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Centrale solaire géante inaugurée Pont VI dans laMohammed région de Ouarzazate
Ouvrage d’art marocain d’une longueur de 950 mètres, rocade au sud est de Rabat est l’une des plus grandes centrales solaires au monde
Station «Noor 1»
AFRIQUE DEFIS
Sommaire
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U A : Retour Triomphal du Maroc à l’UA Discours Royal
10 Conseil Africain des Sages 16 Le Sahara marocain histoire et En jeux 20 ECHOS Discours Royal au 28 eme sommet de l’UA
21 Maison démontable 22 Station NOUR 1 26 Technologie verte
Conseil Africain des Sages
29 Voyage d’affaires en Belgique 30 Tourisme vert Vers un méga pôle touristique
34 Les visites du roi Mohammed VI 42 DOSSIER Guinée bissau
Les visites du roi Mohammed VI:
46 Nigéria / Maroc Les Enjeux du Gazoduc
48 Maroc / Cote d’Ivoire Fraternité et solidarité
50 FLASHS 52 Gabon DOSSIER GUINEE BISSAU
56 ISO & QUALITE IMANOR - ENORME QUALITE
58 PAUSE Interview exclusive : Président de la CCBLM
60 SPORTS CAN 2017
CAN 2017
66 Arts & Culture
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TEMLALI
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afriQue defis Président Directeur Général et Fondateur Afrique Défis magazine
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Moulay Zaid ZIZI
Directeur général Lhoussaine ES-SABIR
Directrice de publication Kawtar BEN EL AYFAR
Directeur des relations publiques El miloudi HANNANE
Rédacteur en chef Moulay Zaid ZIZI
Rédacteurs Abdourahmane SAMB Zineb HANNANE Romuald DJABIOH
Secrétariat Soumiya ES-SABIR
Infographiste DESIGNER Tarik ZIZI
Correspondants Abderahim SAHILI Beni-Mellal/Khénifra Moulay M’hamed ZIZI Espagne Abdou MANGANE Sénégal Mehdi HANNANE Dubai Dit Vali OUTTARA Cote d’Ivoire Ghofrane SBAI MSAHLI UE-BXL
Responsable des relations extérieurs Christophe LAFUENTE
Conseiller financier Abdelkarim EL OUARDI
Conseiller juridique Maitre Abdelilah AYYAR
Infographiste Imad Eddine SADIK
Responsable Media Web Mohamed BELOUBAD
Moualy Zaid ZIZI
PERSPICACITE ET EMOTIONS AUTOUR DES PERSPECTIVES AFRICAINES DURABLES A
près une longue absence bien regrettable, le Maroc vient de confirmer un retour magistral au sein de sa grande famille africaine lors du 28eme sommet de l’U.A qui s’est tenu à Addis-Abeba en Ethiopie, du 30 au 31 Janvier 2017. Sous les applaudissements nourris de l’assemblée générale, SM le roi Mohamed VI a adressé un discours royal, pertinent et dont la charge émotionnelle n’a laissé personne indifférent. Le royaume du Maroc a fait son retour par la grande porte; en bandoulière une solidarité à fleur de cœur et des perspectives de coopérations économiques entrainantes : ’’ Entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000 le Maroc en a signé 949, c’est-à-dire près du double’’ ; pour dire que le Maroc n’a jamais quitté son continent.
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ette posture audacieuse pour un développement économique et solidaire du continent est l’argument solide qui justifie l’engagement de SM le roi Mohamed VI et l’espoir d’un réenchantement de l’Afrique. Il est heureux de constater que la plupart de ses homologues Chefs d’Etats partagent cette vision qui met l’accent sur la coopération économique inter-africaine, la concertation permanente et le soutien mutuel. Le continent reste certes ouvert au monde mais il doit tirer des leçons de l’histoire qu’il a effroyablement subie. Il est révolu le temps de la ruée et de l’exploitation systématique des ressources du continent. L’Afrique a décidé de se prendre en charge par elle-même et au profit des citoyens africains d’abord.
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pres les années sombres qui ont vu l’Afrique dépouillée de ses hommes valides et de ses richesses rares, le continent est abandonné à son propre sort. Des puissances montantes ont pris la relève sous le prétexte de favoriser l’industrialisation des pays africains. Quand même la détérioration des termes de l’échange qui consiste à drainer vers les ports nos matières premières très bon marché et déverser en contre partie des produits manufacturés reste d’actualité. L’espoir est aujourd’hui néanmoins rayonnant avec la nouvelle génération de dirigeants qui se redressent pour que l’Afrique se prenne enfin en charge en comptant d’abord sur ses propres fils.
Depuis toujours, la diplomatie du royaume du Maroc, malgré les événewww.afriquedefis.com
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ments de 1984, a respecté l’adage du défunt Hassan II : ‘’ le Maroc a ses racines en Afrique et ses bourgeons en Europe’’. Son successeur le roi Mohamed VI a forcé le destin pour une meilleure mutualisation des efforts, suivant les concepts Sud/Sud et Win/Win pour mieux sortir le continent de la léthargie par ses efforts propres et au plus grand profit des citoyens africains. Appuyé par plus de 40 pays africains frères, le Maroc qui vient de retrouver sa famille naturelle ne manquera sans doute pas de continuer à mettre son expertise avérée à la disposition du continent à reconstruire.
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discours royal
Retour Triomphal du Maroc à l’Union africaine :
L’Engagement ferme et la Mélodie du Cœur de SM Mohammed VI ont fini par convaincre l’Afrique
Discours intégral du Roi du Maroc au 28eme sommet de l’Union Africaine qui s’est tenu du 30 au 31 Janvier à Addis-Abeba en Ethiopie
Le 31 janvier, devant le 28° sommet de l’Union africaine (UA), Sa Majesté le roi Mohammed VI a tenu un discours mémorable. Ce sommet important à plus d’un titre a soulevé beaucoup de questions parmi lesquelles la réintégration du Maroc dans l’organisation finalement adoptée. La Question de réformes en profondeur de la commission de l’Union africaine soulevée lors du dernier sommet à Kighali se précise avec les premières propositions du président du Rwanda, Paul Kagamé (Nous y reviendrons dans notre prochaine publication). Vu l’importance du discours de SM Mohammed VI qui sonne comme un engagement ferme et un appel à la mobilisation pour le développement de l’Afrique, alterné d’émouvants sentiments de fraternité et d’amour envers le continent. Nous vous le présentons dans son intégralité. «Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons, Excellence, Monsieur le Président Alpha Condé, Président du 28ème Sommet de l’Union Africaine, Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement, Madame la Présidente de la Commission, Excellences, Mesdames et Messieurs, Il est beau, le jour où l’on rentre chez soi, après une trop longue absence ! Il est beau, le jour où l’on porte son cœur vers le foyer aimé ! L’Afrique est Mon Continent, et Ma maison. AFRIQUE DEFIS
Je rentre enfin chez Moi, et vous retrouve avec Bonheur. Vous M’avez tous manqué. C’est pourquoi, Mes Chers Frères Chefs d’Etat, sans attendre la finalisation des formalités juridiques et protocolaires, au terme desquelles le Royaume siègera de nouveau au sein de l’Organisation, J’ai tenu à faire d’ores et déjà, ce déplacement et à M’exprimer devant vous. Le soutien franc et massif que le Maroc a recueilli témoigne de la vigueur des liens qui nous unissent.
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e retrait de l’OUA était nécessaire : il a permis de recentrer l’action du Maroc dans le continent, de mettre aussi en évidence combien l’Afrique est indispensable au Maroc, combien le Maroc est indispensable à l’Afrique. Nous y avons réfléchi mûrement, et c’est à présent une évidence!
Il est l’heure de rentrer à la maison : au moment où le Royaume
compte parmi les nations africaines les plus développées, et où une majorité de pays-membres aspirent à notre retour, nous avons choisi de retrouver la famille. Une famille que nous n’avions pas véritablement quittée ! En effet, malgré les années où nous étions absents des instances de l’Union Africaine, nos liens, jamais rompus, sont restés puissants, et les pays africains frères ont toujours pu compter sur nous : Des relations bilatérales fortes ont ainsi été développées de manière significative :
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epuis l’an 2000, le Maroc a conclu, dans différents domaines de coopération, près d’un millier d’accords avec les pays africains. A titre de comparaison, savez-vous qu’entre 1956 et 1999, 515 accords avaient été signés, alors que depuis 2000, il y en a eu 949, c’est-à-dire près du double ! Pendant ces années, J’ai Moi-même souhaité donner une impulsion concrète à ces actions, en multipliant les visites dans les différentes sous-régions du Continent. Au cours de chacune des 46 Visites, que J’ai effectuées dans 25 pays africains, de nombreux accords dans les secteurs public et privé ont été signés. Notre action s’est particulièrement attachée à la question de la formation qui est au cœur de notre coopération avec les pays frères. Ainsi, des ressortissants africains ont pu poursuivre leur formation supérieure au Maroc, grâce aux milliers de bourses qui leur ont été accordées. Par ailleurs, des projets stratégiques d’envergure ont été mis en place lors de Mes visites dans ces pays : - En premier lieu, J’ai eu le plaisir d’initier le projet de Gazoduc Africain Atlantique, avec Mon frère Son Excellence Monsieur Muhammadu Buhari, Président de la République Fédérale du Nigéria.
Ce projet permettra naturellement l’acheminement du gaz des
pays producteurs vers l’Europe. Mais, au-delà, il bénéficiera à toute l’Afrique de l’Ouest. Il contribuera, en effet, à structurer un marché régional de l’électricité, et constituera une source substantielle d’énergie au service du développement industriel, de l’amélioration de la compétitivité économique et de l’accélération du développement social. Ce projet sera créateur de richesses, pour les pays et les populations riveraines, créant un mouvement décisif d’impulsion et entraînant l’émergence et le développement de projets parallèles. De plus, il permettra d’établir des relations, bilatérales et multilatérales, plus apaisées, et fera ainsi naître un environnement propice au développement et à la croissance. - En second lieu, dans le cadre de projets visant à améliorer la AFRIQUE DEFIS
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productivité agricole et à favoriser la sécurité alimentaire et le développement rural, des Unités de production de fertilisants ont été mises en place avec l’Ethiopie et le Nigeria. Les bénéfices de ce projet s’étendront à l’ensemble du continent. Nous le savons : ce ne sont ni le gaz, ni le pétrole qui satisferont les besoins alimentaires de base ! Or, le grand défi de l’Afrique n’est-il pas sa sécurité alimentaire ? - C’est le sens de l’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine au changement climatique, dite «Initiative Triple A», que nous avons promue lors de la COP.22. Elle constitue une réponse innovante et extrêmement concrète aux défis communs posés par les changements climatiques. Dès son lancement, elle a d’ailleurs aussitôt été adoubée par une trentaine de pays. «L’initiative triple A» vise à lever un financement plus important au profit de l’Adaptation de la petite Agriculture Africaine; elle accompagnera également la structuration et l’accélération de projets agricoles, en s’appuyant sur quatre programmes: la gestion rationalisée des sols ; la maîtrise durable de l’eau agricole ; la gestion des risques climatiques ; et le financement solidaire des petits porteurs de projets. Cette initiative a d’ailleurs été l’un des axes forts du Sommet Africain de l’Action, que J’ai eu le privilège de présider à Marrakech, en novembre dernier. Enfin, nos liens sont également restés puissants en termes de sécurité et de paix. Faut-il rappeler que nous avons toujours été présents, lorsqu’il s’est agi de défendre la stabilité du Continent ? - Ainsi, depuis son indépendance, le Maroc a participé à six opérations de maintien de la paix des Nations-Unies en Afrique, déployant des milliers d’hommes dans les différents théâtres d’opération. Les troupes marocaines sont, aujourd’hui encore, déployées en RCA et RDC.
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e même, le Maroc a mené des médiations qui ont permis de faire avancer substantiellement la cause de la paix, notamment en Libye et dans la région du Fleuve Mano. Excellences, Mesdames et Messieurs, Ma vision de la coopération Sud – Sud est claire et constante : Mon pays partage ce qu’il a, sans ostentation. Dans le cadre d’une collaboration éclairée, le Maroc, acteur économique de premier plan en Afrique, deviendra un moteur de l’expansion commune. A l’intérieur de Mon pays, les Subsahariens sont accueillis dans les termes que nous avions annoncés : plusieurs opérations de régularisation ont été lancées; la première phase avait déjà bénéficié à plus de vingt-cinq mille personnes. La deuxième vient d’être lancée avec succès, il y a quelques semaines, selon le même esprit de solidarité et d’humanisme. Nous sommes fiers de ces actions. Elles étaient nécessaires, vitales pour ces hommes et ces femmes qui ont trop longtemps souffert de la clandestinité. Et nous agissons pour que ces personnes ne vivent plus en marge, sans emploi, sans soin, sans logement, sans accès à l’éducation.
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discours royal
Nous agissons pour que les couples, en particulier les couples mixtes, composés de marocains et de conjoints subsahariens, ne soient pas séparés. Toutes ces actions constructives, en faveur des immigrés, ont ainsi justement conforté l’image du Maroc, et renforcé les liens que nous avions d’ores et déjà constitués. Certains avancent que, par cet engagement, le Maroc viserait à acquérir le leadership en Afrique. Je leur réponds que c’est à l’Afrique que le Royaume cherche à donner le leadership. Excellences, Mesdames et Messieurs, nous n’ignorons pas que nous ne faisons pas l’unanimité au sein de cette noble assemblée. Loin de nous, l’idée de susciter un débat stérile ! Nous ne voulons nullement diviser, comme certains voudraient l’insinuer ! Vous le constaterez : dès que le Royaume siègera de manière effective, et qu’il pourra apporter sa contribution à l’agenda des activités, son action concourra, au contraire, à fédérer et à aller de l’avant. Nous avons participé à l’avènement de cette belle construction panafricaine, et nous souhaitons tout naturellement y retrouver la place qui est la nôtre. Pendant toutes ces années, et sans ressources naturelles, le Maroc est devenu un pays émergent, à l’expertise reconnue; il est aujourd’hui l’une des nations les plus prospères d’Afrique. Le Maroc a toujours considéré qu’il faut d’abord puiser sa force, dans l’intégration de sa sous-région maghrébine. Or, force est de constater que la flamme de l’UMA s’est éteinte, parce que la foi dans un intérêt commun a disparu ! L’élan mobilisateur de l’idéal maghrébin, promu par les générations pionnières des années 50, se trouve trahi. Aujourd’hui, nous constatons avec regret que l’UMA est la région la moins intégrée du continent africain, sinon de toute la planète: Alors que le commerce intra-régional s’élève à 10% entre les pays de la CEDEAO, et à 19% entre les pays de la SADEC, il stagne à moins de 3% entre les pays du Maghreb. De même, tandis que la Communauté Economique d’Afrique de l’Est avance dans des projets d’intégration ambitieux, et que la CEDEAO offre un espace fiable de libre circulation des personnes, des biens et des capitaux, les pays du Maghreb sont, eux, à un niveau de coopération économique très faible. Nos concitoyens maghrébins ne comprennent pas cette situation. Si nous n’agissons pas, sauf à prendre exemple sur les sous-régions africaines voisines, l’UMA se dissoudra dans son incapacité chronique, à rencontrer les ambitions du Traité de Marrakech, qui lui a donné naissance il y a 28 ans. Excellences, Mesdames et Messieurs, Ce constat conforte le Maroc dans son choix de l’Afrique. Ainsi faisant, Mon pays opte pour le partage et le transfert de son savoir-faire ; il propose de bâtir concrètement un avenir solidaire et sûr. Nous enregistrons, avec fierté, que l’histoire nous donne raison. Le Maroc ne rentre pas dans l’Union Africaine par la petite, mais par la grande porte. L’accueil chaleureux que nos frères africains nous réservent aujourd’hui en témoigne. AFRIQUE DEFIS
Nous invitons, avec enthousiasme, les nations africaines à s’associer au dynamisme de notre pays, à donner un élan nouveau à notre Continent tout entier. Excellences, Mesdames et Messieurs, Il est temps que les richesses de l’Afrique profitent à l’Afrique. Nous devons œuvrer afin que notre terre, après avoir subi des décennies de pillages, entre dans une ère de prospérité. Certes le colonialisme n’est pas la seule cause des problèmes de l’Afrique. Toutefois, ses effets néfastes perdurent. Pendant longtemps, nous avons tourné notre regard ailleurs, pour prendre une décision, un engagement. N’est-il pas l’heure de faire cesser ce tropisme ? N’est-il pas l’heure de nous tourner vers notre continent ? De considérer ses richesses culturelles, son potentiel humain ? L’Afrique peut être fière de ses ressources, de son patrimoine culturel, de ses valeurs spirituelles et l’avenir doit porter haut et fort cette fierté naturelle ! L’Afrique peut et doit valider elle-même ses processus électoraux, et cautionner ainsi le choix libre de ses citoyens. Elle dispose des outils de régulation et des institutions judiciaires, telles que les Conseils constitutionnels et les Cours Suprêmes, à même de trancher les contentieux et les recours électoraux. Ces organismes pourraient, le cas échéant, être renforcés. Mais ils existent ! Ils sont mis en œuvre ! Sinon à quoi servent-ils ? L’Afrique est aujourd’hui dirigée par une nouvelle génération de Leaders décomplexés. Ils œuvrent en faveur de la stabilité, de l’ouverture politique, du développement économique et du progrès social de leurs populations. Ils agissent avec détermination, fermeté et conviction, sans se soucier d’être « notés » ou évalués par l’occident. Depuis plusieurs années, le taux de croissance de certains pays du Nord ne dépasse pas celui de certains pays africains ; la faillite de leurs sondages révèle combien ils ont perdu toute capacité de comprendre les aspirations de leurs peuples ! Et pourtant, ces pays à la situation sociale et économique défaillante, au leadership faiblissant s’arrogent le droit de nous dicter leur modèle de croissance ! Je le répète ! La notion de tiers-mondisme me paraît dépassée ! Ces agissements relèvent plutôt de l’opportunisme économique : la considération et la bienveillance accordées à un pays ne doivent plus dépendre de ses ressources naturelles et du profit qu’on en espère ! Excellences, Mesdames et Messieurs, C’est la voie de la solidarité, de la paix et de l’union que Mon pays a choisie. Nous réaffirmons notre engagement en faveur du développement et de la prospérité du citoyen africain. Nous, peuples d’Afrique, avons les moyens et le génie ; et nous pouvons ensemble, réaliser les aspirations de nos peuples. Je vous remercie pour votre aimable attention. Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh». Kawtar BENLAYFAR
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Conseil Africain des Sages
Les idées que nous essayons de partager ici relè-
vent plutôt d’un souci d’ouvrir un débat et de susciter des réflexions dans un esprit constructif. L’histoire retient que les forts moments de richesses intellectuelles, à l’origine de grandes civilisations que les esprits curieux regrettent encore, se sont fécondés dans le débat ouvert, tempérant et respectueux des idées des uns et des autres. Les sagesses de la Grèce antique, de la Mésopotamie avec les rayonnements de la maison de la sagesse de Bagdad comme l’arbre millénaire africain à palabres dont la charte du Mandén (XIII° siècle) à Kouroukan Fouga est un des fruits illustrent bien cette réalité. Nous saluons certes les avancées technologiques de notre époque, mais nous sommes autant désolés de la brutalité et des agitations violentes qui déshonorent l’homme du XXI° siècle. Le très viril gladiateur, asséché de l’humanisme évacué, qui occupe aujourd’hui la place du sage au verbe heureux et à la démarche conciliante explique la pauvreté intellectuelle de l’époque à l’origine des incompréhensions et des intolérances, des désordres, des errances et des tueries inadmissibles. Il est temps de rompre avec la barbarie et de restaurer l’humanité par la réflexion, le dialogue, les échanges fécondants et l’amour. L’antiquité ne peut pas avoir l’exclusivité de la bienséance, car la vie ne s’est pas arrêtée à cette époque. Il faut tout simplement que l’homme se ressaisisse en se réconciliant avec l’essentiel ; la pensée (exclusivement sienne) qui l’a élevé de l’animal instinctif à l’humanité fabuleuse. La politique qui consiste à agir de manière réfléchie avec l’autre pour définir et asseoir une commune volonté de bien vivre ensemble exprime un des attributs d’humanité les plus extraordinaires de l’être humain. Les motivations de Abdourahmane comportement qui sont un angle d’observation de l’être essentiel informent bien sur la personnalité propre de AFRIQUE DEFIS
l’individu. Parmi les plus impératives des motivations de comportement, en relation avec l’instinct de conservation, il ya la recherche de nourriture et parmi les secondes l’acquisition qui a souvent dérapé sur la rivalité et ses conséquences dont les désordres dans les communautés. L’homme, très souvent, pour répondre à l’appel de sa nature, est obligé de s’investir par l’action qui peut prendre diverses formes et par conséquent des conséquences variables sur l’individu comme sur les communautés. La société étant le champ dans lequel opère cet homme donc de besoins, de désirs et de passions doit être aménagée de telle sorte qu’autrui puisse y développer et épanouir son existence en étant bien soucieux de cette même liberté qu’ont les autres. Maxime pas toujours facile à respecter vu l’autorité que peuvent avoir sur l’individu les besoins, émotions ou passions à la base des actions et des comportements. Mais heureusement que l’homme est aussi raison ; cette faculté de discernement et d’éclairage que les obstacles à son évolution ont fini par lui faire découvrir. Face aux divers intérêts dictés par les besoins et désirs, les comportements aussi variés peuvent butter sur des objets de convoitise divergents ou communs souvent à l’origine des conflits entre les individus, les groupes ou les sociétés. Pour éviter ces situations qui ont fait beaucoup de tort à l’homme alors freiné dans ses élans vers le progrès, ce dernier fut obligé de rentrer en politique avec son frère en cherchant à trouver avec lui les moyens et possibilités de se défaire de l’étau des passions et conflits d’intérêts pour mieux être ensemble dans la paix et l’harmonie sociale. Cette évolution harmonieuse n’a pu se faire sans l’implication réflèchie de l’homme. Il a du s’investir et agir sur les événements pour ne plus subir des situations qui lui sont défavorables. La question qui se pose est plutôt de savoir quand est ce qu’il a commencé à prendre conscience de cette faculté de recul et de réaction qui, perfectionnée à travers ses élaborations, finit par consolider l’étincelle naturelle en l’homme, sa raison, et faire émerger la pensée ? De toute évidence l’instinct de vie, avec le
