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FIGURE 9: CARTE NATIONALE DES RISQUES D'INONDATION DU RWANDA, SOURCE: MIDIMAR, 2014
s’urbanisent non seulement à cause de l’exode rural, mais aussi de la rurbanisation et si ce phénomène n’est pas bien maitrisé, il conduit à l’augmentation des quartiers spontanés et informels, même dans les zones à risque qui ne sont pas autorisées à l'urbanisation. (Tels que, des zones en forte pente, des zones humides, etc.)
Le Rwanda a connu un nombre croissant de catastrophes au cours des dernières décennies, causant des dommages et des pertes physiques, sociaux et économiques. Sur la base de leur impact économique et social négatif sur le développement du pays, MIDIMAR (2015) a sélectionné cinq (5) risques principaux affectant principalement le Rwanda, les sécheresses, les inondations, les glissements de terrain, les tremblements de terre et les tempêtes de vent.
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Des données historiques sur les événements d'inondation, indiquent que les risques d'inondation sont susceptibles de se reproduire dans de nombreux endroits différents dans le pays.
Figure 9: Carte nationale des risques d'inondation du Rwanda, Source: MIDIMAR, 2014 Selon la figure 9 ci-contre, pendant des évènements d’inondation, le niveau d’eau peut monter jusqu’à deux (2) mètres et cette tendance varie entre région à l’autre.
A cause du profil géographique et climatique du pays, où le relief à altitude varie (900 m dans le Sud-Ouest, 1500 à 2000 m dans le Sud et le centre du pays, 1800 à 3000 m dans les hautes montagnes du Nord et de l’Ouest, et 3000 à 4507 m dans les régions de la crête Congo-Nil et la chaîne des volcans), le Rwanda est généralement vulnérable aux risques d’inondation. La croissance démographique accompagnée de la rareté des terres poussent les gens à s’installer sur des zones inondables21 .
- MIDIMAR,2015: The National Risk Atlas of Rwanda, 2015, Ministry of Disaster Management and Refugee Affairs 21 Jean Baptiste Nsengiyumva, « DISASTER HIGH RISK ZONES ON FLOODS AND LANDSLIDES », s. d., 33.
Urbanisation de la Ville de Kigali
‘Le nom « Kigali »
C’était au 14 e siècle quand le roi du Rwanda Cyilima Rugwe prononça « burya iki gihugu ni kigali » ‘en Kinyarwanda : première langue officielle du Rwanda’ ce qui veut dire « ce pays(Ki) est vaste(Gali) » au sommet d’une colline qui prendra Kigali comme son nom propre22 .
A l’origine, l’Allemand Richad Kandt, le premier résident impérialdu Rwanda a choisi le site initial de la ville sur la colline de « Nyarugenge » sur laquelle, a attribué le nom de « Kigali » d’une autre colline proche de Nyarugenge, pour pérenniser la valeur historique mythique et la primauté culturelle et politique du mont Kigali dans l’histoire précoloniale du Rwanda (City of Kigali)23 .
Fondé en 1907 pour devenir la ville capitale en 1962 après l’indépendance, le nouveau statut en tant que capitale a attiré beaucoup des migrants venant de différentes régions du pays. Cette croissance démographique a fortement influencé le processus d’occupation spatiale de la capitale du Rwanda de façon spontané et aujourd’hui plus de 70% de ses quartiers sont irréguliers/spontanées.
Urbanisation de la ville de Kigali, s’est fait suivant trois étapes principales, selon des évènements politiques qui ont marqué l’histoire du Rwanda.
1907-1962 : Durant cette période colonial la ville a été marquée par une faible croissance urbaine
1962-1990 : De l'indépendance à la guerre de 1990, la ville a connu ces premiers moments de croissance démographique et spatiale qui ont conduit à son urbanisation rapide.
1990- A nos jours : Cette période est caractérisée par un boom urbain.
