentes des Français en matière de logement conditionnent les coûts de construction et les techniques mises en œuvre pour y répondre. D’où vient l’attirance pour la maison individuelle ? Quel logement idéal pourraient leur proposer les promoteurs ? Comment s’appuyer sur les architectes ? Un débat destiné à lancer une réflexion croisée pour permettre aux professionnels de la ville d’apporter des éléments de réponse à cette question. — Bordeaux possède 14 000 maisons individuelles, les échoppes, qui développent un habitat individuel à haute densité. Comment reproduire ce modèle idéal rêvé par les Français ? Depuis, la Ville étudie , notamment avec KCAP, ce qui pourrait se définir comme les échoppes du XXIe siècle. Apollonia développe aux Bassins à flot la « pièce en plus » avec François Leclercq et l’inévitable question du logement modulaire se pose face aux exigences de production de logements à des prix abordables.
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2006 : Maison ou immeuble, choix de ville, choix de vie ? Intervenants :
François Bonnet Philippe Gazeau Etienne Guéna Hugues Martin Rudy Ricciotti Nasrine Seraji
→ PDG d’Apollonia → Architecte → Représentant du Medef → Adjoint au Maire de Bordeaux, Maire de Bordeaux de 2004 à 2006 → Architecte → Architecte
On constate, depuis 50 ans, une chute du nombre d’habitants par hectare, allant de pair avec un phénomène d’étalement urbain. A l’heure où les Bordelais continuent à privilégier la maison à l’appartement, il convenait déjà en 2006 de se demander si la maison était l’ennemie de la ville. Ce débat a permis d’amorcer une réflexion sur l’habitat, sa typologie et ses enjeux urbains. — « Nous avons été parmi les premiers à nous demander : comment faire revenir les gens au centre ville ? L’étalement urbain est un sujet emblématique des questions urbaines en France, c’est un sujet fort, toujours d’actualité. C’est sans doute le seul débat où il y a véritablement eu confrontation entre les méthodes et approches des promoteurs privés, celles d’un élu, Hugues Martin, et celles des architectes. Il faut se souvenir de ce débat pour cette raison là. » (Rémi Cambau) — Jusqu’en 2004, la densité des opérations d’aménagement dans la Communauté urbaine de Bordeaux avoisinait 30 logements à l’hectare. Aujourd’hui, il y a unanimité pour retenir le chiffre de 80 logements à l’hectare. La lutte contre l’étalement urbain va passer par le développement de quartiers singuliers, offrant des modes de vie différents. Des quartiers à choisir et pas à subir, dans lesquels jardins et équipements de proximité seront à moins de 15 minutes à pied, et offriront à la fois du logement collectif et de l’individuel.
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2006 : Quel avenir pour les échoppes bordelaises ? Intervenants :
Patrick Baggio Marc Barani Michel Brodovitch Michel Duchène Pierre Lajus Dominique Lesbegueris Anne-Laure Moniot Jacques Tribalat Myrto Vitart
→ Architecte → Architecte, président du jury Appel à Idées « échoppes » → Architecte des bâtiments de France, architecte en chef de l’Etat → Adjoint au Maire de Bordeaux chargé de l’urbanisme et des grands travaux → Architecte → Architecte → Architecte à la Ville de Bordeaux, chef du service de la MiRPAU → Expert immobilier → Architecte
Bordeaux est une ville de maisons pour au moins 30% de son territoire. Ce sont de ces fameux quartiers d’échoppes et de leur évolution dont il a été question lors de ce débat. Comment ces quartiers peuvent-ils évoluer ? Peut-on y trouver demain des logements collectifs intégrés à des ensembles d’habitations individuelles ? Peut-on passer d’un rez-de-chaussée à un étage, voire à deux ? Mais ce débat a surtout mis en valeur la nécessité de s’occuper des rues d’échoppes, autrefois espaces de socialité et aujourd’hui espaces de stationnement et de circulation. Le projet de transformation de la rue Kleber, dans le centre ancien de Bordeaux, en rue de jardin est sans doute une suite de ce débat.
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2006 : Notre logement dans dix ans Intervenants :
Emmanuel Desmaizières Michel Duchène Jacques Ferrier Xavier Gonzalez Alain Maugard
→ Directeur régional de Bouygues Immobilier → Adjoint au Maire de Bordeaux chargé de l’urbanisme et des grands travaux → Architecte → Architecte → Président du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment
Aujourd’hui encore, les préoccupations écologiques et les questions soulevées lors de ce débat semblent toujours d’actualité. Economies d’énergies, nouvelles technologies, nouveaux matériaux… Les constructeurs, ingénieurs et architectes vont-ils demain proposer un habitat écologique? Et à quel prix ? Que disent les réalisations de maisons individuelles de la notion d’habitat ?
2006 : Le design peut-il sauver les meubles ? Intervenants :
Corinne et Maryline Brustolin Jean-François Dingjan Michel Roset Nathalie San Agustin
→ Fondatrices de FR66, éditeur de mobilier
→ Designer industriel → Président de Cinna/ligne Roset → Fondatrice de la galerie Tourny
Le design peut-il sauver les meubles ? Cette question a permis de réunir fabricants, éditeurs, diffuseurs et designers. Quelle place occupe le design chez le consommateur ? Que peut-on attendre du designer à l’heure des nouvelles technologies ? Un débat qui interroge le rôle du designer et sa capacité à donner un souffle nouveau à nos intérieurs.
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2006 : Audace architecturale, jusqu'où peut-on aller ? Le cas des Berges du Lac Intervenants :
Luc Arsène-Henry Olivier Brochet Francis Cuillier Emmanuel Desmaizières Christian Devillers Alain Ferrasse Jean-Luc Hoguet Alain Lorgeoux Frédérique Montjanel
→ Architecte → Architecte, agence BLP → Directeur de l’A’Urba → Directeur régional de Bouygues Immobilier → Architecte, urbaniste → Directeur régional d’Eiffage → Directeur général de Domofrance → Directeur général du pôle aménagement et développement à la CUB → Architecte et directeur général d’ING Real Estate Development France
Audace architecturale, jusqu’où peut-on aller ? « Trop loin » disent quelquefois les citoyens électeurs. « Pas trop loin » dit le politique, « un peu plus loin » disent les artistes. Osez et vous ne le regretterez pas… Quelles visions de la ville et de l’habitat défendaient les six propositions des partenaires privés (investisseurs et développeurs), candidats à l’aménagement des 27 hectares au bord du Lac de Bordeaux ? Au moment où les premiers bâtiments sortent de terre, il est passionnant de revenir sur la genèse d’un projet qui, lors du concours d’aménagement, a permis de mobiliser des équipes de renommée internationale.
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2008 : Que conserver de notre patrimoine ? Intervenants :
François Barré Jean-Christophe Bretxa Aurélie Jounot Djamel Klouche Dominique de Laage Dominique Lyon Bernard Reichen
→ Président d’arc en rêve centre d’architecture → Directeur général de Redevco → Spécialiste du développement durable chez Eiffage Immobilier → Architecte urbanisme agence AUC → Responsable des pages locales Sud-Ouest → Architecte → Architecte Grand Prix de l’urbanisme 2005
Comment conserver durablement ? Mériadeck est-il durable ? Faut-il détruire pour reconstruire durable ? Les commerces défigurent-ils le centre historique ? Qu’entendre aujourd’hui par « qualité architecturale » et « qualité environnementale » ? Prolongement du débat : le projet de reconversion de l’îlot Sud-Ouest, important projet du cœur historique de Bordeaux, entre les rues Margaux, de Cheverus, Guiraude et Sainte-Catherine. Enjeu de piétonisation et de végétalisation du centre-ville : le projet de la place Sainte-Catherine. Prolongement du débat : la réalisation de l’îlot Bonnac, de Jean-Pierre Buffi (architecte). Espace charnière entre la modernité de Mériadeck et le centre historique, la réhabilitation de l’îlot Bonnac relève d’un enjeu patrimonial, culturel et économique. Prolongement du débat : ravalement et développement durable. Bordeaux, ville de pierre, ville de couleur ? Débat organisé par Renaissance des Cités d’Europe. Quelles méthodes de ravalement faut-il adopter afin de préserver durablement le caractère de la ville de Bordeaux ? — Ce débat ne s’est pas interrompu depuis. Bernard Reichen, urbaniste de la ZAC Belcier dans le cadre de l’OIN Euratlantique doit protéger le patrimoine des chais comme la halle Debat-Ponsan, Winy Maas les ruines de la caserne Niel, KCAP la halle Soferti, Nicolas Michelin les vestiges de l’industrie portuaire… mais au-delà de ces questions, somme toute classiques, celle de Meriadeck est apparue plus novatrice. Meriadeck, inscrit au patrimoine mondial, doit-il être protégé et jusqu’où ? Forte de sa pratique des ateliers, la Ville appuyée par l’UNESCO en a organisé un sur ce thème en avril 2012 : où il fut démontré que la notion de protection n’interdit pas l’évolution.
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2008 : Bâtiments écologiques et nouvelles obligations Intervenants :
François Bonnet Alexandre Chemetoff Françoise-Hélène Jourda Didier Roux Marc Salaun Mathias Schuler
→ PDG d’Apollonia → Architecte, paysagiste et urbaniste → Architecte → Directeur de recherche chez Saint-Gobain → Directeur général Bordeaux de Meunier Habitat → Ingénieur chez Transolar
Les normes s’opposent-elles à la qualité d’usage ? Quel est l’engagement des ingénieurs et concepteurs et comment évoluent les réglementations ? Les normes vont-elles imposer une nouvelle esthétique des bâtiments ? Prolongement du débat : Armagnac : un îlot mixte Haute Qualité d’Usage L’îlot d’Armagnac, situé à l’arrière de la gare Saint-Jean, occupe un positionnement stratégique d’interface entre le quartier Belcier et le quartier CarleVernet. Cette opération d’aménagement va permettre d’engager la mutation des quartiers de la gare, en liaison notamment avec le développement de la desserte TER et TGV (18 millions de voyageurs attendus à l’horizon 2016, soit un doublement de la fréquentation actuelle) et s’intègre pleinement dans l’Opération d’Intérêt National Bordeaux Euratlantique. — Depuis, Armagnac, comme Edouard Vaillant sont terminés. La Ville a élaboré sa charte de construction durable et rédigé, avec la Communauté urbaine, une charte éthique applicable aux Bassins à flot. L’expérience d’urbanisme négocié aux Bassins à flot nous prouve qu’il n’y a que des avantages à remplacer la HQE par la HQU.
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2008 : Comment répondre au désir de nature des citoyens? Intervenants :
Alexandre Chemetoff Michel Corajoud Francis Cuillier Michel Desvigne Yannick Lavigne Heinz Muller
→ Architecte, paysagiste et urbaniste → Paysagiste → Directeur de l’A’Urba → Paysagiste → Photographe → Architecte Atelier 5 à Berne
Comment amener la nature en ville dans un contexte de croissance urbaine en Gironde ? Débat sur le regard des architectes, paysagistes et photographes sur le paysage urbain et le délicat rapport entre Ville/Nature. — La question du paysage a pris une ampleur critique avec la décision de construire le pont Bacalan-Bastide. Afin de mieux comprendre les interactions entre nature et ville, la Ville a, depuis, fait réaliser des études d’archéo-géographie, notamment pour la rive droite et le Nord de Bordeaux. Les études ont servi de base aux travaux de Djamel Klouche à Brazza et OMA à Bordeaux Nord qui retrouvent les structures géographiques sur lesquelles se sont bâtis les établissements humains. Dès lors, la notion de paysage urbain historique, telle que la promeut désormais l’UNESCO permet d’imaginer la croissance urbaine en respectant ou en restaurant le paysage naturel.
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2008 : Qu'est-ce au XXIe siécle qu'un espace public? Intervenants :
Olivier Brochet Alexandre Chemetoff François Gondran Jean-Michel Lucas Frédéric Neau Fabien Pédelaborde Stéphane Pusateri Elizabeth Touton
→ Architecte agence BLP, Président du Conseil d’Administration de l’école d’architecture de Bordeaux → Architecte, urbaniste, paysagiste → Architecte des bâtiments de France → Maitre de conférences à l’université Rennes 2 Haute Bretagne et ancien directeur de la DRAC Aquitaine → Architecte agence King-Kong → Architecte → Président de l’association des résidents et riverains de Bordeaux → Adjointe à la Mairie de Bordeaux, chargée de l’aménagement urbain
L’espace public est un lieu de vie, de connexions et d’échanges. Où se situe la limite entre espaces publics et espaces privés ? Ne faudrait-il pas reconsidérer les logements dans leur rapport aux espaces publics ? Prolongement du débat : espaces publics : histoires d’appropriations sociales – le miroir d’eau – Comment permettre une liberté d’appropriation des espaces publics ? L’exemple du miroir d’eau : espace public par excellence, il prend tout son sens dans la multiplicité des pratiques que l’on y trouve. Prolongement du débat : sur quelles procédures et processus fait-on la ville ? Les trémies de la place Pey-Berland : pour ou contre ? — Ce débat remarquable, qui a duré la totalité d’un après-midi et dans lequel sont spontanément entrés nombre de spectateurs, qui n’ont pas hésité à intervenir, a prouvé s’il en était besoin que l’espace public n’existe que par le public qui l’anime, qui doit y retrouver à la fois de la reconnaissance pour lui-même et du respect mais qui doit pouvoir y trouver également un sain anonymat, de la densité et de la variété dans les rencontres : l’incarnation de la ville.
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2008 : Vivre dans un éco-quartier Intervenants :
Dominique Alba François Bertière Olivier Brochet Alain Denat Pascale Fouletier Paul Koch Winy Maas
→ Directrice du Pavillon de l’Arsenal → Président directeur général de Bouygues Immobilier Agence BLP → Responsable du développement durable chez Domofrance → Directeur régional Sud-Ouest de Vinci → Urbaniste, directrice de Cap Terre → Président d’ING → Architecte agence MVRDV
Est-ce une punition, un sacrifice ou un plaisir ? Un éco-quartier est-il transposable ? Autarcie/Enfermement ou bien Echanges/Ouvertures ? Des lieux de partage ? Prolongement du débat : le projet de la Berge du Lac , premier éco-quartier de Bordeaux. Présentation du projet par Olivier Brochet. Comment faire intégrer la rive du Lac, à proximité des logements sociaux et du grand centre commercial, dans l’optique d’une architecture à Haute Qualité Environnementale ? Prolongement du débat : Une ville pour les vélos ? Les déplacements dans la ville : présentation de quelques projets de développement des voies cyclables, des parcs de stationnement publics et privés et des plateformes multimodales entre tramway, voiture, bus et vélo. — Depuis, la Ville n’utilise plus le terme « éco-quartier ». C’est la ville dans son ensemble qui doit être durable. En revanche, elle considère que toute extension de son territoire doit être desservie par un transport en commun. Et continue de soutenir que ce n’est pas la politique des transports qui fait le projet urbain mais l’inverse.
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2008 : Les métropoles de demain Intervenants :
Alain Juppé François de Mazières Nicolas Michelin Jean Nouvel Jean-Luc Poidevin Yves-Thibault de Silguy
→ Maire de Bordeaux → Maire de Versailles, président de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine → Architecte, urbaniste (agence ANMA) → Architecte (AJN), Pritzker Price 2008 → Président de Nexity Villes et Projets → Président de Vinci
La Cité au sens large peut-elle être appréhendée, dirigée et vécue, de façon durable ? Va-t-on vers de nouvelles métropoles ou vers des mégapoles ayant échappé à tout contrôle ? Quel est l’avenir de la ville, et de la ville européenne en particulier ? — « Ce débat a été un énorme succès. Un sommet du point de vue de la confrontation intérêt public-intérêt privé. Les principaux acteurs du développement urbain se sont livrés à un échange sans concession et parfois vif sur les responsabilités des uns et des autres pour atteindre l’objectif d’une ville durable. » (Rémi Cambau) — C’est sans doute lors de ce débat qu’est née l’idée du thème à développer lors d’Agora 2010, à savoir celui des métropoles millionnaires, la bonne échelle qui assure à la fois la proximité et l’inscription dans un monde globalisé.
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2010 : Bienvenue chez moi ! Bordeaux, Anvers, Rotterdam, Zürich : comment concevoir et faire évoluer des quartiers où chacun se sente bien ? Intervenants :
Michel Duchène Franz Eberhard Djamel Klouche Dominique Lyon Freek Persyn
→ Adjoint au Maire de Bordeaux chargé de l’urbanisme et des grands travaux → Directeur du département d’urbanisme de la Ville de Zürich → Architecte et urbaniste (agence AUC) → Architecte → Architecte et urbaniste (agence 51N4E)
Le modèle européen de la rue et du quartier est-il durable dans une métropole en expansion ? Franz Eberhard a été, durant treize ans, le directeur de l’urbanisme à Zürich. Il a présenté lors de ce débat comment sa municipalité a géré la croissance urbaine. Djamel Klouche, commissaire général d’Agora 2010 avait pris l’exemple de huit grandes métropoles pour son exposition. Frank Persyn et Dominique Lyon ont interrogé la question de la mixité des usages et de leur évolution dans une ville devenue métropole.
2010 : L'habitat en ville adapté à chacun Intervenants :
Alain Bertaud Bernard Blanc Bruno Parasote Alexander Sverdlov André Yché
→ Designer et architecte → Directeur général d’Aquitanis, Office public de l’Habitat de la CUB → Président de l’association d’auto-promotion éco-quartiers de Strasbourg → Architecte, bureau d’architecture SVESMI → Président de la Société Nationale Immobilière
Ce débat a permis d’aborder la question de l’habitat et de la façon dont nous devons le concevoir dans la ville « millionnaire ». Est-il possible de concevoir un habitat adapté à chacun ? Quelle sera la place de l’individu, dans une ville d’un million d’habitants ? L’édition 2010 s’est fortement intéressée à cette question à différentes échelles urbaines. Comment produire en grand nombre, et pour le plus grand nombre, sans banaliser ? Quelles sont les pistes nouvelles de la construction modulaire des logements ? Avec les coopératives d’autopromotion : comment construire l’immeuble qui nous ressemble ?
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2010 : Co-exister dans une métropole Intervenants :
Ricardo Basualdo Marc Barani Stephen Barrett Vincent Feltesse Jacques Lévy Francis Rol-Tanguy
→ Scénographe urbain et culturel → Architecte → Agence Richard Rogers, chef de projet pour la consultation « Grand Pari(s) » → Président de la Communauté urbaine de Bordeaux, maire de Blanquefort → Géographe → Directeur général de l’APUR – Atelier parisien d’urbanisme
Comment co-exister dans une métropole d’un million de personnes ? Et comment permettre la diversité culturelle et sociale ? Peut-on réduire la ville européenne contemporaine à un lieu de cohabitations difficiles, voire de conflits, induits par la croissance urbaine ? Le modèle du « consensus urbain » européen est-il menacé ?
2010 : Une métropole, est-ce viable ? Intervenants :
Olivier Brochet Christian Devillers Jean-Marie Duthilleul Nicolas Michelin Jean-Marc Offner Dominique Perrault Elizabeth Touton
→ Architecte, concepteurs du quartier Ginko à la Berge du Lac → Architecte, concepteurs du quartier Ginko à la Berge du Lac → Agence Arep, architecte de la nouvelle gare Saint-Jean et de ses abords → Urbaniste des Bassins à Flot → Directeur de l’Agence d’Urbanisme de Bordeaux A’urba → Architecte, commissaire du Pavillon français à la Biennale d’architecture de Venise 2010 → Adjoint au maire de Bordeaux, chargée de l’Urbanisme et de l’Architecture
Agora avait posé à Jean-Marie Duthilleul, Olivier Brochet et Nicolas Michelin la question de savoir à quoi ressemblerait Bordeaux en 2046. Tous trois ont élaboré un film, Bordeaux 2046. Oui, Bordeaux semble très viable à cette époque (films visibles sur bordeaux2030.fr).
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2010 : Vous sentez-vous bien dans la ville ? Intervenants :
Jean-Luc Benguigui Anne Brézillon Jean-Michel Lucas Patrice Meyer-Bisch Elizabeth Touton Boubacar Seck
→ Directeur du centre d’animation de la Ville de Bordeaux → Adjoint au Maire de Bordeaux chargée de la diversité consultant culturel → Présidente de l’association Mana → Coordinateur à l’Institut pluridisciplinaire d’éthique et des droits de l’homme, et de la chaire Unesco pour les droits de l’homme et la démocratie → Adjoint au Maire de Bordeaux chargée de l’aménagement urbain → Architecte
Jeu de représentation – Peut-on conserver la qualité urbaine dans la métropole d’un million d’habitants ? Quelle place vont prendre les questions culturelles et sociales ? Comment rendre plus facile l’accès à la ville pour tous ? Faudra-t-il plus de règlements ? Quelle unité de la ville dans sa diversité ? — Etre bien dans la ville suppose d’y être reconnu en tant que personne. Comment alors peut faire une collectivité qui ne reconnait que les groupes, les catégories, les associations ? Par la recherche de parties prenantes qui aideront à trouver de vrais consensus et le cas échéant, à aider la collectivité à monter des conférences du dissensus… ce qui conduit parfois à interroger la règle. Les ateliers et réunions de co-élaboration de projets entre la Ville et ses habitants, qui se développent depuis 2004, essaient de répondre a ces questions.
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2010 : Une métropole d'un million d'habitants peut-elle être ouverte à tous ? Intervenants :
Alain Juppé Djamel Klouche Jacques Lévy Winy Maas Jean-Luc Poidevin Adama Sangaré
→ Maire de Bordeaux → Architecte urbaniste agence AUC, lauréat consultation du Grand Pari(s) → Géographe → Architecte agence MVRDV, lauréat consultation du Grand Pari(s) → Président Nexity Villes et Projets, lauréat consultation du Grand Pari(s) → Maire de Bamako
« A partir de l’exemple de Bordeaux, nous avons interrogé la notion de cohésion sociale dans une métropole en croissance, en partant du principe qu’un seuil qualitatif était franchi à partir d’un million d’habitants. C’est dans ce débat central que nous avons débattu de la question fondamentale que posait l’exposition. L’apport du géographe Jacques Lévy a été particulièrement intéressant, il a donné sa vision des conséquences pour une ville qui passe à un stade de développement supérieur. » (Rémi Cambau) — La croissance urbaine n’aggrave-t-elle pas les déséquilibres de toute nature ? Comment conserver une ville ouverte aux plus faibles ? Bamako était mis à l’honneur dans ce débat pour pouvoir comparer les questions de développement de nos métropoles européennes anciennes au développement des villes d’Afrique. La mobilisation de plusieurs intervenants sur l’expérience du Grand Pari(s) a permis également d’illustrer les échanges.
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UN CAS à PART : les bassins à flot
2004 : Quel avenir pour les Bassins à flot ? Intervenants :
Olivier Brochet Tania Concko Michel Duchène Xaveer de Geyter Antoine Grumbach
→ Architecte agence BLP → Architecte → Adjoint au Maire de Bordeaux chargé de l’urbanisme et des grands travaux → Architecte → Architecte urbaniste
« Ce débat a été l’occasion d’interpeler un projet d’urbanisme qui avait toutes les apparences de la certitude. Il a initié le jeu de relations qu’on a retrouvé dans les débats des éditions suivantes. Le porteur du projet, urbaniste reconnu et retenu pour ce projet a accepté de le soumettre au regard forcément dérangeant de jeunes architectes urbanistes. L’élu présent, Michel Duchène, responsable de ce projet public, s’est lui aussi prêté au jeu des questionsréponses. Ce débat a préfiguré ce que deviendront les débats Agora. » (Rémi Cambau) — En 2004, la Ville de Bordeaux en était au début de l’aventure des Bassins à flot. Pour la première fois depuis Mériadeck, les responsables se lançaient dans la création d’un nouveau quartier. L’événement justifiait évidemment que des études et réflexions soient conduites. Les premières ont été menées par Antoine Grumbach. Ce débat a été l’occasion pour lui de présenter sa vision du projet et d’échanger avec les Bordelais et les professionnels de la ville.
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2004: Le rôle des équipements culturels dans le
décollage des nouveaux quartiers Intervenants :
Joël-Guy Batteux Dominique Ducassou Aurea Gallen Kepa Korta Ibon Areso-Mendiguren
→ Maire de Saint-Nazaire → Adjoint au Maire de Bordeaux délégué à la culture → Directeur de l’urbanisme de la Ville de Barcelone → Directeur de l’urbanisme de la Ville de San Sebastian → 1er adjoint à la Ville de Bilbao
Quels rôles jouent les grands équipements publics, et, notamment, les équipements culturels, dans le décollage de nouveaux quartiers ? Quel est le poids réel des collectivités et celui de l’initiative privée ? Peut-on créer des quartiers nouveaux ex-nihilo ? Des questionnements toujours d’actualité et auxquels les intervenants d’Agora 2004 avaient apporté plusieurs éléments de réponse. Les villes invitées étaient Bilbao, Saint-Nazaire, Saint-Sébastien et Barcelone. Pourquoi ? Parce que les intervenants ont pu nous parler des problématiques de ces villes fluviales. Comment bâtir avec l’eau et sur l’eau ? Et comment implanter un lieu culturel fort afin de répondre à un nouvel enjeu urbain ? Tout le monde connaît Bilbao et l’exemple du Guggenheim ; Saint-Nazaire et sa base sous-marine. On connaît peut-être moins les projets de SaintSébastien, son Palais des Congrès et ses dix Maisons de la Culture isolées dans dix quartiers différents. Quant à Barcelone, la ville a su marier une architecture maritime moderne à une architecture du XIX° siècle, pour devenir l’une des villes européennes les plus étonnantes. — La question du rôle des équipements culturels dans le décollage de nouveaux quartiers, inaugurée par ce débat, a connu une longue maturation à Bordeaux et s’est confondue, avec les années, avec l’établissement de nouvelles limites pour le cœur de l’agglomération. C’est ainsi que Floirac revendique l’Aréna, au débouché du futur pont Jean-Jacques Bosc ; la Région, le FRAC que l’agence BIG va construire quai de Paludate ; la Ville de Bordeaux, le Centre culturel et touristique du vin aux Bassins à flot dès 2015, avec X’TU pour maître d’œuvre. Le Grand Stade, à construire d’ici 2016 par l’agence Herzog/de Meuron, accueillera sans doute aussi de grands spectacles.
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2010 : Bassins à flot, un projet de quartier fort de sa diversité ? Intervenants :
Alain Juppé Vincent Feltesse Nicolas Michelin
→ Maire de Bordeaux → Président de la CUB → Architecte urbaniste (agence ANMA), concepteur du projet des Bassins à Flot
De 2004 à 2010, le projet des Bassins à Flot a mûri. Au-delà du contexte programmatique du projet, c’est bien la méthode de gouvernance des Bassins à flot qui est remarquable : celle de l’urbanisme de projets, considérée comme la plus aboutie aujourd’hui en France dans les opérations d’urbanisme et qui fait d’ores et déjà l’objet de travaux de recherche. C’est à Agora que s’est forgée la conviction que le trio élu/urbaniste/promoteurs bailleurs pouvait, par la négociation, éviter la cœrcition, pour le bénéfice du projet.
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2010 : Comment intégrer le nouveau pont Bacalan-Bastide dans la ville ancienne ?
Intervenants :
Paul Andreu Alain Denat Marc Desportes Djamel Klouche Michel Moga Nicolas Michelin Jean Touzeau
→ Architecte, ingénieur → Directeur délégué Sud-Ouest de Vinci Construction → Ingénieur, urbaniste et consultant → Architecte urbaniste (agence AUC) → Président de l’Ordre régional des architectes d’Aquitaine → Architecte urbaniste (agence ANMA) → Maire de Lormont
La Ville de Bordeaux a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Comment concilier cette croissance importante, forte et ambitieuse, avec le respect des préceptes, des règles et des recommandations de l’Unesco ? Le nouveau pont Bacalan-Bastide porte-t-il atteinte au paysage de la ville ancienne ? Comment ces quartiers nouveaux vont-ils émerger ? Comment le pont peut-il contribuer, avec les nouveaux quartiers, à une composition d’ensemble ? Va-t-il créer un lien nouveau entre les rives ? Plusieurs réponses ont été apportées à ces interrogations sur lesquelles avaient déjà travaillé les membres du comité Unesco, en confirmant que ce projet respectait l’harmonie patrimoniale de Bordeaux. — Le débat public s’est tenu devant les ambassadeurs du Comité du Patrimoine mondial (UNESCO). Il a contribué à la réflexion qui a conduit l’UNESCO à proposer la notion de « paysage urbain historique ».
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En haut, Atelier Meriadeck, Mai 2012
Quelles valeurs patrimoniales pour le quartier de Meriadeck ?
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En bas, Atelier caserne Niel, Septembre 2008
Quel avenir pour la caserne Niel ?
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ET APRÈS AGORA... PROLONGER LA RÉFLÉXION ET DÉBOUCHER SUR L'ACTION Écouter, voir : les leçons d'Agora Pour une vision prospective de Bordeaux : Bordeaux 2046
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Ecouter, voir : les leçons d'Agora
Agora, son public, ses débats, son ambiance, nous ont appris deux ou trois choses : 1 La première est qu’urbanisme et humanisme sont liés. En ce sens, il apparaît comme une évidence que l’administration seule ne peut construire une ville. Le socle politique-urbanistes-administration-habitants est indispensable pour garantir un projet durable, 2 la deuxième est que l’urbanisme est une discipline beaucoup plus simple que les experts veulent bien le laisser croire. Plus simple en ce sens qu’elle doit, dans sa philosophie générale, échapper aux spécialistes, être accessible à tous et aisément communicable, 3 la troisième est que l’urbanisme est sans fin. On ne doit pas présenter aux habitants un projet ficelé pour deux raisons principales. La première est que tout projet bouclé dans ses détails sera rejeté par les habitants, excédés de ne pas avoir été consultés. La seconde est que ce projet, en tout état de cause, ne sera pas réalisé tel qu’il est présenté. Il sera au fil des années, confronté à des aléas, des accidents, des évolutions de la société, des mutations des conditions économiques… La difficulté est dans l’équilibre à tenir entre la vision politique, humaniste, qui, elle, doit perdurer, les ajustements nécessités par l’évolution des situations, et les attentes des habitants qui veulent souvent une chose et son contraire : un projet entièrement dessiné à leur convenance mais en même temps un dessein politique affirmé. Bref, le temps de l’habitant, on le sait, n’est pas celui du politique, qui n’est pas non plus celui du projet. Les leçons d’Agora se situent là, dans cette nécessité d’apprivoiser trois temporalités différentes. La méthode est celle d’un travail permanent avec les habitants, qui les familiarise avec l’idée qu’un projet n’est jamais fini et qu’y participer signifie être acteur de la ville. C’est un processus très long. Nous avons rencontré plusieurs types de réactions. Deux nous ont marqués : 1 A la Bastide il y a 15 ans, les habitants disaient « on ne fait rien pour nous ». Il y a 7 ans ils disaient « stop, vous en faites trop, oubliez-nous, pas question de grandir ». Aujourd’hui ils disent « avoir des voisins, grandir, attirer des emplois, des touristes n’est pas – finalement – un handicap. D’accord pour construire ensemble de nouveaux quartiers. 2 Dans un quartier plus résidentiel, où la concertation ne fait que commencer, des habitants nous disent : « Pourquoi ces réunions ? Qu’avez-vous derrière la tête pour que vous ne nous disiez pas tout de suite ce que vous Agora
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voulez ? Dites-nous ce que vous voulez faire. Nous vous dirons alors si nous sommes d’accord ». Pour ces personnes, le travail va être de leur faire comprendre que l’intérêt n’est pas de sauter à la fin du livre pour savoir comment il se termine. Mais plutôt qu’ils sont les héros du livre qu’ils sont en train de lire… Ce travail, qui s’accompagne de va-et-vient permanents entre habitants, élus, urbanistes et services, est conduit par la Direction générale de l’aménagement de la Ville de Bordeaux depuis 2006.
