RAPPORT D’ACTIVITÉ
INTRODUCTION
REGARDS CROISés :
PHILIPPE PINTA ET YANNICK LE BOURDONNEC ONT PARTAGÉ leurs visions de l’évolution du monde agricole ET SYNDICAL Yannick Le Bourdonnec Spécialiste des questions agricoles, et agroalimentaires, Yannick Le Bourdonnec est président de YLB conseil, société de conseil en communication. Journaliste, écrivain et essayiste, il a collaboré au cours de sa carrière avec de nombreux journaux de la presse écrite comme Ouest France, Les Echos ou Sud Ouest.
2018 VIENT TOUT JUSTE DE DÉBUTER, NOUS SOMMES A L’HEURE DU BILAN. QUE RETENEZ-VOUS DE L’ANNÉE 2017 ET QUELS ONT ÉTÉ LES FAITS MARQUANTS POUR LA FILIÈRE ? Philippe Pinta : Il y en a eu beaucoup et le moins que l’on puisse dire c’est que l’année 2017 n’a pas débuté de la meilleure des façons avec le départ soudain de Xavier Beulin en février dernier. Nous venions de l’accueillir comme chaque année à l’occasion de notre congrès, son décès a été un choc pour nous tous. Xavier, c’était les grandes cultures, ORAMA, la Fop, Sofiprotéol, la FNSEA, Unigrains, Une vision, Un pilier.
Autre évènement incontournable pour la filière, les moissons. Après une année 2016 catastrophique, nous attendions beaucoup de la moisson 2017. Malheureusement, elle n’a pas été à la hauteur de nos attentes. Elle ne nous permettra pas de rattraper 2016. Ce qui complique considérablement la situation de nombreux céréaliers. Quant à la fin de l’année, elle a été marquée par les Etats Généraux de l’Alimentation. J’avais déjà vécu le Grenelle de l’environnement et j’ai eu l’impression de revivre un Grenelle bis. J’espère que cela ne se finira pas de la même façon ! De tout cela, je dirais qu’aujourd’hui, je m’interroge sur la place que le gouvernement souhaite accorder aux corps intermédiaires que nous sommes.
Après une année 2016 catastrophique nous attendions beaucoup de la moisson 2017.
Autre fait de l’année qui vient de s’écouler, c’est l’élection d’Emmanuel Macron qui en quelques mois a entraîné un certain nombre de bouleversements dont les premiers effets se font déjà sentir.
Yannick Le Bourdonnec : Le décès de Xavier Beulin, a été incontestablement un événement émotionnel fort qui a créé un vide. Il a fallu faire le deuil et continuer à av ancer avec Christiane Lambert qui a repris les rênes de la FNSEA. L’élection de cette dernière n’a d’ailleurs rien d’anodin, c’est quand même la première fois qu’une femme se retrouve à la tête du principal syndicat agricole ! On voit donc qu’en 30 ans, un réel changement de mentalité s’est produit et je trouve cela très positif.
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INTRODUCTION
REGARDS CROISéS
Quant à Emmanuel Macron, je trouve que sa façon d’intervenir et de s’attaquer directement au nœud gordien des relations entre le commerce, l’industrie et l’agriculture à travers les Etats Généraux est assez forte. C’est la première fois qu’on voit un Président se saisir de ce problème. Il a d’ailleurs à ce sujet repris divers éléments de réflexion de Xavier Beulin, notamment quant à la question de la fixation des prix à la source, afin que la valeur ajoutée revienne aux producteurs, ou la réhabilitation de la notion de filière et d’interprofession alors que nous étions entrés dans un processus de libéralisation de l’agriculture pouvant mener à la condamnation de ces dernières ! Je trouve qu’il a relégitimé cette organisation de l’agriculture et ce n’est pas rien.
DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, LES CRISES SE MULTIPLIENT DANS LE SECTEUR AGRICOLE, S’AGIT-IL D’UNE SITUATION INÉDITE ?
Au-delà des crises économiques et climatiques, nous vivons une crise identitaire. Philippe Pinta : En 2016, nous avons connu une crise d’une violence incroyable avec des prix déjà très bas et une qualité de blé médiocre qui n’a fait qu’aggraver la situation. C’était du jamais vu depuis 80 ans. Mais je crois qu’aujourd’hui, au-delà des crises économiques et climatiques, nous vivons une crise identitaire. Nous sommes des acteurs à part entière de l’économie et de la géopolitique de notre pays au sens où nous répondons aux besoins de certains de nos voisins d’Afrique du Nord qui n’ont pas la chance d’avoir des terres propices à la culture. Aujourd’hui, malgré tous les efforts que nous avons fournis en matière de productivité et d’environnement depuis 20 ans, nous souffrons cruellement de ne pas être reconnus comme des acteurs économiques utiles à notre pays. Si je reprends l’exemple du glyphosate, c’est un cas de figure incompréhensible ! Le débat sur ce sujet n’a même pas été contradictoire, il n’y a eu aucune concertation ! Le Président de la République soutient qu’il est européen convaincu, mais à la première décision prise qui ne va pas dans son sens, il annonce qu’il ne suivra pas l’avis européen ! Nous ne supportons plus cette image toujours à charge que l’on donne de nous. Ce malaise identitaire est vraiment fort.
Yannick Le Bourdonnec : Je vous rejoins sur le fait que le sujet de la légitimité du monde agricole est crucial. J’ai déjà entendu « a-t-on encore besoin d’une agriculture en France ? » et, quand on en arrive à se poser la question en ces termes là, c’est que dans notre société s’est installé un doute fondamental et existentiel quant à l’agriculture. Si on arrive à douter de nous, alors que la France a toujours été un grand pays agricole, où cette activité a structuré notre économie, notre histoire, notre territoire et notre façon de penser, c’est qu’il y a en effet un vrai problème identitaire. Je pense que l’agriculture va devoir redéfinir son utilité sociale. Elle nous paraît évidente mais je pense que pour beaucoup de gens, elle ne l’est plus. Ce sera un des grands enjeux pour l’agriculture. Elle a déjà gagné la bataille technologique, technique, économique, elle doit désormais regagner la bataille culturelle car notre société a changé.
L’agriculture va devoir redéfinir son utilité sociale.
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INTRODUCTION
REGARDS CROISés AVEZ-VOUS IDENTIFIÉ DES OUTILS QUI POURRAIENT VOUS PERMETTRE D’ENDIGUER CETTE SITUATION ?
Philippe Pinta : Il est important pour la filière de miser sur la recherche pour trouver des plantes qui soient plus résistantes aux aléas climatiques. Il faut accélérer le travail sur la génétique. Il existe déjà de nouveaux outils tels que les NBT (New Breeding Technology) qui permettent d’intégrer de nouveaux caractères de résistance et de corriger les conséquences de certains aléas tels que la sécheresse qui est souvent la plus à craindre. Avec le changement climatique, nous allons aussi devoir faire face à l’arrivée de nouveaux nuisibles, de nouveaux insectes notamment, que nous ne connaissons pas et là aussi la génétique devra nous aider.
pour le réintégrer les mauvaises. Nous souhaitons que ce dispositif, actuellement connu sous le nom de déduction pour aléas, soit profondément rénové dans les prochains mois, pour devenir un véritable outil d’auto-assurance pour les agriculteurs. Il s’agit d’ailleurs d’une promesse de campagne d’Emmanuel Macron, nous espérons vraiment sa mise en œuvre prochaine. Cette mesure relève, selon nous, du bon sens.
Yannick Le Bourdonnec : Sans recherche, il n’y a pas d’avenir pour le monde agricole. On peut, d’ailleurs, déjà constater l’apport technologique important des nombreuses start’up qui se sont développées ces dernières années. Philippe Pinta : D’un point de vue économique, nous avons identifié des outils qui permettent d’amortir la volatilité des revenus, notamment un système qui existe déjà mais qui est trop encadré et effraie plus qu’il n’attire les agriculteurs, celui de l’épargne de précaution. Il permet aux producteurs de mettre de côté autant qu’ils le souhaitent les bonnes années,
QUELLES SOLUTIONS POUR LES EXPLOITATIONS QUI SE TROUVENT DÉJÀ DANS DES SITUATIONS TRÈS DIFFICILES, CELLES NOTAMMENT SITUÉES DANS LES ZONES INTERMEDIAIRES ?
Philippe Pinta : Je voudrais insister sur un point : pourquoi ces zones qui ont la plus faible productivité hectare à cause des sols et parfois du climat, sont aussi celles où les agriculteurs bénéficient des plus petites aides à l’hectare. Par rapport aux Allemands par exemple, il peut y avoir jusqu’à 100 € /ha d’écart. C’est énorme. Comment la France peut-elle tolérer cela ? Pourquoi ne faisons-nous pas en sorte de mettre en place une aide minimum à l’hectare en dessous de laquelle il ne sera pas possible de descendre ? C’est l’une des pistes que nous étudions de notre côté. L’autre piste sur laquelle nous travaillons consiste à identifier les moyens pouvant permettre de mieux accompagner les agriculteurs qui se lancent dans une
démarche d’investissement afin d’augmenter à terme leur chiffre d’affaires. Cette réflexion, nous l’avons également eue dans le cadre des Etats Généraux.
Pourquoi ne faisons-nous pas en sorte de mettre en place une aide minimum à l’hectare en dessous de laquelle il ne sera pas possible de descendre ?
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INTRODUCTION
REGARDS CROISés QUELLES SONT, SELON VOUS, LES PERSPECTIVES ET LES ENJEUX DU SYNDICALISME DE DEMAIN ?
Philippe Pinta : Au niveau local, la force du syndicalisme est de parvenir à rassembler les agriculteurs qui sont de moins en moins nombreux, de plus en plus isolés et qui ont besoin de se retrouver pour partager. C’est très important car quand vous n’avez plus personne à qui parler, il peut y avoir des drames. Cet ancrage local est majeur. Le monde agricole est très solidaire, c’est un secteur où il y a beaucoup d’entraide. Au niveau national je m’inquiète notamment de la place que l’on souhaite donner aux corps intermédiaires dans le dialogue. Un exemple parlant, celui de Notre-Dame-des-Landes. Pour tenter de résoudre le problème, les autorités ont reçu tout le monde mais par contre lorsque la question du glyphosate s’est posée… personne ! Notre objectif n’est pas d’être systématiquement dans la contestation, au contraire nous sommes là pour proposer des solutions, mais à condition qu’on nous écoute et qu’on nous fasse confiance.
Yannick Le Bourdonnec : L’élection d’Emmanuel Macron signifie quelque chose de profond dans la société, quelque chose qui touche de plein fouet la question de la représentation professionnelle. On voit bien qu’il y a une remise en cause de l’ensemble des corps intermédiaires qui ne se limite pas au seul secteur agricole, de leur légitimité, de leur représentativité et de leurs missions. Il est donc essentiel selon moi de redéfinir le rôle des uns et des autres.
