Comment l’architecture peut-elle participer à la diminution des déchets déversés dans les océans?

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Mémoire de diplôme Alizée CLEACH École spéciale d’architecture Avril 2016

Membres du jury - Stéphane Bonzani, architecte et professeur à l’ESA

Comment l’architecture peut-elle participer à la diminution des déchets déversés dans les océans?

- Christian Delecluse, architecte et professeur à l’ESA. - Roberto D’Arienzo, architecte et professeur à l’ESA. - Benjamin Jaoui, architecte DESA - Pierre Marchand, architecte DPLG.

CITARUM , fleuve, Isle de Java, Indonésie

- Juan Luis Morales, architecte et professeur à La Villette

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AVANT PROPOS INTRODUCTION PARTIE I : La pollution: constat, enjeux, perspectives.

SOMMAIRE

A) CONSTAT CRITIQUE B) LA POLLUTION DES EAUX. 1) Des océans 2) Des fleuves C) PROJETS DE DÉPOLLUTION DES EAUX. 1) Le Gange 2) Ocean clean up 3) Seabin

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P9 P11 P13

P15 P17 P19 P27 P31 P31 P41 P45 5


D) L’ARCHITECTURE AU SERVICE DE LA DIMINUTION DES DÉCHETS. E) PROJETS D’ARCHITECTURE À BASE DE RECYCLAGE. PARTIE II : Java, la plus grande pollution fluviale au monde. A) ÎLE DE JAVA B) LE CITARUM 1) Le Citarum 2) Rapport au fleuve 3) Typologies d’habitats C) CULTURE JAVANAISE

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P47 P53

PARTIE III : BAMBOO SCHOOL A) SITE B) PROGRAMME

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C) ÉCOLE INDONÉSIENNE

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D) L’HABITAT BAMBOU EN INDONÉSIE.

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E) LE TRAITEMENT DES DÉCHETS EN INDONÉSIE.

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BIBLIOGRAPHIE

CONCLUSION

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AVANT PROPOS Au cours de l’année de diplôme je suis passée par de nombreuses étapes. Tout d’abord il s’agissait de trouver le sujet capable de m’intéresser tout au long de l’année, tout en me permettant de produire un projet fort en matière architecturale, concluant les cinq années passées à l’École Spéciale. Le cheminement fut long pour aboutir à la problématique de ce mémoire. Le premier abord du sujet de mémoire m’a rapidement orienté vers la nature, qui me passionne par sa beauté, sa complexité, sa variété etc. Dans un premier temps le thème que j’avais choisi d’analyser était « l’architecture et la nature», sujet bien plus que vaste. Quelques semaines de recherches m’ont permis de définir la nature comme je l’entendais dans mon travail, de définir l’architecture, puis de concilier les deux, en rencontrant de

nombreux paradoxes et de nombreuses similitudes. Avançant mes recherches dans le vaste monde qu’est la nature j’ai cherché à traduire mes envies d’architectures à travers des matériaux, des techniques nouvelles permettant une construction qui ne nuirait pas à la nature, sans produits chimiques etc. Ceci sous la formulation de « l’architecture améliorative de la nature», c’est-à-dire: l’architecture qui favoriserait le développement, la croissance, de la nature. Or n’étant ni chimiste, ni scientifique, l’idée de travailler, voire d’inventer, de nouvelles matières de construction m’a vite semblé trop laborieuse. Certes je souhaite aller vers un projet un peu utopique et créatif, mais cela en restant dans un cadre réel. Naviguant entre les bâtiments auto-suffisants et les maisons «recyclées» l’idée m’est appa-

ru de trouver un site à démolir pour reconstruire en utilisant uniquement les matériaux existants. Projet qui semblait intéressant: de vraies contraintes, beaucoup de recherches, conforme à tout ce que je vise concernant la construction, plus de matières grises pour moins de matières premières, moins de Matières premières, moins de déchets, moins de transport etc. une réponse simple à « l’architecture améliorative de la nature». Mais, une fois encore, ce projet ne correspondait pas avec l’envie que j’avais de réaliser un diplôme plus original dans la recherche et dans la forme. C’est ainsi que le problème de la pollution des eaux est devenue un sujet plus important de mes recherches. J’espère, à travers ce mémoire, retracer au mieux mes recherches et mes intentions.

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INTRODUCTION

Ce sujet m’est important, et, j’ai l’espoir qu’il le devienne pour tous le plus vite possible. C’est pourquoi une «solution» sera proposée dans le projet architectural joint au mémoire mettant en avant le besoin de sensibilisation de la population et de dépollution des pays en cours de développement tel que Java en Indonésie.

L’architecture est un moteur de partage d’idées, de mode de vie, elle nous guide à travers des espaces, à travers des villes, des paysages, afin de nous permettre un épanouissement maximal. C’est un domaine si vaste qu’elle offre la possibilité de tout faire, de tout changer, ou de tout imaginer à l’architecte. Dans ce mémoire l’architecture sera traitée comme une solution à la sensibilisation des hommes à la pollution (quelle qu’elle soit). Le problème de pollution majeur m’ayant interpellé est celui des océans. Lien peu évident avec l’architecture. L’architecture n’est pas catégorisée comme étant une source de pollution de l’eau importante. Or malgrè tout, elle habite les plages, les rives des fleuves et des rivières. Elle invite les hommes à s’installer le long de ces flux d’eau douce, et à déverser leurs déchets quotidiens, comme industriels, directement dans leurs cours. Entrainant, grâce au mouvement des courants marins, les déchets venant des eaux continentales vers ce qui devient par la suite la pollution des océans. Le chemin que j’ai suivi m’a amené à m’interroger sur la pollution des fleuves. Lien bien plus direct avec l’homme et son habitat. Dans un premier temps nous verrons quel est le problème de la pollution des océans et des fleuves. Qu’est-ce qu’un continent «poubelle»? quelles sont les solutions proposées pour les océans mais aussi pour les fleuves? Nous exposerons également des solutions proposées par différents domaines: ingénieurs, banques d’investissement, architectes, afin de nettoyer les océans et les fleuves: projet utopique ou réel. Par la suite nous verrons donc pourquoi, et comment, l’architecture doit participer à la diminution de la production de déchets, et de leurs rejets dans les océans. Nous découvrirons pour cela des projets d’architecture mélant recyclage et réutilisation des déchets. Enfin pour finir nous découvrirons l’île de Java en Indonésie et son triste fleuve: Le Citarum, un des plus pollués au monde. Île sur laquelle j’ai choisi d’implanter mon projet de fin d’études: « bamboo school ».

CITARUM , fleuve, Isle de Java, Indonésie

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PARTIE I LA POLLUTION: constat, enjeux, perspectives.

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A CONSTAT CRITIQUE En Europe et dans le monde occidental, l’impact des rejets industriels et des «consommations carbonnées » est perceptible. Ainsi que le résultat que produit nos modes de vie sur l’environnement. Si certains prennent progressivement conscience de l’influence de nos comportements sur l’environnement, cette prise de conscience est loin d’avoir encore pénétrée tous les foyers. Les états, et l’Europe, règlementent tous les domaines de la production avec pour objectif de limiter la pollution de l’environnement et les rejets de Co2, mais nombreux sont ceux pour qui tout cela n’entraîne pas de véritable changement de comportement. Beaucoup d’entre nous ignorent les consé-

quences du simple fait de jeter une bouteille par terre, beaucoup ne s’embêtent pas à faire le tri ou à diminuer leur consommation de sacs plastique. Perceptible dans les pays riches, la pollution fait également des ravages dans les pays pauvres. En effet, de nombreux pays manquent cruellement d’installations comme le tout-à-l’égout, les équipements d’assainissement des eaux usées sans parler du tri des déchets. L’industrie de ces pays, et les usines, ne prêtent que peu d’attention aux réglementations en matière de pollution, lorsqu’il en existe ; les déchets toxiques y sont souvent déversés dans la nature, au détriment de la santé humaine et de la planète. Les besoins générés par la croissance démographique, le commerce accéléré par la

libéralisation des échanges, font exploser les pollutions de toutes sortes. De nombreuses images nous parviennent et font lentement leur chemin dans les inconscients : animaux morts suite à l’ingestion d’un sac en plastique, oiseaux et baleines étouffés par du pétrole échappé de cargos poubelles, décharges débordantes et parfois dangereuses…. Le monde lutte contre ces fléaux : systèmes de tri et de valorisation des déchets, assainissement des eaux usées, limitation des rejets de l’industrie et des transports, réflexion sur les modes de production agricole. Il importe que chacun connaisse la situation désastreuse de la planète et agisse dans son propre quotidien, que chaque profession participe à l’effort pour une moindre pollution.

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L’architecture, qui conçoit l’habitat ainsi que les édifices commerciaux ou industriels, peut, et doit, prendre la mesure de la situation et apporter sa contribution. Elle peut être déterminante.

B POLLUTION DES EAUX Definition: La pollution est la dégradation d'un écosystème par l'introduction, généralement humaine, de substances ou de radiations altérant de manière plus ou moins importante le fonctionnement de cet écosystème. Pollution vient du latin polluere (= por + luo) qui signifie « souiller en mouillant », « salir » et surtout « profaner »

La pollution est un phénomène ou élément perturbateur d’un équilibre établi. Ici pertubateur de l’environnement et de la santé des êtres humains. La pollution d'origine humaine peut avoir un impact très important sur la santé et dans la biosphère comme en témoigne l'exposition aux polluants et le réchauffement climatique qui transforme le climat de la Terre et son écosystème, en entraînant l'apparition de

maladies inconnues jusqu'alors, des migrations de certaines espèces, voire leur extinction si elles ne peuvent s'adapter à leur nouvel environnement biophysique. C'est après la Seconde Guerre mondiale qu'une prise de conscience des répercussions des activités humaines sur l'environnement à vu le jour, parallèlement à la naissance du mouvement l'écologique. Les préoccupations environnementales ont conduits les gouvernements à prendre des mesures pour limiter l'empreinte écologique des populations humaines et pour contrer des activités contaminantes (industries, transports...). D’après l'OMS, plus de 7 millions de morts sont attribuables en 2012 aux effets des pollutions de l'air extérieure et domestique. Les régions de l'Asie et du Pacifique sont les plus touchées.

Dans ce mémoire nous allons principalement nous intéresser à la pollution par les déchets plastiques, verres, métalliques et autres détritus déversés dans l’eau.

Ces pollutions peuvent entraîner divers types de nuisances : - Augmenter la mortalité de certaines espèces animales ou végétales jusqu'à parfois les faire disparaître, - Altérer leurs capacités physiologique, - Détériorer la qualité de l'eau au point de la rendre impropre à certains usages, comme l'alimentation humaine, - Souiller le littoral et hypothéquer ainsi une partie de l'activité économique locale (tourisme, pêche)

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1) Des océans

Une grande quantité de déchets et polluants est rejetée chaque année dans les océans. Beaucoup n'existent que depuis une cinquantaine d'années. La pollution des océans, et plus particulièrement celle des eaux côtières, est due aux activités terrestres aussi bien que marines. Les engrais et les pesticides utilisés dans les exploitations agricoles, les déchets industriels et nucléaires, les gaz d'échappement émis dans les rues et sur les axes routiers, les eaux usées et les détritus, se répandent dans les cours d'eau, et finissent dans l'océan. Les rejets dans l'atmosphère par les industries ou les transports sont une autre source importante de pollution venue des terres.

Une fois émis, beaucoup de composés chimiques (cuivre, nickel, mercure, cadmium, plomb, zinc et composés organiques synthétiques) restent dans l'air durant des semaines, voire plus. C'est principalement par le biais des vents qu'ils voyagent et retombent dans les océans. Tous ces polluants et déchets sont ensuite redistribués autour du monde par les courants marins. (a) Une fois écoulés dans le milieu marin, beaucoup de ces polluants, d'origine terrestre, s'accumulent dans la chaine trophique et menacent grandement les écosystèmes, aussi bien côtiers que de haute mer. Selon un récent rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), les plastiques - notamment les sacs en plastique et les bouteilles en PET sont les déchets marins les plus répandus dans le monde entier, représentant plus de 80 pour cent des déchets dans plusieurs mers régionales. (b)

Les débris de plastique s'accumulent dans les environnements terrestres et marins du monde entier, se décomposant lentement en petites pièces toxiques qui peuvent être consommées par les êtres vivants à tous les niveaux de la chaîne alimentaire. (c) Les plastiques peuvent être confondus avec les aliments par de nombreux animaux, y compris les mammifères marins, les oiseaux, les poissons et les tortues. Les tortues de mer, en particulier, peuvent confondre les sacs de plastique flottants avec des méduses, l'un de leurs plats préférés. Une enquête de cinq ans sur les fulmars dans la région de la mer du Nord a révélé que 95 pour cent de ces oiseaux de mer contiennent du plastique dans leur estomac. (d)

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(a), Les courants marins

(b), sacs plastiques et bouteilles en PET

(d), déchets plastiques ingérés par un oiseau

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(c) schéma de la chaine alimentaire polluée par des déchets plastiques.

