2012-Strategic-framework-French

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Soutient l’action des communautés dans les pays en voie de développement

VIH et Communautés En Bonne Santé Plan stratégique 2010-2012

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« Les programmes qui s’intéressent seulement à ce qu’on met dans nos vagins n’arrêteront pas le VIH. »

« Il y peu d’argent, mais nous nous battrons pour en avoir si vous obtenez les résultats dont nous avons besoin. »

AVANT-PROPOS Les processus de planification stratégique sont-ils toujours aussi amusants ? Celui-ci a été extraordinaire. Dans une période d’incertitude économique et politique avec une communauté internationale de santé qui s’efforce de travailler plus collectivement, nous avons beaucoup écouté et nous avons essayé de donner un sens à tout ça. Les échanges avec nos intervenants internes et externes ont aboutis à des points de vue fascinants qui ont alimenté des discussions passionnées parmi les directeurs, le personnel et les conseils d’administration des organisations de liaison. Ces échanges ont permis de déterminer une méthode de progression claire que nous devons maintenant mettre en œuvre.

« Qui pourrait assumer le travail de renforcement de capacité des organisations à base communautaire si vous ne le faisiez pas ? À ce niveau ? »

Les deux dernières stratégies adoptées par l’International HIV/AIDS Alliance ont permis un développement rapide du partenariat sur tous les continents. Dans cette nouvelle stratégie, nous avons l’intention d’étendre notre activité dans les pays où nous œuvrons déjà, en particulier en Afrique, supprimant ainsi les frais de démarrage. Ceci ajouté aux autres économies réalisées nous permettra d’atteindre notre objectif pour 2012 : rendre les services accessibles à 4,5 millions de personnes chaque année (contre 3,2 millions fin 2009). Parallèlement, les interventions soutenues par l’Alliance seront, d’une part, mieux ciblées, afin d’atteindre ces communautés qui sont essentielles à la réponse au VIH. D’autre part, elles auront aussi une approche plus large pour aborder les questions essentielles à la vulnérabilité de ces communautés face au VIH. Cette nouvelle stratégie prend en compte la demande et les pressions croissantes pour l’obtention de résultats à court et long termes. À court terme, elle tire parti de notre capacité à nous développer rapidement, que nous avons testée ces cinq dernières années. L’Alliance travaille avec des organisations de liaison nationales et indépendantes qui aident des organisations à base communautaire (OBC) en leur offrant des subventions modestes et un appui technique. Ce modèle a démontré son efficacité à long terme. En effet, la grande majorité de nos organisations de liaison (hors Afrique) collecte maintenant l’essentiel de leurs revenus au niveau national. Cette stratégie n’a pas pour seul objectif d’améliorer l’accès aux services, aux traitements ou encore aux préservatifs. L’Alliance renforcera aussi la capacité des organisations de la société civile afin qu’elles puissent jouer le rôle d’organismes de surveillance, s’attachera à revaloriser la mobilisation communautaire et travaillera à la présenter comme essentielle au bon fonctionnement des systèmes de santé. Les organisations seront encouragées à travailler ensemble pour modifier les cadres légaux par le biais de nos plateformes politiques nationales.

« Les communautés en bonne santé doivent être inclusives … »

« …la communauté de développement ne peut-elle pas comprendre la segmentation client/marché ? »

« L’accès universel a réduit l’ordre du jour ! »

Cette stratégie explique clairement nos objectifs et nos indicateurs de résultats. Les organisations de liaison de l’Alliance l’utiliseront parallèlement à leurs plans nationaux pour concevoir leurs propres stratégies. Le secrétariat de l’Alliance appuiera ce processus en soutenant leurs efforts pour atteindre une viabilité et pour apprendre les uns des autres. Nous pouvons nous attendre à ce que les années à venir soient difficiles mais avec le soutien de tous ceux qui ont contribué à élaborer la stratégie, nous avons l’intention de changer les vies de millions d’enfants, de femmes et d’hommes qui ont été affectés par le VIH et par le SIDA.

Alvaro Bermejo Directeur exécutif

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« Le traitement a changé la nature de notre prise en charge et de notre soutien : de la vie (ou la mort) à des moyens de subsistance. »

« La mobilisation communautaire doit retrouver son … importance. »


VIH ET COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ Plan stratégique 2010-2012 La communauté internationale s’est engagée à stopper la propagation du VIH et à commencer à inverser la tendance d’ici 2015. Le VIH demeure une menace importante pour le développement international car il ne reste que cinq ans pour atteindre cet objectif. C’est dans ce contexte que l’International HIV/AIDS Alliance (l’Alliance) lance une nouvelle stratégie exposant la décision collective de ses membres d’avancer vers la vision de l’Alliance, celle d’un monde où les gens ne meurent pas du SIDA. De plus en plus, les progrès faits sur le VIH sont reconnus comme étant inextricablement liés à ceux faits sur d’autres priorités sanitaires et sociales. L’action ne peut pas être uniquement centrée sur le VIH. Elle doit promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs, répondre aux besoins plus larges en termes de santé, favoriser l’égalité des sexes, sauvegarder les droits humains et développer les « filets de sécurité » sociaux. Les systèmes de santé doivent être renforcés. Les communautés de soutien et les structures à base communautaire doivent être développées pour permettre aux personnes de contribuer à la viabilité à long terme des questions de santé et autres questions prioritaires au niveau communautaire. Dans ce contexte, l’Alliance continuera à travailler avec les communautés les plus affectées par le VIH ces trois prochaines années. En travaillant avec ces communautés, nous développerons nos programmes VIH traditionnels pour y inclure trois objectifs :

OBJECTIF 1 : PROTÉGER DROITS HUMAINS AIM 1: PROTECT HUMAN LES RIGHTS Les droits humains des personnes vivant avec le VIH et des autres groupes vulnérables sont protégés. Les inégalités sexuelles et la discrimination basée sur l’orientation et l’identité sexuelle sont abordées.

OBJECTIF 2 : AUGMENTER L’ACCÈS AUX SERVICES DE SANTÉ AIM 2: INCREASE ACCESS TO HEALTH SERVICES Les personnes ont accès à des services de santé de qualité et ont suffisamment confiance pour les utiliser. Les enfants, les jeunes et les femmes affectés par le VIH bénéficient du soutien sanitaire, social et psychologique nécessaire.

OBJECTIF 3 : SOUTENIR MOYENS DE SUBSISTANCES SÛRS AIM 3: SUPPORT SECUREDES LIVELIHOODS Le bien-être social et économique des personnes vivant avec le VIH et de leurs familles s’est amélioré. Nous pensons qu’en aidant les communautés à répondre à ces problématiques, l’Alliance peut réduire la propagation et l’impact du VIH de la façon la plus efficace possible et peut contribuer à créer des communautés en bonne santé. En faisant cela, nous contribuerons favorablement à l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), en particulier ceux concernant la tuberculose (TB), la santé des enfants et la mortalité maternelle. Pour atteindre les trois objectifs ci-dessus, nous nous attacherons à suivre quatre réponses stratégiques (voir au verso). Un membre du club post test du centre d’accueil Ray, soutenu par une organisation de liaison de l’Alliance, KANCO, Kenya. © Nell Freeman pour l’Alliance VIH ET COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ Stratégie 2010-2012

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RÉPONSE STRATÉGIQUE 1 RENFORCER LA PROGRAMMATION VIH INTÉGRÉE Sur les trois prochaines années, la priorité de nos programmes sera d’intensifier une programmation VIH intégrée, en soutenant plus de communautés affectées par le VIH et en augmentant la couverture géographique des programmes. Nous augmenterons la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des services de santé en renforçant les liens avec les services de santé sexuelle et de la reproduction, de TB et les autres services de santé qui sont essentiels aux communautés les plus affectées par le VIH. Nous continuerons à avoir une approche basée sur les droits humains pour tous nos programmes VIH. Nous l’appliquerons surtout aux activités qui favorisent le bien-être social et économique des personnes vivant avec le VIH ou affectées par le VIH. En Amérique latine et en Asie, l’accent sera mis sur l’augmentation de la couverture et de la portée des programmes existants. En Afrique, nous étendrons les programmes VIH actuels et nous travaillerons aussi avec de nouvelles organisations de liaison afin d’accroître la couverture géographique, en particulier en Afrique sub-saharienne. Dans tous nos programmes, nous utiliserons à la fois l’assistance directe, le soutien technique et nous formerons de nouveaux partenariats avec des organisations non-gouvernementales (ONG) spécialisées si nécessaire.

RÉPONSE STRATÉGIQUE 2 SOUTENIR DES ORGANISATIONS COMMUNAUTAIRES QUI FONCTIONNENT BIEN Les organisations de liaison jouent et continueront à jouer un rôle essentiel dans le renforcement de capacité des partenaires de mise en œuvre. Les organisations de liaison s’appuient aussi sur cette expérience afin que les des citoyens soient plus impliqués et plus actifs et qu’ils mettent les gouvernements et les ONG devant leur responsabilité. Ce point sera renforcé. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, les organisations de liaison solliciteront plus d’appui technique afin d’augmenter la portée des activités. Un appui technique international et un renforcement plus ample de la capacité de la société civile seront principalement proposés par les centres de soutien régionaux de l’Alliance. Ils joueront un rôle décisif dans le renforcement et dans l’amélioration de la qualité des programmes, des politiques, du plaidoyer, tirant parti de l’expertise des pays les moins avancés.