On voit bien qu’il y a une remise en cause de l’ensemble des corps intermédiaires qui ne se limite pas au seul secteur agricole
PENSEZ-VOUS QUE L’OPINION PUBLIQUE A CONSCIENCE DE L’ÉTENDUE DES CONTRAINTES QUI LIMITE LA LIBERTÉ D’ENTREPRENDRE DES AGRICULTEURS ?
Aujourd’hui il y a un manque d’objectivité.
Yannick Le Bourdonnec : Oui, mais je pense aussi que les gens ont du mal à comprendre pourquoi le monde agricole vit dans une misère pareille. C’est davantage à l’égard des distributeurs qu’ils sont sévères, ils savent que s’ils parviennent à s’alimenter à bas coût , c’est que les distributeurs ont serré la vis quelque part, et que cela a pu ruiner des filières entières. Mais l’opinion publique ne peut se faire un avis qu’à partir des informations qu’on lui donne et aujourd’hui, je dois avouer que quand vous lisez ou écoutez les médias, et bien, il est très difficile de savoir ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. Dans ces conditions comment voulez-vous que les gens se fassent une opinion ? Moi je me raccroche au fait que la population augmente, l’espérance de vie aussi, qu’on est bien nourri. Ce sont des signaux positifs.
Philippe Pinta : Effectivement aujourd’hui, il y a un manque d’objectivité. Par exemple quand on réalise des analyses sur les fruits et légumes afin de déceler la présence éventuelle de pesticides, on va vous dire qu’on en a trouvé à partir du moment où une trace, aussi infime soit elle, a été décelée, alors qu’elle peut parfois être mille fois inférieure à la norme ! On ne relativise pas, on joue sur la peur.
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INTRODUCTION
REGARDS CROISés QUELS GRANDS CHANTIERS ATTENDENT VOTRE FILIÈRE EN 2018 ?
Philippe Pinta : Le Président de la République nous a sollicités dans le cadre des plans de transformation de filières et nous avons rendu notre copie fin 2017. Tout ce qui touche à la question de la protection des plantes n’a pas vraiment été abordé mais cela le sera, en principe, au cours du premier trimestre 2018. Evoluer ne nous pose pas de problème, nous le faisons depuis toujours. Mais quand des solutions de protection
phytos disparaissent sans qu’aucune alternative n’ait été trouvée, comment faire ? Il faut des solutions avant les interdictions et pas l’inverse. Dans les années à venir, nous devons également regagner en compétitivité et ce à tous les échelons de la filière. Il faut intervenir sur toute la chaîne jusqu’au client final. Notre objectif est clair : retrouver 15 € de la tonne de compétitivité.
LA NOUVELLE PAC 2020 / 2027 EST EN COURS DE PRÉPARATION, QUEL REGARD PORTEZ-VOUS SUR LES PREMIÈRES ORIENTATIONS DE CELLE-CI ?
Philippe Pinta : J’insisterai surtout sur le fait qu’il faut limiter au maximum la subsidiarité. On parle de Politique Agricole Commune…il faut donc qu’elle reste commune ! Il n’est pas possible qu’une bataille de compétitivité s’engage entre pays européens sur une même production avec des politiques divergentes. Ma grande inquiétude réside sur cette notion de subsidiarité, cela serait une catastrophe et un très mauvais exemple pour les autres politiques européennes.
On parle de Politique Agricole Commune… il faut donc qu’elle reste commune !
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INTRODUCTION
REGARDS CROISés Soit on revient à une vraie politique européenne (..) soit on opte pour une renationalisation des politiques agricoles.
Yannick Le Bourdonnec : Je suis assez d’accord avec cette vision. Le principal problème de cette politique réside dans le fait qu’elle n’est plus une politique agricole commune, mais une politique environnementale. Soit on revient à une vraie politique européenne qui aide les agriculteurs à se repérer sur les marchés grâce à divers outils, soit on opte pour une renationalisation des politiques agricoles. Si l’Europe se tourne vers une politique environnementale, alors il faudra des politiques agricoles fortes au niveau de chaque Etat. Mais il est essentiel de marquer une volonté ferme dans un sens ou dans l’autre.
PENSEZ-VOUS QUE LES POLITIQUES ONT PRIS LA MESURE DE LA DÉTRESSE DES AGRICULTEURS ?
Yannick Le Bourdonnec : Les évènements de 2016 et 2017 ont clairement marqué les esprits. On n’a jamais autant parlé d’agriculture en détresse, et je pense que les politiques ont pleinement conscience de la situation. Maintenant, la question est de savoir si l’exécutif a la bonne réflexion sur la manière de reprendre en main le sujet agricole. J’ai quand même trouvé qu’avec les Etats Généraux les perspectives données par le Président Macron étaient plutôt intéressantes.
Yannick Le Bourdonnec : C’est vrai l’ambition exportatrice de la France est un point crucial. Le sujet est double : a-t-on envie de conserver une agriculture forte en France ? Et surtout a-t-on une véritable ambition pour celle-ci ? C’est particulièrement vrai pour les grandes cultures car si ce moteur exportateur venait à disparaître, un certain nombre de territoires se retrouverait dans une profonde déshérence.
Philippe Pinta : Je regrette tout de même qu’il n’ait pas parlé d’export !
SI VOUS N’AVIEZ QU’UN SEUL CONSEIL À DONNER AUX CÉRÉALIERS EN CE DÉBUT D’ANNÉE, QUEL SERAIT-IL ?
Philippe Pinta : Garder l’unité de la filière. Notre force, c’est la filière. Elle s’entend bien et a les mêmes objectifs. Sur les grandes stratégies telles que l’export, le produire plus et mieux, nous partageons la même vision et c’est très important parce que pour nous en sortir, nous devons surtout compter sur nous-mêmes.
Garder l’unité de la filière. Notre force, c’est la filière.
rapport d’activité 2017 | P. 7
INTRODUCTION
SOMMAIRE 2
REGARDS CROISÉS
présentation de l’agpb
10
TOUR D’horizon 2017
12
gouvernance de l’agpb
16
des femmes et des hommes engagés
17
VOS REPRÉSENTANTS PROFESSIONNELS EN RÉGION
18
Introduction
1 Un monde syndical et politique profondément bouleversé en 2017
20
La disparition brutale de Xavier Beulin bouleverse le monde syndical
20
L’élection d’Emmanuel Macron ou le big-bang politique
21
2 la moisson 2017 ne compense pas l’année noire de 2016
22
Une situation mondiale en blé, marquée par la forte augmentation de la production en Russie
23
Moissons France 2017
24
Toujours 40% des céréaliers dans le rouge
25
La situation des céréaliers des zones intermédiaires toujours préoccupante
26
3 Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
28
Glyphosate et néonicotinoïdes
28
Contrat de solutions et Plan de transformation de la filière céréalière
29
Des instruments de gestion des risques à développer et à optimiser
30
Une mise en œuvre de la PAC chaotique en 2017
32
Lancement des travaux sur la PAC 2020
34
La bioéconomie : une solution d’avenir
35
4 Savoir-faire et Faire-savoir
38
Une ambition de communication renforcée
38
le SIA 2017, un espace de rencontre essentiel
39
Une meilleure communication interne, pour des administrateurs ambassadeurs de l’AGPB
40
5 ANNEXES INFOGRAPHIQUES
42
rapport d’activité 2017 | P. 8
INTRODUCTION
Présentation de l’agpb
1
GROUPE CÉRÉALIER
2
environnement politique et syndical de l’agpb
rapport d’activité 2017 | P. 9
INTRODUCTION
Présentation de l’agpb
3
L’agpb et son action
4
La filière céréales en chiffreS
rapport d’activité 2017 | P. 10
INTRODUCTION
TOUR D’HORIZON 2017 FÉVRIER - AVRIL 2017 Le Congrès des céréaliers est organisé à Orléans. 500 personnes sont venues débattre autour du thème « Libres d’entreprendre : des solutions innovantes » Décès brutal de Xavier Beulin, le monde agricole est en émoi. Un Président de la FNSEA qui aura marqué son empreinte en France. Le fournil, une animation phare sur le stand de l’Odyssée végétale au Salon de l’Agriculture 2017. Campagne présidentielle oblige, les candidats se pressent au SIA2017. La Bioéconomie céréalière : une solution d’avenir. L’AGPB et l’AGPM présentent leurs revendications et propositions pour dynamiser la bioéconomie. Le Congrès de la FNSEA de Brest réaffirme les convictions européennes de l’agriculture française. Les principaux candidats à l’élection présidentielle sont auditionnés. Les administrateurs de l’AGPB élisent un nouveau bureau et un nouveau Secrétaire général en la personne d’Éric Thirouin, et Damien Greffin Vice-Président en charge de la Communication Christiane Lambert est élue Présidente de la FNSEA. L’AGPB entame une nouvelle collaboration avec l’agence de relations presse Ressources de la Nature, pour développer son empreinte sur la presse généraliste et économique.
rapport d’activité 2017 | P. 11
INTRODUCTION
TOUR D’HORIZON 2017
Mai – Juillet 2017 A 39 ans, Emmanuel Macron est élu Président de la République. Edouard Philippe est nommé Premier Ministre. Le paysage politique français est particulièrement renouvelé, les partis traditionnels ébranlés A 10 voix près, le Parlement européen approuve un règlement qui interdit l’usage des phytos et impose une durée minimum sur les SIE. Farm Europe, think tank européen organise le Global Food Forum, Colloque à Lans en Vercors. Comment dynamiser la durabilité économique et environnementale des zones rurales, et en particulier des zones agricoles fragiles et intermédiaires ? L’AGPB y a porté la voix des zones intermédiaires. La proposition de Stéphane Travert vite retoquée par Nicolas Hulot. Il souhaitait assouplir l’interdiction des néonicotinoïdes à partir du 01/09/18, mesure votée dans le cadre de la loi biodiversité en 2016. Le texte prévoit d’autoriser des dérogations jusqu’en 2020. En le votant, la France a surtransposé la législation européenne. Philippe Pinta nomme Jean Marc Bournigal comme nouveau Directeur Général de l’AGPB. Payer pour l’incurie de l’Etat ça suffit ! Le ministre de l’Agriculture, fraichement arrivé, annonce un transfert supplémentaire des fonds du 1er pilier vers le 2nd pour pallier aux imprécisions budgétaires de Stéphane Le Foll. Stéphane Travert lance la fête des Moissons #Agridemain en Seine et Marne chez Guillaume Lefort. Jean François Isambert est nommé Président de FERT en remplacement d’Henri de Benoist.
