Investir dans les Communautés: Revue Annuelle 2011

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Soutient l’action des communautés des pays en voie de développement dans la lutte contre le sida

Investir dans les communautés REVUE ANNUELLE 2011

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membres de notre “Les communauté sont désormais

formés aux questions liées à la santé sexuelle et reproductive et aident à prévenir le VIH chez les jeunes


Notre vision est celle d’un monde dans lequel les gens ne meurent pas du SIDA Pour nous, cela signifie un monde où les communautés ont maîtrisé le VIH en prévenant sa transmission, où elles profitent d’une meilleure santé et où elles peuvent pleinement exercer leurs droits humains. Notre mission est de soutenir l’action communautaire visant à prévenir les infections par le VIH, à répondre aux défis du SIDA et à créer des communautés en bonne santé.

Notre stratégie OBJECTIF 1 Protéger les droits humains OBJECTIF 2 Améliorer l’accès aux services de santé
 OBJECTIF 3 Soutenir des moyens de subsistance sûrs Nous avons quatre réponses stratégiques pour atteindre ces objectifs : RÉSPONSE 1 Renforcer la programmation VIH intégrée RÉSPONSE 2 Soutenir des organisations communautaires qui fonctionnent bien RÉSPONSE 3 Aider à créer des sociétés impliquées et inclusives RÉSPONSE 4 Créer une Alliance d’apprentissage International HIV/AIDS Alliance (Secrétariat international) Téléphone : +44(0)1273 718900 Fax : +44(0)1273 718901 Adresse mail : email@aidsalliance.org Site internet : www.aidsalliance.org Charité enregistrée sous le numéro : 1038860 Publication : Juin 2012 ISBN : 1-905055-99-9 © 2012 International HIV/AIDS Alliance Conception : Progression De gauche à droite : Amon Banda avec sa fille Violet dans une organisation communautaire, Lusaka, Zambie © Alliance Une mosquée en Malaisie Le Malaysian AIDS Council travaille avec des chefs religieux et propose un traitement à la méthadone dans une mosquée à Kuala Lumpur © Gavin Gough pour le Malaysian AIDS Council Esmeralda est une travailleuse de proximité et s’occupe des travailleuses du sexe en Équateur. Là, elle est chez elle avec sa fille et sa nièce © Marcela Nievas pour l’Alliance

Sauf indication contraire, les photographies des personnes dans cette publication ne sont en aucun cas des indications de leur sexualité ou leur statut sérologique.


Atteindre les plus marginalisés Nous sommes extrêmement fiers d’investir dans une réponse communautaire qui comprend ce qui fonctionne dans le contexte local et qui est consolidée par l’apprentissage d’un partenariat mondial d’organisations nationales. En 2011, cette approche nous a permis d’atteindre 2,8 millions de personnes. L’année dernière, les organisations de liaison de l’Alliance ont continué de soutenir la réponse communautaire au VIH et ont atteint les personnes les plus marginalisées de la société qui ont besoin de notre soutien. Cela signifie que nous avons pu améliorer les vies de personnes comme Margaret, qui a pu accoucher en toute sécurité grâce à une initiative locale qui propose un transport vers l’hôpital ; comme Satyanandam, dont la tuberculose a pu être rapidement diagnostiquée sauvant ainsi certainement sa vie ; comme Elena, qui se bat pour les droits des travailleurs/travailleuses du sexe depuis plus de 30 ans ; et comme Matilda, une conseillère traditionnelle qui participe à la réduction de la transmission du VIH dans les zones rurales zambiennes. Vous pouvez lire leurs histoires dans cette publication. Notre engagement de mettre fin à la propagation du VIH commence avec chacune de ces personnes : les mères, les enfants, les partenaires et amis, des personnes dont les vies et relations soulignent l’urgence d’éviter des millions de morts inutiles. Nous sommes convaincus que

l’unique moyen pour atteindre cet objectif est d’investir dans une société civile viable. Nous prenons en compte les interventions, notamment les préservatifs dont plus de 500 millions ont été distribués en 2011. Mais derrière les interventions, notamment les préservatifs, le dépistage du VIH et les seringues propres se trouvent les organisations nationales qui constituent le pilier de la réponse. L’année dernière, nos 38 organisations de liaison nationales ont aidé plus de 2 300 organisations à base communautaire à agir contre le VIH. 2011 a été une année passionnante pendant laquelle les développements et découvertes scientifiques majeures ont offert une réelle possibilité pour mettre fin au sida en une seule génération (voir ci-dessous). Cependant, certains signes inquiétants semblaient également montrer un relâchement de la communauté internationale des bailleurs juste au moment où accélérer les progrès devient possible. En réponse, « N’arrêtez pas maintenant » est devenu la devise de l’Alliance en 2011. Nos 20 ans d’expérience nous ont appris qu’aider les organisations locales à atteindre les personnes marginalisées et les plus à risque dans leurs communautés est un moyen efficace d’inverser la propagation du VIH. Et grâce à votre soutien, nous continuerons à les épauler.

Alvaro Bermejo Directeur exécutif

Steven Sinding Président du conseil d’administration

Cette publication retrace ce que nous avons accompli en 2011.

PRINCIPAUX DÉVELOPPEMENTS CONCERNANT LA RÉPONSE AU VIH EN 2011 Publié dans The Lancet en juin 2011, le cadre d’investissement pour le VIH/SIDA définit un modèle d’investissement pour le VIH et pour les programmes de lutte contre le VIH de la prochaine décennie. Ce modèle démontre qu’une augmentation des dépenses liées au VIH/SIDA jusqu’en 2015 serait suivie par une baisse de 2015 à 2020. Pour la première fois, un modèle a été établi qui permet de montrer une diminution du besoin en matière de programmes et de services VIH, les investissements ciblés actuels et futurs atteignant un point de basculement avec une diminution des investissements en matière de VIH et des taux d’infection par le VIH. Ce cadre d’investissement ainsi que les recherches majeures sur l’efficacité d’un traitement en tant que prévention, réalisées par le HIV Prevention Trials Network (HPTN), démontrent, pour la première fois dans l’histoire de l’épidémie du VIH, qu’il est possible d’envisager de façon réaliste un monde sans sida. En novembre 2011, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a annoncé son manque de financement et donc l’annulation de sa prochaine série de financement. En janvier 2012, nous avons publié N’arrêtez pas maintenant : les conséquences de l’absence de financement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme sur la réponse au VIH, faisant état des répercussions prévues au Bangladesh, en Bolivie, au Soudan du Sud, au Zimbabwe et en Zambie. Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

3


RÉPONSE

1

Renforcer les programmes VIH intégrés

Une action communautaire efficace doit également promouvoir la santé et les droits sexuels et reproductifs, répondre aux besoins plus larges en termes de santé, favoriser l’égalité des sexes, protéger les droits humains et mettre en place des « filets de sécurité » sociaux. En 2011, nous avons intégré encore davantage nos programmes VIH.

Nous avons touché

Plus de

63 500

2,8

millions de personnes en 2011

Dont plus de 1 million en Afrique, 1,4 million en Asie et en Europe de l’Est et 390 000 en Amérique latine et aux Caraïbes.

femmes ont bénéficié des services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant.

x 10 000

Nous avons apporté des services de santé sexuelle et reproductive à personnes.