RÉPONSE STRATÉGIQUE 3 AIDER À CRÉER DES SOCIÉTÉS IMPLIQUÉES ET INCLUSIVES L’action communautaire contre le VIH est souvent rendue difficile par des environnements politiques hostiles. Les difficultés liées aux ressources, les lois qui entretiennent ou augmentent la marginalisation et la stigmatisation des populations clés et l’incapacité à faire respecter les lois (lorsqu’il y en a), tout cela anéanti les efforts de lutte contre le VIH et entraine des violations des droits. Nos priorités politiques et de plaidoyer seront de renforcer la capacité de la société civile et d’avoir une influence sur les échanges politiques internationaux et nationaux ainsi que sur les prises de décision concernant les priorités des programmes et le fonds d’allocation. Nous soutiendrons des mécanismes nationaux indépendants pour une action commune de la société civile sur le VIH, la tuberculose et les politiques liées à la santé. Nous aurons une action directe par le biais du travail de politiques et de plaidoyer de nos organisations de liaison. Notre objectif est de renforcer l’action communautaire contre le VIH en impliquant la société civile, en particulier les personnes vivant avec le VIH et d’autres groupes marginalisés, dans notre travail international de politiques et de plaidoyer sur la santé et le VIH. Nous continuerons à porter la voix des communautés au sein des débats internationaux sur le VIH et sur les politiques sanitaires et sociales.

RÉPONSE STRATÉGIQUE 4 CRÉER UNE ALLIANCE D’APPRENTISSAGE L’ensemble des voix et des expériences cumulées de l’Alliance est ce qui contribue le plus à constituer des communautés en bonne santé qui sont moins vulnérables au VIH. En travaillant ensemble, nous continuerons à renforcer l’Alliance par le biais de normes programmatiques d’accréditation, de soutien technique, de renforcement de capacité et de bonne pratique ainsi que par le partage des connaissances. Le suivi, l’évaluation et la recherche nous aideront à comprendre quelles sont les approches et les politiques les plus efficaces et les plus productives dans différents contextes. Nous tirerons des enseignements des résultats de notre travail d’évaluation, de recherche et de partage des connaissances. Les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs, seront largement diffusés et l’apprentissage sera systématiquement inclus dans la planification et dans la mise en œuvre. Afin de respecter cet ambitieux programme d’apprentissage, nous renforcerons et développerons nos partenariats avec les établissements d’enseignement et de recherche.

CONCRÉTISER LA STRATÉGIE Cette stratégie présente les actions attendues et demandées par les communautés que nous soutenons. Une alliance d’organisations de liaison nationales avec de solides relations internationales et des valeurs partagées restera perçue comme la meilleure façon de soutenir l’action communautaire sur le VIH. La stratégie est basée sur l’hypothèse que la plupart des organisations de liaison auront accès à davantage de financement au niveau national pour augmenter la couverture et la portée de ces programmes, étant donné leurs fortes réputations. Mais cela demande aussi d’étendre nos partenariats à la fois aux niveaux mondial et national et d’augmenter le financement stratégique sans restriction pour accomplir les fonctions essentielles de l’Alliance. Nous sommes fermement décidés à faire partie d’une nouvelle réponse qui s’appuie sur notre expérience et sur nos forces. Cette stratégie expose la décision collective de ses membres d’avancer vers la vision de l’Alliance, celle d’un monde où les gens ne meurent pas du SIDA.

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VIH ET COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ Plan stratégique 2010-2012 La communauté internationale s’est engagée à stopper la propagation du VIH et à commencer à inverser la tendance d’ici 2015. Le VIH demeure une menace importante pour le développement international, car il ne reste que cinq ans pour atteindre cet objectif. Malgré d’importants progrès dans la prévention de nouvelles infections VIH, le nombre de personnes atteintes par le VIH ne cesse d’augmenter, en partie car l’amélioration de l’accès aux traitements diminue le nombre de décès liés au SIDA. Ces dernières années, les efforts ciblés sur l’accès aux traitements du VIH ont permis à de nombreuses personnes vivant avec le VIH de vivre plus longtemps, en meilleure santé et d’avoir des vies plus productives. Cependant au niveau communautaire, les violations des droits humains continuent d’alimenter l’épidémie et l’accès aux services reste limité. Malgré tous ces efforts, la couverture des programmes de lutte contre le VIH demeure insuffisante et met en évidence les limites de ce qui peut être accompli lorsque les systèmes de prestation de services sanitaires et sociaux sont fragiles et lorsque les gouvernements et les institutions ne parviennent pas à protéger les droits humains. Des études récentes montrent que les progrès inégaux des pays quant aux OMD sur la santé semblent davantage liés aux problèmes du VIH et des maladies non transmissibles qu’au développement économique, qu’aux dépenses en matière de santé et qu’aux infrastructures sanitaires. Par exemple, les chercheurs ont constaté que plus de la moitié des inégalités concernant les progrès en mortalité infantile s’explique par le VIH et les maladies non transmissibles alors que les autres variables ne justifient que 20 % de ces inégalités1. En outre, les progrès faits sur le VIH sont reconnus comme étant inextricablement liés à ceux faits sur d’autres priorités sanitaires et sociales. Par exemple, la mortalité maternelle est fortement liée au VIH, car les femmes séropositives sont bien plus exposées à la mortalité maternelle que les femmes séronégatives. Pour que les efforts soient aussi efficaces que possible, ils ne doivent pas ciblés uniquement le VIH : ils doivent promouvoir les droits et la santé Un client d’un centre communautaire dans la région fromentheUkraine, office ofsoutenu Ugandan Living with deStaff Donetsk parPeople l’organisation de HIV @ International HIV/AIDS Alliance 2009 liaison de l’Alliance, Alliance Ukraine. © Natalia Kravchuk pour Alliance Ukraine

Le nombre de personnes infectées par le VIH en 2008 était estimé à 2,7 millions. L’impact du VIH inverse une tendance en baisse, celle des décès dus à des maladies transmissibles.

sexuelle et reproductive, répondre aux besoins plus larges en matière de santé, encourager l’égalité entre les genres, protéger les droits humains et sécuriser les moyens de subsistance des personnes qui prennent un traitement antirétroviral ainsi que ceux de leurs familles. Les systèmes de santé doivent être renforcés et apporter un réel soutien. Des structures à base communautaire doivent être développées pour permettre aux personnes de contribuer à la santé de leurs communautés, et ce, de façon durable et sur le long terme. Pour atteindre cet objectif, les gouvernements et les institutions de la société civile doivent évaluer, adapter et, si nécessaire, élargir leurs approches. Pour l’Alliance, soutenir l’action de la communauté dans la lutte contre le VIH continuera d’être au centre de nos activités. Pourtant, il devient de plus en plus évident que la violence, les normes néfastes liées au genre et les questions structurelles qui rendent les personnes vulnérables, notamment la discrimination ou la criminalisation, doivent être abordées pour que la prévention du VIH soit efficace. Nos programmes doivent aussi répondre aux besoins plus larges. Par exemple, les maladies infectieuses, la mortalité infantile et maternelle et même les maladies non transmissibles sont fortement liées dans les ménages affectés par le VIH. L’accès aux traitements s’étant amélioré, les moyens de subsistance sécurisés sont aussi devenus une préoccupation croissante plus importante pour les personnes vivant avec le VIH. Ce document présente notre nouvelle stratégie pour répondre à ces questions.

1. Stuckler D, Basu S, McKee M (2010). ‘Drivers of Inequality in Millennium Development Goal Progress: A Statistical Analysis’, PLoS Med 7(3): e1000241. doi:10.1371/journal.pmed.1000241 VIH ET COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ Stratégie 2010-2012

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NOS OBJECTIFS Dans les trois années à venir, nous continuerons à travailler avec les communautés les plus affectées par le VIH. Grâce à cette collaboration, nous étendrons nos programmes VIH et nous y intégrerons les trois objectifs suivants : 1. protéger les droits humains 2. améliorer l’accès aux services de santé 3. soutenir des moyens de subsistance sûrs. Nous pensons qu’en aidant les communautés à répondre à ces questions, l’Alliance peut réduire la propagation et l’impact du VIH de la façon la plus efficace possible et peut contribuer à créer des communautés en bonne santé. En faisant cela, nous contribuerons favorablement à l’atteinte les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), en particulier ceux concernant la tuberculose (TB), la santé des enfants et la mortalité maternelle.

OBJECTIF 1 : PROTÉGER LES DROITS HUMAINS Les droits humains des personnes vivant avec le VIH et d’autres groupes vulnérables sont protégés. Les inégalités sexuelles et la discrimination basées sur l’orientation et l’identité sexuelle sont abordées. Certains groupes sont plus vulnérables à l’infection du VIH et aux maladies, car ils ne sont pas en mesure d’appliquer leurs droits humains civiques, politiques, économiques, sociaux, sexuels et culturels. Par exemple, les droits des personnes vivant avec le VIH sont souvent bafoués : elles souffrent donc à la fois des problèmes liés à la maladie et de la perte importante d’autres droits du fait de la discrimination, notamment les droits à l’emploi, les droits à la vie privée et les droits à la liberté.