(c) schéma de la chaine alimentaire polluée par des déchets plastiques.

Tous les polluants ne présentent pas les mêmes risques pour les écosystèmes. Les éléments peu ou non biodégradables (pesticides, plastiques, métaux lourds) sont les plus dangereux car ils s’accumulent dans l’environnement et dans les organismes vivants en les intoxiquant sans que la capacité d’auto-épuration de la nature ne puisse opérer. Pour la pollution par des produits biodégradables l’écosystème aquatique est assez riche en espèces animales, végétales et en micro−organismes pour être naturellement capable de transformer et d’éliminer les substances biodégradables qu’il reçoit et d’assurer ainsi le maintien de son équilibre. Mais, si l’abondance de ces substances dépasse un seuil critique, ses capacités d’auto-épuration ne suffisent plus : l’agent polluant ne peut plus être éliminé assez rapidement : il s’accumule, rompant progressivement l’équilibre dynamique naturel du milieu aquatique.

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Chaque année, les êtres humains utilisent des centaines des milliards de sacs plastiques (100 milliards rien qu'aux Etats-Unis, selon le World Watch Institute). Un petit pourcentage seulement est recyclé, alors que la plupart ne servent que quelques instants. Pourtant dans la nature, ils survivent des milliers d'années. (d) Entremelés à d'autres déchets, ils peuvent former de gigantesques nappes de déchets, véritables décharges flottantes. La plus célèbre d'entre elles, connue sous le nom de "7ème continent". Il s'agit d'une poubelle géante générée par les courants marins entre Hawaï et le Pacifique nord. (e) « Continent de plastiques » Des milliards de déchets dérivent dans les océans hors de tout contrôle. En réalité, les continent de plastique ne ressemblent pas à un gigantesque amas compact de sacs, de bouteilles, de filets

(d) Durée de biodégradabilité des déchets en mer.

et autres bidons, mais à une « soupe » plus ou moins concentrée, constituée de quelques macrodéchets épars et surtout d’une myriade de microfragments, d’un diamètre inférieur à 5 millimètres. Documenté depuis une quinzaine d’années, le phénomène fait l’objet d’une recrudescence d’expéditions aux visées scientifiques – et à la communication – ambitieuses. Les continents de plastiques sont nombreux, ils se situent au centre des courants marins, voilà pourquoi, durant de nombreuses années leurs existences étaient inconnues. Les bateaux ne passant pas part ces immenses étendues d’océan sans courant, c’est grâce à des images satellites que le premier continent de plastique a été découvert. Aujourd’hui les microparticules de plastiques et autres sortes de déchets inondent les mers et océans. L’urgence du problème se fait de plus en plus ressentir: dégradation importante de la biodiversité, de

moins en moins de poissons et crustacés, des poissons intoxiqués qui se retrouvent ensuite dans nos estomacs etc. (e) «7ème continent»

définition courants marin: un mouvement d’eau de mer régulier, continu et cyclique. Ce type de mouvement est dû aux effets combinés du vent, de la force de Coriolis, de différences de températures, densité et salinité et aux contours des continents, aux reliefs de profondeur et à l’interaction entre courants.

Mémo - Pollution des océans - Déchets plastiques - Continent de plastiques - Courants marin 25


2) DES FLEUVES

définition fleuve: Cours d'eau finissant dans la mer et souvent formé par la réunion d'un certain nombre de rivières

« L’eau : une des matières premières de l’urbanisme. Sans eau, pas de vie ni de ville. Mais trop d’eau empêche ou dilue l’assise de ses fondations. De ce paradoxe naîtront deux attitudes fortement ancrées dans la mémoire collective. L’une amenant l’eau à force d’ouvrages, l’autre n’ayant de cesse de l’éliminer .»

Propos introductif du dossier « Présence de l’eau », Urbanisme, n° 201, avril-mai 1984

Le fleuve, à la fois obstacle à franchir et voie de communication, lien et coupure, ouverture sur le monde et porte d’invasion, renvoie à d’innombrables images et permet de nombreuses métaphores. La symbolique de l’eau et ses mythes fondateurs: l’eau pure et purifiante, mais aussi violente et dangereuse, le cycle de l’eau comme source de vie et de mort (exemple: Le Gange), relèvent d’une oposition que l’on peut observer au fil des siècles et à travers des cultures très différentes. Les eaux du fleuve étaient considérées simultanément comme bénéfiques et maléfiques, porteuses de trafic et d’activités économiques et génératrices d’inonda-

tions. Le danger permanent des fluctuations du fleuve rend les relations entre la ville et son fleuve incertaines. Mais, de tout temps, les riverains des bords d’eau ont su s’arranger avec les fortes crues. Les quais qui devaient les en protéger, ont en même temps contribué à desserrer les liens, en empêchant le contact direct avec l’eau, remplacé par un contact purement visuel. De nombreuses villes se sont construites autour des fleuves. Utilisés comme moyen de transport, comme ressource en eau et en énergie, les fleuves ont toujours été importants pour le développement urbain.

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Le développement de la voie ferrée puis l’apparition des autoroutes ont détrôné les cours d’eau comme moyen de transport. Aujourd’hui dans les pays développés le fleuve n’a plus la même image. Ils sont devenus le support et l’incarnation du bien-être en ville. Les fleuves symbolisent une nouvelle urbanité. La qualité de vie en ville est désormais un point important dans la construction métropolitaine. Le facteur du bien-être devient un atout de plus en plus important pour attirer de la main d’œuvre qualifiée. Les cours d’eau sont devenus le support d’espaces publics valorisants pour une ville. Cette attractivité est une force pour favoriser l’implantation d’entreprises. Les fleuves prennent de plus en plus de place dans l’économie urbaine et pas seulement pour le caractère historique. Il y a une valorisation immatérielle du fleuve autour de sa symbolique apportant des répercussions concrètes dans le développement économique et la créa-

tion de richesse. Les pays ayant atteint ce stade de recherche du bien-être part l’aménagement urbain ont un niveau de connaissance permettant à tous de comprendre l’importance de l’écosystème et la gravité de la pollution d’un fleuve, d’une rivière ou d’un océan. Cela n’est pas le cas des pays pauvres qui utilise l’utilise encore comme débara. Ses ressources sont faibles économiquement puisqu’en grande partie détruites par la pollution. L’intérêt pour les fleuves et les rivières s’est tout d’abord manifesté par la prise de conscience de l’état de dégradation des milieux aquatiques et de la qualité des eaux, de la réduction en quantité de la ressource et avec la recrudescence des inondations. Les atteintes portées à l’environnement en général conduisent à mettre en œuvre à partir des années 1970-1980 des dispositifs de protection des espaces naturels, en particulier des

milieux aquatiques qui sont pris en considération pour leur intérêt écologique et font l’objet de diverses mesures de protection. Ces années voient naître de multiples initiatives en faveur de la dépollution des eaux, telle que l’opération « Seinepropre» à Paris engagée en 1984. Favorisant la ré-appropriation par la population du fleuve avec l’ouverture au public de nouveaux espaces naturels et l’aménagement d’itinéraires de promenade sur berges. La création de zones humides, de prairies inondables et de bassins de retenue, la réhabilitation ou la « renaturation» des berges, permettant la régulation de l’étiage et des crues, l’épuration naturelle de l’eau et le maintien de la vie aquatique, sont aujourd’hui des pratiques couramment mises en œuvre. Le fleuve conserve un capital symbolique fort et constitue une ligne de repère fondamentale pour l’orientation et la per-

ception urbaine. Les fleuves sont aussi des éléments qui peuvent fédérer toutes les populations du territoire métropolitain. Le fleuve rassembleur ou fédérateur est aussi à l’origine de projets dépassant l’échelle de l’agglomération pour servir d’élément structurant à des territoires beaucoup plus vastes. Source: Centre de documentation de l’urbanisme Particularité de la pollution fluviale - Taverse de nombreuse commune. - Se jete dans la mer/océan. - Est plus facile à contenir. - A un lien directe avec la population, d’où la nécéssité de sensibilisation. - Est visuellement plus présente que la pollution océanique. - L’accès au fleuve est facile. - Pollution par les transports maritimes. - Retombé des particule fine directement dans le fleuve (grande ville).

Fleuves en Chine

Fleuve en Indonésie Mémo -

Symbolique fédérateur économie bien être ecosystème

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C

PROJETS DE DÉPOLLUTION DES EAUX

1) LE GANGE

Inde

Gange, Fleuve en Inde

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Gange , fleuve Inde

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Le Gange est le fleuve le plus important et le plus emblématique de l’Inde. Il prend sa source dans les glaciers de l’Himalaya, traverse cinq États dans les plaines du Nord avant de se jeter dans le golfe du Bengale, à travers le delta des Sundarbans, la plus grande forêt de mangroves au monde. Sur 2 500 kilomètres, il arrose d’immenses étendues de terres agricoles et une succession de villes et de villages. Fleuve sacré pour les hindous, le Gange

- Étendu du bassin du Gange: 860 000 km2 - Couvre 11 états - 600 Millions d’habitants (50% de la population indienne) - Produit 40% du PIB - 1/3 des eaux de la surface indienne - 90 % des eaux du Gange servent à l’irrigation - 200 Millions d’habitants du bassin se situent en dessous du seuil de pauvreté national.

a une valeur culturelle et spirituelle qui rayonne bien au-delà des limites de son bassin. Il est vénéré comme une divinité vivante et les Indiens convergent de tout le pays vers la multitude de villes-temples historiques qui jalonnent ses berges pour y prier et prendre des bains rituels. - La pollution du Gange: Malgré la ferveur religieuse qu’il suscite, le Gange est soumis à de vives pressions en raison de la pollution, qui met en péril sa biodiversité ainsi que la durabilité de son environnement. Une population qui ne cesse de croître, conjuguée à une urbanisation et à une industrialisation mal planifiées, nuit à la qualité de ses eaux. Aujourd’hui, le Gange est souillé par le rejet incessant d’eaux usées ainsi que par le déversement de volumes considérables de déchets solides et industriels produits sans discontinuer par les activités

humaines et économiques sur ses rives. En l’absence d’une infrastructure adaptée, et compte tenu de la piètre gouvernance environnementale et de l’expertise technique insuffisante pour gérer ces pressions environnementales extrêmes, la qualité des eaux du fleuve s’est dégradée à vive allure durant ces dernières décennies. Le cours principal du Gange traverse 50 villes indiennes, qui comptent presque toutes plus de 50 000 habitants. Ces villes génèrent quelque 3 milliards de litres d’eaux usées par jour, dont seule une fraction est traitée avant d’être rejetée dans le fleuve. Si les eaux usées domestiques représentent de 70 à 80% des liquides qui sont déversés dans le Gange, les effluents industriels y ajoutent 15 % supplémentaires, et leur toxicité produit un impact de grande ampleur sur la santé humaine et celle du milieu aquatique. Qui plus est, faute d’une gestion adéquate des

Rituel sacré: Plusieurs millions d’hindous se rassemblent dans la petite ville de Hardwar, sur les rives du Gange. La Kumbha Mela est le plus grand rassemblement religieux du monde. Pour les hindous, se baigner dans le Gange lave leurs péchés, facilitant l’accès au nirvana, ou la vie dans l’au-delà. Des familles entières s’immergent dans les eaux du fleuve, renommées ici pour leur pureté sans pareille. A l’approche de la date propice, quand Vénus et Jupiter entrent en Verseau et que le Soleil et la Lune se trouvent respectivement en Bélier et en Sagittaire. Llieu le plus sacré est Har ki Pairi il serait préservée sur un rocher, selon la légende, l’empreinte d’un pied du dieu Vishnu.

Représentation du rituel sacré grâce à l’eau du gange

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déchets solides dans la plupart des villes, des montagnes de détritus s’amoncellent et ne font qu’exacerber une pollution déjà omniprésente.

