Remerciements Je tiens à exprimer toutes mes gratitudes à la directrice de ce mémoire, Mme Imène Zaâfrane pour son encadrement et ses conseils qui m’ont permis de consolider mes connaissances.
Je
voudrais également exprimer mes remerciements à mes parents, mon frère et mes sœurs pour leurs encouragements et leur soutien moral.
Mes chers amis qui ne m’ont jamais abandonnée, merci pour le grand amour et pour la confiance en mon travail.
Merci à toute personne qui a contribué à la réalisation de ce mémoire.
Sommaire Introduction ................................................................................................... I Problématique .............................................................................................. II Méthodologie ............................................................................................... V
Chapitre I. I.
Vers une construction durable ...................................... 1 Ecoconstruction ................................................................................ 2 1. Définition ........................................................................................... 2 2. Ses principes ...................................................................................... 3
II.
Le bilan carbone ............................................................................... 4 1. Définition ........................................................................................... 4 2. Réduire le bilan carbone : facteur de durabilité .............................. 6
III.
L’avenir de la construction durable en Tunisie ................................. 9 1. La Tunisie : une nouvelle vision durable .......................................... 9 2. Cas de la ville de Sfax : Bilan carbone............................................. 10
IV.
L’alternative à l’abandon ................................................................ 13 1. La réhabilitation............................................................................... 14 2. La reconversion ............................................................................... 15
Chapitre II. Les îles Kerkennah ...................................................... 16 1. Présentation de l’archipel ............................................................... 17 2. Caractéristiques de l’archipel ......................................................... 18 3. Analyse de l’archipel ....................................................................... 21 4. Contexte socio-culturel ................................................................... 28 5. La pêche ........................................................................................... 37
Chapitre III.
El Attaya : une deuxième centralité .......................... 48 1. Présentation de la localité .............................................................. 49 2. Caractéristiques de la localité ......................................................... 55
Chapitre IV.
Le Site d’intervention ............................................... 57 1. Choix du site .................................................................................... 58 2. L’usine à l’abandon ......................................................................... 61
Chapitre V. Projets de référence ................................................... 70 1. Musée des pêcheries ...................................................................... 71 2. Lilyfield Warehouse ......................................................................... 77 3. Brin 69 Napoli .................................................................................. 81 4. The ID Town ..................................................................................... 85 5. Baie de Soumbédioune ................................................................... 89 6. Synthèse........................................................................................... 91
Chapitre VI.
Le projet .................................................................. 93 1. Présentation du projet .................................................................... 94 2. Esquisse proposée ......................................................................... 100
Conclusion générale ..................................................................................104 Bibliographie .............................................................................................105 Webographie ........................................................................................ 105 Publication PDF .................................................................................... 105 Ouvrage ................................................................................................ 106 Table de figures .........................................................................................107
Introduction Le paysage est la portion de l’espace qui nous attire par sa beauté fatale. Kerkennah est un archipel secret réputé par ses paysages emblématiques. Une destination sereine et calme qui fait rêver ses visiteurs. Elle est connue par son fameux coucher de soleil doré qui coupe le souffle et sa richesse de faune et de flore. Outre ses paysages, elle se dote d’un savoir-faire local assez riche qui touche à plusieurs activités de subsistance à savoir la pêche, l’agriculture et l’artisanat. Les insulaires ont été élevés dès leurs jeune âge sur le respect de la mer et de la nature. Ces dernières constituent leur unique source de vie. Pour ceci, les habitants des îles Kerkennah vivaient d’une manière raisonnée et en harmonie totale avec l’environnement. En effet, ce savoir-faire local n’est pas considéré à sa juste valeur. Il nécessite une réelle action de valorisation et de préservation. Ceci permet de lutter contre la perte de ce savoir-faire et ainsi de l’identité Kerkennienne.
Kerkennah est un paradis à l’épreuve de l’oubli qu’on devrait préserver.
I
Problématique Kerkennah
est un archipel réputé par sa production de fruits de mer. Ainsi, la pêche est l’activité principale de l’archipel. Elle constitue le secteur porteur de son économie. D’ailleurs ce n’est pas pour rien qu’elle est connue comme « l’île aux pêcheurs ». En plus de la pêche, Kerkennah est réputée par son agriculture. C’est une activité secondaire de subsistance, un secteur de faibles ressources en sol et en eau. Cette situation est aggravée par les effets du réchauffement climatique et son influence sur la salinisation des sols et de la nappe phréatique. L’élévation du niveau de l’eau de la mer à cause du réchauffement climatique favorise l’élargissement des sebkhas et par la suite la réduction des terres agricoles et constructibles sur les côtes de l’archipel. Les habitants de Kerkennah ont toujours vécu en harmonie avec l’environnement. Ils arrivaient à tirer profit de la mer d’une manière raisonnée, ce qui leur permet de conserver leurs ressources halieutiques. Ils ont adopté des techniques de pêche respectueuses de l’environnement. Cette pêche raisonnée leur suffisait amplement.
En effet, entre les années 1986 et 2011, il y a eu une diminution majeure en ressources halieutiques. Selon l’organisme local CTV1, le rendement marin s’est affaibli de 3585 tonnes en 1815 tonnes de poissons pêchés en total. La richesse des ressources halieutiques se dégrade et certaines espèces maritimes endogènes sont aujourd’hui menacées par la disparition. Cet appauvrissement des ressources halieutiques est dû essentiellement à l’abandon des techniques traditionnelles et l’utilisation de nouvelles techniques non conventionnelles de la pêche.
1
Cellule territoriale de vulgarisation à Kerkennah
II
Égoïstes, certains pêcheurs utilisent les techniques illégales sous prétexte du coût élevé des techniques de pêche traditionnelles. L’utilisation de ces techniques non conventionnelles leur permet d’accroitre leur récolte de fruits de mer et de pêcher les poissons de différents calibres et même les poissons vendables de petites tailles. Ce fait engendre des dégâts majeurs sur la faune et la flore car il empêche le renouvellement des espèces maritimes. La dégradation de la biodiversité maritime est due essentiellement à l’inconscience des jeunes pêcheurs, pratiquants la pêche illégale, du danger majeur causé par l’utilisation de ces techniques non conventionnelles et leurs effets néfastes sur l’écosystème. L’utilisation de ces techniques illégales ne laisse pas de ressources halieutiques suffisantes pour les autres pêcheurs. Voire même, elle endommage leurs outils de pêche traditionnels. Ce qui pousse les pêcheurs à mettre en place des outils de pêche fabriqués avec des nouveaux matériaux qui ne s’abiment pas facilement.
Ainsi, une crise économique s’établie sur l’archipel. Elle poussait les insulaires à se protester contre ces techniques illégales. Avec le temps le taux de chômage s’est beaucoup élevé et les jeunes insulaires ne cessent de quitter Kerkennah à la recherche de travail ailleurs. Cette crise économique a provoqué des tensions et des troubles sociaux. Ce qui donne une image d’insécurité à l’archipel. Durant ces dernières années et depuis la révolution tunisienne, peu de touristes viennent visiter l’archipel pour des raisons de sécurité. D’ailleurs, le tourisme a été toujours un tourisme non raisonné. Il n’a jamais été un apport important dans l’activité économique. Voire même, il risque d’être destructeur du paysage.
La pêche traditionnelle aurait dû être un savoir-faire attractif des étrangers et une source de revenue pour le profit des insulaires au lieu d’être rejetée et oubliée.
Pour toutes ces raisons, on a choisi réhabiliter les techniques traditionnelles de la pêche et les mettre en valeur afin de sensibiliser les jeunes pêcheurs ainsi que la nouvelle génération locale à l’importance de la protection de leurs ressources halieutiques et de leur savoir-faire local. Dans un souci de durabilité, on a choisi de réhabiliter une ancienne usine voire une friche industrielle désaffectée au bord du port de pêche de l’Attaya : une construction considérée comme repère important pour les villageois. C’est ce site si présent et si perdu que je souhaite revitaliser en y installant mon projet. Un tel site, s’il est valorisé, va certainement améliorer la vie des villageois et faire revivre la localité de l’Attaya. III
Dans ce sens : • • • •
Quel projet pour un tel environnement sensible et fragile ? Comment faire pour que l’environnement devienne générateur d’emplois ? Comment peut-on valoriser l’activité de la pêche et préserver le savoir-faire artisanal ? Comment faire pour réhabiliter les techniques ancestrales de pêche de manière à revenir à un équilibre harmonieux entre les habitants et leur environnement ?
IV
Méthodologie Pour répondre à la problématique précédente et concevoir un projet qui nous permettra d’atteindre les objectifs visés, notre démarche va se baser sur une approche abductive qui consiste à faire un allée retour sur l’aspect théorique et une collecte de données sur le terrain contenant des observations, des entretiens avec les pêcheurs de la zone, des enquêtes et des relevés.
Le premier chapitre consiste à une lecture bibliographique sur l’écoconstruction et ses bons apports pour notre environnement. Cette partie a eu lieu en se basant sur des études faites en Tunisie et dans d’autres pays orientés vers une approche durable. Par la suite, on va étudier la réhabilitation et la reconversion qui vont être une solution pour répondre à des questions de durabilité.
Le deuxième chapitre renferme des exemples de projets de référence en rapport avec la pêche ou avec la réhabilitation et la reconversion d’un bâtiment abandonné. Ceci est fait grâce à une webographie riche.
Le troisième chapitre porte sur une documentation sur les îles Kerkennah. J’ai commencé tout d’abord à étudier l’archipel dans sa totalité, savoir plus sur sa culture ancestrale, ses potentiels et ses problèmes qui touchent les différents secteurs. Cette étude sera faite tout d’abord à partir d’une bibliographie riche : livre d’André louis les îles Kerkenna, le schéma de cohérence réalisé en 2018, différentes mémoires qui portent sur Kerkennah, des mémoires de master professionnelles… La visite de l’archipel m’a permis de ressortir les spécificités des îles et surtout de la zone d’el Attaya, choisie comme zone d’intervention. Une visite au musée Fehri de l’Abbasia me permet d’expérimenter une architecture vernaculaire construite avec les méthodes de construction ancestrales. V
Un entretien avec Monsieur Abdelhamid Fehri, le directeur du musée et Professeur d’histoire médiévale m’a servi pour se renseigner des méthodes et des matériaux de construction anciens utilisés. Une collecte d’informations des architectes originaires de l’archipel et de différents organismes locaux comme La municipalité de la Ramla à Kerkennah pour le Plan d’Aménagement Urbain et la cellule territoriale de vulgarisation pour des statistiques et des informations concernant la pêche. Un entretien avec Aissa Arous le vice-président de l’association JSK Jeunes sciences Kerkennah pour parler essentiellement de la volonté de la nouvelle vision des jeunes Kerkenniens et des évènements qui ont lieux sur l’archipel.
Dans le quatrième chapitre, une étude sera faite sur la localité d’El Attaya, une zone située au sud-est de l’archipel avec des lectures de cartes variés et des observations sur site. L’entretien avec Habib Samet, un plasticien originaire de Kerkennah, habitant à l’Attaya m’a servi pour m’informer sur les ressources maritimes, sur les techniques de pêche et sur l’état actuel de la zone. Une collecte d’information des habitants de la zone de l’Attaya et certains pécheurs de la zone m’a permis de ressortir les problèmes existants. Une interaction avec le chef de département de la pêche à l’Attaya sur les nouvelles techniques de pêches utilisées et leurs effets négatifs sur la mer et les ressources halieutiques.
Dans le cinquième chapitre, une justification du choix du site suite à des lectures de cartes de la zone ainsi que le PAU de la localité Attaya qui nous permettent d’identifier les potentialités de la zone. La présentation de l’état des lieux du bâtiment industriel existant est faite suite à des visites sur site et à travers des relevés faits sur place. On vous présente par la suite l’intervention architecturale proposée pour répondre aux différents constats et observations.
Le but de ce mémoire est de mettre en valeur le potentiel maritime de Kerkennah, ses techniques de pêche traditionnelles et ainsi la conservation de sa biodiversité maritime. Il vise à inciter les insulaires à la sauvegarde de leur identité Kerkennienne.
