Solidum : Habiter la densité

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Habiter la densité

Ecole Nationale d’Architecture de Rabat Travail de fin d’études pour l’obtention du diplôme d’architecte Présenté par Ali Moujaoui Sous la direction de M. OUARNACH Abdelkader 2017/2018





Solidum : Habiter la densité Mémoire pour l’obtention du diplôme d’architecte Présenté par Ali Moujaoui Encadré par M. Ouarnach Abdelkader Jury : M. Ouahabi Med Aziz M. Sebti Najib M. Mahfoudi Jamal Ecole Nationale d’Architecture de Rabat Promotion 2017-2018


Remerciements Ce mémoire n’aurait pas été possible sans l’intervention, consciente, d’un grand nombre de personnes. Je souhaite ici les en remercier. Je tiens d’abord à remercier très chaleureusement M. OUARNACH Abdelkader qui m’a permis de bénéficier de son encadrement. Les conseils qu’il m’a prodigué, la patience, la confiance qu’il m’a témoigné ont été déterminants dans la réalisation de ce travail de recherche. Mes remerciements s’étendent également à tous les membres du jury, M. Ouahabi Med Aziz, M. Sebti Najib, et M. Mahfoudi Jamal, pour m’avoir accordé leur temps précieux, leurs conseils et leur attention. Enfin, je tiens à remercier tous mes amis pour leur soutiens, leurs encouragements, et les souvenirs à jamais gravés dans ma mémoire.


Résumé Ce mémoire se veut un pas vers la création d’un modèle d’habitation dense à titre d’alternative à la maison unifamiliale détachée. L’utilisation judicieuse des espaces de transition et de la perception de l’espace permet de pallier la compacité des habitations par la richesse et la diversité des lieux tout en assurant l’impression de nature et le confort de ses occupants. De plus, les transitions à diverses échelles permettent de créer un milieu de vie social agréable, dynamique et appropriable tout en favorisant l’intimité et l’identité de ses occupants. Cette recherche explore aussi les notions d’appropriations par les occupants pour conférer une partie de l’idéologie rattachée à la maison détachée. Le projet vise donc à utiliser la perception de l’espace comme outil permettant de créer un modèle d’habitation pouvant revitaliser le paysage urbain de nos villes, et ainsi, aider au ralentissement de l’étalement urbain.


Abstract This thesis is a step towards creating a dense housing model as an alternative to detached single-family homes. The judicious use of the spaces of transition and the perception of the space makes it possible to compensate for the compactness of the dwellings by the richness and the diversity of the spaces while ensuring the impression of nature and the comfort of occupants. In addition, transitions at various scales make it possible to create a pleasant, dynamic and approachable social environment while promoting the intimacy and identity of each and every occupant. This research also explores the notions of appropriation by the occupants to confer some of the ideology attached to the detached housing model. The project aims to use the perception of space as a tool to create a housing model that can revitalize the urban landscape, and thus help slow urban sprawl.


Résumé (arabe) Ce mémoire se veut un pas vers la création d’un modèle d’habitation dense à titre d’alternative à la maison unifamiliale détachée. L’utilisation judicieuse des espaces de transition et de la perception de l’espace permet de pallier la compacité des habitations par la richesse et la diversité des lieux tout en assurant l’impression de nature et le confort de ses occupants. De plus, les transitions à diverses échelles permettent de créer un milieu de vie social agréable, dynamique et appropriable tout en favorisant l’intimité et l’identité de ses occupants. Cette recherche explore aussi les notions d’appropriations par les occupants pour conférer une partie de l’idéologie rattachée à la maison détachée. Le projet vise donc à utiliser la perception de l’espace comme outil permettant de créer un modèle d’habitation pouvant revitaliser le paysage urbain de nos villes, et ainsi, aider au ralentissement de l’étalement urbain.


Sommaire Chapitre 1 : Définition de la Problématique 1. Introduction 2. Problématique 3. Méthodologie de travail Chapitre 2 : Définition des concepts 1. L’Habitat 2. L’Habitat collectif 3. La Densité Chapitre 3 : Historique de l’habitat collectif à Casablanca Casablanca, un chantier d’expérimentation ­1. L’habitat musulman ­2. L’habitat ouvrier ­3. L’habitat adapté ­4. L’habitat évolutif Chapitre 4 : Anthropologie et Psychologie de l’habitat ­1. Anthropologie de l’habitat 1.1 De l’espace à l’habitat 1.2 L’habitat comme concept ­2. Psychologie de l’habitat 2.1 L’optimisation des aménagements 2.2 Structure des espaces


Chapitre 5 : Inadéquation entre modes de vies et logement ­1. Composition du ménage ­2. Travail et loisirs ­3. Les solutions pour adapter le logement aux modes de vie 3.1 Architecture modulable 3.2 Architecture reconfigurable 3.3 Architecture évolutive Chapitre 6 : L’expérience du chez-soi 1. Perception spatiale 1.1 Typologie spatiale 1.2 Caractère des espaces 1.3 Polarité privé-intime 1.4 Relations spatiales 1.5 L’espace extérieur ­2. Appropriation 2.1 Identité 2.2 Flexibilité Chapitre 7 : Etudes de cas & Benchmark Chapitre 8 : Projet Architectural


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«Une des lois fondamentales de l’architecture est de rendre la grandeur sensible. » - Emile Chartier Alain

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Avant-Propos J’ai souhaité développer dans mon projet de fin d’études le thème de l’habitat car il s’agit à mon sens de l’objet bâti qui entretient le lien le plus étroit avec l’individu, avec l’Etre humain. En effet, il constitue l’un des besoins primordiaux de l’Homme et à ce titre est un bien dont chacun cherche légitimement à profiter. La conception d’espaces de logement est intéressante particulièrement pour ce point, parce que le temps de contact avec un être humain est le plus long, le plus personnel. On va dans le même musée quelques fois dans sa vie, on entre dans une institution en tant que visiteur, on souhaite ne pas rester dans un hôpital, l’école ne nous accompagne que pour un temps. Le logement en revanche est le bâtiment qui nous accompagne toute notre vie, qui évolue avec nous, même si l’on déménage. Il reflète notre personnalité, nos passions, nos envies, nos besoins,

nos sentiments, nos croyances, en un mot tout ce qui constitue notre être. Le seul autre lieu bâti qui pourrait dans certains cas rivaliser avec l’habitat en terme de lien à l’utilisateur est le lieu de travail, pour autant qu’il ne soit pas aseptisé et tourné uniquement vers le résultat financier, ce qui est trop souvent le cas. En résumé, le logement est pour moi l’architecture primordiale, celle dont tout le monde a besoin et aura toujours besoin.

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Chapitre 1 : Définition de la Problématique 1. Introduction 2. Problématique 3. Méthodologie de travail


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1. Introduction Sans être prescriptive ni obéissante, l’architecture a le devoir de poser un regard critique sur les besoins, les aspirations et les pratiques actuelles et d’anticiper les pratiques futures afin de suggérer des formes y faisant écho. Les réflexions sur l’architecture doivent contribuer à la société et à la qualité des modes de vie. Ainsi, dans cet essai, il sera démontré que lorsque les besoins de l’occupant sont étudiés et inclus dans le processus de création, celui-ci peut mener une vie confortable, stimulante et riche en expériences au sein de son habitation dimensionnellement restreinte. Le projet présenté se nomme

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Solidum et consiste en un nouveau modèle d’habitat collectif où l’espace visuel et construit est optimisé et adapté. L’idée d’augmenter la densité dans les quartiers centraux soulève parfois des craintes et des oppositions. Afin d’aller au-delà de certaines idées préconçues, cette exploration tentera de démontrer jusqu’à quelle limite un milieu de vie urbain peut être dense, mais agréable, dans l’optique où ce dernier dispose de qualités urbaines et architecturales sensibles et planifiées. Cet essai se développe à partir de deux idées de base : d’une part le constat de l’abondance du phénomène de la maison unifamiliale détachée comme choix de milieu de vie, d’autre part sa contribution au problème de l’étalement urbain. Par conséquent, la présente recherche a pour objectif de refaçonner le modèle répandu d’habitation, en considérant les avantages du concept de densité par l’intégration des paramètres de perception spatiale et d’appropriation. Cette démarche plus sensible aux besoins des habitants pourra ainsi aider à la revitalisation des villes marocaines. Qu’il s’agisse d’une stratégie


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politique, d’une mesure pour améliorer le processus d’évolution de la ville, ou encore une façon de développer celle-ci, les élus, les professionnels et les promoteurs suggèrent d’augmenter la densité dans les quartiers centraux et généralement, ceci soulève des craintes et des oppositions de la part des habitants. Mal planifiée, une forte densité peut nuire à la création d’espaces urbains conviviaux et cette potentielle menace peut créer des appréhensions chez certains citoyens. La densité a pourtant des avantages qui méritent d’être relevés. Plusieurs approches architecturales traitent avec maturité du besoin d’une densité plus élevée. Ces approches se gardent de concevoir des bâtiments et des espaces publics qui ne tiennent pas compte de l’échelle humaine et qui découragent leur appropriation par les promeneurs ou usagers. Afin d’aller au-delà de certaines représentations subjectives, cette recherche soulève la question suivante : Comment concevoir un milieu de vie urbain, à la fois dense et confortable? Cet essai énonce l’hypothèse que la densité, qui consiste en une variable quantitative,

devrait être accompagnée de variables qualitatives associées aux espaces de vie et à l’espace urbain globalement. Ainsi, une intervention guidée par la complémentarité des qualités physiques-mesurables et sensoriellesperceptuelles contribuera à favoriser l’enrichissement de l’habitat compact urbain. Le site choisi représente un endroit stratégique pour une restructuration de même qu’une consolidation de la mixité déjà présente dans le contexte immédiat. Dans cette optique, le projet cherchera à légitimer la possibilité de concevoir un projet d’habitation où l’intimité du chez-soi est compatible avec l’intensité urbaine environnante. Les représentations de la densité et la perception du confort, par les qualités du milieu physique et le discernement psycho-sensoriel de l’espace, seront abordées. Enfin, il s’agit de faire la démonstration qu’un milieu de vie peut être agréablement dense, dans la vision où il dispose de qualités urbaines et architecturales sensibles et planifiées. Ainsi, en plus de privilégier l’économie de l’espace, la qualité de l’espace sera au centre des préoccupations de programmation et de conception.

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2. Problématique La question de la production de l’habitat au Maroc constitue une problématique dont les enjeux sont nombreux. Ce sujet implique d’autres problématiques économiques et sociales multiples : discrimination sociale et marginalisation, économie informelle, pauvreté, corruption, impact environnemental, problème en matière d’hygiène et de santé, etc. L’accession au logement, génératrice de sécurité et de bien-être, permettra d’inhiber de nouvelles opportunité aussi bien individuelles que collectives, parmi lesquelles l’accès à l’éducation, l’intégration économique, la garantie d’un futur plus propice à une évolution

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positive. La disponibilité d’un habitat de qualité est l’un des piliers sur lesquels repose la qualité de vie de l’individu et son inclusion dans la société. Les politiques de l’habitat ont pour objectif et devoir de protéger le droit au logement. Pendant longtemps, cependant, la question du logement est restée en marge des problématiques politiques, en partie à cause du nombre élevé de propriétés privées, en partie parce qu’on pensait que la pauvreté résidentielle devait être absorbée par le développement économique. Toutefois aujourd’hui le phénomène revient en force, exacerbé par la crise économique et financière. La nouvelle question du logement est le résultat de changements profonds qui concernaient principalement l’offre de logements, en raison des politiques néolibérales qui, depuis les années 70 et 80, ont été imposées dans de nombreux pays, accordant la préférence pour l’expansion de l’accession à la propriété, avec la contraction du secteur des loyers (à la fois sociale et privée) et l’augmentation disproportionnée des prix de l’immobilier. Du côté de la demande, cependant, la pauvreté du logement est le résultat des


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transformations démographiques et sociales qui affectent toutes les sociétés occidentales, mais aussi du système de production, avec de lourdes répercussions sur la croissance de la vulnérabilité sociale. Ainsi, la problématique qui se pose globalement est celle de la production de la ville, et plus spécifiquement la production de l’habitat. Tous deux constituent certainement un problème, et font que l’on distingue ville légale et illégale, réglementaire et non réglementaire. Et pourtant, le Maroc possède un amas de textes juridiques et réglementaires administrant la sphère urbanistique, incluant l’habitat, la construction et les infrastructures. Il détient également une vaste expérience dans le secteur de l’urbanisme et de l’habitat, et a insufflé des ressources importantes dans le domaine du logement aussi bien financièrement que foncièrement. Toutefois, le besoin en terme d’habitat en général et d’habitat collectif en particulier, reste inassouvi, et les insuffisances en matière de logement et de qualité urbaine s’accroissent. Le panorama qui se présente est donc médiocre, pour ne pas dire

déplorable. Un bref récapitulatif permet de conclure que tant que les terrains ainsi que les subventions étatiques étaient disponibles pour une bonne part, et le cadre réglementaire assez permissif, la problématique posée actuellement était moins impérative. L’urgence s’est manifestée à partir de l’instant où les ressources sont devenues plus rares, le cadre réglementaire devenu plus strict, les périphéries urbaines et le cadre physique plus touchés, et les organismes internationaux encore plus vigilants. La problématique d’une meilleure gestion de l’espace, en concordance avec les moyens disponibles au niveau de la production de l’habitat collectif reste posée. Il s’agit de produire «vrai», c’est à dire produire plus et mieux, avec les capacités financières des ménages et une compatibilité avec les moyens de l’État et des collectivités locales.

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3. Méthodologie de travail Les notions d’habitat, d’habitat collectif et de densité sont les trois concepts qui articulent la trame dans laquelle évoluera ce projet. Le projet consiste principalement en la recherche d’une forme capable de concilier, en un seul geste, la forme et l’espace, l’intérieur et l’extérieur, ainsi que l’échelle urbaine et individuelle. Le sujet sera abordé tout d’abord par la mise en situation des différents concepts mentionnés dans ce mémoire, en attribuant une signification précise a chacun afin d’éviter une interprétation erronée et de clarifier le sens donnée. La recherche suivra une approche empirique à travers l’étude concrète de l’état de l’habitat collectif dans notre pays

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en le contextualisant d’abord dans le scénario socio-économique actuel, dont la sévérité témoigne de la nécessité de ce type d’intervention. Dans le but de fournir une expérience d’habitation densifiée similaire à celle de l’habitation unifamiliale détachée tout en exploitant les bienfaits de la densité, nous affronterons la problématique en explicitant d’une part, le caractère des espaces, leurs transitions et le rapport du logement à l’extérieur et de l’autre, l’identité et la flexibilité. Nous pourrons ainsi proposer un modèle d’habitation nouveau et adapté aux besoins réels de notre société. Par la suite, le chapitre : L’expérience du chez-soi tentera d’élaborer les concepts théoriques nécessaires à la résolution de la problématique qui seront par la suite approfondis dans le projet d’habitation présenté dans les pages suivantes. Le choix de l’aire d’étude et, plus spécifiquement, du projet s’imposera successivement à cette recherche, afin de pouvoir fournir une réponse concrète à la problématique posée et d’expérimenter les concepts élaborés.


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PARTIE III PARTIE II

PARTIE I

Organigramme méthodologique

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Présentation du thème général

Définition de la problématique

Elaboration d’une méthodologie

Antropologie & Psychologie de l’habitat

Aperçu historique de l’habitat collectif

Définition des notions relatives au thème

Décalages entre modes de vie et habitat

L’expérience du chez-soi

Etudes de cas & Benchmark

Définition de l’aire d’étude : Analyse du site

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Chapitre 2 : Définition des concepts 1. L’Habitat 2. L’Habitat collectif 3. La Densité


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Définition des concepts 1. L’Habitat

BUKUMBA T. et KABAMBA K., « Urbanisation et détérioration de l’environnement et de l’habitat à Kananga » in Zaïre-Afrique, n°241, janvier 1990, p.25 2 9 Dictionnaires Utiles MediaDICO 3 République Française (Ministère de la coopération), Manuel d’urbanisme en pays tropical, Volume 2, éd. Du Ministère de la Coopération, Paris, 1974, p. 30 1

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L’habitat est une notion complexe qui est largement abordée dans plusieurs domaines. L’habitat désigne le mode d’occupation de l’espace par l’homme pour des fonctions de logement. Il s’étend également à l’ensemble des conditions de logement. Max Dervau réfléchit dans le même sens et définit l’habitat comme « l’agencement des espaces habités qui sont occupés par les maisons et leurs dépendances »1. Ces deux définitions ont le mérite de mettre l’accent sur l’ancrage géographique d’une société humaine. La plupart de temps, l’habitat est défini comme « le lieu où l’on

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habite, le domicile, la demeure, le logement »2. Cette définition est un peu restrictive. L’habitat comprend en effet davantage que le domicile ou le logement. Il est toute l’aire que fréquente l’individu, qu’il y circule, y travaille, s’y divertisse, y mange et s’y repose. En ce sens, l’habitat concerne aussi bien l’urbanisation que l’aménagement de territoire ou l’architecture. Une définition plus élaborée décrit l’habitat comme « une somme équilibrée d’objets utiles, communautaires et privés, un cadre harmonieux de développement naturel de la vie de chacun, un milieu propice pour le plein accomplissement des espérances individuelles et collectives »3. De cette définition, il ressort deux éléments essentiels que sont les composantes et les exigences de l’habitat. Ainsi, l’habitat est composé du logement, des équipements collectifs et espaces verts ainsi que des infrastructures de voirie et réseaux. En outre, il exige de l’isolement et de l’espace. En tant que première composante de l’habitat, le logement est un instrument de confort qui rassure à ses occupants un isolement suffisant tant du milieu physique extérieur que des bruits extérieurs et des bruits des logements


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voisins. En plus, il offre aux membres d’une famille un espace suffisant leur permettant à la fois une possibilité d’échange et un isolement temporaire essentiel pour l’équilibre psychologique et pour les multiples activités individuelles. Les équipements sociocommunautaires, quant à eux, sont un complément indispensable au logement. Ils sont considérés comme des lieux de sociabilité et d’échanges multiples à une échelle humaine limitée et ils fournissent aux individus des facilités collectives de développement qui ne peuvent être assurées dans l’habitation. Enfin, les infrastructures de voirie et réseaux facilitent la mobilité des choses et des êtres dans l’espace et influencent profondément la qualité de vie en la rendant aisée et plus commode. On peut classer l’habitat en trois catégories : • Habitat individuel • Habitat intermédiaire • Habitat collectif

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La qualité de l’habitat La qualité de l’habitat est une notion à caractère évolutif. Les exigences et les perceptions à l’égard des conditions d’habitation évoluent nécessairement en fonction du développement technique, économique et social ; et elles accompagnent également l’évolution conséquente des types d’habitats, des modes de vie et des perceptions socioculturelles qui leur sont associés. D’une part, il est indispensable de dissocier le logement du milieu de vie où il doit s’inscrire ; d’autre part, les critères traditionnels de la qualité de l’habitat basés presque exclusivement sur des indicateurs commodes mais partiels tels que l’indicateur de réparation des logements sont de plus en plus marginalisés.

TRUDEL J., La qualité de l’habitat et l’aide à la rénovation au Québec, Société d’habitation du Québec, Québec, 1995, p.15

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C’est ainsi que l’on tient de plus en plus compte de nouveaux problèmes de salubrité, notamment la dégradation sérieuse de la qualité de l’air intérieur de certains logements, résultant de la conjonction d’une étanchéité accrue et de la toxicité de certains matériaux4. Par ailleurs, des problèmes de bruits pouvant atteindre l’acuité d’une

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menace à la santé sont également considérés. La notion de la qualité de l’habitat est donc englobante. Elle rassemble tous les attributs du logement, situés dans son environnement, sans se limiter à des exigences minimales. Parler de la qualité de l’habitat implique une analyse des facteurs suivants : 1. Salubrité. La salubrité englobe la protection contre l’humidité, les infiltrations, les radiations, les substances et les organismes polluants ou dangereux ainsi que la présence et le bon fonctionnement des équipements sanitaires : eau fournie et évacuée de façon sure et sanitaire, disposition sanitaire des déchets. 2. Stabilité. La stabilité de l’habitat découle du bon état de ses éléments structuraux tels que les matériaux de murs, de la toiture et du pavement. 3. Sécurité. La sécurité de l’habitat implique la prévention des accidents dans les usages courants et la protection contre les intrusions et les sinistres. 4. Confort. Le confort est fondé sur la tranquillité (insonorisation intérieure et extérieure), la luminosité (ensoleillement et


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éclairage), l’ambiance « climatique » adéquate, la présence et le bon fonctionnement des équipements mécaniques et électriques et l’existence d’un espace extérieur privatif. 5. Durabilité & flexibilité. Ils permettent le maintien de la valeur d’usage dans le temps, l’économie de l’énergie et l’adaptation du logement aux changements de vie. 6. Apparence. Elle implique l’attrait, la qualité du design et la personnalisation du logement. Il ressort de ce qui précède que la qualité de l’habitat découle des multiples facteurs et implique les intervenants d’un vaste secteur d’activité englobant les dépenses effectuées dans le secteur de l’habitat ainsi qu’une grande partie des dépenses d’infrastructures.