Namami Gange Programme:

Source : banquemondiale.org La Banque mondiale apporte actuellement son concours aux efforts déployés par les pouvoirs publics indiens pour nettoyer l’un des fleuves les plus pollués du monde. Le projet national pour le bassin du Gange, d’un montant d’un milliard de dollars, aide l’autorité nationale du bassin du Gange (ou NGRBA) à renforcer ses capacités institutionnelles dans ce but. Il finance également des investissements d’infrastructure essentiels dans les cinq principaux États.

La « mission nationale pour un Gange propre » a été mise en place pour coordonner le programme de nettoyage du fleuve. Des groupes pour la gestion des programmes ont été créés dans les cinq États concernés. Les investissements sont mis en œuvre par diverses entités d’exécution, qui sont principalement des organisations parapubliques. Ce projet a pour but de combler une partie du considérable déficit d’infrastructure dont souffrent les villes riveraines du Gange. Plusieurs investissements essentiels ont été arrêtés, en premier lieu pour s’attaquer au problème des eaux usées domestiques non traitées rejetées par les villes et les villages le long du fleuve. Les travaux relatifs aux investissements dans ce domaine ont déjà commencé dans plusieurs les villes. Ces investissements vont se traduire par l’installation de capacités de traitement

des eaux usées de plus de 300 millions de litres par jour et par la pose de plus de 2 000 kilomètres de conduites d’égouts dans ces centres urbains. Ces investissements, qui capitalisent sur les enseignements des initiatives de dépollution passées, ont été pensés dans l’optique d’une viabilité à long terme. Ils donneront lieu à des partenariats publicprivé prenant la forme de contrats de conception-construction-exploitation dans le cadre desquels l’opérateur privé sera tenu d’assurer la maintenance de l’infrastructure pendant 10 ans. Cette période permettra de renforcer la capacité technique et financière des prestataires de services des organismes locaux urbains à gérer le fonctionnement à long terme de ces installations. Pour éviter que cette nouvelle infrastructure ne soit sous-utilisée, tous les logements/biens fonciers seront raccordés aux réseaux d’égouts ; ces réseaux seront à leur tour

reliés aux systèmes de traitement nouveaux ou existants.

Programme en bref: - gérer et atténuer la pollution et des déchets. - préserver le Gange comme une source pérenne de l’eau. - Rajeunissement écologique en conservant la vie aquatique et la biodiversité. - Promotion du tourisme et de l’expédition d’une manière durable. - Ganga Center: connaissances pour mener des études de stockage / recherche sur la rivière Ganga.

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L’avancement du projet - Uttarakhand: Le premier investissement réalisé dans cet État concerne un système de collecte et de traitement des eaux usées pour le nagar panchayat de Muni Ki Reti, dans l’agglomération de Rishikesh. D’autres grands investissements sont en cours d’élaboration afin de mettre un terme au rejet d’effluents liquides non traités dans le Gange depuis Rishikesh et Haridwar. Par ailleurs, une initiative prévoit de transformer les berges du Gange dans l’agglomération de Rishikesh afin de les rendre plus accessibles et de faciliter, dans cette ville de pèlerinage de première importance, les interactions avec le fleuve. - Uttar Pradesh: À Allahabad, le projet va appuyer la construction de deux stations d’épuration et de réseaux d’égouts dans quatre districts, qui desserviront près de 1,3 million de personnes. Rituel de purification dans le Gange

- Bihar: Patna ne compte qu’une vingtaine de kilomètres d’égouts, pour plus de trois millions d’habitants. Des investissements représentant 200 millions de dollars aideront à raccorder toute la ville à des réseaux d’égouts et à des stations d’épuration. De plus, dans le cadre d’un chantier d’aménagement des rives du fleuve, d’un montant de 40 millions de dollars, une promenade de six kilomètres sera construite et l’infrastructure publique sera modernisée (toilettes, espaces réservés aux bains, etc.). - Bengale-Occidental: Des investissements pour la gestion des eaux usées dans les villes de Halishaher, Budge Budge et Barrackpore, toutes situées dans la région métropolitaine de Calcutta, sont en cours d’élaboration. À Calcutta même, ce projet financera le nettoyage et la remise en état du Tolly’s Nullah, un canal urbain fortement pollué. Il aidera aussi les autorités de la ville à

élaborer un plan d’aménagement intégré des berges du Gange à Calcutta et Howrah. - Pollution industrielle: Ce projet a pour but de trouver des solutions pour le traitement des effluents liquides des usines de papier et de pâte à papier de l’Uttarakhand et des tanneries du pôle de Jajmau, à Kanpur. - Surveillance de la qualité de l’eau: Plus d’une centaine de stations ultramodernes de contrôle en temps réel de la qualité de l’eau seront installées le long du Gange afin de produire des données fiables. - Ganga Knowledge Center: un institut de recherche de renommée mondiale qui se penche sur tous les aspects du cours d’eau, a été créé. Cet institut n’est opérationnel que depuis peu. Il a pour mandat d’effectuer des recherches ciblées et des modélisations afin d’éclairer la prise de décisions à l’échelle

du bassin, de cartographier tout le bassin grâce à un système d’information géographique et de diffuser le savoir, notamment via un portail Web optimisé. Ce projet monumental, en cours de réalisation, est une avancé importante pour les habitants des rives du Gange et de l’Inde. Mais qu’en est-il des contraintes d’une construction de telle ampleur? Souvent, ces grand projet urbain ont une incidence sur les plus démunis: expulsions des habitants, déstruction de certain villages ou bidons-villes, augmentation du coût de la vie autour du gange, implantation de chaines industrielles au détriments des petites commerces locaux.

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2) THE OCEAN CLEANUP Par Boyan Slat

Le projet « the ocean cleanup », imaginé par le très jeune ingénieur néerlandais Boyan Slat, est surement le projet à plus grosse ampleur imaginé en terme de nettoyage des océans. Il prévoit de nettoyer les océans des déchets flottants en cinq ans. Projet très ambitieux, et pourtant une structure plutôt simple et ingénieuse. Contrairement à tous les projets de dépollution quelqu’ils soient, the ocean cleanup n’est pas polluant, il ne rejette pas de gaz toxique, il ne nécéssite pas de construction massive, ni de matériaux par tonnes. Le projet est aujourd’hui sous forme hypothétique, des tests sont en cours de réalisation depuis quelques mois et des equipes de chercheurs serpentent les océans afin de définir exactement la quantité de déchet en jeux ainsi que la taille des continents plastique.

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Cette expedition consiste à envoyer une cinquantaine de navires afin de cartographier les zones où les plastiques flottent sur une surface de 3 500 000 km² entre Hawaï et la Californie. L’opération a eu lieu au mois d’août 2015 dansle but de créer la première carte « haute résolution » du plastique dans l’océan Pacifique. La structure est un grand barrage flottant, plongeant à environ trois mètres de profondeur, en forme de V qui capturera les déchets flottant sans pour autant empecher le passage des poissons. La structure sera placer sur un courant marin, ainsi, les déchets se déplaceront sans efforts jusqu’au dispositif. La partie la plus difficile du processus d’ingénierie est la conception des barrières flottantes. Ces larges panneaux plongés en profondeur sont censés survivre aux conditions extrêmes de l’océan, tout en étant assez souples pour pouvoir suivre

le mouvement des eaux, et, sans être un danger pour la faune et la flore. L’objectif est que chaque gyre océanique soit nettoyée dans un délai de 5 à 10 ans. Le premier prototype fera deux kilomètres de long et sera déployé au large des côtes de Tsushima, une île située entre le Japon et la Corée du Sud. Les autorités de l’île récupéreraient ensuite le plastique recueilli pour lui donner une fonction utilitaire. Le premier déploiement au large du prototype est prévu pour fin 2017. Le nettoyage du Pacifique ne commencerais qu’en 2019.

enfouir les plastiques à 100 mètres de profondeur. - L’impact environnemental d’un tel projet est également pointé du doigt: Alors que les animaux marins doivent nager sous le barrage, les oeufs de poisson, eux seront piégés avec le plastique, ce qui signifie qu’ils seront figés contre la structure et facilement mangés par les albatros (Andries van Franeker, de l’Institut Marine Resources and Ecosystem Studies) - Il y a également de fort risques de capturer par accident des animaux. - Le plastique ne pourrait peu être pas être recyclé car trop érodé (François Galgani, Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer).

Système utilisé par ocean cleanup

L’utilisation de la «technologie passive» permettrait aux océans de se nettoyer par eux-même. Une barrière flottante en forme de V, fixée aux fonds marin, capturera le plastique déposé par les courants océaniques naturels.

Sous les bouées , un écran non perméable submergée aidera à rassembler le plastique flottant sous la surface. Le courant et les poissons passeront sous ces écrans. Le plastique plus légers que l’ eau sera recueilli à la surface par les barrières flottantes .

Le réseau de barrières flottantes canalisera les matièraux en plastique vers le centre de la structure, permettant à une plate-forme centrale d’extraire et de rassembler le plastique jusqu’à ce qu’il soit transporté vers une usine de recyclage terrestre.

Néamoins le projet Ocean cleanup rencontre tout de même certains problèmes: - Le système se base sur la présence de la majeure partie des déchets à moins de 3 mètres de la surface. Or, les vents peuvent

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3) THE SEABIN PROJECT Seabin est un projet à bien plus petite échelle, imaginé par deux australiens. C’est une poubelle cylindrique équipée d’un sac en toile de fibre bio qui aspire l’eau de mer et les déchets en surface, grâce à une pompe. Son principal atout : simplicité et mobilité. Le système n’est pas autonome. Il faut vider le sac manuellement régulièrement, mais sa maintenance est moins lourde que celle des navettes équipées de filets, qui sillonnent déjà les côtes.

Images www.seabinproject.com

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D L’ARCHITECTURE AU SERVICE DE LA DIMINUTION DES DÉCHETS. Definition: (code de l’environnement, article L541-1). Un déchet est «tout résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon.» L'architecture est, depuis toujours, un métier moderne, dans l'air du temps, en progrès permanent, et , qui entoure et encourage notre vision du monde à se développer toujours davantage. (Références historiques?) L'architecture participe grandement à l'évolution de notre société, et ce depuis les civilisations antiques. En Égypte ou en Mésopotamie, l'architecture et l'urbanisme reflétaient

le divin et le surnaturel et avaient recours à la monumentalité pour symboliser le pouvoir politique des dirigeants, de l'élite, ou de l'État lui-même. L'architecture et l'urbanisme des civilisations telles que la Grèce antique et la Rome antique évoluèrent à partir d'idéaux civiques plutôt que religieux. Les peuples nomades utilisèrent différents types d'architectures démontables afin de se protéger des conditions climatiques les plus difficiles. L'évolution de l'art architectural nous a mené à une mixité énorme tant dans l'aspect constructif, matériel, esthétique du point de vue théorique et philosophique. L’aménagement de l’espace (public ou privé) est d’une importance capitale pour la vie en société et la vie privée. L’organisation et l’orientation de la construc-

tion, nécéssaire à l’efficacité thermique, ont permis de vivre dans des conditions optimales depuis des siècles. L’orientation du bâtiment, et les matériaux de construction, furent primordiaux pour la recherche de confort thermique lorsque rien d’autre ne le permettait. Il en va de même aujourd’hui pour des raisons différentes : dans un contexte planétaire de baisse des ressources, l’indispensable amélioration de l’efficacité thermique vise à économiser l’énergie, à faire baisser le coût de chauffage/ climatisation, dans un contexte de prise de conscience de la pollution et de réflexion sur le caractère durable du développement et la préservation de la planète. L'architecture qui, au fil des époques, a su améliorer la qualité de vie et permettre

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à l'humanité de se développer, est aujourd'hui (et depuis longtemps) fortement impliquée dans ce qui pourrait causer la détérioration irréparable de notre planète. Les déchets de construction des BTP engendrent 41% des déchets produits en France chaque année (autres chiffres) Plusieurs types de pollution existent: - La pollution radioactive: c’est la pollution provoquée par les déchets nucléaires. - La pollution chimique: c’est celle qui est produite par les insecticides, les transports en commun. On la retrouve essentiellement dans l’eau et dans l’air. - La pollution organique: c’est l’ensemble des cadavres, des excréments, des restes de nourriture. En quantité raisonnable, ils sont nécessaires à l’écosystème, car ils sont recyclées par la nature. En quantité astronomique, comme c’est le cas dans les égouts, ils sont une source de pollution. - La pollution due aux hydrocarbures, que l’on trouve surtout dans le pétrole ou le mazout. - La pollution par les déchets solides: jetés

dans la nature, la pollution par les déchets solides vient dénaturer gravement les eaux et les sols de la planète. L'architecture n'est pas directement liée à la pollution des eaux, mais elle invite les hommes à habiter les rives de fleuves, de rivières, et les bords de plage. Et, si proche de l'eau, les déchets sont emmenés grâce aux courants dans les océans jusqu’à former les continents de plastiques. Par conséquent l’architecte qui organise l'espace mais aussi la pensée peut avoir un impacte sur la sensibilisation des hommes à la pollution, et leurs modes de vie. L'architecte se doit de participer à la diminution des déchets : 1 La construction est une cause de pollution majeure (transport, fabrication, emballage, démolition etc.) 2 L’architecture ouvre la voie à un nouveau mode de vie, plus économe et moins polluant, et de pensée, soucieux de l’avenir de la planète.

