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DIJON
N° 75 - 6,50 € mars 2015
TERRE DE SPORT'U
Football : Saint-Étienne Rugby : Brive Basket : Nancy Volley : Montpellier
Handball : Dunkerque Découverte : Ski de vitesse Mécanique : David Casteu Au féminin : Audrey Hasta Luego
UNSS : Nîmes, Nice, Lille FFSU : Toulouse Médias : Céline Géraud Zone Mixte : Yohan Blondel
Dijon
par Olivier Navarranne Les sports collectifs, à l’image du rugby, font partie des forces du sport universitaire dijonnais. © CRSU Dijon
Dijon mise sur l’éclectisme et la convivialité Terre de sport universitaire, la Bourgogne est en progression constante au niveau de ses licenciés. Le CRSU, dirigé par Jean-Jacques Renier, mise sur l’éclectisme et la convivialité pour attirer de nouveaux étudiants.
« J’ai moi-même été étudiant en STAPS, ici à Dijon, au début des années 1980 », raconte Jean-Jacques Renier, directeur du Comité Régional du Sport Universitaire (CRSU) de Dijon. Un exemple qui montre bien qu’en Bourgogne le sport universitaire est affaire de tradition. « Déjà à l’époque, le sport universitaire était une priorité. Tous les étudiants de STAPS étaient licenciés à la FFSU ». Même si la prise d’une telle licence par ces étudiants n’est plus obligatoire aujourd’hui, le CRSU de Dijon peut se targuer de chiffres en constante progression. « Nous avons dépassé les 2000 licenciés il y a deux ans, et nous augmentons ce chiffre depuis. Nous sommes particulièrement fiers du pourcentage d’étudiantes licenciées chez nous, qui se situe à 30% environ, et qui est supérieur au pourcentage national ». Une dynamique qui trouve sa source dans plusieurs facteurs. « Nous avons l’avantage
d’avoir un certain éclectisme. Le football reste le sport principal, même si chez nous il est talonné de près par le handball, qui bénéficie d’une importante dynamique historique. Nous bénéficions aussi de forts contingents dans les principaux sports individuels que sont l’athlétisme, la gymnastique et la natation. Nous sommes les coordinateurs des actions mais, si nous n’avons pas les enseignants qui emmènent avec eux les étudiants, nous ne pouvons pas avoir cette dynamique », explique Jean-Jacques Renier. Au sein de l’académie, toutes les composantes du sport universitaire travaillent en effet main dans la main. « Lionel Crognier, le directeur de l’UFR STAPS est également le président du CRSU, avec Gary Maillard le directeur du SUAPS (et trésorier du CRSU) et moi-même. Nous nous réunissons quatre fois dans l’année afin d’évoquer les projets que nous avons en commun, les
installations, et tout ce qui concerne le pôle sportif de l’université. Il existe donc une véritable synergie entre toutes ces composantes ». Cela permet au sport universitaire de fonctionner sur une grande partie du territoire bourguignon. « Avec les correspondants locaux que nous avons dans chaque campus, nous essayons d’avoir une vraie dynamique. C’est notamment le cas pour le campus du Creusot, mais aussi ceux de Chalon, de Nevers et d’Auxerre. Cluny, avec son École nationale supérieure des Arts et Métiers (ENSAM), tire également son épingle du jeu, avec des étudiants qui participent à nos activités de manière importante ». Ces derniers sont d’ailleurs très diversifiés concernant leurs pratiques. « Il y a des sportifs de haut niveau, voire même de très haut niveau, mais aussi des étudiants de tous niveaux. C’est un secteur que nous développons par la mise en place de rencontres amicales locales, notamment dans les sports collectifs. Cela nous permet de toucher tous les publics d’étudiants ».
« Nous essayons de proposer aux étudiants une large palette de sports »
© CRSU Dijon
Attirer les étudiants vers une pratique sportive est loin d’être simple, et Jean-Jacques Renier en est conscient. « C’est pour cela que nous essayons avec Ludovic Poussin (conseiller sportif
© CRSU Dijon
Dijon
Le CRSU met en avant une pratique féminine de plus en plus importante.
au CRSU) de proposer aux étudiants une large palette de sports, afin qu’ils puissent trouver ce qui leur correspond. Autre particularité, toutes nos rencontres du jeudi après-midi se terminent sous le signe de la convivialité par la mise en place d’un goûter », révèle le directeur du CRSU, également satisfait que le sport universitaire trouve un écho dans le cadre des études. « Nous organisons en moyenne deux à cinq championnats de France par an. Forcément, nous avons un partenariat interactif avec les clubs, les comités et les ligues, mais aussi avec l’UFR STAPS dans le cadre de la formation des étudiants. Bon nombre d’entre eux choisissent comme stage l’organisation d’un championnat. Ils sont donc à nos côtés durant plusieurs mois et œuvrent sur la recherche de partenaires et la communication ». En progression, le sport universitaire bourguignon « a du
potentiel » selon Jean-Jacques Renier, « même si nous sommes parfois obligés de nous délocaliser sur des installations municipales, qui ne sont pas forcément disponibles. Mais la fin de l’année 2015 devrait apporter une réponse à ce problème, avec la construction sur le campus de l’Université de Bourgogne d’un stade de football et de rugby synthétique éclairé. Cela devrait permettre de répondre davantage aux besoins des étudiants ». Il ne s’agit d’ailleurs pas de la seule nouveauté susceptible de donner un coup de pouce à la pratique sportive. « Depuis deux ans, le magazine L’Étudiant place Dijon en deuxième position concernant le versant sportif. Cela montre que nous avons des installations de grande qualité. Depuis plusieurs mois, nous bénéficions également du tramway à Dijon, avec deux arrêts sur le campus. Il s’agit d’une ouverture supplémentaire très intéressante ». Si les arguments pour séduire sont bien présents, encore faut-il se faire connaître auprès des étudiants. Une tâche à laquelle le CRSU s’attelle. « Depuis trois ans, nous avons la chance de bénéficier d’un service civique mis en place par la FFSU. Cela doit nous permettre de travailler sur la communication pour trouver de nouveaux publics à qui nous devons montrer que le sport universitaire est accessible à tous ». Cela passe, par exemple, par la diffusion de contenus liés au sport universitaire sur des écrans installés à l’UFR STAPS, à la Maison des Sports et dans les restaurants Universitaires (en partenariat avec le CROUS). Le but : être interactif pour mobiliser toujours plus autour du sport universitaire.
Comme ici lors de l’opération « Sentez-vous sport », le CRSU mise également sur l’événementiel pour mobiliser les étudiants.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur http://sport-u-dijon.com et https://www.facebook.com/crsu.dijon
Dijon
« Sur l’académie, que ce soit au niveau fédéral ou universitaire, le handball fait partie des sports historiques », souligne Pascal Kowalik, professeur en STAPS et co-responsable de l’activité handball. En élite, le club féminin de Dijon évolue en D1, alors que l’équipe masculine est en Pro D2. « Nous avons la chance de retrouver cette dynamique chez les étudiants, que ce soit en STAPS ou dans d’autres composantes. Cette année, nous avons 130 licenciés handball, ce qui représente l’activité la plus importante après le football. Nous avons donc un réservoir important et une dynamique qui se crée avec les clubs ». Une dynamique que l’on retrouve aussi dans le fonctionnement des différentes
© CRSU Dijon
Le handball, moteur de l’académie
Seize équipes, dont celles de l’Université de Bourgogne, vont disputer ces championnats de France.
composantes du sport universitaire. « Le STAPS, le SUAPS et le CRSU sont regroupés à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Cela nous permet d’avoir des forces vives à tout niveau, notamment concernant l’organisation d’événements ». Ce sera le cas lors du championnat de France universitaire élite de handball, organisé à Dijon du 9 au 11 juin 2015. « Chaque année, le niveau est très
relevé. Chez les garçons, la plupart des joueurs évoluent dans les centres de formation de haut niveau. À Dijon, nous visons le podium, que ce soit chez les filles ou les garçons ». Tout cela en attendant, peut-être, un championnat international de handball à Dijon. « C’est une possibilité, et je pense que nous aurions beaucoup d’atouts pour séduire dans la perspective d’un tel projet ».
Du PEPS à l’université cette année. Le but est de donner des avantages à ces étudiants, et d’avoir une structure dédiée à ces sportifs de haut niveau », explique celui qui est également professeur au SUAPS. « Ce PEPS est une volonté du président de l’Université de Bourgogne. De notre côté, nous nous sommes aperçus que ces sportifs de haut niveau étaient livrés à eux-mêmes. Nous avons réellement senti ce besoin sur le terrain ». Une aide capitale en vue de la réussite
© CRSU Dijon
Aider les étudiants dans leur objectif d’excellence universitaire et sportif, c’est l’objectif du PEPS, créé en 2010. « Il s’agit du Pôle d’Excellence des Pratiques Sportives, implanté sur le campus de l’Université de Bourgogne à Dijon », explique Samuel Pecaud, coordinateur de ce PEPS. « C’est quelque chose d’unique en France, qui s’adresse à tous les sportifs de haut niveau que nous avons sur le campus de Dijon. Cela représente 99 étudiants
de ces jeunes à la fois dans leurs études, mais aussi dans leur carrière sportive. « Ces sportifs bénéficient de plusieurs avantages, le principal étant un aménagement de leur scolarité par rapport à leurs entraînements et à leurs compétitions. Ils peuvent également bénéficier d’un tutorat si besoin, afin de rattraper les cours ». Sans oublier d’autres atouts tels qu’une préparation physique idéale (au Centre d’Expertise de la Performance Gilles Cometti), un logement ou encore un suivi médical. Ces sportifs de haut niveau, qui représentent l’université et donc le CRSU dans les compétitions universitaires, participent au rayonnement du sport bourguignon. « Il y a des gamins qui viennent chez nous, car ils savent qu’ils seront bien encadrés. Cela rejaillit sur les clubs, car ces sportifs s’engagent dans ceux de la périphérie dijonnaise. Pour l’université, mais aussi pour le sport régional, c’est une vitrine très attractive ».
Le Pôle d’Excellence des Pratiques Sportives rassemble, chaque année, une centaine d’étudiants sportifs de haut niveau.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur http://www.u-bourgogne.fr/sport/sport-de-haut-niveau
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Edito
par Pascal Rioche
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Directeur de la Publication Pascal Rioche - p.rioche@sportmag.fr Rédacteur : Olivier Navarranne - redaction@sportmag.fr Maquette : Dora David - doragraph@gmail.com Secrétaire de rédaction : Nathalie Hénebé Secrétariat comptabilité : sportmag@sportmag.fr Service abonnement : Nathalie Manet - abonnement@sportmag.fr Rédaction Y. Blondel, A. Lapointe, S. Lartaud et L. Leenhardt Webmaster : Olivier Navarranne - webmaster@sportmag.fr Photos de couverture : © Icon Sport, © JGB-UNSS
Le sport pour le développement et la paix La pratique du sport est un moyen reconnu pour promouvoir la paix. Il surpasse les limites des frontières géographiques et les classes sociales. Il joue aussi un rôle significatif dans la promotion de l’intégration sociale et du développement économique dans les différents contextes géographiques, culturels et politiques. Le sport est un outil puissant de renforcement des liens, des réseaux sociaux, de promotion des idéaux de paix, de fraternité, de solidarité, de non-violence, de tolérance et de justice. Le devoir de faire face aux problèmes dans notre pays en situation de post-conflit peut être facilité par la présence du sport qui a la capacité d’unir les différentes couches sociales. Dans le cadre de ces Le courage est efforts et en vue de permettre au sport de jouer pleinement le prix que la son rôle de facteur de paix et de développement, nous devons vie exige pour mettre en place des passerelles à travers les actions organisées par les collectivités, l’Éducation nationale et les associations. accorder la paix. L’éducation est la base de tout. Le respect de la famille, des Amélia Earhart gouvernants, des enseignants, de son voisin, des anciens, est la première des valeurs à transmettre à la jeunesse, car aujourd’hui, le sport-fric est devenu le Graal d’une jeunesse en quête de valorisation et d’identification. À travers la culture et le sport, de nombreux exemples ont montré que la diversité des pratiques peut donner de belles satisfactions. Aucune règle n’est exacte, car la formation et la volonté de transmettre sont souvent l’initiative d’un éducateur avec sa sensibilité. La nouvelle réforme de l’éducation nationale est une chance de redonner un sens à l’épanouissement et à l’enrichissement culturel et sportif. Un enfant équilibré est une ressource pour la société.
Impression : Bialec 95, boulevard d'Austrasie - B.P. 10423 54001 Nancy Cedex http://www.bialec.fr Diffusion : Abonnement et numérique SPORTMAG est une publication de la Société Even’dia - SARL avec associé unique au capital de 8 000 euros
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Toute reproduction, ou toute adaptation même partielle quels que soient le support et le destinataire est interdite. Une autorisation écrite préalable devra être demandée. Dans le cas contraire toute fraude sera poursuivie Art.19 de la loi du 11 mars 1957. Selon source initiale les textes, dessins, ou cartes, mises en pages et photos de ce document demeurent la propriété de l’éditeur.
Prochaine parution le 1er avril 2015
Le sport au cœur de l’éducation
Bernard Lapasset
Sport d’attache
Philippe Etchebest Céline Géraud
FOOTBALL 20 Saint-Étienne
Fabien Lemoine
Ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem tient à remettre les valeurs de la République au cœur de la politique éducative du gouvernement. Dans ce cadre, elle est convaincue que le sport scolaire a un rôle capital à jouer.
RUGBY 24 Brive
Gaëtan Germain
BASKET 28 NANCY
46 Découverte
Florent Piétrus
VOLLEY
Nicolas Le Goff
Le Ping fait étape à Nîmes
54 Sport Universitaire Toulouse
HANDBALL
58 Sport Business
34 Dunkerque
Ski de vitesse
50 UNSS
32 Montpellier
RCS : 450 263 785 Montpellier Commission paritaire : 00219 K 89740 ISSN : 1960 - 7857 - Dépôt Légal : à parution Prix : 6,50 euros
12 DOSSIER
10 Sport médias
Gérant : Pascal Rioche Siège social : SARL EVEN’DIA - Parc Jean Mermoz 199 rue Hélène Boucher - 34170 Castelnau Montpellier Métropole
Jean-Baptiste Grange
6 l’invité
Photos : Agence Icon Sport Publicité : commercial@sportmag.fr
Sommaire
4 FOCUS
N-Gine
Baptiste Butto
62 Fan Zone
SPORTS DIVERS
Paris-Nice
38 Sports mécaniques
64 Shopping
42 Au féminin
66 Zone mixte
David Casteu
Audrey Hasta Luego
n°75 - mars 2015
En route pour le trail Laissons-les jouer !
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Focus
Jean-Baptiste Grange sur le toit du monde
par Olivier Navarranne
© Bildbyran / Icon Sport
© Gepa Pictures / Icon Sport
À Beaver-Creek, le Français a décroché sa troisième médaille mondiale après le bronze en 2007 et l’or en 2011.
Allemands, Le skieur de Valloire a devancé les deux Dopfer (à droite). Felix Neureuther (à gauche) et Fritz
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n°75 - mars 2015
Cinquième après la première manche du slalom, Jean-Baptiste Grange a réalisé un second parcours parfait pour décrocher l’or. © Gepa Pictures / Icon Sport
Au cœur du mois de février, Jean-Baptiste Grange est devenu champion du monde de slalom, lors des Mondiaux de Beaver-Creek (États-Unis). Une performance exceptionnelle de la part du skieur de Valloire, déjà en or en 2011, et qui entre au panthéon du sport français.
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L'invité par Olivier Navarranne
Bernard Lapasset (à gauche) et Anne Hidalgo (à droite), lors de la remise de l’étude d’opportunité concernant la candidature de Paris pour les JO 2024. © DR
Bernard Lapasset
« Créer le Paris de demain »
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Président de l’International Rugby Board et du Comité français du sport international, Bernard Lapasset porte le projet de candidature de Paris pour les Jeux olympiques 2024. Pour SPORTMAG, il détaille les points forts et les objectifs de ce projet. Après plusieurs échecs, qu’est-ce qui pourrait faire la différence en faveur de Paris pour 2024 ? Je crois qu’aujourd’hui notre approche doit respecter un certain nombre de principes imposés par le CIO. Lors des précédentes candidatures, nous n’avons pas forcément appliqué ces principes à la lettre ; il faut donc être très vigilant sur notre relation avec le CIO. Il faut aussi respecter les règles de méthodologie par rapport à ce que l’on propose. Il faut intégrer toute une série de critères. Par rapport à la situation d’ensemble, le plus important est de souligner que cette candidature répond à un procédé fondamental. C’est le mouvement sportif qui conduit la campagne et la candidature.
Nous avons associé les athlètes, les présidents des fédérations olympiques, les comités olympiques, et tous les élus du mouvement sportif, afin que nous puissions faire un état des lieux et voir la situation dans laquelle nous sommes. C’est une démarche importante qui prouve l’unité du mouvement sportif. Nous avons élaboré un rapport qui devait répondre à trois questions : un projet olympique et paralympique présente-t-il un intérêt pour la France ? La France est-elle en mesure de répondre au cahier des charges techniques du Comité international olympique et de mobiliser les financements nécessaires pour mener ce type de projet ? La France peut-elle remporter l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques
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2024 ? Autant de questions dont la réponse est oui, ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir le sentiment qu’il existe un début de maîtrise et d’intérêt manifesté par les acteurs qui portent ce dossier. Comment réussir à impliquer la population, et notamment la jeunesse, dans ce projet de candidature ? Il faut bien comprendre que les Jeux olympiques ne représentent pas seulement trois semaines de compétition. Il s’agit d’un ensemble d’activités culturelles et d’actions associatives et sociétales dans les musées, les quartiers et les écoles. Le sport n’est pas simplement la performance d’un athlète, c’est aussi une manière d’aborder une relation à l’autre.
Nous allons travailler avec beaucoup d’associations réparties sur l’ensemble du territoire, mais aussi avec les élus et les différents groupes politiques représentés partout en France. Il faut travailler au plus près de la réalité pour que nous puissions aborder ces sujets. On ne peut pas faire de toutes les villes des cités olympiques. En revanche, nous pouvons donner un label à un certain nombre de villes qui accepteront de jouer un rôle dans la manière d’aborder les Jeux olympiques auprès de leurs concitoyens.
« Il faut donner une nouvelle référence aux jeunes » Un projet de candidature a besoin de modernité, notamment concernant les installations. Quels sont vos projets sur ce point précis ?
Maire de la capitale, Anne Hidalgo a confirmé que le Conseil de Paris se prononcera au mois d’avril sur une éventuelle candidature olympique.
chose qui manque cruellement dans la vie des Parisiens, et nous pouvons raisonnablement penser que c’est un outil structurant pour l’avenir. Nous avons d’ailleurs pour référence la piscine olympique de Londres qui est une infrastructure modulable. Le deuxième manque concerne le village. Il faut savoir que c’est un élément gigantesque. Nous savons qu’en Île-de-France, il manque 70 000 appartements par an. L’élaboration de ce village permettrait d’accélérer le processus de construction de bâtiments et de logements qui manquent cruellement à cette région et à Paris. Il aura ainsi une double utilité, d’abord comme village olympique,
© Fred Porcu / Icon Sport
Paris rassemble déjà la quasi-totalité des infrastructures nécessaires pour l’organisation des Jeux olympiques. C’est une chance extraordinaire. Certes, certaines installations seront rénovées, à l’image du Stade de France ou de Bercy dont la rénovation est en cours pour entrer dans une nouvelle modernité. Aujourd’hui, nous pouvons dire qu’il y a trois éléments manquants pour les Jeux. Le premier est la piscine. Malheureusement, il n’y en a toujours pas à Paris. C’est quelque
© Amandine Noel / Icon Sport
Bernard Lapasset
puis comme lieu de vie après une rénovation rapide. Enfin, le troisième manque est celui concernant le centre des médias. Cela représente 22 000 journalistes accrédités, auxquels il faut ajouter 6000 journalistes invités. Nous pouvons utiliser de nombreux sites dans cette optique, notamment le Palais de Versailles. En cas de victoire, mais aussi en cas d’échec, comment faire perdurer la dynamique d’une telle candidature ? Nous devons, comme les sportifs, n’envisager que la victoire. Plus important encore, il faut en effet trouver les solutions pour que celleci perdure au-delà de 2024. Il faut en retirer les bénéfices, comme l’a fait Londres. L’Angleterre tire un héritage formidable des Jeux olympiques 2012. Cette notion d’héritage est omniprésente dans notre candidature. Il faut faire vivre les sites touristiques de Paris, faire vivre l’histoire de cette ville. Notre but est de rénover cette mémoire et de créer le Paris de demain. Tout le bonheur que l’on peut créer lors des Jeux olympiques sera le résultat de cette histoire que nous voulons moderniser. Il faut donner une nouvelle référence aux jeunes, parisiens ou non, pour qu’ils voient cette ville d’une nouvelle manière. Cela leur permettra de participer pleinement à notre vision d’un nouveau Paris.