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à travers le temps on va d’abord étudier les différentes typologies majeures apparues depuis le XVIIIème siècle. XVIIIème siècle

2. L’Habitat Collectif L’habitat collectif dans sa définition littéraire est toute forme d’habitat comportant plusieurs logements (appartements) locatifs ou en accession à la propriété dans un même immeuble, par opposition à l’habitat individuel qui n’en comporte qu’un (pavillon). Le dictionnaire de l’urbanisme définit l’habitat collectif comme alignement ininterrompus de bâtiments élevés bordant des voies étroites. Selon l’institut national français de la statique des études économiques l’habitat collectif est un immeuble qui comprend au moins deux logements. Afin de mieux comprendre l’évolution de l’habitat collectif

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- Le logement collectif était souvent occupé à titre provisoire et favorisant la promiscuité. - Le tracé de la ville était un tracé. orthogonal qui la divise en ilots pouvant prendre plusieurs formes. - Apparition des immeubles de rapport.

XIXème siècle L’habitat collectif a vu le jour pendant le 19ème siècle et a servi à abriter les populations ouvrières concentrées dans les villes pendant la révolution industrielle d’où le fondements des cités ouvrières et cités jardins et autres typologies.


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L’immeuble de rapport : premier essai Type d’habitat collectif qui revient au 18ème siècle mais qui s’est développé et étendue au 19ème siècle. C’est un immeuble de plusieurs logements loués par un ou plusieurs propriétaires.

- Les immeubles de rapports se font nombreux dans la ville de Paris. - La façade principale de l’immeuble reçoit souvent des éléments décoratifs sous formes de moulures de plâtre.

Fig. 1 : Composition d’un immeuble de Rapport à Paris.

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Après se succèdent plusieurs projets d’habitat collectif comme: - XIXème siècle :

5 M o u v e m e n t architectural dont les principaux concepts sont: - Le décor minimal - Les lignes géométriques pures - Emploi des nouveaux matériaux et techniques de construction apparus après la révolution industrielle - Les cinq points de l’architecture moderne (les pilotis, le plan libre, les fenêtres horizontales, la façade libre, les toitures-terrasses) 6 Texte fondamental rédigé par le Corbusier ,concrétisant les différentes réflexions des congrès internationaux de l’architecture moderne (CIAM, 1928-1956) Ce texte énonce principalement les moyens d’améliorer les conditions de vie urbaine en tenant compte des 4 fonctions principales d’une ville moderne. Elle fut publiée en 1943 par Le Corbusier en 1943 avant de la mettre en application dans ses projets urbanistiques dont le meilleur exemple est La citée radieuse de Marseille.

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Les cités ouvrières : • Conçue pour améliorer les conditions de vie des ouvriers qui habitaient des maisons insalubres (bidonvilles) • Construites à l’extérieur de la ville • Constituent à l’origine, des zones essentiellement résidentielle • Destinées aux ouvriers d’une même usine • Peuvent être accompagnées d’équipements collectifs La cité jardin : • La cité de forme circulaire est organisée autour d’un jardin central • Les espaces publics sont placés autour du jardin central • Six boulevards traversent la cité et la divise en six parties égales (quartiers) comprenant chacune un parc central • Les maisons sont principalement construites en cercles centriques • Contrairement aux cités ouvrières les cités jardin ont pu assurer une certaine mixité sociale.

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- La première moitié du XXème siècle : Caractérisé principalement par l’apparition du mouvement moderne5 et la publication de la Charte d’Athènes par Le Corbusier6. L’unité d’habitation de Marseille : • La Cité radieuse, ou Unité d’Habitation, de Marseille est un exemple de logement collectif de l’après-guerre (1939-1945) et d’architecture moderne. • On l’appelle aussi « la maison du fada ». • La cité répond parfaitement aux quatre fonctions principales de la ville moderne • La cité est surélevée sur pilotis et surmontée d’un toit-terrasse (piliers de l’architecture moderne)


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Habitation La cité est constituée de 337 appartements en duplex répartis sur 18 étages.

Circulation Les appartements sont séparés par des rues intérieures de 7 mètres de largeur.

Travail La cité contient des commerces, hotels, bureaux, bibliothèque.

Culture de l’esprit et du corps La cité dispose de plusieurs lieux de divertissement : salle de spectacle, piscine sur la terrasse.

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Fig. 2 : Les quatres fonctions principales de la ville moderne selon la Charte d’Athène dans la Cité Radieuse

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Apparition des grands ensembles : • Ce sont des ensembles de logements collectifs souvent en nombre important • Destinés à régler le problème de crise de logement. • Généralement caractérisé par le caractère répétitif des bâtiments. • peuvent être monofonctionnels ou rassemblant plusieurs fonctions urbaines. • Marqués par un urbanisme de barres et de tours - La deuxième moitié du XXème siècle : Le fondement d’un nouveau style architectural dont les concepts s’opposent à ceux du modernisme: Le post-modernisme7 impose l’émergence de nouveaux concepts qui auront leur impact sur les projets d’habitat collectif. Tendance architecturale fondé par Robert Venturi comme réinterprétation des symboles et des motifs ornementaux traditionnels -Considère les productions de l’architecture moderne comme fade et sans âme -Caractérisé par: *L’utilisation d’angles non orthogonaux *Le retour de la symétrie classique *Réintroduction de la couleur et du symbolisme en architecture -Grande importance donnée à l’espace public

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Fig. 3 : Immeuble en barre

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Fig. 4 : Immeuble en tour


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L’Ecoquartier : • Sa réflexion vise à décliner les principes de développement durable à l’échelle d’un quartier. • On y retrouve les trois piliers fondateurs du concept du développement durable: aspects environnementaux, dimensions sociales et économiques.

Fig. 5 : Eco-quartier Vetrotex, Chambéry.

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3. La Densité

8 Dictionnaire de technologie, étymologie et définition.

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Le terme densité, étymologiquement, vient du latin densus, qui signifie épais. En sciences, on entend par densité le rapport qui existe entre le poids d’un corps et son volume et, plus le poids du corps est élevé en un plus petit volume, plus il est dense8. En urbanisme ou en architecture, la densité renvoie plutôt à une mesure de rentabilité foncière, économique et sociale. Elle correspond à un rapport entre la population et la surface au sol, ou encore à un rapport entre le bâti et la surface au sol. La densité, est une « qualité de ce qui est dense, de ce qui est fait d’éléments nombreux et serrés, qui contient beaucoup de matière

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par rapport à l’espace occupé » . Comme l’explique Anastasia Touati dans ‘’Refaire la ville sur la ville : controverses et formes de la densification résidentielle’’, « terme souvent imprécis utilisé dans les domaines de l’urbanisme, de l’économie urbaine ou de la géographie, la densité urbaine exprime un rapport théorique entre une quantité (nombre d’habitants, nombre d’emplois, de logements ou encore un nombre de m² de plancher par exemple) et l’espace occupé (surface de terrain brute ou nette). Il n’existe donc pas une seule densité urbaine. De même, la densité ne prend de réelle signification que si elle est rapportée à une échelle de référence et des densités ne peuvent être comparées entre elles que si elles mesurent la même chose et à une même échelle. Les géographes et les démographes ont tendance à parler de densité de population (nombre d’habitants par km² par exemple, ou encore nombre de personnes par logement, par immeuble, etc.). Les architectes et les urbanistes quant à eux vont parler le plus souvent de densité bâtie». Il est important de ne pas confondre la densité et les formes urbaines. Comme le montre le schéma


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ci-contre, une même densité peut prendre différentes formes urbaines. On peut atteindre des objectifs de densité de population ou de m² construits aussi bien avec une construction en hauteur (tour), des pavillons ou de l’habitat intermédiaire. Cependant, les effets de ces formes urbaines sur les espaces publics disponibles, l’étendu des infrastructures de desserte et sur la perception de la densité (promiscuité, proximité, aération, etc.), ne sont pas les mêmes.

Fig. 6 : Schémas de la relation entre la densité et la forme urbaine.

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Avantages et désavantages de la densité C’est par opposition à l’étalement urbain que la notion et la valeur de la densité urbaine ont refait surface. Ce concept, devenu un débat actuel, défend un environnement durable souvent associé à la problématique de l’étalement. Toutefois, la densité n’est pas toujours comprise et encouragée comme étant un concept global et réfléchi misant sur le long terme. Pour certains citoyens ou élus, une « forte densité » est automatiquement associée à la promiscuité, à des affrontements ou à des conflits de voisinages. Pour d’autres, il s’agit plutôt d’une stratégie économique pour augmenter la valeur foncière des terrains déjà très prisés des centres urbains. Or il existe deux camps qui, chacun de leur côté, soulèvent les bienfaits, ou les désavantages de la densité. La densité présente de nombreux avantages, ceci lorsqu’elle est réalisée de manière réfléchie. Effectivement, la canalisation du pouvoir d’achat collectif, permet de réaliser une diversité de services privés et publics qui serait autrement difficilement abordable dans un milieu de faible

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densité. La densité donne lieu à de meilleures installations sportives et culturelles, un meilleur transport collectif ainsi qu’une amélioration du cadre de vie au sein du quartier. L’impact écologique est également mieux maitrisé avec la densité. Plus l’habitat est dense, plus la consommation de l’espace est amoindrie et moins de temps et de combustible sont dépensés dans les transports. De ce fait, certains développements périurbains récents se sont créés de manière plutôt anarchique en dénaturant les sites où il se sont implantés. Somme toute, la présence de services et équipements divers à distance de marche incite à l’interaction sociale, rend les déplacements plus aisés et permet dans la plupart des cas, une économie de temps. Lorsque l’on veut défendre la densité, bien souvent, ce sont les avantages matériels qui ressortent : économie de l’espace, réduction des déplacements et de la dépendance à l’automobile, rationalisation des équipements publics et des infrastructures, diminution des couts collectifs induits, réduction des impacts environnementaux, etc. Mais mise à part l’économie de l’espace, il est fondamental de mentionner que


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l’essence idéologique à la base de toute volonté densificatrice concerne la préservation des terres agricoles, aux pourtours de la ville. D’autre part, la densité comporte des avantages d’ordre « immatériel»; lorsqu’elle est, par exemple, un gage de qualité urbaine. La création d’espaces publics de qualité devant accompagner la densification urbaine est source d’échanges sociaux. Un espace public s’avère un avantage dans la forme urbaine, si les usagers s’y sentent bien et l’apprécient. Finalement, la densification peut être un moyen de répondre à la récupération de certains espaces urbains. C’est en fait le cas du site choisi, les Arènes de Casablanca, ce type d’espaces présente des potentiels intéressants en matière de flexibilité et il est favorable à une forte densification en raison de sa localisation : situé au cœur de tissus urbains denses. Du côté des opposants, la densification subit un rejet particulier (MARRY, 2009). Dans les représentations, une faible densité est synonyme de proximité avec la nature. Il est vrai cependant qu’une forte densité peut provoquer des conditions de surpeuplement par rapport à l’offre d’espaces verts,

d’équipements publics et d’aires de circulation, si le milieu dense est monofonctionnel. Il faut à ce moment, considérer le concept de mobilité dans la conception. Pour rétracter l’argument sur la diminution des émissions de pollution, il est vrai qu’une forte densité concentre malgré tout ces polluants en les exposant à un plus grand nombre de personnes (peu de dispersion naturelle en raison des immeubles élevés). Ce débat sur les avantages et les inconvénients de la densité ne semble toutefois pas s’appuyer sur les enjeux appropriés à la problématique. Dans l’optique d’offrir une expérience d’habitation densifiée comparable à celle de l’habitation unifamiliale détachée tout en profitant des bienfaits de la densité, nous aborderons la problématique en traitant d’une part, du caractère des espaces, de leurs transitions et du rapport du logement à l’extérieur et de l’autre, de l’identité et la flexibilité. Nous pourrons ainsi proposer un modèle d’habitation qui pourra donner un second souffle aux quartiers objets de projets de relogement à Casablanca.

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Chapitre 3 : Historique de l’habitat collectif à Casablanca Casablanca, un chantier d’expérimentation ­1. L’habitat musulman ­2. L’habitat ouvrier ­3. L’habitat adapté ­4. L’habitat évolutif


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Casablanca, un d’expérimentation

chantier

Le concept d’«habitat collectif» est complexe et requiert une analyse historique afin de faciliter sa compréhension. Son origine au Maroc remonte à l’époque protectorale, en 1914, lorsque Henri Prost avait énoncé l’idée de nouveaux quartiers indigènes, afin d’y transférer les ouvriers et de détruire les taudis insalubres. Aujourd’hui, le débat est plus que jamais présent aussi bien dans la sphère internationale qu’au Maroc. En effectuant déjà un bref rétrospectif, l’objectif est de tirer des enseignements et

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des conclusions des expériences passées. L’Administration à Casablanca a en effet depuis longtemps cherché à trouver la juste réponse à ses quartiers insalubres avec des projets qui ont connus des succès, et des limites dans le temps. La problématique qui se soulevait déjà à l’époque était celle de l’habitat musulman adapté au plus grand nombre et même si l’on peut être critique vis à vis de ces projets, ils constituent assurément des éléments de réponse. Suite à ce bref retour en arrière, que peuton conclure sur les réalisations architecturales et urbanistiques de ces dix dernières années ?


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Fig. 7 : Façade en «nid d’abeille»

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patio qui constitue le cœur de la maison. Aussi, leur géométrie allongée s’inscrit dans la tradition marocaine d’appropriation et d’usage de l’espace.

1. L’Habitat musulman CUISINE

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La cité des Habous 1917 En analysant son organisation, on constate que le quartier des Habous intègre astucieusement les rythmes propres des arcades commerçantes et les murs aveugles des habitations, qui ne sont pas accessibles depuis les voies principales. Le principe fondateur de ce type de quartier et d’habitat se base sur la préservation et la récupération de l’intimité familiale. On constate au niveau du logement que les différentes pièces n’ont pas de fonction particulière, et qu’elles communiquent toutes avec un

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Fig. 8 : Quartier des Habous, 1917, plan de principe des logements.

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la présence d’un art urbain dédié aux portes sculptées, fontaines ornées de zelliges et arcades décorées.

2. L’Habitat ouvrier CUISINE

Logements 1932

ouvriers

COSUMA

Tout comme aux Habous, les places sont entourées de boutiques et les habitants bénéficient d’une mosquée, et de différents équipements. Ici aussi, les maisons à patio, abritées par de hauts murs aveugles, ouvrent sur des impasses et non sur les rues principales, et dont les entrées en chicane garantissent l’intimité. On constate la reprise de l’organisation traditionnelle de la maison arabe ainsi que sa géométrie, comme on l’a vu auparavant. On peux aussi noter

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Fig. 9 : Cité ouvrière de la Cosuma, 1932, plan de principe des logements.

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patio central, mais en bande. La cours, située à l’arrière, n’est en effet accessible qu’à travers les chambres. Par conséquent, ceci constitue une nouvelle tentative de mélanger habitat musulman à cour et logement collectif, tout en essayant de préserver l’intimité.

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3. L’Habitat adapté

CUISINE

Fig. 10 : Cité d’Aïn Chock, 1946, logements de la première tranche.

Aïn Chock 1946 Il s’agit de la première cité de recasement à Casablanca. Tant avec sa mosquée imposante, dominant tout le quartier de Aïn Chock, que dans ses grands traits architecturaux et urbanistiques, cette cité tentait de reproduire, le modèle du quartier Habous. C’est aussi une nouvelle phase de la création d’un habitat «adapté» aux musulmans, par son échelle et par la réalisation de logements collectifs à deux niveaux. Les plans réalisés plus tardivement, intègrent un type nouveau : ils ne s’organisent plus autours d’un

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Fig. 11 : Logements de la deuxième phase 1951.

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Sémiramis et Nid d’Abeille 1953 Il convient tout d’abord ici de souligner que dans les années cinquante, l’équipe de l’ATBAT Afrique propose deux bâtiments d’habitat musulman surélevés pour la population originaire des quartiers populaires. Le premier Sémiramis dont les ouvertures se situent à l’est et à l’ouest, distribue des patios situés le long d’une galerie en double hauteur. Dans le second, Nid d’Abeille, toutes les coursives sont au nord et les patios au sud sont décalés les uns par rapport aux autres afin de permettre à la lumière de pénétrer dans chaque cour. L’état actuel des bâtiments, dont les patios ont été systématiquement cloisonnés par les usagers, témoigne des limites de l’expérience.

Fig. 12 : Bâtiment Sémiramis, 1953.

Fig. 13 : Bâtiment Nid d’Abeille, 1953.

Fig. 14 : Axonométrie Bâtiment Nid d’Abeille.

Fig. 15 : Plans et coupe Bâtiment Nid d’Abeille.

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leurs logements en construisant un étage pour eux-mêmes ou le louer. La séparation des entrées de chaque logement permet de préserver l’intimité de chaque famille. On constate aussi que la cuisine et les services, souvent placés à l’extérieur auparavant, sont désormais intégrés au volume construit. À l’étage, la distribution des différentes pièces se fait par un petit hall et se retrouvent complètement déconnectées.

4. L’Habitat évolutif Derb Jdid 1958 Réputé à l’époque comme une véritable expérience pilote d’habitat économique, le plan d’Azagury reprend la trame 8x8 mètres d’Ecochard, déjà employée précédemment par Paul Busuttil en l’adaptant pour que chaque logement superposé puisse avoir un dégagement à l’air libre. Le projet est composé de maisons unifamiliales ou bi-familiales à un étage sur rez-de-chaussée et d’immeubles collectifs sur trois niveaux. Les habitants installés initialement au rez-de-chaussée, ont la possibilité de faire évoluer

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Fig. 16 : Logements types Arsène, Derb Jdid, 1958-1962.

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Fig. 17 : Logements types Christina, Derb Jdid, 1958-1962.

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Chapitre 4 : Anthropologie et Psychologie de l’habitat ­1. Anthropologie de l’habitat 1.1 De l’espace à l’habitat 1.2 L’habitat comme concept ­2. Psychologie de l’habitat 2.1 L’optimisation des aménagements 2.2 Structure des espaces


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1. Anthropologie l’habitat

de

1.1 De l’espace à l’habitat On ne peut pas parler de l’habitation sans parler de territoire, qui est le prolongement de l’organisme marqué par des signes visuels, vocaux et olfactifs. Des individus appartenant à des cultures différentes habitent des mondes sensoriels différents. Les configurations spatiales ne sont pas seulement des produits mais des producteurs de systèmes sociaux. Comme l’a mentionné Georges Perec « Lorsque, dans une chambre donnée on change la place du lit, peut-on dire que l’on change de chambre, ou quoi?».

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Pour cela, Claude Levi-Strauss a constaté, dans le cadre de la définition de la maison, qu’il a suffit que «les missionnaires obtiennent le transfert spatial des Bororo (au Mato Grosso au Brésil) de leurs villages circulaires à un village de type européen pour que ceux-ci, renonçant à leur conception du monde, se convertissent au christianisme. Il oblige ainsi à considérer que les organisations spatiales sont garantes de l’identité sociale et culturelle et qu’elles en assurent la reproduction ». Pour ce qui est de l’entassement dans les cités, A. Leroi-Gourhan a attiré l’attention dans ces études sur le fait que « Les premières maisons entretenues coïncident avec l’apparition des premières représentations graphiques. A la base du confort moral et physique repose chez l’homme la perception animale du périmètre de sécurité, du refuge clos ou des rythmes socialisants. Le premier point dans l’évolution où apparaisse la figuration est donc aussi celui où l’espace d’habitat est abstrait du chaos extérieur.»


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Fig. 18 : Schéma du rapport entre habitation et territoire

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Ainsi, la maison japonaise traditionnelle se connaît par le degré d’ouverture élevé que le caractère amovible de ses parois et l’absence de clôtures lui confèrent par rapport à tout autre type national d’habitation. Cet aspect se confirme par la faiblesse des barrières qu’elle élève entre l’intérieur et l’extérieur. On circule dans la rue en kimono d’intérieur, on ne frappe guère aux portes… L’habitation japonaise se fond dans la totalité de l’espace occupé par la collectivité, inscrit lui-même entièrement dans le réseau serré et hiérarchisé des dépendances mutuelles, des obligations écrites ou tacites, des rites et des usages … Antithèse de la maison arabe, de jadis) où l’on ne saurait glisser, de l’extérieur, le moindre regard mais dont l’intérieur est le domaine absolu du maître, possesseur des choses de bêtes et des hommes (et femmes : espace du harem) qu’elle contient. Certaines limites sont des lieux, parce que la limite tend à être infranchissable, elle se fait lieu et lieu de passage entre les espaces limités…Portes, seuils, douanes, etc. viennent organiser le franchissement limité, contrôlé, sélectif de la

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limite. Le seuil signale et prépare le franchissement, c’est un lieu d’ouverture de la limite, la zone de son franchissement; il est limité et fait l’objet de dispositifs matériels et symboliques particuliers. Le seuil est souvent matérialisé par un emmarchement qui exprime, par la différence des niveaux, une hiérarchie qualitative des espaces.

Fig. 19 : L’évolution de l’architecture vernaculaire.


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Avec l’architecture moderne et la société industrielle, On assiste dans la ville contemporaine à la « perte du sens» qui n’est ni un hasard, ni une fatalité mais résulte d’une stratégie sur l’espace. Si l’hôtel aristocratique s’oppose à la maison bourgeoise c’est que tous les deux se réfèrent nécessairement à une même forme urbaine en lui attribuant des valeurs opposées. Le sens de la ville est l’enjeu d’une lutte. Ainsi, au XIXe et XX, la bourgeoisie impose ses modèles à tous. Les types du logement bourgeois se construisent sur les ruines de ceux de l’aristocratie, de la paysannerie et du monde ouvrier.