3 Elle trouve des solutions pour un habitat écologique. 4 Elle crée le monde futur. 1 L'architecture est une cause de pollution qu'il n'est pas possible d'ignorer. La demande de matières premières ne fait qu'augmenter. L’équivalent d'une piscine olympique de béton est coulée dans le monde chaque seconde (autres exemples pavillon arsenal). L'emballage et le transport des matériaux sont des sources de pollution également. Prenons aussi en compte les microparticules emportées par les vents sur les chantiers ; des millions de petits grains de poussière, provenant de matières pas toujours naturelles, voir très chimiques, se déposent ensuite dans les rues, dans les champs, les forêts, dans les mers et océans. La construction en elle-même est directement un fléau de pollution, tout comme la démolition. Des matériaux qui ne seront pour

la plupart jamais réutilisés sont emportés par tonnes dans des déchetteries. Ces dernières années un effort est tout de même fait par les états: en Suisse 100% du béton est réutilisé. En France il est prévu pour 2020 de réutiliser 70% des déchets inertes issus des BTP. Néanmoins toutes ces normes sont instaurées par les gouvernements pour diminuer l'impact environnemental de la construction mal gérée, or les architectes en amont peuvent dessiner des bâtiments bien plus performants énergétiquement, utilisant des matériaux locaux, en prévoyant «l'après-utilisation» du bâtiment. Ce type de bâtiments écologiques est apparu depuis le protocole de Kyôto en 1997 : protocole qui imposait une limitation des nuisances créées par le développement débridé. Le bâtiment menant une part importante dans ce développement, les architectes ont été confrontés à cette exigence nouvelle. L'architecture « verte » a commencé par l'utilisation de panneaux solaires, de toitures

végétalisées, de bardages en bois etc. Cela dans le but de faire des économies d’énergie. Les économies financières étant le facteur le plus déterminant dans ce genre de construction, le modèle constructif n'en était pas pour autant amélioré : toujours autant de pollution étant créée par ce domaine. 2 Elle ouvre la voie à un nouveau mode de vie et de pensée. L'architecture construit notre monde. Si elle impliquait toujours le problème de l'écologie, de l'économie d’énergie et de la pollution, nous prendrions tous cela en compte naturellement, nous vivrions dans un monde ou la préservation de la nature serait quotidienne et cette préoccupation serait devenue évidente. 3 Elle trouve des solutions pour un habitat écologique. Depuis plusieurs années l'architecture « durable », « écologique » se développe. De nombreuses solutions existent pour dimi-

nuer l'impacte environnemental causé par le développement. Les esprits se tournent peu à peu vers la préservation de l'écosystème, l'architecture verte fait son chemin parmi nos habitudes. Les normes sont devenues strictes, les constructions doivent répondre à de nombreux critères. Les solutions les plus connues étant l'utilisation du soleil et des vents pour créer de l'énergie, la récupération des eaux de pluie, l'orientation et le design en fonction du climat, le type de matériaux, l'utilisation de matières et de main d'oeuvre locale, la diminution des produits chimiques, la réutilisation ou la transformation de matières ou d'objets, et bien d'autres techniques permettant de faire des économies, jusqu'à la façon de vivre dans le bâtiment (type de lumière, économies d'eau...). Dans les pays riches le développement permet (et impose même) de construire en

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prenant en compte l'écologie, les bâtiments «verts» nous entourent et nous conditionnent. Néanmoins, dans les pays en voie de développement ces techniques sont réservées à l'élite. L'architecture durable est donc très peu utilisée. Alors que les générations antérieures utilisaient la nature pour se protéger des intempéries, du soleil etc., de manière juste pour l'environnement, le développement de masse et la mondialisation ont eu un impact désastreux sur les pays pauvres: la modernité architecturale se traduit souvent par le béton et la tôle, rarement efficaces par rapport au climat. Le milieu demeure donc peu favorable au bon développement humain et cela se répercute sur la pollution dans son ensemble: déchets non gérés, nature dévastée, manque d'éducation, recours à des procédés énergivores (climatisation etc.). Dans ces pays, l'architecture écologique est difficilement connue simplement parce que l’insuffisance des moyens financiers ne permet ni la réflexion architecturale ni la réflexion de durabilité. Les habitats sont pour la plupart

fabriqués par les habitants eux-même. Il est donc du devoir des architectes de s'immiscer dans la construction de ces villes et villages en proposant des solutions écologiques, durables et économiques. 4 Elle crée le monde futur. Il est tout à fait possible d'imaginer un mode de développement différents : Revenir à un développement local, organisé, non polluant et sain. Une manière d'aller à l'encontre de la mondialisation tout en améliorant la qualité de vie. N'est-ce donc pas cela le développement ?. Proposer une culture locale à grande échelle (Si tous les villages sont « développés » à leur manière, alors l'ensemble du pays peut-il être qualifié de développé ?) « penser globalement, agir localement » 1972, René Dubos, Rapport des nations unies -nous n'avons qu'une Terre: La culture locale est une forme de développement qui permet de protéger la commune ou le pays du monde extérieur. En cas de

crise mondiale (par exemple), le système local continue de fonctionner. Cela ne favorise peu être pas les échanges internationaux, qui sont pourtant une source de revenues très importantes dans les pays pauvres: exportation de café, de riz, de thé etc. à grande échelle. Néanmoins, de plus en plus dans les pays très développés, nous souhaitons redécouvrir les produits bio, naturels et locaux. L'importation à grande échelle de produit de basse qualité intéresse moins les consommateurs européens ou américains, nous cherchons le « traditionnel », qu'il soit de chez nous ou d'ailleurs. C'est une manière de voyager par les goûts, les odeurs, les matières, les couleurs etc. À l'allure à laquelle la population mondiale augmente il est nécessaire de pouvoir se nourrir et vivre de manière locale: être capable de se nourrir et se protéger sans la mondialisation. Les grandes industries, quelles qu'elles soient, ne sont plus capable de fournir assez de produits à la planète entière. Aujourd'hui 75% de la planète est nourrie par des petites

fermes, cela montre clairement que l'industrie agroalimentaire n'est pas efficace, et , de plus propose des aliments de mauvaise qualité, bourrés de produits chimiques et de produits qui laissent des traces indésirables. Du point de vue architecturale le problème est le même. Les grands constructeurs ne sont pas capables de « construire » le monde entier pour un budget réduit. D'une part car la matière première vient à manquer. D'autre part parce qu'ils ne prennent pas assez en compte l'environnement, l'artisanat et les matériaux locaux. Ce sont donc les projets à échelles individuelles qui, dans les pays n'ayant pas les moyens d'investir dans les dernières technologies durables, permettent la construction de bâtiments écologiques et économiques. L’architecture locale a été durant des siècles un mode de construction adapté et « vert ». Elle a été remplacé par l'envie d'avoir un habitat « moderne » en s'inspirant de l'architecture occidentale. Or, dans ce contexte, on ne prend plus en compte le climat, la matière

première, ou même le confort de l'individu. La volonté de développement pousse les pays pauvres à vouloir implanter un mode de vie occidentale dans un environnement qui n'est pourtant pas adapté. C'est donc aux architectes, entre autres, de montrer que l'architecture peut être adaptée, locale, économique et tout aussi moderne.

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E PROJETS D’ARCHITECTURE À BASE DE RECYCLAGE BRIQUE DE PLASTIQUE, Lise Fuglsang Vestergaard , étudiante en maîtrise de design et innovation En développant un système de collecte de déchets en Inde, Lise Fuglsang Vestergaard a imaginé fabriquer des briques en plastique. L’objectif étant de construire des maisons résistantes aux moussons tout en recyclant les sacs plastiques échoués dans la nature. Pour ne pas dénaturer l’esthétique existante des maisons de Joygopalpur, il est prévu de pouvoir recouvrir d’argile les briques en plastique recyclé. En 2013, Lise Fuglsang Vestergaard part trois mois à Joygopalpur pour développer un système de collecte de déchets. Là elle constate qu’ils abandonnent les sacs en plastique n’importe où. Or, en s’éparpillant dans la nature, ces déchets souples provoquent un problème de pollution majeur dans le pays.

En parallèle, un des problèmes des habitants de ces villages est que les maisons sont faites en briques d’argile dont la fragilité n’oppose aucune résistance aux moussons.

De retour au Danemark, Lise décide d’expérimenter la fonte du plastique dans un four standard, tout en anticipant d’utiliser en Inde une énergie renouvelable – le solaire –, car Joygopalpur n’offre pas l’accès au réseau électrique. L’invention est testée en laboratoire avec des prototypes de briques constituées à 60 % d’emballages recouverts d’aluminium réputés difficiles à recycler. Les briques résistent à une pression de 6 tonnes.

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POTATO HEAD, Andra matin Bali, Indonésie, 2012

VILLA 100% RECYCLÉE, association Tabakero Nantes, 2010 Potato Head est un club balnéaire de luxe à Bali est habillé d’une enveloppe de fenêtres à claire-voie en teck datant du 18e siècle, chinées dans tout l’archipel indonésien.

La Villa 100% déchets recyclées a été construite fin 2010 à partir de 25 tonnes de détritus en tout genre : journaux, palettes, plastiques etc. Imaginée pour être construite très rapidement et avec l’aide de bénévoles. La « Villa 100% Déchets » est réalisée à partir des déchets collectés, triés et métamorphosés par plus de 7 000 bénévoles de la région nantaise. L’objectif du projet a été avant tout d’engager un débat citoyen sur la thématique de la réduction des déchets en mobilisant des bénévoles sur un événement à large couverture médiatique. Malheureusement la construction n’a pas été si écologique que ça. Son chantier, qui a mobilisé 2500 bénévoles et treize salariés pendant vingt-cinq jours, aurait en réalité généré presque deux fois plus d’émissions de CO2 qu’une maison traditionnelle.

Les défis de la Villa Déchets ont été de: • Sensibiliser le grand public sur la nécessité de la réduction des déchets en amont de la consommation. • Réussir à mobiliser 7 000 bénévoles sur une période de 35 jours (200 bénévoles par jour). • Mobiliser 30 personnalités du monde culturel, sportif, littéraire et du spectacle. • Assurer une couverture médiatique nationale et internationale. • Construire une maison d’architecte en seulement 15 jours. • Organiser 10 conférences sur la thématique du développement durable en accord avec l’ADEME, Maisons du Monde et Nantes Métropole (Communauté urbaine de Nantes). • Déployer le projet Villa Déchets en France et en Europe : Paris 2011, Bruxelles 2012 et Marseille 2013. • Présenter un bilan carbone de l’opération.

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DRIGGS LOFT, Matt Gagnon studio

L’architecte a utilisé des panneaux de BA13 récupérés sur des chantier en démolition afin d’en faire des cloisons moderne.

UPCYCLE HOUSE, Lendager arkitekter Dannemark, 2013 Upcycle House est un projet expérimental visant à exposer les réductions potentielles des émissions de carbone grâce à l’utilisation de matériaux de construction recyclés et «upcycled» (au cycle de vie amélioré). Upcycle house est conçu pour être un habitat optimal pour la vie quotidienne d’une famille. La construction de la maison de 129 m2 a engendré des émissions de co2 86% inférieur à la construction d’une maison standard. Outre l’approche matérielle, Upcycle housevise à réduire les émissions grâce à un éventail de caractéristiques durables. En raison du budget limitée du projet l’accent a été mis sur les propriétés passives de la maison . Par conséquent upcycle House est conçu avec pour objectifs une orientation précisement définie , des zones de dif-

férentes températures , l’optimisation de la lumière du jour , l’ombrage et la ventilation naturelle. L’émission de CO2 de la Upcycle house est de 0,7 kg de CO2 / m2 / an par rapport à 5,0 KG CO2 / m2 / an pour une maison de référence . « Nous sommes surpris que personne d’autre ne travaille de cette manière. Pourquoi n’estce pas inclus dans tout les projets d’architecture? Pourquoi n’est-il pas inclus dans le code du bâtiment qu’un certain pourcentage de matériaux recyclés doivent être utilisés?» M. Lendager

Cloison faite de bouteilles plastiques récupérées.