450 000

100,000

x 10 000

Plus de personnes au Kenya, au Soudan du Sud, en Ouganda et en Zambie ont bénéficié d’un programme VIH et de santé maternelle. La radio et les rakshas (tuk-tuks) sont deux des outils qui ont contribué à réduire la mortalité maternelle (voir page 5).

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Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

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• Notre partenariat avec Marie Stopes International conjugue nos points forts : apporter aux femmes des informations concernant la planification familiale et la prévention du VIH et les aider des organisations de liaison à accéder à ces services. de l’Alliance ont fait part La première phase de ce d’une augmentation de leurs partenariat a été déployée au programmes de santé sexuelle Cambodge, en Ouganda et en et reproductive et de VIH, comme Zambie. celles œuvrant au Botswana, au Cambodge, au Salvador, en • Le East Caribbean Mongolie, au Maroc et en Ukraine. Community Action Project, qui vise à accroître l’accès des populations clés aux services de lutte contre le VIH et le sida, a augmenté sa couverture, passant de six à neuf pays. • Le programme Community Action on Harm Reduction (CAHR ou Action communautaire pour la réduction des risques) a considérablement renforcé les programmes destinés aux utilisateurs de drogues par voie intraveineuse. Il prévoit d’atteindre, en cinq ans, 180 000 usagers de drogues injectables et leurs familles (voir page 16).

%

x 10,000,000

Nous avons distribué plus de

50 millions de préservatifs, soit 60 % de plus qu’en 2010.


Garder les mères en vie en Afrique Chaque année, le VIH est responsable de la mort de 61 000 mères. Le Kenya, le Soudan du Sud, l’Ouganda et la Zambie ont tous des taux particulièrement élevés d’infection par le VIH et de mortalité maternelle. En 2011, un programme de 12 mois a donc été mis en place avec pour objectif de diminuer le nombre de décès maternels liés au VIH dans ces pays.

Visant également à améliorer la santé des mères séropositives et de leurs enfants, ce projet a permis d’atteindre plus de 100 000 personnes, avec pour résultat des communautés mieux informées et des accouchements plus sûrs, et ce, dans des pays où une idée est largement répandue : la mort est bien trop souvent inévitablement liée à l’accouchement. Dans une épidémie généralisée, les mères séropositives sont quatre à huit fois plus susceptibles de trouver la mort pendant l’accouchement. Pourtant, ce programme a permis d’accroître la sensibilisation et a engendré une plus grande fréquentation des services de prévention de la transmission de la mère à l’enfant et davantage de femmes ont choisi d’accoucher dans des centres médicaux, augmentant ainsi considérablement leurs chances de donner naissance à leurs bébés en toute sécurité et sans transmission du VIH. Avec les services de prévention de transmission de la mère à l’enfant, la probabilité qu’une mère séropositive transmette l’infection à son bébé est inférieure à 1 %. Mais sans ces services, le risque représente 20 à 45 %.

Les connaissances de l’environnement local Savoir comment augmenter les chances qu’une mère et son bébé soient en bonne santé et savoir transmettre efficacement ces connaissances sont deux choses bien différentes. En effet, les conseils contredisent souvent les normes traditionnelles. Dans ces quatre pays, les responsables communautaires et éducateurs pairs ont été essentiels pour impliquer les leaders tribaux, religieux et communautaires qui représentent les points d’accès au reste de la communauté. Au Kenya, une radio communautaire a diffusé les discussions entre décideurs politiques et membres de la communauté permettant ainsi de transmettre le message à des publics plus larges dans les langues locales. Lorsque les hommes prennent conscience de l’importance des services de santé maternelle, les femmes peuvent alors y avoir plus facilement

accès. Par conséquent, en Zambie, les discussions communautaires réservées aux hommes ont permis de mieux les toucher. Amon Banda, père de deux enfants, raconte : « J’ai accompagné ma femme Mwenzi à la clinique. Je le fais toujours. Je veux m’assurer que mon enfant pourra naître en toute sécurité et c’est important pour moi. » Dans les zones rurales, il est extrêmement difficile de se rendre dans un centre de santé. Au Soudan du Sud, des rakshas (tuk-tuks) et des motoambulances sont donc utilisés pour amener les femmes en travail en toute sécurité dans ces centres. Action for Rights Relief and Development (ARRD) est un des partenaires communautaires soutenus par l’Alliance qui a participé à la mise en œuvre de ce programme au Soudan du Sud. L’organisation propose ses services à environ 23 000 personnes, notamment Margaret Oleyo âgée de 30 ans et mère de six enfants. Juma, le plus jeune enfant de Margaret, est âgé de trois semaines : « J’ai toujours souffert de complications à l’accouchement. Mais grâce à l’ARRD, j’ai pu donner naissance à Juma à l’hôpital. Avant, je devais payer et trouver un transport pour me rendre à l’hôpital. Je ne crois pas que j’aurais eu les moyens cette fois-ci. » Dans ces quatre pays, des initiatives comme celle-ci ont fait une réelle différence, car davantage de femmes séropositives se sont rendues dans des centres de santé. « Depuis le début de ce projet, les centres de santé qui auparavant faisaient accoucher cinq mères par semaine en reçoivent maintenant plus de 20 », explique Leonard Okello, directeur national d’Alliance Ouganda.

J’ai accompagné ma femme Mwenzi à la clinique. Je le fais toujours. Je veux m’assurer que mon enfant pourra naître en toute sécurité et c’est important pour moi. Amon Banda

Des moto-ambulances communautaires servant à transporter des femmes enceintes au centre de santé le plus proche au Soudan du Sud © Alliance Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

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Améliorer le diagnostic et le traitement de la tuberculose en Inde La tuberculose est la première cause de mortalité dans le monde chez les personnes infectées par le VIH. Il est donc nécessaire que les personnes à risque puissent bénéficier d’un diagnostic précoce et avoir accès rapidement à un traitement.

Au niveau mondial, les interventions liées à la tuberculose et au VIH sont de plus en plus intégrées, ayant ainsi permis de sauver des milliers de vies. À Andhra Pradesh, un projet dirigé par l’Avahan India AIDS Initiative a ciblé les populations clés étant a priori les plus exposées au risque de co-infection TB/VIH, notamment les travailleurs/travailleuses du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transgenres. Les membres formés du personnel de proximité et du personnel clinique s’appuient sur une méthode fiable pour dépister verbalement la tuberculose, méthode basée sur l’identification de symptômes fréquents, tels qu’une toux chronique, la fièvre, des sueurs nocturnes et une perte de poids. Ce diagnostic et le traitement précoces de la coinfection par la tuberculose sont essentiels pour réduire le nombre de décès liés à la tuberculose, comme le souligne l’histoire de Satyanandam.