rapport d’activité 2017 | P. 12
INTRODUCTION
TOUR D’HORIZON 2017 AOÛT - OCTOBRE 2017 Malgré une récolte 2017 satisfaisante, en qualité et en quantité, les céréaliers français sont toujours dans une situation économique difficile après une récolte 2016 catastrophique. Le glyphosate sur la sellette, l’AGPB est en première ligne dans les médias pour défendre son utilisation et la reconduction de son homologation européenne. L’Etat lance les Etats généraux de l’alimentation, pour définir un nouveau pacte d’engagement entre l’agriculture, l’agroalimentaire, la distribution et la société. L’objectif : engager collectivement les acteurs des filières dans une démarche de transformation en profondeur des modes de production agricole et de l’ensemble de la chaîne alimentaire. Farm Europe, think tank européen organise son 2ème colloque Global Food Forum, en Vénétie, sur le thème de l’évolution future de la PAC : comment concilier le revenu et la résilience des agriculteurs, les objectifs prioritaires pour les citoyens, de la protection de l’environnement et de la prévention du changement climatique ? Une modification du règlement européen OMNIBUS ouvre de nouvelles perspectives pour développer des outils de gestion des risques efficaces. Le seuil de déclenchement des pertes passe de 30 à 20 % pour l’assurance climatique.
rapport d’activité 2017 | P. 13
INTRODUCTION
TOUR D’HORIZON 2017
NOVEMBRE 2017 - JANVIER 2018 Le compte Twitter de l’AGPB dépasse le seuil des 4000 abonnés. La Commission européenne publie sa communication sur l’avenir de la PAC. L’AGPB s’insurge contre ce projet qui pousse la subsidiarité à l’extrême. L’interprofession céréalière construit une stratégie de filière avec le triple objectif de rester compétitifs, créer de la valeur et des emplois, et préserver l’environnement. Intercéréales sous l’impulsion de l’AGPB lance le plan de transformation de la filière.
rapport d’activité 2017 | P. 14
INTRODUCTION
GOUVERNANCE DE L’AGPB Président
MEMBRES DU BUREAU
PINTA Philippe
Président D’HONNEUR
DE BENOIST Henri
VICE-PrésidentS
HAQUIN Rémi CHAMBRETTE Dominique GREFFIN Damien
SECRéTAIRE GÉNÉRAL
THIROUIN Eric
SECRéTAIRES GÉNÉRAUX ADJOINTS
JACQUES François ISAMBERT Jean-François PIETREMENT Benoit
TRÉSORIER
BENOIST Cédric (Loiret) DAUGER Olivier (Aisne) DUBIEF-BECHET Philippe (Côte d’or) GRISON Christophe (Oise) HEUSELE Philippe (Seine et Marne) LOISEAU Jean-François (Loir et cher) RENAUDEAU Jean-Marc (Deux Sèvres) DE SAMBUCY Nicolas (Bouches du Rhône) Luc VERMERSCH (Somme)
MEMBRES ASSOCIES GLEIZES Jean François (Aude) LANGLOIS BERTHELOT Jean-Pierre (Calvados)
MEMBRES ES-QUALITÉ CALLEAU Jérôme (Union In Vivo) PARAYRE Yvon (Sorgho) PEES Christian (Coop de France-Métiers du Grain) PEYRAUBE Daniel (AGPM)
BARRET François
De la réflexion pour anticiper et agir Tout au long de l’année, les administrateurs de l’AGPB sont sollicités pour approfondir des thèmatiques variées qui alimentent la réflexion politique du bureau de l’AGPB. Chaque groupe de travail est piloté par un représentant du bureau et un collaborateur.
Didier Lenoir ORGE DE BRASSERIE
Jean-François Gleizes Relance Blé dur
Pol Griffon Bureau commun des pailles
Cédric Benoist Zones à moindre potentiel
Olivier Dauger ENVIRONNEMENT
Damien Greffin Communication
Benoit Piètrement mise en œuvre de la PAC
François Jacques économie de l’exploitatioN - risques SEMENCES
rapport d’activité 2017 | P. 15
INTRODUCTION
DES FEMMES ET DES HOMMES ENGAGÉS
Jean-Marc Bournigal
Nicolas Ferenczi
Sabira Mouchtaq-Ahamad
DIRECTEUR GÉNÉRAL jmbournigal@agpb.fr 01 44 31 16 29
RESP. DES AFFAIRES INTERNATIONALES nferenczi@agpb.fr 01 44 31 10 97
ASSISTANTE smouchtaqahamad@agpb.fr 01 44 31 16 82
Cécilia Lefebvre
Yolande Amaral
Camille Tubiana
ASS. DU PRÉSIDENT ET DIRECTEUR GÉNÉRAL clefebvre@agpb.fr 01 44 31 16 97
SECRÉTAIRE yamaral@agpb.fr 01 44 31 16 60
RESP. COMMUNICATION ET RELAT. INSTITUTIONNELLES ctubiana@agpb.fr 01 44 31 10 04
Théo Bouchardeau
Martine Jullien
Jérôme Josseaux
RESP. JUR. DES AFFAIRES ENVIRONNEMENTALES tbouchardeau@agpb.fr 01 44 31 10 07
INGÉNIEUR ÉCONOMISTE mjullien@agpb.fr 01 44 31 16 15
COMMUNICATION SYNDICALE jjosseaux@agpb.fr 01 44 31 10 39
Patrice Auguste
Carole Jouhate
Gildas Cotten
RESP. SERVICE RELATIONS TERRAIN pauguste@agpb.fr 01 44 31 10 05
ASSISTANTE cjouhate@agpb.fr 01 44 31 10 77
Débouchés énergétiques et valorisation biomasse gildas.cotten@agpm.com 01 44 31 10 92
rapport d’activité 2017 | P. 16
INTRODUCTION
VOS REPRÉSENTANTS PROFESSIONNELS EN RÉGION
rapport d’activité 2017 | P. 17
partie 1 : Un monde syndical et politique profondément bouleversé en 2017
rapport d’activité 2017 | P. 18
partie 1 : Un monde syndical et politique profondément bouleversé en 2017
La disparition brutale de Xavier Beulin bouleverse le monde syndical
Nous perdons avec Xavier BEULIN un grand Président, attentif tout à la fois aux problèmes présents de tous les agriculteurs mais aussi aux défis lancés à notre agriculture et, pour ce qui nous concerne des céréales et des céréaliers. Sa disparition est une grande perte pour notre secteur agricole. Philippe Pinta
L
e 19 février 2017, l’agriculture française perdait un grand responsable avec la mort de Xavier Beulin. Homme de conviction, engagé et de tous les combats, Xavier Beulin avait raconté son parcours dans un livre publié en janvier 2017, de son exploitation dans le Loiret jusqu’à son élection à la tête de la FNSEA en décembre 2010. Il précisait dans son livre sa vision économique pour les filières agricoles et la nécessité de bâtir une politique de l’offre qui soutienne la production et favorise sa compétitivité. Il défendait inlassablement une vision moderne de l’agriculture. Il exprimait partout son ambition pour l’agriculture qui pour lui était avant tout économique, pour le rayonnement du modèle agricole, sociale pour la vitalité des territoires, et morale pour la dignité des paysans, comme il aimait à le dire. Xavier BEULIN fut un Président visionnaire, attentif à toutes les filières agricoles, toujours à la recherche de solutions pour un secteur économique en proie à de nombreuses difficultés ces dernières années. Par son action, cette grande figure du syndicalisme a marqué à jamais l’agriculture française. Xavier BEULIN, victime de nombreuses critiques injustes ces dernières années, a vécu des moments très difficiles et a fait face avec courage à toutes les crises en agriculture.
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partie 1 : Un monde syndical et politique profondément bouleversé en 2017
L’élection d’Emmanuel Macron ou le big-bang politique
E
xplosion des partis traditionnels, fusion de mouvements, ralliements venus des deux côtés de l’échiquier politique, le paysage politique a été profondément remodelé avec l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République le 7 mai 2017.
Le signal n’est pas forcément encourageant pour le Ministre de l’Agriculture qui est numéro 13 dans l’ordre protocolaire.
L’Assemblée s’est rajeunie de 5 ans, avec une moyenne d’âge de 48 ans.
Un an auparavant, personne n’aurait pu anticiper l’élection d’Emmanuel Macron, et pourtant le candidat de La République en Marche l’a largement emporté sur ses concurrents provoquant un véritable big bang politique, à l’image de la recomposition de l’Assemblée nationale. Aussi, sur les 577 députés élus, 432 ont fait leur entrée à l’Assemblée nationale en juin 2017. L’Assemblée s’est rajeunie de 5 ans, avec une moyenne d’âge de 48 ans, et est presque paritaire. Le nombre de chefs d’entreprise a augmenté de 134 à 180 et le nombre d’agriculteurs est passé de 9 à 13. Le nombre de personnes retraitées s’est réduit de moitié. Le Président de la République a gagné son pari et dispose d’une large majorité pour faire passer ses réformes qu’il entend mener au pas de charge.
Du côté du gouvernement, Nicolas Hulot fait son entrée en tant que numéro 3 et obtient le titre de Ministre d’Etat. Il est donc tout puissant et le signal n’est pas forcément encourageant pour le Ministre de l’Agriculture qui est numéro 13 dans l’ordre protocolaire. Cette recomposition profonde a appelé et appelle encore aujourd’hui la nécessité de restructurer, identifier et renouveler notre réseau d’élus et de conseillers de cabinet. Ces derniers mois l’AGPB a engagé un travail intense de contacts et de rencontres auprès des parlementaires et des conseillers afin de présenter l’AGPB, nos valeurs, notre ambition et les défis que les producteurs doivent relever.
Cette recomposition profonde a appelé et appelle encore aujourd’hui la nécessité de restructurer, identifier et renouveler notre réseau d’élus et de conseillers de cabinet.
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partie 2 : la moisson 2017 ne compense pas l’année noire de 2016
CHIFFRES CLÉS
Un prix des céréales sous pression et qui pourrait le rester encore plusieurs mois
Blé panifiable - rendu Rouen - base juillet Prix d’intervention blé tendre
EXPORTATIONS DE BLÉS DE LA MER NOIRE : x3 EN 10 ANS...
Russie
Ukraine
Total (moyenne mobile)
Un ratio stocks / utilisations mondiales en blé sur un pic élevé
Une augmentation significative de 2013 à 2018
LA REMONTÉE RÉCENTE DE LA PARITÉ € / $ FAIT BAISSER LES PRIX DES PRODUCTEURS
Une conjoncture dégradée : des stocks élevés, une parité € / $ défavorable
rapport d’activité 2017 | P. 21
partie 2 : la moisson 2017 ne compense pas l’année noire de 2016
Une situation mondiale en Blé, marquée par la forte augmentation de la production en Russie Cette campagne 2017-18 se caractérise par la montée en puissance de la production de la Mer noire, notamment en Russie où la production de blé est estimée à 83 MT.
