Redon terre de Confluences à la recherche d'un équilibre ville-marais

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REDON TERRE DE CONFLUENCES

à la recherche d’un équilibre ville-marais A

Aline Gayou/ Tpfe Paysage/ENS [AP] Lille juillet 2011



Merci à tous ceux qui ont su m’accueillir, m’ouvrir leurs portes, leurs histoires, leurs désirs d’espaces, leurs rêves, leurs regards, ceux qui ont su me consacrer un peu de leur temps pour nourrir ma réflexion. Merci à Antoine, Julie, Marion, Etienne, Léa et Clément pour leur accueil toujours chaleureux, à la famille Vallez et Dodard. Merci à ma famille pour son soutient, et ses relectures, merci à Sophie pour sa curiosité et ses doigts de fée, à Karine pour ses petits piques qui font du bien, à Bertrand pour sa confiance, et ses conseils, à Laura, Fanny ,Marine et Mélanie pour leurs bonnes humeurs et les petits plats. Je tiens également à remercier les institutions, organismes et associations qui ont su répondre à mes questions, m’orienter vers de nouvelles pistes ou confirmer mes positions, la mairie de Redon, avec Monsieur Bailleul et son service urbanisme, la communauté de communes du Grand Redon en la personne de Sylvie Freuchet, le Groupement d’intérêt public de Redon, avec Christophe Bidaud son directeur,l’Institut d’Aménagement de la Vilaine avec Stéphane Barron, Stéphanie Woimant et Pierre Arrondeau, les amis du transformateur, avec Stéphane Bouchereau, Charly Bayou, responsable du musée de la batellerie ,les Articulteurs, en la personne d’Alban Cogrel et le comité des marais en la personne d’Emile Granville.

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ommair 4

La question: aléas d’un fleuve ?

Comment vit-on en harmonie avec les

Quand l’eau reprend ses droits comment concilier activités économiques et équilibre écologique d’un fleuve?

Une envie de diplôme Quelques mots pour comprendre


Partie 1 le choix du territoire : Redon terre de confluences des contrariétés et des forces

Entrer en matière

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1.1Terre d’humidité: histoire des marais de Redon 1.2 Histoire d’un fleuve contrarié 1.3 Une confluence territoriale: gouvernance et influence

Partie 2 Comprendre comment on vit à Redon? Définir pour construire

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2.1 Redon ville terrasse, les pieds dans l’eau 2.2 Parcourir la ville, comprendre la mobilité : marcher , pédaler, rouler 2.3 Redon ville bitume 2.4 Sur les chemins de l’eau, comprendre l’hydrographie 2.5 Comprendre les remblais pour mieux les sculpter

Partie 3 Retr Retrouver ouver une cohérence entre Redon et ses marais Enjeux et outils de projet

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3.1 Des enjeux de territoire concentré à la confluence 3.2 Intentions et outils de projets

Partie 4 Esquisser/Scénariser pour débattre Bibliographie

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Comment vivre en harmonie avec les aléas d’un fleuve ? Inondations/Risques?Urbanisation/ n désurbanisation/Ville é perméable? Imperméable? Rivières Oubliées?Cachée polluée,... l’’eau remonte...et montre...

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L’eau, source de vie indispensable, est un élément structurant dans l’implantation de l’Homme sur un territoire. Voie de communication, source de ravitaillement, d’irrigation, frontière protectrice, source d’énergie, de rafraîchissement, son statut évolue au fur et à mesure des siècles et des moeurs. Dans nos villes occidentales, elle a connu beaucoup de chamboulements après avoir été exploitée pour le commerce, utilisée pour évacuer toutes les saletés hors de ville, cachée parce que trop sale, porteuse de maladies, canalisée, busée..

Sa présence est maintenant de plus en plus suscité, que se soit pour un aspect qualitatif, plastique ou fonctionnel. L’eau, les fossés, les rigoles, les rivières, les fleuves, sont des figures de paysage porteuses de sens qui donne à lire une cohérence, dans tout le système Terre. Mais les chemins de l’eau ne sont pas si évident et en tant que futur paysagiste j’ai voulu pour ce diplôme interroger ses aléas? J’ai cherché un noeud, un lieu d’incohérence...


Inondations/Risques?Urbanisation/ désurbanisation/Ville perméable? Imperméable? Rivières Oubliées?Cachée polluée,... l’eau remonte...et montre...

Une envie de diplôme: Qu’est ce qui m’interroge? Comment mettre a profit ces 8 mois de réflexion? L’ambiance de l’année 2010 , avait remis au goût du jour la place du risque dans l’aménagement. Je cherchais un site qui dans son histoire et son fonctionnement actuel révèle une complexité de rapport entre l’Homme et l’eau. L’eau accompagne l’évolution de l’Homme, source de vie, voies de commerce, source d’énergie, de nourriture, d’imaginaire, elle est un des piliers favorisant l’implantation de l’Homme sur son territoire. Les rivières, les fleuves possèdent leurs aléas, qui parfois donnent lieu à des inondations. Ces incidents sont entre autre la conséquence d’une implantation urbaine trop rapide qui s’est faite sans prendre compte des caractéristiques du lieu, où elle s’implante, et des contres coups qu’elle peut générer. Ses lieux d’incohérence sont pour la plus part du temps dans des extensions urbaines récentes, nommées Zones d’Activités, Zones Artisanales que j’aime à dire Zones Banales, sujettes à des volontés politiques, des enjeux économiques, à des objectifs sur court terme qui garnissent les entrées de ville. Ces lieux étant pour moi très charismatiques d’une période où la vitesse et la pensée du tout économique avait pris le dessus sur la pensée du bien vivre ensemble je souhaitais donc aborder le devenir de ces espaces pour mon diplôme. Dans un second temps, je m’interroge sur le devenir de notre société. Il semble être devenu évident de parler de développement durable, mais celui-ci donne toujours lieu à une pensée s’accordant avec une croissance, soit-disant plus maîtrisée.


Une fois ces deux éléments mis en place, il me fallait un lieu Je me suis donc retrouvée au fil de mes lectures, à m’intéresser à ce que pourrait être une société plus sobre, en équilibre avec son milieu, qui ne parierait plus sur d’expérimentation. Un lieu qui puisse accueillir mes questions sur le vivre avec les aléas de l’eau, et un lieu où il y avait déjà de fortes initiatives locales la croissance, mais bien sur le juste équilibre entre chaque élément. A une époque où tout semble vouloir aller plus vite, où la production porteuses de changements. ( contrats avec producteurs de pays pour nourrir continue et la rentabilité raisonnent comme des chevaux de bataille. A quoi pourrait ressembler une ville moins gourmande d’expansion d’activités économiques, mais plus en équilibre avec son sol, son eau, son histoire, sa culture, ses savoirsfaire, son territoire.? Je m’appuierais donc pour cela sur une pensée popularisée par Rob Hoppkins en 2006, environnementaliste anglais. Il parle d’initiative de transition, l’idée est de préparer un territoire, une ville, au pic pétrolier. Il s’agit de développer sa propre autonomie énergétique, et alimentaire. Cette pensée s’appuie sur les bases philosophiques de la permaculture. C’est une pensée du mouvement qui place l’Homme au sein d’un écosystème ; Cette pensée est née d’une critique de notre société industrielle qui puise et épuise, exporte, et banalise les savoir-faire, produit et vend du déchet inerte, tout en accentuant les écarts sociaux.

les cantines scolaires, associations de Services d’échanges locaux, université de savoirs populaires, associations de protection et de sensibilisation à l’environnement, regroupement d’agriculteurs en bio, recherche de valorisation des savoirs faire locaux, formation d’éco-construction, initiative de renaturisation de site industriel « projet du transformateur porté par l’initiative de Gabriel Chauvel paysagiste dplg, enseignant à l’école de paysage de Versailles, association des Articulteurs misant sur la culture comme développeur d’économie et de bien-être.

Mon attention s’est donc portée sur Redon, sous-préfecture de l’Ille et Vilaine, commune de 10 000 habitants, à la croisée des départements de l’Ille et vilaine, du Morbihan et de la Loire Atlantique, à moins d’une heure de Rennes et de Nantes.

J’ai bien conscience de ne pas être là pour faire de la politique, mais il me semblais honnête de profiter du temps du diplôme pour tenter de mettre des mots sur ce qui me questionne. Être paysagiste c’est rendre mieux habitable, les lieux où l’homme vie . Nous ne pouvons donc nous détacher totalement de penser à : « qu’est ce que le bien vivre ensemble.? » Et dans ce «ensemble» j’intègre, l’Homme au sein de l’écosystème. Comment ce que je prend je le redonne?

Rennes

N166 D 177

Vannes

Redon D 775

N137

N165 D 773

Nantes

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Quelques mots pour comprendre Les Inondations

L’inondation fait partie d’un des risques naturels majeurs en France . Deux millions de français serait concernés par le débordement d’une rivière. On parle d’inondations quand il y a submersion d’espaces urbanisés, sinon on emploie plus communément le terme de crue. La crue fait partie de la vie d’un cours d’eau. Un cours d’eau est constitué: - d’un lit mineur , où les eaux y sont en permanence -d’un lit moyen qui est l’espace fluvial, ordinairement occupé par la ripisylve (végétation abondante et variée qui borde les rivières), sur laquel s’écoulent les crues les plus fréquentes avec un retour moyen de 1 à 10 ans. Le lit moyen est donc soumis à un risque fréquent d’inondation. La vitesse de l’eau y est forte et cet espace est soumis à de fortes érosions et transports solides lors des crues ; - le lit majeur qui est l’espace occupé par un cours d’eau lors d’une inondation. Hors du lit majeur, si il y a inondation c’est bien souvent faute au ruissellement d’eau pluviales, en zone urbanisée notamment.

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ll existe différents types d’inondations, on en relève 4 : Par débordement direct : Une inondation peut avoir lieu quand une rivière déborde donc le cours d’eau sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur alors il envahit des vallées entières. Par accumulation d’eau ruisselée : Lorsqu’il y a une capacité insuffisante d’infiltration, l’évacuation des sols ou du réseau de drainage lors de pluies anormales. Ces inondations peuvent se produire en zone urbanisée, en dehors du lit des cours d’eau proprement dit, quand font obstacle à l’écoulement normal des pluies intenses, l’imperméabilisation des sols et la conception de l’urbanisation et des réseaux d’assainissement Par débordement indirect : Les eaux remontent à travers les nappes alluviales, dans les réseaux d’assainissement dans des points bas localisés... par effet de siphon

inondation par débordement

La quatrième étant la submersion des zones littorales, (phénomène fluviomaritime) : ce phénomène peut se produire lorsque de fortes marées submergent les zones littorales. Outre l’action propre de la mer, ce phénomène peut provoquer le débordement des cours d’eau qui débouchent à la mer. En effet, lorsque qu’une crue se produit en même temps qu’une forte marée, les eaux littorales peuvent bloquer l’écoulement naturel des eaux fluviales vers la mer et ainsi amplifier voire provoquer une inondation. Ce phénomène est très caractéristique des petits bassins versants côtiers bretons. Les phénomènes d’inondations sont donc dans la plupart des cas générés par l’homme et son implantation, les pressions économiques, sociales, foncières ou encore politiques ont amené l’urbanisation à s’étendre dans la zone d’expansion des eaux, exposant l’homme à un risque qu’il ne peut maîtrisé.

inondation par accumulation de ruissellement inondation par saturation des réseaux d’assainissement

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Qui déborde? L’inondation est donc un aléa naturel. Il devient un risque pour l’homme lorsque celuici est présent dans le lit de la rivière. La présence de l’homme aggrave l’aléa en modifiant les conditions d’écoulement de l’eau. Les facteurs aggravants sont : - la diminution des champs d’expansion des crues : l’extension de l’urbanisation en zone inondable, amplifiée par l’édification de digues ou de remblais, a pour conséquence une réduction de l’effet naturel d’écrêtement des crues ; - l’imperméabilisation des sols qui résulte de l’urbanisation, des autoroutes, des routes, etc. empêche l’infiltration de l’eau dans le sol et favorise un ruissellement très rapide vers les points bas - l’aménagement des cours d’eau : beaucoup de rivières ont été modifiées localement sans se soucier des conséquences en amont ou en aval. Ces aménagements peuvent avoir pour conséquences préjudiciables l’accélération de crues en aval ou la création d’entonnoir en amont sur des zones urbanisées - la formation et la rupture d’embâcles : les matériaux flottants transportés par le courant s’accumulent en amont des passages étroits. La rupture éventuelle de ces embâcles provoque une onde puissante et dangereuse en aval ; -la défaillance des dispositifs de protection : le rôle des dispositifs de protection (digues, déversoirs) peut-être limité. Leur mauvaise gestion et leur manque d’entretien peuvent parfois exposer davantage la plaine alluviale que si elle n’était pas protégée.