Un membre de GALCK (une association Kenyane d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) pose avec des mots qu’il souhaite proclamer. Pour des raisons de sécurité, il a masqué son identité. Soutenue par l’organisation de liaison de l’Alliance, KANCO. © Nell Freeman pour l’Alliance 4

Alors que le VIH est la principale problématique sanitaire, des facteurs structurels (comme la pauvreté, la culture ou les lois qui criminalisent les rapports sexuels ou l’utilisation de drogues) et la capacité des personnes à participer pleinement au processus démocratique ont un impact considérable sur la nature des épidémies VIH. Pour que les communautés puissent lutter contre le VIH, il est donc essentiel que nos programmes répondent à ces problèmes de droits humains. Les droits, comme le droit à l’information, le droit à la meilleure santé possible, le droit à la vie privée et le droit à la liberté d’association doivent être protégés et encouragés afin que tous les membres de la société puissent participer de façon significative à l’action communautaire contre le VIH. La base de notre travail est de créer un environnement légal qui permette aux communautés de réclamer leurs droits.

L’inégalité de genre est une question fondamentale de droits humains et un puissant moteur de l’épidémie du VIH. Les différentes qualités et les différents rôles que les sociétés attribuent aux femmes, aux hommes, aux jeunes filles et aux garçons affectent profondément leur capacité à se protéger du VIH et à gérer son impact. L’inégalité de genre est omniprésente dans la vie des femmes du monde entier. Elles ont moins de revenus, moins d’opportunités, moins de pouvoir et moins d’autonomie. Ces inégalités rendent les femmes et les jeunes filles plus vulnérables au VIH. Il est donc essentiel que nos programmes de lutte contre le VIH abordent ces vulnérabilités. Une approche qui transcende le genre doit aussi prendre en compte les vulnérabilités spécifiques des hommes et des garçons, par exemple l’âge, l’autorité sexuelle entre hommes et garçons, les rapports sexuels en milieu pénitentiaire et le statut légal des rapports sexuels entre hommes. Les normes sociales peuvent limiter l’accès aux connaissances et aux services de santé sexuelle et reproductive. Elles peuvent aussi limiter le choix et la maitrise des vies sexuelles. La violence basée sur le genre contribue de façon importante à la maladie. Nous sommes conscients de la vulnérabilité liée à la violence, à la coercition et aux abus et subie par tous ceux qui sont perçus comme des transgresseurs des normes de genre (notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes, les travailleurs/travailleuses du sexe, les femmes non mariées ayant une activité sexuelle et les personnes transgenres) et nous travaillerons pour lutter contre cette vulnérabilité


OBJECTIF 2 : AUGMENTER L’ACCÈS AUX SERVICES DE SANTÉ Les personnes ont accès à des services de santé de qualité et ont suffisamment confiance pour les utiliser. Les enfants, les jeunes et les femmes affectés par le VIH bénéficient du soutien sanitaire, social et psychologique nécessaire. Un accès insuffisant à des services de prise en charge sanitaire et sociale de qualité augmente aussi la vulnérabilité au VIH. Les obstacles sont notamment : la stigmatisation et la discrimination à l’égard des jeunes, des minorités sexuelles, des utilisateurs/utilisatrices de drogues et des personnes vivant avec le VIH ; les coûts pour les utilisateurs et les environnements inhospitaliers ; le contrôle qu’ont les hommes sur l’accès des femmes à la santé reproductive ; une méconnaissance de l’utilisation appropriée des traitements médicaux. Plus largement, ces obstacles reflètent souvent les faiblesses des systèmes de santé nationaux et communautaires. Les ressources acheminées par les gouvernements nationaux ayant augmenté, les communautés jouent un rôle essentiel dans le suivi, car elles garantissent que ces ressources pour le VIH et pour les autres problématiques sanitaires parviennent aux communautés qui en ont le plus besoin.

OBJECTIF 3 : SOUTENIR DES MOYENS DE SUBSISTANCE SÛRS Le bien-être social et économique des personnes vivant avec le VIH et de leurs familles s’est amélioré. Les progrès réalisés dans l’accès aux traitements antirétroviraux et dans l’observance des traitements aident les personnes vivant avec le VIH à rester en meilleure santé et à être économiquement actives plus longtemps, posant à nouveau la question des moyens de subsistance. Le VIH a des effets dévastateurs non seulement sur la santé des personnes, mais aussi sur leur bien-être social et économique. Les ménages affectés par le VIH sont confrontés à des difficultés économiques importantes, à des baisses de revenus et à une augmentation des dépenses pour les soins de santé et donc s’endettent. Les biens qui génèrent des revenus, notamment les terrains, peuvent être vendus pour couvrir les dépenses médicales. Les personnes affectées par le VIH ont aussi beaucoup de difficultés à obtenir des crédits, car les organismes considèrent très souvent ces crédits comme des placements trop risqués. Les réseaux sociaux peuvent être affaiblis par la stigmatisation et par la discrimination. Les moyens de subsistance sont une question primordiale pour beaucoup des communautés avec lesquelles nous travaillons, comme le démontrent de nombreuses évaluations sur les soins à domicile qui répondent à cette problématique grandissante. Nous sommes très bien placés pour aborder ce problème : nous avons une grande expérience dans le travail en direct avec les personnes infectées par le VIH. Nous pouvons donc accroitre le travail que de nombreuses organisations de liaison effectuent déjà sur les moyens de subsistance par le biais de leurs groupes de soutien communautaires et de leurs activités de soins à domicile. Pour intensifier ce travail, nous n’avons pas l’intention de devenir des spécialistes en finance ou en moyens de subsistance, mais nous allons créer des partenariats avec des ONG expertes dans ce domaine.

Le Positive Women’s Network (réseau des femmes séropositives), un groupe de soutien pour les infirmières séropositives. Soutenu par l’organisation de liaison de l’Alliance, Alliance Community Action on Health in Zambia. © Nell Freeman pour l’Alliance

Pour atteindre ces trois objectifs, nous suivrons quatre réponses stratégiques : Réponse stratégique 1 : Renforcer la programmation VIH intégrée n Réponse stratégique 2 : Soutenir des organisations communautaires qui fonctionnent bien n Réponse stratégique 3 : Aider à créer des sociétés impliquées et inclusives n Réponse stratégique 4 : Créer une alliance d’apprentissage n

VIH ET COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ Stratégie 2010-2012

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MISSION

Soutenir l’action communautaire dans la prévention de l’infection VIH, répondre aux défis du SIDA et renforcer les communautés en bonne santé.

MODÈLE

Modèle d’organisation de liaison Axé sur la communauté

OBJECTIF

: communautés affectées par le VIH

tégie 2010 – 201 a r 2 St

COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ • Baisse de la stigmatisation et la discrimination • Égalité de genre • Moyens de subsistance sûrs • Cohésion de tous • Renforcement des systèmes communautaires et de la participation • Accès, disponibilité, utilisation et qualité des services de prise en charge sanitaires et sociaux

VISION

Un monde dans lequel les gens ne meurent pas du SIDA

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NOS RÉPONSES STRATÉGIQUES RÉPONSE STRATÉGIQUE 1 : renforcer la programmation VIH intégrée Sur les trois prochaines années, la priorité de nos programmes sera d’intensifier une programmation VIH intégrée pour améliorer la disponibilité, l’accès et l’utilisation de services de santé, de soutenir des moyens de subsistance sûrs et de protéger les droits humains. Nous continuerons à soutenir les programmes qui aident les communautés à prévenir l’infection par le VIH, à accéder aux traitements et à les suivre et qui offrent une prise en charge et un soutien. Nous renforcerons les liens avec les services de santé sexuelle et reproductive, de TB et les autres services de santé qui sont essentiels aux communautés les plus affectées par le VIH. Nous étendrons aussi notre travail pour nous concentrer davantage sur les activités qui améliorent le bien-être social et économique des personnes vivant avec le VIH ou affectées par le VIH. Nous aurons une approche de réduction des risques dans notre travail pour les utilisateurs/utilisatrices de drogues. Nous continuerons à avoir une approche basée sur les droits humains dans tous nos programmes VIH. Cette approche renforce la mobilisation communautaire, garantit une égalité face aux lois et un accès équitable aux services. Elle prend en compte tout particulièrement l’égalité de genre. Les droits des minorités sexuelles et des utilisateurs/utilisatrices de drogues sont effectivement abordés. Ainsi, nos programmes peuvent apporter un bien-être pour tous et une meilleure santé, en particulier aux femmes et aux jeunes filles.

Ce développement ne se fera pas au détriment de la qualité. Dans tous nos programmes, nous utiliserons à la fois l’assistance directe et le soutien technique. Nous formerons aussi de nouveaux partenariats si nécessaire. Dans le cadre de notre nouvelle stratégie, la création de partenariats avec des organisations extérieures qui ont une autorité et une expérience plus grande (par exemple sur la finance et sur les moyens de subsistance) sera fondamentale et sera nécessaire à la promotion des droits et des moyens de subsistance des personnes vivant avec le VIH. Notre façon de travailler variera selon la communauté, le pays et la région ainsi que selon la nature spécifique de l’épidémie et de ses réponses. Pour les épidémies importantes, nous travaillerons en priorité avec les personnes les plus marginalisées et les plus vulnérables au VIH, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les utilisateurs/utilisatrices de drogues et les travailleurs/travailleuses du sexe. Nous œuvrerons principalement pour garantir un accès équitable aux services, un bien-être sanitaire, social et économique et le respect des droits humains. Pour les épidémies généralisées, nous travaillerons en priorité avec les personnes les plus affectés par le VIH, telles que les femmes et les jeunes filles. L’objectif sera d’accroître la disponibilité, l’accessibilité et l’utilisation des services de prévention du VIH, de prise en charge, les services de santé sexuelle et reproductive et les droits, et de santé maternelle et infantile.