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Coupe Upcycle House

Upcycle House: Sol et cloisons en bois de récupération, sol de la cuisine en bouchons de champagne récupérés.

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Block en plastique recyclé RECYCLED PARK, WHIM Rotterdam, Pays-Bas Recycled Park a pour objectif de récupérer les déchets plastiques de la rivière qui passe au coeur de Rotterdam avant d’atteindre la Mer du Nord. Les déchets en plastique seraient recyclés au lieu de se perdre au milieu de courants marins. L’idée du Recycled Park consiste à construire des plateformes flottantes à partir des déchets récupérés dans le fleuve.

du port de la ville. Le cabinet d’architecture s’est associé à l’Université Wageningen et l’usine Better Future pour concevoir des plateformes flottantes capables de bloquer, de trier et d’avaler les déchets flottants. Une fois

ces déchets récupérés par ces plateformes baptisées « Plastik Visser », les déchets organiques seront rejetés dans le fleuve et les autres seront recyclés pour composer le parc flottant.

Un premier parc expérimental de 150 m² sera donc construit à partir des déchets récupérés dans le fleuve, pour constituer un vrai lieu de promenade pour les habitants de Rotterdam. Plusieurs formes de vie pourront également se développer comme de nouvelles espèces d’oiseaux qui avaient disparu du fait de la pollution. Ce projet est aujourd’hui soutenu par la municipalité de Rotterdam ainsi que les autorités Park soutenu par des blocks flottants en plastique recyclé

Les blocs de construction seront conçus de telle sorte que les végétaux peuvent croître dessus, mais aussi sous l’eau. La plate-forme aura une finition rugueuse permettant aux plantes et aux oeufs de poissons de s’accrocher. La récupération des déchets plastiques sera effectuée grâce à des barrages passifs (plastik Visser) développés par Royal Haskoningdhv, ISI et SK internationale. Considérant l’importance de cette innovation, le gouvernement néerlandais a pris part au projet. Les «plastik visser» seront installés de façon permanente dans des zones stratégiques le long des rivières. Ils comprendront un bassin flottant de six mètres de large en douze mètres de long ainsi qu’un système de broyage et de séparation des déchets en fonction de leur taille. Les blocs flottants seront des hexagonal reliés entre eux. La forme choisie des blocs est utilisée comme point de départ pour la poursuite du développement et fonctionnera

comme une base pour créer des variations. L’Université de Wageningen analyse les matières plastiques ramassées et recherche un processus de transformation du plastique pour créer un produit flottant et résistant. L’aspect le plus important est de pouvoir réutiliser tous les plastiques récupérés dans la rivière. Le projet final consiste en la création d’un environnement vert comportant une grande variété de plantes et d’arbres, ainsi qu’un écosystème sous-marins: des algues et différentes plantes permettant aux poissons et aux autres animaux marins de fixer leurs oeufs. Vue du dessous

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Recycled park, coupe

Conclusion Il n’est pas évident de trouver des projets d’architecture en lien direct avec la pollution des eaux. Il est évident que les projets réalisés grâce à des matériaux de récupération ou des matériaux recyclés participent à la diminution des déchets. De ce fait ils participent également, d’une certaine façon, à la diminution des déchets qui, potentiellement, auraient pu être déversés dans les océans. Cette réflexion sur les problèmes de déchets flottant dans les mers et océans m’a amené à définir précisément le type d’architecture nécessaire pour répondre à la problématique du mémoire. L’objectif de ces recherches a été de pouvoir affirmer que l’architecture peut avoir un lien positif dans la pollution des eaux.

C’est pourquoi nous allons maintenant étudier un des fleuves les plus pollués au monde, sur l’île de Java, en Indonésie. Afin d’imaginer une architecture qui participerait, d’une part, à l’amélioration de la qualité de l’environnement, mais, qui ciblerait principalement les détritus et les ordures se déplaçant grâce à l’eau.

PARTIE II JAVA, la plus grande pollution fluviale au monde.

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A ÃŽLE DE JAVA

JAVA

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Mer de Java

Java OcĂŠan indien

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Java, République d’indonésie, Malaisie

Donnés économiques Jakarta Bandung Surabaya Borobudur

Données générales

Données géographiques

- Nature du régime : démocratique, régime présidentiel - Chef de l’Etat : M. Joko WIDODO, Président de la République

- Superficie : 128 300 km2 - Capitale : Jakarta - Villes principales : Bandung, Surabaya, Medan, Palembang, Makassar, Semarang.

Banyuwangi - Langue officielle : Indonésien - Monnaie : Roupie indonésienne – IDR - L’Indonésie est un "État archipélagique" - Climat equatorial.

- PIB (FMI 2013) : 870 Mds USD - PIB par habitant (FMI 2013) : 3510 USD - Taux de croissance (2013) : 5,8 % - Taux de chômage (2013) : 6,2 % - Taux d’inflation (2013) : 6,4 % - Principaux clients (2013) : ASEAN (21,3%), Japon (14,4%), Chine (12,3%), Europe (9,1%), États-Unis (8,6%) - Principaux fournisseurs (2013) : ASEAN (30% dont Singapour pour 14,5% du total), Chine (15,9%), Japon (10,2%) Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (BPS 2013) : secteur primaire : 26,3 % secteur secondaire : 35 % secteur tertiaire : 38,7 %

Exportations de la France vers l’Indonésie (2013) : 1, 61 Md€ (+20,2%) Importations françaises en provenance d’Indonésie (2012) : 1,55 Md€ (-10,5%)

Donnés démographiques - Densité : 1064 habitants/km2 - Population : 136 milliions d'habitants, 60% de la population indonésienne. - Croissance démographique (BPS) : 1,49 % - Espérance de vie (PNUD 2012) : 69,8 ans - Taux d’alphabétisation (BPS) : 92,37 % - Religions : musulmans 87,18%, protestants 6,96%, catholiques 2,91%, hindous 1,69% ; bouddhistes 0,72%, autres 0,56 % - Indice de développement humain (PNUD 2012) : 0,629

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B LE CITARUM 1) LE CITARUM Le Citarum est le plus long fleuve de l'île de Java en Indonésie (300 km). Son bassin est le plus grand de l'ouest de l'île. Il prend sa source au sud de l’île au mont Wayang et se jette dans la mer de Java. Son nom en langue soundanaise signifie "la rivière de l'indigo". Il est source d'énergie hydraulique qui approvisionne des villes comme Bandung et Djakarta. Le Citarum fournit de l'eau pour la faune, la flore, l'alimentation des nappes et les êtres humains. Le Citarum, jadis un fleuve majestueux, est aujourd'hui considéré comme le plus pollué au monde. CITARUM , fleuve, Isle de Java, Indonésie

Le développement économique anarchique et l'accroissement débridé de la population ont entrainé une situation insoutenable, l’urbanisation et l'industrialisation ont transformé le Citarum en décharge pour toute la région, à tel point qu'il ne remplit plus par endroits les fonctions élémentaires d’un fleuve comme l’approvisionnement en eau potable. Plusieurs tonnes de déchets y sont déversées chaque jour : les déchets domestiques de neuf millions de personnes avec en plus les rejets de centaines d'usines. Le fleuve joue toujours un rôle important dans la vie des habitants de la province de Java occidental. Il fournit de l’eau pour tous les besoins de villes comme Bandung et Jakarta (environ

80 %), la capitale, mais aussi à toute la population animale ou végétale qui pare ses 297 km de rives. De plus, il assure l’irrigation de 420 000 hectares de terres agricoles et fournit l'eau nécessaire aux industries implantées dans le bassin.

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HISTOIRE Le Citarum est inscrit dans l’histoire des Indonésiens depuis le 4ème siècle après Jésus-Christ, période à laquelle le royaume de Tarumanagara devint prospère en s’installant sur les rives du Citarum. Les premiers habitants vivaient grâce au fleuve, de la baignade jusqu’à l’élimination des déchets. Pendant des siècles, le peu de populations et le manque d’industries lourdes ont atténué la menace écologique des pratiques d’élimination des déchets des peuples démunies. Tout et n’importe quoi fut jeté dans le fleuve : déchets organiques, déchets humains, objets en tous genres etc. À la fin du 20ème siècle l’eau du fleuve devint un danger important pour la santé des Javanais. L’augmentation du coût du carburant dans les années

1970 à forcer les entreprises internationales à réduire leurs dépenses. Le coup du travail a donc été réduit par les entreprises afin d’améliorer leurs profits. C’est ainsi que nombreuses d’entre elles se sont installées sur l’île de Java. La ressource en matière de travail et la position géographiques du Citarum en a fait une cible idéale pour l’exportation. D’où l’intérêt des entreprises de s’y installer. L’Indonésie est devenue un centre important de fabrication et, lorsque l’industrie à migrer sur Java, des usines produisant de l’électronique et des textiles ont commencé à parsemer le paysage des rives du Citarum. Par effet boule de neige le taux de détérioration du fleuve a été augmenté par le boom de la population javanaise.

La quantité de déchet industriel toxique déversé dans ses eaux est devenue insoutenable.

POLLUTION La croissance non réglementée de l’industrie a de plus en plus pollué le fleuve. La qualité de l’eau se détériore de manière significative devant des usines, où des tuyaux d’évacuation déversent des produits toxique sans se soucier de la santé des habitants alentour. Le fleuve est d’une couleur inquiétante dans les banlieues de Jakarta. Noir, bullant, rempli de détritus solides et liquides. Là où le débit est important, le fleuve mousse sous l’action des détergents ménagers. Lorsque le débit est plus faible, la surface peut devenir bleue à cause des algues. Dans les zones les plus polluées l’eau n’est plus noire mais blanche.

Des tonnes de déchets flottants créent un film d’ordure à la surface, on y trouve de l’électroménager, des restes d’aliments, du plastique etc. Avant l’arrivée du Citarum à Jakarta, il traverse la porte de Manggarai, l’endroit le plus salle du fleuve. Afin de protéger le palais présidentiel et d’autres zones riches en période de crues, la Porte de Manggarai redirige l’eau dans un canal en direction de l’océan. Elle est protégée par une grille en métal qui retient les déchets solides tout en laissant passer l’eau de l’autre côté. Ce système empêche les poubelles de s’accumuler dans les tunnels et sous les ponts en aval. Sur la rive du fleuve, une grue ramasse les déchets accumulés devant les grilles et les dépose sur le rivage. À certain endroit les déchets dissimulent complètement le fleuve. Seul le passage occasionnel d’un bateau naviguant rappel qu’il y a encore de l’eau.

Les Indonésiens sont généralement conscients du danger de cette eau, mais beaucoup manquent d’éducation pour comprendre les conséquences à long terme. Les habitants des rives du Citarum se sont adaptés à la pollution, les enfants se baignent et jouent dans le fleuve. Les déchets flottants offrent même du travail au javanais. Des hommes parcourent le Citarum en barque pour récolter le plastique et le revendre. Les effets des déchets toxiques de l’industrie se répercutent en aval : les fermes le long du fleuve n’ont pas d’autre choix que d’utiliser les eaux contaminées pour leurs cultures. Le riz produit moins de grains et le temps entre deux récoltes est doublé. Les bénéfices déjà faibles pour les producteurs en sont encore plus faibles. Malgré les nombreux avertissements, les habitants des rives du Citarum n’ont pas d’autre choix que de continuer à utiliser

l’eau pour se laver, laver leurs vêtements etc. Sans infrastructures standards permettant la collecte régulière des ordures et, en l’absence d’égouts, les populations locales jettent tout ce qui est indésirable dans le fleuve. La sensibilisation des communautés et la coordination sont des éléments-clés. Les bidonvilles bloquent la vue sur le fleuve de la route, de sorte que le problème reste hors de vue. Si cette tendance était inversée, et que la route formait une zone tampon entre le fleuve et les habitations, le problème serait plus visible. Beaucoup des habitants de Java ont recours à l’incinération des déchets, ou bien les jettent tout simplement à l’extérieur. Des décharges illégales voient le jour un peu partout. Toutes ces pratiques ont un impact désastreux sur l’environnement. Depuis l’intérieur des terres jusqu’à la mer les conséquences sont flagrantes : pollution de l’air,

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du sol et de l’eau. Pendant la saison des pluies les caniveaux, canaux et rivières débordent d’ordures flottantes.