11 temps réfléchi, a du favoriser ce déclic et le convaincre qu’une règle de conduite partagée et respectée par tous préserverait les uns et les autres. La communauté alors en sécurité a pu libérer l’individu des multiples pressions et lui ouvrir un horizon à prospérer. Depuis lors des hommes de bien et de sagesse ont continué à creuser la question de savoir comment mieux vivre ensemble et donner à l’être humain la possibilité d’évoluer dans des sociétés en progression. A bien observer le cheminement de la pensée qui s’est préoccupée de cette question on perçoit deux grandes orientations au sujet donc de la politique ou l’art d’aménager au mieux la vie en société : D’une part la réflexion sur l’art de conquérir et de conserver le pouvoir qui met beaucoup plus l’accent sur ce dernier qui devient malheureusement un but et non un moyen et, d’autre part celle qui s’est orientée vers l’idée du bien et du juste pour le bonheur des citoyens dans la communauté. On ne peut pas parler de la première grande école sans penser à celui là qui est au centre des idées qui l’animent et qui influencent encore la pratique contemporaine de la politique. Machiavel Comme le machiavélisme qui l’exprime quelque part a pour base essentielle l’idée selon laquelle la fin justifie les moyens. Cette théorie ne fait pas dans le détail éthique et conseille à son prince (son champion dans l’arène politique) de ne pas trop se soucier de ses promesses ou de la morale. Nous le voyons bien le choix est clair entre d’une part l’intelligence adroite, confiante aux ressources de la raison et très persévérante suivant de fermes choix éthiques et justes et d’autre part l’itinéraire souvent laborieux et acrobatique des ruses et de la brutalité. Dans ce dernier cas, il est conseillé d’être malin, menteur, débrouillard et parfois féroce ; n’importe comment pourvu qu’on arrive au pouvoir. Et une fois ce premier stade atteint ne pas se faire d’état d’âme pour user de violence, de répressions et de toutes formes de contraintes pour le conserver. Seulement cette pratique peut prospérer à court terme mais elle n’a pas d’avenir même à moyen terme. Tandis que les 1° démontrent avec aisance et clarté que 2+2= 4+0, les seconds veulent imposer leur fiction mais à terme ils comprendront que 2+1 ne peut jamais être = 4+0. Le peuple souverain finira bien du moins par le lui rappeler. La liste des dirigeants qui ont subi ces illusions est longue : Depuis l’empereur auto proclamé en Afri-
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que centrale jusqu’au dernier voisin sénégalais. Pourtant le sage Cicéron qui a du inspirer Machiavel pensait plutôt qu’on peut être injuste de deux (2) manières: tantôt par la violence, tantôt par la ruse. Certes le pragmatisme de Machiavel qui conseille une violence rapide qui rétablit l’ordre plutôt qu’une violence latente installée peut être mentionné dans le registre des pratiques politiques viables mais seulement dans un esprit rigoureux de justice qui rétablit et veille à la perpétuité du droit pour tous. Ce manquement a d’ailleurs beaucoup pesé sur l’évolution des printemps arabes avec les hésitations et renoncements de ceux qui étaient attendus comme les alliés naturels de la liberté. La première école de pensée politique positive unanimement partagée par d’éminents hommes de pensée travaille dans le sens d’améliorer les hommes par l’éducation autour du bien et du juste et d’entretenir le charisme des meilleurs, de faire leur promotion en les présentant comme des modèles d’hommes bons donc à écouter et à suivre. Protagoras est certes un sophiste mais son enseignement qui se situe au cœur de cette mouvance émet des clartés : il enseigne la vertu politique par le sens élevé de la pudeur et de la justice sans lesquelles l’homme, ayant acquis les aptitudes techniques et le feu, serait asocial. Parallèlement, Socrate qui soutient qu’être injuste relève de la stupidité car nul ne fait le mal volontairement reste encore malgré tout le point de repaire de toute la philosophie occidentale. Il faut, selon lui chercher à se connaitre soi-même pour accéder à l’homme bon et de qualité qui exprime la nature réelle de l’être et, suivant l’interpellation de Pindare «deviens ce que tu es ». Aristote confirmera la même orientation : « la cité doit viser l’amitié politique, la concorde et pour cela la vertu civique est nécessaire…C’est grâce à la loyauté des citoyens qu’une cite peut être de bonne politique et heureuse“. L’idée essentielle qui résume la philosophie politique de Pascale éclaire davantage l’esprit de cette voie de pensée : « Pour améliorer l’organisation des sociétés, il faut passer par la réforme spirituelle et morale de ceux qui sont appelés à gouverner ». Cette tendance qui se préoccupe moins de comment accéder au pouvoir ou de le conserver, cherche plutôt à réconcilier l’homme avec sa nature qui est bonté et le rendre meilleur, utile à lui-même et à la société pour mériter d’être un modèle qui a droit a l’élection et au commandement. Toutes ces grandes âmes, par leur expérience de l’être ont compris que c’est par la
12 vertu du bien et du juste qu’on peut réconcilier la raison avec ses clartés et rendre l’homme meilleur; si non il ne fera que subir l’illusion d’une existence pourtant à sa portée. L’Afrique qui cherche à se reconstruire doit beaucoup insister sur les valeurs en mesure de bâtir, par l’éducation, l’homme d’envergure et de qualité, et d’asseoir un état de droit qui garantit la paix et les meilleures conditions pour le développement. Compte tenu de toutes ces considérations, nous pensons que l’enjeu réel de la bonne gouvernance se situe en amont : Dans l’éducation des élites non pas seulement par l’enseignement classique des techniques opératoires mais aussi et surtout aux fortes valeurs en mesure de circonscrire l’homme pour le freiner dans ses élans passionnés et l’orienter vers ses sources plus apaisées et de créativité. Il est urgent de se pencher sur l’homme « d’état » aujourd’hui souvent victime de la pratique politique dévoyée et qui contribue ainsi à propager les désordres qui fragilisent les sociétés contemporaines. Un homme politique africain affirmait que « le pouvoir rend fou » comme l’insinuait d’ailleurs Protagoras. Alors justement travaillons à lui épargner cette situation afin qu’il comprenne que cet instrument mis entre ses mains n’est que pour servir avec exemplarité son pays et sacrifier à une présence qui fera date. Comment? A prévenir d’abord par un instrument approprié d’éducation et ensuite à entretenir le charisme des meilleurs pour servir d’exemple et de guide. Un institut de sciences politique et économiques pour former des cadres techniquement pointus et bien imprégnés des valeurs de justice, d’éthique et d’humanité qui participent de l’élaboration de l’homme d’envergure et de qualité en mesure de bonne gouvernance est plus que nécessaire. Rabat qui se soucie du leadership de l’Afrique l’accueillerait sûrement avec la même générosité qu’il affiche en Afrique. Contigu, Un conseil africain de sages pourrait accueillir et perpétuer dans un cadre académique tout ce que l’Afrique a connu de meilleur en homme et sagesse. On peut dans ce cadre accompagner vers une sortie honorable les présidents en fin de mandat et ne pas les accabler et les pousser à penser que la seule issue c’est de rester éternellement au pouvoir. Bien sûr qu’on ne peut pas toujours ignorer des abus commis mais si le chef a été préalablement bien préparé les dégâts peuvent être moindres. Pour les cas difficiles le Conseil trouverait bien des voies de sagesse en y travaillant. La mémoire du poète président sénégalais qui a légué à la postérité une belle leçon de pouvoir en y renonçant de son propre gré continue d’être saluée par ses concitoyens. Par contre un de ses opposants qui, par ses combats démocratiques épiques et persévérants, était bien parti pour être l’une des personnalités les plus emblématiques de l’histoire politique de l’Afrique a pêché, au dernier virage, par la pratique du plus malin. Le Conseil africain des sages qui doit se retrouver périodiquement peut partager son expérience par des conseils aux différentes institutions africaines, mais aussi par des conférences, des études croisées, des dialogues et des publications. Qu’est ce que nous faisons de l’expérience d’Alpha Oumar Konaré, d’Abdou Diouf, Oluségun Obasanjo, Tabo Mbéki, Abdoulaye Wade, Koffi Anane, Ahmadou Moctar Mbow ou les deux derniers présidents béninois et ghanéens qui viennent de quitter le pouvoir avec AFRIQUE DEFIS
beaucoup d’élégance et de dignité? Qu’est ce que nous faisons de la mémoire de Nelson Mandela, de Mohammed V, de Hassan II de Léopold Senghor, de Houphouët Boigny, de Hampathé Bâ, de Bourguiba, de Boutros Ghali, de Jomo Kengnata, de Modibo Keita, de Boumédiène, de Sankara, de Seyni Kounché, de N’krumah, Ould Dadah des scientifiques et hommes de culture qui ont contribué aux avancées de l’Afrique et du monde. Tout ce patrimoine immatériel revalorisé dans un cadre approprié servirait mieux pour la reconstruction de l’Afrique. Des dirigeants et des générations d’africains pourraient s’en inspirer pour mieux agir afin de demeurer parmi ceux que l’Afrique honore et perpétue la mémoire pour avoir honoré le continent par leur pratique exemplaire du pouvoir et de l’intelligence. Encore une fois ce texte ne vise qu’à susciter la réflexion à travers des approches constructives pour accompagner les efforts de construction en Afrique.
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El Oufir, architecte militant
L’agence Taoufik EL Oufir, créée en 1985, figure aujourd’hui parmi les plus importantes agences d’architecture au Maroc. Première au Maroc et en Afrique, l’agence a obtenu la certification ISO 9001 dés février 2006 et la renouvelle avec succès tous les 3 ans. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement logique d’une stratégie de collaboration régulière avec des architectes, des designers, des éclairagistes, des paysagistes, des artistes et penseurs, lui permettant ainsi, de s’ouvrir à la concurrence étrangère. L’agence Taoufik El Oufir s’associe ponctuellement à de grand noms de l’architecture mondiale tels Ateliers Jean Nouvel, Architecture Studio, RTKL, L35 Arquitectos, ou AIA avec lesquels elle remporte plusieurs concours internationaux. L’agence Taoufik El Oufir a souvent été appelée à travailler en consortium avec d’autres experts-conseils sur des projets majeurs, en assumant la responsabilité de la réalisation des ouvrages ainsi que le leadership nécessaire à la coordination efficace des nombreux consultants, spécialistes et autres professionnels impliqués. Taouik El Oufir a activement participé à de nombreuses réalisations d’études d’architecture et d’urbanisme tel que : l’aménagement de la vallée du Bouregreg-Rabat-Salé, la ville universitaire de Mascat – Sultanat Oman, les résidences Arsat Sala (760 logements collectifs à Salé), Casanearshore Park, CTI Tanger Med, Ryad Center, Siège ANCFCC, l’hôtel Casino Movenpick – Tanger, Hôtel Rif Nador, l’Hôtel 4* Marrakech et les villages de vacances à Ifrane et Marrakech…Taoufik El Oufir a eu l’occasion d’exposer ses projets à Paris (Institut du Monde Arabe), Marseille, Istanboul, Biennale de Venise et participe régulièrement à divers séminaires et conférences nationales et internationales sous le thème de l’architecture et de la ville. Taoufik El Oufir, architecte, a reçu sa formation théorique et pratique à Paris, tout en participant à divers ateliers à Bruxelles, Cambridge, Varsovie et Venise. Après un passage dans divers cabinets d’architecture en France, au Maroc et au Moyen Orient (Jeddah et Koweit) il ouvre sa propre agence en 1985. Taoufik El Oufir se distingue par le caractère polyvalent de ses activités ayant à son actif plusieurs réalisations dans les secteurs : hôteliers, tertiaires (bureaux), commerciaux, touristiques, institutionnels, culturels, sportifs, religieux, industriels, ainsi que dans les secteurs d’habitation et de l’aménagement du territoire.
Agence CFG Group- Rabat
Hôtel Mercure - Nador
Zenith - Rabat
En trente et un an, Taoufik El Oufir a conçu plusieurs centaines de constructions emblématiques dans le pays en faveur d’un développement du Maroc et d’une architecture engagée et innovante. Certaines ont été publiées dans sa monographie parue aux Editions Norma monographie dont la préface a été écrite par Khalid Mikou et le livre par Lionnel Blaisse. Plusieurs de ses réalisations ont été publiées dans des revues architecturales étrangères et marocaines. DELL Casanearshore
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Le Sahara marocain
Histoire et Enjeux
La vieille stratégie coloniale du diviser pour mieux régner a fait beaucoup de tort à l’Afrique. Elle s’est toujours fixée comme objectif de semer la discorde parmi ses adversaires en vue de mieux les manipuler. Bien entendu, aussi naïve soit-elle, cette conception est encore largement à l’ordre du jour en accentuant les divisions de nations et de peuples. Les notions d’Etat, de Nation ou d’Etat-Nation ne sont pas toujours évidentes pour déterminer l’identité des pays jadis colonisés et qui ont accédé à l’indépendance en Afrique ou ailleurs. Produit au XIX° siècle, le concept politique d’Etat-Nation par exemple fait référence à un peuple formé par des citoyens ou « un ensemble de populations se reconnaissant comme ressortissants essentiellement d’un territoire avec un pouvoir souverain dont ils sont l’expression » selon la définition de Larousse. L’Unesco fait coïncider l’Etat –Nation avec des frontières politiques structurées autour d’une même origine ethnique soutenue plus particulièrement par une même culture. Un Etat-Nation peut être organisé sur une base polyethnique. Mais la démocratie comme principe de légitimité de tout Etat doit signifier l’accès des citoyens à tous leurs droits garantis par les pactes internationaux. Ce cadre politique élaboré en Occident pour des pays occidentaux n’était pas pris en considération par les Etats colonisateurs qui ont cherché et cherchent toujours à perpétuer leur mainmise sur des pays libérés en apparence. Le problème du Sahara et ses péripéties rocambolesques révèlent encore cette volonté impérialiste de miner l’existence des pays africains et de les empêcher de progresser. AFRIQUE DEFIS
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LA Négation des Lumières
La modernité a tôt affiché son désenchantement. En plein XIXème siècle, la plupart des idéaux nés sous les Lumières se transforment en illusions, voire en cauchemar pour les non occidentaux. La Larbi TAHRI violence était exercée envers l’Autre sous prétexte de le civiliser. La colonisation et l’hégémonie étaient déjà en œuvre…Une volonté négatrice des droits des autres, les non européens jugés à tort de «primitifs» L’Afrique a connu des empires opulents comme ceux du Mali et du Ghana qui regroupaient presque tous les pays actuels de l’Afrique subsaharienne. Des sociétés non pas sous-développées mais tout simplement sous analysées comme l’a souligné Charles André Julien. Il y avait une continuité ethnique et culturelle autour et à travers le Sahara qui n’était pas seulement un espace aride mais un passage obligé des caravanes assurant les échanges commerciaux et culturels. Les subsahariens avaient gardé leur authenticité tandis que vers le Nord le métissage et l’arabisation avaient altéré cette essence africaine. C’est ce qui explique pourquoi Feu Hassan II a comparé le Maroc à un arbre dont les racines plongent en Afrique et qui respire par ses feuilles en Europe. Toute l’Afrique fut colonisée mais, le Maroc comme un empire millénaire était tout le temps aux prises avec les envahisseurs venus du Nord et avait affaire à trois puissances colonisatrices : la France, l’Espagne et la Ligue des Nations qui avait imposé à Tanger un régime international. Un cas complexe qui reflétait jusqu’à quelles limites un vrai Etat-Nation pourrait être lésé dans son droit fondamental à garder son intégrité territoriale. S’étant beau défait du protectorat français en 1956, l’Espagne en éternel adversaire lui distillait son indépendance à la goutte à goutte. Il y eut d’abord la récupération du Nord sans les deux entités de Ceuta et Melilla, occupées jusqu’à nos jours, puis Tarfaya en 1958, après Sidi Ifni en 1969 et en fin Le Sahara en 1975 suite à la Marche verte.
LE Sahara marocain et les séquelles de la Guerre froide
Deux questions ont été posées par le Maroc au tribunal international : le Sahara était-il une terre déserte? Si non quels sont les liens qui l’attachaient au pouvoir en place au Maroc ? En réalité, on ne pourrait pas trouver un lien plus solide et plus légitime que l’allégeance à même de cimenter les populations au sein d’un pays soumis à une autorité incontestable. L’allégeance était la base politique de tout exercice du pouvoir dans les pays islamiques. Reconnaissant le droit du Maroc à récupérer son territoire, l’Espagne ratifia l’accord d’évacuer le Sahara. Et ce fut en ce moment-là que la plus grande supercherie du siècle prit naissance. Les voisins, frères et cousins, eurent recours à l’instrumentalisation de tout l’arsenal conceptuel produit par les forces de libération à travers le monde pour faire d’une affaire de parachèvement de l’intégrité territoriale d’un pays, une agression et une colonisation bien que cette dernière époque soit révolue… L’ambiance de la guerre froide favorisait ce parasitage et ces spéculations. De même, la hausse des cours du pétrole procurait à certains tiers –mondistes un sentiment de puissance susceptible de renverser les réalités et les vérités. De AFRIQUE DEFIS
grands investissements furent mobilisés ; du jour au lendemain des camps de réfugiés furent instaurés, un mouvement de libération vit le jour, la guerre sur le plan militaire et diplomatique éclata et …perdura.
DE l’HISTOIRE AVANT TOUT
Le fleuve Daraa qui se trouve au sud du Maroc représentait ce qu’était Le Nil pour L’Egypte avec une agriculture épanouie et une population dense et active. Un lieu qui recevait des vagues d’émigrations du Nord et de l’Est. On retient notamment les Laroussienes et les rguibiennes issus du Nord et descendants du grand pôle soufi du Maghreb, Moulay Abdessalam Ben Machich. De même les longs cycles de sècheresse finirent par désertifier le bassin et poussèrent des tribus à l’exode vers le Nord : les Wlad Dlim et les Sba3yeenes par exemple ont des rameaux partout dans le Nord du Maroc. Le harcèlement colonial visant le Maroc a commencé très tôt. Le lendemain de la Reconquista. En fait, l’Espagne occupa les Iles Canaries en 1478 puis attaqua les côtes marocaines du sud en y faisant embarquer une mission présidée par un certain Garcia Levera évêque ayant été chargé par la reine d’Espagne de poursuivre les traces des musulmans chassés d’Espagne vers le nord du Maroc et jugés comme des renégats . Garcia était donc le symbole de la rancune et de la vengeance espagnole à l’ égard du Maroc. Il bâtit alors sur les côtes sud du Maroc une fortification qu’il baptisa la Santa Cruz démantelée et détruite en 1524 par les combattants locaux. Cependant, l’agressivité et l’arrogance ibériques connurent leur apogée sous le règne du jeune roi du Portugal Sébastien qui traversa le détroit et s’enfonça à l’intérieur du territoire marocain dans le but apparent d’assister un prince marocain en litige avec son oncle mais en réalité il voulut prendre pied au Maroc et christianiser les populations. Ce fut la Bataille des Trois Rois, près d’Oued AL Makhazine. La défaite des ibériques fut catastrophique et eut de grands échos. Le Maroc récupéra une bonne partie de son prestige d’antan en Europe et renforça sa puissance diplomatique et économique. Les convoitises coloniales européennes furent alors réprimées pendant les siècles suivants. Les puissants Saadiens, la dynastie qui prit les rênes du pouvoir au Maroc, suite à cette guerre, se tourna vers l’Afrique pour conquérir les royaumes de Songhai. Elle s’éteignit en 1666 et céda le pouvoir à la dynastie alaouite qui prenait en charge la défense du pays et son organisation. De par sa proximité avec l’Europe, le Maroc devait mener tout le temps des tractations avec les différents pays européens. Défen-
18 dre le pays contre les envahisseurs chrétiens était la principale obsession de toutes les dynasties et rois du Maroc; combattre pour la foi voulait dire aussi combattre pour la patrie. Politique et religion n‘étaient point séparables. En témoigne par exemple le rôle des Zaouias... Mais le Maroc comme tous les pays en dehors de l’Europe dû subir finalement les affres de la violence européenne nourrie par le progrès scientifique et technologique de l’époque…Le Maroc n’était pas prêt à se moderniser malgré les efforts de certains rois comme Moulay Hassan Premier qui eut l’idée d’ envoyer en Europe une mission étudiante… La guerre de Tétouan en 1860 consacra la faiblesse d’un pays non moLa Zaouia de Mae AlAynayne à Smara dernisé. Les espagnols victorieux imposèrent au Maroc des conditions dures. Toujours revanchards, Ils refondirent leur Santa Cruz mais cette fois ce fut à Sidi Ifni. ..Et pourtant Moulay Hassan Premier qui régnait à partir du dos de son cheval à cause de ses périples interminables dans tous les coins du Maroc, prêtait une attention particulière au sud marocain. C’est ainsi qu’en 1873, à Tiznit puis au Sahara, il se réunit avec les dignitaires de la région pour les avertir des dangers qui guettaient le Maroc en général et les côtes du sud en particulier. La rivalité entre les pays d’Europe faisait rage vers la fin du XIXème siècle; l’Angleterre voulut devancer les autres et envoya un certain Donald McKenzie pour bâtir une fortification prés de
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Tarfaya en vue de préparer la conquête de la région. Mais l’Espagne, prenant le Maroc pour son fief soumis, se précipita et déclara son protectorat sur El Rio de Oro pour venir à bout de l’Angleterre déjà. Néanmoins, les tribus du Sahara n’avaient jamais abdiqué. En 1886 Mae Alaaynine représentant de Moulay Hassan Premier qui lui ordonna de fonder la ville de Smara, dirigea la résistance qui remporta plusieurs batailles. Ce fut un chef de zaouïa mais surtout un grand combattant qui mena une guerre atroce contre les espagnols et les français. Il arriva jusqu’à Marrakech où il fut encerclé par une alliance tribale alliée aux colonisateurs. Sa puissance était tellement redoutable que les français et les espagnols voulaient entamer des négociations mais il refusait, argant que c’est au roi du Maroc qu’il fallait s’adresser. Mrabbih Rabbou fils de ce militant continua la lutte dans le Haut Atlas jusqu’en 1934 où il fut tenu en défaite par les français. Ce pan d’histoire montre que les assises du Maroc sont en Afrique. Aller à contre courant de ce fait est voué à l’échec. L’enjeu de la création d’un Etat sahraoui est non pas de permettre aux sahraouis de disposer d’eux-mêmes mais de continuer de jouer le jeu malsain des puissances colonialistes qui ont tout le temps cherché à couper arbitrairement un pays de ses racines et de l’effriter en vue de l’étouffer.
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ECHOS
LA PRESSE
Les participants à un colloque à Rabat examinent la relation entre le journaliste et les droits personnels.
Juba SUD SUDAN
MISSION HUMANITAIRE
Des magistrats, avocats, universitaires et journalistes ont examiné, mercredi lors d’un colloque organisé par la cour d’Appel de Rabat sur «la relation entre le journaliste et les droits personnels», le concept des droits personnels, la protection juridique de ces droits et la responsabilité civile du journaliste.
LE TNR MAROCAIN SM le Roi Mohammed VI, accompagné du Président sud-soudanais, M. Salva Kiir Mayardit, a visité jeudi en date 02 Février 2017 l’hôpital de campagne des Forces Armées Royales (FAR) déployé à Juba, dans le cadre d’une mission humanitaire au profit des populations de la République du Soudan du Sud.
ONCF : Démarrage des essais dynamiques du train à grande vitesse. L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) a annoncé, jeudi, que le démarrage des essais dynamiques et des premières circulations des trains sur la Ligne à grande vitesse (LGV) a débuté durant la semaine du 06 février.
TERRORISME Démantèlement de 168 cellules terroristes au Maroc depuis septembre 2011 (responsable Intérieur).