VI
––
Chapitre I. Vers une construction durable
1
I.
Ecoconstruction
À l'heure où les usagers sont conscients de l’importance de la préservation de l’environnement, il est impératif d’adopter une nouvelle approche durable. C’est « L’écoconstruction ». Cette notion d’écoconstruction ou de construction durable peut être applicable à tout bâtiment neuf ou existant portant n’importe quelle vocation (habitation, commerce, industrie...). Elle est considérée comme l'avenir de la construction. 2
1. Définition « L’écoconstruction consiste en la réalisation ou la rénovation d'un bâtiment ou d'une pièce de la manière la plus respectueuse de la nature possible » 3 tout en assurant une bonne qualité de vie pour les occupants.
L’écoconstruction offre à l’usager un meilleur confort de vie avec une consommation modérée de l’énergie et des impacts environnementaux réduits. La construction durable présente des intérêts sur trois volets principaux : • • •
Economique Social/culturel Environnemental
Ecologique
Social
Economique
Figure 1 : Les piliers du développement durable Source : Auteur
2 3
http://www.ecocem.fr/eco-construction/ https://www.futura-sciences.com/maison/definitions/maison -eco-construction-10652/
2
2. Ses principes Face aux troubles climatiques et aux dangers environnementaux qui menacent notre vie quotidienne, l’architecture durable s’impose à nous comme un impératif. Il s’agit de limiter les impacts environnementaux des constructions, à réduire la consommation de l’énergie et à améliorer les aspects économiques et éventuellement à diminuer les rejets de déchets.
Figure 2 : La différence entre une construction durable et une construction non-durable Source : Auteur
Toute construction est un écosystème qui consomme des ressources énergétiques et rejette des déchets. Une construction durable consomme moins d’énergies et rejette moins de déchets qu’une construction non durable (Figure 2) Pourquoi est-il important de réduire la consommation de l’énergie et le rejet des déchets ? D’une part, l’utilisation excessive des énergies peut engendrer l’épuisement des ressources naturelles énergétiques. D’autre part, l’impact de l’utilisation de ces énergies est néfaste pour l’environnement. Leur combustion résulte une émission des gaz à effet de serre. L’augmentation de l’effet de serre dans l’atmosphère conduit à un réchauffement climatique. C’est un phénomène naturel qui conditionne la température moyenne de notre planète terre. (Figure 3) La terre se réchauffe par l’émission de certains gaz. Figure 3 : Réchauffement climatique Source : www.ui-ex.com/ Parmi ces gaz on note le méthane, l’azote et essentiellement le dioxyde de carbone, etc... 3
Ce phénomène naturel forme un danger majeur pour la vie de l’Homme. Il revient implicitement à des activités humaines. Il peut même affecter la biodiversité maritime. Les acteurs du domaine de la construction doivent être conscient de danger majeur et de son impact dévastateur sur la planète se présentant à long terme. Comment peut-on lutter contre la pollution et le réchauffement climatique ?
II.
Le bilan carbone
1. Définition Le bilan carbone « est un outil de comptabilisation des émissions de gaz à effet de serre, devant tenir compte de l'énergie primaire et de l'énergie finale des produits et services »4 Le bilan Carbone peut être réalisé pour un objet, une ville ou un territoire…Il est devenu une préoccupation majeure que les différents acteurs et les entreprises de bâtiment veulent intégrer davantage dans leurs projets de constructions et dans leurs pratiques.5 Il touche à plusieurs secteurs à savoir le transport des marchandises, la construction, l’agriculture, les déchets… La construction et le transport sont les deux secteurs majeurs pour la consommation des énergies.
Dans le cadre d’une étude faite en 2010 par le Pike research, « les bâtiments sont responsables de 49 % de la consommation mondiale en énergie, et de 47 % des émissions de gaz à effet de serre ».6 Le bilan carbone nous permet d’étudier ce que : ▪ ▪
La fabrication de matériaux de construction génère des émanations de gaz à effet de serre et de autres types de pollution. Des émissions de gaz dûs aux matériaux qu’on va mettre en œuvre durant l’exploitation de l’ouvrage.
4
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bilan_carbone https://www.ffbatiment.fr/federation -francaise-du-batiment/le-batiment-et vous/constructiondurable/accueil.html 6 https://journals.openedition.org/developpementdurable/11262 5
4
Conclusion : Les énergies sont considérées comme des ressources nécessaires au développement des villes. Lorsqu’on consomme de l’énergie on va rejeter des gaz à effet de serre et de la pollution quelle que soit la source d’énergie.
Figure 4 : Schéma récapitulatif Source : Auteur
Cette démarche de durabilité vise à préserver nos ressources d’énergies comme elle nous permet de réduire la pollution. Le choix de matériaux de construction peut influencer le bilan carbone. Certains matériaux émettent plus de gaz à effet de serre que d’autres. Grâce au bilan Carbone, une entreprise peut choisir la meilleure façon pour bâtir une construction avec une consommation modérée des énergies et avec moins d’impacts environnementaux.
Comment peut-on réduire le bilan carbone d’un bâtiment ? Quels sont les matériaux qui favorisent la baisse du bilan carbone ?
5
2. Réduire le bilan carbone : facteur de durabilité Pour réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment, il est redevable de recourir à de nouvelles solutions moins polluantes et moins toxiques. La construction durable prend en considération l'ensemble des techniques de développement durable. Elle met en exergue l’utilisation des énergies renouvelables, des énergies soutenables, la gestion des énergies et les ressources naturelles et locales.
2.1 Utilisation des énergies renouvelables Les énergies renouvelables sont inépuisables. Elles sont liées à des phénomènes naturels. Elles sont moins polluantes de l’environnement. Elles libèrent moins de quantités de gaz de CO2 dans l’air. L'énergie éolienne et l’énergie solaire sont les énergies renouvelables les plus répandues dans les constructions durables. Ces énergies renouvelables visent à répondre aux besoins énergétiques d’un bâtiment.
2.2 Utilisation des énergies soutenables Les énergies soutenables consistent à une valorisation des déchets et des eaux usées produits par le bâtiment.
Figure 5 : Exemples de déchets organiques Source : internet
La réutilisation des déchets et des eaux usées permet la création de nouvelles ressources énergétiques. À partir des déchets rejetés, on fournit de l’énergie sous forme d’un biogaz. Ce dernier servira par la suite à produire de l’énergie électrique ou de bio-carburants. 7 Même pour la construction, les matériaux d’un bâtiment peuvent être réutilisé pour construire un autre.
7
http://developpement.durable-changement.over-blog.com/2014/03/villes-durables-energies.html
6
2.3 Le choix des matériaux de construction L’analyse de cycle de vie est une étude complémentaire au bilan carbone. Elle servira comme une évaluation préalable du projet lors de laquelle une construction subit un ensemble d’études. Ces études permettent de mesurer l’impact des matériaux mis en œuvre sur l’environnement depuis leur extraction jusqu’à fin de vie (Figure 6), tout en présentant les effets de la construction elle-même sur la biodiversité.8
Figure 6 : Schéma explicatif de l’évaluation de cycle de vie Source : Auteur
Cette méthode permet notamment d’évaluer l’impact carbone de la construction du bâtiment et la quantité d’énergie grise qu’il contient.Le réemploi de certains matériaux de déconstruction peut donner un bel avenir et une deuxième vie à un matériau et réduire les gaz à effet de serre. Ces matériaux récupérés s'appellent alors "matières premières secondaires" et peuvent servir à construire de nouveau.
8
http://www.ecocem.fr/eco-construction/
7
A chaque matériau son cycle de vie. Certains matériaux sont plus écologiques que d’autres. Le choix des matériaux utilisés est indispensable. La construction durable incite à l’utilisation des matériaux moins toxiques et à faibles énergie grise. Il faut choisir le matériau adéquat avec le bilan carbone le plus favorable.
a) Béton L’utilisation du béton constitue un désastre écologique. Pour avoir du ciment, il faut chauffer du calcaire extrait des carrières ou importé des autres régions. Cette opération de chauffer le ciment nécessite la consommation de beaucoup d’énergies. La combustion de ces énergies engendre l’émission de gaz à effet de serre néfastes pour l’environnement parmi lesquels on note le dioxyde de carbone. b) Matériaux locaux La construction durable sollicite l’utilisation de matériaux locaux, moins toxiques et à faible énergie grise. Ceci va optimiser de l’énergie dépensée pour le transport et l’importation des matériaux. Pour cela, l’utilisation des matériaux produits ou extraits localement aide à réduire le bilan Carbone du bâtiment. c) Bois Dans certaines régions, le bois constitue un matériau local très abandant. L’utilisation du bois dans les constructions permet la minimisation du carbone car il sert à capter les molécules de carbone. Pour ceci, plus on rajoute du bois dans une construction plus le bilan carbone baisse.
2.4 Optimisation de la consommation de l’énergie La réduction de la consommation d’énergie se fait à travers plusieurs solutions techniques au sein du bâtiment comme par exemple : ▪ ▪ ▪ ▪ ▪
L'utilisation des réseaux de chaleur. Minimisation les ponts thermiques et la dissipation des énergies. La récupération et la réutilisation des énergies perdues, utilisées pour chauffer l’eau ou l’air surtout pendant la saison hivernale. L’utilisation des ampoules économiques. Utilisation raisonnée des ressources d’énergies.
La réhabilitation d’un bâtiment désaffecté permet d’améliorer le bilan carbone. Ce dernier est moins important pour un bâtiment existant que pour un nouveau bâtiment. 8
Ce qui fait que la réhabilitation d’un bâtiment existant est beaucoup plus intéressante que la construction d’un bâtiment neuf. Pour les bâtiments déjà construits, on peut réduire les consommations du bâtiment et améliorer ses impacts sur l’environnement.
Conclusion Pour faire baisser un bilan carbone on peut : ▪
Réhabiliter un bâtiment
▪
Utiliser des matériaux locaux et choisir les moins toxiques
▪
Utiliser des énergies renouvelables et soutenables
▪
Recourir à des moyens techniques tels que l’isolation et la réduction des ponts thermiques du bâtiment.
Ceci permet de préserver les ressources d’énergies non-renouvelables et de protéger l’environnement.
III.
L’avenir de la construction durable en Tunisie
1. La Tunisie : une nouvelle vision durable Aujourd’hui, la Tunisie accorde une grande importance pour le développement durable. Elle fixe des programmes régionaux, ruraux et urbains qui visent à améliorer la qualité de vie des citoyens sur le niveau économique, social et écologique. Dans ce contexte, plusieurs programmes sont proposés tels que le projet zéro déchets et le projet canadien des énergies renouvelables, le Plan Solaire Tunisien. La Tunisie commence à s’interroger sur la « Nécessité de revoir la réglementation sur la construction durable »9 Il est indispensable que les concepteurs et les constructeurs Tunisiens soient conscients de l’importance d’intégrer l’approche durable dans les futures constructions.
9
https://www.webmanagercenter.com/2019/04/17/433834/tunisie -necessite-de-revoir-lareglementation-sur-la-construction-durable/
9
La Tunisie tend à réfléchir à un long terme à des solutions pour réduire la consommation des ressources naturelles non renouvelables et l’émission du gaz de CO2.
Figure 7 : Emission des GES en Tunisie Source : Auteur
Depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui, l’émission des GES ne cesse d’augmenter en Tunisie. Elle s’est multipliée presque 4 fois en 42 ans (Figure 7).