B
ien que la production mondiale de blé (blé tendre et blé dur) soit estimée en léger repli par rapport à la récolte 2016 à 749 Mt par le Conseil International des céréales (CIC), cette campagne 2017-18 se caractérise par la montée en puissance de la production de la Mer noire, notamment en Russie où la production de blé est estimée à 83 Mt. Celle-ci atteignait 72 Mt en 2016 et seulement 61 Mt pour la récolte 2015. Si la production mondiale de blé est en baisse par rapport à son niveau de 2016, elle est supérieure de 7 Mt à la consommation ; cette situation génère une augmentation des stocks d’autant. Avec près de 249 Mt de stocks prévus à la fin de la campagne 2017/18, ceux-ci représentent aujourd’hui 4 mois de consommation. Compte-tenu de ces disponibilités importantes, la Russie est davantage présente et anime le marché international. Les exportations de blé Russe sont estimées par le CIC. à 33 Mt pour la campagne 2017-18, contre 28 Mt en 2016-17 et 25 Mt pour 2015-16. Ainsi, la Russie devrait-elle se situer cette campagne au 1er rang des exportateurs mondiaux de blé, et cela, pour la 1ère fois. Malgré la qualité exceptionnelle d’une partie de sa récolte, l’Union européenne se situe pour la campagne 2017-18, au 3ème rang des exportateurs avec 25 Mt prévues exportées sur pays tiers (Blé tendre et blé dur), devant les Etats Unis, qui devraient exporter cette campagne 26,5 Mt (28,7 Mt en 2016/17). Ainsi, cette campagne céréalière s’annonce à risque du fait de la concurrence des blés de Russie et d’Ukraine. L’annonce de la forte augmentation de la production en Russie a participé à la diminution brutale du cours du blé tendre en Europe. Sur Euronext, il clôturait la séance du 10 janvier 2018 à 160 € / t, soit près de 20 € / t de moins que la cotation du 11 juillet.
Par ailleurs, la remontée de l’euro, autour de 1,20 $ / €, pénalise lourdement les exportations européennes, dans un contexte concurrentiel exacerbé par la forte présence de blés de Mer noire : Russie et Ukraine. Le prix payé au producteur a donc baissé de façon très sévère : la cotation Rendu Rouen passant de 177 € / T mi-juillet, à 153 € / T, 5 mois plus tard ! Dans un tel contexte, l’amélioration de la compétitivité des exploitations françaises face à la concurrence russe et ukrainienne est indispensable. La France doit poursuivre ses efforts pour l’amélioration de ses infrastructures logistiques, la qualité de ses blés et sa capacité à approvisionner de façon continue les marchés, notamment en début de campagne. La production de blé tendre pour l’Union Européenne est estimée en augmentation de 5 Mt : 142 Mt par rapport à 134 Mt en 2016 du fait notamment d’évènements climatiques qui ont impacté différents pays de l’Union européenne. Avec près de 59 Mt, la production d’orges est en légère diminution par rapport à la récolte 2016 et la production de Blé dur est relativement stable avec plus 9 Mt. Avec un niveau de stocks en fin de campagne 2016-17 de 10,3 Mt et une production de 142 Mt (134 en 2016), les disponibilités céréalières européennes augmentent légèrement à 152Mt, 149 lors de la campagne précédente. Avec un volume de blé tendre exporté autour de 26/27 Mt, selon les prévisions de la Commission et du CIC, le stock final au 30 juin 2018 est attendu autour de 13Mt.
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partie 2 : la moisson 2017 ne compense pas l’année noire de 2016
Moissons France 2017 : un retour à la normale au niveau des productions, mais des marchés lourds du fait du contexte mondial ! Avec une production en blé tendre revenue autour de 37 Mt et des volumes exportés sur la campagne 2017/18 en forte hausse, le stock final en blé au 30 juin 2018 est attendu en baisse autour de 3 Mt.
A
près une année noire en 2016, la récolte française de 2017 en céréales à paille retrouve son niveau habituel en volume, dans la moyenne quinquennale. Si la production est de nouveau marquée cette année par une très grande hétérogénéité, elle l’est également par une qualité exceptionnelle. Les caractéristiques qualitatives sont très satisfaisantes avec plus des deux tiers des blés en classe premium ou supérieure. Elles sont bonnes également pour le blé dur, même si les blés récoltés pendant la période de pluie ont présenté une qualité moins élevée. Les orges comportent, en revanche, des teneurs en protéines supérieures aux attentes du marché.
Avec une production en blé tendre retrouvée autour de 37 Mt et des volumes exportés sur la campagne 2017/18 en forte hausse (+2,3 Mt sur l’Union européenne et +4,3 Mt sur pays tiers), le stock final en blé au 30 juin 2018 est attendu en baisse autour de 3 Mt.
Malgré les quantités moyennes en céréales à paille, la qualité exceptionnelle, notamment en blé devrait permettre de regagner des parts de marché en Afrique du Nord, perdues faute de disponibilité en 2016, et de conquérir de nouveaux marchés réputés plus difficiles en Afrique Subsaharienne et au Proche et Moyen Orient qui réclament des taux de protéines élevés. La teneur en protéines des blés tendres est très satisfaisante, avec 82 % des volumes collectés entre 11,5 et 13 %. Après un début de campagne au ralenti, du fait de la forte concurrence Mer Noire, la filière française attend une 2ème partie de campagne plus dynamique, dans un contexte concurrentiel toujours très marqué par la présence des origines Mer noire, mais également d’Argentine, qui risque de peser sur le complexe des prix d’ici la fin de la campagne céréalière ! En blé dur, les rendements bons à très bons dans le sud de la France ont permis de compenser les mauvais résultats de la région centre et ouest atlantique. Le rendement moyen s’élève à 54,1 q/ha avec une bonne qualité technologique dans l’ensemble. La récolte 2017 est un bon cru, avec 2,1 Mt contre 1,7 Mt en 2016. Pour l’orge, le rendement moyen est satisfaisant, avec une production de 12,3 Mt contre 10,4 Mt en 2016. Cependant, la situation est contrastée suivant les spécialités (orges de brasserie printemps et hiver). Il n’y a donc pas de raison de se réjouir. En orge d’hiver, du gel printanier est intervenu lors de la montaison voire l’épiaison selon les régions, impactant de façon hétérogène les zones de collecte en diminuant le potentiel de rendement. Le rendement national est bon à 64.9 q/ha sans problèmes de qualité. En orge de printemps, le bilan est plus hétérogène. Avec 60,2 q/ha, le rendement moyen a souffert des excès de température et du déficit hydrique du printemps. La production est affectée également par une très forte teneur en protéines, défavorable pour le débouché brassicole.
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partie 2 : la moisson 2017 ne compense pas l’année noire de 2016
Toujours 40% des céréaliers dans le rouge Une proportion croissante de producteurs est dans le «rouge» depuis près de 5 ans, dont beaucoup sont situés en zones intermédiaires.
L
es comptes de l’Agriculture et de la Nation l’ont confirmé en décembre 2017 : la récolte 2016 restera marquée d’une pierre noire pour de très nombreuses exploitations céréalières. Celle de 2017 s’inscrit dans un retour à la normale en termes de volumes, sauf dans certaines zones de Lorraine, de
Bourgogne ponctuellement affectées par de nouveaux aléas. Mais toutes ont connu des prix toujours déprimés par les marchés mondiaux qui laissent, après la catastrophe de 2016, une situation à peine à l’équilibre en 2017 en moyenne nationale.
Le revenu des céréaliers spécialisés dégradé depuis 5 ans k€ courants/UTANS Étude AGPB d’après commission des Comptes de l’agriculture décembre 2017 et RICA traitement Arvalis
RÉSULTAT COURANT AVANT IMPOTS ET APRÈS MSA, PAR ACTIF FAMILIAL
Mais que signifie désormais cette moyenne ? Quand on regarde dans le détail, une proportion croissante de producteurs est dans le « rouge » depuis près de 5 ans, dont beaucoup sont situés en zones intermédiaires.
% de producteurs de céréales et oléoprotéagineux avec résultat négatif en moyenne France revenu courant avant impôts et après cotisations sociales de l’exploitant
Source : Agreste RICA - août 2017 spécialisés céréales et oléoprotéagineux et estimations ARVALIS pour 2016 et 2017
Consciente des difficultés des producteurs, l’AGPB a obtenu le maintien de l’accès aux cellules d’urgence départementales pour les céréaliers jusqu’à la fin de l’année 2017. Alors que ces procédures étaient ouvertes quasi exclusivement aux éleveurs, plusieurs centaines de dossiers de producteurs de grandes cultures ont ainsi pu bénéficier de prises en charge des frais de renégociation de leurs emprunts, ce qui représente néanmoins une faible proportion des céréaliers en difficulté. Les indicateurs des banques confirment que l’endettement s’accroit très significativement avec un recours croissant aux emprunts court terme inquiétant pour l’avenir. Finalement, la grande majorité des producteurs a dû s’appuyer sur la solidarité collective de la filière plus que sur celle des pouvoirs publics. Une nouvelle fois, l’organisation économique céréalière a permis d’amortir l’impact de la chute brutale de chiffre d’affaires des producteurs, les collecteurs ayant accordé des avances de trésorerie pour refinancer les cycles de production suivants, en maximisant les compléments de prix ou les dividendes.
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partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
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partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
Toujours 40% des céréaliers dans le rouge Les voyants s’assombrissent pour la production céréalière : les travaux menés en commission économie de l’AGPB ont montré un accroissement des écarts de coûts de production entre les producteurs, dû pour partie à des différences croissantes d’efficience des intrants entre agriculteurs et pour partie à des charges de mécanisation diversement maîtrisées. La compétitivité des céréaliers français est donc au cœur des enjeux pour leur permettre de dégager un revenu dans un marché de plus en plus ouvert et soumis à la volatilité. Nos travaux
de comparaison avec la concurrence sur les marchés extérieurs le confirment : gagner en compétitivité est un impératif pour pouvoir préserver également la souveraineté de l’approvisionnement des marchés. L’AGPB aura à cœur de se battre pour éviter les augmentations de charges dues à la réglementation et à la baisse des soutiens de la PAC qui peuvent d’un trait de plume rayer les efforts individuels de maîtrise des coûts par les producteurs.
La compétitivité des céréaliers français est donc au cœur des enjeux pour leur permettre de dégager un revenu dans un marché de plus en plus ouvert et soumis à la volatilité.