Première phase d’urbanisation 1907-1962
Kigali a été créée au centre du pays où convergeaient les routes nationales. Cette centralité politique et administrative a fait de Kigali un lieu de transit commercial à Bukoba en Tanzanie, à Kisangani en RDC, à Kigoma en Tanzanie via Bujumbura au Burundi et à Kampala en Ouganda.
Pendant la colonisation allemande de 1907 jusqu'au 16 mai 1916 lorsque les troupes belges s'emparèrent de Kigali, la ville était limitée à 8 ha avec une population de 357 personnes composée majoritairement de commerçants24 .
22 Iamfromrwanda, « Learn Kigali-“Burya Iki Gihugu Ni Kigali” Cyirima Rugwe », We Are from Rwanda (blog), 31 mars 2015, https://wearefromrwanda.wordpress.com/2015/03/31/learn-kigali-burya-iki-gihugu-ni-kigali-cyirimarugwe/. 23 « About City of Kigali », consulté le 8 janvier 2021, https://kigalicity.gov.rw/index.php?id=11. 24 Vincent Manirakiza, « Processus d’urbanisation de la ville de Kigali, Rwanda : relation entre la dynamique spatiale et démographique », consulté le 23 novembre 2020, https://docplayer.fr/33742934-Processus-d-urbanisation-de-laville-de-kigali-rwanda-relation-entre-la-dynamique-spatiale-et-demographique.html. 25
La croissance urbaine fut également lente sous l’administration belge de 1916 à 1962. Durant les 30 premières années, l’occupation spatiale est devenue 43ha. De 1945 à 1958 la superficie de Kigali était estimée à 200ha pour devenir 250 ha avec 6 000 habitants en 196225 . Dans leur plan d’aménagement, les belges ont densifié le plateau de Nyarugenge avec des maisons de résidences pendant la décennie 1930-1940 En 1934, une piste d’atterrissage à kanombe (10 km du centre-ville) qui deviendra l’actuel Kigali International Airport et des travaux de construction des premières routes asphaltés En 1944, ils ont également procédé à la création du quartier résidentiel dit « camp belge » sur le versant Est de Nyarugenge, attribué aux fonctionnaires européens ; et plus tard le quartier de Kiyovu qui devait abriter les hauts fonctionnaires et les cadres rwandais après l'indépendance. Les résidences des fonctionnaires locaux étaient situées à Nyamirambo26 .
La structuration des quartiers témoigne une ségrégation sociale et spatiale voulue par les collons entre eux et la population locale qui a lourdement impacté le processus d’urbanisation de la ville.
La période coloniale a laissé Kigali fragmenté avec une ville planifiée installé sur le plateau résidentiel et administratif de Nyarugenge pour le personnel européen, les quartiers de Kiyovu et Nyamirambo pour l’élite politique et administrative locale, le quartier Biryogo pour les commerçants qui était séparé du quartier européen par un camp militaire et aussi les quartiers précaires pour les indigènes.
Deuxième phase d’urbanisation, 1962 à 1990
Pendant cette période, au cours de laquelle deux gouvernements se sont succédé, l'urbanisation de la ville de Kigali a été influencée par une croissance démographique et spatiale rapide.
En considération de nouveaux emplois du secteur tertiaire qui ont exercé un pouvoir attractif des migrants et la création du parc industriel de Gikondo qui nécessitait un grand nombre de maind’œuvre27, la population de la ville est passée de 57 400 habitants en 1970 à 115 990 habitants au recensement de 1978 pour devenir 235 664 habitants au recensement de 1991. En termes d'expansion spatiale, les nouvelles zones à savoir Gikondo, Kimihurura et Kacyiru ont été créées et de 1962 à 1973, la ville est passée de 2,5 à 70 km2. Par ailleurs, la création de la préfecture de la ville de Kigali (PVK) en 1990 avec la délimitation sur 112 km2 (PVK, 1990 et MINIPLAN, 1991).
Le premier plan d’occupation du sol a eu lieu en 1964, et l’arrêté ministériel no 04/09 du 1er octobre 1967 interdit d’ériger de nouvelles constructions à l’intérieur du périmètre de la capitale sans autorisation préalable du ministère concerné. Mais la ville s’agrandissait et déborda largement ses délimitations prévues.