2. Cas de la ville de Sfax : Bilan carbone 2.1 Introduction La ville de Sfax est une ville portuaire et industrielle qui comporte 955 421 habitants selon le recensement de l’année 2014. Depuis des années cette ville souffre de la pollution. Elle est classée parmi les villes les plus polluées en Tunisie. Elle est orientée vers cette approche durable à travers plusieurs stratégies et programmes proposés qui prévoient Sfax comme étant une ville durable moins polluante. Parmi ces projets de développement de la ville, on peut noter la Stratégie de Développement du Grand Sfax (SDGS) en 2016, le Plan d’action en faveur de l’énergie durable (PAED), le bilan carbone, …
2.2 Résultat du bilan Le premier bilan carbone fait en Tunisie est réalisé par le Directeur Général des Services Techniques de la Municipalité de Sfax en 2013. C’était le premier bilan carbone à Sfax, en Tunisie et même en Afrique. Il est réalisé
10
par la municipalité de Sfax en collaboration avec l’Agence Nationale de la Maitrise de l’Energie (ANME) et avec l’Agence de Coopération Technique Allemande (GIZ). 10 Selon le bilan carbone réalisé à Sfax, les émissions totales de cette ville des gaz à effet de serre s’élèvent à environ 6 100 tCO2 eq. 11
Figure 8 : Emissions totales des GES par secteur Source : Auteur
Ces émissions de gaz sont de sources différentes : elles résultent non seulement du transport des personnes, des marchandises et des déchets mais aussi des bâtiments industriels, résidentiels et tertiaires (Erreur ! Source du renvoi introuvable.)…
Figure 9 : Emissions des GES par catégories Source : Bilan carbone
10
https://www.leaders.com.tn/article/20293 -le-bilan-carbone-de-sfax-une-initiative-locale-primeepar-le-coop-22 11 http://www.environnement.gov.tn/PICC/wp-content/uploads/Bilan-carbone-de-la-ville-de-Sfax.pdf
11
La stratégie d’économie des GES
Selon les résultats du bilan de carbone présentés dessus, il est impératif de faire des économies des gaz à effet de serre. Les secteurs traités en priorité dans ce bilan carbone :
Le transport en favorisant les transports publics.
La valorisation des déchets urbains.
La rénovation des bâtiments anciens
Etude de l’efficacité énergétiques.
L’émission des GES compte à atteindre les 4.9 tonnes de CO2 équivalents. Grace a ce bilan carbone, la municipalité de Sfax opte pour réduire l’émission de ces gaz à effet de serre. Cette économie de GES peut aller jusqu’à les 10% ou même plus. Le but de ce projet est de : ▪ ▪ ▪
Réduire la consommation d’énergie fossiles et leur remplacement par des énergies naturelles renouvelables (l’énergie solaire). Réduire l’émission des gaz à effet de serre (surtout le gaz de CO2) Réduire la facture énergétique de la municipalité de Sfax.
Figure 10 : L'économie de GES à Sfax en 2020 - Bilan carbone de Sfax Source :
12
IV.
L’alternative à l’abandon
Comme pour les matériaux, chaque bâtiment, neuf ou abandonné, passe par un cycle de vie (Figure 11).
Figure 11 : Cycle de vie d'un bâtiment Source : Auteur
La réhabilitation permet de donner une deuxième vie à un bâtiment désaffecté pour qu’il ne soit pas laissé à l’abandon. Elle vise non seulement à sauver le bâtiment de la destruction mais aussi à ancrer la construction dans la vie contemporaine.
Figure 12 : Définitions des termes Source : Auteur
13
Ces interventions s’inscrivent comme une démarche de développement durable. Elles présentent des intérêts sur le plan économique, social et environnemental.
1. La réhabilitation 1.1 Intérêt économique Cette intervention est considérée comme une intervention économique. L’entretien de la construction désaffectée coûte moins cher que bâtir une nouvelle construction. De plus, elle tend à minimiser les dépenses d’énergies dans le bâtiment existant et à exploiter de nouveau le même terrain. Ceci nous permet de « Réaliser des économies en termes de terrain, de réseaux et de matériaux »12
1.2 Intérêt social Elle préserve le style de vie adopté pour la région, son identité architecturale et ses traditions locales. Dignes d’intérêt pour ses potentialités architecturales, son emplacement stratégique ou son existence dans un paysage sensible, toute construction mérite d’être préservée et valorisée13. La réhabilitation conserve la mémoire du lieu du bâtiment existant. Elle favorise un mariage harmonieux avec des interventions architecturales nouvelles et contemporaines.
1.3 Intérêt environnemental Ces endroits délaissés sont dotés généralement par un emplacement stratégique et d’une mémoire riche. « L’espace architectural de ces sites offrant des volumes importants et neutres leur confère une flexibilité et une souplesse facilitant leur réutilisation »14
12
http://www.fncaue.com/wp -content/uploads/2015/09/10ReflexionReconversion.pdf http://www.fncaue.com/wp -content/uploads/2015/09/10ReflexionReconversion.pdf 14 Parole par l’architecte Ons Sakji Smaoui , Archibat n°20 – 06.10 p 64 article : la reconquête du patrimoine industriel 13
14
2. La reconversion La reconversion est « La transformation d’un ancien bâtiment en nouvel équipement. Elle peut permettre de réorganiser et de revitaliser le centre ancien, de greffer un futur quartier, de concilier différents usages et de mettre en exergue une architecture sans compromettre les qualités intrinsèques du bâtiment initial. »15 C’est l’adaptation d'une industrie ancienne à de nouveaux besoins en lui donnant un nouvel usage en changeant la production opérée par une entreprise ou le type d’activité exécutée dans le bâtiment. Plusieurs types de reconversions sont possibles • • • •
Un nouveau bâtiment à l’intérieur d’une enveloppe existante Une nouvelle enveloppe autour d’un bâtiment existant Au-dessus d’un bâtiment existant Intervention sur la façade
Ces interventions, la réhabilitation et la reconversion, permettent de dévoiler le potentiel ignoré de la construction industrielle et d’attribuer un regard critique sur la notion de table rase. Ces interventions sont indispensables pour suivre une bonne démarche durable.
15
http://www.caue76.org/spip.php?article277
15
Chapitre II. Les ĂŽles Kerkennah
16
1. Présentation de l’archipel Kerkennah est un archipel se trouvant à 21 km loin du port de pêche de la capitale du sud Tunisien Sfax. C’est un archipel unique et merveilleux. Son ancien nom est « Cercina ». L’archipel est situé à l’Est de la côte sfaxienne et au Nord du golfe de Gabès avec des coordonnées géographiques 34° 39′ 29″ N, 11° 04′ 07″ E.
Figure 13 : Repérage de l'archipel dans le pays Source : Auteur
Kerkennah compte 160 km2 de superficie. Elle fait 42m de longueur et 12m largeur avec 160km de côtes.16
16
Les iles Kerkennah André louis
17
2. Caractéristiques de l’archipel 2.1 Accessibilité
Figure 14 : Accessibilité de l'archipel Source : Auteur
L’archipel est connecté au continent par embarcation. On y accède seulement en loude (Battah).
Après une heure de trajet, on arrive au port d’embarcation situé à l’ouest de l’ilot de Mellita au marabout de sidi Youssef.
Les voyages en bacs sont disponibles tous les jours et à plusieurs horaires.
2.2 Aspects climatiques Le climat de Kerkennah est un climat méditerranéen aride avec une pluviométrie qui ne dépasse pas les 200 ml par an. La température moyenne annuelle est d’environ 18,8°C.17 « Kerkennah se place dans l’étage bioclimatique méditerranéen aride, sous étage supérieur, variante à hivers chauds. »18
17 18
Schéma de cohérence des iles de kerkennah http://www.iresa.agrinet.tn/announce/rapportKerkennahbiodiversite.pdf
18
2.3 Points de repères L’archipel est composé d’un ensemble d’îles géographiquement proches les unes des autres. Parmi lesquelles, deux grandes îles principales assez peuplées. Ce sont l’île Chargui (située à l’est) et l’île Gharbi, appelée aussi Mellita (située à l’ouest de l’archipel).
Figure 15 : Carte des îles Kerkennah Source : Auteur
En ce qui concerne les autres petites îles, elles sont dépeuplées. Les deux grandes îles habitées sont reliées entre elles par un pont, dit « El Kantra ». C’est une voie de 600m de long, construite depuis l’époque romaine. L’archipel est traversé par une large route qui facilite la mobilité. Elle sert à desservir en succession les 14 petits ilots formant les petits villages habités. Ces derniers portent parfois les noms de ses villageois (Ouled Kacem, Ouled bou ali, Ouled Yaneg, ouled ezzine…).
Figure 16 : Trafic véhiculaire dans l'archipel Source : auteur
19
LA Ramla est le chef-lieu de l’archipel. Elle est située presque au centre de l’archipel. Elle constitue le centre économique. La route principale débute alors de Mellita (à l’Ouest) et s’oriente vers L’Attaya (au sud-est) et ensuite vers Kraten (au Nord-est). ( Figure 16 ) Le trajet d’environ 35 km ne dure que 30 minutes au maximum en voiture.
Figure 17 : Les port de Kerkennah Source : Auteur
L’archipel comporte trois ports et des sites de débarquement principaux. ▪
Le port de Sidi Youssef ;
C’est un port d’embarcation situé à Mellita, ▪ ▪
Le port de L’Attaya Le port de Kraten
Ces deux ports sont les ports principaux de la pêche.
20
3. Analyse de l’archipel 3.1 Analyse topographique L’archipel est presque plat. Il s’agit d’une légère variation d’altitude. Seules les côtes peu profondes permettent aux insulaires de pratiquer la pêche de manière quotidienne. L’altitude maximale atteinte est limitée à 13 mètres.
Figure 18 : Carte topographique de Kerkennah Source : https://journals.openedition.org/bagf/1689
75% des reliefs ont une faible altitude qui varie entre 0 et 2.5 mètres. (Figure 18)
Figure 19 : Variation de la salinité des terres Source :https://journals.openedition.org/mediterranee/8559
21
Il existe une relation entre l’altitude et la salinité des terres : Plus l’altitude baisse plus la salinité des terres augmente. (Figure 19) Avec le réchauffement climatique, le niveau de la mer continue à s’élever dans les îles Kerkennah. Selon une étude faite par Atlas iles Kerkena - Ahmed Ouesleti, 48% de la surface de l’archipel est sous le niveau de la mer. Elle est atteinte par la remontée du niveau de la mer. Une variation remarquable des taux de submersion des côtes de l’archipel. Les zones les moins inondées sont du côté Sud-est et Est de iles Kerkennah. El Attaya, l’île Gremdi et l’île Romandia sont les zones les moins submergées (Figure 20)
Figure 20 : Surfaces submersibles Source : Atlas iles Kerkennah modifiée par l’auteur
Les îles Kerkennah font partie des zones sensibles qui bénéficient d’une protection du littoral selon la réglementation. L’APAL « Agence de Protection et d'Aménagement du Littoral » lance tout un programme sponsorisé par l’union européenne qui concerne certaines zones de l’archipel à savoir Sidi fraj, Ouled Yaneg, Ouled bou ali, Abounouma et El Attaya.
22
Une intervention de l’APAL comporte plusieurs projets sur l’archipel. Certains projets proposés par l’APAL ont entamé et d’autres seront bientôt exécutés. Le projet consiste à protéger les côtes et à empêcher l’eau de la mer de submerger les localités. Figure 21 : Tentatives de protection de l'archipel Source : Atlas des iles Kerkennah
Conclusion ▪ ▪ ▪
Kerkennah est un milieu sensible qui nécessite une protection littorale. La localité de l’Attaya se trouve dans la côte sud-est de l’archipel : c’est la zone la moins inondée. Avec l’intervention de l’APAL, les surfaces submergées de l’archipel seront plus réduites.
3.2 Analyse paysagère et urbaine Eau et végétal ; c’est ce qui marque le plus Kerkennah. Le paysage de Kerkennah est dominé par la mer, les palmeraies, la végétation et les sebkhas. Kerkennah est un archipel attrayant par ses divers paysages, par son calme et par son isolement
a) La mer Pour un archipel, comme son nom l’indique « mer principale », la mer constitue l’un de ses paysages très spécifique.
Figure 23 : Paysage de la mer à sidi Fenkhal Source : Internet
Figure 22 : Paysage de la mer Source : Internet
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b) Le palmier Le palmier constitue l’arbre roi de l’archipel. C’est le végétal le plus répandu. Les palmeraies sauvages envahissent l’archipel. En apercevant l’île Mellita du bac et avant même d’y accéder, on peut observer une ligne verte qui surmonte les bâtiments. Grâce à des lois organisatrices, aucun bâtiment ne peut dépasser la hauteur des palmiers.
