L
e Midi
à l’infini
Tout est parti d’un rêve : celui de trouver une villa dans le sud de la France pour que Christine et François, anciens industriels toujours entre deux avions, puissent profiter de leurs vingt-quatre petits-enfants. Ce projet démesuré va prendre corps avec une ancienne colonie de vacances installée sur un terrain de deux hectares. Les travaux sont titanesques. François Vieillecroze, l’architecte chargé de cette transformation, aura besoin de trois ans pour rénover les deux bâtisses existantes et en construire une troisième. Rien ne reste des anciens édifices, sauf les murs. Les cloisons sont systématiquement abattues pour créer de grandes ouvertures. Même les toitures sont démontées, remplacées par de nouvelles pentes en tuiles provençales. Résultat : une résidence XXL de 1 400 m2, répartis en de grandes pièces à vivre et neuf chambres avec salle de bains attenante. Face à ce gigantisme architectural,
le couple veut un intérieur douillet. Ils demandent à Marjolaine Leray, architecte d’intérieur (agence ALM), de faire oublier l’aspect symétrique des extérieurs pour créer un espace de vie chaleureux. “J’ai beaucoup joué sur des teintes pastel et la douceur d’un chêne clair qui habille les sols et l’escalier central” explique-t-elle. Bon nombre de meubles et accessoires de décoration ont été réalisés sur mesure ou chinés par Marjolaine, pour correspondre aux besoins hors normes des lieux. Çà et là, des animaux en papier mâché ou céramique plus vrais que nature animent les pièces, comme un clin d’œil au passe-temps favori de François, la chasse. Velours de coton, lin… les matières se font confortables. Le mobilier adopte des formes organiques qui font écho au parc planté d’oliviers et d’arbres fruitiers. Un terrain de jeu infini dans la lumière dorée de la Méditerranée.
Nichée dans la pinède, cette ancienne colonie de vacances à La Croix-Valmer est devenue une villégiature XXL. Reportage GIORGIO BARONI texte Valérie charier 2
MARIE CLAIRE MAISON Mai-juin 2018
À gauche. Vert et mer. L’immense terrain de deux hectares,
replanté façon pinède par un paysagiste de Saint-Tropez Parcs et Jardins, offre une vue plongeante sur la mer en contrebas. Lits de soleil, Exteta. À droite. Coup de blush. Le bâtiment principal, dédié aux adultes, communique avec les deux autres par une coursive intérieure. Les grandes baies vitrées et le puits de lumière de l’escalier apportent une grande luminosité à l’immense salon. La porte d’entrée sculptée en chêne, tout comme l’escalier et la bibliothèque, ont été dessinés par Marjolaine Leray (ALM). Canapé, Edra. Disques en verre au mur, JPW. Photo, Moises Esquenazi. Tapis, Manufacture de Cogolin. Tabourets, ALM.
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Sous les ramures étagées, on savoure le temps du farniente, des plongées et des grandes tablées.
À gauche. Sélection naturelle. De la salle à manger, on aperçoit le deuxième bâtiment, dédié aux enfants. L’immense table de quatre
mètres en bois recyclé (Piet Hein Eek) accueille toute la tribu. Chaises, suspensions et vase cactus, ALM.
À droite. Cuisine ouverte. Le troisième bâtiment, construit par l’architecte, est situé entre les deux autres. C’est là que se trouve la cuisine
d’extérieur, à l’ombre des pins parasols. Table, salon et lits de soleil, Exteta. Chaises, Tribu. Suspensions extérieures, AY illuminate.
Rondeurs enjouées et tons poudrés pour confidences sur canapés.
Douceur pastel dans le salon, tout en vert et rose, confortée par les formes arrondies du mobilier. Canapé rose “Pumpkin”, dessiné par Pierre Paulin et réédité par Ligne Roset. Chauffeuses vertes “Confluence”, Philippe Nigro pour Ligne Roset. Tables basses, tabourets et pouf, ALM. Tapis vert, “Variamen” de Charles Zana, et tapis rose, Manufacture de Cogolin. Lampes, Exteta. Bout de canapé en bois calciné, Compagnie françaises de l’Orient et de la Chine. Rideaux en tissu Decortex. Hibou, Serge Van de Put. MARIE CLAIRE MAISON Mai-juin 2018
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La cuisine, tout en quartz et bois, a été conçue sur mesure par ALM. Le grand miroir derrière le plan de travail agrandit encore l’espace. Tabourets hauts, Sé Collection, recouverts de lin, Dedar. Robinetterie, Dornbracht. Fours, Neff et V-Zug. Vaisselle noire et blanche, Da Terra.
Service au comptoir pour cuisine minĂŠrale, mais pas minimaliste.
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Mise au vert, guidée par la lumière, pour un été en menthe douce
À gauche. Vue plongeante sur la grande piscine de vingt mètres de long depuis la salle de bains. Vasque et meuble dessiné par Marjolaine Leray, ALM. Baignoire “Spoon”, Agape. Robinetterie, Dornbracht. Vase, Guaxs. Tabouret, ALM. À droite. Ouverte sur l’extérieur. Dans la chambre du couple, chevet en bois derrière le lit et lampes, ALM. Photo, Moises Esquenazi. Draps, Limonta Society. Tabouret de coiffeuse, en bout de lit, Sé Collection. Cache-sommier et rideaux, Turnell & Gigon. Fauteuil “Slice”de Pierre Charpin, Ligne Roset, recouvert de tissu Dedar. Tabourets et voilages en lin, ALM. Tapis, Manufacture de Cogolin.
“
Les sculptures d’animaux animent l’espace, à l’inverse des trophées de chasse, ils semblent bien vivants !
”
Volute céleste. Pièce centrale du bâtiment principal, l’escalier forme comme un ruban de bois qui s’enroule à l’intérieur des lames de métal pour apporter de la légèreté à l’ensemble. Il a été dessiné par Marjolaine Leray, ALM. Les animaux en bois et papier mâché adoptent des postures bien vivantes, pied-de-nez aux habituels trophées de chasse. L’hippopotame a été sculpté par Serge Van de Put, l’autruche a été chinée par ALM. 12
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MARIE CLAIRE MAISON Mai/Juin 2016
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