Supporting community action on AIDS in developing countries
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION Évaluer le rendement social de la composante stigmatisation et discrimination de la 2e phase du programme régional Afrique de l’Alliance
Remerciements L’évaluation a été réalisée par le consultant Robin Brady, en liaison avec les personnels du Secrétariat de l’Alliance. Un grand merci à tous ceux qui ont participé à cette évaluation et y ont apporté leur importante contribution, notamment : des membres du PRA (membres du personnel des bureaux nationaux et des organisations de liaison de l’Alliance et du groupe consultatif du PRA), l’équipe régionale de formation sur la stigmatisation, les formateurs sur la stigmatisation, les participants aux groupes de discussion dirigée sur le rendement social, le personnel du Secrétariat de l’Alliance et les bailleurs.
Cette publication a été rendue possible grâce au soutien de l’Agence Suédoise de Coopération et de Développement International (Sida) et l’Agence Norvégienne de Coopération et de Développement (Norad). Le contenu est la responsabilité de International HIV/AIDS Alliance et ne reflète pas nécessairement les vues de Sida ou de Norad. Cover image © 2006 Nell Freeman / Alliance © International HIV/AIDS Alliance, 2011 ISBN 978-1-905055-86-9 Les informations contenues dans cette publication peuvent être reproduites, publiées ou autrement utilisées gratuitement, sans la permission préalable de International HIV/AIDS Alliance. Toutefois, International HIV/AIDS Alliance demande à être citée comme source des informations.
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Table de matières Abréviations
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Résumé
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1e partie: Introduction et Contexte
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2e partie: Le Projet
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3 partie: La Méthode du Rendement Social
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e
4e partie: Ratio SROI et Analyse de Sensibilité
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5e partie: Recommendations
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Annexes
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© 2006 Nell Freeman / Alliance
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Abréviations SIDA Syndrome de l’immunodéficience acquise PRA 2 Programme régional Afrique (phase 2) ARV Antirétroviral VIH Virus de l’immunodéficience humaine JCTR Centre Jésuite de Réflexion Théologique ONG Organisation non gouvernementale NZP+ Network of Zambian People Living with HIV/AIDS (réseau de Zambiens vivant avec le VIH/Sida) PAF People’s action forum PTME Prévention de la transmission mère-enfant PPA Parité de pouvoir d’achat APE Association parent-enseignant RAPIDS Reaching HIV/AIDS Affected People with Integrated Development and Support SIDA Swedish International Development Agency (Agence suédoise de coopération internationale au développement) SROI Rendement social ONUSIDA Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA ZNAN ACER Zambian National AIDS Network ART Community Education and Referral (projet d’éducation communautaire et d’orientation TARV du Réseau national zambien contre le SIDA projet d’éducation communautaire et d’orientation TARV, Zambie)
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Résumé L’International HIV/AIDS Alliance expérimente une méthodologie sur le rendement social (SROI) pour mesurer la valeur de l’argent dans ses programmes. L’évaluation du rendement social de la composante Stigmatisation et discrimination du programme régional Afrique (PRA 2) de l’Alliance est un des projets pilotes. L’étude a été menée sur deux sites en Zambie pendant l’année 2010. Sur chaque site, des groupes de discussion dirigée ont été organisé afin de déterminer les intervenants pour cette étude, les événements concernant chaque groupe d’intervenants et l’impact de ces événements sur le groupe. L’évaluation comportait également des recherches et une analyse indépendante pour garantir la fiabilité des données. Dans certains cas, ces données ont été collectées grâce à une recherche primaire. L’évaluation SROI comportait également: des calculs pour l’attribution du changement au programme, les effets d’aubaine (les événements qui aurait eu lieu de toute façon), l’abandon (combien de temps a duré le changement) et la valeur nette actuelle calculée sur la durée du changement (cinq ans) afin de déterminer le ratio du rendement social apporté (le ratio SROI). Les deux études menées en Zambie ont permis d’obtenir les ratios suivants:
ratio SROI
Mumbwa
Mazabuka
1/ 21.20
1/ 13.75
L’étude a également souligné que l’impact d’une diminution de la stigmatisation n’était pas toujours positif (financièrement) pour les personnes vivant avec le VIH et leur familles et qu’elle pouvait provoquer une augmentation des dépenses, les faisant sombrer encore un peu plus dans la pauvreté. Cette constatation est cohérente avec les commentaires du rapport de progrès UNGASS 2010 pour la Zambie. Dans cette évaluation, les calculs du SROI ont toutefois également indiqué que cet impact négatif diminue, sur les cinq ans. Si ce rapport avait pris en compte une période de plus longue, l’impact positif pour les PVVIH de leurs familles aurait alors été démontré. Pour l’Alliance, l’enjeu est de répondre à cet impact négatif dans la gestion de son programme et d’aider (parfois en partenariat avec d’autres ONG) les PVVIH et leurs familles à accroître la valeur de créer à leur intention.
Recommandations Étant donné que cette évaluation portait autant sur la méthodologie que sur la valeur de l’argent du programme de lutte contre la stigmatisation, les recommandations ont été divisées en deux parties.
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n
Pour le programme
1. Une planification et une réflexion plus approfondies concernant l’impact des activités prévues sont nécessaires. C’est la principale recommandation résultant de cette évaluation. 2. Le guide de formation sur la stigmatisation et ses programmes de formation connexes sont très efficaces pour la formation des formateurs. Cependant, cette activité doit avoir lieu dans un contexte intégré de prévention, d’esprit d’initiative et d’élaboration de politiques afin d’obtenir les impacts potentiellement très importants qu’elle pourrait avoir. 3. Le programme de formation sur la stigmatisation devrait comporter des ressources supplémentaires pour permettre de suivre et de soutenir les formateurs sur une période plus longue (années) et donc garantir une meilleure acquisition des compétences et une meilleure compréhension. 4. Le programme doit être conçu pour garantir un meilleur accès au groupe bénéficiaire prévu (personnes vivant avec le VIH) afin qu’une valeur de l’argent puisse être créée pour ce groupe. n
Pour la mise en œuvre de la méthodologie SROI au sein de l’Alliance
1. Idéalement, une évaluation prévisionnelle du rendement social de toutes les activités devrait être menée avant de commencer. Cependant, pour le SROI, davantage de membres du personnel au sein de l’Alliance devront être mieux formés et davantage impliqués. 2. Avant de mener toute activité, il est nécessaire de mettre en place une théorie du changement et une base solide. 3. Il est nécessaire de mettre en place des processus de suivi et d’évaluation réellement améliorés permettant de se connecter aux dossiers financiers afin que les deux puissent être consultés simultanément. 4. Il est indispensable d’effectuer une meilleure formation au niveau national sur le suivi et l’évaluation afin que les équipes sur le terrain puissent enregistrer correctement les données essentielles.
© Gideon Mendel for the Alliance
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1e PARTIE: Introduction et Contexte Il est nécessaire de faire preuve d’une responsabilité humanitaire et pour démonter la valeur de l’argent. Pour répondre à l’urgence croissante, l’International HIV/AIDS Alliance (l’Alliance) expérimente une méthodologie basée sur la valorisation des résultats sociaux et sanitaires par rapport aux investissements. La méthodologie du rendement social (SROI) est une des nombreuses méthodes qui se sont avérées appropriées pour qu’un bureau pays puisse tester la valeur de l’argent de programmes spécifiques, de façon simple et adaptée. Le SROI a été élaboré à partir de la comptabilité sociale et de l’analyse coût-bénéfice. C’est une approche fondée sur les résultats qui mesurent le concept de la valeur plus largement. Elle mesure les changements de manière accessible en analysant: la relation entre les ressources et l’investissement dans un programme et les résultats du programme pour les intervenants.
Figure n°1: Comprendre la valeur de l’argent (exposé de position sur la valeur de l’argent dans le développement international, New Economics Foundation 2010)
Resources / investissement Argent
Personnes
Environement
La valeur de l’argent est souvent comprise en comparent les coûts unitaires
Contributions
Résultats
La valeur réelle de l’argent est obtenue en comparant les résultats aux investissements
Services et résultats plus larges Économiques
Sociaux
Environnementaux
Le SROI englobe les coûts et les bénéfices sociaux, environnementaux et économiques. Il est donc particulièrement pertinent pour les programmes et les activités de l’Alliance, qui ont pour objectif d’accomplir des changements sociaux et sanitaires, actuellement difficiles à valoriser. Le SROI utilise des valeurs monétaires pour représenter les résultats. Un ratio bénéfices-coûts peut donc être calculé. Par exemple, un ratio de 1/4 indique qu’un investissement d’1 USD génère 4 USD de valeur sociale.
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2e PARTIE: Le Projet L’Alliance propose un renforcement de capacité et une aide au développement aux organisations non-gouvernementales (ONG) et aux organisations de la société civile afin de les aider à intensifier et à renforcer les réponses au VIH dans le monde entier. En Afrique, l’Alliance a mis en place un programme régional dans 15 pays, actuellement dans sa deuxième phase. La phase 2 (PRA 2) a trois objectifs: • réduire la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH et les groupe vulnérables du programme régional Afrique • améliorer l’accessibilité des interventions de prévention efficaces pour les populations vulnérables et stigmatisées • renforcer l’implication significative des réseaux nationaux et régionaux de personnes vivant avec le VIH dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de lutte contre le VIH. En partie financé par l’agence suédoise de coopération internationale au développement (Sida), le programme a commencé fin 2008. Une évaluation de référence du programme a été menée début 2009 pour recueillir des informations sur chacun des trois objectifs du programme et pour déterminer l’impact du programme sur les politiques nationales et régionales, sur la stigmatisation et la discrimination et sur l’utilisation de stratégies de prévention prenant en compte des éléments probants. Cette évaluation a examiné les activités menées, entre 2008 et 2010, sur deux sites en Zambie. Ces activités étaient destinées à réduire la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontés les personnes vivant avec le VIH et les groupes vulnérables. A l’origine, l’objectif était de mener une évaluation SROI de l’ensemble de la composante stigmatisation et discrimination du PRA 2 dans les 15 pays participants. Toutefois, cela aurait nécessité bien plus de temps et de ressources que ce qui était disponible. Il a donc plutôt été décidé de mener une étude pilote, axée sur un seul pays. Aucune autre étude SROI évaluant les activités de stigmatisation et de discrimination dans un contexte de développement international n’a pu être identifiée. Cette étude pilote permettrait donc de tirer de nombreux enseignements à la fois du processus d’évaluation et de l’évaluation elle-même.