Figure 24 : Paysage des palmiers de l'île Mellita Figure 25 : Palmeraie au crépuscule de l'ile charqui Source : Photo prise par l'auteur Source : Photo prise par l'auteur
En plus des palmeraies, il y a les vignes. A Kerkenna, nous remarquons la présence des figuiers, des oliviers, des blés et d’autres végétaux.
c) Les Sabkhas Les sebkhas occupent une superficie importante de l’île. Elles occupent surtout de la partie nord-ouest. Les zones destinées aux palmeraies et à l’agriculture deviennent de plus en plus restreintes. Figure 26 : Paysage des sebkhas à l"ile Charqui Source : Photo prise par l'auteur
Les îles de Kerkennah sont renommées par la sérénité. La plupart des visiteurs de l’archipel viennent chercher le calme et la relaxation que l’archipel offre. C’est ce qui fait de Kerkennah une bonne destination de vacance et un milieu de vie favorable. Lors de la visite du site beaucoup d’habitants affirment que Kerkennah touche à leurs âmes et que c’est face à ce coucher de soleil au bord de la mer, qu’ils oublient tout. Leurs soucis et leurs chagrins disparaissent.
24
Les zones urbaines se situent toujours entre la mer et les terres agricoles. ( Figure 27 ). Ceci s’explique par leurs besoins en eaux et en terres agricoles . 25 Figure 27 : Schéma de cohérence des iles Kerkennah Source : Photo prise par l'auteur
Figure 28 : Paysages insulaires Source : Photos prise par l'auteur
26
▪ ▪
L’ile Gharbi est une île à peu intérêt écologique. L’île chargui comporte deux parties ; - Une partie Ouest a intérêt écologique modéré - Une pertie Est considérée comme zone à fort intérêt écologique. Cette partie comporte les deux ports de pêche de l’Attaya et de Kraten.
Figure 29 : Schéma directeur d’aménagement de la zone sensible de Kerkennah Source : ministère de l’environnement et de l’aménagement de territoire
27
4. Contexte socio-culturel 4.1 Population Selon des recensements récents faits en 2014, l’ensemble des villages renferme environ 15 500 habitants dont 19% de ce chiffre sont âgés de 60 ans et plus.
Figure 30 : Extrait du recensement 2014 Source : INS
Selon le recensement de 2014, on peut retenir les informations suivantes :
Figure 31 : Statistique 2014 Source : recensement de 2014
Ceci s’explique par la crise sociale et financière de l’archipel. Les jeunes quittent leurs études pour chercher du travail. Beaucoup d’entre eux s’orientent vers les pêcheries. Faute d’opportunités de travail sur l’archipel, on remarque l’élévation du taux de chômage. Les insulaires migrent à la recherche du travail. Le nombre d’habitants peut décupler pendant la période estivale. C’est en raison du retour des émigrés à Kerkennah de tout continent et de tout pays. 28
4.2 Architecture vernaculaire Les habitants de Kerkennah vivent en harmonie avec leur environnement. Ils exploitent ses richesses pour fournir leurs besoins. Pour la construction de leurs habitations ils utilisent des matériaux locaux que la nature leur offre. Ces constructions présentent une harmonie paisible de couleurs et de textures. Le musée du patrimoine insulaire de l’Abbasia est un chef d’œuvre de l’architecture vernaculaire Kerkennienne. Il est construit à l’image d’une maison traditionnelle en utilisant des méthodes de Figure 32 : Musée du patrimoine insulaire de l'Abbasia Source internet construction ancestrales. a) Ses caractéristiques : Matériaux / couleurs / hauteur Les maisons kerkeniennes sont construites avec de la pierre, de matériaux extraits du sol et provenant du palmier. Les pierres utilisées pour la construction, sont extraites de carrières de calcaires se trouvant sur l’archipel. Elles peuvent aussi être importées de Sfax. Le palmier est souvent utilisé pour la toiture. La structure porteuse du plafond comporte des poutres en tronc de palmier (Stipe) écartées de 25 cm environ. Le plafond est couvert de pétioles « Kornef ». Ils sont disposés régulièrement audessus de ces troncs de palmiers.
Figure 34 : Plafond d’une chambre au musée du patrimoine insulaire de l’Abbasia Source : Auteur
Figure 33 : Plafond d’une chambre au musée du patrimoine insulaire de l’Abbasia Source : Auteur
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Avant de les mettre en place, Les solives de palmier sont découpées, maintenues et trempées dans l’eau salée de la mer. La configuration générale de la maison traditionnelle se caractérise par une cour intérieure centrale autour de laquelle se fait la répartition des autres espaces. Les murs sont blanchis simplement à la chaux.
Figure 35 : Configuration de la maison traditionnelle Source : Auteur
Dans la cour du musée, un squelette d’une baleine est exposé. L’eau douce est un bien précieux pour les habitants de Kerkennah. Faute de moyens, par manque des sources d’eau douce près des habitations, on pratique à la collecte des eaux pluviales. Cette collecte d’eaux se fait dans un puit profond appelé ‘Majel’. Il servira à stocker l’eau et à la réutiliser pour couvrir les besoins des habitants.
Figure 37 : Collecte de l'eau pluviale 'Mejel' Source : Photo prise par l'auteur
Figure 36 : la cour intérieure du musée Source : Photo prise par l'auteur
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b) Exemple : les Marabouts Les marabouts situés à l’Attaya : sidi said, Sidi el gherib Sidi ali el Ouar Sidi Abdesslem Sidi slimane Lalla Hassina Sidi Messaoud
Figure 38 : Marabout Sidi Salem Source : photo prise par l’auteur
Figure 39 : Marabout Sidi Messaoud sur la plage Source : https://www.kerkennah-photo.com/
Kerkennah est dotée d’une richesse historique aussi importante qu’on ne peut négliger. Plusieurs vestiges sont assez largement répartis dans l’archipel. Parmi ces vestiges on cite par exemple les ruines Millénaires de Borj el Hassar se trouvant dans la zone touristique de Sidi Frej (Figure 41) et la tour de Sidi Youssef (Figure 40).
Figure 41 : Le site antique de Borj el Hassar des îles Kerkennah (Cercina) Source : Internet
Figure 40 : La tour de Sidi Youssef : vestige Ottoman de Mellita Source : Internet
Figure 42 : Paysage combinant la mer, les palmiers et l’architecture vernaculaire Source : Auteur
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4.3 Les activités pratiquées « La position géographique de l’archipel Kerkennah fait que les activités sont surtout agricole terrestre et maritime. Ces activités sont généralement complémentaires au niveau de la gestion du temps et le plus souvent partagées entre les hommes et les femmes. »19 L’agriculture, l’artisanat et la pêche sont les trois activités principales relatives à L’archipel. Ce sont des activités de subsistance car elles permettent aux habitants de satisfaire leurs besoins vitaux (Nourriture, habits, constructions, …).
Figure 43 : Les activités principales de l'archipel Source : Internet
Un insulaire kerkennien peut pratiquer plusieurs activités à la fois. Il peut être pêcheur, artisan et agriculteur. Cependant, la pêche a été l’activité référentielle de Kerkennah vu la richesse des côtes en ressources halieutiques.
19
http://www.iresa.agrinet.tn/announce/rapportKerkennahbiodiversite.pdf
32
a) La pêche « C’est vers la mer que les kerkenniens vont demander leur substance et leur gagne-pain »20
La majorité des habitants de Kerkennah sont des pêcheurs. La pêche pour eux constitue le pôle autour duquel gravite leur vie. Depuis leur jeune âge, la mer était leur demeure. Ils étaient habitués à exploiter ses revenues. C’est l’activité la plus ancienne de l’archipel. Un secteur porteur de son économie. Comme pour les terres agricoles, les insulaires de Kerkennah peuvent être propriétaires de certaines portions de la mer. Ces aires de pêche se louent et s’échangent au cours du temps. Elles sont aussi héritées de père en fils. Les insulaires pratiquaient la pêche côtière dans les mers peu profondes. Une pêche raisonnée se basant sur des techniques de pêche respectueuses de l’environnement. La récolte des ressources halieutiques leur suffisait largement. Les côtes de Kerkennah sont dotées d’une diversité de ressources halieutiques (les poulpes, les éponges et une variété de poissons…) Les pêcheurs partent pour la pêche au bord de petites felouques d’embarcation traditionnelles à voile.
Figure 44 : Felouque traditionnelle à voile Source : croquis élaboré par l'auteur
Le recours à une pêche raisonnée et l’utilisation des techniques traditionnelles ont permis la préservation de la biodiversité et de l’écosystème marin.
20
André louis – Les iles Kerkennah
33
b) Agriculture L’agriculture est l’activité secondaire de subsistance de l’archipel. Ils font de l’agriculture leur moyen de vie. Ils plantent les vergers, les vignes et les céréales. Ces récoltes serviront par la suite à fabriquer leurs propres produits alimentaires. Les palmeraies sauvages et naturelles envahissent l’archipel. Elles présentent une variété très riche de palmiers. Ainsi, le palmier est l’arbre roi de Kerkennah. C’est le végétal dominant de l’archipel. Les palmiers dattiers produisent les dattes, de la confiture et du vin de palmier. Ces produits peuvent être vendus et exportés. Pendant ces dernières années, les palmeraies sont devenues peu rentables économiquement et à faibles rendement. L’agriculteur kerkennien s’est tourné vers dans de nouvelles productions : l’agriculture est orientée plutôt vers la plantation des oliviers. La salinité des terres constitue une problématique récente qui menace l’activité agricole. c) L’artisanat Etant pêcheurs, agriculteurs et aussi artisans, les habitants de l’archipel fabriquent leurs propres outils de pêches. L’archipel est réputé par un patrimoine culturel riche. Les insulaires se dotent d’un savoir-faire qui les distingue et qui détermine leur identité. Ainsi, plusieurs produits artisanaux font la spécificité de l’archipel. L’artisanat est la troisième activité la plus enracinée dans l’histoire de l'archipel. Elle constitue une activité de subsistance qui vient compléter l’agriculture et la pêche. Les activités artisanales les plus pratiquées pour la fabrication des outils de pêche sont la vannerie et la poterie.
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o La vannerie
« Il reste au cœur de l’Homme une étonnante nostalgie d’art et de tradition »21
La vannerie c’est l'art de tresser des fibres végétales. C’est l’activité artisanale la plus importante puisqu’elle sert à fabriquer des outils de pêche et des éléments décoratifs. Ils tirent profit des palmiers et de la halfa pour fabriquer aussi les nasses et de claies pour la pêche et pour délimiter leurs « Charfia ». Cela se fait à partir des palmes et de l’« Alfa». Les insulaires utilisent aussi les gargoulettes fabriquées en terre cuite pour le cabotage des poulpes.
Figure 45 : L'art de vannerie Source : Internet :https://www.kerkennah-photo.com/photo7-96.html
Figure 46 : Les nasses Source : Internet
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Avant-propos - étude ethnographique tunisienne des iles de Kerkennah-André louis Deuxième partie II-les jours
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o La poterie C’est un art permettant de façonner des pots en terre cuite. Elle sert pour la fabrication des ‘Tepsi’ , la vaisselle traditionnelle de l’archipel ainsi que les gargoulettes.
Une gargoulette est un récipient fabriqué en terre cuite qui sert à contenir de l’eau ou du vin. Pour les kerkenniens, ce récipient fonctionne aussi comme un piège pour les poulpes. L’utilisation de ces récipients est abandant dans la région de l’Attaya puisque les cotes de cette localité sont riches de poulpes.
Figure 47 : Le port de l'Attaya Source : https://www.kerkennah-photo.com/photo-7107.html
Figure 48 : Les gargoulettes Source : internet
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5. La pêche 5.1 Les techniques de pêche Les kerkenniens déclarent toujours leur amour pour la nature. Cette dernière est la seule source de vie pour eux. Elle ne cesse de satisfaire leurs besoins vitaux. En contrepartie, les insulaires ont pensé à des méthodes de pêche écologiques. Ces techniques de pêche conservent la richesse maritime. Aujourd’hui, Kerkennah est connue par ses diverses techniques de pêche fabriquées manuellement par les artisans de l’archipel.
a) Pêcherie fixes « La Charfia » La plupart des pêcheurs sont propriétaires d’une parcelle de la mer. Ils optent à dresser leurs Charfia dedans. La Charfia vient du mot ‘ ’شرفun mot arabe signifiant l’honnêteté. La Charfia est alors ce que on appelle la pêche honnête.