LES LAUREATS PRIMES PAR L OCP ‘’STARTUP DE L’ANNEE’’ DU CONTINENT
Les autorités marocaines ont démantelé 168 cellules terroristes depuis les attentats terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis, a affirmé, jeudi à Rabat, le wali, directeur général de la Coopération internationale au ministère de l’Intérieur, Mohamed Moufakir AFRIQUE DEFIS
Le Groupe OCP, Leader mondial sur le marché des phosphates et ses dérivés et acteur engagé pour une agriculture durable en Afrique a lancé une édition exclusive destinée au continent Africain dans le cadre de primer les génies du continent qui se sont distingués. Le succès rencontré a poussé l’OCP Group a réservé l’édition 2017 au continent Africain parmi les géants mondiaux qui font partie de l’évènement. Le jury d’experts du concours « Startup Africaine de l’année 2017 » s’est réuni lors de la cérémonie de remise de Prix à
Casablanca (Maroc) le 26 janvier 2017 pour la désignation des lauréats qui seront primés et dont la liste est comme suit : Prix de LA Startup de l’Année : ThinVoid (Ouganda), Fondé par Joseph KAIZZI, spécialisé dans la fiance qui promet l’inclusion financière non bancarisés dans les secteurs de l’agriculture et du transport Prix coup de cœur du Jury : Fapel Guinee (Guinée Conakry) Fondé par Aguibou Barry, Fapel, spécialisé dans la fabrication et la commercialisation de pompes à piston alternatif à usage doublé : domestique et d’irrigation. Prix Spécial Agritech OCP : Zenvus (Nigeria) Fondé par Dr. Ndubuisi Ekekwe, Zenvus est une solution intelligente pour les exploitations agricoles qui utilisent des capteurs électroniques pour recueillir des données sur le sol concernant l’humidité, les nutriments, la température, le pH. Prix du public Qwant : Mahazava (Madagascar) Fondé par Christian Randriam, Mahazava est une startup qui finance, distribue et assure le suivi de kits solaires à Madagascar. Prix Spécial Destination Afrique SNCF: Trustin Africa (France) Fondé par Thibaud Leclerc et Etienne Morne, Trustin Africa accompagne les entreprises sur le Continent africain ou dans la poursuite de leur implantation, principalement en Afrique de l’Ouest et Centrale, en les connectant avec les jeunes talents locaux, véritables relais des entreprises sur place. Prix Spécial Diaspora Africaine Microsoft: EthicPhone (France – Côte d’Ivoire) Fondé par Mouhamed Diakité, EthicPhone propose une solution qui permet d’appeler, de transférer de l’argent vers l’Afrique , de réaliser des achats à partir d’un mobile et d’investir dans les PME africaines.
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MAISON DEMONTABLE MAROC MADEMA INNOVE
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Station NOUR 1
Station NOUR 1 - OUARZAZAT
Le Maroc a décidé une fois de plus de regarder vers l’avenir
à travers un projet de haute envergure : Nour1.Situé dans la province de Ouarzazate au sud est, cette initiative compte apporter sa pierre angulaire aussi bien pour sa population que pour celle des alentours. Les raisons relatives à ce projet sont multiples. Il y a la problématique du réchauffement climatique et le développement durable. Deux préoccupations majeures qui ont poussé le Maroc par l’entremise du Roi à adopter pour cette technologie de pointe. Car le monde dans sa quête permanente d’hégémonie a fini par braver les lois de la nature à travers ses différentes inventions. Des usines et bien d’autres moyens industriels portent atteintes à l’environnement. La durée de vie des matières premières semblent être menacée. D’ou cette prise d’initiative afin de prévenir l’avenir. Inscrit dans le cadre du développement durable et soucieux d’apporter sa modeste contribution pour le bien-être du monde et du Maroc en particulier. Ce dernier bénéficiant par sa posture géographique d’une importante surface dans le Sahara au sud est du Maroc, SM MOHAMMED VI à tout simplement décidé de lancer le projet Nour1 le 10 mai 2013. La Banque africaine de développent(BAD) dont le siège se trouve à Abidjan et la Banque européenne d’investissement(BEI) située à Luxemburg à Kirchberg ont apporté leur apport pour la réalisation de ce projet révolutionnaire. Le coût de cette innovation récente va au-delà de 600 millions d’euros. Des dépenses qui mesurent en effet l’ampleur du projet. Divers acteurs ont assuré la gestion financière et la construction de cette station énergétique. A savoir, AFRIQUE DEFIS
l’agence marocaine de l’énergie solaire et le consortium majoritairement composé des fonds Saoudiens. En service depuis le 04 février 2016, Nour1 fait valoir ses capacités. Le résultat semble être appréciable au regard de l’apologie et des retombées positives constatées sur la plupart des agents de la vie économique. C’est-à-dire, les entreprises, les ménages, les institutions financières et le reste du monde. Les accords tarifaires signés en novembre 2012, le 19 avec l’ONEE (Office national de l’électricité et de l’eau) donnent un indicateur de vente de 1.62 Dirham par kWh (0.19 US) pour la production de l’énergie par la centrale. Ainsi, suite aux résultats de Nour1, d’autres projets similaires ont été entamés par SM MOHAMMED VI. Notamment, NourII, III, IV, le 04 février 2016 lors de l’inauguration de Nour1 centrale se trouvant à Ouarzazate.
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vec cette capacité énergétique concentrée, le royaume confrirme sa position en tête de liste en Afrique en particulier. A l’horizon 2050, d’après les statistiques de l’agence nationale internationale de l’électricité (AIE), il assurera en électricité universelle 11% de la production avec 1000 GW. On voit sans doute dans ces autres initiatives, une volonté manifeste d’accroitre de manière exponentielle la capacité de production. Tout ceci, pour la satisfaction fondamentale du plus grand nombre. Il est heureux de constater cette perspicacité du Souverain pour sa vision du monde et de l’Afrique particulièrement orientée vers le développent durable. Zineb HANNANE
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L’expert Consultant Mr Lhoussaine ES-SABIR
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TECHNOLOGIE VERTE
Avec la Pluie Solide, l’Afrique et en particulier la Grande Muraille Verte trouve enfin une solution fiable pour le développement durable Le Continent africain et en particulier le sahel connait depuis les années 1970 des périodes de sécheresses récurrentes qui affectent gravement l’existence des populations. Ceci est d’autant plus vrai que les moyens d’existence des communautés dépendent en général de l’exploitation des ressources naturelles en zones rurales; en particulier du sol, de l’eau et de la végétation. Malheureusement 46% de la superficie du continent africain est affecté par la dégradation des terres. Ce qui met en péril, selon certaines estimations, les moyens d’existence de près de 65% de la population africaine. La vulnérabilité face à la désertification, la dégradation des terres et les changements climatiques constituent pour les pays autour et au sud du Sahara (le sahel) l’une des plus importantes menaces du 21ème siècle. La survie de populations de ces pays est directement menacée. Il faut réagir face à l’avancée du désert et de la sécheresse ou disparaitre. Parallèlement à ces défis considérables, les projections montrent un fort accroissement démographique compliquent davantage la situation: la population directement touchée d’environ 100 millions d’habitants devrait passer à 340 millions en 2050. Devant cette situation qui menace directement l’avenir et l’existence même du continent l’Afrique a décidé de se redresser pour prendre en charge cette situation lourde de menaces. En juin 2005 à Ouagadougou, lors du 7ème sommet des leaders et chefs d’état de la CENSAD (communauté des Etats Sahélo- sahariens), le président nigérian de l’époque Olusegun Obasanjo fortement soutenu par son homologue sénégalais Abdoulaye Wade remet à l’ordre du jour l’idée très chère aux burkinabés de reboiser certaines régions du sahel. Autour de cette mobiliAFRIQUE DEFIS
sation naitra finalement l’initiative de la grande muraille pour le Sahara et le Sahel. L’initiative africaine de la grande muraille verte (IAGMV) de Dakar à Djibouti est décidée donc en 2005 et adoptée en 2007 par l’union africaine (UA). L’Agence Panafricaine de la grande muraille verte (APGMV), organisation intergouvernementale de statut juridique international est créée à cet effet par les chefs d’état et de gouvernement des états membres en juin 2010 et enregistrée en 2015 aux nations unies. Onze états au tout début, le nombre des états membres ne cesse aujourd’hui de s’agrandir (Burkina Faso, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan, Tchad…) L’objectif général est de lutter contre l’avancée du désert en transformant les zones arides du Sahel en pôles ruraux économiques et de développement durable (PREDD). Message d’espoir pour une Afrique verte se préoccupe de la gestion durable des terres (GDT) pour mieux faire vivre les populations par la terre. A l’ origine, la grande muraille verte s’étend de Djibouti à Dakar, une zone de 7775 km de long sur 15 km de large, décline un certain nombre d’interventions pour la gestion et l’utilisation durable des terres. Parmi ses projets ambitieux il y’a la gestion durable des terres et de l’eau (GDTE) avec un segment important de reboisement, la promotion de cultures variées et l’utilisation de technologies vertes adaptées.
FUTURE SAHEL Approches Multi-Scalaires pour de Meilleures Pratiques de Gestion des Ressources des Espaces Sahéliens de la Grande Muraille Verte est un programme de recherche financé pour une durée de 3 ans en 2015 par l’Agence Nationale de la Recherche française. En juillet 2016 - Mise en place d’un partenariat entre l’unité mixte de racherche GEOLAB, dont l’Université Clermont Auvergne et le CNRS sont deux des tutelles, et ANET International
27 Group®. L’une des tâches du programme future sahel consiste à tester la résistance à la sécheresse et les taux de survie de différentes espèces d’arbres sahéliens, dans les conditions de transplantation de l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte sénégalaise. Une parcelle expérimentale de 5 ha a été installée pour cela près de Ranerou avec l’appui des services des Eaux et Forêt. Parmi les solutions possibles pour tenter d’accroître la survie des jeunes plants pendant les premiers mois suivant la transplantation, l’équipe de recherche teste l’adjonction de Pluie Solide®, des granules biodégradables absorbant jusqu’à 300 fois leur poids en eau et la restituant en fonction des besoins de la plante. ANET International Group®, qui distribue Pluie Solide®, a mis gracieusement à la disposition du projet de quoi conduire ces tests en suivant un protocole scientifique que l’équipe a élaboré avec la société. Un blog, régulièrement mis à jour, permis de suivre le développement du programme (http://future-sahel.blogspot.fr/).
A son terme, l’étude devrait permettre de conclure quant à l’efficacité de la Pluie Solide® pour améliorer les taux de survie et la croissance d’un panel d’arbres sahéliens.
Le programme futur sahel est coordonné par le Dr. Deborah GOFFNER, Directrice de Recherche au CNRS, biologiste de la végétation, avec l’appui du Pr. Jean-Luc PEIRY, Professeur à l’Université Clermont-Auvergne, détaché au CNRS comme Directeur de Recherche, géographe physicien et DU adjoint de l’UMI3189 «Environnement, Santé, Sociétés» de Dakar.
Pluie Solide® :
C’est à ce niveau que l’intervention de la société ANET International Group®, qui commercialise le produit Pluie Solide®, si généreuse dans son souci du devenir de l’Afrique, apparait plus qu’importante. Pluie Solide® est un hydro rétenteur homologué par le ministère de l’agriculture français qui absorbe jusqu’à 300 fois son poids en eau, la stocke et la restitue en fonction des besoins des plantes et des végétaux. Ses applications assez larges répondent aux divers besoins de la grande muraille verte – Elles Concernent les plantes, jardins, murs végétalisés, l’agriculture, la foresterie, la floriculture, l’arboriculture, l’horticulture, l’hydroponie… Lorsqu’elle est employée en zone aride, la Pluie Solide® permet de retenirl’eau en forme solide. Elle évite aux plantes un stress hydrique et réduirait drastiquement les cycles et les coûts d’irrigation. Dans le sahel et tout le long du tracé de la Grand Muraille Verte, son emploi est encore largement à développer, si bien que les résultats des tests conduits dans le cadre du programme Future Sahel sur les plantations d’espèces adaptées à l’aridité sont trés attendus. Fabriquée aux USA la Pluie Solide® est homologuée en France et offre toutes les garanties de sécurité et d’efficacité. Elle réduit la consommation d’eau, l’érosion des sols et le stress hydrique. Elle augmente la croissance des plantes et améliore le stockage des fertilisants. Outre la qualité du produit, fruit de recherches scientifiques approfonies dans des laboratoires dont la notoriété est forte, ce qui est spécial chez Pluie Solide® c’est l’élan réfléchi et la géAFRIQUE DEFIS
nérosité dans l’objectif de participer à ce vaste mouvement de préservation et de gestion durable de notre planète menacée. Mais aussi, son option de produire pour répondre à un besoin spécifique de l’Afrique, et mettre en place des dispositions pour le transfert et le suivi de cette nouvelle technologie verte. ANET International Group® précise d’ailleurs ici cette vision de dimension humaniste incontestable : « Nous véhiculons des valeurs de partage des savoirs et connaissances afin de transmettre des outils adéquats et des technologies accessibles à tous. CONTRIBUER ENSEMBLE A UN MONDE PLUS VERT, une nouvelle façon de concevoir et faire de l’Economie par une gestion participative de nos ressources naturelles. En partageant des moyens techniques et technologique, nous améliorons notre environnement. ANET International Group® défend l’optimisme et l’idée que nous inventerons, innoverons et trouverons «ensemble» des moyens de résoudre les défis qui nous affligent. »
Avantages:
Réduit la consommation d’eau, l’érosion des sols et le stress hydrique. Augmente la croissance des plantes et améliore le stockage des fertilisants.
Comment ça marche:
La Pluie Solide® est constituée d’un ensemble de chaines de polymères parallèles entre elles. Ces dernières sont reliées entre elles par des agents de réticulation formant ainsi un réseau croisé. Lorsque l’eau vient en contact avec une de ces chaînes, elle est aspirée par osmose. L’eau migre rapidement à l’intérieur du réseau de polymère ou elle est stockée. Lorsque le sol se dessèche, le polymère libère jusqu’à 95% de l’eau absorbée dans le sol.
Précisions:
La Pluie Solide® un rétenteur d’eau sous forme de granulés, biofractionnable, non toxique et capable d’absorber jusqu’à 300 fois son poids en eau. Elle est utilisée avec succès par de nombreux producteurs pour faire face aux problèmes de manque d’eau. Elle est prisée dans les secteurs agricoles et forestiers ainsi que dans la floriculture, l’horticulture et dans les nouveaux scénarios de la culture hydroponique. La Pluie Solide®, super absorbant, permet à chaque granule de produit de s’élargir et d’emmagasiner des centaines de fois son poids en eau. Le processus d’hydratation est complètement réversible. 1 apport tous les 3 ans. Efficacité garantie du produit en sol pour 5 ans. Agissant comme une éponge qui restitue 95% à 99% de l’eau stockée, l’eau ainsi disponible est consommée par le système racinaire des plantes en fonction de leurs besoins. Cette disponibilité en eau assure une croissance stable des végétaux et de saines cultures. La Pluie Solide® réduit considérablement les cycles d’arrosage et génère des économies en eau et nutriments. Judicieusement utilisé, ce rétenteur d’eau évite le stress hydrique pour la plante et évite ainsi la perte de récolte due à une sécheresse. Cette capacité de rétention assure le développement de plantations même en saison sèche faisant le meilleur usage des maigres ressources en eau et en nutriments disponibles.
28 Chose incroyable, le produit fonctionne même dans le sable ! La Pluie Solide® contribue aussi à l’amélioration des sols. Une fois l’eau absorbée par la plante, le granulé revient à sa taille initiale. L’espace libéré se remplit d’oxygène, ce qui a comme avantage de stimuler le développement de vigoureuses racines dans le sol. La Pluie Solide® est sensible à l’action des rayons ultraviolets et à la biodégradation bactérienne. Elle se désagrège naturellement dans le sol en composés azoté, CO2 & H2O. Biofractionnable, sûr pour l’environnement. Pluie Solide® est un produit Catalogué Homologué et Approuvé par des entités gouvernementales européennes (Pays-Bas, Espagne), américaines, brésilienne, pour la production à destination de cultures alimentaires. La société ANET International Group® (Agriculture Nutrition Environment Trading) commercialise la Pluie Solide® : 28, rue louis blanc 06400 Cannes France. Par ailleurs, en direction des associations qui œuvrent pour le développement des populations vulnérables ANET est un partenaire de premier plan. Sa politique de Shopping solidaire confirme cette option : pour chaque achat et pour chaque recommandation des produits de la société par les clients à leurs amis un don est fait par ANET à une association ou O.N.G.
C’est pourquoi, en mai 2017, à l’occasion des 20 ans de l’association des Mémoires Cannoises du Festival International du Film de cannes®, ANET réunira un collectif de personnalités de divers horizons de la scène internationale, pour un grand appel à la mobilisation générale afin de reverdir les déserts pour une humanité durable. L’événement fera l’objet d’une conférence de presse où seront présents des Officiels de Gouvernements, d’Institutions, de fondations, des célébrités et personnalités du show-business. RDV du 17 au 28 mai au 70ème Cannes Festival.
Fiche technique :
Composition : 100% Polyacrylate de potassium et d’acrylamide réticulée. Forme : Granulé solide Couleur : Blanche (granulé sec), Gel : transparent (granulé hydraté) Ph : 8.10 Densité : 0.7-0.85 Matière sèche : 92% Granulométrie : 94% pour tamis de 0,315 et 1mn
Capacité de rétention
Eau Distillée 300 ml.g-1 Une solution de Ca (NO3)2 :40mL. g-1 ZIZI & ABDOURAHMAN
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VOYAGE D’AFFAIRES EN BELGIQUE A L’OCCASION DU SALON INTERNATIONAL «BATIBOUW» Du Mercredi 15 au dimanche 19 Février 2017
LA CCBLM PARTCIPE AU SALON BATIBOUW A BRUXELLES Dans le cadre des actions menées par la Chambre de commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc CCBLM, une délégation d’hommes d’affaires marocains sous la présidence de Mme Nour BADRAOUI IDRISSI a participé au salon professionnel international «BATIBOUW» à BRUXELLES EXPO, Belgique durant quatre jours, du mercredi 15.02.2017 au dimanche 19.02.2017. Le salon international «BATIBOUW» est l’événement
phare dans le secteur de la construction, de la rénovation et de la décoration. Fêtant ses 58 ans d’expérience, sur un espace d’exposition de 140.000 m2 avec 1000 exposants. Parmi eux 500 fabricants belges, 300 fabricants étrangers et 200 distributeurs répartis sur 15 km d’allées. Le salon enregistre à son actif plus de 10 000 produits exposés originaires de 35 pays, plus de 310 000 visiteurs dont 70 000 professionnels ainsi que de nombreuses manifestations (séminaires, colloques…)
livré leurs impressions :
Mr Brahim JABIR, représente la société SOTRAJAB
AU à Casablanca, spécialisé dans le domaine de l’aménagement, de la construction et de la coordination des projets génie civile. Le jeune entrepreneur manifeste une grande satisfaction au sortir de cette rencontre qui l’a bien enrichi en lui donnant l’opportunité de rencontrer des promoteurs et professionnels du même domaine avec qui il a pu échanger des idées et signer des partenariats. Suivant la dynamique impulsée par sa Majesté le roi Mohammed VI avec le retour du Maroc à l’Union Africaine et l’organisation de la COP 22 nous espérons nous adosser aux rencontres si fructueuses que nous venons d’avoir pour mieux participer aux divers partenariats en cours pour la reconstruction et le développement de l’Afrique.
«BATIBOUW» est le Salon professionnel par excellence dédié au bâtiment. Lors de ce grand rendez- Mr Rachid BENAZZA notre second interlocuteur représente la société CONSTRUCvous est exposé tout ce qui touche aux métiers de TIONS DES PYRAMIDES ETERNELla construction et du bâtiment : gros œuvres, finition LES sise à Casablanca, spécialisée extérieure et intérieure, isolation, habillage, décoradans les travaux de bâtiments et tion, éclairage, cuisines, chauffage, ameublement, tout corps d’Etat. Il affirme que les sanitaire, piscine, jardinage et design. entreprises et les divers produits Les membres de la délégation marocaine ont profité exposés qu’il a eu l’occasion de côde leur participation à ce grand rendez-vous pour sutoyer élargissent aujourd’hui son perviser de près les dernières créativités en matière horizon. Ce qui aura sûrement un de construction, de rénovation et de décoration, réel impact dans les prochaines études et réalisations échanger des idées fructueuses, et signer des parte- de son entreprise. Les impressions qu’il tire du salon nariats. international «BATIBOUW» de même que le séjour organisé par la CCBLM sont globalement positifs. Le magazine AFRIQUE DEFIS qui a couvert pour vous cette grande manifestation vous présente ici deux (2) Mly Zaid ZIZI membres professionnels de la CCBLM qui nous ont AFRIQUE DEFIS
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Vers un méga pôle touristique maroco-africain articulé à la Méditerranée
Complexe touristique AIN ASSERDOUN Béni-Mellal
Jamais le tourisme mondial n’a vécu une am-
pleur aussi phénoménale qu’en ce début de troisième millénaire. Les « « mégatendances » de ce secteur sont en rapide expansion, accompagnées dès lors de plusieurs impacts : « plus de Dr. Monssef SEDKI ALAOUI 50% des exportations de la plupart des îles d’or tropicales et émergentes ; le premier poste d’exportation d’une quantité de pays du tiers monde ; des revenus plus que substantiels dans beaucoup de pays riches du Nord »1. L’Organisation Mondiale du Tourisme2 nous confirme que 2006 est une année phare dans l’histoire de l’industrie touristique internationale : « le nombre de touristes a atteint un record, avec environ 842 millions de visiteurs, soit une progression de 4,5 par rapport à 2005. Pour 2007, l’Organisation prévoyait une croissance de 4%, un taux qui devrait se maintenir jusqu’en 2020 ». Malgré la crise de 2008 et jusqu’à 2016, ces statistiques font ressortir plus de 15 millions de voyageurs de plus que les prévisions émises par les experts de la même institution à la fin du XXème siècle. Ceux ci s’attendent d’ailleurs à une augmentation constante du AFRIQUE DEFIS
volume de cette activité « pour atteindre 1 milliard de touristes en l’an 2010 et 1,6 milliards en 2020 à l’échelon international.» L’Europe occidentale reste la région touristique la plus active grâce à la France qui se maintient en première position, suivie de l’Espagne. Le bassin méditerranéen demeure le berceau du phénomène touristique qui tend à se déplacer vers les pays d’Asie recréant ainsi une attractivité émise par les pays du Sud.