L’histoire de Satyanandam Satyanandam, qui est séropositif, est un des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, populations ciblées par le projet. Un jour, il commença à tousser et, en l’espace d’une semaine, la toux était accompagnée d’une fièvre et de sueurs nocturnes. Lors d’une visite médicale de routine, le médecin réalisa un dépistage verbal de la tuberculose et conclut qu’il y avait lieu de penser que le patient souffrait

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Le personnel de la clinique examine une radiographie pour diagnostiquer la TB © India HIV/AIDS Alliance

de la tuberculose. Il donna à Satyanandam un bordereau de recommandation afin qu’il se rende, accompagné par un travailleur de proximité, à un centre de microscopie désigné. Son expectoration fut examinée et s’avéra positive à la tuberculose. Satyanandam commença un traitement de la tuberculose sous surveillance directe d’une organisation non gouvernementale (ONG) locale et reçut des conseils pour éviter la transmission de la TB. Après six mois de traitement, Satyanandam était guéri de la TB. « [Mes] remerciements au médecin, aux travailleurs de proximité et au personnel de l’ONG qui ont pris soin de moi pendant ma maladie. Grâce à leur soutien, ma famille est maintenant en bonne santé et heureuse. » India HIV/AIDS Alliance est un des principaux partenaires de la Avahan India AIDS Initiative à Andhra Pradesh où le dépistage verbal de la TB a été intensifié, passant de 2 à 13 districts. Le projet offre un traitement sous surveillance directe et un appui à l’observance.

Mes remerciements au médecin, aux travailleurs de proximité et au personnel de l’ONG qui ont pris soin de moi pendant ma maladie. Grâce à leur soutien, ma famille est maintenant en bonne santé et heureuse Satyanandam


RÉPONSE

2

Soutenir les organisations communautaires

Renforcer la solidité des réponses qu’apporte la société civile autochtone au VIH est au cœur de la stratégie de l’Alliance.

38 2 300

Nos

organisations de liaison nationales ont soutenu plus de

organisations à base communautaire l’année dernière.

L’Alliance dispose de sept centres d’appui technique régionaux en Afrique, en Asie, en Amérique latine et aux Caraïbes. Tous ces centres ont fourni plus de jours d’assistance technique en 2011.

4 100

Tout au long de l’année 2011, nous avons continué à élaborer des normes de programmes et des guides de bonnes pratiques pour appuyer la mise en place de programmes de qualité dans l’ensemble de l’Alliance. Voici quelques exemples de l’utilisation de normes en 2011 : • Développé en 2011, l’outil d’auto-évaluation de bonnes pratiques sera utilisé en 2012 pour quantifier les programmes de qualité. • Les normes de réduction des risques ont éclairé l’élaboration d’un programme d’action communautaire pour la réduction des risques dans cinq pays (voir page 16). • Un cours en ligne sur la santé sexuelle et reproductive et sur l’intégration du VIH a été testé et sera diffusé auprès des chargé(e)s de programme des organisations de liaison et organisations à base communautaire en 2012. • L’organisation de liaison de l’Alliance KHANA a collaboré avec le gouvernement cambodgien afin d’intégrer, dans ses « procédures normales opérationnelles » nationales, les normes de l’Alliance concernant les programmes destinés aux enfants.

Des défenseurs communautaires se réunissent dans la rue à Quito, Équateur © Gideon Mendel pour l’Alliance

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Faire évoluer les traditions et réduire le VIH chez les filles À Mnukwa, un village à la périphérie de Chipata dans les zones rurales de la Zambie, les jeunes filles se marient et ont des enfants tard et sont moins vulnérables au VIH.

Les conseillers traditionnels, ou Alangizi, comme Matilda Chokani, expliquent aux jeunes filles à quoi s’attendre une fois mariées et fournissent des informations en matière de santé aux adolescents. Certains conseils traditionnels exposaient involontairement les jeunes filles à un risque plus important. Par exemple, le fait de les encourager à avoir des rapports sexuels sans lubrification, ce qui peut provoquer des lésions de la paroi vaginale, les a rendues encore plus vulnérables à l’infection. Matilda, elle-même mère de sept enfants, explique que les Alangizi ont « appris à faire les choses différemment » depuis qu’ils ont été formés par une organisation communautaire locale. Maintenant, leurs conseils contiennent davantage d’informations exactes sur la prévention du VIH. En outre, les Alangizi recommandent aux parents de ne pas encourager leurs filles à se marier jeunes, car les très jeunes filles sont sujettes à de nombreuses complications lors de l’accouchement. Les Alangizi de Mnukwa affirment que le nombre de grossesses chez les adolescentes a de ce fait diminué. « La formation a permis de considérablement diminuer le VIH dans ces communautés, car les chefs déconseillent maintenant ces pratiques qui alimentent la propagation du VIH » précise Zikhalo Phiri, directeur de programme de Young Happy Healthy and Safe (HAPPY), l’organisation qui a formé les Alangizi et les éducateurs pairs.

Ce programme fonctionne actuellement dans quatre écoles.

Un gros plus Zikhalo précise qu’il n’aurait pas réussi tout cela sans le soutien d’Alliance Zambia, qui a aidé HAPPY à la fois pour son développement organisationnel et pour ses programmes. « La formation proposée en mobilisation de ressources a été très utile et c’est grâce à cela que nous sommes en mesure de faire participer d’autres donateurs », reconnaît Zikhalo. Sithembil Sakala, chargée de programme au sein de HAPPY, explique : « Lorsque nous avons découvert que les Alangizis ou les éducateurs pairs disposaient de peu d’informations sur la planification familiale, nous en avons fait part à Alliance Zambia. Ils ont alors organisé une formation sur la planification familiale pour les membres de notre communauté. » « Pour nous, travailler avec Alliance Zambia est un réel plus, car la plupart des donateurs offrent uniquement un financement. Mais avec eux, c’est différent, » indique Zikhalo. « Ils viennent nous voir ; ils nous aident et renforcent la capacité de notre équipe. » Créée en 1999, Alliance Zambia a soutenu plus de 200 ONG en Zambie qui, tout comme HAPPY, proposent différents programmes de prévention du VIH, de traitement et de prise en charge et de soutien.

Seuls trois employés à temps plein travaillent chez HAPPY. Pourtant, malgré la petite taille de l’organisation, son impact est impressionnant. Les conseillers traditionnels ne changent pas du jour au lendemain et le fait d’avoir une présence locale a été un facteur déterminant pour impliquer les chefs. Sans leur consentement, il serait impossible de toucher efficacement la communauté. HAPPY a répété le travail réalisé à Mnukwa dans d’autres villages. Ce travail vient en complément de son programme scolaire, qui implique le Ministère de l’Éducation et les chefs d’établissement dans l’élaboration d’un programme sur la santé sexuelle et reproductive. 8

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Le « modèle de l’Alliance » L’Alliance est un partenariat constitué d’organisations de liaison et d’un secrétariat international, partenariat qui, en 2011, a soutenu plus de 2 300 organisations communautaires afin qu’elles puissent répondre efficacement au VIH et aux besoins plus larges sociaux et en matière de santé dans leurs communautés. Afin de renforcer leur rôle, les organisations de liaison s’entraident et reçoivent également un soutien des centres d’appui technique de l’Alliance et du secrétariat international afin de renforcer leur capacité organisationnelle et leur expertise en matière de programmes.

alliance Zambia a organisé une formation sur la planification familiale pour les membres de notre communauté Sithembil Sakala, chargée de programme au sein de HAPPY

Matilda est une conseillère traditionnelle (Alangizi) qui a été formée aux questions de santé sexuelle et reproductive, Mnukwa, Zambie © Alliance


Renforcer les capacités grâce au partage d’expérience Les sept centres d’appui technique régionaux sont au cœur de l’approche d’apprentissage Sud-Sud de l’Alliance (voir pages 10-11 pour les sites).