En Amérique latine et en Asie, le travail sera axé sur l’augmentation de la couverture et de la portée des programmes existants dans les pays dans lesquels nous œuvrons déjà. Nous étendrons également les programmes VIH actuels et nous travaillerons avec de nouvelles organisations de liaison afin d’accroître la couverture géographique, en particulier en Afrique subsaharienne, où l’impact de l’épidémie est le plus important.

Un membre du projet Vida Digna montre le médicament qu’il reçoit du ministère de la santé mexicain. Soutenu par l’organisation de liaison Staff from the Colectivo office of Ugandan People Living with HIV de l’Alliance, Sol. © Chris Martin pour Collectivo Sol @ International HIV/AIDS Alliance 2009 VIH ET COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ Stratégie 2010-2012

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À gauche : la jeunesse balinaise proteste lors du neuvième congrès international sur le SIDA en Asie et dans le Pacifique (ICAAP), Indonésie. L’organisation de liaison de l’Alliance Rumah Cemara était présente. © L’Alliance À droite : une travailleuse du sexe reçoit des préservatifs gratuits et des informations sur les pratiques sexuelles à moindre risque à la maternité de Rufisque, Sénégal. Soutenue par l’organisation de liaison de l’Alliance, ANCS. © Nell Freeman pour l’Alliance

COMMENT NOS PROGRAMMES VONT-ILS ÉVOLUER pour protéger les droits, pour améliorer l’accessibilité et pour soutenir les moyens de subsistance ? QUELQUES EXEMPLES

A. Épidémies importantes

B. Épidémies concentrées

Protéger les droits humains :

Protéger les droits humains :

n

n

Avant : des groupes de jeunes et la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST). Après : la promotion des droits sexuels des adolescents notamment la lutte contre les stéréotypes, l’inégalité de genre et les normes néfastes liées au genre. Avant : des messages de prévention du VIH et une communication sur le changement de comportement avec des partenaires stables et de multiples partenariats concomitants. Après : un travail avec les leaders et les médiateurs communautaires pour traiter des normes néfastes liées au genre, de la violence basée sur le genre et d’autres formes d’inégalité , de la responsabilisation aux femmes et des droits des jeunes.

n

n

n

Avant : une prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Après : des services axés sur la haute qualité de la prise en charge maternelle et reproductive et qui encouragent l’engagement des hommes dans la prise en charge anténatale de leurs partenaires. Avant : des services isolés de traitement, de prise en charge du VIH et de soutien assurés par des agences internationales. Après : une prestation systématique de services de qualité pour le VIH, la TB et la santé sexuelle et reproductrice par des institutions communautaires appropriées.

Soutenir des moyens de subsistance sûrs : n

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Avant : des programmes orientés seulement sur les besoins sociaux et sanitaires. Après : des programmes qui proposent aussi des activités génératrices de revenus pour les personnes vivant avec le VIH.

Avant : un soutien légal réactif pour les membres des populations clés. Après : une éducation sur les droits humains, les réformes législatives et le soutien des systèmes qui protègent les personnes en conflit avec la loi.

Améliorer l’accès aux services : n

Améliorer l’accès aux services : n

Staff :from office of Ugandan People Living Avant des the programmes pour des pratiques with HIV @ International HIV/AIDS Alliance 2009 sexuelles à moindre risque pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Après : un travail de fond pour la promotion des droits humains, notamment la réduction de la stigmatisation envers les personnes transgenres et le respect de leurs droits.

n

Avant : des services de prévention et de traitement du VIH pour les populations clés. Après : des services qui abordent leurs besoins plus larges en matière de santé sexuelle et reproductive. Avant : des services spécialisés avec un système d’orientation basique (tels que le conseil et dépistage du VIH, la prévention périnatale du VIH, les traitements VIH et TB). Après : des services intégrés et le développement de systèmes d’orientation à deux voies.

Soutenir des moyens de subsistance sûrs :

Staff from the office of Ugandan People Living

n

Nous étudierons les possibilités pour intégrer with HIV @ International HIV/AIDS Alliance 2009 les activités génératrices de revenus dans les programmes ou pour orienter les personnes vivant avec le VIH et leurs familles vers des initiatives locales en place comme les programmes de microfinance, d’éducation et d’apprentissage pour améliorer l’accès à l’emploi.


COUVERTURE DE L’ALLIANCE PAR PAYS D’ICI 2012

Ukraine

Mongolie Kirghizstan Chine

Maroc Mexique

Bangladesh

Caraïbes

Haïti Le Salvador

Sénégal Colombie

Burkina Faso

Côte d’Ivoire

Équateur Pérou Bolivie

Plus deux nouveaux pays en Afrique subsaharienne

Soudan (Sud)

Nigéria Ouganda

Éthiopie

Inde

Philippines Vietnam Cambodge Malaisie

Kenya RDC Burundi Malawi Mozambique Zambie Zimbabwe

Botswana

Myanmar

Indonésie

Swaziland

Afrique du Sud

CIBLES DE LA RÉPONSE STRATÉGIQUE 1 : Catégorie 1 : impact national Typiquement, une organisation de liaison qui a un objectif clair et/ou un autre objectif de santé plus large et qui a contribué de façon significative à au moins un indicateur sanitaire au niveau national, défini pour l’atteinte des objectifs du millénaire pour le développement du pays (en particulier OMD 4, 5 et 6). Catégorie 2 : impact sous-national Typiquement, une organisation de liaison nationale qui a des programmes avec une échelle et une couverture suffisantes pour avoir démontré un impact sur la santé publique (par exemple dans une province ou seulement avec un groupe spécifique de population) mais qui n’a pas une ampleur suffisante pour avoir une influence sur les indicateurs/cibles au niveau national. Catégorie 2 : programme en phase de démarrage Typiquement, un programme en phase de démarrage avec une présence récente de l’Alliance dans le pays et avec une forte motivation pour créer des partenariats avec des OBC et pour renforcer leur capacité (par le biais d’un soutien technique de base) à gérer et à recevoir des subventions modestes.

Couverture de l’Alliance par pays d’ici 2012

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programmes nationaux de l’Alliance ont contribué de façon significative à accroitre la disponibilité et l’accessibilité des services VIH et des services sanitaires. n 15 programmes nationaux apportent une contribution au niveau de la catégorie 1 n 18 programmes nationaux apportent une contribution au niveau de la catégorie 2 n 7 programmes nationaux apportent une contribution au niveau de la catégorie 3

4,5

millions de personnes sont atteintes directement par des programmes intégrés sur le VIH et sur la santé, dont la plupart en Afrique subsaharienne, soit : n 2,75 millions de personnes en Afrique n 1,58 million de personnes en Asie et en Europe de l’Est n 0,17 million de personnes en Amérique latine et aux Caraïbes

70 %

des programmes nationaux ont amélioré la couverture des programmes intégrés en utilisant des indicateurs spécifiques concernant la TB, la santé sexuelle et reproductive et/ou les moyens de subsistance.

70 %

des organisations de liaison ont un projet stratégique qui prend en compte les droits humains.

VIH ET COMMUNAUTÉS EN BONNE SANTÉ Stratégie 2010-2012

9


2

RÉPONSE STRATÉGIQUE 2 : soutenir des organisations communautaires qui fonctionnent bien L’Alliance est un mécanisme destiné à fournir un soutien financier et technique rentable aux OBC et aux petites ONG, permettant ainsi à ces partenaires de mise en œuvre de soutenir l’action communautaire sur le VIH. Ces organisations de liaison jouent un rôle essentiel dans le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des partenaires de mise en œuvre et ce fonctionnement continuera. Les communautés jouent le rôle le plus important en faisant face au VIH et en y répondant. Grâce à notre travail de renforcement de capacité, nous consoliderons le rôle et la responsabilité des citoyens et des OBC. Les gouvernements et les bailleurs de fonds sont indispensables pour que les systèmes de santé soient pérennes. Mais des preuves incontestables démontrent également que cette pérennité implique que les citoyens soient organisés, qu’ils connaissent et réclament leurs droits à des soins de santé accessibles et qualitatifs. Les organisations de liaison s’appuient aussi sur l’expérience de l’Alliance pour que les citoyens soient plus impliqués et plus actifs et qu’ils obligent les gouvernements et les ONG à assumer leur responsabilité. Ce travail sera renforcé. Nous fonctionnerons également directement avec des institutions gouvernementales pour améliorer leur capacité à s’engager dans la prestation de services avec la société civile. Depuis plus de 15 ans, les organisations de liaison, qui œuvrent au renforcement de l’action communautaire contre le VIH, ont acquis une très grande expérience en matière d’appui technique et d’expertise. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie, les organisations de liaison solliciteront davantage d’appui technique pour aborder des domaines d’activités plus larges, comme promouvoir les droits humains, surmonter l’inégalité de genre, soutenir des moyens de subsistance sûrs et renforcer les systèmes de santé. Si un appui technique