Leçon d’Agora n° 1 : la caserne Niel à la Bastide : 1
La caserne Niel (11 hectares) est vendue à la Communauté urbaine en 2006. Très dégradée, elle est vouée à la démolition. Une ZAC se développera sur le foncier. Les permis de démolir sont signés. 3 Septembre 2008 : Alain Juppé organise alors un atelier composé d’urbanistes, de promoteurs, de bailleurs, de la DGA de la Ville et de la direction de l’urbanisme de la CUB. Cet atelier propose de protéger d’abord les espaces libres qui déterminent l’implantation des bâtiments et de conserver l’emprise bâtie sans imposer de prescriptions patrimoniales, le patrimoine ici étant davantage dans les tracés. Promoteurs et bailleurs crédibilisent la démarche. 4 Deux mois plus tard, la DGA organise le même atelier, cette fois avec les habitants, qui préconisent, avec des mots différents bien sûr, exactement les mêmes réponses. 5 La Communauté urbaine de Bordeaux joue le jeu et met les bâtiments en sécurité (2009). 6 2010 : la CUB lance un appel d’offre pour retenir l’urbaniste de la future ZAC Niel. 7 2011 : l’agence MVRDV (Winy Maas) est retenue. Le projet de W. Maas reprend les propositions des ateliers et élabore un plan masse fondé sur l’ensemble des tracés historiques de la ZAC (caserne mais également friches ferroviaires). Cette aventure fait l’objet de deux livrets (bordeaux2030.fr). 2
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Leçons d’Agora n°2 : les contes de la place Latule : 1
La place Latule est une non-place, un nœud routier dangereux, séparant deux quartiers qui ne se connaissent pas. Celui des Aubiers et celui des Bassins à flot. La CUB doit lancer un concours pour la réaménager. Mais sur quels critères ? 2 En 2011, A. Juppé réunit un atelier associant tous les urbanistes travaillant sur ce territoire et ayant une pointe jouxtant la place Latule : OMA (Bordeaux nord, 50 000 logements), O. Brochet (Ginko), N. Michelin (Bassins à flot), AUC Djamel Klouche (Cracovie, 50 000 logements), F. Leclercq (Aubiers/Cracovie). Ils déterminent quels fondamentaux sont acceptables pour chacun d’entre eux. 3 Quelques semaines plus tard, la DGA organise un jeu d’écriture avec des habitants des Aubiers et des Bassins à flot / Bacalan / Chartrons qui permet de donner à la place Latule une personnalité qui recoupe souvent les traits significatifs que voudraient lui donner les urbanistes. Sur ces bases, la DGA a édité les leçons d’Agora n° 2 (jeu de carte et contes de Latule). Entre-temps, beaucoup d’autres ateliers ont eu lieu, selon les mêmes principes de base, mais avec chaque fois les adaptations nécessitées par des situations toujours singulières.
Atelier Santé Navale : La mairie vend le territoire occupé par Santé Navale. Urbanistes, architectes, puis habitants proposent unanimement une traversée piétonne de l’emprise foncière, permettant de désenclaver la place Dormoy et de créer un grand axe d’accès au fleuve : Dormoy, Marne, A. Meunier, Renaudel, Parc des Berges. Dans la foulée, la Ville décide d’aménager la place A. Meunier, de supprimer le stationnement de la place Renaudel et de piétonniser la rue d’Welles.
Atelier salle des fêtes du Grand Parc : La salle des fêtes du Grand Parc est fermée depuis plus de 20 ans. Plusieurs tentatives pour lui donner une destination nouvelle échouent. A. Juppé demande en 2012 l’organisation d’un atelier qui associe architectes, urbanistes, scénographe et historien. Les conclusions sont les suivantes : 1 le seul usage possible est l’usage premier, une salle des fêtes, Agora
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la structure de la salle rend la polyvalence des usages possibles, le bâtiment, hormis la toiture, est sain, 4 quelques semaines plus tard, la DGA organise le même atelier, après visite de la salle, avec les habitants du Grand Parc et les représentants des associations (dont le collectif SDF). Trois réunions permettent d’élaborer un cahier des charges, base du lancement du concours de maîtrise d’œuvre, à l’automne 2012. Pour une réouverture de la salle en 2015. 3
D’autres ateliers ont eu lieu : - Atelier des Remparts : il montre qu’une centaine de logements peuvent être créés sur un îlot patrimonial et un jardin public aménagé, tout en relogeant plus décemment l’école de rééducation professionnelle Robert Lateulade, - Atelier Kléber : il a permis de bâtir avec les habitants de la rue un projet de rue jardin dont la mise en œuvre débutera en 2013, - Mériadeck : cet atelier s’est monté en accord avec l’UNESCO afin de déterminer les valeurs patrimoniales de Mériadeck. Il conduit à limiter le périmètre de Mériadeck à la dalle, protéger les immeubles en croix bordant l’esplanade et réaménager l’esplanade, - Atelier « Carton – Tassigny » à Caudéran : il a permis d’élaborer le cahier des charges préalable au choix d’une équipe d’urbanistes (O’ZONE) en charge de l’aménagement de cet îlot de 2 hectares. - Atelier Castéja : en collaboration avec l’Etat, la Ville de Bordeaux organise au printemps 2010 un atelier sur le devenir de l’hôtel de police de la rue Castéja, ancienne école des sourdes et muettes de Bordeaux. Cet atelier réunit architectes, urbanistes et spécialistes du patrimoine. C’est à la suite de cet atelier que l’immeuble Castéja a été classé Monument historique. En mai 2012, l’Etat vend cet immeuble après mise en concurrence pour un projet mixte intégrant logements et activités. - Atelier de la halle des douves : la Direction générale de l’aménagement de la Ville monte trois réunions de co-élaboration d’un cahier des charges de concours avec une cinquantaine d’associations réunies en collectif. Le concours est lancé, les travaux débutent début 2013 pour une ouverture fin 2014 de ce qui deviendra une maison des associations et des habitants du quartier de Saint Michel. … Et bien d’autres ateliers se préparent…
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2. 1. Atelier Meriadeck
Quelles valeurs patrimoniales pour Meriadeck ? Avril 2012 (Atelier organisé en accord avec l'UNESCO)
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2. Atelier Castéja
Quel devenir pour l'ancien hôtel de police Castéja ? Printemps 2010
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Quel avenir pour la caserne Niel ? Septembre 2008
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2. Atelier place Latule
La place Latule demain ? 1. Atelier d'ĂŠcriture avec les habitants 2. Atelier d'experts
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2. 1. Comment transformer la rue Kleber ? Atelier avec les habitants
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2. Restitution de l'atelier sur la salle des fĂŞtes du Grand Parc
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Pour une vision prospective de Bordeaux : Bordeaux 2046
Nicolas Michelin (ANMA) : Une journée de Marie « Je ne m’attendais pas du tout à faire un film pour Agora 2010, je ne pensais pas traiter le thème du futur de Bordeaux au travers d’une fiction. Je souhaitais présenter des cartographies sensibles de la ville. Pris par le temps, j’ai finalement réalisé une fiction qui raconte Bordeaux en 2046. Nous avons pris le parti de faire une fiction, un pari fou puisque je n’avais jamais fait de film. Je savais exactement ce que je voulais : une actrice et une voix off. Je voulais tourner sur place, truquer l’image puisque l’histoire se passe en 2046. Je souhaitais parler de l’histoire, d’où la scène dans la basilique Saint-Seurin, du futur et du Pyla. Le tournage a duré une semaine, le titre est sorti d’un coup : Une journée de Marie. C’est un film à tiroir, je crois que les Bordelais qui le voient comprennent tout, tout de suite. Je suis très attaché à ce film. Ce tournage était en tout cas une très bonne expérience qui m’a permis de réaliser d’autres films par la suite. C’est la nouvelle aventure de mon agence ANMA, la fiction m’intéresse pour parler d’architecture. » Olivier Brochet (BLP) : Territoires Assemblés « Sur un ton relativement léger et introduisant une vision globale du grand Bordeaux, ce film raconte, avec très peu de moyens, ce qui a été fait dans le cadre de la démarche 50 000 logements. Il présente l’intérêt d’être daté et raconte ce qui pourrait être mis en place pour consolider une structure urbaine de qualité entre la Garonne, ses coteaux rive droite et la rocade. Comment faire sur une tache urbaine de la dimension de Paris intra muros, comment doubler le nombre d’habitants sur le territoire bordelais ? Nous avons cherché dans le discours, dans le récit, des pôles de paysage capables de structurer une identité faite de fragments organisés comme une sorte de puzzle, et dont les thèmes seraient le paysage naturel resté enclavé dans l’expansion urbaine, les friches industrielles ou commerciales, les grands territoires où la place dévolue à la voiture peut permettre l’évolution urbaine… Agora a permis d’énoncer une vision sur l’urbanisme bordelais de manière pionnière. » Marcel Bajard (AREP) : Canal Bordeaux « Il nous a semblé important de travailler sur la problématique des transports et des déplacements en ville. Nous avons imaginé un dispositif très original, supposant qu’en 2046 nous pourrions utiliser des engins de déplacement insolites. Dans une grande partie des agglomérations françaises, les moyens Agora
Bordeaux 2046
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À gauche Une journée de Marie, ANMA À droite Canal Bordeaux, AREP Ci-dessous Territoires assemblés, Olivier Brochet et Christian Devillers
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de transport sont plutôt rayonnants. Ce qu’il manque, ce sont des boucles parce que les lieux d’emploi, les commerces et les universités sont souvent très proches de la couronne externe des villes. Nous avons donc imaginé un équipement pour cette infrastructure routière existante qui pourrait, demain, accueillir un engin de transport performant pour que les lieux de transports soient des lieux de ville et des lieux de vie. Le public a été très nombreux et assez attentif. Nous avons discuté à battons rompus avec des gens, et lors d’un débat réunissant les trois équipes. Nous nous sommes rendu compte que les gens étaient très sensibilisés à ces questions là et le fait d’avoir essayé de trouver des solutions à travers ce film a été plutôt bien reçu. »
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Exposition universelle Shangaï 2010 Pavillon de la France : Agora dans l'espace focus, Septembre 2010
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S'ouvrir AU MONDE Agora hors les murs Ouverture à l'international Visite des ambassadeurs UNESCO Agora Shangai
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Agora hors les murs
1. Exposition « Sur mesure » : Nicolas Michelin, arc en rêve, du 10 Avril au 8 Juin 2008 2. Musée des Arts décoratifs de Bordeaux, exposition Andréa Branzi
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Témoins
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3. Ici design, galerie Arrêt sur image 4. Exposition DBL du Besset-Lyon Construction arc en rêve, du 7 Mars au 20 Juin, prolongé jusqu'au 20 Juillet
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3. 1. Drapeaux collectif DITO, Agora 2010
2. Matière Première, atelier d'expérimentation d'arc en rêve, Agora 2010
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S'ouvrir au monde
3. Signalétique sur les quais de Bordeaux, Agora 2010
4. Rallye vélo à Bacalan Agora 2010
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5. 5. Grandeur nature de maison modulaire Algeco, Xavier Gonzalez, prototype, place Pey Berland, Agora 2006
6. Structure gonflable, Hanz-Walter Müller, Agora 2008
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Agora Shangaï : Commentaire de Jacques Ferrier
Ouverture à l'international
« Le thème du pavillon était la ville sensuelle, la ville des cinq sens. La Ville de Bordeaux disposait d’un espace d’exposition temporaire, au même titre que le Centre Georges Pompidou entre autres. Michèle Laruë-Charlus nous a sollicités pour réaliser la scénographie de l’espace dédié à Bordeaux, persuadée que nous dirions « non », trop occupés par la celle du pavillon français. Si le paysage urbain, les bruits de ville, les matériaux étaient plutôt évidents pour illustrer l’odeur, la vue, l’ouïe et le toucher, le goût était le sens le plus complexe à traiter. Quand nous avons su que Bordeaux voulait parler de vin, nous avons tout de suite accepté. Nous allions pouvoir démontrer notre propos en rattachant le vin au goût. Le rapport entre le goût et l’urbanisme est multiple en réalité, il commence quand vous vous baladez dans une ville et que vous repérez les quartiers animés, les lieux d’échanges où les gens sirotent un verre en terrasse. C’est encore plus vrai en Chine où il y a une vraie équivalence entre espace public et lieux de restauration. Or, il était capital de trouver des correspondances entre la Chine et la ville que nous présentions. Bordeaux s’est construite sur le commerce du fleuve et sur la culture du vin. Nous avons choisi de mettre en scène cette histoire dans la scénographie et de lier culture urbaine et culture vinicole, avec un grand panorama et des paysages de vignes. Nous souhaitions montrer que le vin, ce produit empreint de terroir et de convivialité est surtout lié à la façon dont on le consomme. Nous avions imaginé des casiers de bouteilles de forme souple, translucides et rétroéclairés pour habiller l’espace dédié à Bordeaux. Des bouteilles de vin étaient offertes tous les mille visiteurs. A mesure que l’on retirait ces bouteilles le grand panorama de Bordeaux apparaissait derrière les casiers de plastique. A travers cette superposition de la culture du vin et de la culture urbaine, le message était simple : c’est du travail de la terre que nait une ville. Les grands ensembles urbains ne germent pas clés en main, ne sont pas autogénérés. C’était une belle scénographie, généreuse et très bien accueillie par les visiteurs du pavillon français… un million et demi de visiteurs en un mois ! »
À droite Exposition universelle Shangaï 2010 Pavillon de la France : Agora dans l'espace focus, Septembre 2010
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Visite des ambassadeurs UNESCO A l’occasion d’Agora 2010, la Ville a invité les ambassadeurs du Comité du Patrimoine Mondial (UNESCO) à découvrir Bordeaux à travers l’exposition de Djamel Klouche et la visite des sites inscrits de la région. Mais l’objectif de leur venue était surtout de constater que les modifications apportées au nouveau pont Bacalan-Bastide ne portaient pas atteinte à la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du site. Agora
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MIEUX COMPRENDRE ET APPRENDRE À VOIR Pour chaque édition, Agora élabore des partenariats avec les acteurs majeurs de l’urbanisme, de l’architecture et du design à Bordeaux. Les projets auxquels ils donnent lieu sont présentés dans le hangar 14.
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Olivier Brochet
L'école d'architecture et du paysage de Bordeaux
Entretien avec Olivier Brochet, professeur et Président du Conseil d’Administration de l’école d’architecture et du paysage jusqu’au printemps 2012 Quelle est la spécificité d’Agora selon vous ? Y a-t-il une légitimité, un intérêt particulier à ce qu’Agora se déroule à Bordeaux ? Il ne s’agit pas ici d’une exposition d’architecture mais bien d’un moment thématisé en prise avec l’actualité, avec une carte blanche donnée à un commissaire général. Bordeaux est une ville attrayante, au passé architectural et historique riche, il y a donc une légitimité évidente. Je dirais que sur le territoire français, beaucoup d’autres villes pourraient rivaliser avec Bordeaux, encore faudraitil qu’une équipe aussi audacieuse que celle d’Agora ait la volonté d’initier cela. Bordeaux est sous le feu des projecteurs pour plusieurs raisons : un aménagement urbain rapide et pertinent, un urbanisme de réhabilitation relativement exemplaire, ceci doublé de personnalités politiques de premier rang. Tous ces facteurs font la réussite d’une biennale d’architecture. On pourrait tout aussi bien imaginer un grand événement autour du cinéma, de la musique, toutes les manifestations d’exception peuvent trouver leur place à Bordeaux. On se rappelle par exemple des années SIGMA du temps de Chaban. Chaque période politique met un éclairage particulier en fonction des troupes en présence… En quoi est-ce important pour vous, professionnel de l’architecture, d’assister à Agora depuis sa création ? Il est important pour les architectes, et en particulier les architectes de provAgora
Mieux comprendre et apprendre à voir
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ince, de participer à ces rassemblements. Il y a une grande injustice entre ceux qui apprennent et travaillent l’architecture en province et ceux qui apprennent et travaillent l’architecture à Paris. Cette injustice est culturelle, les étudiants en architecture à Paris ont cinq conférences par semaine avec les plus grands architectes du monde. Pour autant, l’école d’architecture de Bordeaux, bien que souvent critiquée, a un vrai passé.Des personnalités se sont occupé et s’occupent encore de la formation en architecture, ce n’est pas le cas dans d’autres villes où les grands architectes n’enseignent pas. Des professionnels compétents sortent de cette école avec un très bon niveau au plan national. Par ailleurs, arc en rêve est une institution qui existe depuis très longtemps, c’est unique en France. Donc l’architecture a toujours été mise au premier plan dans notre ville. Et la volonté de la Mairie de créer Agora, un festival d’architecture biennal, suffisamment dense pour faire éclater, l’espace de quelques jours, ferveur et émulation, fonctionne très bien. Si on exagérait un peu, Agora est un moment où les promoteurs deviendraient presque sympathiques… Agora est monté en puissance et est devenu un lieu de visibilité pour tous, y compris pour les promoteurs. Il faut faire attention au choix des partenaires, le risque du succès, c’est que les puissants aient envie de s’y associer. Pourquoi a-t-il été important dès la première édition d’Agora, d’associer les étudiants de l’école d’architecture ? En réalité, la première Agora, c’est l’école. A l’époque, Michèle Laruë-Charlus enseigne à l’école d’architecture, elle a l’idée d’un événement autour de ces questions, c’est un tout jeune architecte qui réalise la scénographie avec très peu de moyens… la part des étudiants – et y compris ceux des Beaux-Arts – dans la production de l’événement est très importante. Toute l’approche sociale de l’architecture se greffe là-dessus et Michèle Laruë-Charlus fait à ce moment là une sorte d’assemblage et un pari très inventif : qui peut penser que cela va intéresser le public ? Et comme Agora intéresse effectivement le public et que le politique est très sensible à ce qui intéresse le public, Agora intéresse le politique. Subitement, une discipline qui, par tradition, est affaire de spécialistes, alors passionne le grand public. C’est extrêmement positif, je dirais que cette biennale est « l’anti pavillon de l’Arsenal ». Elle se distingue également d’arc en rêve qui s’adresse essentiellement aux architectes et aux étudiants. Ceux-ci trouvent leur place à arc en rêve pour apprendre ; aux conférences de l’Ordre pour comprendre ce qu’est la profession ; à Agora pour appréhender la dimension de leur action. Racontez-moi un de vos meilleurs souvenirs d’Agora. Mon meilleur souvenir, c’est lorsque j’ai amené mon fils de cinq ans à Agora pour la première fois, en 2008. Il y avait des débats très intéressants dans une sorte d’atrium où l’on pouvait à la fois écouter et participer dans un accueil de toutes les générations. En 2006, j’avais bien aimé le jeu « Céouchéki » où il fallait découvrir où habitaient les gens. Mais pour moi, les meilleurs moments sont toujours ceux qui se passent à la marge…
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Zoom sur 2004
Les Bassins à flot
Les pionniers des quartiers nord Les bassins à flot… Mon agence s’y est installée en pionnière en 2000 dans un territoire hétéroclite, déclassé, ponctué de ruines, et de containers abandonnés, désormais voués à la prostitution… Une atmosphère d’abandon entre la « ville de Bordeaux » et Bacalan, plus loin, considéré comme un au-delà étranger. La base sous-marine en majesté, les friches industrielles, les pavés et les herbes folles constituent l’esprit du lieu tandis qu’un projet de reconquête officiel envisage de nettoyer tout cela par un repli pastiche de l’architecture du XVIIIe bordelais en parement de façade de Bacalan. Les étudiants de l’année 2004 s’opposent à cette unification factice, ils valident l’hétérogénéité fertile du lieu, s’appuient sur sa poésie révélée. Ils ouvrent des possibles à ce quartier déshérité qui deviendra une des pièces maîtresses du renouveau urbain de Bordeaux. Restent en mémoire : 1 L’hypothèse de la grande hauteur avec une tour minaret au dos de la base sous-marine 2 Le toit de la base sous-marine considérée comme un sol possible pour un urbanisme nouveau 3 Un jardin sur le toit et plus étonnant encore, la base sous-marine comme un paysage en soi, enfoui sous une colline, qui la recouvre, l’absorbe et l’adoucit. 4 Reste en mémoire encore le bassin à flot rempli de péniches habitées comme un quartier flottant sur le Mékong ou encore les ruines des anciennes aciéries reconverties en logements. Tous ces rêves urbains perdurent, ils ont servi à rendre un nouveau quartier envisageable ici… Ils fondent la mémoire collective du lieu.
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Zoom sur 2006
La rive droite et le pont Bacalan-Bastide
Entrer dans le jeu…. De la reconquête de la rive droite par le lancement du pont Bacalan-Bastide… En amont de la conception, au cœur de la polémique que déclenche l’hypothèse d’un franchissement supplémentaire de la Garonne, les étudiants explorent la capacité de la rive droite à accueillir l’atterrissage de ce pont urbain. Ils réinventent la rive droite avec un enthousiasme qui contraste clairement avec l’abandon dans lequel se trouvent ces territoires. Ils identifient des nouvelles façons d’habiter ici, en opposition avec la ZAC Bastide 1 qui s’achève plus loin au contact du pont de pierre, ils implantent à l’occasion de l’arrivée du franchissement un véritable quartier urbain qui servira de base plus tard au travail des urbanistes KCAP. Le contact avec la Garonne n’est pas seulement une berge naturelle en prolongement du parc aux Angéliques ; ici en face des bassins à flot, sur l’autre rive, ils imaginent une véritable place urbaine, une darse, un rapport minéral à l’eau limoneuse de la Garonne. Cette topographie d’arrivée du pont nous rappelle certaines parties de Venise, du côté de la Giudecca. Cette darse et ces pontons pour accueillir des navires donnent une identité à l’accroche du pont sur cette rive jardinée, un peu comme une agrafe de pierre, autour des piles monumentales. On comprend aujourd’hui seulement que cet accompagnement du pont sera nécessaire à l’achèvement du paysage. Autour de l’agrafe, le quartier réceptacle du pont accepte la hauteur des édifices, la densité qui constitue une nouvelle polarité sur la rive droite. Une certaine monumentalité du bâti acclimate les piles. Restera aussi de cette session l’idée remarquable d’un canal arrière du quartier, qui remplace les voies ferrées abandonnées, ce canal relie la place du nouveau pont à Bastide 1, créant ainsi la nouvelle identité de ce quartier, un art de vivre inédit le long du canal complémentaire du jardin de la rive droite de la Garonne.
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Zoom sur 2008
Quai de Paludate et quartier Saint-Jean
Cap au Sud Le quartier Belcier, l’environnement de la future gare de la LGV à 2heures de Paris, et les rives du quai de Paludate constituent en 2008 les enjeux du travail de l’atelier… Ils fondent une réflexion sur le devenir de cette vaste zone complexe en préparation de la future opération d’intérêt national programmée… Ils préparent les idées qui fonderont le quartier Euratlantique. L’atelier aborde tous azimuts les données urbaines inextricables de ce tissu rayé de réseaux urbains ferroviaires et fluviaux et tournant autour du quartier spécifique de Belcier. Les enjeux du développement de la ville sur elle-même à la mesure d’une grande métropole européenne rencontrent ici les enjeux patrimoniaux d’une cité historique dont le caractère doit être conservé. Les propositions des étudiants rassemblent ces deux objectifs en produisant des projets à forte valeur de mutation et de projection dans l’avenir. La voie rapide sur berge est remplacée jusqu’au futur pont Jean-Jacques Bosc par une rive habitée. Des équipements en ponton sur Garonne sont esquissés. Les quais jardinés prolongés. La gare, élément majeur du quartier est retournée pour s’ouvrir vers la Garonne, en une place urbaine magistrale. La passerelle Eiffel est habitée. La halle des abattoirs transformée en école d’architecture ou en piscine. Le balcon sur Garonne devient le premier quartier de Bordeaux les pieds dans l’eau… Les voies ferroviaires constituent les fibres d’un quartier nouveau et la ville passe en pont au-dessus d’elles. Toutes ces bribes, tous ces fragments imaginés fondent les bases du quartier dessiné aujourd’hui pour Euratlantique. Olivier Brochet
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Zoom sur 2010
Mutations urbaines en tissu ancien
Au plus près de l’identité historique de Bordeaux… Ou posant la question de la capacité du tissu bordelais ancien, à muter, et se transformer pour offrir de nouvelles façons d’habiter, nous faisons réfléchir notre atelier à la reconquête de quelques îlots génériques représentatifs du tissu urbain bordelais. Travail de précision exigeant la connaissance approfondie du parcellaire fait d’imbrications complexes. Les étudiants décryptent ces situations, s’appuient sur la réalité du lieu et sur ses qualités pour inventer au cœur de la ville ancienne des situations inédites et des possibles jusqu’ici inimaginables au regard des réglementations en vigueur. On gardera en mémoire de cet atelier, quelques exemples de la ville en hauteur, avec des lieux publics qui s’élèvent au-dessus des toits de Bordeaux, offrant ainsi des vues jusqu’à la Garonne notamment un beau théâtre extérieur en place publique haute qui vient couronner tout un îlot. On se souvient de ces passages nouveaux, au cœur de la matière de pierre de ces quartiers denses… de la mixité des fonctions que les étudiants injectent dans ces quartiers anciens, en leur offrant un renouveau possible et inattendu. Les parkings en cœur d’îlot servent d’assise à des fonctions collectives : le sport, le bien-être, la vie ensemble s’insèrent dans la ville comme un souffle nouveau.
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Zoom sur 2012
Grand parc et stade
Retour à l’optimisme du mouvement moderne Deux ateliers se succèdent pour Agora 2012… L’un traite de la reconversion du stade Chaban-Delmas, l’autre du renouveau du Grand Parc. Au stade, ce qui doit être conservé est magnifié, ce qui ne sert plus est transformé. C’est ainsi que les magnifiques voûtes en corolles autour du terrain sont conservées et transformées en déambulatoires urbains publics tandis que le centre est occupé par un quartier nouveau, dense, dans lequel s’installent en harmonie et en douceur des programmes publics. L’université Victor-Segalen s’y étend, complétée par des lieux publics et des logements étudiants. Un morceau de ville est entré sur la pelouse du stade, les gradins et voûtes actuelles lui forment un écrin magnifique, une identité étonnante. Un quartier inédit qui renforce l’image de Bordeaux métropole millionnaire. Le Grand Parc est retraité par ses lisières, nous y installons des équipements nouveaux, entre ville ancienne et structure moderne du Grand Parc. Des équipements collectifs à destination de la ville entière, recréent le lien entre la ville et le quartier. Les travaux des étudiants sont attentifs à ne pas gaspiller le vide urbain qui constitue le véritable « trésor intérieur » de ce quartier… Ils revisitent des polarités essentielles comme le marché ou la salle des fêtes pour s’appuyer sur les véritables valeurs de ce quartier… En les renforçant, ils réinventent un avenir possible. L’identité initiale du lieu n’est pas niée, elle est multipliée et prolongée comme une valeur positive en contrepoint de la ville de pierre.
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Maquette des étudiants de l'École d'architecture de Bordeaux
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Agora
Les Êtudiants de l'École d'architecture
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Présentation du travail des étudiants de l'École d'architecture
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Fête des étudiants de l'École d'architecture, H14, 2006
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Les étudiants de l'École d'architecture
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Fête des étudiants de l'École d'architecture, Base sous-marine ,2010
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Michel Moga
Le 308
Entretien avec Michel Moga, Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes d’Aquitaine, Adrien Bensignor, chargé de projets et Sophie Molines, chargée de communication pour l’Ordre des architectes Pour quelles raisons est-il important pour le 308 de participer à Agora ? Michel Moga : Agora est un moyen de valoriser des architectes aquitains à travers une coproduction entre la Maison de l’Architecture et l’Ordre des architectes. Lors des deux dernières éditions, de faire passer le message de l’architecture au quotidien. Les cartes postales offertes au public en sont une illustration. Sophie Molines : le sens de notre action est de placer la profession au cœur du propos. C’était notamment l’objet de la conférence que nous avons organisée pendant Agora 2010 sur le métier de l’architecte dans la perspective d’une métropole millionnaire. Adrien Bensignor : participer à Agora est important pour nous afin de communiquer sur les enjeux de la production et de la qualité architecturale contemporaine en Aquitaine. Michel Moga : Agora est à la fois très grand public mais aussi un peu élitiste : il est donc important de ne pas être marginalisé, d’être dans cette mouvance et de mettre en avant le travail des architectes d’ici. Sophie Molines : c’est aussi une occasion de montrer que les architectes Aquitains sont aussi bons et performants que les architectes d’envergure nationale. Agora leur donne une visibilité. Quelle est la spécificité d’Agora à vos yeux ? Pourrait-on copier le modèle ? Michel Moga : il est possible de copier le modèle, à condition d’avoir une ambition de développement urbain semblable à celle de Bordeaux et d’être une métropole en évolution. Adrien Bensignor : il y a des exemples similaires : « Archilab » à Orléans ou « 24h d’architecture » qui s’inspire directement du modèle d’Agora. Lancée Agora
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par le Réseau des Maisons de l’architecture, la première édition aura lieu cette année à Strasbourg puis dans d’autres villes ensuite. Michel Moga : à Bordeaux, il y a une dynamique de projet urbain qui met à contribution promoteurs privés, étudiants, architectes, urbanistes, designers. Agora participe à susciter l’enthousiasme autour de l’aménagement urbain, qui a pris naissance avec la réussite des quais. Agora est aussi un outil de communication. Sophie Molines : Agora valorise les projets en cours et fait émerger des pistes nouvelles pour l’aménagement de la ville grâce aux débats. Ce travail de fond va au-delà de l’événement, il fait tache d’huile et Bordeaux, en retour, bénéficie d’un rayonnement. Michel Moga : il y a dans cette biennale quelque chose de très rafraîchissant, un brassage d’idées, un mélange unique entre élus, spécialistes et grand public. Il y a une vraie volonté de faire avancer la métropole avec un éclairage de thématiques traitées sous divers angles et à travers une grande richesse de supports. C’est un endroit où il faut être. Pouvez-vous revenir sur les contributions du 308 dans le cadre d’Agora ? Michel Moga : Agora représente un espace de mise en valeur de nos actions. Cela permet de montrer la qualité de la production architecturale aquitaine et d’avoir un point de rencontre pendant l’événement où les architectes savent qu’ils seront reçus et écoutés. Le grand public vient s’y informer, c’est une cible importante pour nous. Adrien Bensignor : cette année nous allons présenter – au H14 – un panorama de 80 projets locaux dans l’exposition Architecture+Architectes², et organiser aux côtés de la Ville les visites des prix. Là aussi, nous nous positionnons sur la méditation auprès du grand public. Sophie Molines : il y a le travail de visibilité pendant Agora et l’accompagnement a posteriori, qui a autant d’importance pour nous. Quelle édition vous a le plus marqués ? Michel Moga : le discours qu’avait développé Nicolas Michelin autour du développement durable et d’une architecture ordinaire qui doit tendre à former un ensemble extraordinaire m’avait interpelé. Les théories d’Agora 2010 étaient peut-être moins applicables au quotidien. Adrien Bensignor : je retiens surtout deux événements : Pecha Kucha Night au 308, un temps fort qui a marqué les esprits…mais aussi la soiréeparcours aux Bassins à flot à laquelle je n’ai malheureusement pas pu assister. Michel Moga : il y avait un brassage très festif lors de cette soirée. Grâce à ce moment extraordinaire et très réussi, nous avons découvert des chemins inhabituels. Sophie Molines : l’édition 2010 a été particulièrement marquante pour le 308 qui faisait également partie des projets primés. C’est un lieu repère pour les étudiants de l’école d’architecture dans un autre cadre qu’arc en rêve, qui a son propre territoire et sa ligne éditoriale. En s’appropriant le lieu, les étudiants démystifient et humanisent le rôle de l’Ordre. Michel Moga : le travail d’arc en rêve depuis 30 ans, l’action du 308, de l’école d’architecture, des beaux-arts et d’Agora forment un ensemble cohérent sur l’agglomération bordelaise. Bonne chance à Agora 2012 ! Agora
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Francine Fort
arc en rêve centre d'architecture
Entretien avec Francine Fort, directrice d’arc en rêve, centre d’architecture Pourquoi est-ce important pour arc en rêve d’être présent à Agora depuis 2004 ? Le sujet d’Agora, comme le sujet d’arc en rêve, c’est la ville, l’architecture, et aussi Bordeaux. Arc en rêve, dont l’action est de référence internationale, revendique son encrage à Bordeaux, parce que l’architecture et la ville sont des sujets situés. Arc en rêve a toujours été porté par l’envie d’être utile ici et maintenant, pour nous il est très important d’être en prise directe avec le territoire où nous somme enracinés. Cette évidence d’en être n’a jamais faibli, à mesure que l’événement Agora s’amplifiait, avec un écho très fort de la population bordelaise. Comme arc en rêve est un projet de pédagogie publique, Agora est évidemment un rendez-vous à ne pas manquer. Pouvez-vous revenir sur les réalisations présentées à chaque édition ? Arc en rêve a participé tant que faire se peut à cette manifestation chorale qu’est Agora et qui mobilise des gens très différents arrivant avec leur univers, leur statut, leurs idées. Nous essayons d’entrer en résonnance avec ce tout. Nous programmons chaque fois quelque chose à arc en rêve, au H14, et parfois en ville. Pour le premier Agora, nous avons choisi de donner un coup de projecteur sur la caserne des pompiers de la Benauge. Au H14, une installation la Agora
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racontait en mots et en images avec quatre autres réalisations emblématiques du XXe siècle à Bordeaux, accompagnée d’une rencontre à mi-chemin entre la table ronde et la pièce de théâtre. Dans la galerie blanche, une exposition consacrée à la caserne a été inaugurée à l’occasion d’Agora. Pour moi, la scénographie de ce premier Agora était la plus belle, du point de vue de la qualité spatiale notamment. Le dialogue entre le corpus de sujets traités et les participations des autres acteurs était tout à la fois humble et élégant. Pour 2006 et le thème de la maison, nous avons choisi de projeter, dans le respect du concept scénographique du H14, des images de l’action éducative d’arc en rêve répondant au thème de cette deuxième édition qui a très bien marché sur la partie expo. Le thème de la maison est en effet porteur pour le grand public. C’est grâce aux débats que la thématique a été approfondie avec des points de vue croisés de différents acteurs internationaux. Nous avions à l’Entrepôt la jolie petite exposition « 36 histoires de maisons ». Pour l’édition 2008, nous avons décidé de faire une exposition consacrée à Nicolas Michelin, commissaire de la biennale et dont nous avions repéré le travail alors qu’il était associé à Finn Geipel. Son projet et son énoncé Alerte ont été notre fil rouge pour le jeu-enquête sur le développement durable que nous avons restitué sous forme d’une fresque au H14. Quatre micro-architectures produites par arc en rêve ont également été installées dans la ville, dont la maison saulepleureur de Nathalie Crasset à l’Hôtel de Ville. En 2010 sur la ville millionnaire, notre participation était consacrée aux habitants avec la mise en scène au H14 d’un travail d’Isabelle Kraiser et Marc Pichelin, entre Bacalan et les Aubiers. Et nous avons inauguré une exposition sur Dominique Lyon dans notre galerie. Il est intervenu dans les débats d’Agora. Il y a eu là une connexion directe. Nous avons également prolongé l’exposition Renzo Piano, avec un événement spécial pour Agora : la projection d’un film de Gilles Dagneau sur le Centre culturel Tjibaou. Quel est l’intérêt d’une biennale comme Agora à Bordeaux ? Plus qu’un intérêt, il y a une légitimité absolue. Bordeaux est une ville où il y a un goût, une appétence pour l’architecture. Même si les gens ne savent pas l’exprimer ou le voir, ils sont dans un environnement qui les porte. La dynamique de transformation urbaine de ces dernières années amplifie ce phénomène. La présence d’arc en rêve y participe et je m’en félicite. Pas étonnant que ça marche, la beauté de la ville, ses replis, la curiosité de la population pour ces choses, une presse locale qui s’intéresse à ces sujets… tous les ingrédients sont là. La force d’Agora, c’est cette mixité sociale des publics qui viennent visiter la biennale. Aujourd’hui, Agora est un pôle d’attraction. Pour les promoteurs, c’est l’endroit où il faut être. Pour le public, c’est le rendez-vous à ne pas rater. Il y a quelque chose de très particulier à Bordeaux. C’est une ville pétrie d’histoires qui a toujours su se renouveler sur elle-même, avec des personnalités publiques et privées qui portent haut les couleurs de l’architecture contemporaine. Il n’y aura jamais assez de moments, d’événements, de prétextes pour se réunir autour de ces questions. Il y a une vraie fierté d’habiter à Bordeaux. Des événements comme Agora, concentrés sur quatre jours, ainsi que les prix qui y sont décernés sont essentiels pour promouvoir la qualité architecturale, l’amplifier, la démultiplier. Agora
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Guadalupe Echevarria
L'école des beaux-arts de Bordeaux
Entretien avec Guadalupe Echevarria, directrice de l’École des beaux-arts de Bordeaux Quelle est la spécificité d’Agora selon vous ? La première spécificité, pour moi, c’est qu’Agora est une biennale multidisciplinaire, abordant beaucoup de thèmes et la vie urbaine d’une manière globale. Agora s’organise et évolue avec le contexte urbain. A partir de là, l’architecture, le design, les activités urbaines, tout y entre. Ensuite, je pense que la grande force d’Agora est qu’elle attire et mobilise véritablement les acteurs économiques. Je voudrais souligner l’existence d’Arc en rêve, institution historique par rapport à l’environnement urbain. Arc en rêve a permis de faire émerger à Bordeaux un public intermédiaire entre d’une part commanditaires, acteurs économiques ou politiques au plus haut niveau et d’autre part le grand public, curieux tout simplement. Ce public médian, amateur et connaisseur, a été généré par Arc en rêve. Je pense maintenant qu’il serait bien aussi qu’Agora s’ouvre davantage à l’international. Pour quelles raisons est-il important pour l’École des beaux-arts de Bordeaux d’être présente à Agora chaque année depuis sa création ? Le fait même que ce type d’événement existe nous intéresse. Observer le public et voir la manifestation dans sa globalité, c’est très important pour nous. La question de la ville est essentielle pour toute école d’enseignement qui s’interroge sur « quoi » enseigner. Pour nous, la vie urbaine est fondamentale, c’est un axe structurant de notre école. Bordeaux a entrepris, au milieu des années 90, un des projets urbains les plus radicaux, complets et ambitieux que l’on puisse imaginer. Tous ces changements ont fait que nos modèles de référence sont devenus des modèles d’action urbaine. Agora développe les Agora
Mieux comprendre et apprendre à voir
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thèmes sur lesquels nous travaillons nous aussi. Ainsi l’école des beaux-arts suit toute l’organisation d’Agora avec beaucoup d’intérêt, de l’annonce du thème au choix du commissaire jusqu’à l’événement en lui-même. Quelle édition vous a le plus marqué ? Le projet qui m’a le plus marquée était une réalisation des étudiants, en 2008, sur le thème de l’avènement des catastrophes environnementales. Ils ont présenté des travaux très variés, à la fois oniriques, fantastiques et très problématiques d’un point de vue sociologique sur les oies, ces animaux qui, du temps de la Rome antique, annonçaient les mauvais présages. J’en ai de très bons souvenirs. En 2010, nous avions présenté des images de la ville, peu de travaux ont été exposés mais tous d’une très bonne qualité théorique et problématique. Il est vrai que les projets des étudiants sont toujours assez sophistiqués, à l’image du thème d’Agora qui peut parfois paraître assez simple, mais qui, au fond, est extrêmement dense et complexe. Pouvez-vous revenir sur votre expérience de membre du jury design ? Le jury compte de nombreux membres, ce qui est une chance puisqu’on apprend des tas de choses, on échange énormément, au risque parfois de nous disperser… ! Je pense que ce prix gagnerait à être plus connu et plus raffiné, de façon à ce que les réponses soient plus nombreuses et plus intéressantes. Je me souviens toujours du président du jury et particulièrement d’Andrea Branzi, un homme extraordinaire.