Théorie du changement Effectuer des évaluations SROI présentait un enjeu: aucune théorie du changement officielle n’avait été élaborée pour la composante stigmatisation du PRA 2. Cette composante a défini un objectif simple: réduire la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH et les groupe vulnérables. À partir du cadre logique de suivi et d’évaluation, nous pouvons déterminer qu’il était prévu: que les formateurs intégreraient leur formation à leurs activités, qu’ils auraient une expérience à la fois au sein d’ONG et de prestataires de services et qu’ils seraient donc capable de plaidoyer pour des changements politiques et législatifs. Grâce à une formation nationale des formateurs, des équipes capables de déployer la formation auraient été créées, parfois par le biais d’ateliers de quartier. Dans le cadre logique, les indicateurs concernent principalement les données quantifiables: combien de formateurs travaillaient encore un an après avoir été formés, combien de personnes et combien de décideurs politiques et avaient été atteints. Toutes ces données sont utiles, mais aucune n’aurait permis à un évaluateur de mesurer ou de déterminer le changement.
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Un possible modèle de théorie du changement aurait pu ressembler à ceci:
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L’ensemble de la bonne pratique peut être partagé dans les pays du PRA et dans l’ensemble de l’IHAA
Le e-forum des formateurs sur la stigmatisation un soutien «postformation»
Intensifier le modèle de formation sur la stigmatisation dans tous les pays du PRA
L’apprentissage lié à l’expérience des formateurs est partagé sur le forum
Création d’équipe de formateurs travaillant sur un vaste ensemble de groupes bénéficiaires: familles, prestataires de services, entreprises, secteur public
Prestataires de service: travaillent dans les soins de santé primaires et secondaires et intègrent la sensibilisation à la stigmatisation dans leur travail
Une meilleure compréhension des problèmes et des besoins des PVVIH par les familles
Les entreprises intègrent la sensibilisation à la stigmatisation dans leur travail et sur les lieux de travail
Amélioration des services de soins de santé et leur accessibilité
Un meilleur soutien des PVVIH par les familles et par la communauté
Figure n°2: Possible modèle de théorie du changement pour la composante stigmatisation du PRA 2
Une meilleure prise de conscience dans les ministères et services gouvernementaux en raison des activités de formation sur la stigmatisation
Une meilleure compréhension des besoins des PVVIH dans le secteur des soins de santé et d’autres secteurs publics
Davantage d’opportunités d’emploi pour les PVVIH
Des revenus plus élevés dans le foyer
Des politiques et des programmes gouvernementaux centraux destinés à inclure les PVVIH et à soutenir les populations clés
Une meilleure santé et protection sociale des PVVIH
Baisse de la stigmatisation et de la discrimination à l’encontre des PVVIH
Clé: Contribution
Stratégie
Résultat d’impact
Résultat d’influence
Résultat de l’effet de levier
Objectif
Impact: Changements dans le mode de vie des PVVIH reflétant une baisse de la stigmatisation et de la discrimination Influence: changements dans les politiques, les lois, les systèmes, la pratique ou l’opinion publique Levier: Changements en matière de dépenses (publiques ou privées) résultant de l’activité LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
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Cette théorie du changement a été élaborée en examinant l’activité actuelle, les échanges des groupes de discussion dirigée, les rapports annuels, le cadre logique de suivi et d’évaluation et les entretiens avec les principaux informateurs. Certains des résultats mentionnés plus haut ont effectivement été obtenus mais d’autres non (mais auraient pu l’être si le programme avait été plus stratégique). Ici, le point essentiel est que les attentes de l’Alliance concernant les résultats attendus pour la composante stigmatisation et discrimination n’étaient pas assez structurées. Elles auraient pu l’être davantage si une théorie du changement officielle avait été mise en place dès le début.
La composante stigmatisation La composante stigmatisation et discrimination est centrée sur l’équipe régionale de formation sur la stigmatisation, basée à Lusaka en Zambie. Le modèle de formation de cette équipe utilise le guide pédagogique sur la stigmatisation, élaboré et enrichi par l’équipe pendant les années précédentes. Il permet d’appliquer un modèle unique de formation des formateurs au niveau national. Il emploie des méthodes de formation participative qui sont utilisées différemment par d’autres ONG faisant le même travail. Dans le cadre du PRA, l’équipe a formé des formateurs dans toute l’Afrique et a progressé pour atteindre un niveau de compétences et de capacités unique. Cette composante du PRA a permis de maximiser les retombées en matière de politiques et de plaidoyer pendant la durée du programme. Cette évaluation porte sur les activités qui ont lieu en Zambie entre 2008 et 2010 dans le cadre du PRA 2, notamment: former des formateurs, garantir que les formateurs diffuser la formation par le biais d’ateliers de quartier et former des travailleurs en soutien de traitement qui pouvaient proposer, dans les cliniques, des discussions sur le thème de la santé aux communautés. Cette association d’activités de formation a garanti un impact plus important que le simple fait de former des formateurs.
© 2007 Nell Freeman / Alliance
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3e PARTIE: La Méthode du Rendement Social Sites d’évaluation Lors d’une réunion avec le secrétariat de l’Alliance et le responsable du suivi et de l’évaluation d’Alliance Zambie (un bureau pays de l’International HIV/AIDS Alliance), plusieurs sites potentiels ont été identifiés. En raison des contraintes de temps et de l’accessibilité de Lusaka, deux sites ont été choisis: Mumbwa, situé dans la Province centrale, et Mazabuka, que dans la Province méridionale. Un Mumbwa est une petite ville rurale qui a abrité la première mine de cuivre de Zambie. Cette mine a été fermée en 1971. Dunavant est le principal égreneur de coton de Zambie. Il a maintenant des activités dans la région et soutient des exploitants agricoles modestes. Mumbwa est une ville petite et pauvre. Une grande quantité de matériel agricole est à vendre sur le marché et des groupes de discussion dirigée ont confirmé que l’agriculture fournissait une part importante des aliments et de l’emploi saisonnier. Mazabuka est au contraire plus urbanisée et bien plus importante. Les principales plantations de sucre de canne, gérées par Illovo, sont situées tout autour de la ville et ont contribué à sa prospérité grandissante. Cette ville est bien plus importante que Mumbwa et crée un contraste saisissant. Le tourisme lié à la faune est en train de prendre de l’ampleur dans cette région, mais la ville doit sa prospérité presque exclusivement au marché de la canne à sucre. Les données de suivi et d’évaluation de l’Alliance Zambie ont montré que les activités de lutte contre la stigmatisation et la discrimination étaient bien plus nombreuses à Mazabuka qu’à Mumbwa. Cela est certainement dû, en partie, à une économie et à une population plus importantes à Mazabuka qu’à Mumbwa, ville plus rurale et plus dépendante de l’agriculture. Du fait de la différence entre les deux sites et des activités menées sur chaque site, d’importantes différences ont été constatées dans les deux évaluations notamment l’éventuelle valeur de l’argent.
Implication des intervenants Des échanges avec le groupe de discussion dirigée ont été organisés sur chaque site. Les échanges portaient sur le résultat et l’impact. À titre exceptionnel, ils comportaient également un ‘audit du mode de vie’ car la quantité de données indépendantes et à jour pour chacun des sites étaient moindres. Ces données financières étaient essentielles à la réussite de la méthodologie SROI. • Les participants au groupe de discussion dirigée comprenaient notamment: des personnes vivant avec le VIH, des familles de personnes vivant avec le VIH, des prestataires de services intégrant le travail de lutte contre la stigmatisation dans leurs activités, des leaders communautaires locaux et des formateurs PRA en stigmatisation locaux. Dans les deux sites, les intervenants clés identifiés par le groupe de discussion dirigée étaient quasiment les mêmes:
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Mirium
• Le principal groupe était les personnes vivant avec le VIH/sida, également premier groupe bénéficiaire de la stratégie de l’Alliance. La principale contribution au programme de ce groupe est le temps qu’il y consacre: en participant aux ateliers de formation et aux ateliers de quartier, en assistant aux discussions sur le thème de la santé à la clinique, en comprenant leur propre auto stigmatisation. À Mumbwa, les formateurs ont atteint 3 000 personnes, directement. Parmi les résultats de ce groupe, on trouve notamment une augmentation du pourcentage de personnes vivant avec le VIH ayant accès aux antirétroviraux (ARV), d’adultes et d’enfants vivant avec le VIH qui restent dans leur cellule familiale et davantage de personnes vivant avec le VIH trouvant un emploi. À Mazabuka, les formateurs ont atteint 7 000 personnes. Le nombre de personnes ayant accès aux ARV et le pourcentage de personnes ayant trouvé un travail grâce aux activités de lutte contre la stigmatisation ont également augmenté.
Miriam est intelligente, pétillante et toujours gaie. Il émane d’elle cordialité et joie. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Auparavant, Miriam participait à des ateliers de sensibilisation sur la stigmatisation, dirigés par le PAF pour le compte de l’Alliance. Elle était timide, effrayée et inquiète de ce qui allait lui arriver si elle informait sa famille qu’elle était séropositive. Elle était tellement stressée qu’elle avait parfois oublié de prendre son traitement. «Aller à l’atelier m’a redonné confiance en moi! J’ai eu le sentiment que je pouvais maintenant
parler de ma séropositivité à ma famille et à mes enfants. Ce n’était pas quelque chose dont j’avais honte!» «Maintenant ma famille comprend quand je suis malade et m’aide à me sentir mieux.»
• Les familles de personnes vivant avec le VIH représentent également un groupe clé d’intervenants. À Mumbwa, plus de 55 000 familles ont été atteintes par le programme de lutte contre la stigmatisation (ces chiffres sont basés sur les rapports sur le nombre de personnes, la taille d’une famille moyenne dans la région et sur l’impact enregistré pour le même groupe par d’autres ONG et organisations). Les familles ont également tendance à contribuer au programme en y consacrant du temps. Pourtant, les résultats de l’implication des familles comprennent aussi: une plus grande sensibilisation aux besoins des enfants vivant avec le VIH et des maris participant plus volontiers aux services de prévention de la transmission mère-enfant (PTME).