S
i l’impact de l’économie touristique a longtemps profité aux régions développées dans le sillage de leur industrialisation, rares sont les pays en voie de développement, du Sud de la rive méditerranéenne qui réalisent actuellement de nettes avancées dans l’assimilation du domaine du tourisme. L’Afrique fut dans ce sens l’exception, en ayant réalisé selon l’O.M.T : « la plus forte hausse de 8,1% en 2006 ». Longtemps handicapés par leur incapacité à définir des objectifs stratégiques poursuivis et autocentrés, à adopter des choix politiques adaptés aux moyens humains, naturels et infrastructurels disponibles, les pays de l’Afrique du Nord « ont progressé en 2006 de 5,8% grâce au Maroc ». Ce pays du
31 Maghreb s’efforce en effet, depuis le début du nouveau règne et grâce à la volonté politique de son Souverain Sa Majesté le Roi Mohammed VI, de réaliser un développement dans les différentes branches de ce secteur devenu économiquement prioritaire. Après le printemps arabe, les malgré les aléas qui en découlent le Maroc se repositionne actuellement comme catalyseur de touristification. A croire une étude prospective réalisée par le Haut Commissariat au Plan (HCP) en 2015 qui confirme que « le nombre de migrants devrait sensiblement augmenter, dans ce nouveau contexte nous dirons que les pays d’Afrique de l’Ouest dont le Sénégal et actuellement ceux de l’Afrique de l’Est ouvert à la nouvelle dynamique propulsée par le Souverain marocain Sa Majesté le Roi Mohamed VI s’ouvriront au fur et à mesure sur une nouvelle vision touristique commune, et qui pourrait faire de l’Afrique à notre sens une fois le cap de la vision de 2020 dépassé, réévalué puis reconfiguré en fonction des nouvelles donnes, un méga pôle touristique à partir de l’horizon 2030. L’importance de réfléchir aux modes d’aménagement touristiques engagés et en cours actuellement sur le littoral marocain permettra de mesurer leur dynamique et surtout les possibilités de leur intégration touristique locale, régionale puis entre les deux rêves de la Méditerranée à condition de concrétiser cette nouvelle stratégie par un rapprochement interculturel dans cette première phase. De ce fait, et pour s’inscrire dans la durée, cette nouvelle vision ne doit pas s’attarder à relater les handicaps des premières politiques touristiques de la fin du XXème siècle qui considéraient en vain, et hâtivement, le secteur touristique marocain comme une simple réponse aux déficits socio-économiques structuraux, notamment pour sup-
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pléer la fragilité de l’assise agricole ou industrielle. La vocation touristique du Maroc qui était rattachée aux simples richesses naturelles ne suffit plus pour le proclamer destination touristique leadership dans le méga tourisme africain. Un intérêt stratégique moins enthousiaste et plus rationnel, insistant sur ses richesses patrimoniales au sens global du terme est un maillon nécessaire à la chaîne du professionnalisme, comme c’est le cas dans les pays qui ont réussi leur pari en la matière à l’échelon du tourisme international. Le choix stratégique du Maroc est certes pour la première fois clairement défini : repositionner et requalifier l’offre marocaine en optant pour le produit touristique balnéaire comme priorité. Parmi les outils stratégiques, figure l’aménagement de structures d’accueil et de loisirs qui serviront d’infrastructures modernes prônées d’abord dans la vision du Plan Azur (2010) et renforcé dans la vision (2020) par les acquis de la Cop 22 qui permettront aisément l’épanouissement d’un éco-tourisme dans les arrière pays articulés aux régions touristiques principales . L’aménagement de six stations balnéaires en cours d’exécution cherche à accroître quantitativement l’offre touristique entre 2010 et 2020 avec certes un retard au niveau des chantiers, mais à même de mieux structurer le marché touristique marocain, le moment est venu pour repenser un choix mercatique avec l’implication des chercheurs qui pourront accompagner les rédacteurs du contrat programme signé le 10 janvier 2001 à Marrakech en leurs offrant des solutions qualitativement plus efficientes. Lors de cet événement qui marque un tournant dans l’histoire du tourisme local, l’objectif quantitatif et la prise de cette décision politique d’atteindre 10 millions de touristes à
32 l’horizon 2010 ont permis au pays d’enregistrer déjà des résultats plus ou moins satisfaisants, que les hésitations dans la marche de la vision 2020 permettent de nuancer cet état des lieux, qui nécessite actuellement une relance sérieuse. Avec « une croissance moyenne depuis 2001 de 5,4%, un déficit inférieur à 3% depuis 2001 et de 1,7% en 2006, une inflation moyenne de 3,7% en 2006, comparée à 1,7% en 2001, le compte courant est excédentaire depuis 7 ans avec 4,3% dû essentiellement à la première recette du pays : le tourisme et ensuite le transfert des MRE »4. En l’espace de dix ans (1995-2005), le Maroc est passé, selon la radioscopie de l’Observatoire du Tourisme du Maroc, de « 2,6 millions de touristes à près de 6 millions en 2005 pour atteindre 7 millions en 2007 avec des recettes de 55 milliards de dirhams selon la déclaration officielle du Ministre du Tourisme. Ce dynamisme était tributaire « de vingt conventions d’investissements d’une valeur de 20 milliards de dirhams » signées au début de processus que s’apprête à une redynamisation essentiellement dans le cadre du Partenariat Sud Sud entre autres, prôné durant les dernières années par le Royaume du Maroc. Au terme de ce premier préambule susceptible de placer le lecteur de la revue Afrique Défis dans la vision touristique du Maroc depuis son déclic en 2001 suite au nouveau règne amorcé par Sa Majesté le Roi Mohamed VI en 1999. Laquelle vision qui se redynamise sous l’effet de la tournée royale et les grands chantiers de transport, d’infrastructure routière sans oublier la facette ressources Humaines qui permettra d’atteindre une qualité de services si elle intègre les ressources humaines locales qualifiées à tous les niveaux de la servuction. Par Dr. Monssef SEDKI ALAOUI, Tourismologue chercheur en Sciences du Tourisme et cultures afro-marocaines au Laboratoire Dynamique de Espaces et Sociétés Université Hassan II de Casablanca. 1 Jean Michel HOERNER, Traité de tourismologie, P.U.P., 2002, p.12. 2 Dans son support d’information intitulé Baromètre de l’O.M.T paru le 22 janvier 2007 à Madrid. 4 OUALALOU Fathallah, ex-Ministre du Tourisme en 2001 lors du lancement de la vision 2010, actuellement Ministre des Finances. Les chiffres sont tirés d’un entretien figurant dans l’Economiste, 16mars 2007, p.16.
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Essaouira- Mogador
ou un dévoilement spirituel esthétique et interculturel
Il est clairement évident qu’un espace marocain renaissant tel que la ville d’Essaouira résumerait selon le point de vue des historiens de l’art, des spécialistes du tourisme culturel, les atouts patrimoniaux inestimables qui rendent possibles des interactions interculturelles multiples entre le Maroc, l’Afrique subsaharienne et le reste du monde. Cette paisible ville du littoral atlantique marocain a été longtemps considérée dans l’imaginaire universel comme un modèle réduit de tout le Maroc pacfique, étant donné la multitude de communautés locales et étrangères qui s’y sont installées avant et surtout depuis sa fondation par le Sultan Alaouite Mohamed Ben Abdellah. Les brassages culturels et interculturels dont elle a été le théâtre depuis la préhistoire font de cet espace un champ propice pour le renouveau esthétique. C’est ce qu’a démontré la récente initiative d’un collectif d’artistes marocains, orchestré par l’Universitaire et artiste poète marocain Dr Monssef SEDKI ALAOUI qui a convié les passionnés de l’art, la littérature, les touristes nationaux et ceux du monde, à partager un émouvant moment de sens autour de son expérience picto-poétique intitulée « Dévoilement spirituel » déroulée à la Galerie l’Arbre bleu située au quartier Chbanat à l’entrée de la médina d’Essaouira par Bab Marrakech, et ce du 6 au 30 janvier 2017.
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Les visites du ro
Démarches diploma économiques afin que pro AFRIQUE DEFIS
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oi Mohammed VI:
atiques et offensives ospère une autre Afrique AFRIQUE DEFIS
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En cette fin d’année 2016, une partie du continent africain a connu une grande effervescence avec les déplacements de foules qui sont allées communier avec sa Majesté, le roi du Maroc, qui a parcouru beaucoup de pays pour clamer son espoir d’une autre Afrique. Une Afrique solidaire, confiante en elle-même et fortement engagée dans sa reconstruction. Pour mieux comprendre cet élan formidable, nous avons essayé de décrypter quelques uns de ses rares discours qui expriment cette foi, partout à travers ces déplacements, proclamée. Que ce soit l’appel retentissant d’Abidjan, le discours de Dakar ou le sommet africain à la Coop 22 qui s’est tenu tout dernièrement à Marrakech, le plaidoyer pour une Afrique renaissante ne peut laisser indifférents ceux qui croient, œuvrent et espèrent une réelle émergence et un développement du continent. AFRIQUE DEFIS
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L’Appel d’Abidjan
Lors de sa visite de travail et d’amitié en Côte d’Ivoire, le 24 février 2014, sa Majesté Mohammed VI le roi du Maroc a délivré un discours important à l’ouverture du forum économique Ivoiro-marocain. Il y a plaidé l’intensification d’initiatives économiques pour mieux impulser des relations politiques et diplomatiques efficaces et entrainantes afin que les peuples africains profitent de leurs richesses. Démarche seulement envisageable à travers la restauration d’une coopération sud/sud animée par des partenariats économiques divers et multiples. A travers son propos, le roi affirme avec force conviction que l’heure est venue pour l’Afrique de se libérer de son passé et de considérer son avenir avec la détermination de le prendre en charge ; de se réapproprier ses richesses et de s’impliquer à leur exploitation et leur transformation. Il a insisté sur l’implication de tous les africains : il n’y a pas de petits ou de grands projets ; tous se valent dés lors qu’ils sont pertinents, au service du citoyen et visent l’amélioration de leurs conditions de vie. Le roi a réitéré son message fraternel mais solennel à l’Afrique pour qu’elle se prenne en charge car elle n’a plus besoin d’assistance étrangère. Fidèle à sa vocation de solidarité pour une mutualisation performante des initiatives et des efforts, il affirme que le Maroc est disposé à mettre au service des pays africains le capital de crédibilité et de confiance dont il jouit auprès de ses partenaires. Il termine cet appel magistral d’Abidjan pour une
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autre Afrique debout, et par les africains, en invitant les acteurs économiques à assumer leurs responsabilités dans cette œuvre historique, également les autorités politiques pour un renforcement des institutions qui garantissent la stabilité. En appréciant objectivement cet engagement, exclusivement à partir de faits et données, on ne peut que souligner la pertinence de la démarche du royaume aujourd’hui classé 1° investisseur africain en Afrique de l’ouest et 2° dans le continent.
Le Discours de Dakar
Le 7 novembre 2016, le roi Mohammed VI a prononcé, à l’adresse de son peuple depuis Dakar la capitale de la République du Sénégal, le discours à la nation, à l’occasion du 41° anniversaire de la marche verte. Il rappelle d’emblée que la politique africaine du Maroc, jusqu’ici déroulée en Afrique de l’ouest, avec ses partenaires traditionnels, va désormais avoir une portée continentale, englobant toutes les régions. En vu d’imprimer une nouvelle dynamique économique à cette politique, il envisage de faire de la coopération avec le Rwanda un axe stratégique dans la région d’Afrique centrale qu’il vient de visiter. Il poursuit «La politique marocaine en Afrique est dictée par le souci de la promotion du développement économique et humain au service du citoyen africain ». A propos du retour de son pays dans sa famille naturelle qu’est l’union africaine (U A), sa Majesté précise « Outre la coopération bilatérale et avec les ensembles régionaux, ce retour permettra à notre pays de s’impliquer dans
38 les stratégies de développement sectorielles en Afrique et d’y contribuer efficacement en les enrichissant de l’expérience singulière du Maroc ». Pour les problèmes liés aux migrations « Le Maroc poursuivra ses efforts pour remédier aux causes réelles des migrations en les reliant au développement et en adoptant une approche humanitaire et solidaire, protégeant les droits des immigrés et préservant leur dignité ». Ici également les faits parlent fort car le Maroc est à sa deuxième expérience de régularisation d’immigrés. Néanmoins, si l’expression de sa Majesté est claire à ce sujet, des procédures administratives lourdes plombent encore la dynamique. Certains immigrés que nous avons approchés nous affirment ne pas comprendre l’exigence de cinq années (5) de présence au Maroc pour prétendre à la mesure alors que la dernière régularisation date de deux (2) ans.
Le Sommet africain à la COOP 22
Le troisième lieu d’observation de la déclaration d’engagement de sa Majesté pour le devenir de l’Afrique en cette fin d’année 2016 et qui marque l’esprit des amis du continent est sans nul doute le discours délivré par sa Majesté lors du sommet africain à la Coop 22 tenue à Marrakech au Maroc. Dés le début de son propos Sa Majesté a tenu à rappeler la nécessité d’engagements responsables et de mobilisation dans la solidarité: « Il est temps pour notre Continent d’harmoniser la lutte contre les changements climatiques, l’action en faveur du développement durable et de Concrétiser les projets régionaux et transnationaux structurants. Nous devons dessiner une Afrique résiliente aux changements climatiques, une Afrique qui s’engage résolument en vue d’un développement inclusif, en accord avec ce qui fait son identité : la culture de partage, d’équité et de solidarité. Il y a, entre le Nord et le Sud, une disparité de cultures en matière d’environnement d’où la nécessité d’harmoniser les approches. Faut-il rappeler que le temps de la colonisation est révolu, qu’une décision imposée ne peut être productive ? Faut-il rappeler aussi que les acteurs ne manquent pas de force d’engagement ni de bonne volonté mais qu’il leur arrive de manquer de moyens ? Dans un second temps Sa Majesté a essayé de mettre en relief les graves problèmes et défis liés à l’environnement: « La hausse des températures, le dérèglement des saisons, les sécheresses à répétition appauvrissent la biodiversité de notre Continent, détruisent ses écosystèmes et hypothèquent son progrès, sa sécurité et sa stabilité. Ils entravent fortement le développement de l’Afrique et menacent gravement les droits élémentaires de plusieurs dizaines de millions d’Africains. Pourtant, notre Continent n’émet que 4% des gaz à effet de serre. L’Afrique qui compte déjà 10 millions de réfugiés climatiques constitue donc un concentré de toutes les vulnérabilités. A l’horizon 2020, près de 60 millions de personnes seront déplacées du fait de la rareté de l’eau, si rien n’est entrepris dans ce domaine. L’immense réserve d’eau douce que constituait jadis le lac Tchad a déjà perdu 94 % de sa superficie, et est menacée d’assèchement définitif ! 4 millions d’hectares de forêts, soit deux fois plus que la moyenne mondiale disparaissent chaque année. Alors que l’Agriculture, majoritairement de subsistance, emploie 60% de la main d’œuvre AFRIQUE DEFIS
africaine, nos récoltes sont fortement perturbées, et notre sécurité alimentaire hautement menacée. Les rendements agricoles de notre Continent pourraient donc baisser de 20% à l’horizon 2050, au moment même où notre population aura doublé. Des pans entiers du littoral, près du tiers des infrastructures côtières, seraient submergés. Les épidémies d’origine hydrique, qui causent annuellement de milliers de décès, seront éradiquées, à la seule condition que soient créées des infrastructures de traitement des eaux usées. Enfin, la dégradation des terres et des ressources naturelles pourrait continuer à représenter la cause principale, de la majorité des conflits transnationaux en Afrique. » Avant de terminer sur l’urgence de solutions durables et concertées: « Il importe que notre Continent s’exprime d’une seule voix, qu’il exige justice climatique et mobilisation des moyens nécessaires, qu’il émette des propositions concertées, en matière de lutte contre les changements climatiques. Nous sommes donc face à des impératifs : Déterminer les mesures d’accès aux financements nécessaires- la mise en œuvre de programmes phares- saisir les opportunités et étudier les implications qu’offre un développement sobre en carbone, dans les domaines de l’énergie, de l’innovation technologique, ou encore, des métiers « verts ». Le Royaume du Maroc est un acteur engagé, dans la consolidation de la sécurité et de la stabilité régionales. A ce titre, il est déterminé à renforcer sa contribution, à la défense des intérêts vitaux du Continent, aux côtés de ses pays frères et, bientôt, au sein de l’Union Africaine. Le Maroc met son savoir-faire à la disposition de ses partenaires. Fort du déploiement en cours, de son ambitieux programme, dans le domaine
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des énergies renouvelables; s’impliquant activement dans les projets dédiés à l’Afrique, le Royaume contribue, aujourd’hui, à y inclure de nouveaux partenaires, publics et privés, et à structurer les mécanismes de gouvernance. En outre, il animera un réseau africain d’expertise climatique, à partir du « Centre de Compétences en Changements Climatiques » installé au Maroc. Sensible à la vulnérabilité du secteur agricole, et conscient de son importance vitale, le Maroc se mobilise pour la réalisation de l’initiative « Adaptation de l’Agriculture Africaine » ou « Triple A ». Ce dispositif innovant favorise l’adoption et le financement de solutions et constitue donc un concentré de toutes les vulnérabilités destinées à la productivité et à la sécurité alimentaire. Enfin, interpellé par la quote-part attribuée à l’Afrique, en termes de ressources consacrées à la lutte contre les changements climatiques, le Maroc a inscrit le financement comme priorité de la COP22. Au-delà de l’enveloppe prévue à partir de 2020, par l’Accord de Paris, la Présidence marocaine s’intéresse à la mobilisation des financements publics, à la diversification des montages financiers, et à la facilitation de l’accès aux fonds consacrés au climat… » Dans cette même perspective d’engagement pour le développement du continent, sa Majesté le roi Mohammed VI vient de visiter entre le mois d’Octobre et le mois de décembre cinq (5) grands pays africains : Les objectifs visés vont d’une part dans le sens de raffermir des relations diplomatiques en vu d’accompagner sa démarche pour réintégrer « sa famille naturelle » qu’est l’union africaine (UA) et d’autre part impulser divers projets de partenariats économiques profitables aux uns et aux autres. Faut il le rappeler le royaume du Maroc est membre fondateur de l’OUA qui est devenu l’UA. L’OUA, l’organisation de l’unité africaine fut une orgaAFRIQUE DEFIS
nisation interétatique africaine de coopération, créé en 1963 à Addis Abéba en Ethiopie. Le Maroc quittera dans ce même pays l’OUA, le 12 novembre 1984, en guise de protestation contre l’intégration de la RASD (République Arabe Sahraoui démocratique), état auto proclamé en 1976 par le front Polisario et qui vient siéger pour la première fois en tant que membre de l’OUA. Depuis lors cohabitent deux tendances au sein de l’assemblée. Les amis du Maroc qui refusent de reconnaitre la RASD (Une vingtaine (20) sur les cinquante (50) membres de l’OUA et qui pressent depuis lors le royaume de revenir sur sa décision pour mieux défendre ses propositions pour la résolution de ce conflit latent et en face les soutiens de la RASD. Entre 1982 et 1984 les jeux d’influence entre la Lybie et l’Algérie (soutiens de la RASD) aboutissent à l’événement de 1984. Depuis lors, pour diverses raisons, plus de trente (30) pays sont revenus sur leur reconnaissance de la RASD. L’union africaine UA qui est née des cendres de l’OUA en 2002 à Durban en Afrique du sud, en application de la déclaration de Syrte de Septembre 1999 héritera de cette situation qu’elle gère encore sans grande évolution. Dans ses objectifs il y a la promotion de la démocratie, des droits de l’homme mais aussi, le développement économique. Le NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique) qui est une réelle opportunité peut bien donner un souffle réel aux efforts de développement du continent s’il s’allégeait des lourdeurs administratives qui l’empêchent d’être plus pragmatique dans l’exécution de ses dossiers. Son déficit de communication qui ne favorise pas sa visibilité limite aussi ses performances. Le Maroc qui est en plein dans une politique dynamique de partenariat avec beaucoup de pays africains, de retour dans sa famille africaine, serait un élément important dans cette nouvelle politique africaine de partenariat.
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Les dernières visites et initiatives de Partenariat du roi en Afrique
Rwanda :
En quelques mois les choses ont vite évoluées entre le Rwanda et le Royaume du Maroc. En juin 2016 le président Kagamé s’est rendu en visite officielle au Maroc. En juillet, lors du sommet de l’UA, le lobbying des autorités rwandaises a été tel que 28 états ont signé à Kigali une motion appelant à la réintégration du Maroc et à la suspension de la RASD. Procédé assez important bien qu’un vote au sein de la commission de l’UA soit nécessaire. Enfin du 18 au 23 octobre 2016 le roi du Maroc sa Majesté le roi Mohammed VI s’est rendu en visite au Rwanda. Il y a manifesté une grande volonté de faire de la coopération avec le Rwanda un axe stratégique dans la région pour mieux travailler avec la nouvelle génération de dirigeants pragmatiques et ambitieux pour le continent, dont Kagamé est une illustration. Vingt deux ans après le terrible génocide de 1994 avec 800 000 morts, le Rwanda a pu se ressaisir, reconstruire le pays et réaliser des progrès assez appréciables sur le plan économique avec le président Kagamé depuis son élection en mars 2000. Pendant la visite du roi au Rwanda, des accords, des conventions et des mémorandums ont été signés sur divers secteurs. Le ministre marocain des affaires étrangères Salaheddine Mezouar et son homologue Louise Mushikiwabo ont signé un accord général de coopération, un mémorandum d’entente pour l’établissement d’un mécanisme de consultations politiques, un accord relatif aux services aériens et un autre pour des exemptions de visas. Des accords sectoriels importants concernent également l’agriculture, l’habitat, la formation professionnelle, le secteur financier, fiscal et bancaire, les nouvelles technologies, le trans-
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port aérien, le tourisme et les énergies renouvelables. On peut compter 19 accords bilatéraux signés entre les deux (2) pays. Attijariwafa bank finalisait l’acquisition de la 3° banque rwandaise (Cogébanque) alors que la banque rwandaise de développement et la banque marocaine Bank of Africa envisagent la construction de 6000 logements dans la capitale.
Tanzanie :
Du 23 au 30 octobre, sa Majesté le roi Mohammed VI s’est rendu en Tanzanie, 685 ans après le séjour de l’explorateur marocain Ibn Batouta tenait à rappeler le ministre des affaires étrangères. Des accords ont été signés dans plusieurs domaines comme le transport aérien, le tourisme, les infrastructures et l’énergie. Il y eu aussi un forum pour le commerce et l’investissement. Au total 22 conventions ont été signées autour de la coopération économique, scientifique et culturelle. Un mécanisme de consultation politique a été établi, alors que différents autres accords concernent les hydrocarbures, les mines et la géologie, l’agriculture et les assurances. La Tanzanie qui enregistre l’un des plus beaux taux de croissances du continent (7%) avec son président réputé intègre et travailleur est un pays stable et attrayant pour les investisseurs. Depuis son élection en 2015, John Pombe Magufili dit le « Bulldozer », à cause de sa force de détermination, est tourné vers son peuple et ne cesse de lutter contre la corruption et les passe-droits.
Ethiopie :
La seconde partie du roi Mohammed VI en Afrique a débuté en Ethiopie le 18 novembre 2016. L’Ethiopie dont la capitale Addisabéba abrite le siège de l’union africaine a des possibilités non négligeables pour influer sur les relations diplomatiques en Afrique. Son poids économique important (quatrième pays africain le plus prospère derrière l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Angola)
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fait aussi son poids dans les rapports de force. Si dans le passé sa position n’était pas toujours favorable au Maroc, depuis quelques années, l’Ethiopie cherche à renforcer ses relations économiques avec le royaume. Les récentes visites en 2015 des ministres éthiopiens des affaires étrangères et des finances au Maroc suivies de l’ouverture d’une ambassade à Rabat en témoignent. Pendant la visite du roi treize (13) conventions ont été signées dont six (6) privés/privés et sept (7) conventions public/public. A cause du potentiel agricole important de l’Ethiopie, plus de 40% du PIB, les deux (2) pays ont signé un accord portant sur la construction d’un complexe de production d’engrais agricole destiné à rendre l’Ethiopie auto-suffisante en 2025. Le coût de l’investissement est de 2,25 milliards d’euro.