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En 2011, les centres ont fourni plus de 4 100 jours d’assistance technique, soit une augmentation de 42 % par rapport à la base définie pour 2009. Les organisations de liaison de l’Alliance ont reçu 30 % (1 250 jours) de l’appui.

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Des organisations solides constituent le pilier d’une réponse durable au VIH. Il était donc logique que 50 % des demandes d’appui technique émanant des organisations de liaison concernent des domaines de développement organisationnel, notamment la gouvernance, l’élaboration de stratégies, la planification opérationnelle, la gestion de subventions et la gestion financière et le suivi et l’évaluation (S&E). Au Vietnam, l’organisation de liaison de l’Alliance ne fait pas exception à la règle. Supporting Community Development Initiatives (SCDI) a été créé en janvier 2010, devenant rapidement le premier défenseur vietnamien œuvrant pour mobiliser la société civile dans la réponse nationale au VIH. Avec cette croissance rapide, un système solide de S&E était donc nécessaire. En tant que nouvelle organisation de liaison de l’Alliance, SCDI a été en mesure d’identifier ce besoin grâce à une auto-évaluation, partie intégrante du processus d’accréditation de l’Alliance, et fit une demande d’appui par le biais du centre Asie du Sud-Est et Pacifique. Cet appui technique a été apporté par des membres du personnel S&E de KHANA, l’organisation de liaison de l’Alliance au Cambodge. Greg Gray, responsable du centre Asie du Sud-Est et Pacifique, explique : « la valeur ajoutée de la collaboration avec l’équipe de KHANA montre qu’il existe de nombreuses synergies avec les systèmes de l’Alliance, avoir une compréhension commune implique que nous n’avons pas eu besoin de repartir de zéro. »

Au Vietnam, une éducatrice paire récupère des seringues usagées afin de réduire les risques pour d’autres personnes © Pham Hoai Thanh, SCDI

Valeur ajoutée KHANA a pu s’appuyer sur son expérience pour proposer un ensemble complet d’outils : une évaluation des besoins, des outils de collecte et de communication des données, avec notamment le recrutement et l’analyse des exigences des donateurs. « L’appui que nous avons reçu de KHANA a été inestimable. Avec notre nouveau système S&E, nous pourrons informer les donateurs, suivre notre impact et il nous aidera également dans notre planification stratégique, en identifiant où nous avons été le plus efficace », précise Khuat Thi Hai Oanh, directrice exécutive de SCDI. SCDI renforce la capacité des organisations à base communautaire travaillant avec les populations clés, notamment les travailleurs et travailleuses du sexe et les utilisateurs de drogues. Oeuvrant dans un contexte politique difficile au Vietnam, l’organisation aide les leaders au sein même de ces communautés, par exemple, pour créer des groupes d’auto-soutien et pour les renforcer grâce au mentorat tout en offrant un appui organisationnel et juridique.

la valeur ajoutée de la collaboration avec l’équipe de KHANA montre qu’il existe de nombreuses synergies avec les systèmes de l’Alliance, avoir une compréhension commune implique que nous n’avons pas eu besoin de repartir de zéro Greg Gray, responsable du centre Asie du Sud-Est et Pacifique

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UN PARTENARIAT MONDIAL

L’Alliance est un partenariat mondial constitué de 39 organisations de liaison et bureaux pays, de sept centres d’appui technique et d’un secrétariat international. Clé

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Type de travail Organisation de liaison ou bureau pays

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Projet de l’Alliance

Secrétariat international

h

Centres d’appui technique L’Alliance dispose de représentants régionaux basés en Argentine, au Sénégal, en Thaïlande et en Ukraine et des représentants plaidoyer á Bruxelles, en Suise et aux Etat-Unis.

ROYAUME-UNI UKRAINE 27/27 oblasts

H

MONGOLIE 8/22 provinces KIRGHIZISTAN 7/7 provinces CHINE 3/23 provinces

MAROC 9/16 régions MEXIQUE 10/31 régions

HAÏTI 7/10 départements

SALVADOR Dans tout le pays

SÉNÉGAL 13/14 régions

CARAÏBES 9 pays

H

BURKINA FASO 13/45 provinces

ECUADOR 4/24 provinces

REDTRASEX, le réseau régional de travailleuses du sexe, mène des activités de plaidoyer dans 15 pays et REDLACTRANS oeuvre dans 17 pays en Amérique latine.

Argentine Bolivie Brésil Chili Colombie Costa Rica

République dominicaine Équateur Salvador Guatemala Honduras

Mexique Nicaragua Panama Paraguay Pérou Uruguay

† Le projet Vida Digna a contribué à réduire la stigmatisation liée au VIH au Costa Rica, au Salvador, au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua et au Panama. 10

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BURUNDI Dans tout le pays

PÉROU 19/24 régions

H

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

BOLIVIE 5/9 départements

MALAWI

Les centres d’appui technique proposent un appui technique Sud-Sud aux organisations de liaison et aux autres organisations de la société civile afin de renforcer le leadership et les capacités.

SOUDAN DU SUD 3/10 états

H

ZAMBIE 6/9 provinces

SWAZILAND

MOZAMBIQUE 11/11 provinces

AFRIQUE DU SUD Dans tout le pays

CAMBODGE 20/24 provinces

H

VIETNAM 6/64 provinces LES PHILIPPINES 25/80 provinces INDONÉSIE 3/33 provinces

AFRIQUE ET MOYEN-ORIENT

Le 2e programme régional en Afrique atteint des personnes avec des activités de plaidoyer, de réduction de la stigmatisation et de prévention du VIH dans les pays suivants :

Burkina Faso Sénégal Côte d’Ivoire Nigéria Soudan du Sud Zambie

* La Namibie a rejoint le partenariat en 2012 ** Il ya 5 organisations de liason en Inde

H

MALAISIE 14/14 états

OUGANDA 80/80 districts KENYA 8/8 provinces

ZIMBABWE 10/10 provinces

NAMIBIE Dans tout le pays* BOTSWANA 4/16 districts

Centres d’appui technique régionaux

INDE 22/35 états**

ÉTHIOPIE 8/9 provinces

NIGÉRIA 5/37 états

CÔTE D'IVOIRE Dans tout le pays

AMÉRIQUE LATINE ET LES CARAÏBES

MYANMAR 7/14 états

BANGLADESH 40/64 districts

H VIDA DIGNA†

INDE

Ouganda Zimbabwe Mozambique Kenya Burundi Malawi

Le programme au Moyen-Orient et en Afrique du Nord couvre : Maroc Algérie Liban Tunisie Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

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RÉPONSE

3

Aider à créer des sociétés impliquées et inclusives

L’Alliance renforce la capacité de la société civile à s’engager dans la prise de décision nationale et internationale, à créer des environnements légaux favorables et à défendre les droits humains.

En 2011, nous avons proposé des initiatives de réduction de la stigmatisation et de la discrimination à plus de personnes

90 000

x 10 000

Plus de

1 800

personnes ont entrepris des actions grâce à la campagne What’s Preventing Prevention?, www.whatspreventingprevention.org

En collaboration avec ONUSIDA, nous avons animé deux ateliers de travail sur les droits humains en Afrique du Sud et en Arabie saoudite, auxquels des représentants gouvernementaux, des organisations de la société civile et des personnes vivant avec le VIH ont assisté.