Les types d’habitat et la place qu’ils prennent dans l’espace urbain ne sont plus simplement la trace de modes de vie et de conditions d’habitation différentes, ce sont aussi des moyens, des instruments de la promotion sociale, et qui supposent à ce titre de devenir des biens arborés, appropriés et capitalisés en vue non plus seulement de signifier sa position statutaire, mais de la constituer.

De la cité de relogement provisoire à l’immeuble de standing, le modèle de logement imposé est fondamentalement le même. L’opposition typologique est réduite à la marginalité et au bricolage, comme celui des habitants de HLM cherchant à recréer les fragments d’une organisation spatiale conforme à leurs propres modèles praticosymbolique. L’appropriation des signes distinctifs est la condition nécessaire à la mobilité sociale.

Fig. 20 : Les quatre stades d’évolution de la favela (bidonville), selon Drummond.

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1.2 L’habitat comme concept

MUMFORD L.. La cité à travers l’histoire. Edition Du Seuil. 1964. 2 Voir note 1 3 VON MEISS P. De la forme au lieu. Edition Presses Polytechniques Romandes. Lausanne. 1978. 1

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L’habitat est le concept le plus ancien de l’histoire de l’humanité, qui a accompagné cette dernière à travers les lieux et les temps, en occupant des espaces et prenant des formes, aussi variées, que la variété des repères qu’il se définit sous l’influence de facteurs naturels, sociaux ou culturels. Depuis son plus lointain passé, l’homme a toujours éprouvé un besoin de retrouver, à la fin de son labeur, un lieu de repos, lui procurant un peu de confort, et un lieu de refuge, lui assurant également un abri contre tous les dangers. En effet l’instinct de permanence et de stabilité se trouve tout au long de la branche évolutive à laquelle se rattache notre espèce1. Ce lieu a évolué à travers l’histoire, et a pris de différentes formes, tout en n’étant pas, forcement, fixe et unique. Ce phénomène, constaté chez toutes les espèces animales comme le certifie L. MUMFORD : «Maintes espèces éprouvent cette aspiration à l’immobilité, au repos, qui les ramène vers un abri ou les attache à un emplacement où la nourriture est abondante»2, s’est manifesté depuis le tout début de l’existence de l’homme,

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par son retour permanent, lors de son déplacement en quête de nourriture, vers des lieux précis lui offrant assurance et réconfort ; comme le note P. VON MElSS «il semble, en outre, que pour sa sécurité en territoire peu ou pas connu, l’homme cherche à ne pas se perdre par rapport à son point de départ; c’est son ‘chemin de fuite’, le seul qu’il connaisse!»3 Dans ce contexte là, les grottes de l’homme paléolithique en sont les meilleurs témoins. Cependant, ce besoin n’était pas seulement physique et de subsistance matérielle. Il était également spirituel, reflétant la recherche d’un lieu propre à soi, lui permettant d’exprimer et matérialiser, en toute liberté ses propres représentations de son chez soi, à travers des marquages et délimitations tantôt fictives et tantôt concrètes. Les vestiges de l’homme de la préhistoire montrent le marquage de la délimitation et de l’appropriation de son espace par différentes formes telles que les amas de pierres ou de branches d’arbres servant de support pour les peaux d’animaux... La concrétisation de ce besoin aux deux dimensions : matérielle et spirituelle, a évolué à travers les temps, et ce qui était un simple marquage, a connu des mutations


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diverses en fonction de ses deux dimensions de cet habitat. Cette évolution a été une double expression : • La première, répondant à l’évolution de la conscience, et la conception que se fait l’homme du monde qui l’entoure et les représentations qu’il en fait, à travers sa projection à petite échelle dans le monde qu’il se crée pour lui-même. • La deuxième, répondant à l’évolution des besoins de confort de l’homme et ses propres efforts afin d’améliorer la qualité de son environnement immédiat qu’est son habitat en fonction des spécificités du contexte et de la société dans lesquels il évolue.

La double dimension qu’a pris l’habitat, l’a transformé d’un simple espace conquis périodiquement par l’homme, en un lieu ayant une identité spécifique et unique. Cette identité s’est forgée à travers sa relation implicite avec son habitant et par une interdépendance qui les a réunis dans un interminable processus d’adaptation et réadaptation de chacun, par rapport à l’autre. C’est ainsi que le concept «habiter» a pris une signification plus profonde, telle que le démontre Ch. NORBERG-SCHULZ «l’homme habite lorsqu’il réussit à s’orienter dans un milieu ou à s’identifier à lui ou tout simplement lorsqu’il expérimente la signification

Fig. 21 : Concrétisation du besoin de sédentarité.

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d’un milieu. Habitation veut donc dire quelque chose de plus qu’un refuge»4. Ce processus a élargi la signification du concept d’habitat du simple logis dans un environnement naturel vierge, en tout un environnement conquis, transformé et approprié par l’homme, dont l’abri n’est qu’une partie infime. La genèse de cette transformation était déjà présente dans les différentes formes d’appropriation de l’espace dans les premiers établissements humains découverts, «Pour s’approprier son espace l’habitant le clôt, même symboliquement, de façon à délimiter un territoire sur lequel il pourra inscrire sa marque».

4 NORBERG-SCHULZ Ch. Genius Loci : paysage, ambiance, architecture. Edition Pierre Mardaga. Liège. 1981.

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La définition du concept «habiter» par rapport à son identification à son habitant, permet de retrouver un sens aux variations, illimités et uniques à chaque fois, des formes d’habitat à travers les temps, les espaces (ou plus exactement les lieux), et les sociétés. C’est spécialement ces trois derniers paramètres qui lui donnent son identité unique par un temps spécifique en chaque instant, qu’est le «maintenant», par un lieu spécifique qu’est le «ici» et par une société unique qui vit dans ces

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deux dimensions et définie par un «moi» (collectif ou individuel). Sans aller plus loin dans les origines de ces variations, on constate qu’en ces temps (mais également depuis fort longtemps), le concept «habitat» englobe tout l’environnement remodelé par l’homme par quelque moyen que ce soit, et que le concept «habitation» n’est qu’une partie de ce grand ensemble.

Fig. 22 : Facteurs de l’identité de l’habitat.


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Fig. 23 : Evolution du concept d’habitat.

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2. Psychologie de l’habitat La psychologie de l’habitat a pour objectif d’accompagner les personnes dans les différentes phases de leur vie, notamment lors de la construction ou de la rénovation de bâtiments ainsi qu’au moment des programmes de recasement. Cela peut commencer par la composante sociologique dans l’aménagement d’un lotissement (ou même d’un quartier) et terminer par l’épaisseur des rideaux et la couleur de la peinture, qui sont des éléments de traitement utilisés par la psychologie individuelle de l’habitat. On envisage l’habitat comme une scène de théâtre qui reflète le rôle que l’on joue dans la vie. Lorsque

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quelque chose change dans la vie, on peut souvent observer parallèlement des changements dans l’aménagement de l’habitat, estiment les psychologues de l’habitat. Ainsi, le décor change, l’ameublement aussi. Ce phénomène s’observe à l’occasion d’événements marquants dans une vie, comme par exemple : • la naissance d’un enfant ; • l’emménagement d’un ou d’une nouvelle personne dans un habitat longtemps habité seul ; • le départ des enfants ; • la perte d’un ou d’une partenaire ou un membre du ménage ; • lorsque l’on décide d’emménager dans un appartement plus petit pour des raisons d’âge ; etc.


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Le contexte des relations individu-environnement

Histoire individuelle et collective

Contexte culturel et social

Environnement privatif Habitat Individu/Famille Environnement de proximité Voisinage/Quartier/ Communauté

Aspirations Nécessités

Environnement public Villes/Villages

Projection dans le futur

Environnement global Pays/Terre Société/Population

Fig. 24 : Contexte des relations individu-environnement.

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2.1 L’optimisation aménagements

des

En matière d’optimisation des aménagements existants, d’installations d’appartements et de maisons ainsi que de réalisation de concepts d’aménagement et de choix des couleurs, on peut se baser sur un grand nombre de règles dérivées de la psychologie perceptive et comportementale. On sait par exemple que l’individu aime bien être assis en ayant les entrées et les sorties dans son champ de vision. Lorsqu’on conçoit un groupe d’habitation, il faut faire en sorte qu’aucun fauteuil n’ait le dossier tourné à la porte d’entrée. Autre exemple, la chambre des enfants en bas âge doit être à proximité de la chambre des parents, mais une fois que les enfants sont plus âgés il vaut mieux les loger près de la porte d’entrée pour qu’ils puissent quitter la maison plus facilement et recevoir leurs ami(e)s dans la tranquillité, en leur assurant un respect de leur intimité et leur procurant plus d’autonomie. Enfin, l’optimisation des aménagements implique surtout le rangement des choses dont on n’a pas besoin quotidiennement :

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Cet objet est-il inutile ? Ou encore utile ? À quoi sert-il ? Tous les objets que nous possédons ont une histoire et symbolisent quelque chose de plus profond. Plus nos possédons d’objets, plus nous véhiculons d’histoires avec nous. Si nous voulons évoluer dans la vie, il est important de lâcher prise et d’examiner avec soin ce qui nous est bénéfique et ce qui est inutile.

2.2 Structure de l’espace Après un déménagement, une nouvelle structure de l’espace (plan au sol, hauteur, proportions) fournit l’occasion d’un nouveau développement. Ainsi, on peut relever que : • Les petites pièces possédant des murs rapprochés donnent une impression d’exiguïté. La question est de savoir comment une personne gère cette exiguïté. Leonard de Vinci a par exemple écrit que les artistes devaient habiter dans de petites pièces, car elles stimulent l’imagination et favorisent la concentration. • Les grandes pièces peuvent poser problème de par leurs dimensions exagérées. On a par exemple du mal à s’y retrouver. Elles créent une sensation de vide, mais cela n’a


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rien à dire sur les conséquences que cela peut avoir sur chaque individu. • Les pièces hautes offrent concrètement de l’espace au-dessus de la tête et symboliquement de la place pour l’esprit, la réflexion et des contenus spirituels. Les espaces religieux (mosquée, cathédrale, synagogue, etc.) en sont un bon exemple. Aussi, les lieux symbolisant le pouvoir (palais, Ministère, etc.) s’imposent-ils par leur grandeur. • Des pièces avec des angles pointus ou obtus sont idéales pour des événements spéciaux, car leur atmosphère est trop agitée pour que l’on ait envie d’y séjourner durablement. Les musées, gares, halles d’expositions, salles de fêtes, restaurants, bref des lieux prévus pour des événements particuliers ou qui donnent une empreinte particulière à des quartiers urbains conviennent bien à une architecture innovante, «en biseau », au vrai sens du terme. Les conseillers en habitat peuvent trouver ce qui est encore nécessaire pour compléter les caractéristiques de l’espace habitable existant : le client estil plutôt lié à la terre, auquel cas il est préférable pour lui d’habiter au rez-de-chaussée ? Désire-t-il

un espace pour donner libre cours à son imagination, auquel cas il lui faudrait un appartement avec une vue dégagée dans les étages supérieurs ?

Fig. 25 : Psychologie de l’espace.

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Chapitre 5 : Inadéquation entre modes de vies et logement ­1. Composition du ménage ­2. Travail et loisirs ­3. Les solutions pour adapter le logement aux modes de vie 3.1 Architecture modulable 3.2 Architecture reconfigurable 3.3 Architecture évolutive


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Inadéquation entre modes de vie et logement 1. Composition du ménage 1.1 Changements de la composition du foyer La cellule familiale change au fil des années. En premier lieu pour cause de la croissance du nombre de divorces qui augmente le nombre de personnes vivant seules et les familles recomposées. D’un autre côté, l’espérance de vie plus longue engendre de plus en plus de personnes âgées vivant seules ou en couple, le plus souvent dans des logements aux surfaces supérieures à leurs besoins réels. La conséquence

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sur le mode d’habiter réside dans le fait que le groupe domestique se modifie sans cesse, et ceci au cours de la vie des habitants d’un logement. D’abord un couple, ensuite l’arrivée d’enfants qui grandissent et quittent le foyer, parfois reviennent vivre chez leurs parents pour des raisons d’ordre économique, de difficulté à trouver un emploi ou un retour aux études, etc. Ce phénomène, que l’on peut appeler «génération boomerang», est caractéristique des années 2010. L’enfant revient vivre chez ses parents pour des raisons diverses. Un même logement peut accueillir sur une période de 30 ans un couple, puis une famille de 5 personnes, puis plus aucun enfant au domicile pour voir ensuite revenir un ou plusieurs enfants, et accueillir une personne âgée qui n’est plus autonome dans son logement. Cela témoigne de la flexibilité dont les logements doivent faire preuve pour pouvoir s’adapter à l’Homme, et non pas le contraire. Tous ces paramètres, qui influent sur la cellule familiale et qui sont les conséquences des phénomènes sociaux actuels, impliquent de nombreux déménagements pour les habitants du logement.


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Effectivement, le logement d’aujourd’hui, non flexible, correspond uniquement à un état du foyer, et il résulte compliqué de le changer pour l’adapter à ces évolutions.

Famille élargie

Définition : Ensemble apparenté de plusieurs personnes vivant dans le même foyer. Caractéristiques : - Cohésion et la solidarité spontanée et naturelle - Limitation de la liberté individuelle et réduction de la mobilité géographique.

Famille nucléaire

Définition : Forme de structure familiale fondée sur la notion de couple. Famille regroupant deux adultes mariés ou non avec ou sans enfant. Caractéristiques : - Modèle familial le plus répandu de la société occidentale - Relation parents-enfants libérale

Famille monoparentale

Définition : Famille qui ne comporte qu’un seul parent, élevant un ou plusieurs enfants. Caractéristiques : - Conséquences sur l’enfant sur le plan psychologique et social Conséquence sur le plan économique et juridique pour les parents

Famille recomposée

Définition : Famille constituée d’un couple vivant avec au moins un enfant dont un seul des conjoints est le parent. Caractéristiques : - Difficulté dans l’acceptation par le ou les enfants du précédent mariage ou union

Fig. 26 : Evolution de la cellule familiale.

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1.2 Colocation / Espaces partagés

« Concept économique selon lequel la collaboration entre les individus est au coeur de toute organisation, notamment celle du travail ». Source : linternaute. com

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Ces dernières années, d’autres changements du foyer ont eu lieu : on assiste à la croissance du phénomène de la colocation et du partage de domicile, conséquence de l’augmentation du nombre d’habitants dans les villes et la hausse des loyers, surtout dans les villes étudiantes. Cette nouvelle de ménage nécessite des surfaces plus grandes puisqu’en moyenne chaque colocataire occupe une chambre, et que le nombre de colocataires peut atteindre 5 à 6 personnes. Toutefois, il n’existe pas vraiment de typologie de logement adéquate à ces foyers particuliers. En général, les colocataires occupent de grands appartements, qui ne sont plus habités pour cause de la diminution du nombre de familles nombreuses. L’aménagement de ces appartements ne correspond pas forcément à des colocataires, malgré le nombre grandissant de ce type de ménage dans les villes marocaines. L’économie collaborative1 s’est développée dans les années 2010 et promeut la création d’espaces partagés et communs à tous les locataires d’un immeuble (jardins, buanderie, etc.). On quitte le logement

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indépendant pour se diriger vers le partage des biens, des espaces. Les circulations intérieures peuvent elles aussi être investies en lieux communs : salons, bibliothèques, etc. Ces initiatives, bien qu’intéressante, restent toutefois rares et singulières.

37%

des jeunes vivent ou ont déjà vécu en colocation

85%

d’entre eux ont adopté ce mode de vie pour faire des économies

1 jeune sur 2

utilise la colocation pour trouver un logement plus facilement Fig. 27 : Etude MAIF - Mai 2016 sur un panel de 1 000 personnes âgées entre 20 et 30 ans.


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1.3 Transformation apportée au logement et étude de cas Afin de répondre à ces changements sociaux , la flexibilité est primordiale. Actuellement, il n’existe pas de réponse universelle à ces problématiques, mais des initiatives isolées y répondent très justement. Comme nous l’avons relevé précedemment, il est de plus en plus fréquent que la composition d’un foyer soit bouleversée au fil des années. Il est donc essentiel de prendre en considération tous ces changements dans la conception des logements d’aujourd’hui et de demain. Ceci permettra au logement d’être plus durable, plus adapté à notre société.

couple habite dans un logement composé de deux unités et que les unités d’à côté sont disponibles, il est possible d’annexer un logement autonome au logement existant. Chacune des unités étant reliée par un couloir, il est possible de créer deux appartements reliés tout en préservant l’intimité de chacun. Ce concept permet aussi de s’adapter à plusieurs types de changements du foyer (départ des enfants, accueil de personnes âgées dépendantes, etc.). Ce premier exemple sert à appuyer notre propos en démontrant la faisabilité de tels procédés.

Observons à présent un premier exemple de logements qui s’adaptent aux changements de composition d’un foyer. Songpa Micro-housing, Séoul, Korea, 2014, SSDArchitecture Ces logements comportent des unités que l’on peu ajouter ou supprimer, afin de répondre à une modification du besoin d’un foyer. Ce type de logement réponds parfaitement à la problématique du divorce, par exemple : si un

Fig. 28 : Songpa Microhousing, Séoul, Korea, 2014, SSDArchitecture.

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Fig. 29 : Différentes possibilités d’aménager les unités

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2. Travail et loisirs 2.1 Phénomène social 1985 : Diminution du temps de travail 2000 : Mobilité nécessaire au travail - limite l’ancrage 2010-2030 : Augmentation des téléactivités et des autoentreprises 2.2 Impact sur le mode d’habiter La diminution du temps de travail a eu pour conséquence l’augmentation du temps libre de la population. Le temps passé à la maison est donc plus important qu’auparavant. Le logement n’est plus uniquement le lieu où l’on dort, mais devient également de lieu de détente et de repos. Le temps libre laissé par la diminution du travail permet aux habitants de profiter de leur logement. Toutefois, les changements de temps de travail n’a pas eu pour seul impact les loisirs dans les foyers. En effet, on note un développement important du télétravail. En plein essor dans les années 90, cette activité a eu un fort impact dans le logement : les espaces dédiés au travail se multiplient dans les foyers.

Le logement peut donc devenir également un lieu de travail. 2.3 Transformation apportée au logement Les changement sociaux liés au travail ont tout d’abord affirmé le logement en tant sue lieu de détente et de repos. L’effet sur l’organisation spatiale et sur les usages n’a pas été une révolution, mais le sentiment de confort augmente considérablement avec ces données. Les usages se multiplient au même titre que les loisirs (télévision, musique, sport, etc.), mais la surface reste la même. Aucune alternative réelle n’a été apportée à cette problématique, si ce n’est celle du gain de place, comme vu précédemment en réponse aux changements du foyer. S’ajoute à cela l’augmentation du travail à domicile. Le logement doit alors être assez flexible pour se transformer en bureau le temps de la journée et redevenir logement le soir venu.

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probables d’être intéressées par ces solutions afin d’être en mesure de les proposer en toute logique. - La durabilité : Afin de proposer des solutions en accord avec les enjeux actuels et futurs du logement, nous devons questionner sa durabilité.

3. Solutions pour adapter le logement aux modes de vie Passons à présent à la présentation des solutions pour transformer le logement afin qu’il s’adapte aux usages actuels et futurs. Les solutions proposées doivent répondre à plusieurs critères : - Les usages : Possibilité d’ajouter ou de supprimer des usages au fil du temps. Le logement peut-il satisfaire des ménages différents? Permet-il de s’adapter aux évolutions d’une famille? - Le lieu : Il est important de choisir les solutions en rapport avec le contexte dans lequel elles prendront place. - La cible : Différencier les cibles

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- L’aspect financier : Les solutions présentées sont des transformations qui peuvent sembler idéales. La raison pour laquelle la plupart de ces types de logements ne s’est pas développé est la question financière. Ces solutions sont pour la plupart plus onéreuses qu’un logement classique, puisqu’elles ont des spécificités techniques plus avancées. - La facilité de transformation : Enfin, il est nécessaire d’interroger la facilité de transformation de chacune des solutions


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Lieu

Usages

Cible

Mutabilité

Durabilité

Economie

Fig. 30 : Critères d’évaluation des solutions proposées.