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. Ces dispositifs engendrent souvent un déplacement du problème en aval ou en amont;

Résilience

rebondir. b di - l’utilisation ou l’occupation des sols sur les pentes des bassins versants :

s’adapter faire avec

battance, déforestation, arasement des talus, disparition de haies, sens du labour, etc. favorisent un écoulement plus rapide et une concentration des eaux vers les rivières. La résilience est à l’origine un terme pour expliquer la résistance des matériaux aux chocs. Les premières publications dans le domaine de la psychologie datent de 1939-1945

Des mesures et réglementations pour prévenir les risques

J’emploierais cette notion dans le sens où il est maintenant plus question de vivre avec le risque des inondations et donc de s’adapter aux aléas d’un fleuve plus que de lutter contre. Cette notion de résilience donne lieu à une organisation pointue qui se divise en

Les PPRI : Plan de Prévention des risques, crée en 1995, par la Loi «Barnier», plusieurs catégories via les plans de prévention, les simulations, l’éducation, les En France, 16 939 communes sont concernées par le risque inondation, 4 381 communes sont dotées d’un PPRi prescrit et 6 660 communes ont un PPRi approuvé. Ce document est approuvé par le préfet, il permet d’établir une cartographie des zones à risque, ensuite ce risque est évalué en terme de dangerosité. Ce document est donc un document d’urbanisme il permet d’évaluer l’exposition aux aléas d’un cours d’eau. Il prévoit une notion d’aléas, qui permet d’aménager des espaces en zone inondable en prenant certaines mesures. Le document contient des conseils pour l’urbanisation future, ainsi que des exigences pour l’aménagement des espaces vulnérables déjà en place. Ses mesures ont 5 ans pour être misent en forme.

conseils d’aménagement, les alertes et bulletins d’informations.

Dans le domaine de l’aménagement de l’espace public il me semble qu’en tant que paysagiste nous pouvons donner des formes à la résilience... La notion de faire avec, de vivre dans, en face, contre, au bord, en surplomb, à la limite, donne toute une palette de formes et de systèmes qui vont constituer en quelques sortes ma boîte à outils pour ce travail.

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La vilaine à Redon longeant l’Île Garnier, décembre 2010

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1. Le choix d’un territoire Redon terre de confluences, des contrariétés et des forces 1.1 Terre d’humidité .La vallée de la Vilaine/ .10 000hectares de marais entre eau douce et eau salée .Des marais et des hommes

1.2 Histoire d’un fleuve contrarié

1.3 Terre de confluence, à la croisée des dynamiques territoriales

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Terre d’humidité un pays gorgé d’eau 18

les marais vers Langon au Nord Ouest de Redon


Par un matin d’hiver, un café dans le thermos, je m’engage sur la route de la Vilaine, retour sur un pays découvert sous le soleil de juillet à l’époque des foins, le voilà aujourd’hui recouvert de ce voile de brume, les arbes scintillants de la glace nocturne...

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La vallée de la vilaine La vilaine fleuve côtier de 230km de long prend sa source enn Mayennnee ssuur ur llaa colline de Juvigné à 150m d’altitude. Son bassin versant couvrre plus uss de 11 0000 km2 et s’étend sur 5 départements, La Mayenne, l’Ille et Vilainee, le Mor orbi b hn bi hnan a et la Loire Atlantique.Il est le plus important de Bretagne et l’un des plu luss gr grand de France, avec 7 rivières affluentes dont l’Oust. La Vilaine évolue à mesure qu’elle se rapproche de l’estuaire, ellee s’’ééllaarrgiit fo form rm man ant an de larges méandres, se faufile entre les roches granitiques entre F Fooleux leeuuxx et la la Roche Bernard et reprend du souffle pour se jeter dans l’océan. Cet ééttraang n le lem menntt me rocheux a longtemps guidé la mer à remonter jusqu’à Redon. Le bassin de la Vilaine est très plat, il engendre donc un débit faiblee, des ess ino inonddattio ions ns lentes, ainsi qu’un bief de 80km, c’est ainsi que la mer remontaitt jusquu’aauxx poorrtees de Redon avant l’aménagement du Barrage d’Arzal, en 1971.

La vilaine se glisse entre les roches direction la mer, vue depuis la Roche Bernard

Le bassin versant de la Vilaine a connu de nombreux aménagem ments dans lee buutt de développer le commerce par voies d’eau, la vilaine fut cannalisée dee R Reedon jusqu’à Rennes et suivi ensuite jusqu’à ensuit le Canal de Nantes à Brest, ppassant auss ssii pa ss parr Redon. Mais le barrage d’Arzal reste à ce jour l’aménagement le plus surprenannt et unique en son genre. Ce qui fait toute la particulariririté de d cette vallée se trouve dans sa faible f topographie qui donne lieu à une imm mm mmen mens ensse Zone Humide appelé les Maarais en a du pays de Redo Re don.. do

Terre T erre dd’humidité ’humidité un pa ppays ays ggorgé orgé dd’eau ’ea eaau 20


Les marais du pays de Redon

Rennes

Marais de Brière

Grand lieu

Les zones humides en Bretagne Cet important réseau hydrographique donne lieu à une vaste étendue de

Un fleuve injustement appelée Vilaine:

Redon

marais, qui ont la particularité d’être d’ancien marées salants.

La forme la plus ancienne de son nom lui a été donnée par Grégoire de Tours, au VIème siècle : « VICENONIA » nom emprunté au gaulois. Le fleuve se serait donc appelé du nom d’une déesse qui le protégeait ou le personnifiait, nommée « la victorieuse » ou « la combattante ».

Nantes

Le terme évolua en « Visnogne », « Visnègne » puis «

Bassin Versant de la Vilaine, La Vilaine et L’Oust

Vislaine », d’où aujourd’hui « LA VILAINE ».

Façonne le paysage du pays de Redon périmètre du SAGE

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Les marais du Pays de Redon constituent un dess grands sites

écologique de Redon, classé Zone Natura 2000 depuis février 2004. Cettee étendue de plus de 10 000 hectares fait office d’éponge lors des crues hivernales de la Vilaine. Les marais sont des écosystèmes situés entre Terre et eau, qui offrentt une grande richesse faunistique, floristique. Ils sont parmi les zones les plus fertiless de la Terre. Issue d’un minutieux travail d’hydrographie, ils constituent un fabuleuxx réseau de douves , fossés drainants, ripisylves/ forêt alluviales/ landes humides lacs, s, roselières, prairies humides, qui constituent un camaïeu de paysages qu’il semble important de protéger. Les marais sont utiles en plusieurs points: - Ils règlent le débit des cours d’eau et préviennent donc des inondations ondations en tamponnant l’eau.

Photo de l’IAV

Les marais de Vilaine en aval de Redon, de larges prairies humides réservé au foin et au pâtures, bordent le fleuve

-I ls régulent la charge en eau de la nappe phréatique en maintenant nant un degré d’humidité - Ils épurent l’eau, via la richesse de végétation et donc freine les es différentes pollutions. D’un point de vue biologique, il s’agit d’un espace refuge pour de nombreuses uses espèces animales. Ce sont de très grandes réserves ornithologiques d’où l’importance nce de garderr en connexion des zones humides sur les grands axes migratoires, dont le marais de Redon fait partie. C’est cette richesse qui a permis les premières protections des zones humides umides via la directive Europe Oiseau de 1979, et la convention RAMSAR de 1971. Dans le cadre des mesures agro-environnementale, les prairies humides et prairies de fauche sont subventionnées par la Politique Agricole Commune. Le regard que l’on porte sur ces endroits change depuis peu. Les marais ais sont aussi porteur de légendes maléfiques, lieu de vie des feufolets, vaseux et pleins de maladies... Ils sont maintenant hissés comme symbole de la vie, où l’intérêt des hommes mmes et des autres espèces vivantes pourraient vivre en harmonie.

Photo de l’IAV En direction du barrage d’Arzal

Terre d’humidité: 10 000 hectares de

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Marais entre eau douce et eau salée


l’arz

ll’oust oustt Laa vilaine

Les gorges de la Vilaine

Les Marais de Vilaine

10km

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Ce que dit la Loi autour des zones humides

1870: Des textes autorisent la supression des “étangs insalubres” et le dessèchement

des marais. Dans une optique d’hygiène , et d’optimisation des terres agricoles, pour faire pâturer les bêtes.

1964: Une loi sur l’eau est votée créant 6 agences de bassins appelées «Agence de l’Eau» responsable de la gestion de l’eau sur l’ensemble du territoire français.

1976: Une Loi pour la protection de la nature introduit la notion de protection des espaces naturels et des paysages et la préservation des espèces animales et végétales.

1986:

Signature de la convention de RAMSAR par la France qui s’engage à préserver les zones humides

1992: La Loi sur l’eau pose les zones humides comme objet de droit

NA

Terre d’humidité : Des Marais et des Hommes

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22 mars 1995 : Mise en place des SDAGES, Schéma directeur d’aménagement des eaux, et SAGE au niveau des bassins versant. Ce sont des outils de planification qui permettent de mieux gérer les zones humides


Les marais de Redon sont nés du retrait important de la mer dit des Faluns au cours de l’holocène de -23 à 5 Ma, la Bretagne fut belle et bien une île. Cette mer a formée le bassin de la Vilaine et de Rance. Les marais de Redon et Vilaine résultent d’importants phénomènes de sédimentation et d’érosion dont les origines sont variables. On retrouve différentes terrasses alluviales témoignant des fluctuations du niveau de la mer et de la Vilaine.

alignement de peuplier La coline de Redon

le clocher de Redon

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Activité du marais :

L’aménagement des marais débute au IXème siècle avec les moines bénédictins qui créent un réseau de fossés et de douves pour faciliter la récolte du foin et faire paître les animaux. La majorité des villages se sont installés en proximité de la Vilaine, ancien bras de mer devenu une plaine verdoyante, enrichie par les dépôts d’alluvions des crues hivernales. . Le foin y est d’une très grand qualité. Gorgées d’eau de novembre à Avril, le sol y est lourd et peu portant. Ces plaines marais , sont donc essentiellement utilisées pour la pâture et le fourrage Les marais représentent un véritable lieu de ressources pour ces riverains, ils accueillent de très nombreux canards en périodes de migrations, la faune pissicole y est abondante, et l’accessibilité complexe de par le caractère humide rend l’endroit précieux et privilégié. L’oust

alignement de peupliers

Terre d’humidité: Des Marais ett ddes H Hommes

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«Le marais est perçu comme pays humanisé; résultat

coline de Redon

provisoire d’une interaction entre le milieu naturel et les interventions continues des humains qui vont aménager et remodeler au fil des générations» J.COCHIN («le pays de Redon»)

Comprendre la micro-topographie des marais: Garder l’eau pour favoriser la diversité, accueillir les oiseaux migrateurs, conserver l’humidité et la fraîcheur évier l’évaporation de la nappe phréatique.

Un paysage quadrillé par un savant réseau de douves, les arbres sont présents en bordure de cours d’eau pour renforcer les berges, et regroupé en petit bosquet sur l’ensemble des marais. (Aulnes,Peupliers, Saule blanc) Ces figures d’alignement donnent à lire l’intelligence du réseau. Sur les coteaux on retrouve une végétation de types pins maritimes et chênes pubescents.

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les chemins contiennent l’eau, trace de micro

Terre d’humidité: Des Marais et des Hommes

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La nécessité de l’eau dans le marais Les enjeux hydrauliques dans la vallée de Vilaine sont multiples, ils portent à la fois sur l’agriculture, l’urbanisme, l’eau potable, l’écologie et l’économie touristique. En effet outre le risque des inondations en hiver de Novembre à Avril, qui ont justifiés la mise en oeuvre d’un PPRI. Le fleuve doit pouvoir maintenir en humidité un certain nombre de parcelles afin de composer une mosaïque d’écosystèmes, tout en permettant la navigation de loisir. Le barrage d’Arzal , permet d’avoir un certain contrôle sur la gestion des niveaux d’eau sur l’ensemble du bassin. Ses enjeux principaux étant le maintient d’une réserve d’eau potable 40 000 m3 , et la prévention des risques d’inondations. Le niveau de l’eau est donc constamment contrôlé, en période d’étiage l’objectif est de maintenir le niveau entre 1.60m à 2,30m.

crrêts

Circule coule vers la mer

garder l’eau

Interpréation pictural du système des marais


Les différents milieux et types de végétation que l’on retrouve dans les marais Milie Mi lliieu eux pplus ou moins inondés en permanence, dit de Type A Mare Myrica Galet

Prairie humide de bas fond, Bruyère, ajonc genêts Ajonc Nains Aulne Glutineux

Miilililieuux hu M hum des, engorgés et fréquemment inondés l’hiver, mais humi hors hors ho rs d’e ’eau au sur la plus grande période de l’année, dit de Type B prairie inondables, jonc carex

Chène pédonculé pubescent Frêns

Peuplier

Noir Chèvrefeuile des bois

bandes boisés de rives ( Saules, Frênes Aulnes, Chêne sureau, noisetier

Miilliieu M eux ux à ssool frais, à faible engorgement ‘lhiver, inondés loors rs des es cru rues décennales, dit de types C, chêne p be pubescents, pube besc scen ents ent ts, aubépine, p , poirier p , charme,,

M lliieuux à sol Mi sol frrai so ais à sec sans engorgement hivernales et n n iinnonda no onnddaabblleess sauuf en cas de crues centennales

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Un paysage fluctuant au fil des saisons, miroir d’eau l’hiver, champs emballotés l’été, finement quadrillé par un réseau expert de douves qui drainent et retiennent l’eau

« Un marais à géométrie variable : tantôt une vaste plaine qui dilate l’horizon, tantôt un bref miroitement dans les jonc et les herbes sèches , entre deux landes rocheuses. Variations dans l’espace, mais aussi dans le temps. En hiver, à l’époque des grandes crues, il arrive que le paysage se métamorphose d’un jour à l’autre. L’eau monte brusquement Les prairies, les labours, les chemins, les brousses de saules marsaults sont très vite submergés. Tout disparaît, tandis que se déploie un lac immense et ramifié. La descente des eaux peut survenir avec la même soudaineté. En 24 heures, ce qui était le domaine des barques et des canards laisse place au tracé campagnard des clôtures et des cultures. » Jacques COCHIN, en

Terre d’humidité: Des Marais et des Hommes

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Histoire d’un ffleuve leuve ccontrarié, ontrari quand la mer berçait Redon

Carte des réseaux navigables en Bretagne

La Vilaine fut l’un des premiers fleuves dee France France a avoir été aménagé Fr navigation, profitant du mascaret pour la navigation mascare rreet les bateaux remontaient le fleuve jusqu’au port de Redon .Ensuite les marchandises étaient acheminées par péniche sur l’ensemble de la Bretagne On y transportait essentiellement le sel de guérande , et la pierre de tuffau. Sur le cartulaire, cette vue depuis Redon réalisé en 1543, nous expose Redon à proximité de la mer, on lit au loin l’embouchure de la Vilaine dans l’océan, alors que concrètement on sait qu’elle sillonne de multiples boucles avant de se jeter définitivement à la mer. Cette image témoigne de l’influence qu’avait la mer dans l’imaginaire de chacun , et de la forte activité nautique. L’activité fluviale très vite concurrencée par le rail, à petit à petit décliné et c’est maintenant les activités touristiques qui exploitent ses voies d’eau.