Seize organisations de liaison ont influé sur les changements en matière de politique nationale grâce à l’action de la société civile. Voici quelques exemples de ce qu’elles ont accompli : • MONASO, l’organisation de l’Alliance au Mozambique, a rédigé un projet de loi qui a été adopté par le parlement, protégeant les droits humains de personnes vivant avec le VIH dans les centres de santé. Suite à la préparation de la réunion de haut niveau des Nations Unies (voir page 14), MONASO a en outre aidé le gouvernement mozambicain à restructurer son plan national stratégique de lutte contre le VIH et le sida sur la base de la déclaration finale. • Le gouvernement cambodgien a fait appel à KHANA pour l’aider à mieux comprendre la situation du VIH chez les utilisateurs de drogue. • En Bolivie, Instituto de Desarrollo Humano (IDH) a établi les bases pour un « observatoire citoyen », qui vérifie et rassemble des informations concernant la discrimination dont sont victimes les populations clés dans les centres de santé. Les données collectées par l’observatoire apportent des éléments de preuve utiles et fiables pouvant servir d’outil de pression politique et de plaidoyer.

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Une personne transgenre dans un centre pour les travailleuses du sexe à Tirupati, Inde © Jenny Matthews pour l’Alliance

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REDTRASEX renforcé par la plus importante subvention obtenue « L’injustice me motive au quotidien pour continuer mon travail », explique Elena Reynaga, secrétaire générale de REDTRASEX, le réseau de travailleuses du sexe en Amérique latine et aux Caraïbes qui est présent dans 15 pays dans la région.

Le risque d’infection par le VIH des travailleuses du sexe dans cette zone est 10 fois supérieur à celui d’autres femmes et 30 fois supérieur dans certains pays, notamment le Mexique.

Une représentation de haut niveau en 2011

La stigmatisation et la discrimination qui ont conduit à ce risque accru d’infection par le VIH ont également engendré une volonté commune des organisations de travailleurs et travailleuses du sexe à faire valoir leurs droits humains. Une subvention de 12 millions de dollars dans le cadre de la série 10 du Fonds mondial permet justement à REDTRASEX d’y travailler. Cette subvention est la plus importante qu’ait reçu REDTRASEX à ce jour et ce n’est pas un hasard si elle a été allouée suite à l’engagement du réseau dans 11 instances de coordination nationale (CCM)1 du Fonds mondial en Amérique latine. Groupe habituellement sous représenté, REDTRASEX a été en mesure de toucher les décideurs politiques ainsi que les femmes que ce réseau représente. Il est également parvenu à prouver que les travailleuses du sexe peuvent obtenir des résultats grâce à cette subvention majeure.

Elena Raynaga, secrétaire générale de REDTRASEX © Alliance

Au cours des cinq prochaines années, le programme renforcera les droits des travailleurs et travailleuses du sexe en intensifiant la capacité organisationnelle des organisations nationales de ce réseau. En donnant une voix aux travailleuses du sexe, REDTRASEX ouvre une voie dans laquelle ces femmes peuvent influer sur la politique et défendre leurs droits. L’autoproclamé « mouvement en talons hauts » avance à grands pas.

La non-mention des personnes transgenres dans la déclaration de la réunion de haut niveau a suscité une déception générale. En 2011, on a pu constater une meilleure représentation de haut niveau des personnes transgenres, en particulier en Amérique latine et aux Caraïbes. Par exemple, Atlacatl, l’organisation de liaison de l’Alliance au Salvador, et REDLACTRANS, un réseau régional de personnes transgenres, ont assisté à l’Assemblée générale de l’Organisation des États américains (OEA) et ont exigé que l’on mettre fin aux crimes de haine. Lors de cette réunion, l’OEA a réaffirmé son engagement au titre des droits humains basés sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

« Je suis fière et touchée par cette reconnaissance du Fonds mondial », explique Elena. « Cette subvention rend hommage au travail de REDTRASEX et nous permettra de continuer à œuvrer pour améliorer l’accès aux droits humains. » Elena est convaincue que cela permettra d’améliorer l’accès aux services de prévention du VIH et aux services de santé.

Une éducatrice paire discute avec des travailleuses du sexe transgenres dans les rues de Guayaquil, Équateur © Gideon Mendel pour l’Alliance

Le financement fourni par l’Alliance depuis 2005 a permis à REDTRASEX de renforcer sa capacité, la qualité de son travail et sa crédibilité. Ce réseau peut donc avoir une plus grande influence dans la région pour représenter les besoins des travailleuses du sexe.

1 Les CCM sont un partenariat national et multilatéral, au centre du processus de prise de décision du Fonds mondial.

Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

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Respecter les droitshumains : réunion au sommet des NU sur le sida Les organisations de liaison de l’Alliance indiquent que la stigmatisation est l’unique et plus important obstacle aux progrès de la réponse au VIH.

C’est pourquoi nous avons saisi l’opportunité que représentait la réunion de haut niveau des NU sur le VIH/sida afin de poursuivre un engagement international : protéger les droits humains des populations clés, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les utilisateurs de drogue, les travailleurs et travailleuses du sexe et les personnes transgenres. Notre travail visant à infléchir le résultat a débuté bien avant la réunion des leaders nationaux à New York en juin 2011. Le secrétariat a coordonné un effort mondial de plaidoyer dans l’ensemble de l’Alliance ; les organisations de liaison ont donc été en mesure d’intervenir auprès de leurs gouvernements et de leur transmettre des messages clés communs concernant les priorités identifiées au sein de leurs communautés.

Les droits humains en Afrique Lors de la consultation d’avant réunion à Dakar pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, les droits humains ont été le principal sujet des discussions. De nombreux participants ont assisté à cette réunion : 50 organisations de la société civile, ainsi qu’ONUSDA et des représentants gouvernementaux. « Il était évident que nous œuvrions tous pour le même but », explique Baba Goumbala, coorganisateur et représentant régional de l’Alliance. « En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, la plupart des épidémies sont des épidémies concentrées, avec une forte prévalence au sein des populations clés. Il est donc impossible de répondre à cette épidémie si nous ne tenons pas compte des populations clés et de leurs droits. » En tant que délégué désigné de la société civile pour la région, Baba a fait part de ces priorités lors de la consultation régionale plus large concernant l’Afrique. « Au début, ce sujet a rencontré une certaine résistance, car il existe de nombreux désaccords quant à la signification de droits humains. Mais une fois que la société civile a pris le temps d’expliquer pourquoi il est important de protéger les droits humains, de promouvoir la santé en général, alors il y eu un accord. », explique Baba. « Les discussions ont duré cinq 14

Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

jours, mais à la fin de la réunion, tout le monde s’accordait sur l’importance de la protection des droits humains pour mettre fin au sida en Afrique. »