ACTION Les usines fournissent des emplois aux habitants des rives du Citarum, il y a donc eu peu d’incitation à la manifestation. Une grève contre le rejet de déchets dans l’eau entrainerait des licenciements mais peut-être par un nettoyage du fleuve. La question de la pollution du fleuve va au-delà de la délinquance : Java n’a tout simplement pas l’infrastructure et les moyens d’employer de gros travaux d’assainissement . En l’absence de système officiel d’élimination des déchets les ordures continueront à être laissées sur les rives tandis que bouteilles et canettes seront jetées dans l’eau, et, tant que les habitants de l’île

n’auront pas accès à l’assainissement, ils iront déféquer dans le fleuve. En 2008, la Asian Development Bank (ADB) a pris des mesures: le groupe a annoncé un prêt de 500 millions de dollars au cours des 15 prochaines années pour assainir le Citarum. En plus de le nettoyer, les fonds aideraient à rééduquer les communautés locales sur les gestes appropriés à la préservation de la ressource en eau. En novembre 2011, des efforts de revitalisation à grand échelle sont commencés par un investissement estimé à de 3,5 milliards de dollars grâce à des subventions du gouvernement. Le programme de réhabilitation est prévu pour une zone de 180 km le long du citarum. Des plans sont en cours de réalisation pour le dragage (définition : Action de draguer le fond de la mer, d’un fleuve ou d’y prélever des objets ou des roches au fond de l’eau) et l’élimination des déchets

AUJOURD’HUI

2) LE RAPPORT AU FLEUVE

Grâce aux efforts de la Asian Development Bank et à la coopération du gouvernement javanais l’état du fleuve commence à être amélioré. Les progrès sont lents, mais constants; il y a une amélioration visible, mais beaucoup de travail reste à faire.

Les Javanais ont un rapport direct avec le citarum. D’abord un lien visuel très fort puisqu’une grande partie du fleuve est longée par des habitations plus ou moins confortables. Des digues sont érigées par endroits dans le but de contenir les nombreuses inondations. Le rapport au fleuve peu donc être difficile puisqu’il sort de son lit régulièrement. Ainsi les habitats sont avalés par les courants, puis reconstruits sommairement. Cela participe grandement à la pollution des eaux. Les Javanais se servent du fleuve comme d’une poubelle, et pourtant l’eau est utilisée à titre d’usage domestique. Le fleuve permet aussi le commerce, c’est grâce à lui que les rizières sont irriguées. Des centaines d’usines textiles

sont installées non loin des rives, rejetant leurs déchets chimiques directement dans les bras du fleuve. Le paradoxe du citarum est flagrant, il est à la fois porteur d’économie, de prospérité, et d’utilité, et, est à la fois un facteur de risque très important pour la santé, comme pour l’habitat.

Dans les villes plus développées le fleuve est mis à l’écart. Les constructions s’en éloignent afin d’éliminer le risque d’être détériorée par les crues. Plusieurs dizaines de mètres de rive sont donc laissés à l’abandon.

Selon la richesse des villages les liens avec le citarum sont plus ou moins importants. Les plus pauvres se logent dans des maisonnettes de type «bidonville» sur pilotis. Ils sont donc les premiers à bénéficier des avantages mais surtout des inconvénients du fleuve. Les digues sont là pour se protéger des inondations mais aussi pour exclure de la vue des passants la pollution extrême du fleuve.

75


3) TYPOLOGIES D’HABITATS

TYPOLOGIES AUTOUR DU FLEUVE

Le développement de la population s’est fait en grande partie autour du - Les routes en retraits le long du DU FLEUVE fleuve et les habitations. fleuve. Le besoin de l’eau pour vivre étant uneTYPOLOGIES nécessité, s’installerAUTOUR autour du fleuve a longtemps été très bénéfique et économique pour les Javanais. On rencontre autour On retrouve cette typologie du Citarum différentes organisations de l’espace: dans beaucoup de villes le long du - Les routes en retraits le long du fleuve et les habitations. Citarum. Pour se protéger des inondations courantes les habitants ont laissé - Les routes et les habitations directement au bord de l’eau. plusieurs mètres de distance entre leurs - L’agriculture au bord du fleuve habitations et l’eau. Ainsi lorsque le lit sort de son cours les maisons sont épargnées. La route quant à elle reste une barrière entre les rives et les habitations. Dans cette organisation de l’espace on trouve énormément de déchets dans l’eau. Le fleuve ainsi éloigné du regard est son importance Agriculture remise en cause, il est «utilisé» comme déchèterie. Habitations

TYPOLOGIES AUTOUR DU FLEUVE

Agriculture Agriculture

Fleuve Fleuve

Habitations Habitations

Routes Routes

Fleuve

77


Agriculture Agriculture Habitations Habitations Fleuve Fleuve Déchets flottants

Routes Routes

truits aux mêmes endroits. Autour de ces habitats précaires on retrouve des plantations (Riz, thé, coton etc.). Il semblerait que l’homme cherche à se faire le plus discret et le plus petit possible afin de ne pas perdre un mètre carré de parcelle cultivable.

CI TA

RU M

- Les routes et les habitations directement au bord de l’eau.

Nord 200 m

CITARUM , fleuve, Isle de Java, Indonésie

On retrouve cette organisation autour du fleuve dans les zones les plus pauvres, de type bidonville pour la plupart. Faute de moyens les habitants construisent avec ce qu’ils trouvent (souvent ramassé dans le fleuve) au bord de l’eau, souvent même sur pilotis, les pieds dans l’eau. Cela dans le but de profiter au mieux des avantages de l’eau douce du fleuve: se nourrir, boire,

se laver etc. Or depuis de nombreuses années le fleuve n’est plus capable de remplir ses devoirs. Les habitants ont des problèmes de peaux, des problèmes neurologiques, et sont de plus en plus appauvris: les richesses que le citarum offrait ont été remplacé par de très nombreux inconvénients. La montée des eaux détruits régulièrement les maisons, qui sont rapidement recons-

Agricultu

Habitatio Fleuve Routes 79


Mer de Java

CITARUM

CITARUM

Nord 100 m

Nord 50 m

81


TYPOLOGIES AUTOUR DU FLEUVE

Agricultu

Habitatio Fleuve

- L’agriculture au bord du fleuve

Les zones moins peuplées sont souvent organisées de telle sorte que l’agriculture profite en premier lieu de l’eau douce du Citarum. Des canneaux sont creusés pour irriguer les terres de cultures. Les zones moins peuplées sont souvent organisées de telle sorte que l’agriculture profite en premier lieu de l’eau douce du Citarum. Des canneaux sont creusés pour irriguer les terres de cultures.

Routes

Agriculture Agriculture Habitations Habitations Fleuve Fleuve Routes Routes CITARUM , fleuve, Isle de Java, Indonésie

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C CULTURE JAVANAISE La culture javanaise est empreinte de croyances et de pratiques antérieures à l’arrivée des grandes religions. On l’appelle kejawen. L’ensemble de ces valeurs culturelles forme un système de pensée qui donne aux Javanais des repères pour la conduite de leur vie quotidienne. Le kejawen n’est pas un système religieux, mais il comporte des valeurs éthiques et spirituelles tirées de la tradition javanaise. Le kejawen vise un mode de vie bon et approprié pour parvenir à une relation harmonieuse entre le serviteur et son Dieu. Vivre harmonieusement est fondamental. Ceci implique une relation harmonieuse entre les personnes en

société, entre les hommes et l’univers, et entre les hommes et Dieu. Le concept le plus important est celui de «mamayu-ayu Ning Buwono», “rendre le monde beau”, c’est-à-dire préserver l’univers pour le bien-être de ses habitants. Cette attitude se reflète dans des traditions et rituels tournés vers la nature. Par exemple la cérémonie du bersih desa «nettoyer le village», rite de purification du village, au cours duquel est honorée Sri, la déesse du riz.

tion. La façade de la maison doit être propre et montrer toute leur richesse. Les ordures, les objets surperflu etc. sont entreposés, ou jetés, à l’arrière de la maison. C’est une des raisons de la pollution du fleuve, les maisons lui tournent souvent le dos, et les villageois jettent directement leur poubelle dedans.

Dans la vie quotidienne les Javanais veulent montrer leur richesse en partie grâce à la devanture de leur habita-

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PARTIE III BAMBOO SCHOOL

Rue à Rengasdengklok, Java / Photo par Philippe Fouchard Portrait javanais / Photo par Philippe Fouchard

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A CHOIX DU SITE RENGASDENGKLOK, Java ouest, Indonésie

Jakarta

Rengasdengklok est une ville en pleine croissance démographique. 31 000 habitants en 1990, 142 000 en 2000, Rengasdengklok compte aujourd’hui 450 000 habitants.

Rengasdengklok

Bandung

À 80 km de Jakarta, Rengasdengklok est une ville dont le climat est equatorial: 80 % d’humidité en moyenne, entre 25 et 32°C, une saison sèche (novembre à avril) et une saison des moussons. Elle est située le long du Citarum.

Surabaya Borobudur Banyuwangi

Le site choisi se situe sur un bras du canal du Citarum.

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- Lieu de passage: l’objectif est

- Entrée de ville: passage obligé par tous les arrivant de l’est. Ce lieu est un passage pour accéder au centre ville.

- Sur le canal: en cas d’innon-

Ci

ta

d’être vu et connu de tous les habitants.

la rue marchande le canal est complètement hors de vue. L’objectif étant de rammener un lien visuel vers le canal et vers le projet de ramassage et de tri des déchets.

ru m

Implantation:

- L’école: la plus proche est à 15 minutes à pieds. La suivante est à plusieurs kilomètres au sud. On peut donc imaginer que les enfants des quartiers nords n’ont pas toujours la possibilité d’être scolarisés.

dation le bâtiment pourra monter ou descendre sans être atteint par la montée des eaux. Cette implantation a également une importance symbolique, elle met en évidence le contrast de la pollution importante de l’eau avec le potentiel écologique d’un environnement entretenue.

- Lieu caché du regard: Depuis

N O

E S

Rengasdengklok

91


N O

Rengasdengklok E

S

-Vent mousson -Vent d’été

Site choisi

12 KM

route principale

N O

E S

Rengasdengklok

2,5 KM

93


Rengasdengklok u Ad 5 s:1

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5 :1 ts

in

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in

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Site choisi

Site choisi à Rengasdengklok

N PSK école

O

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95


B CHOIX DU PROGRAMME L’île de Java manque cruelement de participation de la part des habitants (et de l’état) au nettoyage des fleuves, des rues, et de l’environnement en général. Les javanais ne s’intéressent pas à la pollution, d’une part parcequ’ils ont souvent des problèmes financiers qui dictent leur manière de vivre, mais aussi parceque cela ne fait pas partie de leur culture rescente. Les Indonésiens ne sont pas informés sur les problèmes sur les écosystèmes crées par de tels gestes et n’y sont encore moins sensible. Le programme s’est donc tout naturellement orienté vers l’éducation et la sensibilisation des habitants de la Photo par Philippe Fouchard

commune de Rengasdengklok. Quatre axes principaux définissent le programme du projet:

1- Permettre la sensibilisation des locaux à travers l’éducation des enfants. 2- Implanter un barage flottant pour ramasser les déchets en surface du canal. 3- Créer un lieu de ramassage et de tri des déchets qui participerait au système de financement de l’école, offrirait du travail et permettrait aux enfants de participer aux tâches.