La situation des céréaliers des zones intermédiaires toujours préoccupante
L
e groupe de travail présidé par Cédric Benoist s’est également penché sur la situation particulièrement préoccupante des céréaliers des zones intermédiaires dont une proportion importante se trouve en situation difficile depuis 5 ans. Appuyant les travaux en région sur la finalisation de la révision des zones défavorisées repoussée à début 2018, l’AGPB continue à porter le classement de ces zones à moindre potentiel pour faire reconnaitre leurs difficultés. Il ne s’agit pas de déstabiliser le financement de l’ICHN qui pourrait entraîner un transfert supplémentaire de crédits du 1er pilier vers le 2nd, et par voie de conséquence affaiblir un peu plus les aides des céréaliers déjà fragilisés, mais plutôt de leur ouvrir l’accès à des financements bonifiés pour les investissements ou pour les installations de jeunes agriculteurs. D’autres travaux approfondis d’analyse de la situation des céréaliers se poursuivent en partenariat avec des organismes économiques locaux, notamment en Bourgogne, afin de dégager des pistes d’actions applicables sur le terrain pour améliorer la résilience de ces exploitations.
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partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
Le dossier glyphosate et néonicotinoïdes, emblématique de la pression de l’opinion publique sur les moyens de production Le groupe environnement de l’AGPB s’est réuni une dizaine de fois dans l’année 2017. Les sujets sont nombreux et la mobilisation des administrateurs AGPB a permis de préparer des argumentaires techniques pour contrer cette pression politico-médiatique. Au-delà d’une position défensive sur les moyens de production, l’AGPB est force de propositions. C’est tout le sens du Contrat de solutions porté par l’ensemble de la profession agricole auquel l’AGPB s’associe pleinement. Olivier Dauger
D
epuis le début de l’année 2017, l’opinion publique est sans appel sur les moyens de production notamment sur les produits phytosanitaires qui cacheraient de véritables « scandales sanitaires et environnementaux » (Le Monde, 25 octobre 2017). Considérant ces produits dangereux et inutiles, les associations de protection de l’environnement ont fait pression dans le cadre des élections présidentielles pour faire acter dans les programmes, des décisions symboliques d’interdictions de ces produits. Déjà, en 2016, dans le cadre des débats pour la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, les associations martelaient que les produits à base de néonicotinoïdes étaient des « tueurs d’abeilles ». Ce symbole fort, repris sans cesse par la presse, a marqué les esprits. L’AGPB s’est battue à plusieurs reprises et à différents niveaux politiques, pour faire reconnaitre l’importance des produits phytosanitaires dans la lutte contre les bio-agresseurs et nuisibles qui, s’ils ne sont pas contrôlés, provoquent des pertes de rendement, des défauts de qualité et des augmentations de risques sanitaires. Plusieurs messages ont été portés auprès des pouvoirs publics, notamment en démontrant que la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires ne peut se faire de manière dogmatique mais par des méthodes compatibles avec la compétitivité des exploitations céréalières. Il ne peut y avoir d’interdictions sans l’existence en parallèle de solutions de substitution économiquement viables.
C’est tout le sens du combat mené par l’AGPB pour la ré-homologation du glyphosate au niveau européen puis au niveau français. Les ONG en ont fait le symbole fort du « productivisme » agricole, et n’ont eu de cesse de dénoncer le caractère prétendument cancérigène de la molécule. Un bras de fer a débuté entre la profession agricole et les pouvoirs publics. C’est à la lumière du risque qu’elle occasionne et non de son danger intrinsèque qu’il faut évaluer une molécule pour autoriser ou non son usage. Ce rapport de force s’est manifesté par une véritable cacophonie dans la communication de l’Etat français. L’AGPB, en s’appuyant sur l’expertise d’Arvalis Institut du Végétal, a démontré le non-sens économique et agronomique d’une décision radicale d’interdiction du glyphosate en France. Dans la presse, sur les plateaux de télévision et lors des manifestations départementales, l’AGPB s’est mobilisée pour contrer toutes les velléités du gouvernement français d’interdire le glyphosate. Au-delà, les cas du glyphosate et des néonicotinoïdes sont symptomatiques de la surtransposition française des règles européennes qui entraine des distorsions de concurrence.
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partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
Contrat de solutions et Plan de transformation DE LA filière céréalière
L
e groupe environnement de l’AGPB a travaillé sur les modalités d’engagement des producteurs de céréales à paille dans le cadre du Contrat de solutions et au sein du Plan de transformation de la filière céréalière. Deux exercices distincts mais avec un objectif similaire. Le 20 juillet 2017, les Etats Généraux de l’alimentation ont été lancés en deux phases : la première sur la création de la valeur et sa répartition ; la seconde sur la transformation des modèles de production pour répondre aux attentes des consommateurs. Dans son discours du 12 octobre, le Président Macron a demandé aux filières de construire des plans de transformation pour « monter en gamme » et « réduire la dépendance de l’agriculture aux intrants chimiques ». Une nouvelle trajectoire doit se développer pour concilier production de qualité et de quantité suffisante, revenu des agriculteurs et réduction des impacts sur l’environnement.
Cette transition a un socle de base comportant deux piliers complémentaires : l’optimisation de l’utilisation des outils existants d’une part et d’autre part la recherche d’innovations en matière de génétique, robotique, biocontrôle et d’agronomie.
L’AGPB, au sein de l’interprofession céréalière a travaillé pour que le « contrat de solutions », initié par l’ensemble des acteurs agricoles, constitue le fondement des engagements des producteurs de céréales. Ces derniers évoluent dans leurs pratiques et accentuent leurs efforts pour réduire à la fois les impacts sur l’environnement et la santé, ainsi que l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Ainsi, cette transition a un socle de base comportant deux piliers complémentaires : l’optimisation de l’utilisation des outils existants d’une part et d’autre part la recherche d’innovations en matière de génétique, robotique, biocontrôle et d’agronomie pour des solutions de substitution ou la combinaison de plusieurs leviers dans une logique de protection intégrée.
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partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
Des instruments de gestion des risques à développer et à optimiser L’épargne de précaution, une promesse de campagne non honorée dans le projet de loi de finances pour 2018
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ans le cadre de la campagne présidentielle, l’AGPB a rencontré les principaux candidats et leurs équipes pour leur présenter son ambition et ses priorités. Parmi celles-ci figurent la refonte en profondeur de la déduction pour aléas (DPA) en une véritable épargne de précaution pour permettre aux producteurs de gagner en visibilité et d’avoir une gestion pluriannuelle de leurs exploitations.
Pour autant, en amont et lors de l’examen du PLF, l’AGPB a poursuivi son travail de conviction en sollicitant des auditions auprès des parlementaires en charge des rapports de la mission « agricole » et a rencontré les parlementaires influents sur les questions agricoles. Aussi, en collaboration avec la FNSEA, des députés et sénateurs ont accepté de reprendre nos propositions d’amendements qui portaient des propositions concrètes :
Emmanuel Macron et la personne en charge des questions agricoles lors de sa campagne, devenue aujourd’hui Conseillère agricole à l’Elysée, avaient alors souscrit au mécanisme que l’AGPB leur a présenté, au point que l’épargne de précaution est devenue une promesse de campagne du Président de la République. Aussi, l’AGPB regrette vivement que dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances (PLF) pour 2018, aucune mesure, concernant ce mécanisme d’auto-assurance, indispensable pour les producteurs, n’ait été adoptée.
1. Bâtir un compte d’épargne de précaution sous forme d’un dispositif simple et lisible, 2. Assurer une liberté totale de constitution et de réintégration des sommes épargnées, 3. Fixer un plafond global proportionnel à l’activité sans plafond annuel. Si ces amendements n’ont pas été adoptés, ils ont en revanche retenu l’attention du Gouvernement qui a annoncé le lancement en 2018 d’une mission parlementaire sur la fiscalité agricole, mission qui se penchera sur la DPA en vue de la réformer au cours de l’année 2018. L’ AGPB sera très vigilante sur les orientations prises et, par anticipation, a déjà sollicité des auditions auprès des décideurs publics concernés, pour continuer à faire entendre ses positions. Au-delà de la mise en place d’une réelle épargne de précaution, il convient aussi de rappeler que c’est une politique globale de gestion des risques que l’AGPB appelle de ses vœux : assurance climatique, fonds de mutualisation…
Le gouvernement a annoncé le lancement en 2018 d’une mission parlementaire sur la fiscalité agricole, mission qui se penchera sur la DPA en vue de la réformer au cours de l’année 2018.
rapport d’activité 2017 | P. 29
partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
Des instruments de gestion des risques à développer et à optimiser Le règlement omnibus, une amélioration décisive de l’assurance récolte
À
la suite de la publication en novembre 2016 par la Commission européenne de son projet de règlement omnibus, l’AGPB s’est attachée à convaincre le parlement européen d’amender ce projet pour améliorer les outils de gestion des risques dans le 2 nd pilier de la PAC en offrant un dispositif d’assurance climatique plus incitatif. L’assurance récolte, qui couvre les risques interannuels que le climat fait peser sur la production, a prouvé son efficacité en 2016 où les céréaliers français assurés s’en sont beaucoup mieux sortis que les autres. Mais sa diffusion, de l’ordre de 25 %, est en baisse en grandes cultures, à cause de plusieurs freins : seuil de déclenchement actuel trop élevé (30 % de perte pour bénéficier des aides européennes), coût des primes et retard des subventions, effet des mauvaises récoltes passées sur les références de rendement, trésorerie exsangue des exploitations. C’est pour lever le premier frein que l’AGPB a demandé que l’assurance climatique soit aidée par la PAC à partir de 20% de pertes. Après plusieurs mois de dialogue avec les autorités européennes, nous avons obtenu l’accord des députés de la Commission agriculture du Parlement européen, puis finalement par le Parlement le 12 décembre. Le nouveau règlement, paru au journal officiel le 29 décembre 2017 et applicable à partir de 2018, prévoit que les états membres pourront décider de subventionner par la PAC jusqu’à 70% des primes d’assurance récolte (65% actuellement), et ce pour des polices indemnisant les agriculteurs à partir de 20% de perte de rendement par rapport à la moyenne quinquennale ( 30% actuellement ). Cette amélioration décisive, si les autorités françaises la mettent en œuvre, permettra à cet outil d’être plus largement diffusé et aux producteurs d’être mieux protégés des aléas du climat.
Une amelioration décisive qui permettra à l’assurance climatique d’être plus largement diffusée et aux producteurs d’être mieux protégés.
Poursuivre l’exploration des outils de gestion des risques pour les céréaliers
À
la suite des travaux de l’année précédente, la Commission économie de l’AGPB a approfondi en 2017 l’analyse des enjeux des nouveaux outils de gestion des risques.