Bernard Lapasset souhaite créer un élan associatif, social et touristique autour de l’événement.
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Sport d'attache par Arnaud Lapointe
Après Cauchemar en cuisine, Philippe Etchebest est resté fidèle à M6 avec l’émission Top Chef.
Philippe Etchebest
© Pierre Olivier/M6
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« Je suis entré dans la cuisine comme sur un ring » Rendu célèbre grâce à l’émission Cauchemar en cuisine, Philippe Etchebest est aujourd’hui devenu une figure incontournable du paysage audiovisuel français. Rencontre avec le chef cuisinier, ancien boxeur et joueur de rugby à XV.
Vous avez longtemps concilié la gastronomie et le rugby. Comment faisiez-vous pour cumuler les deux ? Cela demandait beaucoup d’énergie et d’organisation. C’est vraiment devenu compliqué quand je suis monté sur Paris. Je ne pouvais plus m’entraîner que le mercredi soir. Physiquement, c’était dur... Quoi qu’il en soit, j’avais besoin de pratiquer le rugby, ça a créé mon équilibre vital. Vous avez notamment disputé la saison 1986-1987 du Championnat de France de rugby à XV avec le club du CA Bègles-Bordeaux. À l’époque, songiez-vous à devenir rugbyman professionnel ? Je n’ai jamais pensé en faire mon métier ni en vivre. C’était purement
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amateur. Toute ma vie, j’ai consacré du temps au sport. À la fin de ma classe de 3ème, j’ai dû opérer un choix d’orientation. À l’époque, j’hésitais entre la possibilité de faire un Sport Études ou de la cuisine. J’ai opté pour cette dernière, plus pour des raisons de facilité que par passion. J’ai alors intégré le lycée hôtelier de Talence. Outre le rugby, vous avez également pratiqué la boxe anglaise à un bon niveau. J’avais des aptitudes pour ce sport que j’ai commencé à l’école. Je disposais d’une salle qui se trouvait à proximité de l’établissement où je travaillais à Paris. Après le boulot, j’y allais l’aprèsmidi. Un jour, Jean-Claude Bouttier, un ancien boxeur professionnel, est venu à la salle en me lançant : « Toi, tu dois
Philippe Etchebest monter sur un ring ». Un peu plus tard, je me suis inscrit dans un club amateur de la région toulousaine, à Blagnac.
C’est toujours particulier lorsqu’on arrive dans une salle de boxe. J’avais demandé à mettre les gants. L’entraîneur m’a dit : « Fais doucement ». Pourtant, je n’avais pas l’impression de forcer. À la 2ème reprise, il est monté sur le ring et m’a mis à l’amende. Je suis retourné à la salle, mais j’étais mis de côté et je me contentais de regarder les autres. Un mois après, j’ai remis les gants. J’ai commencé à faire preuve d’un peu plus d’aisance et de souplesse. Le coach m’a alors pris sous son aile. Puis, je suis parti à Toulouse. Mon premier entraînement coïncidait avec un testmatch contre un professionnel ; un grand « black » qui faisait une tête de plus que moi. Dès la deuxième reprise, je me suis retrouvé par terre. À la fin de l’entraînement, je me suis dit que ça ne m’arriverait plus jamais. J’ai alors énormément progressé. En 1993, j’ai remporté le titre de champion milourd pour la région Midi-Pyrénées. Mon adversaire avait une balafre sur le haut du front. Le combat, dont j’ai toujours la vidéo, n’a duré qu’une minute et 40 secondes. Au cours de celui-ci, je n’ai pas pris un seul coup. En 2000, vous étiez désigné meilleur ouvrier de France. Huit ans plus tard, vous avez obtenu deux étoiles Michelin avec votre restaurant l’Hostellerie de Plaisance. L’esprit de compétition inhérent au sport vous a-t-il aidé pour décrocher ces récompenses ?
© Laurent Thiellet
Quel a été votre parcours de boxeur ?
La moto fait partie des passions de Philippe Etchebest, qu’il n’hésite d’ailleurs pas à afficher dans plusieurs émissions.
Complètement ! Je suis entré dans le monde de la cuisine comme sur un ring. Pour les « MOF », tu te bats tout seul contre toi-même : c’est comme pour la boxe. J’aime me prouver de quoi je suis capable. Quant au travail d’équipe que je fais en cuisine, je l’associe à certaines valeurs du rugby, comme le soutien et la cohésion. Ma carrière professionnelle a toujours été associée à ma carrière sportive.
« Si je ne fais pas de sport je pète un câble ! » Le monde du rugby est-il naturellement lié à la bonne table ? Bien sûr. Les joueurs aiment bouffer ! Depuis que le rugby est devenu un sport professionnel, ils font tout de même un peu plus attention. Mais
BIO EXPRESS Philippe Etchebest 48 ans – Né le 2 décembre 1966 à Soissons (Aisne) Profession : Chef cuisinier Télévision : « Top Chef » (M6)
© Pierre Olivier/M6
Distinctions : 2 étoiles au Guide Michelin (2008), meilleur ouvrier de France (2000), Chevalier de l’ordre national du Mérite (2012)
Le chef cuisinier a son franc-parler, et fait partie intégrante du succès de l’émission auprès du public.
l’esprit de convivialité n’a pas disparu pour autant. Depuis 2011, vous passez à la télévision. Comment avez-vous été sollicité par M6 ? Par téléphone. Le premier contact ne s’est pas très bien passé. À la base, je ne suis pas un grand fan des émissions de télévision. Ensuite, l’approche ne me plaisait pas. Par la suite, M6 m’a rappelé et j’ai fini par accepter de passer les castings. J’ai été retenu à la condition de ne pas jouer un rôle. Aujourd’hui, prenez-vous encore un peu de temps pour faire du sport ? Oui, deux à trois fois par semaine. C’est obligatoire, sinon je pète un câble ! Toutefois, je ne fais plus de compétition. Mes années de rugby et de boxe ont laissé des traces. Je fais essentiellement du sac de frappe et du cardio. Je suis un programme pour garder une bonne condition physique. Quels sportifs rêveriez-vous d’accueillir dans votre restaurant ? J’éprouve toujours un certain plaisir à recevoir des sportifs. Mais j’aimerais bien accueillir Teddy Riner ou Mike Tyson. J’avais croisé celui-ci à Paris, sur les Champs-Élysées, en 1990. C’était un pur hasard. Je me promenais avec un ami, qui avait d’ailleurs pu se prendre en photo avec lui. Contrairement à moi… Vous avez récemment entamé la nouvelle saison de Top Chef. Celle-ci s’annonce-t-elle sportive ? Je peux vous le confirmer : il va y avoir du sport et du contact. Ça va être pêchu, comme j’aime !
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Sports médias par Arnaud Lapointe
Céline Géraud anime l’émission Stade 2 depuis janvier 2013.
Céline Géraud
© France Télévisions
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« Je me considère avant tout comme une journaliste » Ancienne championne de judo, Céline Géraud a totalement réussi sa reconversion de journaliste sportive. Retour sur le riche parcours de l’actuelle présentatrice de Stade 2.
Après votre carrière de judokate, vous avez intégré le service des sports de France Télévisions en 1993. À l’époque, était-ce une évidence de vous tourner vers les médias ? C’était vraiment une vocation ! J’ai commencé à piger alors que j’étais encore athlète, notamment pour L’Équipe et Libération. La bascule entre le judo et le journalisme s’est opérée naturellement. Patrick Chêne, qui était le directeur des sports de France 2 à l’époque, m’a mis le pied à l’étrier. Après une période d’essai, j’ai pu intégrer l’équipe de Tout le sport en tant que pigiste. Contrairement à certains athlètes, j’ai eu la chance de
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ne pas connaître de temps mort entre la fin de ma carrière de sportive de haut niveau et le début de ma reconversion. Ça s’est vraiment bien goupillé ! On peut donc vous considérer comme une véritable journaliste et non pas comme une simple animatrice de télévision ? Complètement, surtout que je suis passée par le CELSA (L’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication) et le CFJ (Centre de formation des journalistes). J’ai commencé par être reporter de terrain. J’ai notamment couvert 10 Dakar, 8 Tours de France, de nombreux Roland Garros ou encore les Jeux Olympiques.
Céline Géraud
Votre côté garçon manqué vous a-t-il aidée à vous frayer une place dans le monde du journalisme sportif, parfois réputé comme étant macho ? Probablement. Mais les filles qui percent dans ce milieu sont des passionnées de sport et de grandes « bosseuses ». Pour faire de la télé, avoir une bonne gueule et du bagou ne suffit pas. À une période, il fallait absolument mettre des filles à l’antenne. Ça nous desservait plus qu’autre chose… Aujourd’hui, nous sommes revenus à une situation plus pragmatique. Personnellement, je suis contre les quotas, qui ne font qu’accentuer la différenciation. Le fait d’avoir pratiqué un sport de combat, à un haut niveau, a sûrement constitué un atout dans mon rapport avec les collègues. Ceux-ci éprouvent généralement beaucoup de respect envers la performance. Quoi qu’il en soit, je suis parvenue à faire ma place en travaillant sur tous les sports, pas uniquement ceux de combat. Estimez-vous que les femmes sont suffisamment représentées dans les médias consacrés au sport ?
Je ne sais pas, mais celles qui sont à l’antenne à l’heure actuelle sont crédibles et possèdent une vraie légitimité. À trop vouloir mettre des femmes, l’erreur de casting pend au nez. Si une femme dit une connerie en matière de sport à la télé, elle se fera retoquer sur le champ ! Nous n’avons pas le droit à l’erreur. Pourtant, il arrive à tout le monde d’en commettre.
« Si une femme dit une connerie en matière de sport à la télé, elle se fera retoquer sur le champ ! » À la fin du mois de septembre dernier, Stade 2 est passé sous la barre du million de téléspectateurs. Hormis l’augmentation constante du nombre de chaînes de télévision, comment expliquez-vous ces résultats d’audience décevants ? Nous n’avons pas eu vraiment d’explications... Comme on avait complètement modifié la structure de l’émission, peut-être que les gens ont été surpris. Je l’ai vécu comme un bon électrochoc, permettant de se remettre en question. Ça dépend de ce qu’il y a en face, la concurrence est de plus en plus forte. Lorsque TF1 a retransmis la finale des championnats du monde de handball entre la France et le Qatar, on a pris cher, même si environ 800 000 téléspectateurs ont regardé Stade 2. La concurrence est saine, bien qu’elle
BIO EXPRESS Céline Géraud 47 ans – Née le 13 février 1968 à Forbach (Moselle) Profession : Journaliste Média : France Télévisions
© France Télévisions
Émission : « Stade 2 » (France 2) Palmarès : Championne d’Europe de judo (1984), vice-championne du Monde de judo (1986), championne de France de judo (1984) Céline Géraud, ici lors de la présentation de Stade 2.
© France Télévisions
Dès 1995, j’ai commenté le judo avec Pierre Fulla, comme consultante. Je lui ai ensuite succédé quand il est parti à la retraite. L’antenne n’est arrivée qu’en 1998. D’ailleurs, je n’ai jamais voulu en faire. C’est presque un hasard. Henri Sannier présentait Tout le sport du lundi au vendredi. On m’a proposé de faire les week-ends. Je me considère avant tout journaliste. Animatrice, c’est un truc en plus.
La journaliste est une ancienne judokate de haut niveau, vice-championne du Monde en 1986.
soit cruelle. Depuis maintenant deux ans, je me sens chargée d’une mission, celle de maintenir l’audience, voire de l’augmenter. Il faut tenter de rajeunir le public tout en conservant les plus anciens téléspectateurs. En ce qui vous concerne, à quel niveau estimez-vous devoir vous améliorer ? Je vais essayer de mettre ma personnalité un peu plus en valeur. Je suis quelqu’un qui est beaucoup dans l’énergie, toujours à bloc. Je compte essayer de me calmer un peu. J’aime bien taquiner. En mettant ce côté en avant, on pourrait gagner en convivialité et créer un peu plus de lien. Vous changez d’activité et d’employeur environ tous les quatre ans. Après Stade 2, quel challenge songez-vous relever ? Tous les quatre ans effectivement, comme les JO (rires). Mais cela n’a jamais été calculé. Quand tu as fait du sport de haut niveau, tu arrives souvent plus facilement à avoir une sensibilité sur ce qui va se passer. Par exemple, lorsque j’ai quitté France Télévisions pour TF1, je sentais qu’il s’agissait du moment opportun pour partir. Déjà, lorsque j’étais athlète, je n’ai jamais eu de plan de carrière. Je n’arrive pas à me projeter sur du long terme.
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Dossier par Olivier Navarranne
Le sport au cœur de l’éducation
Najat Vallaud-Belkacem lors de la Journée nationale du sport scolaire en septembre dernier. © JGB-UNSS
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Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem tient à remettre les valeurs de la République au cœur de la politique éducative du gouvernement. Dans ce cadre, elle est convaincue que le sport scolaire a un rôle capital à jouer.
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Dossier
Le sport à l’école fait partie du socle commun des connaissances, des compétences et de la culture. L’éducation physique et sportive est une matière à part entière, au sein de laquelle il y a des savoir-être et des savoir-faire à acquérir. L’EPS et le sport scolaire ont également une place spécifique dans le cadre éducatif, car ce sont des matières et activités qui permettent de faire passer des savoirs et des valeurs de manières différentes. Les notions de règles ou de respect prennent une incarnation concrète grâce à l’EPS et au sport. Il n’y a pas que le sport qui a un rôle à jouer à l’école. L’école aussi a un rôle à jouer en matière de sport. L’école doit donner le goût du sport dès le plus jeune âge. Vous souhaitez remettre les valeurs de la République au cœur de l’apprentissage. En quoi le sport va-t-il permettre de véhiculer ces valeurs ? Les valeurs de la République prennent une dimension concrète dans le sport. Elles sont incarnées et elles sont visibles. Il y a, bien entendu, la présence des symboles nationaux dans les enceintes sportives. Mais surtout, il y a un terrain de sport et une rencontre sportive, qui sont des condensés de la vie en société où il faut respecter les règles, les autres et soi-même ; faire preuve de solidarité et de fraternité
© Anthony Dibon / Icon Sport
Pour vous, ministre de l’Éducation, quel doit être le rôle du sport à l’école ?
Laurent Petrynka, Christine Kelly (à gauche), Muriel Hurtis (au centre) et Camille Muffat (à droite) étaient présents lors de la remise des Trophées « Filles en or » de l’UNSS.
avec ses coéquipiers ; être bienveillants avec ses adversaires. C’est pour cela que l’on dit souvent que le sport est une école de la vie. Les associations sportives scolaires poursuivront dans cette voie et accentueront leur action en la matière. Concernant la défense de ces valeurs, appelez-vous les professeurs d’EPS à aller plus loin dans leur enseignement ? J’appelle les professeurs d’EPS, comme l’ensemble des professeurs, à continuer à faire ce qu’ils font. Et je veux leur apporter mon soutien, leur rendre hommage pour leur engagement et leur mobilisation. Dans le sport, la transmission des valeurs se vit sur les terrains chaque mercredi après-midi et je sais les enseignants plus que jamais mobilisés sur cet aspect.
« L’objectif final est de démocratiser la pratique sportive »
© UNSS
La lutte contre les discriminations est l’une des priorités de François Hollande pour 2015. Le sport estil justement un terrain de lutte à prendre en exemple ?
La ministre de l’Éducation nationale entend renforcer la présence de l’UNSS, notamment en réduisant le coût des licences.
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Comme je vous le disais, le sport est un condensé de la société où tout ce qui y est fait est exacerbé par l’émotion et prend des proportions importantes. On peut voir des élans de solidarité et de fair-play magnifiques, tout comme des comportements déviants inacceptables. Il ne faut ni idéaliser, ni dramatiser le sport. C’est à nous, responsables politiques, ainsi qu’aux dirigeants sportifs, de faire en sorte que le sport soit un outil éducatif, de
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promotion des valeurs et qui porte un message de tolérance à destination de l’ensemble de la société. Quels sont les moyens vous permettant de rendre accessible le sport scolaire au plus grand nombre ? L’existence même du sport scolaire fait que le sport est accessible au plus grand nombre. Les coûts d’inscription dans les associations sportives scolaires sont modestes, en moyenne une vingtaine d’euros par an, surtout en comparaison avec le coût des licences dans le monde fédéral. Les choses sont très claires. L’aspect financier ne doit jamais être un frein à la pratique sportive dans le cadre scolaire. Afin de renforcer l’accessibilité du sport scolaire au plus grand nombre, j’ai décidé, à partir de la rentrée 2015, de diviser par deux le forfait dû par l’association sportive à l’UNSS pour les collèges situés en REP + et les lycées professionnels du réseau prioritaire. Concernant le premier degré, une convention a été signée entre le Ministère de l’Éducation nationale et l’USEP. Quels sont les objectifs de cette convention ? L’action de l’USEP a pour objectifs la construction d’une véritable culture sportive chez les élèves, et de favoriser leur engagement civique et social, notamment par leur responsabilisation progressive dans le fonctionnement de l’association d’école. Cette convention vise à encourager le développement de la pratique physique et sportive de l’ensemble des élèves, et aussi à développer la vie associative dans toujours plus d’écoles primaires publiques, en privilégiant l’implication effective des enfants, et enfin à mobiliser l’ensemble de la communauté éducative autour d’un projet sportif et éducatif.
Najat Vallaud-Belkacem
L’objectif final est de démocratiser la pratique sportive pour que le plus d’enfants possible puissent accéder à cette pratique. Cela passe par une action visant à limiter le coût de la licence afin que l’argent ne soit pas un frein à la pratique sportive, et aussi par une diversification des activités proposées afin de répondre aux attentes d’un maximum d’élèves. Et enfin par l’organisation d’événements, comme la journée nationale du sport scolaire, permettant d’attirer l’attention sur les pratiques et leurs bienfaits. Au-delà, la mission de l’UNSS est de valoriser le rôle éducatif et citoyen du sport en encourageant la prise de responsabilités par les jeunes, avec à la fois les dispositifs jeunes entraîneurs, jeunes officiels, jeunes dirigeants ou jeunes reporters.
« C’est en agissant dès le plus jeune âge que l’on pourra changer les mentalités » La mixité est l’une de vos priorités, et l’UNSS est d’ailleurs une fédération en pointe sur ce sujet. Est-ce une thématique sur laquelle vous avez prévu de mobiliser cette fédération ? Bien sûr, l’UNSS et le sport scolaire en général se mobilisent depuis plusieurs années en faveur de la mixité en matière de sport. C’est une action qu’il faut poursuivre, que ce soit en participant à des événements de type 24 heures du sport féminin, ou à la journée internationale des femmes, ou encore en encourageant les rencontres mixtes. C’est en agissant dès le plus jeune âge que l’on pourra changer les mentalités et les représentations et faire progresser durablement ce sujet. Vous qui souhaitez redonner ses lettres de noblesse à l’apprentissage de La Marseillaise, est-il envisageable que celle-ci soit présente
© Anthony Dibon / Icon Sport
De même, concernant le second degré, vous étiez présente lors de la 5ème Journée nationale du sport scolaire. En tant que présidente de l’UNSS, comment comptez-vous renforcer l’influence de l’UNSS dans les collèges et lycées ?