Madagascar :
Du 19 novembre et pendant plus de dix (10) jours, sa Majesté le roi Mohammed VI a séjourné à Madagascar. Durant ce voyage vingt deux (22) conventions et accords de coopération bilatéraux ont été signés. Lors de son déplacement à Antsirabé ou son grand père a été exilé, le roi a offert à la ville un centre de formation professionnelle dans le domaine du tourisme et du BTP et un hôpital mère-enfant. Les hommes d’affaires également ont joué leur partition durant ce voyage qui a enregistré le déplacement de 500 personnes. Avec l’entregent du cabinet de conseil Act Side Consulting créé par Aziza El Aouad, ex consultante de la banque mondiale au Maroc, les entreprises marocaines prennent de plus en plus pied à Madagascar. Des projets de développement ont été présentés aux opérateurs marocains parmi lesquels une zone franche de projets agricoles. Un voyage de prospection du patronat malgache au Maroc est d’ailleurs en cours de préparation.
Nigéria :
Du 1° au 3 Décembre le roi du Maroc s’est rendu au Nigéria où il a clôturé la deuxième partie de son voyage en Afrique pour cette année 2016. Le Nigéria qui est le pays le plus peuplé d’Afrique et qui est classé 2° puissance économique du continent et le 1° producteur de pétrole d’Afrique est naturellement un partenaire stratégique de premier plan pour quiconque se AFRIQUE DEFIS
soucie de l’émergence et du développement de l’Afrique. Les performances de son économie qui repose essentiellement sur le pétrole 95% des recettes et 80% des revenus du pays est malheureusement loin de répondre de son potentiel. Le 6° exportateur mondial de pétrole, par défaut de raffinerie de taille doit importer son carburant d’Europe et des USA. Ce pays de 186 millions d’habitants d’où l’agriculture occupe une grande partie de la population présente des faiblesses considérables dans ce secteur. Le Maroc, avec son expérience avérée dans ce domaine, peut bien apporter un souffle dynamique à son agriculture. Des accords de coopération ont été signés dans les domaines des énergies renouvelables, de l’aviation, de l’agriculture, de la pêche, des phosphates et un important projet pour réaliser un gazoduc entre le Nigéria et l’Europe qui passerait par le Maroc. Il longerait les côtes de pays africains de l’ouest pour acheminer le gaz nigérian jusqu’en Europe. Il est aussi convenu d’accélérer la mise en œuvre de l’autoroute transafricaine Tanger-Lagos. A bien considérer cette démarche pragmatique, solidaire et si dynamique on ne peut qu’être rassuré sur le devenir de l’Afrique ; à condition bien sûr que Chacun des partenaires impliqués se mobilise avec cœur à l’ouvrage. Il est temps pour l’Afrique de dépasser les rivalités insensées qu’entretiennent les ennemis de l’Afrique qui ne se soucient que de la dépouiller davantage. Plutôt oui à l’esprit de saine compétitivité stimulante pour mieux faire des affaires dans le choix libre de relations Sud/sud et win/ win qui respecte l’autonomie des uns et des autres. C’est aussi pertinent que d’humanité cette démarche qui consiste à aller vers l’autre pour lui rappeler que nous sommes de la même famille naturelle, mettons nous ensemble au travail et que chacun mette à la disposition de la communauté ce qu’il a de meilleur. Voici nos compétences et possibilités que nous mettons à la disposition de l’œuvre commune à bâtir. Aux panafricains sincères de tous les coins d’Afrique nous invitons à se joindre à cette œuvre et apporter leur part de rêve pour que se redresse et prospère l’Afrique. Abdourahmane
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dossier DOSSIER : GUINEE BISSAU
Une Histoire politique tumultueuse
Aujourd’hui une forte volonté d’apaisement et de développement
La République de Guinée Bissau est l’un des rares pays lusophones de l’Afrique occidentale. Elle est située au sud du Sénégal. Ouverte à l’ouest sur l’océan atlantique, elle a des frontières à l’est et au sud avec la République de Guinée (Conakry). Elle s’étend sur 36 120 km2 avec une soixantaine d’îles dans l’atlantique. En 2010 la population essentiellement jeune est estimée à 1 533 964 habitants. De climat tropical humide, la Guinée Bissau connait en général de fortes pluies entre les mois de Mai et Novembre. L’histoire contemporaine de la Guinée Bissau, en contact avec le monde occidental commence au XVI° siècle. En 1588 les portugais fondent, à partir de quelques comptoirs commerciaux, la première implantation coloniale dans l’estuaire du Rio Cahen. Ensuite, tout au long du XVII, XVIII et XIX° siècle, les occupants européens, britanniques et surtout portugais vont continuer d’exploiter cette contrée qui sera dépeuplée de ses hommes les plus valides avec l’esclavage. Durant la colonisation, les territoires dominés seront systématiquement dépouillés de leurs richesses économiques. Les très faibles structures sociales qui existaient seront déstabilisées, les gens dressés les uns contre les autres, alors plus vulnérables seront longtemps à la merci des envahisseurs qui peuvent, à volonté, user et abuser des hommes et des territoires conquis. En Guinée Bissau, les produits agricoles nécessaires au développement des métropoles, ici donc le Portugal, essentiellement l’arachide et l’huile de palme sont imposés aux populations au détriment des cultures vivrières qui les nourrissaient harmonieusement. Les récoltes ensuite drainées vers les ports sont envoyées brutes à l’extérieur. Suivant le même mécanisme partout décrié en Afrique, sous le concept de détérioration des termes de l’échange, les matières premières africaines sont exportées brutes à des prix insignifiants et en retour des produits manufacAFRIQUE DEFIS
turés sont revendus aux indigènes à des prix par contre exorbitants. Ces diverses formes d’exploitation et d’asservissement qui ont duré plus de trois siècles ont naturellement coûté très cher à la Guinée Bissau qui ne s’est jamais livrée sans réaction. La résistance à la colonisation et à l’expropriation a été souvent très vive même. D’ailleurs ce passé de rébellion explique en partie les récurrents soubresauts politiques qui ont déstabilisé la Guinée Bissau ces dernières décennies. Les Floups (ethnie diola) ont mené victorieusement la bataille historique de Djufunco en 1879. Celle-ci se soldera par la grande déroute portugaise de l’histoire de la colonisation. Dans un sursaut d’orgueil une grande répression s’en suivit, mais la résistance ne faiblira pas. Les Pépéls et les Balantes restent insoumis. Le Cap vert et la Casamance sont séparés de la Guinée Bissau et la fameuse politique coloniale du diviser pour mieux régner va favoriser une minorité de « civilisés » au détriment de la grande majorité d’indigènes. En 1942 Bissau, à la place de Bolama, devient la capitale de la Guinée Bissau encore portugaise. Si la politique coloniale française s’est opérée suivant une démarche d’assimilation avec des instruments d’accompagnement dont la formation d’une élite subalterne à utiliser pour ses besoins d’administration et quelques infrastructures, telle ne fut pas le cas chez les portugais qui se sont plutôt intéressés à l’exploitation économique et le plus longtemps possible. Alors que le vent des indépendances souffle un peu partout en Afrique dans les colonies françaises vers les années 1960, le Portugal reste fermé à toute idée d’émancipation politique de ses colonies. Face à cette situation assez frustrante pour les quelques rares cadres Bissau- guinéens, la seule alternative qui s’offrait était de revendiquer l’indépendance. Dans ces circonstances va éclater l’une des plus longues guerres d’indépendance que connut l’Afrique.
dossier Le PAIGC (Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap Vert) créé en 1956 par Amilcar Cabral et Raphael Barbosa va mener la lutte de libération soutenue par l’Union soviétique et Cuba. Amilcar Cabral, un des héros de la résistance africaine face à la domination coloniale sera le fer de lance de ce combat du PAIGC qui déplaça ses quartiers en Guinée Conakry en 1960. Ils remportèrent rapidement des victoires et contrôlèrent dés 1968 une grande partie du territoire. A cette date le PAIGC, fort de ses succès instaura un régime civil et organisa des élections législatives dans les zones qu’il contrôle. Devant la fulgurance de l’avancée des éléments du PAIGC, les portugais, surpris et dépassés restèrent confinés dans les casernes, l’administration cloitrée dans les bureaux. Malgré l’assassinat d’Amilcar Cabral à Conakry début 1973 la lutte continue et la direction du parti revint à Aristides Pereira qui devint plus tard le premier Président du Cap Vert. En Septembre 1973 l’assemblée nationale du PAIGC se réunit à Boé et proclame l’indépendance de la Guinée Bissau. Cependant, cette indépendance souhaitée et conquise de haute lutte va léguer une situation très difficile aux nouveaux dirigeants, surpris d’hériter d’une situation de si grand dénuement. A l’inverse de leurs voisins francophones du Sénégal ou de la République de Guinée Conakry qui avaient trouvé quelques infrastructures laissées par le colonisateur et sur lesquelles ils pouvaient s’appuyer pour conduire leur pays. Plutôt, le Portugal ne laissa sur place qu’une brasserie qui produisait la bière dont avaient besoin les troupes portugaises et quelques machines pour décortiquer l’arachide et le riz. D’autres héritages non négligeables comme un taux d’analphabétisme de 95%, une espérance de vie de 35 ans et un taux de mortalité de 45% sont autant de facteurs qui expliquent en partie le retard de développement qu’accuse ce pays. Le PAIGC, alors parti-état, qui endossa ce lourd passif n’a pas eu le temps d’assoir une démarche ferme de développement; successivement secoué par des coups d’états et coups de force. Déjà en 1980, le président Louis Cabral qui voulait réunifier la Guinée Bissau et le Cap Vert est renversé, suite à un complot commandité par le premier ministre Nino Vièra. Ce qui va ouvrir
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une période sombre de coups de force et d’instabilité. Dissidents, opposants, militaires ou élus, personne n’est épargné par la violence. L’interprétation d’un marxisme-léninisme d’où la course aux affaires a largement supplanté la lutte des classes au profit des masses laborieuses a précipité ce pays de braves résistants dans une sombre situation favorable à tous les trafics dont celui de la drogue. La pauvreté qui s’installe avec l’inflation et le pésos sans aucune valeur significative ne pouvaient pas donner le souffle nécessaire aux rares entreprises d’état. Pour amoindrir la dérive monétaire la Guinée Bissau passe en 1998 au CFA, monnaie commune aux pays francophones de l’Afrique de l’ouest, encore parrainée par la France. Face à l’impuissance des cadres devant les récurrentes crises économiques, les luttes de pouvoir fratricides se poursuivent. Vièra sera renversé par Ansoumane Mané. Février 2000 Kumba Iala est élu mais déposé en 2003 par un coup d’état. Le général Séabra qui le déposa est tué en 2004 par des factions mutinées. Vièra de retour de son exil du Portugal fut réélu en 2005 mais assassiné en 2009 avec le chef d’état major Tagmé. On parle d’une implication des barons de la drogue colombienne qu’il protégeait et qui tiennent en main l’économie du pays. Toujours en 2009, c’est l’assassinat de 3 hommes politiques dont un candidat à la présidentielle, Bassiro Dabo ; la même année on notera la victoire de Malam B. Sanha aux élections présidentielles. Il décéda en 2012. Ensuite ce sera le coup d’état du général Mamadou Touré Kuruma, suivi d’une arrestation du président par intérim Raimunda Pereira et du premier ministre Carlos Gomes Junior, ce qui va amener l’Union Africaine a suspendre la Guinée Bissau. En Avril 2012 Manuel. S. Nhamadjo est nommé président de transition. Toujours en octobre 2012, tentative de coup d’état dirigé par le général Pansan avec 7 morts. Les événements violents vont soulever les problèmes souterrains de drogue que beaucoup soupçonnaient. En Avril 2013, arrestation par l’agence américaine anti drogue (DEA) du contre amiral José Américo Bubo ex chef d’état major de la marine, impliqué dans un vaste réseau international de trafic de drogue et inculpation par la justice américaine du lieutenant général Antonio Anjai, chef d’état major des armées pour complot de narco
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dossier
terrorisme avec les guérilleros colombiens des Farcs.
Des Espoirs d’Emergence encore Fragiles
Depuis le 20 Mai 2014, souffle quand même un vent d’espoir et de paix avec l’élection présidentielle de José Mario Vaz. Sa démarche d’ouverture vers la CEDEAO, et le Sénégal d’une part et plus récemment vers le Royaume du Maroc d’autre part confirment son orientation diplomatique et ses choix économiques pour sortir la Guinée Bissau du sous développement. Le Sénégal qui est son allié naturel et le Maroc qui l’a soutenue pendant la guerre de libération et qui manifeste présentement un grand engouement à consolider des relations économiques et de solidarité en Afrique devraient pouvoir soutenir les efforts de Monsieur Vaz. Néanmoins, des défis prioritaires parmi lesquels l’instabilité politique doivent être relevés. Il faut pour cela renforcer la démocratie, bâtir un réel état de droit en dotant la justice de forces exceptionnelles pour mieux mettre hors d’état de nuire tous ceux qui alimentent l’impunité. C’est un fait. La Guinée Bissau, du fait de sa pauvreté, de son instabilité politique et de son économie si informelle est un lieu idéal pour tous les trafiquants, particulièrement ceux de la drogue de l’Amérique du Sud. Il serait d’ailleurs intéressant que ses partenaires pour le développement songent à l’intégrer au dispositif de contrôle de l’immigration qui s’étend du Maroc au Sénégal et qui peut l’aider à enrayer les trafics qui menacent le pays. Si la stabilité se consolide, la Guinée Bissau aura toutes les raisons de prétendre au développement. L’économie repose en grande partie sur la pêche et l’agriculture. Le pays est le 6° producteur mondial de noix d’acajou avec une production d’environ 120 000 tonnes ; 60% des devises, soit 60 millions de dollars. Le riz et la forêt sont d’autres mamelles du pays bien qu’encore faiblement exploités. La Guinée Bissau possède de nombreuses autres richesses naturelles non encore exploitées dont le pétrole, le Bauxite ou le phosphate. Son littoral riche en poisson attire les pêcheurs de l’Union européenne qui y pêchent jusqu’ à 500 000 tonnes de poissons avec une contre
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partie de 7 500 000 €. Malgré ces atouts, la Guinée Bissau est le 3° pays le plus pauvre du monde parmi les pays les moins avancés (PMA). En 2009 l’éducation assez faible ne recevait que 9% du budget, le taux d’électrification faible et 85% des habitants vivent avec moins d’un dollar par jour. En ce moment un certain nombre de réformes a lieu ; ce qui encourage d’ailleurs les bailleurs de fonds, comme l’illustre le succès de la table ronde des partenaires tenue à Bruxelles en Mars 2015. Si la tendance de l’apaisement des conflits politiques se poursuit, avec une pluviométrie similaire à celle de 2015, la croissance qui s’est élevée de 2,6% à 4,8% en 2015 est estimée à 5,7% en 2016 et 6,2% en 2017. Le volume produit en noix d’acajou a augmenté de 30% en 2015 et l’U E a réactivé ses accords de pêche. Le FMI au titre du programme de facilité élargie de crédit (FEC) lui a alloué une tranche d’aide en juillet 2015. Si le retour à l’ordre constitutionnel en 2014 permet la reprise de la croissance et consolide la confiance des bailleurs de fonds, la fragilité demeure. En Aout 2015, le limogeage du gouvernement qui faisait de bons résultats à travers des réformes efficaces (hausse perception des recettes fiscales et récupération d’arriérés de taxes) a semé des doutes ; d’où la nécessité de redoubler de vigilance pour renforcer la stabilité politique gage de toute perspective de développement. Le plan de développement Terra Ranca en exécution jusqu’au remaniement et le contrôle des dépenses publiques étaient des acquis du gouvernement déposé.
Pôles d’attraction Economiques
L’agriculture qui enregistre 82% des emplois Bissau-guinééns et qui génère 80% des devises et plus de 60% du PIB doit particulièrement attirer l’attention des partenaires de la Guinée Bissau. C’est un secteur sous exploité vu que le pays reçoit en moyenne annuellement 1500 mm de précipitations. Bissau la capitale est le principal pôle d’attraction économique. Ce n’est pas mal d’entretenir des pôles de dynamisme mais si l’intérieur est livré à luimême cela crée des déséquilibres préjudiciables à l’ensemble du pays. L’arrière pays rurale doit être tiré des pratiques paysannes pour évoluer vers l’agriculture mécanisée mais durable. Les ressources en eaux courantes de la Guinée Bissau sont abondantes et les sols de grande qualité. Les partenaires du pays doivent saisir ces opportunités et l’accompagner vers un réel processus de développement en créant des pôles variés de redéploiement autour de l’agriculture, de la pêche ou des industries de transformations. Les services qui couvrent 42,5% de l’activité doivent être progressivement hissés du secteur informel. L’industrie qui ne représente que 13% du PIB, également très informelle est le maillon le plus faible. Le Portugal, l’ancienne puissance coloniale n’a pas investi dans ce domaine. La production d’acajou, principale ressource du pays n’est transformée sur place qu’à hauteur de 1% tandis que les ressources de pétrole, de bauxite et de phosphates ne sont pas encore exploitées. La démarche marocaine est entrainante Les pays africains qui ont de l’avance sur leurs voisins doivent faire preuve de générosité en les accompagnant dans leurs propres choix de développement. A ce propos la démarche du Maroc
dossier vers les pays africains est à saluer. Il ne s’agit pas d’œuvres philanthropiques, mais bien de stratégie économique et solidaire qui cherche à partager des expériences et à créer des richesses profitables aux uns et aux autres. Le Royaume qui entretenait avec ses partenaires traditionnels de l’Afrique de l’ouest diverses relations de coopération élargit progressivement sa démarche vers d’autres pays africains. La Guinée Bissau avec qui il vient de signer d’importants accords de partenariat ne lui est pas pourtant étrangère. Lors de la visite de sa Majesté le roi Mohammed VI en Mai 2015, Joao Sécuba, un vétéran de la Guerre d’indépendance rappelait que c’est le roi Hassane II qui leur avait offert les premières armes lors de la guerre d’indépendance. Au total 16 accords de partenariat ont été signés entre le Maroc et la Guinée Bissau lors de cette visite. Outre la création d’un espace sous régional de dialogue stratégique et de concertation, un accord-cadre est signé qui concerne la réhabilitation de l’infrastructure aéroportuaire, portuaire et routière précisait monsieur Aziz Rabbah, ministre de l’équipement. Trois axes de partenariat ont été déclinés pour ce qui concerne l’agriculture. Il est certain que si la Guinée Bissau s’aligne fermement sur la perspective de profiter de l’expertise agricole marocaine, elle peut trouver les moyens de redynamiser et de moderniser ce secteur si important dans son dispositif de développement. Les 2 pays doivent exploiter cette opportunité qu’ils viennent d’impulser autour des axes définis dans un réel esprit (win/win): 1° axe de partenariat autour des filières de la culture du riz et de l’élevage. 2° axe de partenariat autour de l’irrigation, des barrages, des intrants dont le phosphate et des aménagements hydro agricoles. 3° axe de partenariat qui concerne l’accompagnement des acteurs et l’encouragement de l’investissement. En plus des infrastructures et de ces axes si stratégiques, d’autres accords ont été signés autour des investissements, de la pêche, des mines, de l’eau et de l’électricité, de la santé et de l’éducation. Il est clair que ces différents chantiers peuvent ouvrir des perspectives importantes pour les deux pays, dans le cadre si enrichissant de la coopération sud/sud qui profite équitablement aux uns et aux autres. L’Agence de Gestion et de Coopération (AGC) L’agence de gestion et de coopération (AGC) créé à Dakar le 14 octobre 1993 entre le Sénégal et la Guinée Bissau est une réelle opportunité de développement. Elle a été mise en place dans le but de gérer de manière efficiente le litige relatif à la découverte de gisements de pétrole au large des côtes des deux pays. C’est du pétrole lourd évalué à 1,1 milliard de barils. Si son exploitation tarde encore c’est qu’il n’est pas facile à exploiter bien que beaucoup de compagnies y travaillent depuis des années. Les Compagnies comme Agip (Italie), Exon Mobil Amaral (USA) Sterling Energy (Grande Bretagne) Ofi énergie (Australie) et Makmore (Malaisie) ont fait bien avancer les recherches et les perspectives de forage. Sur le plan de la pêche l’agence travaille en collaboration avec l’institut océanographique Espagnol pour une exploitation judicieuse des ressources halieutiques de la zone. Malgré des efforts louables la dynamique de coopération de l’agence par rapport à ses missions doit être accélérée et diversifiée pour favoriser la création de richesses annexes et AFRIQUE DEFIS
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ne pas se focaliser uniquement sur le pétrole. En effet, à l’origine, les missions assignées à l’agence étaient d’une part la gestion des eaux maritimes que partagent les deux pays et d’autre part contribuer à bâtir l’Afrique du futur. Elles étaient déclinées autour de trois (3) points : 1) Encourager et contribuer au développement économique des deux (2) pays. 2) Unir les populations. 3) Favoriser les échanges ainsi que le bien être et la prospérité des citoyens. Il y’ a certes dans cette vision l’esprit d’ouverture et de générosité en mesure de porter les grands projets. L’intégration de la Guinée Bissau dans la famille de la CEDEAO, et de l’UEMOA répond bien à cette vision mais il faut arriver à animer les espaces économiques. D’où la nécessité de travailler à la promotion de Champions en mesure d’accompagner les politiques économiques que les états doivent davantage initier pour décloisonner les pays et créer des richesses profitables aux populations frères. Toutes les formes de partenariat doivent être visitées à l’image des accords arrêtés entre le Maroc et la Guinée Bissau. Ensuite, il faut les mettre en œuvre concrètement et les faire constamment évaluer par des agences de suivi pour mesurer l’efficience, l’efficacité et opérer les ajustements nécessaires. Mieux encore, vu l’expérience de la coopération entre d’une part le Sénégal et la Guinée Bissau à travers l’agence et d’autre part l’ancienneté des liens économiques entre le Maroc et le Sénégal, pourquoi ne pas ouvrir davantage les possibilités de coopération entre les trois (3) pays. Le Chantier est encore vierge et les défis à relever passionnants. Il faut quand même une ferme volonté politique et une grande détermination d’acteurs économiques et de développement imprégnés de l’esprit de bâtisseurs en mesure d’impulser les dynamiques qui construisent les grandes œuvres.
ABDOURAHMANE
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Coopération Maroc -Nigéria:
Les Enjeux du Gazoduc
La problématique de l’énergie constitue une préoccupation majeure de nos jours. Le monde dans sa quête permanente d’améliorer le quotidien et mieux prévenir l’avenir, se réajuste au fil du temps sur ce problème capital. Le Nigéria et le Maroc qui ont décidé de faire de l’acheminement du gaz une priorité ont bien saisi l’importance de ce facteur de développement ; ce qui du reste a motivé le projet de réalisation de ce gazoduc. Sa rentabilité pour les deux pays sera sans nul doute ; sans oublier les retombés dans les autres pays situés le long de la côte ouest africaine.