Entre eau douce et eau Salée

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Extrait du cartulaire de Redon, 24 peintures représententes des vues cavalières lee long de la Vilaine et témoigne des aménagemlents fluviaux.


barrage insubmersible

La vilaine à Redon, avant le barrage insubmersible.

la mer monte , jusqu’à Redon deux fois par jour Eau douce Eau saumâtre, marais salée avec végétation halophile

Estuaire 80km 1km Fonctionnement du fleuve et des marées avant la construction du barrage d’Arzal en 1971

N

Barrage insubmersible de Redon, empêchant la mer de monter plus loin, retenant plus d’eau dans les marais amont. (photo d’archives Musée de la Battellerie, 1965). Celui-ci fût détruit suite aux inondations de 2001.

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1971, l’heure de l’assainissement «Il s’agit de poldériser 10 000ha de marais ais pour un emploi plus fructueux» Bulletin municipal de 1971

- Contrôler les inondations et le débit de la Vilaine Depuis 1936, suite à de fortes inondations venues noyées Redon, une conférence interdépartementale est crée pour l’Aménagement - Etablir des liaisons routières entre les deux rives de la du Bassin de la Vilaine, relayée en 1961, par l’Institut d’Aménagement de la Vilaine (I.A.V). Un programme d’assainissement de la Vilaine Vilaine est mis en place. - Fournir de l’eau potable En 1971, suite à de multiples inondations du à la complexité du - Rendre utiisable tout au long de l’année les voies système hydrique, mer, fleuves, marées, marais, rivières, il est d’eau qui sillonne la région décidé de construire un barrage, à Arzal. Celui-ci ainsi empêchera la mer de remonter jusqu’à Redon et donc d’inondée les champs d’eau salée, considérés comme insalubre pour la cultures de céréales (par exemple), de plus le barrage permettra de mettre en place une grande réserve d’eau potable qui s’avère nécessaire pour prévenir la forte résidentialisation de la région. On construit donc un barrage à un endroit stratégique pour pallier au manque de franchissement du fleuve. Ainsi ce barrage répond à plusieurs grande volonté d’aménagement des années 70:

Histoire d’un fleuve contrarié

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-Améliorer le rendement agricole, avec un programme de 10 000 hectares de maïs nous sommes en pleine expansion agricole, développement du hors-sol et de l’ensilage. Le fourrage à l’herbe est considéré comme obsolète hors les marais sont actuellement de simples terres à pâture et fourrage..


Redon

Vue sur le barrage d’Arzal, propriété de l’IAV

Usine à eau de Frétel, ouverte en 1972, produit de l’eau jusqu’à Belle-île en mer. La production d’eau potable est actuellement la seule justification que l’on puisse donner au barrage.

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Suite à la construction du barrage d’Arzal c’est toute la vallée de aval la vilaine qui fut modifiée

Les contre-coups du barrage on assiste même à des résultats non prévus comme:

blayés au sein sein Espaces remblayés des marais

Usine à eau de Frétel Barrage d’arzal

- la modification du système estuaire engendre un fort envasement de celuici et met en péril toute l’activité de la conchyliculture et de la pêche à pied, engendre des coûts astronomiques de dragage et on ne sait que faire de cette vase... - la migration des poissons fut rétablie seulement en 1995, via l’installation de deux passe à poissons, favorisant ainsi la migration des anguilles (des caraïbes aux marais) - la biodiversité particulière des marais liée à sa salinité, a totalement été bouleversée. Les activités portuaires sont essentiellement de plaisance, seulement une seule péniche commerciale continue de franchir le barrage une fois par semaine pour déposer du sable au port de commerce de Redon. L’écluse est vite devenue trop petites pour les bateaux de commerces. L’activité s’est essentiellement développée sur le grand port de St Nazaire. Seulement la grande réserve d’eau potable trouve sa justification, et la majorité des acteurs aujourd’hui sont d’accord pour dire que l’on ne referait plus ce genre de barrage de nos jours.

Histoire d’un fleuve contrarié:

36

Les conséquence en amont du barrage La confiance en ce barrage, qui a tout de même permis de minimiser l’impact des inondations, la mer ne remontant plus deux fois par jour jusqu’à Redon. L’évacuation de l’eau étant contrôlée. La mémoire collective oubliant donc le potentiel danger à s’implanter sur les marais, on constate une évolution de l’urbanisation en plein cœur de ceuxci. En effet dans le but de développer une couronne économique à la ville de Redon, à partir de 1975 les marais devinrent dépôt de détritus, environ 3000 tonnes de mâchefer déposé par an, entre 1975 et 1997, ceci afin d’y implanter une zone d’activité économique. On lit encore trait nettement cette volonté d’expansion avec la voie rapide et le rond point de l’ouest. Ce projet s’explique par l’histoire économique de Redon. La crise industrielle et économique qu’a traversé Redon a donc donné lieu à une catastrophe, écologique et esthétique.


rond point de l’ouest

Socle schisteux Remblais sur 1,5m sol de valeur multiples, machefer, grès, Axonométrie à la confluence de l’Oust et de la Vilaine, à Redon

craies, graves, terre végétale, bitume....

La confiance en la protection contre les inondations donne

Socle argileux, perméable et

lieu à d’important remblaiement de marais

peu porteur profondeur de 15m

37


Les grands chantiers de Redon

Redon

st Nicolas Rieux

1701

de Redon

Ce

plan

montre de

l’importance

L’ère religieuse moines et paysan façonnent le territoire

fortifications,

la

ville,

832 : Fondation du monastère de Redon par Conwoion (prêtre de Vannes) installation sur le rocher les pieds dans l’eau

sont la rivière du Thuet et La vilaine

des

fortement

marquées par les barrière naturelles que

les moines entretiennent et aménagent les marais, le commerce fleuri après le XIème siècle suite à une exonération d’impôts XVème siècle: Construction du premier pont entre Saint-Nicolas de Redon et Redon

Les grands travaux, l’apogée

Le bassin à flot véritable ouvrage

industrielle du 18 et 19 ème siècle

technique fut réalisé sous Napoléon III, une fois les travaux achevé

connections de Nantes à Brest par un canal passant à Redon, qui confirme son statut de carrefour des voies d’eau.

l’industrie

portuaire

se

trouvait

déjà en concurrence avec les rails

1836: Construction d’un bassin à flot pour le port de Redon, qui engendre la création de l’île Garnier

1850

1850: construction de la ligne ferroviaire qui concurrence rapidement le commerce fluviale

L’ère industrielle de Redon, les bourgades alentours se développent, et les industries viennent s’implanter sur Redon, fonderie, usine flaminaire qui fabrique actuellement encore des briquets, industrie agro-alimentaire notamment l’usine garnier qui produit des machines agricoles jusqu’en 1998, et

Le quai à flot en 1880, photo du musée de la batellerie

1950 Histoire d’un fleuve contrarié : Des marais ressources aux marais décharge

38

Aérienne de 1955, IGN,? L’oust limite et contie limites


L’Oust avant son détournement

Marais Industries

Verger et potager

Photo vue du ciel sur L’ile Garnier, on constate un nombre important de jardins ouvriers , sûrement plus en accord avec le caractère inondable du lieu.

Photo de Redon dans les années 1950, la ville est abondante en espaces cultivés, vergers, potagers, prairies se mêlent à la ville qui regarde fièrement ces marais salant.. La ville pointe vers la mer, l’Oust frôle les fonds de jardins et affirme ainsi une limite franche entre les marais et la ville.

39

en la ville dans ses Source musée de la batellerie


Redon tourne le dos aux marais

1971

Construction du barrage d’Arzal, naissance d’un sentiment de protection face aux inondations

1979

Fermeture de l’Usine Garnier grande crise industrielle dans le Pays de Redon

D D775

L’époque des remblais Détournement du bras de l’Oust élargissemnt de la Vilaine à la Goule d’eau Remblaiement des marais, commandé par le SIVOM, 60 000 tonnes de Mâchefer déversés dans les marais,

1988 Extension de la zone d’activités projetée jusqu’en 1995 D775 B

D177

Mise en oeuvre de la D775, route digue reliant Aucfer à Redon

En 1993 dépôt de déchets industrielles sur la future zone d’activités les marais sont condamnés photo d’Emile Granville, président du Comité des marais, extrait du livre Témoignages sur les marais de Redon

Négocier avec le marais la D 177, dernier franchissement des marais fut réalisée sur pont la D 775 bis, laisse 4 passages pour l’eau

Sous la D775bis, une tentative de transparence hydraulique

2006

photo de Gérard Forlot,

Histoire d’un fleuve contrarié : Des marais ressources aux marais décharge

40


Pourquoi avoir remblayés les marais? Au début des années 80, Redon connait une grave crise industrielle, l’usine Garnier ferme ses portes en 1979, laissant toute une île en friche, et 300 personnes au chômage, la laiteire ULN, ferme en 1988, le port est abandonné. Le taux de chômage est l’un des plus élevé de Bretagne. Le pays de Redon est classé zone sensible et bénéficie de taux élevé d’aides pour re dynamiser son économie. Le pari se fait sur l’implantation de zones d’activités capables d’accueillir de nouvelles industries et activités commerciales. Le SIVOM, (Syndicat Intercommunal à Vocation Multiple) ancêtre de la communauté de communes s’intéresse au développement de ces zones d’activités. Les marais s’avère les terres les moins chères et les plus facile à racheter. Après avoir était longtemps entretenu par les Hommes et l’activité agricole, les marais sont devenu des zones de décharges, où chacun, particuliers ou industries y déverse l’ensemble de ses déchets. Cette perte de connection peut s’expliquer via la mécanisation agricole, et l’évolution de notre société de consommation. On tourne le dos à l’humidité, on recherche le sec , et le rapide. Le projet de Zone d’activité à proximité du port qui fut le fleuron de l’activité commerciale de Redon ces derniers siècles tombe sous le sens. 62 hectares sont directement disponibles, sur les 330hectares prévus. La mise en service du Barrage d’Arzal, créant un sentiment de protection, incite les acteurs locaux à implanter les activités le long des axes routiers, la route de Vannes en particulier. Les inondations de 1995, empêche la suite des travaux sur la commune de St Jean la Poterie, au quel cas se serait 40 hectares supplémentaires de marais qui auraient été remblayés. (voir vignette).

Photo tirée du livre des marais de Redon, les marais étaient noirs de Canards en 1960. Yves Philippot

41


Les grandes inondations et la remise en cause d’une expansion urbaine 1936 : Redon connaît une grande inondation, l’eau de la mer couplée à celle de l’Oust et de la Vilaine bloque la ville durant plusieurs jours, à cette époque, la conférence interdépartementale du pays de Redon projette de réaliser de grand travaux d’assainissement de la vallée de Vilaine. La seconde guerre mondiale empêche la réalisation de ce programme.

1971: L’institution interdépartementale pour l’aménagement de la Vilaine, reprend le programme, de 1936. Il s’agit d’assainir les marais, d’évacuer mieux les crues et de rendre plus fructueux l’emploi des marais via une poldérisation, de rendre l’important réseau hydrographique navigable pour la plaisance et le commerce. La diversité des intérêts permet d’avoir les financements pour lancer le Barrage d’Arzal. 1995: L’intensité des pluies noie Redon sous les eaux, il tombe plus d’un mois d’eau

en une journée. La vile est bloquée, et extrêmement choquée, le barrage d’Arzal avait fait espérer à des inondations bien moins violentes, mais la forte urbanisation dans l’ensemble de la vallée de Vilaine, et l’intensité des pluies fait que Redon, carrefour des eaux se retrouve totalement noyée. Les projets d’urbanisation au Sud de Redon sont donc remis en cause et stoppés via la société civile qui s’organise.

1999: Un Plan de Prévention des risques est mis en place, signé par les 3 départements, il légifère l’urbanisation dans le lit majeur de la rivière.

2001:Une nouvelle vague d’inondation bloque 40 000 personnes durant 1 semaine.

Histoire d’un fleuve contrarié:

42

Les polémiques sont lancées qui est responsable? Comment améliorer la protection contre les crues? Les activités doivent elles partirent? Le barrage de Redon est détruit, par l’IAV, des études démontrent que la capacité de stockage des marais pour une telle crue n’auraient quasiment aucun effets sur la limitation des dégâts. Il ne faut plus chercher à se

protéger à tout prix mais apprendre à vivre avec le risques. Ces inondations ayant la capacité à être prévues en avances, l’ IAV, lance un programme de planification et prévention des crues.


