VENT VIOLENT Lambert Savigneux
Un vent ouvert à la terre secoue l'élancement des troncs en désorientance affolée
Les pins Êpousent les râles du vent
L'aloès s'étoile en fleur amoureuses tige en mât de senteur ébouriffée
Je te vois allongée au rouge
assoiffée de bleu
À la marge de l'embrun en écho au chant de la rive trilles violettes sous l'algue évadée
Au vert du bleu élagué
Mon évidence mon regard d'Orion Pénétrante au filtre vif de ta lumière
Les replis du parfum s'insinuent comme aux pores de ma vie
Incurvent ma douleur
Ă€ la chaleur rouge au trait plein de ta couleur
Tu t'assoies au gouffre tranchant sur la roche ĂŠmoussĂŠe
Nue Élégante
grise Payne
Feuille d'or
Fleur de lin
Epousée en pointes rosées sur l'éclatement volcanique
En croisée raide sur tes épaules la pente entravée de musc
Douce
Deux filins de nuit tombent comme une caresse
Maillée filée tissée de tes seins à l'anche
à l'onde de ta soie
T’embrume de côte marine
T’habille comme un cil d'un brin de moue
Le pli susurré embaume la couleur unie à la toile
à la peau transpirée
Les pieds rĂŞvent de l'eau
Où serpentent vert tendre comme au flot du courant le cœur porté par le souffle carmin
Tu t'ĂŠbroues Ă la brise
au frisson du clair sur ta peau
Piment doux ma surprise en perle saline
Murmure en tressaillant ton effarement
Tu minaudes Ă l'inconfort de l'air
Au croisement de l'arche attifĂŠe pointillĂŠe
Sur ton corps aurifère amphore à l'ambre du désir
GiclĂŠ de repos froid caresses boutoir des rayons blonds
Se farde la lumière insulaire
Se garde en dĂŠchirure solaire
S'ĂŠpure en taches au brasier allumĂŠ
S’égare à l'indigo étal à l'horizon
Se meurt perdu en eau bleutĂŠe
Le rut de l'air battu se rue en ĂŠcume contradictoire
Au bond de cristal au vent vertical
Par delĂ le noir ancien des profondeurs
Regard ricochet l’eau l’espace
Se soumettent
au blanc perlĂŠ de la distance
Coché à la clarté noisette de tes yeux
Luisants au projet du lointain dĂŠrivant
La fraĂŽcheur m'attire
Je dĂŠvale de pic en roc Ă l'outrance du corps
Les muscles Ă l'aise de l'eau se dĂŠtendent Se referme sur la peau
S’ébat à tout rompre au fil glacé du libre écart de l'onde
L’allongé résiste en caresse s'élance en coulées fluides
EnjouĂŠ trouble mouvant
Survie en embranchement des plaisirs
Je perce le trou de sable ce ventre d'ĂŠcume
Je défie l'étendue tendre qui permet à l'œil ce que le profond réprouve
La densité sourde m'accueille à l'ombre cachée
Attire à moi la sirène nageoire du mythe
Mon ĂŠlancĂŠe ma vitesse je te jouis dans la trajectoire
Ă€ l'accord Ă l'ivresse au flanc du rire
Homme éblouit dans cette étreinte je te cherche au loin dans la nudité
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