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3.1 Architecture modulable Premièrement, l’architecture modulable permet de modifier l’espace dans un temps court. Elle peut être réalisée de différentes manières :

Les cloisons mobiles : Des panneaux permettent de séparer les pièces ou de les regrouper. Usages : Ce système est une bonne solution pour effectuer un simple gain de place : comme nous l’avons vu, le citoyen est contraint d’habiter dans des espaces de plus en plus réduits. Pour des logements trop petits, chambres étudiantes ou studios, les cloisons mobiles peuvent créer des sous-espaces temporaires comme un bureau, un coin lecture, une chambre, etc. Enfin, les cloisons amovibles peuvent être une solution pour les individus travaillant à domicile. Lieu de travail personnel au quotidien, l’espace peut se cloisonner à un instant pour créer une salle de réunion, pour accueillir quelqu’un au sein du logement sans forcément lui

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donner accès à l’intégralité de ce dernier. Cette solution reste cependant limitée dans les usages, puisqu’elle permet uniquement de mixer les usages dans un temps court. Elle ne permet pas le rajout ou la suppression d’usages, ni de changer l’usage total du lieu. Lieu : Pour caractériser au mieux cette transformation, nous avons observé dans quels lieux il est possible de l’appliquer. Ce système a l’avantage d’être applicable aussi bien dans la construction neuve que dans les logements anciens. Composé de rails et de panneaux, il peut tout à fait convenir à un logement existant, à la seule condition que l’espace de base soit assez libre pour pouvoir le re-cloisonner. Il est aussi envisageable, si la structure le permet, de supprimer des cloisons classiques et les remplacer par des cloisons amovibles. Cible: Il est nécessaire à présent de déterminer le public auquel nous nous adressons : locataires ou propriétaires? Ces deux types d’habitants n’ont en effet pas les même attentes, ni les mêmes


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budgets ou engagement quand à leur logement. Dans ce cas, on peut envisager que les locataires sont plus enclin à utiliser ce système étant donné qu’il permet de changer l’espace rapidement et que les locataires sont généralement amenés à rester un court temps dans le logement. Néanmoins, des propriétaires peuvent également être intéressé par ce système pour des raisons pratiques. Durabilité La question de la durabilité n’est pas évidente. On peut en effet considérer que l’adaptabilité de cette solution à plusieurs ménages peut rendre le logement intemporel. Mais il ne faut pas négliger l’aspect techniques des cloisons mobiles, qu’on sera amenés à réparer ou remplacer au fil du temps. Ce dernier point peut rendre cette solution obsolète si le logement présente des cloisons défectueuses, vieilles ou abimées.

Aspect financier : Les cloisons mobiles sont évidemment économes puisque leur fonction est de gagner de la place, ce qui réduit le prix du logement. Leur installation est certes un coût, mais à comparer avec le prix de cloisons classiques il est possible que les deux solutions reviennent au même prix. Facilité de transformation : Cette transformation du logement est une des plus faciles qu’il soit: tirer une cloison, manuellement ou automatiquement, est très rapide et peut se faire de façon individuelle. Cette facilité implique une certaine rapidité de transformation et prouve son accessibilité auprès de tous.

Sur l’aspect «durable», donc, nous répondrons que les cloisons mobiles sont plus adaptées à un problème urgent et ne répondent pas forcément à long terme à l’habitat de demain et à ses usages.

Fig. 31 : Structure des cloisons mobiles.

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Les murs équipés :

Cible :

Le mobilier est intégré à l’appartement. Il permet d’être rangé dans des doubles cloisons afin de libérer de l’espace (lit dépliable, meuble coulissant, etc.)

Les locataires de logements meublés peuvent être intéressés par ce type de logement car il garantit à la fois un gain d’espace et des meubles adaptés. Cette formule convient également au propriétaires qui veulent économiser de la place en raison d’une petite surface.

Usages : Les usages sont assez similaires à ceux des cloisons mobiles. Cette solution, en effet, permet de mixer les usages dans un temps court, comme dans la première solution. Ce système assure de multiples usages, renforcé par une grande capacité de rangement, qui peut accueillir du matériel de sport, des bibliothèques, du matériel multimédia, etc. Les murs équipés sont une solution adéquate à tout type de ménage, et peuvent s’adapter aux évolutions des modes de vies en garantissant une certaine liberté à l’habitant. Lieu : Pour ce système, une construction neuve est préférable afin d’installer des murs équipés, cependant la possibilité de l’installer dans un logement existant est envisageable si la taille de celui-ci le permet.

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Durabilité : A l’image des cloisons mobiles, ce système permet de rendre le bâtiment durable, car il s’adapte aux évolutions des modes de vie. Si elle présente les mêmes avantages que les cloisons mobiles, cette solution comporte malheureusement les mêmes défauts : vieillissement du mobilier qui peut s’abimer ou se démoder. Quant au changement de l’usage global, cela résulte difficile étant donné que les murs sont équipés pour du logement et non pour des bureaux. Aspect financier : Cette solution est économe car elle permet un gain d’espace, et par conséquent une réduction de la taille du logement et de son prix. La fabrication ainsi que


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l’installation des murs équipés peuvent cependant être onéreux, mais on peut se demander si l’achat de tout le mobilier d’un appartement est équivalent ou non. Concernant le cas d’une location meublée, le locataire est avantageux dans l’emploi de ce système car il n’aura pas de dépenses pour l’ameublement du logement. Facilité de transformation : Les murs équipés sont assez faciles à déplier, manuellement ou automatiquement.

Fig. 32 : Meuble pliable.

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3.2 Architecture reconfigurable

totale d’un lieu.

En second lieu, l’architecture reconfigurable permet de garantir une certaine liberté à l’usager quand à l’usage ou au cloisonnement de son logement. Cette solution s’opère sur le moyen terme car elle nécessite un changement d’usage, dans le cas de la réversibilité, ou des travaux dans le cas du cloisonnement libre.

Ce système ne peut s’appliquer qu’à de la construction neuve, car il faut prévoir une structure adéquate, et les positionnement des gaines et des circulations approprié. Le logement n’est pas le seul à subir de fortes mutations, la ville est également le terrain de changements constants, et l’architecture réversible réponds plus aux transformations de la ville qu’à celles du logement. La réversibilité est donc à envisager dès la construction d’un nouveau quartier, afin d’assurer sa durabilité.

Réversible : L’usage global du logement peut changer. Ainsi, la structure du bâtiment doit être assez flexible pour permettre des changements de cloisonnement. Usages : L’architecture réversible ne permet pas de mixer les usages dans un temps court. Toutefois, la structure ne limitant pas les possibilité de cloisonnement, ce type de logement peut satisfaire des ménages différents, ou de s’adapter aux évolution d’une famille. L’aspect principal de ce type de transformation restant tout de même de modifier l’usage

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Lieu :

Cible : Cette solution impose un changement sur le moyen et sur le long terme. L’architecture réversible est tout à fait envisageable dans un immeuble de logements en locations. Cette transformation pourrait alors devenir une alternative aux bâtiments inoccupés ou démolis. Durabilité : L’architecture réversible est bien évidemment une solution durable


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car elle permet d’augmenter la durée dans le temps des logements. Ces derniers, pouvant changer d’usage, sont intemporel puisqu’il répondent à plusieurs enjeux : reconversion d’une zone logement en zone de bureaux, transformation d’un immeuble de logement en édifice public et ainsi de suite. Ce type de bâtiment flexible peut être réutilisé à l’infini et peut répondre donc aux mutations sociales tout en laissant une liberté d’intervention. Aspect financier : La recyclabilité que permet la réversibilité des bâtiment est source d’économie car elle permet de réutiliser les bâtiments existants au lieu de construire de nouveaux édifices. Les coûts peuvent s’avérer élevés quand aux travaux à faire en cas de changement (position des cloisons, des sanitaires, etc.) Facilité de transformation : La transformation est dans le cas des bâtiments réversibles assez longue à mettre en place. Comme nous l’avons vu précédemment, cela nécessite de modifier le cloisonnement existant, de repositionner les sanitaires, etc.

Cette transformation n’est pas la plus rapide certes, mais elle permet d’éviter la construction d’un nouvel édifice en réutilisant un existant.

Cloisonnement libre : La structure du logement ne comporte pas de murs porteurs et permet à l’usager de casser des cloisons et de re-cloisonner à sa guise. Usages : Cette solution qui consiste à laisser le cloisonnement libre pour les usagers permet d’ajouter ou supprimer des usagers au cours du temps en fonction des besoins des habitants des logements. Elle peut donc satisfaire des ménages différentes, qui ont des mode de vies différents. Les cloisons libres permettent de s’adapter aux évolutions d’une famille mais également de modifier l’usage total d’un lieu. Ce type de logement peut apporter une réponse aux mutations sociales futures qui sont difficilement prévisibles, et laisse une liberté d’action en cas de mutations sociales importante. Ce système ne permet toutefois pas de mixer les usages dans un temps court.

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Lieu : Ce type de transformation du logement, comme pour l’architecture réversibles, nécessite une structure particulière laissant l’espace du logement libre de toute structure porteuse. L’intervention sur l’existant est donc difficilement envisageable sauf si la structure de l’édifice le permet déjà. La construction neuve est donc idéale pour installer ce type de logement aux cloisonnement libre, cela nécessite en revanche d’anticiper et de prévoir une structure adaptée. Cible : Le cloisonnement libre vise principalement les propriétaires, qui sont plus disposés que les locataires à effectuer des travaux de cloisonnement dans leur logement. Cette solution peut s’avérer très pratique pour les propriétaires, car elle leur permet d’installer les cloisons en fonction de leur besoin et de leur nombre. Durabilité : Cette solution est durable dans le temps car elle permet de s’adapter à tous types d’évolutions et de

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changements de l’habitat. Elle permet également une réversibilité comme vu précédemment, et permet à un bâtiment de logement de se transformer en bureaux par exemple. Il est essentiel toutefois de bien faire la différence entre ces deux types : le premier n’a comme seul objectif de changer l’usage total d’un lieu, contrairement au deuxième qui vise à laisser à l’usager l’organisation de son espace selon ses besoins. Ces deux solutions sont assez comparables, notamment dans leur plan libre, et durables pour les même raisons. Aspect financier : Il est difficile d’évaluer l’aspect économique de ce système : cela dépend du nombre de fois où le logement change de propriétaire. Il ne permet pas forcément un gain d’espace donc nous ne pouvons pas témoigner d’une économie faite sur ce point. Cependant, des économies peuvent être réalisées au moment des travaux, puisque l’aménagement intérieur du logement est à la charge du propriétaire. Le coût pour le constructeur est alors moindre. Facilité de transformation : Cette transformation n’est pas


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simple, car elle implique des travaux en cas de changement d’organisation spatiale au cours de la vie dans le logement. Il n’est pas possible de changer l’usage d’une pièce au cours de la journée, mais la transformation s’opère à long terme.

Fig. 34 : Exemple de plan de bâtiment réversible.

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3.3 Architecture évolutive Enfin, la troisième catégorie est l’architecture évolutive. Appliquée sur le long terme, elle permet d’agrandir ou de réduire un espace. Deux moyens permettent d’opérer cette transformation.

L’architecture modulaire : Un module se répète pour garantir les usages d’un espace donné. Il est alors possible de joindre deux modules pour agrandir l’espace ou de se séparer d’un module pour le rétrécir. Usages : L’habitat modulaire offre la possibilité d’ajouter ou de supprimer des usages au fil du temps. Ceci permet donc de s’adapter aux évolutions d’une famille et de satisfaire des ménages différents. L’habitat modulaire ne permet pas de mixer les usages dans un temps court, mais permet une transformation sur le long terme. Lieu : L’architecture modulaire nécessite une réflexion dès la

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conception du projet, car c’est la structure qui permet la modularité et l’évolutivité des logements. Il est donc quasiment impossible d’appliquer cette solution à une construction existante. Cependant, lorsqu’il s’agit d’une construction neuve, il est possible d’intégrer cette réflexion sur les modules dès le début de la conception. Cible : Le public ciblé peut être à la fois les propriétaires et les locataires. Dans le cas des propriétaires, il faut prendre en compte qu’en fonction de l’évolution de la famille, l’ajout ou la suppression de modules soit à la charge du propriétaire. Pour les locataires, l’acteur de la transformation sera le propriétaire qui décide d’adapter la taille du logement qu’il loue à la demande : si par exemple il possède quatre modules, il aura la possibilité de recevoir quatre demandes pour des studios, ou une demande de studio et une demande de T3, et ainsi de suite. Cette liberté que possède le propriétaire peut alors être très arrangeante pour les locataires qui peuvent trouver un logement en fonction de leur besoin.


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Durabilité : L’architecture modulaire implique généralement une structure poteaux/dalle qui assure une liberté de transformation. C’est donc un système qui est prêt à être renouvelé et donc à durer dans le temps.

1. Création du module

Aspect financier : La modularité permet de réaliser des économies en augmentant la durabilité du bâtiment. Elle permet également d’être lucrative pour un propriétaire qui pourra acheter quatre modules et les louer à quatre personnes différentes dans le cadre des studios.

2. Multiplication du module sur les trois axes

Facilité de transformation : Cette solution s’opère sur le long terme, et nécessite des travaux pour sa mise en place. L’architecture modulaire est donc une transformation assez compliquée, bien que la mise en place de cloisons de type placoplâtre se fait assez rapidement.

3. Création d’une trame

Fig. 35 : modulaire.

Conception

d’un

système

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L’architecture divisible :

en cas de colocation par exemple.

Dans un même espace, il est possible d’individualiser une partie pour la rendre autonome.

Durabilité :

Usages : L’architecture divisible permet d’agrandis ou de réduire la surface d’un logement. Par conséquent, cela permet de rajouter ou de supprimer des usages au fil du temps. Ce type de transformation permet de s’adapter aux évolutions d’une famille et de satisfaire des ménages différents. Cependant, elle ne permet pas de mixer les usages dans un temps réduit. Lieu : La construction neuve est préférable pour l’installation de ce système. Le logement divisible nécessite en effet un aménagement spécifique. Cible : Les propriétaires peuvent être intéressés par ce type de transformation, car elle permet de s’adapter à l’évolution de la famille. Les locataires peuvent également obtenir des avantages en préférant ce type de logement,

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L’architecture divisible n’est pas plus durable qu’une architecture de logement classique. Elle peut présenter les mêmes caractéristiques structurelles et d’usages. La différence réside uniquement dans le fait qu’on peut transformer un logement en deux surfaces habitables. L’objectif n’est pas la transformation de l’usage, mais l’augmentation des possibilités d’occupation et la satisfaction de ménages différents. Aspect financier : Cette solution peut être économe pour les occupants qui n’auront pas à louer d’appartement supplémentaire pour garantir l’autonomie d’une partie du logement. L’architecture divisible est assez classique en terme de construction, ses spécificités se retrouvent dans son plan et dans l’organisation de ses espaces. Facilité de transformation : La transformation à faire pour bénéficier d’une autonomisation d’une partie du logement est


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assez simple à opérer puisque tout est pensé en vue de cette transformation : la pièce à rendre indépendante existe déjà, possède son accès et ses équipements. Il suffit donc d’aménager l’espace avec le nouvel usage pour réaliser la transformation.

Conclusion Ce chapitre vient de présenter les différentes solutions pour transformer le logement afin de s’adapter aux évolutions des modes de vies. Comme nous venons de le voir, les possibilités sont multiples mais n’interviennent pas toutes dans le même cadre. Les différentes questions qui se sont posées afin d’établir des catégories sont essentielles car elle permettent de proposer une transformation possible du logement à une problématique donnée.

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Chapitre 6 : L’expérience du chez-soi 1. Perception spatiale 1.1 Typologie spatiale 1.2 Caractère des espaces 1.3 Polarité privé-intime 1.4 Relations spatiales 1.5 L’espace extérieur ­2. Appropriation 2.1 Identité 2.2 Flexibilité


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et agrandissant virtuellement l’espace. Il sera aussi question du rapport à l’espace extérieur et de l’importance du jardin privé adjacent au logement.

L’expérience du chez-soi Présentation Afin de mieux cerner les enjeux permettant de répondre à l’objectif de recherche, nous orienterons cette section de notre approche théorique sur des analyses effectués auprès des habitants péri-urbains afin de cibler leurs besoins. L’importance du rapport à la nature, l’esprit de communauté, et l’intimité des lieux représentent les éléments les plus significatifs pouvant se solutionner à l’aide de l’architecture. Nous verrons alors comment la perception des espaces à l’intérieur du logement et leur transition judicieuse permettront de donner une expérience riche, assurant l’intimité des occupants

Dans la deuxième section, nous verrons comment l’appropriation du logement permettra d’offrir l’idéologie de la maison unifamiliale détachée. Il sera question du logement comme un dispositif d’expression personnel reflétant l’identité de son occupant, puis nous survolerons la notion flexibilité : le logement répondant aux besoins changeants des occupants et le multifonctionalisme des espaces.

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1. Perception spatiale La perception d’un espace où d’un lieu comme étant dense ou vaste relève de l’expérience de l’occupant. En jouant avec le caractère et la transition des espaces du logement, nous pouvons renverser l’effet perçu de densité et donner l’impression d’espaces plus vastes, riches et désirables.

1.1 Typologie spatiale Afin d’illustrer plus clairement nos propos sur la perception et la transition des espaces, il est nécessaire d’utiliser une terminologie permettant de les qualifier et de les décrire.

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Nous utiliserons à cet effet celle développée par Jean Cousin dans son ouvrage L’espace Vivant. Il distingue deux types de segments: positif ou négatif, ainsi que statique ou dynamique. ‘’L’espace positif est l’espace intérieur: défini et concret. Il correspond à l’extension de notre bulle personnelle favorisant ainsi confort, sécurité et introspection. Inversement, l’espace négatif est vaste et indéterminé. Il englobe théoriquement l’espace positif définissant ainsi ses limites. Par la suite, chacun de ces espaces pourra être statique ou dynamique. Le premier inspire repos et contemplation en invitant l’occupant à prendre une pause. L’espace à la fois positif et statique est celui le plus propice à l’intimité. Dans une proportion comparable à notre bulle personnelle, il sera un lieu de confort et d’appropriation. Lorsque dynamique, l’espace positif est orienté. Il est un lieu de transition dirigé par un axe physique dominant qui insiste au mouvement, à la découverte. Un espace orienté pourrait être étroit dans l’axe transversal et allongé dans l’axe longitudinal, ou il pourrait être formé d’un plan distinct nous poussant dans une direction particulière. Il sera un


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corridor, un passage une passerelle, un tunnel ; son occupant n’est pas porté à y rester’’. Néanmoins, pour Paul-Henri David, l’axe vertical est celui possédant le plus de potentiel dynamique. La verticalité a longtemps été pour l’homme un outil d’accession à la spiritualité permettant de se rapprocher physiquement des divinités. Il représente d’autant plus l’inaccessibilité, l’inconscient et la liberté souvent uniquement joignable par le rêve. Par contre, Cousin remarque que notre aptitude souvent très limitée à parcourir physiquement l’axe vertical amène une ambiguïté aux espaces orientés de la sorte: notre corps au mouvement contrarié est statique, parfois même oppressé alors que notre esprit tend vers l’ascension. La distinction entre ces types d’espaces doit tout de même être nuancée. Même dans un cas où l’espace positif ne présente pas d’axe dominant, il pourra être dynamique par ses dimensions trop vastes ou trop restreintes. L’espace négatif statique fige son occupant par l’immensité des lieux absents de signalétique. Ce serait le cas d’un navire sur la mer n’ayant rien à l’horizon. Lorsqu’un autre navire ou la terre

ferme apparait, l’espace deviendra dynamique. L’espace négatif dynamique indique alors une direction, un objectif d’exploration au sujet se trouvant dans l’espace vaste et indéfini par la présence de repères ou de barrières. C’est le cas notamment de la plupart des lieux publics extérieurs.

1.2 Caractère des espaces Nous commençons par établir les facteurs premiers caractérisant l’impression donnée par un espace : la profondeur, la densité et l’ouverture. Avec ces outils, il sera possible de concevoir les espaces positifs, statiques et dynamiques inspirant confort et grandeur du logement. Profondeur

Densité

Caractère des espaces

Ouverture Fig. 36 : Caractère des espaces.

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1.2.1 Profondeur La profondeur des espaces nous est principalement indiquée par l’effet de perspective. Néanmoins, le gradient des surfaces et le phénomène nous indiquant qu’un objet se cachant en partie derrière un autre, se trouve à cet effet derrière celui-ci, participent, aussi à la compréhension spatiale. La déclinaison de couleur ou de tonalité des surfaces léchées par la lumière nous donne un indice sur la profondeur et leur position. Le gradient peut ainsi remplacer ou accentuer l’effet de perspective. Pierre Von Meiss nous illustre ceci à travers l’exemple d’un lac entouré de montagnes: l’absence de plans et de fuyantes nous permettant de concevoir l’espace est remplacée par le gradient de l’eau s’éclaircissant en rejoignant les montages qui sont quant à elles, une succession de plans cachés l’un par l’autre. 1.2.2 Densité Von Meiss explique aussi comment le rythme et la répétition d’éléments divers peuvent donner un aspect de densité aux espaces intérieurs et à l’inverse, comment la gestion des continuités entre les espaces permet d’exprimer un lieu clairsemé. Une colonnade

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par exemple, peut subdiviser l’espace en créant des séparations virtuelles qui changeront complètement sa perception. La subdivision, le rythme et la répétition transforment ainsi un espace très vaste en un espace dense et clos. Dans la même logique, David explique la réduction de l’échelle causée par la subdivision des espaces: «En utilisant différents matériaux ou tonalités, nous pouvons ainsi modifier l’apparence de grandeur d’une surface. Un mur d’une verticalité prenante, si stratifiée de divers matériaux ou couleurs semblera beaucoup moins imposant : densifiant ainsi l’espace qu’il conscrit». Les continuités permettent de créer l’effet inverse. Lier des espaces entre eux en prolongeant des plans ou la matérialité, permet d’agrandir l’espace perçu. En rétrécissant cette continuité dans un axe, nous pouvons créer une tension entre l’observateur et l’espace fini qu’il perçoit, accentuant ainsi l’impression de grandeur. Les espaces denses ont alors une connotation rassurante et terrestre alors ceux clairsemés sont le pont en le réel et l’irréel (Von Meiss, 1986).