Mission photographique de L’IAV

1995:

quartier de la digue

quartier de la digue à Saint Nicolas de Redon sous les eaux

Mission photographique de L’IAV

ferrugineuses

2001: à Redon a zone d’activité portuaire se retrouve sous les eaux 10 ans après sa réalisation. 2001:

Zone d’activité portuaire

Champs d’expansion des crues à préserver de toutes urbanisation Zones urbanisées soumises à des prescriptions liées à des enjeux de sécurités, construir au dessus de 5,50m Zones urbanisées soumises à des prescriptions liées à des enjeux de sécurités

43


Les actions misent en oeuvre depuis 2001? Voilà donc 10 ans qu’on eu lieu les dernières grandes inondations qui ont fortement marquées la ville de Redon

L’idée était donc de renaturer ces espaces et d’oublier le passé industriel. Cet espace fut confié deux années aux Ateliers Public Régionaux de l’école de Versailles en 2003, et 2005 sous la Tutelle de Gabriel Chauvel ( paysagiste DPLG local et enseignant à Versailles dans la section écologique,)et Marc Rummelhart. (professeur d’écologie à l’Ecole Nationale Supérieure du Paysage de Versailles ) Le programme proposé par les étudiants est tenu par le principe de « rien ne rentre rien ne sort ». Le site est un lieu d’accueil du public, de sensibilisation au patrimoine industriel culturel et naturel. Son entretien et son aménagement laissent place à la circulation des eaux, mais propose aussi une nouvelle façon de transformer ces espaces d’humiditées. Cet espace à vocation à devenir un parc agricole, ouvert au public.

Redon 10 300hab (35)

St Jean de Poterie

la digue St Nicolas de Redon

(56) 7600hab(44)

500m limites communales Site du transformateur Digues misent en oeuvre

44

Certaines des activités industrielles du côté de St Nicolas de Redon,sur le quartier de la digue ayant cessé, le conseil général se saisit de ces sites et friches industrielles pour les réintégrer dans un réseau de Zones naturelles sensibles. Ce qui donnne lieu au : Site du transformateur

Destruction du barrage insubmersible

Lieu de discussions, d’échanges, et d’actions, les adhérents apprennent à jardiner, s’occupent d’un cheptel de vaches Nantaises. Le site accueil d’autres associations, comme Terra Nova, lieu de recherche et de formation à la construction en terre, et autres techniques traditionnelle, ainsi que l’association un vélo pour l’Afrique qui dispense des temps de formation et de rénovation autour du vélo. Cet espace associatif n’est qu’un extrait du réseau assez conséquent du milieux associatif qui prend place dans le pays de Redon.


et à Redon? Sur le même quartier dit de « la digue» sur la commune de Saint-Nicolas de Redon, le Leclerc s’est agrandi et s’est construit une fortification pour se protéger de la montée des eaux jusqu’à 6m. Un Décathlon ouvre ses portes en juillet 2011, construit sur pilotis, et entourés de douves, il a su prendre en compte le potentiel risque d’inondation tout en créant un lien commercial avec le centre Leclerc voisin. Toujours du même côté, le long de la Vilaine, à cheval sur la commune de Redon et Saint-Nicolas de Redon, l’architecte Pierre Lafon a réalisé un projet, de promenade et protection contre les crues le long de la Vilaine, commandité par l’ Institut d’Aménagement de la Vilaine. On constate donc une volonté de continuer à aménager malgré le potentiel danger des inondations, on parle de résilience. La digue étant présente, il s’agit de trouver un juste équilibre entre les besoins du fleuve et les activités de l’Homme.

Promenade et digue réalisée par Pierre Lafon, du côté de Redon, elle permet de reconnecter la ville à ses bords de Vilaine en restaurant un ancien chemin de hallage emporté par l’érosion.

Fossé dans la digue 15m d’emprise

Digue commandée par l’IAV, réalisé par Pierre Lafon, une lame de béton noir protège le quartier de la digue Cette lame de béton protège le Parking du Leclerc, sur la digue, il s’est ainsi agarndi depuis 2001, ici on chois de vivre avec le danger

45


Pour ce qui est de la zone d’activité au Sud de Redon: On constate dès le printemps 1995, une délocalisation des activités situées sur la Zone d’activités portuaire, ( la DDE, la station d’épuration...), en direction de la Grande Zone d’activité Nord de Redon articulée par l’axe Redon-Rennes qui semble bien plus attractive. Cet espace commercial sur le rocher a doublé de volume suite aux inondations de 1995. L’ensemble des terres étaient à l’époque plus destinées aux logements. Mais le projet de la boucle étant contrarié, les investissements se sont reportés au Nord de la ville.

zone d’activité portuaire

centre ville de Redon

Abandonné Parc agricole en devenir,

Toujours en activité

Etat des lieux des activités:

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Zone Natura 2000

Zone d’activité


Ainsi on assiste à un spectacle assez triste, d’un paysage de marais bafoué d’une zone d’activité désertée, d’étendues bitumées, de bâtiments abandonnés qui bouchent les horizons et l’écoulement de l’eau. Il y a donc là un fort potentiel pour permettre à Redon de retrouver sa confluence, et son contact avec l’eau. Contact qui a fait jusqu’à ce jour sa gloire.

Un site délaissé et oublié en arrière de la ville

Il s’agit donc maintenant de réinventer les rapports que cet espace en cours d’enfrichement pourrait entretenir avec les marais.

ancien locaux du port de Redon, abandonné depuis 2001

locaux abandonnés

sablière en activité, adapté au caractère fluctuant de la pointe

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Un site en enfrichement à la confluence de l’Oust et de la Vilaine

RD 147

Clocher de Redon La bétonerie

Ancien cours de l’Oust

Route de Vannes Ancien locaux de la chambre d’industrie

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La route de Vannes: un espace de respiration au centre de cette zone d’activité qui s’explique par les inondations et le coût qu’engendre des remblaiement sur un sol marécageux. La vilaine Espace d’entrepôt

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Un découpage administratif interégional Les actions menées depuis 2001 sont directement liées à la complexité de la gouvernance du territoire. Je vais tenter d’expliquer assez succinctement cette organisation. A proximité des grandes métropoles de Rennes et de Nantes, le pays de Redon bénéficie d’une situation atypique qui en fait un atout et une faiblesse pour son développement. Le pays n’est pas clairement desservi par les grands axes de communications, mais il reste néanmoins vite accessible. Sa position à la confluence de trois départements, crée une complexité administrative, qui a su être dépassée, par une réalité géographique. Ce territoire bénéficie d’une longue histoire et tradition du travail commun, qui a donc très vite cherché à se créer une réalité administrative. Ainsi la communauté de communes du Pays de Redon reflète assez bien cette volonté de gouvernance inter régionale. Cette influence des grandes métropoles à longtemps crée un solde migratoire assez faible sur le pays de Redon, on a longtemps noté une fuite des jeunes actifs, mais ses dernières années la tendance s’inverse, suite à la proximité, à la desserte et surtout au prix des loyers bien plus compétitif qu’en proche banlieue Rennaise.

Rennes

N166 D 177

Vannes

Redon D 775

N137

N165 D 773

Nantes

Terre de confluence, à la croisée des dynamiques territoriales 50


La vilaine est la frontière politique entre la région Bretagne et la région Pays de la Loire. Bien que la communauté de communes du Pays de Redon soit inter-régional et interdépartementales (Morbihan/ Ille et Vilaine/ Loire Atlantique) toutes les décisions ne sont pas communes. Elles tendent à le devenir au travers la mise en place d’un SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) intercommunales, géré par le Groupement d’Intérêt Public du Pays de Redon, organisme public ayant vocation a conseiller et orienter les territoires.

Brest saint-Brieuc

Ille et Vilaine Quimper

Rennes

Morbihan

La communauté de communes du Pays de Redon dit CCPR, est elle même à cheval sur les 3 départements. Cette particularité s’explique par le besoin de gérer les ressources communes et danger potentiel amener par l’eau.

Vannes

Ainsi la création du barrage d’Arzal, s’appuyant sur la Loi de 1871 a offert aux 3 départements la possibilité de constituer une conférence interdépartementale. Le pays de Redon est devenu une réalité administrative en 1961. L’organisation du territoire a donc repris la logique de bassin versant longtemps contré par une logique qui faisait des cours d’eau : des frontières. Cette gestion singulière du Territoire fait parfois office d’atout comme d’handicap quand il s’agit de prendre des décisions des conflits interrégionaux peuvent ressortir. On le ressent justement dans l’aménagement face aux inondations, la commune de Saint- Nicolas de Redon a pris le parti du remblais et de la digue, tandis que la Zone d’activité de Redon reste encore une épine douloureuse dans les dossiers. Son devenir est actuellement mis à l’étude par la Communauté de communes, et l’IAV. Mais la mairie de Redon ne semble pas vouloir en entendre parler.

Redon Loire Atlantique Nantes

0

20km

La forme de L’lle et Vilaine raconte l’attachement de Rennes pour Redon sa porte Maritime

A la croisée des influences métropolitaines: Redon un petit port paisible Rennes Malgré cette volonté commune de passer outre les frontières administratives, on NP ressent une pensée de l’aménagement très différente que se soit du côté de 17 trains /jours Redon ou de Saint-Nicolas de Redon. Vannes Les divisons régionales restent très présentes. Redon NP Par exemple il existe 17 voyages quotidiens entre Vannes et Rennes passant par Redon, contre 8 entre Redon et Nantes.

8 trains /jours

Nantes NP

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Les acteurs Comprendre un pays passe par la compréhension de sa gouvernance et des différentes couches d’enjeux de chacun des acteurs.

GIP Pays de Redon Crée en 2002 réunis 5 communautés de communes D’une superficie de 1 536 km², le territoire compte environ 88 000 habitants qui se répartissent sur 55 communes regroupées en cinq communautés de communes : Redon, Grand-Fougeray, Pipriac, Maure-de-Bretagne, La Gacilly. Le GIP n’a pas la maîtrise d’ouvrage des opérations. Les moyens financiers mis à la disposition des différents maîtres d’ouvrage publics ou privés proviennent des contrats que le pays conclut avec l’Etat, les Régions, les Départements ou l’Europe. Le GIP fut en charge d’élaborer le SCOT qui fut publié en décembre 2010. En constatant que plusieurs communes étaient en train de réviser leur PLU, Le GIP , est en charge de soutenir les communes pour tendre vers un objectif commun au SCOT.

Terre dde e conflu confluence: uence: un n découpag découpage ge adminis administratif stratif interégional

5522


Communauté de communes du Pays de Redon (1996) CCPR 23 communes, sur 3 départements et 2 régions présidé par le Alain Fougeré maire de St Nicolas de Redon La CCPR prend en charge les équipements à échelles intercommunal comme la piscine/ médiathèque, le port de plaisance et de commerce, l’ensemble de ses équipements étant tous centré à Redon autour du Parc Anger. La communauté de communes a la volonté de mettre en place un PLU intercommunal pour éviter le phénomène de concurrence et de surconsomation d’espaces

saint-Brieuc

Ille et Vilaine Rennes

Morbihan

La mairie de Redon, Commune de 10 400 habitants, sous préfecture de l’Ille et Vilaine, pôle centrale du pays de Redon concentrant les institutions principales collèges, lycées, hôpitaux, commerces, ports... Elle est dirigée par Vincent Bourguet, maire depuis deux mandats. Les objectifs de la mairie ne semblent pas être toujours en accord avec ceux de la Communauté de communes.

Vannes

Redon

La mairie est actuellement en train de réviser son PLU suite à la finalisation du SCOT. Une population vieillissante, faiblesse représentation chez les 15-30 ans.

de

Redon Arzal

Loire Atlantique Nantes

Pays de maure de Bretagne Pirpiac communauté Le Grand Fougeray Pays de Gacilly Pays de Redon

53


Un acteur à l’échelle du Bassin Versant

L’Institut d’Aménagement de La Vilaine Etablissement Public Territorial de Bassin Crée suite à la réalisation du Barrage d’Arzal, il fait partie d’un vaste programme d’aménagement de la vallée de la Vilaine, décidé dans les années 60, en vue de ( EPTB). IAV faciliter le développement économique de la région. Ses missions sont: la maîtrise d’ouvrage directe ou déléguée, le conseil et assistance à maîtrise d’ouvrages locaux et validation technique de l’ensemble des projets et la vérification de la cohérence globale de ceux-ci. L’IAV intervient pour l’aménagement et la gestion des fleuves et grandes rivières Il est chargé de protéger, de sensibiliser au danger et à la richesses des milieux dans le cadre d’un bassin hydrographique son financement est assuré par les humides, de plus ils ont une mission de prévention, et de gestion de crise. Cet collectivités territoriales qui en sont membres; Née de la volonté commune établissement est le lieu référence en ce qui concerne le bassin de la Vilaine. des trois départements de Loire-Atlantique, du Morbihan et de l’Ille-et-Vilaine, C’est pourquoi je me suis très vite tournée vers eux pour poursuivre mon enquête l’Institution d’Aménagement de la Vilaine est un établissement régi par les lois . des 10 août 1871, 9 janvier 1930 et 6 février 1992. lls sont entre autre chargés depuis les dernières inondations de 2001, pour L’I.A.V. a contribué à la mise en œuvre d’une «politique d’aménagement intégré», réfléchir au devenir du quartier de la digue ainsi qu’ à la zone d’activité portuaire considérée, dans les années 60, comme essentielle pour relancer l’économie des de Redon. pays de Basse-Vilaine avec, en priorité, la réalisation d’une opération préalable Je les ai rencontrés courant décembre et le 14 décembre 2010. Un projet pour jugée comme fondamentale : la maîtrise de l’eau. palier aux problèmes d’inondations au Sud de Redon était présenté au grand public. Une fois que celui-ci fut voté par les préfets des 3 départements. A ce jour M’intéressant aux problématiques des inondations, il était primordial que je le projet est encore une fois remis à l’étude, faute de budget. me rapproche de cet établissement qui est en charge de l’ensemble du Bassin versant de la Vilaine.