4- Implanter un jardin hydrophite (flottant) pour améliorer la faune et la flore d’une zone du canal. Ces quatres principaux objectifs orientent le bâtiment dans une démarche à économie circulaire. Les déchets flottant dans le canal seront ramassés, tout comme les déchets ménagés des familles des enfants scolarisés. Les parents, s’ils le souhaitent, peuvent apporter leurs déchets recyclable (plastiques, verres, aluminium, carton, composte...) directement dans le centre de tri local qui sera aménagé à cet effet. Les déchets rapportés seront comptabilisés et permettront une diminution

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des frais de scolarité de l’enfant. Une grande partie des enfants vivants hors des grandes villes ne sont pas scolarisé par faute de moyen. Ici il sera donc possible, grâce à un petit investissement dans la lutte pour le recyclage des déchets, de diminuer voir d’annuler les frais attenants à l’école (uniforme, fournitures scolaires etc.) De plus, l’objectif à travers l’éducation des enfants est de toucher leur entourage, et de les ammener à avoir les bons gestes. L’ état apporte également son concours au financement des écoles. Des subventions sont versées afin de payer les salaires des enseignants et les frais adjacents. Le barrage flottant, le centre de ramassage et de tri, et le jardin hydrophite, offriront des emplois et feront partis intégrante du programme scolaire des

Schéma de fonctionnement du programme

Lien avec l’exterieur

sanitaires

25 m2

Sensibilisation 25 m2

ro

tes phi

yd sH

25 m2

Jardin flottant

25 m2

25 m2 sanitaires

Ramassage + Tri frais scolaires

Ramassage + Tri 25 m2

Enfants responçable d’une tache

ÉCOLE Récupération déchets des familles

Ramassage des déchets

te

n Pla

Education

Vente déchets ramassés Jardin flottant Salaires employés

25 m2

Apprentissage faune et flore

Aide de l’état 25 m2 Lien avec l’exterieur

Offre de travail

Amélioration faune et flore

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enfants. La sensibilisation à la pollution et au bon fonctionnement de l’écosystème se fera à travers des ateliers quotidiens: les enfants auront des tâches à accomplir pour aider au fonctionnement du programme. Pourquoi faut-il trier et recycler les déchets? comment faut-il faire? comment réutiliser ou recycler les matières? Pourquoi faut-il restaurer une faune et une flore dans le canal? etc. Autant de questions simples qui ,à travers la maintenance de ces éléments, prendront tous leurs sens.

C ÉCOLE INDONÉSIENNE

tées sur l’île sont aussi susceptibles de racheter ces matières pour leur fonctionnement interne.

En Indonésie, le système éducatif est différents de celui que nous connaissons en France. Les élèves se rendent à l’école à pieds ou en scooter. Les cours commencent généralement à 7h30 le matin et finitssent à 11h45. les Indonésiens n’ont pas école l’aprèsmidi et pas de devoirs à la maison. Ils profitent donc de leurs après-midi pour aider leurs parents: travail dans les champs, culture du riz, mais aussi vente de souvenirs aux touristes, aide à la vente de fruits et légumes sur le marché etc.

Pour finir, le système sera en parti financé par la vente des matières premières. Des entreprises de valorisation des matériaux existent et rachètent les détritus triés et nettoyés afin de les transformer. Les grandes usines implanSite choisi à Rengasdengklok

L’école est obligatoire peandant les 7 premières années (primaire et collège). Les enfants , en primaire, étudient l’éducation civique et religieuse, l’indonésien, les mathématiques, les sciences, les sciences sociales, l’art, la culture et l’anglais. Au «lycée» s’ajoutent: la littérature, la physique, la biologie, la chimie, l’histoire et la géographie ainsi qu’une langue étrangère. Jusqu’à 5 ans, il n’y a pas d’école pour la plupart des enfants Indonésiens. De 5 ans à 7 ans, certains enfants peuvent fréquenter l’école maternelle (Taman Kanak-Kanak). Les écoles com-

portent 2 classes et la plupart sont privées, donc réservées aux enfants des familles les plus aisées. De 7 à 12 ans, l’école primaire (Sekolah Dasar –SD-) est obligatoire pour tous les enfants. La plupart des écoles primaires sont publiques et le cycle se finit par un examen national (Ujian Akhir Nasional), sur 6 matières. L’enseignement secondaire de 13 à 15 ans, le collège (Sekolah Menengah Pertama) est également obligatoire. Il y a davantage d’écoles publiques mais 75% des élèves sont dans les collèges privés.

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Après le collège, les élèves peuvent poursuivre au lycée (Sekolah Menengah Atas), mais la plupart arrête leur scolarité. Les élèves vont à l’école à partir du mois d’Août jusqu’au mois de Juin. Ils ont quatres semaines de vacances pendant l’année scolaire: deux semaines entre Noel et le jour de l’An et deux semaines à la fin du Ramadan. Le système éducatif Indonésien connait encore beaucoup de lacunes. Les élèves travaillent sur beaucoup de matières à l’école, qu’ils n’ont pas le temps d’approfondir. Environ 20 % du budget annuel du gouvernement (35 milliards de $) est consacré à l’éducation, mais ce budget est mal dépensé. La majorité est allouée au salaire des enseignants et 40% du budget est dé-

tourné par des pratiques corruptives. Dans les zones les plus reculées, seul 60% des élèves d’écoles primaires vont à l’école, malgré les 9 années obligatoires. Il y a beaucoup de frais à la charge des parents (matériel, uniforme…), les familles les plus défavorisées n’ont pas les moyens nécéssaires pour subvenir aux besoins scolaire des enfants. Beaucoup d’entre eux travaille avec leurs parents à la place d’aller à l’école. Les nombreuses absences des professeurs et leur incompétence également le système scolaire. Seul 50% des professeurs Indonésiens ont les diplômes nécessaires à l’enseignement, les autres n’en ont pas ou les ont achetés. La tricherie est très présente, tous les élèves ou presque valident leurs examens, et ce, bien souvent grâce à des

méthodes de tricherie. Les enseignants sont parfois complices : dans certains établissements les professeurs glissent les réponses de l’examen avec le sujet, ou écrivent directement les réponses au tableau. BPK, école à Rengasdengklok, Java École à Yogyakarta, Java Lycée Français de Bali, Indonésie

École à Java

On trouve différent types de structure scolaire. Certaines écoles dites «modernes» sont semblables à celles que l’on peut trouver en europe: en béton, les salles de classe sont closes, ventilées ou même climatisées. D’autres sont bien plus sommaire: une simple cabane en bois, accueuillant une classe, assis au sol, ou devant un bureau, selon les moyens. Ce types d’école mélangent généralement les élèves quelque soit leur âge et l’apprentissage est principalement religieux. Certaine école propose un système différent comme à Bali, la greens chool. Le principe de cette école est d’offrir aux enfants une formation qui favorisera le respect du monde naturel afin d’accroître la conscience environnementale des élèves et de développer des valeurs écologiques.

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D L’HABITAT EN BAMBOU EN INDONÉSIE

C’est un des très rare projet en indonésie qui traite le problème de l’écologie. Green school, Bali, Indonésie

En Asie, le bambou incarne le quotidien le plus humble et comme la spiritualité la plus élevée. Il est symbole de plénitude, du néant, de la fertilité, de l’altruisme et du bonheur familial.

Green school, Bali, Indonésie

L’Indonésie est l’un des pays qui possède les plus importantes ressources d’utilisation de bambou. Incontournable élément des légendes, des chansons, du folklore et de la peinture, on retrouve le bambou dans tous les aspects de la vie quotidienne. Le bambou est facilement utilisable dans la construction car il pousse rapidement, et dans des milieux très divers. Il faut 3 ans de pousse à un bambou pour servir à la construction. Il est identifié à sa sonorité grâce à une simple percussion sur son tronc.

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ÉTAPES DE FABRICATION:

6) Dans le cas du transport par l’eau:

Fabrication de radeaux de bambou. Les radeaux vont dériver jusqu’à leur déstination (Flottage). Il est posible de charger les radeaux d’objets afin de profiter du transport pour d’autres livraisons. Le coût de ce système de transport est très faible, naturel, et permet aux bambous de se débarasser des restes d’amidon.

1) Le bambou doit être coupé au

plus près de sa base, juste en dessous d’un noeud. Il est ensuite badigeonné à la chaux pour éviter tout problème de moisissure. 2) Couper le chaume 3) Allonger les bambous verticale-

ment (pour qu’ils restent bien droit) 3 à 4 semaines, afin de les laisser sécher.

Le bambou devra être travaillé «vert» sinon il devient trop dure et cassant. 8) Traitements anti-insectes: - Dès la coupe il est possible

de conserver et de traiter le bambou en le laissant dans de l’eau courante pendant 4 semaines. Ce système, naturel et économique, va dissoudre le sucre contenu dans le bambou. Sucre qui attire les insectes. - Une des solutions anti-insectes est la fumigation. Il s’agit de disposer les bambous horizontalement au dessus d’un feu (hors de porté des flammes) pendant quelques heures. Ce système permet également de redresser les bambous tordus.

7) Séchage: dans un lieu abrité Bambous après coupe

4) Élaguer les branches qui sont

chargées de l’amidon contenue dans le chaume. 5) Ligaturer les bambous par bottes 6) Transport par charette, camion, ou

grâce au courant d’une rivière. Transport par flottage

et aéré. Debout en diagonal le séchage durera 20 jours environ, allongé parfaitement à l’horizontal il leur faudra 40 jours pour sécher. Cette étape permet la diminution du poid du bambou, la diminution de ses propriétés de dilatation, l’augmentation de ses propriétés de résistance mécanique et empechera la formation de champignons. Transport par flottage

- La chaux est également une possiblité pour éloigner les insectes (répulsif), mais aussi pour assainir le bambou contre l’humidité.

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Assemblage de bambous

Les différentes étapes de fabrication de bambou de construction sont relativement simple et économique. On trouve encore sur l’ile de Java des ateliers dédiés au travail du bambou: tressage, fabrication d’outils, d’objets etc.

Atelier de travail du bambou à Java

OUTILS NÉCÉSSAIRES AU TRAVAIL DU BAMBOU:

La machette est l’outil indispençable pour travailler le bambou. Elle permet de tailler, de fendre, d’écraser les noeuds etc. Des couteaux de différentes tailles sont aussi nécéssaire, néamoins il demande un affutage très fréquent. Le bambou fourni lui-même les liens d’assemblage. Ce type de corde est fabriquer avec le chaume.

Atelier de travail du bambou à Java Séchage du bambou Atelier de travail du bambou à Java

FABRICATION À PARTIR DE BAMBOU:

Atelier de travail du bambou à Java

Il est possible de construire une maison entière à base de bambou: la charpente, l’ossature, les poutres, les poteaux, les planchés, les paroies, les menuiseries, la couverture, les assemTravail du bambou

Tiges de bambous applatis

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blages etc. Les tiges de bambous sont utilisées entières, fendues, applaties, débitées en lanière etc. ASSEMBLAGES:

Le bambou se fend sout les clous et se retracte en séchant.. Il est donc nécéssaire de percer des avant-trou avec une vrille , si besoin. Autrement, les assemblages sont fait gràace à des liens de rotin, bambou, fibre de palmier, fil de fer, fil de nylon etc. Les lanières doivent être trempées dans l’eau avant usage. Elles se retractent en séchant et forment des ligatures plus durables et plus sérées. L’utilisation de pièces métaliques pour renfocer le bambou est possible (ex: Renzo Piano, Shoei Yoh)

Assemblages en bambou

Photo par Philippe Fouchard

JAVA À java plus de la moitié des habitations sont édifiées partiellement ou entièrement en bambou. C'est principalement à l'ouest de l'ile que les maisons sont intégralement construites dans ce matériaux. Le bambou est utilisé pour toute la structure, la charpente, les cloisons, les portes et les fenêtres. Ces habitations possèdent généralement une véranda et sont bâties à même le sol avec un simple soubassement en pierre, en brique ou en terre. De nombreux villages utilisent une combinaison de bois pour la structure et de bambou pour les éléments de remplissage et la charpente. La quantité de bambou cultivés à l'initiative du gouvernement est très faible. Le plus souvent, la production est assurée par les villageois eux-

mêmes, dans leur jardin ou aux alentours du village (notamment le long des rivières et des ravins) Il est possible de trouver du bambou un peu partout. Il se cultive facilement. Les Javanais en font pousser là où ils en ont besoin.