Des membres de Tranvestites Verde Esperanza, une organisation pour les personnes transgenres en Équateur. Soutenue par l’organisation de liaison de l’Alliance, Kimirina. © Marcela Nievas pour l’Alliance 10

international est nécessaire, l’Alliance favorisera le renforcement de capacités et le soutien, destinés aux communautés et gérés par les pays de l’hémisphère sud, qui consolide davantage la famille de l’Alliance et la société civile. L’Alliance a aussi créé sept centres régionaux de soutien technique. Ces centres seront les principaux prestataires de l’appui technique pour la société civile. Pour certains aspects du renforcement de capacité (notamment la mobilisation de ressources et le développement organisationnel), l’Alliance sera peut-être amenée à utiliser des approches alternatives, comme embaucher du personnel dédié dans le pays ou créer des partenariats avec d’autres organisations. Cependant, le soutien technique proposé par le biais des centres contribuera à renforcer et à améliorer la qualité des programmes, des politiques et du plaidoyer basés sur l’expertise du Sud. Un effort continu pour élaborer et tester les standards internationaux de bonne pratique sera nécessaire, car il faudra les mettre en place dans les contextes locaux et suivre les résultats. En dehors de l’Alliance, les centres seront mis en place sur le marché externe des services d’appui technique. L’Alliance identifie déjà des possibilités de coopération qui viendront compléter le travail d’autres prestataires d’appui technique internationaux. Les centres apporteront leur expertise spécifique en aidant les organisations de la société civile à développer des réseaux régionaux d’assistance technique sur le VIH, soutenus par ONUSIDA et par l’Organisation mondiale de la santé. Au final, nos succès seront mesurés en fonction de la capacité effectivement renforcée des organisations de la société civile à soutenir l’action communautaire contre le VIH et à créer des communautés en bonne santé.


COMMENT ALLONS-NOUS DÉVELOPPER LE RENFORCEMENT DE CAPACITÉ pour protéger les droits, pour améliorer l’accès et pour soutenir les moyens de subsistance ? QUELQUES EXEMPLES Protéger les droits humains : n

n

n

Augmenter la capacité des plates-formes nationales de plaidoyer de la société civile (plate-formes de partenariat national) à réclamer des progrès plus importants en matière de santé. Garantir que l’ensemble de l’Alliance à une bonne compréhension de la manière d’intégrer l’égalité des genres dans les programmes VIH, dans les politiques, dans le plaidoyer et dans l’évaluation.

Soutenir des moyens de subsistance sûrs : n

Améliorer l’accès aux services : n

Renforcer la capacité dans l’analyse des systèmes de santé afin de pouvoir s’engager efficacement dans les discussions et dans l’élaboration des propositions destinées au renforcement des systèmes de santé qui soutiennent la prise en charge et le traitement du VIH.

Un appui technique pour les compétences de plaidoyer, pour le VIH et pour les besoins de la population clé afin que la société civile puisse avoir un rôle d’observateur et mette les gouvernements et les autres intervenants de l’état devant leurs responsabilités.

Collaborer avec des initiatives locales qui possèdent une expertise et une expérience de la microfinance, des activités génératrices de revenus, de l’éducation et de l’apprentissage et de la protection sociale.

Une séance de Conseil et de Dépistage Volontaire et Anonyme du VIH, Chengdu Gay Community Care organisation (organisation de prise en charge de la communauté homosexuelle), Chine. Soutenue par l’organisation de liaison de l’Alliance, International HIV/AIDS Alliance in China. © Kevin Sare pour l’Alliance

CIBLES DE LA RÉPONSE STRATÉGIQUE 2 : Le renforcement de capacité de l’Alliance d’ici 2012

80 %

des programmes mis en œuvre par les organisations de liaison de l’Alliance respectent les standards de bonne pratique pour les programmes de l’Alliance.

20 %

d’augmentation annuelle du nombre de jours d’assistance technique proposée par les centres régionaux d’appui technique à la fois aux organisations de liaison de l’Alliance et à d’autres organisations. Des organisations de liaison et des organisations à base communautaire (un échantillon représentatif) ont amélioré leurs notes en termes de capacité (selon l’outil d’évaluation de la capacité de l’Alliance).

2 000

organisations à base communautaire reçoivent des subventions par le biais de l’Alliance pour proposer des programmes.

Séance d’apprentissage sur des modes de vie sains, menée par la communauté, Zambie. Soutenue par l’organisation de liaison de l’Alliance, Alliance Community Action on Health in Zambia. © Gideon Mendel pour l’Alliance

VIHET ETCOMMUNAUTÉS COMMUNAUTÉSEN ENBONNE BONNESANTÉ SANTÉStratégie Stratégie2010-2012 2010-2012 VIH

11


3

RÉPONSE STRATÉGIQUE 3 : aider à créer des sociétés impliquées et inclusives L’action communautaire sur le VIH est souvent rendue difficile par des contextes politiques hostiles. Les ressources sont rares. Des lois perpétuent ou souvent amplifient la marginalisation et la stigmatisation des populations clés, notamment les travailleurs/ travailleuses du sexe, les utilisateurs/utilisatrices de drogue et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il y un réel manque de responsabilisation et d’application des lois, lorsque ces lois existent.

pour aider les communautés à participer aux décisions programmatiques et budgétaires au niveau national, en incitant au changement et en contrôlant la performance du gouvernement. L’expérience de l’Alliance démontre que cet objectif peut être atteint par la mise en place d’une association plus large avec des personnalités progressistes au sein de la société civile, avec des universitaires qui apportent une connaissance spécialisée et avec de hauts responsables au sein du gouvernement.

La société civile doit collecter et présenter des preuves pour influer sur les débats politiques et réclamer une responsabilité et une réparation quand les communautés se regroupent pour faire reconnaître leurs droits humains et pour supprimer les inégalités de genre et les inégalités sociales qui conduisent à une propagation du VIH et limitent l’accès aux services.

Nous soutiendrons les mécanismes indépendants nationaux pour une action commune de la société civile sur le VIH, la TB et sur les politiques liées à la santé. Nous œuvrerons également de façon directe par le biais du travail de politique et de plaidoyer de nos organisations de liaison.

Notre priorité sera de renforcer l’engagement de la société civile lors des discussions politiques mondiales et nationales et lors des prises de décision sur les programmes et de l’octroi de subventions. Cela signifie que nous continuerons à intensifier et à étendre la portée de notre travail, en nous concentrant principalement sur : n

n

n

n

Un détenu à la prison militaire SPLA de Juba au Sud Soudan après avoir bénéficié d’un conseil et dépistage volontaire du VIH. © Nell Freeman pour l’Alliance 12

une prévention efficace du VIH, en travaillant plus particulièrement sur les moteurs structurels de l’épidémie la protection des droits humains des utilisateurs/utilisatrices de drogue, des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des travailleurs/travailleuses du sexe, des femmes et des jeunes filles, en soulignant leurs problèmes et en améliorant leur visibilité l’amélioration de l’accès à des services de santé de qualité et la garantie qu’ils répondent aux droits des personnes vivant avec le VIH sans aucune stigmatisation et aucune discrimination l’augmentation du financement des OMD liés à la santé.

Renforcer la capacité politique nationale est essentielle car les prises de décisions concernant le financement du développement international se font de plus en plus au niveau national. L’action des citoyens peut apporter des changements significatifs à la politique et peut aider à renforcer la responsabilité et la responsabilisation des états. Cela pourrait impliquer une mobilisation politique plus importante que celles que les organisations de liaison de l’Alliance ont organisées à ce jour : en créant des partenariats

Les plates-formes nationales de partenariat (NPP) sont un moyen de réunir les voix de la société civile. Elles permettent de renforcer la capacité et de créer un espace national propice à un dialogue efficace entre la société civile, le gouvernement et les autres intervenants. Ils peuvent contribuer à des prises de position communes sur le plaidoyer et sur les politiques et jouent un rôle dans le suivi du SIDA, de la TB, des cibles et des engagements liés à la santé au niveau national. Notre objectif est de renforcer l’action communautaire sur le VIH en soutenant les NPP et en impliquant la société civile, en particulier les personnes vivant avec le VIH et les autres groupes marginalisés dans notre travail mondial de politique et de plaidoyer sur la santé et sur le VIH. Créer des liens entre les preuves collectées par la communauté, son expérience et les débats politiques internationaux, régionaux et nationaux est un point fondamental de notre travail. Ceci peut permettre d’améliorer la qualité et l’efficacité des réponses à la santé et au VIH. Notre engagement dans les discussions politiques mondiales évoluera parallèlement à l’augmentation de la portée de notre stratégie. Il sera également motivé par l’expérience de nos organisations de liaison. Nous continuerons à faire entendre les voix des communautés lors des débats politiques internationaux sur le VIH, et sur la politique sanitaire et sociale. Cet objectif sera atteint grâce à une participation continue aux réunions importantes multilatérales avec les agences des Nations unies et les institutions mondiales de financement de la santé.


COMMENT ALLONS-NOUS ÉTENDRE NOTRE TRAVAIL DE POLITIQUES ET DE PLAIDOYER pour protéger les droits, pour améliorer l’accès et pour soutenir les moyens de subsistance ? QUELQUES EXEMPLES grande participation des communautés dans la gouvernance des services de santé.