Terre de confluence: Gestion du Bassin Versant et des marais

54


Le schéma d’aménagement et dee gestion des eaux (SAGE) et Natura 2000 des objectifs communs commun Le SAGE est un document ent de planification de la gestion de l’eau l’ea ea à l’échelle d’une unité hydrographique ydrographique cohérente (bassin versant, versan a aquifère…). Il fixe des objectifs ctifs généraux ra d’utilisation, de mise en valeur, vale ale de protection quantitative ett qualitative de la ressource en eau et ill doit do d être compatible avec le schéma directeur d’aménagement et de gestion gestio io des eaux (SDAGE). Le SAGE est un document élaboré laboré par les acteurs locaux (élus, usagers, u associations, représentants de l’Etat…) ’Etat…) réunis auu sein s de la commission comm m locale de l’eau (CLE). Ces acteurs locaux aux établissent un projet pour our une gestion concertée et collective de l’eau.. Le SAGE Vilaine, qui est le plus étendu des projets de SAGE en France, nce, est désigné comme SAGE prioritaire par le SDAGE Loire oire Bretagne.Il Bretagnne fut voté en 2003, il s’articule autour des réflexions suivantes: protéger, er,

Côtes d'armor

Ille et Vilaine Rennes

May

Morbihan ihan

prévenir et sensibiliser.

Vannes

Les principales actions sont la lutte contre les pollutions diffuses, protéger et sécuriser la distribution de l’eau potable, mieux épurer les rejets domestiques et industriels, responsabiliser les débits, vivre avec les crues: assurer la prévention et la renforcer en engagent les travaux nécessaires; Connaître mieux les Zones Humides, pour pouvoir les inscrire dans les document d’urbanisme style PLU, pour mieux les protéger.

Redon Arzal

Loire Atlantique Atla Nantes

0

20km

Périmètre d’action de l’iav, correspond au SAGE

55


A la croisée des réseaux

Redon est un véritable carrefour, cette situation est un atout majeur dans l’histoire du développement de la ville. 1 Route digue submersible Qu’il soit ferré, routier ou fluvial, il a toujours irrigué la ville de Redon.

Noeud Routier,

2 2.Route digue avec légère transparence hydraulique 2001

Un carrefour routier, avec à sa proximité 4 routes qui traversent les marais. Malgré le détournement ouest mis en place en 2006, La ville connaît une forte fréquentation automobile. Qui induit beaucoup sur la qualité de vie en coeur de ville.

Terre de confluence

56

3 Route digue qui bloque largement l’écoulement de l’eau

4.Route pont laissant l’eau passer réalisé en 2006

1

4.

2 la dig

3

ue


Carrefour des voies d’eau, Redon a construit son histoire par cette confluence des eaux, qui est maintenant fortement porteuse de tourisme fluviale et de randonnée pédestre

La vilaine Sortir de Redon en longeant la Vilaine , ancien chemin de hallage re habilité par Pierre Lafon, architecte Rennais, en 2001

l’oust

Passage du Canal de Nantes à Brest dans Redon

La rencontre du Canal de Nantes et de La Vilaine apporte un formidable miroir au sein de la ville. Plus au Sud c’est tout le bassin de la Vilaine qui se rejoint à la confluence de l’oust et de la Vilaine

GR38 Traversé de l’oust sur l’ancienne d75 devenue exclusivement piétonne et GR 38 cyclabe.

Canal de Nantes à brest

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Etat des lieux des projets en cours sur le pays de Redon Le Pays de Redon a validé son SCOT courant décembre 2010. Dans celui-ci il ressort plusieurs objectifs, une organisation spatiale avec un équilibre, urbain/agricole/ naturel. Le développement de l’habitat et la promotion de la mixité, la diffusion des équipements dans les différents pôles urbains. La création d’un réseau de circulations douce permettant de palier au transport tout automobiles fort présent dans le pays, et permettant de renforcer l’économie touristique. Les enjeux spatiaux se traduisent par la volonté de renforcer les carrefours de corridors écologiques se croisant à Redon, d’améliorer la desserte automobile en assurant un contournement généralisée de la ville, d’assurer des espaces de respiration entre chaque villes, maintenue par des poches agricoles. De diffuser les activités économiques et touristiques sur l’ensemble du territoire en développant un parc de Zone d’activités.

Cette carte illustre les projets qui font l’actualités sur Redon. URBANISME: Au nord de la ville un «éco-quartier « viendrait s’implanter sur les 80 hectares de terres agricoles, loin de tout commerce, et venant contredire, les volonté du SCOT... La commune de Redon et la CCPR souhaitent développer une gare multimodale, en lien avec l’arrivée d’un nouveau TGV, permettant de développer des activités tertiaires au centre de la ville. ENVIRONNEMENT ET INONDATIONS L’IAV, a présenté courant décembre 2010, un projet de prévention contre les inondations, prévoyant l’arasement de digues, un fort décaissement du cours de l’oust ( 160000m3 de déblai), la destruction d’un pont aujourd’hui piéton pour ne pas ralentir l’écoulement des eaux. L’enjeu est ici clairement annoncé l’IAV souhaite renaturalisé le site de la Zone d’activité portuaire. Le PLU étant à l’étude, un périmètre est en cours de définition pour geler l’urbanisme exception faite des activités nautiques et portuaires. L’IAV envisage à long terme une remise complète à l’Etat naturel de cet espace urbanisé qu’est la zone d’activité, qui est historiquement dans le lit majeur de l’oust. Cet objectif ressortant après de nombreuses simulations hydrauliques démontrant qu’il n’y a pas de protections satisfaisantes.

E E L (Il est à ce jour acceptable de s’implanter sur cet espace si l’on s’installee à la côte côt 5.50m. E G5.50m T E J O PR

Le PPRI considère cette zone comme urbanisable, avec une prise en compte du risque que ue potentiel. pot potentiel pote

58


59


Les projets et envies des différents acteurs locaux

Dans la continuité de mon enquête, je suis allée à la rencontre des différents acteurs locaux afin de saisir les différents enjeux et objectifs qu’ils se donnaient concernant les inondations et plus particulièrement le Sud de Redon, qui semblait être le lieu où les décisions stagnaient. Les enjeux sont multiples et les avis des différents acteurs se croisent. Il y a ici

des enjeux écologiques, économiques, qualitatif , paysager, agronomique... Via ce dessin j’ai tenté de résumer les envies de chacun des acteurs qui se regroupent sur la pointe de la goule d’eau.

Cet espace a tellement été mal traité que son devenir reste très complexe, tout le monde semble être d’accord pour dire qu’il faudrait faire quelque chose et pourtant les projets pour le moment ne trouvent pas de financements. La mairie de Redon n’est pas représentée sur ce dessin car il lui semble compliqué d’émettre un avis sur cet espace, après avoir rencontré le service urbanisme et l’élu à l’urbanisme Monsieur Bailleul, je ne pouvais pas apposer une image sur leurs envies. Suite à la rencontre avec Emile Granville, élu au développement durable et président du comité des marais, association montée lors des chantiers de remblaiement des marais, j’ai préféré illustrer ses propos via sa casquette de président du comité des marais plus que comme élu représentant la mairie. Il semble clair que la mairie se projette pour le moment plus sur son quartier de la gare.

60


axonométrie sur Redon axonométire sur Redon , tentative de spatialisation des différentes envie qui se regroupe sur la zone d’activité portuaire

61


62


Naissance d’une envie de projet: Une zone humide remblayée, une confluence cachée, une zone d’activité en cours d’enfrichement, des connections biologiques et hydrologiques coupées...

63


Dans cette deuxième partie après avoir brossé ce qui constituait clairement le problème à Redon, j’ai tenté de comprendre comment on vivait Redon, comment la ville s’était constituée et se vivait au quotidien. J’ai donc choisi de la parcourir à pied de la gare à la confluence, et de comprendre comment la ville vivait avec son fleuve. Cette deuxième partie est une invitation à entrer dans la matière de ce qui va constituer les supports à projet.

L’usine de pecticiline le repère lointain de Redon, a depuis son implantation remplacé le clocher, vue depuis les marais de Rieux

64


2.Comprendre comment on vit à Redon

Définir pour construire

2.1 Redon ville terrasse, les pieds dans l’eau 2.2 Parcourir la ville: comprendre la mobilité: marcher, pédaler, rouler 2.3 Redon ville bitume 2.4 Sur les chemins de l’eau, comprendre l’hydrographie 2.5 Analyser le Bouchon: Comprendre les remblais pour mieux les sculpter


l’oust

la vilaine

le canal de Nantes à Brest Redon perchée sur son rocher s’est implantée au plus près des marais et du fleuve tout en s’en protégeant. Elle apparaît comme une tête de proue en plusieurs points, c’est administrativement la pointe de l’Ille et vilaine, mais aussi topographiquement et géologiquement la pointe d’un massif schisteux. La composition de l’ensemble de la ville est orientée sur ses marais, tel une forteresse naturelle avec laquelle la ville vit depuis des siècles. L’urbanisation sur la commune de Redon est très éparse, et se résume assez rapidement par de l’habitat pavillonaire

66


LE rocher habité et administratif

LE PLATEAU COMMERCIAL

DES

ACTIVITeeS

L’abbaye de Redon LE plateau ferroviaire

cENTRE HISTORIQUE LEs industries les Institutions préfecture, tribunale...)

coteau

(lycées,

Habitats pavillonnaires EEspace en cours d’enfrichement les carrières ett belvédère

l’ile garnier la zone d’activité portuaire lit majeur

coteau

67


En réinterprétant la topographie Redon apparaît comme une ville constituée de plusieurs terrasses, orientées face aux marais, seul résiste le bouchon remblayé qui désoriente toute la ville et obéit à un système interne, régit par le besoin des activités de transport de matières.

Saint Nicolas la l de Redon

D775

LL’île î garnier

Centre historique de Redon

Redon ville terrasse, les pieds dans l’eau Vue depuis le plateau ferroviaire en direction du Sud


+70m

+15m +10m +3m

+6m

+3m +4.5m

+70m

Le rocher habité, vivre avec l’horizon Le plateau ferroviaire: glisser sur la ville Le socle ancien l’île Garnier, cernée par les eaux Négocier le marais

Perturber le marais 1ha


Parcourir la ville, de la gare au camping: marcher/dessiner/ Désirer

la gare

gare

l’île garnier

leredon vieux

le transformateur

Port de plaisance marais

1ha

Usine de pecticiline le remblais

Usine de sidérurgie

gare

2,5min

5min

marais 10 min

70

1ha

l’hyppodrôme

la bétonerie

Port com


J’aborderais la ville par la marche, Redon étant une ville à fort potentiel touristique, et étant une fervente marcheuse, j’ai parcourus l’ensemble à pied et à vélo. Que se soit tant par conviction que par besoin de sentir la matière de la ville pour la comprendre au travers de ces prochaines pages je vous propose une balade dans la matière de Redon....

1. La gare, lieu de convergence entre la ville haute et la ville basse, un espace en devenir

t mmercial lemunicipal camping la vilaine 2. Au croisement des voies d’eau le canal marque une transition franche entre le socle ancien et le bassin à flot

N

1ha

71


Arrivée à la gare par TGV, j’aperçois le clocher, envie de traverser pour aller au port..... mais non je dois contourner par la ville.....

voie ferrée au milieu de la ville

Je plonge dans le tissus de ma ville zigzagant entre les voitures, nombreuses...

J’arrives vers le port , longe la rembarre du pont qui enjambe le canal, j’aimerais prendre le temps de regarder mais déjà les voitures klaxonnent... Est-ce moi l’urbaine qui ne se rappel plus de la nécessité du transport individuel en milieu rural?

Parcourir la ville:marcher/dessiner/ Désirer

72

Le port


Arrivée au port, j’ai l’étrange sensation d’avoir traversé un immense stationnement, les voitures sont partout pourtant l’eau rend les lieux charmants

Cette immense usine m’intrigue je vais sur l’île , étrange sensation, entre deux eaux ce lieu reste quelque peu vacant et pourtant à seulement 10 min de la gare, entre port et marais

2. Vue sur le musée de la batellerie

enfermé

l’entrepôt,

n’ayant

dans aucune

ouverture sur les eaux, les quais donnent envie de s’arrêter boire un verre en terrasse mais l’île est désertée...

je continue ma promenade jusqu’au

bout

de

l’île

garnier, à la croix des marins, encore un immense parking vide s’offre à mes pieds.... pour finir sur un carré de pelouse appelé la

73


Balade au fil de l’eau, Sur l’île garnier

2

Cinéma Manivelle Musée de la batellerie

L’île garnier se résume assez facilement par un côté bitume et un côté verdoyant donnant sur les marais cette ambivalence pourrait être porteuse d’espace de meilleure qualité pouvant accueillir les aléas des crues et pourquoi pas du jardinage? Des logements, des bureaux, au sein de cette usine, le cinéma manivelle fait est le seul projet qui a réussi à prendre forme et à investir ce lieu qui ne demande qu’a retrouver une nouvelle vie... Il y a bien des projets et des envies qui naissent en se baladant dans cette ville.

Lycée professionel l’entrée du port

1. Les quais sont plus investis par les automobiles que par les piétons, est ce la faute à l’hiver? En tout cas se déplacer en automobile à Redon c’est vraiment aisé ....