A côté de l’amélioration des assurances, le règlement omnibus a également changé la donne sur les fonds mutuels de garantie de la marge brute, ou ISR (« instrument de stabilisation du revenu »), désormais disponibles et subventionnables à 70 % au niveau européen sous deux formes distinctes : outils couvrant l’ensemble de l’exploitation avec déclenchement à partir de 30 % de perte, et outils sectoriels avec déclenchement à partir de 20 % de perte. Ces outils, pour permettre une protection partielle de la marge brute en céréales, nécessitent un montant élevé de subventions qui se solderait par une réduction des aides directes actuelles, alors que les pertes habituelles, de l’ordre de 15 % du chiffre d’affaire, ne seraient pas couvertes. L’intérêt semble donc assez limité par rapport à d’autres outils tels que l’assurance climatique, moins coûteuse, complétée par l’épargne individuelle. L’expertise se poursuivra en 2018 pour tester l’intérêt de mécanismes complémentaires permettant de mettre à la disposition des céréaliers une boite à outils complète et optionnelle, dans laquelle ils pourraient arbitrer leurs choix de couverture des différents types de risques.
rapport d’activité 2017 | P. 30
partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
UNE Mise en œuvre de la PAC chaotique en 2017 Toujours des bugs dans Télépac et de longs délais de paiement des aides
A
près la mise en place calamiteuse de la nouvelle PAC en 2015 et de nouveaux retards en 2016, l’administration française n’a, une nouvelle fois, pas réussi en 2017 à résorber ses retards dans l’instruction des dossiers et les paiements.
Malgré les promesses ministérielles de 2016 de calendrier normal, il a fallu recourir à nouveau à une avance de trésorerie remboursable (ATR).
Même s’ils pouvaient en principe consulter le retour d’instruction de leur dossier de 2016, de nombreux agriculteurs n’ont pas pu effectuer normalement leur déclaration à l’ouverture de Télépac le 1er avril 2017 : difficultés d’importation et d’édition des données ilots et parcelles, pas de rendus du verdissement, erreurs des modules vérifiant les critères SIE et diversité, pas de déclaration pour les anciennes MAE, et 18 500 dossiers non ouverts le 26 avril. Il a fallu encore une fois prolonger du 15 au 31 mai la période pour que l’ensemble des déclarations puissent être faites. Et malgré les promesses ministérielles de 2016 de calendrier normal, il a fallu recourir à nouveau à une avance de trésorerie remboursable (ATR) versée en octobre, le solde des aides découplées et couplées à la surface de 2017 n’étant annoncé que pour février 2018.
Notifications françaises en 2017, un affaiblissement des soutiens
A
lors que la situation économique des exploitations céréalières est fortement fragilisée, cette situation a été encore aggravée par les arbitrages français en matière de subsidiarité sur la PAC.
Malgré nos demandes, le ministre de l’Agriculture a le 1er août 2017 entamé une nouvelle fois la compétitivité des producteurs en arbitrant un transfert supplémentaire de 4,2 % du 1er pilier vers le 2nd pilier de la PAC, soit un prélèvement total de 7,5 %. Cela représente -10 €/ha, soit 160 M€ de prélèvements supplémentaires pour le seul secteur des grandes cultures en 2 ans. L’AGPB a dénoncé les motivations de ce transfert dues à l’absence de budgétisation de l’ICHN promise en octobre 2013 par François Hollande, ainsi qu’une gestion calamiteuse du plan de développement du bio. L’AGPB demande qu’une partie des 4,2 % soit fléchée vers le soutien de l’assurance.
rapport d’activité 2017 | P. 31
partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
UNE Mise en œuvre de la PAC chaotique en 2017 L’AGPB s’est également mobilisée contre l’augmentation en juillet de 10 à 20% du prélèvement redistributif (prime aux 52 premiers ha) pour 2018, précédemment notifiée à Bruxelles, en mettant en avant la moisson catastrophique de 2016 et la dégradation du revenu des producteurs. L’AGPB a dénoncé ces prélèvements supplémentaires qui pénalisent particulièrement les céréaliers des zones intermédiaires et qui accentuent les distorsions de concurrence entre producteurs au sein des régions françaises et avec les autres Etats membres. La mobilisation a permis de limiter la baisse des aides des céréaliers, déjà fortement fragilisés par les aléas climatiques. L’AGPB a obtenu le changement de la notification française à Bruxelles sur le prélèvement redistributif pour 2018 dont le taux n’a ainsi pas augmenté. Pour la prochaine notification prévue en juillet 2018, la vigilance sera de rigueur. Pour l’avenir, l’AGPB demande que soit mis fin à l’hémorragie des transferts franco-français : le rééquilibrage des aides est plus qu’achevé en faveur du secteur de l’élevage. Contrairement aux idées reçues, les producteurs spécialisés COP qui occupent 25 % de la surface agricole utile française, ne bénéficient aujourd’hui que de 20% des aides versées au titre de la PAC.
Limiter l’impact négatif du nouveau règlement sur les SIE
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out au long de l’année 2017, le groupe de travail AGPB sur la PAC, a consacré une partie de ses activités à limiter les effets négatifs du règlement délégué 1155 / 2017 de la Commission sur les surfaces d’intérêt écologique (SIE) en ciblant les 2 points noirs du texte: l’interdiction des phytos et l’instauration d’une durée de présence minimale sur les SIE surfaciques (cultures dérobées, cultures fixatrices d’azote, jachères…).
L’AGPB a œuvré pour amender ce texte, auprès des services de la Commission européenne (en tandem avec le DBV allemand), auprès du Commissaire Hogan, et directement auprès des Députés européens. Même si, en collaboration avec la FNSEA et le
Copa-Cogeca, l’AGPB a obtenu des résultats en mobilisant contre le texte une partie du Conseil et la Commission Agriculture du Parlement européen (qui a rejeté le projet le 30 mai 2017), le Conseil ne s’y est pas opposé officiellement et nous avons échoué à 10 voix près à obtenir les 373 voix nécessaires pour bloquer le texte lors de la session plénière du parlement européen le 14 juin 2017. Le règlement délégué a donc été adopté à Bruxelles. Nous avons toutefois obtenu que le taux de SIE ne soit pas augmenté de 5 à 7 % puis des améliorations mineures : durée minimale de présence abaissée de 10 à 8 semaines pour les SIE cultures dérobées et de 9 à 6 mois pour les jachères. Au second semestre, le combat s’est alors déplacé en France pour exiger que la mise en œuvre nationale se fasse sans surtransposition, sur la base de la position syndicale définie le 25 septembre entre la FNSEA, l’AGPB, l’AGPM et la FOP. Satisfaction a été obtenue sur la possibilité de modifier, sans pénalité, après la déclaration PAC la localisation et la nature des SIE Cultures dérobées, ainsi que sur la possibilité de destruction chimique de ces SIE. Mais, au début 2018, le ministère refusait toujours d’entendre la profession sur deux sujets prioritaires pour l’AGPB : les dates de présence des SIE cultures dérobées au choix de l’exploitant à indiquer dans la déclaration PAC pour chaque parcelle de SIE (et non une période fixe imposée par le préfet) ; et une largeur minimale d’1 m pour les SIE bordures de champ (et non 5 m).
rapport d’activité 2017 | P. 32
partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
Lancement des travaux sur la PAC 2020 Grâce au guide de réponse communiqué aux adhérents, 2000 agriculteurs français ont répondu à la consultation publique de la commission européenne, affirmant en grande majorité leur attachement à une PAC commune et à sa priorité économique centrée sur des paiements directs forts et prévisibles.
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e février à avril 2017, la Commission européenne lançait une consultation publique avant le lancement de la future réforme de la PAC. Le questionnaire, comportant nombre de questions biaisées, était plus adapté aux spécialistes qu’aux « parties prenantes et citoyens » auquel il s’adressait. Sur proposition du groupe de travail PAC, l’AGPB a décidé, en concertation avec la FNSEA, de mobiliser son réseau en proposant aux céréaliers français d’être nombreux à répondre pour ne pas laisser le champ libre aux militants et opposants à l’agriculture. Grâce au guide de réponse communiqué aux adhérents, 2000 agriculteurs français ont répondu malgré tout à la consultation, affirmant en grande majorité leur attachement à une PAC commune et à sa priorité économique centrée sur des paiements directs forts et prévisibles. Le débat sur la prochaine réforme de la PAC s’est ouvert par la publication en juin 2017 d’un document de réflexion assez négatif du Cabinet Juncker sur l’avenir des finances européennes pour la PAC, suivi le 7 juillet par une conférence de la Commission de restitution de sa consultation, faisant état de profondes divergences dans l’opinion sur les objectifs de la PAC. Malgré l’esprit de renouveau de la construction européenne, le Brexit, et le renforcement de politiques communes (frontières, migrations, défense, environnement, recherche…) font peser des menaces sévères sur le budget de la PAC. L’AGPB a mis la gestion des risques à l’ordre du jour de son congrès d’Orléans en 2017 et au cœur de sa vision pour la prochaine PAC. Lors du second « Forum global sur l’alimentation » organisé par le think tank Farm Europe en Vénétie en octobre, nous avons pu constater des convergences avec d’autres organisations agricoles européennes, notamment sur le nécessaire renforcement des outils de gestion des risques, des paiements directs essentiels à la résilience des exploitations et à l’unicité de la PAC, et sur notre confiance dans la science et le progrès technique, vers des solutions innovantes basées sur de nouveaux investissements.
C’est dans cet esprit que l’AGPB a entrepris depuis septembre des travaux avec l’AGPM, la CGB et la FOP en vue de définir une position commune sur la future PAC. Cette contribution, présentée au Conseil d’administration de la FNSEA de janvier 2018, s’articule autour d’une PAC forte, avec des paiements directs simplifiés et harmonisés, une subsidiarité pragmatique et maîtrisée du second pilier, un développement de la résilience des exploitations face aux aléas, et un soutien aux investissements pour des modèles économiques durables.
Influencer ces réformes dans la direction d’une politique vraiment commune.