Protéger les droits humains : n

n

Avant : créer des lieux sûrs. Après : plaidoyer pour la protection des travailleurs/travailleuses du sexe contre la violence et pour la suppression des lois qui criminalisent les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les femmes ayant des rapports sexuels avec des femmes. Avant : travailler sur un projet sensible au genre pour la prévention et pour le traitement du VIH. Après : plaidoyer pour des changements législatifs et politiques qui transcendent le rôle des genres et offrent une protection contre la violence basée sur le genre.

Améliorer l’accès aux services : n

Avant : une plus ample participation des personnes vivant avec le VIH. Après : une plus

n

Avant : des cliniques dédiées aux IST et au VIH, et destinées aux populations clés. Après : des centres proposant des services sanitaires et sociaux qui sont au service de ces populations et répondent à leurs besoins en matière de santé.

Soutenir des moyens de subsistance sûrs : n

plaidoyer au niveau national pour des opportunités d’emploi plus nombreuses pour les personnes vivant et le VIH

Des femmes attendent au centre de santé de la clinique Mukono, en Ouganda. Cette clinique a un programme de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Soutenue par l’organisation de liaison de l’Alliance, ACHI. © Nell Freeman pour l’Alliance

CIBLES DE LA RÉPONSE STRATÉGIQUE 3 : Politique et plaidoyer d’ici 2012

9

plates-formes de partenariat national totalement opérationnelles ont été créées et contribuent aux initiatives politiques nationales.

70 %

Dans des pays où travaille l’Alliance, les populations clés participent aux instances de coordination nationale du Fonds Mondial.

5

Dans au moins pays où la campagne de prévention de l’Alliance est mise en œuvre, les populations clés participent à l’octroi de financement pour les programmes et les services sur la prévention du VIH au sein des instances de prise de décision.

4

Dans au moins pays où la campagne de prévention de l’Alliance est mise en œuvre, des changements structurels ont été enregistrés, démontrant que les droits des populations clés sont mieux protégés par le gouvernement.

10 %

Une augmentation de du nombre de pays dans lesquels les initiatives de renforcement des systèmes de santé acheminent une proportion importante des fonds vers les programmes de renforcement des systèmes communautaires.

Échange ambulant d’aiguilles dans la région de Donetsk en Ukraine. Soutenu par l’organisation de liaison de l’Alliance, Alliance Ukraine. © Natalia Kravchuk VIHET ETCOMMUNAUTÉS COMMUNAUTÉSEN ENBONNE BONNESANTÉ SANTÉStratégie Stratégie2010-2012 2010-2012 VIH

13


4 CIBLES DE LA RÉPONSE STRATÉGIQUE 4 :

Une alliance d’apprentissage

20

organisations de liaison ont documenté des exemples d’améliorations dans leur programme, fruits d’un apprentissage et d’un échange Sud-Sud. Une évaluation mondiale montre que l’Alliance a amélioré l’efficacité, l’efficience et la bonne pratique de ses programmes. Une augmentation de la note générale de l’Alliance en tant qu’ « organisation d’apprentissage », basée sur les huit dimensions d’une ONG d’apprentissage2.

80 %

des organisations de l’Alliance ont obtenu une approbation totale en tant que membre accrédité de l’Alliance.

80 %

des organisations de liaison accréditées de l’Alliance ont documenté les améliorations et les changements organisationnels en tant que réponse permettant d’identifier les lacunes et les faiblesses pendant le processus d’accréditation.

2. Britton, B (1998). ‘The Learning NGO’, International Training and Research Center Occasional Paper No. 17.

Un atelier avec des représentants de huit organisations qui travaillent avec des populations clés, Le Salvador. Soutenu par le partenaire de l’Alliance, Asociacion Atlacatl Vivo Positivo. © Atlacatl/l’Alliance 14

RÉPONSE STRATÉGIQUE 4 : créer une alliance d’apprentissage Individuellement, chaque organisation de liaison joue un rôle essentiel dans la réponse nationale de son pays au VIH, mais c’est l’ensemble des voix et des expériences cumulées de l’Alliance qui contribue le plus à constituer des communautés en bonne santé. En travaillant ensemble, nous continuerons à renforcer l’Alliance par l’accréditation, le soutien technique, le renforcement de capacité et les standards de bonne pratique pour les programmes ainsi que par le partage des connaissances. Ensemble, nous possédons une expérience internationale inégalée dans l’action communautaire sur le VIH. Il est essentiel de partager les connaissances pour accroître les compétences et l’efficacité, et d’améliorer la qualité. Ceci permet de construire une alliance internationale puissante qui est capable de tirer des leçons du changement et d’y répondre. Nous continuerons à générer des opportunités pour que les membres de l’Alliance puissent apprendre directement les uns des autres par le biais de dialogues et d’échanges. Nous soutiendrons en particulier les organisations de liaison qui sont devenues des exemples de bonne pratique en leur proposant de partager leur expérience et en permettant à d’autres de tirer les enseignements de leur fonctionnement. Nous développerons aussi des communautés de pratique. Nous renforcerons les compétences et la capacité à documenter et à partager les expériences (en particulier chez les populations clés). Nous encouragerons également une culture de l’apprentissage dans toute l’Alliance, soutenue par les nouvelles technologies d’information et de communication. L’Alliance s’est aussi engagée à être un moteur des efforts internationaux pour accroître l’efficacité et réduire l’inefficience des réponses. Le suivi, l’évaluation et la recherche nous aideront à comprendre quelles sont les approches et les politiques les plus efficaces et les plus efficientes dans différents contextes. Nous travaillerons principalement pour savoir comment nous pouvons mieux mesurer et analyser l’efficacité relative des programmes, des initiatives de renforcement de capacité et des interventions politiques. Pour que le travail soit efficace, il est nécessaire de mesurer les changements complexes et pérennes pour les communautés plutôt que les résultats immédiats. Ceci permettra aussi de comprendre ce qui rend l’intervention communautaire qualitative. Nous commencerons par identifier comment les communautés ellesmêmes définissent un programme efficace et qualitatif.

La recherche nous aidera aussi à comprendre comment les réponses communautaires au VIH dans des contextes sociaux différents peuvent contribuer aussi efficacement que possible à l’atteinte des OMD. Nous continuerons à travailler en partenariat avec les communautés universitaires et professionnelles afin d’améliorer la qualité et de renforcer la capacité en matière de recherche. Il est indispensable de garantir que nous tirerons des enseignements des résultats de notre travail d’évaluation, de recherche et de partage des connaissances. Les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs, seront largement diffusés et l’apprentissage sera systématiquement inclus dans la planification et dans la mise en œuvre. Cela nécessite un suivi, une évaluation, une recherche, une capacité de partage des connaissances et une responsabilité commune pour l’apprentissage et le partage dans le cadre du travail de chacun. Ce programme d’apprentissage ambitieux nécessitera d’accroître nos partenariats. Nous renforcerons les partenariats existants et nous rechercherons de nouveaux partenaires parmi les institutions universitaires et de recherche, internationales et basées dans l’hémisphère sud.


CONCRÉTISER LA STRATÉGIE Cette stratégie présente les actions attendues et demandées par les communautés que nous soutenons. Une alliance d’organisations de liaison nationales avec de solides relations internationales travaillant avec un cadre stratégique commun et un partage des connaissances restera perçue comme la meilleure façon de soutenir l’action communautaire sur le VIH.

Le fondement de l’Alliance est un ensemble de valeurs communes (voir dernière page). Nous nous assurerons que nos valeurs guident tous nos membres et sont comprises par tous nos intervenants. Parallèlement, nous sommes conscients que les organisations de l’Alliance travaillent dans des contextes différents et requièrent une certaine flexibilité pour répondre aux besoins locaux. Il est aussi très important que les organisations de liaison nationales et le secrétariat, basé au Royaume-Uni, restent en contact, soient réceptifs et responsables envers les communautés. La proximité et la responsabilité vis-à-vis des communautés sont devenues plus difficiles, car les organisations de liaison ont intensifié leur soutien à l’action communautaire et sont devenues très efficaces au niveau national. Par exemple, les organisations de liaison qui sont devenues les principaux récipiendaires pour des subventions importantes du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme ont dû mettre en place d’importantes équipes administratives pour répondre aux impératifs liés à l’octroi de subventions et aux comptes rendus. Certaines d’entre elles ont vu leur charge de travail administratif prendre le dessus sur leurs capacités techniques en matière de VIH et sur le fonctionnement qui faisaient d’elles des leaders dans la réponse communautaire au VIH. Les résultats de cette stratégie seront fortement impactés par la capacité de ces organisations à rester proches des communautés et des réponses au VIH, tout en intensifiant les mécanismes pour l’octroi de subventions et les comptesrendus. L’action communautaire nécessite des réponses décentralisées et l’Alliance travaillera conjointement à l’atteinte de cet objectif. Pour concrétiser la stratégie, nous aurons besoin d’une augmentation significative du financement stratégique afin de soutenir et de renforcer une alliance plus importante d’organisations de plus en plus complexes. Nous sommes convaincus qu’une alliance solide avec un mandat partagé apporte une valeur ajoutée à la réponse au VIH, bien supérieure à l’impact que peuvent avoir des organisations membres distinctes. Le rôle du secrétariat de l’Alliance évoluera afin de fournir cette valeur ajoutée, devenant ainsi un « courtier de partenariat » efficace. Il garantira alors les bénéfices d’un apprentissage partagé, de la capacité à documenter, à suivre, à évaluer notre travail. Il les utilisera pour influer à la fois sur les

politiques et sur la pratique. Le Secrétariat doit aussi proposer un appui technique pour renforcer la capacité en mobilisation de ressources afin de rendre le financement accessible au niveau national. Ceci permettra aux organisations de liaison d’intensifier la couverture de leurs programmes et d’en étendre la portée. Pour atteindre cet objectif, nous aurons besoin de faire des investissements stratégiques dans un certain nombre de domaines importants :

Investir dans l’avenir d’organisations de liaison durables n

n

Le « financement essentiel » stratégique fournit aux organisations de liaison par le secrétariat leur permet d’innover, d’augmenter de façon stratégique et de compléter les programmes existants, par exemple en utilisant le VIH comme point de départ pour améliorer la santé maternelle et infantile. Le financement essentiel les aide aussi à maintenir des partenariats stratégiques au niveau mondial et national, en particulier avec des organisations ayant une expertise dans la santé sexuelle et reproductive et les droits, dans la santé maternelle et infantile, dans la TB et dans les moyens de subsistance.