L’aviron fait partie des activités phares, notamment grâce à l’opération « Rames en 5ème ! ».
lors des cérémonies des championnats de France scolaires ? Oui, cela fait partie des pistes que nous étudions avec l’UNSS. La présence des symboles est importante, mais il ne faut pas se limiter aux symboles. L’implication du sport scolaire ira bien au-delà et passe notamment par une augmentation de la pratique sportive dans le cadre éducatif. Vous avez annoncé au mois de janvier une « éducation aux médias » pour la rentrée prochaine. Dans ce cadre, comment souhaitez-vous développer le dispositif UNSS des Jeunes Reporters ? L’éducation aux médias passe par l’apprentissage du décryptage de l’information, mais aussi par la pratique du journalisme collégiens et lycéens. Le dispositif « jeunes reporters » s’intègre ainsi pleinement dans cette démarche de pratique de journalisme. Nous souhaitons que chaque établissement du second degré soit doté d’un média mis en œuvre par les élèves. Les jeunes reporters de l’UNSS pourront trouver toute leur place dans ces dispositifs. Quel rôle doit jouer la Semaine de la Presse, qui se déroule ce mois-ci, dans cette volonté d’éduquer les élèves aux différents médias ? La semaine de la presse est un événement phare du partenariat de l’Éducation nationale avec la presse sur tout le territoire. De très nombreux médias participent à cette opération et je m’en félicite. La pratique de la presse va de pair avec la formation de l’esprit critique et d’une opinion éclairée. Pour
nous, la priorité est de lier l’éducation aux médias et à l’information, et aussi à la pratique du journalisme collégien et lycéen : nous souhaitons que dans chaque collège et chaque lycée soit développé un média (journal, radio, blog, plate-forme collaborative). La semaine de la presse, ce doit être désormais non seulement en mars, mais tout au long de l’année. La réforme des rythmes scolaires a eu un impact, mais comment comptez-vous optimiser les liens entre sport en club et sport scolaire ? Le sport scolaire doit être une passerelle entre le monde scolaire et le mouvement sportif. C’est le sens de la convention signée entre le ministère, l’UNSS, l’USEP et le Comité national olympique et sportif. L’objectif est de décloisonner ces deux mondes et de favoriser des partenariats au niveau local, permettant de faciliter les échanges de tous types entre les associations sportives scolaires et les clubs. Quelle est l’influence de votre expérience en tant que ministre des Sports sur votre vision du sport scolaire ? En raison de mes précédentes fonctions, je suis particulièrement sensibilisée à la pratique d’une activité physique dans le cadre scolaire, que ce soit l’EPS ou le sport scolaire. Mes fonctions de ministre chargée des sports m’ont convaincue que c’est dès le plus jeune âge qu’il faut inculquer le « réflexe sport », et c’est en ce sens que nous travaillons au ministère de l’Éducation nationale.
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Dossier
Directeur national de l’UNSS, Laurent Petrynka rejoint Najat Vallaud-Belkacem concernant l’importance du sport scolaire comme outil de développement des valeurs de la République. Selon lui, l’UNSS joue un rôle capital concernant les notions de démocratie et de citoyenneté. « Je pense que le sport est sans doute l’objet culturel scolaire particulièrement approprié pour véhiculer les valeurs de la République ». Directeur national de l’Union nationale du sport scolaire (UNSS), Laurent Petrynka est le responsable d’une fédération qui véhicule de façon admirable les valeurs essentielles à la vie en société. « Le sport scolaire permet de vraiment vivre la citoyenneté. L’école n’est pas une démocratie, mais elle permet d’en comprendre et d’en acquérir les règles. Ce rôle de la démocratie au sein de la vie associative, il n’y a qu’à l’UNSS que cela est possible », assure Laurent Petrynka. « Suite aux événements de janvier, nous avons participé à la mobilisation autour de la ministre de l’Éducation nationale qui a réuni l’ensemble des acteurs, à la fois institutionnels et associatifs. J’ai moimême mobilisé mes propres services afin de réfléchir à des propositions que nous allons soumettre au ministère. Nous avons vraiment senti que le sport se sentait particulièrement concerné par ces événements, et notamment le sport à l’école ». Si l’UNSS est force de proposition, c’est aussi parce que cette fédération connaît un développement important depuis plusieurs années, avec le soutien du ministère de l’Éducation nationale. « Le soutien du ministère s’exprime très clairement avec les professeurs d’EPS. C’est désormais inscrit dans la loi, trois heures de leur temps sont désormais dédiées à l’animation d’associations
© Anthony Dibon / Icon Sport
« Nous faisons faire du sport à toute la France »
L’UNSS est l’organisateur de nombreuses compétitions, comme ici les championnats de France scolaire de cross aux Mureaux.
sportives. Une fédération qui bénéficie de trois heures, multipliées par 32 000 professeurs, cela équivaut à 5000 postes pour le sport scolaire en France. Il y a aussi un soutien politique, qui nous permet d’être importants pour la masse, mais aussi pour l’élite. Nous faisons faire du sport à toute la France ».
« La mixité est l’une des priorités du ministère que nous mettons en œuvre » Preuve de sa reconnaissance de l’action de l’UNSS, Najat VallaudBelkacem était présente au mois de septembre dernier lors de la Journée nationale du sport scolaire, événement phare de la fédération dirigée par Laurent Petrynka. « La Journée nationale du sport scolaire est devenue, en l’espace de quatre ans, le grand rendez-vous de la rentrée. Nous avons observé une montée en puissance, puisque l’ensemble de nos services départementaux et régionaux a été concerné par l’organisation d’un événement particulier. Cette journée
permet également de ramener un grand nombre d’élèves à l’AS ». Un facteur non négligeable pour l’UNSS, qui compte plus d’un million de licenciés, dont 40% sont des filles. « La mixité est l’une des priorités du ministère que nous mettons en œuvre sur trois champs. Le premier est celui des instances. Nous faisons attention à ce que notre assemblée générale et notre conseil d’administration comportent un équilibre entre les hommes et les femmes. Le deuxième point concerne la création, depuis trois ans, d’activités mixtes. Par notre règlement, nous imposons la mixité avec des équipes composées de filles et de garçons. Le troisième point concerne des événements particuliers, à l’image du cross national aux Mureaux, où 800 filles étaient réunies. Elles disposaient d’une tenue particulière ; nous avons remis, pour certaines, les trophées Filles en Or. Le 6 mars, au CNOSF, nous organisons un colloque lié au label « Filles, sport et mixité » que nous avons créé. Ce sont des associations sportives qui dépassent les 45% de licenciées, et nous invitons ces AS pour débattre sur le sujet à travers une grande journée ». Une dynamique qui va permettre à l’UNSS de dépasser, à nouveau, le million de licenciés.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur http://unss.org
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Najat Vallaud-Belkacem
Les valeurs au cœur du sport pour les professeurs d’EPS
« Nous dépassons le forfait de trois heures qui nous est alloué pour faire vivre cette dynamique du sport scolaire. Mais, pour nous, ce n’est pas un problème, nous le faisons avec grand plaisir, car nous nous sentons concernés par cela ! ». Responsable de l’association sportive du Collège Jacques- Brel de Louvroil (Académie de Lille), Thomas Comes évoque avec plaisir la dynamique sportive qu’il entretient dans son établissement. « Nous avons mis les valeurs de dépassement et d’application au cœur de notre AS. Nous avons souhaité que les élèves aient accès à une pratique peu chère, car nous sommes dans un milieu défavorisé », explique le professeur d’EPS. « Pour moi, le sport scolaire c’est avant tout le partage, que ce soit dans l’émotion ou dans la rencontre avec d’autres élèves et d’autres établissements. C’est aussi un moment de partage entre les professeurs et les élèves. Très clairement, nous sommes beaucoup plus proches de nos élèves, quand nous sommes amenés à animer dans ces moments-là. Les collègues d’autres matières sont d’ailleurs surpris de voir à quel point la proximité avec les gamins est plus importante ». Comme dans tous les établissements, des efforts particuliers sont apportés dans certains domaines. Au sein du collège, l’accès au sport pour les filles est ainsi en progression. « En ce qui concerne le sport féminin, nous avons mis en place une activité steps qui leur est directement adressée. Nous avons aussi développé des activités compétitives, que ce soit en handball, en futsal ou en badminton par exemple. Nous avons une vraie adhésion au niveau des filles, même
© F.REY
Que représente le sport scolaire pour les professeurs d’EPS ? Comment arriver à mettre en œuvre une vraie dynamique au sein de l’établissement ? Éléments de réponses au Collège JacquesBrel de Louvroil et au Lycée de la Montagne de Valdeblore.
Les professeurs d’EPS des collèges et lycées tentent de promouvoir l’aspect ludique du sport, notamment grâce aux activités de pleine nature.
si nous ne sommes pas parvenus à l’équilibre. Mais nous y travaillons », explique Thomas Comes, satisfait des conditions qui lui sont offertes, même si le professeur aimerait « un vrai prolongement et des moments de partage plus forts entre les collèges et les lycées, pour que les gamins soient amenés à garder cette habitude de pratique en arrivant au lycée ».
« Une pratique large, diversifiée et accessible à tous » Au lycée justement, la vision du sport scolaire est tout aussi noble. « Le sport scolaire, en particulier celui du mercredi, doit permettre une pratique large, diversifiée et accessible à tous. De notre côté, nous valorisons aussi beaucoup l’investissement dans la vie associative, dans la formation des Jeunes officiels bien sûr, mais aussi dans le fonctionnement de l’AS avec des élèves investis en tant que viceprésident, trésorier ou secrétaire adjoint », détaille Julien Cecconi, responsable de l’association sportive du Lycée de la Montagne de Valdeblore (Académie de Nice). « Notre idée est de croiser des pratiques saisonnières, avec des activités qui se déroulent au premier trimestre comme le VTT et l’escalade. Nous basculons ensuite
sur des activités d’hiver, avec du ski alpin, du ski nordique et de la cascade de glace. Et nous terminons avec le retour des activités de plein air comme la course d’orientation ou le run&bike », révèle Julien Cecconi, dont l’AS se montre particulièrement dynamique et soutenue. « Deux heures d’enseignement pourraient paraître peau de chagrin pour certains lycéens. Mais de notre côté, nous avons de nombreux élèves investis dans les dispositifs explorations et compléments, qui constituent cinq heures de plus. Cela nous permet de porter un projet autour des activités de ski alpin et de montagne-alpinisme. De notre point de vue, nous ne pouvons donc pas nous plaindre sur les heures allouées. Nous avons un directeur d’établissement qui est à 200% avec nous, et qui nous libère tous les mercredis après-midi, ainsi que le mercredi matin en cas de compétition », souligne le professeur d’EPS. « L’axe majeur sur lequel nous réfléchissons, mais sur lequel nous ne sommes pas encore très opérants, c’est la pratique des élèves en situation de handicap. Nous essayons de développer cet aspect, mais nous ne sommes peut-être pas assez formés, ou même pas assez ambitieux sur ce domaine. Nous n’essayons peutêtre pas assez avec ces personnes-là. Pour moi, s’il y avait quelque chose d’important à faire aujourd’hui dans le sport scolaire, ce serait cela ».
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Dossier
L’Union sportive de l’enseignement du premier degré (USEP) joue bien évidemment un rôle capital dans le développement du sport scolaire, mais aussi dans la défense de ses valeurs. « Nous avons passé une partie du comité directeur du 4 février à faire un tour de situation par rapport aux événements de janvier. Nous avons pris position sur certains points et affiné nos actions pour qu’elles puissent contribuer à améliorer la situation », explique ainsi Jean-Michel Sautreau, président de l’USEP. De façon concrète, l’USEP tient donc à mettre en avant la rencontre sportive. « C’est notre action principale. Nous voulons que ces rencontres sportives soient un peu plus en phase avec des objectifs liés à la citoyenneté et à la laïcité. Nos rencontres sportives veulent contribuer à un idéal qui est celui du vivre ensemble ». Parmi les mesures mises
© USEP
L’USEP défend le « vivre ensemble »
L’USEP organise pas moins de 20 000 manifestations locales et nationales par an.
en place, le code du sportif, issu des travaux de nombreuses organisations regroupées au sein de l’AFSVFP (Association Française pour un Sport sans Violence et pour le Fair Play), ou encore la charte « La diversité est une force pour la République ». L’USEP renforce ainsi son rôle, reconnu par le Ministère de l’Éducation nationale. « La convention que nous avons signée
marque en effet la reconnaissance de l’action de l’USEP au sein de l’école, dans son sens le plus large. Le Ministère favorise les actions de l’USEP, par des déclinaisons régionales avec les recteurs, et départementales avec les directeurs académiques pour encourager la formation des enseignants et des personnels. L’action de l’USEP est ainsi facilitée au quotidien ».
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.u-s-e-p.org
© Aurelien Meunier / Icon Sport
2016 va lier l’école au sport de haut niveau
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« Il y aura « 2015-2016, année du sport de l’école à l’université ». Pour l’année 2015-2016, nous avons voulu mettre le sport à l’honneur, car la France va accueillir de nombreux événements internationaux », confie Najat VallaudBelkacem. « L’année scolaire 20152016 débutera avec les championnats d’Europe de basket-ball qui se dérouleront à Montpellier et à Lille, se poursuivra avec les championnats d’Europe de badminton à Paris et se terminera avec l’Euro 2016 de foot. Dès lors, j’ai décidé que l’école et l’université devaient être mobilisées tout au long de l’année pour promouvoir la pratique sportive. Faire du sport est un levier de réussite éducative, ainsi qu’une facilitation des apprentissages dans
différentes matières. Nous travaillons pour cela avec le mouvement sportif et les fédérations concernées. Cela va se traduire par trois types d’actions. Des actions « fil rouge » qui dureront toute l’année avec la mise à disposition de supports pédagogiques relatifs au sport ou la création d’une exposition sur l’histoire du sport scolaire. Des actions d’envergure avec de grands événements sportifs scolaires, comme à l’occasion de la journée du sport scolaire ou de l’Euro de football scolaire. Des rencontres sportives partout en France où les associations sportives scolaires organiseront des événements avec les clubs du territoire et mettront à l’honneur le sport, ses valeurs et sa dimension européenne ».
Najat Vallaud-Belkacem estime que le sport scolaire a un rôle à jouer lors de l’accueil de grands événements internationaux, comme l’EuroBasket.
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Football par Olivier Navarranne
Cette année encore, le milieu breton s’affirme comme un élément clé du dispositif de l’ASSE. © Jean Paul Thomas / Icon Sport
Fabien Lemoine
« J’aurais préféré rester dans l’anonymat complet »
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Il y a bientôt cinq ans, Fabien Lemoine percutait un joueur sur un terrain de football. Résultat : ablation d’un rein et une période difficile, notamment sportivement. Mais, depuis, le Breton s’est relancé à SaintÉtienne, un club dont il fait le bonheur depuis quatre saisons. Pour SPORTMAG, le milieu de l’ASSE se livre sans langue de bois.
Que représentait l’AS SaintÉtienne pour vous avant de rejoindre le club en 2011 ?
a-t-il atténué la déception de quitter Rennes, votre club formateur ?
C’est un club qui représentait beaucoup pour moi. Quand j’étais plus jeune, j’étais supporter de cette équipe. J’aimais bien sa philosophie ; son jeu assez offensif est porté vers l’avant. J’étais aussi un grand fan de l’ambiance de Geoffroy-Guichard, même si je ne l’avais vu qu’à la télé. Forcément, vu la situation dans laquelle j’étais à l’époque après mon accident et les difficultés que j’avais à redevenir un titulaire à Rennes, j’avais l’envie de partir et, quand j’ai eu l’occasion de venir à SaintÉtienne, ce fut une grande joie et une grande fierté.
Si je n’avais pas eu de souci avec le Stade rennais, j’y serais peut-être encore. Je me voyais faire toute ma carrière là-bas. Maintenant, en arrivant à Saint-Étienne, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre non plus. Je ne savais pas quels genres de personnes j’allais rencontrer, quel type de vestiaire j’allais trouver... Il y avait quand même une petite appréhension, mais qui s’est vite estompée. J’ai rencontré des gens extraordinaires, j’ai trouvé une ville agréable, un club mythique. Nous sommes devenus un bon club de Ligue 1, avec des ambitions assez élevées, et pour moi c’est fantastique.
Rejoindre un club comme l’ASSE
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Saint-Étienne
Non, car au moins les gens se souviendront de moi (rires). Honnêtement, je n’en ai rien à faire que les gens parlent de Fabien Lemoine, ce n’est pas ça qui me fait avancer. C’est un événement qui fait partie de mon histoire, on ne peut pas revenir en arrière et le changer. J’aurais préféré ne rien avoir et être moins connu, plutôt que de perdre un organe. J’aurais préféré rester dans l’anonymat complet.
« Quoi qu’il arrive par la suite, je n’aurai aucun regret »
© Jean Paul Thomas / Icon Sport
Cela vous ennuie-t-il que le moment le plus médiatisé de votre carrière soit un accident ; celui survenu en août 2010 ?
Fabien Lemoine, ici opposé au Stade rennais, un club qu’il a quitté en 2011, faute de temps de jeu.
Je me le dis de temps en temps, quand ça va un petit peu moins bien, comme en ce moment. L’équipe a un peu plus de mal, et personnellement mon niveau est inférieur à celui d’il y a plusieurs mois. Parfois, je pense au fait que, si on m’avait dit à l’époque que j’allais me battre pour la Ligue des champions, et jouer l’Inter Milan ou face à David Beckham... ça aurait été inespéré. À l’époque, après ma blessure, j’étais en difficulté et peu de clubs croyaient en moi. J’ai eu l’opportunité de rejoindre Evian, et à la dernière minute d’aller à Saint-Étienne, qui n’était pas le club de haut de tableau qu’il est aujourd’hui. D’avoir pu grandir avec ce club-là est une grande fierté et une très belle histoire.
© Jean Paul Thomas / Icon Sport
Vous dites-vous souvent que vous revenez de loin ?
Jouer face à David Beckham ou Zlatan Ibrahimovic ? Une chose que Fabien Lemoine ne pensait jamais vivre il y a encore quelques années.
Presque cinq ans après, cet accident a-t-il une influence sur votre jeu ?
BIO EXPRESS Fabien Lemoine 27 ans - Né le 16 mars 1987 à Fougères (Ille-et-Vilaine) 1m75 - 67kg
© Jean Paul Thomas / Icon Sport
Poste : Milieu de terrain Clubs : Rennes (2007-2011), Saint-Étienne (depuis 2011) Sélection nationale : Espoirs (1 sélection) Palmarès : Vainqueur de la Coupe de la Ligue (2013), finaliste de la Coupe de France (2009) L’ancien rennais rêve de disputer la Ligue des champions.
Pas vraiment. J’ai toujours été quelqu’un de généreux et d’agressif dans le bon sens du terme. Ça n’a pas changé ma façon de voir le football qui est un sport d’engagement. Les duels font partie de mon sport, et cette rage de vouloir les gagner est toujours en moi. Si je veux exister, je suis obligé de rester comme ça. En revanche, dans la même situation, lors de ballons aériens sur le côté, je peux avoir tendance à me tourner pour me protéger, tout en essayant de jouer au maximum le duel. Vous approchez les 250 matches de Ligue 1. Faire toute votre carrière en France est-il un objectif ou êtes-vous tenté par une expérience à l’étranger ?
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Forcément, il existe aussi des challenges passionnants à l’étranger. Après, on verra bien si les opportunités arrivent ou pas. Mais faire toute ma carrière en France ne serait pas du tout une contre-performance ou un échec pour moi. Je viens de loin, je suis sorti du centre de formation du Stade rennais par la petite porte, et j’ai connu cet accident en 2010... je suis très fier de mon parcours, et quoi qu’il arrive par la suite je n’aurai aucun regret. J’ai envie de durer le plus longtemps possible dans le monde professionnel. Je suis quelqu’un qui aime le travail, et par rapport à mes années rennaises, je trouve que j’ai progressé. Si j’y suis arrivé, c’est grâce au collectif, mais à ce que je réalise au quotidien. J’ai toujours envie de progresser, je rêvais de disputer la Coupe d’Europe par exemple. Ce serait magnifique pour moi d’entendre au moins une fois la musique de la Ligue des champions. Si je n’y arrive pas, tant pis, mais ça fait partie des objectifs à moyen terme qui peuvent être intéressants.