Johnathan
«C’est mieux maintenant que les travailleurs en soutien de traitement sont là», m’a expliqué
Jonathan alors que nous nous asseyions dans sa petite clinique à l’extérieur de Mazabuka. Avec des centaines de patients qui font la queue à l’extérieur, les travailleurs en soutien de traitement ont changé la façon dont il parle à ses patients. «Avant, ils venaient ici et ne voulaient pas parler des ARV. Ils me disaient «Pouvez-vous me donner quelque chose contre la douleur?» Mais maintenant que nous avons des discussions
sur le thème de la santé et des travailleurs en soutien de traitement, mes patients sont mieux informés et demandent le traitement. Par le passé, les patients avaient peur et cela pouvait prendre trois mois pour que quelqu’un prenne le traitement. Maintenant, il faut quatre semaines!»
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• Les fournisseurs de soins médicaux ou les établissements de santé ont été clairement identifiés comme des intervenants clès du programme. Ce groupe consacre du temps et apporte des médicaments pour traiter le VIH et les infections opportunistes. Pourtant, étant donné que d’autres donateurs et le gouvernement zambien assument ses coûts, les résultats pour ce groupe d’intervenants sont à la fois positifs et négatifs: des travailleurs au soutien de traitement ont été formés grâce au programme de formation contre la stigmatisation. Ils sont en mesure d’aider au suivi administratif de base du patient et de garantir que, lorsque le patient rencontre un membre du personnel soignant, la conversation peut être centrée uniquement sur le problème médical en question. À l’inverse, le nombre de personnes venant pour recevoir un traitement a augmenté avec la baisse de la stigmatisation liée aux antirétroviraux. Bien qu’en réalité ce soit une bonne chose, cela implique de délais d’attente plus longs à la clinique. • Les groupes de discussion dirigée ont également reconnu que d’autres ONG sont également des intervenants clés: souvent, elles facilitent la formation et les ateliers de quartier et reçoivent un soutien de l’Alliance. Lors des échanges de groupes de discussion dirigée des ONG, telles que PAF et le Network of Zambian People living with HIV (NZP+), y avaient des représentants, qui ont confirmé que les ONG avaient bénéficié de la capacité accrue des activités menées avec eux. • À Mazabuka, le groupe de discussion dirigée a également identifié les formateurs comme des intervenants clés, qui consacrent beaucoup de temps au programme. Les formateurs ont également approfondi leurs connaissances sur la stigmatisation et leur expérience en formant d’autres personnes. Certains des formateurs ont donc plus facilement trouvé des emplois mieux payés avec d’autres ONG. Toutefois, cet effet pervers du programme sur la stigmatisation a eu un impact: les formateurs utilisent leurs compétences ailleurs et emportent avec eux leurs expériences de formation, amplifiant de ce fait l’impact indirect de l’Alliance dans le pays. Cela signifie également qu’il y a moins de formateurs actifs dans le programme de l’Alliance. Les leaders communautaires ont représenté la communauté lors des groupes de discussion dirigée. Pourtant lors de la création de la carte de l’impact, la communauté n’a pas été indiquée comme un groupe d’intervenants. En effet, il a été déterminé que les changements mesurés pour les individus et leurs familles étaient également valables pour la communauté. La situation est la même pour les prestataires de services médicaux et les institutions: ils ont participé aux groupes de discussion dirigée mais ont été exclu de l’éventuelle évaluation car ils ne sont pas le principal groupe bénéficiaire ciblé par cette composante du programme. Il est donc important de noter que le programme a généré une valeur pour les prestataires de soins médicaux, même si cela n’était pas été prévu et n’a impliqué aucune dépense supplémentaire pour l’Alliance. Il est également important de noter qu’un petit échantillon d’intervenants a été utilisé pour cette évaluation pilote. Il a servi de base de calcul pour établir l’incidence. Si l’Alliance choisit d’appliquer ce type d’évaluation à l’avenir, elle devra utiliser des échantillons et des groupes d’intervenants plus importants.
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Naomi & Judith
«Devenir formatrice a été quelque chose de très important pour moi.», explique Naomi. Elle est
médecin et aussi formatrice maintenant. «Acquérir des compétences et les utiliser a changé ma vie. J’ai appris à faire plus attention aux
mots que j’utilise et je suis consciente de l’impact qu’ils peuvent avoir sur quelqu’un d’autre. J’utilise même cette formation dans ma vie privée. C’est mon principe directeur.» Je suis assis à côté d’elle et Judith m’explique que devenir formatrice a changé sa vie. «La stigmatisation est un défi lorsque vous formez les autres, mais les retours positifs des personnes qui participent à l’atelier font une vraie différence! Vous pouvez les voir changés sous vos yeux.» Depuis qu’elles sont devenues formatrices, Judith et Naomi ont toutes les deux évolué vers d’autres missions. Judith est très fière de la formation que la Muslim Association (association musulmane) lui a demandé de mettre en place. Ils ont pu utiliser le guide de formation sur la stigmatisation et adapter la formation à la religion musulmane, même s’il a d’abord fallu tout vérifier et approuver.
Résultats de l’enquête sur la stigmatisation L’objectif d’origine de la valeur de l’argent était de mener une évaluation SROI de l’ensemble de la composante stigmatisation. Nous n’avions ni assez de temps ni assez de ressources pour cela. Il a donc été convenu d’effectuer l’évaluation SROI uniquement sur la Zambie. Toutefois, dans le cadre de l’évaluation générale du PRA 2, l’enquête mondiale sur les formateurs en stigmatisation a été effectuée une nouvelle fois. Cela a permis de vérifier certains des résultats des groupes de discussion dirigée, organisés en Zambie dans le cadre de l’évaluation SROI d’autres pays du programme régional. De cette manière, il serait possible de déterminer s’il y avait ou non un potentiel pour des résultats similaires dans d’autres pays. Le cas échéant, cela indiquerait qu’il serait possible d’appliquer le SROI dans l’ensemble du programme régional et d’avoir des résultats mesurables au niveau régional et au niveau national. L’application régionale du SROI pourrait aider l’Alliance à définir une orientation stratégique pour sa réponse en Afrique.
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Tableau n°1: Quelques résultats sélectionnés de l’enquête mondiale sur les formateurs en stigmatisation Anglophone
Francophone
Q15. Suite aux activités que vous avez menées, pensez-vous que les personnes vivant avec le VIH soient, plus souvent, capables de travailler ou d’être employées, ou encore de gagner de l’argent pour leurs familles plus souvent?
Oui
100% (5)
57.1% (4)
Non
-
42.9% (3)
Q16. À quelle fréquence les personnes vivant avec le VIH peuvent-elles gagner l’argent pour leurs familles?
Pareil qu’auparavant
16.7% (1)
-
Plus qu’auparavant
50% (3)
50% (2)
Travail ininterrompu
33.3% (2)
50% (2)
Q17. Suite aux activités que vous avez menées, pensez-vous que plus de personnes vivant avec le VIH aient davantage confiance en elles pour suivre un traitement ARV?
Oui
100% (6)
57.1% (4)
Non
-
42.9% (3)
Q18. Parmi les personnes avec lesquelles vous avez travaillé, combien ont confiance en elles et suivent un traitement ARV?
La plupart
33.3% (2)
100% (4)
Certaines
66.6% (4)
-
Quelques-unes seulement
-
-
Q19. Êtes-vous d’accord avec la déclaration suivante: ‘plus de personnes se rendent volontiers à la clinique car la stigmatisation a baissé. Les temps d’attente pour rencontrer un membre du personnel soignant ont donc quelque peu augmenté’?
Vrai
100% (6)
83.3% (5)
Faux
-
16.6% (1)
Q20. Les compétences que vous avez acquises en étant formateurs en stigmatisation vous ont-elles permis de travailler pour d’autres ONG et autres institutions, en faisant un travail identique ou similaire?
Oui
100% (6)
83.3% (5)
Non
-
16.6% (1)
Remarque: le chiffre entre parenthèses indique le nombre de personnes ayant répondu.
L’enquête a été menée en français et en anglais. Les résultats entre les anglophones et les francophones ont montré des différences frappantes. Il est possible que les réponses soient davantage fondées sur le contexte local que sur l’éventuel impact de la formation. Pour l’évaluation zambienne et l’enquête plus importante sur la stigmatisation, les réponses aux questions 19 et 20 sont les plus proches. Cela semble indiquer que la capacité en matière de soins de santé est un problème dans toute l’Afrique. Les réponses de la question 20 soulignent également les résultats de l’évaluation: concernant la valeur de l’argent, le principal groupe bénéficiaire a été les formateurs, qui sont en mesure de trouver des emplois mieux payés après avoir acquis de nouvelles compétences.
Cartes d’impact Deux cartes d’impacts ont été établies, une pour chaque site (voir annexes A et B). Elles mettent en évidence les contributions, résultats, indicateurs, impacts, estimations financières et modélisation économique (attribution, effet d’aubaine et abandon) pour chaque groupe
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d’intervenants afin de pouvoir chiffrer le rendement social. Le contenu de ces cartes a été défini grâce aux échanges des groupes de discussion dirigée, aux entretiens avec des informateurs clés et à la recherche primaire en Zambie. Cependant, il est important de noter que le rendement social ne reflète pas totalement la réalité. L’évaluation a également souligné de nombreuses conséquences inattendues qui devront être davantage prises en considération et qui, dans certains cas, devront être traité (voir les recommandations pour la planification des programmes à venir, page 27).
Taux de résultats et indicateurs Les échanges de groupes de discussion dirigée ont permis de déterminer les résultats des activités de formation sur la stigmatisation dans chaque site. Ils ont également réfléchi à un moyen de mesurer ces résultats. (L’annexe D contient un compte rendu des échanges de groupes de discussion dirigée). Il n’y avait pas de théorie du changement et l’ensemble du plan de suivi et d’évaluation ne prenait pas en compte le changement social. Chaque résultat a donc dû être comparé à une source indépendante. Dans certains cas, un indicateur a donc dû être révisé s’il s’avérait inapproprié. Les sources indépendantes comprenaient notamment: l’Office central de statistiques zambien, l’ONUSIDA, l’Unicef, NationMaster.com, des rapports 2008-2010 de ONUSIDA/OMS/UNICEF, d’autres rapports de recherche indépendants, des entretiens indépendants avec des membres du personnel soignant et avec des formateurs ainsi que des données de résultats quantitatifs émanant du responsable du suivi et de l’évaluation de l’Alliance Zambie. Les indicateurs utilisés dans les deux cartes d’indicateur SROI ont été inspirés d’indicateurs existants de l’Alliance et d’indicateurs généraux, utilisés pour le suivi et l’évaluation internationals de l’impact du VIH. Ils ont fournit une orientation pour l’évaluation dans chaque site et ont suscité davantage de questions, auxquelles il a fallu répondre avant de continuer l’évaluation. Ces nouvelles questions ont pu être résolues grâce à des entretiens et à une recherche primaire. Aucun groupe supplémentaire de discussion dirigée n’a été organisée.