Figure 49 : pose de la Charfia Source : www.researchgate.net/
C’est une pêcherie fixe composée d’un ensemble de palmes coupés et ramenés à la mer pour former des labyrinthes. Elles sont placées perpendiculairement aux courants des eaux et aux reflux des marées.
Figure 50 : Les composantes de la Charfia Source : www.researchgate.net/
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Les palmes sont posées l’une à côté de l’autre de façon très serrée. Elles tendent à guider les poissons dans des enclos pour les orienter vers des nasses22. Les poissons suivent alors le parcours tracé par les palmes jusqu’à se retrouver dans l’endroit où ils seront collectés pour être par la suite pêchés. (Figure 52) Figure 51 : Les filets en nylon remplacent les charfias Source : Auteur
Figure 52 : Principe de la technique de Charfia Source : Auteur
Les poissons restent toujours en vie jusqu’au moment de la pêche. C’est ce qui fait que « Les poissons Chrafi sont les poissons les plus frais et les plus délicieux. Ils sont les meilleurs en qualité. », affirmait Mr Habib Samet, un plasticien originaire de Kerkennah et habitant de l’Attaya. Aujourd’hui, cette technique de Charfia persiste encore. 22
https://www.liberation.fr/planete/2018/10/21/le -crabe-daech-plaie-qui-finit-par-payer_1686896
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Cependant, les palmes utilisés auparavant sont remplacées par des filets en nylon. Ces filets ne sont pas écologiques. Ils ont un impact dépréciatif sur l’environnement et l’écosystème. L’utilisation de ces nouveaux matériaux pour la Charfia entrave la mise en place ces pêcheries fixes pour une plus longue période. Ceci représente un danger pour la faune maritime et ensuite l’absence du repos biologique mène à un déséquilibre de l’écosystème. b) Pêche à la sautade « Damassa » Appelée aussi « la pêche au mulet ». C’est une technique de pêche utilisées pour les poissons qui sautent. Cette technique de pêche se fait en groupe de pêcheurs. Elle nécessite au minimum trois flottilles de pêche et plusieurs pêcheurs. Elle comporte plusieurs étapes : Dans un premier lieu, le pécheur étale un filet qui reste flottant par des tiges de roseaux et des flotteurs. Il est distribué sur la surface de l’eau sous une forme circulaire (Figure 53). Cette forme circulaire s’appelle « Maison » ou « eddar ». Les pêcheurs commencent là à taper l’eau avec un rythme régulier à l’intérieur de la maison pour rassembler les poissons dedans.
Figure 53 : La pêche à la sautade Source : internet
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Dans un deuxième lieu, un filet vertical se dresse pour clôturer le cercle et emprisonner les poissons à l’intérieur. Une fois que les deux filets horizontal et vertical se joignent, les pêcheurs battent la surface de l’eau. Emprisonnés par les filets de tous les côtés et suite à ces mouvements de bruitage faits à la surface de l’eau, les poissons se sentent effrayés. Ils sautent pour se retrouver sur les mailles du filet horizontal flottant. Cette technique est saisonnière. Elle est pratiquée au moment du repos de la Charfia. Cet engin de pêche est très sélectif. Le maillage des filets est précis en réglementation pour ne pas causer d’impacts négatifs sur l’écosystème. c) Pêche à la nasse « Drina » La nasse ou encore la « Drina » est une technique de pêche traditionnelle qui sert à piéger les poissons. La confection des Nasses se fait à partir des épillets de palmier. Elles sont des outils de pêche écologiques.
Figure 54 : Nasses traditionnelles pour la pêche Source : inkyfada.com/
Elles n’ont aucun effet nocif sur l’écosystème marin. Leur fabrication se fait à des dimensions étudiées et précises par les règlementations. Les mailles des nasses peuvent être Carrées ou triangulaires. L’espacement entre les épillets de palmier pour les filets à maillage carré est fixé à 2 cm. Pour le maillage triangulaire il est arrêté à 3 cm. Le respect de ces réglementations pour la fabrication des nasses permet la préservation de la richesse maritime en ressources halieutiques. 40
Les nasses d’aujourd’hui sont fabriquées de nylon, de grillage et de fer. Ainsi l’utilisation de ces « Drina » présente plusieurs dangers environnementaux comme la pollution et la dégradation halieutique.
Figure 55 : Les dimensions règlementaires d'une nasse traditionnelle Source : Livre engin de pêche de la Tunisie
Figure 56 : Drina en fer et nylon Source : Auteur
d) Les gargoulettes Les gargoulettes sont des petits pots en terre cuite de forme tronconique fabriquées pour piéger les poulpes. Elles sont appelées aussi « ( » قارورFigure 58). C’est une technique de pêche traditionnelle élaborée surtout à l’Attaya et à Ouled bou ali où les côtes sont riches de poulpes et la pêche des poulpes est assez fréquente. C’est une technique de pêche très ancienne que les romains ont utilisée auparavant. Aujourd’hui, les « Karours » sont remplacés par des blocs de pierres ou de pots en ciment. (Figure 57)
Figure 58 : Les gargoulettes en argile cuite Source : Auteur
Figure 57 : Bloc de ciment Source : Auteur
C’est une astuce de pêche qui nécessite beaucoup de patience ; Dans la saison des poulpes, Plusieurs gargoulettes sont reliées entre elles par une corde et posées dans la mer non profonde. Les poulpes viennent s’installer dedans et font de la gargoulette un foyer. 41
Cette technique de pêche est aussi sélective. Les petits poulpes piégés doivent être remis en liberté jusqu'à la maturité. Seuls les poulpes les plus grands sont vendus sur le marché.23 Le poids des poulpes piégés doit obligatoirement être supérieur à 1 kg.
Figure 59 : Dimension règlementaire de la karour Source : Livre engin de pêche de la Tunisie
5.2 Etat actuel de la pêche L’état actuel de la pêche n’est plus satisfaisant pour les insulaires. Cette pratique représente pour eux une activité vitale et primordiale. La pêche se fait aujourd’hui par des outils d pêche non appropriés. Les pêcheurs ne respectent plus la réglementation maritime. On assiste alors à une surexploitation des côtes qui tend à affaiblir la richesse maritime de l’archipel. Ce qui engendre une baisse des revenus. a) Les felouques à moteurs Peu de pêcheurs utilisent encore les felouques traditionnelles à voiles. Les felouques sont équipées d’un moteur à essence (Figure 60). La combustion des essences dans la mer est toxique. L’utilisation fréquente des felouques à moteurs en raison d’absence du vent ou de rapidité du transport, pollue la mer et affecte la faune et la flore maritime. Figure 60 : Un pêcheur au bord d’une felouque à moteur Source : Auteur 23
https://www.lesitesfaxien .net/sfax/sfax-aujourd-hui/sfax-et-la-tunisie/51667-la-peche-a-lagargoulette-kerkennah
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Les produits de la mer sont la source principale des revenus des insulaires. La pêche constitue le moteur dynamique de l’économie de l’archipel. b) Le kiss ou « Tartaronne » « Il y a beaucoup moins de poissons qu’autrefois. Et c’est à cause de la pêche au kiss »24 La pêche traditionnelle est menacée par la pêche illégale au kiss. Le Tartaronne ou « Kiss » c’est un filet trainant derrière des chalutiers (bateaux de pêche) C’est une technique ancienne qui a été interdite en 1942. Depuis la révolution, cet outil de pêche est apparu de nouveau chez les pêcheurs le nombre de chalutiers ne cesse d’augmenter. 25
Figure 61 : Filet de pêche Source : Auteur
Cet outil de pêche sert à trainer toute sorte de ressources halieutiques qui s’opposent à son chemin. C’est un outil dévastateur de la biodiversité maritimes. c) Le ‘Daech’ Pour les quelques années précédentes, les ressources halieutiques retirées de la mer ne couvrent plus les besoins des habitants de l’archipel. Les espèces maritimes se dégradent. Récemment, une nouvelle espèce est apparue dans les mers de Kerkennnah : Le crabe « Portunus pelagicus », surnommé par les pêcheurs ‘Daech’. C’est une espèce exotique qui menace la productivité maritime de l’archipel. Il dévore certaines espèces de poissons et détruit avec ses pinces bleutées les filets des pêcheurs. Ainsi, son Introduction constitue un vrai danger pour les espèces maritimes indigène et sur la diversité biologique. Elle cause un bouleversement majeur de l’écosystème marin.
24 25
https://inkyfada.com/fr/2015/06/10/charfia -vs-tartaronne-lequation-impossible/ https://inkyfada.com/fr/2015/06/10/charfia -vs-tartaronne-lequation-impossible/
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5.3 Festivités et évènements sociaux a) Associations Certaines associations sont apparues sur l’archipel. Elles visent à améliorer la vie des insulaires sur le niveau social, économique et environnemental comme Jeunes Science Kerkennah. L’association Jeunes Sciences Kerkennah (JSK) a organisé plusieurs évènements avec la participation des jeunes et des spécialistes pour lancer un appel à la protection de l’archipel, sensibiliser les gens à la problématique de l’environnement et les inciter à la protection des espèces maritimes. Cette association organise aussi des événements pour mettre en valeur le patrimoine culturel de l’archipel.
Figure 62 : Projection vidéo sur les Charias pour les enfants Source : jeunes science kerkennah
Figure 63 : La réutilisation des objets recyclables Source : jeunes science kerkennah
Figure 64 : Valorisation des techniques de pêche ancestrales Source : jeunes science kerkennah
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b) Activités sociales Matza Kerkennah en 2017 :
27 Mars -09 Avril2017
o Deux semaines de travail et de contact direct avec les insulaires et les pêcheurs des îles de Kerkennah. o Les œuvres reflètent la culture des insulaires et leurs modes de vie quotidienne.26 o Ce projet s’intéresse non seulement à la valorisation du patrimoine de l’archipel mais aussi à la question de l’écologie et de politique dans le but d’améliorer les conditions de vie et de mettre l’Art au service de l’Humain ».3
Figure 65 : Affiche de l'évènement Matza Kerkennah 2017 Source : internet
La saison bleue, Kerkennah :
o L’évènement : s’intéresser à la pêche comme moyen de subsistance et à la mer comme véritable espace commun et lieu de partage. 27 15 juin - 15 octobre en 2018, organisé par l’Institut Français de Tunisie
o Son but est de mettre en valeur le potentiel maritime de la Tunisie. o Les participants sont des passionnés et spécialistes des sujets maritimes.
o L’évènement consiste en un circuit culturel, scientifique, économique, touristique.
o Il traite des problèmes qui menacent Figure 66 : Logo de l'évènement la saison bleue Source : internet
l’écosystème marin et vise à sensibiliser le grand public autour des questions écologiques et la préservation du patrimoine maritime.
26
https://tunisie.co/article/8003/sortir/expos -et-vernissages/matza-kerkennah-145511 https://www.tekiano.com/2017/04/11/exposition -matza-kerkennah-la-mer-un-espacecommun-du-14-avril-au-7-mai-au-musee-du-bardo-video/ 27
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Festival de pêche Charfia
20 - 31 août 2018, Ouled Ezzedine et Attaya
o Rassemblement de la population. o Une manifestation enjouée et participative des insulaires et des non-insulaires o Les participants peuvent essayer la pêche sous la direction des pêcheurs.
Figure 67 : Festival Charfia Source : internet
Festival de pêche Dammasa
17 - 18 - 19 août 2018 à Attaya,
o Mettre en valeur la technique de pêche Dammasa, méthode référentielle à l’Attaya.
Figure 68 : Festival de Dammasa Source : internet
Festival des poulpes
Le dernier festival de poulpe était en décembre 2010 vu la rareté des poulpes.
Ces festivals de pêche œuvrent à la promotion des techniques de pêche traditionnelles sur les différentes îles de l’archipel et montrent l’intérêt de la société pour faire revivre le savoir-faire ancestral.