© Vincent Michel / Icon Sport
Football
Le milieu de l’ASSE s’investit avec toujours autant d’agressivité dans les duels aériens, malgré son accident survenu en 2010.
Et La Marseillaise, avec le maillot de l’équipe de France sur les épaules, est-ce quelque chose auquel vous croyez aujourd’hui ? Je ne sais pas vraiment si j’y crois ou pas. Je ne suis pas là à annoncer
publiquement mes souhaits. Si un jour je suis sélectionné, ce sera magnifique. Si ça n’arrive pas, je n’aurai pas de regret. Ce qui se présente aujourd’hui à moi me convient. Je m’éclate à Saint-Étienne.
Passion verte du côté de Rive-de-Gier d’ailleurs de la première section qui a été créée en France, avant celle de Saint-Étienne. Je l’ai reprise pour ne pas qu’elle disparaisse, alors que j’avais déjà la section 94, que j’ai créée en 1999 et qui s’appelle Les Monts Verts. Elle va de Rive-de-Gier jusqu’à Lyon, et elle est dans les Monts du Lyonnais.
© Associés Supporters ASSE
« Supporter depuis quand ? Je ne compte plus ! ». Noël Reat est un fidèle de l’AS Saint-Étienne. Il dirige même deux sections des Associés Supporters. « Je dirige la 02, qui va de Saint-Chamond jusqu’à Rive-deGier, et qui est logiquement baptisée Saint-Chamond-Vallée du Gier. Il s’agit
Noël Reat est président de section des Associés Supporters depuis 1999.
Mais je ne voulais surtout pas mettre le mot lyonnais dans le nom de la section ». Deux sections qui regroupent 200 adhérents, et qui bénéficient du soutien du club. Franck Tabanou est ainsi devenu le parrain de la section 94, tandis que Loïc Perrin est celui de la section 02. Mais ces associés supporters bénéficient d’autres soutiens importants. « Concernant les collectivités, il n’y a pas de problème. Je prends l’exemple de la Ville de Rivede-Gier et de son maire Jean-Claude Charvin, quand je sais que je peux être aidé, je le suis, il n’y a jamais de problème ». À Rive-de-Gier, le lieu de rassemblement de ces supporters est le bar-tabac « Le Pti Chaudron ». « Tous les matches à l’extérieur sont retransmis, donc cela permet aux gens de se rassembler autour d’un moment convivial. De notre côté, nous organisons des déplacements à l’extérieur, des manifestations, et j’essaye de servir mes adhérents en billets pour qu’ils aient le moins de choses à faire pour aller voir les matches ». Des adhérents de 7 à 77 ans, qu’il est évidemment possible de rejoindre autour de la passion pour les Verts.
Pour toute demande auprès des sections 02 et 94 des Associés Supporters, rendez-vous sur reat.noel@gmail.com
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OBUT 2014
À bientôt
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- Photos : Ch. Jurine
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Rugby par Lawrence Leenhardt
Le buteur fait les beaux jours de Brive depuis la saison dernière. © Dave Winter / Icon Sport
Gaëtan Germain
Germain, au-delà des buts
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Buteur reconnu, le Briviste a décidé de dépasser cette image pour devenir un arrière complet.
À 24 ans, Gaëtan Germain est en passe de réussir la plus belle mue du Top 14. Celle d’un joueur au physique solide, longtemps réduit au rôle de maître buteur, qui devient celle d’un arrière complet, efficace au pied et dans le jeu. En janvier, il a fait la Une des journaux au terme d’un match de feu contre Bayonne. Le Briviste a inscrit tous les points de son équipe. Six buts, un essai, une transformation. Rien que ça ! En battant son record de points (25 contre 21 jusque-là), il s’est révélé comme une pièce maîtresse de son équipe. « Il s’épanouit, il avait envie de montrer qu’il n’était pas juste un buteur, il a développé son attirail », confiait Nicolas Godignon, son entraîneur. Des buteurs comme lui, chaque club en rêve. Meilleur marqueur du Top 14 la saison dernière, Gaëtan Germain a enquillé 299 points, devant Wilkinson, Pierre Bernard de l’UBB et consorts.
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« Un job », dit-il modestement, avant de développer : « À la base, à Brive, j’ai été recruté pour ça. Pour buter. On peut dire que j’ai rempli mon contrat, voilà. Mais moi, je veux me développer dans le jeu, enlever cette image justifiée, mais un peu réductrice. Ici, j’ai évolué dans le jeu, je progresse et c’est positif pour moi et pour l’équipe. Je me suis libéré. J’ose et ça passe. Je prends plus d’initiatives. Maintenant, j’ai envie de voir où je peux aller… ». Il aurait tort de s’en priver, Gaëtan, qui a mis le temps avant d’arriver au rugby avant de tout vivre en accéléré. Fils d’un rugbyman de haut niveau, il a baigné dans ce sport sans jamais y jouer… avant ses 16 ans. « Petit, mes copains allaient au foot, j’ai suivi. Ça me plaisait bien. Près de chez moi, il y avait Valence, en D2. Je jouais défenseur central (tiens, tiens, derrière, du recul, déjà) et j’ai été sélectionné plusieurs fois en Ligue. J’avais un bon
« Je sens que je peux m’améliorer dans tous les secteurs » Six mois en Bleu avec l’équipe de France à 7 en Espoirs vont semer les graines qu’il cultive aujourd’hui. « C’était très différent, il y avait plus de choses à faire, plus d’initiatives à prendre.
Comme ici contre Lyon, le joueur du CABCL est conscient que le club doit sortir vainqueur de ses matches face aux concurrents directs pour le maintien.
© Jean Paul Thomas / Icon Sport
petit niveau… ». Une fracture de la malléole, puis le dépôt de bilan de son club vont tout remettre en question. « J’ai fait des essais à Lyon, Grenoble et Nice, mais je n’ai pas été retenu. Ce n’a pas été une grosse déception, car je n’étais pas prêt à quitter la maison. J’y étais allé un peu à reculons ». Il fera donc ses premiers pas dans l’Ovalie à 16 ans, à Romans. Le football lui a apporté le sens du placement, des trajectoires, une bonne frappe. Des aptitudes. L’entraîneur ne s’y trompe pas qui, pour le premier match, le met capitaine ! C’était un bon début. Il intégrera le centre de formation de Bourgoin l’année suivante, puis le Pôle France à Marcoussis. Tout est allé très vite, mais il reste lucide. « Je voulais acquérir l’expérience du jeu qui me manquait et progresser. Je ne me posais pas trop de questions sur mon parcours. Je savais que j’avais une belle marge de progression, mais aussi des lacunes ».
© Jean Paul Thomas / Icon Sport
Brive
À Brive, l’arrière bénéficie de bien plus de responsabilités que dans son précédent club, le Racing Metro 92.
BIO EXPRESS Gaëtan Germain 24 ans - Né le 2 juillet 1990 à Romans-sur-Isère (Drôme) 1m90 - 99kg © Manuel Blondeau / Icon Sport
Poste : Arrière Clubs : Bourgoin-Jallieu (2010-2011), Racing Metro 92 (2011-2013), Brive (depuis 2013) Palmarès : Meilleur marqueur du Top 14 (2013-2014) Le natif de Romans-sur-Isère a impressionné l’année passée en devenant le meilleur réalisateur du Top 14, tout en luttant pour le maintien.
C’était très enrichissant, humainement et dans le jeu, surtout en attaque ». Parallèlement, l’apprentissage se poursuit avec Bourgoin, en club, jusqu’à l’intégration, encore Espoir, avec l’équipe Première. Une mise en lumière qui lui permet de taper dans l’œil de Pierre Berbizier, alors manager du Racing Metro. « J’ai signé un contrat Espoirs à Paris. Je me suis retrouvé avec toutes ces stars, moi qui faisais mes premiers pas en Top 14. L’ambiance était bonne, j’ai eu du temps de jeu dès la première année, même si je restais le petit jeune. Mais la saison suivante, il y a eu un nouveau staff et, après un début de saison dans le quinze, j’ai disparu de la circulation. J’ai fait plus d’efforts à l’entraînement, j’ai pris sur moi, mais au bout d’un moment, j’ai senti que j’étais à l’écart.
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Je me suis accroché puis j’ai un peu baissé les bras ». Ce premier accroc ne va pas l’arrêter. Après « s’être posé les bonnes questions », il opte pour le prêt à Brive, en Pro D2. « Je voulais simplement retrouver le plaisir du terrain. La montée en Top 14 est venue après. C’était une chance de plus. Au départ, je n’avais pas de plan. Et je me suis senti bien à Brive, j’avais des responsabilités et la confiance des entraîneurs. J’ai pris ça comme une chance. Il y avait beaucoup de positif ». L’indifférence du Racing Metro à sa bonne saison l’aide à ne pas hésiter. Bien dans sa tête, il a trouvé au CABCL le club pour s’épanouir. Ça tombe bien, ici, on lui fait confiance et on l’encourage dans ce sens. D’où cette évolution dans son rôle d’arrière. « En jeunes, je faisais de bons gros matches. Puis, en pro, au Racing, je n’ai plus osé. Je me mettais peut-être trop de pression sur les tirs au but. C’était une erreur. Je veux apporter
© Dave Winter / Icon Sport
Rugby
Même si plusieurs clubs huppés, à l’image du Stade Français, pourraient se montrer intéressés par ses services, Gaëtan Germain n’a pas encore prévu de quitter Brive.
plus dans le jeu, et j’ai compris que ça ne nuisait pas au buteur. Je sens que je peux m’améliorer dans tous les secteurs. Je travaille dur pour ça ». Brive en profite. Avec encore un an
et demi de contrat, il ne pense pas au-delà. « Jouer le maintien est parfois pesant mais, quand on gagne, c’est beaucoup de bonheur. Je n’ai pas prévu de partir ».
Un centre de formation de pointe formation performant. Situé à côté du Stade Amédée-Domenech, antre du CABCL, il est rattaché à la structure professionnelle, et permet à Brive de voir passer de nombreux jeunes
© Dave Winter / Icon Sport
Plus petit budget cette saison en Top 14, Brive doit miser sur un recrutement intelligent pour pouvoir se faire une place dans l’élite. Mais le club briviste peut aussi compter sur un centre de
talentueux dans ses rangs. Alexis Palisson, Scott Spedding, Sébastien Vahaamahina, Jonathan Pélissié ou encore Sofiane Guitoune sont autant de noms passés par ce centre de formation. Cette saison, l’effectif briviste est composé de nombreux joueurs issus du centre comme Guillaume Namy, Thomas Laranjeira, Victor Lebas, Damien Lavergne ou Louis Acosta. Afin d’atteindre au mieux son objectif principal qui est de hisser le maximum de joueurs dans l’équipe professionnelle du CABCL, le centre de formation et le staff sportif ont mis en place, depuis plusieurs années, un système de « passerelles rugbystiques » et une préparation physique de développement. Cette collaboration étroite permet aux joueurs du centre de formation de participer ponctuellement, régulièrement ou totalement aux entraînements de l’équipe professionnelle en fonction de leur niveau sportif, de leur maturité et de leur poste.
Guillaume Namy (au centre) est l’un des purs produits du centre de formation briviste.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.cabrive-rugby.com
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N° 72 - décembre SPORTMAG -
N° 72 - décemb
2014 - www.spo
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le revenant
ille FOOTBALL : Marse Montpellier RUGBY : Paris Levallois BASKET : ing VOLLEY : Tourco
aphaël HANDBALL : Saint-R Sébastien Ogier AUTO : Mattel AU FÉMININ : Coline , Guebwiller Nantes, Cusset UNSS :
FFSU : MÉDIAS : BUSINESS :
Reims Franck Annese Vert Marine Blondel
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Une nouvelle façon de vivre le sport
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Basket par Olivier Navarranne
Comme ici face à l’ASVEL, l’expérience de Florent Piétrus s’avère précieuse pour le SLUC Nancy. © Fred Marvaux / Icon Sport
Florent Piétrus
Florent Piétrus a faim de titres
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Revenu en Pro A sous le maillot de Nancy la saison passée, Florent Piétrus continue de briller avec le SLUC à 34 ans. En attendant une fin de saison prometteuse et l’EuroBasket avec l’équipe de France, l’international s’est confié à SPORTMAG à propos de ses ambitions, de sa carrière et de son avenir.
En 2013, Florent Piétrus a retrouvé les parquets français la saison passée ; dix ans exactement après son départ de Pau-Orthez. Un retour remarqué et remarquable : en compagnie de son coéquipier Randal Falker, il a formé une paire d’intérieurs redoutable la dernière saison. Un retour au sein de l’élite qui a redonné des couleurs au SLUC Nancy, qui poursuit sur sa lancée depuis le début du championnat avec une position bien ancrée dans la première partie de tableau. « Je ne sais pas si nous pouvons dire que notre début de saison est réussi, car nous ne sommes pas premiers (rires) ! Plus sérieusement, je pense que notre entame a été correcte par rapport aux changements intervenus dans l’équipe. Mais nous n’avons encore
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rien gagné, il y a donc beaucoup de choses à faire », assure Florent Pietrus. « L’année passée, nous avions beaucoup de jeunes joueurs qui découvraient le championnat, c’était donc un peu compliqué. Cette saison, Nancy a plus de joueurs d’expérience, et cela se voit, car ils font la différence durant les matches. Nous sommes indéniablement plus forts que l’année dernière ». Au point d’espérer une grande fin de saison, et pourquoi pas un trophée pour Nancy ? « Bien sûr, plus que l’année dernière. Notre équipe est vraiment complète, et je pense que nous faisons peur à beaucoup de formations. Même si nous ne sommes pas sur le podium, les autres équipes du championnat nous craignent, car elles savent que nous
ne sommes pas faciles à jouer. Cela doit nous permettre d’être classés le mieux possible en vue des play-offs ». Sur un plan personnel, Florent Piétrus est toujours aussi précieux, notamment durant les matches importants où il fait parler son expérience. Une qualité convoitée par de nombreux clubs, mais l’ailier a toujours été clair sur ses intentions. « J’avais d’autres opportunités, mais depuis le début de ma carrière je me suis toujours engagé sur le long terme dans les clubs où je suis passé. J’ai toujours eu l’envie de remporter des titres partout où j’ai joué, et je n’ai donc pas fini ce que j’ai à faire du côté de Nancy. Le plus important, c’est de remporter un titre avec le SLUC. Je n’ai pas fini d’écrire ma page nancéienne, et il était donc inconcevable de partir ».
© Fred Marvaux / Icon Sport
Nancy
Avec Randal Falker (à droite), l’international français a trouvé un partenaire de jeu idéal.
L’esprit libre, le joueur nancéien en a profité pour réaliser un très bon début de saison, qui lui a permis d’être sélectionné pour le All Star Game, l’événement rassemblant les meilleurs éléments de Pro A. « C’est toujours un plaisir de faire partie de cet événement. C’est un moment que les fans attendent avec impatience, mais cela fait aussi du bien aux joueurs, car c’est une coupure dans le
© Dave Winter / Icon Sport
« Si l’équipe de France va bien, tout va bien »
Le joueur de Nancy a de nouveau participé au All Star Game en début d’année.
championnat. On s’amuse, on donne du plaisir au public, et c’est aussi une fierté que de faire partie des meilleurs joueurs du championnat ».
BIO EXPRESS Florent Piétrus 34 ans - Né le 19 janvier 1981 aux Abymes (Guadeloupe) - 2m02 - 107kg Poste : Ailier fort Clubs : Pau-Orthez (1997-2004), Malaga (20042007), Estudiantes Madrid (2007-2008), Valencia (2008-2010), Saski Baskonia (2010), Valencia (2010-2013), Nancy (depuis 2013) © Marca / Icon Sport
Sélection nationale : France (194 sélections)
Impressionnant lors du dernier Mondial, le natif des Abymes espère aller jusqu’au Jeux olympiques avec les Bleus.
Palmarès : Champion d’Europe (2013), médaillé de bronze des championnats du monde (2014), champion de France (2001, 2003, 2004), champion d’Espagne (2006), vainqueur de l’Euro Coupe (2010), vainqueur de la Coupe de France (2002, 2003), vainqueur de la Semaine des As (2003), vainqueur de la Coupe du Roi (2005)
Les honneurs, Florent Piétrus en a pris l’habitude tout au long de sa carrière. En club, bien évidemment, mais surtout en équipe de France depuis plusieurs années. « Quand les résultats sont bons avec l’équipe de France, c’est beaucoup plus facile d’enchaîner avec le club. Je n’ai pas à me plaindre. Depuis trois ans, nous nous en sortons bien durant l’été. Le rythme est soutenu, mais ça suit dans la tête, il n’y a pas de problème. Si l’équipe de France va bien, tout va bien (rires) ». Des Bleus avec qui les succès ont mis du temps à venir. Longtemps, la « génération Parker » a semblé
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maudite, manquant toujours une marche sur la route des trophées. Ces échecs, c’est aussi ce qui fait la force de l’équipe de France aujourd’hui, selon Florent Piétrus. « Quand nous sommes arrivés en équipe de France, nous avions 20-21 ans, et aujourd’hui nous en avons 33-34. Beaucoup de choses se sont passées entre temps ; nous avons notamment accumulé les titres et la confiance. Forcément, cela se voit aujourd’hui. À nos débuts, c’était un groupe de jeunes sans expérience et sans vécu. Il a fallu du temps, mais nous sommes aujourd’hui en train de récolter les fruits de la dizaine d’années que nous avons passée ensemble ». Après le titre européen en 2013 et la médaille de bronze lors des championnats du monde l’année passée, l’équipe de France défendra son trophée continental au mois de septembre prochain. Mais Florent Piétrus, 34 ans, voit encore plus loin. « Mon objectif, et celui de cette génération de joueurs, est de terminer par les Jeux olympiques. Jouer les JO serait une sortie parfaite avec l’équipe de France. Ce qui est sûr, c’est que j’attends avec impatience le Championnat d’Europe en France cet été, car ce sera mon dernier ». L’ancien joueur de Pau-Orthez est
© Photoshot / Icon Sport
Basket
Florent Piétrus, heureux après la troisième place lors des Mondiaux.
en effet beaucoup plus proche de la fin de sa carrière que du début. L’an passé, c’est aussi ce qui l’a poussé à sortir son autobiographie intitulée « Je n’ai jamais été petit ». « Ça me tenait à cœur, j’avais vraiment envie de partager mon histoire avec le grand public et les gens qui adorent le basket. Je n’y avais jamais pensé, mais
j’ai eu l’opportunité de le faire l’année dernière. Je suis encore plus content quand je vois les retours positifs que j’ai sur le livre. Aujourd’hui, j’ai encore plus faim de titres, car je sais qu’il ne me reste que trois à quatre ans de carrière. C’est cette envie qui me nourrit et qui me pousse à aller à l’entraînement tous les jours ».
Un futur dirigeant ?
© Fred Marvaux / Icon Sport
Tony Parker à l’ASVEL, Boris Diaw à Bordeaux et Nicolas Batum au Mans : les joueurs de la génération triomphante du basket français n’ont pas attendu la retraite pour prendre des responsabilités dans les clubs français. Une idée qui trotte également dans la tête de Florent Pietrus. « Pourquoi pas ? C’est quelque chose qui me plaît, car je pense que les clubs français manquent d’anciens joueurs qui s’investissent. Moi et les joueurs de ma génération nous sommes les mieux placés pour aider les clubs à grandir, car nous avons fait toute notre carrière sur les parquets, et nous comprenons Le basketteur pourrait bientôt troquer le maillot de joueur contre le costume de dirigeant.
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comment les choses fonctionnement. Les clubs manquent encore de cette expérience, et ce rôle de dirigeant ou de consultant auprès d’une équipe me plairait bien pour mon aprèscarrière ». Quant à l’équipe, elle est toute trouvée, tant l’attachement de Florent Pietrus pour son club actuel est fort. « Mon futur, proche et lointain, je le vois toujours à Nancy. Tant que je n’aurai pas remporté un titre, je serai là, et cela peut signifier un an, deux ans, voire trois ans. C’est une ville que j’adore, et un club que j’ai envie d’aider ».