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En haut Matière Première, atelier d'expérimentations d'Arc en rêve au hangar 14, Agora 2010.
En bas Espace 308 au hangar 14, Agora 2010.
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En haut Construction du saule pleureur, Matali Crasser, Agora 2008.
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En bas Espace de l'École des beaux-arts, Agora 2010.
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Claire Josso
Travail avec les enfants
Entretien avec Claire Josso, professeur d’Arts Plastiques au collège Alain Fournier En quoi consiste votre travail avec les enfants ? Au départ, ce qui m’intéressait, c’était d’introduire une sensibilisation à l’architecture au collège, notamment par le biais du travail interdisciplinaire. Plutôt que de travailler sur des projets clés en main, je cherche à monter des démarches inscrites dans l’actualité contemporaine de la ville. Elles apportent une façon différente de travailler. On laisse de côté le savoir trop cloisonné, juxtaposé, au profit de la mobilisation de plusieurs matières. Je trouve que la mise en relation des savoirs n’est pas assez présente dans la pédagogie traditionnelle. Il faut valoriser l’autonomie et l’implication personnelle de l’élève qui sont des objectifs importants dans l’apprentissage. On a vu des enfants en difficulté ou pas motivés décoller par le biais de cet enseignement, grâce à une vraie dynamique de classe. Pouvez-vous revenir sur ce que vous et vos élèves aviez présenté à Agora 2010 ? Pendant deux ans, les élèves avaient imaginé des architectures possibles pour les Bassins à flot. Ils avaient repensé la ville à partir de ce contexte. Pourquoi les Bassins à flot ? Ce site fait actualité aujourd’hui à Bordeaux. C’est un quartier en plein boom initié par Nicolas Michelin, un projet inscrit dans une contemporanéité forte, tout est possible. C’est d’ailleurs très intéressant de confronter les réponses des enfants aux projets des architectes contemporains. Il y a quelques semaines, j’ai demandé aux enfants d’imaginer un espace architectural dans la grande salle de la caserne Niel. Le chef de projet nous a annoncé qu’il pensait faire aménager une piscine, et une de mes élèves a tout de suite levé la main pour dire avec une grande spontanéité « Ah ce que je voulais dessiner ! ». Le chef de projet Agora
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est venu me voir à la fin de la visite et a insisté pour voir les réalisations des enfants. Je crois que le fait de présenter ce travail dans le cadre d’Agora est une vraie reconnaissance pour eux, pour notre travail. Comment les élèvent vivent-ils cette pédagogie ? Il faut bien une année pour que les enfants se fassent à cette pédagogie. Au début, ils sont un peu perturbés. Alors bien sûr, l’évaluation n’est pas seulement sommative, immédiate, elle se fait dans le temps. Le résultat, ce n’est pas ça qui compte le plus. C’est tout le processus de réflexion, de coordination et de mise en questions qui m’intéresse. C’est une sensibilisation à une pratique, une discipline. Ces projets que je propose sont évolutifs, en perpétuel mouvement. Ce ne sont pas des projets clos et fermés, ce sont des questionnements, des ouvertures sur une réflexion. Il s’agit de porter un nouveau regard sur notre environnement. Selon vous, qu’est-ce que cela apporte aux enfants ? On s’aperçoit que l’élève a changé, il pose beaucoup plus de questions. Il s’approprie cette convergence des disciplines. On n’est plus dans la simple transmission d’un savoir, on les amène à mettre en connexion différents acquis. Ils sont aussi participants, bien souvent on part de leurs idées. Sur le moment, cet enseignement peut déranger les élèves, mais plusieurs années après certains reviennent me voir et m’apprennent qu’ils se destinent à des études d’architecture. Inversement, certains étudiants en archi me disent « Si seulement on m’avait proposé ce travail en classe d’arts plastiques au collège… »
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RÉCOMPENSER LA PRODUCTION ARCHITECTURALE: CATALOGUE DES PRIX D'AGORA 2004-2012 : prix d’architecture 2006-2012 : appel à idées 2008-2012 : prix design 2010-2012 : prix des associations 2012 : prix photo
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Prix d’architecture 2004 Président du jury : Christian de Portzamparc Composition du jury : Emilie Dartois, architecte / Michel Duchêne, adjoint à l’urbanisme de la Ville de Bordeaux / Bruno Fortier, architecte conseil de la Ville de Bordeaux / Catherine Lucas, plasticienne / Nicolas Mignani, chef d’entreprise, représentant la maîtrise d’ouvrage privée / Rowan Moore, critique d’architecture britannique / Francis Rambert, journaliste-critique d’architecture au Figaro / Yves Salier, architecte / Patrick Venries, rédacteur en chef de Sud Ouest / Richard Vianne-Lazare, président de la Maison de l’Architecture / Anne Wiazemski, écrivain.
Catégorie "Entretien – Préservation – Rénovation"
Catégorie " Habitat collectif "
Lauréat : Maison dorée, 132/134 cours Victor Hugo (Bordeaux) Thierry Morin, architecte (Pessac) & Antonio Vasquez, architecte (Bordeaux) Mention : Façade des immeubles, 7-17 rue de Noviciat (Bordeaux) Francis Guieysse, architecte (Bordeaux)
Catégorie "Extension – Transformation – Réhabilitation " Lauréats : Laboratoire Parker-Serre, 9 place Dormoy (Bordeaux) Bertrand Nivelle, architecte (Bordeaux) Complexe Barbey, Cours Barbey (Bordeaux) Agence d’architecture Quintanilla & Turcey (Bordeaux) et Jacques Leccia, architecte associé (Bayonne) Mention : Centre Social et Culturel Bastide Benauge (Bordeaux) Jean-François Escande, Société d’Architecture (Bordeaux)
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Lauréats : Construction de 50 logements, bureaux et commerces Alain Triaud et Luc Arsène-Henry, architectes (Bordeaux) Construction d’un immeuble de 40 logements avec stationnement de véhicules Groupe Loisier, Société d’Architecture (Bordeaux)
Catégorie " Equipements publics " Lauréat : Construction du Lycée d’Enseignement Professionnel « Les Menuts » (Bordeaux) DL & Associés, architectes (Guiche), X’Tu Architectes, architectes associés (Paris), Fendler - Seemuller, architectes associés (Paris) Mentions : Extension du Théâtre National Bordeaux-Aquitaine, Théâtre du Port de la Lune (Bordeaux) Philippe Baudin & Eric Limouzin, architectes (Bordeaux) Extension du Centre National Bordeaux-Aquitaine, Construction d’une salle de musique Philippe Baudin & Eric Limouzin, architectes (Bordeaux)
Catalogue des prix d'Agora
Catégorie "Edifices tertiaires, industriels et commerciaux " Lauréat : Construction d’un bâtiment atelier et d’un bâtiment station Service Informatique, Ateliers & garage du tramway (Bordeaux) Jacques Ferrier, architecte urbaniste agence JFA (Paris) Mentions : Hôtel d’entreprises Bordeaux Bastide, Zone franche de la Bastide (Bordeaux) Alain Triaud & Luc Arsène-Henry, architectes associés (Bordeaux) Construction de bureaux sur les berges de la Garonne, quai de Queyries (Bordeaux), Teisseire & Touton, Sarl d’Architecture (Bordeaux)
Catégorie " Architecture d’intérieur – Aménagement " Lauréat : Direction de la Caisse Régionale du Crédit Agricole d’Aquitaine (Bordeaux) Françoise Bousquet, architecte (Bordeaux) Mentions : Galerie de photographies « Arrêt sur l’image » (Bordeaux) Sarl d’Architecture Jean-Philippe Lanoire & Sophie Courrian, architectes (Bordeaux) LE W, Hangar G2 (Bordeaux) FLINT architectes (Bordeaux) et Captain Studio (Bordeaux) Aménagement du restaurant « Le Sélénite », place Avisseau (Bordeaux) J.F. Dingjian & Sylvie Fillière, designers (Montreuil-sous-Bois) 156
Prix d’architecture 2006 Président du jury : Françoise-Hélène Jourda, architecte Composition du jury : Olivier Brochet, Président du Conseil d’Administration de l’école d’architecture / Emmanuel Caille, Rédacteur en Chef de D’A / Isabelle Dellu, Architecte représentant le Conseil Régional de l’Ordre des Architectes d’Aquitaine / Michel Duchène, adjoint à l’urbanisme de la Ville de Bordeaux / Luis Fernandez-Galliano, journaliste à Arquitectura Viva / Bruno Fortier, architecte Conseil de la Ville Bordeaux / Ombline François, maître d’ouvrage privé / Nicolas Mignani, maître d’ouvrage privé / Emmanuelle Poggi, architecte / Patrick Venries, rédacteur en chef du journal Sud-Ouest
Catégorie " Extension – Transformation – Réhabilitation " Lauréat : Patinoire Mériadeck (Bordeaux) Bertrand Nivelle, architecte (Bordeaux) Mention : Maison d’hôtes « Maison Bord’eaux » (Bordeaux) Brigitte Lurton, architecte d’intérieur (Bordeaux)
Catégorie " Habitat "
Catégorie " Equipements publics "
Lauréat : Transformation d’un garage automobile en maison d’habitation Vincent Dugravier, architecte (Bordeaux) Mention : Transformation d’un atelier en maison d’habitation Emmanuelle Lesgourgues, architecte (Bordeaux)
Lauréat : Pavillon du pôle d’échanges tram/ bus des Quinconces (Bordeaux) Laurent Gouyou-Beauchamps et Fabien Pédelabordes, architectes (Bordeaux)
Catégorie " Edifices tertiaires, industriels et commerciaux " Lauréat : Construction des halls 3 et 4 du Parc des Expositions (Bordeaux) FLINT architectes (Bordeaux) Mention : Construction d’un parc de stationnement, rue Lhote (Bordeaux) HPL Architectes (Mérignac)
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Prix d’architecture 2008 Président du jury : Paul Andreu, architecte Composition du jury : François Chaslin, critique d’architecture, journaliste à France Culture (groupe Radio France) / Emmanuel Combarel, architecte / Sophie Courrian, vice-présidente du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes d’Aquitaine / Vincent Dugravier, architecte / Ombeline François, maître d’ouvrage privé / Anne-Marie Lesgourgues, maître d’ouvrage privé / Florence Lipsky, architecte / Francis Rambert, journaliste-critique d’architecture au Figaro
Catégorie " Extension – Transformation – Réhabilitation " Lauréats : Réhabilitation des anciens chais de Luze et création d’une galerie couverte, rue Darbon (Bordeaux) Cécile et Michel Moga, architectes (Bordeaux) Réhabilitation d’une aile d’une ancienne école en pôle petite enfance, rue Nuyens (Bordeaux) Yves Ballot, architecte (Bordeaux)
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Catégorie " Habitat "
Catégorie " Equipements publics "
Lauréats : Opération de logements, construction d’une première tranche de 34 logements collectifs, rue EugèneLeroy (Bordeaux) Leibar & Seigneurin, architectes urbanistes (Bayonne/Bordeaux) Quatorze maisons individuelles, domaine de Sérillan (Floirac) Emmanuelle Poggi, Sophie Dugravier, architectes (Bordeaux)
Lauréat : Pôle universitaire sciences de gestion, Bordeaux Bastide Lacaton et Vassal, architectes urbanistes (Paris)
Catalogue des prix d'Agora
Catégorie " Edifices tertiaires et commerciaux " Lauréat : Hôtel Seeko’o, quai de Bacalan (Bordeaux) Atelier d’architecture King-Kong (Bordeaux)
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Prix d’architecture 2010 Président du jury : Myrto Vitart, architecte (Agence Ibos & Vitart). Composition du jury : François Barré, Président d’Arc en rêve centre d’architecture / Anne Brezillon, adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux / François Chaslin, critique d’architecture, journaliste à France Culture (Groupe Radio France) / Philippe Gazeau, architecte / Pascal Gerasimo, Directeur Général de Bordeaux Métropole Aménagement / Jean-Bernard Gilles, journaliste à Sud-Ouest / Michel Moga, architecte et Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes / Catherine Pierre, journaliste AMC – Le Moniteur architecture / Cyrille Poy, journaliste à L’Architecture d’Aujourd’hui / Joe Verons, architecte
Catégorie " Equipement "
Catégorie " Logements collectifs "
Catégorie " Réhabilitation "
Lauréats : Chapelle de Mussonville (Bègles) Atelier d’architecture King-Kong (Bordeaux) Parc relais Quatre chemins, avenue de la Marne (Mérignac) Atelier des architectes Mazières – Groupe Loisier (Bordeaux) Mentions : Château du « Prince noir » (Lormont) Agence Bernard Bühler (Bordeaux) Salle de spectacle « Evasion » (Ambarès) Atelier d’architecture King-Kong (Bordeaux) Encouragements : Groupe scolaire de la Berge du Lac (Bordeaux) Agence d’architecture Joly & Loiret
Lauréats : Résidence « Arc en ciel », avenue Emile Counord (Bordeaux) Agence d’architecture Bernard Bühler (Bordeaux) Mentions : Le clos des Sablières (Bordeaux), rue des Sablières /rue Georges Rioux (Bordeaux) Agence Bernard Bühler (Bordeaux) Nouvelles rives, place Mayensa (Floirac) Lanoire et Courrian architectes (Bordeaux)
Lauréat : Les Chais, cours du Médoc (Bordeaux) Agence d’architecture Bernard Bühler (Bordeaux) Mentions : Maison de l’Architecture d’Aquitaine, 308 avenue Thiers (Bordeaux) Fabre/de Marien, architectes (Bordeaux) Ecole maternelle Paul Berthelot (Bordeaux) Julien Gadrat, architecte
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Catégorie " Maison " Mentions : Maison individuelle (Floirac) Pascale de Tourdonnet et Philippe Brachard, architectes (Bordeaux) Transformation d’un garage en logement individuel (Bordeaux) Fabre/de Marien Transformation d’un hangar en logement (Bordeaux) Antoine Guttierez architectes (Bordeaux)
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Prix d’architecture 2012 Président du jury : Winy Maas, architecte (agence MVRDV) Composition du jury : Guillaume Boulangé, représentant de l’ARIA / Bernard Bühler, architecte / François Chaslin, critique d’architecture, journaliste à France Culture (groupe Radio France) / Michel Duchène, adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux / Julie Fabre, architecte / Jacques Ferrier, architecte (agence JFA) / Manuelle Gautrand, architecte / Benoît Lasserre, journaliste à Sud-Ouest / Michel Moga, architecte, Président du Conseil de l’Ordre des Architectes d’Aquitaine / Caroline Poulin, architecte / Francis Rambert, Directeur de la Cité de l’architecture et du patrimoine
Catégorie " Logements publics et privés " Lauréats : Construction de 26 logements (Lormont) Habiter Autrement (Mia Haag/ Sandrine Forais) et Atelier Jean Nouvel (AJN), architectes urbanistes (Paris) « Kallistos » : 32 logements sociaux BBC et bureaux (Bègles) Hondelatte-Laporte architectes (Paris) Réhabilitation de 50 logements et création de locaux d’activités (Bègles) Atelier d’architecture King-Kong (Bordeaux) Surélévation d’une échoppe (Bordeaux) Bertrand Nivelle, architecte (Bordeaux)
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Catégorie " Equipements publics et tertiaires " Mentions : Construction de 32 logements et d’un niveau de bureaux en rez-dechausée (Bordeaux) Habiter Autrement (Mia Haag/ Sandrine Forais) et Atelier Jean Nouvel (AJN), architectes urbanistes (Paris) Construction de 38 logements et de 3 locaux commerciaux (Cenon) Habiter Autrement (Mia Haag/ Sandrine Forais) et Atelier Jean Nouvel (AJN), architectes urbanistes (Paris) Construction de 20 logements collectifs (Bègles) Leibar & Seigneurin, architectes urbanistes (Bordeaux) Construction de 112 logements, commerces et bureaux (Bordeaux) Luc Arsène-Henry et Alain Triaud, architectes (Bordeaux) Transformation d’un ancien garage automobile en résidence privée (Bordeaux) Virginie Gravière et Olivier Martin, architectes (Bordeaux)
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Lauréat : Construction d’un Ponton d’honneur Quai Richelieu (Bordeaux) Aldebert Verdier Architectes (Bordeaux) Mentions : Construction du pôle culturel du « Bois fleuri » (Lormont) Agence Brochet-Lajus-Pueyo (BLP), architectes urbanistes (Bordeaux) Restructuration de l’école maternelle Paul Berthelot (Bordeaux) Julien Gadrat, architecte (Bordeaux)
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Appel à idées 2006 : Echoppes Président du jury : Marc Barani, architecte Composition du jury : Patrick Baggio, président du Conseil de l’ordre des architectes d’Aquitaine / Michel Brodowitch, architecte des bâtiments de France / Bernard Bouzou, architecte / Robert Coustet, historien de l’art / Michel Duchène, adjoint au maire de la Ville de Bordeaux / Jean-Bernard Gilles, journaliste au Moniteur / François Gondran, architecte des bâtiments de France / Benoît Lasserre, journaliste à Sud-Ouest / Patricia Leboucq, architecte conseil auprès de la DAPA / Alexandre Melissinos, architecte urbaniste / Jean-Marie Gout, directeur général du Gaz de Bordeaux / Jacques Tribalat, expert foncier / Myrto Vitart, architecte
Lauréats : Carola Vannini, architecte (Rome) Dominique Lesbegueries, architecte (Guiche) Manuel Calabro, architecte (Paris) Thomas Douvin, Fabio Cirrincione et Daniel Ciocazanü, architectes (Paris) Mélanie Steger et Christophe Riss, architectes (Strasbourg)
Mentions : Arnaud Comin, Virginie Albira et Fabien Laporte, étudiants en école d’architecture (Bordeaux) Rémi Desalbres et Véronique Villaneau-Ecalle, architectes (Bordeaux) Atelier architecture BPM : Arnaud Boulain, Delphine Pirrovani,
architectes, Loïc Mazières et Florence Roumagnac, étudiants en école d’architecture (Bordeaux) Olivier Nicollas et Guillaume Zilio, architectes (Strasbourg)
Appel à idées 2008 : Cœur d’ilot Président du jury : Andrea Bruno, architecte Composition du jury : Yves Ballot, architecte / Emmanuel Caille, rédacteur en chef D’A / Jacques Ferrier, architecte / Bruno Fortier, architecte / François Gondran, architecte des bâtiments de France / Raphaëlle Hondelatte, architecte / Philippe Le Picolot, directeur général du Gaz de Bordeaux/ Emmanuelle Lesgourgues, architecte / Agnès de Luze, maître d’ouvrage privé / Philippe Madec, architecte / Alexandre Melissinos, architecte / Agnès Vatican, conservatrice des archives municipales de Bordeaux
Lauréats : « A cœur (ou)vert » : Florent Camani, Laetitia Landi et Germain Benais, étudiants en école d’architecture (Bordeaux) « Une histoire de principe » : Jérémy Nadau et Vincent Lavergne étudiants en école d’architecture (Paris) « Transition : habiter le jardin autrement dans la continuité » : Mathilde Berthomier et Matthieu Aldama, étudiants en école d’architecture (Bordeaux) « Au détour d’une venelle » : Mathieu Honorat, Julien Rouger étudiants en école d’architecture (Bordeaux) et Erjon Lena, architecte (Bordeaux) « Une opération à cœur ouvert » : Agora
Mohamed Lotfi Belhouari, architecte, Chamms Eddouha Oulkadi et Mingli Huang, étudiants en école d’architecture (Bordeaux) Mentions : « De la réalité à l’utopie à la réalité » : Paul Lutyens, POL’s Architecture (Bordeaux) « Une opération à cœur ouvert » : Noélie Dhuicq, Mickaël Hebert, Frédéric Gay, architectes, Alise Meuris, paysagiste (Bordeaux) « Complexe d’ilot humique avec une nouvelle occupation des sols » : Pierre-Alexandre Devernois, Mathieu Mercuriali, architectes (Paris) « Régénération » : Aldric Gayet, Clémentine Roger, architectes
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(Gauriac) « Cœur ou vert » : Samson Lacoste, Steven Fuhrman, étudiants en école d’architecture (Paris) « Tunnel habité » : Laure Saunier, architecte (Paris) « Ma ville est un jardin à la terrasse du rêve » : Marie Alleaume, architecte (Gradignan) « Développement coronaire » : Alexandre Stiers, Mathieu Moreau, Alice Gros, étudiants en école d’architecture (Versailles)
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Appel à idées 2010 : Quels paysages urbains pour Bordeaux demain ? Président du jury : Michel Corajoud, paysagiste Composition du jury : Marcus Binney, expert de l’Icomos / Anne-Marie Civilise, présidente de Renaissance des cités d’Europe / Bertrand Escolin, journaliste au Moniteur / François Gondran, architecte des bâtiments de France / Catherine Mosbach, paysagiste / Sophie Mourthé, paysagiste / Laurent Portejoie, architecte / Elisabeth Touton, adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux / Paul Trouillot, paysagiste
Lauréats : « Bordeaux, marée haute, marée basse » : Julien Rodriguez, paysagiste DPLG (Marseille), Fanny Anthoine-Milhomme, paysagiste (Paris) et Ingrid Saumur, paysagiste (Paris) « Eaux n°4 Bordeaux » : Didier Lassalle, architecte (Bordeaux) « Estey urbain » : David Abderrahmane, architecte-paysagiste (Bordeaux) « Bord’eaux » : Jean-Philippe Lanoire et Sophie Courrian, architectes (Bordeaux) « Dérive entre deux rives » : Atelier 06, Laure Perrot, historienne de l’art (Bordeaux), Roberto Una, Billy Falola, Antoine Ragonneau, Samuel Raturat, Philippe Jolivet, Michel Hardoin, Stéphane Girard, étudiants en école d’architecture (Bordeaux)
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Mentions : « City cube » : Daphné Le Roux, Simone Ferreira-Rolo et Jehanne Bouda, architectes (Paris) « Lisières habitées » : François Nowakowski, architecte (Strasbourg), Carole Huber, architecte (Bordeaux), Carole Lanoix, architecte (Paris) et Amélie Marchiset, architecte (Paris) « Modeste et Pont-Pont » : Agnès Dorbane et Jean-Luc Goulesque, architectes (Bordeaux)
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Appel à idées 2012 : Habiter les chais Président du jury : Bernard Reichen, architecte Composition du jury : Audrey Aldebert, architecte / Xavier Arnold, architecte-urbaniste / Robert Coustet, historien de l’art, professeur émérite des Universités Bordeaux III, membre du CLUB / Bertrand Escolin, journaliste au Moniteur / Bruno Fayolle-Lussac, historien, docteur en géographie historique, membre du CLUB / Norbert Fradin, promoteur immobilier / Agnès Jullian, directrice générale, société Technilum / Alexandre Mélissinos, architecte-urbaniste / Alain Moatti, architecte / Cécile Moga, architecte / Georgette Pejoux, présidente du comité de quartier des Chartrons / Catherine Pierre, journaliste à l’AMC / Philippe Prost, architecte-urbaniste / Elisabeth Touton, adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux /Olivier Turon, directeur du développement, groupe Pichet / Minja Yang, présidente, centre international Raymond Lemaire
Lauréats « Hier, aujourd’hui et peut-être demain » : Atelier rue Goya : Michaël Marionneau, architecte, Saskia Frankenberger, architecte, Mathieu Vivez, graphiste (Bordeaux) « Habiter en bande(s) » : Charline Michel, Maud Gobilliard, architectes (Nantes) « Les bains des chais » : Nicolas Baudru et Léa Corba, architectes (Paris) « Fête comme chais vous » : A3 Architectes : Pauline Chabassier, Patrick Hardy et Adrien Pardies, architectes (Bordeaux) « Chais nous » : Alessandro Baiguera, architecte (Venise), Marcello Orlandini, architecte (Venise), Ana Belo, architecte (Lisbonne) Mention :
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« La pépinière » : Jeanne de Bussac, architecte (Barcelone), Matthieu Thuillier, architecte (Bordeaux)
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Prix design 2008 Président du jury : Sylvain Dubuisson, designer Composition du jury : François Barré, président d’arc en rêve, centre d'architecture / Marc Barani, architecte / Guadalupe Echevarria, directrice École des beaux-arts / Laurent Espantoso, galerie Nilsen / Chantal Hamaide, rédactrice en chef Intramuros / Georges-Henry Florentin, directeur du CTBA / Hélène Huret, directrice de la Fondation Bernardaud / Hugues Joineau, architecte / Nathalie Lamire Fabre, galerie Arrêt sur l’Image / Pierre Romanet, galerie Sentou / Paul Roger, librairie Mollat, responsable du département Beaux-Arts.
Lauréats : « Mise en pli » : Le bureau baroque, Laurent Tardieu et Alan Gentil, architectes DPLG (Bordeaux) « Bord’[Ô]tel » : Amélie Darodes (Toulouse) « Un parcours sportif » : Camille Alcantara et Antoine Gaillot-Drevon, étudiants à l’école Créasud (Bordeaux)
Mentions : « Trans@garonne » : Agnès Baudot et le Bureau Baroque, architectes (Bordeaux) « Bidons en ville » : Céline Merhand et Anaïs Morel, designers studio Les M (Rennes) « C’est la faute à Prévert » : Laurent Tardieu, architecte DPLG (Bordeaux)
« Un balcon sur le fleuve » : Alexandre Granger, étudiant en école d’architecture (Nantes) « Ici et ailleurs » : Laurent Melet, étudiant en école d’architecture (Nantes)
Prix design 2010 Président du jury : Andrea Branzi, designer Composition du jury : Marie-Laure Bourgeois, Société Becheau-Bourgeois / Bernadette de Boysson, Conservateur du Musée des arts décoratifs / Patrick Chatenet, Galerie Cdesign / Dominique Ducassou, Adjoint au Maire / Guadaloupe Echevarria, Directrice de l’école des beaux-arts / Didier Gardillou, Ateliers d’Art de France / Chantal Hamaide, Directrice de la rédaction d’Intramuros / Hélène Huret, Directrice de la fondation Bernardaud / Franck Mahia, Galerie Artdeshom / Paul Roger, Librairie Mollat / responsable du département Beaux-Arts / Anne Xiradakis, designer.
Lauréat : « Badiane » : Arnaud Lapierre, designer (Paris) Mentions : « Métas langage » : Julia Garret, designer (Bordeaux) « Tasses anthropomorphiques » : Yann Yvinec, designer (Saint-Maurdes-Faussées) « Petitougrandcafé ? » : Caroline Saier, étudiante à l’école de design Nantes Atlantique (Nantes)
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Prix design 2012 Président du jury : Tobia Scarpa, architecte-designer Composition du jury : Ashok Adicéam, directeur de l’institut culturel Bernard Magrez / Bernadette de Boysson, conservateur du musée des arts décoratifs / Jean-François Buisson, sculpteur-designer / Sylvain Dubuisson, architecte designer / Guadalupe Echevarria, directrice de l’école des beaux-arts de Bordeaux / Chantal Hamaide, directrice de la publication d’Intramuros / Arnaud Lapierre, Arnaud Lapierre design studio / Vaïana Le Coustumer, professeur à l’école Boulle Paris / Marc Monjou, rédacteur en chef de la revue Azimut Bordeaux / Paul Roger, responsable du pôle images librairie Mollat / Jean-Charles Zébo, professeur à l’École des beaux-arts de Bordeaux
Sylvain Dubuisson, Agora 2008.