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Kerkennah#01 : Festival International de Photographie et d’Arts visuels
21 - 27 juin 2018.
C’est Le premier festival consacré à la photographie, aux arts numériques et à la vidéo. des expositions, des rencontres, des débats sur les 14 îles de l’archipel de Kerkennah du 21 au 27 juin 2018. » 4 « Kerkennah semble avoir trouvé son identité artistique.» 28 C’est Le premier festival consacré à la photographie,
Figure 69 : Festival de la photographie Source : internet
Cette manifestation s’est étendue sur tout l’archipel en passant par différents points sur l’archipel à Borj Hsar, Sidi Fraj, Ouled Kacem, l’Attaya … abritant le programme de cet évènement 29
A cause de la rareté d’endroits de culture et de loisir dans la zone de l’Attaya, Le bâtiment considéré dans ce mémoire était exploité pour la première fois comme espace d’exposition des tableaux du festival de Photographie et d’Arts visuels Kerkennah#01
Conclusion Il y a une volonté des insulaires pour mettre en valeur leur patrimoine. Ce patrimoine peut être le support d’activités culturelles et touristique.
28 29
id déco edition n°37 p. 48 http://kerkennah-01.com/#adresses_utiles_section
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Chapitre III. El Attaya : une deuxième centralité
48
1. Présentation de la localité 1.1 Situation L’Attaya est l’une des localités principales de l’archipel (Figure 15). Elle se situe à l’extrémité sud-est de Kerkennah. La zone de l’Attaya constitue une zone de fort intérêt écologique (Figure 29).
Elle est délimitée par la mer au sud et à l’est et par des zones agricoles du nord et de l’ouest.
Figure 70 : Les limites administratives de la localité Source : Auteur
49
1.2 Analyse urbaine L’Attaya est c’est une localité importante de l’archipel de point de vue de sa taille. Elle fait environ 200 hectares dont 55 hectares sont urbanisés 30
Figure 71 : Schéma directeur d’aménagement des iles Kerkennah 1998 Source : ministère de l’environnement modifiée par l’auteur
Figure 72 : Proximité de la mer et de la palmeraie Source : Auteur 30
Révision Plan d’Aménagement Urbain d ’El Attaya
50
On remarque que les noyaux urbains naissent toujours entre le port et les palmeraies. La proximité de la mer et des terres agricoles est une nécessité. Elles sont les ressources de subsistance des insulaires.
Cette localité comporte : ▪
▪
L’ancien village initial de l’Attaya situé à l’est de l’archipel. Il est en relation directe avec la mer du coté est. Le village ancien comporte l’ancien port de pêche de l’Attaya. Deux extensions du village l’une vers le sud et l’autre vers l’ouest.
Le port de l’Attaya est le principal port de pêche de l’archipel.
Figure 73: Extensions du noyau urbain de l’Attaya Source : Auteur
51
L’extension du village faite vers le sud se justifie essentiellement par la proximité du nouveau port équipé et aménagé de l’Attaya.
➔ Le port est un élément de repère attracteur des insulaires, ainsi que des visiteurs.
Figure 75 : Carte du port d'El Attaya Source : Direction régionale de l'équipement et de l'habitat de Sfax
Figure 74 : Le port de l'Attaya Source : Auteur
1.3 Analyse paysagère
Figure 76 : Lecture de paysage environnant Source : Auteur
➔ Le paysage est dominé par la présence de la mer
52
Figure 77 : Lecture de paysage 1 Source : Auteur
Figure 78 : Lecture du paysage 2 Source : Auteur
53
Figure 80 : Lecture du paysage 3 Source : Auteur
Figure 79 : Lecture du paysage 4 Source : Auteur
54
2. Caractéristiques de la localité 2.1 Accessibilité Il s’agit d’une Infrastructure en routes facilitant il y a présence des transports publiques notamment les bus.
l’arrivée
à
l’Attaya.
Figure 81 : Voies véhiculaires de l'Attaya Source : Auteur
Le village est facilement accessible.
55
Population C’est une zone urbaine fortement peuplée. D’après le recensement de 2014 de L’INS, ce village comporte 22% de la population totale de l’archipel. C’est le village le plus peuplé après Mellita. Il renferme 3 468 habitants parmi eux, 400 pêcheurs environ. Elle se caractérise par une population croissante ; une projection de la population en 2044 confirme qu’elle peut atteindre les 4332. L’Attaya peut être considérée comme une centralité urbaine secondaire.
Figure 82 : Nombre de la population des localités de l'archipel Source :INS 2014
2.2 Les équipements existants Le village de « El Attaya » est un village de prêcheurs. La pêche est alors l’activité principale de l’Attaya. C’est la source principale de revenus de ses habitants. En effet, 72% de la main d’œuvre est active dans ce secteur31 La plupart des équipements existants : ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪ ▪
Une école primaire Un dispensaire Un centre de formation de pêche Deux mosquées Une station radio phare Restaurants Usine de fabrication des bateaux de plaisance (désaffectée)
Figure 83 : Fonctions existantes sur la localité Source : Auteur
Le village est dépourvu d’équipements socio-culturels, de sport et de loisir.
31
Plan d’aménagement urbain Attaya
56
Chapitre IV. Le Site d’intervention
57
1. Choix du site 1.1 Emplacement Le site présente un emplacement stratégique car il fait relier véritablement la ville et le port.
Figure 84 : Le site : entre le port et le village Source : Auteur
La relation Village-port est limitée sur la pêche et l’achat de poissons. Le site d’intervention à l’entrée du port permet de consolider la relation portvillage.
58
A 1.2 Potentialités
Le bâtiment est à proximité du port et des quartiers de la nouvelle extension sud du noyau urbain (Figure 73)
B
Le bâtiment renforce non seulement le lien avec le village mais aussi avec son environnement. La réhabilitation de cette construction désaffectée nous aide à profiter des paysages.
B
Figure 85 : Ouverture sur la mer
Source : Auteur
A
Figure 87 : Coupe B-B Source : Auteur
Figure 86 : le site, un point de liaison
Source : Auteur
Il faut profiter de la proximité de la mer.et de l’ouverture sur la mer des deux côtés.
Le site se situe est installé dans un emplacement intermédiaire entre le milieu naturel et le milieu urbain.
Figure 88 : Coupe A-A Source : Auteur
59
1.3 Accessibilité Le site est facilement accessible par voies véhiculaire
Figure 89 : Accessibilité au site Source : Auteur
60
2. L’usine à l’abandon 2.1 Relevé de l’existant Le terrain sujet porte comme vocation « Za » : zone d’activités. Il fait 9 000 m² de superficie. La surface bâtie est de 4500 m². Le terrain d’intervention comporte un bâtiment industriel désaffecté (Figure 90). –
Figure 90 : Usine désaffectée à l'Attaya Source : photo prise par Auteur
C’est une usine à l’abandon. Une construction désertée par les hommes mais qui reste existante comme une trace dans le site. Elle se caractérise par sa grande taille et par sa forme parallélépipédique simple et épurée. Elle est intégrée dans le paysage. Elle constitue un élément repère dans la localité de l’Attaya.
61
a) Plan de situation
Figure 91 : Plan de masse Source : propriétaire
b) Plan rez de chaussée
Figure 92 : Plan RDC Source : Propriétaire + Auteur
Dépôt Administration Atelier de fabrication des barteaux
62
c) Plan étage
Figure 93 : Plan R+1 Source : Propriétaire + Auteur
Dépôt Administration
d) Façades
Figure 94 : Façade 1 Ech 1/500 Source : Auteur
Figure 95 : Façade 2 Ech 1/1000 Source : Auteur
63
Plan structure
Figure 96 : plan structure Ech : 1/250 Source : Auteur
Le bâtiment présente deux parties de deux types de structures différentes : •
•
Une première partie qui referme des poteaux en béton armée et une charpente métallique qui sert pour la toiture. La hauteur de cet espace est assez importante d’environ 12 mètres La deuxième partie comporte une structure en poteaux-poutres simple qui s’étale sur deux étages d’une hauteur sous plafond de 3.5 mètres chacun
Figure 97 : représentation 3D de la structure existante Source : Auteur
64
Figure 98 : vues extĂŠrieures de l'usine
Source : Auteur 65
➔ Le vestige industriel présente une rupture avec le paysage
2.2 Analyse de l’état actuel L’enveloppe extérieure de l’usine est pratiquement restée intacte ; le bâtiment est en bon état à l’exception de quelques fissures superficielles. •
Il s’agit de fissures et de décollement de l’enduit des poteaux sortants en saillie de la paroi l’extérieure de l’usine.
•
Ces fissures dévoilent que les poteaux sont en béton armé
66
•
La toiture d’une partie de l’usine est une charpente métallique. Elle est supportée par une série de poteaux en béton armé.
•
Cette toiture est en état de dégradation.
•
Il s’agit d’un décollement de l’enduit de peinture des murs à l’intérieur du bâtiment.
•
Déformation er dégradation de la menuiserie (Fenêtres et portes)
67
2.3 Historique du bâtiment La vocation initiative du bâtiment consiste à la fabrication et l’exportation des bateaux de plaisance vu la proximité de la mer et du port. Pendant sa période d’activités, il était occupé par deux entreprises d’une manière successive.
– –
Il été construit pour abriter une société italo-tunisienne spécialisée dans la fabrication des grands bateaux. Cette usine était sous la direction de Mr Houass. L’usine ne fonctionnait pas. Le propriétaire est décédé lors des travaux exécutés sur le site. Les travaux sont arrêtés.
A la fin de l’année 2010, le bâtiment était vendu à un nouveau propriétaire privé : Mr. Moncef Khemakhem , le propriétaire actuel. Le bâtiment était le siège de l’entreprise « Saniboat », une entreprise spécialisée dans la fabrication de bateaux de plaisance en résine. Cette entreprise avait un deuxième local situé à Sfax.
Figure 99 : Produits de "Saniboat" Source : le propriétaire
Avec la révolution tunisienne, L’activité de cette deuxième entreprise est arrêtée et le bâtiment est resté désaffecté jusqu’à aujourd’hui.
68
En Juin 2018, le bâtiment a abrité une exposition de photographie à l’occasion de l’évènement « Kerkennah#01 » (Figure 69 : Festival de la photographie page 47)
Figure 101 : Mise en place de cloisons démontables pour l'exposition temporaire Source : internet
Figure 100 : Projection audio-visuelles Source : internet
Figure 102 : Exposition de photographies Source : internet
Le bâtiment désaffecté est le sujet de ce mémoire. On donnera une nouvelle vie et un nouvel usage à l’usine.
69
Chapitre V. Projets de rĂŠfĂŠrence
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1. Musée des pêcheries 1.1 Justification du choix du projet
Il s’agit d’une réhabilitation d’un ancien bâtiment industriel, à proximité du port. C’est un bâtiment repère pour la ville. Sa reconversion en musée prend en considération l’aspect historique et social de la ville. Elle préserve la mémoire du lieu. La pêche est l’activité locale de la ville. Le bâtiment lui-même met en valeur des objets de collection en rapport avec la pêche. En outre, il sensibilise les gens au trésor marin Fécampois.
1.2 Présentation du projet Maitre d’ouvrage : Ville de Fécamp Maitre d’œuvre : Basalt Architecture Surface du projet 5.800 m² Inauguré le 07 / 12 / 2017
71 Figure 103 : Photo du musée réhabilité Source : www.basalt-architecture.com/
Figure 104 : Situation du projet Source :Google earth + Auteur
Le bâtiment se situe dans la ville de Fécamp au cœur du port. Il se situe entre les deux bassins du port. Le cadre naturel environnant comporte des vues imprenables sur le port, les falaises et les anciens quartiers de la ville.
Il s’agit d’une récente réhabilitation et une nouvelle extension d’une ancienne sécherie de poissons. Cette ancienne sècherie de poissons a été inaugurée dans les années 50 (Figure 105). Elle a été un édifice repère pour la ville de Fécamp.