Volley par Olivier Navarranne
Blessé en début de saison, Nicolas Le Goff n’a pu empêcher la chute de Montpellier au classement en Ligue A.
Nicolas Le Goff
© Vincent Michel / Icon Sport
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« Il faut vraiment que je franchisse une étape » Joueur de Montpellier depuis quatre ans, Nicolas Le Goff devrait quitter l’Hérault en fin de saison, probablement pour l’étranger. Un cap à franchir indispensable pour le central de 23 ans, notamment après son parcours avec les Bleus lors des derniers championnats du Monde.
Comment avez-vous vécu cette blessure au tendon rotulien survenue en début de saison ? C’est la plus importante blessure de ma carrière en termes de durée, même si ce que j’ai n’est pas très grave. Le temps de cicatrisation est très long, et il faut être sûr que ce soit bien consolidé. Je sais que ce n’est pas quelque chose d’alarmant qui peut me handicaper par la suite, donc je l’ai plutôt bien vécu. En revanche, Montpellier vit une saison très compliquée. Le maintien est-il désormais l’unique objectif ?
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Je n’ai pas envie de dire que tout s’est effondré sans moi mais, quand je me suis blessé, nous étions sur une bonne dynamique. Cela fait un petit moment que la victoire n’est plus au rendez-vous, et ne rien pouvoir faire est très frustrant. Cela me semble très difficile d’accrocher les playoffs ; nous allons donc lutter pour le maintien. Nous avons la chance d’avoir une ou deux équipes qui sont décrochées, ce qui nous permet de rester au-dessus de la zone rouge. Mais il faudra tout de même mettre un petit coup de collier pour être sûr de rester en Ligue A.
Montpellier
Je ne peux pas assurer à 100% que ce sera ma dernière saison à Montpellier. En revanche, j’ai une clause libératoire entre cette saison et la prochaine où je peux envoyer une lettre recommandée au club en expliquant que je souhaitais être libre de tout mouvement en fin de saison. J’ai envoyé cette lettre, ce qui signifie que je suis libre d’aller où je veux l’année prochaine. Ça ne veut pas dire que je ne vais pas rester à Montpellier mais, si j’ai des opportunités qui me semblent plus intéressantes ailleurs, alors je partirai. Je pense que le club s’en doutait plus ou moins. Pendant les championnats du Monde, j’avais déjà reçu deux propositions de clubs étrangers pour me racheter à Montpellier. Ça ne s’était pas fait, car le timing n’était pas le bon.
« Les championnats du Monde m’ont ouvert des portes » Quelles sont les raisons qui vous poussent à partir ? Lors des quatre saisons que j’ai passées ici, j’ai toujours joué le milieu de tableau, et je n’ai jamais disputé les play-offs. À chaque fois, nous avons des excuses plus ou moins valables, mais aujourd’hui il faut vraiment que je franchisse une étape. J’ai envie de jouer la Ligue des champions, et pour l’instant Montpellier ne me le propose pas. C’est sûr que partir va me faire bizarre. Cela fait quatre ans que je suis là, c’est mon premier club, mais à un moment je pense qu’il faut couper le cordon et voir ce qu’il se passe ailleurs.
© Newspix / Icon Sport
Allez-vous quitter le club en fin de saison ?
Pas de fusion Montpellier-Sète La cote de Nicolas Le Goff, et de celles des autres joueurs français comme Kévin Tillie (à gauche), a explosé depuis le dernier Mondial.
Le parcours de la France aux Mondiaux a-t-il un impact sur vos opportunités ? L’équipe de France est un tremplin pour une carrière. Les championnats du Monde m’ont ouvert des portes, et ma visibilité est beaucoup plus importante grâce à l’équipe de France. Je pense aussi au moment où nous sommes rentrés en France, après la compétition. Nous n’avions plus le survêtement de l’équipe de France, mais des gens nous ont reconnus spontanément. Je pense que ça a fait beaucoup de bien au volley français, et pour nous, joueurs, notre parcours nous a permis de bénéficier d’une renommée importante à l’étranger. Avez-vous toujours une pointe de regret en pensant à ce parcours et à cette quatrième place ? C’est
un
parcours
exceptionnel,
BIO EXPRESS Nicolas Le Goff 23 ans - Né le 15 février 1992 à Paris (Île-de-France) 2m05 - 110kg Poste : Central
© Newspix / Icon Sport
Club : Montpellier (depuis 2011) Sélection nationale : France (9 sélections) Palmarès : Champion d’Europe des moins de 19 ans (2009) Le joueur de 23 ans n’exclut pas de rester en France, mais donne sa priorité à l’étranger.
Un grand club régional ? Une idée qui n’est pas du goût du co-président du MAVUC, Jean-Charles Caylar, qui l’a exprimée lors d’une conférence de presse. « La fusion avec l’Arago de Sète ? Un projet que nous n’avons pas initié et qui est totalement abandonné. Notre volonté et ce qu’on a compris du message de Philippe Saurel, c’est de s’inscrire sur la Métropole et on a tous les atouts sur Montpellier. Je ne vois pas, à part des résultats aléatoires, ce que pourrait apporter la fusion ».
puisque personne ne nous attendait. Cela fait seulement deux ans que l’équipe se construit, c’était donc une belle surprise. Après, plus on se rapproche, plus on y croit, et plus la déception est grande quand on n’y arrive pas. Au final, cette quatrième place fait vraiment mal, car on aurait aimé aller chercher une médaille. Mais trois mois avant la compétition, on aurait tous signé pour finir quatrièmes des championnats du Monde. C’est comme ça... Les Bleus sont désormais attendus, mais quels sont les réels objectifs d’ici les Jeux de Rio ? Depuis que Laurent Tillie est arrivé, l’objectif final est Rio. Jusqu’à ce rendez-vous, nous avons connu plusieurs étapes, comme les championnats du Monde de l’année dernière ou les championnats d’Europe cet été. Une fois que toutes ces étapes seront passées, nous pourrons vraiment nous focaliser sur les Jeux, déjà pour s’y qualifier. La qualification va être très compliquée, mais une fois qu’elle sera acquise, nous étudierons les objectifs à tête reposée. Aujourd’hui, le but est de réussir un très bon été pour améliorer notre classement mondial et ainsi nous aider en vue de la qualification olympique.
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Handball
Sur un match, Baptiste Butto sait que Dunkerque peut battre n’importe qui, comme ici le MAHB.
par Olivier Navarranne
© Nicolas Guyonnet / Icon Sport
Baptiste Butto
« Ce que nous avons fait, personne ne pourra nous l’enlever »
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Champion de France la saison passée, l’US Dunkerque-Handball vit une année plus délicate. Engagé sur plusieurs tableaux, le club nordiste reste scotché en milieu de classement en championnat. Mais à l’image de Baptiste Butto, l’espoir d’une belle fin de saison est toujours présent.
Alors que l’équipe de France remportait une nouvelle fois le Championnat du monde du côté de Doha, la trêve internationale a été l’occasion de récupérer, pour de nombreux joueurs, après un début de saison chargé. Ce fut notamment le cas de Baptiste Butto, ailier gauche de l’US Dunkerque. « C’est toujours un moment idéal pour souffler et recharger les batteries. Même si nous avons eu une première phase un peu compliquée, nous sommes toujours en course sur plusieurs tableaux. Il était donc très important de se reposer ! ». Cette saison, même si les résultats ne sont pas forcément au rendez-vous, l’USDK a en effet le mérite de ne laisser aucune compétition de côté. « Il est
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évident que nous n’avons pas les moyens d’équipes comme le PSG ou Montpellier. En tout cas, nous essayons de faire avec ce que nous avons, selon nos états de formes et les forces en présence. Il y a tout de même beaucoup de qualité dans le groupe qui n’a pas tellement changé depuis l’année dernière, même si nous avons perdu trois joueurs importants. Cela nous manque, mais le noyau dur est resté et s’adapte à la situation ». Une situation devenue moribonde en championnat, où le club dunkerquois stagne en milieu de tableau, bien loin des victoires triomphantes et du titre de champion de France obtenu la saison passée. « Mais ce n’est pas forcément difficile à vivre », assure Baptiste Butto. « Ce
« Nous serons sûrement les arbitres dans la course au titre » Arrivé en 2009, Baptiste Butto est en effet devenu un élément clé du dispositif de l’USDK au fil des
Dans sa quête de top 5, Dunkerque va notamment retrouver Chambéry parmi ses concurrents directs.
© Nicolas Guyonnet / Icon Sport
que nous avons fait l’année dernière, c’est à part, personne ne pourra nous l’enlever. On se doutait que l’aprèstitre allait être plus compliqué, et que nous allions forcément être plus attendus cette saison. Tout le monde veut battre le champion », explique le joueur, convaincu cependant que la roue peut encore tourner. « Je pense qu’un top 5 est encore jouable. Personne n’est à l’abri de vivre ce que nous avons vécu sur la première phase. Nous avons notamment pêché sur plusieurs rencontres à domicile, mais nous savons que nous pouvons battre toutes les équipes de ce championnat. C’est très ouvert, donc personne ne peut savoir ce qui va lui arriver ». L’ailier gauche, lui-même, attend beaucoup d’ici la fin de saison. « J’ai réussi à faire de bons matches, avec un mois de novembre intéressant. Cela reste cependant mitigé, car j’attends toujours beaucoup de moi. C’est une certitude, le coach me tient parmi ses cadres. J’ai donc évidemment un rôle important à jouer dans l’équipe ».
© Jean Paul Thomas / Icon Sport
Dunkerque
Le joueur, qui a prolongé son contrat à Dunkerque, ne voit pas l’intérêt de quitter un championnat français en progression.
BIO EXPRESS Baptiste Butto 28 ans - Né le 13 février 1987 à Algrange (Moselle) 1m93 - 81kg Poste : Ailier © Jean Paul Thomas / Icon Sport
Clubs : Metz (2004-2005), Sélestat (2005-2009), Dunkerque (depuis 2009)
La Coupe de la Ligue constitue désormais le principal objectif des Dunkerquois et de Baptiste Butto.
Palmarès : Champion de France (2014), vainqueur de la Coupe de France (2011), vainqueur de la Coupe de la Ligue (2013), vainqueur du Trophée des Champions (2012), finaliste de la Coupe EHF (2012)
saisons. Désormais, un lien spécial unit le joueur et le club. « Je me sens toujours aussi bien ici, je me suis installé à Dunkerque. Le coach me fait confiance, et le club également. Je n’ai donc pas de raison de vouloir partir. L’ambiance du groupe est bonne, nous avons réussi à gagner des titres chaque saison depuis quatre ans ; c’est donc aussi pour ces raisons que j’ai prolongé mon contrat pour quatre années en juin dernier. Dunkerque était venu me chercher à Sélestat en 2009, alors que j’avais encore deux ans de contrat. Le club a fait l’effort de me recruter, et c’était l’un des clubs du top 5 du championnat. Dans ma progression, c’était le choix parfait que je ne pouvais refuser ». Meilleur buteur du Championnat de France au terme de la saison 2010-2011, le natif d’Algrange
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fait régulièrement partie des meilleurs réalisateurs de LNH. Un championnat que Baptiste Butto ne voit pas l’intérêt de quitter. « Les clubs se structurent et se donnent les moyens de réussir. C’est aussi pour cela que le championnat est de plus en plus ouvert aujourd’hui ; les clubs font en sorte que leurs équipes soient le plus compétitives possible. C’est aussi pour cela que je n’ai pas forcément envie de tenter une expérience à l’étranger. Pourquoi partir en Allemagne alors que le Championnat de France est en pleine expansion ? ». Pourquoi quitter Dunkerque surtout, tant le club nordiste a encore de belles heures devant lui... et notamment en Ligue des Champions ? « C’est tout simplement la plus belle compétition de clubs qui existe. Il y a tous les meilleurs joueurs du monde, et nous essayons de faire de notre mieux, avec pas mal de joueurs qui découvrent cette épreuve. Notre envie, c’est d’aller en 8èmes de finale et de jouer une grande équipe européenne », souhaite Baptiste Butto. « Notre autre objectif sera d’aller chercher la Coupe de la Ligue sur ce début de deuxième phase. Cela enlèverait un poids sur nos épaules en nous assurant d’être européens l’an prochain. Nous avons également envie de continuer à progresser en championnat, sans pression, car nous sommes en milieu de tableau. Nous serons sûrement les arbitres dans la course au titre ». Qu’on se le dise : même s’ils s’apprêtent à rendre leur titre de champion de France, Baptiste Butto et sa bande ont encore un rôle à jouer.
© Nicolas Guyonnet / Icon Sport
Handball
Selon l’ailier, l’USDK pourrait jouer les arbitres dans la course au titre, notamment entre Montpellier et le PSG.
Vingt ans pour le Macadam’Hand véritable succès. Organisé sur un après-midi sous forme d’initiations et de mini-tournois, l’événement est encadré par les joueurs professionnels du club de Dunkerque. Ceux-là même qui animent, entraînent, arbitrent
© USDK
Depuis 1995, l’USDK arrive à mener, dans les quartiers, un projet à caractère éducatif qui s’appuie sur la pratique d’un handball adapté aux jeunes de 8 à 12 ans : le Mini-Hand. L’opération Macadam’Hand est un
Le gardien Vincent Gérard donnant des conseils aux jeunes pousses au mois de janvier dernier du côté de Gravelines.
et jouent avec les enfants. À la fin du tournoi, un goûter est offert à tous les participants. Parents et enfants sont également conviés à assister, gratuitement, à un match du championnat de D1 et au tournoi final aux Stades de Flandres. Avant le début de la rencontre, chaque enfant reçoit des récompenses, et une quinzaine d’entre eux sont sélectionnés par tirage au sort pour assister au tournoi international de Paris-Bercy. Mise en place avec le soutien de Dunkerque Grand Littoral, l’opération célèbre donc sa vingtième année en faisant découvrir le handball dans plusieurs quartiers depuis le mois d’octobre dernier, notamment à Saint-Pol-surMer, Coudekerque-Branche, Banc Vert, Grand-Fort-Philippe, Gravelines et Grande-Synthe. La finale de cette édition 2014-2015 du Macadam’Hand aura lieu aux Stades de Flandres le mercredi 29 avril.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.usdk.fr
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Conception et réalisation : Havas 360 / Exécution : Free Lance’s l’Agence. Grévin&Compagnie. SA - SIREN334 240 033 RCS Compiègne. Crédits photos : DHP.
Sports mécaniques
Septième et premier français du Dakar 2015 dans la catégorie moto, David Casteu a réalisé une excellence performance à l’occasion de sa douzième participation au rallye-raid le plus célèbre du monde. Une édition 2015 qui l’a également vu s’épanouir en patron de team.
par Olivier Navarranne
David Casteu est entré dans le top 10 du Dakar pour la deuxième année consécutive, après sa 10ème place en 2014. © www.casteu.fr
« En l’espace de quinze jours, nous avons tout vécu ! » David Casteu
Terminer 7ème et premier français du Dakar, qu’est-ce que cela change pour vous ? Je ne me suis pas vraiment rendu compte de l’impact que cela pouvait avoir dans le milieu de la moto en France. Le Dakar fait rêver beaucoup de gens et dépasse le cadre du sport. On touche une population très large et fan d’aventure. Je trouve que c’est quelque chose de magique. Depuis que je suis revenu, je suis notamment allé au restaurant et des gens m’ont reconnu, parce que le Dakar c’est quelque chose de mythique. Au niveau des sponsors et partenaires, quel est l’impact d’un tel résultat ?
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Je suis toujours dans un travail de recherche de partenaires, et j’essaie de travailler une image du sponsoring un peu différente. En ce moment, nous tentons de moderniser cette recherche de partenaires en travaillant plutôt sur des séminaires. J’ai beaucoup de demandes dans les banques et les assurances notamment, où les gens veulent que je vienne pour raconter mon histoire, et aussi mon retour en raison de mes accidents et de mes échecs. Aujourd’hui, dans les entreprises, les gens ont besoin de challenges. Le sport permet d’avoir une communication différente et passionnée. Mon Dakar m’ouvre donc des portes dans des milieux
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complètement différents. Votre Dakar a été propre, sans problème physique ni mécanique. Votre chute de l’année passée vous a-t-elle incité à plus de prudence cette fois-ci ? La chute fait partie d’une expérience de vie qui fait que mes erreurs me rendent plus fort. J’ai fait un Dakar propre, même si je n’aime pas trop dire que j’ai roulé avec une marge de sécurité. Dans ce Dakar, j’ai mis toute mon expérience pour arriver au bout dans de bonnes conditions. J’ai abordé les étapes avec du plaisir et en essayant de faire abstraction des petites difficultés.
Dakar 2015
Je pense que c’était un Dakar où il fallait énormément se connaître et se gérer. C’était un parcours très usant, chaque jour nous avions quelque chose de différent. D’ailleurs, je pense que nous avons tout eu sur ce Dakar : le froid, la chaleur, le sel, la boue, la neige, la grêle, le verglas, l’altitude... En l’espace de quinze jours, nous avons tout vécu ! Il fallait toujours rester attentif et conserver une certaine lucidité pour avancer. Le moral pouvait descendre très vite et très bas, il fallait donc que je reste à l’attaque de façon quasi permanente.
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L’expérience était donc un facteur capital cette année ?
Le pilote KTM avait rarement connu un Dakar aussi changeant au niveau des conditions de course.
« Nous sommes reconnus comme un team à part entière »
J’adore l’Argentine. Au Chili, j’adore les gens, mais le parcours est un peu bridé en raison des nombreux sites archéologiques. À l’avenir, j’aimerais remonter au Pérou, et pourquoi ne pas découvrir aussi le Brésil, l’Équateur, la Colombie... Je pense qu’aujourd’hui il y a besoin d’un petit renouveau dans les pistes. La grande nouveauté pour ce Dakar était la présence du Team Casteu, avec cinq pilotes à vos
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Au niveau du parcours, vous avez visité l’Argentine, le Chili et la Bolivie. Auriez-vous envie de voir autre chose sur le Dakar ?
En retrait en Argentine, David Casteu a profité des passages en Bolivie et au Chili pour remonter au classement.
côtés. Comment avez-vous vécu ce cumul de fonctions sur l’épreuve ?
BIO EXPRESS David Casteu 40 ans - Né le 9 janvier 1974 à Nice (Alpes-Maritimes) Participations au Dakar : 12
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Moto : KTM Palmarès : Deuxième du Dakar (2007), champion du monde des rallyes 450cc (2010), vainqueur des Dakar Series (2013, 2014), vainqueur du Trophée ELF (2004, 2005), champion de France trial (1992) Malgré les conditions difficiles, le pilote niçois a une nouvelle fois marché au plaisir sur ce Dakar.
Quand je suis arrivé sur le Dakar, au briefing général à Buenos Aires, moi et mes pilotes étions tous habillés avec la chemise où figurait « Casteu Aventure ». J’étais très fier de voir mes pilotes heureux de porter ces couleurs. Aujourd’hui, nous avons une vraie image ; nous sommes reconnus comme un team à part entière, avec à sa tête un pilote qui est capable d’entrer dans le top dix et de jouer les premiers rôles. Il y a donc à la fois la fierté d’avoir fait un bon Dakar, propre et sans erreur de navigation, mais aussi d’avoir une telle équipe. Six pilotes, c’est six caractères différents, mais aussi six préparations, six objectifs et six niveaux différents... Il y avait donc
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Sports mécaniques beaucoup de paramètres à prendre en compte. J’ai appris à les découvrir et à les driver, et humainement c’est une belle satisfaction personnelle.