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Fig. 37 : L’espace unitaire, dense et l’espace tendu, vaste (VON MEISS, 1986)

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Fig. 38 : Le coin enferme (COUSIN, 1980).

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1.2.3 Ouverture L’espace le plus facile à définir est certainement une pièce cubique. Même en enlevant certaines ou même toutes ses faces, les arêtes à elles seules permettent à un observateur interne de définir l’espace dans lequel il se trouve. Le cube est «l’espace statique et positif au troisième degré. C’est l’espace clos architectural», c’est aussi « le meilleur abri de l’homme». Cousin explique ainsi l’importance du coin dans la définition de l’espace. Nous pouvons clarifier ce phénomène en définissant deux espaces différents : même s’il possède autant de murs, celui dont les angles sont affirmés sera beaucoup plus clos et statique que son opposé. «Il faut donc, pour ouvrir un espace, réduire le degré de définition apporté par l’angle et assurer la présence d’éléments appartenant à la fois à l’intérieur et l’extérieur» affirme Von Meiss. En supprimant les angles et en prolongeant des plans, il devient beaucoup plus difficile de comprendre la finalité de l’espace. Le travail de Frank Lloyd Wright est caractérisé par cette dissolution de l’angle engendrant des bâtiments s’inscrivant dans le paysage par la prolongation des

plans intérieurs. Cette tendance vers l’invisibilité donne lieu à des espaces ouverts qui brouillent la limite entre intérieur et extérieur.

Fig. 39 : «L’angle intact renvoie; l’angle absent envoi » (VON MEISS, 1986)

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C’est ainsi qu’en retirant la capacité à l’occupant de percevoir l’espace l’entourant, nous laissons notre imaginaire compléter la représentation spatiale. Comme Cousin l’explique, «l’ouverture vers l’extérieur est essentielle au sentiment de sécurité. Même si l‘espace défini est rassurant, il ne l’est vraiment que si la possibilité de pouvoir y échapper est présente. La crise du claustrophobe sera à cet effet à son maximum lorsqu’il sera confiné à un espace sans issue. La liberté du choix est ainsi essentielle en architecture pour créer des espaces rassurants, confortables, statiques et positifs. « En réalité, l’espace le plus sécurisant serait celui qui, relativement bien clos, permet cependant d’en sortir et de voir à l’extérieur sans être vu …» La transparence est certainement un grand avantage afin d’agrandir l’espace intérieur, mais une transparence absolue permet aussi une compréhension instantanée de l’espace, similairement à celle de l’espace cubique. Comme l’indique Gaston Bachelard : « L’imagination […] trouve plus de réalité à ce qui se cache qu’à ce qui se montre.» C’est donc en laissant place à l’interprétation et la découverte

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que nous offrons beaucoup plus à notre esprit. Nous pouvons donc mettre un obstacle à la compréhension globale de l’espace pour « provoquer le sentiment du secret, de curiosité (à satisfaire), d’angoisse (à réduire)» (Cousin). De même, en prolongeant les parois intérieures vers l’extérieur nous pouvons agrandir virtuellement l’espace intérieur tout en nous excluant visuellement de l’indésirable. David invite également à l’utilisation de ces techniques: «Le trompe-l’oeil, loin de constituer dans le phénomène architectural une faille qui en altérerait la pureté, pourrait être considéré comme une des expressions majeures de son essence. Toute architecture peut être vue comme un trompe l’oeil, en ce qu’elle invite cet organe sensoriel à voir au-delà des apparences le monde qu’elles dissimulaient «. Pour lui, l’illusion est libératrice et révèle une vérité surprenante et instructive. Nous avons donc tout à notre avantage d’utiliser une gestion savante des parois pour donner plus à l’espace intérieur. Toutefois, pour que l’espace soit pleinement statique et confortable, les proportions doivent correspondre à notre


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ellipse de vision. Le rectangle d’or en position horizontale, permets d’illustrer le rapport adéquat entre la hauteur des murs et la distance les séparant. Si les deux murs sont trop éloignés, l’espace sera dynamisé: l’occupant sera porté à se rapprocher d’une paroi ou de l’autre. Si à l’inverse les deux parois se trouvent très près, l’espace sera inconfortable l’occupant se dirigera le long des parois: c’est le cas du corridor. Un espace correspondant aux proportions de notre ellipse de vision présente un équilibre favorable à la création de l’espace positif statique selon Cousin, 1980. James Gauer abonde dans le même sens en ajoutant qu’un espace aux bonnes proportions apporte un sentiment de calme et d’ordre et qu’il : «make up for the lack of square footage.» compenser l’insuffisance en surface au sol.

Fig. 40 : La porte cachée (COUSIN 1980).

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1.3 Polarité: de privé à intime La maison éveille une signification particulière pour chacun de ses habitants. Par contre, la majorité des auteurs écrivant sur sa psychologie semblent consentants sur ses qualités d’exclusion du monde extérieur menant à la création d’un espace personnel. Ulrike Wietzorrek explique la vision du philosophe Otto Friedrich Bollnow qui la voit comme un lieu de retraite, un espace privilégié d’intimité où l’homme érige des limites : “The purpose of the house is that man use its walls to cut himself off from the great universal space a special, in a sense private space and thus separates an interior space from an exterior space”. C’est la relation entre l’intérieur et l’extérieur qui crée l’espace construit: “This duality of interior and exterior space is fundamental to the construction of all experienced space, indeed for human life in general”. Dans cette logique, la maison entière peut être perçue comme une série de seuils entre l’intérieur et l’extérieur. Déjà

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en 1485, Leon Battista Alberti décrit une maison consistant en une séquence de créations et d’abolitions de frontières. La maison se présente alors comme un parcours architectural entre intérieur et extérieur, entre espace social et espace intime. Elle représente la liaison de deux pôles fondamentalement opposés, mais autant nécessaires pour la vie de l’homme. L’habitat résidentiel de qualité ne peut ainsi qu’être une simple superposition de plans, mais doit incarner “l’élaboration de plusieurs limites complexes entre intérieur et extérieur. L’élaboration de ces limites à plusieurs échelles permettra ainsi la communication entre la sphère privée et l’espace public” selon Wietzorrek. C’est en fait, cette relation qui permet de différencier l’appartement de la maison. Comme le dit Bachelard, “ la maison et l’espace extérieur ne sont pas simplement deux espaces juxtaposés, ils s’animent l’un par l’autre… “. Dans le cas d’une maison, l’extérieur y étant associé renforce considérablement la notion d’intérieur alors que pour l’appartement, l’absence d’un extérieur défini atténue l’importance de l’intérieur. Yvonne


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Bernard émet tout de même un avertissement sur la qualité des espaces extérieurs. Il ne faut pas négliger l’espace social en s’appuyant uniquement sur le caractère intime et identitaire de lieux privés de manière à voir un lieu compris dans un non-lieu. L’espace social entourant l’espace privé devra également avoir les qualités d’appropriation et d’espaces statiques pour permettre l’interaction sociale. C’est aussi cette séquence d’espaces qui pour Christopher Alexander, confère le caractère humain du bâtiment: « A building cannot be a human building unless it is a complex of still smaller building or smaller parts which manifest its own internal social facts » (Alexander). La segmentation du programme en partie intelligible reflète la complexité réelle de la société et de la réponse que l’architecture tente d’apporter. Selon lui, chaque élément devrait être reconnaissable et organisé selon le besoin réel des occupants. Ignorer cette approche en concevant des bâtiments monolithiques, force les occupants à s’adapter à l’espace alors que c’est l’espace qui devrait à priori, s’adapter aux occupants.

1.4 Relations spatiales L’enchaînement des espaces positifs et négatifs, dynamiques ou statique : «C’est ce qui rend l’architecture vivante» (Cousin). En traversant d’un pôle à l’autre de la maison, nous passerons dans une gamme d’espace à caractères différents bonifiés par leur transition. Ces transitions devront à cet effet ne pas dénaturer les lieux qu’elles joignent, mais bien de permettre une séquence agréable qui enrichira le parcours de public à intime. «L’espace architectural a un caractère transitionnel … [il] permet de passer d’une étape à une autre». Kevin Lynch illustre cette relation avec la métaphore musicale comparant les espaces aux notes qui par leur enchainement judicieux créent rythme et mélodie. «En adoucissant ou renforçant certains axes dynamiques, nous pouvons mettre en valeurs les divers espaces statiques et dynamiques et ainsi « provoquer une foule de perceptions substantielles, agréables à l’intérieur des volumes architecturaux». Pour Cousin encore, il est important de créer une série d’espaces intermédiaires positifs formant une séquence entre l’espace extérieur négatif,

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public et l’espace clos, intime. Le contraste des formes, le changement de hauteurs de plafond, l’alternance pleins et vides, les séquences rythmées ou les continuités, sont des outils pouvant orchestrer et donner vie à l’espace. Nous aborderons dans les prochaines lignes, les deux types de relation spatiale et par la suite, l’espace transitoire qui peut agir d’interface entre ces espaces. Juxtaposition et interpenetration : La juxtaposition a gouverné les constructions les plus anciennes en raison des méthodes de construction de l’époque. Nous y retrouvons des espaces bien définis par des angles et des seuils. Ils sont de caractère privé tout en suggérant l’existence de l’autre par l’organisation spatiale et structurelle connue du bâtiment. Par contre, la frontière entre les espaces n’est pas complètement imperméable à certaines données . Les bruits, les odeurs et les variations de lumières en autres, indiquent l’utilisation des espaces adjacents sans qu’il y ait de transition entre les espaces. L’interpénétration arrive selon Cousin, lorsque l’espace adjacent est visible. En permettant la continuité entre les espaces, la

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transition est faible et la relation est plus forte. C’est avec le courant de l’ère moderne et la recherche de transparence rendue possible par l’avènement du plan libre que l’interpénétration spatiale prend sa place dans l’architecture. Le thème de la continuité spatiale évoque un principe dynamique, de passages et d’arrêts avec des plans qui guident et qui font deviner la suite tout en ménageant des surprises par l’ambiguïté entre le caché et le visible. Il faut donc pour faire participer des espaces par interpénétration, réaliser des continuités en ayant des éléments de définitions importants qui appartiendront à deux ou plusieurs espaces à la fois. Nous pouvons à cet effet étendre le plancher et les murs en conservant leur matérialité au travers des pièces. Pousser ce principe à son climax se solde en une perte de distinction et caractère entre les espaces jusqu’à ce qu’il devienne complètement unifié. Il faut donc, pour arriver à créer une séquence spatiale intéressante, élaborer certaines continuités qui assureront la participation des espaces, et ce, tout en conservant le caractère de chacun. La juxtaposition trouve principalement son utilité à l’intérieur du logement dans


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la séparation des fonctions plus intimes de celles familiales, qui elles, pourront s’interpénétrer. Dans chacun des cas, le seuil jouera un rôle primordial dans la définition des espaces en générant le type de transition.

Fig. 41 : L’espace correspondant à l’ellipse de vision (COUSIN 1980).

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Le seuil : Le seuil est la frontière fine entre deux espaces, et aussi petit qu’il peut être, il est un espace en soi qui précède une pièce occupée ou vide. Aldo Van Eyck le décrit à cet effet comme «the in-between turned into form» (l’ entre-deux transformé en forme). Cet entredeux effectue donc la transition entre deux espaces pouvant être fondamentalement différents. Par la limite ou la barrière qu’il représente, il donne la possibilité à l’occupant de se dissocier ou se joindre à l’espace juxtaposé. L’écran ainsi formé différencie l’intérieur de l’extérieur, le positif du négatif: c’est la forme élémentaire de l’architecture. C’est par le seuil que commence l’expérience sociale de la maison, Placé entre deux espaces distincts, sinon opposés les seuils sont des zones d’une nature particulière: des lieux où le monde se renverse. Le seuil permet de contrôler le passage à travers la limite, il permet de filtrer certains éléments tout en permettant d’autres. En bloquant les bruits et le froid, il peut tout de même permettre la lumière et la vue de communiquer avec l’espace intérieur. En bloquant les intrus, il laisse passage aux invités. Nous pouvons ainsi distinguer deux

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types de seuil, celui visuel et celui franchissable. Le seuil visuel premier, la fenêtre, renforce le caractère statique ou positif de l’espace intérieur et rétablit la communication interrompue par les murs avec le contraste de la vue sur l’espace adjacent. “Voir sans être vu est la base d’une grande sécurité psychologique” (Cousin). Le seuil visuel permet de s’isoler, et d’assouvir notre besoin fondamental d’intimité propre à chacun et à chaque moment. Il est donc primordial d’être en mesure d’adapter le seuil afin de filtrer les nuisances extérieures changeantes qui sont en fait, pour Bernard, des facteurs de stress lorsqu’on ne peut y échapper. Bref, s’isoler c’est gérer l’intimité en décidant de prendre contact ou non, alors que la solitude est l’absence de ce choix, et cette absence est en soi un facteur de déséquilibre. Le seuil franchissable quant à lui, est l’occasion d’inviter à la découverte ou d’ériger une barrière physique. Cousin explique l’effet occasionné par un retrait du seuil formé par une obstruction partielle entre deux espaces qu’il nomme porte cachée. Si les cloisons formant le seuil sont très près


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l’une de l’autre, le seuil n’invitera pas à la découverte, mais si les deux plans en recouvrement [de la porte cachée]sont bien éloignés, la curiosité prévaudra, provoquant un désir d’anticipation agréable. La relation entre les deux plans formant la porte cachée permet de bien expliquer le degré d’ouverture variable du seuil. Plus l’ouverture sera restreinte, plus le seuil sera défini et agira comme barrière entre deux espaces. La porte ou le seuil est donc un espace dynamique en raison du malaise occasionné par l’étroitesse, ou par la curiosité de découvrir ce qui se cache derrière. Espaces transitoires et sociaux : L’espace transitoire est un seuil suffisamment grand pour permettre l’acclimatation entre deux espaces et permet ainsi d’éviter le traumatisme causé par un changement brutal: c’est un espace où l’on s’arrête un peu pour s’acclimater aux conditions nouvelles. L’espace de transition permet d’accueillir l’ambiance des deux espaces qu’il joint en étant à la fois intérieur et extérieur. Lorsqu’extérieur, il bénéficie à la fois de la sécurité de l’espace horizontal définit, et de la liberté de la verticale.

En traitant l’entrée du logement comme espace transitoire par exemple, nous pouvons améliorer le rapport entre l’intérieur et l’extérieur et favoriser l’interaction sociale du voisinage en créant un lieu de communication à l’abri des conditions hostiles de l’environnement. Les distances sociales élaborées par Edward T. Hall permettent d’obtenir un dimensionnement théorique de cet espace. Les dimensions devraient se situer entre la distance qualifiée de « sociale » et celle dite « publique ». Hall explique qu’à trois mètres de distance, il ne semble pas obligatoire d’engager une conversation lors d’une rencontre, mais celle-ci est tout de même très facile. À 3,6m, un sujet valide peut adopter une conduite de fuite ou de défense s’il se sent menacé. À la lumière de ces indications, il semble que l’espace de transition menant à une résidence devrait avoir une profondeur variant entre 3m et 4m afin d’encourager les discussions tout en permettant l’évitement. La distance par rapport au sol est aussi, selon Alexander, conditionnelle à l’interaction sociale avec la ville. L’habitation ne devrait pas être située à plus

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de quatre étages d’un espace social, sans quoi l’occupant d’un niveau supérieur est coupé du lieu de rencontre offert par la ville: « Above three stories these connections break down. The visual detail is lost; people speak of the scene below as if it were a game, from which they are completely detached »(Alexander). L’interaction sociale est un besoin fondamental pour la plupart des gens. En cet effet, les enfants éprouveront des ralentissements de développement lorsqu’élevés dans l’exclusion sociale. Alexander renchérit en dérivant la relation directe entre les problèmes de santé mentale, le taux de criminalité et la hauteur moyenne des logements par rapport au sol. Jan Gehl effectue un exercice similaire et affirme que les habitants des petits groupes d’habitations forment des liens plus facilement que ceux des grands groupes. Il met aussi en évidence le caractère peu favorable des espaces de transition publics pour les relations sociales. Effectivement, un espace dynamique, par son caractère mouvant, ne favorise pas l’interaction, il faut donc dédier des espaces statiques qui favoriseront cette relation en incitant à la

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pause, par exemple; des paliers plus grands et appropriables sur un escalier public extérieur.

1.5. L’espace extérieur Pour illustrer le rapport à l’extérieur, le modèle de la maison américaine est inversé de celui de la maison arabo-musulmane. En Amérique, la maison est coupée du jardin, et le jardin est ouvert sur la ville, alors que la maison Japonaise est ouverte sur le jardin alors que celui-ci est coupé de la ville. Pourtant, il est clair que l’impression de nature est très importante pour l’habitant américain, du moins pour ceux vivant en banlieue et en péri-urbanité. Il semblerait donc judicieux d’emprunter ce rapport au jardin privé de la tradition arabo-musulmane afin de conférer l’impression de nature aux habitations densifiées. Le jardin est un lieu intermédiaire entre la maison et la nature sauvage. Il possède d’autant plus la capacité architecturale normalement attribuée aux constructions. La végétation permet de créer et d’articuler l’espace, cadrer les vues et faire écran pour assurer l’intimité. En fait, la végétation agit comme


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une paroi naturelle visuellement agréable. Toujours selon David, le jardin a un caractère introspectif et représente la liberté : “ Le jardin permet à l’homme de se fuir, de s’exiler loin de lui-même, dans la solitude où il n’y a pas de miroir… “. Le balcon est vraisemblablement l’espace extérieur privé le plus commun dans l’habitat urbain. Il est un espace négatif dynamique, qui par ses dimensions souvent restreintes participe avec le vide, l’extérieur. Il évoque alors un certain sentiment autoritaire par son emplacement face à la rue tout en permettant une communication à l’espace public. En couvrant le balcon, nous pouvons obtenir un espace positif dynamique, mais ce n’est qu’en ayant des dimensions suffisantes que nous aurons l’espace positif statique et rassurant. Il doit à cet effet pouvoir contenir l’ellipse de vision qui avec une hauteur de plafond de 2.3m, correspondrait à une largeur de 3.5m. De telles dimensions étant souvent difficiles à atteindre, le balcon est plus souvent dynamique que statique . David et Cousin privilégient la terrasse et la loggia non couverte comme espace extérieur positif et statique. En effet, ce type

d’espace bloque le corps sur trois directions laissant la quatrième et la verticale ouverte sur l’extérieur. Il devient donc un espace profitant de l’environnement extérieur tout en conférant un sentiment de sécurité, de confort, d’intimité et d’introspection. Ces espaces sont pour David, l’occasion de bonifier l’espace intérieur par la continuité évoqué par Von Meiss en 1986: “la terrasse prolonge généralement la salle de séjour […], elle l’aspire, elle l’emporte” . Même si l’espace extérieur privé décrit de la sorte est un espace intermédiaire en soi, il semble que la création d’une seconde pièce intermédiaire entre le jardin privé et l’espace intérieur proprement dit serait judicieuse. Cet espace serait à la fois dynamique par le changement d’environnement, et statique par son aménagement. Pour le créer, nous devons interrompre momentanément, à un endroit précis, la force de l’axe horizontal projetant vers l’extérieur pour établir un espace statique profitant de l’apport lumineux et du panorama changeant selon le temps et les saisons.

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pouvoir nous l’approprier, car la maison est certes le dispositif d’expression de soi. Bâtir un chezsoi c’est au-delà de la construction au sens propre, c’est y apporter soin et personnalisation. Il faut établir et afficher ses limites, moduler le seuil et l’ouverture, il faut l’aménager et décorer.

2. Appropriation Dans cette deuxième section, nous verrons brièvement comment l’appropriation est essentielle à la notion de chez-soi. Elle permet d’exprimer l’identité de l’occupant et d’assurer l’assouvissement pérenne de ses besoins par la flexibilité de l’habitation.

2.1 Identité Le narcissisme, selon Freud, constitue un stade développement de la libido, intermédiaire entre l’autoérotisme et le choix d’objet. 2 L’imaginaire est l’ensemble des images qui forgent l’identité. Jacques Lacan le distingue bien de l’imagination et du fantasme, dans la mesure où l’imaginaire renvoie au caractère formateur de l’image. 1

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«Le sentiment d’une identité spatiale est fondamental au fonctionnement humain» selon Serfaty-Garzon, et cette identité du lieu est même essentielle à l’intimité de son occupant. Pour que l’endroit où l’on réside éveille l’esprit de la maison, nous devons

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Être maitre de son environnement signifie avoir le contrôle, le modeler à ses désirs, avoir le pouvoir de décision sur son aménagement: c’est le narcissisme Freudien1 et l’imaginaire selon Lacan2. En plus de sa capacité sociale, nous pouvons voir ici le potentiel d’appropriation de la cour avant. En agissant en tant que seuil entre le public et le privé, elle devient un espace de représentation affichant les couleurs de son occupant. Il semble aussi important de continuer dans cette logique en permettant la distinction des unités d’habitation denses, par la matérialité ou la forme. Chaque unité d’un ensemble pourra être identifiable, refléter l’identité de ses occupants pour conférer l’idéologie de la maison telle que décrite par Perla Serfaty-Garzon.