Un plaidoyer plus convaincant Nous ne nous attendions pas à ce que la déclaration finale aboutisse sans aucun obstacle et nos exigences n’ont pas toutes été satisfaites. Grâce à l’importante contribution de l’Alliance et d’autres acteurs de la société civile, la déclaration tient néanmoins compte de l’importance d’une réponse basée sur les droits humains. Cette déclaration souligne de nouveaux engagements et objectifs que les défenseurs de la santé pourront utiliser pour demander des comptes aux gouvernements. Traiter 15 millions de personnes d’ici 2015 est un de ces engagements. Alison Crockett, conseillère senior à l’ONUSIDA pour les populations les plus à risque, a reconnu « l’influence et la persistance » de l’Alliance pour « augmenter la visibilité des populations clés auprès de nombreux États membres. » « Depuis la signature de la déclaration, la principale différence est qu’il est plus facile pour la société civile d’aborder les droits humains au niveau national. Les gouvernements sont maintenant davantage disposés à l’entendre », précise Baba. « Les mentalités évoluent ; c’est la première étape du processus. »

Mettre l’accent sur les environnements criminalisés L’Alliance a organisé un événement parallèle concernant les droits humains. Il a offert une plate-forme déterminante et révolutionnaire aux populations clés lors la réunion de haut niveau pour partager leur expertise et leurs expériences de travail et de vie dans des environnements criminalisés et discriminatoires. Autre point d’une importance cruciale : il a également permis d’émettre des recommandations claires aux gouvernements nationaux visant à garantir, aux populations clés, un meilleur accès aux services. Susan Timberlake, conseillère pour les droits humains à l’ONUSIDA, a expliqué : « Les présentations ont été une affirmation puissante de la force des populations clés à prendre position quant aux droits humais et à relever les défis du VIH auxquelles elles sont confrontées. » L’événement était organisé par les gouvernements britannique et sud-africain, en partenariat avec l’Alliance et la Fédération internationale des Sociétés de la CroixRouge et du Croissant-Rouge. Membres d’une organisation communautaire œuvrant pour les droits des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, Kenya © Nell Freeman pour the Alliance


RÉPONSE

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Créer une Alliance d’apprentissage

En 2011, les organisations de liaison de l’Alliance ont continué de tirer profit de l’apprentissage SudSud et du développement organisationnel renforcé par le système d’accréditation de l’Alliance.

Nous avons accueilli quatre nouvelles organisations de liaison en 2011

Botswana (BONELA)

Éthiopie (OSSA)

Afrique du Sud (AIDS Consortium)

Vietnam (SCDI)

En 2011, l’Alliance a offert un certain nombre d’opportunités pour l’apprentissage Sud-Sud Neuf échanges d’expériences horizontaux

Les « semaines Blue Sky » régionales ont réuni des organisations de liaison en Afrique, en Asie, en Europe de l’Est, en Amérique latine et aux Caraïbes.

ont eu lieu entre des organisations de liaison

• Une réunion annuelle des directeurs d’organisations de liaison a été tenue en Malaisie. • Un certain nombre d’événements de formation ont eu lieu, notamment un échange d’expériences d’une semaine sur l’intégration des droits en matière de santé sexuelle et reproductive au sein des programmes VIH, organisé au Cambodge par MAMTA, une organisation de liaison de l’Alliance en Inde. • Nous avons lancé deux communautés de pratique en ligne afin que les organisations de liaison et les partenaires puissent échanger sur le S&E et la mise en œuvre de subventions du Fonds mondial. Ces communautés de pratique viennent s’ajouter à celles sur la santé sexuelle et reproductive, la réduction des risques et les enfants. Des personnes issues de 15 pays ont activement participé à ces groupes en ligne.

L’accréditation offre une opportunité d’apprentissage, renforçant ainsi les organisations dans différents domaines, notamment la gouvernance, le S&E et la planification stratégique. Onze organisations de liaison ont été accréditées en 2011, notamment SCDI au Vietnam.

Le processus d’accréditation a été une excellente opportunité d’apprentissage pour nous chez SCDI. Cela nous est extrêmement utile pour améliorer notre compétence organisationnelle. Nous avons largement bénéficié de chaque étape de ce processus Khuat Thi Hai Oanh, directrice exécutive de SCDI.

Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

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Les prisonniers tirent profit de l’apprentissage de l’Alliance Community Action on Harm Reduction (CAHR), un programme pour les utilisateurs de drogues et leurs familles en Inde, en Indonésie, en Malaisie, en Chine et au Kenya, s’est considérablement développé en 2011. En Indonésie, la couverture globale a été multipliée par deux grâce au projet CAHR.

Étant donné que le programme fonctionne sur cinq pays, CAHR offre d’excellentes opportunités de partage des connaissances dans l’ensemble de l’Alliance. Les organisations de liaison qui proposent ce programme ont utilisé leur expertise et les leçons apprises collectivement pour développer la capacité de la société civile et, par conséquent, accroître leur impact sur les utilisateurs de drogues. La formation pour élargir les interventions de réduction des risques aux prisonniers, proposée par le partenaire technique du CAHR, la AIDS Foundation East-West (AFEW), constituait l’un des 15 événements de partage des connaissances du CAHR en 2011. L’atelier de formation a également permis de réunir le Malaysian AIDS Council (MAC) et Rumah Cemara (Indonésie), offrant ainsi la possibilité d’un apprentissage mutuel. L’Indonésie dispose d’ores et déjà d’un « programme prélibératoire » des détenus efficace dans la prison de Banceuy à Bandung, où les prisonniers sont incarcérés pour des infractions liées aux drogues. Ce programme a pour objectif de réduire les risques associés à l’utilisation de drogues après la libération et de lutter contre la stigmatisation et la discrimination pratiquées par le personnel pénitentiaire. Le travail de Rumah Cemara fournit des informations concernant la prévention du VIH pour l’ensemble des détenus.

L’organisation a créé un groupe de soutien par les pairs pour les prisonniers séropositifs et forme 10 membres du personnel pénitentiaire chaque trimestre. Suite au dernier atelier de formation, Rumah Cemara a ajouté le counselling individuel à son programme destiné aux prisonniers. Jenithaa Santhira, responsable de CAHR en Malaisie, a été inspiré par les possibilités qu’offrait ce programme : elle explique que « grâce à la formation et à l’expérience de Rumah Cemara, nous avons constaté qu’il était possible de créer un programme viable en prison en impliquant les représentants pénitentiaires officiels et le ministère. »

© Alliance

MAC a l’habitude de travailler auprès de groupes marginalisés ; proposer un traitement à la méthadone dans une mosquée n’est qu’une de ses remarquables réussites. MAC s’appuiera sur son dialogue existant avec le Malaysia Department of Islamic Development (JAKIM) [ministère malaisien pour le développement islamique] pour discuter de la possible participation de détenus Pour de plus amples histoires, photos, et d’anciens prisonniers, vidéos et ressources, consultez notre notamment en organisant la site à l’adresse suivante visite du directeur de JAKIM www.aidsallianceimpact.org dans une prison.