Par ailleurs, les organisations de grandes cultures ont fait connaître leur désaccord avec la communication de la Commission européenne publiée le 29 novembre, qui propose que chaque Etat membre définisse lui-même ses règles d’attribution et de gestion des soutiens directs et du développement rural ainsi que ses normes environnementales. Une telle explosion de la subsidiarité ne peut qu’aggraver la situation des producteurs français de grandes cultures, déjà confrontés, par rapport à certains concurrents européens, à des contraintes de production plus fortes et à des soutiens plus faibles qui pénalisent lourdement leur compétitivité. L’année 2018 sera celle du projet de Cadre financier pluriannuel puis de la proposition législative de la Commission sur la future PAC. L’AGPB accentuera ses efforts pour influencer ces réformes dans la direction d’une politique vraiment commune, incitant les agriculteurs à produire plus et mieux, et pour éviter toute renationalisation de la PAC.
rapport d’activité 2017 | P. 33
partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
La bioéconomie : une solution d’avenir Bioéthanol et loi de finance 2018 : pour la croissance et l’équité fiscale
L
a filière bioéthanol fait le constat que le marché national du bioéthanol plafonne depuis 3 ans avec une part d’environ 5,8 % d’énergie renouvelable dans les essences. L’obligation d’incorporation de 7 % de biocarburants dans les essences en valeur énergétique est remplie par un complément sans bioéthanol. Si une petite part résulte du « compte double » accordé à l’alcool vinique, l’essentiel est fourni par les huiles végétales hydrotraitées (HVO) de type essence. Cet HVO ou « bionaphta » est un coproduit de la production de HVO de type gazole produit à partir d’huile de palme importée. Cela représente déjà 14 % des volumes d’éthanol consommés en France (l’équivalent 1,3 Mhl d’éthanol ; 1 % d’incorporation sur 7 %), ce qui est insupportable pour les entreprises et la filière bioéthanol dans son ensemble. Cela correspond à environ 50 000 ha de blé. Pour les producteurs français d’éthanol, c’est une perte de 78 M€ de chiffre d’affaires, soit 14 % du chiffre d’affaires national. Dans ce cadre, la filière bioéthanol a préparé une série d’amendements au projet de loi de finances 2018 pour supprimer l’usage de biocarburants issus d’huile de palme dans les essences en précisant les matières premières des biocarburants éligibles dans la TGAP essence. L’AGPB regrette que les parlementaires les aient rejetés et aient voté pour l’importation au détriment des biocarburants français. D’autres dossiers fiscaux concernent le bioéthanol avec des risques de distorsion de concurrence vis-à-vis du super éthanol E85 et du ED95, sans parler de la taxe carbone payée par les biocarburants. Depuis 2014, l’évolution de la fiscalité sur les énergies est basée sur leur contenu en carbone, donc sur leurs émissions de CO2 à la combustion, associée à une progression de la fiscalité du CO2. De 30,5 € / t en 2017, elle était programmée pour atteindre 56 € / t en 2020. Le PLF 2018 propose d’accélérer à 65,4 € / t en 2020 et 86,2 € en 2022, tout en réalisant en parallèle la parité des fiscalités par litre d’essence et de gazole à ce même horizon.
Malheureusement, les biocarburants payent encore cette taxe. Cela est d’autant plus incompréhensible que l’Assemblée a voté la suppression de la hausse de la taxe carbone sur le Gaz Naturel Véhicule (GNV), pourtant énergie fossile. L’AGPB demande donc la suppression de la taxe carbone sur les biocarburants, ce qui réduirait une large partie du désavantage du E85 et du ED95 par rapport au GNV. La filière bioéthanol a par ailleurs obtenu pour le moment l’exonération pour 12 trimestres de la taxe sur les véhicules de société hybride électrique-E85. En revanche, il faudra revenir à la charge en 2018 pour étendre cette disposition aux simples véhicules flexfuel comme c’est déjà le cas pour ceux qui combinent uniquement l’essence à du gaz naturel ou du GPL.
rapport d’activité 2017 | P. 34
partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
La bioéconomie : une solution d’avenir Directive énergies renouvelables post 2020 : préserver le rôle du bioéthanol conventionnel
L
e Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen ont étudié la proposition de Commission européenne publiée en novembre 2016. Le parlement européen a établi un rapport de compromis qui doit être adopté en plénière en janvier 2018 ; L’AGPB désapprouve ce compromis qui supprime d’ici 2030, le rôle des biocarburants de première génération. La Commission Environnement du Parlement européen était malheureusement leader sur les sujets biocarburants et durabilité dans le projet de directive. Elle a voté son rapport le 23 octobre. Le résultat est une vision, dogmatique et anti biocarburants, avec une sortie totale de la G1 en 2030. L’AGPB poursuit son travail avec ses partenaires au Parlement européen, pour améliorer la copie !
La filière française du bioéthanol durable est au coeur de la bioéconomie, en parfaite synergie avec la production alimentaire
L’AGPB, a rencontré les différents cabinets en France : Matignon, Ministère des transports et de l’économie solidaire, le Ministère de l’agriculture, pour leur expliquer les enjeux. En effet, les filières biocarburants ont fait réaliser par le cabinet BIPE une étude d’impact de la directive RED2 (Directive Energie Renouvelable) en France. Il en ressort qu’avec RED2 et l’absence de protection contre l’huile de palme, le scénario serait catastrophique avec une réduction de 50% à 75% des biocarburants G1, 900 000 ha de cultures privées de débouchés et la non atteinte des objectifs français d’EnR dans les transports. La filière française du bioéthanol durable est au cœur de la bioéconomie, en par faite synergie avec la production alimentaire. C’est pourquoi l’AGPB, appelle la France à la défendre et à por ter ces propositions, les seules à même de réduire véritablement les émissions de CO2 des transports.
rapport d’activité 2017 | P. 35
partie 3 : Compétitivité et résilience des exploitations céréalières
La bioéconomie : une solution d’avenir Biomasse, bioéconomie, mobilité propre, Plan ClimaT : placer les « solutions » céréales au cœur des stratégies et programmes…
L’
AGPB s’est impliquée dans le suivi de ces stratégies pour défendre une production de biomasse croissante et rémunératrice, le développement de marchés, et l’innovation. L’AGPB a pu ainsi améliorer les projets initiaux même s’il reste quelques positions « décroissantes » très marquées par les ONG. En effet, la vocation de filières rémunératrices et compétitives est reprise dans la stratégie nationale biomasse, les CIVEs y ont leur place et plusieurs actions de soutien ciblent les pailles.
L’AGPB et ses partenaires des grandes cultures partagent également l’ambition du plan Climat dévoilé en juillet 2017 par Nicolas Hulot qui souhaite mobiliser le potentiel de l’agriculture dans ce sens. Dans un communiqué, l’AGPB a appelé ainsi à encourager le développement des grandes cultures et de leurs nouveaux usages et à profiter ainsi pleinement de leurs externalités positives grâce à une règlementation et une fiscalité adaptées, notamment l’exemption de taxe carbone sur les biocarburants et le biogaz.
L’AGPB et l’AGPM ont, par ailleurs, élaboré une stratégie bioéconomie céréalière au sein de la Commission biomasse AGPM AGPB qui est devenue la Commission Bioressources-Bioéconomie. L’enjeu est de développer la visibilité de la pompe à carbone des céréales, réacteur de la bioéconomie, le développement des produits et services, et leur rémunération.
Enfin, l’AGPB était présente dans l’atelier bioéconomie des Etats généraux de l’alimentation, co-présidé par Rémi Haquin. Elle y a défendu la reconnaissance des atouts et de la force des filières céréalières existantes de la bioéconomie, ainsi que le maintien de leur compétitivité. Elle a particulièrement revendiqué la contribution du bioéthanol et de la méthanisation céréalière à la création de valeur et la lutte contre le changement climatique.
Elle a publié lors du SIA 2017 un livre blanc « bioéconomie céréalière » rassemblant des propositions concrètes, déjà reprises pour certaines dans la stratégie nationale biomasse et la stratégie nationale bioéconomie.
L’enjeu est de développer la visibilité de la pompe à carbone des céréales, réacteur de la bioéconomie, le développement des produits et services, et leur rémunération.
rapport d’activité 2017 | P. 36
Partie 4 : Savoir-faire et Faire-savoir
Une ambition de communication renforcée Un objectif principal : intensifier la présence de l’AGPB dans la presse généraliste pour une meilleure communication.
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n 2017, l’AGPB a innové et noué un partenariat avec une agence de relations presse en se donnant un objectif principal : intensifier sa présence dans la presse généraliste pour une meilleure communication. Aussi, à titre d’illustration, lors de l’entre deux tours de la présidentielle, une tribune de l’AGPB est parue dans les Echos sur l’ambition, les défis et les priorités de notre secteur, activité stratégique pour l’économie française. Autre exemple, l’AFP a aujourd’hui systématiquement le réflexe de
Présentation de l’ambition du groupe communication
E
n 2017, le groupe Communication de l’AGPB a connu quelques changements avec le passage de témoin de la présidence de Dominique Chambrette à Damien Greffin. Du côté des collaborateurs, Camille Tubiana et Jérôme Josseaux animent désormais le groupe à la suite du départ à la retraite de Pascal Hurbault en mars 2017. Dans cette nouvelle configuration, le Groupe s’est réuni quatre fois et a lors des séances de travail identifié les forces, les faiblesses, les menaces, les opportunités de communication pour l’AGPB et les ressources existantes au sein du groupe Céréaliers de France. Fort de ces analyses, et avec l’approbation du Bureau de l’AGPB, il a été décidé de lancer un appel d’offres auprès d’agences de communication afin d’avoir un regard extérieur capable d’aider à mieux communiquer et à mieux se faire entendre. Cet appel d’offres, pour lequel un cahier des charges a été élaboré, a été lancé auprès de quatre agences en décembre 2017. La présentation de leurs recommandations stratégiques est attendue pour février 2018. A partir de ce « grand oral », une agence sera choisie pour accompagner l’AGPB dans la définition de ses messages. Cette démarche, innovante pour l’AGPB, doit naturellement s’inscrire dans une logique de filière. Enfin, les réunions du groupe ont aussi été l’occasion de réfléchir au positionnement de l’AGPB dans la presse agricole départementale.
contacter l’AGPB sur les sujets d’actualité la concernant, permettant ainsi une reprise des déclarations du Président de l’AGPB dans plusieurs supports de presse. Pour ce faire, le Président de l’AGPB a noué des contacts avec les journalistes en charge des questions agricoles des principaux quotidiens (Les Echos, Le Monde, Le Figaro…). Ce travail de réseau a vocation à s’élargir, notamment auprès de la presse quotidienne régionale.
AGPB actus la newsletter des céréaliers Véritable lien entre l’AGPB et son réseau, la newsletter hebdomadaire AGPBactus rassemble les trois informations essentielles de la semaine, diffusées à plus de 15.000 contacts. Elle permet aux abonnés de suivre de manière simple et régulière l’activité et l’actualité syndicale de l’AGPB. Cette newsletter a l’avantage d’être beaucoup plus rapide, et économique que d’envoyer des impressions sous format papier par courrier postal. La newsletter adopte un style volontairement très épuré, la visualisation sur tablettes et smartphones est ainsi privilégiée. La régularité et la fréquence de la newsletter sont des gages de réussite. Cette information mise à disposition chaque semaine, a pour objet d’être reprise sur les sites internet des FDSEA ou des coopératives et négoces. Une véritable proposition de contenu à destination des réseaux syndicaux et économiques.
La newsletter permet aux abonnés de suivre de manière simple et régulière l’activité et l’actualité syndicale de l’AGPB.
rapport d’activité 2017 | P. 37
Partie 4 : Savoir-faire et Faire-savoir
le SIA 2017, un espace de rencontre essentiel
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n 2017, pour la quatrième année, en lien avec Passion Céréales et Intercéréales, la « Terrasse des Céréales », espace privatisé et privilégié a permis, tout au long de la semaine du Salon, d’accueillir des personnalités politiques de premier plan. 2017 n’était pas une année comme les autres puisque le SIA se tenait quelques mois avant les élections présidentielles et législatives. Aussi, tous se pressaient au Salon et la Terrasse a une fois encore été l’occasion d’organiser des déjeuners quotidiens et de notamment d’accueillir Emmanuel Macron, Gérard Larcher, François Hollande, Manuel Valls, Bruno Le Maire, François Baroin…
Lors de ces nombreuses rencontres, les dirigeants de l’AGPB ont rappelé à leurs interlocuteurs que les céréaliers sont des entrepreneurs responsables auxquels les pouvoirs publics doivent faire confiance. La confiance plutôt que la défiance !