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2.2 Flexibilité Si notre milieu de vie se veut le dispositif d’expression de soi, il sera porté à plusieurs changements au cours de notre période d’occupation. Les modifications du style de vie, des tendances et de la culture, les nouvelles technologies et les changements familiaux influent directement sur le désir de l’habitant d’adapter son environnement aux nouvelles conditions. C’est ce que le principe de l’ «open building» tente de mettre en place en admettant le caractère évolutif de l’habitat et l’importance de l’occupant dans le processus de design. Pour mieux planifier les changements avenir, nous pouvons distinguer les divers niveaux environnementaux : ville, quartier, bâtiment, unités et aménagement. Ils détermineront la fréquence de changement des infrastructures et les décideurs y étant rattachés. Ainsi, plus le niveau visé sera de petite échelle, plus des modifications seront apportées fréquemment et plus les décisions seront à la portée de l’occupant. On parle dans ce cas d’adaptabilité post-occupationnelle qui se traduit en une amélioration et

une expansion de la maison originale suivant les besoins et le rythme financier des occupants. Il est impossible de prédire adéquatement l’avenir du bâtiment et l’utilisation qui sera réellement faite au travers des années. Pour N.J Habraken, cette incertitude de l’avenir doit être la base même des décisions présentes. Tout en assurant la validité de la réponse actuelle, il faut à cet effet concevoir les bâtiments sans trop réduire les possibilités futures. Par contre, une flexibilité absolue n’est pas garante de la meilleure solution. L’abondance de possibilités empêche notamment l’occupant d’imaginer un résultat tangible et porte aussi des contraintes techniques de distribution de services, d’insonorisation et d’étanchéité importantes. Il faut donc identifier les éléments variables qui demanderont de l’adaptation au travers du temps. S’il y en a trop, ils ne seront jamais utilisés et l’argent sera perdu, s’il en a pas assez, le bâtiment deviendra rapidement un anachronisme. Afin que l’habitation évoque une relation naturelle avec son occupant, elle doit donc être capable d’être altérée, remodelée,

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détruite et reconstruite sans affecter celles adjacentes. La solution optimale se trouve donc dans la capacité d’empiler des unités d’habitation tout en concevant leur indépendance. Pour y arriver, Habraken scinde sa nouvelle forme de multi-logement en deux catégories : la structure de base et l’unité. La structure de base est en fait une série de lots inscrits dans une grille tridimensionnelle possédant tous les services nécessaires pour y accueillir des unités indépendantes. Agissant en termes de rues superposées, cette structure de base devrait pour Habraken, être dirigée par la communauté et possiblement par l’autorité municipale au même titre que son homologue. Cette structure n’est pas une simple ossature, elle est un élément architectural fini, agréable et pérenne donc le but est d’apporter et de révéler un maximum de possibilités aux occupants des unités s’y inscrivant ou s’y souscrivant. L’unité quant à elle, est à la décision de l’occupant, il peut la modifier et l’adapter. Elle peut s’inscrire dans la structure de base de manière complètement indépendante et doit permettre

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son utilisation sous différentes combinaisons. Friedman estime que pour maximiser la flexibilité d’un tel module, il devrait avoir une largeur suffisante, avoir des vides techniques prédéfinis et être aménagé selon des modules standards. Ces critères permettent d’éviter le besoin d’éléments structuraux à l’intérieur du logement, d’obtenir l’aménagement intérieur le plus flexible et abordable ainsi que de permettre l’expansion ou l’amélioration du logement suivant le budget de l’occupant. De même, un encadrement doit être présent afin d’assurer la cohésion d’ensemble des unités et de guider les occupants dans leur processus de modification. L’occupant peut donc exercer ses décisions en étant guidé et conscrit par une série de règles et éléments prédéfinis menant aux solutions les plus optimales. Cette vision recherchant la flexibilité de l’habitation détachée aux ensembles de multilogements va de pair avec la multifonctionnalité des espaces. James Gauer explique que la notion de multifonctionalisme des espaces est relativement nouvelle.


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Au moyen âge, chaque pièce avait une fonction précise, mais ce type d’espace très couteux à produire et maintenir n’a pas survécu avec le temps. En plus, la juxtaposition systématique de ces espaces donne lieu à très peu de transitions spatiales intéressantes. Le multifonctionalisme, est l’occasion de faire plus avec moins en créant à la fois des continuités entre les espaces et en attitrant un maximum de fonctions dans celle-ci. Il ne s’agit pas d’avoir un espace complètement transformable pouvant accueillir n’importe quelle activité. Il faut en fait délimiter des zones à l’intérieur de l’espace commun afin d’ancrer les fonctions et ainsi éviter la perte de caractère occasionné par une variété de fonctions flottant dans un espace indéfini. L’ambiance lumineuse et les proportions adéquates sont également requises afin de permettre l’utilisation continuelle et prolongée de l’espace. Friedman propose aussi d’accommoder l’usage des pièces communes de l’habitation en période de pointe comme solution à un espace plus restreint. Bref, en accordant la flexibilité des espaces à l’intérieur du

logement, en permettant aux occupants d’adapter, de modifier leur habitat selon leur identité et leurs besoins changeants nous pourrons conférer à l’habitation dense l’idéologie de maison. Par ailleurs, nous pouvons donner plus aux pièces du logement en gérant la visibilité des angles, les continuités et les proportions des espaces. Ensuite, en maniant le seuil et les espaces de transitions nous pouvons assurer l’intimité de l’occupant tout en créant une séquence d’espaces enrichissant l’expérience à l’intérieur du logement. Nous pouvons finalement utiliser l’espace extérieur comme espace de transition : celui privé, positif et statique sera l’extension de l’espace intérieur alors que le porche effectuera la transition de l’espace social à privé.

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Chapitre 7 : Etudes de cas & Benchmark


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Fig. 42 : Justus Van Effen Complex

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city avec des maisons en rangées. Brinkman arrive à la symbiose entre la typologie de la maison mitoyenne et le bloc fermé avec une typologie de cour intérieure commune, entre l’individuel et le collectif.

Etude de cas 1 :

Justus Van Effen Complex, Michiel Brinkman – Spangen, Rotterdam, Pays Bas Concept : La rue surélevée Incorporation de subtils degrés de graduation entre le public et le privé, protégeant l’intimité, et encourageant la vie commune.

Le projet mis en avant par Michiel Brinkman pour Spangen est venu en opposition avec deux modèles : le modèle traditionnel, une habitation mal éclairée, mal aérée avec des chambres sous forme d’alcôves, commune jusqu’alors chez la classe ouvrière, et la nouvelle tendance vers la Garden

Visant à ce que ce nouveau concept prenne l’échelle appropriée, il a transformé deux blocs en un, et a percé le périmètre créant un point d’accès pour les piétons et les véhicules, de cette façon transformant l’intérieur en espace semi-public. Il a équipé le bloc de jardins privés et collectifs, en plus d’un bâtiment de service commun qu’il a situé au centre. Il a incorporé différents points d’accès qui changent en fonction de l’emplacement de l’habitation tout en prenant en considération la tradition néerlandaise pour l’entrée directe. Les habitations du rez-dechaussée et du premier étage peuvent être accessibles depuis le grand espace ouvert du bâtiment tandis que les habitations du deuxième étage donnent sur une terrasse qui s’étend sur toute la longueur du bâtiment et fonctionne comme une rue surélevée. Avec cette solution,

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Brinkman a voulu réaffirmer la rue comme un élément qui reliait non seulement les éléments intégrés à la section mais aussi les unités de vie collectives et les résidents du complexe d’habitation. Il appréciait le sens de la communauté mais ne voulait pas rejeter les caractéristiques individualistes. Il a incorporé de subtils degrés de graduation entre le public et le privé. Il protégeait l’intimité, perpétuée dans les alcôves, et encourageait au même moment la vie commune. La vision utopique de Brinkman reposait sur les objectifs politiques singuliers des conseillers socialistes Hendrik Spiekman, A.W. Heijkoop et August Plate, directeur du Département du Logement de Rotterdam, qui ont défendu cette solution, contre la critique conservatrice, comme une véritable invention de l’ère socio-démocrate.

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Fig. 43 : Justus Van Effen Complex Coupes.


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Fig. 44 : Justus Van Effen Complex - Croquis.

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Etude de cas 2 :

Narkomfin Dom-Kommuna, Moisei Ginzburg, Ignaty Milinis – Moscou, Russie Concept : Reformulation du modèle traditionnel, usages communaux et socialisation des tâches ménagères Dans les premières années du nouvel État socialiste soviétique, il y a eu de grandes migrations de pays en villes à la recherche de meilleurs niveaux de vie, ce qui a aggravé la crise du logement provoquée par la révolution industrielle. Cette situation d’urgence a conduit à l’occupation forcée d’habitations traditionnelles partagées par plusieurs familles, avec un usage collectif des services, salles de bain et cuisines. Pour remédier à cette pénurie importante, il était nécessaire d’adopter une économie de subsistance afin d’économiser sur les ressources de production. Le jeune Etat a opté pour un nouvel ordre social basé sur une reformulation de la famille traditionnelle et sur la planification et la construction de nouveaux types de logements, en mettant l’accent sur les usages

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communaux et sur la socialisation des tâches ménagères. Le programme ambitieux de construction de maisons du Parti communiste a donné aux architectes et aux urbanistes l’occasion de créer de nouvelles solutions pour un nouvel avenir. En réponse à ce problème, OSA, l’Association des Architectes Contemporains, à laquelle Moisei Ginzburg appartenait, a développé plusieurs propositions de logements avec des clubs sociaux, des cuisines, des gymnases, des bibliothèques, des jardins d’enfants et des jardins partagés, avec des cellules aussi simples que possible, comme seule solution financièrement viable. En 1928, STROIKOM, le Comité de construction de la RSFSR (République socialiste fédérative soviétique de Russie), a chargé M. Ginzburg, M. Barshch, Vladimirov, A. Pasternak et Sum-Sik de créer des typologies standardisées pour les nouveaux logements collectifs. Ginzburg a par la suite basé ses projets de logements expérimentaux sur cette étude théorique: de tous les projets réalisés, seulement six blocs expérimentaux ont été construits, le plus important étant le bâtiment Narkomfin qui allait devenir une


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icône pour les défenseurs de l’architecture moderne. En 1936 l’espace ouvert entre les pilotis au rez-de-chaussée a été rempli avec des habitations conventionnelles qui ne correspondaient pas aux types conçus par Ginzburg. Plus tard, une bibliothèque fut également installée dans l’ensemble des pièces du rez-de-chaussée du bloc résidentiel, au sud. Après la mort de Stalin, un ascenseur fut construit sur la façade ouest de l’escalier sud.

Fig. 45 : Narkomfin Dom-Kommuna, Moisei Ginzburg - Axonométrie.

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Etude de cas 3 :

Cité de la Muette, Beaudouin, Lods, Mopin, Bodiansky – Paris, France Concept : Le logement systématisé: Moins cher, plus rapide, plus léger et plus grand Le logement systématisé est un objectif qui est apparu parallèlement au logement collectif. Depuis que la révolution industrielle a stimulé la croissance de la ville et démontré la nécessité de fournir un abri aux masses laborieuses, la construction la plus rapide et la moins chère possible est devenue un objectif constant. Les deux grandes méthodes qui ont systématisé le développement des procédés de logement sont : la méthode du système fermé (modèles tridimensionnels, tunnel de coffrage ou grands panneaux) et la méthode des composants également connue sous le nom d’industrialisation de bâtiments ouverts. Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, la Cité de Muette est le premier cas d’industrialisation de l’habitat collectif de grande hauteur, mis en œuvre à l’aide d’une ossature

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mixte en acier renforcée de panneaux préfabriqués en béton léger, installée horizontalement et verticalement. Sa pertinence réside dans l’ambition des architectes d’améliorer la construction en intégrant les avantages des nouveaux matériaux : la légèreté de l’acier, et en associant des composants industriels. Cependant, la réglementation incendie a freiné le développement de ce système mixte qui semblait être le système le plus approprié pour systématiser la construction sèche.


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Fig. 46 : Cité de la Muette, Beaudouin, Lods, Mopin, Bodiansky

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Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Structure de l’acier La structure principale en acier est constituée de 140 poutres et de colonnes comprenant chacune 60 composants en forme de U. Les joints entre les différents composants sont soudés à la face externe des poutres sur le bord interne des profilés qui forment les supports. Cela forme un cadre léger qui est renforcé lorsque les dalles de béton et les panneaux sont installés.

Fig. 48 : Assemblage de composants préfabriqués.

Assemblage préfabriqués

Fig. 47 : Structure principale en acier.

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de

composants

Ils sont posés sur la structure métallique principale et supportés par celle-ci. Plus tard, une série de panneaux en T sont fixés pour former la façade du bâtiment. Un nombre identique de composants en béton sont alignés en queue d’aronde pour former la dalle de plancher.


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Renforcer le béton et les finitions Enfin, après avoir installé une série de panneaux sandwich fonctionnant comme des composants d’isolation nécessaires, un béton léger est coulé sur le dessus, et fonctionne avec la structure métallique initiale. L’ensemble des composants préfabriqués agit comme un coffrage perdu pour obtenir cette structure

mixte. L’extérieur des panneaux de façade, faits de béton vibré, contient du marbre blanc pour modifier la couleur grisâtre du ciment. À l’intérieur, un deuxième panneau de béton cellulaire incorpore une finition de panneau en bois. Entre les deux panneaux, une cavité permet l’aération et abrite les glissières de guidage pour les fenêtres coulissantes et les volets.

Fig. 49 : Renforcer le béton et les finitions.

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Fig. 50 : Housing for Borsalino Employees.

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Etude de cas 4 :

Housing for Borsalino Employees, Ignazio Gardella – Alessandria, Italie Concept : Tout ce qui est beau est utile Plus tard dans la vie, Ignazio Gardella déclara qu’il ne croyait plus au rapport entre la raison et la beauté, mais qu’il croyait toujours au rapport entre la beauté et la vérité et que la vérité n’était pas atteinte par des moyens rationnels. Il a maintenu son scepticisme quant à la norme rationaliste tout ce qui est utile est beau - et a préféré croire que tout ce qui est beau est utile. Cet élan d’idées est la clé de son travail et explique sa position dans le panorama italien d’avant-guerre et dans les années dialectiques de l’après-guerre. À cette époque de manifestes et de mouvements, alors que des loyautés inébranlables étaient déclarées et que la politique et les tendances étaient redéfinies, dans une petite ville de la région du Piémont, mondialement connue pour ses chapeaux, Gardella construisait des habitations pour les ouvriers de l’usine Borsalino, projet de construction avec

32 logements, avec briques en céramique, volets en bois, avanttoit pour protéger la façade des maisons, semblables à beaucoup d’autres. Cependant, ces maisons étaient agaçantes et arrogantes. Elles refusaient de montrer leur structure et ne révélaient pas leur plan d’étage. Elles étaient trop élégants dans leur modestie, affichant trop de beauté inutile et c’était inexcusable.

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Etude de cas 5 :

Multi-purpose complex in Corso Italia, Luigi Moretti – Milan, Italie Concept : Nouvelle manière de confronter la ville, libérée des contraintes de l’Ottocento italien Luigi Moretti s’intéresse à l’intégration de l’art, de l’architecture et de la technique. Il a travaillé dur pour apporter la continuité à la tradition classique dans l’architecture italienne et il s’est demandé comment il pourrait adapter cela aux nouvelles exigences fonctionnelles. Le boom de la construction qui a eu lieu dans les villes italiennes dans la période d’après-guerre a été fortement axé sur la rénovation et l’augmentation de la densité, ce qui a entraîné des problèmes d’intégration des nouveaux volumes dans les centres historiques. Le complexe Corso Italia, construit dans la première moitié des années 1950, affiche une nouvelle manière de confronter la ville consolidée, libérée des contraintes réglementaires et des limites techniques de l’Ottocento italien. Les croquis dessinés par Moretti pour adapter le programme

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étaient principalement basés sur trois volumes situés en parallèle ou perpendiculairement à la rue principale. Il a proposé de nombreuses variantes planimétriques. Dans le même temps, il a réalisé de nombreuses études prospectives - des croquis de volumes simples pour voir comment la proposition pourrait s’intégrer dans le tissu consolidé du centre-ville de Milan. La séquence établie par Moretti et incorporée dans son approche de planification ressemble au scénario d’un film, car cela lui permet de visualiser l’articulation complexe des espaces, la relation entre les bâtiments et les différentes approches des façades. L’espace se dilate ou se contracte, se lève ou se ferme, selon la position du spectateur. Cette façon de regrouper les volumes, en continuant la sobriété classique qu’il avait prise en compte dans les premières années de sa carrière, est influencée par la dynamique baroque en ajoutant la dimension temporelle à la composition qui ne peut être expérimentée qu’en se déplaçant sur le site. Moretti met du temps dans son approche et fait ainsi percevoir son architecture comme s’il s’agissait d’une scène de film.


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Fig. 51 : Multi-purpose complex in Corso Italia.

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Etude de cas 6 :

Barbican Complex, Peter Chamberlin, Geoffry Powell, Christof Bon, Arup – London, UK Concept : Ghetto volontaire Suite à l’attentat de la Seconde Guerre mondiale, la population de la ville de Londres est passée de 100 000 à tout juste 6000 habitants. En 1951, le gouvernement conservateur, avec Winston Churchill comme Premier Ministre britannique, craignait de perdre sa base de pouvoir dans le quartier financier de Londres, en raison d’une diminution dramatique du nombre d’électeurs. La proposition d’augmentation du nombre de logements dans la zone a donc été mise en avant. En remportant le concours Barbican, Chamberlin, Powell et Bon ont été chargés de concevoir une proposition visant à augmenter la densité de logements de la ville en incorporant non seulement des utilisations résidentielles, mais aussi des bâtiments axés sur l’éducation et la culture. L’objectif était de faire en sorte que la ville attire le plus grand nombre possible de résidents potentiels qui

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pourraient se permettre de payer un loyer raisonnable. Initialement, le logement devait cibler des célibataires occupant des postes de cadres intermédiaires dans la ville. Il n’y avait pas de financement public disponible et l’objectif était que l’opération soit financée par des contributions payées par les acheteurs éventuels une fois la construction achevée. L’objectif politique du Conseil était d’amener des résidents proches aux idéaux conservateurs des autorités municipales en place. Le changement politique a été très important pour la région dans le sens qu’il a modifié les inerties dominantes et modifié les programmes de bureaux dominants en les remplaçant par des bâtiments résidentiels. Pour la solution finale pour le Barbican, cinq mélanges différents ont été introduits. Le premier était lié à la direction, mélangeant de longs blocs avec des tours. Le second était lié à la typologie, combinant des puits d’accès avec des passages intérieurs, avec des escaliers communs pour deux logements par étage, et des maisons mitoyennes. Troisièmement, l’option du bloc semi-ouvert aligné sur la route dans certains cas et dans d’autres


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cas intégré dans le réseau d’allées piétonnes. Quatrièmement, mélanger des espaces ouverts privés, semi-publics et publics avec des éléments d’eau, de la végétation et des chaussées dures. Enfin, en combinant l’éducation et les usages liés à la culture dans le programme résidentiel avec un pouvoir d’attraction qui dépasse de loin la sphère de la zone locale. Une allée piétonne élevée de +6 à +9 m parcours toute la propriété et

le relie aux immeubles de bureaux adjacents. L’accès aux tours résidentielles se fait par le podium ou depuis le parking. La plupart des allées sont couvertes. L’idée d’enterrer les routes carrossables et d’élever des allées piétonnes permet d’empiler les usages même si la propriété fonctionne à un niveau distinct des rues environnantes à l’exception du point d’accès au Centre Barbican de la rue Silk.

Fig. 52 : Barbican complex.

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Fig. 53 : Barbican complex. - Croquis.

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Fig. 54 : Barbican complex. - Axonométrie.

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Etude de cas 7 :

liquide, comme je l’ai souvent appelé, est en général délimité par quatre plans, et parfois par deux dans le cas de la rue».

Concept : Crystal liquide

Pouillon a également parlé du «paysage intérieur» de ses complexes urbains que l’on déplace au niveau piétonnier et qui correspond à une succession d’atmosphères de proportions différentes, qui s’ouvrent ou se ferment dans la perspective d’un jeu visuel qui se déplace au gré de la promenade. Dans ce système de composition, une fois choisis deux axes orthogonaux et la taille des espaces intérieurs, la seule décision à prendre concerne les proportions des côtés du vide et sa distance avec la personne qui le traverse. C’est un phénomène lié à la parallaxe en d’autres termes à la variation angulaire des positions des volumes selon le point de vue sélectionné.

Résidence du Point du Jour, Fernand Pouillon – Paris, France

En été 1959, Fernand Pouillon présenta l’appartement du Point du Jour sur le site de l’ancienne usine de Salmson à BoulogneBillancourt à un ministre et trente maires de la métropole. Son objectif était de construire plus de 2 000 appartements sur dix-sept acres afin de démonter sa «bienveillance envers les personnes socialement défavorisées». C’était un logement pour tous, abordable pour tout le monde avec un ratio de surface inférieur à 0,5. Le parti urbanistique de ce complexe est basé sur des espaces ouverts, avec des lacs et de la végétation, reliés entre eux par plusieurs cours. Pouillon attribue souvent à ce vide générique entouré de constructions l’appellation de «cristal liquide» délimité par quatre plans : «Observons cette notion d’espace, cet espace construit qui a eu une telle bonne influence sur l’humanité. Ce n’est pas un espace horizontal, mais un espace entouré de constructions qui marquent un «vide», ce cristal

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Fig. 55 : Résidence du Point du Jour.