VISITEZ NOTRE SITE D’IMPACT

Comment la bonne pratique de l’Alliance sert-elle de base au programme CAHR ? • Les standards de bonne pratique de l’Alliance pour le travail avec les utilisateurs de drogues ont servi lors de la conception du programme. Notre approche de la réduction des risques a pour objectif de réduire les risques associés à la consommation de drogues par voie intraveineuse, y compris la transmission du VIH. • Tous les partenaires du CAHR participent à la communauté de pratique en ligne sur la réduction des risques. Ils peuvent y échanger des idées, des questions et recevoir un soutien par les pairs. • Le Good Practice Guide on HIV and drug use (Guide de Bonne Pratique : consommation de drogue et VIH) a été traduit en chinois dans le cadre du programme CAHR. • Les échanges d’expériences offrent la possibilité aux partenaires de constater, dans la pratique, le travail réalisé dans d’autres pays. Par exemple, tous les partenaires du CAHR se sont rendus à Alliance Ukraine en 2011 et ont notamment visité le site de Kiev. 16

Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

Éducateurs pairs faisant partie d’un groupe de soutien à la prison pour trafic ou usage de stupéfiants à Banceuy, Indonésie

CAHR est un programme ambitieux sur quatre ans qui prévoit d’atteindre 180 000 utilisateurs de drogues par voie intraveineuse et leurs familles entre 2011et 2014. Alliance Ukraine, organisation qui a la plus grande expérience de la réduction des risques au sein de l’Alliance, apporte l’appui au programme. Dans le cadre de son propre programme, 160 000 utilisateurs de drogue bénéficient chaque année de ses services de prévention.


Un nouveau partenaire partage son experience Ayant satisfait aux 38 standards d’accréditation de l’Alliance, le Botswana Network on Ethics, Law & HIV/AIDS (BONELA) a signé la Charte et Accord de liaison de l’Alliance et a commencé à partager son expérience en matière de droits humains et de programmes VIH.

BONELA est une voix reconnue de la société civile dans la lutte contre la pandémie du VIH et du sida dans un pays où le taux de prévalence atteint 24,8 % chez les 19-49 ans. Ce réseau apporte à l’Alliance une expérience considérable du plaidoyer pour une approche basée sur les droits humains dans le cadre de sa réponse nationale au VIH, notamment le travail complexe avec des populations clés en Afrique et une promotion réussie pour une réforme des cadres politiques et légaux nationaux. BONELA s’efforce de créer un environnement favorable et équitable pour les personnes affectées par le VIH et le sida en leur permettant d’accéder au système judiciaire, notamment en proposant une assistance juridique, en réalisant des recherches sur les problématiques auxquelles sont confrontées les personnes qui vivent avec le VIH et la TB et en créant des partenariats afin de renforcer la société civile.

Des opportunités d’apprentissage L’Alliance travaille afin de créer des occasions pour permettre aux membres d’apprendre directement les uns les autres grâce au dialogue et aux échanges et afin de soutenir les organisations de liaison qui sont devenues des modèles de bonnes pratiques pour partager leurs expériences. L’année passée, BONELA a bénéficié de trois occasions de ce type :

• Lors de la « semaine Blue Sky » annuelle pour la région africaine au Burundi, BONELA a décrit son travail sur les droits humains et sur la sensibilisation aux questions juridiques à 14 autres organisations de liaison basées en Afrique. En effet, un grand nombre d’entre elles souhaite adopter une approche davantage basée sur les droits humains pour les programmes VIH, notamment en étendant leurs activités aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux travailleurs/ travailleuses du sexe ou en renforçant leur travail auprès de ces populations. • Lors de la réunion annuelle des bailleurs de l’Alliance au Royaume-Uni, Anna Chalmers, chargée de la mobilisation des ressources pour BONELA, a présenté le travail de cette organisation à environ 20 bailleurs clés ayant un rôle déterminant dans la réponse au sida. Lorsqu’il a rejoint l’Alliance, Uyapo a précisé « nous ne pouvons qu’exprimer à quel point nous nous sentons privilégiés d’être associés à un acteur respectable majeur dans le monde des droits humains et du VIH. En faisant partie de l’Alliance, nous espérons pouvoir accroître notre capacité à renforcer les communautés et à mobiliser les soutiens financiers pour les droits humains. »

Je trouve la transparence et la solide maîtrise des problématiques des membres du conseil d’administration remarquable Uyapo Ndadi, directeur de BONELA

Des défenseurs défilent dans les rues au Botswana pour protester contre la criminalisation des minorités sexuelles © BONELA

• Uyapo Ndadi, directeur de BONELA s’est joint aux directeurs de deux autres organisations de liaison de l’Alliance (le South Africa AIDS Consortium et MONASO au Mozambique) lors d’une visite d’intégration au secrétariat international de l’Alliance au Royaume-Uni. Lors de cette visite, il a eu l’occasion d’en apprendre davantage sur le soutien de l’Alliance en matière de programmes VIH, de plaidoyer international et de développement organisationnel. Il a également participé à une réunion avec les membres du conseil d’administration de l’Alliance. « Je trouve la transparence et la solide maîtrise des problématiques des membres du conseil d’administration remarquable », explique Uyapo. Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

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Rapport financier DÉPENSES TOTALES : En 2011, le total des dépenses du partenariat mondial de l’Alliance était de 100 millions de dollars US.

FONDS DE L’ALLIANCE MONDIALE

En 2011, 60 % du financement a été versé directement aux organisations de liaison, contre 58 % en 2010. Cette part devrait atteindre 70 % en 2012. Cette tendance est représentée dans le graphique ci-dessous.

À PARTIR DU SECRÉTARIAT, Y COMPRIS LE FINANCEMENT STRATÉGIQUE En 2011, près de 40 millions de dollars US (soit 40 % des dépenses totales) ont transité par le secrétariat et les bureaux pays de l’Alliance2. Ce chiffre inclut 11 millions de dollars US de revenus stratégiques pour le secrétariat. Le financement stratégique a notamment été utilisé pour permettre aux organisations de liaison de perdurer, pour soutenir les systèmes d’apprentissage institutionnels, les initiatives de renforcement de capacité horizontal et l’accréditation, outils essentiels au renforcement de capacité des organisations de liaison.

Dépenses en millions de dollars US

VERSEMENT DIRECT AUX PAYS Les organisations de liaison de l’Alliance sont soutenues afin qu’elles puissent devenir des organisations solides, efficaces et financièrement indépendantes. La part des fonds versés directement au niveau national, et non par le biais du secrétariat, est un indicateur d’un renforcement des capacités efficace dans ce domaine.

41,7

56,6

60,2

50,5

41,5

39,8

COMPRENDS

COMPRENDS

COMPRENDS

DE REVENUS STRATÉGIQUES DU SECRÉTARIAT

DE REVENUS STRATÉGIQUES DU SECRÉTARIAT

DE REVENUS STRATÉGIQUES DU SECRÉTARIAT

Total = 92,2

Total = 98,1

Total = 100

2009

2010

2011

11,7

11,3

11,1

Financé directement au niveau national Financé via le secrétariat et les bureaux pays

L’INITIATIVE INTERNATIONALE SUR LA TRANSPARENCE DE L’AIDE En 2011, l’Alliance a été la première organisation de la société civile à publier ses données en utilisant la norme de l’Initiative internationale sur la transparence de l’aide (IITA). Cette initiative vise à faciliter la recherche, la comparaison et l’utilisation d’informations concernant les dépenses consacrées à l’aide. Les informations détaillées concernant 38 projets financés par le secrétariat et mis en œuvre par les organisations de liaison de l’Alliance en Asie, en Afrique, en Amérique latine et aux Caraïbes ont été publiées dans le registre de l’IITA. www.iatiregistry.org 2 Les bureaux pays sont gérés par le secrétariat au Royaume-Uni. Dans la mesure du possible, ces bureaux évoluent pour devenir des ONG nationales indépendantes et des organisations de liaison de l’Alliance.