Parcourir la ville: marcher/dessiner/ Désirer

74 74


Côté marais

Lycée privé vue sur les marais

Derrière les hall garnier, un endroit où les redonnais aiment se balader

75 75


digue de Saint-Nicolas

Balade B alade aau u ffil il dde e ll’eau, ’eau, Au plus près de la ville

4

3 2

1

1 l long du canal de Nantes à Brest, halte de plaisance avant l’écluse de Saint- Nicolas de Redon le

cclub lub dd’aviron

Entrepôts de l’usine garnier en friche

2

Parcourir la ville: marcher/dessiner/ Désirer

7766

Reste du barrage insubmersible r

Vue de Saint- Nicolas de Redon sur l’Ile garnier, la ville regarde son fleuve, les rez- de chaussés ne sont pas habitables, adapté aux inondations courantes dans ce quartier qui a longtemps hébergés les mariniers


la piscine intercommunale

la gare

3 Le long du canal , en direction de l’ouest, vers les marais, on peut quitter la ville en marchant sous les platanes

l’abbaye de Redon

4

fAçADE SURCOUF

le parc anger

QUAI VALMY

C’est ici que les eaux se croisent, l’écluse de redon reste actuellement fermée mais les bateaux passent par le bassin du port de plaisances.

77


Sortir de la ville pour aller au camping, tenter de longer l’eau jusqu’à la confluence... un chemin de randonnée caché derrière une aire de caravanning semble tracer tout droit vers le grand paysage...alors je file par ce chemin pour aller vers les colines...longer l’eau c’est si plaisant....

Parcourir la ville: marcher/dessiner/ Désirer

78


EntrĂŠe de ville au Sud de Redon par la D775

79


Qualité des espaces de promenades du Dur au MOU Par cette carte j’ai tenté de matérialiser ce que j’appelle la

bitumisation généralisée de la ville de Redon.

Je ne peut m’empêcher d’être perturbée par ce nappage noir qui coule la ville de Redon dans un contexte très routier. Etre piéton dans Redon ce n’est pas si évident.. La ville cumule pour ces problèmes d’inondations: le ruissellement de l’eau est extrêmement favorisé par l’imperméabilisation massive du rocher et le marais ne peut tout accueillir. Il y a donc tout un travail en amont des marais a réaliser.

Vue sur le DIT : « PARC ANGER» transformé en immense stationnement , au sud de la gare, le lien Nord SUd se fait attendre dans la ville. L’ancien parc devenu nappe de bitume favorise le ruissellmenent des eaux de pluie directement sur le canal et dans le port de Redon.

Redon ville bitume ?

80


Constat: une coupure nette le long de la Vilaine des possibilités de promenades, les remblais sont ont d’une part mal vécu par les es inondations qu’ils accentuent ent et de plus non exploités és pour permettre une possible ble promenade.., au contraire ils coupent un réseau de chemins ns existants auparavent. -une forte bitumisation duu moindre espace public : redon on ville parking? cette imperméabilisation on du sol n’arrange en rien la problématique des inondations ns la ville accumule son incapacité ité à infiltrer.

llaa ggare are hyppodrome

Objectifs: étonnes, -reconnecter des liaisons piétonnes, enade Vivre le marais par la promenade pons -favoriser des espaces tampons dans le tissu urbain accueillant ant l’eau de ruissellement, diversifiant la qualité des espaces , et la biodiversité

81


Douve d’iirrigation

Comprendre comment l’eau circule

82


La bétonnerie haie de d tuyas Ancienne chambre du Oxfam a

Route de Vannes n

Sablière

c et port à sec commerce

83


Comment l’eau révèle la microtopographie... Au fil des crues le paysages des marais évolue sans cesse, l’eau nous révèle ainsi toute la subtile microtopographie. Ces différents dégrés de submersions engendrent une plus ou moins bonne qualité agricole des terres.

Crue centennale

5.3m, crue de référence

Ancienne crue de référence

4.5m

Crue hivernale 3.3m, stagne dans les marais Niveau constant 2.5m

Coupe de principe 1/200ème : Au fil des fluctuations

Comprendre comment l’eau circule

84


Etendue des zones inondables, entre le mois d’avril et d’octobre, suite aux différents remblais des îles insubmersibles apparaissent.

2

4

3

les îlots formés par accumulations de matière,

5.30m

1

44.30m

3.30m

22.50m 50m

3.30m 1ha

85


Douves et fossés façonnent et irriguent ce paysage... parfois visibles parfois cachés Quartier de la Digue: Négocier le marais

1.Coupe sur un fossé dans le quartier de La digue,le fossé à ciel ouvert offre un espace écologiquement et plastiquement intéressant, le danger de l’eau est mise à jour et en scène..;

L’ancien l’oust

cours

de

Les colines d’Aucfer

Redon

Oublier Perturber le marais

3. Ici l’ancien cours de l’Oust est totalement bouleversé, enterré, l’eau ne circule plus, les fossés sont très abruptes, la végétation 2. L’ancien cours de l’oust a subit un fort

pousse difficilement, tout porte à croire que la nature du sol n’est pas très bonne. Le circuit de l’eau est caché derrière de grand talus

rétréssisement lors des chantiers de 1988, il fait

les plates-formes des activités nient la nature du lieu.

aujourd’hui 2m de large, du côté de St Jean de

Comprendre comment l’eau circule la Poterie

86

Quel devenir pour cet espace?


Lit majeur de l’oust

11 22

3

3

Douves,

système

d’irrigation des connectés au marais

Eau busé

0

5 0 0 m

87


Comprendre comment l’eau circule : dans la zone d’activité

88 88


Douves entre le site du port et la sablière, au fond le canotier livrant le sable

eau busĂŠe

89


Quand le sol nous raconte l’histoire... Redon ville remblais

vue depuis les marais de Redon en direction de la falaise de grès


L’ensemble du centre Historique de Redon n’est que le résultat de terrassements, de remblais et de déblais en négociation avec les marais,

Quarts Grès jaunâtre Schist Granit Grès Armoricain Galet et grès ferrigineux Alluvions résiduelles Galet cailloutis Alternance de sable et d’argile

Dépôt Antrhopique Remblais avant 1984

Remblais après 1984

Réinterprétation de la carte géologique

N

9 91


La zone d’activité portuaire Chemin bloqué

Entrepôt de palettes

92

Le Canotier livreur de Sable


93


Un bouchon quasi imperceptible

D775b

le rond point des marais

D775

dit «route des marais»

la bétonerie

espace en friche

ancien site de la DDE, à l’abandon aujourd’hui

L’Oust

94

les collines de Redon


Route de Vannes

port commercial

camping

Zone d’activité d’aucfer

La vilaine

Vue sur la Zone d’activité portuaire, prise depuis le belvédère de St Jean de Poterie, avril 2011

95


Comprendre les remblais pour mieux les sculpter

3. Sur la route de Vannes en direction de Redon, on longe un tas de sable, et des bâtiments abandonnés....

Les marais sont remblayé sur une épaisseur d’1,50m en moyenne. Cette coupe résume l’impact des remblais et leur implantation sur les marais. Le sol argileux s’étend sur 15m de profondeur ce qui ne facilite pas la stabilité des ouvrages implanté dessus.

Redon ville remblais

96

La zone d’activité portuaire


Extrait de remblais visible sur place

la sablière

Vue depuis la parcelle déclarée inconstructible suite aux inondations de 2001

9977


Comprendre les remblais pour mieux les sculpter

Coupe AA’: Du quai Surcouf aux marais en passant par l’île garnier

+4.5

Coupe BB’:Du marais à la vilaine,on traverse de longue étandue d’entrepôt de matière...ici on bouche et on entrepose encore de la matière: béton palette, déchets verts de la ville et autre déchets non déclarés

+4.5

Coupe CC’: Au niveau du rond point des marais, une large plaine recouverte d’une fine pelicule de terre, dissimule le mâchefer, rien ne semble vouloir prendre vie..mis à part des motard le dimanche profitant d’une route délaissée

+4.5

Coupe DD’: Une large steppe, puis un ilôt garnie de végétation cache les anciens locaux de la DDE, une praire entrepôt, une large route, une friche sur 150m et plus loin la vialine imperceptible

Redon ville remblais

98

La zone d’activité portuaire


La vialine

Gare

Les remblais en chiffres Surface de la zone d’activité: 54 ha Leclerc

remblayés sur 1.5 m en moyenne soit: Décathlon

A

645000m3 dont:

B

A’

L’Oust

50 000 m3 de mâchefer (7.75%) 75 000 m3 de terre végétale (11.65%)

C

86 000 m3 de craie (13%) D B’

C’

90 000 m3 de grès armoricain (14%) 435 000 m3 de bitume (6,75%) 54% DE TOUT VENANT INCONNUS

D’

99


Du port de commerce à la gare coupe Nord Sud comprendre le découpage fonctionnel de la confluence...Des îlots plus ou moins égaux

100


Couper de chaque côté de la route des Marais, dit D775, 26m d’assiette pour tenir sur un sol mou... l’ancien cours de l’oust est totalement oublié caché derrière de grands talus...

101


102


3.Des enjeux de territoire concentrés Retrouver à unelacohérence confluence entre Redon et ses marais 1. Les enjeux à l’échelle de la ville 2. Intentions et outils de projet

103


104


«Cohérence: harmonie logique entre éléments d’un ensemble d’idée ou de faits.»

les divers

Le travail du paysagiste

participe à la mise en cohérence d’une ville et de son territoire en retournant les situations, la rivière est un de ces éléments urbain qui de par sa longueur et sa continuité nous amène vers le grand paysage. Il s’agira ici de faire que les parcours soit évidents, continus, tout en mettant en scène les différents éléments composants ce paysage à mi-chemin entre la ville et le marais.

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Définition des enjeux à l’échelle de la ville La ville de Redon possède un fort potentiel urbain à proximité du centre-ville avec l’ensemble de la Friche Garnier, dans le contexte actuel , il s’avère bien plus judicieux de venir renforcer la centralité de la ville plus que de promouvoir de nouvelles habitations au Nord de la ville favorisant encore une fois le transport individuel et condamnant un nombre important de terres agricoles. Le plateau ferroviaire, point d’articulation principale de la ville, et tendant à se développer davantage via l’arrivée d’un nouveau TGV, est un des enjeux principal pour redynamiser l’activité dans la ville. Mais il s’agira aussi de bien aménager les abords de cette nouvelle gare multimodale, qui sera directement en connection avec l’ensemble des équipements culturels et sportifs de la ville. Cette articulation est un enjeux majeur pour asseoir la ville, dans son grand horizon. La ville découpée en plusieurs terrasses gagnerait en situations de qualités en créant de multiples possibilités de connecter celle-ci via un réseau de circulations douces, maillage qui s’étendrait jusqu’au bord de l’eau. En effet, Redon a construit son histoire et sa gloire par les marais puis, leur a tourné le dos. En remblayant assez violemment ces derniers, pour les consacrer au camionnage. On constate sur l’ensemble de la ville une bitumisation massive et une difficulté à se connecter au grand paysage.( canal de Nantes mis à part°

Orienter la ville sur ses marais et son réseau hydrographique

Diffuser,

l’eau, les circulations piétonnes et la biodiversité dans la ville Connecter la ville à son socle.

Il est donc primordial pour la ville de renforcer la place du piéton dans son centre jusqu’à l’échelle du grand paysage. Re-connecter les différentes terrasses par une mobilité douce Des enjeux de territoire concentrés à la confluence

106



Les lieux à enjeux J’ai définie trois lieux à enjeux, qui sont pour moi des noeuds importants à débloquer et à tisser ensemble, la ville est victime d’aménagements au coup par coup sans réflexion d’ensemble qui donne lieu à des projets parfois ambitieux mais seuls( Cinéma manivelle issu d’une ambition privé, balade le long de la vilaine au nord de la ville...) -La Terrasse multimodale: un enjeu interégional, permettant un meilleur déplacement au sein du pays de Redon de profiter de l’attractivité des grand pôles que sont Rennes et Nantes, tout en mixant la proximité aux commerces et services culturel médiathèque, piscine, gymnase, supérette.

-Lîle garnier: symbôle de l’ère industrielle et portuaire de Redon, actuellement en désuétude est une véritable réserve foncière pour y développer un projet urbain venant renforcer la force d’attractivité du centre de Redon, en y rassemblant des petits commerces, locaux associatifs polyvalents, musée, jardins... -La boucle de l’Oust, actuellement remblayée, en phase d’abandon, elle est un enjeux à la fois pour la ville et pour l’ensemble du territoire hydrographique, lieu de confluence ,il s’agit clairement de rétablir un équilibre entre l’entrée de ville et son paysage, de ,

faire cohabiter

des activités à but économiques et touristiques basés sur le

développement du port, et des loisirs nautiques, de laisser passer l’eau, et de favoriser la déambulation. Je ne parlerais pas de renaturation, mais plus de recontextualisation. Il s’agit de retourner la ville de Redon sur ses marais et de redonner de la cohérence à ces espaces qui s’ignorent.