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Etude de cas 8 :

Hillside Terrace, Maki – Tokyo, Japon

Fumihiko

Concept : Ville miniature Hillside Terrace est une ville miniature, construite en plusieurs phases, qui a pris plus de trente ans pour être achevée et abrite des bâtiments de faible hauteur, des espaces publics interconnectés, des murs bas, des seuils, des allées piétonnes et de la végétation. Hillside Terrace, dans le quartier de Daikanyama, résume trente années de design urbain à Tokyo, trente ans dans l’histoire de l’architecture moderne et trente ans dans la carrière professionnelle de Fumihiko Maki. Hillside Terrace est un monde à part, séparé du centre-ville de Tokyo que l’on peut distinguer au loin. Maki visait à construire un paysage urbain continu en utilisant une combinaison de volumes décalés qui vont de l’avant vers l’arrière par rapport à la rue. Les rez-de-chaussée sont dans certains cas transparents ou en retrait et apportent continuité aux éléments spatiaux tels que les accès en coin ou les escaliers intérieurs dans le but de créer une

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atmosphère de petite ville au sein d’une mégalopole. Pour Maki, le design urbain est quelque chose de tangible, fini, physique et ancré à l’endroit plutôt qu’une simple théorie abstraite fondée sur les politiques urbaines, les normes de planification et les questions sociales. Le chaos et la fascination de Tokyo se rejoignent à Hillside Terrace sur la base de ce lent processus collectif de création de formes, qui a laissé d’exceptionnels exemples historiques dans son sillage, en raison de ses relations urbaines inattendues, comme dans le cas de la ville grecque ou des petits villages ruraux de la côte méditerranéenne. Hillside Terrace répond à un désir collectif : cette émotion universelle invoquée par le charme à petite échelle. Hillside Terrace est le résultat d’objectifs variés, mais la clé de la diversité et de l’exemplarité de ce complexe a été la volonté expresse de la famille Asakura, les propriétaires fonciers de longue date, de construire de manière calme selon leurs exigences. Ils ont souhaité rester sur le site pendant des générations. Ils étaient des marchands de riz qui


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Fig. 56 : Hillside Terrace - Plans

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Fig. 57 : Hillside Terrace - Axonométrie.

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ont changé d’activité et se sont installés dans l’immobilier. En 1994, plus de 12 membres de cette famille résidaient encore dans la région de Hillside Terrace. Le point de départ de cette opération se situe sur le côté sud de quelques bandes de terre de 250 mètres appartenant à la famille depuis de nombreuses années. Le développement s’étend horizontalement le long de Kiu Yamate Dori avec des volumes bien définis comprenant des magasins, des jardins bas, des promenades surélevées pour les piétons et les habitations à deux étages. La principale préoccupation de Maki s’est concentrée sur le Programme plutôt que sur le Plan. Le programme est plus impliqué dans le passage du temps que le plan, qui vise une forme idéale qui est complète en soi et qui ne convient qu’à un moment précis. De même, il s’intéresse davantage aux formes maîtresses qu’aux bâtiments, car les premières réagissent mieux aux dictats du temps et sont plus flexibles et adaptables. Le fait que Maki soit japonais lui a permis de comprendre deux choses: le rythme lent identifié avec le cycle de vie des bâtiments et la main inexorable du destin qui remplace

les vieilles structures par de nouvelles. Maki comprend qu’il ne peut pas construire la ville à la hâte et il voit le facteur temps comme un élément du design urbain. Maki définit le concept «Landscape of Time» comme le but délibéré de créer des séquences continues sans plis dans l’espace et dans le temps en profitant des options offertes par les caractéristiques orographiques naturelles et en les renforçant par de subtils changements dans le plan architectural du rez-de-chaussée . Il conçoit l’architecture comme un lien entre les êtres humains et un environnement en constante évolution où l’architecture doit interpréter l’activité humaine du point de vue de l’écologie, de l’histoire et des tendances actuelles. L’écoulement du temps, au cours des trente années du processus de Hillside Terrace, a produit d’innombrables changements à Tokyo, dans l’expression formelle de l’architecture et dans l’état d’esprit personnel de Maki.

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Etude de cas 9 :

Byker Regeneration, Ralph Erskine – Newcastle-Upon-Tyne, UK Concept : « L’humeur du peuple » comme élément du projet. À la fin des années 60, à Newcastle, le consensus politique entre les travaillistes locaux et les politiciens conservateurs a permis un certain degré de participation du public à la conception urbaine. Avec le déclin de l’industrie lourde, la ville voyait sa transformation en centre urbain basée sur l’industrie des services. Les dirigeants politiques de l’époque visaient à faire de Newcastle le principal centre administratif du nord-est de l’Angleterre. La commande pour le projet de redéveloppement urbain de Byker a été confiée à Ralph Erskine qui a pris le travail comme une question personnelle et s’est concentré principalement sur le contenu social et le processus de participation en soi. L’objectif initial était de découvrir «l’humeur du peuple» afin de la considérer comme un autre élément du projet. Confronté à ce défi, il n’y avait clairement aucune solution pré-testée disponible,

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ce qui signifiait qu’une méthode et une approche radicalement nouvelles étaient nécessaires. Au lieu d’un plan directeur, un nouveau concept a été inventé, un plan d’intention - approuvé en 1970 - comme le véhicule le plus approprié pour naviguer dans les eaux rugueuses de la prise de décision participative. Au départ, toutes les parties intéressées se sont lancées dans un processus d’apprentissage à mesure qu’elles progressaient dans leur travail. Le manque de connaissance a limité le dialogue. La discussion, sans base préalable, a entravé la recherche de solutions. La conclusion suivante a été tirée de l’ensemble du processus: en dépit du fait que les tâches informatives initiales ont pris beaucoup de temps, ces efforts pour éduquer les participants ont ensuite apporté de grandes récompenses.


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Fig. 58 : Byker Regeneration - Croquis Fig. 59 : Byker Regeneration - Axonométrie

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Etude de cas 10 :

Jeanne Hachette Complex, Jean Renaudie – Paris, France Concept : Intégrer une partie de l’espace naturel au sein de l’habitation Le complexe à usage mixte Jeanne Hachette résume toutes les préoccupations de Jean Renaudie sur la question de la diversité dans le logement social. Avec ce modèle hybride, il s’est battu contre la division des fonctions et a lancé un manifeste dans lequel il a converti la ville en un organisme vivant dont les parties étaient toutes étroitement liées. Renaudie n’a jamais compris la logique derrière les grands ensembles. Il croyait que le système de construction standardisé écrasait l’individu et créait des conteneurs massifs pour un être humain simplifié qui n’existait pas réellement. Selon lui, les bâtiments devraient se développer formellement et organiquement avec la végétation comme condition nécessaire dans un environnement habitable. Il croyait que le droit de jouir d’une habitation unique était aussi important que le droit de posséder une partie de l’espace naturel, pas

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seulement un balcon mais une véritable terrasse où les arbres pouvaient pousser. L’espace extérieur a ajouté une intimité à l’acte de vivre et a permis de réellement observer l’habitation de l’extérieur, à partir d’un point de vue atypique, découvrant une sensation de près et de loin. Debout dans son propre jardin dans un immeuble d’habitation collectif et pouvoir regarder à l’intérieur de sa propre maison était pour Jean Renaudie une expérience magique.


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Fig. 60 : Jeanne Hachette Complex - Croquis

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Chapitre 8 : Projet Architectural Choix de l’aire d’étude 92 Analyse du site : Les Arènes de Casablanca 98 Intentions du Projet et programmation 104 Projet 118 Bibliographie & Liste des figures 142


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Choix de l’aire d’étude : Casablanca La région de l’actuelle Casablanca est peuplée depuis le XIe siècle. Jusqu’au XIVe elle est un port de petite importance. En 1468, ses murailles et une grande partie des bâtiments sont rasés par les Portugais. L’émergence de la ville stagnera jusqu’en 1770 avec la reconstruction de l’enceinte par le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah. Peu à peu, le port de 1000 habitants gagne

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de l’importance avec l’installation d’une douane permanente en 1836. La crise économique du XIXème siècle va contribuer à la prospérité du Port de Casablanca. La ville comptera alors 8000 habitants en 1866. C’est en 1906 que le destin de la ville change complètement. Cette année est marquée par l’élévation de Casablanca au statut du plus important port du Maroc grâce aux travaux du Port confiés à la France lors de la conférence d’Algésiras. Il dépassera celui de Tanger en volume de trafic. Les Français, déjà désireux depuis quelque temps d’un point stratégique sur l’Atlantique, profitent des émeutes entre travailleurs français et résidents pour intervenir militairement à Casablanca. Cela débouchera en 1912 sur la signature du protectorat Français. A partir de 1912, les premières constructions importantes apparaitront en dehors


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de l’ancienne médina de Casablanca. En 1914 est fondé le « Service Spécial d’Architecture et des Plans de Villes », considéré comme la première administration spécifique de l’urbanisme dans l’histoire française. Celle-ci aboutit au plan d’aménagement général de la ville (1915-1917) par lequel son auteur, le Français Henri Prost, souhaite

régulariser le tissu éclaté et relier les agglomérations déconnectées par « un système hiérarchisé et ambitieux de boulevards reliant les points nodaux de Casablanca »1. La planification de Prost prend en compte des thèmes comme les problèmes infrastructurels et industriels, thèmes inédits en Europe. Encore plus innovant, il

1

Citation de Jean Louis Cohen

Evolution Historique

1912

1932

1952

1942

Fig. 61 : Evolution historique de Casablanca.

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adapte le système de voirie à la courante utilisation des automobiles. Le plan prévoit aussi la division urbaine en différentes zones fonctionnelles : « centrale, industrielle et de plaisance » et selon le niveau de « l’incommodité des établissements », tous avec le but principal, selon son propre auteur, de créer une ville « pratique et saine », celui qui a induit dans une réalité urbaine déjà marquée par l’éclatement de ses éléments. La ville est alors divisée en trois zones, « centrale », « industrielle » et de «plaisance », cette dernière vouée à la construction de villas ou d’habitations particulières. L’élargissement du port complété en 1930 finit par rompre complètement les liaisons entre la médina traditionnelle et la mer, le deux unités présentes depuis la naissance du village au XIe siècle. Les groupes de

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Marocains et d’Européens modestes s’installent préférentiellement dans le quartier de Roches Noirs, proche du centre et bon marché. En revanche, la classe fortunée trouve un nouveau site plus isolé vers l’Ouest, dans le quartier d’Anfa, où elle a édifié jusqu’à aujourd’hui les demeures les plus ostentatoires de la ville. Entre le quartier résidentiel d’Anfa et celui des affaires (Liberté). En 1943 est mise en oeuvre la révision du plan de Henri Prost par Alexandre Courtois, qui va travailler avec Michel Écochard. C’est entre 1949 et 1951 que celui-ci développe une nouvelle planification qui a l’ambition d’intégrer la banlieue et de résoudre la crise du logement qui affectait les couches populaires européennes et marocaines « en délimitant une couronne de grands ensembles à chaque groupe social. « La ségrégation sociale et


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raciale, latente, devient ainsi l’assiette d’un projet rationnel, non dépourvu d’intentions généreuses, mais incapable de dépasser les catégories de pensée de l’état-major du Protectorat »2. Les contradictions propres au plan et la pression des conservateurs rendent le projet inexploité, bien qu’il reste en vigueur jusqu’aux années 1970.

2

Jean-Louis COHEN, page 24

Fig. 62 : Plan d’Aménagement d’Henri Prost, 1915-1917.

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Carte des grands repères de la ville

Carte des grands projets de la ville

Circulation de Casablanca

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Fig. 63 : Grands repères de la ville. Fig. 64 : Grands projets de la ville. Fig. 65 : Circulation de Casablanca.


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Réseau linéaire

Réseau radiocentrique

Fig. 66 : Réseau linéaire. Fig. 67 : Réseau radiocentrique. Fig. 68 : Réseau des boulevards.

Réseau des boulevards

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Analyse du site : Les Arènes de Casablanca Le site choisi pour l’implantation du projet est un site riche d’un point de vue historique, patrimonial et urbanistique. En effet, il s’agit du site des anciennes Arènes de Casablanca. Construites durant le Protectorat et détruites en 1971, les arènes de Casablanca ont constitué durant près de 50 ans un lieu mythique où se rassemblaient les férus de la tauromachie et de

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corrida, mais pas seulement. Des courses, des matchs de boxe, des spectacles et surtout des concerts y étaient régulièrement organisés. A l’instar de Tanger, c’est sous le Protectorat que les arènes de Casablanca voient le jour. Elles auraient d’abord été construites en bois par une famille d’immigrés espagnols, les Castella, venus s’installer au Maroc à la fin de XIXe siècle. Toutefois, la date exacte de la construction des Arènes n’est pas bien précise. Dans son livre Habla la plaza de Casablanca, F. Ribes Tover avance la date de 1913, tandis que Julio Irbarren, dans un travail de recherche à ce propos, fixe la date de la construction des arènes de Casablanca à 1921. Cette date semble plus cohérente, puisque des photographies aériennes du Casablanca de 1916 ne semblent pas attester de l’existence des arènes. De plus, c’est lors de cette même année, que le Maréchal


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Lyautey inaugure les arènes, à l’occasion d’un match de boxe du champion du monde, le français Georges Carpentier. S’il est possible qu’elles aient été d’abord montées en bois, il est en tout cas sûr que la construction en dur se fera avant l’inauguration. Construites en 80 jours, les arènes prendront la forme que l’on peut voir sur les photos

d’époque : un grand édifice circulaire de 12 000 places qui occupe toute la surface du terrain avec, comme le veut l’esprit colonial, beaucoup d’éléments spécifiques au style marocain, notamment les portes andalouses. C’est l’architecte français Alexandre Cormier qui s’occupe de la conception du bâtiment, en 1921. Ce dernier

Fig. 69 : L’emplacement des arènes dans le casa de l’époque - Carte MarieJose.

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ne connaîtra son heure de gloire que bien longtemps après. En effet, il semble que durant la période allant de la fin des années 30 et jusqu’au années 1940, les arènes aient été abandonnées, servant même de dépôt pour les troupes américaines lors de l’Opération Torch. Mais en 1953, l’espagnol Don Vicente Marmaneu et le français Paul Barrière décident de redynamiser les arènes de Casablanca. C’est la début d’une autre vie pour les lieux qui passeront du statut de rendez-vous pour les mordus de tauromachie à un endroit incontournable de la vie à Casablanca.

Fig. 70 : Les arènes de Casablanca.

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Les Arènes de Casablanca furent détruites à la fin des années 1970, pour des histoires de spéculation immobilière, semble-t-il. Cependant, on ne trouve aujourd’hui qu’un terrain vague ainsi qu’un modeste square.

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Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Le site a donc été choisi pour l’implantation du projet, qui représente une nouvelle vision de la production de l’habitat au Maroc, mais pas seulement, puisque le projet intègre également des commerces, des bureaux, un hôtel, ainsi que des équipements de proximité, tel que bibliothèque, salle de conférence, cinéma, salle de sport, salle de jeu, en bref, tout ce qui contribue à fournir un certain confort et qualité de vie aux habitants du complexe. Le nom, Solidum, a été justement choisi pour sa qualité d’ensemble regroupant tous les éléments nécessaires pour une vie confortable. Le projet à été conçu comme un «Tout», selon une approche holistique, et l’on pourrait presque le qualifier de «Micro-cité».

Fig. 71 - 72 : Vue aérienne des arènes de Casablanca.

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Synthèse Le choix du site est motivé par plusieurs critère: Casablanca est La ville marocaine. A l’image des grandes villes mondiales, le problème de densité y est relevé. Le site permet au projet d’abord d’etre réalisé vu sa hauteur et ensuite de s’inscrire sur le skyline de la ville parmis d’autres projets de grande hauteur dèja présents.

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Implantation du projet sur le site

1. Délimitation de la zone d’intervention

Zone d’intervention

2. Définition d’une grille de 6m x 6m

3. Positionnement du volume du projet Respect d’un recul de 18 m par rapport à la voie principale et de 12 m par rapport à la voie latérale.

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Evolution concept

1. Création d’un parallélépipède de base avec quadrillage de 6m x 6m (modules).

2. Ouverture et création d’un accès par la relocalisation des modules. Des terrasses sont créées. Le bâtiment devient plus léger.

3. Ouverture par la relocalisation des modules.

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du


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Evolution concept

du

4. Ouverture de différentes parties de la façade par la relocalisation des modules sur les parties les plus hautes pour créer de larges terrasses couvertes et apporter de la lumière à l’intérieur du bâtiment

5. Une place est crée par la projection de la grille de 6m x 6m sur le sol, certains modules sont extrudés, d’autres sont enterrés. Le résultat est une place animée avec des commerces, cafés, espaces verts, etc.

6. Affectation d’une fonction à chaque module : habitations, bureaux, commerces, hotellerie, espaces communs.

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Détail des composantes du projet

Circulation verticale

Habitat

Commerces

Bureaux

Hotel

157 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Variantes programmatiques

SOLIDUM :

Habiter la densité

La modularité permet une flexibilité dans la fonction. Les schémas ci-dessus sont une illustration de la manière dont le projet peut se transformer selon les besoins du marché.

158

Prédominance commerciale

Prédominance hotel

Prédominance bureaux

Prédominance habitat


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Volume final

159 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Projet

Le projet en soi, comme aboutissement de cette reflexion-étude, est une structure. Cette structure permettra au quartier et à la ville de Casanblanca de gerber une variante, chargée, parmis des milliers possible; sans densification du sol.

SOLIDUM :

Habiter la densité

160


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Coupe

Logements Bureaux Hotel Commerces

161

SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Image de synthèse Une fois tous les modules en place, Le batiment est une tour avec des terrasses végétalisées. La tour est une Micro-cité qui sert à habiter. De part ses matériaux, sa couleur et sa composition, le Solidum constitue une nouvelle image de la ville de Casablanca, simple et complexe, léger et dense, urbain et vert.

SOLIDUM :

Habiter la densité

162


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

163 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Plan de situation

SOLIDUM :

Habiter la densité

164


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Plan masse

165 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

166


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Vue panoramique

167 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Plans

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

Plan Sous-Sol 4

GSPublisherVersion 0.81.100.100

SOLIDUM :

Habiter la densité

168


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Plan Sous-Sol 3

GSPublisherVersion 0.81.100.100

Plan Sous-Sol 2

GSPublisherVersion 0.81.100.100

169 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

21

20

19

1

18

2

3

8

9

10

11

13

17

12

16

4

15

5 PORTE DE SECOURS

14

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

6 Entrée public

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

Sanitaires

SAS Administration

G

G

Sanitaires PORTE DE SECOURS PORTE DE SECOURS

Super-marché

Magasin

Magasin

Magasin

Plan Sous-Sol 1

GSPublisherVersion 0.81.100.100

SOLIDUM :

Habiter la densité

170


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

BOULEVARD D'ANFA

Entrée/Sortie Parking

Entrée Hotel

Dépose-minute

Magasin Magasin

Entrée Bureaux Magasin ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

Magasin G

G

E RUE LA BASTILL

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

Entrée Logements

Entrée Logements

Magasin

Magasin

RUE M.ROLAND

Magasin

NI RUE AL IFRA

Plan Rez-De-Chaussée

171

SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Entrée Le projet comporte quatre entrées distinctes : - Entrée d’hotel : Sur le Boulevard d’anfa, elle permet d’accéder aux entitées de l’hotel et aux restaurants terrasses au niveaux supérieurs. - Entrée de bureaux : Sur la façade latérale gauche, elle permet un accès repérable depuis le boulevard, connecte par sa circulation les bureaux sur les différents niveaux. - Deux entrées de logements: En chicane, depuis l’espace public, permettent l’accès aux appartements et à l’espace public intérieur.