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Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011


REMERCIEMENTS

L’Alliance reçoit le soutien de nombreux donateurs et souhaiterait tout particulièrement remercier les suivants :

LES GOUVERNEMENTS DE :

ET ÉGALEMENT :

Australie (AusAID)

3 Diseases Fund

Danemark (Danida)

Big Lottery Fund

Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ)

La fondation Bill and Melinda Gates

États-Unis (USAIDS)

La Commission européenne

Irlande (Irish Aid)

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme

le développement international)

La Fondation Levi Strauss

Norvège (Norad)

ONUSIDA

Pays-Bas (BUZA)

Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)

Royaume-Uni (UKaid du département pour

ViiV Healthcare, programme « Positive Action »

Suède (SIDA)

La Banque mondiale

La Fondation du Commonwealth

Suisse (SDC)

MEMBRES DU CONSEIL D’ADMINISTRATION Teresita Bagasao, Philippines*

Prasada Rao, Inde

Carmen Barroso, Brésil

Kevin Ryan, Australie**

Jan Cedergren, Suède Martin Dinham, Royaume-Uni

Nafis Sadik, Pakistan – viceprésident***

Peter Freeman, Royaume-Uni*

Steven Sinding, États-Unis - Président

Callisto Madavo, Zimbabwe

Fatimata Sy, Sénégal***

Carole Presern, Royaume-Uni

Jens Van Roey, Belgique

* parti à la retraite en avril 2011 ** parti à la retraite en avril 2012 *** Fatimata Sy a quitté ses fonctions en tant que vice-présidente en avril 2012 et Nafis Sadik a accepté ce poste.

Investir dans les communautés : Revue annuelle 2011

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L’Alliance est un partenariat mondial constitué de 39 organisations de liaison et bureaux pays, de sept centres d’appui technique et d’un secrétariat international. Bangladesh HIV/AIDS & STD Alliance Bangladesh (HASAB) hasab@bdmail.net www.hasab.org

Salvador Asociacion Atlacatl Vivo Positivo (Atlacatl) info@atlacatl.org.sv www.atlacatl.org.sv

Belgique Stop AIDS Alliance (Bruxelles) afetai@aidsalliance.org www.stopaidsalliance.org

Éthiopie Organization for Social Services for AIDS (OSSA) amarebedada@yahoo.com

Bolivie Instituto para el Desarrollo Humano (IDH) info@idhbolivia.org www.idhbolivia.org

Haïti Promoteurs de l’Objectif Zerosida (POZ) cesac@pozsida.ht www.pozsida.org

Botswana Botswana Network on Ethics, Law and HIV/AIDS (BONELA) bonela@bonela.org www.bonela.org

Inde* India International HIV/AIDS Alliance allianceindia@vsnl.com www.allianceindia.org/

Burkina Faso* Initiative Privée et Communautaire de Lutte Contre le VIH/SIDA au Burkina Faso (IPC) ipcbf@ipc.bf

The HUMSAFAR Trust humsafar@vsnl.com www.humsafar.org LEPRA Society ranganadh@leprahealthinaction.in www.leprahealthinaction.org

Mexique Colectivo Sol carloscruz@colectivosol.org www.colectivosol.org

Soudan du Sud International HIV/AIDS Alliance in South Sudan fbayoa@aidsalliance.org

Mongolie National AIDS Foundation (NAF) info@naf.org.mn www.naf.org.mn

Suisse Stop AIDS Alliance (Genève) mhart@stopaidsalliance.org www.stopaidsalliance.org

Maroc Association Marocaine de Solidarité et Développement (AMSED) kadermoumane@yahoo.fr http:/amsed.mtds.com/

Ouganda Community Health Alliance Uganda (CHAU) leonard.okello@allianceuganda.org

Mozambique Mozambican Network of AIDS Services Organisations (MONASO) monasosede@monaso.co.mz www.monaso.org.mz Myanmar International HIV/AIDS Alliance in Myanmar aidsalliance@myanmar.com.mm

Namibie** Positive Vibes (PV) casper@positivevibes.org Burundi MAMTA Health Institute for Mother and http://www.positivevibes.org/ Alliance Burundaise Contre le SIDA Child (ABS) Nigéria mamta@ndf.vsnl.net.in allianceburundi@yahoo.fr Network on Ethics, Law, HIV/ www.mamta-himc.org AIDS Prevention, Support and Care Cambodge* (NELA) Khmer HIV/AIDS NGO Alliance (KHANA) Palmyrah Workers Development femisoyinka@yahoo.com Society (PWDS) www.nelanigeria.org pwdscare@vsnl.net khana@khana.org.kh www.pwds.org www.khana.org.kh Pérou* Via Libre Vasavya Mahila Mandali (VMM) Caraïbes* vialibre@vialibre.org.pe vasavya@cityonlines.com Caribbean HIV/AIDS Alliance www.vialibre.org.pe www.vasavya.com (CHAA) info@alliancecarib.org.tt Philippines Indonésie caribbeanhivaidsalliance.org/ Philippines HIV/AIDS NGO Support Rumah Cemara (RC) Program (PHANSuP) adit@rumahcemara.org Chine info@phansup.org www.rumahcemara.org International HIV/AIDS Alliance in www.phansup.org China Kenya* info@alliancechina.org Sénégal Kenya AIDS NGO Consortium www.alliancechina.org Alliance Nationale Contre le SIDA (KANCO) (ANCS) aragi@kanco.org Côte d’Ivoire ancs@ancs.sn www.kanco.org Alliance Nationale Contre le SIDA en www.ancs.sn Côte d’Ivoire (ANS-CI) Kirghizistan sdougrou@alliancecotedivoire.org Afrique du Sud Anti-AIDS Association (AAA) www.alliancecotedivoire.org The AIDS Consortium chbakirova@gmail.com info@aidsconsortium.org.za http://www.antiaids.org.kg/ Équateur www.aidsconsortium.org.za Corporación Kimirina Malaisie kimirina@kimirina.org Malaysian AIDS Council (MAC) www.kimirina.org contactus@mac.org.my www.mac.org.my/v2

Ukraine* International HIV/AIDS Alliance in Ukraine office@aidsalliance.org.ua www.aidsalliance.kiev.ua Royaume-Uni International HIV/AIDS Alliance (secrétariat international) email@aidsalliance.org www.aidsalliance.org États-Unis International HIV/AIDS Alliance (Washington DC) jwright@aidsalliance.org Vietnam Supporting Community Development Initiatives (SCDI) oanhkhuat@scdi.org.vn www.scdi.org.vn Zambie The Alliance for Community Action on Health in Zambia jillianj@alliancezambia.org.zm Zimbabwe The Zimbabwe AIDS Network (ZAN) info@zan.co.zw www.zan.co.zw

* Centres d’appui technique régionaux

Pour plus d’informations, merci d’écrire à l’adresse suivante : tshubs@aidsalliance.org ** ont rejoint le partenariat en 2012 Liste exacte de juin 2012


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