Monétiser les résultats En Zambie, l’insuffisance des données financières fiables pour les estimations financières a été une des principales difficultés de cette évaluation. Les similitudes et les différences, pouvant être prises en compte, entre les environnements urbains et ruraux ont pu être identifiées grâce à un audit du mode de vie avec chaque groupe de discussions dirigée. L’Office des statistiques zambien a pu fournir certaines données financières. Cependant, ces données n’étaient pas toutes à jour et ne tenaient pas forcement compte des conditions économiques actuelles, favorables à la Zambie ces 12 derniers mois. Toutefois, d’autres sources étaient pertinentes et actualisées, telles que le panier alimentaire de base du centre jésuite de réflexion théologique (JCTR). Des rapports annuels sur l’accès universel des organes des Nations unies et de l’Alliance Zambie ont notamment servi à récolter des données financières. Tous les résultats, indicateurs et estimations financières utilisés dans les deux sites ont été répertoriés. Il y a des recoupements volontaires entre les deux sites, car il existe actuellement une volonté de créer des indicateurs standardisés qui seront utilisés pour le suivi et l’évaluation du développement international et agrémenteront les méthodologies, notamment le SROI. Il est également important de noter que les impacts décrits ne sont pas tous positifs pour les bénéficiaires. Par exemple, une baisse de la stigmatisation implique que davantage de personnes sont restées dans leurs familles. Bien que cela soit souhaité et bénéfique, les dépenses de la famille s’en trouvent impactées: augmentation des dépenses alimentaires et l’utilisation de
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bougies et d’autres sources d’énergie. Les personnes vivant avec le VIH ont également des besoins nutritionnels spécifiques qui doivent être pris en compte et cela peut constituer une charge supplémentaire pour la famille. Ces effets pervers ne devront pas être ignorés. Le rapport national de progrès 2010 sur la Zambie de l’UNGASS précise qu’il existe de nombreux éléments indiquant que, pour chaque personne et famille affectée, des pressions économiques sont associées au VIH et ont tendance à accroître la pauvreté, et ce, bien qu’il n’y est pas de lien direct entre la pauvreté et les taux d’infection au VIH. Le coût de la prise en charge peut mettre à sec les finances déjà limitées de la famille. En outre, le système de protection sociale zambien n’a pas les ressources nécessaires pour répondre à l’ampleur de ce problème. Il est donc évident que les effets pervers de la réduction de la stigmatisation dans une communauté ajoutent une pression supplémentaire sur les familles lorsqu’elles soutiennent des personnes vivant avec le VIH, des orphelins et des enfants vulnérables. Recommandation clé de cette évaluation: les impacts doivent être attentivement examinés dès le début et régulièrement pendant le programme. Des activités visant à atténuer les risques doivent également être mises en place (dans l’Alliance ou dans les partenariats) afin de répondre aux impacts négatifs.
© 2006 Nell Freeman / Alliance
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Tableau n°2: Résultats, indicateurs et estimations financières à Mumbwa Intervenants
Personnes vivant avec le VIH
Membres de la famille de personnes vivant avec le VIH qui ont été affectés par la formation sur la stigmatisation
D’autres ONG ont proposé une formation et des ateliers de quartier
Résultats Description
Indicateurs
Estimation financière
Source
Restent dans la famille et sont soutenus et intégrer dans les familles
Amélioration de la confiance en soi et du sentiment de bien-être
Valeur d’une nouvelle tenue traditionnelle pour une femme
Recherche primaire
Davantage de personnes travaillent
Augmentation du nombre de personnes ayant un emploi
Salaire moyen annuel pour une personne (travaux pénibles)
Recherche primaire
Il y a une prise de conscience des besoins des enfants séropositifs
Pourcentage des enfants ayant accès aux ARV
Coût annuel des bougies utilisées avec les enfants dans le domicile
Recherche primaire
Les maris participent maintenant aux services PTME de planification familiale. Meilleure cohésion familiale - moins de divorce
Pourcentage des hommes ayant participé aux services PTME qui ont accepté de faire un test de dépistage du VIH
Revenu moyen par foyer (la baisse du nombre de divorces ayant permis de maintenir le revenu de la famille)
Office des statistiques zambien
Des formateurs ont diffusé la formation
Nombre de personnes atteintes
Coût pour atteindre une personne
Alliance Zambie
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Tableau n°3: Résultats, indicateurs et estimations financières Mazabuka
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Intervenants
Personnes vivant avec le VIH
Familles de personnes vivant avec le VIH
Formateurs
ONG
Résultats Description
Indicateurs
Estimation financière
Source
Davantage de personnes travaillent
Augmentation du nombre de personnes ayant un emploi
Salaire moyen annuel pour une personne (travaux pénibles)
Recherche primaire
Meilleur accès aux ARV, meilleure adhérence au traitement ARV, meilleure santé
% de baisse du nombre de visites dans les cliniques pour des infections opportunistes
Coût annuel d’un déplacement en taxi pour se rendre à la clinique
Office des statistiques zambien
Meilleure compréhension des besoins des personnes vivant avec le VIH, baisse de la peur de la transmission
% des familles prenant en charge des personnes vivant avec le VIH
Augmentation des dépenses alimentaires pour une famille de six personnes et sur 12 mois
Panier alimentaire de base du JCTR
Les orphelins et autres enfants vulnérables peuvent de nouveau aller à l’école et ne sont pas exclus de la communauté fut
% d’augmentation des orphelins et d’autres enfants vulnérables allant à l’école dans la région
Coût de l’uniforme scolaire pour un enfant d’école primaire
Panier alimentaire de base du JCTR
Davantage de personnes vivant avec le VIH ont été formées pour devenir formateur
% d’augmentation du nombre de personnes formées entre 2007 et 2010
Revenu moyen annuel d’un formateur
Alliance Zambie
En raison de la qualité élevée de la formation, les formateurs ont pu trouver des emplois mieux payés
Nombre de formateurs employés par d’autres prestataires
Revenu moyen annuel d’un formateur
Alliance Zambie
Les formateurs ont diffusé la formation
Nombre de personnes atteintes
Coût pour atteindre une personne
Alliance Zambie
Monétiser la confiance en soi Dans le tableau ci-dessus, j’ai appliqué une valeur financière à la confiance en soi et cela fera sans doute l’objet de controverses. La confiance en soi est subjective et elle est liée aux émotions. Elle peut avoir un sens différent pour de nombreuses personnes. Lier une valeur financière à un concept aussi immatériel sera, de par sa nature, inapproprié. Les groupes de discussion dirigée ont cependant signalé que l’amélioration de la confiance en soi était un vrai résultat des ateliers de sensibilisation sur la stigmatisation. Donc, j’ai dû essayer de déterminer comment l’amélioration de la confiance en soi augmentait la valeur pour certaines des personnes les plus pauvres (financièrement) au monde. À Mumbwa, lors de la discussion sur l’audit du mode de vie, les femmes ont précisé qu’acheter du tissu et faire confectionner un costume traditionnel ne leur donnait pas davantage confiance en elles. Dans l’ensemble, les vêtements élégants ont joué un LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
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rôle important dans la confiance en soi des participants du groupe de discussion dirigée et ont souvent donné lieu à des blagues légères entre les hommes et les femmes dans le groupe. En Afrique, les femmes et les jeunes filles sont celles qui assument l’essentiel du fardeau du VIH. Il semblait donc approprié d’utiliser une mesure financière pour refléter cela. J’ai donc choisi d’utiliser la valeur d’une tenue traditionnelle comme estimation financière de la confiance en soi à Mumbwa.
Impact Dans la méthodologie SROI, l’impact est déterminé en calculant: à quel point l’activité de l’Alliance apporte le changement observé dans le groupe bénéficiaire, combien de temps dure sur ce changement, quelle durée de ce changement peut être attribué aux activités de l’Alliance et quel changement aurait eu lieu si les activités de l’Alliance n’avaient pas été menées.