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Lauréats : « Un café dans les nuages » : Quentin Vaulot et Goliath Dyèvre, designers (Paris) « Géminé » : Aymeric Jaffray, étudiant en école supérieure d’art et de design (Staint-Etienne) « Ami » : Collectif KAMI : Mieko LévyKobayashi et Ninon Garde, architectes et designers (Paris)
Mention : « T YT » : Lucas Bacle, architecte (Bordeaux)
Arnaud Lapierre, Agora 2010.
Vaulot Dyèvre, Agora 2010.
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Prix des associations 2010 Président du jury : Myrto Vitart, architecte Composition du jury : François Barré, Président d’arc en rêve centre d’architecture / Béatrice Bausse, Fondation de France / Anne Brezillon, Adjoint au Maire de la Ville de Bordeaux / François Chaslin, critique d’architecture, journaliste à France Culture (groupe Radio France)/ Philippe Gazeau, architecte / Pascal Gerasimo, Directeur Général de B.M.A / Jean-Bernard Gilles, journaliste à Sud-Ouest / Michel Moga, architecte et Président du Conseil Régional de l’Ordre des Architectes / Catherine Pierre, journaliste AMC – Le Moniteur architecture / Cyrille Poy, journaliste à L’Architecture d’Aujourd’hui / Anne Sallenave, association bains douches / Joe Verons, architecte
Lauréats : Secteur culturel : Articulations (Galerie Dartois) (Bordeaux) Madame Toulmonde (Bordeaux) Tinbox (Bordeaux)
Secteur social : Le garage moderne (Bordeaux) Mana (Bordeaux) Promofemmes (Bordeaux)
Secteur patrimonial : La Halle des Douves (Bordeaux) La Mémoire de Bordeaux (Bordeaux) Recherches archéologiques girondines (Bordeaux) Renaissance des Cités d’Europe (Bordeaux)
Prix des associations 2012 Président du jury : Anne-Marie Civilise, présidente de l’association Renaissance des Cités d’Europe Composition du jury : Béatrice Aspart, présidente du Garage Moderne / Anne Brézillon, adjointe au maire chargée de la vie associative et de la diversité, Ville de Bordeaux / Patricia de Chamisso, Fondation de France / Olivier Dartois, président de l’association Articulations / Suzanne Drouillard, présidente recherches archéologiques girondines / Pierre Guy, directeur adjoint au logement, Ville de Bordeaux / Marc Lajugie, président de La Mémoire de Bordeaux / Claire Mestre, présidente de l’association Mana / Nadia Russel, directrice Tinbox
Lauréats : Association La Boulangerie (Bordeaux) Habitat Jeunes Le Levain (Bordeaux) Atelier des Bains Douches (Bordeaux) Association Yakafaucon (Bordeaux) Société d’horticulture et d’arboriculture de Caudéran (Bordeaux) Mentions : EVA, Fred capitaine de soirée (Bordeaux)
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Prix photo 2012 Président du jury : Luc Chéry, photographe Composition du jury : Jérémy Buchholtz, photographe / Anne Garde, artiste photographe / MarieLaure Hubert-Nasser, directrice de la communication de la Ville de Bordeaux / Isabelle Kraiser, artiste photographe / Nathalie Lamire-Fabre, directrice Arrêt sur l’image galerie / Danièle Martinez, directrice de la Base Sous-Marine de Bordeaux / Anette Nève, directrice adjointe de l’école des beaux-arts de Bordeaux / Julien Rousset, journaliste à Sud-Ouest / Thomas Sanson, photographe de la Ville de Bordeaux / Franck Tallon, directeur artistique, graphiste / Pierre Wetzel, photographe
Lauréats : « Déconstruction-reconstruction » : Antoine Bessineau (Lille) « Passerelle » : Marc Montmeat (Bordeaux) « Hier, aujourd’hui et demain » : Thierry Fahmy (Bordeaux)
Prix enfant : « Mon pont sur la Garonne » : Paloma Marrionneau (Bordeaux)
Prix du public : « Eau-delà », Cécile Gilles (Lille) Mentions : « Why not » : Timothée Labouglie (Bordeaux) « De l’autre côté » : Benoit Chevrier (Tours)
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Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
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CE QU'ILS DISENT D'AGORA
Agora
Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
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Une phrase des partenaires financeurs pour définir Agora
Philippe BARRIEU (Tourny Meyer) : « Agora, c’est comme un désir ; on a envie d’en faire le tour avant de l’assouvir. » Bernard BLANC (Aquitanis) : « Laboratoire et lieu de rencontre, Agora est un moment unique pour s’immerger intensément et joyeusement, professionnels et population confondus, dans la grande vague (le mascaret devrions-nous dire) urbaine et architecturale bordelaise. » Pascal CIRASSE (SNC Lavalin) : « L’Agora représente une opportunité de réflexion, d’échanges et de rencontres pour l’ensemble des acteurs qui placent leur talent au service d’une collectivité. Venant d’univers riches et différents, leur complémentarité doit permettre à la Ville de pouvoir disposer des projets les plus innovants et les plus aboutis au service du citoyen. L’avenir se construit dans le partage des savoirs. » Manuel COLLEAUX (Cogedim) : « La biennale d’architecture et de design de Bordeaux porte bien son nom « d’Agora ». Place de rassemblement et d’échanges entre la population et les bâtisseurs de la cité publics ou privés, Agora permet à chacun de se poser, de réfléchir et de débattre sur l’organisation et l’avenir de la cité. C’est une respiration à la fois nécessaire et bienvenue dans le monde fébrile qui est le nôtre. » Agora
Les partenaires
Philippe COURTOIS (Euratlantique) : « A la fois casting international de l’architecture, lieu de débats et d’exposition, Agora a en quelques éditions réussies contribué à positionner Bordeaux dans le club fermé qui pensent la ville de demain. » Philippe COUSTY (Bouygues Immobilier) : « Agora est le lieu d’expression et de rencontre autour d’un engagement partagé avec la Ville de Bordeaux en matière de qualité et d’innovation architecturales. C’est le reflet de notre créativité, de notre savoir-faire et de notre sensibilité. Le bouillonnement d’idées et l’effervescence suscités par ce rendez-vous biennal est l’occasion pour Bouygues immobilier de mettre en valeur le fruit de notre travail avec des équipes d’architectes engagés mais aussi de nous orienter vers de nouvelles voies parfois inexplorées. » Philippe DEJEAN (Domofrance) : « Plus qu’une biennale d’architecture, d’urbanisme et de design, Agora est un temps indispensable donné à la réflexion et aux échanges les plus larges avec les professionnels et aussi avec le public sur habiter la ville, c’est-à-dire la penser, la bâtir et la vivre en harmonie. C’est cette complémentarité entre construction, environnement et humain qui marque l’originalité d’Agora.
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Benjamin DELAUX (NFU) : « Pour moi, Agora au-delà d’une biennale d’architecture, d’urbanisme et du design est la première biennale du projet urbain en Europe, laboratoire de ce que peut être un véritable projet urbain au service du renouveau métropolitain, Bordeaux en étant le parfait exemple. » Alain DENAT (Vinci Construction) : « Agora est intimement liée à la renaissance patrimoniale de Bordeaux. Cette biennale de l’architecture, de l’urbanisme et du design oriente notre ville vers un futur contemporain et un rayonnement mérité. Aujourd’hui, nous sommes fiers d’être associés à ce développement et d’y contribuer avec la conception et la réalisation d’un franchissement, d’un nouveau stade ou encore de projets de promotion comme l’Hôtel Mama Shelter de Bordeaux. » Jacques de PASSEMAR (Vinci Immobilier) : « Agora est à la fois un bouillonnement intense de réflexions, d’inventions, de créations, et une vitrine de Bordeaux sur les villes du monde et du monde sur Bordeaux. »
Agora
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Julien DI PIZZO (Redevco) : « Source d’information et d’inspiration dédiée à l’urbanisme de la capitale bordelaise, le temps fort que constitue Agora nous a aidés en tant que développeur, à mieux appréhender la richesse et l’âme de la ville de Bordeaux. Ainsi, Agora permet aujourd’hui à Redevco de présenter son opération emblématique de réhabilitation urbaine "Promenade Sainte-Catherine" : un nouveau lieu de vie et de commerces, parfaitement intégré au paysage urbain et historique, et voué à redynamiser le cœur de la Ville. » Clément FAYAT (Fayat) : « Au fil des années, la biennale Agora a permis aux acteurs bordelais de s’associer à la fois à un témoignage de la transformation de la ville, et à une réflexion sur son avenir. » Alain FERRASSE (Nexity) : « Agora est l’aiguillon d’une grande ambition de la métropole bordelaise pour ses constructions et ses aménagements. Nexity a fait sienne cette exigence et tente d’apporter son expertise dans ce rassemblement de talents puisque que les vingt mille visiteurs attendus sont nos clients. »
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Jean-Noël GALVAN (InCité) : « En conjuguant à tous les temps connaître, valoriser, aimer et respecter, Agora déploie cette vision éclairée pour embrasser la théorie des concepts, l’histoire, les évolutions architecturales, urbaines et sociales… InCité s’y reconnaît pleinement. » Pascal GERASIMO (BMA) : « Agora, comme au temps de la démocratie athénienne, a réinventé le marché de la cité, lieu d’urbanité, où il fait bon se promener, philosopher entre amis... Bordeaux Métropole Aménagement s’est depuis la première heure engagée dans cet événement métropolitain où les idées bouillonnent, les projets se donnent à voir, la ville se construit au gré des arguments et des faits, dans un esprit d’échanges et de convivialité, souvent passionnés, où chacun a sa place, hautes personnalités ou simples citoyens. » Xavier HEULIN (Urbispark) « Une scène visionnaire sur laquelle l’architecture et le design interpellent le regard du visiteur pour mieux imaginer et construire la ville de demain. » Norbert HIERAMENTE (Groupe Janor) : « L’édition 2012, à laquelle participe Logévie pour la première fois, est soucieuse d’associer le plus grand nombre et notamment les habitants. Mettre comme sujet central celles et ceux qui vivent la ville correspond bien à la vocation d’une entreprise sociale pour l’habitat qui collabore activement à l’évolution et la transformation de cette ville. » Claude LABBE (groupe Setec) : « En tant qu’ingénieur appartenant à un groupe d’ingénierie intervenant dans la conception de projets complexes dans les domaines du bâtiment, des ouvrages d’art et de l’urbanisme, mais également en tant que citoyen soucieux du cadre de vie, Agora représente pour moi un formidable lieu d’ouverture et de réflexion sur les enjeux majeurs de l’art de bâtir. » Agora
Les partenaires
Hervé LAPASTOURE (Eiffage) : « Agora, un moment de respiration pour écouter, échanger et débattre sur l’urbanisme de notre cité, entre tous ses acteurs et le grand public. » Philippe LE PICOLOT (Gaz de Bordeaux) : « Je souhaite remercier Agora pour être cette merveilleuse passerelle entre les bâtisseurs de la cité et ses habitants. Lieu d’échange, de convivialité, de débat, mais aussi de découverte, Agora vient remuer les esprits, les interroger, les interpeller sur ce que nous voulons faire de la ville de demain. Agora est l’unique occasion de prendre de la hauteur pour porter un regard différent sur le développement, durable, de la cité bordelaise. » Olivier LEPORE (Dexia) : « L’architecture n’est plus un caprice, un luxe d’initiés. Elle devient édifiée dans le béton, l’acier ou les réseaux de notre terre, terre sur laquelle vivront nos enfants et petits-enfants. Agora donne l’opportunité à chaque Bordelaise et Bordelais de réfléchir au cadre urbain dans lequel il souhaite s’épanouir au cours des cinquante prochaines années ... » Léopold LOMBARD (Lafarge) : « Agora, la biennale de la ville qui raconte si bien l’architecture. » Denis LUTHEREAU (Icade) : « Agora, un lieu, un moment à la fois éphémère et durable, d’échanges et de rencontres où foisonnent les idées, les audaces et les performances des concepteurs et des bâtisseurs de la ville d’aujourd’hui et de demain ; Icade, sous sa bannière « nous donnons vie à la ville », à la fois solide et performante, ouverte et audacieuse, alliant le meilleur du public et du privé se retrouve pleinement dans Agora pour une ville humaine et solidaire. »
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Stéphane MARY (Ingérop) : « Agora est représentative du dynamisme de l’agglomération, du savoir-faire et de l’ambition des acteurs de la construction sur le territoire ; elle est devenue le lieu de rencontre de ceux qui font la ville de demain. »
Francis RIETHER (EDF) : « Agora est l’occasion pour EDF, partenaire de la ville durable, de montrer une fois de plus son engagement pour une architecture créative de qualité et de mettre en lumière des projets novateurs et exemplaires en matière d’énergie. »
Frédérique MONJANEL (Vinci Construction) : « Agora, c’est « la ville pensée. » »
Xavier ROLLAND-BILLECART (Caisse des dépôts) : « Depuis sa création, la biennale Agora constitue pour Bordeaux un accélérateur de projets urbains et un garant de qualité architecturale que la Caisse des dépôts est fière d’accompagner depuis l’origine. Inscrite comme un événement dans la grande politique de développement urbain mise en œuvre à Bordeaux, cette biennale inédite constitue un lieu d’échanges et de débats privilégié sur les grands projets et l’urbanisme innovants qui marqueront notre ville de demain. »
Jacques NOYEZ (BNP Paribas Immobilier) : « La biennale Agora : c’est un temps de réflexions, d’échanges et de découvertes dans une ambiance toujours très sympathique ; un moment privilégié et tellement utile dans un monde qui change si vite ! » Thierry OLDACK (Thierry Oldak) : « Explorer les croisements entre les différents acteurs de l’aménagement du territoire, confronter les expériences et les points de vue pour enrichir la vision de chacun, la biennale Agora contribue au dynamisme du secteur en suscitant l’interrogation sur des problématiques données et innovantes. »
André YCHE (groupe SNI) : « Agora, c’est l’assemblée des citoyens, de acteurs de la cité du XXIe siècle, tous participants d’un dialogue entre la ville et le monde dans la résonance des projets urbains et des enjeux sociétaux. »
Daniel PALMARO (Clairsienne) : « Un espace de liberté justement, rassemblant énergies, idées et sens, où peuvent voir le jour des expériences et des échanges créatifs sur la ville en mutation avec des personnes d’horizons très différents. » Patrice PICHET et Nicolas FLORIAN (Groupe Patrice Pichet) : « L’Agora symbolise une ouverture dans le temps, un moment d’échanges, convergents vers une singulière alchimie entre un héritage architectural prestigieux et une vision anticipatrice de nos cœurs urbains futurs. L’engagement pérenne de notre groupe dans cette démarche se veut porteur d’une approche partagée d’une ville des temps à vivre, du temps de vivre, du vivre ensemble. »
Agora
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8. Espaces partenaires au hangar 14
Agora
1.École nationale supérieure d'Art de Limoges / Andrea Branzi 2.Prix de l'appel à idées 3.KAPLA 4.Prix design, les tasses d'Agora
5.Espace galerie Arrêt sur Image 6.Jeu de l'oie Bacalan 7.Espace Grand Pari(s) 8.Librairie Mollat
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16. 9.Le 308 10.Présentation Bordeaux 2030 11. Bordeaux 2046 12.Archives municipales de Bordeaux
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13.Prix d'architecture 14.École des beaux-arts 15.Maquettes des étudiants de l'école d'architecture 16. Basins maliens
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AGORA MONDAIN
Agora
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Conclusion
Agora est vivant, Agora se construit avec ses partenaires, son public et aussi ses amis. Si ce livre a tenté de retracer huit années d’aventure, ce n’est pas pour en tirer des conclusions mais pour garder des traces de ce qui, avant d’être une manifestation sympathique est surtout un rendez-vous unique de réflexion, de débats, de désirs partagés autour de nos villes et de notre condition urbaine.
Agora
Conclusion
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« La bêtise, c’est de conclure » disait Flaubert.
Agora
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Gardons-nous en bien sûr.
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Noëlle Arnault
Epilogue
Entretien avec Noëlle Arnault, Canal Com Vous suivez Agora depuis sa création en 2004, quelle est l’originalité de cette biennale au regard des autres événements sur lesquels vous intervenez ? Quand Alain Juppé a été élu Maire de Bordeaux, il a entrepris une vaste et ambitieuse campagne de rénovation de la ville, de mise en lumière et de tentative de propreté. Il a repris certains schémas qui avaient très bien fonctionné à Paris, en faisant des choix extrêmement volontaristes et cela a permis de changer le regard que les Bordelais portaient sur leur ville… voire pour certains d’entre nous, de la regarder véritablement. Michèle Laruë-Charlus a eu l’idée initiale, ensuite partagée par tous, de dire : « Cette ville a complètement changé. Prenez-en conscience. Pour vous y aider nous vous proposons une manifestation qui vous aide à traverser votre ville les yeux grands ouverts et à vous l’approprier ». Nous nous lancions véritablement dans un sujet transversal - architecture, urbanisme, design, qualité de vie, capacité à vivre ensemble, projection vers le futur - très ouvert et grand public, ce qui était à la fois très risqué mais très excitant. Dès le premier jour d’Agora, lorsque nous avons vu ce flot de personnes remonter le long des quais jusqu’au hangar 14, nous avons été rassurés. Concernant la réaction des médias, si nous étions confiants dans l’intérêt de la presse régionale pour une biennale au profil original, nous ne pouvions anticiper celle de la presse nationale. Mais dès le début, là aussi, elle a plébiscité le concept, relayé sa bonne fréquentation. Son intérêt pour Agora va crescendo chaque année et Agora a réellement trouvé sa place. Pourquoi être restée fidèle à Agora au fil des années ? …et Agora restée fidèle à Canal Com ? Agora est une manifestation qui a véritablement du sens. Avoir contribué à la porter sur les fonds baptismaux crée un lien plus fort encore. 60% de l’activité de Canal Com consiste à faire Agora
Epilogue
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des relations presse, alors que nos confrères et consœurs préfèrent souvent les relations publiques, moins aléatoires en termes de résultats, et beaucoup moins chronophages. Chaque jour, week-end compris, nous ouvrons les journaux en nous disant « pourvu que j’aie l’article attendu, pourvu qu’il soit d’une bonne taille, qu’il n’y ait pas de problème de titre ou de contenu ». Avoir travaillé avec Michèle Laruë-Charlus a enrichi mon regard sur la ville. Son enthousiasme, sa force de conviction m’ont appris à vivre les yeux plus grands ouverts, à me documenter davantage, à ne plus traverser la ville de manière aussi anonyme. C’est toute une ville dont vous devenez alors terriblement fière. Agora est une manifestation intelligente et généreuse, un beau projet pour l’agence. Nous sommes fières d’y être associées. Quelle est l’édition d’Agora qui vous a le plus marquée et pourquoi ? J’ai réellement aimé toutes les éditions, mais il est vrai que celles qui ont permis la plus grande proximité et richesse d’échanges avec le commissaire général sont celles qui laissent le sentiment d’avoir disposé de tous les éléments d’information et donc d’en avoir fait le meilleur relais auprès de la presse. L’édition 2008 avec Nicolas Michelin reste mon « chouchou », mais chaque édition reste unique et dépendante du lien entre le commissaire général et les médias : Jacques Ferrier, Nicolas Michelin étaient particulièrement aimés par la presse… en 2010, Djamel Klouche était attendu parce qu’il était parmi les dix équipes consultées pour le Grand Pari(s), mais également parce que c’est un jeune architecte « sauvage » qui sollicite peu les journalistes. Toute la partie débats (qui est chaque année de plus en plus « charnue » avec la présence de pointures internationales, associées aux architectes et acteurs de l’évolution de Bordeaux) représente quasiment la moitié d’Agora. Rémi Cambau*, qui en est le grand ordonnateur, a un sens inné de la façon dont on peut faire se rejoindre de grands projets architecturaux et les préoccupations quotidiennes des gens. Les débats sont extrêmement suivis par un public passionné qui prend son siège pour l’après-midi et ne manque aucun débat. Les politiques restent, les architectes et les élèves de l’école d’architecture sont présents. Le contenu est là, et il est passionnant. Quel est l’article ou la retombée média qui vous ont fait le plus plaisir, vous ont le plus marquée ? Difficile de répondre à cela parce que chaque édition en est riche… mais notons tout particulièrement Sud-Ouest, D’A, Le Moniteur, qui nous suivent toujours de façon formidable. Pour Agora 2010, j’étais bluffée quand j’ai vu la place qu’Anne-Marie Fèvre dans Libération a donnée à la manifestation, en publiant un portfolio en amont et un grand article ensuite. En revanche, je trouve décevant pour nous, et peu valorisant pour leur esprit de curiosité que quelques journalistes spécialisés en architecture et en design ne viennent pas visiter Agora. D’autres biennales parlent d’architecture, mais en Europe, aucune ne s’adresse directement au grand public et n’est autant ancrée sur un territoire. Si initialement le pari était risqué… force est de reconnaître qu’il fut réussi et que la presse en a témoigné dès la première édition. * journaliste organisateur des débats Agora Agora
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L'équipe Agora * Délegué général :
Michèle Laruë-Charlus Directeur Général de l’Aménagement de la Ville de Bordeaux, +33(0)5 24 57 16 16 - cc.lapouge@mairie-bordeaux.fr assistée de Claire-Céline Lapouge +33(0)5 24 57 16 14 - cc.lapouge@mairie-bordeaux.fr Stéphanie Hosteins +33(0)5 24 57 16 10 - st.hosteins@mairie-bordeaux.fr Elodie Hiltenbrand, chef de projet +33(0)5 24 57 16 86 - e.hiltenbrand@mairie-bordeaux.fr Laurence Gaussen, chargée de mission +33(0)5 24 57 16 70 - l.gaussen@mairie-bordeaux.fr
Prix d’architecture
Jean-Gabriel Etomba et Marie-Astrid Mendès-Luiz +33(0)5 24 57 16 38 - Fax 05 24 57 16 54 – jg.etomba@mairie-bordeaux.fr
Prix design
Laurence Knobel +33(0)5 56 10 31 73 – l.knobel@mairie-bordeaux.fr
Appel à idées
Anne-Laure Moniot 33(0)5 24 57 16 60 - al.moniot@mairie-bordeaux.fr Laurence Bouaouni assistée de Leila Cantal-Dupart - Anaïs Peulet - Sylvain Schoonbaert - Steven Gayme Manon Favre
Prix des associations
Elodie Hiltenbrand +33(0)5 24 57 16 86 - e.hiltenbrand@mairie-bordeaux.fr
Prix photo
Anaïs Peulet +33 (0)5 24 57 16 63 - a.peulet@mairie-bordeaux.fr Marie-Astrid Mendès-Luiz +33 (0)5 24 57 16 48 - ma.mendes-luiz@mairie-bordeaux.fr
Organisation des débats
Rémi Cambau, Cadre de ville +33 (0)1 40 13 74 94 - remi.cambau@cadredeville.com
Relations presse
Canal Com, Noëlle Arnault et Christelle de Bernède +33(0)5 56 79 70 53 Maryvonne Fruauff / Mairie de Bordeaux
Communication
Direction de la Communication de la Ville de Bordeaux Delphine Carré +33 (0)5 56 10 20 30 - d.domingo@mairie-bordeaux.fr
Régie (2008, 2010, 2012)
Agence Côte Ouest, François Parrot +33 (0)5 56 50 06 63 - f.parrot@coteouestfrance.com
Agora
*Équipe Agora 2012
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De gauche à droite :
Leïla Cantal-Dupart : architecte Mission recensement du paysage architectural et urbain, Appel à idées
Rémi Cambau : journaliste fondateur du site d’information Cadre de Ville, organisateur des débats Agora
Steven Gayme : ingénieur urbaniste, adjoint au chef de projet de la Mission recensement du paysage architectural et urbain, Appel à idées
Michèle Laruë-Charlus : Directeur général de l’aménagement
Anne-Laure Moniot : architecte chef du service Mission recensement du paysage architectural et urbain, responsable de l’Appel à idées Noëlle Arnault, directrice Canal Com, responsable presse d’Agora Sylvain Schoonbaert : architecte-historien, Mission recensement du paysage architectural et urbain, Appel à idées
Agora
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Claire-Céline Lapouge / Stéphanie Hosteins : assistantes de Michèle Laruë-Charlus
Marie-Astrid Mendes-Luiz : architecte, responsable du prix d’Architecture Laurence Knobel : chef du service Bâtiment de la Direction des Services Techniques, responsable du prix Design Laurence Gaussen : chargée de mission Agora
Jean Gabriel Etomba : architecte responsable du prix d’Architecture Anaïs Peulet : assistante d’architecte, Mission recensement du paysage architectural et urbain, Appel à idées Elodie Hiltenbrand : urbaniste chef du projet Bordeaux [Re] centres, Chef de projet Agora
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Préparation d'Agora 2012
1.Délibération du prix photo 2.Délibération du prix d'architecture 3.Délibération du prix design
Agora
Catalogue des prix d'Agora
4.Délibération du prix de l'appel à idées 5.Délibération du prix des associations
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AGORA, BORDEAUX, ARCHITECTURE, URBAN PLANNING AND DESIGN BIENNALES 2004 A new chapter in Bordeaux’s history 2006 A homelike city 2008 Alerte! Let us be aware of the Sun and Earth 2010 Stim, one million people city 2012 Heritage: Heritage - Heresy
Agora
Traduction
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P.4 In 2003, Alain Juppé expressed the wish to have an event dedicated to Architecture , town planning and design organised in Bordeaux, one year later, Agora was born . In 2004, the Agora event was such a success that it was decided to make it Biennale, and the first Bordeaux Architecture, town planning and design Biennale was held in 2006. Since its first edition in 2004, Agora has grown into a national event, but it has been kept at the level of a unique event initiated by necessity and for which successive curators have been given carte blanche. As a result, each Agora Biennale edition has had its own identity and specific features. In 2004, we issued a printed programme of the event In 2006, we produced a DVD with films made by Jacques Ferrier, Philippe Gazeau and Louis Paillard (FGP) and including abstracts of the debates. In 2008, Nicolas Michelin preferred a printed book, and the Agora catalogue was published by Le Festin, for sale in bookshops. In 2010, Djamel Klouche opted for a paper print- out journal of the art exhibition only. For the fifth edition, we thought it would be appropriate to collect the highlights of former Agora editions and regroup them in one single compendium, including Agora 2012 fifth edition though the latter will only be previewed since the book is scheduled to be released on Agora 2012 opening day. It is intended to be a landmark on Agora’s progress and to expand on the trends that have characterised urban planning through the years and have materialized particularly in the steady development of Bordeaux’s urban project.
P.11 Agora: a branch of the cityscape In 2004 already, I expressed the wish to create Agora as a landmark on the society development path, because I felt that such a marker was missing in Bordeaux and that the public at large would appreciate being made aware of new trends by events of authentic nature and content, events that would mirror our society, showing that the city’s friendliness is the direct consequence of its citizens’ articulate friendship, that the beauty of our city is the result of our beautifying capacities, and that our city will be vibrant if we give it momentum. As the years went by, Agora won public appraisal and national recognition while keeping unaltered its typical combination of mirth and rigour: debates are serious, art installations may look daring, but it is fun to have lunch in the lounge, to have a drink at the bar, watch a fashion show, go to the Agora nights and dance until dawn. Agora assembles professional techniques and DIY skills, it is a meeting place where kids playing snakes and ladder meet Jean Nouvel, Stephane Paoli and UNESCO ambassadors who are walking around the stands. Some visitors are hurrying to the debate rostrum carrying their own chair to be sure of a seat others can be seen walking their dog. Debates are translated into sign language, cycling rallies are organised, Pecha Kucha works are set up, and schoolchildren who did some work on the same subject as the curator are invited for boat rides… Agora entices to see, to hear, to taste, to feel, there is no sign preventing kids from touching a model to have a better feeling of its design. Agora 2010 Wet docks night was the happy illustration of that fruitful combination of serious work and leisure: people had oysters and white wine on the dock side in the sunset, they could hear accordion playing after they had listened to Nicolas Michelin’s words on the borough of Bassins à flot future profile… Indeed, Agora Biennale gives the people of Bordeaux the opportunity to take stock of the city’s developments once every two years but with time the event has developed other aspects and has expressed new ambitions. If it were only for stocktaking, Agora
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Agora could not pretend to be a participative event, as Patrice Meyer Bisch, UNESCO chair for democracy and human rights coordinator , said rightfully at Agora 2010 “There are no happy few opposed to the general public , there is an Agora where dialectics are the rule, and ideas burst out from all sides , where a perceptive idea may find its way towards implementation”. Agora Biennale is a platform for urban projects to catch momentum. In 2004, debates on the right bank and its landscapes triggered Michel Desvigne Parc aux Angeliques project which had been subject to controversy and harsh criticism. In 2006, it was the work done by students of Bordeaux School of Architecture on the Amédée Saint Germain block which deterred the City of Bordeaux from applying for a building permit which would have precluded Bernard Reichen’s current project. In 2008, Nicolas Michelin’s exhibition on sustainable development led to the drafting of our Sustainable construction charter. In 21010, Djamel Klouche expounded on the theme of one million people cities and as a result, Bordeaux’s demographic ambitions were reconsidered… Yet Agora is not only a forum of ideas, it is also a new consultation process which has been growing during recent years; it is a unique workshop methodology as the same questions are put to building and urban planning professionals (architects, lessors, developers) and to the ordinary inhabitants of the city neighbourhoods. The-Niel barracks workshop sessions led to the preservation of the Niel barracks and Winy Maas imaginative contextual project. -The Grand Parc village hall workshop also led to the preservation of the building and determined the specifications which will be attached to the call for tenders. -The Place Latule workshop determined the set of specifications for the regeneration of the square and in addition, the writing of ‘Latule stories’ led by the workshop generated dreams of smooth traffic in the areas of Aubiers, Bassins à flot - Chartrons for the inhabitants of those neighbourhoods,. -The Halle des Douves workshop took the site out of a deadlock and a common solution has been devised for its future. Furthermore, there is an Agora agenda to be kept during the inter-Biennale period between two Agora events, progress is made in designing and then in implementing urban property projects: 2004: Bassins à flot - Bastide; 2006, Saint Jean railway station right bank - Souys - Deschamps - Floirac; 2008, Historic centre; 2010, Bastide Paul Boncour - Bassins à flot; 2012, Historic centre Brazza - North Bordeaux - Grand Parc. Urban planners consult systematically the locals concerned by their project and consultation reports are published on the various projects in report brochures with a different cover colour for each borough, black for Bastide, green for Belcier, blue for Bacalan - Bassins à flot, fuschia red for the historic centre, orange for Aubiers, pale green for Grand Parc, pale blue for Caudéran. The workshop methodology, the strict observance of the terms of reference and the attention paid to the individuals have been generated by Agora Biennales. Agora open arena, Agora synergy, Agora happy days, and Agora acclaimed nationally and internationally. Agora to illustrate that “Global is local without the walls” Agora is the synergistic combination of experts ’and participants‘ forces. These chronicles relate an eight-year venture which could not have been conducted without the support of the increasing number of Agora partners, to whom we wish to express our gratitude. Alain Juppé
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P.17 Agora, a simple story In December 2003, the city of Bordeaux celebrated the arrival of the tramway, after six years of hectic work. Six years during which the inhabitants of Bordeaux, who until then had been used to living with car traffic, jams and strangled buildings and all, with the impression that tomorrow would be roughly like today, lived through the rude awakening of an accelerated urban development. Nothing would be the same again, and instead of complaining, it would be more appropriate to rejoice. It was anyway worth talking about, talking about it among us, in all modesty. This is how Agora was born. Alain Juppé’s first purpose was to thank the inhabitants for their patience during the works. To thank them for their active role in the work, and finally to thank them, in their role as project leaders, for continuing the growth of Bordeaux while taking special care of the architectural quality of their projects: hence the launching end of 2003 of the Agora architecture awards through a jury presided by Christian de Portzamparc. With the tramway, with the renovation of all the major public areas and the dockland development under the leadership of Michel Corajoud, not only was Bordeaux being modernized, but the city proved through its specific and spectacular transformation that it was ready to grow. And the means were there, given the areas available for development near the town centre. But the people of Bordeaux had first to change the image they had of their city. In 2004 the town centre was still limited to the “nice quarters”. The H14, even if it hosted the first Agora, was still far from the city centre, and still not accessible by tram. The Book Fair had even refused to go there….In order to grow, the people of Bordeaux had to envisage one day to live at the Bassins à Flot for example, without considering this change as an exile. Hence Agora’s second idea, to associate the people of Bordeaux to all the urban issues (in practice the urban project), till then exclusively reserved to specialists. This idea of an Agora open to complex issues, it was quite risky to embark on it and we were quite sure that we would be pretty much ignored. But we were banking on a reaction – which we were hoping impertinent – from the students. Right from the start, the students – and obviously the teachers – of the Ecole des Beaux Arts and the Ecole d’Architecture et du Paysage, were with us. The first urban issue discussed during the first edition in 2004 was – already! – the Bassins à flot. On the one hand the development project put forward by Antoine Grumbach, and on the other, some “counterprojects” proposed by students supervised by Rudy Ricciotti, Olivier Brochet, Pablo Samaniego, Jonathan Woodroffe. This first debate, where we saw 350 people attending, many of whom were Bacalanais, launched the whole thing. Agora was dedicated to architecture, but also to urban development. The following editions proved the point entirely. What was missing was daily life issues, the everyday aspect, what is with us without necessarily having been chosen, sometimes not even noticed, the bench in the square, our favourite bistrot’s coffee cup, the pen left deep in the handbag, the bicycle we use, the lamp that gives us light. Here too, an international design event was not envisaged. Other cities were doing this and no doubt far better than we would have. We did not particularly feel entitled to embark on this option. We therefore simply left the door open , saying to ourselves that today’s design was the continuation of yesterday’s decorative arts, and that Bordeaux’s decorative arts museum, which for more than 10 years had hosted some magnificent design exhibitions, would undoubtedly become a design museum in the future. And it is true that the bonds between Agora and the decorative arts museum have always been strong: Sylvain Dubuisson, Andrea Branzi, Tobia Scarpa have
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been our ambassadors. Since then, thanks to this open door, design gains in importance every year. Consequently, Agora (architecture, urban planning and design Biennale event) had right from its humble origins a threefold objective: It was created for the people of Bordeaux and was accessible to the general public (including the children), It accompanied, illustrated, it invited participation to the elaboration of the urban project and to the building of the city. It had therefore to be intellectually faultless. It opened all possibilities concerning urban development. It was therefore an open event, whose development capacities were at its foundation right from the start. The opening of the doors of H14 in the morning of Friday 13, 2004, for the first Agora, was the first pleasant surprise. We were not expecting anybody to turn up the whole day, but we noticed a (small) queue lining up before the opening of the doors…..The second surprise was that we did not know the great majority of the people present….We had therefore succeeded in breaking out of the small connoisseur circle. The real reward was Alain Juppé announcing that, we had not even thought about it, that Agora would be a Biennale event. Agora a Biennale event. Quite frankly, we were not ready for this. No experience, a very limited budget, no dedicated team and no nationwide reputation, apart from a positive article from a Libération journalist who just happened to be there, Anne-Marie Fèvre. Hugues Martin, in 2006, backed us up with a lot of enthusiasm and recommended that Agora be able to solicit private funding. All those who take part in the construction of the city have responded favourably since that date. From the first, heroic, event to that of 2010, and, I hope, 2012, Agora has gone through some profound changes. Transformation by consolidation: The changes in the city, the opening to urban development of new districts, the arrival of new inhabitants, the irruption in everyday life of national and even international issues, the development by the city of a rigorous method of project co-development involving the inhabitants, have created an extensive stratigraphy that Agora benefits from: there are and more debates, the topics are more complex and the links between local and more general topics are stronger and stronger, design is ever more present. In 2004 we could recall the six great debates, organized by Rémi Cambau, that marked Agora. In 2012, the same was not possible because there were thirtyone debates, and we had to stop there as we could not schedule more at some unearthly hour. And for 2012, we have scheduled three debate areas. We could have planned four. Why? Because all of Agora’s partners – and today there are nearly 40 – can organize project presentations (the “major debates” are reserved for Agora.) This autonomous activity within Agora and the unofficial evening editions, are undoubtedly the best proof of the integration of Agora and of its spontaneous nature, non artificial. In 2008 the consolidation was such that H14 was completely taken over by the event and the student’s party on the upper floor had to be moved. 6000m2 …. But no one was missing, from the municipal archives at 308, to Mollat, The Arrêt sur l’Image gallery, arc en rêve, the ENSAPB, the Beaux Arts, Thierry Marx in the restaurant on the ground floor….and Jean Nouvel on Saturday, Pritzker Price for a few days and acclaimed when entering H14. Also transformation through extension: topic extension The basis remains the same – architecture, urban planning, design – but the presentation modules are extended.