Romain Souvignet était mon coéquipier le plus proche. Il a fait un grand Dakar, et j’étais très malheureux qu’il soit obligé d’abandonner. Il roulait très bien, il y a donc pas mal de regrets, d’autant qu’il était bien classé, à la 26ème place, quand il est tombé. Chaque membre de mon team m’a impressionné à un certain moment. En effet, pour son premier Dakar, Charles Monier a réussi à réparer seul sa moto ; il a très peu dormi et s’est accroché. Il a vraiment vécu une course d’aventurier. Charles Cuypers a fait un Dakar incroyable, mais il a fait une chute bête et s’est cassé le fémur. Mais il reviendra, j’en suis sûr. Jean-Charles Ménard, 49 ans, s’est cassé le poignet au mois de novembre ; il était donc sur le Dakar avec un poignet à peine réparé. Il s’est accroché, mais malheureusement il est tombé dans une rivière et n’a jamais réussi à remettre la moto en route. Néanmoins, celui qui m’a vraiment impressionné, c’est Thierry Domenach. Je n’aurais pas misé dix euros sur lui avant le départ, car il n’était pas bien préparé, ni physiquement et ni psychologiquement. Il a vécu un enfer tous les jours, mais tous les jours il était
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Justement, quel bilan tirez-vous du Dakar pour le Team Casteu ?
Avant de repartir pour un treizième Dakar, David Casteu va notamment défendre son titre sur les Dakar Series.
là. Il avait des ampoules et avait mal de partout, mais il a su se dépasser. Quels étaient vos rapports avec les pilotes du Team Casteu ? Attendiezvous par exemple leurs arrivées ? Je les attendais à l’arrivée jusqu’à un certain moment, mais c’était tout. Je les briefais avant le départ en leur disant que je les avais bien préparés, et que mon travail s’arrêtait là. Il fallait que je pense à moi et à ma course, et que c’était désormais à eux de jouer. Je les ai conseillés sur certains points, mais ils se sont autogérés, et ça, c’est formidable. Aujourd’hui, j’ai trouvé le mode de fonctionnement idéal. C’était une logistique très rapide, mais pas une grande machine de guerre ; nous étions avant tout très réactifs. Du coup, nous n’avons rencontré aucun problème mécanique ou de
logistique. C’est le schéma idéal, et l’année prochaine je prévois huit pilotes et un mécano de plus pour que l’on conserve cette réactivité qui nous a permis d’être performants. Quelles sont les étapes qui vont vous mener jusqu’à la prochaine édition du Dakar ? Avant un raid début mai au Maroc, je vais d’abord repartir faire un Enduro au Maroc aussi. J’aurai ensuite la Ruta 40, dans le cadre des Dakar Series, avant de participer à une manche des championnats du Monde en Sardaigne. J’enchaîne avec le Paraguay, le Brésil, et j’aimerais aussi aller en Chine faire le rallye organisé par Hubert Auriol, et qui existe depuis deux ans. C’est un long rallye qui dure onze jours, mais j’ai hâte de découvrir un pays que je ne connais pas.
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Du positif pour Romain Souvignet
Romain Souvignet estime qu’il fera probablement l’impasse sur le prochain Dakar.
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Directeur général de La Boule Obut, Romain Souvignet a troqué les boules de pétanque contre le guidon de sa moto, à l’occasion de son deuxième Dakar. « Je l’abordais avec sérieux, puisque je l’avais déjà terminé en 2013. Pour moi, c’était une belle opportunité de redécouvrir le Dakar dans une structure à taille humaine ». Membre du Team Casteu, Romain Souvignet a impressionné, montant en puissance au fil des jours... jusqu’à sa chute après une semaine de course, alors qu’il occupait la 26ème place du général. « C’est une faute d’expérience. Je suis arrivé dans un trou important, et à l’altitude où j’étais il me manquait un peu de puissance. Je me suis écrasé dans le trou et ça m’a catapulté par terre », explique le pilote. « Sur le moment, on fond comme une madeleine, car ça représente des mois de préparation. Mais je suis en bonne santé, avec seulement deux petites fractures qui seront du passé dans quelques mois. Je positive vite », assure Romain Souvignet, focalisé de nouveau sur son entreprise, après la parenthèse Dakar.
Initiés par les MBA ESG et Havas Sports & Entertainment, sur une idée de Jean-Claude Sorge, les Rendez-vous du Sport rassemblent, autour de thèmes d’actualité et le temps d’un petit-déjeuner, les professionnels du monde sportif. Au programme, cette saison, quatre rendez-vous exceptionnels organisés au siège d’Havas Sports & Entertainment (92) ou dans de grands sites sportifs : • Vendredi 5 décembre 2014 - Les Jeux Olympiques à Paris : y a-t-il plus à gagner qu’a perdre ? • Jeudi 15 janvier 2015 - Comment le PSG peut-il devenir l’une des premières franchises mondiales du sport ? • Jeudi 12 mars 2015 - L’Euro 2016 • Jeudi 21 mai 2015 - La Coupe du monde de Rugby L’inscription est gratuite et se fait dans la limite des places disponibles sur le site :
lesrendezvousdusport.fr
Ils ont contribué au succès des cinq saisons des Rendez-vous du Sport :
Daniel Bilalian Etat des lieux du paysage audiovisuel sportif français
Florence Hardouin La place des femmes dans le sport et les instances sportives
Luis Fernandez La reconversion des sportifs de haut niveau
Avec la participation de :
Omar Da Fonseca Dans les coulisses du business des agents sportifs
Gérard Houllier La réussite sportive vue par un grand du football
Au féminin
Audrey Hasta Luego sur la plage de Royan, lieu d’un de ses nombreux shows.
par Sylvain Lartaud
© Robin HASTA LUEGO
Audrey Hasta Luego
Une artiste en fusion avec les chevaux
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Connue et reconnue dans toute l’Europe, la dresseuse artistique française travaille avec ses chevaux sans brides et en totale liberté. Une philosophie qu’elle a adoptée dès le plus jeune âge avec son premier poney. Confidences sur une trajectoire hors norme. Italie, Allemagne, Norvège, Belgique ou encore Pays-Bas, Audrey Hasta Luego se produit aux quatre coins de l’Europe et partout où elle passe les avis des spectateurs et des spécialistes sur ses spectacles de haute voltige sont unanimes. Elle a été la première, ces dernières années, à introniser la méthode en totale liberté et en amazone (les deux jambes du même côté) pour réaliser une figure, la courbette renversée (« le cheval se met debout et moi je me renverse sur lui »), unique au monde. Après une tournée triomphale sur
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Utopia Eleuteria (l’utopie de la liberté) entre 2007 et 2011, elle va présenter son prochain numéro courant 2015. En prônant toujours la même philosophie. Sa passion du cheval, Audrey l’a eue en elle dès le plus jeune âge. « Je suis née avec la passion du cheval. Bébé, j’étais ébahie dès que je voyais un cheval et je criais pour que mes parents s’approchent de lui ». Originaire de la Champagne, mais issue d’une famille modeste, elle a dû attendre ses 12 ans et un poney en cadeau fait par son parrain pour réaliser son rêve. « Ma première approche
s’est soldée par une désillusion, car ce poney, qui avait été maltraité, voyait l’être humain comme un ennemi et ne voulait pas de moi ». À force de patience et de temps passé à le regarder vivre, Audrey apprivoise petit à petit Pony (qu’elle possède encore, à 33 ans) qui le lui rend bien, pour finalement accepter une complicité. Inscrite dans un club hippique, Audrey poursuit, sous l’insistance de ses parents, des études de microbiologie alimentaire, tout en continuant à pratiquer un peu de compétition de sauts d’obstacles et de concours
Pour la dresseuse, créer une complicité avec un cheval est essentiel.
© Robin HASTA LUEGO
complets. « C’était de l’équitation classique et académique ». Jusqu’au jour où, en marge du rassemblement Equirando auquel elle participe, elle rencontre Robin Hasta Luego qui lui présente le spectacle familial. C’est le coup de foudre. Elle quitte tout, ses parents et sa promesse d’embauche pour septembre prochain, pour le rejoindre lui et ses chevaux à Nîmes. « Mon père s’est alors exclamé, pour partager mon bonheur : « De toute façon, j’ai toujours su que cela finirait comme ça. » Cela m’a aidée à m’épanouir par la suite ». Après quoi, ce fut la préparation des chevaux dans l’ombre des spectacles Hasta Luego. « Je m’en contentais alors amplement, je n’avais pas du tout envie de rentrer en piste ». Huit mois après pourtant, exploitant son immense potentiel et sous l’impulsion de son mari, elle réalise son premier numéro en solo. Découvrant à la fois une nouvelle facette de son talent et d’elle-même, complètement heureuse et relâchée sur la piste. « J’ai découvert un nouvel aspect du cheval. J’avais toujours appris, en club hippique, que l’on ne jouait pas avec le cheval, mais qu’on l’entraînait. Là, j’ai rencontré le cheval artiste ». Des sensations qu’elle avait ressenties, dix ans plus tôt, avec Pony. « J’avais appris à mon poney à se coucher et on me disait que c’était n’importe quoi, que je le maltraitais. Il y avait un esprit très fermé ». À Nîmes, elle se rend compte que le monde qu’elle s’était imaginé avec Pony existait vraiment pour permettre aux chevaux d’être épanouis et heureux.
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Audrey Hasta Luego
Réussir des figures spectaculaires est le résultat d’un entraînement intensif.
Elle découvre la voltique cosaque et la fantaisie équestre qui correspondent parfaitement à son caractère cassecou. Ce que Frédy Knie appelait le dressage artistique, Audrey se l’est alors approprié à sa manière, pour le développer et lui apporter sa patte, sa touche et sa marque de fabrique.
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« J’étudie chacun d’eux comme un humain »
Audrey Hasta Luego, ici en compagnie de Rey, cheval lusitanien.
Très vite, Audrey va vivre une véritable histoire d’amour avec Galagan, un cheval si agressif qu’il n’était pas voué à être dressé pour de la voltige « car il aurait pu me tuer ». « À force de jouer beaucoup avec lui et de chercher une autre voie, il s’est mis à obéir
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naturellement, à reculer, tourner ou avancer quand je le lui demandais. Il s’est passé un déclic sur fond d’euphorie intérieure. J’ai compris que la relation que j’avais toujours voulue avec les chevaux était possible ». Elle part donc avec l’objectif d’une relation fusionnelle, sans bride, sans selle. Depuis, elle a continué à explorer cette relation de confiance. D’abord avec Fabio avec qui ce n’était pourtant pas gagné d’avance, puis avec les autres, des chevaux lusitaniens sélectionnés au départ pour la tauromachie, donc agressifs et même guerriers. « Je travaille avec eux sur des bases classiques pour qu’ils soient musclés et athlétiques. Mais sans bride et en liberté ». C’est plus compliqué, c’est beaucoup plus long, mais le relationnel avec l’animal est incomparable. « J’étudie chacun d’eux comme un humain, j’apprends à les connaître, je définis des codes et je fais en sorte de créer une complicité comme avec un ami, pour que les choses que je lui demande deviennent spontanées sur la base d’une confiance et d’un langage propres, d’un cheval à l’autre. La liberté, ce n’est pas une discipline, c’est une philosophie ». Malgré la reconnaissance, le succès ne lui est pas monté à la tête. « Au contraire, je me suis ouverte aux autres, j’ai perdu mes côtés introvertis et timides. J’aime désormais partager des émotions avec le public et résoudre les problèmes que les gens ont avec leurs chevaux ». Devenir une star n’a jamais été son but
© Robin HASTA LUEGO
Au féminin
La dresseuse n’hésite pas à établir une relation fusionnelle avec ses chevaux.
ni une finalité. « Je n’ai pas cherché les paillettes et la lumière. Même si je suis une artiste reconnue, j’ai des fans, mais je ne m’en rends même pas compte. Cela ne me monte pas au cerveau ». Son histoire, son parcours et sa carrière, la jeune femme de 36 ans a voulu les raconter à travers un livre, sorti en 2013, dans lequel elle insiste notamment sur un point : il faut croire en ses rêves. « Petite, tout le monde m’avait fait comprendre qu’il fallait être née parmi les chevaux pour réussir. En réalité, nul ne peut mesurer la force d’un rêve. Et si on croit en ses rêves, on peut réussir. C’est la phrase de conclusion de mon livre ». Ce sera également celle de ses confidences sur une vie d’artiste en fusion avec les chevaux.
« Le cheval pour destin »
© Robin HASTA LUEGO
De la psychologie du cheval à son entraînement, de la recherche personnelle au partage avec le public sur les pistes, jusqu’à la mise en pratique d’exercices simples et accessibles : passionnés et néophytes trouveront dans ce livre bien des réponses aux questions que pose la corrélation de l’humain avec le cheval. « Il ne s’agit pas de livrer un enseignement ou une méthode, mais plutôt d’orienter notre relation avec le cheval, d’ouvrir des voies… », explique d’ailleurs Audrey Hasta Luego. La dresseuse artistique a pris la plume dans cet ouvrage dont la préface est signée Robin Hasta Luego. Pendant quatre ans, Audrey Hasta Luego a vécu une tournée triomphale avec son show Utopia Eleuteria.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.hastaluego.fr
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Découverte par Olivier Navarranne
Simon Billy va tenter de battre le record de son père sur la piste de Vars. © Alexis Boichard
Record du monde en vue à Vars Du 29 mars au 5 avril, les meilleurs skieurs de vitesse de la planète sont réunis à Vars pour les Speed Masters. Leur but : battre le record du monde de 252,454 km/h. SPORTMAG vous propose de rentrer dans la préparation et l’intimité de Simon Billy, skieur de vitesse, qui espère franchir la barre des 250km/h.
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« Cette année, je vise les 250km/h. C’est ça ou rien ! ». Simon Billy n’a que 23 ans, mais il n’a pas froid aux yeux. Dans la droite lignée de son père Philippe, ancien recordman du monde, le jeune skieur de vitesse espère marquer la piste de Vars de son empreinte. « L’année dernière, je suis resté sur une contre-performance en raison du matériel qui n’était pas tout à fait au point. J’ai vraiment eu du mal à me familiariser avec ce matériel, mais aujourd’hui j’y suis arrivé. Dans un premier temps, mon objectif sera de battre le record de mon père qui est toujours plus rapide que moi à 243km/h (rires) ». C’est avec ce but en tête que Simon Billy va aborder les Speed Masters, du 29 mars au 5 avril. Un événement pas comme les autres sur une piste singulière. « C’est la dernière épreuve de la
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saison, et surtout la plus rapide, celle que l’on attend toute la saison avec impatience. On s’entraîne pour ça. C’est une épreuve qui doit permettre d’atteindre notre vitesse maximale afin de, pourquoi pas, battre un record du monde. Ça, on ne le retrouve nulle part ailleurs. Sur le circuit Coupe du Monde, les compétitions se disputent à environ 200km/h. Ici, à Vars, nous allons pouvoir atteindre les 250km/h minimum ». La peur, le skieur de vitesse apprend tout simplement à vivre avec. « C’est vraiment un sport individuel dans le sens où chacun a sa propre préparation ; on ne partage rien avec les autres. Néanmoins, comme nous sommes souvent peu nombreux au départ, cela constitue vraiment une famille de sport à risques. Ces dangers, nous en parlons entre nous. Nous restons très liés entre skieurs ». Pour
Speed Masters
Un tracé qui nécessite une préparation optimale, comme le confie Simon Billy. « Pour la piste de Vars, on s’entraîne de façon particulière, car c’est vraiment de la vitesse ; c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas tout au long de la saison. Il y a un seuil à 200km/h. Au-dessus de cette vitesse, ça se joue dans l’air, on ne touche presque plus le sol, on plane et on rebondit. En ski de vitesse, le meilleur est celui qui a réussi à garder la position la plus parfaite possible sur le temps le plus long, ce qui est quelque chose de très compliqué à faire sur 17 secondes à 250km/h. La préparation physique est donc principalement axée sur les abdos, le gainage et les cuisses, et c’est ce qui doit nous permettre de verrouiller la position le plus longtemps possible ».
L’Italien Simone Origone est l’actuel détenteur du record du monde, établi lors des Speed Masters de l’année passée.
© TamTam Photo
« Chez les Billy, on vit ça en famille »
© OT Vars
ces sportifs, la piste de Vars est tout simplement la Mecque de la discipline, avec ses 98% de pente. « La piste de Vars fait peur. Pour réaliser une grande performance, il faut réussir à la dompter. On passe tout de même de 0 à 200km/h en six secondes ! J’ai la chance d’habiter à Vars et d’avoir le chalet juste en face de la piste. C’est un lieu qui fait peur. On a la boule au ventre mais, une fois que nous partons, cette peur disparaît ».
À l’image d’Ugo Portal, la nouvelle génération française progresse rapidement, avec pour objectif de se faire une place dans le gratin mondial.
BIO EXPRESS Simon Billy 23 ans - Né le 5 décembre 1991 à Montpellier (Hérault) Discipline : Ski de vitesse
© Alexis Boichard
Record personnel : 240,405 km/h Palmarès : Médaillé de bronze lors des championnats du monde (2013), champion du monde junior (2009) Le principal travail de Simon Billy consiste à maintenir sa position, même au plus fort de la pente, afin de gagner de la vitesse.
La condition physique est d’ailleurs la principale arme d’un skieur de vitesse. « Le physique joue beaucoup en effet. J’avais un préparateur physique, mais aujourd’hui c’est terminé, je m’en occupe tout seul. Dès que j’ai le temps, je fais du cardio, de la muscu, du tennis... Je réalise ma propre préparation. C’est compliqué, puisque je ne vis pas de ce sport, car j’ai une activité professionnelle à côté. J’ai la chance de pouvoir travailler avec mon père qui me libère une grosse partie de l’année pour m’entraîner ». En effet, Simon n’est pas professionnel. Une caractéristique inhérente à la discipline. « On en parle entre nous, on se demande mutuellement tout au long de l’année si nous avons trouvé des sponsors et si nous allons pouvoir participer à telle ou telle compétition. Trouver des gens qui nous financent
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est vraiment très compliqué. C’est un vrai combat tout au long de l’année ». Car de meilleurs moyens sont aussi synonymes de matériel plus performant. « Le matériel constitue également un travail de longue haleine que l’on réalise en partenariat avec des souffleries. Personnellement, je travaille avec la soufflerie de MagnyCours. Le matériel est vraiment adapté au skieur, car chaque concurrent développe le sien pour optimiser sa performance ». Dans ce sport où les concurrents sont souvent isolés, Simon a également la chance de pouvoir compter sur un soutien de poids. « Chez les Billy, on vit ça en famille. Notre père est ancien recordman du monde, notre grand-mère réalise nos combinaisons... On est dans le bain toute l’année et c’est boostant de faire cela avec son frère, on se tire la bourre. Pour mon petit frère, c’est plus compliqué, car il a chuté l’année dernière à la vitesse de 215km/h. Il est remonté sur les skis un mois après et a réalisé une performance de 236km/h. Cette année, il a les mêmes objectifs que moi (rires). Mais dans un premier temps, il faut se remettre en confiance. Il ne s’est pas fait grandchose physiquement, mais c’est surtout dans la tête qu’il faut réussir à se remettre en selle ». Et qui sait, les frères Billy pourraient continuer à se mesurer l’un à l’autre jusqu’aux Jeux olympiques. « Les Jeux olympiques me font rêver. C’est quelque chose à part ;
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Sport découverte
Âgé de 23 seulement, Simon Billy espère un jour participer aux Jeux olympiques.
si j’arrive à accéder à cela un jour, je serai très heureux. D’ailleurs, il n’y a pas que moi, tous les skieurs de vitesse en parlent entre eux », assure le natif de Montpellier. « Le ski de vitesse aux Jeux olympiques est quelque chose d’assez compliqué, car il faut une piste. C’est un bagage, on l’a ou on ne l’a pas. Concernant les pistes à records, il n’y a que Vars. En revanche, des pistes à 200km/h, on en trouve partout. On pourrait donc retrouver
le ski de vitesse aux Jeux olympiques sur ce type de piste. Nous avons déjà été en démonstration en 1992 aux JO d’Albertville. Dans notre discipline, tout le monde pousse dans le même sens pour que nous puissions revenir aux Jeux olympiques, et c’est quelque chose de faisable ». En attendant la possible concrétisation de ce rêve, c’est à Vars que Simon Billy doit écrire son histoire, et cela commence lors des Speed Masters.
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Vars accueille les KL d’Or
Il est possible de pratiquer le ski de vitesse dès 6 ans.