Attribution L’objectif global de la composante stigmatisation du PRA 2 était de réduire la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontés les personnes vivant avec le VIH et les groupe vulnérables. La stigmatisation subie par les personnes est générée au sein des communautés dans lesquelles elles vivent. Donc, l’approche de l’Alliance était de diffuser la formation auprès des leaders communautaires, des travailleurs sociaux et des professionnels de la santé et auprès de l’ensemble de la population dans les zones ciblées. L’attribution est donc un réel défi. De nombreuses activités de différentes ONG se sont recoupées. En effet, elles devaient justifier des nombres indiqués par rapport au nombre d’habitants dans son ensemble pour chacun des sites. Cela a été découvert lors des groupes de discussion dirigée et des recherches qui ont suivi sur l’impact rapporté par d’autres ONG ayant des activités dans la même zone. Même en tenant compte la croissance importante de la population au cours des 10 dernières années, il n’y avait tout simplement pas assez d’habitants dans chaque lieu pour que chacune des organisations travaillent avec un groupe de personnes différent. En outre, certaines organisations utilisent largement des partenariats dans leurs programmes, il est donc très possible qu’il y ait eu doublon dans l’impact reporté. Lors des échanges de groupes de discussion dirigée, les bénéficiaires ont indiqué que les activités de sensibilisation à la stigmatisation étaient essentielles pour changer leurs attitudes et leurs comportements. Lors de l’exercice pour déterminer l’attribution et les effets d ‘aubaine, les bénéficiaires n’étaient pas convaincus qu’une autre ONG aurait pu délivrer une formation qui aurait permis une baisse similaire de la stigmatisation. Ils étaient pourtant en mesure de citer un certain nombre d’autres organisations effectuant le même travail dans la région. Nous savons que l’approche de l’Alliance concernant la stigmatisation et la discrimination et unique et qu’elle n’a pas été reproduite. Nous savons également que les activités de lutte contre la stigmatisation d’autres organisations ne comprennent pas toujours une formation, quelle qu’elle soit. Mais il n’en demeure pas moins que d’autres organisations proposent des activités de lutte contre la stigmatisation dans les mêmes communautés que l’Alliance. Il est possible que les bénéficiaires participent pleinement aux activités de plusieurs organisations et ONG. Il est également possible qu’ils fassent des rapports positifs à chaque organisation, permettant ainsi à chacune de revendiquer l’impact. Cette démarche n’est certainement pas malintentionnée ou destinée à porter à confusion. Elle peut tout à fait refléter parfaitement l’impact de chacune des organisations. Cela souligne cependant qu’une seule et unique organisation ne peut pas prétendre être la seule à avoirr une influence sur ses bénéficiaires. On peut pourtant affirmer que les personnes ayant participé aux activités de l’Alliance auraient été davantage influencées par ces activités. Par exemple, les personnes formées par l’Alliance
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(formateurs et travailleurs en soutien de traitement) auront une attribution plus importante que d’autres membres de la communauté. La durée du changement attribué aux activités de l’Alliance peut également varier entre les formateurs et la communauté. Des recherches indépendantes approfondies ont été menées sur le fonctionnement d’autres organisations dans la région. Les résultats ont servi à déterminer la part d’attribution et d’effet pervers pour chacun des résultats (liste des organisations en annexe G) En gardant ce recoupement à l’esprit, une approche très conservatrice a été utilisée pour déterminée l’attribution. Nous avons également eu recours à cette approche car il n’existait pas chiffres de référence pour Mumbwa ou Mazabuka (ou même pour la Zambie en général) permettant de déterminer combien de personnes étaient ciblées par l’activité du PRA ou combien de personnes étaient censées réagir uniquement aux activités de lutte contre la stigmatisation de l’Alliance. Le nombre de personnes ayant participé était connu. Pourtant, nous avons supposé que les changements de comportement des participants n’étaient pas uniquement dus des activités de lutte contre la stigmatisation de l’Alliance. Un pourcentage d’attribution a été défini en calculant le ratio moyen des formateurs par rapport aux membres de la communauté, à partir des données de suivi, fournies par Alliance Zambie. Ces chiffres ont ensuite été recoupés avec l’impact rapporté par d’autres organisations fonctionnant dans la même région et ce, afin de déterminer la fiabilité du ratio. Nous avons ensuite appliqué ce ratio au nombre actuel d’habitants dans chaque site. Nous avons donc déterminé les ratios d’attribution suivants: 14 % à Mumbwa pour les personnes vivant avec le VIH et leurs familles et 10 % à Mazabuka et 25 % pour les professionnels de la santé et d’autres ONG proposant une formation dans les deux sites. Le taux d’attribution le plus élevé a été constaté parmi les formateurs: résultats de la montée en compétence et la participation à des activités auxquelles ils n’auraient autrement pas pu participer. Ceci est particulièrement vrai car nous savons que la méthodologie de la formation de l’Alliance n’est pas utilisée par d’autres organisations dans la région. 100 % des formateurs ont indiqué mieux connaître la stigmatisation et 8 % ont trouvé un autre travail grâce à la formation qu’ils ont suivie (selon les observations d’Alliance Zambie). Une attribution importante indique généralement un problème de pérennité. Il a régulièrement été indiqué que l’activité de certains formateurs était moindre: le financement des activités de formation ayant diminué. D’autres formateurs ont continué à travailler à la fois pour l’Alliance et pour d’autres ONG, se servant de la formation qu’ils avaient suivi. Un troisième groupe ne travaille pas car il n’y a plus de fonds. Deux ONG, au moins, ont indiqué une baisse de l’activité car elles n’ont plus les moyens financiers d’organiser des ateliers de formation. Elles ont donc plus de capacité mais mois d’activité qu’auparavant. Cela semble indiquer qu’il est nécessaire de poursuivre le travail pour développer les compétences ‘entrepreneuriales’ des formateurs pour permettre à un plus grand nombre de s’approprier le programme de formation et de développer eux-mêmes des activités, au lieu de s’appuyer sur l’Alliance pour utiliser leurs compétences. Ce fonctionnement a été couronné de succès dans d’autres pays où le programme de formation sur la stigmatisation a été mis en place.
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Effets d’aubaine Les ratios d’effets d’aubaine ont été comparés aux taux nationaux, car, pour de nombreux indicateurs, les taux locaux n’étaient pas disponibles. Ces taux comprenait notamment: une augmentation de l’emploi, un meilleur accès aux ARV, une augmentation du nombre d’orphelins allant à l’école, une capacité d’initiative signalée et les temps d’attente dans les cliniques. Pour les orphelins et les autres enfants vulnérables (notamment ceux vivant avec le VIH) allant à l’école, les groupes de discussion dirigée ont indiqué que sans les activités de lutte contre la stigmatisation, il aurait été très peu probable qu’ils aient eu une l’éducation: à cause de la stigmatisation subie à l’école, mais également à cause de celle subie par leurs parents et tuteurs. Dans ce cas précis, l’effet d’aubaine attribuée est nul. Pour les formateurs, les effets d’aubaine rapportés sont également nuls (pour les raisons précisées dans le chapitre attribution): sans l’activité de l’Alliance, il est peu probable qu’ils aient reçu une formation comparable ailleurs.
Abandon Pour cette évaluation, j’ai calculé l’abandon en utilisant une durée standard de cinq ans pour la plupart des résultats. Pourtant, la durée d’un résultat peut fortement variée d’un groupe d’intervenants à un autre et au sein de groupes d’intervenants en fonction de l’implication d’une personne dans l’activité de résultat. Par exemple, un patient qui se rend régulièrement dans une clinique participera plus souvent à des discussions sur le thème de la santé et les messages seront donc réitérés plus souvent que pour une personne qui se rend seulement occasionnellement à la clinique. De la même façon, un formateur qui peut utiliser plus souvent la formation qu’il a reçue retiendra davantage les compétences qu’un formateur qui peut moins l’utiliser. Dans certains cas, le formateur n’est pas maître de ces événements. Alliance Zambie a indiqué qu’un groupe de formateurs continue de proposer la formation dans le cadre de leur emploi actuel. Un autre groupe de formateurs n’est cependant pas en mesure de dispenser la formation car aucun financement n’est disponible. Enfin un troisième groupe dispense la formation sur la base du volontariat malgré l’absence de financement. Dans ce cas, le niveau l’abandon des formateurs qui ne trouvent pas un autre emploi est très élevé: ils ne peuvent utiliser la formation que lorsqu’ils en ont l’opportunité. Ceux qui cherchent un autre emploi ont un taux d’abandon plus faible car leurs nouveaux postes auront également un impact sur le bénéfice dont ils font l’expérience. J’ai pris en compte les probables contacts réguliers entre les bénéficiaires et les futures activités PRA ou similaires au PRA, les priorités continues des prestataires de soins médicaux et la possibilité que d’autres ONG trouvent un financement, car leur implication dans le programme PRA leur permet une plus grande capacité.
Tableau n°4: Taux d’abandon dans les deux sites Abandon Personnes vivant avec le VIH Familles des personnes vivant avec le VIH Formateurs Formateurs Autres ONG
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0.7 0.7 1 0.5 0.5
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Impact total L’impact total du programme a été défini en prenant en compte l’attribution, les effets pervers et l’abandon et en calculant le taux d’escompte sur la durée probable de l’impact. Former des personnes à en former d’autres et apporter des compétences permettant un important changement de comportement devrait amener un changement global dans l’ensemble de la communauté. Cela a été confirmé lors du groupe de discussion dirigée à Mumbwa: le responsable a confirmé que l’ensemble de la communauté mettait maintenant en avant le dépistage volontaire et anonyme et soutenait les personnes vivant avec le VIH. Mais comment définir une période pour un tel changement? Il semble évident que recueillir des données longitudinales sur la communauté pendant la période évaluée aurait été utile pour identifier combien de temps dure l’impact. Pour cette évaluation, ces données n’existaient pas. J’ai donc appliqué une période d’évaluation standard de cinq ans aux activités. En réalité, les changements illustrés dans l’évaluation se sont opérés sur trois ans. Pour prévoir la possible valeur de l’argent sur cinq ans, l’impact total a donc dû être divisé par trois. Pour certaines activités, la durée d’un impact a été réduite, par exemple si le formateur a dû utiliser de nouvelles compétences pour bénéficier d’un impact. Parfois les formateurs ne sont pas maître de cette situation: s’ils n’ont pas un poste fixe ou si leur employeur limite le temps qu’ils peuvent consacrer à former d’autres personnes. Dans ces cas précis, la durée de l’impact est beaucoup plus courte et j’ai calculé cet impact seulement sur un an. Malgré les impacts positifs de la formation en stigmatisation sur les formateurs eux-mêmes et sur les ONG soutenues, les cartes d’impact montrent clairement qu’il faut mettre en balance les impacts positifs pour la communauté et les personnes et les effets négatifs imprévus provoqués par la baisse de la stigmatisation. Comme précisé dans la partie ‘Monétiser les résultats’, les familles des personnes vivant avec le VIH subissent ces impacts dans leurs vies quotidiennes: • il est nécessaire d’améliorer l’apport nutritionnel pour accroître l’adhérence aux ARV. Cela peut clairement impacter les dépenses alimentaires de la famille en les faisant augmenter de façon importante (voir le panier alimentaire de base du JCTR en annexe F) • si un enfant peut retourner à l’école, les dépenses supplémentaires afférentes doivent être prises en compte. En Zambie, l’école est gratuite. Cependant, l’uniforme scolaire et les autres fournitures ne le sont pas. Étant donné les coûts supplémentaires, l’impact démontré par les indicateurs financiers (s’ils sont utilisés) est négatif. Je ne suis pas en train de suggérer que les activités destinées à réduire la stigmatisation ne devraient pas être menées, que les familles ne devraient pas s’occuper de leurs proches et que les enfants ne devraient pas aller à l’école. En revanche, il est nécessaire de mettre en place une planification prévisionnelle afin d’examiner, ou au moins d’identifier, ces impacts négatifs pendant le programme et de réfléchir à des solutions pour répondre à ces impacts. L’apparition d’autres impacts feront diminuer les impacts négatifs. Pour la planification de programme, l’important est de reconnaître que cette valeur négative surviendra et donc de mettre en place des partenariats ou des accords avec d’autres organisations pour aider les familles affectées. Avec le recul, on constate un nouvel obstacle: les temps d’attente des patients pour rencontrer un membre du personnel soignant. Les groupes de discussion dirigée ont indiqué, qu’avant les activités de formation en stigmatisation, les temps d’attente pour les personnes souffrant d’infections opportunistes étaient longs, alors que le temps d’attente de la clinique pour les traitements ARV était plus court. Après les activités de formation en stigmatisation, les temps d’attente pour les infections opportunistes ont diminué alors que ceux pour la clinique ARV avaient augmenté: les personnes qui patientaient dans une file d’attente patientaient maintenant dans une autre. Le délai d’attente pour rencontrer un membre du personnel soignant pour un traitement ARV a donc fortement augmenté, mais le patient a toujours une mauvaise expérience.