Garantir une efficacité organisationnelle et la mise en œuvre de programmes de qualité n

n

n

n

Garantir que nous développons, encourageons et mettons en œuvre la bonne pratique et que nous la reproduisons dans toute l’Alliance, voire au-delà grâce au suivi, à l’évaluation, à l’apprentissage organisationnel et aux communautés de pratique. Maintenir et améliorer notre important système d’accréditation afin de garantir que tous les membres de l’Alliance sont fortement responsabilisés et ont une capacité de gestion pour atteindre les standards qui font d’eux des organisations de la société civile puissantes et crédibles. Développer les politiques, la recherche, le partage des connaissances et notre travail transversal, notamment l’utilisation des technologies d’information et de communication dans les programmes VIH. Communiquer sur ce que nous faisons : utiliser les médias pour renforcer le soutien au VIH et le développement international au RoyaumeUni et au niveau mondial.

Nous sommes fermement décidés à faire partie d’une nouvelle réponse qui s’appuie sur notre expérience et sur nos forces. Cette stratégie expose la décision collective de l’International HIV/AIDS Alliance d’avancer vers la vision de l’Alliance, celle d’un monde où les gens ne meurent pas du SIDA. Cette stratégie procure les fondements des plans stratégiques des organisations de liaison.

CIBLES Le revenu total cumulé de l’ensemble de l’Alliance augmente de 20 % 70 % des organisations de liaison ont atteint des niveaux définis de viabilité financière en termes de liquidité, de réserves et de financement durable. L’augmentation annuelle de l’utilisation des médias de l’Alliance, répartie comme suit : n 20 % d’augmentation annuelle du nombre de visites sur le site Internet de l’Alliance n 15 % d’augmentation annuelle du nombre d’articles de qualité dans les médias. Toutes les organisations de liaison reproduisent la nouvelle stratégie de l’Alliance dans leur propre stratégie organisationnelle. Au moins 75 % de l’ensemble des organisations de liaison estiment que le fait d’être membre de l’Alliance a une « valeur globale » d’au moins 3 (ou plus, sur 5).

VIHET ETCOMMUNAUTÉS COMMUNAUTÉSEN ENBONNE BONNESANTÉ SANTÉStratégie Stratégie2010-2012 2010-2012 VIH

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GLOSSAIRE DES TERMES Accréditation : le système d’accréditation de l’Alliance a été conçu pour garantir une gouvernance et une responsabilité satisfaisantes parmi tous nos membres. Le système d’accréditation guide aussi l’admission de nouvelles organisations de liaison. Un membre accrédité de l’Alliance doit atteindre des standards élevés institutionnels et de gouvernance, déterminés dans le cadre d’une évaluation par les pairs. Renforcement de capacité : le processus permettant aux personnes, aux groupes ou aux organisations d’accroître leurs connaissances, leurs compétences et leurs ressources afin de mener des activités plus efficacement. Société civile : l’éventail large des organisations et des organismes qui sont sous le contrôle direct du gouvernement et ayant un ensemble de fonctions utiles au soutien des citoyens d’un pays. Plus largement, la société civile comprend des organisations communautaires, des ONG, des organismes du secteur privé et des entreprises. Ils peuvent jouer le rôle de défenseur ou de critique du gouvernement, mobiliser les communautés et aider à élaborer les politiques. Ils peuvent aussi fournir un soutien sanitaire, social ou économique et des services qui complètent l’offre de services gouvernementale, proposent des alternatives à cette offre ou encore qui comblent les lacunes gouvernementales en la matière. Communauté : « communauté » n’a pas de définition unique ou permanente. Les communautés sont plutôt constituées de personnes qui sont liées entre elles de manière distincte et variée. Des membres de la communauté peuvent vivre dans la même zone ou encore peuvent être liés par des expériences, des défis, des intérêts, des conditions de vie, une culture, une religion, une identité ou encore des valeurs partagées. Les communautés sont à la fois variées et dynamiques. Une personne peut faire partie de plusieurs communautés. L’approche transformative du genre : cette approche engage les personnes à changer les normes néfastes de genre, à la fois de masculinité et de féminité, qui façonnent et limitent l’autonomie et la capacité des individus. Ces normes sont aussi essentielles à la compréhension et à la réponse aux risques et à la vulnérabilité liés au VIH ainsi qu’à une prévention efficace du VIH. Cette approche engage les hommes et 16

les femmes séparément et ensemble, selon le contexte local, et aborde la violence, la coercition et les abus subis par tous ceux qui sont perçus comme défiant ou transgressant les normes de genre. Cette approche traite à la fois de l’inégalité de genre et des vulnérabilités spécifiques des hommes et des garçons, notamment la coercition sexuelle entre les hommes et les garçons, les rapports sexuels en milieu pénitentiaire et le statut légal des rapports sexuels entre hommes. Réduction du risque : une approche conçue pour réduire les risques liés à l’utilisation de drogues, tels que la transmission du VIH, de l’hépatite C, l’overdose et les méthodes d’injection à risque. Une approche de réduction du risque n’est pas destinée à stopper la consommation de drogue. Elle reconnaît que les personnes qui actuellement ne souhaitent pas s’arrêter ou qui ne sont pas en mesure de le faire restent exposées au risque d’infection par le VIH et d’autres maladies évitables. Les principales interventions de réduction du risque sont : la fourniture de matériel d’injection stérile, des informations sur les méthodes d’injection sécurisées, une thérapie de substitution aux opiacés pour traiter cette dépendance. Les interventions de réduction du risque sont reconnues par l’Organisation mondiale de la santé comme étant extrêmement efficaces dans la prévention du VIH parmi les utilisateurs de drogue par voie intraveineuse. Partenaires de mise en œuvre : des organisations partenaires soutenues par nos organisations de liaison pour mettre en œuvre les programmes communautaires, notamment des ONG, des organisations à base communautaire (OBC), des organisations confessionnelles (OC) et d’autres partenaires qui proposent des services aux communautés qu’ils servent et aident à renforcer la capacité de ces communautés. Populations clés : les populations clés sont les groupes qui sont plus exposés au risque d’être infecté ou affecté par le VIH, qui ont un rôle clé dans la propagation du VIH et dont la participation est essentielle à une réponse efficace et durable au VIH. Les populations clés varient en fonction du contexte local, mais comprennent des groupes vulnérables et marginalisés tels que les personnes vivant avec le VIH, leurs partenaires et leurs familles, des personnes qui font le commerce du sexe (clients ou travailleurs/travailleuses du sexe), des

hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des utilisateurs/utilisatrices de drogue, des orphelins et autres enfants vulnérables, des migrants et des personnes déplacées et des prisonniers. Organisation de liaison : l’Alliance est un partenariat d’organisations de liaison nationales puissantes et indépendantes avec des relations internationales solides et soutenues par un secrétariat international. Le secrétariat de l’Alliance a mis en place ses propres bureaux nationaux et fait office d’organisation de liaison par intérim là où aucune organisation locale n’existe et où une réponse rapide est capitale. Moyens de subsistance : les moyens de subsistance sont les moyens et les activités nécessaires à une vie stable et qui permettent de gérer les stress et les chocs d’événements imprévus et inévitables. Il est particulièrement important de sécuriser les moyens de subsistance des personnes vivant avec ou affectées par le VIH. En effet, le VIH accroît leur vulnérabilité économique, sociale et physique. Objectifs du millénaire pour le développement : les huit objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sont un modèle pour répondre aux besoins des personnes les plus pauvres dans le monde. Ces objectifs ont été convenus entre les gouvernements et tous les principaux organismes de développement mondiaux. Ils comprennent : réduire de moitié l’extrême pauvreté, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle et stopper la propagation du VIH (objectif 6), tout cela d’ici 2015. Ils ont été élaborés lors du sommet du millénaire en septembre 2000. Centres d’appui technique : un groupe de centres régionaux d’appui technique fournit la majorité de l’appui technique international de l’Alliance. Ces centres, situés dans différentes organisations de liaison, proposent un appui technique aux organisations de liaison de l’Alliance et permettent de rendre leurs services accessibles à des clients extérieurs. Accès universel : un engagement convenu par les Nations unies et les gouvernements pour intensifier la prévention, les traitements, la prise en charge et le soutien du VIH avec pour objectif d’être aussi proche que possible de l’objectif de l’accès universel à ces services pour toutes les personnes en ayant besoin d’ici 2010.