A propos de gazoduc
La plupart des gazoducs conduisent du gaz naturel depuis les endroits d’extraction jusqu’aux consommateurs directs. L’estimation donnée par rapport à la distance du projet, de gazoduc dans le monde est de plusieurs millions de kilomètres et correspond à plus de 25 fois la circonférence du globe. Ces gaz utilisés sont en majorité terrestres, approximativement à un mètre de profondeur dans les endroits habités ou placés à même le sol dans des lieux arides comme le désert. Un gazoduc est donc, un circuit garantissant le transport d’un gaz, sous haute pression, sur de longs trajets. Il se développe sous des réseaux internationaux et amène le gaz en différents lieux du globe. -Les gazoducs peuvent être répertoriés en trois foyers principaux: -Gazoduc de récolte, qui permet de ramener le gaz pris des gisements ou d’accumulations souterraines vers des lieux d’extraction. - Gazoduc de transport ou de transit, acheminant sous haute pression le gaz traité (déshydraté, désulfuré, ...) aux portes des zones urbaines ou des sites industriels de consommation. -Gazoduc de partage qui permet de répartir le gaz à température moindre auprès des agents économiques : les petites industries AFRIQUE DEFIS
ou les consommateurs finaux.
Projet révolutionnaire.
Cette initiative annonce des perspectives intéressantes au regard des intérêts et enjeux qu’elle suscite. L‘Afrique entame ici un pas de géant avec des projets pareils. Un signal fort à prendre avec beaucoup de considération. Soucieux de l’amélioration des conditions de vie du monde et de l’Afrique en particulier; les deux chefs-Etat fait preuve de pragmatisme et de générosité dans l’effort. Leur largesse de vue s’est affichée sur les différents accords de coopérations arrêtés. Rappelons que Le Maroc de par l’entremise de Sa Majesté MOHAMMED VI, ne cesse de faire montre de bienveillance et de professionnalisme en visitant un grand nombre de pays d’Afrique ; dans le but bien évidemment de prêcher une coopération économique sud/sud mais aussi la nécessité d’unification, de solidarité, d’amour et de partage. Une vision pertinente et généreuse à prendre à bras le cœur. Car, une autre Afrique de dirigeants braves avec des valeurs fortes comme celle que propose le Roi MOHAMMED VI et certains de ses confrères devient sans doute un continent en mesure de relever les grands défis dressés devant des populations faibles. Ce projet assez fédérateur qu’est le gazoduc est de la plus grande importance, dans un monde ou la plupart des pays tiersmodistes sont confrontés à un ensemble de maux dont le plus contraignant est en relation avec l’énergie et principalement le gaz. Il aidera sûrement à résoudre, auprès de nombreux africains, de gros problèmes liés à un manque de ce produit de première nécessité car le gazoduc doit traverser beaucoup de pays Le projet gazier très ambitieux est estimé à plusieurs milliards de dollars. Parallèlement à cette initiative, le Maroc et le Nigéria ont signé un mémorandum d’entente pour la mise en œuvre du gazoduc qui doit longer les pays de la côte ouest-africaine.
47 L’adhésion d’autres nations de l’Afrique de l’ouest, à côté du Maroc par rapport à ce projet révolutionnaire est déjà effective; ce qui est aussi honorable pour les dirigeants de ces pays.
Illustration de canalisation du gazoduc
Il y a quelques temps déjà, certains pays avaient envisagé des initiatives identiques avec le Nigéria. A l’exemple de l’Algérie qui avait commencé des pourparlers avec le pouvoir nigérian. Cependant des pays clients avaient affiché des réticences. Parmi les causes, il y a le fait que l’initiative devait passer par
le Sahel et l’Algérie pour atteindre l’Europe sur près de 4000 kilomètres. Les précautions sur le plan sécuritaire ont pesé sur les motivations dans la mesure où, cette zone est connue pour son instabilité politique. Suite à ces constats d’incertitude, l’Algérie n’avait pas pu rassembler les fonds nécessaires, pour la réalisation de ce projet louable. C’est sans doute pourquoi l’idée n’avait pas pu se concrétiser. Le Nigéria qui détient les plus gigantesques provisions de gaz naturel dans toute l’Afrique s’est bien engagé manifestement sur ce grand projet vu l’envergure de la rencontre entre le Souverain et le président Muhammadu Buhari à Abuja. Cette mine de gaz ravitaillera certes l’Europe et constituera aussi une fontaine de provision d’un schéma gazier du royaume, depuis longtemps s’est lancé dans un processus de diversification de ses centres d’approvisionnement et clients. Il convient de souligner aussi que le Maroc remplit toutes les conditions nécessaires permettant de voir ce projet révolutionnaire se concrétiser malgré la distance. Les conditions financières et sécuritaires lui sont favorables, selon beaucoup de sources. A titre de rappel, le projet de gazoduc sur la côte ouestafricaine avait commencé il ya de cela plusieurs années. En ce qui concerne l’officialisation du lancement du gaz, elle s’était effectuée durant la période 2010. Plusieurs pays de l’Afrique de l’ouest sont présentement joints par le West African Gas Pipeline(WAGP). Il est question maintenant, de l’étendre vers d’autres horizons.
Les enjeux de ce marché local de l’électricité.
Ce gazoduc est présenté tel un gigantesque projet au sein de l’Afrique de l’ouest. Les entreprises Nigéria Sovereign International Authority et Ithmar (dont l’ancienne dénomination AFRIQUE DEFIS
est Wessal Capital) portent ce projet à bon port. Il sera donc bâti avec la contribution de la plupart des acteurs concernés, dans l’optique bien évidemment, de pouvoir booster le projet en termes d’électrification du plus grand nombre. Surtout dans tout le territoire de l’Afrique de l’Ouest.
Vision régionaliste
Les deux pays ont une vision régionaliste avec en effet, l’objectif de créer une plateforme régionale concurrentielle de l’électricité ambitieuse, susceptible d’avoir sa place sur le marché européen et qui permettra sans doute, d’accroitre des segments de production intégrés dans le monde de l’industrie, les engrais et l’agro-business. L’office chérifien des phosphates (OCP) du Maroc et Dangote Industries Limoted du Nigéria, font parti des entreprises impliquées dans le projet d’engrais. Ce qui aura pour conséquences positives, l’attraction de flux étrangers et l’amélioration de capacité en termes d’exploitations. L’initiative est encore en ce moment à sa phase d’étude. En ce qui concerne les flux financiers du projet, le montant n’a pas encore été officialisé. La presse autochtone est juste lancée dans des estimations. Elle détermine le coût des travaux à des milliards de dollars. Il y a 15 ans de cela, l’entreprise Nigéria national petroleum corporation compagnie (NNPC ) et Sonatrach du Nigeria s’étaient aussi entendues sur une idée pareille. C’est-à-dire, le gazoduc transsaharien. Cependant pour des raisons internes, l’initiative n’était guère allée jusqu’à son terme. Ce gazoduc était censé acheminer, 30 milliards de centimètres cubes par an sur 1.037 km, depuis le Nigéria jusqu’à la frontière avec le Niger dans un premier temps. Deuxièmement, sur 841 km du Niger en partance pour l’Algérie et terminer son chemin en Europe vers l’Espagne.2.303 km avaient été prévus pour ce dernier. Mais des blocages divers n’avaient pas permis sa réalisation. En guise de souvenance, les grands axes du plan avaient été discutés en marge du séminaire stratégique du 19 juillet 2016 organisé au Nigeria par des médias importants. Comme, la revue Economie-Entreprises du Maroc, en collaboration avec Center for Public Policy Alternatives et le Think tank du Nigéria. Un évènement qui avait vu la participation d’un éminent homme d’Etat africain, en l’occurrence l’ancien président Olusegun Obasonjo. De par sa mobilité depuis des années dans la proximité des devises et relations entre le royaume et le Nigéria ; ce dernier ne pouvait sans doute, manquer à un tel évènement. L’Afrique sort petit-à-petit de sa torpeur et parait de plus en plus, déterminée à s’affirmer aussi bien, sur le continent africain qu’ailleurs. Des initiatives pareilles sont les preuves d’une véritable prise de conscience de la part de certains dirigeants à travailler dorénavant pour l’essor du continent. Car, longtemps marginalisée, l’Afrique dispose pourtant beaucoup de possibilités pour se développer.
Romuald DJABIOH
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Maroc / Côte d’Ivoire : Fraternité et solidarité La Côte d’Ivoire est un pays membre de l’Union africaine. Elle
à une superficie de 322 462 km carré et une population de 26. 578.367 habitants. Limitée au nord par le Mali et le Burkina Faso, à l’ouest par la Guinée et le Libéria, au sud ouest par l’océan Atlantique et à l’est par le Ghana. Sa capitale politique et administrative est Yamoussoukro et Abidjan est le centre économique principal. Au- delà des dialectes dont elle regorge, le français est la langue officielle. La monnaie d’échange est le franc CFA. Elle fait partie de la CEDEAO. Comme la plupart des pays subsahariens, cette dernière a obtenu son indépendance pendant la période 1960, plus précisément le 7 août sous le règne de Félix Houphouët Boigny, président de la République à l’époque. Son économie est essentiellement basée sur la production du cacao et du café. Ce qui lui a permis au cours des deux premières années une croissance exponentielle, faisant d’elle la plaque tournante en Afrique de l’ouest et subsaharienne. La Côte d’Ivoire a traversé pas mal de crises ces dernières années. D’abord, la crise économique de 70 qui a engendrée beaucoup de perturbations aussi bien, sur le plan politique que social. Ensuite, en 93 avec le décès du président Félix Houphouët-Boigny. Des reformes entreprises donnèrent lieu à une nouvelle Constitution et l’organisation d’un référendum en 2000 avec pour vainqueur, Laurent Gbagbo. Des tensions sociales et politiques furent également observées au cours de son mandat.
Aujourd’hui la Côte d’Ivoire est dirigée par le président Alassane OUATTARA, vainqueur de la dernière élection ivoirienne.
Ce dernier entend poursuivre le cheminement laissé par ses prédécesseurs, dans les relations sud/sud. Particulièrement avec le Maroc ou les relations entre les deux pays sont à bras le cœur. Grâce à la politique des deux dirigeants, Sa Majesté MOHAMMED VI et Son Excellence M. Alassane OUATTARA, des actions AFRIQUE DEFIS
bilatérales et de coopérations sont effectives. Lesquelles sont économiques, politiques et sociales. La préoccupation du continent africain reste toujours au rendez-vous dans leurs démarches.
Le Roi et M. Alassane OUATTARA se lancent dans des démarches
pour une stabilité politique, économique et sociale aussi bien pour le continent africain, que pour leurs nations respectives. Pour le cas de la Côte d’Ivoire, les élites envoient un signal fort en vue de restaurer un climat de confiance. Ce qui permettra sans doute de mener de nombreuses réformes en son sein. Des initiatives visent bien évidemment à porter un regard favorable sur les besoins fondamentaux des populations : L’eau, la santé, l’éducation étant au centre des préoccupations. Des partenariats sont établis entre les deux chefs d’Etat. Par exemple, grâce aux protocoles d’accords, le Royaume chérifien accueille plus de 3000 étudiants et officiers ivoiriens dans ses établissements pour suivre des formations. Des formations de hautes envergures ne sont pas en reste. La formation est un élément important pour parfaire l’avenir ; d’où leurs engagements en ce sens et dans d’autres domaines.
Avec le redémarrage de la plupart des activités économiques
après les temps de troubles il y a de cela quelques années, les accords établis avec le Maroc et d’autres nations ont permis à la Côte d’Ivoire de renforcer ses acquis. Sa croissance est passée de (4.5%) à (8.6) durant l’année 2012. Ce qui sans doute, n’était pas le cas durant l’année 2011 ou la croissance était de 4.7%. Entre 2009 et 2013 les entreprises marocaines (surtout dans le domaine énergétique, financier et immobilier) se sont installées en Côte d’Ivoire. Cette dernière est le huitième fournisseur et
49 cinquième client du royaume. Les échanges fructueux et cordiaux ouvrent des perspectives économiques heureuses. D’autres initiatives porteuses ont eu lieu en Côte d’Ivoire, toujours pour le bien-être des populations. A savoir, les deux évènements économiques qui ont vu le jour en 2014 et 2015. Le premier a eu lieu à Abidjan et à abouti à la signature de plusieurs accords : 26 accords de coopération sont sortis du forum économique Ivoiro-Marocain et concernent plusieurs domaines. Les autorités en charge des départements concernés les ont mis finalisés sous le regard attentif du Roi MOHAMMED VI et le chef du gouvernement ivoirien : les infrastructures, les logements sociaux, le sport, la pêche, l’agriculture, les mines, les secteurs du tourisme et les finances, sans oublier bien évidemment, la réhabilitation de la baie de cochon sont des domaines cibles de cette coopération. La stratégie en termes d’investissement doit prendre un essor exponentiel. La Côte d’Ivoire peut bénéficier des avancées technologiques enregistrées par le Maroc pendant ces quinze dernières années. On peut voir à travers ce partenariat, une volonté du Maroc à favoriser les rapports sud/sud en apportant son expertise. Le second évènement à eu lieu au Royaume, à Marrakech en 2015 et a vu naître la signature de 16 accords bilatéraux. Le président Alassane OUATTARA pour la circonstance effectua une visite fraternelle et de travail au Maroc le 20 janvier 2015. Les résultats des échanges ont donné lieu aux accords suivants: un mémorandum d’entente ayant attrait à l’initiative de la sauvegarde et de la valorisation de la baie de Cocody, la sécurité, les affaires islamiques, la coopération dans le secteur de l’éducation et de l’enseignement technique, le commerce international, la santé, l’environnement, la sureté et la justice. Ainsi, on observe dans ces différents accords une ferme volonté d’œuvre commune pour l’émancipation de l’Afrique. L’histoire nous rappelle que l’économie des deux pays est dominée par le secteur agricole et touristique, surtout pour le Maroc qui connaît bien des avancées dans ces différents domaines. La maitrise de l’agriculture et d’autres secteurs étant au point. Soucieux de l’avenir du continent, le Maroc exporte son savoir faire et ses marchandises partout ailleurs. Cependant, la vision globale impulsée s’intéresse principalement à l’essor de l’Afrique. L’occident l’ayant acquis depuis longtemps. De fait, la démarche adoptée par le Souverain à la recherche d’une assise et d’une autonomie panafricaine est tout simplement ingénieuse, digne et louable. L’espoir renaît petit-à-petit. La solidarité, la consolidation et la fraternité se dessinent à l’horizon. Le mercredi 11 janvier 2017, la Côte d’Ivoire a procédé à un remaniement ministériel. Son nouveau premier ministre Amadou Gon COULIBALY a choisi la future équipe destinée à conduire le projet de société du Président OUATTARA. Un gouvernement composé de 28 ministres à la place 35 dernièrement. L’attention de plusieurs médias à ce titre ne s’est pas fait attendre. Les critiques de favoritisme et de népotisme de certaines presses à l’égard du choix de quelques ministres par le premier ministre ne servent pas la sérénité et l’apaisement. Le successeur de KABLAN DUNCA est arrivé à faire de Philippe SEREYS-EIFFEL, son Directeur de cabinet. D’autres également se sont vus proAFRIQUE DEFIS
mouvoir, à l’exemple du secrétaire général Thierry TANOH, dorénavant ministre de l’énergie et du pétrole. Un remaniement qui doit impulser un nouveau dynamisme suivant la démarche très pragmatique du Président Ouattara. Cependant, malgré la nécessité de mettre en place une nouvelle équipe après les dernières élections, les mouvements de revendications ont du accélérer certaines mutations. Les 05,06 et 07 janvier 2017, un ensemble de soldats à Bouaké avaient suivi rapidement les mouvements d’humeur de leurs confrères des localités de Daloa, Korhogo, Daoukro et Man. Ce qui avait crée une situation de crise et de panique dans le pays. Plusieurs revendications étaient soulevées dont les primes dues aux ex-soldats des Forces Armées Nouvelles(FAN) et la valorisation de leur situation vitale et de fonction: 8400 agents pour être précis. D’après une communication gouvernementale, un accord a été effectif avec les grévistes le 07 janvier 2017. Les créances de la prime auraient été soldées progressivement par le gouvernement Ivoirien. Aussi, du 09 et 13 janvier, certains fonctionnaires de Côte d’Ivoire ont déclenché un mouvement. Ce dernier a porté notamment sur la modification de l’ordonnance de 2012, relative à la pension de retraite et le paiement de stock d’arriérés de salaires. Cette dernière s’est prolongée jusqu’au 20 janvier 2017. Suite au silence des autorités à ce sujet les mouvements ne cessent de s’amplifier. D’autres manifestations ont eu lieu du 16 au 17 janvier 2017. Il y aurait eu des confrontations entre les différents agents : gendarmes et militaires à Bouaké. Face à ces mouvements sociaux et mutineries, les autorités ivoiriennes depuis le 18 janvier 2017 ont présenté plusieurs explications à ce titre, dans le but de ramener l’ensemble à de meilleurs sentiments. Il est urgent d’être attentif et plus pragmatique pour solutionner les mouvements d’humeur qui rappellent plus ou moins l’instabilité des années antérieures vécus par ce beau pays. Des voies définitives de résolution des conflits doivent être envisagées pour se concentrer sur les questions essentielles de développement. Nous espérons par ailleurs, que ce nouveau gouvernement conduit par Amadou Gon COULIBALY pour soutenir le plan d’actions du président OUATTARA, sera à la hauteur des attentes du peuple ivoirien. A propos des relations si dynamiques entre le Maroc et la Côte d’Ivoire, il est plus que nécessaire que d’autres dirigeants emboitent le même pas. Car, il en va de l’avenir du continent. Les pays africains faibles et étroits ne peuvent pas se développer chacun dans son coin. L’avenir de l’Afrique se fera avec plus d’emprise et d’ouverture des uns vers les autres afin que l’intégration alors effective et enrichie profite à l’ensemble du continent. Romuald DJABIOH
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flashs AFRIQUE DU SUD
Suicide
CAMEROUN
l’indignation, en Europe et en Afrique
Venise, le 21 janvier 2017, Pateh Sabally se noyait dans les eaux du Grand Canal de Venise. Son suicide a été observé par des dizaines de personnes, dont la réaction, au lieu de lui porter secours, a été de prendre des photos et des vidéos du drame, de se moquer du sort du malheureux qui se noyait sous leurs yeux – voire de l’accabler d’insultes racistes. Le Monde Afrique donne la parole à un photographe italien, Nicola Lo Calzo, très investi sur les sujets de migrants, et à notre chroniqueur à Dakar, Hamidou Anne, pour deux regards qui se répondent sur ce drame.
Les députés du parti sud-africain d’opposition des Combattants pour la liberté économique mené par Julius Malema estiment que le président n’était pas légitime pour s’exprimer. La présidente du Parlement, Baleka Mbete, a demandé aux parlementaires EFF, vêtus de leurs traditionnelles combinaisons rouges de mineurs et de femme de ménage, de quitter l’Assemblée. Ils ont été sortis dans le chaos par une trentaine d’agents de sécurité du Parlement et ont échangé des coups avec des agents de sécurité. C’est la troisième année consécutive que le discours à la nation de Jacob Zuma est perturbé par des députés EFF.
Le président camerounais Paul Biya a salué mercredi 8 février à Yaoundé, lors d’une réception au palais présidentiel, le talent des joueurs de l’équipe nationale, les Lions indomptables. Le Cameroun a remporté son cinquième titre de champion d’Afrique en battant l’Egypte (2-1), déjà sept fois vainqueur, en finale, dimanche 5 février 2017 à Libreville.
Nkosazana Dlamini Zuma
Nkosazana Dlamini Zuma, ancienne présidente de la Commission de l’Union africaine
LA GAMBIE
GABON
Le Président gabonais Ali Bongo Ondimba a procédé le 11 septembre dernier à un remaniement ministériel. Il a nommé Mme Madeleine Berre au poste de ministre du Commerce, des petites et moyennes entreprises, de l’artisanat, du tourisme et du développement des services. Mme Berre était à la tête du patronat gabonais, la Confédération patronale gabonaise (CPG) qui regroupe 300 entreprises, générant près de 80 % du PIB national et employant 90 % des salariés du privé dans le pays. AFRIQUE DEFIS
C’est une photographie historique, car elle symbolise le départ de Yahya Jammeh. L’histoire de ce cliché est hors du commun. Une photo qui a fait le tour du monde en quelques minutes, mais qui n’a jamais été publiée par les journaux et les médias en ligne. Car elle est restée, le temps d’une nuit, anonyme. Son auteur, le photographe indépendant, Misha Somerville n’aurait même pas dû se trouver à Banjul. RFI a décidé de vous raconter l’histoire de cette image qui fixe à jamais la chute, le départ de celui qui a régné sur le Gambie durant 22 ans.
L’ex-présidente de la Commission de l’UA a choisi de fêter ses 68 ans, le 29 janvier, juste avant l’élection de son successeur au sein de l’organisation panafricaine dans sa résidence d’Addis-Abeba Parmi les invités figuraient justement trois des candidats : son succeurle Tchadien Moussa Faki Mahamat et les deux autres candidats, le Sénégalais Abdoulaye Bathily et la Kényane Amina Mohamed. Dlamini-Zuma s’est attelée à préparer le passage de relais pour se consacrer pleinement à sa future carrière politique en Afrique du Sud. Mais elle devra aller plus vite qu’elle ne le souhaitait : le nouveau président de l’UA, Alpha Condé, lui a donné jusqu’au 1er mars pour faire ses cartons, soit un peu plus de quatre semaines.
flashs RENAULT
TACHAD
Idriss Déby Itno
As de la diplomatie militaire et maillon fort du dispositif antijihadiste mis en place au Sahel par la France et les États-Unis, avec qui il partage une communauté d’ennemis, « IDI » doit faire face à la plus grave crise financière qu’ait connue le Tchad depuis quinze ans. la chute des cours du pétrole qui met l’économie tchadienne à genoux, le front social qui craque sous les coups de boutoir des syndicats et les défis sécuritaires que font peser Boko Haram et le chaos libyen, la problématique fardeau qui pèse lourd sur l’homme de 64 ans à la tête de la présidence depuis plus de 26 ans. Le président Idriss Déby Itno a achevé son mandat de président de l’Union Africaine lors du sommet d’Addis –Ababa sans complexe et a pu faire ce qu’il a pu.
Carlos Ghosn, l’inoxydable multi-PDG de Renault, Nissan et Mitsubishi, avait affirmé qu’il n’y a pas de difficulté dans l’industrie automobile qui ne puisse être résolue par un bon modèle. Aux commandes de Renault depuis plus de onze ans, Carlos Ghosn est entièrement comptable de la situation actuelle. Plongé à la limite de la faillite en 2009 à la suite de la crise financière mondiale, le groupe a annoncé ce vendredi 10 février les résultats les plus brillants de son histoire. Il a vendu 13 % de voitures de plus qu’en 2015, a accru son chiffre d’affaires de près de 6 milliards d’euros et ses bénéfices ont bondi de près de 38 %, à 3,3 milliards d’euros. Une deuxième année de très forte croissance qui vient effacer les critiques récurrentes sur la fragilité de Renault par rapport à son allié japonais Nissan et sur l’abandon progressif de la France par un constructeur aimanté par les seules perspectives des marchés émergents.