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Avant les Speed Masters qui verront les meilleurs skieurs de vitesse tenter de battre le record du monde, Vars renouvelle, cette année encore, les KL d’Or. L’École du ski français de Vars propose une course de ski de vitesse ouverte aux clubs ESF. Une discipline qui plaît beaucoup aux enfants, mais aussi aux parents. Cette année, ces derniers auront même droit à un trophée spécial lors de l’événement qui a lieu le samedi 7 mars à Vars. Un rendez-vous où il est donc possible de venir en famille, d’autant que les enfants peuvent dévaler la piste dès 6 ans. Certains dépassent même les 100km/h !
Assistez à l’événement : Votre séjour à partir de 204€/pers. (hébergement + forfait)
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UNSS par Olivier Navarranne
Cet événement s’inscrit dans la continuité des Mondiaux ISF de l’année passée à Ceyrat. © UNSS
Le Ping fait étape à Nîmes Du 23 au 26 mars, Nîmes accueille les Championnats de France de tennis de table collèges, qui vont rassembler près de 300 élèves venus de tout l’Hexagone. Un événement important pour un département où le sport scolaire est en progression.
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Directeur départemental du service UNSS du Gard, Didier Donnette évoque avec plaisir les prochains championnats de France UNSS de tennis de table à Nîmes. En effet, pour lui et son équipe, cet événement est un moment fort de l’année. « Lors de ce rendez-vous, on va retrouver trois championnats de France : équipes établissements, équipes excellence et sport partagé. Il y a 24 équipes établissements, 12 équipes excellence et 12 équipes en sport partagé. Sur ce rendez-vous, nous sommes d’ailleurs en partenariat avec la Fédération Française Handisport et la Fédération Française de Sport Adapté. Nous aurons également 40 Jeunes Officiels, puisque la particularité de l’UNSS est que chaque équipe amène un JO pour arbitrer les rencontres », détaille Didier Donnette. « Nous aurons un Jeune Officiel qui a été validé l’année passée sur Clermont lors des championnats du Monde ISF. Il bénéficie désormais de la pastille verte, celle de juge international. À Nîmes, il sera
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juge-arbitre de la compétition. C’est un symbole fort concernant les valeurs que nous véhiculons. C’est un élève qui fait partie du Lycée Camus de Nîmes, qui est en terminale. Il a donc du travail, mais ça ne l’a pas empêché de se déplacer sur les formations pour donner un coup de main concernant la formation du pool local de Jeunes officiels ». Au total, près de 300 élèves seront rassemblés pour cet événement unique. D’autant que, pour l’occasion, l’organisation dispose d’une enceinte idéale. « Par rapport au cahier des charges, bénéficier de plusieurs installations était compliqué pour les joueurs. Heureusement, la Ville de Nîmes nous a mis le Parnasse à disposition. Ainsi, tout est regroupé, que ce soit la restauration, l’hébergement, les matches... C’est un gain de temps énorme ». Le Parnasse a notamment accueilli les championnats du monde de squash en 2012 et les mondiaux de tir à l’arc en salle en 2014, et sera d’ailleurs au cœur d’une nouvelle compétition UNSS l’année
Nîmes
prochaine. « L’an prochain, nous recevrons le Championnat de France de badminton collèges, et nous savons en effet qu’il se déroulera également au Parnasse de Nîmes. Pour nous, c’est un soulagement de travailler dans la continuité ».
Le sport partagé sera également à l’honneur lors de la compétition, grâce notamment à des partenariats avec la Fédération Française Handisport et la Fédération Française de Sport Adapté.
sans oublier un panel de 36 activités sportives, dont 24 peuvent être qualificatives pour un championnat départemental. En UNSS, nous avons en effet des activités de compétition, mais aussi des activités d’animation. Lors des championnats de France, le Gard est régulièrement représenté. Que ce soit en cross, en athlétisme, en escalade, en course d’orientation, ou même dans des disciplines qui n’ont pas d’objectifs de médailles, comme la danse et le cirque ». Au plan des compétitions, Nîmes peut d’ailleurs attendre beaucoup de ce rendezvous à domicile. « Le département du Gard est assez performant en tennis de table », concède Didier
Donnette. « Le Collège Jean-Rostand de Nîmes participe régulièrement aux championnats de France et ramène des podiums, tout comme le Lycée Albert-Camus. C’est donc une activité qui fonctionne bien sur le district de Nîmes ». Le Gard, qui fait partie de l’académie de Montpellier, sera peutêtre lui aussi prochainement concerné par un événement scolaire d’ampleur internationale, comme le révèle Didier Donnette. « Concernant l’organisation d’un rendez-vous international, nous, service départemental, viendrions plutôt en soutien du service régional. Mais la réception d’un tel rendez-vous est dans les cartons, pour le basket notamment ».
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Le lien entre les événements est d’ailleurs un aspect crucial de ce rendez-vous, avec le programme « Educ’Ping ». Après les championnats du Monde de tennis de table en mai 2013 à Paris et les Mondiaux scolaires ISF à Ceyrat en février 2014, ce programme sera également de la partie à Nîmes. Quarante personnes participeront à ce partenariat entre le monde sportif fédéral et scolaire, avec l’organisation d’une session de formateurs d’animateurs d’AS et l’exploitation d’outils pédagogiques et éducatifs. Un aspect capital dans l’organisation de l’événement, pour un département où la dynamique du sport scolaire est réelle. « On progresse. De 5000 licenciés, nous sommes passés à 7765 cette année. Cela pourrait certes être mieux, mais c’est déjà un bon point par rapport aux années précédentes. Nous avons également 333 enseignants, 83 établissements affiliés à l’UNSS,
© UNSS
Le programme « Educ’Ping » se poursuit
Nîmes va accueillir près de 300 joueurs de tennis de table durant quatre jours.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur http://unss.org
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UNSS
Faire bouger les élèves durant les récréations : c’était l’objectif de Serge Gabrielich, professeur d’EPS au collège Jean-Henri-Fabre de Nice, au moment de remettre au goût du jour le pitchak. Ce jeu traditionnel de jonglage était très en vogue dans les années 1960 et 1970 dans le sud de la France. L’intéressé y jouait étant petit, d’où son envie de relancer une pratique qui a déjà séduit les élèves. Le but : faire des jongles avec une petite boule noire, aux rebonds imprévisibles. Une belle alternative au ballon de football, interdit dans les cours de récréation, car trop lourd. Même le processus de création du pitchak est original. En accord avec la Métropole Nice-Côte d’Azur, le collège récupère les chambres à air usagées des Vélos bleus, avant de les recycler pour créer les petites boules de pitchak. Le collège Jean-Henri-Fabre est d’ailleurs le lieu
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Le retour du pitchak à Nice
Serge Gabrielich (au deuxième rang, à droite) a réussi à convaincre ses élèves d’abandonner leurs téléphones pour le pitchak durant la récréation.
de fabrication du jeu tant apprécié par les élèves ! Sur la vente de chaque jeu de pitchak, un euro est reversé à Action contre la faim. Le pitchak, un jeu ludique et solidaire, qui dispose désormais d’un championnat du monde ! Sur le site officiel fleurissent
les vidéos de participants enchaînant les jongles pour tenter d’établir un nouveau record mondial. L’actuelle marque, de 284 jongles réalisées par Sami Mtaoua paraît difficile à battre. Mais c’est aussi là l’intérêt du pitchak : tout le monde peut tenter sa chance !
Pour plus d’informations, rendez-vous sur http://pitchak.free.fr/
Alexy Lepeuple, un futur grand ?
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Battre un record de France UNSS n’est jamais anodin. Pour certains, cela peut même constituer une grande joie, mais pour Alexy Lepeuple, établir une nouvelle marque de référence était prévu. « J’avais déjà réalisé mon record une semaine auparavant en Belgique, avec un jet à 17m26. Ça ne m’a donc pas vraiment surpris de le battre à nouveau. J’étais en forme, c’était donc plus ou moins prévu en effet ». Élève de seconde au Lycée César-Baggio de Lille, Alexy Lepeuple a réalisé un jet à 17m31 le 7 janvier dernier, établissant le record de France UNSS de lancer de poids indoor minime garçons. Une progression logique pour l’adolescent qui a enchaîné les performances de choix en 2014, avec notamment deux titres de champion de France UNSS sur les challenges haies et poids. « Cela fait longtemps que je ne compte plus les médailles ! (rires) », assure l’élève Le jeune athlète aimerait s’orienter vers le décathlon de haut niveau.
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du lycée lillois. Pour lui, licencié au Lille Métropole Athlétisme, le poids est une affaire de famille. « Mon père pratiquait le lancer de poids il y a quelques années, et mon frère a commencé à en faire il y a trois ans. Aujourd’hui, mon père est mon entraîneur, donc c’est plus sympa pour progresser ». Ambitieux, Alexy Lepeuple s’est fixé le haut niveau comme objectif. « Plus tard, je pense que je ferai du décathlon, et c’est aussi pour cela que j’ai envie de tester pas mal de choses aujourd’hui ». Mais si l’ambition est un moteur, évoluer avec ses camarades tout au long de l’année reste un plaisir. « Le sport en UNSS est plus amusant, car on évolue avec un groupe entier. Nous sommes tous en équipe, tous ensemble, et il y a donc peut-être un peu moins de compétition entre nous ».
Sport Universitaire par Olivier Navarranne
Le rugby est bien évidemment le sport roi de l’académie, avec de nombreuses équipes comme l’Université Toulouse 1 Capitole, ici opposée à Bordeaux. © CRSU Toulouse
Toulouse valorise l’étudiant sportif Tout au long de l’année, le CRSU de Toulouse, en collaboration avec les professeurs d’EPS, s’adapte aux désirs sportifs des étudiants. Une volonté qui permet à l’académie de progresser et de se montrer particulièrement dynamique.
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Terre de haut niveau, la région MidiPyrénées est également en pointe concernant le sport scolaire et le sport universitaire. Pour ce dernier, c’est le Comité régional du sport universitaire (CRSU) de Toulouse, dirigé par Didier Arqué, qui est en charge de maintenir la dynamique engagée depuis plusieurs années. « Nous sommes dans une phase de progression », révèle d’ailleurs Didier Arqué. « Nous avons 7264 licenciés sportifs et 358 dirigeants, pour un total de 34 associations sportives. C’est une progression qui s’explique avant tout par le produit FFSU que l’on propose. Mon service et moi-même faisons appel à tous les collègues professeurs d’EPS pour participer à ce que l’on appelle des commissions mixtes régionales, où des experts déterminent
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le contenu des compétitions, que ce soit dans les sports collectifs ou les sports individuels, pour l’académie de Toulouse. Le produit FFSU que l’on propose est ainsi au plus près de la demande et des attentes des enseignants et des étudiants ». Un produit qui s’adapte pour un public étudiant dont la tendance est claire : « 80% de nos licenciés font de la compétition régionale, ce sont des étudiants qui ont fait le choix des études et qui n’ont pas forcément la possibilité de pratiquer dans un club. Dans le cadre de la mission de service public qui nous a été confiée, on recherche le produit qui correspond à l’étudiant sportif, et non pas au sportif étudiant ». « Mission » : le mot clé est lâché. Même si elle compte pour le CRSU de Toulouse, la pratique de haut
niveau n’est pas le moteur des actions développées par Didier Arqué et son équipe. « Les titres et le haut niveau, ce n’est pas notre « fonds de commerce ». Ce que nous voulons, c’est amener le maximum d’étudiants à lutter contre la sédentarité, à venir pratiquer une discipline, du plus petit niveau au plus haut. Le haut niveau, c’est une vitrine indispensable, mais qui n’est pas fondamentale. Notre indicateur de satisfaction est réglé sur le nombre de jeunes que l’on amène à faire du sport dans le cadre de l’université, alors qu’ils ne pratiqueraient pas dans le civil ». Cela fonctionne, avec désormais plus de 7000 licenciés sportifs FFSU sur l’académie de Toulouse. Tout au long de l’année, les événements sont nombreux qui entretiennent la dynamique et permettent à ceux qui le désirent de prendre leur licence, quel que soit leur niveau.
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Toulouse
Le sport universitaire vit au rythme d’événements réguliers, à l’image de la Nuit de la natation.
A l’image du football et de l’INSA Tarbes, les sports collectifs constituent un facteur de succès pour le sport universitaire sur l’académie.
© CRSU Toulouse
Le CRSU et les professeurs d’EPS ne sont pas les seuls à jouer un rôle dans la progression du sport universitaire, puisque les étudiants eux-mêmes mettent la main à la pâte. « Nous avons 58% de nos licenciés dans des écoles d’enseignement supérieur. C’est une chance, car il y a la dynamique école
© CRSU Toulouse
« Une pratique de qualité avec un prix de licence dérisoire »
Grâce notamment à la présence des Hautes-Pyrénées au sein de l’académie de Toulouse, le CRSU peut proposer l’activité ski.
que l’on ne retrouve pas forcément dans l’université. En université, c’est plus anonyme. S’il n’y a pas les professeurs d’EPS relais qui créent cette dynamique associative, ça ne marche pas. En revanche, en école, il y a l’esprit école, les clubs-écoles et la dynamique naturelle des associations sportives. Au sein de notre académie, la moitié de ces 58% de licenciés en école sont des étudiants encadrés par des enseignants d’EPS, et les autres ont des bureaux des sports très dynamiques. Ces étudiants ont envie de prendre des responsabilités, car ce sont les futurs cadres de demain ». De futurs cadres qui trouvent dans le sport des valeurs essentielles, et en particulier dans le rugby, qui demeure la discipline principale de l’académie. « La tradition rugby est indéniable. D’ailleurs, les cinq sports collectifs
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principaux (football, rugby, handball, basket, volley) fonctionnent très bien. Le football américain est également sur la pente ascendante, avec une dynamique sur deux établissements : l’Université Paul-Sabatier de Toulouse et l’INP Toulouse. Ce sont des étudiants qui s’occupent de l’activité. La culture rugby est donc réelle, notamment pour des gens qui sont pyrénéens de souche. Le rugby attire aussi des étudiants qui viennent du reste de la France, et qui se disent : « je suis dans la région du rugby, mes copains y jouent, je devrais m’y mettre ». Cet élan existe et va perdurer ». Tout comme l’élan engagé sur deux thématiques importantes : la pratique féminine et l’accès au sport pour les étudiants en situation de handicap. « De notre côté, nous n’avons pas attendu que ces sujets deviennent politiquement corrects pour y attacher de l’importance. C’est à nous de proposer des choses attractives pour la pratique du sport féminin. Quand c’est à un niveau régional, nous avons plus de marge de manœuvre, nous pouvons adapter les
© CRSU Toulouse
Sport Universitaire
Le sport féminin, comme ici le basket, fait partie des priorités du CRSU de Toulouse depuis plusieurs années.
règlements à la demande des étudiants et étudiantes. Dans les licenciés du CRSU, nous avons deux tiers de garçons et un tiers de filles. Parfois, nous avons beau organiser des actions en faveur du public féminin, celui-ci n’a pas forcément envie de pratiquer. Mais notre combat continue pour que les étudiants puissent bénéficier d’une pratique de qualité avec un prix de licence dérisoire ». La progression du sport universitaire sur l’académie de Toulouse passe aussi par l’organisation d’événements d’envergure interna-
tionale. Un sujet sur lequel Didier Arqué a déjà sa petite idée. « J’aimerais accueillir un championnat d’Europe ou du Monde universitaire. Mais il ne suffit pas de candidater, il faut aussi un dossier béton. J’aimerais pouvoir organiser un rendez-vous international à Rodez. Cela fait quatre fois que nous y organisons le championnat de France ; la cavalerie est excellente et l’hébergement est de qualité. C’est actuellement dans les tuyaux ». L’avenir nous dira si le CRSU a, une nouvelle fois, misé sur le bon cheval...
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.sportu-toulouse.com
Toulouse et Barcelone main dans la main envie d’installer une relation entre les étudiants toulousains et catalans, et plus particulièrement barcelonais. Nous avons donc initié des échanges entre l’ UPC de Barcelone et la FFSU Toulouse », explique le directeur du CRSU. « Lors de la quatrième édition, ce projet a été inscrit dans un
© CRSU Toulouse
Parmi les événements liés au sport universitaire à se retrouver cette année sur l’académie de Toulouse, le Trophée Européen commence à s’inscrire dans la durée. « Nous organisons la cinquième édition, en échange avec Barcelone. Moi-même d’origine catalane, j’ai toujours eu
Le rugby féminin fait partie des trois disciplines retenues pour le Trophée européen 2015.
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accord de coopération entre la Ville de Toulouse et la Ville de Barcelone. C’est une grande fierté pour le sport Universitaire. Cette année, c’est nous qui recevons les Catalans le 20 mars à Toulouse sur trois disciplines : rugby garçons, rugby filles et futsal filles. Avec l’ensemble des collègues professeurs d’EPS, dès la première édition, nous avons choisi de cibler les étudiants que nous avons retenus pour ces échanges internationaux. Nous n’avons d’ailleurs pas sélectionné les meilleurs étudiants sportifs toulousains. Nous avons souhaité mettre en avant les étudiants qui se sont investis, tout au long de l’année, dans l’association sportive en termes de responsabilités. Il est important de montrer que ces cadres de demain peuvent prendre des responsabilités. C’est un projet auquel nous tenons beaucoup, et qui a énormément plu aux deux collectivités ».
Cette 10e édition des Trophées des Sports Midi-Pyrénées, organisée par la Région, en partenariat avec le Comité Régional Olympique et Sportif, France 3 Midi-Pyrénées, France Bleu Toulouse et la Dépêche du Midi, a une nouvelle fois été fidèle à sa réputation avec pas moins de 600 convives rassemblés à la salle du Phare de Tournefeuille. Quelque peu intimidé par son rôle de parrain, le snowboarder pyrénéen, triple champion du monde, Mathieu Crépel a reçu par le public une ovation méritée. Parmi les temps forts de cette cérémonie, on se souviendra de l’émotion de Pierre Mione, couronné « Entraîneur de l’année », du sourire de Christine Bigaran l’arbitre de rugby, ou encore de la joie de vivre de la skieuse handisport Solène Jambaqué, qui après 8 médailles olympiques, tire sa révérence.
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Une grande région de sport
Lors de son discours inaugural de cette 10e édition des Trophées des Sports Midi-Pyrénées, le président de Région Martin Malvy a une fois de plus souligné, aux côtés de Guy Debuisson, président du CROS, l’énorme engouement que le sport suscitait en Midi-Pyrénées, région qui compte près de 10 000 clubs sportifs et 91 disciplines représentées. Un hommage appuyé a été également rendu à Jean-Claude Traval, ancien vice-président de la Région Midi-Pyrénées en charge du sport et de la vie associative, qui s’en est allé en juin 2014 et qui avait beaucoup œuvré pour la pratique du sport dans les milieux populaires. Ces milieux populaires sont toujours aidés par la Région qui a permis en 2014 à 11 000 jeunes d’acquérir une licence sportive.
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Le rugby toujours champion en Midi-Pyrénées
Temps fort des Trophées des Sports Midi-Pyrénées, la remise des Ovalies d’Oc attire toujours du beau monde sur scène. Ce fut encore le cas cette année avec la présence du Toulousain Yannick Bru, aujourd’hui entraîneur des avants de l’équipe de France de rugby à XV en pleine préparation pour le prochain Tournoi des VI Nations et surtout de la Coupe du Monde. Si 2014 n’a pas vu une équipe de Midi-Pyrénées emporter le Brennus, le Castres Olympique, tenant du titre, ne s’est incliné qu’en finale du dernier championnat de Top 14. Patrick Battut et Antoine Marin, les présidents des deux comités territoriaux, ont souligné l’implication de tous les acteurs du rugby de la région, amateurs ou universitaires, qui ont porté haut les couleurs de Midi-Pyrénées avec 20 titres de Champion de France.