ONG

OBC

OC

OL

QU’EST-CE QUE L’INTERNATIONAL HIV/AIDS ALLIANCE ? Créée en 1993, l’International HIV/AIDS Alliance (l’Alliance) est un partenariat international d’organisations nationales qui soutiennent l’action communautaire contre le SIDA dans les pays en voie de développement. À ce jour, nous avons aidé des organisations dans plus de 40 pays en voie de développement à mettre en œuvre plus de 3 000 projets qui fournissent des services de prévention, de prise en charge et de traitement du VIH aux communautés les plus démunies et les plus vulnérables. Les membres nationaux de l’Alliance soutiennent les groupes communautaires locaux et les autres ONG dans leur action contre le SIDA, en leur fournissant un appui technique, une expertise politique, un partage des connaissances et un soutien en mobilisation de fonds. L’Alliance coordonne également des programmes régionaux avec des bureaux de représentation aux ÉtatsUnis et à Bruxelles. L’Alliance met en œuvre une multitude d’activités au niveau international dans le cadre de la coopération sud-sud, de la recherche opérationnelle, de la formation, de l’élaboration de programmes de bonnes pratiques, de l’analyse politique et du plaidoyer.

OL

Notre mission est de soutenir l’action communautaire visant à prévenir les infections au VIH, à répondre aux défis du SIDA et à créer des communautés en bonne santé.

Notre vision est celle d’un monde dans lequel les gens ne meurent pas du SIDA. Pour nous, cela signifie un monde où les communautés ont maîtrisé le VIH en prévenant sa transmission, où elles profitent d’une meilleure santé et où elles peuvent pleinement exercer leurs droits humains.

NOS VALEURS ET NOS ENGAGEMENTS PRINCIPAUX Nos actions sont guidées par les valeurs suivantes : n n

Les vies de tous les êtres humains ont la même valeur. Chacun a le droit d’accéder aux informations et aux services VIH dont il a besoin pour avoir une vie saine.

Ensemble, en tant que partenaires mondiaux de l’International HIV/AIDS Alliance, nous nous sommes engagés à soutenir l’action communautaire et, par le biais de la collaboration, à nous fournir mutuellement force et soutien pour l’atteinte de ces engagements essentiels :

17

n

Action communautaire

n

Participation

n

Responsabilité

n

Approche basée sur les droits

n

Genre

n

Égalité et diversité

n

Enfants et jeunes

n

Réponses complètes et intégrées

n

Basées sur des preuves

n

Soutien de qualité

OL

+ centre d’appui technique régional

Secrétariat

ONG

OBC

OC

L’APPROCHE ET LE MODÈLE DE L’ALLIANCE L’Alliance est un réseau d’organisations de liaison (OL) indépendantes, dirigées et gérées nationalement et qui sont responsables du soutien et du développement de milliers d’organisations communautaires dans plus de 40 pays. Les organisations de liaison travaillent au sein de politiques et de projets stratégiques nationaux de lutte contre le VIH. Elles contribuent à renforcer à la fois les réponses locales et nationales. Des organisations de liaison totalement opérationnelles sont des organisations intermédiaires de soutien à l’ONG. Elles proposent parfois des services VIH directs, mais leur objectif principal est de fournir une assistance financière et technique à nos partenaires de mise en œuvre qui offrent des services aux communautés qu’ils servent et les aident à renforcer leur capacité. L’Alliance a sept centres régionaux d’appui technique au sein des organisations de liaison de l’Alliance afin d’accroître le soutien et de renforcer davantage la capacité de la société civile. Ils sont composés de petites équipes de prestataires techniques de l’Alliance et d’autres experts régionaux qui offrent un appui technique aux organisations de liaison, aux partenaires de mise en œuvre et à d’autres organisations de la société civile afin de renforcer leur leadership et leur capacité. Ils proposent aussi cet appui aux gouvernements et à d’autres institutions afin de leur permettre de travailler efficacement avec la société civile. Ces centres offrent un modèle d’assistance technique Sud-Sud qui renforce les réponses locales au VIH. Un secrétariat international (basé au Royaume-Uni et en Inde) relie les organisations de liaison et les centres de façon internationale, facilitant ainsi le soutien financier et technique et garantissant un apprentissage inter pays. L’Alliance, c’est l’ensemble des organisations de liaison, des centres et le secrétariat international.


Un partenariat mondial :

International HIV/AIDS Alliance Soutient l’action des communautés dans les pays en voie de développement

L’Alliance est un partenariat mondial de 36 organisations de liaison, comprenant un secrétariat international avec des bureaux basés au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Inde et en Belgique. Bangladesh HIV/AIDS & STD Alliance Bangladesh (HASAB)

États Unis International HIV/AIDS Alliance (Washington)

hasab@bdmail.net www.hasab.org

nsakolsky@aidsalliance.org

Belgique Stop AIDS Alliance (Brussels) mhart@aidsalliance.org www.stopaidsalliance.org

Bolivie Instituto para el Desarrollo Humano (IDH) idh@supernet.com.bo www.idhbolivia.org

Haïti POZ cesac@pozsida.ht www.pozsida.org

Inde* International HIV/AIDS Alliance in India (Delhi) info@allianceindia.org www.aidsallianceindia.net

Alliance for AIDS Action (Andhra Burkina Faso* Pradesh) Initiative Privée et Communautaire info@allianceindia.org de Lutte Contre le VIH/SIDA au LEPRA Society (Andhra Pradesh) Burkina Faso (IPC) ipcbf@ipc.bf www.ipc.bf

info@leprasociety.org www.lepraindia.org

Burundi Alliance Burundaise Contre le SIDA (l’ABS)

MAMTA Health Institute for Mother and Child (New Delhi)

allianceburundi@yahoo.fr www.absburundi.org

Cambodge* Khmer HIV/AIDS NGO Alliance (KHANA) khana@khana.org.kh www.khana.org.kh

Caraïbes Caribbean HIV/AIDS Alliance info@alliancecarib.org.tt www.caribbeanhivaidsalliance.org

Chine International HIV/AIDS Alliance in China info@alliancechina.org www.alliancechina.org

Côte d’Ivoire L’Alliance Nationale Contre le SIDA en Côte d’Ivoire (ANS-CI) sdougrou@alliancecotedivoire.org www.alliancecotedivoire.org

Équateur Kimirina kimirina@kimirina.org www.kimirina.org

18

mamta@ndf.vsnl.net.in www.mamta-himc.org

Palmyrah Workers Development Society (PWDS) (Tamil Nadu) palmarts@sancharnet.in www.pwds.org

Vasavya Mahila Mandali (VMM) (Andhra Pradesh) vasavyamm@sify.com www.vasavya.com

Indonésie Rumah Cemara (RC) rumah_cemara@rumahcemara.org www.rumahcemara.org

Kenya Kenya AIDS NGO Consortium (KANCO) kanco@kanco.org www.kanco.org

Kirghizistan Anti-AIDS Association (AAA) volvoxinkg@yandex.ru

Les Philippines Philippine NGO Support Program Inc (PHANSuP) phansup@phansup.org www.phansup.org

Malaisie Malaysian AIDS Council contactus@mac.org.my www.mac.org.my

Maroc Association Marocaine de Solidarité et Développement (AMSED) amsed.sante@hotmail.com

Mexique Colectivo Sol colsol@prodigy.net.mx www.colectivosol.org

Mongolie National AIDS Foundation (NAF)

Sud-Soudan International HIV/AIDS Alliance in South Sudan fbayoa@aidsalliance.org

Ukraine* International HIV/AIDS Alliance in Ukraine office@aidsalliance.org.ua www.aidsalliance.org.ua

Zambie The Alliance for Community Action on Health in Zambia jessiem@alliancezambia.org.zm Liste complète de juin 2010.

info@naf.org.mn www.naf.org.mn

Myanmar International HIV/AIDS Alliance in Myanmar aidsalliance@myanmar.com.mm

Nigéria Network on Ethics, Law, HIV/AIDS Prevention, Support and Care (NELA) nelakasora@yahoo.com www.nelanigeria.org

Civil Society for HIV/AIDS in Nigeria cishanigeria@yahoo.com

Ouganda* International HIV/AIDS Alliance in Uganda allianceug@allianceuganda.org

Pérou* Via Libre sida@vialibre.org.pe www.vialibre.org.pe

* Pour de plus amples informations, merci de contacter : tshubs@aidsalliance.org International HIV/AIDS Alliance (Secrétariat international) Preece House 91-101 Davigdor Road Hove, BN3 1RE Royaume Uni Téléphone: +44(0)1273 718900 Fax: +44(0)1273 718901 email@aidsalliance.org www.aidsalliance.org Charité enregistrée sous le numéro 1038860

Royaume Uni International HIV/AIDS Alliance (International secretariat)

Publié en juin 2010

mail@aidsalliance.org www.aidsalliance.org

Conception : Jane Shepherd

ISBN: 1-905055-78-1 © 2010 International HIV/AIDS Alliance

Sénégal Alliance Nationale Contre le SIDA (ANCS) ancs@sentoo.sn www.ancs.sn

FSF 09/10


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