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They concern the public spaces: Benjamin Girard and his statements in favour of sustainable development in 2008, the DITO group and their air sleeves in 2010 along the quays, the red balloons of 2012… They concern museums and cultural sites: Aquitaine museum in 2010 featuring the photographers Anissa Michalon and Claire Soton, the decorative arts museum at each edition, the submarine base in 2012, and of course arc en rêve and the 308. They concern the film industry: Utopia has been a loyal partner since 2004, the 2012 saw the arrival of three internationally known film makers: Kahlil Jaureige - Joana Hadjithomas from Lebanon, Gaston Kaboré from Burkina Faso and Alexandre Sokourov from Russia, and this ensured the presence of Agora in Utopia, in Rocher at Cenon, at the UGC cinema. They concern the world of the arts with which they have indeed an intimate relationship: Maroussia Rebecq’s fashion show in 2004, the Circassian show at the H14 in 2006. Jean-Jacques Lesgourgues lends out some works which illustrate Nicolas Michelin’s exhibition dedicated to sustainable development in 2008. In 2010 Claude Vialla kindly opens his workshop to us and entrusts some works to us never exhibited before and which are presented in the Town Hall in systematic counterpoint to the basins of Mali’s Sanata. In 2012, les Grand Traversées are with us with Matanicola, the Rocher with Boban Markovic and the Barbey theatre as the Vivres de l’art organize two concert evenings, Caroline Melon and Chahuts join in, Anne Garde exhibits her photographs and JeanFrançois Buisson holds a night party… They concern the field of research, in workshops in 2012 “The Base and cement” with the ESA at the submarine Base, “Marchons Marchons” shoe workshop “Patrimoniales” at the Ecole des Beaux Arts, the Bordeaux - Casablanca workshop with the two schools of architecture, a summer university of design with the Association Particule 14 at the Ecole des Beaux Arts and finally the Pompadour workshop, concerning customized shoes production. The extension is also towards the population, especially towards schools. Whether it is about sustainable development or about the heritage, the schoolchildren, the high school students and their teachers are both audience and active participants. Finally, the extension is geographical: Alain Juppé wished to see Agora extend its range of action outside the walls of H14. In 2010, the evening event at the Bassins à flot was not meant to be just an ordinary evening. Its aim was to reveal this remarkable site by taking an itinerary ordinarily closed to the general public and to allow the future residential district to be imagined. In 2012 the same thing will happen, again for the Bassins à flot, with a different scenography, but also for Bordeaux’s old town centre, the target of a very atypical urban project. Finally, a geographical extension because Agora can now switch to a hands-on environment and organize visits to construction and development sites. The 2012 edition, extended by an extra day, will include visits to the city under construction. Agora has become a national event. In 2010 it was selected as part of France’s Pavilion at Shanghai’s World Exhibition. It was a major factor that allowed Bordeaux to be one of the four metropolis selected for the 2010 Venice Biennale (Metropolis) by its curator Dominique Perrault. The city of Casablanca wishes to welcome Agora… During its five different editions, has Agora met its initial objectives? We cannot be the judge of this. But a summing up document was necessary in order to help provide an answer to this question. This book is also, for many of us, starting from the very
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loyal Agora team, the same since 2004, but also the five consecutive curators (Emmanuel Graffeuil - Catherine Arteau, FGP (Jacques Ferrier, Philippe Gazeau, Louis Paillard), Nicolas Michelin, Djamel Klouche, Marc Barani), a souvenir album. The souvenir of the transformation of Bordeaux and of all those who came to tell us that what was being expressed in Bordeaux could also be heard from afar. Michèle Laruë Charlus
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Franck Tallon Graphic designer, artistic director and scenographer for Agora 2006, Bordeaux. What do you like about the Biennale? The curator’s vision on a topic developed in his own manner and the fact that he is completely implicated, all the way to the scenography. How did you get to know Agora? Through the press. I went to the first edition in 2004 to see an artist friend’s fashion show, Maroussia Rebecq. What topics would you like to see in future editions? I would like to see even more design, contemporary design and design applied to public spaces. Not just in terms of architecture and urban planning, but really places where people live together.
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Isabelle Kraiser Photographer and performing artist What do you like about the Biennale? Architecture is a subject that fascinates me. Agora is the means to engender excellence, to debate on exemplary urban approaches, and on developing architecture How did you get to know Agora? Right at the beginning through the press and the communication campaign about the event. I experienced Agora 2010 from the inside, invited by arc en rêve who have followed and supported me for years, when I showed my work with Marc Pichelin concerning the Bacalan districts and the Aubiers (Usually.) What topics would you like to see in future editions? All my work’s aim is to carry the message of true people, to make their voice heard. I would like to see Agora talk about the role of the inhabitants and the thinking around the symbolical frontiers. How can we free the districts and work on real social mixing? How can architecture and urban planning create real social interaction areas? Sylvie Guizerix Retired professor of History and Geography, Bordeaux What do you like about the Biennale? It is an opening towards the architects of my time, on the development of the districts, a very beautiful location for the subject presented. I have a real passion for the theme – architecture, the city, its development – and the bi-dimensional presentation, international and local. I like the appropriation of the city around off-beat events. How did you get to know Agora? The name “Bordeaux Biennale of Architecture” attracted me. When the programme for the first edition was announced, the conference on Bilbao, a city I knew, I made my first visit. What topics would you like to see in future editions? How to highlight places where people can interact and meet within a district in everyday circumstances. For instance, why wasn’t a hangar dedicated to the artists when the quays were renovated?
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Jacques Tribalat Real estate expert in Bordeaux What do you like about the Biennale? The number of different topics during the event, the variety and the quality of the debates. It is important to make the general public aware of architectural and town planning issues. How did you get to know Agora? I was a member of the jury of the call for ideas“Echoppes” in 2006. I had been to the first edition and liked it very much. But I really started getting involved in 2006. What topics would you like to see in future editions? The renovation of old buildings within the framework of sustainable development is a topic that appeals to me. Our heritage is the topic of Agora 2012 and this is the one I really wanted to see developed. Social activity in the districts and urban neighbourhood policy are also issues that interest me. Paul Rolland, 2:pm architectures Certified DPLG Architect in Paris - Bordeaux What do you like about the Biennale? Emulation created in the city. For a few days Bordeaux is all excitement, there is a lot of movement, a lot of people interact. How did you get to know Agora? Through the Bordeaux School of Architecture, when Michèle LaruëCharlus was still teaching there. What topics would you like to see in future editions? Still more urban topics. I find it more interesting to open up to utopia rather than exhibit concrete models. Opening to transversal disciplines is crucial to architecture.
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Jean-François Buisson Sculptor and designer in Bordeaux What do you like about the Biennale? The international aspect, the fact that when leaving home, during Agora, you can meet a Paul Andreu very simply. This relationship between the grand international class and the neighbourhood, the human dimension in the “king size.” How did you get to know Agora? Through Michèle Laruë-Charlus who I have known for such a long time…Obviously an event on architecture and urban planning such as Agora is bound to interest me. What topics would you like to see in future editions? I have recently seen a project concerning buildings for insects. What would interest me would be to explore the future of ecological architecture inspired by natural architectures, where nature and architecture mix and clash. Paul Emmanuel Roger In charge of the Image section at the Mollat Bookshop, Bordeaux What do you like about the Biennale? I like its dynamic and extremely open nature. The Architecture section of the Mollat bookshop has largely benefited from this dynamic input and a new section dedicated to architecture will soon be opened. How did you get to know Agora? Denis Mollat sent me to the preliminary meeting of Agora 2006; I was immediately seduced by the great variety of projects, as well as the implacable organization of the event. What topics would you like to see in future editions? We are used to talking about “Sleeping Beauty”, yes; it is a very beautiful sleeping beauty. Bordeaux incarnates a lot of dreams. I sometimes dream of more contemporary action or buildings, more violently in contrast with the XVIIIth century city. Can Bor-
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deaux dare to sport totally delirious buildings, buildings of the future?
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Laurent Carlotti In charge of communications and development, Hotel Seeko’o in Bordeaux What do you like about the Biennale? Agora is an excellent opportunity to highlight what is at stake in Bordeaux’s urban planning, and to meet the professionals able to debate about the economic challenges facing a city of the 21st century. For people like us, who work in the field of business tourism, it is a means of talking about the “destination city”. Agora is a label that gives value to our establishment and makes it known. How did you get to know Agora? I followed the 2004 launch in the press, but we were really more involved in 2008, when our hotel received the architecture award together with the King Kong agency. What topics would you like to see in future editions? Something midway between art and architecture. It is sometimes forgotten that architecture is also art, and that it has the duty to communicate on a certain number of values. Sonia Moumen Author, journalist, publishing and arts director in Bordeaux What do you like about the Biennale? The thought given to the quality of life and how experts try to cater for that. I arrived in Bordeaux during the construction of the tramway. Going to Agora allowed me to find the words to express the discomfort I was living every day. How did you get to know Agora? I wanted to find answers to the urban issues that all of us live though every day. What topics would you like to see in future editions? The relationship between the centre and the suburbs. How can today’s and tomorrow’s urban planners repair the damage caused during the last thirty years? A study of humanly viable cities and of the means that society employs to make sure that all this works.
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Laurent Planchais Development and corporate project manager at ALTO STEP, environmental engineering consultants in Bordeaux What do you like about the Biennale? The uniqueness stems from the presence of urban planners, architects, associations and designers, which gives a reading of the city from different angles, from the metropolis to the cup of coffee! How did you get to know Agora? It is an event that enjoys notoriety well beyond the microcosm of architecture and urban planning. A sculptor friend of mine told me about it. What topics would you like to see in future editions? User-friendly means of transport and public means of transport taking over from the car. It would be interesting to see how this has an impact on the city’s design. Another aspect, dialogue, even if the forms have evolved, we are still far from real project codevelopment as seen in some countries of northern Europe. Richard Coconnier Urbanity-Culture(s) Director at the Greater Bordeaux Council (CUB) What do you like about the biennial? First of all its title. The word “agora” here is not a cliché and the running of the City is really under scrutiny. I also appreciate the mix within Agora and the ambition to open up: the interaction
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between the citizens, the politicians and the professionals is not artificial. I also like the way the Biennale is built: a story line with well-defined beginning and end, a spatial unity, some dramatic moments and others more discrete. How did you get to know Agora? I suppose through the press, I can’t really remember What topics would you like to see in future editions? I do not attend the event because of the topics. I am an everyday user who listens to the debates. So, rather than have topics that always tend to be a bit rigid, let’s have passion, controversy, surprises, clashes.
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Hugues Joinau and Quentin Reynaud Dauphins Architecture, Certified DPLG Architects in Bordeaux What do you like about the Biennale? Hugues Joineau: Agora is an assembly point that allows professionals to interact in an ideal setting. Agora shows how architecture is thought outside Bordeaux’s milieu. Quentin Reynaud: This biennial is a picture of architectural production under the scrutiny of non- specialists who contribute their vision. The latest editions’ curators were not local, and this gives a more open outlook. Hugues Joineau: Agora allows you to have an overview of all projects and understand where Bordeaux is in its evolution. This allows professionals to see all the architectural production, only parts of it can be seen along the year. Quentin Reynaud: We do have the time during two years to assess the evolution of projects. We the students have had the opportunity to be associated with it: to organise the evening gala in 2004, take part in 2006 in the consultation workshop on the building of the Bacalan Bastide bridge, under the direction of Olivier Brochet, in 2010, he called on us for the making of his film on the one million people city. Hugues Joineau: Agora allowed us students to have access to a non-specialist public. There is a real exchange between the students and the biennial event, whose goal is to popularize in a simple manner both the subject - the city - and architecture as a profession How did you get to know Agora? Quentin Reynaud: Actually, it was the biennial that came to us, we have been associated to it since its creation within the framework of the School. In a manner of speaking, we were born with it. Hugues Joineau: We have known Agora – underground, “behind the stage.” What topics would you like to see in future editions? Hugues Joineau: The human element question: to put human beings back at the centre of the subject and rethink architecture, understand them in order to understand their practical life. It could lead to a playful biennial. Quentin Reynaud: Nature at the centre of the architectural project, going beyond the concept of sustainable development and being totally aware of what human beings can be when you include the notion of the environment. Hugues Joineau: Tradition within progress...
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Rodolphe Martinez France Bleu (Radio France group) collaborator, visual artist photographer, Bordeaux What do you like about the biennial? The work carried out by the Agora teams is remarkably pedagogical. As far as I am concerned this event is going to become more and more important. Bordeaux is positioning itself as a city of architectural and urban planning thinking and can be a model for
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many other cities. I find that Bordeaux has a gift concerning living together, it is one of the few towns in France where you never hear people using the term suburbs, it is not a real concept for them. I find this formidable for communal life and for the coherence of an urban area to have invented this city without suburbs. How did you get to know Agora? By the usual channels of information. What topics would you like to see in future editions? The integration of art in the City and Bordeaux in particular, this city is ready for that. Successful experiments have been tried. Bordeaux has all the means to become a city of art, not just through the museums and the galleries, but in the streets with spectacular temporary exhibitions. The assimilation of certain locations in the city, of supermarkets for instance. I wish to see a debate on these commercial centres whose visual prominence cannot avoid our cities being spoiled by these necessary locations, badly integrated in the architectural landscape of our cities. In an archicity like Bordeaux, this is important for the future. Francis Rol-Tanguy General Engineer for bridges, water works and forests, General Council for the environment and for sustainable development. What do you like about the biennial? Agora is always an opportunity for events concerning ephemeral architecture, an exhibition designed by the guest curator and debates with the active participation of the general public. It is the mixing of the three elements that is interesting and that makes this event important for Bordeaux, with an evident repercussion at the regional and national levels. How did you get to know Agora? I wrote a report on Euratlantique in 2008, I was in Bordeaux at the time of Agora. What topics would you like to see in future editions? I do not know. The Agora topics are the result of the meeting between the curator and the organising team, I do not think there are absolute topics.
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Agnès Jullian Company Director, Technilum in Beziers What do you like about the biennial? The fact that architecture and urban planning are made accessible to the general public allows for an assessment of the impact on the city and on the quality of life. Agora allows the expression of the work, in its noblest terms, to the wider general public, since it necessitates its understanding, and a confrontation through the sensitivity of the architects. How did you get to know Agora? Having a strong interest in urban development, since we make urban lighting equipment, I attended from 2006 to the first edition. What topics would you like to see in future editions? I am not certain that a specific topic is necessary. It might be necessary to refer to current events, to relate with what happens between two Agora editions. To my mind, the goal is to make the inhabitants realize that architecture is a form of culture of which they are the users, but also the actors. Lison Boimard CE2 pupil at Sévigné Primary School in Bordeaux What do you like about the biennial? I was told what it was at school, I was happy to go there with my friends to speak about the city How did you get to know Agora? Through the school
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What topics would you like to see in future editions? I would like to talk about nature and flowers, it interests me because my father works in the flower trade. We should talk about nature because the planet should be less polluted. I would like to see more scale models of the city. I also would like to make some and have them exhibited.
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Stéphane Lormeaux Decorator in Bordeaux What do you like about the Biennale? The opening of very technical and complex topics to the general public. Inviting the general public to take part in the thinking over issues concerning the city, this is the idea of “agora” that allows the inhabitants to be informed and to debate together. How did you get to know Agora? I attended especially the 2008 edition; the sustainable development topic interested me, particularly in the way that we can reformulate communal life. I had heard about the first preceding press conference, the topic interested me immediately. What topics would you like to see in future editions? The way of living and inhabiting the Garonne, of taking possession of the river and its resources in a contemporary fashion by the urban actors. I think it would be interesting to rethink the fracture left bank - right bank. Emmanuel Desmaizières C.E.O of Entreprise France. - Bouygues Immobilier, Paris What do you like about the Biennale? The increase in importance of the biennial is due to the quality of the participants and of the topics as well as the interest of the general public, which keeps growing. Agora has always been friendly and modern, with a festive and surprising touch. How did you get to know Agora? In 2004 I was in charge of Bouygues Immobilier for the Aquitaine region, I was an interested party, I could not miss this opportunity. What topics would you like to see in future editions? Agora’s difficulty is to renew itself, since it has popular success and it has a successful reputation with the professionals. The topic of the regeneration of the city, of the renewal of existing obsolete buildings and all that concerns the “smart city” seem to me important issues.
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Laurent Tardieu and Alan Gentil, Bureau Baroque DPLG qualified Architects in Bordeaux What do you like about the Biennale? Laurent Tardieu: Agora reminds the people of Bordeaux that architecture, urban planning and design relate to each other. The biennial highlights the value of the city, by stressing the incredible quality of life that it offers and by showing all the forthcoming projects. It gathers all the actors of the city around the same table. The word “biennial” attracts attention, and it is unwise to miss this event that only happens every two years. Alan Gentil: For me it is the effort to inform that is impressive, it is also due to Hangar 14, which allows people to go in almost by chance and to get to know architecture, urban planning and design again almost fortuitously. Agora highlights the value of local architecture through the awards, which is also very important. Laurent Tardieu: in the end, what we like about this event is that it takes an interest in issues of mediation, at a time when public bodies and authorities are adopting the approach of reaching to people and considering them again as the central point of interest.
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How did you get to know Agora? Alan Gentil: Actually from the inside…In 2004, we were working for arc en rêve, one of the principal actors since the creation of the biennial. I was involved in the setting up of the exhibitions. Laurent was taking care of all the aspects concerning information and education at the school level. What topics would you like to see in future editions? Laurent Tardieu: a public authority that would commit itself to alternative options for our quality of life would be interesting. Informing the people that there are indeed other options and that in the projects there is a place for the inhabitants. The use of local and other projects as a pedagogical tool. Alan Gentil: the two last editions spoke a lot of urban issues, we lost touch a little of the question of the pleasure of inhabiting the city. Raising an interest in people on complex subjects such as architecture, urban planning and design is not so simple. It might be best perhaps to start from housing and the pleasure of inhabiting them through architecture thought with those aspects in mind. To focus on architecture that corresponds to current way of life. Laurent Tardieu: I would like to see in Agora the same freedom expressed by the artists in Evento. Bordeaux is an attractive city but it must learn to renew itself.
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And already 1, 2, 3, 4, 5 editions A small history of Agora’s posters
2004: A new chapter in Bordeaux’s history Curators: Emmanuel Graffeuil - Catherine Arteau Graphic designer: Aurélie Lestage 2006: A homelike city Curator: FGP Graphic designer: Aurelie Lestage The 1st edition’s poster heralds the event’s challenging topic: ”architecture, urban planning and design”. Only 2% of French people were interested in the subject at the time, and the title of the event was not less ambitious than its theme, though it would be mentioned so often afterwards that it became familiar. Three graphic options invited deeper reading : one was the red colour, it is a deep, paradoxical colour which triggered emotions of different kinds, and it gave rise to some controversy within the team before being finally adopted as a warm and dynamic colour, quite relevant for drawing the people of Bordeaux’s attention to that “urban forum” open to everyone. Another tool was the tint area technique which takes the eye directly down to the message. Bordeaux in 2004 was opening a new chapter in its urban, social and political history and the walking figure on the poster was meant to be more than a mere image of the city in the move, it was an androgynous character who bridged the cultural gap between the elite and the general public “L’architecte est celui qui a vocation par son art d’édifier quelque chose de nécessaire et de permanent. Non pas pour être regardé seulement ou compris mais pour que l’on vive dedans” Paul Claudel, Poésies, “l’architecte” (the architect is the artist whose destiny is to make an essential and permanent piece of work not to be looked at, nor to be read, but to be lived in) Aurélie Lestage
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2008: Alerte! Let us be aware the Sun and Earth Curator: Nicolas Michelin Graphic designer: Béatrice Fichet
2010: Stim: the one million people city
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Curator: Djamel Klouche Graphic designer: Quentin Brachet, François Alaux The Agora logo for Bordeaux 2012 edition is an ink blot symbolising the shape of the city, the black circle reproduces graphically the addition of the one million inhabitant cities’ urban blots. The blots are the symbol of undetermined configuration of the cities, negative and positive typesetting beyond the urban circle line suggests a content and container contrast Concerning the Chalet® title, we replaced “0” by “o” to logotype the font. Quentin Brachet
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2012: Heritage: Heritage - Heresy Curator: Marc Barani Graphic designers Evelyn ter Bekke and Dirk Behage AGORA 2012 edition is identified at two levels, one is the logotype and the other is a series of pictures illustrating the various topics. The logotype: Considerations and talks on “Heritage: Heritage - Heresy” will be structured around the city as a whole and the buildings that make them up. To represent the central role played by cities, and to illustrate the guiding principle of the edition, the word AGORA was set at the centre of all the communication media used with its central letter O enlarged. Pictures: The posters illustrate the exhibition’s topics. The reproduction maculae concerning the cities on show have been re-used for a series of images focusing on the cities and illustrating specific topics. The superimposition of historic and contemporary pictures illustrates the complexity of the topics. They are imprints of the past, their number and their variety tell their story and their addition shows the evidence of History Atelier ter Bekke & Behage
The increasing number of partners, and of topics, required the full opening of Hangar 14. The theme was complex and so was the exhibition illustrating it. That edition was a mix edition, almost a bazaar, the walls were pushed out, Agora’s debates opened on international issues, the national press reported on the event and the number of visitors soared. There were one thousand seven hundred visitors attending the debate with Alain Juppé, Nicolas Michelin, Jean Nouvel, Yves Thibault de Silguy and François Mazières. 2010: Agora, architecture, urban planning and design Biennale Stim: the one million people city Curator: Djamel Klouche (AUC) It was the edition branching out in town, with the Bassins à flot night in a new borough in the making. It was the edition that opened on international issues, resulting in Bordeaux’s stand designed by Jacques Ferrier in the French pavilion at the World Expo 2010 in Shanghai. It was on that occasion that UNESCO ambassadors were able to take part in the public debate on the Bacalan Bastide bridge, and that a few months later the organisation issued a recommendation on “historic urban landscapes” 2012 Agora, architecture, urban planning and design Bienniale Heritage: Heritage - Heresy Curator: Marc Barani This year’s edition will focus more on cultural action and means, including film making and videos. It will also focus on design, and a number of workshops were organised prior to the event. The topical cities will be Rotterdam, Dubaï, Ouagadougou, Dresden and Beirut and yet the coming edition will be more focused on Bordeaux compared to the previous ones, as the city is shown as a possible reference model for its development of heritage. Lastly, the Biennale will be a window on two specific boroughs, Bassins à flot and the historic centre, and there will be a whole day devoted to visiting on-going works.
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2 Five Agora and their objectives
2004: A new chapter in Bordeaux’s history Curators: Emmanuel Graffeuil - Catherine Arteau Graphic designer: Aurélie Lestage Stage designer: Emmanuel Graffeuil Emmanuel Graffeuil obtained his DPLG Certified Architect Diploma in 2000 after one year at the Brochet-Lajus-Pueyo (BLP) Agency. In 2004 he was the stage designer for the first edition of Agora. He has been the architect in charge of the renovation work at the Banque de France branches in Bordeaux, Perigueux and Agen since 2006. He set up his own agency together with Christophe Castex and Philippe Clavié (CCG) in 2008 and was put in charge of the restructuring of the Landes General Treasury in Mont-de-Marsan. In 2009 he built a hotel in Arcachon and in 2012 he designed the transformation of a building into a higher education institute in Boulogne-Billancourt. In 2011 and 2012 he obtained the building of the Head Offices of CDiscount at quai de Bacalan in Bordeaux. Catherine Arteau has been an arts historian, museum specialist and cultural engineer since 1990. In 1995, after some interesting professional ventures including the creation of the Institute of the Arab World in Paris, a meeting organized by the founders of the Chartrons Wine Cultural Centre was fundamental. She would no longer leave Bordeaux until the first Agora, becoming an expert in the setting up of the topics, the locations, the actors and playing an active role in the success of the first editions (the Wine Festival, the River Festival, Agora 2004.) Today, after having directed the renovation project for the Museum of Man, she shares her time between her property in Saint Emilion and the ACDC.*, which she
2004 Agora At the time the City of Bordeaux wanted to justify and promote the urban changes that people had been enduring for several years, and to express gratitude to everyone, architects, lessors, developers, students, and men in the street for their talented and active participation. 2004 Agora was essentially an architecture award ceremony; but the city of Bordeaux wanted to highlight the work done at the school of architecture, in connection with the changes occurring in the city and a big festival was organised as a thank you event by. Emmanuel Graffeuil and Catherine Arteau who directed that first pioneering edition realised with little money and no visibility. 2006: Agora, architecture, urban planning and design biennial, “a homelike city” Curators: FGP (Ferrier - Gazeau - Paillard) 2004 Agora’ success had to be confirmed and its field of action extended without altering the project’s basic principles of being open to the general public, organising high quality debates and heightening the festival character of the event. It was the 2006 edition that changed Agora’s status and gave it its nationwide audience. 2008: Agora, architecture, urban planning and design Biennale Alerte, Let us be aware of the Sun and Earth Curator, Nicolas Michelin
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created in 2007. It is a centre involved in the experimentation and evaluation of culture as a strategic resource in the public domain. * Association pour la Cohésion sociale et le Développement par la Culture.
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Grouped interview of Emmanuel Graffeuil, Agora 2004 architect and scenographer and Catherine Arteau, A.M.O. (Client Assistant) City of Bordeaux
How did you design the scenography of the exhibition? Emmanuel Graffeuil: I mainly dealt with the stage direction of that immense space, Hangar 14. In 2004, Agora took up only the ground floor. We had to put up a project very quickly with little means, so I designed a variable geometry project because the more ideas I came up with, the more the content also changed. The entire project was centred around empty and filled spaces. We put up a huge scaffolding to allow the visitors to circulate, this scaffolding gave access to what I called alcoves. The idea was to use this scaffolding, whose form was determined by the cement pillars of H14, as a backbone, and then to decorate the alcoves, adaptable according to the project’s evolution. We decorated the scaffolding with a printed canvas with words and sentences graphically laid out. Inside the actual scaffolding we installed coloured neon light tubes to make the scaffolding change colour. This is quite ordinary today, but in 2004 it was new! In all the section open to the public, the idea was to set up an exhibition of design chairs in partnership with design shops. I wanted to work around each cement pillar, presenting the chairs on small pedestals. All of a sudden the gallery turned into a stopping-off place, a sort of rambla I venture to say. We were not expecting the large crowds. It must be understood that at the beginning we did not know whether Agora was going to be of interest just to architects and a specialised audience, or whether it was going to be more attractive....in fact the large flow of visitors was very impressive. I think that at the beginning Agora was a complete mystery to us all. Were you conscious of the scale that Agora eventually reached in Bordeaux? Emmanuel Graffeuil: Not at all. It was trial and error…If the attempt proved conclusive, its continuation would be probable and approved. But when we started, we did not know whether it was going to be a fiasco or whether it was going to work. The success of the first edition opened the way to the continuation of Agora. Catherine Arteau: In Bordeaux, all the ingredients were present for an event such as Agora to work, the political will, past experiences such as the Wine Festival, and of course the actual subject matter. Agora’s legitimacy came thanks to the combination of these three elements. Then it was a question of finding the right tone, the register in which we were going to run the event. Since we could not make up our minds on a name, I suggested “agora”. Quite ordinary at first sight, but very representative of what the city was becoming. “Agora” translates well the wish to confront the general public and a specialist audience. And the City has kept steadfastly to this open approach. What has Agora brought to you? Emmanuel Graffeuil: It was my first stage design. I was lucky to be given this project. Agora gave me a taste for stage design. So I have done others since then. I have worked with Catherine Arteau again for a stage design for the Lorient submarine base. Catherine Arteau: The first major events in Bordeaux taught us all a lot. For Agora, I put my professional skills to the test. Because of this, and because of the challenge that the first Agora represented for me, it gave me a lot of professional satisfaction. Each of us at his own level put into practice all we had learnt from past experiences in Bordeaux to make a success of this event. My
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role was a practical one, the Michel Duchène-Michèle Laruë-Charlus partnership was of major importance, I tried to be of help to them as best as I could. Tell me about your best memory of Agora. Emmanuel Graffeuil: There are plenty of them….One of the best was Thursday evening at the end of the day on the eve of the opening. Michèle Laruë-Charlus had come over with some people from the Town Hall, including the Secretary General. All these personalities had settled down on the big “fat boy” cushions. I had expected only the young to use them, but in fact everybody appreciated them. The Secretary General wanted one for his office! Another wonderful memory was Friday morning, people were beginning to flow in, we knew that it was going to work. We went for a drink on the first floor of Hangar 14 on the terrace, the wine was exquisite, so were the surroundings, a magic moment, a wonderful memory. On the last day, with fashion designer Maroussia Rebecq, we wanted to set up a fashion show and an on-the-spot sale. I had no idea on how I was going to fit in and stage this fashion show. But some days before I had seen on the television news late at night Vladimir Putin being welcome at Bordeaux’s Town Hall with a red carpet. I decided to retrieve the carpet, which actually belonged to the Chamber of Commerce, and it was delivered to us. We installed it along Hangar 14 and Maroussia’s girls used it for the show. That was also a great moment. Catherine Arteau: The experience with the Secours Populaire charity organisation is one of my good memories. Events are of such a large scale, but when at the same time we can be part of totally contrasting situations, and this then becomes part of the story. In the story written about “Agora”, it is close to my heart to think that Bordeaux kept its natural elegance, but without showing it, that is to say having even more of it. Nothing was granted and we were left free to do as we wished, something fell into place during that first time. All in all, it is like when you write a storyline, you have the first draft, it is not the final thing, but everything is already there. The fundamentals are often in the first sketches.