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4e PARTIE: Ratio Sroi et Analyse de Sensibilité Ratio SROI L’attribution, les effets d’aubaine et l’abandon ont été établis. Il est donc nécessaire de définir la valeur actuelle nette avant de pouvoir déterminer le ratio SROI. J’ai appliqué le taux d’escompte de la banque centrale zambienne pour déterminer la valeur actuelle nette. Le taux d’escompte de 11,37 % (NationMaster.com) a été utilisé pour l’ensemble des cinq ans en raison de l’absence de données longitudinales, qui auraient pu permettre un calcul plus nuancé. Ce point est important car les prévisions et les évaluations du SROI à venir pourraient éventuellement changer le ratio SROI général, dans le cas où un suivi plus perfectionné est utilisé sur une période plus longue. Le taux d’escompte est un concept financier basé sur le flux de trésorerie à venir plutôt que sur la valeur actuelle du flux de trésorerie. Dans la formule du taux d’escompte, le dénominateur est la valeur future en résultant, notamment le revenu. Le concept de taux d’escompte est différent de celui de taux d’intérêt, principalement parce que le dénominateur dans la formule du taux d’intérêt est l’investissement d’origine. Les gouvernements, qui cherchent à stimuler l’économie, préfèrent souvent un taux d’escompte élevé: un taux d’escompte plus élevée diminue le coût de l’argent pour les banques ; elles peuvent donc prêter davantage.
Pour chaque taux d’intérêt, il existe un taux d’escompte correspondant, donné par la formule suivante:
d=
i 1+i
Et inversement, i=
d 1-d
d = taux d’escompte i = taux d’intérêt
De plus, la parité du pouvoir d’achat (PPA) a été prise en compte. La PPA est une théorie d’équilibre à long terme des taux de change, basée sur les niveaux de prix relatifs de deux pays. La PPA est basée sur la loi du prix unique: en l’absence de coûts de transaction, chaque bien identique doit avoir le même prix sur différents marchés. Le concept déduit les taux de change entre les devises en trouvant des biens disponibles à l’achat dans les deux devises et en comparant le coût total de ces biens dans chaque devise. Il est important d’appliquer la paix PRA pour garantir que les biens ne sont ni surestimés ni sousestimés dans différentes économies. Pour cela, on utilise un taux de change quotidien. Après tout, le dollar américain permet d’acheter davantage en Zambie que le kwacha zambien, ce qui pourrait fausser les résultats de l’évaluation SROI. La PPA est appliquée dès la fin du processus. Par conséquent, la valeur actuelle nette pour les deux sites est: • Valeur actuelle nette pour Mumbwa: 274 016,36 USD • Valeur actuelle nette pour Mazabuka: 444 334,48 USD
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Pour chaque site, les contributions financières ont été déterminées en fonction du coût des activités menées sur chaque site:
Tableau n°5: Contributions financières pour les deux sites ORGANISATION
ZNAN-ACER Total des subventions
Formation d’agents TARV en réduction de la stigmatisation
1e TRIMESTRE Peoples Action Forum – Mazabuka
Kwacha 8 153 000.00
Kwacha 8 153 000.00
2e TRIMESTRE People’s Action Forum – Mumbwa
10 332 000.00
10 332 000.00
3e TRIMESTRE PAF Mumbwa Peoples Action Forum – Mazabuka Peoples Action Forum – Mazabuka People’s Action Forum – Mazabuka People’s Action Forum – Mazabuka
11 042 000.00 12 340 000.00 27 330 000.00 7 222 500.00 8 635 000.00
11 042 000.00 12 340 000.00 27 330 000.00 7 222 500.00
4e TRIMESTRE Peoples Action Forum – Mazabuka People’s Action Forum – Mumbwa Positive Women Network – Mazabuak
29 945 000.00 9 804 000.00 11 780 000.00
9 804 000.00
PROLONGATION SANS COÛTS Peoples Action Forum – Mazabuka Peoples Action Forum – Mumbwa
57 265 000.00 49 916 000.00
27 320 000.00 49 916 000.00
235 611 500.00
155 306 500.00
Kwacha 70 052 000.00 82 365 500.00
USD 14 748 17 340
Contributions financières pour les deux sites TOTAL TOTAL PAR SITE Mumbwa Mazabuka
Il y a des divergences entre les données de suivi de l’activité du PRA 2 sur chaque site et les chiffres ci-dessus. Cela indiquait qu’il fallait adopter une approche conservatrice pour le calcul des contributions aux activités du PRA 2 dans chaque site afin de garantir que nous ne nous sommes pas attribué un impact qui n’était pas le nôtre. Par conséquent, le montant des contributions financières pour chaque site était basé sur le coût moyen de l’organisation d’ateliers. Pour ce calcul, les chiffres de la formation des agents TARV en réduction de la stigmatisation ont été utilisés. Les calculs des ratios sont indiqués dans les cartes d’impact (disponibles en pages 30 et 32) de ce rapport et dans les tableaux Excel appelés SROI ZAMBIA STIGMA PROGRAMME V1. Le montant de l’apport fait référence au coût d’un atelier de formation x10 pour Mazabuka et x4 pour Mumbwa. C’est le coût moyen pour la formation d’agents TARV en réduction de la stigmatisation sur les deux sites. Nous avons utilisé une moyenne car Alliance Zambie n’était pas en mesure de fournir des données plus fiables par site sur les activités effectuées. Les coûts utilisés sont indiqués dans les cartes d’impact mentionnées plus haut.
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
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Le ratio du rendement social pour chaque site est donc:
Ration SROI
Mumbwa
Mazabuka
1:21.20
1:13.75
Même si ces ratios sont importants et laissent supposer un impact significatif, nous devons rappeler que l’objectif du programme était de changer les comportements de façon importante dans l’ensemble de la communauté, et non dans un sous-ensemble, précédemment identifié, de la communauté. En outre, l’impact enregistré pour les familles des personnes vivant avec le VIH à Mazabuka est négatif, tout comme un des résultats pour les familles à Mumbwa. Cela signifie qu’un impact beaucoup plus important pourrait être obtenu si les effets pervers étaient davantage pris en considération. Il est également important de noter que cette évaluation ne devrait pas chercher à atteindre un ratio qui serait approprié dans un pays développé, ni dans un des plus pauvres mondes (avec un taux d’escompte de 11 % par exemple). C’est un enseignement plus général à prendre en compte pour les évaluations SROI, dans la cadre du développement international dans les pays les plus pauvres. En effet, dans ces pays, l’investissement extérieur pour un programme est important, même selon les standards de riches pays développés. Des niveaux de vie différents impacterons également la quantité de valeur pouvant être générée à partir d’un programme, qui à pour objectif de s’impliquer avec toute la communauté. À ma connaissance, aucune évaluation examinant la valeur sociale des activités de lutte contre la stigmatisation et la discrimination n’a jamais été réalisée auparavant. Essayer d’obtenir un ratio qui reflète d’autres programmes dans un contexte les pays industrialisés peut également être trompeur.
Valeur créée par groupe d’intervenants À Mazabuka, il était clair que les formateurs (ne figurant pas comme un groupe d’intervenants à Mumbwa) avaient créé le plus de valeur. Les réponses de formateurs d’autres pays l’ont également confirmé. Par contre, les familles à Mazabuka ont en réalité perdue de la valeur, en raison de l’impact du VIH sur le groupe familial.
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700 000.00 USD 600 000.00 USD
Figure n°3: Valeur actuelle nette par résultat: Mazabuka
500 000.00 USD 400 000.00 USD 300 000.00 USD 200 000.00 USD 100 000.00 USD 0 00 -100 000.00 USD -200,000.00 USD -300,000.00 USD Personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH)
Membres de la famille de personnes vivant avec le VIH ayant été affectés par la formation sur la stigmatisation
Formateurs
Autres ONG ayant proposé une formation et des ateliers de quartier
À Mumbwa, par contre, les familles ont constaté qu’une vraie valeur avait été créée.
Figure n°4: Valeur actuelle nette par résultat: Mumbwa
300 000.00 USD
250 000.00 USD
200 000.00 USD
150 000.00 USD
100 000.00 USD
50 000.00 USD
0 00 Personnes vivant avec le VIH/sida (PVVIH)
Membres de la famille de personnes vivant avec le VIH ayant été affectés par la formation sur la stigmatisation
Autres ONG ayant proposé une formation et des ateliers de quartier
La différence entre les deux sites reflète les réponses des participants du groupe de discussion dirigée. Néanmoins, grâce à d’autres études sur la non-valeur de l’argent, nous savons également que la charge/ supportée par les familles en raison du VIH dans le foyer est importante et que le VIH dans un ménage peut aggraver la pauvreté
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Valeur négative
26
Il est possible de constater une valeur négative à court terme et cela ne doit pas être un point préoccupant. Cette évaluation tout comme le gouvernement zambien ont déterminé que le poids de la prise en charge peut aggraver la pauvreté des familles à court terme. Le tableau n°6, ci-dessous, montre une prévision sur cinq ans de l’impact sur les familles à Mazabuka. Vous pouvez constater que l’impact négatif diminue avec le temps. Dans le cas d’une évaluation prévisionnelle, l’Alliance aurait donc pu prévoir de répondre à cet impact aux côtés d’autres agences.
Tableau n°6: Impact prévu Bénéficiaire
Résultat et description des changements survenus
Année 1
Année 2
Année 3
Année 4
Année 5
Famille des personnes vivant avec le VIH
Meilleure prise en charge des personnes vivant avec le VIH au domicile
Il y a une meilleure compréhension des besoins des personnes vivant avec le VIH est une peur moindre de la transmission
-215 779 USD
-64 734 USD
-19 420 USD
-5 826 USD
-1 748 USD
Les enfants infectés par le VIH peuvent aller à l’école
Les orphelins et autres enfants vulnérables peuvent de nouveau aller à l’école et ne sont plus exclus de la communauté
-26 557 USD
-7 967 USD
-2 390 USD
-717 USD
-215 USD
Analyse de sensibilité Une analyse de sensibilité est utile pour identifier les éléments dont la variation aurait un impact important sur les résultats d’une évaluation. En raison du ratio obtenu dans cette évaluation, il était important de consulter les estimations financières, à la fois pour la création de la valeur positive et négative, et les taux d’abandon. Il s’est avéré que des écarts importants du taux d’abandon avaient très peu d’effet sur le ratio global. Cela a pourtant modifié la valeur créée pour chaque groupe, en particulier en augmentant la valeur pour les familles et les personnes. Ce point est important car il souligne la vulnérabilité persistante de ce groupe quand à l’aide extérieur et l’importance de mettre en place des interventions que la famille et la personne peuvent pleinement s’approprier et développer seules. Néanmoins, le changement des estimations financières a donné un ratio similaire à celui qu’on pourrait trouver dans une évaluation d’un pays développé: 1/ 7.49. Atteindre ce ratio a impliqué des coûts considérables pour les familles et les personnes sur une période plus longue. J’ai tenté de déterminer des impacts de financiers positifs supplémentaires pour les familles et les personnes. Mais cette tâche n’a pas été simple car, dans un des pays les plus pauvres d’Afrique, il existe très peu d’estimations financières positives. Cela met en évidence un point clé: l’impact des activités du programme doit être davantage planifié et davantage pris en considération.