72
En 1996, l’usine a été livrée à l’abandon, ensuite elle a été rachetée par la municipalité Fécampoise et réhabilitée pour devenir le siège d’un musée de pêcheries. (Figure 106)
Figure 105 : Photo ancienne de la sécherie de poissons de Fécamp Source : www.basalt-architecture.com/
Figure 106 : Le nouveau bâtiment après la réhabilitation Source : www.basalt-architecture.com/
Une extension est rajoutée à l’ancien bâtiment. Cette extension est visible de l‘extérieur. Le bâtiment actuel est la combinaison de deux styles architecturaux différents : une partie ancienne et une nouvelle extension contemporaine. (Figure 107) Le bâtiment lui-même est un objet de collection vu sa valeur historique pour la ville.
Figure 107 : Partie rénovée et partie ancienne Source : Auteur
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1.3 Le programme fonctionnel L’accès se fait par ascenseur. On arrive au belvédère de Fécamp, la nouvelle extension du bâtiment. Puis, on redescend étage par étage en faisant le tour du musée
Sortie
Accès
Figure 108 : la circulation verticale du musée des pêcheries Source : Auteur
Figure 109 : La nouvelle extension du musée Source : Auteur
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Le belvédère de Fécamp offre une vue panoramique 360° sur la ville Fécampoise. Il met en exergue le cadre naturel environnant : La mer, les côtes, les falaises, le port et le tissu urbain de la ville.
Figure 110 : La partie ancienne du musée Source : Auteur
Le musée présente des collections d’objets originaux hérités des ancêtres. Ceci est dû à une richesse de l’histoire maritime de la ville de Fécamp. Ces collections sont présentées en cinq séquences séparées réparties d’une manière cohérente et dans un ordre chronologique. Le programme muséographique le plus important dans le bâtiment concerne les collections de l’histoire de la pêche.
Le musée des pêcheries met en valeur l’activité principale de la ville : La pêche. La pêche à la morue est la pêche pratiquée le plus dans la ville Fécampoise.
75
Figure 111 : Croquis d'ambiance de l’intérieur du musée Source : www.basalt-architecture.com
Le programme fonctionnel du musée comporte différents espaces parmi lesquels on note ces trois principaux :
Un espace de documentation sur l’histoire de la pêche et sur les techniques adoptées par les pêcheurs.
Des salles d’expositions permanentes et temporaires des collections ancestrales héritées des anciens pêcheurs et des méthodes de pêches.
Salles audio-visuelles : Des projections et des court-métrages à propos l’histoire, les techniques de pêche et le trésor marin.
76
2. Lilyfield Warehouse 2.1 Justification du choix du projet
Il s’agit d’une reconversion d’une usine désaffectée en un espace de vie quotidien animé. Cette transformation consiste à insérer des espaces verts au sein de la construction existante. L’approche environnementale pour ce projet consiste à la réutilisation des matériaux locaux. La conservation de la structure et de la mémoire du lieu est primordiale dans cet exemple de réhabilitation.
2.2 Présentation du projet Maitre d’ouvrage : un jeune couple et deux enfants Maitre d’œuvre : Virgina Kerridge
77
Il s’agit d’une usine ayant une double fonction : fabrication de bonbons et entrepôt de stockage de meubles. L’usine est construite dans les années 1900. Elle a été abandonnée et transformée en une maison pour un jeune couple et deux enfants.
La transformation de l’usine n’empêche pas l’architecte de garder l’aspect industriel du bâtiment. Il y a Insertion des espaces extérieurs au sein de la bâtisse. Ces espaces verts permettent un meilleur confort pour les usagers et un air de jeux pour les enfants. L’ancienne structure de l’usine est conservée. C’est une structure en bois visible et renforcée par un squelette métallique nécessaire à la stabilisation du bâtiment. (Figure 112)
Figure 112 : Conservation de la structure Source : www.australiandesignreview.com/
L’idée principale de la reconversion est la conservation de la mémoire du lieu de l’usine et son aspect industriel.
Pour rester dans le même aspect esthétique brute de la manufacture et aussi pour des soucis environnementaux, l’architecte propose aux propriétaires d’utiliser les matériaux recyclés et ceux qui sont récupérés du site. Les matériaux utilisés sont le bois, le métal, l’acier et le vitrage. Ces matériaux forment un tout harmonieux. (Figure 113)
L’utilisation du vitrage permet d’éclairer davantage l’espace et de lui attribuer une ambiance conviviale. () Figure 113 : Vue extérieure Source : www.australiandesignreview.com/
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Figure 115 : Vue intérieure Source : www.australiandesignreview.com/ modifiée par l’auteur
Figure 114 : Vue de l'espace extérieur Source : www.australiandesignreview.com/ + Auteur
La jonction entre les espaces se fait par des passerelles et des passages traversant l’espace vert (Figure 114).
79
On peut attribuer de nouvelles fonctions à un espace existant (Dans ce cas : L’insertion des espaces verts au sein du bâtiment) tout en conservant la structure existante. Ceci permet de conserver l’histoire et la mémoire du lieu.
La jonction entre les compartiments du bâtiment peut être assurée par insertion d’espaces verts, par des passerelles ainsi que par l’existence d’une structure existante revenant à l’historique du lieu.
L’utilisation des matériaux récupérés sur le site et des matériaux recyclés met en valeur l’approche environnementale d’un projet architectural. Ces matériaux locaux forment un tout harmonieux.
80
3. Brin 69 Napoli 3.1 Justification du choix du projet
Il s’agit d’une réhabilitation d’un bâtiment industriel abandonné avec conservation de la structure initiale métallique. L’approche environnementale pour ce projet réside dans le fait d’’intégrer une bande végétale dans le bâtiment et le recours aux techniques du développement durable. La transparence permet d’assurer la liaison avec l’entourage de la ville, s’ouvrir sur les quartiers anciens Le choix de ce projet architectural s’est fait par rapport à sa forme longitudinale et par rapport à la charpente métallique de sa structure.
3.2 Présentation du projet Maitre d’ouvrage : Ville de Napoli, Italie Maitre d’œuvre : Vulcanica Architecture (Marina Borrelli, Eduardo Borrelli, Aldo di Chio) Surface du projet : 27 000 m² (40m largeur et 22m de hauteur)
81
Figure 116 : Vue globale du bâtiment Source : www.vulcanicaarchitettura.com/
Le hangar est construit au début des années 1900. Il se situe dans une zone industrielle à l’est de Naples. Il est aujourd’hui réhabilité par l’agence d’architecture Vulcanica. Ce projet vise essentiellement à revaloriser le paysage industriel.
Figure 117 : Coupe perspective Source : www. floornature.eu Modifiée par l'auteur
82
Les architectes ont respecté la même forme géométrique de l’usine. Ils recourent à la transparence comme moyen pour renforcer les liens de l’usine avec son contexte. (Figure 118). Le nouveau bâtiment établi de nouveaux liens sur la ville historique.
Figure 118 : vue intérieure du nouveau bâtiment Source : Vulcanica Architettura, Naples, Brin 69, rénovation d'un complexe industriel
Figure 119 : La structure initiale du bâtiment Source : Vulcanica Architettura, structure d'un complexe industriel, Naples
Pour la réhabilitation du bâtiment, les architectes ont conservé la structure métallique de l’usine. ( Figure 119). Ils ont donné à l’espace de nouvelles vocations qui s’adaptent avec les nouvelles exigences des usagers.
Le RDC est commercial assure le contact avec l’extérieur Les galeries comportent des parcours, des pont suspendus traversants la ligne verte et des jardins suspendus. 83
Pour des soucis de durabilité, l’architecte décide d’intégrer une bande végétale au sein du bâtiment. Ceci lui permet d’améliorer la qualité de l’air et d’absorber les ondes et les substances toxiques libérés par les ordinateurs.
Figure 120 : Bande végétale Source : www.vulcanicaarchitettura.com/brin-69
Le bâtiment met en exergue les nouvelles technologies. A travers ce projet, l’architecte souhaite accorder une nouvelle lecture contemporaine à l’héritage architectural industriel. La transparence permet à l’architecte d’établir des liens avec le paysage et le contexte.
84
4. The ID Town 4.1 Justification du choix du projet Il s’agit d’une réhabilitation d’un ancien bâtiment industriel, à proximité de la mer et noyé dans la verdure. C’est un bâtiment repère pour la ville. Sa reconversion prend en considération l’aspect historique du bâtiment. Cette usine admet des galeries d’exposition et des espaces pour les artistes à l’intérieur du bâtiment. Elle préserve la mémoire du lieu. Conservation de la texture ancienne du bâtiment.
4.2 Présentation du projet Maitre d’ouvrage : Shenzhen en Chine Maitre d’œuvre : Architecte O-OFFICE Surface du projet : 8 hectares
85
Il s’agit d’une usine à l’abandon à Shenzhen en Chine. Elle est réhabilitée par les architectes O-OFFICE. Usine de fabrication des habits transformée en un pavillon ouvert (Figure 121)pour l’art. on introduit des compartiments pour les artistes à l’intérieur de l’usine. Elle renferme aussi des galeries d’exposition ( Figure 122), des espaces de rencontre et des cafés.
Figure 122 : Galerie : ambiance intérieure de l’usine Source : Archdaily
Figure 121 : L'usine : un pavillon ouvert Source : Archdaily
86
4.3 Approche environnementale Elle se situe sur une colline, entourée de montagnes et à proximité de la mer. Le paysage environnant est très agréable.
4.4 Parti architectural Dans ce projet l’architecte établie une dualité entre l’ancien et le nouveau L’architecte met en valeur l’ancienne texture de l’usine. C’est une architecture brute.
Figure 123 : matériaux utilisés
Figure 124 : Ambiance intérieure de l'usine
87
Figure 125 : Ambiance intérieure Source : Archdaily
La grandeur de la taille de l’usine désaffectée permet la création des petits espaces dans l’ancien bâtiment même. Ceci permet de concevoir des petits ilots réduits à une échelle humaine dans un bâtiment à grande échelle.
Figure 126 : intégrer de nouveaux Box Source : Archdaily + Auteur
88
5. Baie de Soumbédioune 5.1 Justification du choix du projet
Profiter des méthodes de construction ancestrales pour accorder une nouvelle lecture à l’architecture vernaculaire. Le projet admet une influence sur la société. Il met en valeur et en ordre l’activité artisanale de pêche. Le projet incite l’amélioration de la qualité de vie des pêcheurs.
5.2 Présentation du projet Maitre d’ouvrage : projet financé par le Maroc Maitre d’œuvre : Architecte Mehdi Berrada Surface du projet 9 000 m²
89
5.3 Approche environnementale
Figure 127 : Vue générale sur le projet Source : http://ameditions.net/
C’est un village des pêcheurs : un projet financé par le Maroc et conçu pour le Sénégal. Il se situe sur la corniche d’un quartier à l’ouest de Dakar. Auparavant, le site renfermait des structures en charpente ayant comme fonction la fabrication des pirogues de pêche. Les structures en charpente sont retirées et un nouveau bâtiment est conçu à ce propos.
5.4 Parti architectural A travers ce projet, l’architecte souhaite accorder une nouvelle lecture contemporaine à l’héritage architectural Optimiser les espaces et les organiser suivant un ordre chronologique. Il tend à organiser la vie des pêcheurs et à rendre l’activité artisanale une activité plus structurée et bien organisée. Il opte pour mettre en valeur de l’activité locale de pêche. Un projet architectural peut contribuer à améliorer l’état social et culturel d’une ville ou d’une région. Elle réorganise la vie des habitants afin de la rendre meilleure. Mettre en valeur l'architecture vernaculaire avec une nouvelle lecture contemporaine. 90
6. Synthèse Projet / Caractéristiques Brin 69 Napoli
Reconversion d’une usine en un espace de travail à Naples en Italie. Elle se situe dans une zone industrielle et à proximité des quartiers anciens.
• • •
•
S’ouvrir sur l’extérieur et établir une connexion visuelle avec le voisinage.
•
Travailler sur la transparence et faire entrer la lumière naturelle
•
Mettre en valeur l'architecture industrielle avec une nouvelle lecture contemporaine. Intégrer une bande végétale au sein du bâtiment
•
Lilyfield Warehouse
Concept retenus Conserver l’ancienne structure du bâtiment. Préserver l’aspect industriel. Mettre en avant les techniques nouvelles.