Il s’agit de trouver un intérêt à chacun des interlocuteurs, que se soit les politiques, les industriels, les touristes, les écologistes, les pêcheurs, les chasseurs, les plaisanciers, marcheurs, cyclistes, automobilistes, mariniers, agriculteurs, brochets, oiseaux migrateurs, insectes…. Cet intérêt est primordial ne serait-ce que pour une justification des coûts que ce genre d’actions engendrent. Il y a aussi un enjeux esthétique, et qualitatif qui se joue, la boucle de l’Oust étant la tête de proue de la ville de Redon, il est important d’apporter de la qualité de parcours, dans la mise en scène de l’entrée et sortie de ville, ainsi il faudra re qualifier les différentes séquences que les 9500 passages journalier traversent, chaque jour. Le travail du paysagiste étant justement dans cette recherche entre le beau, le juste, le fonctionnel. L’IAV a démontré que la protection absolue face aux inondations étaient impossible. Il s’agit donc de dés urbaniser une partie de la boucle de l’oust pour la rendre au milieu naturel, tout en continuant d’accueillir des activités ne craignant pas les inondations; Pour cela il faudra mettre en place une stratégie dans le temps permettant de mettre en scène les différentes étapes de décaissement que les travaux vont engendrer...

Des enjeux de territoire concentrés à la confluence

108


Les points de connections

Rendre la transparence hydraulique, Ă la boucle.

109


Objectif Comment Rééquilibrer les rapports ville/marais? Déboucher le marais

Rendre sa transparence hydraulique à la confluence ce

les moyens

avant

Creuser/ déblayer tasser rassembler trier agencer

les moyens

Retourner la ville sur ses marais, affirmer son implantation en terrasse Traverser/ Regarder/ Sentir

Habiter/ monter/

les moyens

Réaffirmer la place de l’eau en construisant à partir de ses contraintes et besoin

Attitude et intentions

110

après

Construire avec les mouvements de l’eau

Favoriser la biodiversité sans annuler l’occupation et les activités humaines

Perforer

Orienter

Diffuser

Contenir


Les et outilsgestes présentis

Sculpter le remblais

dominer/

Les contraintes -Contraintes éthiques et économique structurante du projet:

Réemployer au Maximum le Déblai digestion in situ. _ La législation: Cacher/Encadrer/minimiser/ Souligner

Creuser/ déblayer tasser rassembler trier agencer

LE PPRI(voir le ppri en image) La loi sur l’eau

Contenir/ maintenir

Mettre en scène la

Construire avec les mouvements de l’eau Les situation

sque crée l’eau déconstruction

façonne l’eau nivelle/

Le traitements des déchets et pollution _Financières

attitude

_Une action nécessaire qui nécessite une réinterprétation du PPRI. _mesures compensatoires

facine/ isole apaise on surplombe

plus de marais hydraulique On fait front, on contemple, contre/ au ras/ au dessus/ On frôle

et de transparence

contre remblais in-situ support à activités économiques et touristiques, créant un nouveau rapport de qualité avec la ville/ les marais/le fleuve

111


Les contraintes constituantes du projet Construire avec les mouvement de l’eau, c’est donc tirer partie de ses qualités plastiques, tout en prenant en compte les contraintes que ses fluctuations engendrent: Accueillir l’inondation, au sein de la construction, il faut prêter attention au niveau d’implantation, ne pas contrer le courant, laisser les premiers niveaux vacants (parkings/ structure légères). Des inondations lentes et hivernales, de novembre à Avril qui permettent de développer des activité touristique en périodes estivales sur des Zones inondable l’hiver.

Les contraintes de la navigation fluviale: Pour faciliter la navigation nautique et donc la possibilité du redéveloppement du commerce par voie d’eau, la Vilaine nécessite un niveau minimum de 2,30m, les bateaux les plus grands acceptables sont de 45 pieds, soit 13.70m.

Le PPRI en images

l’implantation des batisses veillera à suivre le courant de l’eau, ne pas faire barrage

On peut installer des structures légères supportant les inondations ou vite démontables, terrains de On ne remblaie pas dans le lit majeur du cours d’eau.

112

sport, camping, port...


Accepter la possibilité de pollution dans le sol. Comment on requalifie ses sols? Comment gérer la pollution en zone inondable...?

Actuellement la pollution est confinée grâce à l’argile, mais il est clair que des mouvement de terrain vont être engagée sera-t-il ,possible de digérer cette pollution sur place?

Confiner Extraire, ou Digérer? Technique présentie: Utiliser les forces vivantes, La phytoremédiation: sous forme de lagunage, ou de Culture dit à très courte rotation développé par le filière Bionis à Lille, ou encore de culture de champignons appelé Saprophytes, On parle de mycofiltration, ses techniques de bioremédiation, me semble être appropriable pour ce type d’espace, il s’agit de ré-injecter des organismes vivants pour y rétablir un certain équilibre. Ainsi la contraintes des sols pollués sur place pourrait donner lieu à de grands champs expérimentaux de cultures de champignons, en s’appuyant sur les recherches de Paul Stamet, qui propose l’emploi de tapis de mycélium comme filtres biologiques, cette technique est recommandé en proximité des cours d’eau, mélangé à du bois fragmenté, combiné à des herbes , ces mélanges créent une riche réserve de biomasse et filtres les effluents des zones urbaines, des voiries... Ce retraitement des sols pourrait être une bonne solution dans la mise en attente des parcelles avant réinterprétation.

Concentration de mâchefer, selon Emile Granville, président du comité de protection des marais

Filtrage des toxiques par pa par les les es champignons c mpignons cha

Culture de Saules en Taillis très courte rotation, récoltes tout les 4ans des perches de saules, peut être pensé en accompagnement de frange urbaines. Le saule filtre en m^me temps la pollution, mais aussi sert de filtration des eaux usées urbaines ou industrielles.

113


RECYCLER/Réemployer/ Détourner/ Revaloriser Il s’agit dans le projet de revaloriser au maximum l’ensemble des éléments qui seront amenées à être détruit au cours du démentellement de la Zone d’activité. Compte-tenue d’une forte probabilité de pollution sur l’ancien site de la décharge ainsi qu’a proximité de la bétonnerie il s’agit d’évaluer le potentiel de contamination des terrains et de les isoler de tout contact possible avec la nappe phréatique et les zones de marais. On considère le site comme un corps humain qui doit être capable de digérer ce qu’il produit avant de le réinjecter dans un système plus global qu’est celui des marais. J’appréhende le site comme une réserve de matériaux à revaloriser, il s’avère que les remblais sont essentiellement constitués de mâchefer et de grès armoricain. Le mâchefer est le résidu solide de la combustion du charbon ou du coke dans les fours industriels ou bien encore de celle des déchets urbains dans les usines d’incinération. Bien que potentiellement source de pollution il est utilisé en sous couche de voirie. Le mâchefer est un déchet industriel spécial ou d’incinération qui peut être source de pollution lorsqu’il est en contact avec l’eau. Il a été néanmoins souvent utilisé pour les terrassements de chantiers publics et privés. Sa présence dans les marais n’est donc pas souhaitable, nous sommes en présence de plus de 60 000 tonne de Mâchefer au sein des marais, il y a deux positions à adopter pour accompagner la remise en eau du site de la boucle de l’oust. – confiner la source de pollution, in situ en l’entassant, et l’enfermant, dans une couche imperméable, de façon à ce qu’elle ne se diffuse pas dans l’ensemble de la nappe phréatique. –

L’entreposer et la réemployer comme matériaux de construction

ou bien l’extraire du site, et ramener le problème en dehors du site.

Intentions et outils de projet

114


115


Mettre en scène la dé-construction/ «Le paysage est toujours intimement marqué par des pratiques passées qui y laissent des traces reproduire un état idéalisé n’aurait aucun sens. L’action la plus juste consisterait au contraire à tirer partie de ses différentes strates pour écrire et constiture le futur» M Van Valkenbugh associates

Utiliser les Forces Mécaniques Réinterpréter les sols: reconstitués

Vibrer les dalles, fissurer, creuser, planter

Entasser, et transformer sur place, réinjecter dans les nouvelles constructions

Solution développé par Studio dans la reconfiguration d’un Dock, à Philadelphie, en Pennsylvanie. Un nouveau motif est composé à partir des gros morceaux de béton brisés.

Intentions et outils de projet

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Utiliser les Forces Vivantes (croissance des végétaux, courant de l’eau)

Digestion in situ, comment revaloriser les déchets de la déconstruction, et la mettre en scène?

Reconquête de dalles, par plantation

GRAVES

gabions

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Construire avec les mouvements de l’eau Se réunir, au bord de l’eau, l’orgue de Nikola Basic, à Zadir, en Croatie

Les Hortillonages à Amiens, Jardiner le fleuve Les hortillonages apparaissent pour moi comme une référence évidente d’une adéquation entre les activités de l’Homme et les mouvements d’un fleuve. Le lit majeur de la Somme est un jardin secret où seuls les initiés peuvent pénétrer avec leurs embarcations.

Projet de l’atelier mob, au Portugal, offrir la traverser de la rivière.

Se baign baigner en ville...

Intentions et outils de projet

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L’eau épuratrice, Je suis assez séduite par l’idée de réinvestir les marais par un système de lagunage. Ces espaces d’épuration des eaux usés sont porteurs de situations paysagères d’exception,, alliant qualité de promenade et attention à l’environnement, en favorisant des micro habitat et en renouvellent ainsi la biodiversité. Ses stations d’épurations sont plus considérées comme des parcs que comme espaces de retraitement des déchets. Dépolluer les eaux usées par les plantes devient de plus en plus efficace. Roseau, saule des vanniers, massette à larges feuilles... possèdent des propriétés étonnantes. Il existe différents système lagunage, jardins filtrants, pour le lagunage on le considère efficace, à équivalence d’un hectare pour 1000 habitants.

Promenade dans le parc de chemins des iles, mutabilis

Balade sur gabion, système de lagunage en longueur, par du chemin des iles, Nanterre.

Lagunage à Caen réalisé par Thierry Jacquet, paysagiste urbaniste, fondateur de Phytorestore

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Faire chemin

Glisser sur l’eau

Promenade des bords de Marne, réalisé par Jacques Coulon Renaturalisation de la Seymaz, en Suisse; Chemin légèrement sur élevé en cas d’inondation la traversé et toujours possible mais plus lentement.

Intentions et outils de projet

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vivre au plus près de l’eau, entretenir une relation particulière avec le grand paysage

Vivre en flottant sur l’eau,

Zone d’activité et d’artisanat mixant de l’habitat à Hérouville Saint-clair réalisé par Alain PROVOST

Habiter avec l’eau

Faire front au paysage Logements à Breda, tiré du livre Breda ville durable. Les logements regardent le paysage environnant il y a une réelle situation de front, qui clos la ville en harmonie avec son environnement.

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Faire chemin

amener vers l’horizon

J’ai rencontré au fil de mes balades, le travail de Tadashi Kawamata, plasticien japonais, constructeur de déambulations. Je voulais témo té moig oi neer ici de ce travail quui me nourri. Il s’aggitit d’uunnee promenade réa s’ éalililisé sée à Lavau sé sur su ur Looiirre re ddaans ans ns le cadre du festival Estuaairire 200099. L’ 20 L’oeuv oeuv oe uvrree sou o veent représenté pa par un beelv lvéd édèèrre est est eenn fai es ait, it,t tou o t en che hemi mine neme meent qui ccooomm mmence mm encee dès en ès le ceent ntrre re de la l bourggade, via iaa uunn rééssea eau ddee che hem hemi miineme neme ne ment nt qui ui nnou ouss am amèn ène èn asssseez si sim mpple pleeme ment ntt à nou nou ous gl glis issse isse ser da dan ans ns les less mara ma mara rais iss. C is. C’’esst toout u e ce cettttttee subt suubbttilit illitté év é id ideen entee duu che h miineeme m nt qui ui glil ss sse l’l’ai aiir de de rie ien en quue j’j’aaiime ime m rais raaiss ppou ouvo ou voir oirr met ettr tre en en oeeuuvr vre. e ....am amen am ener err à ex expl ploorrer pl e , à ttrraavvver ersseer ,ccom er om m mee si ce ce chemi mn aavvai ait ttoouj ujou ours urss éta taitit là. à .... Que uel bbeeaauu dééffi.i.....

Intentions et outils de projet

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absorber

ĂŠtirer

SĂŠquencer/ Rythmer: Ouvrir/fermer:/ isoler/ enfouir/surplomber

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4.Esquisser/ Scénariser 4.Esquisser/ pour débattre ...

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Les grands gestes -Réouverture de l’ancien cours de l’Oust et inverser la situation en le mettant en avant, révéler le caractère insulaire de la boucle Diffuser le méandre

Affirmer l’implantation en terrasses, travailler les façades sur marais. Faire Front à son paysage

-Décaissement partiel des marais -Dé localisation d’entreprises au Sud de la Boucle -Renforcer le tissus bâti au sein de la ville,

Réinvestir les limites de la ville

-

Traverser la ville, les marais, s’accrocher aux chemins existants Chemins existants Chemins préssentis

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Scénario 1: Habiter au plus près des fluctuations :faire front aux marais Cette proposition propose clairement de rendre l’ensemble de la boucle aux marais, en ouvrant les chemin à l’eau et décaissant une bonne partie des remblais. -Le tissu urbain est renforcé la ville fait front aux marais en se tournant vers le méandre -mise sur pilotis de la D745.

Remise en prairie humide l’ensemble de l’ancienne Zone d’activité, soit un déblaie de plus de 500 000 m3;

1ha

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Scénario 2: Les archipels de Redon: dissoudre la ville dans le marais -L’idée ici est de considérer la boucle comme un archipel qui se révèle avec les inondations. La matière décaissée et réemployer sur place pour créer des plate-forme qui dessinent une nouvelle géographie et qui se font support à habitations, activité fluviales, terrain de sport, camping observatoires. Les espaces en creux réalisés entre les plates-formes sont investit par un nouveau types d’agriculture, tentant de restaurer les sols. Taillis à très courte rotation, (saulaies, adapté au zone humides, et entrant dans un programme de développement énergétique en filière bois. Les sols décaissés sont soit mis en carrière sur le port après un tri, soit ré injecter directement dans le site. L’ensemble du réseau routier et mis sur pilotis offrant ainsi une totale transparence hydraulique;

HABITER

Les îlots beaucoup plus hauts viendraient perpétuer l’histoire de la ville remblayée.