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
27
5e PARTIE: Recommendations Étant donné que cette évaluation portait autant sur la méthodologie que sur la valeur de l’argent du programme de lutte contre la stigmatisation, les recommandations ont été divisées en deux parties.
Pour le programme n
Une planification et une réflexion plus approfondies concernant l’impact des activités prévues sont nécessaires. C’est la principale recommandation résultant de cette évaluation.
n
Le guide de formation sur la stigmatisation et ses programmes de formation connexes sont très efficaces pour la formation des formateurs. Cependant, cette activité doit avoir lieu dans un contexte intégré de prévention, d’esprit d’initiative et d’élaboration de politiques afin d’obtenir les impacts potentiellement très importants qu’elle pourrait avoir.
n
Le programme de formation sur la stigmatisation devrait comporter des ressources supplémentaires pour permettre de suivre et de soutenir les formateurs sur une période plus longue (années) et donc garantir une meilleure acquisition des compétences et une meilleure compréhension.
n
Le programme doit être conçu pour garantir un meilleur accès au groupe bénéficiaire prévu (personnes vivant avec le VIH) afin qu’une valeur de l’argent puisse être créée pour ce groupe.
Pour la mise en œuvre de la méthodologie SROI au sein de l’Alliance n
Idéalement, une évaluation prévisionnelle du rendement social de toutes les activités devrait être menée avant de commencer. Cependant, pour le SROI, davantage de membres du personnel au sein de l’Alliance devront être mieux formés et davantage impliqués.
n
Avant de mener toute activité, il est nécessaire de mettre en place une théorie du changement et une base solide.
n
Il est nécessaire de mettre en place des processus de suivi et d’évaluation réellement améliorés permettant de se connecter aux dossiers financiers afin que les deux puissent être consultés simultanément.
n
Il est indispensable d’effectuer une meilleure formation au niveau national sur le suivi et l’évaluation afin que les équipes sur le terrain puissent enregistrer correctement les données essentielles.
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
28
Références utilisées pour les recherches documentaires, les hypothèses des données secondaires et pour vérifier la véracité les affirmations des groupes de discussion dirigée Zambia National HIV/AIDS/STI/TB Council (2009), Zambia Mode of Transmission report. Churches Health Association of Zambia Website HelpAge International (2008), Regional Consultative Meeting Report on HIV and AIDS Prevention and Treatment for Older Persons, September. JCTR (2009), Jesuit Centre for Theological Reflection Basic Needs Basket, Monze, November. Numbeo.com, Cost of living in Zambia, available at: http://www.numbeo.com/cost-of-living/country_result.jsp?country=Zambia Population Council (2009), RAPIDS Evaluation Final Report 2005-2009 Key Findings, (Revised 2010) Population Council (2008), Food on the Table: the role of livelihood strategies in maintaining nutritional status among ART patients in Kenya and Zambia. Rosen, Sydney and Long, Lawrence (2006), How Much Does It Cost to Provide Antiretroviral Therapy for HIV/AIDS in Africa?, Center for International Health and Development, Boston University. Unicef (2010), Zambia Consolidated Results Report 2007-2010. Unicef (2009), State of the World’s Children, Special Edition, celebrating 20 years of the convention on the rights of the child, Statistical Tables. WHO / UNAIDS / Unicef (2010), Towards Universal Access: Scaling up priority HIV/AIDS interventions in the health sector, progress report 2010. WHO / UNAIDS / Unicef (2009), Towards Universal Access: Scaling up priority HIV/AIDS interventions in the health sector, progress report 2009. WHO / UNAIDS / Unicef (2008), Towards Universal Access: Scaling up priority HIV/AIDS interventions in the health sector, progress report 2008. Zambian Ministry of Health / National AIDS Council (2010), Zambia Country Report, monitoring the declaration of commitment on HIV and AIDS and the Universal Access, Biennial Report. Zambian Central Statistical Office (2010), Projected mid-year population 2000–2009. Zambian Central Statistical Office (2005), Labour Force Survey 2005 - Summary Report. Zambian Central Statistical Office (2003), Zambia 2000 Census of Population and Housing Summary Report. Zambian Central Statistical Office (2003), Zambia 2000 Census of Population and Housing, Housing and Household Characteristics Analytical Report. Zambian Central Statistical Office, Website, available at: http://www.zamstats.gov.zm/lcm.php#01
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
29
Annexes A. Carte d’impact pour Mumbwa B. Carte d’impact pour Mazabuka C. Exemple du panier alimentaire de base Autres annexes, disponibles sur demande D. Groupes de discussion dirigée de l’évaluation PRA E. Compte rendu des échanges de groupes de discussion dirigée du SROI F. Questionnaire SROI pour l’équipe de formation sur la stigmatisation G. Exemple du panier alimentaire de base H. Organisations ayant des activités à Mumbwa et à Mazabuka
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
What do you think will change for them?
Disclosure to family members
Who do we have an effect on? Who has an effect on us?
People living with HIV and AIDS (PLHIV)
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
Additional administrative support from treatment supporters
Healthcare service provider
Time
Time
Time
What do they invest?
Description
Inputs
Increased capacity of the organisation
Increased number of people sensitised to stigma and discrimination around HIV and AIDS
$14,489.89
$257,153.65
$2,372.81
Other NGO’s that have delivered the training and district workshops
ARP 2 Stigma Component
People living with HIV and AIDS (PLHIV)
Family members of PLHIV who have been affected by stigma training
Other NGO’s that have delivered the training and district workshops
Grant from SIDA
Time
Increased direct treatment Drugs to treat of HIV opportunistic infections and HIV
Support PLHIV within the family group
Family members of PLHIV who have been affected by stigma training
Able to work more
Intended / unintended changes
Stakeholders
Grants for district workshops
12926.316
Cost is the same as for ARP2 Stigma component as it provides the funds
Govt & other donors
0
0
Value $
No district workshops
4 training workshops
4 Training workshops
55 patients seen for ARV’s per day (13,200 per year)
32 attended training
55292
3087
Summary of activity in numbers
Outputs
Percentage of men who attend PMTCT who accept an HIV test
Husbands now attends PMTCT and Family planning services. Increased family cohesion – fewer divorces
Focus group discussion
Focus group discussion
Focus group discussion / NationMaster. com
Focus group discussion
Where did you get the information from?
Source
Duration
4%
5%
5.5%
67%
3 years
3 years
3 years
3 years
How much How long change was does it there? last?
Quantity
2728
35
What is the value of the change?
Value $
Average income per household (since family income preserved through lower divorce rate)
3876
Annual cost of -322 candles used with children in the house
Average annual wage for one person (hard labour)
Value of a new traditional women’s outfit
What proxy would you use to value the change?
Financial Proxy
Zambian office of statistics
Primary research
Primary research
Primary research
Where did you get the information from?
Source
Number of people reached
Alliance Zambia
3087
3 years
Cost of reaching an individual
Material outcomes for stakeholders above only. All outcomes for this stakeholder considered above
Trainers roll out the training
12
Alliance Zambia
Although healthcare service providers do experience a benefit from the programme, they are not the core beneficiary. This stakeholder group benefits from the introduction of treatment support workers in their clinics; who provide healthtalks and basic patient administration. Clinical officers report that consultation with their patients are improved as a result of the impact of the treatment support workers.
Percentage of children accessing ARV’s
Increase in the number of people in employment
Increased selfesteem and sense of well-being
How would you measure it?
Indicator
There is an awareness of the needs of HIV+ children
More people working
Remain within the familiy group and are supported by and included in Families
How would you describe the change?
Description
The outcomes (what changes)
Annex A: Carte d’impact pour Mumbwa
Total
25%
10%
1%
2%
0%
What would happen without the activity?
%
Deadweight
25%
14%
14%
14%
14%
Who else contributed to the change?
%
Attribution
50%
70%
70%
70%
70%
Does the outcome drop off in future years?
%
Drop off
$1,042,621.34
$6,948.00
$1,080,131.43
-$99,702.53
$45,155.20
$10,089.24
(Quantity x financial proxy) – deadweight – displacement – attribution
Impact
30
Total
ARP 2 Stigma Component
Other NGO’s that have delivered the training and district workshops
Healthcare service provider
$347,540.45
$104,725.33
$1,158.00
$108,013.14
$360,043.81
$2,316.00
-$9,970.25
-$33,234.18
$4,515.52
$15,051.73
Family members of PLHIV who have been affected by stigma training
$1,008.92
$3,363.08
People living with HIV and AIDS (PLHIV)
Year 2
Year 1
Discount rate (%)
Calculating Social Return
Who do we have an effect on? Who has an effect on us?
Stakeholders
$31,649.20
$579.00
$32,403.94
-$2,991.08
$1,354.66
$302.68
Year 3
11.73%
$9,610.56
$289.50
$9,721.18
-$897.32
$406.40
$90.80
Year 4
$425,491.24 $32.92
Net Present Value Social Return $ per $
$425,491.24
$3,684.49
$439,913.54
-$40,606.63
$18,390.71
$4,109.12
Present Value
$496,466.61
$496,466.61
$4,487.25
$513,098.43
-$47,362.03
$21,450.23
$4,792.73
Total Value
Total Present Value (PV)
$2,941.07
$144.75
$2,916.35
-$269.20
$121.92
$27.24
Year 5
Annex A: Carte d’impact pour Mumbwa (suite)
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011 $21.20
$274,016.36
$319,724.50
PPP applied
31
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011 200 patients seen per day
Increased number of people sensitised to stigma and discrimination around HIV and AIDS
ARP 2 Stigma Component
Grant from SIDA
Time
32315.789
Cost is the same as for ARP2 Stigma component as it provides the funds
2 district workshops
8 training workshops
8 training workshops
Est 14 found new jobs
Increased capacity
Children and OVC’s were no longer withheld from school and not isolated in the community
There was increased understanding of needs of PLHIV, reduced fear of transmission % increase in OVC’s attending school in the area
% of families providing care for PLHIV
Focus Group Discussion / UNICEF 2008 - 2010
Focus Group Discussion / Zambia 2010 UNGASS report
Focus Group Discussion cross referenced with UNAIDS data
Increased number Focus Group of people in Discussion / employment Zambian Office of Statistics % decrease in the number of clinic visits for opportunistic infections
Quantity
12%
90%
45%
5.5%
Where did you get How much the information change was from? there?