Au cours de cette semaine, qui permet de nouer des contacts utiles tout au long de l’année, et lors de laquelle les dirigeants de l’AGPB font preuve de pédagogie, les personnalités politiques sont à l’écoute et semblent intéressées par nos problématiques. C’est aussi l’occasion de leur rappeler et parfois même de leur apprendre le caractère stratégique de notre activité pour l’économie française. Grâce à la newsletter journalière « la quotidienne du SIA », les administrateurs et le réseau de l’AGPB ont été informés quasiment en temps réel de ces rencontres, ce qui leur a permis de suivre l’actualité de cette semaine riche en échanges.
La confiance plutôt que la défiance !
rapport d’activité 2017 | P. 38
Partie 4 : Savoir-faire et Faire-savoir
Une meilleure communication interne, pour des administrateurs ambassadeurs de l’AGPB Formation des administrateurs, lettre hebdo céréales, revue de presse
«
La meilleure des communications est la communication interne » dit-on souvent. L’AGPB, a donc fait évoluer sa communication avec son conseil d’administration pour créer un lien plus soutenu entre l’équipe de collaborateurs, la gouvernance, et les administrateurs AGPB repartis sur le territoire. Pour certains, le seul lien avec l’AGPB pouvait être le Conseil d’administration trimestriel, situation qui méritait amélioration. Ainsi, l’équipe AGPB met à la disposition des administrateurs, chaque mardi l’HEBDO CEREALES, un récapitulatif des actions entreprises et à venir, comme les rencontres, les déplacements terrain, les décisions ou arbitrages nationaux, les réflexions en cours, les retombées presse, et une sélection de la presse agricole nationale et départementale. Une actualité riche qui permet de connecter les représentants AGPB sur le territoire.
Autre élément essentiel à la bonne marche de l’AGPB, la formation régulière des administrateurs et nouveaux entrants permet une meilleure connaissance des outils du groupe Céréaliers de France et des circuits de communication de l’AGPB.
rapport d’activité 2017 | P. 39
Partie 4 : Savoir-faire et Faire-savoir
Une meilleure communication interne, pour des administrateurs ambassadeurs de l’AGPB
#AGRIDEMAIN
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roposer un autre regard sur les agriculteurs, telle est l’une des ambitions de la plateforme de communication #Agridemain. Elle rassemble des acteurs majeurs de l’agriculture d’aujourd’hui. Comment parler au grand public des sujets agricoles ? Comment faire de la pédagogie et contrer les idées reçues ? Ces questions sont au cœur des préoccupations d’#Agridemain. Fortement orientée sur le digital (web et réseaux sociaux), la plateforme a développé en 2017, deux évènements emblématiques : la fête des moissons et Elysée votre Agriculture au #SIA2017. Plus de 10.000 visiteurs sont venus sur le stand du #SIA idéalement situé en 2017 à l’entrée du Hall 4. Contexte électoral oblige, les visiteurs étaient invités à prioriser leurs préoccupations pour l’agriculture. Ils ont plébiscité trois défis : Produire en respectant l’environnement, Garantir la qualité et la sécurité sanitaire des aliments, et Produire des aliments qui ont du goût.
Infos et renseignements sur www.agridemain.fr
Le fête des moissons a été officiellement inaugurée par le ministre Stéphane Travert lors d’une conférence de presse en Seine et Marne chez Guillaume Lefort. Basé sur le concept de la fête des voisins, une centaine de fêtes des moissons a été organisée par les agriculteurs ambassadeurs d’#Agridemain. Ils ouvrent leur ferme pour un moment de convivialité et de découverte. #Agridemain doit maintenant consolider ses actions et monter en puis s ance, not amment p ar s on élargissement à d’autres filières de production et par l a définition d’un projet plus ambitieux pour l’avenir.
rapport d’activité 2017 | P. 40
ANNEXES : infographies
Le monde a besoin de plus en plus de blé La demande mondiale en blé augmente à un rythme supérieur à l’accroissement de la population AUGMENTATION DE 200 Mt en 15 ANS : +30%
variation de LA production mondiale entre 2006/07 et 2016/17 (Mt)
Source : CIC
Depuis 10 ans, la Chine et l’inde au sein de l’Asie mise de plus en plus sur la production intérieure pour nourrir leur population, tandis que les grands pays producteurs ont des marchés matures qui leur permettent d’alimenter les échanges mondiaux indispensables pour fournir les autres pays en déficit.
La production de blés reste concentrée dans quelques pays tempérés. ÉVOLUTION DE LA PRODUCTION MONDIALE DE BLÉ EN 10 ANS (Tous blés)
Elaboration : France Export Céréales - Source : USDA et Stratégie Grains, Janvier 2018
La demande mondiale de blés s’accroî t particulièrement dans les zones les moins productrices, à forte densité de population : Amérique du Sud, Asie, Afrique et bassin Méditerranéen, de plus en plus déficitaires pour nourrir leurs populations.
rapport d’activité 2017 | P. 41
ANNEXES : infographies
Le monde a besoin de plus en plus de blé surplus et deficit de blé dans le monde PRODUCTION -CONSOMMATION
Elaboration : France Export Céréales - Source : USDA et Stratégie Grains, Janvier 2018
Aux portes de l’Europe, un grand bassin de population illustre la demande croissante de blés : le bassin méditerranéen, véritable laboratoire pour la compétitivité mondiale car tous les grands exportateurs s’y trouvent, à l’exception de l’Australie concentrée sur l’Asie.
L’afrique du nord moyen orient : une grande zone consommatrice de blé,
qui n’arrive pas à nourrir ses populations
Source : FAOSTAT 2015
Tirés par une consommation de blés qui ne faiblit pas, les échanges mondiaux de blés s’accélèrent depuis 10 ans et représentent désormais 25 % de la consommation mondiale (non compris les échanges intra européens).
rapport d’activité 2017 | P. 42
ANNEXES : infographies
Le monde a besoin de plus en plus de blé ÉCHANGES MONDIAUX DE BLÉ (en Mt)
L’ arrivée massive des blés de la Mer Noire n’a pas encore été absorbée par l’accoissement de la demande mondiale de blés, ce qui a provoqué le retournement des prix. L’accroissement des stocks atteint un pic, et cette période d’ajustement des marchés mondiaux fait souffrir les producteurs. Cette période de déstabilisation des marchés du blé dans une tendance haussière des échanges est accentuée par les fluctuations monétaires.
PARTs DE MARché mondial du blé
Sur ce marché très dynamique, les acteurs ne sont plus les mêmes : les Etats-unis s’effacent peu à peu, alors que l’ex union soviétique vient bousculer brutalement la concurrence depuis 10 ans.
rapport d’activité 2017 | P. 43
ANNEXES : infographies
Le monde a besoin de plus en plus de blé la production de blé dans l’ex union soviétique (russie, ukraine, kazakstan...) atteint des records depuis 3 ans, grâce à l’amélioration des rendements
La production de blés de l’ex union soviétique dépasse désormais le record de production des années antérieures à la chute du communisme. L’une des principales raisons est l’augmentation de la productivité sur les meilleures terres.
LE PRIX DU Blé tendre en france est soumis à la volatilité du marché mondial
rapport d’activité 2017 | P. 44
ANNEXES : infographies
LE Blé français dans le monde LA PLACE DU Blé français dans le monde LES PRINcipaux exportateurs de blé tendre
En moyenne sur les dernières campagnes, malgré l’épisode de la moisson catastrophique en 2016, la France se place 4ème dans les échanges mondiaux
Elaboration : France Export Céréales Source : USDA et Stratégie Grains, Janvier 2018
les clients du blé tendre français (17,5 Mt - moyenne 2013/2017)
Elaboration : France Export Céréales - Source : Douanes françaises, Janvier 2018
Ce sont ainsi plus d’une cinquantaine de pays dans le monde qui se nourrissent de blés français.
rapport d’activité 2017 | P. 45
ANNEXES : infographies
LE Blé français dans le monde RÉPARTITION DES EXPORTATIONS DE BLÉ TENDRE FRANÇAIS VERS PAYS TIERS :
VERS L’UE :
Elaboration : France Export Céréales - Source : Douanes françaises, Janvier 2018
SOLDE import-export blé tendre (moyenne 2014/2017)
Le blé français est le premier pilier de l’indépendance européenne pour le blé tendre. C’est de loin le pays qui reste structurellement fournisseur de clients européens et mondiaux.
rapport d’activité 2017 | P. 46
ANNEXES : infographies
LA FRance terre de blé PAR COMMUNE, % de blé tendre dans la surface agricole utile (sau) Avec près d’1/5 HECTARE au sein de la sAU, le blé français est présent dans presque tous les territoires.
Source : Agreste, Ministère de l’Agriculture - RA 2010
rapport d’activité 2017 | P. 47
ANNEXES : infographies
LA FRance terre de blé RENDEMENT BLÉ tendre france
Source : Agreste, décembre 2017
2016 restera une année noire pour les producteurs français habitués à la régularité de la production de blé tendre. L’année 2017 marque le retour vers la moyenne en termes de rendement. L’impact du changement climatique se fait sentir, gommant toute la progression génétique.
LA PLACE DE LA FRANCE POUR LE BLé dur les principaux exportateurs dE BLÉ DUR La France est le 2ème exportateur mondial de blé dur, loin derrière le Canada.
rapport d’activité 2017 | P. 48
ANNEXES : infographies
LA PLACE DE LA FRANCE POUR L’ORGE SURFACEs ET RENDEMEnts orges d’hiver - escourgeons
Source : Arvalis d’après Agreste
SURFACEs ET RENDEMEnts orges DE PRINTEMPS
Source : Arvalis d’après Agreste
rapport d’activité 2017 | P. 49
ANNEXES : infographies
LA PLACE DE LA FRANCE POUR L’ORGE MARCHÉ MONDIAL DE L’ORGE La France est le 2ème exportateur mondial d’orge, faisant jeu égal avec l’Australie.
Elaboration : France Export Céréales - Source : USDA et Stratégie Grains, Janvier 2018
les principaux exportateurs d’orge
Les orges françaises contribuent également au rayonnement de la France à l’international.
rapport d’activité 2017 | P. 50
Pour nous contacter : Association Générale des Producteurs de Blé et Autres céréales 23,25 avenue de Neuilly 75116 PARIS Tél. : 01 44 31 10 00 contact@agpb.fr
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crédit photos : ©Passion Céréales ©Josseaux ©AGPB ©FOTOLIA