SOLIDUM :

Habiter la densité

172


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

173 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

PORTE DE SECOURS

BUREAU 2

BUREAU 3

S = 57 m²

S = 46 m²

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

BUREAU 4

BUREAU 1

S = 68 m²

S = 34 m² ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

G

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

BUREAU 5

PORTE DE SECOURS

S = 68 m² G

G

G

PORTE DE SECOURS

G

PORTE DE SECOURS

Plan Etage 1

Plan Etage 2

BUREAU 11 S = 58 m²

BUREAU 7

BUREAU 8

S = 68 m²

S = 68 m²

BUREAU 10 S = 78 m²

BUREAU 12 S = 68 m²

BUREAU 6 S = 68 m²

BUREAU 9

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

S = 104 m²

APPT. 4 S = 34 m² ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS G

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

APPT. 9

APPT. 1

S = 104 m²

S = 104 m²

APPT. 5 G

G

S = 68 m²

G

G

APPT.3 S = 68 m²

GSPublisherVersion 0.80.100.100

APPT. 6 S = 78 m²

APPT. 2

APPT. 8

S = 68 m²

S = 68 m²

APPT. 7 S = 94 m²

Plan Etage 3

Plan Etage 4

GSPublisherVersion 0.80.100.100

SOLIDUM :

Habiter la densité

174


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

BUREAU 14 S = 94 m²

BUREAU 15 S = 140 m²

BUREAU 13 S = 78 m²

APPT.10 S = 68 m² PORTE DE SECOURS

BUREAU 16 S = 104 m² ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

APPT.15

G

S = 58 m²

APPT.11 S = 68 m²

APPT.12 S = 68 m²

APPT.13

APPT.14

S = 68 m²

S = 78 m²

Plan Etage 5

175 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Typologie 1 : 34 m²

SOLIDUM :

Habiter la densité

176


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Typologie 2 : 68 m²

Typologie 3 : 104 m²

177 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

BUREAU 19 S = 104 m²

BUREAU 18 S = 104 m²

BUREAU 21

BUREAU 22

S = 58 m²

S = 114 m²

APPT. 22 S = 104 m²

BUREAU 20

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

S = 140 m²

BUREAU 17 S = 104 m²

PORTE DE SECOURS

BUREAU 23 S = 68 m²

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

PORTE DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

APPT. 23 S = 34 m²

G

APPT. 28

S = 68 m²

APPT. 21

APPT. 16

S = 68 m² G

S = 34 m²

G

APPT. 17

APPT. 18

APPT. 19

S = 150 m²

S = 58 m²

S = 94 m²

G

APPT. 20

APPT. 24

APPT. 27

S = 78 m²

S = 78 m²

S = 78 m²

APPT. 25

APPT. 26

S = 94 m²

S = 94 m²

Plan Etage 6

Plan Etage 7

BUREAU 24 S = 458 m²

SALLE DE SPORT S = 104 m²

APPT. 39 S = 104 m²

PORTE DE SECOURS PORTE DE SECOURS

APPT. 34 GSPublisherVersion 0.80.100.100

S = 68 m²

0.100 ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

G

G

ESCALIERS DE SECOURS

APPT. 29 S = 104 m² G

G

G

G

APPT. 38

APPT.33 APPT.30

S = 104 m²

S = 104 m²

APPT. 35

S = 78 m²

S = 104 m²

APPT.31

APPT.32

S = 94 m²

S = 138 m²

Plan Etage 8

GSPublisherVersion 0.80.100.100

SOLIDUM :

178

APPT. 37 S = 104 m²

Plan Etage 10

100.100

Habiter la densité

APPT. 36 S = 104 m²


Habiter la densité

179 SOLIDUM : Plan Etage 9 Esc

F1

F2

· $ " ! 1 | 2@ 3# 4

F3

A > <

F4

% 5

Q W E Bloq Mayúsc

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Y

D F

Z

X

F5

( 8

F6

) 9

U A

F7

= 0

I

F8

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F9

B

F10 F11 F12

¿ ¡

O P

^ ` [

K L Ѩ _ N M ;, .: -

G H J

C V

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Bloq Despl

Impr Pant Pet Sis

Sleep

Wake up

Insert

Inicio

Power

Pausa Inter

Re pág

1

Bloq Num

A

/

7

*

8

Fin

Av. Pág

RéPág

4

-

Esc

ª º \

5 2

.

Av. Pág

F2

A

Bloq Mayúsc

> <

3 Supr

0

F1

+

6

Inicio

1 Ins

Inicio

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F3

F4

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Q W E

9

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Z

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B

F10 F11 F12

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Wake up

Impr Pant Pet Sis

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G H J

C V

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Insert

Sleep

Bloq Despl

Inicio

Power

Pausa Inter

Re pág

1

Bloq Num

A

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7

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8

Fin

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RéPág

4

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Control

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F3

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Fin

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Insert

Bloq Despl

Impr Pant Pet Sis

Sleep

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Power

Pausa Inter

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2

AltGr

Alt

Inic

Control

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F2

AltGr

F3

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Q W E Bloq Mayúsc

3 Supr

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F1

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+

6

Inicio

1 Ins

Inicio

Esc

ª º \

.

Av. Pág

F1

F2

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Q W E Bloq Mayúsc

3 Supr

0

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1

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Fin

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Inicio

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Bloq Despl

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Av. Pág

RéPág

4

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Control

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F2

AltGr

F3

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Q W E Bloq Mayúsc

3 Supr

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F1

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6

Inicio

1 Ins

Inicio

Esc

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2

.

Av. Pág

F1

F2

F3

A > <

F4

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Q W E Bloq Mayúsc

3 Supr

0

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6

Inicio

1 Ins

Inicio

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RéPág

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Av. Pág

F1

F2

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Q W E Bloq Mayúsc

3 Supr

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1 Ins

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Impr Pant Pet Sis

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Sleep

Bloq Despl

Inicio

Power

Pausa Inter

Re pág

1

Bloq Num

A

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RéPág

4

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F2

A

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1

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Inicio

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Intro Control

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Inicio

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Inicio

Intro

F1

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-

9

Inicio Supr

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Bloq Mayúsc

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Control

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Control

S = 106 m²

AUDITORIUM / CINEMA G

G ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS PORTE DE SECOURS

S = 140 m²

G

G

PORTE DE SECOURS

BIBLIOTHEQUE -

+

Intro

.

3

6

*

Supr

RéPág

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Av. Pág

ESCALIERS DE SECOURS

1

7

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Bloq Mayúsc

Esc

Control

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F2

Inicio

Inicio

Re pág

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F2

Inicio

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Pausa

Bloq Despl

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Inicio

Impr Pant Pet Sis

Wake up

1

Inicio

9

ESCALIERS DE SECOURS

AIRE DE JEU CAFETERIAT Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

180


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

181

SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

182


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

183 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

BUREAU 26

BUREAU 27

S = 140 m²

S = 86 m²

BUREAU 30

BUREAU 31

S = 68 m²

S = 104 m²

BUREAU 29

BUREAU 32

S = 104 m²

S = 104 m²

PORTE DE SECOURS

BUREAU 25

BUREAU 28

S = 104 m²

S = 86 m²

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

APPT. 45

APPT. 48

S = 104 m²

S = 104 m²

APPT. 44 G

APPT. 40

APPT. 41

S = 140 m²

S = 34 m²

S = 104 m²

G

APPT.43

APPT. 46

S = 68 m²

S = 68 m²

APPT. 47 S = 104 m²

APPT. 42 S = 104 m²

Plan Etage 11

Plan Etage 12

BUREAU 34

BUREAU 35

S = 140 m²

S = 104 m²

BUREAU 36

BUREAU 37

S = 280 m²

S = 104 m²

PORTE DE SECOURS

BUREAU 33 S = 104 m² ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

GSPublisherVersion 0.80.100.100

PublisherVersion 0.80.100.100 PORTE DE SECOURS

G

G

ESCALIERS DE SECOURS

G

PORTE DE SECOURS

APPT. 52

ESCALIERS DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

S = 104 m²

G G

G

G

APPT. 55

APPT. 53 APPT. 49

S = 140 m²

S = 140 m²

S = 104 m²

APPT. 50

APPT. 51

S = 104 m²

S = 104 m²

APPT. 54 S = 140 m²

Plan Etage 13

Plan Etage 14

GSPublisherVersion 0.80.100.100

PublisherVersion 0.80.100.100

SOLIDUM :

Habiter la densité

184


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

BUREAU 38

BUREAU 39

S = 114 m²

S = 104 m²

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

BUREAU 41

BUREAU 42

S = 140 m²

S = 104 m²

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

PORTE DE SECOURS

G

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

PORTE DE SECOURS

APPT. 62 S = 130 m² ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

APPT. 56

ESCALIERS DE SECOURS

BUREAU 40

S = 104 m²

S = 104 m² G

G

G

APPT. 57

APPT. 58

S = 104 m²

S = 104 m²

G

APPT. 59

APPT. 60

APPT. 61

S = 140 m²

S = 104 m²

S = 78 m²

Plan Etage 15

Plan Etage 16

BUREAU 46 S = 104 m²

BUREAU 43 S = 140 m²

CUISINE / LINGE S = 68 m² PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

PORTE DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

BUREAU 44

G

S = 104 m²

G

GSPublisherVersion 0.80.100.100

ESCALIERS DE SECOURS

G

ESCALIERS DE SECOURS

BUREAU 47 S = 104 m²

CHAMBRE 1 G

APPT.63

S = 58 m²

BUREAU 45

S = 208 m²

BUREAU 48

S = 208 m²

S = 140 m²

Plan Etage 17

CHAMBRE 2

CHAMBRE 3

S = 68 m²

S = 68 m²

Plan Etage 18

GSPublisherVersion 0.80.100.100

185 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

186


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

187 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

CHAMBRE 11

CHAMBRE 1

S = 68 m²

S = 58 m²

CHAMBRE 18

CHAMBRE 9

S = 66 m²

S = 68 m²

CHAMBRE 4

CHAMBRE 17

CHAMBRE 8

S = 68 m²

CHAMBRE 12

S = 95 m²

S = 94 m²

S = 34 m² ESCALIERS DE SECOURS

ESCALIERS DE SECOURS

G

G

CHAMBRE 8

CHAMBRE 5

CHAMBRE 16

S = 68 m²

S = 68 m²

CHAMBRE 13

S = 34 m²

S = 68 m²

LOCAL TECHNIQUE / SECURITE

CHAMBRE 7

CHAMBRE 15

S = 68 m²

S = 56 m²

S = 34 m²

CHAMBRE 14 S = 68 m²

CHAMBRE 6 S = 60 m²

Plan Etage 19

Plan Etage 20

CHAMBRE 27 S = 59 m²

CHAMBRE 19

CHAMBRE 26

S = 78 m²

S = 34 m²

CHAMBRE 20 S = 68 m²

CHAMBRE 28 S = 68 m²

CHAMBRE 25

CHAMBRE 29

S = 60 m²

S = 68 m²

CHAMBRE 31 S = 34 m² ESCALIERS DE SECOURS

GSPublisherVersion 0.80.100.100

GSPublisherVersion 0.80.100.100

G

CHAMBRE 24

CHAMBRE 21

S = 60 m²

S = 34 m²

CHAMBRE 30 S = 104 m²

CHAMBRE 22

CHAMBRE 23

S = 68 m²

S = 66 m²

Plan Etage 21

Plan Etage 22

GSPublisherVersion 0.80.100.100

PublisherVersion 0.80.100.100

SOLIDUM :

Habiter la densité

188


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

CENTRE DE BIEN-ETRE S = 104 m²

ESCALIERS DE SECOURS

G

WC S = 34 m²

Plan Etage 23

CUISINE

Plan Etage 24

Plan Etage 25

GSPublisherVersion 0.80.100.100

GSPublisherVersion 0.80.100.100

189 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

190


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

191

SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Façades

Facade Principale

SOLIDUM :

Habiter la densité

192

Facade Latérale Gauche


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Facade Arrière

Facade Latérale Droite

193 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

194


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

195 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

196


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

197 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

198


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

199 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

SOLIDUM :

Habiter la densité

200


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

201 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Liste des figures Fig. 1 : Composition d’un immeuble de Rapport à Paris - Source : Schéma personnel Fig. 2 : Les quatre fonctions principales de la ville moderne selon la Charte d’Athène dans la Cité Radieuse - Source : Schéma personnel Fig. 3 : Immeuble en barre Source : http://www.ingerop.fr/ fr/actualite/lyon-la-ducheredemolition-du-dernierimmeuble-de-la-barre-des-1000 Fig. 4 : Immeuble en tour - Source : https://nl.wikipedia.org/wiki/ R%C3%A9sidence_Kennedy Fig. 5 : Eco-quartier Vetrotex, Chambéry. - Source : https://eimmobilier.credit-agricole.fr/ c o n s e i l s / m a rc h e / c h a m b e r y vetrotex-de-l-usine-a-lecoquartier Fig. 6 : Schémas de la relation entre la densité et la forme urbaine. Source : Urban Task Force, 1999 Fig. 7 : Façade en «nid d’abeille» - Source : Source : https:// archiwebture.citedelarchitecture. fr/fonds/FRAPN02_CANGE/ galerie/objet-13353 Fig. 8 : Quartier des Habous, 1917, plan de principe des logements. - Source : Modèles d’habitat et

SOLIDUM :

Habiter la densité

202

contre-type domestiques au Maroc, PINSON Daniel Centre d’études et de recherches URBAMA, 1992 Fig. 9 : Cité ouvrière de la Cosuma, 1932, plan de principe des logements. - Source : Modèles d’habitat et contre-type domestiques au Maroc, PINSON Daniel Centre d’études et de recherches URBAMA, 1992 Fig. 10 : Cité d’Aïn Chock, 1946, logements de la première tranche. - Source : Modèles d’habitat et contre-type domestiques au Maroc, PINSON Daniel Centre d’études et de recherches URBAMA, 1992 Fig. 11 : Logements de la deuxième phase 1951. - Source : Modèles d’habitat et contre-type domestiques au Maroc, PINSON Daniel Centre d’études et de recherches URBAMA, 1992 Fig. 12 : Bâtiment Sémiramis, 1953. Fig. 13 : Bâtiment Nid d’Abeille, 1953 Fig. 14 : Axonométrie Bâtiment Nid d’Abeille. - Source : http:// www.alicelab.be/tfe/Empreinte_ numerique_3D_et_hypotheses_ de_restitution/207/ Fig. 15 : Plans et coupe Bâtiment Nid d’Abeille. - Source : http:// artchist.blogspot.com/2015/05/ viviendas-atbat-george-candilis. html Fig. 16 : Logements types Arsène,


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Derb Jdid, 1958-1962. - Source : Modèles d’habitat et contre-type domestiques au Maroc, PINSON Daniel Centre d’études et de recherches URBAMA, 1992 Fig. 17 : Logements types Christina, Derb Jdid, 1958-1962. - Source : Modèles d’habitat et contre-type domestiques au Maroc, PINSON Daniel Centre d’études et de recherches URBAMA, 1992 Fig. 18 : Schéma du rapport entre habitation et territoire. - Source : Schéma personnel Fig. 19 : L’évolution de l’architecture vernaculaire. - Source : http:// mpzga.free.fr/habevol/ evolutif2013.html Fig. 20 : Les quatre stades d’évolution de la favela (bidonville), selon Drummond. - Source : http://mpzga.free.fr/habevol/ evolutif2013.html Fig. 21 : Concrétisation du besoin de sédentarité. - Source : Schéma personnel. Fig. 22 : Facteurs de l’identité de l’habitat. - Source : Schéma personnel. Fig. 23 : Evolution du concept d’habitat. - Source : Schéma personnel. Fig. 24 : Contexte des relations individu-environnement. - Source : Schéma personnel. Fig. 25 : Psychologie de l’espace. -

Source : Schéma personnel. Fig. 26 : Evolution de la cellule familiale. - Source : Schéma personnel. Fig. 27 : Etude MAIF - Mai 2016 sur un panel de 1 000 personnes âgées entre 20 et 30 ans. - Source : https://entreprise.maif.fr/ presse/communiques-de-presse/ colocation-par tage-et-biensnomades Fig. 28 : Songpa Microhousing, Séoul, Korea, 2014, SSDArchitecture. - Source : https:// w w w. t r e e h u g g e r. c o m / t i n y houses/songpa-micro-housingssd-architecture.html Fig. 29 : Différentes possibilités d’aménager les unités. - Source : https://www.treehugger.com/ tiny-houses/songpa-microhousing-ssd-architecture.html Fig. 30 : Critères d’évaluation des solutions proposées. - Source : Schéma personnel. Fig. 31 : Structure des cloisons mobiles. - Source : http://revisal. ru/poser-porte-interieur-cloisonplaco/ Fig. 32 : Meuble pliable. - Source : https://archzine.fr/meubles/ bureau/le-bureau-pliable-est-faitpour-faciliter-votre-vie-voyeznos-propositions-en-43-photos/ Fig. 33 : Conception d’un système modulaire. - Source : Schéma

203 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

personnel. Fig. 34 : Exemple de plan de bâtiment réversible. - Source : https:// chroniques-architecture.com/ construire-reversible-reponse-alabsurdite-immobiliere/ Fig. 35 : Conception d’un système modulaire. - Source : Schéma personnel. Fig. 36 : Caractère des espaces. Source : Schéma personnel. Fig. 37 : L’espace unitaire, dense et l’espace tendu, vaste (VON MEISS, 1986) - Source : Croquis personnel. Fig. 38 : Le coin enferme (COUSIN, 1980). - Source : Croquis personnel. Fig. 39 : «L’angle intact renvoie; l’angle absent envoi » (VON MEISS, 1986). - Source : Croquis personnel. Fig. 40 : La porte cachée (COUSIN 1980). - Source : Croquis personnel. Fig. 41 : L’espace correspondant à l’ellipse de vision (COUSIN 1980). Source : Croquis personnel. Fig. 42 : Justus Van Effen Complex. - Source : https://www.knoll.com/ knollnewsdetail/wmf-justus-vaneffen Fig. 43 : Justus Van Effen Complex - Coupes. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 44 : Justus Van Effen Complex - Croquis. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group

SOLIDUM :

Habiter la densité

204

Fig. 45 : Narkomfin Dom-Kommuna, Moisei Ginzburg - Axonométrie. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 46 : Cité de la Muette, Beaudouin, Lods, Mopin, Bodiansky. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 47 : Structure principale en acier. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 48 : Assemblage de composants préfabriqués. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 49 : Renforcer le béton et les finitions. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 50 : Housing for Borsalino Employees. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 51 : Multi-purpose complex in Corso Italia. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 52 : Barbican complex. Source : https://www.arch2o.com/ barbican-complex-brutalist-postwar-british-icon/ Fig. 53 : Barbican complex. Croquis. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

Fig. 54 : Barbican complex. Axonométrie. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 55 : Résidence du Point du Jour. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 56 : Hillside Terrace - Plans. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 57 : Hillside Terrace Axonométrie. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 58 : Byker Regeneration Croquis - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 59 : Byker Regeneration Axonométrie. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 60 : Jeanne Hachette Complex - Croquis. - Source : 10 Stories of Collective Housing by A+t Research Group Fig. 61 : Evolution historique de Casablanca. - Source : Schéma personnel. Fig. 62 : Plan d’Aménagement d’Henri Prost, 1915-1917. - Auteur : Henri PROST Fig. 63 : Grands repères de la ville. - Source : Schéma personnel. Fig. 64 : Grands projets de la ville. Source : Schéma personnel.

Fig. 65 : Circulation de Casablanca. - Source : Schéma personnel. Fig. 66 : Réseau linéaire. - Source : Schéma personnel. Fig. 67 : Réseau radiocentrique. Source : Schéma personnel. Fig. 68 : Réseau des boulevards. Source : Schéma personnel. Fig. 69 : L’emplacement des arènes dans le casa de l’époque - Carte Marie-Jose. - Source : http:// www.darnna.com/phorum/read. php?3,92044 Fig. 70 : Les arènes de Casablanca. - Source : http://www.darnna.com/ phorum/read.php?3,92044 Fig. 71 - 72 : Vue aérienne des arènes de Casablanca. - Source : http://zamane.ma/fr/lesmythiques-arenes-de-casa/

205 SOLIDUM :

Habiter la densité


Travail personnel de fin d’étude Solidum : Habiter la densité

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SOLIDUM :

Habiter la densité

206

Després, C., Fortin, A., & Vachon, G. (2011). La banlieue s’étale. [Québec]: Éditions Nota bene. DESPRÉS C., V., FORTIN A, GAUTHIER P, LAROCHELLE P, In G Barbey et R.J. Lawrence (dirs) (2014, sous presse). Inertie des habitus et évolution des types architecturaux dans l’habitat de banlieue à Québec. In E. Infolio (Ed.), Repenser l’habitat: donner un sens au logement/Rethinking habitat: Making sense of housing Gollion. Suisse. Eyck, A. v., Ligtelijn, V., & Strauven, F. (2008). Aldo van Eyck : writings. Amsterdam, [Netherlands]: SUN. Fortin, A., Després, C., & Vachon, G. (2002). La banlieue revisitée. [Québec]: Éditions Nota bene. Friedman, A., & Côté, M. (2003). Les maisons et les communautés de l’âge de l’information stratégies pour une croissance rationnelle. Québec: Société d’habitation du Québec. Retrieved from Accès via BAnQ http://www4.bnquebec.ca/ pgq/2005/3032818.pdf. Friedman, A., Côté, M., & Trudel, J. (2003). Maisons à coût abordable et communautés viables : projets d’une décennie de transition.


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Senior, M. L., Webster, C. J., & Blank, N. E. (2006). Residential relocation and sustainable urban form: Statistical analyses of owner-occupiers’ preferences. International Planning Studies, 11(1), 41-57. doi: 10.1080/13563470600935024 Serfaty-Garzon, P. (1999). Psychologie de la maison : une archéologie de l’intimité. [Montréal]: Éditions du Méridien. Von Meiss, P. (1986). De la forme au lieu : une introduction à l’étude de l’architecture. Lausanne: Presses polytechniques romandes. Wietzorrek, U. (2014). Housing+ : thresholds, transitions and transparencies. Basel: Birkhäuser.

Hall, E. T. (1978). La dimension cachée. Paris: Éditions du Seuil. Karsten, L. (2003). Family Gentrifiers: Challenging the City as a Place Simultaneously to Build a Career and to Raise Children. Urban Studies, 40(12), 2573-2584. doi: 10.1080/0042098032000136228

207 SOLIDUM :

Habiter la densité


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