Source
3 years
3 years
3 years
3 years
How long does it last?
Duration
Cost of a school uniform for a primary school child
Increase food bill for a family of six over 12 months
Annual cost of a taxi journey to the clinic
Average annual wage for one person (hard labour)
What proxy would you use to value the change?
Financial Proxy
-54
-81
189
2728
What is the value of the change?
Value $
Jesuit Centre for Theological Reflection Basic Needs Basket
Jesuit Centre for Theological Reflection Basic Needs Basket
Zambian Office of Statistics
Primary research
Where did you get the information from?
Source
Number of trainers in employment at other providers
% increase in the numbers trained from 2007 - 2010
Alliance Zambia
Alliance Zambia
ARP Annual Review / Alliance Zambia
6865
0.08
100%
3 years
3 years
1 year
Cost to reach an individual
Average annual income for a trainer
Average annual income for a trainer
Material outcomes for stakeholders above only. All outcomes for this stakeholder considered above
Trainers roll out Number of people the training who are reached
Due to high quality of training, trainers were able to find better paying jobs
More PLHIV were trained as trainers
12
36000
12000
Alliance Zambia
Alliance Zambia
Alliance Zambia
1,200 on ARV’s Health institutions are not considered the core beneficiary group. However they do benefit from the stigma sensitsation activities by the introduction of treatment support workers to the clinics, who provide health talks to the clients waiting in line to see the clinical officers. These treatment workers also 3 hours provide some basic patient administration. average waiting time
122951
Ability to get better paying job
0
For this evaluation the cost is neutral as the govt (& other donors) pay for this
0
6865
174 trained between 2008 - 2010
Time
Time
Drugs
Time
Time
Increased knowledge of stigma
Increased work load
Longer waiting times
Increased access to ARV’s
Children with HIV can go to school
Better care of PLHIV in the home
NGO’s
Trainers
Health Institutions
Family of PLHIV
Increased accesss to ARV’s, increased adherence to ART, improved health
Able to be open about their status
0
More people working
Indicator
How would you How would you describe the measure it? change?
Description
Increased opportunity to get a job
Summary of activity in numbers
The outcomes (what changes)
PLHIV
What do they invest?
Outputs
What do you think will change for them?
Value £
Who do we have an effect on? Who has an effect on us?
Description
Inputs
Intended / unintended changes
Stakeholders
Annex B: Carte d’impact pour Mazabuka
$20,514.66 -$190,685.00
$572,304.46 $42,200.36
People living with HIV and AIDS (PLHIV) Family members of PLHIV who have been affected by stigma training Trainers Other NGO’s that have delivered the training and district workshops
32
ARP 2 Stigma Component
NGO’s
Trainers
Health Institutions
Total
25%
20%
25%
100%
0%
10%
0%
0%
10%
25%
10%
40%
Family of PLHIV
10%
2%
PLHIV
Who else contributed to the change?
%
%
What would happen without the activity?
Attribution
Deadweight
Who do we have an effect on? Who has an effect on us?
Stakeholders
50%
50%
100%
70%
70%
70%
70%
Does the outcome drop off in future years?
%
Drop off
$2,063,895.33
$123,570.00
$501,120.00
$2,088,000.00
-$79,672.25
-$647,337.02
$6,487.43
$71,727.17
(Quantity x financial proxy) – deadweight – attribution
Impact
$687,965.11
$39,235.53
$20,595.00
$83,520.00
$41,190.00
$0.00
$167,040.00
-$7,967.22
-$26,557.42 $696,000.00
-$64,733.70
$648.74
-$215,779.01
$7,172.72
$2,162.48
Year 2
$23,909.06
Year 1
Discount rate (%)
Calculating Social Return
Annex B: Carte d’impact pour Mazabuka (suite)
$32,593.66
$10,297.50
$41,760.00
$0.00
-$2,390.17
-$19,420.11
$194.62
$2,151.82
Year 3
11.73%
$20,189.60
$5,148.75
$20,880.00
$0.00
-$717.05
-$5,826.03
$58.39
$645.54
Year 4
$689,960.37 $21.35
Net Present Value Social Return $ per $
$689,960.37
$65,528.51
$265,741.24
$622,930.28
-$32,448.74
-$263,645.99
$2,642.18
$29,212.88
Present Value
$791,246.53
$791,246.53
$79,805.63
$323,640.00
$696,000.00
-$37,846.97
-$307,506.66
$3,081.74
$34,072.80
Total Value
Total Present Value (PV)
$11,262.63
$2,574.38
$10,440.00
$0.00
-$215.12
-$1,747.81
$17.52
$193.66
Year 5
33
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
$13.75
$444,334.48
$509,562.77
PPP Applied
34
Annex C: Exemple du Panier Alimentaire de Base
(A) Cost of basic food items for a family of six in Monze Commodity Mealie meal (breakfast) Beans Kapenta (Siavonga) Dry Fish Meat (mixed cut) Eggs Vegetables (greens) Tomato Onion Milk (Sour) Cooking oil (2.5 litre bottle) 2 Bread Sugar Salt Tea (Tips 250g)
Kwacha 61,500 9,300 52,700 40,000 16,300 8,100 3,000 2,300 5,500 8,000 8,500 5,000 5,400 3,300 4,100
Quantity 3 x 25 Kg bags 2 Kgs 2 Kgs 1 Kg 4 Kgs 2 Units 7.5 Kgs 4 Kgs 4 Kgs 2.5 litres 4 litres 1 loaf/day 8 Kgs 1 Kg 500 g
Sub-total
Total 184,500 18,600 105,400 40,000 65,200 16,200 22,500 9,200 22,000 32,000 45,600 150,000 43,200 3,300 8,200 K765, 900
(B) Cost of essential non-food items Charcoal (25Kg bag) 13,700 180 Kgs Soap (Lifebuoy) 2,500 10 tablets Wash soap (Boom) 4,100 4 X 400g Jelly (e.g. Vaseline) 8,000 1 x 500 ml Electricity (medium density) 113,000 Water & Sanitation (med – fixed) 60,000 Housing (3 bedroom) 600,000
98,640 25,000 16,400 8,000 113,000 60,000 600,000
Sub-total
K921, 040
Total for Basic Needs Basket
K1, 686,940
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
Annex C (suite)
35
Totals from previous months
Nov 08
Dec 08
Jan 09
Feb 09
Mar 09
Apr 09
May 09
Jun 09
Jul 09
Aug 09
Sep 09
Oct 09
-
-
1,559,00
1,628,110
1,630,510
1,668,960
1,674,620
1,662,210
1,651,440
1,641,840
1,628,100
1,634,800
(C) Some other additional costs Item Kwacha Education Grades 1-7 (PTA+Project/year) K25, 000 – K45, 000 Grades 8-9 (User+PTA/year) K75, 000 – K255, 000 Grades 10-12 (User+PTA/year) K510, 000 – K530, 000 School Uniform K55, 000 – K115, 000 Transport (bus fare round trip): - -
Item Kwacha Health Consultation Fee K2, 500 Mosquito Net (pregnant /↓ 5) Lab tests (e.g., malaria) Fuel (cost at the pump) Petrol (per litre) K6, 073 Diesel (per litre) K5, 744 Kerosene (per litre) K4, 025
(D) A comparison of costs of basic needs across zambia in November Lusaka
Kasama
Kitwe
Luanshya
Kabwe
Livingstone
Mongu
Solwezi
Ndola
2,254,630
1,424,270
1,962,180
1,407,490
1,527,020
1,849,391
-
2,003,330
1,685,214
This survey was conducted from 28th to 30th November 2009 by the Social Conditions Programme of the Jesuit Centre for Theological Reflection. Average prices were calculated on the basis of surveys conducted at Main Market, Town centre, Manungu Market, and Site and Service Market. Additional information was obtained from ZESCO, the Southern Water and Sewerage Company and schools, clinics and houses around Monze. The November Basic Needs Basket is approximately US$361 based upon an average middle exchange rate of 4669 Kwacha per US$ at the end of November. Please note that other monthly costs would include personal care, clothing, recreation, etc. Jesuit Centre for Theological Reflection, P.O. Box 37774, 10101 Lusaka, Zambia Tel: 260-211-290-410 Fax: 260-211-290-759 E-mail: socialjctr@jesuits.org.zm Internet: www.jctr.org.zm Location: Luwisha House, Plot 5880 Great East Road (opposite UNZA main gate), Lusaka
LE COÛT RÉEL DE LA STIGMATISATION – AVRIL 2011
Crée en 1993, l’International HIV/AIDS Alliance (l’Alliance) est un partenariat mondial d’organisations nationales qui oeuvrent pour soutenir l’action communautaire dans la lutte contre le SIDA dans les pays en voie de développent. À ce jour, nous offrons un soutien à des organisations de plus de 40 pays et à plus de 3 000 projets. Ainsi, nous apportons à certaines des communautés les plus pauvres et les plus vulnérables : une prévention du VIH, une prise en charge, un soutien et un meilleur accès aux traitements. Les membres nationaux de l’Alliance aident les groupes communautaires locaux et les autres ONG à agir contre le VIH. Ils bénéficient de l’expertise technique, du travail politique, du partage des connaissances et de la collecte de fonds menée dans toute l’Alliance. L’Alliance a de nombreux programmes régionaux. Elle dispose de bureaux de représentation aux États Unis et à Bruxelles. Elle travaille aussi sur une large gamme d’activités internationales telles que le soutien à la coopération Sud-Sud, la recherche opérationnelle, l’élaboration de programmes de formation et de bonne pratique ainsi que l’analyse politique et le plaidoyer. www.aidsalliance.org
International HIV/AIDS Alliance (International secretariat) Preece House 91-101 Davigdor Road Hove, BN3 1RE UK
Telephone: +44(0)1273 718900 Fax: +44(0)1273 718901 mail@aidsalliance.org Registered charity number: 1038860