ETHIOPIE
TANZANIE MALAWI
L’Éthiopie recevra 375 millions de dollars sur la période 2017-2019, dans le cadre du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. En septembre 2016, les donateurs se sont engagés à verser près de 13 milliards de dollars au Fonds mondial sur les trois prochaines années. Avec une enveloppe de 375 millions, l’Éthiopie fait partie des principaux pays récipiendaires. Le Fonds mondial finance des programmes de santé dans près de 140 pays, notamment en Afrique. Son action aurait permis de sauver 20 millions de vies, en mettant plus de 9 millions de personnes sous traitement antirétroviral contre le VIH, en traitant 15 millions de personnes contre la tuberculose et en distribuant 650 millions de moustiquaires dans le cadre de la lutte contre le paludisme. La France est le deuxième contributeur au Fonds mondial, qu’elle a financé à hauteur de 12,5 % depuis sa création en 2002 (4,5 milliards de dollars).
Le Malawi et la Tanzanie ont accepté de reprendre les négociations pour résoudre un vieux différend frontalier qui les oppose au sujet du lac Malawi, une zone potentiellement riche en pétrole, a annoncé mardi Peter Mutharika, le président malawite. Les deux pays revendiquent depuis plus de cinquante ans une partie du lac Malawi, zone potentiellement riche en pétrole « Des efforts de médiation vont être faits en vue de mettre fin au litige sur la frontière du lac Malawi », a annoncé dans un communiqué M. Mutharika, après une rencontre avec le ministre tanzanien des affaires étrangères, Augustine Mahiga, dans la capitale malawite Lilongwe. « Le différend autour du lac s’est enlisé depuis quelque temps, mais nos deux pays ont accepté de réactiver un comité de médiateurs », a confirmé devant la presse M. Mahiga. Les deux pays s’opposent depuis plus de cinquante ans sur le tracé de la frontière sur le lac de près de 30 000 km2 où chacun espère découvrir des réserves de pétrole et de gaz.
Fonds mondial contre le sida, la «Une frontière au milieu du lac» Le contentieux frontalier pertuberculose et le paludisme siste encore
RWANDA
Assemblée nationale rwandaise a adopté ce mercredi 8 février une loi visant à faire du swahili la quatrième langue officielle du pays, au même titre que le français, l’anglais et le kinyarwanda. Une décision qui met en lumière le statut précaire de la langue de Molière dans le pays. La langue la plus parlée d’Afrique subsaharienne est en passe de devenir la quatrième langue officielle du Rwanda. Ce mercredi 8 février, l’Assemblée nationale rwandaise a adopté une loi visant à faire du swahili le quatrième idiome du pays, après le kinyarwanda, le français et l’anglais. AFRIQUE DEFIS
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GABON
est confiée au Président Omar BONGO ONDIMBA, Directeur de cabinet à l’époque. Ce dernier présidera le pays de 1967 en juin 2009, date de son décès. Une phase de transition s’ensuivit, Rose Francine ROGOMBE, présidente du sénat prend les commandes suivant les normes institutionnelles en attendant l’organisation de l’élection présidentielle du 30 août 2009. Date à laquelle Ali BONGO ONDIMBA se voit confier la clé de la République gabonaise. Une élection qui fit beaucoup de bruits. L’élection Présidentielle du 27 août 2016 a constaté la réélection du président Ali BONGO ONDIMBA. Depuis cette proclamation par les autorités gabonaises, le Gabon est sous-tension. Pour le bien-être de l’Afrique, il est plus qu’important que les principes régissant la vie en société soient vraiment réguliers et effectifs parce qu’ils sont déterminants pour la paix et le développement .Une véritable réflexion devrait s’opérer à ce sujet pour rompre définitivement avec les pertes de temps et désordres qui accompagnent les contestations d’élection. Certains pays africains de l’ouest qui ont résolu ce grave problème sont maintenant bien positionnés sur l’axe de développement ; les enjeux se sont déplacés vers l’économie.
Situation économique
Géographie
L’Afrique centrale est composée de plusieurs pays parmi lesquels, le Cameroun, la Guinée Equatoriale, Sao tomé-et-principe la République du Congo, la République démocratique du Congo et le Gabon. Le joli pays forestier qu’est le Gabon est traversé par l’équateur. Son relief est constitué d’une plaine côtière moindre, de collines à l’intérieur et de savanes à l’est et au sud. Il est de température chaude et humide avec quatre saisons. Deux saisons sèches et deux saisons de pluie. La grande saison sèche commence à partir du mois de mai pour s’achever en septembre. La grande saison de pluie quant à elle, va d’octobre à novembre. La petite saison de pluie va de février au mois d’avril et la courte saison sèche, de décembre à janvier. Il a une superficie de 267.667 kilomètres carrés et une population avoisinant les 1 ,800 000 d’habitants. Son territoire est subdivisé en 9 provinces : Estuaire, Haut-Ogooué, Moyen-Ogooué, N’gounié, Nyanga, Ogooué-Ivindo, Ogooué-Lolo, Ogooué-Maritime, Woleu-Ntem. D’après certaines estimations, la province la plus peuplée du Gabon est l’Estuaire, endroit où se trouve sa capitale, Libreville, avec plus de 540.000 mille habitants. Les autres villes importantes sont Port-Gentil, capitale pétrolière, centre industriel de transformation des matières premières (le bois, le pétrole), Franceville avec ses beaux plateaux et plaines qui attirent les adeptes de l’écotourisme, Oyem, situé dans le nord du Gabon dans la province de Woleu-Ntem. La culture vivrière est très représentée en son sein. On y cultive de la banane et bien d’autres produits agricoles.
Les aspects politiques, économiques, sociaux et culturels
Le Gabon obtient son indépendance le 17 août 1960, sous la direction du Président Léon MBA. Parti en 67, la destinée du pays AFRIQUE DEFIS
Le Gabon fait parti des pays à revenus intermédiaires de la tranche supérieure. Les statistiques récentes le place en cinquième position en Afrique, par rapport à sa capacité de production pétrolière. Au cours de la dernière décennie, il a produit une forte croissance économique. Le manganèse et la production pétrolière ont impacté positivement sur cette croissance observée. Pour ces cinq dernières années, le domaine pétrolier à représenté à lui seul 80% en termes d’exportations, soit 60% des recettes budgétaires et 45% du produit intérieur brut (PIB). Aujourd’hui, la récession pétrolière constatée a beaucoup affecté son économie. Pour apporter une amélioration, les autorités gabonaises ont décidé d’innover en s’orienta vers d’autres secteurs d’activité. Pendant l’année 2015, la croissance économique a subi un déclin, soit 3.9%. La production pétrolière brute est passée en cette année à 87 millions de barils. La même année, la situation budgétaire à subi une phase de récession. En dépit de la volonté des autorités gabonaises de faire preuve de rigueur sur la gestion des dépenses qui conduiraient à un rebondissement de sa croissance, le résultat n’a pas été à la hauteur des attentes. En 2014, le Gabon produisait 219.607 barils par jour en moyenne, contrairement à la production au courant de l’année 2000 qui s’élevait à 300.000 barils par jour. Il se peut que cette production s’amoindrisse progressivement. Selon des spécialistes elle doit descendre à moins de 100.000 barils par jour, dans moins d’une décennie. Durant les périodes 2010 et 2014, la baisse de la production pétrolière n’a pas favorisé les résultats. De 98 dollars le baril contre 66 durant la période 2005 et 2009, cette tendance à sans doute continué en 2016 avec une baisse de 2.7% du produit intérieur brut(PIB).Pour 2018, une amélioration du PIB est envisageable, soit 1.8% dû à l’augmentation des bénéfices tirés d’autres secteurs d’activité. Le budget de 2016 avait inclus des précautions visant à contrer la baisse de profit. Ainsi, pour mieux gérer les dépenses, les autorités gabonaises ont envisagé de procéder à des réaména-
53 Malgré le fait que le taux d’instruction soit l’un des plus élevés en Afrique (96.4%), le système scolaire du Gabon reste confronté à plusieurs épreuves ; Lesquelles jouent défavorablement sur sa jeunesse et cela se voit par le pourcentage de redoublement important non seulement mais aussi, par le fait que plusieurs jeunes ne terminent pas le plus souvent leurs études. D’ou la nécessité de refaire d’opérer des réformes en vue de proposer de meilleures approches.
La culture Gabonaise
gements administratifs et structurels importants dans plusieurs domaines. Tels, le cas des infrastructures et la santé. Il convient d’admettre qu’à moyen terme, les ambitions économiques du Gabon restent tout de même ouvertes. Malgré la baisse du prix du pétrole qui à longtemps constitué son pilier économique, l’espoir de voir une amélioration économique existe avec le dynamisme amorcé dans d’autres secteurs d’activité porteurs de rendement. Le secteur des mines dans le haut-Ogooué, précisément dans la ville de Monda mis en route dernièrement peut booster la productivité. A cela s’ajoute, d’autres secteurs, comme l’agriculture et la pisciculture ou des partenariats public-privé avec des multinationales ont vu le jour récemment. Ils peuvent eux aussi, impulser une bonne dynamique économique. Grâce aux différents accords signés avec La société OLAM de Singapour, le taux de croissance du Gabon devrait ultérieurement atteindre de bons indicateurs pour l’année 2017 (5.4%) de croissance. A contrario, à cause du climat délétère actuel qui a des répercutions sur la plupart des secteurs d’activité au Gabon ; ce dernier est classé à la 162eme place sur 189 pays. La stratégie des autorités gabonaises pour la mouvance des domaines externes au pétrole s’est jusqu’ici orienté vers l’investissement étranger. Récemment, la Banque mondiale dans son observation a suggéré de porter un regard ferme sur le capital humain, la mise en disposition d’un environnement fiable. Sans oublier l’amélioration de la qualité et le renforcement des infrastructures. Des éléments essentiels pour accélérer le développement.
Plan social
Sur le plan social, des statistiques concordantes de 2013 ont mentionné qu’environ 30% des citoyens gabonais vivent dans des conditions précaires. Le revenu inferieur au salaire minimum de 150.000 francs CFA étant insuffisant pour palier aux innombrables besoins. La dégradation en matière d’accès aux services de première nécessité s’est accélérée dernièrement, notamment pour l’eau potable, la santé et l’électricité .60%. Suite à ces observations, en 2014, l’Etats gabonais organisa des concertations afin de définir un angle d’investissement humain (SIHG). Au cours de cette période, cette politique nouvelle sera prioritaire pour le gouvernement : aider les habitants à faibles revenus pour promouvoir des activités créatrices de valeurs ajoutées ; encadrer les habitants les plus touchés (orphelins, troisième âge, handicapés). Mais, les résultats tant escomptés semblent n’avoir pas été à la hauteur.
Education suscitant des interrogations AFRIQUE DEFIS
La culture du Gabon est diverse et répartie sur l’ensemble de son territoire. Chaque composante provinciale a son acquis propre, un langage qui lui incombe. Dans les 9 provinces que comptent ce pays, la fierté qu’ont les habitants à parler leurs langues ancestrales est forte. Chaque été, le grand nombre accourt à la campagne pour se ressourcer. L’Estuaire(Libreville) étant le centre d’attraction, les uns et les autres s’y rencontrent. Les personnes de même ethnies ou pas communiquent entre elles, la langue française étant une langue intégrée dans les mœurs depuis l’avènement des indépendances reste le bon dénominateur commun.
Quelques exemples ethniques
Le Gabon compte présentement une cinquantaine d’ethnies, de culture bantoue. La majorité a pris son emplacement actuel par l’intermédiaire de la migration. A l’exemple du groupe kota apparu généralement au sud du Gabon durant le XVIIIe au XIXe siècle. Pour le groupe Miéné venu des savanes du nord-est du Gabon, son installation s’est effectuée à partir du XVII et XIXe siècle. Le groupe Fang serait arrivé vers la fin du XVIIIe et le début du XIX siècle. Les pays de provenances seraient l’Egypte et le Cameroun. Les Nzébi et Téké seraient venus du Congo. Les Pounou, enfin seraient venus du Sud à une époque pas très éloignée. Les Loumbou, de source plus récente, seraient aussi originaires de la région de pointe Noire au Congo. Ainsi, telles sont les ethnies parmi tant d’autres que nous avons pu énumérer.
Cultures traditionnelles :
La culture traditionnelle gabonaise est très représentative. C’est une culture en mouvement constant. On observe un brassage de diversités, de traits communs, des rites et pratiques les plus diverses. Il ya des aliments auxquels les femmes n’ont pas droit, les manger reviendrait selon certains à enfreindre aux traditions et peuvent avoir des répercutions néfastes. Les masques représentent aussi des éléments essentiels de ses us et coutumes car, ils déterminent les identités.
Quelques rites traditionnels
On en distingue plusieurs reparties en deux groupes, notamment masculin et féminin. Parmi les éléments du premier groupe : -Ndjobi, dans la province du Haut-Ogooué dont le chef-lieu est Franceville (Obamba et mindasa), Ogooué-Maritime à PortGentil,Okukwé chez les myèné,Woleu-Ntem avec le Mvett(fang). Pour le deuxième, dans la province de l’Ogooué-Martime ,Ndjembè(myéné et mpongwé), (bakota),Lisimbu(bakota) .
54 Sans oublier aussi les masques traditionnels de chaque groupe ethnique : les masques Fang, kota, Fzébi, Punu, Echira, Obamba, Mpogwé, Mitsogô, Mbandjabi,Makina …
La nourriture traditionnelle gabonaise
Au-delà des produits alimentaires importés, le Gabon à sa nourriture traditionnelle. Chaque ethnie en prépare à sa manière. Il y a les feuilles de manioc (des légumes préparés à base de feuilles prises dans la forêt), atanga, le nkumu, les chénilles, les tubercules, tarots,niemboue et bien d’autres recettes .
La langue française comme langue officielle
Il est constaté à ce sujet, que c’est depuis l’avènement des indépendances que la langue française a été officialisée au Gabon. Elle est parlée partout, surtout en zone urbaine. C’est la langue par excellence appliquée dans l’administration, dans les établissements. Seules les zones campagnardes semblent résister par une forte volonté de ne pas perdre leur patrimoine culturel .Une société bâtie sur une culture d’emprunt, est dépourvue de tout son sens, selon l’idée classique. Toutefois, il est nécessaire de souligner que cette langue qu’est le français aide beaucoup. Imaginons un seul instant l’absence de ce dénominateur commun entre les différentes langues ? Comment les enfants à l’école ou les parents au travail allaient-ils communiquer, étant donné que, chaque citoyen est issu d’une ethnie précise ? En trois générations, les choses ont bien changé. La première génération parlait parfaitement sa langue locale natale et maintenait tant bien que mal le français. La deuxième génération se
débrouillait bien dans les deux langues. Arrive aujourd’hui une troisième génération qui maîtrise mieux le français que sa langue maternelle. C’est pour limiter ce problème que certains parents exigent de leurs enfants qu’ils parlent leur langue africaine à la maison et n’utilisent le français qu’à l’école. Le phénomène de recul des langues traditionnelles est plus marqué à Libreville qu’en province parce que, dans cette grande ville, toutes les ethnies du Gabon se retrouvent avec d’ailleurs des immigrés d’Afrique francophone notamment. Tout naturellement se forment des familles mixtes d’un point de vue ethnique pour lesquelles il semble plus simple d’utiliser le français avec les enfants. ». La langue française au Gabon est une langue très vivante. Elle répond à de nombreuses attentes aujourd’hui. Des expressions dérivées de cette langue sont créées et permettent de traduire une forme de langage .Ce qui donne une fois de plus un caractère communicationnel différent d’autres pays francophones . Des expressions telles que, je te know (je te vois), mounna (enfant), allons take la régué (aller consommer une bière) sont fréquentes chez les jeunes. Elles dénotent l’évolution d’un langage familier.
L’Art
Le Gabon a de nombreux talents dans la plupart des catégories artistiques. Nous marquerons notre attention sur la musique et la littérature. Nous reviendrons certainement sur les autres domaines dans un futur proche. Dans l’art urbain, on trouve des groupes de rappeurs légendaires : Mauvaizhalene, Koba Bulding, Ba’ bonga, Cam, Nephtali .En ce qui concerne la nouvelle grade du hip- hop gabonais, rap/afro-trap: Ng bling,Tris, Oxymor , Lord Helkas, J-Rio, 241, Tina, Keurtyce.E, Nelyo, ekivo’k family, BDM Design…
Chansons traditionnelles et variétés
Amandine, Nicole AMOGHO, Espérance NGABA, La mama, Vyckos EkONDO, Hilarion NGUEMA, MACKJOS, Landry IFOUTA, Arnold DJOUD, Loriane EkONDO, Sima MBOULA, Pierre Clavert AKENDENGUE.
Le Slam
Ce mouvement poétique, culturel a été crée en 1986 par Marc Smith, leader du groupe de Chicago Poetry. Ici certains artistes de cette discipline ; le Wise (3eme du championnat du monde de Slam de Bobigny),Mister No, champion de Slam le 19 mars 2016,Larry,Tanguy.
Littérature
Par rapport à la Littérature, le Gabon dispose d’écrivains et écrivaines de qualité : Sylvie NTSAME (Mon amante la femme de mon père, La fille du Komo), Chantal Magalie MBAZOO KASSA (Sidonie, FAM), HONORINE NGOU (L’étranger-séducteur, vingthuit clés pour entretenir son couple), MOKOUMBA NKOGHE(Le chemin de la mémoire, Elo, la fille du soleil, La mouche et la glu), Justine MINTSA (Histoire d’awu).EYI OBIANG Max-Médard(La vie au fond du cœur),OBIANG Emane Ludovic(l’Enfant des masques),NDEMBY-MAMFOUMBY Pierre(les oubliés de la forêt des abeilles), ENONGOUE Flavien(l’Afrique existe-elle ?). Romuald DJABIOH
AFRIQUE DEFIS
SPORTS
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iso & qualite
L’IMANOR, créé par la loi n 6-12° relative à la normalisation, la certification et l’accréditation, est un établissement public doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il est administré par un conseil d’administration composé de représentants des secteurs public et privé, des établissements de recherche et de formation et de la société civile. L’IMANOR a repris l’ensemble des activités assurées par le Service de Normalisation Industrielle Marocaine (SNIMA), créé en 1970 et placé sous l’autorité du Ministère chargé de l’Industrie et qui assurait la coopération des activités de normalisation au niveau national. L’IMANOR est chargé, conformément à la loi d’entreprendre, de toute action relative à la normalisation et à la certification. Il est chargé également d’accorder le droit d’usage des marques, des labels ou des certificats de conformité aux normes marocaines et référentiels normatifs et d’étudier tout problème d’intérêt général dans le domaine de la normalisation et de la certification.
Parmi les rencontres et forums d’IMANOR : L’Organisation de la 3eme édition du Forum Halal Maroc.
L’Institut Marocaine de Normalisation (IMANOR), a organisé le 20 décembre 2016 à l’Hôtel Sofitel Casablanca Tour Blanche, sous l’égide du Ministère de l’Industrie, du Commerce, de l’Investissement et de l’Economie Numérique et du Ministère de l’Agriculture et de la pêche Maritime et en collaboration avec ses partenaires institutionnels et professionnels, la 3eme Edition du Forum Halal Maroc (FOHAM) sous le thème : « L’importance du secteur Halal pour le développement économique ». Le FOHAM s’organise sous forme de conférences animées par des experts nationaux et étrangers autour de sujets d’actualité intéressant l’écosystème du Halal au Maroc, ainsi que l’état et le potentiel du marché halal mondial. Un atelier sur les normes marocaines associées aux produits et services halal est également prévu au programme du forum. Invités d’honneur de l’Edition 2016, les principaux acteurs du marché Halal du Golf. AFRIQUE DEFIS
L’objectif du Forum Halal Maroc est de sensibilisr les opérateurs marocains concernés sur les enjeux et les opportunités du marché Halal mondial. A noter que le label Halal Maroc a été mis en place par l’IMANOR pour favoriser l’accès de produits marocains aux marchés exigeant une labellisation Halal. Après moins de 4 années de son existence le label Halal Maroc a été attribué à plus de 100 entreprises relevant des secteurs agro-alimentaire et cosmétique et dont la majeure partie est concernée principalement par l’export.
Pour améliorer vos performances et rassurer vos partenaires.
L’Institut Marocaine de Normalisation (IMANOR), a été créé pour appuyer les politiques publiques au service de l’économie Marocaine. L’IMANOR accompagne les entreprises marocaines dans les démarches de progrès et d’amélioration de leur compétitivité. L’IMANOR est armé d’une longue expérience et d’une forte expertise s’appuyant sur des compétences de haut niveau pour des évaluations à forte valeur ajoutée. L’IMANOR offre aux entreprises des prestations variées de certification couvrant les produits, les services, les systèmes, et les compétences en se basant sur des normes et référentiels reconnus et des procédures de fonctionnement au niveau des meilleures pratiques internationales. Que vous soyez une petite, moyenne ou grande entreprise privée ou publique ; Que vous opériez dans le secteur Industriel ou celui des services et si vous souhaitez certifier une démarche : - Aux référentiels normatifs de systèmes (ISO 22000, ISO 14001, OHSAS 18001, ISO 27001, ISO 50001, ISO 13485, ISO 22000, HACCOP, SALAMA…). - Aux référentiels de bonnes Pratiques de fabrication (Cosmétique, alimentaires, pharmaceutiques…) - Aux normes marocaines pour vos produits ou services (marque NM, Label Halal, Spa Maroc, Saveurs du Maroc…) - A la norme marocaine sur la mise en conformité sociale. - Aux Référentiels d’auteurs de management pour vos cadres et responsables.
Nous saurons tirer le meilleur de nos normes et vos démarches. Nos Engagements envers vous :
- Apporter des réponses à toutes vos questions et vous assister dans votre démarche de certification ; - Respecter les spécificités de votre organisation et adapter nos audits à vos activités ; - Identifier vos forces et votre potentiel d’amélioration ; - Mettre à profit les compétences pour vos évaluations ; - Garantir la confidentialité totale des informations exploitées pour votre certificat ; - Maintenir pour vous des coûts de certification accessible, adaptés.
Adresse : Avenue Kamal Zebdi et rue Dadi, Secteur 21,Hay Riyad,Rabat Tel : 0537571948 /49/51/52 Fax : 0537711773 E-mail :imanor@imanor.gov.ma Site web : www.imanor.gov.ma
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LES AVANTAGES DES NORMES INTERNATIONALES SERONT PROFITABLES AUX NORMES NATIONALES -Avantages environnementaux : les normes internationales aident à réduire les effets négatifs sur l’environnement. Les entreprises tirent également de leur participation au processus d’évaluation des normes. En savoir plus sur les avantages de la participation à l’élaboration des normes.