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AGORA 2006: A home like city Curators: FGP (Ferrier, Gazeau, Paillard) Scenography: Franck Tallon
Jacques Ferrier Jacques Ferrier is an architect and urban planner. Graduated from the Paris-Belleville School of Architecture in 1985 and of Ecole Centrale de Paris in 1981. Jacques Ferrier set up his agency in Paris in 1990 and works in France and abroad. His work features cultural buildings (the Pavillon France, 2010 Shanghai World Trade Show, the Sail Museum in Lorient,) prestigious buildings (the Head Office of Champagnes Piper & Charles Heidsieck in Reims, the Sulwhasoo flagship store in Honk Kong, the AIRBUS Delivery Centre in Toulouse,) public facilities (the Collège de France in Paris, the House of Man and the Sciences in Nantes, the Jiading School in China), research centres and urban development projects in accordance with the philosophy of the agency: to create an architecture and a city for a sustainable society. Jacques Ferrier also carries out innovative research in partnership with major industrial groups: his projects, Concept Office, mixed activity offices, and Hypergreen, first ecological skyscraper, have initiated thought on a future architecture aware of the stakes around megalopolis cities and environmental issues. His humanist vision on the city of the future finds its full expression in the concept of the Sensual City, an urban proposal designed for the Pavillon France in Shanghaï, which is an answer to the question of what must be today’s urban planning.
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Jacques Ferrier is Professor in schools of architecture; he has won several awards, in particular the Première Œuvre du Moniteur in 1993 and has been nominated three times for the National Grand Prix of Architecture. Furthermore, he has been awarded the medals of Chevalier de l’Ordre National du Mérite and Chevalier des Arts et des Lettres. He has written several books and articles on architecture, and his work has been written about in several newspapers and magazines in France and abroad. Since 2009, Jacques Ferrier is an honorary Member of the International Network of sustainable business districts.
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Philippe Gazeau Philippe Gazeau set up his agency in 1984 in Paris, after obtaining his DPLG architecture diploma at the Paris la Villette School of Architecture. He took part in the foundation of the FGP(u) urban planning agency in 2004. He teaches at the Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris Val-de-Seine. He is a member of the collective French Touch. He has won several awards, PAN 13 in 1984, les Albums de la Jeune Architecture in 1985, the Première Œuvre du Moniteur Award in 1985, for the extension to the Gerbert School in Paris. He obtained the Equerre d’Argent Citation and the Special Citation for the Mies van der Rohe Award in 1994, for a housing project in rue de l’Ourcq in Paris. He won the Equerre d’Argent in 2000 for the Biancotto Sports centre in Paris and the Environment Award of the Architecture Grand Prix in the PACA Region in 2003 for the Mouans-Sartoux Cultural Centre. The commitment to efficient research and to pragmatic innovation have always been at the centre of the agency’s work through a great number of programmes within various contexts for some years now, including the design of very large scale architectural projects such as the restructuring of the Necker Children’s Hospital in Paris, the refurbishing of the Marcel Saupin site in Nantes or the Eurorennes urban project in Rennes. Philippe Gazeau is also very committed to the thinking and the designing of housing projects, some of which have become international references, and this commitment continues today in the experimental project “Agrandir Paris”, concerning high skyscraper housing.
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Louis Paillard After an experience of eight years as founding member of the group of architects “Périphériques” (Musical Café of Savigny-leTemple – nominated for the 2000 Equerre d’Argent Award. Banlieus Bleues Theatre in Pantin. School – media library – housing in Clamart. Regional Centre of Current Music in Nancy. Nouveau Casino concert halls in Paris. Delaville Café brasserie lounge in Paris. Housing estate, houses in Rèze, Nantes. Extension to the Jussieu University Campus in Paris. Citation at the 2006 Equerre d’Argent award,) Louis Paillard set up his own Architecture-Urban planning-Design Agency in 2003. Together with Jacques Ferrier and Philippe Gazeau, he also founded an urban planning research laboratory: FGP(u) - French Global Project of Urbanism. For the last five years, the agency has carried out essential research concerning projects f a varied nature: from the single object to interior architecture, from renovation to new constructions, from local urban development to city and regional dimensions. This approach has been transmitted and amplified by Louis Paillard as Lecturer in Architecture at the Rennes School of Architecture for the last three years and at the Nantes School of Architecture since 2008.
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Interview with Jacques Ferrier, architect and urban planner
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Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
JFA agency (Paris)
How did you design the exhibition? The first edition of Agora, which was a real success, was mainly about local architecture. Our ambition, together with Philippe Gazeau and Louis Paillard who were my joint curators for Agora 2006, was to give a national dimension to the event. The City of Bordeaux wished to address the topic of housing environment. When architects tackle this issue, they mainly think about collective housing, apartment buildings. It is the “in” subject. We decided to turn the subject around and to put forward a topic that everybody could adhere to. At the time I happened to have just completed a study for the Phenix Houses Constructors. What interested me was the positioning of the house within the district, the housing estate issue, that of the landscape....how to change our outlook and not make people who want to live in houses feel guilty. Certain professionals tend to discourage those who wish to live in an individual house, to look down on individual housing and to praise apartment buildings, as if things could be so manichean: you relate to the city, you live in a building. You create waste and you are bad for the environment: you must be one of those who live in an individual house. All this is false. The idea for Agora 2006 was to study the question of the house with an inventive, positive and innovative approach. The house has always been the means to make the general public and architects meet, to have them interact. The house is the starting point when you think about the city, the stakes in construction policy and sustainable development. The house is a real topic, that everybody can adhere to and has from times immemorial and which today can be a place of innovation, learning and exchanges on major architectural and urban issues. So Agora 2006 became: “A homelike city “ to highlight the fact that everybody can understand, promote and celebrate the experiences of living in a house. We installed fifty large screens in a pitch black Hangar 14, with fifty images of individual houses scrolling continuously and which became for ten seconds a giant wallpaper. Everything had been thought out to make the visitors feel “at home”. We had installed home furniture and fitted house lighting which created a house atmosphere over 90% of Hangar 14. It was a great moment, largely acclaimed by the visitors and the press. I think that Agora 2006 helped launch Agora nationwide as a major architectural event. What is Agora’s added value in your view? Agora is unique in that it is focused on one topic and in its duration. There is an obvious event aspect which attracts everybody at the same time. Agora’s second feature is that it is in complete synergy with the inhabitants of the city. This biennial is a popular event and the attendance of the people of Bordeaux is massive. To see an uninterrupted influx of family visitors was one of the most satisfactory aspects for me. Agora focuses the debate on the whole urban area of Bordeaux, which in turn lives through architecture for a few days. The issues are interesting, the topics well defined and attractive and they raise non-stop debates, well understood and shared by the inhabitants of Bordeaux. A fantastic Biennale in an extraordinary environment. What are the interest and the legitimacy of a biennial such as Agora in Bordeaux? Bordeaux is of an interesting size at the European level. Its scale is something we should communicate more about. The idea of links between the city and the region, the city and its nearest countryside is fundamental. The urban society of the gigantic cities of Asia or South America for instance, which completely deplete their surroundings, is not very attractive. A major part of urban populations live in medium sized cities which can maintain a balance, a quality of life, and a specific relationship with the landscape.
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Bordeaux has an interesting geographical location, facing the ocean, it is not a city of the North, nor is it quite a city of the South, it has an attractive and strategic location. It is completely justified and even very fortunate that Bordeaux invented Agora, and that just for once, Paris has been left out of the latest cultural event in fashion. Agora’s fundamental parameter is its openness towards the general public and the pedagogical effort made to open up to the largest audience possible. In that it is unique. One of your best memories of Agora. All the preparatory meetings are very good souvenirs. There was such enthusiasm for that event! Enthusiasm and fresh thinking from the City representatives, the services, from the Mollat Bookshop to the star chef Jean-Marie Amat as well as the speakers we invited. A very beautiful moment was the surprise shown by everybody when they saw Hangar 14 with its fifty giant screens. Franck Tallon, the exhibition’s stage designer had been incredibly inspired to come up with the idea of transforming by intervals the images of the houses we projected into green flowered roses. We wanted to create something of high quality, without being snobbish, to prove that you can attract a lot of people and create interest with something of quality. If one has to work only for the happy few, one had better change job, I am not interested.
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Agora 2008: “Alert” let us be aware of the Sun and Earth Curator: Nicolas Michelin Stage designer: Nathalie Crinière Nicolas Michelin, architect and urban planner, was born in Paris in 1955. He created the ANMA practice in 2000 with Michel Delplace and Cyril Trétout after working in partnership with Finn Geipel at LABFAC in the 1990s. Alongside his work as an architect, Nicolas Michelin was director of the Rueil-Malmaison Art School and Contemporary Art Centre from 1985 to 2000 and of the Ecole Nationale Supérieure d'Architecture in Versailles from 2000 to 2009, where he set up the "La Maréchalerie" Art Centre. He was nominated for the Grand Prix d’Urbanisme in 2005, 2007, 2008 and 2009. He was awarded Equerre d’Argent prize special mentions for Grenoble Europole gymnasium hall and Dunkirk Grand Large Neptune district. In 2011 ANMA’s environmental criteria governing their project for the French ministry of Defence carried conviction and the headquarter office site project won the competition. It is a 165,000m2 unit hosting the army’s main services and authorities. It is the product of the agency’s R&D work and is an innovative illustration of their Energy saving approach: adapted ventilation and passive heating system turn the building into a natural power station which will cover 80% of the building’s needs. Since 2005, Nicolas Michelin has written several publications: in 2005 he published Nouveau Paris, la ville et ses possibles, the catalogue of the exhibition at the Pavillon de l’Arsenal in Paris in 2005, for which he was the scientific curator; Avis, propos sur l’architecture, la ville, l’environnement, was published in 2006 and L’Aventure de la transformation d’une halle, des farines à l’université in 2007; Five by Five, published in 2008, features 5 of ANMA’s architectural projects and 5 of their urban planning projects. He was general curator of the 2008 edition of Bordeaux Agora Biennale of Architecture, Design and Urban planning, which hosted his exhibition entitled, “Alerte”, about interconnecting themes of architecture, urban planning and sustainable development. Alongside this event, he published “Alerte! Et si on pensait un peu plus à elle?”(“Let us be aware of the Earth”), it is a manifesto on sustainable architecture and urban planning. In 2010, on
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the occasion of the agency’s 10th anniversary, he wrote “Attitudes” (Archibook publisher) on projects implemented in the course of the last ten years, as illustrating examples of the Agency’s principles.
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Interview with Nicolas Michelin, architect, urban planner, ANMA agency Why did you accept to work on Agora Biennale, Why were you interested in the project? What benefits did you draw from that experience? To curate such an event pushes a team deeper into their thinking, it was the case for our agency, for me, it was a turning point as I had to think over working themes which architects put into practice every day without necessarily theorizing. Agora was the continuation of my curating experience with the Nouveau Paris exhibition. At the time I had some writing in mind, Agora contributed to give shape to “Alerte”, it was a challenge to publish that sort of manifesto where I expressed my personal belief as an architect, and which, somehow, has become our agency’s code of conduct. Anyone who wishes to work with me must share the views expressed there; I have been yearning to take the debate beyond architecture and tackle urban issues with different tools. Agora being a public event, it must be of easy access and understanding, which implies that issues are outlined Those who considered that it was a low rating show and not sophisticated enough did not get the gist of it. There were some errors, but on the whole it was a generous and exciting event. For the first time the exhibition was put up on two levels, on the ground floor, in what I dubbed the souk where the partners’ stands were put up and on the top floor there was the exhibition proper. Another merit of Agora was to introduce me to the city of Bordeaux, I took great interest in the city, I did a lot of hand drawing, I immersed myself into its history to have insights on its specificities. I really liked Bordeaux, I still do and that is why I am pleased to work here again. Furthermore, it has been a great pleasure to work with the Urban Planning Department, Michèle Laruë Charlus is an amazingly open minded personality, she is a philosopher and her culture is infinite. She bears the project and the connections she made with popular events as well as film screenings would not have been possible without her skills. In your opinion what is Agora added value? Is there a good reason for the Biennale to take place in Bordeaux? At Agora the public connects with the three basic elements of 20th century Architecture and urban planning development, that is sustainable construction, urban sprawl and heritage. Those major issues could certainly be themes for expert symposia or seminars. A similar event could be held in other cities, but would there be such characters as Alain Juppé and Michèle Laruë-Charlus to take it on from beginning to end with equal determination? Agora is neither a conference nor a mere art exhibition, and should its formula be applied elsewhere, it would run the danger of being a sort of counterfeit. There is a Bordeaux distinctiveness which might be due to the Garonne river, and to its location, neither in the Mediterranean South nor in the Northern part of the country… In addition, Hangar 14 venue is most appropriate to host such debates, which as a matter of fact are Agora’s main value added for the quality of the themes and participants, I remember that some were a great success, and I heard some high flying statements. I thought that everybody should see the debaters, and that is why the stage designer opted for the boxing ring shaped rostrum. Similarly, the exhibition as such was arranged so that visitors would see the sun first and three utopias following, Colombo, Buckminster, and Fuller & Candilis. It was fun, almost provocative,
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as if we were wondering about our own utopia of the time, and the real architectural issues. I believe it was important to set the three utopian installations in the scope of the exhibition itself. I insisted on visitors having the possibility to stroll lightly and look outside through window frames. The idea was not to let architects address other architects only, my line of thought was the day to day dimension, to be focused on usage, not to drift into abstract reasoning. My exhibition was not for architects to visit, it was addressed to the people of Bordeaux. Could you say a few words on the title, why “Alerte - Alert”? I like the word, it sounds light and cheerful, and it also implies some urgency, watch out! I am a staunch environmentalist and I feel that current conventional guilt speech will lead nowhere. What a pleasure it is to live light! The first sight at the exhibition entrance was the sun with a caption reading: “The sun produces 100,000 times the energy we need”. Fossil energy is out of date, oil costs will go on rising and forests are depleted. Then what will happen? Is it going to be Armageddon? There are still limitless resources in the sun. Solar energy is our great hope for tomorrow, and Hangar 14’s escalator going up towards the sun at the entrance of the exhibition was the right symbol to suggest the importance of bioclimatic, sustainable architecture. One of your best memories of Agora 2008 I was having a coffee on the ground floor when Sylvain Dubuisson came to me, quite excited, “Come Nicolas, he said, come on upstairs, it is crazy, unbelievable! Come quick!” I was expecting something odd, a happening of some kind, Not at all, it was just overcrowded, Bordeaux people of all ages, were pressing and queuing to see better, to read all the notices, just like in Beaubourg when major exhibitions are on. My friend had been so impressed! I was alone when I went up, and there was a beautiful light flowing into the room it was a truly emotional moment, everybody was there, what a success! I also remember that some time before the fair, as I was walking in Place des Quinconces, and, looking at the rostrum columns, I suddenly thought that it would be nice to see them in colour during the Biennale. On Agora opening day, I walked again through the square and the columns were …red. That is typical of Agora, that is how it should stay, a fanciful and unexpected art fair. All in all the best memory I have is the amazing symbiosis and complicity that Michèle and her team, Beatrice Fichet, ,Nathalie Crinière and myself have developed in the preparation period and which persisted during the Biennale and afterwards.
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AGORA 201O: STIM One million people cities Curator: Djamel Klouche Stage designer: Simon de Dreuille
Djamel Klouche is architect-urban plannerHe created the AUC agency (Ab Urbe Condita – from the founding of the City) in 1996 with his two partners Caroline POULIN and François DECOSTER. The publication in 1995 of S,M,L,XL by Rem Khoolas was the turning point from the Architecture- centred trend of thought to a more global trend incorporating architecture in a wider field of urban planning thinking. The AUC agency shares the view that urban planning is not the way to achieve architecture master works only; it is a dynamic process towards a better understanding of our environment and its subsequent changes. Djamel Klouche and his partner an active role in extending architects’ field of action. He graduated from Paris-la Seine School of Architecture, and then he went on to Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS Higher institute of social science research) and Sciences Po (Political Science Institute). His connec-
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tions with scientific circles allowed him to open architecture theories to other fields such as landscape, geography, politics and sociology instead of being limited to mere architectural stereotypes. On the one hand there was the theoretical work led by the three partners, and on the other hand there was their experience of Asian cities, and that experience protected them from a monolithic vision of urban ensembles, and more specifically a monolithic concept of contemporary cities. Their fight for an open minded vision of the city contributed to their being one of the ten winners of the international competition on Greater Paris launched by the president of the French republic and led by the French ministry of culture and communication. The agency’s thinking about Greater Paris has been expounded in a book “Grand Paris stimulé, de la métropole héritée aux situations parisiennes contemporaines (Stimulated Greater Paris, from inherited metropolis to contemporary Parisian situations)”, AUC publisher Paris, April 2009. Besides Greater Paris, they won a number of competitions: European V in 1998, Nouveaux albums de la jeune architecture (young architects’ new albums) in 2002, a Ministry of Culture award, and Palmares des jeunes urbanistes (young urban planners list) in 2005, a Ministry of Equipment award
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Interview with Djamel Klouche, architect, urban planner, AUC agency Paris Why did you accept to work on the Agora Biennale, Why were you interested in the project? What benefits did you draw from that experience? The triggering event was our participation to the international competition for Greater Paris. It was a two-fold challenge: the prospective state of Paris conurbation, that is Paris in 15, 20, 30 years’ time and the question of a post- Kyoto 21st century metropolis, that is a sustainable metropolis, with a change in scale, which was a new parameter. It so happened that at the same time our agency was working on the Meriadeck area in Bordeaux. Besides, I believe that the city authorities were having discussions and leading studies on the metropolis scale and prospects of increased density in the city and its surroundings. Similarly the very fast train line was being built, and Euratlantique Operation of National Interest was launched. The finalisation of the quay walks; the new public transport and mobility policy have suggested a new reading and understanding of the conurbation. It was the right time to raise the question of the metropolis urbanization scale. The Agora project was of great benefit to our agency; it came just after Greater Pari(s), it was an opportunity to work on a related theme, the metropolis issue but at a different scale, that of one million people city. We had the opportunity to test the theories we had based the Greater Paris project on , to modify some of them and go deeper into some of the issues and finally to work on a subject, not on a property. Grand Pari(s) plus Agora drew up a nice background for our agency. In your opinion, what is Agora added value? Is there a good reason for the Biennale to be held in Bordeaux? The Biennale is an event of national renown in France, not well known enough yet in other countries for the moment. That is the reason why I wished to invite foreign guests to the debates, and I believe that the opening to the world should be widened because Agora’s themes concern a great number of European cities. Bordeaux is one of the first cities in Europe, besides Paris, to host a standard setting architecture and urban planning platform, I am referring to arc en rêve. I believe that there is a real urban architecture culture here in Bordeaux. One of the merits of the Biennale is that it gives a foresight of the changes and new projects that are
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going to take place during the coming years, in 2006, the city surroundings as parts of the city was emphasized, in 2008, sustainability and environment were announced as main trends for future works and in 2010, it is the one million people city that was predicted. The distinctive merit of Agora’s themes is that they anticipate questions and issues that are bound to arise in the scope of city centre and conurbation development. The Biennale plays an educational role of open-mindedness and adaptation to new urban configurations and subsequent cultural changes. It is a sort of frame setting to prepare the ground for changes and get people ready to welcome them. Could Agora be held in another city? There used to be a slogan about “Paris and the French desert”, fortunately it is no longer true, Bordeaux is an attractive city, and events of the same type could be held in other French cities, but I do not think there should be an Agora double, there might be several Agora branch-out events, shorter Biennales that would be more specific and could be held in various cities, it could be a manner to raise awareness on contemporary architectural and urban issues. How did you proceed to design your exhibition? Could you say a few words on the urban tasks assigned to the seven metropolis cities you selected? When working on the Agora project, we wondered whether we should include Bordeaux in the series of cities to be shown, eventually we decided to make a sort of hollow relief of Bordeaux beside the other seven metropolis cities in Europe, as we felt it would be a more efficient and more productive process, our strategy was to speak of Bordeaux without naming it ever, and the consequence was a series of uninhibited debates. Concerning our method of work, we made a list of European cities of 700,000 to 1,300,000 inhabitants, out of which we selected seven cities which we felt would be best to represent Bordeaux below the surface by focusing on seven different themes, each one giving a specific insight of a one million people city. We had 7 to 10- metre long maps drawn up to represent the cities where visitors’ eyes could stroll at ease, instead of being confined to usual city maps. One million people city scaling is a two size scale and it is interesting to see how metropolis characteristics can be combined with medium size city typical aspects. In many cases, cities do not dare to move on to the one million inhabitant scale for fear of losing their quality of life and own distinctiveness. Personally, I am convinced that Bordeaux can take up the challenge and be a one million inhabitant city without losing its personality, on the contrary it would gain influence and its identity would be reinforced. And it is precisely the assumption we made as a basis to the Agora exhibition. One of your best memories of Agora? I shall keep the memory of six or seven Agency members working relentlessly during half a year. They were those who drew a billion lines on the XXL maps to be presented. We set up the exhibition on Hangar 14’s first floor, we were very mindful not to obstruct the view on the Garonne and we wished to act as little as possible on the building structure itself, the idea was that we had stepped in the day before and staged the event with just a few props here and there, as if we had been a company on tour. The exhibited panels were hanging lightly in the first floor space which resulted in a perfectly adequate setting for our maps. I like the opposition between an allegedly fleeting event and the time and energy required to make it happen. The most impressive sight was to realise that the space was unchanged in relation to the outside world but that it was transformed in essence.
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AGORA 2012: Heritage: Heritage - Heresy Curator: Marc Barani Stage designer: Birgit Fryland
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Marc Barani studied architecture and stage designing. Then he enrolled in anthropology and went to Nepal where he stayed one year. He created his agency in 1989 with the stage designer Brigitte Fryland; their first contracts were Saint Pancrace graveyard in Roquebrune-Cap-Martin and the renovation of Le Corbusier's Cabanon. The multidisciplinary team of the agency Marc Barani’s multidisciplinary agency is made up of architects, landscape architects, stage designers and general designers. They were involved in a number of projects, closely related to contemporary art such as Crestet art centre, the Mouans-Sartoux educational workshops and a digital art studio in Nice Art and Research International pilot School. Most recently completed works include Nice airport car park, urban infra-structure projects, such as Renault footbridge in Boulogne -Billancourt, Eric Tabarly bridge in Nantes. Currently the agency is working on Nancy’s conference centre, an Alzheimer research centre in Nice, Rafic Hariri memorial monument in Beirut centre, and the Aix en Provence Law Courts. He taught Architecture from 1993 to 2003 and he is called upon for classes and lectures in France and other countries. In 2008 he won the Equerre d’argent (silver T square) prize for the multi-modal centre in Nice and for that same project, he was short-listed for the Mies van der Rohe prize in 2009.
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Interview with Marc Barani, architect-urban planner, curator of Agora 2012 Biennale. What does this project mean for you? It is a milestone, a stopover, when one must check one’s lines of thought, take a position on a given theme and related issues. What are the merits of such a Biennale as Agora in Bordeaux? Agora addresses the general public and experts as well, to me that is the exceptional feature of that event. Several thousands of people will come to Hangar 14, which means that there will be both theoretical debating and down-to- earth discussions concerning possible applications to the city of Bordeaux. The problem is to speak a language that will not be boring to experts in architecture, urban planning and design and still be understood by the general public. To that effect, my brother, Christian Barani will make videos for the exhibition, and if we have decided to use videos as a means of expression it is because they can address the general public and specialists as well. Another interest of Agora lies in its system of dealing with themes related to questions and issues the city of Bordeaux and Greater Bordeaux council are directly concerned with. Inviting a curator to bring some new points of views from other cities where similar questions have been put and to broaden the issues is a very interesting move as the findings have immediate impact on urban planning and, consequently, on the daily life of the people of Bordeaux. Can you say a few words on your experience as chairman of 2006 Call for ideas-échoppes jury? It was quite an interesting experience as it was clear that it was a sort of workshop that had been put in place: the objective of 2006 “call for ideas” was to collect ideas on Bordeaux’s old workshops and their possible changes in time. There were many candidates and a great variety of projects. It was an imaginative and creative initiative which fed the debates during the 2006 Biennale. What about the Agora 2012 title? The theme for this year ‘sedition was suggested by the city of Bordeaux, it is true that the final title is not the one we had at the
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beginning. Why did we opt for “Heritage - Heresy”? We thought that heritage is such a broad subject that as soon as it is referred to, the world is involved and that a definite line of action must be determined and kept. Heritage is what we have inherited from our forefathers, from the communities that came before us. Either we feel overwhelmed by such a heavy inheritance or we wish to drop it but, in that case continuity, tradition and parentage are lost as well. The concept of heritage is the balance between inheritance and an “under benefit of inventory” position; Heritage should not be taken as a whole, subject to a final yes or no option. Excess of heritage is disabling for a society but the lack of it makes it fall apart. What are your best memories as a visitor of the Agora Biennales? What I remember best from former editions is in fact Bordeaux’s typical atmosphere which I enjoyed every time: in a friendly environment, people are cheerful and have a festive look, many events take place at the same time throughout the city and the festive atmosphere spreads over streets and squares. It is the most striking memory I have of the event, a time of relaxation, of exchange with other people, a time to pick up new ideas. What would you like people to remember from Agora 2012? I would like people to hear the message we intend to convey behind the images shown on the videos, to make a new assessment of contemporary architecture based on the screenings and on the issues raised and demonstrate that architecture is a continuous process measured by its major breaking points. Indeed it is a continuum - breaking points couple, if new works are created in the continuum, there is a time lag with society and a lack of foresight and perspective for the future. The current trend though is to consider architecture as an advertising design job to promote experimental architecture and break with the past. It is a question that should be discussed, what is really new? I don’t know and I don’t really mind, the important point is to know what is contemporary and to make architectural works that anticipate adequately future societies. Such is the challenge I am really interested in.
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Interview with Remi Cambau journalist at www.cadredeville.com, Agora debate coordinator Can you say a few words about your history, how did you come to work on Agora? As a journalist, I specialised in architecture, urban planning and land planning. I started work in Beaubourg as a publisher of architecture and urban planning anthropology and sociology books. Then I joined Le Moniteur des travaux publics et du bâtiment (Monitor of public works and of public buildings) magazine, to develop information on French regions, and illustrate the French territorial diversity by showing the regions, and, first of all, their metropolis cities . In 2004, I left Le Moniteur and created my own information structure, the daily newspaper cadredeville.com. During my time with Le Moniteur, I had set up regional agencies and the first major debates I organised with elected authorities and urban development experts were held in those agencies. The first debate I organised in Bordeaux was in 1996, on the first urban project and Michèle Laruë Charlus remembered me later on, when they launched the Agora Biennale. On the occasion of the first edition, I led a debate on the wet docks, it was rather daring but people came to hear the debaters and ask questions, sometimes to complain, the room was packed. At that time something happened, we felt that it would be a successful formula, that we were able to open intricate questions of architecture and urban planning to a wide public. When Michèle
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Laruë Charlus asked me to participate in the next Biennale, I accepted immediately, it was an exciting challenge to get away from usual meetings of experts and insiders, I knew it would be more than a mere art fair. What are Agora’s distinctive features compared with other events you work on? At Agora, people have access to information that is usually restricted to professionals. It was clearly illustrated by the debates as from the first edition, and as the years went by, it has been more and more so. The feeling we had in 2004 was confirmed in 2006 and most of all in 2008. In 2006, the theme was the family house, we brought to light the fact that Bordeaux is a city of cottages, I believe it is the only French city to count so many family houses on such a surface area. It was a serious question and people were stimulated. The debate on Bordeaux’s échoppes (old workshops) was another highlight of that edition. The 2008 theme was the protection of our planet, a more popular theme still, and quite a trendy one at the time. It was a great success, the formula had won the game, we had reached a climax, and the capacity of debaters to open their mind to the public and share thoughts that are usually restricted to the happy few was patent. Another merit of the Biennale is that all the city life stakeholders agree to meet and talk, they take even the risk to be at the losing end, as it happened in 2008 during the debate with the mayor when Thibault de Silguy was booed by the audience… Agora’s debates are not formal symposia; they are live discussions with confrontations and disputes, in an authentic “agora”. One does not have to fit in a given mould nor is there any obligation to achieve results, everyone is free to think, to ask questions, to speak directly to the city authorities. That is, in my opinion, THE innovation brought about by Agora. How do you prepare the debates? Together with the curator, we discuss the contents: we make analyses of the themes to see what could be innovative and add some elements to the state of the art. That is done in parallel with the designing of the exhibition. Very early in the preparation process, Bordeaux’s specific issues related to the general theme are introduced , which sounds logical since the venue is Bordeaux, they are the points on which the city of Bordeaux will be put in the hot seat to be questioned and cross examined. Local authority elected representatives agree to debate on their politics and to say more than what is reported from council meetings. The 2010 one million people city edition illustrated their good will, particularly during the debate on Bacalan-Bastide bridge and its incorporation into the World Heritage listed city. Was there a theme, or an Agora edition which you appreciated more than others? No, not really, I note that the 2008 edition was the most popular; it was a general public event. The 2006 family house theme was also quite popular, but sustainable development is an open and stimulating question with which everybody is concerned. People in the street are also concerned with the one million people metropolis perspective but it is more difficult for individuals to visualize it. Which were the most remarkable debates in your opinion? In 2006, I was most interested in the debate on Bordeaux’s échoppes. But one must admit that the 2008 debate with Alain Juppé and Jean Nouvel was outstanding.
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A few outstanding debates 2004: The Master, the School and the Architect Speakers: Luc Arsène-Henry: architect Jacques Caillaud: National Education inspector
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Maryse Cruzel: educational adviser Jean Marc Gaüzere: deputy mayor of Bordeaux, in charge of Education Annick Hairabédian: Chairwoman of Architect Association regional council Yves Legay: Educational adviser Eric Limousin, architect. “The Master, the School and the Architect”: those three words suggest the relationship between a school or any educational establishment and the designer, people who teach in the premises and the local authorities who want the school to be operational, irrespective of the architect’s advice in many cases. That debate gave food for thought to the City of Bordeaux concerning community equipment facilities. Since that debate, newly built schools have usually included a nursery day school, they have separate lounges or halls open to the public, which are used for extracurricular clubs during the holidays. The urban project provides that schools must be at a maximum distance of a 15-minute walk from children’s homes and that their playgrounds must be open to the neighbourhood’s inhabitants during the holidays. A remarkable example: Bourbon school in the borough of Bassins à flot: Rudy Ricciotti architect.
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2004: Street furniture Speakers: Sylvain Dubuisson, architect-designer Michel Duchêne: deputy mayor of Bordeaux in charge of urban planning and major works Bruno Fortier, architect, urban planner Frederic Neau, architect, King Kong agency. Street furniture is a non-negligible issue for project managers and designers, is it a distinctive element in a city? Should it be uniform and unobtrusive or conversely, are furnishing items identifying features of given sites? How can harmony be kept without drastic regulations? Urban furniture was a controversial issue in the year 2000 and that debate contributed to finding some consensus. To many people street furniture was a distinctive feature in Bordeaux. Since then, common sense has prevailed and it has generally been admitted that Bordeaux’s identity is determined by its lay-out, its architecture and the quality of its public spaces, whereas street furniture is bound to change with time. It should be simple, unobtrusive, even plain. Elegant street furniture is invisible.
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2006: Is there such a thing as an ideal home? Speakers: François Bonnet, Apollonia general manager Guillaume Erner, sociologist Lpouis Paillard, architect Laurent Poulon, DV Construction regional manager A house, a flat, a large one or a small one? The debate was an across the board discussion to help professionals of urban planning construction and housing to provide an answer to the question. Bordeaux counts 14,000 family houses, called échoppes, (old workshops) they constitute a high-density individual housing pattern, and the question has been raised on how to reproduce such a pattern which seems to be the French dream home. As a result of that debate, Bordeaux’s public authorities have initiated a study with KCAP and other institutions on what could be defined as a
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21st century “échoppe”. In the wet docks area, Apollonia and François Leclerc have launched a “one additional room” program. Yet the problem of modular housing still arises when affordable housing is at stake.