Longer 129


Se confronter à la matière

Creuser/ Enlever/ Rajouter/ Cette série de photos illustre une phase de recherche, avec une modélisation en terre de l’ensemble du bouchon que j’ai creusé en gardant pour contrainte le réemploi de la matière enlever a réemployer pour créer de nouvelles situations sur la boucle. Cette étape de recherche m’a permis de définir des gestes et attitudes principale à conserver et d’autre à redéfinir... Ouvrir les fossées à ciel ouvert déplacer les déblais vers la bétonerie, créer les buttes

Méthode de recherches

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Simulation d’une crue décennale naissance des ilôts


Peindre ses désirs d’espaces de sensations

Au travers le médium de l’aquarelle j’ai tenté de représenter les situations recherchées, marcher entre deux eaux, se baigner...

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Conclure vers le projet Entre le concept et la réalité du terrain, avec ses contraintes techniques, mes contraintes éthiques, je m’engage dans ce travail de fin d’études, à trouver des pistes de réflexions, de réalisations pour concilier l’ensemble des enjeux écologiques, et économiques. Mon action se résumera à trouver les processus de transition pour tendre vers une ré-interprétation du paysage de la boucle, en restant accrochée à cette notion de parcours qui donne à voir et à vivre les lieux.

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Ce dessin tente d’illustrer l’ensemble des questions aux quelles je me trouve confrontée entre celles qui m’accompagnent, celles qui contrarient les premières intentions. L’idée étant de proposer un projet qui puisse être porteur pour la ville de Redon et ses marais. Je tente donc de prendre en compte l’ensemble de ses questions et remarques pour affiner le projet et atteindre une proposition viable pour cette confluence oubliée.

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Bibliographie

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Ouvrages sur la Bretagne et le Pays de Redon: COMITE DES MARAIS ET RIVIERES DU PAYS DE REDON ET DE VILAINE, – Tome1: Faune, flore, nature et paysage, Tome 2: Histoire et Témoignages, patrimoine, 2007 Caractéristiques principales de l’évolution de chaque pays et de ses villes principales. 711.2 CAR B Ille-et-Vilaine, hier & aujourd’hui. Lesacher , Alain-François CATTIN , Auteur Evolution de l’Ille-et-Vilaine à travers des photographies comparatives commentées de lieux dans des villes de ce département. 711.4 LES B Perdu Exposition. Rennes. Musée de Bretagne. 1995. . L’aventure intérieure : Des canaux en Bretagne. RICHARD Univeristé de Rennes 2 Haute Bretagne 711.76 EXP B Oust et Vilaine, pays de traditions : la culture populaire, marqueur d’identité . 1 (s.l.) : Groupement Culturel Breton des Pays de VIlaine , Vighetti , Jean-Bernard 908 OUS B

Ecologie –Geneviève BARNAUD, Elian FUSTEC, Conserver les Zones humides pourquoi?Comment? Ed. Educagri édition Quae, 2007 –Cyril ADOUE, Mettre en œuvre l’écologie industrielle, ED. Presse polytechnique et universitaire Romandes 2007 -VERGER,Fernand, Zones humides du littoral français, estuaires, deltas, marais, lagunes, Belin 2009 -CLEWELL Andre.F, La restauration écologique, prinicipe valeurs et structure d’une profession émergente Guide des pratiques agricoles des prairies en zones humides,

Techniques et écologie -Systèmes Vivants et Paysage, Liat Margolis et Alexandre Robinson, ed

BARRAUD ,Le pays de Redon , 711.424 RED B Le Profil économique du pays du pays de Redon ,principale CHAMBRE REGIONALE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE BRETAGNE. RENNES 711.2(411.1/.5) archives –Jean FAILLER, Gens et choses de Bretagne, Ed. Édition du Palémon 2009 –Michel PHILIPPONEAU, Le modèle industriel Breton 19502000, Ed Presse Universitaire de Rennes 1993 –Le paysage de l’industrie en Ille et Vilaine XIX ET XX Ed, Presse universitaire de Rennes,2003 –P.PINON, Un canal des canaux Ed Picard & CNMH 1986 OYALLON , Félix Redon à travers les siècles S.L. : S.N. , 1997 .- 331 p. : ill., photogr., plans, bibliogr. ; 24 cm. 711.424 RED OYA B MAUGER , En passant par la Vilaine : De Redon à Rennes en 1543. ARCHIVES DEPARTEMENTALES D’ILLE-ET-VILAINE 711.76 MAU B -BECHARD DUVAL Redon. Coll Mémoire en Images. 711.424 RED BEC B -GOURDIN Nicole, Saint-Nicolas de Redon, au fil du temps et de l’eau, tome 1&2 -BOEFFARD Alain, Regard sur le pays de Redon, 1980 -En passant par la Vilaine de Redon à Rennes, en 1543. MAUGER,1997 Redon à travers les siècles,OXALLON Félix, 711.424 RED – GROUPEMENT CULTUREL BRETON DES PAYS DE VILAINE, Oust et Vilaine, Pays de Traditions, la culture populaire marqueur d’identité, 2000 – Pierre MARCHAL, Port de Redon Ed Musée de la Battellerie, 1997

Birkhauser,2010

Société -Ariès Paul, Ralentir la ville, pour une ville solidaire, edition Golias, 2010 --Rabbi Pierre,Pour une écologie solidaire, avril 2010 –


Monographie, paysagistes/ artistes/ architecte Pierre Lafon: Bruel –Delmar, Le territoire comme patrimoine, ed Interface, collection green vison, octobre 2010 Pena, la troisième nature, ed Interface, collection green vision, Tadashi Kawamata

Site internet:

-Entropia n°8, Territoire de la décroissance, avril 2010 -Gazette des communes,n° 1745 p 46-47, Des espaces publics inondables pour stocker l’eau de pluie, Nedry Fabienne, 7 juin 2004?

-Protection contre les crues et mise en valeur écologiques, Elsner Jurg, Basler Ernst, ANTHOS, 1 septembre 2004 (basin versant de la Möselle, le Süre)

www.persee.fr www.safege.fr www .geoportail.fr www.bing.maps.fr www.eptb-vilaine.fr

-Chartres, Zone inondable, gérer les risques à l’échelle du quartier, Le Moniteur, 7mai 2010, p46-49.

http://transitionculture.org http://www.bretagne-environnement.org/ http://www.bionis-environnement.com/ http://www.gouvernement.fr/gouvernement/un-plannational-pour-restaurer-les-cours-d-eau-d-ici-a-2015

Travaux d’étudiants: Diplômes

Comme un poisson dans l’eau, film de Patrick Lamaison.

-LE MEUR Anne, Système agraire et architectural, TIEZ Breiz maison et paysages de Bretagne 2010, n°29

-mémoire de PFE, d’Adrien DUSSOUCHET, Redon ville magnétique, ENSNP, juin 2010

Revues et articles:

-TPFE, Pacault Louis, Suivi par Koumas Ahmed, le quartier du Vieux Port de Redon

-Redon, un carrefour fluvial et maritime, n° (2007 mars-avr.)N° 163 de la revue : Ar Men

-TPFE, Pierre Bompard, Supermarché innondés, quel avenir pour le vallon du Bartassec?, ENSP Versailles, 2001

-Système agraire et architecture rurale n° (2010)N° 29 de la revue : Tiez Breiz - PERIODIQUE - maisons et paysages de Bretagne Association UCQPAB (Union Charte qualité Patrimoine)

Aménagement d’une friche industrielle dans le quartier du vieux port à Redon : Une proposition pour la renaissance d’un lieu. [TPFE] Sourget , Eliane Rennes : Ecole d’Architecture de Bretagne , février 1998 .- 72 p. : ill., photogr., bibliogr. ; 21 cm.

Développement Durable et territoires, dossier n°11 Catastrophes et territoires, urbaniser les zones inondables? 15Octobre 2010

Films:

- Humidité urbaine, TPFE, octobre 2007 , de Marie Perrin et Magali Gueraud

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Etiage: En hydrologie, l’étiage correspond statistiquement (sur plusieurs années) à la période de l’année où le débit d’un cours d’eau

lossaire

atteint son point le plus bas (basses eaux). Cette valeur est annuelle. Il intervient pendant une période de tarissement et est dû à une sécheresse forte et prolongée qui peut être fortement aggravée par des températures élevées favorisant l’évaporation, et par les pompages agricoles à fin d’irrigation. Bief: C’est la section d’un cours d’eau compris entre deux écluses ou deux chutes, deux rapides.

Une ripisylve: c’est l’ensemble des formations boisé, buissonantes et herbacées qui accompagne un cours d’eau. Elle constitue la première épaisseur de végétation le long de ce cours d’eau. Généralement peu épaisse, sinon on parle de forêt alluviales, ou innondée. Le système racinaire de la ripisylve, et la fonge et les bactéries qui y sont associés (symbiotes ou non) constituent également une pompe épuratrice pour certains polluants (phosphates et nitrates d’origine agricole ou urbaine, radionucléides, etc La phytoremédiation: c’est la dé pollution des sols, l’épuration des eaux ou encore de l’air qui utilise les plantes vasculaire, les algues, ou les champignons (mycoremédiation). C’est une extension d’écosystème qui tend à rétablir un équilibre dans un système bouleversé. Le lagunage: cette technique d’assainissement des eaux s’inspire des systèmes vivants, dit naturel d’épuration et de filtration via les micro-organismes, des algues et des plantes aquatiques. Le lagunage est de plus en plus utilisé à l’échelle communale, on compte 1ha de plantation de Saules en TTCR, pour 1000 habitants. La restauration écologique: A l’occasion de la signature d’un contrat d’objectifs, sur la période 2009-2012, avec l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), Chantal Jouanno a annoncé, le 13 novembre 2009 un plan d’action national pour la restauration des cours d’eau. Un archipel est un ensemble d’îles relativement proches les unes des autres. La proximité se double le plus souvent d’une origine géologique commune.

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Cette notion est utilisée en géographie pour désigner un mode d’appropriation spécifique de l’espace entre des éléments isolés entretenant des liens importants et primordiaux.


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L’industrie Redonnaise a connu une forte crise industrielle au cours des années 80. Le commerce fluviales bastion de la cité a très vite était mis hors compétition par le grand port de St Nazaire, et l’apogée du transport routier, Ainsi le port de commerce a laissé place à la plaisance. Les zones d’activités se sont développées tout d’abord au Sud dans la lignée du port, A la confluence de La Vilaine et de l’Oust, à la croisées des sur les terres marécageuses, puis au Nord suites aux grandes divisions administratives entre les départements de l’Ille et Vilaine, vagues d’inondations, dont la Zone Sud fut victime. le Morbihan et la Loire- Atlantique, située à une cinquantaine de kilomètres de l’estuaire de la Vilaine, la ville de Redon a Aujourd’hui, beaucoup des activités sont parties, au Nord de la prospérée de par sa position géographique stratégique. Elle ville ou ailleurs. Les acteurs locaux s’interrogent sur le devenir fut longtemps le port maritime de Rennes, on y déchargeait les de cet espace. marchandises pour charger les péniches qui rejoignait Nantes à Cette zone d’activité est emblématique, elle illustre très bien Brest ou encore la Manche à l’Océan Atlantique. Ce pays d’eau le problème de gestion de l’eau et des sols qui s’étend sur est fortement marqué au Nord comme au Sud par la présence l’ensemble du bassin de la Vilaine. de marais qui ont fait la prospérité et les limites de la ville. La mutation est en place après de multiples contrariétés ce pays Ce paysage de marais, entre eau-douce et eau salée depuis quelque peu blessé se tourne vers un avenir plus équilibré. Durant l’époque gallo-romaine est sujet à des tentatives d’aménagement. longtemps homme et marais ont coopérés, puis la suprématie L’homme a cherché à l’assainir, pour en récolter des fruits plus technique et mécanique a crue pouvoir dompter le fleuve et ses prospères et rentables. Le réseau hydrographique très dense et aléas. Malgré la construction du barrage d’Arzal, en aval, évitant peu élevé (4m ) explique que l’ensemble du territoire fut toujours à la mer de remonter jusqu’à Redon, la ville s’est retrouvée sous sujets aux inondations. Au cours des années 70, un grand les eaux en 1995, 2000, et 2001. Ses événements bouleversants projet d’assainissement a tenté de réguler ses problèmes, en ont remis en cause l’urbanisation des marais et l’implantation de implantant un barrage à Arzal. Celui-ci a permis ainsi de créer l’homme sur son territoire. une immense réserve d’eau douce, de réguler le débit, de la Vilaine, de connecter des villes via un réseau routier. Le projet avait pour objectif d’assainir les 10 000 hectares de marais Petit à petit ce paysage tend à changer. Quel geste Redonnais pour y faire prospérer une agriculture céréalière. Ce le paysagiste peut-il engager pour préfigurer et projet de poldérisation c’est très vite retrouvée obsolète. irriguer ce changement? Quel devenir pour cette

ésumé

Quand l’eau reprend ses droits comment concilier activités économiques et équilibre écologique d’un fleuve entre l’homme et l’eau quel devenir pour les marais de Redon?

Le caractère humide du lieu engendre encore de nos jours une aire de confluence entre la ville et son territoire. agriculture de pâture et de fourrage.


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