25 Florent Piton, « I / Le Rwanda colonial (1894-1959) », Reperes, 4 décembre 2018, 13‑32. 26 Manirakiza, « Processus d urbanisation de la ville de Kigali, Rwanda ». 27 Louis Papy, « Un manuel de géographie sur le Rwanda, d’après l’ouvrage de J.-F. Gotanègre, C. Prioul et P. Sirven », Les Cahiers d’Outre-Mer 28, no 112 (1975): 388‑91, https://doi.org/10.3406/caoum.1975.2757.
Pendant cette période, la non-maîtrise du système urbain et la méconnaissance des documents d'urbanisme ont fait que, l'occupation de l'espace se faisait spontanément. Les schémas directeurs d’aménagement urbaine (SDAU) étaient soit ignorés, soit leur mise en œuvre étaient retardée par de manque de financement28, etc.
Après le coup d’état du 5 juillet 1973, la commune urbaine de Nyarugenge a été créée pour gérer l’extension urbaine. En 1982, une étude d’un plan d’urbanisme pour le réaménagement et la restructuration de l’habitat spontané qui proliférait très rapidement et qui concernait la grande partie de la population urbaine a été approuvé, malheureusement, ses mesures défavorisaient une grande majorité de la population urbaine (pauvre) qui était d’office exclue de la ville planifiée. En effet, par contournement de la réglementation urbaine, les gens s’installaient dans la périphérie au bord de la commune urbaine et continuaient aussi à construire en clandestinité dans les quartiers spontanés déjà existants qui se surdensifiaient progressivement. En effet, de nouveaux quartiers de Kicukiro, Remera, Kagarama, Gisozi, Kaguru, Gikondo, Kanombe près de l'aéroport, Kimisange sans épargner les pentes abruptes de Gatsata sur le mont Jali et Kimisagara sur le mont Kigali sont apparus (Idem, 1924, p.527-529).
Cette exclusion a ramené le dualisme de la ségrégation sociale et la fragmentation urbaine entre des quartiers pour les pauvres et celles pour les gens qui ont des moyens, qui se manifestait sous la forme d'une ville de droit dans le lotissement contre une ville de fait pour le reste.
Troisième phase d’urbanisation, 1990 à nos jours : Un boom urbain
Cette période qui est composé par trois décennies est caractérisée par une explosion urbaine. Durant la première décennie de 1990 à 2000, la ville a connu un période très sombre de son histoire. La guerre de 1990 et le génocide perpétué contre les Tutsis en 199429 ont impacté la ville de Kigali sur le plan démographique, économique, culturel comme spatial. Ils ont causé de pertes en vies humaines, du déplacement de centaines de milliers d’habitants vers différentes destinations et l’endommagement des infrastructures.
A la fin de ces tragédies en Juillet 1994, la ville n’estimait qu’entre 30 000 et 50 000 habitants, mais, l’explosion démographique enregistrée sur une courte durée a sensiblement perturbé l’occupation spatiale de la ville. Le retour de réfugiés, l’exode rural et la croissance naturelle ont provoqué une augmentation extraordinaire de la population. Vers fin 1994, elle comptait 200 000 habitants 30, 358 200 habitants en 1997, 608 141 habitants au recensement de 2002, 923 176 habitants en 2006 et 1 132 686 habitants au recensement de 201231 .
28 Etienne DALMASSO, « La sous-urbanisation et les villes du Rwanda et du Burundi », éd. par Pierre Sirven, Annales de Géographie 96, no 533 (1987): 131‑33. 29 « Outreach Programme on the Rwanda Genocide and the United Nations » (United Nations), consulté le 11 janvier 2021, https://www.un.org/fr/preventgenocide/rwanda/. 30 « Examen et évaluation des questions concernant les établissements humains et le logement par une série d’indicateurs », s. d., 85. 31 « Fourth Population and Housing Census - 2012 | National Institute of Statistics Rwanda ».