Maisons traditionelles, Java

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LES CELEBES Dans les montagnes du centre et du sud ouest des Célèbes vivent les Torajas. Groupe ethnique d’environ 320 000 personnes. Ils pratiquent l’élevage et l’agriculture. Majoritairement chrétiens, de nombreux aspects de leur animisme originel (l’Aluk to dolo) se mêlent à leur pratique de la religion chrétienne, et sont perceptibles lors des cérémonies de mariage, des rites funéraires et de la construction des maisons. La maison est communément appelée «Banua», mais les Torajas emploient plutôt désormais le mot «Tongkonan» qui signifie “s’asseoir, être assis”. Le tongkonan est considéré comme le siège des ancêtres fondateurs de la maison, mais il est aussi l’apanage des castes nobles: symbole de statut

social, il magnifie le propriétaire. Les maisons Torajas sont construites en bois, à l’exception de leur étonnante et majestueuse toiture en forme de selle entièrement réalisée en bambou. La façade toujours orientée vers le nord à une fonction sacrée: elle désigne le monde supérieur. Des panneaux en bois sont sculptés et peints, décorés de tête de buffles, d’oiseaux mythiques (comme le coq), du soleil, de la lune ainsi que de différentes ornementations géométriques. Au fils des siècle la toiture s’est incurvée, évoquant la forme d’une coque de bateau qui exprimerait symboliquement le rapprochement de la terre et du ciel. Chez les Torajas la réalisation du toit est l’occasion d’une participation des

Maison Torajas: Tongkonan

membres de la communauté. La grande variété d’habitats vernaculaires en bois et en bambou est soumise a l’influence moderne et à l’introduction de nouveaux matériaux comme le parpaing et la tôle ondulées. Des constructions traditionnelles qui, jusqu’a présent, étaient réalisées avec des systèmes de tenons et de mortaises, sans clou, changent peu à peu de forme. Chez les Torajas, bien que la plupart des couvertures anciennes en bambou soient désormais remplacées par de la tôle ondulée, il est encore possible de trouver des tongkonan en construction utilisant des tuiles de bambou. La modification des matériaux et des formes ancestrales s’accompagne d’un abandon progressif des anciennes façons de vivre. Toiture Torajas

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BUGIS L’architecture traditionnelle de BUGIS, marins navigateurs musulmans habitants le sud et le sud-ouest des Célèbes est très différente de celle des Torajas des montagnes. Bâties sur de hauts pilotis rectangulaires, leurs maisons sont ouvertes, lumineuses, et aérées. Moins spectaculaire que celles des Torajas elles ont l’avantage d’être orientées vers l’extérieur. Leur structure est en bois tandis que les cloisons sont faites de bois ou de panneaux tressés aux motifs géométriques variés. A ces maisons est généralement accrochée une véranda, contiguë a la pièce a vivre et ouverte sur la rue. Dans certains quartiers de Makassar, capitale de Célèbes, les échoppes

SUMATRA de bords de routes, magasins ou petits restaurants sont encore fréquemment réalises en bambou. Certaines habitations réservées aux plus pauvres sont entièrement bâties en bambou à même le sol.

Maison traditionnelle bugis

Les villages des BATAKS, ethnie chrétienne animiste de Sumatra, sont construits sur pilotis pour se protéger des inondations et des animaux sauvages. Bien ordonnés, ils s'articulent autour de la maison du chef qui est la plus haute et la plus grande. Elle sert de lieu de réunion et de cours de justice. Les toits des maisons «toba Bataks» ont deux pentes; ils sont fait de chevrons et de lattes de bambous sur lesquels on accroche les panneaux de chaumes de riz. Leur forme incurvées rappelle celle des toit Torajas. Les toits des «karo Bataks», une autre ethnie proche, ont quatre pentes. Les pignons des façades sont souvent fait de magnifiques panneaux

de bambous tressés. Les deux grands frontons sont richement décorés. Le fronton principal abrite, sous sa forte pente, le balcon peint de couleurs religieuses traditionnelles: le blancs pour les forces visibles, le brun et le rouge pour les dieux bienfaisants, le noir pour les esprit de la terre. La maison se compose d'une pièce unique, sombre, sans ouverture afin de protéger des esprits malins. La famille à coutume de se retrouver autour d'un foyer central. L'ossature des habitations bataks est toujours en bois, les constructions annexes (abris, granges...) sont en bambou.

Maisons Toba Batak

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BALI

Contrairement à de nombreuses société traditionnelles, l'architecture balinaise se fonde sur des principes métaphysiques représentant l'univers comme un tout, ou chaque composant participe a l’existante des autres. Ainsi une bonne orientation dans l'espace associée à des rites purificateurs assurent aux occupants de la maison une harmonie avec les esprits des lieux. Les méthodes de constructions, les rites associés et les dimensions propre à chaque bâtiment et à chaque usager obéissent à des règles précises, en fonction du rang social de l'occupant. Ces règles sont précisées dans des textes sacrés détenus par les prêtres.

Maisons Toba Batak

Crédit photo Christian Bachellier

Maisons Karo Batak

Contrairement à Java, à Bali le bambou n'est pas le matériau de construction principal. Il est très fréquemment employé pour les couvertures de temples de montagne, les constructions temporaires (cérémonie religieuse...) les étals de marché, les abris et autels de rizières, les abris de bords de routes, parfois pour la tour qui fait office de clocher du village, ainsi que pour certains bâtiments publics à usage touristique. Seules les populations ancestrales des montagnes, appelées «Bali Aga», utilisent depuis toujours le bambou pour la réalisation des murs, des charpentes et de la couverture.

À la différence des balinais des plaines, ils ont résisté aux influences hindouiste et bouddhiste et sont considérés comme les ancêtres ( leur nom signifie « religion originelle balinaise »). Si, comme ceux des plaines, ils sont orientés selon l'axe mer-montagne et la course du soleil, leur maisons sont pour leur part entièrement bâties en bambou: la structure portante, qui repose sur des fondations faites de terre compactée ou de pierre, les murs, les cloisons, la charpente, ainsi que la couverture. Chaque habitation est le fruit d'un travail collectif qui se pratique sous forme d'échange. Les matériaux proviennent de la forêt

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avoisinante. La construction s'étend sur huit à dix jours selon le nombre de participants et s'effectue en avril, à la fin de la saison des pluies, période propice à l'abattage des bambous. Dans les années 1990 l'unité architecturale était encore présente, mais, dix ans plus tard la tôle ondulée et le parpaing ont fait leur apparition, dénaturant en partie cette cohérence. Certains villages sont pourtant préservés, comme Penglipuran, devenue un centre d'expérimentation de la culture du bambou et de la préservation des techniques architecturales traditionnelles. Les maisons balinaises sont toujours disposées à l’intérieur d'une cour rectangulaire entourée de murs. Juste derrière le portail d’entrée un muret contraint le visiteur à tourner sur le côté

avant d’entrer: il s’agit de dissuader les mauvais esprits qui ne peuvent pas contourner les angles. La plupart des bâtiments sont ouverts. Le seul bâtiment clos est la chambre à coucher du maitre de maison et de sa femme. C’est dans cette pièce sombre que sont entreposés, parfois même enterrés, les bijoux et objets de valeur. La disposition des bâtiments à l’intérieur de la cour est conforme aux règles de la cosmologies des « neuf pliures » représentant les huit point cardinaux et un point central. Le centre est une surface non bâtie où se déroulent les activités quotidiennes. Le pavillon central est un espace essentiel de la vie sociale et spirituelle des balinais. Il accueil aussi bien les activités de travail, de discussion, de sieste ou des cérémonies (naissance, quatorzième jour de l’enfant, mariage...)

APPARTÉ En Chine le bambou est considéré comme un « ami » ou un « gentleman » il symbolise les vertus telles que la patience, à cause de sa résignation à supporter les neiges hivernales, ou la force, car il plie sans se rompre face à l'ouragan. « Il y a des tuiles en bambou pour s'abriter, des chapeaux de bambou pour se protéger du soleil, du papier de bambou pour écrire, des radeaux de bambou pour transporter, des peaux de bambou pour se vêtir, des chaussures de bambou pour marcher, des pousses de bambou pour manger,

et du combustible de bambou pour se chauffer, non vraiment, nous ne pouvons pas nous passer du bambou un seul jour. » Su Tung Po, poète chinois (1036 Une des voies de renaissance du bambou réside dans le développement de nouvelles techniques qui, appliquées à l’habitat, contribueraient largement à améliorer la qualité de vie de millions d’humains. À Bangalore en Inde à été mis au point d’une tôle ondulée en bambou: plus résistant, meilleur isolation phonique et thermique que l’acier. Malheureusement le bambou est jugé comme démodé dans les régions les plus pauvre, d’où la raison pour laquelle le béton et la tôle ondulée ont fait leur apparition: une forme de modernité, accessible à une grande

partie de la population indonésienne. Ainsi l’artisanat du bambou est peu à peu entrain de disparaître.

L’introduction de matériaux de construction « moderne » place le bambou en position d’infériorité. En revanche, parallèlement à cette menace qui pèse sur l’architecture traditionnelle s’opère une redécouverte de leur extraordinaires qualités.

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E LE TRAITEMENT DES DÉCHETS EN INDONÉSIE Dans les îles indonnésiennes les systèmes de ramassage de déchet, tel que nous les connaissons en Europe, n’existent pas. Une multitude de services privés existent pour la collecte des déchets, mais les habitants sont loin d’y souscrire totalement. À la place on retrouve des décharges sauvages, dans les fossés, les contrebas etc. qui se transforment ensuite des « décharges publiques ». Il est possible de trouver des centres de valorisation des déchets, certain javanais ramasse les bouteilles de plastique (par exemple) pour les leur revendre. Ces centres fonctionnent à échelle locale. Ils récupèrent les déchets de leur ville où

village afin de les recycler, ou d’en faire du composte, mais n’ont pas la capacité de stocker et de traiter ceux des alentours. À l’évidence, le plus facile serait d’avoir un système uniformisé, organisé par le gouvernement et des sous-traitants qui pourraient faire face aux différents aspects du traitement des déchets.

Les habitants de Java n’ont pas la moindre idée qu’il est dangereux de brûler du plastique et la majorité ne s’en soucie guère. L’éducation et la sensibilisation sont une partie intégrante du problème de pollution que connaît le pays.

Il n’y a pas si longtemps les déchets n’étaient pas un problème puisqu’ils étaient tous organiques, ils étaient donnés aux animaux, ou bien servaient de compost. Les emballages, la plupart du temps, étaient faits de feuilles de bananier. Le plastique a depuis remplacé ces emballages naturels.

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Sukanan, Java Sukunan, un petit village à l’ouest de Yogyakarta, est l’un des rares village à se battre contre la production de déchet. les habitants ont lancés un programme de ramasse et de tri des déchets.

et peints, et servent à présent de poubelle de tri du verre, du métal, du papier et du plastique. Le programme « Sukunan » est un programme concret, qui à pour objectif l’éducation des enfants, et des adultes, sur la pollution de l’eau, des sols et de l’air

Ce projet à commencé par un simple système individuel: composter et séparer les déchets chez soit. il a abouti à la création d’un programme de recyclage et de reverdissement commun au village. Des réunions communautaires ont été instaurées, des classes éducatives sur le recyclage ont vu le jour. Les fûts d’essence ont été collectés, nettoyés

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CONCLUSION Après plusieurs mois de recherches et de questionnement concernant le sujet que je choisirais de traiter j’ai finalement abouti à une envie très forte d’imaginer un projet sur l’ile de Java, en utilisant le Citarum et ses rives comme point d’ancrage. Le cheminement de la pollution des océans par les détritus humains est simple: une partie est déversée directement dans les mers par le biais des bateaux et des plages. Une autre partie arrive par les fleuves et les rivières. C’est ainsi que j’ai choisi d’implanter ce projet sur l’un des sites les plus pollués au monde: le citarum. L’objectif final est de participer à la dépollution de ce lieu, et, de minimiser le developpement des continents de plastique. Des milliers de solutions permettent d’arrêter en partie le déversement des détritus dans les océans. Ce mémoire m’aura permis, à moi, mais aussi à mon entourage, d’ouvrir les yeux sur un problème bien réel. De voir que de nombreux projets existent, à très petite ou à grande échelle, mais que la sensibilisation des hommes reste le problème majeur. Tous les moyens peuvent être mis en oeuvre pour traiter les déchets, si les emballages, les sacs plastiques, les canettes etc. continuent d’être sur-consommés puis jetés dans la nature la pollution ne réduira pas. Le projet imaginé servira de base pour impliquer l’architecture dans ce problème de pollution. À travers un cheminement logique et simple d’utilisation des matériaux, de façon de penser le bâtiment, et de programme de sensibilisation des occupants du territoire, l’objectif est d’ouvrir la voie à d’autres micro-projets ayant pour but l’amélioration de la qualité de vie grâce à la diminution des déchets.

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