Pour la société
L’ISO a plus de 20 500 normes pour presque tous les aspects
Les Normes internationales offrent des avantages sur les plans
technique, économique et social. Elles contribuent à harmoniser les spécialisations techniques des produits et des services, permettant ainsi de renforcer l’efficacité de l’industrie et d’éliminer les obstacles au commerce international. La conformité aux normes internationales est gage de confiance pour les consommateurs rassurés sur des produits sûrs, efficaces et sans danger pour l’environnement.
AVANTAGES DES NORMES : LES FAITS ET LES CHIFFRES
Pour les entreprises
Les normes internationales sont des outils stratégiques et des li-
gnes directrices destinés à aider les entreprises à relever les défis les plus urgents pour l’économie moderne. Elles garantissent l’efficacité optimale des opérations commerciales, augmentent la productivité et aident les entreprises à accéder à de nouveaux marchés. -Economies de coûts : les normes internationales aident à optimiser les opérations et ont donc un impact positif sur le bilan. .Renforcement de la satisfaction clientèle : les normes internationales aident à améliorer la qualité, à renforcer la satisfaction clientèle et accroître les ventes. -Accès à de nouveau marchés : les normes internationales aident à éliminer les obstacles au commerce et à ouvrir l’accès aux marchés mondiaux. -Augmentation des parts de marché : Les Normes internationaux aident à accroitre la productivité et les avantages concurrentiels. AFRIQUE DEFIS
de la vie courante. Lorsque les produits et services sont conformes à des normes internationales, les consommateurs peuvent avoir l’assurance qu’ils sont sûrs, fiables et de bonne qualité. Par exemple, les normes ISO sur la sécurité routière, la sécurité des jouets et la sécurité des matériaux d’emballage pour médicaments ne sont qu’un échantillon des normes qui aident à rendre le monde plus sur. Pour que les avantages des normes internationales ISO soient le plus étendus possible, l’ISO appuie la participation des consommateurs aux travaux d’élaboration des normes par l’intermédiaire de son Comité pour la politique en matière de consommation (Copolco). Les normes internationales sur la qualité de l’air, de l’eau et du sol, sur les émissions de gaz à effets de serre, sur les rayonnements et sur les aspects environnementaux des produits contribuent aux initiatives visant à préserver l’environnement et la santé des citoyens.
Pour les gouvernements
Les normes ISO, qui sont une capitalisation d’expériences et de
compétences à l’échelon international, constituent donc une ressource indispensable pour les gouvernements dans la mise en place de politiques publiques. Les gouvernements nationaux peuvent utiliser des normes ISO pour étayer des politiques publiques, notamment en citant ces normes en référence dans la réglementation (NB : les normes ISO sont d’application volontaires).Les avantages sont nombreux, à savoir : .Avis d’expert : Les normes ISO sont élaborées par des experts. Ainsi, en incorporant une norme ISO dans la réglementation nationale, les gouvernements bénéficient de l’avis d’experts sans devoir directement faire appel à leurs services. .Ouverture des marchés mondiaux : Les normes ISO sont internationales et adoptées par de nombreux gouvernements. En incorporant les normes ISO dans la réglementation nationale, les gouvernants contribuent à uniformiser les expériences en matière d’importations et d’exportations dans le monde entier, ce qui facilite la circulation des marchandises, des services et des technologies d’un pays à l’autre. Une sélection de C.G.Source iso.org Dit Vali OUTTARA
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PAUSE
Rencontre
avec le Président de la Chambre de Commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc la famille. Ma première vraie entreprise orientée vers le commerce date de 1973. Un peu plus tard, en 1989, j’ai aménagé la première grande parfumerie du monde (4000 m). J’ai été également un producteur de musique sous le label Dream Factory qui reçut la récompense (Palme d’or) à Cannes. A présent je suis le gérant de la société Top Class, distributeur officiel des cafés LAVAZZA au Maroc. Je suis également le Président de la chambre de commerce BelgoLuxembourgeoise au Maroc.
-En général les français s’établissaient beaucoup plus au Maroc, vu l’histoire qui lie les deux (2) pays. Expliquez nous alors les raisons de l’implantation lointaine de belges au Maroc ?
Le Jeudi 27 janvier 2017 Afrique Défis a eu l’opportunité mais aussi la grande joie de rencontrer pour ses lecteurs Monsieur Lucien Leuwenkroon, Président de la chambre de commerce Belgo-Luxembourgeoise au Maroc. Pourquoi l’opportunité ? Parce que notre volonté à Afrique Défis c’est de rechercher et de présenter les hommes et femmes de qualité qui œuvrent concrètement pour le développement de l’Afrique. Et, à travers l’interview que nous a accordée Monsieur le Président, nous avons été heureux de constater que son engagement pour le progrès du continent ne date pas d’aujourd’hui. Mais notre joie a été d’autant plus grande car l’homme d’entreprise à qui nous avons rendu visite est doublé d’un humaniste assez ouvert sur des dimensions qui entretiennent le meilleur de l’homme aussi bien pour sa personne propre que dans ses différentes relations avec autrui.
C’est l’histoire de belles relations assez affectives qui se sont tissées entre l’Afrique et des belges nés, pendant la colonisation, au Congo ex Zaïre ou au Rwanda. Avec les indépendances la plupart de ces belges ne voulait pas quitter le continent alors beaucoup parmi eux se sont retrouvés au Maroc. Ils ont été des éléments importants dans la construction des chemins de fer du Maroc où ils ont longtemps travaillé. Parallèlement des entrepreneurs privés ont commencé à développer des d’initiatives dont certaines ont évolué pour concrétiser l’idée de création de la chambre de commerce Belgo-Luxembourgeoise.
-A Propos de la Chambre de commerce,
pouvez-vous nous en dire davantage ?
La Chambre de commerce Belgo-Luxembourgeoise a été
créée le 22 Février 1925. Elle fut lors du protectorat la première chambre économique au Maroc. Auparavant il y avait des clubs d’investisseurs qui se formaient à partir de (10) entrepreneurs. Il faut arriver à (50) pour accéder au statut de chambre de commerce. L’année dernière nous avons célébré les quatre vingt dix (90) ans de son existence. Le réseau des chambres de commerce sont totalement Afrique Défis : Monsieur le Président, privés. Elles sont plutôt ici des associations de droit mopouvez vous vous présenter à nos lecteurs ? ral marocain. L’ambassadeur de Belgique est le président Monsieur le Président : C’est toujours très d’honneur et le consul général est vice président. difficile de parler de soi mais, quelque part vous avez rai Quels sont les services que la chambre son. Je suis dans la même trajectoire que ces européens, assez nombreux quand même, qui conservent beaucoup accorde à ses adhérents ? d’affection pour l’Afrique. Pour ce qui me concerne main- La Chambre travaille beaucoup sur la mise en relation et tenant l’esprit d’entreprendre m’a toujours effectivement à des tarifs préférentiels pour nos membres. Nous organianimé. Déjà, il est depuis assez longtemps entretenu dans sons pour cela des déjeuners rencontres (lunch), le troi-
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PAUSE sième (3ème) jeudi de chaque mois autour d’un thème dont le dernier était le Maroc et les PME. Les belges et les luxembourgeois résidents ou de passage de même que tout autre entrepreneur marocain ou étranger sont conviés à ces rencontres. Nous alimentons ainsi en informations économiques utiles et en temps réel un réseau à travers des rencontres entre hommes d’affaires au Maroc, en Belgique ou au Luxembourg. La chambre organise aussi des conférences animées souvent par des experts en mesure d’éclairer nos membres et convives sur des questions techniques qui les intéressent. Elle s’investit également dans des missions de prospection à la carte, en équipe ou vers des salons dans les trois(3) pays. Le président de la Chambre est accompagné dans sa mission par douze (12) conseillers maintenant dix huit (18) qui forment le conseil d’administration. Le conseiller d’administration a deux (2) fonctions spécialisées suivant son domaine de compétence : par exemple faire d’une part du lobbying vis-à-vis de l’état en vue de combattre l’informel et d’autre part accompagner n’importe quel membre dans ses démarches administratives. La chambre organise des formations sur mesure et spécifiques à la culture de consommation ; nous formons pour cela des business développeurs. Nous allons bientôt développer des formations à la carte ; des modules courts professionnels par exemple sur le management.
-Quel rôle joue la chambre dans la conso-
lidation des relations entre les trois (3) pays?
La chambre joue un rôle de facilitateur. Un acteur conduc-
teur. Par exemple quand le gouvernement marocain a organisé des rencontres en Belgique, la Chambre faisait partie de la délégation. Elle a joué un rôle important de détection, de mise en relation et de suivi sur des questions de développement, aussi bien en amont qu’en aval des événements. La chambre participe à l’impulsion d’idées,
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à la proposition de solutions et à l’acheminement de marchandises vers les 3 pays. D’ailleurs la balance commerciale des trois (3) pays en question est équilibrée autour de 3 milliards de dirhams. Nous essayons d’informer et de faciliter des rapprochements entre les pays, parfois suivant un canal diplomatique, mais notre posture privée nous permet de mieux aider les entreprises en toute confiance et en toute confidentialité.
-La Chambre opère-t-elle en direction de
l’Afrique?
Nous avons des représentations dans des pays africains
comme la Côte d’Ivoire, l’Afrique du Sud, le Congo, la Tunisie ou le Sénégal. Par rapport aux opérateurs africains qui travaillent dans les trois (3) pays qui nous concernent nous restons ouverts. Car, s’il est vrai que nous ne démarchons pas les entrepreneurs, quand même nous accueillons et nous accompagnons ceux qui viennent vers nous.
-Alors Monsieur le Président l’odeur de
café envahissant vos locaux est très agréable; comme celui qu’on vient de déguster d’ailleurs?
Comme vous le constatez, la société Top class dont je suis le Gérant est le distributeur officiel des cafés « LAVAZZA » au Maroc. Elle existe depuis trois (3) ans. Nous sommes les premiers à importer et à commercialiser des capsules de café pré dosés, des machines et des distributeurs de café. Jusqu’ici les clients que nous essayons de servir de la meilleure manière semblent être satisfaits et c’est cela notre raison d’être. Avant de vous quitter je tiens à vous remercier, au nom de l’équipe avec qui je travaille. Nous vous félicitons par ailleurs pour cette vision qui croit en l’Afrique qui travaille, construit et qui cherche à mieux s’organiser afin de créer les meilleures conditions pour le développement de ses populations. ZIZI & Abdourahmane
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CAN 2017 Les Lions indomptables du Cameroun remportent la Coupe d’Afrique des Nations 2017 au Gabon
La 31e édition de la Confédération africaine de football s’est déroulée au Gabon pour cette année 2017, du 14 janvier au 05 février, le monde a vibré une fois de plus aux couleurs de la CAN. Le Gabon qui l’a déjà organisée avec la Guinée Equatoriale en 2012 et y participé en 2015 a été choisi une seconde fois, pour présider le déroulement de ce tournoi international. La compagnie pétrolière multinationale Total, opérant depuis longtemps dans le pays a contribué avec le Gabon pour son effectivité. Cependant, Le pays qui connait une morosité depuis la dernière élection doit profiter de cette coupe d’Afrique des nations qui s’est déroulée sur son territoire pour asseoir d’avantage la paix et restaurer le dialogue entre ses fils.
Les autorités gabonaises ont pris toutes les dispositions nécessaires pour assurer le bon fonctionnement de cet évènement. A ce titre, un dispositif important des forces de l’ordre a été déployé sur l’ensemble du territoire, surtout dans les quatre grandes villes du pays où les différentes rencontres ont été effectives. A savoir, Libreville capitale du Gabon (stade de l’amitié), Port-Gentil, dans la province de l’Ogooué-Maritime, Franceville, dans le Haut-Ogooué et pour finir Oyem, situé dans le WoleuNtem. De quoi rassurer le monde qui a effectué le déplacement pour l’évènement. Toutes les seize équipes qualifiées pour la circonstance ont été présentes. Elles se sont affrontées suivant le calendrier prévu par la Confédération africaine de football (CAF). Les éléphants de la Côte d’Ivoire, victorieux en 2015 ont été de la partie. Malheureusement, ils n’ont pas pu garder la couronne. AFRIQUE DEFIS
L’un des stades abritant la Coupe d’Afrique des Nations appelé affectueusement stade de l’Amitié sino-gabonaise. C’est sur ce dernier que l’ouverture a eu lieu le 14 janvier 2017 et la clôture le 05 février. Par ailleurs, plusieurs stades ont suscité pas mal d’interrogations aussi bien par les joueurs que certains organismes présents.
Des artistes internationaux invités pour l’ouverture.
Pour l’ouverture de cette CAN, le Gabon n’a pas hésité sur les moyens en invitant des artistes de renommée internationale. A l’exemple de BOOBA (B2O), rappeur international qui a diverti ses adeptes et Fans. Schéma récapitulatif de tous les groupes au premier tour. Positionnement, équipes, nombre de points et la différence de buts sont ici présentés:
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SPORT
La finale Troisième place
La troisième place de la Coupe d’Afrique des Nations est revenue au Burkina Faso face au Ghana éliminé par l’Egypte en demifinale, Alain Traoré par un coup franc magistral a été à l’honneur de cette victoire. Cette équipe aurait certainement pu aller en finale au regard de sa prestation tout au long de cette CAN. Malheureusement, la chance n’a été de leur côté. Une lueur d’espoir reste tout de même à l’horizon pour d’autres occasions, car c’est une équipe en pleine expansion.
Les Pharaons d’Egypte
L’Egypte a tenté de remporter la 8e Coupe d’Afrique des Nations de son histoire en affrontant les Lions indomptables du Cameroun en finale le 05 février 2017 au stade de l’amitié .La dernière fois que ces deux équipes se rencontrèrent à cette étape de la compétition, ce fut en 1986 et 2008. Cette équipe a remporté la Coupe d’Afrique des Nations à maintes reprises : 1957, 1959, 1986, 1998, 2006, 2008 et 2010.2017 n’a sans doute pas été à leur avantage pour leur permettre de remporter leur 8e Coupe d’Afrique des Nations. Rappelons tout de même que par rapport aux confrontations directes, l’Egypte s’est imposé à 12 reprises contre 5 seulement pour les Lions indomptables.
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SPORT Les Lions indomptables du Cameroun
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Les lions indomptables du Cameroun et les Pharaons d’Egypte ont joué la finale de la Coupe d’Afrique des Nations le 05 février 2017 au stade de l’amitié. Le match n’a pourtant pas été facile pour les deux équipes. Les Pharaons d’Egypte ont réagi rapidement en marquant un but à la 22e minutes via Mohamed Elneny. Un but qui a sans doute été un élément déclencheur pour les lions. Les moyens physiques et moraux pour égaliser en deuxième partie et doubler la mise ont été mis en place. Ce qui lui a permis de revenir au score à la 58e minutes par l’entremise de Nicolas Nkoulou avant de conclure par Vincent Aboubakar à la 88e minutes:2-1. Rappelons que les Lions indomptables ne sont pas à leur première couronne. C’est la cinquième fois qu’il devient champion d’Afrique : 1984, 1988, 2000, 2002 et 2017.Ces derniers ont rompu la glace après avoir perdu deux fois en phase finale face à l’Egypte : 1986 et 2008.Ils deviennent ainsi une fois de plus champions d’Afrique de football.
Supporters en effervescences
Cette finale marque sans doute l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations avec un stade plein à craquer. Les supporters tant attendus se sont enfin manifestés en cette phase finale, soit 100%.
Christian BASSOGOG du Cameroun
Vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations 2017 avec les lions iindomptables du Cameroun, le milieu offensif de 21 ans Christian Bassogog a été élu meilleur joueur. Il vien d’être recruté en Chine par le club l’Henan Jinya avec un contrat de 35 millions d’eurs sur cinq ans. AFRIQUE DEFIS
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SPORT
Meilleur but, Rachid Alioui est l’homme qui a emmené l’équipe du Maroc en quarts de final. Il était peu connu des supporters avant l’exploit contre les éléphants de Côte d’Ivoire le (1-0) le 24 janvier 2017 grâce à une frappe enrôlée des 30 mètres qui a fini sa course dans les buts à la 65e minutes. Il est aussi attaquant à Nîmes Olympique.
Meilleur buteur
Junior Kabananga de la République Démocratique du Congo (RDC) reste le meilleur buteur de la CAN avec 3 réalisations. Kabananga a rejoint Kardemir Karabükspor (Turquie) en prêt jusqu’à la fin de la saison, avant de retourner à Astana en juin 2016.
Point de vue.
Le comité d’Organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2017 au Gabon s’est exprimé sur le montant, le nombre des supporters dans les stades et la qualité de la pelouse. Son point de vue a été donné un jour après la finale remportée par les Lions indomptables du Cameroun. On annonce dans la presse 463 milliards de FCFA (soit 700 millions d’euros) pour l’organisation de cette CAN. Lors de la conférence de presse organisée au lendemain de la compétions, tel est le montant repris par Christian, haut commissaire du comité d’organisation de cette Coupe d’Afrique des Nations (CAN). D’après lui : « On en est loin. Le budget corrigé en juillet 2015 était à 303 milliards de FCFA (454,5 millions d’euros). La réalisation aujourd’hui, connue à peu près, est à 192 milliards de FCFA (moins de 300 millions d’euros) ».Il a fait savoir à l’ensemble que la CAF fera le point avec les autorités gabonaises à ce sujet avant le 15 mai muni d’un document complet déposé à la Cour des comptes. Par ailleurs comme autre point abordé, le problème lié au nombre de supporters à l’intérieur des Stades. Le stade de Libreville qui a une capacité de 40.000 places a abrité 1800 personnes lors de la confrontation Zimbabwe-Tunisie. Il y aurait eu 535.000 places disponibles sur l’ensemble de la compétition. Durant tout le tournoi, 330.000 ou 350.000 spectateurs étaient présents. Un pourcentage qui semble susciter des interrogations. La finale tenue le 05 février entre les Lions indomptables et les Pharaons d’Egypte a vu le nombre de supporters accroitre, soit (100%, 38.000 spectateurs).Ce qui n’était pas le cas avant cette rencontre de clôture (66%).Sans oublier bien évidemment que le taux de remplissage de l’histoire de la CAN est de 40%. A cela s’ajoute-la polémique liée à pelouse, car la qualité a été soumise à plusieurs critiques. A ce titre, les Pharaons d’Egypte auraient souhaité jouer la finale au stade de Port-Gentil, trouvant la pelouse mieux que les autres. « Le terrain n’est pas beau pour la télévision, mais il est super pour le jeu», a affirmé le membre du comité d’organisation. ZIZI & Romuald DJABIOH
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Salon International de l’Edition et du Livre
SIEL 2017 à Casablanca au Maroc
La 23è édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL 2017) a eut lieu du 09 au 19 février à Casablanca avec la participation de 11 ministres africains de la culture et 40 éditeurs et écrivains, a affirmé, lundi à Rabat le ministre de la Culture, Mohamed Amine Sbihi. Les pays de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sont les invités d’honneur, et ce, en parfaite symbiose avec la vision royale visant à renforcer les relations du Maroc avec les pays africains, a souligné M. Sbihi lors d’un point de presse à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc. Il s’agit de l’Angola, du Burundi, du Cameroun, de la République centrafricaine, de la République du Congo, de la République démocratique du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, du Tchad, de Sao Tomé-et-Principe, du Rwanda ainsi que du secrétariat général de la CEEAC. Une table ronde sous le thème: Les Industries culturelles et le développement a été animée par le Ministre de la culture marocain entouré de ses homologues des différents pays de la CEEAC au Twin Center le vendredi 10 février 2017. Plusieurs activités sont prévues, comprenant des tables rondes thématiques, des rétrospectives axées sur la pensée, des ateliers pour enfants ainsi que l’attribution du prix international «Ibn Batouta» de la littérature de voyage.
Rappels : Autour d’un livre du SIEL 2016
Tayeb Saddiki, le bon la brute et le théâtre. Ahmed Massaia. Tanger, Virgule Editions, 2016.
L’auteur dresse un portrait ciselé et aimant de Tayeb Saddiki, figure emblématique de AFRIQUE DEFIS
la culture marocaine. Il y retrace la vie et le parcours de l’artiste défunt dont la force de l’œuvre tient de ce qu’elle mime le destin de son créateur. Autour de mises en scènes qui bouleversent les conventions. Seuils du programme Culturel 2016 Tout écrivain dispose de son propre univers et d’outils personnels de création qu’il investit dans la production d’un savoir reflétant ses conceptions et visions en tant qu’échos de ses sentiments, prémonitions et expériences ; échos qui ne sont que la résultante de son interaction avec le monde l’entourant ou avec celui au sein duquel il vit. L’écrivain est aussi porteur d’un projet sociétal, créatif et esthétique à travers lequel il aspire à s’exprimer sur de nombreux sujets intéressant les gens, de sorte à susciter chez ces derniers le désir de lecture et d’interaction, dans la perspective d’une représentation autre du monde. Les rencontres programmées dans ce volet sont destinées à rapprocher les écrivains de leur public. Le point focal du SIEL 2017 fut sans doute le protocole d’accord important signé entre les ministres de la culture du Maroc et des 11 pays de la CEEAC invités.
Le livre du mois
Notre Défi principal est de vous présenter tous ceux qui traitent ou œuvrent pour le meilleur de l’Afrique. A ce titre Afrique Défis vous présente pour son livre du mois: L’économie de l’Afrique, Philippe HUGON.
Après avoir été longtemps marginalisée internationalement et stagnante, l’économie africaine semble aujourd’hui dynamique. L’Afrique est de plus en plus convoitée pour ses ressources naturelles et humaines avec une forte diversification de ses partenaires et connaît, au-delà des conjonctures, une croissance moyenne supérieure à 5 % depuis le tournant du XXIe siècle.
Cet ouvrage cherche à analyser en profondeur l’économie africaine. Pourquoi les pays africains ont-ils eu des trajectoires économiques aussi diverses ? Quelle est la responsabilité des facteurs internes et internationaux dans les trajectoires des sociétés ? Quelles sont les perspectives de l’économie africaine ? Les Objectifs du Millénaire pour le développement (durable) seront-ils atteints? L’Afrique émergente sera-t-elle la nouvelle frontière de l’économie mondiale ? Quel est l’impact de la hausse des prix des matières premières et du désendettement de l’Afrique sur le développement ? En quoi une Afrique bénéficie-t-elle des nouveaux partenariats avec les pays émergents, notamment la Chine et l’Inde ? Cette synthèse sera utile à tous ceux qui pensent que l’Afrique n’a pas seulement besoin de compassion et qui souhaitent trouver des réponses aux questions soulevées par l’étude de son évolution. Philippe HUGON Philippe Hugon est professeur émérite à l’université Paris-X-Nanterre, membre de EconomiX et directeur de recherches à l’IRIS. Il a été membre du HCCI. Auteur de plus de quinze ouvrages sur le développement, l’Afrique et l’économie politique internationale, il a réalisé de nombreuses consultations internationales. Il a enseigné dix ans en Afrique, notamment au Cameroun et à Madagascar, et est docteur honoris causa de l’université d’Arequipa. Bonne lecture; Afrique Défis
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