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Palmarès des Ovalies d’Oc 2015
• Blacksheep Reichel Tarbes / Rugby à toucher open • Comité Armagnac Bigorre / Rugby à toucher +35 • Comité Armagnac Bigorre / Coupe Taddéi M 17 • Comité Armagnac Bigorre / Challenge Comités M 26 • Vic Bigorre / Réserve Honneur • FC Auch / Rugby à 7 M 17 • FC Auch / Espoirs • O.B.R.C / 1ère Série • Armagnac Bigorre - Sélection Midi Pyrénées / Inter Secteurs M 18 • Sélection Midi Pyrénées / Féminines U18 XV • Sélection Midi Pyrénées / Féminines U18 à 7 • Etablissement Agricole d’Auzeville / Juniors Agricole • Etablissement Agricole d’Auzeville / Cadets Agricole • Collège Marcel Aymard de Millau / UNSS Féminines à 7 • D.U.A Gaillacoise / 1ère Division Fédérale Féminines • Blagnac Saint Orens Rugby Féminin / Féminines U18 à 7 • Stade Toulousain / Alamercery • Saint Girons S.C / Honneur • U.S Montauban / 1ère Division Fédérale • Rugby Club Bagnacois / 2ème série
Lauréats 2015
Entraineurs de l’année : Pierre MIONE (Escrime) Trophée d’Or Frédérique DORBES (Golf) Trophée d’Argent Christophe PELISSIER (Football) Trophée de Bronze Arbitres de l’année : Christine BIGARAN (Rugby) Trophée d’Or Jean HENRY (Equitation) Trophée d’Argent Eric LY (Tennis) Trophée de Bronze Espoirs de l’année Perrine LAFFONT (Ski) Trophée d’Or Lucas ROISIN (Canoë) Trophée d’Argent Clément OZUN (Escalade) Trophée de Bronze Sportifs de l’année Boris NEVEU (Canoë) Trophée d’Or Marjorie MAYANS (Rugby) Trophée d’Argent Anthony COSTES (Triathlon) Trophée de Bronze Prix Sport et Handicap Solène JAMBAQUE (Ski) Trophée d’Or Chrystel ALQUIER (Athlétisme) Trophée d’Argent Pamela MODOLO (Judo) Trophée de Bronze Equipes de l’année Equipe Dames du Golf de Vieille Toulouse (Golf) Trophée d’Or Equipe Régionale Escalade Midi-Pyrénées (Escalade) Trophée d’Argent ASPTT Albi Féminin (Football) Trophée de Bronze Dirigeants bénévoles de l’année Franck GERARDS (Lutte & Sambo) Trophée d’Or Bernard ESPIE (Football) Trophée d’Argent Isabelle JULIAT (Danse) Trophée de Bronze Prix France Bleu, révélation de l’année Nicolas SARREMEJANE (Ski) Prix de la DDM - Equipe de l’année : L’équipe du TO XIII
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Frédéric LANCELOT/Région Midi-Pyrénées
Le sport : fierté de toute une région
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Publi-rédactionnel
Trophées des sports Midi-Pyrénées
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1. Tous les lauréats de la 10e édition des Trophées des Sports Midi-Pyrénées qui s’est tenue ce 19 janvier 2015. 2. Martin Malvy le Président de Région est accompagné cette année par le snowboarder Mathieu Crépel, parrain de cette 10e édition des Trophées des Sports Midi-Pyrénées. 3. Remise des prix Ovalies - Dominique Salomon, Gérard Poujade, Patrick Battut, Yannick Bru, Marjorie Mayans. 4. Martin Malvy, Michel Boussaton et Jean-Claude Skrela. 5. Remise du trophée des Dirigeants bénévoles : Mathieu Crepel, Isabelle Juliat, Bernard Espié, Dominique Salomon, Franck Gérards et Christophe Delahaye. 6. Christine Bigaran, tout sourire, reçoit le Trophée d’Or dans la catégorie « Arbitre de l’année ». 7. L‘équipe régionale d’Escalade Midi Pyrénées reçoit le Trophée d’Argent dans la catégorie « Equipe de l’année ». 8. Solène Jambaqué (au centre) reçoit sa distinction dans la catégorie « Sport et Handicap » des mains de Laurence Arribagé, députée de Haute-Garonne, et François Simon, Vice-président de la Région Midi-Pyrénées. 9. Martin Malvy, Président de Région, félicite l’équipe du Toulouse Olympique XIII qui reçoit le prix Dépêche du Midi – Equipe de l’année. 10. Les Ovalies d’Oc ont récompensé les clubs méritants de la région au niveau des Championnats de France 2014, autour de Yannick Bru et Jean-Claude Skréla.
Sport Business par Arnaud Lapointe
Les applications N-Gine Innovation permettent une meilleure gestion de son effort durant une séance de sport. © Photoshot / Icon Sport
N-Gine, des innovations constantes pour le sport et la santé Grâce à son expertise en matière de sport et de santé, la société basée à Nîmes propose une réponse innovante pour mettre en œuvre des solutions informatiques adaptées dans ces deux domaines.
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Forts de leur expérience dans l’édition logicielle, à laquelle ils ont consacré la première partie de leur carrière, Bruno Pineda et son associé Gilles Romani ont lancé N-Gine Innovation en 2007. Cette société d’informatique spécialisée dans la santé et le sport développe des outils et applications essentiellement mobiles de « Quantified Self » permettant à chaque personne de mesurer ses données personnelles, de les analyser et de les partager. « Un département de la société est consacré à l’édition et
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un autre aux services pour des sociétés tierces », explique Bruno Pineda. Ces deux activités se nourrissent l’une et l’autre, les deux activités étant complémentaires. « Dès le départ, nous avons eu des contrats importants dans le domaine de la santé, puis du sport ». Par exemple, N-Gine Innovation a développé l’application SPORT Protect pour permettre aux sportifs, quel que soit leur niveau de pratique, d’éviter les pièges du dopage. Pour ce premier projet important dans le domaine du sport, N-Gine s’est occupée de toute
N-Gine
Du web au mobile
Des applications autonomes N-Gine propose différentes applications, indépendantes les unes des autres. Par exemple, SportyCloud permet de mesurer, suivre et enregistrer au quotidien ses performances et progrès réalisés durant l’activité sportive (durée, distance parcourue, vitesse, calories brûlées…) qu’elle soit en extérieur ou en salle. FollowWeight propose quant à elle de suivre son poids au quotidien et de se coacher via des fonctionnalités complètes. Heart Rate Tracker s’inscrit également dans la tendance du « Quantified Self », en permettant de contrôler son rythme cardiaque durant une séance de sport. Ces trois applications présentent l’immense avantage de communiquer entre elles sur un serveur web commun. Ainsi, les utilisateurs peuvent retrouver leurs données dans les différentes applications et les conserver quel que soit le mobile utilisé. En utilisant
FollowWeight permet de suivre l’évolution de son poids de façon quotidienne.
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N-Gine possède un champ de compétences techniques relativement large, allant du web au mobile, en passant par le logiciel. « Nous allons répondre aux besoins avec la technologie qui nous semble être la plus adaptée par rapport au projet qui nous est présenté ». De manière à proposer une seule prestation et à faciliter les relations avec les clients, rien ne sera sous-traité. « Aujourd’hui, une application informatique est souvent multipolaire. Elle fait intervenir différentes technologies (web, mobile et logiciel). Il faut savoir proposer des solutions homogènes, sachant que les besoins sont triples. Grâce à notre expertise, nous sommes en mesure de détecter la meilleure interaction possible », assure Bruno Pineda. Cette société de taille modeste, qui compte sept salariés à temps plein, possède une activité de démarchage en complément des sollicitations obtenues grâce à sa notoriété. « Il est important de fidéliser le client. Dès le début de chaque collaboration, nous
donnons le meilleur de nous-mêmes pour y parvenir ». Ainsi, N-Gine a pu développer un partenariat avec le club de handball de Nîmes (l’USAM). Pour cette équipe évoluant en première division, elle a conçu une application mobile sur iPhone et Android. Les informations collectées par cette dernière proviennent de plusieurs sources différentes, notamment du site officiel du club et de celui de la ligue de handball.
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la partie informatique. La société met un point d’honneur a travailler avec des experts, tels que des psychologues du sport et des nutritionnistes. « Cela permet d’avoir une réelle plus-value, de crédibiliser notre travail, de nous enrichir en apprenant des choses sur la santé et le sport. Cette expertise-là nourrit le service », souligne le gérant de N-Gine.
Le GPS de SportyCloud est un outil idéal en vue d’une pratique sportive régulière.
FollowWeight et SportyCloud, il est ainsi possible de mesurer l’impact de la pratique sportive sur la maîtrise de son poids.
© Photoshot / Icon Sport
De nouveaux usages apportés par la mobilité
La géolocalisation fait partie des atouts des applications proposées.
Aujourd’hui, la 3G se développe partout, car les forfaits téléphoniques coûtent de moins en moins cher. « Un des apports technologiques de
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la mobilité est la géolocalisation », souligne Bruno Pineda. Ici, SportyCloud va enregistrer le tracé GPS du parcours de l’utilisateur et détecter quels kilomètres ont été les plus ou les moins performants. Un nouvel usage concerne la notification : il s’agit de la possibilité de dialoguer avec l’utilisateur de manière naturelle et automatique. Ce système de notification sera ainsi utilisé pour informer qu’une nouvelle version du logiciel est disponible ou pour adresser un message d’encouragement. Certaines notifications sont automatiques, d’autres sont déclenchées par l’humain. « Ça crée du lien, l’utilisateur se sent accompagné. Avant, on ne pouvait pas avoir de telles fonctions. Ces deux notions sont en rupture avec l’informatique traditionnelle, mais cela n’empêche pas qu’elles peuvent se combiner ».
© Photoshot / Icon Sport
Sport Business
Les utilisateurs peuvent conserver et consulter leurs données, où qu’ils soient.
Pour découvrir les différentes applications, rendez-vous sur www.ngine-innovation.com
L’opération Hand Star Game
© Nicolas Guyonnet / Icon Sport
À l’occasion de sa deuxième édition, le Hand Star Game a innové en permettant, pour la première fois, aux spectateurs et téléspectateurs (diffusion du match sur la chaîne de télévision beIN SPORTS) de voter gratuitement pour le meilleur joueur du match (MVP) à l’aide d’une application mobile réalisée par N-Gine Innovation. « Nous avons contacté la société
mandatée par la ligue pour gérer l’événement, confie Bruno Pineda. On leur a proposé une application mobile pour déterminer l’homme du match. Auparavant, c’était un jury qui en était chargé. Le but était de proposer une nouvelle expérience. Toute une expertise a été mise en œuvre avant le Jour J. Grâce à celle-ci, nous n’avons mis que deux mois à réaliser
Mathieu Grebille a été élu homme du match par les utilisateurs de l’application.
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l’application. » Celle-ci proposait une fiche descriptive de chaque joueur participant à l’événement. Pendant le match, l’utilisateur avait la possibilité de changer son vote autant de fois qu’il le souhaitait. Toutefois, il n’était pas possible de voter avant le coup d’envoi de la rencontre. À l’issue de celle-ci, les votes étaient clos. L’annonce de l’homme du match intervenait quasi immédiatement après le coup de sifflet final. « Nombreux sont les gens à avoir voté plusieurs fois pendant le match, en moyenne à trois ou quatre reprises. Dès que les votes ont été ouverts, nous avons constaté un premier afflux de votes en faveur des joueurs emblématiques. Au fur et à mesure de la rencontre, les joueurs qui se mettaient en avant gagnaient des voix, ce qui prouve que les gens votaient de manière éclairée. À chaque temps mort, on avait un afflux de votes. » Le vainqueur, Mathieu Grebille, se trouvait dans l’équipe ayant perdu. Sortie seulement quelques jours avant la date de l’événement, l’application s’est retrouvée dans le top 10 de la catégorie sport des applications les plus téléchargées sur Google Play et Apple Store. Près de 10 000 votes ont été comptabilisés.
SAINT-CYPRIEN
© Conception : Service communication - Ville de Saint-Cyprien
Grand Stade les Capellans
Portugal
DÉTENTE S P O R T
Fan Zone par Olivier Navarranne
Le passage sur la Promenade des Anglais constituera un temps fort de cette 73ème édition. © Belga / Icon Sport
Paris-Nice en fête Le 8 mars, la 73ème édition de Paris-Nice s’élance depuis Maurepas pour une semaine de course jusqu’à Nice. La traditionnelle « course au soleil » est également marquée par de nombreuses animations.
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« La course peut se jouer partout ». À l’heure de présenter cette édition 2015 du Paris-Nice, premier rendez-vous important pour les leaders d’équipes, Christian Prud’homme, directeur du cyclisme chez Amaury Sport Organisation, avait tenu à ménager le suspens. Et pour cause : la « course au soleil » se joue régulièrement à coups de secondes. Cette année, la différence pourrait se faire sur les contre-lamontre. Le prologue inaugural autour de la cité de Maurepas pourrait donc jouer un rôle important. Audelà de l’épreuve sportive, Maurepas accueillera également l’événement « Tous cyclistes en Yvelines ». Il s’agit en effet de la 6ème année consécutive que le département reçoit le départ de Paris-Nice. Durant deux jours, la commune de départ sera ainsi dédiée à la pratique du vélo. Samedi 7 mars, les amoureux du vélo se donneront rendez-vous à Maurepas, du côté du village animations, pour des randonnées cyclos et VTT. Six
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circuits routiers sont au programme : à parcourir de Maurepas vers l’ouest et le sud du département des Yvelines, assurant une diversité suffisante pour tous les types de publics (20, 48, 66, 80, 92 et 104 kilomètres). Deux circuits VTT de 20 et 57 kilomètres sont aussi proposés entre chemins et vallons. Bien sûr, durant ces deux journées, de nombreuses animations, expositions et activités seront proposées au village qui sera installé sur la RD13 à Maurepas. « C’est un événement sportif, mais ce doit également être un événement festif », a ainsi expliqué Pierre Bédier, Président du Conseil général des Yvelines, lors de la présentation de la manifestation. « Paris-Nice, c’est l’occasion de rapprocher la bicyclette de M. Tout-le-Monde et le cyclisme des champions ». Une vision partagée par Christian Prud’homme. « ParisNice, c’est la première course de la saison et c’est important pour nous que cela se passe dans les Yvelines. C’est le département le plus boisé
Paris-Nice d’Île-de-France, à la fois proche de Paris et si loin, tant on s’y sent bien. Et, à chaque fois, un village d’animations époustouflantes. On a hâte d’y être ».
Beaucoup auront également hâte d’être à la quatrième étape. En effet, cette dernière sera le cadre d’une arrivée inédite sur le Paris-Nice, avec la Croix de Chaubouret, près de Saint-Étienne. À cette occasion, la Communauté de communes des Monts du Pilat a souhaité mettre les petits plats dans les grands, afin de mettre en lumière le territoire des Monts du Pilat et ses atouts, à la fois touristiques, sportifs, économiques et gastronomiques. Des animations sont prévues toute tout l’après-midi autour de cette étape majeure de l’épreuve. L’équipe de l’espace nordique proposera un stand de tir à la carabine laser, le magasin « La Rue à Vélo » assurera des essais et démonstrations autour des vélos électriques. Cap Oxygène, prestataire touristique du Bessat, sera également de la fête pour présenter de nombreuses informations et proposer
© Belga / Icon Sport
Les Monts du Pilat à l’honneur
Les coureurs du peloton découvriront les Monts du Pilat, dont le redoutable Croix de Chaubouret.
des animations. Les collectivités seront bien évidemment présentes lors de cette journée très importante pour valoriser les atouts et le tourisme de ce territoire. La Communauté de communes des Monts du Pilat tiendra un point touristique d’information, tandis que le Parc du Pilat, en collaboration avec MOPI, mettra en place un stand autour de la mobilité et du vélo sur les Monts du Pilat. Bien évidemment, les nombreuses villes étapes proposeront de multiples animations, que ce soit à Saint-Rémylès-Chevreuse, Contres, au ZooParc
de Beauval Saint-Aignan, à SaintAmand-Montrond, Saint-Pourçainsur-Sioule, Varennes-sur-Allier, SaintÉtienne, Rasteau, Vence, et bien sûr à Nice, traditionnel lieu d’arrivée de la « course au soleil ». Même si, cette année, l’arrivée sur la Promenade des Anglais se déroulera le samedi aprèsmidi, puisque la journée de dimanche sera en effet consacrée à la montée du Col d’Èze dans le cadre d’un contrela-montre individuel. C’est d’ailleurs probablement dans cet exercice que se décidera le classement final de cette 73ème édition du Paris-Nice.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur www.letour.fr/paris-nice/
Programme du Paris-Nice 2015 8 mars - Prologue : Maurepas - Maurepas, 6,7 km 9 mars - Étape 1 : Saint-Rémy-lès-Chevreuse - Contres, 192 km 10 mars - Étape 2 : ZooParc de Beauval Saint-Aignan Saint-Amand-Montrond, 172 km 11 mars - Étape 3 : Saint-Amand-Montrond Saint-Pourçain-sur-Sioule, 179 km 12 mars - Étape 4 : Varennes-sur-Allier - Croix de Chaubouret, 204 km 13 mars - Étape 5 : Saint-Étienne - Rasteau, 192 km
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14 mars - Étape 6 : Vence - Nice, 181,5 km 15 mars - Étape 7 : Nice - Col d’Èze, 9,6 km
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par Yohan Blondel
Lors du Mondial au Qatar, les handballeurs français ont su faire abstraction de la polémique autour de l’organisation de la compétition dans ce pays.
Laissons-les jouer ! Le championnat du monde de handball, organisé au Qatar, n’a pas manqué de raviver la flamme des discours critiques sur l’opportunité de jouer des compétitions internationales dans des pays aux modèles politiques et sociaux différents du nôtre. La question de la conscience politique des sportifs et de leur encadrement est récurrente dans l’histoire du sport moderne. Dès 1936, alors que les onzièmes Jeux olympiques d’été se tiennent à Berlin dans un contexte de montée en puissance du pouvoir nazi, la question de la participation de la France est posée. Plus proche de nous, la coupe du monde de football organisée en Argentine en 1976 a connu des tentatives de boycott liées au régime totalitaire qui gouvernait le pays. Le contexte géopolitique du moment impacte la vision que nous avons des pays dits « fréquentables ». Évoluant au cours des années et des régimes de gouvernements, l’analyse schématique et succincte du monde voudrait un cantonnement en deux catégories : les pays « amis » et les pays « ennemis ». Or, sans pousser trop loin l’analyse géopolitique, les relations politiques de défense ou économiques entre les pays
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appartiennent à une systémique où une multitude d’enjeux et de critères interfèrent. Le sport n’est pas dissocié des enjeux politiques et géopolitiques du moment, même s’il possède une gouvernance en dehors des problématiques des États. Les choix dans l’attribution des grandes compétitions mondiales sont du seul ressort des fédérations internationales et des grandes institutions sportives, comme le Comité international olympique. Ces instances possèdent des systèmes de prises de décisions propres où la logique de développement est souvent centrale. Dans ce sens, l’organisation des grands événements sportifs est partie intégrante d’une stratégie de développement avec les pays ciblés, dont les États avec un fort potentiel. En évoluant dans ce système complexe, les sportifs sont à la croisée des chemins. Représentants emblématiques de leur sport et de leur fédération, représentants de leur pays et acteurs médiatiques de la compétition, les sportifs sont trop souvent questionnés sur leur conscience politique ou géopolitique en fonction du lieu d’implantation des compétitions mondiales. Ainsi, pourquoi dans
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l’exercice de leur profession, les sportifs et leur encadrement doivent-ils répondre plus que les autres aux enjeux de moralité et de responsabilité ? Pourquoi les sportifs devraient-ils avoir un niveau supérieur de conscience politique, alors qu’ils ne possèdent aucun mandat ? La prise de position politique des sportifs s’est avérée souvent peu efficace, voire contre-productive. Les actions en France contre les Jeux olympiques de Pékin en 2007 et 2008 en sont un parfait exemple. En critiquant ouvertement les autorités chinoises, les athlètes français n’ont pas eu conscience de l’interférence produite avec le message diplomatique et économique national. Cessons de questionner les sportifs et leur encadrement sur leur conscience politique. Questionnons davantage les grandes institutions sportives et les États sur leurs choix économiques, diplomatiques et géopolitiques. Arrêtons d’être des donneurs de leçons dans un écosystème complexe où la vente d’un produit, ou la signature d’un accord, modifie plus ou moins durablement la « respectabilité » des pays. Laissons les athlètes faire leur métier du mieux possible et les peuples décider des systèmes de gouvernance de leurs États.
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