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Family houses or apartment buildings, urban option, way of life option Speakers: François Bonnet, Apollonia general manager Philippe Gazeau, architect Etienne Guéna, Medef representative Hugues Martin, deputy mayor of Bordeaux, Mayor of Bordeaux from 2004 to 2006 Rudy Ricciotti, architect Nasrine Seraji, architect In fifty years the number of inhabitants per ha. has increased and cities have sprawled. Is individual housing in contradiction, with life in the cities? The debate raised the issues of housing types and urban challenges. Until the year 2004, Greater Bordeaux Council housing programs were of some 30 dwellings per ha. In 2006 the generally admitted figure was 80 homes per ha. To fight urban sprawling, it will be necessary to create distinctive districts that offer a new way of life, areas which will be the inhabitants’ choice, not their lot, areas where natural environment, gardens or parks, and community equipment will be less than 15 minutes’ walk away and where collective and individual housing will be available on the same basis. “We were among the first to wonder about bringing people back to the city centre. For some time now urban sprawling has been the symbolic French urban planning issue , and indeed it is still controversial; as a matter of fact it is probably the only debate where there was a real confrontation between the private developers’ approach and methods and those advocated by the elected authority, Hugues Martin, and the architects. If only for that reason, it is worth keeping a record of that debate” Rémi Cambau
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2006: Bordeaux’s “échoppes - old workshops” future? Speakers: Patrick Baggio, architect Marc Barani, architect, Call for ideas “échoppes” jury chairman Michel Brodovitch, Batiments de France architect, French state chief architect Michel Duchêne, deputy mayor of Bordeaux in charge of urban planning and major works. Pierre Lajus, architect Dominique Lesbegueris, architect Anne Laure Moniot, City of Bordeaux architect, head of MIRPAU office Jacques Tribalat, real estate expert Myrto Vitart, architect. Bordeaux is an individual housing city, can echoppes - old workshops neighbourhoods host apartment buildings, can workshop heights be raised? That debate brought to light the need to act on those issues, workshop lined streets used to be socialising spaces, whereas now they are traffic lanes lined with parking spaces. Kleber Street’s transformation project is undoubtedly an outcome of that debate.
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2006: Our homes ten years from now. Speakers: Emmanuel Desmaizières: Bouygues Immobilier regional manager Michel Duchêne, Deputy Mayor of Bordeaux in charge of urban planning and major works Jacques Ferrier, architect Xavier Gonzalez, architect Alain Maugard: Chairman of the Construction Technical and Scientific Centre Debate over persistent problems of environment friendly housing, energy efficiency new technologies, new materials, at what cost? What are the lessons that can be drawn from individual houses concerning energy efficiency and environmental housing? 2006: Can design save home furniture? Speakers: Corinne and Maryline Brustolin: co-founders of FR 66 furniture edition Jean François Dingjan, industrial designer Michel Roset: Cinna - Ligne Roset director Nathalie Saint Augustin, founder of the Tourny gallery A debate regrouping manufacturers, publishers, retail tradesmen and designers to discuss the consumer’s views on design, and the impact of new technologies , can design renew our interiors?
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2006: Daring Architecture, how far can it go? Bordeaux Lake case Speakers: Luc Arsène-Henry, architect Olivier Brochet, architect, BLP agency Francis Cuillier, A’Urba manager Emmanuel Desmaizières, Bouygues Immobilier regional manager Christian Devillers, architect, urban planner Alain Ferrasse, Eiffage regional manager Jean Luc Hoguet: Domofrance general manager. Alain Lorgeoux: CUB planning and development centre director. Frederique Montjanel, architect, ING Real Estate Development France general manager (2006). When the first buildings were erected, it was interesting to hear the perception of the city the private partners had when they applied to re-develop the 27ha property on Bordeaux lake’s shores and to be reminded of the history of a project on which teams of international renown worked.
P.93 2008: What heritage should be preserved? Speakers: François Barré, Arc en rêve architecture centre chairman until 2012 Jean Christophe Bretxa, Redevco general manager Aurelie Jounot, sustainable development expert at Eiffage Immobilier’s Djamel Klouche, architect, urban planner, AUC agency Dominique de Laage, local news journalist at Sud Ouest newspaper Dominique Lyon, architect Bernard Reichen: architect, Urban planning prize winner (2005) Sustainable preservation, should buildings be demolished to be reconstructed as sustainable buildings? To illustrate that debate, “Sud Ouest” plot conversion project in Bordeaux historic centre, delineated by Margaux, Cheverus, Guiraude and Sainte Catherine streets, and the project of a pedestrian gardened area on Sainte Catherine square.
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As a confirmation of the debate, the Bonnac plot completed project by Jean Pierre Buffi (architect); that project of an interface plot between modern Meriadeck and the historic centre has been a heritage and cultural challenge as well as an economic one. Continuation of the debate: facade cleaning and sustainability, Bordeaux, a stone-built city, a colourful city? Debate organised by Renaissance des Cités d’Europe: what cleaning method should be applied to preserve Bordeaux’s typical stone colour in the long term? As a matter of fact that debate is still going on: Bernard Reichen, urban planner for Belcier the ZAC development, part of the Euratlantique Operation of National Interest, is under the obligation to protect the wine warehouse heritage buildings such as the Debat-Ponsan market. Winy Maas must protect the Niel barracks ruins, KCAP the Soferti market, and Nicolas Michelin the marks of the old port activities. In addition to these standard preservation problems, there is the Meriadeck question with its innovative aspects, Meriadeck is on the World Heritage List, should it be preserved and to what extent? Encouraged by the success of the workshop method, the city of Bordeaux organised a workshop on that theme in April 2012 with the support of UNESCO. The conclusion of that session was that the concept of preservation and protection does not preclude development and change.
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2008: Energy efficient buildings and new requirements. Speakers: François Bonnet, Apollonia general manager. Alexandre Chemetoff, architect, landscape architect and urban planner. Françoise-Hélène Jourda, architect. Didier Roux, St. Gobain research director. Marc Salaun, Meunier Habitat Bordeaux general manager Mathias Schuler: Engineer at Transolar’s Standards and regulations, quality of use, new trends, engineers and designers’ involvement, will regulations impose new architectural criteria? A consequence of that debate was the Armagnac project: a multi-purpose High Quality of Use plot located at the back of Saint Jean railway station and the strategic interface between Belcier and Carle-Vernet. That rehabilitation project will be the starting point of the railway station area’s transformation in relation with local and fast train line extensions (18 million passengers expected in 2016, twice as many as currently), and will be incorporated into Bordeaux Euratlantique Operation of National Interest. Since that debate, the Armagnac and Edouard Vaillant projects have been completed, the city of Bordeaux has drawn up the sustainable construction charter, and, in cooperation with Greater Bordeaux Council, a specific code of conduct applicable to the borough of Bassins à flot. The experience of the Bassins à flot negotiated planning project shows evidence that HQU (high quality of use) should indeed supersede HEQ (high environmental quality).
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2008: How can citizens’ feelings for natural environment be met? Speakers: Alexandre Chemetoff, architect, landscape architect, urban planner Michel Corajoud, landscape architect François Cuillier: A’Urba manager (until 2009) Michel Desvigne, Landscape architect Yannick Lavigne, photographer
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Heinz Muller, Architect, Atelier 5, Bern Natural environment, green areas in a growing city, the relationship between the built-up environment and Nature. Landscape became a major issue when the Bacalan Bastide bridge project was launched. As a result, in order to have a better understanding of the interaction between built-up areas and the natural environment, the City of Bordeaux initiated archaeological geography studies focusing on the right bank and North Bordeaux areas. The Findings of that research were a working basis for Djamel Klouche in Brazza and OMA in North Bordeaux as they are areas where the geographical structure of old settlements is still apparent. Consequently, keeping in mind the concept of historic urban landscape as identified by UNESCO, urban growth can be planned in connection with natural environment protection or renovation.
P.96 2008: What is a 21st century public space? Speakers: Olivier Brochet: architect, BLP agency, chairman of the board of directors of Bordeaux School of Architecture (until 2012) Alexandre Chemetoff, architect, landscape architect, urban planner François Gondran, Batiments de France architect. Jean-Michel Lucas, professor at Rennes 2 University (Brittany), former DRAC Aquitaine director. Frederic Neau, architect, King Long agency Fabien Pédelaborde, architect Stephane Pusateri, Chairman of Bordeaux residents Society Elizabeth Touton, deputy mayor of Bordeaux in charge of urban planning The distinction between public and private space, public space as a living area of exchange and socialisation. To illustrate the debate, the water mirror example of social appropriation, the population took possession of the site and a variety of activities are practiced on that space. To what extent can any public space be adopted by its users? Another illustrating example, the Pey Berland bypasses pros and cons; what are the criteria and the processes required to build a city? It was an outstanding debate, which lasted the whole afternoon, and to which people in the audience participated directly. It showed that it is the general public who makes a place vibrant, and that while individuals need to be accepted and respected in a public space, they also require some anonymity. In public spaces, the diversity of the population, its density and the variety of exchanges mirror the city as a whole.
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2008: Living in an eco-district Speakers: Dominique Alba, Pavillon de l’Arsenal director François Bertière: Bouygues Immobilier general manager Olivier Brochet, BLP agency Michel Croise, Sustainable development officer at Domofrance Alain Denat, Vinci South West France regional manager Pascal Fouletier, urban planner, Cap Terre director Paul Koch: ING chairman (until 2010) Winy Maas, architect, MVRDV agency Punishment, sacrifice or pleasure? Self- sufficiency or open-mindedness, is the eco-district formula applicable to other existing boroughs? Outcome of that debate: La Berge du Lac project (lake
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banks), first eco-district in Bordeaux, presentation of the project by Olivier Brochet How can the Lake banks project relate to social housing developments and the nearby trade centre in a High Environmental Quality perspective? Another outcome of the debate: a city for bikers? Inner city mobility problems: presentation of some projects of cycle path extension, public and private car parks and of car, bus, cycle multi-modal platforms. The city of Bordeaux no longer speaks of “co-district”, as it is the whole city that must be sustainable, but we insist on a public transport service being provided to any new borough, since while transport policy alone cannot make an urban project, proper urban projects must include transport policy measures.
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2008: Tomorrow’s metropolises Speakers: Alain Juppé, Mayor of Bordeaux François de Mazières: Mayor of Versailles, chairman of Architecture and Heritage House Nicolas Michelin, architect, urban planner, (ANMA agency). Jean Nouvel, architect (AJN), Pritzker Price 2008 Jean Luc Poidevin, Nexity Villes et Projets chairman Yves-Thibault de Silguy: Vinci chairman Can future cities be sustainable? Will their growth be kept under control? Is there a future for the city as we know it in Europe? That debate is probably at the origin of the 2010 theme of one million people city, what is the adequate size of a city to maintain community services and be noted in a globalising world? “That debate was a huge success, a climax in the confrontation between public and private interests. Leading actors of urban development exchanged their views, with no concession and sometimes in a sharp tone, on their specific responsibilities to reach the objective of a sustainable city “ Remi Cambau
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2010: Welcome to my home city! Bordeaux, Antwerpen, Rotterdam, Zurich: designing and running borough layouts for the inhabitants’ optimal comfort. Speakers: Michel Duchène: deputy mayor of Bordeaux, in charge of urban planning and major works. Franz Eberhard: Zürich Urban Planning Department manager Djamel Klouche, architect, urban planner (AUC agency) Dominique Lyon, architect. Freek Persyn: architect, urban planner (51N4E agency) Is the European model of streets and boroughs applicable to a growing metropolis? Franz Eberhard, who was in charge of Zurich urban planning during thirteen years, explained how city authorities channelled Zürich’s growth. Djamel Klouche, curator of Agora 5th edition had selected eight big metropolises to be shown at the exhibition. Frank Persyn and Dominique Lyon insisted on mixed use and use changes in a metropolis city. 2010: How can city housing meet individual needs? Speakers: Alain Bertaud, designer, architect Bernard Blanc: Aquitanis general manager (Greater Bordeaux Council public service) Bruno Parasote, chairman of Strasbourg eco-district self- promotion organisation
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Alexander Sverdlov, architect, SVESMI architecture studio. André Yché: chairman of Société Nationale Immobilière One million people city habitat, what room for the individuals in new metropolises? 2010 Agora focused on changes of urban scales in a same city; how can mass construction avoid uniformity? What future for modular housing? What future for eco-district co-operatives?
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2010: Coexistence in a metropolis city Speakers: Ricardo Basualdo, urban and cultural stage designer Marc Barani, architect Stephen Barrett, Richard Roger’s agency, project leader for the Grand Pari(s) competition Vincent Feltesse, chairman of Greater Bordeaux Council (CUB), mayor of Blanquefort. Jacques Levy, geographer François Rol-Tanguy, APUR (Parisian urban planning workshop) general manager. Problems of cultural and social diversity, will European cities lose their typical “urban consensus” when they reach the stage of one million inhabitants? Does urban growth necessarily generate coexistence conflicts? 2010: would a one million people Bordeaux be realistic? Speakers: Olivier Brochet, architect, designer of the Ginko to Lake bank project Christian Devillers, architect, designer of the Ginko to Lake bank project. Jean Marie Duthilleul: Arep agency, architect of the new St Jean railway station and surroundings Nicolas Michelin, urban planner of the Bassins à flot - wet docks project Jean Marie Offner, A’Urba Bordeaux Urban planning Agency manager. Dominique Perrault, architect, French pavilion curator at the 2010 Venice Architecture Biennale. Elizabeth Touton, deputy mayor of Bordeaux, in charge of urban planning and architecture Agora organisers asked Jean Marie Duthilleul, Olivier Brochet and Nicolas Michelin to imagine the city of Bordeaux in the year 2046. They made short fiction films which show that it will be a pleasure to live in Bordeaux at that time and it can be seen on www.bordeaux2030.fr.
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2010: How do you feel in the city you live in? Speakers: Jean Luc Benguigui, City of Bordeaux community centre director Anne Brézillon, deputy mayor of Bordeaux, in charge of diversity Jean Michel Lucas, cultural adviser Claire Mestre, MANA charity president Patrice Meyer-Bisch, UNESCO chair for democracy and human rights coordinator. Elizabeth Touton, deputy mayor of Bordeaux, in charge of urban planning and architecture. Boubacar Seck, architect. A sort of role play on urban quality of life in a metropolis, the role of cultural and social activities, will people have access to the one million people city life, will diversity preclude common feeling of citizenship?
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To feel comfortable in a city, individuals need to be considered as such, which is hardly the case in communities where the only accepted word comes from groups, unions, social categories. City actors are doing research to eventually come to a city life consensus, they have envisaged the organisation of dissent meetings which might lead to changes in the codes of conduct. The workshops, scheduled for inhabitants to discuss projects with the city representatives, have been working on the issue since their launch in 2004.
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Can everybody live comfortably in a one million people metropolis? Speakers: Alain Juppé, Mayor of Bordeaux. Djamel Klouche, architect, urban planner, AUC agency, Grand Pari(s) competition winner. Jacques Levy, geographer. Winy Mass, architect, MVRDV agency, Grand Pari(s) competition winner. Jean-Luc Poidevin, Nexity Villes et Projets chairman, Grand Pari(s) competition winner Adama Sangaré, Mayor of Bamako The debate was focused on Bamako‘s experience to make a comparison between African cities’ growth and European metropolises’ development. Speakers who are participating in the Grand Pari(s) competition made enlightening contributions to the debate. “Taking Bordeaux as the reference city, we discussed social cohesion issues in a metropolis in the making, assuming that one million people is a qualitative threshold. It was a major debate focused on the exhibition leading theme. And geographer Jacques Levy’s contribution was most valuable, he pointed out the consequences that such a change in scale would have on the city.” Rémi Cambau
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2004-2012, Les Bassins à flot (wet docks project), a special case 2004: What future for the borough of Bassins à flot Speakers: Olivier Brochet, architect, BLP agency Tania Concko, architect Michel Duchêne, deputy mayor of Bordeaux ion charge of urban planning and major works. Xavier de Geyter, architect. Antoine Grumbach, architect, urban planner It was the beginning of the wet docks adventure; it was the first time since the Meriadeck experience that a new borough was to be erected. First preliminary studies were led by Antoine Grumbach who presented his views on the project and agreed to discuss them with Bordeaux’s representatives and the general public. “That debate was an opportunity to question a planning project which looked sound and realistic, it inaugurated the back and forth pattern of future Agora debates. The project designer, a well-known urban planner who had been selected for that project, accepted to submit it to younger urban planners’ naturally critical eye and the authority’s elected representatives, Michel Duchêne also agreed to play a question and answer game. It was the anticipative image of the Agora debates we are familiar with now.” Rémi Cambau
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2004: The role of cultural equipment to get new boroughs off the ground Speakers: Joël-Guy Batteux, Mayor of Saint Nazaire. Dominique Ducassou, deputy mayor of Bordeaux, in charge of culture Aurea Gallen, City of Barcelona urban planning department manager Kepa Korta, City of San Sebastian urban planning department manager Ibon Areso-Mendiguren, Deputy Mayor of Bilbao It was a debate on public equipment issues, and more specifically on river and sea related equipment, Guest maritime cities shared their experience, Bilbao and the Guggenheim museum, Saint Nazaire and its submarine base, Sans Sebastian and its ten cultural centres in ten different boroughs and Barcelona’s combination of 19th century heritage and contemporary port architecture. The issue of the contribution of cultural equipment to the take off of a borough was raised by that debate and has been a topical issue since. In Bordeaux it has been underlying the delineation of the new Bordeaux conurbation boundaries. An example is Floirac, claiming to manage the Arena at the exit of the future Jean Jacques Bosc bridge. Another example is The Region authority’s claims over the FRAC building to be erected on quai Paludate by BIG agency. Similarly, the city of Bordeaux will operate the Wine cultural centre in the borough of Bassins à flot as from 2015, X’TU being the project manager. And the great stadium which should be completed in 2016 by Herzog - de Meuron is likely to host major public shows.
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2010: Bassins à flot - Wet docks, a multi-facetted project empowered by its diversity Speakers: Alain Juppé, Mayor of Bordeaux Vincent Feltesse, CUB chairman. Nicolas Michelin, architect, ANMA agency, Bassins à flot project designer. Between 2004 and 2010, the Bassins à flot project has evolved: beyond the mere planning organisation, there is the project governance method which is remarkable and is considered as the best multi-project planning method currently applied in France. It is so unique that it is the object of research work, and in fact Agora and the Agora debates are at the origin of the assumption, and the belief, that the tripartite negotiation dialogue between elected representatives, urban planners, and developer-lessors, could be beneficial to the project and free it from coercive rules.
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2010: How will the new Bacalan Bastide Bridge fit in the old-stone cityscape? Speakers: Paul Andreu, architect, engineer. Alain Denat, Vinci Construction South West deputy manager Marc Desportes, engineer, urban planning adviser Djamel Klouche, architect, urban planner, (AUC agency) Michel Moga, chairman of Aquitaine Architect Board Nicolas Michelin, architect, urban planner (ANMA agency) Jean Touzeau, mayor of Lormont Is the new bridge compatible with Bordeaux’s inscription on the World Heritage list? To what extent will the new Bacalan Bastide Bridge be a link with the right bank, and contribute to the development of new districts and a new configuration of the city landscape? The Bordeaux UNESCO committee members had worked on
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the issue for some time and they gave confirmation that all in all the project was respectful of Bordeaux’s heritage image. The public debate was held in the presence of World Heritage Committee ambassadors, and contributed to the UNESCO’s recommendation on “historic urban landscape”.
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Hearing and seeing, Agora’s Lessons From the public, the debates and the general atmosphere, we drew a few lessons: One is that urban and human issues are closely related. Consequently it is clear that an administration cannot build a city by itself. Any sustainable urban project must rest on interaction between politicians, urban planners, administration authorities and inhabitants. Another lesson is that urban planning is far less complicated than what experts suggest. Its principles should be clear to everybody and easy to formulate. The third lesson to be drawn is that urban planning is an endless process, it is not a one-off project to be submitted to the inhabitants. First of all because it would be rejected by the locals enraged not to have been given their say, and secondly because it would not be complete as such. With time it will necessarily be confronted with hazards and challenges, new trends in society and economic modifications. The problem is to strike a balance between political and human principles, which must prevail throughout the process, adjustments required by circumstances and city dwellers, who often expect anything and everything, and to set up a customised project in a clear political scheme. In other words, time does not flow equally for citizens, politicians, and on-going project managers. Those three different perceptions of time must be controlled and their management is the object of Agora’s lessons. The method we have adopted is to keep working with the inhabitants so that they realise that a project is never closed and that taking part in projects is a way to participate in the city’s development. It is a long term process to which borough dwellers can react in different ways, here are two particularly unexpected types of response: In the borough of La Bastide 15 years ago, local inhabitants were complaining that “nothing was done” for them, 7 years ago they were muttering: “that is too much, leave us alone, we do not want to expand” and now they admit that “to have neighbours, to have a busier borough with more jobs and tourists is not so annoying after all. Let’s go for the building of new districts”. In a more residential borough where consultation sessions have just started, inhabitants wonder about the reasons for those consultation meetings: “What is in the back of your mind? Why don’t you tell us clearly what is your purpose? When we are informed on your objective, we shall tell you if we agree or not.” In that case our task is to explain that their interest is not to jump to conclusions, to know the end of the story in advance, but that they are themselves the protagonists of the story that is unfolding… It is a task which involves comings and goings from inhabitants to elected representatives, urban planners and administrative services. That interrelationship task has been led by Bordeaux’s Urban Planning Department (DGA) since 2006. Agora Lesson 1; Niel barracks in La Bastide Niel barracks (an 11ha. property) were purchased by the Greater Bordeaux Council in 2006. The buildings were ruined and destined to be pulled down. A ZAC - Land development area) was planned and demolition permits were issued.
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September 2008: Alain Juppé organised a workshop made up of urban planners, developers, lessors, DGA (Bordeaux Urban Planning Department) and Greater Bordeaux Council CUB) Urban Planning Department. The workshop’s recommendation was to safeguard the free spaces delineating the building layouts and to preserve built units without imposing heritage requirements, as the site value was more in the configuration of the unit than in its walls. Developers and lessors validated the plan. Two months later the DGA organised a similar workshop with the inhabitants of the neighbourhood who made the same suggestions as the earlier workshop’s participants, though stated in other terms. The CUB played fair and decided to safeguard the buildings (2009) In 2010, the Greater Bordeaux Council (CUB) launched a call for tender to appoint the future Niel ZAC urban planner In 2011, Winy Maas -MVRDV agency’s project was retained, Winy Maas took up the proposals made by the two workshops and produced a ground map based on the local history of the military barracks as well as the railway wasteland. The story of the Niel barracks venture has been documented in two successive brochures (www.bordeaux2030.fr)
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Agora lesson 2: tales of Place Latule Place Latule is anything but a proper square, it is a dangerous junction area between two boroughs, Aubiers and Bassins à flot which have nothing in common. Greater Bordeaux Council decided to launch a competition for its development, but the specifications had to be clear before calling for projects. In 2011, A. Juppé convened all the urban planners who were working on the property itself or on adjacent areas, OMA (North Bordeaux, 50,000 homes), O. Brochet (Ginko), N. Michelin (Bassins à flot), Djamel Klouche-AUC (Cracovie 50,000 homes), F. Leclercq (Aubiers - Cracovie) to indicate which basic features of the site would be compatible with their own projects. A few weeks later, the DGA organised a writing contest for the inhabitants of the boroughs of Aubiers - Bassins à flot, Bacalan and Chartrons, focusing on the identity of the square. It appeared that the main features of the site were similar to those which urban planners were willing to emphasize. Out of those findings, the DGA issued Agora Lesson 2 (tales of place Latule) Besides the place Latule workshops, other consultation workshops took place, based on the same principles and geared to the specific cases they had to consider. French Navy medical school The Mayor of Bordeaux’s municipal authorities were selling the medical school premises. Immediately, planners and architects, soon followed by the local inhabitants, suggested a pedestrian alley through the plot to allow access to Dormoy square and a wide thoroughfare to the river from Dormoy, through Marne, A. Meunier, Renaudel, down to Parc des Berges. At the same time, it was decided to renovate the place Meunier layout, remove the place Renaudel parking lots and pedestrianize Welles Street. Grand Park village hall workshop Grand Park village hall closed down more than 20 years ago; a number of attempts to re-open it for new purposes failed. In 2012, A. Juppe asked for a consultation workshop to be organised with planners and architects, stage designers and historians and their conclusion was that: The only possible use was the original one, i.e. a village hall The hall structure was appropriate for multi-purpose usage,
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Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
the building was sound except for the roofing. Some weeks later, the DGA organised a workshop in that same hall with people from Grand Parc and representatives of charities working in the area (including the homeless collective association), a visit of the hall prior to the meeting was scheduled. Three sessions were held and the result was a set of specifications for the project competition to be launched in 2012, in the autumn, re- opening of the hall being planned for 2015.
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Other workshops throughout the city: The Ramparts consultation workshop concluded that a hundred homes could be built on a heritage site and a remodelled commons, and that, as a consequence, the Robert Lateulade professional rehabilitation school premises could be regenerated. The Kleber workshop led to the participative conversion of the street into a gardened street which is to be initiated in 2013. The Meriadeck workshop agreed with UNESCO to identify heritage features of the area, the slab surface area will be reduced, cross shaped buildings along the esplanade must be protected and the esplanade itself remodelled. The Cauderan Carton-Tassigny workshop led to the setting up of specifications before the selection of an urban planning team (O’ZONE) to remodel that 2ha. plot. The Casteja workshop: In 2010, in partnership with the state, the city of Bordeaux organised a workshop on the rue Casteja police station building, formerly Bordeaux deaf and dumb girl school. Architects, urban planners and heritage experts participated in the workshop and their conclusions led to the listing of the Casteja building as historic heritage. In May 2012, following a call for tender, the French state sold the building for a business and housing mixed function project. The Halle des douves workshop: the DGA organised three meetings to draw up specifications for a call for tender. Some fifty charities regrouped as a collective association participated in those meetings. The competition is now open, work is due to start at the beginning of 2013 and the Saint Michel community House is due to open in 2014. Many other workshops are under way
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A prospective view of Bordeaux: Bordeaux in 2046
Nicolas Michelin (ANMA): One day in Marie’s life I did not expect I would make a film for Agora 2010, I had not thought of writing a Sci-fi book on Bordeaux, my idea was to map sensitive areas in the city. Time was pressing and we thought the best would be to make a fiction film. It was a challenge since I had never directed any film before, but I knew exactly what I wanted, shoot the film on site with an actress and a voice-over, but the views had to be retouched as it was taking place in 2046. I insisted on historic features, that is why there is a scene shot in Saint Seurin church, and in the future, and also on Pyla. Shooting took one week the title came up all of a sudden, “One day in Marie’s life” It is a story within a story and I believe Bordeaux viewers find the clues immediately. I am fond of my first film and shooting time was quite a fruitful experience which encouraged me to direct other films in future. It is ANMA agency’s latest adventure, I want to make fiction films starring architecture.” Olivier Brochet (BLP): Assembling properties We adopted a light tone to show a global view of Greater Bordeaux. With very little means, the film shows processes and achievements of programs within the 50,000 homes housing project. It has the merit of being situated in time and to feature
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elements that could contribute to improve urban structure in the area that is delineated by the river Garonne, the right bank hill line and the ring road. How could an urban space as wide as inner Paris see its population double in Bordeaux’s area? We looked into projects, and already completed units to find landmarks that would structure a global identity made of jigsaw puzzle pieces showing natural environment enclosed in built-up areas, industrial and business wastelands, and roadways laid out to serve urban development. Agora generated a scouting vision of Bordeaux’s urban planning. Marcel Bajard (AREP): Bordeaux waterway We felt it was important to work on city transport and mobility, and we imagined an unprecedented meshing assuming that in 2046 unusual means could be used for public transport. The problem is the transport network and the lack of loop lines since most professional activity sites, university campuses and trade centres are located near the outer ring road. Therefore we imagined new equipment facilities on the existing roadway infra- structure where in a near future, public transport vehicles could call, transport stations would then be active life city centres. There was a large audience, rather interested; we had conversations with people and a debate regrouping the three teams. We realised that people were feeling concerned by those issues and the fact that we had attempted to find solutions with a video was appreciated.
P.126 Shangaï Agora, Jacques Ferrier’s statement The French pavilion’s theme was the sensorial city, the five senses in the city. The city of Bordeaux had a temporary pavilion, like Pompidou centres and other cities or centres, Michèle Laruë Charlus asked us to design the stand, though she assumed we would be too busy working at the French pavilion to accept her offer. It appears that smell sight and hearing are fairly easy to illustrate with city landscapes and sounds, but where taste is concerned, things are different, therefore when we were told that Bordeaux wished to present their wine, we jumped at the opportunity, we would illustrate our theme by connecting wine to taste. When one thinks of it, there is a relationship between taste and urban layout. When one walks around the streets, one can feel the vibrations of the areas by looking at people having a drink outdoors at cafés. In China it is still clearer, because public spaces are always connected to food and drink. We had to find some common points between China and the city we were representing. We opted for the storyline the river trade and wine growing, as main factors of Bordeaux’s development, and we staged our urban culture and vineyard installation with a broad background view on a vineyard landscape. Our object was to show that wine symbol of friendliness and happy life is directly connected to the way it is savoured. We imagined flexible bottle crates in a translucent material, back lit and piled up as partition walls around the space dedicated to Bordeaux. Every thousand visitors, we handed out a bottle of wine, and every time a bottle was taken out, a patch of Bordeaux panoramic view would appear, the wine culture and city culture superimposition message was clear: a city does not arise from nowhere, it is born from land use. It was a successful friendly setting which visitors of the French pavilion appreciated. A million and a half visitors in one month!
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Agora’s international dimension UNESCO Ambassadors ‘visit On the occasion of Agora 2010, the city of Bordeaux invited
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UNESCO World Heritage Committee ambassadors to discover Bordeaux in Djamel Klouche’s exhibition and to tour some heritage sites in the area. As a matter of fact, the purpose of their visit was to make them see by themselves that modifications brought to the Bacalan Bastide Bridge did not alter the outstanding universal value of the site.
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Bordeaux School of Architecture and Landscape architecture Interview with Olivier Brochet, professor at the Bordeaux School of Architecture and Landscape Architecture and chairman of the board of directors. In your opinion, what is Agora’s specificity? Are there good reasons and specific benefits to hold the Biennale in Bordeaux? Agora is not an Architecture fair, it is a topical event with a theme, on which the appointed general curator has full power. Bordeaux is an attractive city with an architectural history and an eventful past, it sounds quite logical to hold such an event in this city. Many other cities in France could indeed host such an event but they would need a dauntless piloting team, as daring as the Agora team has been and still is. Bordeaux is in the spotlight for a number of reasons, including quick and relevant urban planning development, a standard-setting rehabilitation program and high ranking political personalities. Those elements contribute to the success of the Architecture Biennale; one could imagine other types of major events about music, or cinema, any exceptional event could adequately be hosted by the city. Let us remember the Chaban era and the SIGMA years, Mayors and elected representatives put their stamp on that type of event, in accordance with their staff’s abilities. Why did you think it was important for you as a professional architect to take part in Agora since its launching? It is important for architects, and more particularly for architects working in the region to take part in that type of event. The difference made between those who study and work in Paris and those who study and work in other cities is quite unfair, it is cultural inequality, Paris architecture students attend 5 lectures a week delivered by the best architects in the world. Yet the Bordeaux School of Architecture, though often criticised, has an authentic history, outstanding personalities have contributed to students’ architectural training, which is not the case in many other cities where most prominent architects do not teach. In addition, arc en rêve was created a long time ago, it is a unique institution in France, which is evidence that architecture has always been on the forefront in Bordeaux. The city of Bordeaux’s wish to launch a Biennale architecture festival capable of stimulating competitiveness and enthusiasm has been fulfilled. Agora is a moment when even developers might get friendly… Agora has grown and has become a showcase for everybody, developers included. Partners must be selected with care, success may incite the powerful to take over. Why was it so important to involve Architecture students in Agora, right from the first edition? In fact the first edition was created and organised by the School; Michèle Laruë Charlus was teaching at the School and she had the idea of an event on architectural issues, a very young architect took over the designing of the event with no money… Architecture students and School of Fine Arts students as well, largely contributed to the organisation and to the event itself. Agora’s social approach comes from there, and at the time, it was quite a far sighted gamble that Michèle took, since nobody would expect the public to be interested in architecture. However, Agora did draw public interest, and since politicians are interested in public interest, suddenly Agora roused politicians’ interest, and a subject once
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restricted to specialists became the public craze. So Agora’s story is very positive, Agora, somehow, is the “anti-Arsenal pavilion” and it is not an arc en rêve subsidiary either. Students and architects go to the arc en rêve centre to learn, they attend lectures by members of the Board of Architects to understand their future job, and they come to Agora to have an insight of their future impact on society. One of your best Agora memories I remember taking my five-year old son to the 2008 Agora Biennale, very interesting debates were held in a sort of atrium where anyone of any age could listen and take the floor. I also remember the “Céoucheki - where do you live” game in 2006, the game was to find out where people lived. But to me, the best Agora moments are those I spent apart from the main event. 2-School of Architecture workshops as seen by Olivier Brochet
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Zoom on 2004, Bassins à flot - wet docks North Bordeaux pioneers Bassins à flot - Wet docks My agency settled there at the turn of the millennium, in the middle of nowhere, on a wasteland with disused containers and other decayed buildings that were used as prostitutes’ stands. There was that feeling of being rejected by the city centre on one side and by Bacalan on the other, more distant and considered as a remote area. At that time, the stately submarine base, industrial wasteland, cobblestones and wild grass, which constitute the genius loci of the area, were going to be cleaned out by an official regeneration project, including a fake 18th century façade for the Bacalan area. The year 2004 Architecture students objected to such an artificial unity, they were in favour of keeping the site’s variety, its inherent poetry, they suggested unexpected and unconventional possibilities for a dilapidated borough which was soon to be the cornerstone of Bordeaux’s urban transformation. As a reminder, it is worth mentioning the following: The high rise option, with a minaret tower at the back of the submarine base, the submarine base roof converted into a building plot, the roof garden, and, more amazing still, the conversion of the base into a natural environment site, the base being buried under the gentle slopes of a green hill. And the wet docks with barges where people would live, as in a floating village on the Mekong river, or the conversion of steel mills into apartments. Those urban dreams are still relevant, they paved the way to the creation of a new borough, they are the pillars on which the collective memory of the borough can build.
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Zoom on 2006: the right bank and the Bacalan Bastide Bridge, Let’s PLAY the game and Regain the right bank with the Bacalan Bastide bridge Long before the project was designed, when the controversy over a new crossing was turning into a fight, Architecture students studied the right bank’s capacity to absorb the bridge’s outflow. Their enthusiasm to rehabilitate the right bank was as great as the state of dereliction of the area! They identified new types of housing, different from the Bastide 1 ZAC development which was in its final phase near the stone bridge. They imagined a new district at the outlet of the bridge and their concept would be taken up later by KCAP urban planners. The river bank at that level would no longer be a mere natural
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extension of Parc aux Ageliques, they thought there should be an urban terrace with a harbour basin opposite the wet docks across the river, they imagined a mineral link to silty waters; that layout of the bridge outlet reminded me of some Venice neighbourhoods near la Giudecca. The harbour basin and the pontoons where boats would moor up were to give a distinctive character to the junction area between the bridge and the gardened side of the Garonne, as if it was a small stone staple hooked on the sturdy piers. Until then, it had not been envisaged that such a layout around the bridge would be required to achieve a proper urban landscaping of the right bank. Around that so called “staple” terrace the bridge outlet area would accept high rise buildings, as a contribution to the right bank’s high density objective, tower-like buildings would match the bridge piers There was another outstanding idea suggested during that session, it was to build a waterway further inland, along the disused rail tracks, it would connect the bridge to the Bastide 1 development and give the area a new identity, as it would generate new ways of life along the canal flowing at the back of the right bank gardens .
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Zoom on 2008: quai de Paludate and quai Saint Jean Heading South
To the borough of Belcier, to the future High Speed train railway station, two hours from Paris, and quai de Paludate. The consultation workshop was a sort of think tank on the future of that wide area where the operation of national interest is planned; they developed ideas which would serve as a working basis for the Euratlantique district project. The workshop took up the entangled threads of public transport lines, rail tracks and waterways that weave the urban fabric of the area and wind round the Belcier neighbourhood. In this particular case, the challenges of a vertical development of the city are confronted with those of heritage preservation in a historic city which must not lose its character. Students reconciled the two types of challenges and proposed conversion and experimental projects including: The conversion of the fast lane along the river up to the planned Jean Jacques Bosc bridge into a residential bank. Pontoons on the Garonne were designed to host equipment facilities, gardened quays would be extended, the railway station, heart of the whole area, would be turned around, it would open on a vast square looking over the Garonne. The Eiffel footbridge would be inhabited and the slaughterhouse halls converted into an Architecture School or a swimming pool. The terrace over the Garonne would be the first neighbourhood in Bordeaux to stand in water. Railway tracks would be the veins of a new borough, and the city would span overpasses and bridge streets over them . Those ideas, bits and pieces of borough suggestions, are the background of the Euratlantique project.
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Zoom on 2010: Urban transformation in old urban fabric To preserve Bordeaux’s historic identity The question put to the workshop was the capacity of old Bordeaux’s urban fabric to adapt and change to new living requirements and new housing practices, a few blocks and plots were taken as typical examples of Bordeaux’s urban fabric and submitted to the workshop. It was meticulous work on plot layouts and interweaving spaces. Students deciphered the maze, based their research on
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actual facts and on the site’s features to find unprecedented possibilities that current regulations would not allow. From that workshop, some examples of a vertical development of the city should be retained with public spaces erected on the roofs, with views over the city down to the Garonne river, I am thinking of the outdoors theatre they imagined to erect on a public space over the entirety of a plot. The students’ proposals of new thoroughfares through the stone built boroughs should be kept in mind, including the mixed use of old neighbourhoods and subsequent new ways of life. Car parks would host gym halls and other community activities. Sports, well- being, and other social and cultural activities would be inserted in old walls and invigorate the borough.
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Zoom on 2012: Grand Parc and stadium New Modern Movement optimism Two successive workshops are planned for Agora 2012 edition… One is on the conversion of the Chaban-Delmas stadium and the other on the Grand Parc rehabilitation project. Concerning the stadium, all that must be preserved is enhanced and all that is no longer in use will be transformed. For example, the superb flower shaped vault round the pitch is preserved and converted into a public walkway, while the arena itself will host a new compact structure where public events will fit harmoniously. The Victor Segalen University building will move there, near student accommodation buildings and public amenities. A part of the city takes over the site and finds itself supported by various tiers and grandstands. A unique and beautiful setting for a new borough as an anticipating image of Bordeaux’s metropolis profile. The Grand Parc development is remodelled from its boundaries inwards, new equipment facilities will be installed between the modern development area and the old stone built city, that community equipment will serve the city at large and be a new link between the centre and council housing units. The workshop students are keen not to spoil the hidden treasure of unused space in the neighbourhood and they work on the fundamentals of the area, such as the market place and the village hall which, when rehabilitated, will be Grand Parc symbolic sites. Grand Parc’s identity remains unadulterated, it is just emphasized and treated as a counterpoint to the stone built city Olivier Brochet.
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Number 308 Grouped interview with Michel Moga, Chairman of the Architects Association Regional Council, Adrien Bensignor, Architecture House manager, and Sophie Molines, communication manager. In your opinion, why is it important for N° 308 to participate in Agora? Michel Moga. Agora is a means to bring architects of the Aquitaine region to the fore, thanks to the stand that the Architecture House organisation and the Board of Architects put together. For the last two editions we produced postcards to be handed out to the public, and it was a great success Sophie Molines: Our aim is to focus the event on architect’s job, that is the reason for our lecture in 2010 on architects’ skills in the one million inhabitant perspective. Adrien Bensignor: We wish to participate in Agora to inform on production challenges and architectural quality of contemporary works in Aquitaine. Michel Moga: Agora is indeed a popular event but still it has a
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closed shop aspect, it is important then for us not to be sidelined and to bring forth the work done by local architects. Sophie Molines: It is also the opportunity to assert that Aquitaine architects are as good and efficient as architects of national reputation, Agora is a show case for them. What would you consider as Agora’s specificity? Do you think its model could be duplicated? Michel Moga: the model could be reproduced, though it would require the same urban ambition as Bordeaux and be in a developing metropolis as well. Adrien Bensignor: there are similar events taking place elsewhere, “Archilab” in Orleans, or “24h of Architecture” which is a direct offshoot of Agora launched by the Architecture House organisation, its first edition will be held in Strasbourg this year and other cities will host the event afterwards. Michel Moga: In Bordeaux, the urban project dynamics draw developers, students, architects, urban planners and designers together and Agora contributes to solicit enthusiasm for urban planning, which initially arose from the successful rehabilitation of the quays. Agora is also a communication tool. Sophie Molines: Agora brings to light on-going projects and its debates suggest new urban planning avenues. There is work in depth which goes beyond the event as such and has a nationwide impact, which in turn gives Bordeaux an architectural aura. Michel Moga: the Biennale gives a refreshing feeling, ideas spring up from all sides, people intermingle, elected representatives, experts and general public talk together. One can feel the will to make the metropolis concept benefit from new approaches to topical issues and from a variety of contributions. It is the right place to be in. Could you say a few words on N° 308’s contributions to Agora? Michel Moga: Agora is a showcase for us, we can show the quality of architecture in this region and we benefit from a meeting space where architects are welcome and heard. Furthermore, the general public comes to the stand to be informed and that access to the public is most important to us. Adrien Bensignor: This year, in Hangar 14, we will present a gallery of 80 local projects in the Architecture + Architects² exhibition and in partnership with the city authorities we will organise visits of the winning projects, again we will act as mediators between specialists and the general public. Sophie Molines, We work at being visible during the Agora days and afterwards there is the follow-up work which is equally as important. Which Agora edition were you most impressed by? Michel Moga: I was impressed by Nicolas Michelin’s views on sustainable development and ordinary architecture to constitute an extraordinary complex, Agora 2010’s theories might be more difficult to apply on a day-to-day basis. Adrien Bensignor: I would mention two special events, the Pecha Kucha Night at N° 308, it was an intense evening which impressed the participants, and I would also mention the Bassins à flot evening tour where unfortunately I could not go. Michel Moga: It was quite a festive mix, an unusual evening and a great success, we discovered unusual routes in the borough. Sophie Molines: the 2010 edition marked N° 308 more than the former ones, since the 308 project had a premium. It was made clear that N° 308 is a landmark for students, arc en rêve has its own field of action and editorial policy, the appropriation of N°308 by the students gives them access to and makes them familiar with the Board of Architects. Michel Moga: The work done by arc en rêve during the past 30 years, N° 308’s action, the Bordeaux School of Architecture, the
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Bordeaux School of Fine Arts and Agora make up a harmonious ensemble in Bordeaux’s conurbation. Good luck to Agora 2012!
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Arc en rêve architecture centre Interview with Francine Fort, arc en rêve Architecture centre director In your opinion, why is it important for arc en rêve to participate in Agora? Agora’s topics are the same as ours, the city, city architecture, and Bordeaux. Arc en rêve has an international audience but we persist in our being anchored in Bordeaux because the city and architecture are directly connected to the geographical location. One of our specific tasks at arc en rêve is to be of assistance in the here and now and to that effect we must be deep rooted in our territory and in direct contact with its society, consequently it was natural to us to participate in Agora. In time and with Agora’s increased popular success, we have been comforted in our opinion that as a public educational organisation, we should certainly not miss the Agora Biennale event. Could you say a few words on your installations at the previous Agora editions? Arc en rêve has played its part in the Agora chorus of actors from all the horizons, who bring along their status, their ideas, their vision and we have endeavoured to echo their choral voice, therefore we organised an event at arc en rêve for every Agora editions, we set up a stand in H14 and on some occasions we had installations in town. For the first edition , in 2004, we highlighted the Benauge fire station: In Hangar 14, a stand was put up telling the story of the station together with four other symbolic architectural units, built during the 20th century in Bordeaux, pictures were on show and a half round table-half drama performance was staged. In the “galerie blanche” an exhibition on the fire station was planned to open for the duration of Agora. To me, Agora’s first edition’s scenography was the best we had, due to space distribution probably. A dialogue was set between topical issues on show and Agora’s participants, tactful and becoming. 2006 topic was home, and we chose to screen images of Arc en rêve’s educational action. The event was a success, its theme was attractive to the general public and the exhibition drew a great number of visitors. In addition, the debates went deeper into the question of home and home architecture, with contrasting views discussed by personalities of international reputation. In parallel, at our Entrepôt, we put on a small exhibition entitled:” 36 histoires de maisons - 36 home stories”. For the 2008 Biennale, we decided to devote an exhibition to the appointed curator Nicolas Michelin, whose work we knew from when he worked with Finn Geipel. His project, and the “Alerte” title he had chosen were our red thread for the surveying game we organised on sustainable development and which we represented as a fresco on H14’s wall. In town, we set up four micro architectural units, including Nathalie Crasset’s weeping willow house in Bordeaux’s city hall. 2010 was the one million people city Agora, we opted to focus on the inhabitants: in H14,we staged a work done by Isabelle Kaiser and Marc Pichelin between the Bacalan and les Aubiers areas, and in our gallery we inaugurated an exhibition on Dominique Lyon’s work, he was participating in the debates, so we felt we were in tune with the Biennale; in addition we prolonged the Renzo Piano exhibition and organised a special screening of Gilles Dagneau’s film on the Tjibaou centre during the Biennale. In your opinion, what is the logic of holding such a Biennale as Agora in Bordeaux?
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More than logical, it is natural for Bordeaux to host that Biennale, as it is a city with a popular liking for architecture; though people may not be able to express it or to show it, they live in an architecture oriented environment and the urban transformation dynamics of recent years go in the same direction. Arc en rêve’s participation in Agora contributes to that increase of interest, I am happy to say. The interest for architecture could not but increase in such a beautiful city, with its recesses, with people’s curiosity, a local press aware of the topic … All the constituents are there to ensure success. Agora’s strength is precisely the social mix of visitors to the Biennale. It is a pole of attraction: for developers it is a must, for the general public it is an event that people would not miss. Bordeaux is a city laden with history, with the unique capacity to arise anew from its own self, with the help of public or private personalities who fly the colours of contemporary Architecture. There will never be a sufficient number of events and meetings and opportunities to discuss those issues. There is a sense of pride to live in Bordeaux, feeling shared by the people in this city and such events as a four-day Agora Biennale and Agora awards add to their pride and are necessary tools to promote architectural quality, spread it and multiply its accomplishments.
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Bordeaux School of Fine Arts (university institute) Interview with Guadalupe Echevarria, Bordeaux School of Fine Arts director In your opinion what is Agora’s specificity? To me, Agora’s specific feature is that it is a multidisciplinary Biennale, where many topical issues are raised and urban life is considered as a whole. Agora grows and evolves in its urban context with the result that architecture, design, urban planning and all the other urban activities are involved, the strong point being that it draws and rallies economic actors as well. In this respect, I wish to stress arc en rêve’s action, it is a historic organisation in a historic site which has generated in Bordeaux an intermediate type of public, between commissioners, high ranking economic actors and politicians on the one hand and the general public of merely curious people on the other. It could be said that arc en rêve has trained a public of amateurs and connoisseurs. Now, I think it would be time for Agora to address a more international audience Why is it important for the Bordeaux School of Fine Arts to participate in all the Agora Biennale editions? The fact that there is such an event draws our attention, we need to observe the public and have an overview of the Biennale. For any educational structure concerned with “what” can be taught, all the questions related to the city are subject matters, as far as we are concerned the city is part of our structuring process. In the 90s, Bordeaux undertook a drastic and unprecedented urban project, the most ambitious and comprehensive scheme one could think of. As a consequence, our reference models changed to urban action models, Agora discusses topics on which we also. That is why the Bordeaux School of Fine Arts is a supportive witness of Agora’s approach, from the announcement of the theme of the Biennale, the appointment of the curator, down to the event itself. Your best Agora memories: The most impressive project I remember was a students’ study on the topic of natural disaster occurrences, they submitted a wide range of fantastic, dreamlike work on geese, those birds of ill omen in ancient Rome, with a very strong sociological connotation, that is a very good memory. I also remember that in 2010 we presented images of the city, there were not very many but those that were
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on display were of high quality, the underlying assumptions were clear and the problems clearly shown. It is true that our students’ projects are usually elaborate and complex; so are Agora’s topics, they look rather simple, almost down to earth, and when you get into them, they are complex and controversial issues. Could you say a few words on your experience as member of the design prize jury? The jury is composed of many members, which is good, we learn a lot from each other, we discuss freely, we even go astray sometimes! In my opinion, though, the prize should be better known and the requirements more specific so as to get more numerous and more interesting projects. I remember the chairman of the jury and I have a vivid memory of Andrea Branzi, what an extraordinary character!
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Working with children Interview with Claire Josso, Fournier high school art teacher.
tions, they have adopted the subject convergence concepts. It is no longer a question of knowledge being transmitted, it is making connections between acquired skills; students are active participants and in many cases projects stem from their suggestions, it may be a disturbing method at the time it is applied, but some years later students come back to me to tell me they want to study architecture, conversely, some architecture students tell me that they are so sorry “they were not required to do that type of work in art class at school”
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REWARDING ARCHITECTURAL WORKS: AGORA AWARDS CATALOGUE 2004-20012: Architecture prizes 2006-20012: Calls for ideas 2008-20012: Design prizes 2010-2012: Charity prizes 2012: Photography prize. See the French version
What does your work with children consist of? Initially my idea was to raise awareness of architecture in high school through interdisciplinary work. Rather than work on finalised projects, I try to set up a working procedure connected to coetaneous events in the city. This unique working method allows separate and unconnected subjects to benefit from the global treatment of several subjects taken together. I believe that educational methods do not relate subjects sufficiently, students’ personal involvement and independence ought to be emphasized, as they are major learning objectives. It is not unusual to see children with problems at school or unwilling to study, take off with that method and with the momentum it generates. Could you say a few words on what your students and yourself presented at Agora 2010? For two years students had been imagining possible architectural structures for the Bassins à flot, they had re-constructed the city in that context; why did we opt for the wet docks area? Precisely because it is a topical issue in Bordeaux, it is a booming project initiated by Nicolas Michelin, it is part of contemporary experimental projects, therefore anything can happen! And you would be surprised at the comparison between the kids’ work and the architects’ projects. A few weeks ago I asked them to imagine an architectural space in Niel barracks’ big central Hall. The project leader told us that he was planning to put a swimming pool and, spontaneously one of the children raised his hand to say “that is just what I was going to draw!” At the end of the visit, the project leader came to me and insisted on seeing the children’s work. I believe that the presentation of that work within the Agora Biennale is the acknowledgement of their efforts, and of our mission. How do your students welcome your educational method? To get familiar with the methods, children need the whole school year, at the beginning, they are at loss, but it is clear that assessment is not only immediate marking of a paper, it is progressive and it is not the result as such that I most look at. It is the thinking process, questioning and coordinating alternatively, that is important, I want to give them an insight of a skill or a given subject, the projects I ask them to work on are in the making and progressive, I do not work on fixed and finalised projects, I work on controversies and insights, on a new vision of our environment. In your opinion, what are the benefits of the method for children? Anyone can see that children have changed, they ask ques-
Agora
Traduction
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Philippe BARRIEU (Tourny Meyer) “Agora is like desire, one enjoys the feeling of longing before being satisfied” Bernard BLANC (Aquitanis) “Agora is a laboratory, a meeting place, the unique moment in time when elite and ordinary people are joyfully immersed in Bordeaux’s urban and architectural tidal bore.” Pascal CIRASSE (SNC Lavalin) “The agora is a place where active members of society focus their competence on the community, the meeting place where they can exchange views and talk to other people from other spheres of life. The combination of their skills and ideas will allow Bordeaux’s authorities to launch cutting edge projects to the benefit of the population. The future is built on knowledge sharing.” Manuel COLLEAUX (Cogedim) “Bordeaux’s architecture and design biennial is rightfully named ’Agora‘, the place where people meet and exchange ideas with the builders of the city, both public and private. Agora is the place where one can stop for a moment, look at things from a distance and discuss the organisation and the future of the city. It is the vital breathing space we need in our hectic life.” Philippe COURTOIS (Euratlantique) “Agora has managed to be an architecture international casting, the venue of major debates, an exhibition site and consequently to introduce Bordeaux into the intimate circle of the makers of tomorrow’s cities.” Philippe COUSTY (Bouygues Immobilier) “Agora is the place where we debate and exchange ideas on the commitment we share with the city of Bordeaux to produce innovative and high quality architecture. Agora echoes our creative ideas, our know-how and our sensitivities. The ferment of ideas and the energies created by that biennial event give Bouygues Immobilier the opportunity to highlight our work done with committed architectural agencies and to find new working avenues, untrodden ones possibly! Philippe DEJEAN (Domofrance) “More than merely an architecture, urban planning and design biennial, Agora is a time for thought, the indispensable time required to have fruitful exchanges with professionals and with the general public on life in the city, that is on its design, its construction and its user-friendly layout. Agora’s uniqueness is that combination of building, environmental and human features.”
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P. 173 Benjamin DELAUX (NFU) To me, Agora is more than an architecture, urban planning and design biennial, it is the first urban project biennial in Europe, a research laboratory on the identification of what an authentic urban project should be, contributing to that metropolis renewal so beautifully illustrated by Bordeaux.” Alain DENAT (Vinci Construction) “Agora is directly related to heritage renewal in Bordeaux, The architecture, urban planning and design biennial drives our city towards an innovative future and a standard setting position which the city deserves.” We are proud today to take part in its development and to bring our contribution to such achievements as the new crossing over the river, the new stadium as well as to development projects such as Bordeaux’s Mama Shelter Hotel.” Jacques de PASSEMAR (Vinci Immobilier) “Agora is an intense think-tank where creative and imaginative ideas spring up from everywhere, it is both a showcase for Bordeaux and a window on other cities in the world.” Julien DI PIZZO (Redevco) “Agora is a source of inspiration and information dedicated to Aquitaine’s capital city. That unique event helped us as developers to get an insight of Bordeaux’s spirit. It is Agora that gave Redevco the opportunity to present our urban rehabilitation flagship operation of Promenade Sainte Catherine! It is a new living area with commerce and other activities, in harmony with the historic cityscape that is bound to revitalise the city’s historic centre.” Clement FAYAT (Fayat) “As the years go by, the Agora Biennial has been a platform for Bordeaux’s actors to witness the city’s transformation and decrypt its future” Alain FERRASSE (Nexity) “Agora is a spur to the Bordeaux conurbation’s ambitious building and layout projects. Nexity shares that ambition and provides its expertise to that talented team, since the 24,000 visitors expected are all clients of ours”.
P. 174 Jean-Noël GALVAN (Incité) “The verbs: to know, to enhance, to love and to honour, in the present, past, and future tenses seem to be the adequate definition of Agora’s clear views on concepts, history, and prospects of architecture, urban layout and society. Incité relates completely to this.” Pascal GERASIMO (BMA) “AGORA has revived democratic Athens’ tradition of the city market place where people stroll with friends and discuss philosophical theories…Right from the outset, Bordeaux Metropole Amenagement was involved in the biennial event where ideas stream in from all directions, where projects are on display, where the city is being built up in an open minded spirit of exchange of views, with the friendly participation of the city lovers whether they are ordinary citizens or leading personalities.” Xavier HEULIN (Urbispark) “A farsighted setting where architecture and design challenge the visitors’ eye for a clearer view on the making of tomorrow’s city.” Norbert HIERAMENTE (Groupe Janor) “2012 Agora is the first edition Logevie participates to, as this year the organising team is willing to associate with the greater number, and more specifically with the city’s inhabitants. It is logical for a social initiative in favour of housing to focus on the people of the city and to cooperate with those who are committed to its development and transformation.” Claude LABBE (groupe Setec) Agora
Biennale d’architecture, d’urbanisme et de design de Bordeaux
“As an engineer member of an engineering group used to complex project designs in the field of housing, art works and urban planning, and as an environment minded citizen, I see Agora as a unique space of ideas and exchanges on major building skill issues.” Hervé LAPASTOURE (Eiffage) “Agora is a breathing space where urban planning stakeholders and the general public can debate together about our city and exchange their views.” Philippe LE PICOLOT (Gaz de Bordeaux) “I am grateful to Agora for that wonderful footbridge spanned between builders and the inhabitants of the city. It is a friendly site, a place of encounters and discoveries. Agora is a brain storming event about the future we wish for our own city. Agora is the unique opportunity to have a break and develop our outlook on Bordeaux and its sustainable development.” Olivier LEPORE (Dexia) “Architecture is no longer a fancy or an insider’s luxury. It is concrete buildings, steel structures all over our planet, the planet where our children and grandchildren will live; Agora gives the people of Bordeaux the opportunity to foresee the urban frame where they will be happy to live during the 50 years to come.” Léopold LOMBARD (Lafarge) “Agora, the biennial festival of Architecture - stories so beautifully told by the city!” Denis LUTHEREAU (Icade) “Agora a volatile yet sustainable moment in time, a space where people meet and ideas spring up, where designs are experimental and achievements amazing. It is today’s and tomorrow’s city that is being built. Icade, with its challenging and yet realistic slogan: “let’s give life to the city”, combines the merits of private firms and public authorities and fully agrees with Agora’s open mindedness and work for a humane and friendly city.”
P. 175 Stephane MARY (Ingérop) “Agora is the illustration of Bordeaux’s momentum, and of the construction industry’s skills and ambition. It is the meeting place for tomorrow’s city builders.” Frederique MONJANEL (Vinci Construction) ’Agora,’the well thought out city” Jacques NOYEZ (BNP Paribas Immobilier) “The Agora Biennial is a time for further thinking, exchange of views, unexpected discoveries in a warm and friendly atmosphere. Such a unique moment is a relief in our too fast changing world.” Thierry OLDACK (Thierry Oldak) “At the crossroad where planning stakeholders can meet and compare their experiences and points of views for the benefit of everyone, Agora gives momentum to the whole sector by raising unexpected and challenging questions. “ Daniel PALMARO (Clairsienne) “A space of freedom, where energies, ideas and options are associated, where creative experiments can be made on the city under transformation, in partnership with people from different cultures.” Patrice PICHET and Nicolas FLORIAN (groupe Patrice Pichet) “Agora represents a moment in time when exchanges of ideas merge into an alchemical compound of prestigious architectural heritage and farsighted vision of future city centres. Our group has been taking part in those exchanges and will go on doing so to share the approach of a city where people take the time to live, to relax, to be with their neighbours.” Francis RIETHER (EDF) “Agora gives EDF, the sustainable city partner, an opportunity to prove the company’s support to high quality architecture and to highlight its energy saving innovative projects.” 219
Xavier ROLLAND-BILLECART (Caisse des depots) “From the start, the Agora Biennial has been giving momentum to urban projects and has been a standard setting tool for architecture. Caisse des depots is proud to have encouraged that action since the beginning. That event is part of the global urban planning policy undertaken by Bordeaux, it is a unique biennial event and an appropriate time for debates and exchanges on major urban projects and innovative planning schemes that will give and identity to our city in the future.” André YCHE (groupe SNI): “Agora is a gathering of citizens, regrouping those who will be making the city of the 21st century, it is a time of dialogue between the city and the world on urban project and changing social patterns.”
P.186 Conclusion Agora has its own life, it grows with partners and develops with the public. It has friends to share experiences with. This book is an eight-year adventure chronicle, written to keep track of that biennial event which, besides being a friendly gathering, is principally a unique time for thinking, debating and for sharing experiences about our cities and our life in the cities. It is everything except an attempt to draw conclusions: “Stupidity consists in wanting to reach conclusions” Flaubert said, we are keen to follow his advice.
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Interview with Noelle Arnault, canal com You have been following Agora since its creation in 2004, what is its uniqueness compared to other biennial events you take part in? When Alain Juppé was elected Mayor of Bordeaux, he undertook a vast and ambitious campaign of renovation, cleanliness and illumination. He adopted some of the approaches that had worked well in Paris, making explicit choices and this led the people of Bordeaux to change their view on the city, and for some of us to really look at it. Michèle Laruë-Charlus came up with the initial idea, which was then shared by all, saying: “This town has completely changed. It is time to realize this. To help you do it we propose an event that will help you visit the city with eyes wide open and take possession of it.” We were embarking on a multi-facetted discipline – architecture, urban planning, design, quality of life, social interaction, forward planning – very open to the general public, which was both risky and exciting. On the first day of Agora, when we saw that long queue flowing up the quays all the way to Hangar 14, we felt reassured. Concerning the media, though we were quite sure about the interest of the local press for quite a unique biennial event, we could not have anticipated that of the national press. But right from the beginning, it acclaimed the concept and reported on the good attendances. Its interest for Agora increases each year and the event is now really well established. Why this loyalty to Agora over the years? And why Agora’s loyalty to Canal Com? It is an event that really has a meaning. Having contributed to its birth has created even stronger links. 60% of Canal Com’s activity consists of press relations, whereas our peers often prefer public relations, less risky in terms of results and less time consuming. Every day, including weekends, we open the newspapers saying: “let’s hope the article has been published, with the right content, the right title, the right size.” Working with Michèle LaruëCharlus has enriched my vision of the city. Her enthusiasm and her conviction have taught me to live with eyes more open, to get more informed and not cross the city feeling detached and anonymous.Then you become terribly proud of the whole city. Agora is an intelligent and generous event, a beautiful project for my
Agora
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agency. We are very proud of our association with it. Which edition of Agora has most left its mark on you and why? I have really appreciated all the editions, but it is true that those that allowed the closest proximity and richest exchanges with the general curator are those that leave you with the feeling of having had all the essential information and having been able to communicate it to the press. The 2008 edition with Nicolas Michelin will remain my “special one,” but each event is unique and defined by the link between the general curator and the media. Jacques Ferrier and Nicolas Michelin were particularly appreciated by the press. In 2012, Djamel Klouche was especially welcome because he was one of the ten teams consulted for the Grand Pari(s), but equally because he is a young and “wild” architect who rarely communicates with the press. The debates represent just about half of Agora and year by year they get richer in content, welcoming international heavyweights together with the architects and actors of Bordeaux’s evolution. Rémi Cambau*, who is the principal co-ordinator, has a sixth sense that allows him to create the link between major architectural projects and people’s everyday concerns. The debates are passionately followed by a keen audience who is there for the whole afternoon and would not miss a word of them. The politicians do not leave and the architects and the students of the School of Architecture are present. The content is pertinent and interesting. Which article or media reaction has pleased you most, has most left its mark on you? It is difficult to give an answer since very edition has had so many. I will particularly mention Sud-Ouest, D’A, Le Moniteur, who are so steadfastly with us. For Agora 2010, I was taken by surprise when I saw the importance given to the event by Anne-Marie Fèvre in Libération. She published an introductory portfolio followed by an exhaustive article. On the other hand, I find disappointing for us and not flattering for their inquisitiveness the fact that some journalists specialised in architecture and design do not attend Agora. Other biennial events are also about architecture, but in Europe no other event addresses the general public so directly and has its foundations in the local environment. The beginnings of the venture were quite risky, but the event proved a success and the press was a witness to this right from the first edition.
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Ce livre a été conçu par : La Direction Générale de l’Aménagement de la Mairie de Bordeaux Directeur de publication : Michèle LARUË-CHARLUS Coordination de l’ouvrage : Alice ROULLÉE Textes : Michèle LARUË-CHARLUS, Alice ROULLÉE Traduction : Anne DU BOUCHER Recherche iconographique : Claire-Céline LAPOUGE Graphisme : Béatrice FICHET et Hugo Blanzat assistés de Emilien ROTIVAL La Direction générale de l’Aménagement remercie tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet ouvrage. Au sein de la direction : Elodie HILTENBRAND, Marie-Fanny JACOB, Claire-Céline LAPOUGE, Stéphanie HOSTEINS, Sylvain SCHOONBAERT, Anne-Laure MONIOT, Steven GAYME, Manon FAVRE, Jean-Lou VILA. Ainsi que Laurence KNOBEL (Direction des services techniques - DST). La DGA remercie toutes les personnalités qui ont accepté de témoigner et tous les architectes, urbanistes et spécialistes qui ont répondu à nos questions et contribué à l’écriture de ce livre. Crédits photographiques : ANMA - Artefactory - Astoria Studio - Pascal Béjean - Gaston Bergeret - Patrick Bernard - B LAB - Luc Boegly - Cyrille Brisou - Jérémie Buchholtz - Stéphane Chalmeau - Rodolphe Escher - Pierre Even Edouard Decam - Eric Flogny - Jean-Christophe Garcia - Benjamin Girard - Emmanuel Graffeuil - Benjamin Guénault - Michel Jacques - L’AUC Paris - Mairie de Bordeaux/Lysiane Gauthier - Mairie de Bordeaux /Thomas Sanson - Mairie de Bordeaux / Cathy Colomer - Antoine Marescaux - RE - Jean-Marie Monthiers - Vincent Monthiers - Louis Paillard - François Parrot - Particule 14 - Arthur Péquin - Olivier Roux - Philippe Ruault - Anna Sanna - Studio Furax - Franck Tallon - Philippe Taris - Eloïse Vene - 2 :pm architectures Achevé d’imprimer sur papier Satimat green sur les presses de BLF impression [33185 Le Haillan], imprimerie certifiée PEFC sous le n° de chaîne de contrôle FCBA - 08-00922 Dépôt légal : Août 2012 ISBN : en cours © Ville de Bordeaux, Direction générale de l’Aménagement, Béatrice Fichet, les photographes
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