• • • •
Utiliser les ponts pour relier entre les espaces Utiliser les matériaux locaux et les matériaux récupérés sur site. Conserver la structure et créer un espace végétal. Assurer une liaison entre les espaces.
Reconversion d’une usine en un une maison, située dans une zone industrielle. 91
The ID Town
• •
Reconversion d’une usine abandonnée en un pavillon • abritant des box pour des artistes. L’usine est entourée de montagnes et à proximité de la mer. •
Musée des pêcheries
• •
Réhabilitation d’une usine au port de la ville de Fécamp par • • Basalt Architecture.
Baie de Soumbédioune
Préserver l’historique du lieu La conservation de la texture ancienne du bâtiment existant à son état brute pour stimuler la mémoire du lieu.
Créer une dualité entre Ancien et Nouveau.
Intégrer des box dans le bâtiment existant pour créer des espaces à une échelle humaine.
Prendre en considération le contexte social de ville. Profiter des paysages environnants.
Créer des espaces pour la sensibilisation. Mettre en œuvre l’activité locale de la ville.
•
Attribuer une nouvelle lecture pour une architecture vernaculaire.
• • •
Conserver l’identité d’une architecture vernaculaire Réaliser une architecture à un état brute.
Mettre en ordre une activité importante dans la région (la pêche)
Village des pêcheurs conçu à l’identité marocaine. Il se situe sur la corniche près de la mer. 92
Chapitre VI. Le projet
93
Au vu des caractéristiques du site, de son potentiel paysager, des objectifs du projet, des éléments du programme et des éléments retenus de l’étude des projets de références, les choix du parti architectural visent à : ▪ ▪ ▪ ▪
Créer une vue sur la mer Créer une entrée du côté de la voie la plus animée Assurer une Interrelation entre les différents espaces Garder une cohésion entre le port (source de vie des insulaires) et le reste de
▪ ▪
la ville. Créer un lieu de rassemblement pour, les jeunes, les artisans Créer une liaison entre :
Figure 128 : Schéma explicatif
Source : Auteur
1. Présentation du projet Ce projet est destiné à toutes les catégories de la population et à tous les âges. Il renferme essentiellement les anciens artisans ainsi que les jeunes. D’après les analyses précédentes, ces deux catégories de personnes représentent la population dominante de l’archipel. Le but de ce programme est de transmettre le savoir-faire local des gens âgés aux jeunes.
Figure 129 : Schèma explicatif Source : auteur
Ce projet permet de fournir des emplois de travail pour les différentes catégories. Ceci pourrait réduire le taux de chômage dans l’archipel. 94
Le projet renferme des espaces d’activités et d’interaction permettant aux jeunes surtout d’améliorer leurs compétences intellectuelles et sociales ainsi que de pratiquer leurs loisirs. De plus, le projet sera un repère pour la région un nouveau point d’attraction qui invite les touristes. Il servira à partager la culture Kerkennienne avec les étrangers et de renforcer la relation insulaire / étranger. Ceci peut garantir le partage des connaissances en conservant la culture kerkennienne. L’idée est de créer un nouveau type de tourisme : « Tourisme solidaire » qui crée des échanges avec des interactions permettant la mise en valeur de nos héritages.
1.1 Programme fonctionnel proposé D’après l’analyse du tissu urbain de la zone de l’Attaya et d’après les fonctions existantes sur le site, on constate que la zone de l’Attaya est une zone dépourvue d’équipements socio-culturels, sportifs et de loisirs. 32 D’ailleurs, lors de mes visites sur site, un air d’abandon règne sur la zone. La pêche étant la principale activité de la région, il parait impératif de créer des espaces visant à améliorer non seulement le rendement de l’activité de la pêche mais aussi la qualité de vie des habitants de l’archipel. Pour cela on va créer trois lots différents :
Figure 130 : schéma explicatif Source : Auteur
32
PAU de la localité de l’Attaya
95
a) Espace de sensibilisation Il est important que les visiteurs soient conscients du sérieux problème menaçant l’archipel. Avec des expositions et des projections audiovisuelles, on accorde de l’importance à la réhabilitation des techniques de pêche conventionnelles permettant la préservation de la biodiversité maritime. Il faut sensibiliser les jeunes pêcheurs et les nouvelles générations aux bienfaits de la pêche ancestrale raisonnée et au respect des réglementations dans le secteur. o Salle polyvalente Cette salle est destinée pour l’organisation des évènements associatifs et sociaux. (Page 44)
b) Espace d’apprentissage o Ateliers d’artisanat C’est un espace d’interaction et de partage qui permet de : ▪ ▪ ▪
Profiter du savoir-faire des artisans locaux pour conserver l’identité de Kerkennah et des activités traditionnelles locales. Mettre en valeur des techniques de pêche ancestrales. Produire des outils de pêche à l’ancienne avec les matières locales : de la terre et des palmes ; des produits respectueux à la nature et à l’environnement. o Espace de documentation
Cet espace fournit aux visiteurs l’occasion pour avoir une documentation sur la vie maritime, sa faune et sa flore. Ainsi, on peut savoir plus sur l’histoire de la pêche et des activités locales de l’archipel. Fournir un espace de lecture. Ceci aide les jeunes à améliorer leurs connaissances
c) Espace de Loisir On doit profiter des paysages environnants et de l’emplacement stratégique du bâtiment pour créer des espaces d’admiration et de loisir en relation avec la mer et ses ressources halieutiques. A travers les sorties en felouques on peut assurer un contact direct avec la mer. On organise des sorties en felouques vers différentes zones à Kerkennah et surtout vers l’ile Gremdi connu par la richesse de sa biodiversité en faune et flores. L’atelier de fabrication de felouques en miniature est un espace interactif. 96
Figure 131 : Organigramme Source : Auteur
A partir de ces éléments nous avons proposé un programme fonctionnel pour notre projet.
97
1.2 Parti architectural
Figure 132 : schĂŠma explicatif du parti Source : Auteur
98
Figure 133 : orientation et direction du site Source : Auteur
99
2. Esquisse proposée
Figure 134 : Des intentions souhaitées Source : Auteur
100
Le projet sujet de ce mémoire est considéré comme construction durable car il comportera des critères de durabilité.
En effet, l’intervention faite sur le bâtiment existant consiste à une réhabilitation et une reconversion. Ces interventions permettent d’améliorer l’état actuel de l’usine pour lui donner une deuxième vie avec des meilleurs conditions. Pour ceci, on veillera à respecter les critères de durabilité suivants : o o o o o
La forme de la toiture permet la collecte des eaux pluviales La hauteur du bâtiment permet une aération naturelle La Présence de la lumière zénithale diminue la consommation de l’énergie L’intégration du végétal dans le bâtiment L’utilisation des matériaux locaux
Figure 135 : Schéma explicatif Source : Auteur
Figure 136 : Axonométrie arrachée de l’esquisse proposée
101
102
103
Conclusion générale Ce mémoire s’inscrit dans le thème de développement durable. Le sujet traité est celui de la requalification des édifices industriels désaffectés, leur réhabilitation et leur reconversion. Le support d’étude est une usine abandonnée située dans un endroit stratégique. Elle constitue un point de liaison entre le nouveau port et le village de l’Attaya. Cependant, elle présente une rupture avec son contexte. Le but de ce mémoire est de donner à l’usine une nouvelle vie suivant des normes de durabilité et une deuxième fonction respectueuse de l’environnement. Ce projet tend à valoriser l’activité de pêche et la réhabilitation des techniques de pêche ancestrale tout en tirant profit du savoir-faire local de l’archipel et incitant à améliorer la qualité de vie des insulaires.
104
Bibliographie Webographie • • • • •
• • • • • • • • •
www.apal.nat.tn/ www.rac-spa.org/fr/node/1626 www.kerkenniens.com/ docplayer.fr/40950569-Etude-de-faisabilite-pour-le-developpement-de-lapeche-tourisme-dans-les-regions-du-golfe-de-gabes-tunisie.html www.basalt-architecture.com/ www.australiandesignreview.com/ www.vulcanicaarchitettura.com/ www.floornature.eu www.Archdaily.com http://ameditions.net/ INS.tn https://www.ideomagazine.com/kerkennah01/ http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/ https://journals.openedition.org/bagf/1689
Publication PDF • • • • •
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Rapport de diagnostic pêche kerkena Les perspectives du développement touristique durable dans un territoire insulaire vulnérable : Le cas des iles de Kerkennah Etude interdisciplinaire de l’habitat humain dans les écosystèmes insulaires République Tunisienne, Ministère de l’équipement et de l’habitat direction de l’urbanisme, Ministère de l’intérieur commune de Kerkennah ‘’Développement agricole intégré des Iles Kerkennah ‘’ Etude effectuée pour le gouvernorat de Sfax par la société internationale d’Etude et d’Aménagement. Octobre 1976. https://planbleu.org/sites/default/files/upload/files/Rapport_Final_Climagin e_1_Kerkennah.pdf http://www.racspa.org/sites/default/files/doc_medmpanet/final_docs_tunisia/j.kerkennah _strategy_for_stakeholders_fr.pdf http://www.racspa.org/sites/default/files/doc_medmpanet/final_docs_tunisia/h.kerkennah _socioeconomic_study_fr.pdf http://iresa.agrinet.tn/announce/Rapportdediagnosticpechekerkena.pdf 105
Ouvrage • • • • • • • • • •
Plan d’aménagement urbain de la localité d’El Attaya Les iles Kerkena (Tunisie) Etude d’ethnographie Tunisienne et de géographie humaine Andrés Louis de l’institut des belles lettres de Tunis. Livre engin de pêche de la Tunisie. Schéma de cohérence des îles Kerkennah 2018 Atlas îles Kerkennah Iddéco n 37 P 48 Mémoire de thèse : La mer : un point d’attache cercina Mémoire de fin d’étude : Reconversion El Makina Mémoire de fin d’étude : Kerkennah entre identité culturelle, projet de territoire durable et de régénération urbaine
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Table de figures Figure 1 : Les piliers du développement durable...................................................................2 Figure 2 : La différence entre une construction durable et une construction non-durable ....3 Figure 3 : Réchauffement climatique ....................................................................................3 Figure 4 : Schéma récapitulatif .............................................................................................5 Figure 5 : Exemples de déchets organiques ..........................................................................6 Figure 6 : Schéma explicatif de l’évaluation de cycle de vie...................................................7 Figure 7 : Emission des GES en Tunisie................................................................................ 10 Figure 8 : Emissions totales des GES par secteur ................................................................. 11 Figure 9 : Emissions des GES par catégories ........................................................................ 11 Figure 10 : L'économie de GES à Sfax en 2020 - Bilan carbone de Sfax ................................ 12 Figure 11 : Cycle de vie d'un bâtiment ................................................................................ 13 Figure 12 : Définitions des termes ...................................................................................... 13 Figure 13 : Repérage de l'archipel dans le pays ................................................................... 17 Figure 14 : Accessibilité de l'archipel .................................................................................. 18 Figure 15 : Carte des îles Kerkennah ................................................................................... 19 Figure 16 : Trafic véhiculaire dans l'archipel ....................................................................... 19 Figure 17 : Les port de Kerkennah ...................................................................................... 20 Figure 18 : Carte topographique de Kerkennah .................................................................. 21 Figure 19 : Variation de la salinité des terres ...................................................................... 21 Figure 20 : Surfaces submersibles ....................................................................................... 22 Figure 21 : Tentatives de protection de l'archipel ............................................................... 23 Figure 22 : Paysage de la mer ............................................................................................. 23 Figure 23 : Paysage de la mer à sidi Fenkhal ....................................................................... 23 Figure 24 : Paysage des palmiers de l'île Mellita ................................................................. 24 Figure 25 : Palmeraie au crépuscule de l'ile charqui ............................................................ 24 Figure 26 : Paysage des sebkhas à l"ile Charqui .................................................................. 24 Figure 27 : Schéma de cohérence des iles Kerkennah ......................................................... 25 Figure 28 : Paysages insulaires ........................................................................................... 26 Figure 29 : Schéma directeur d’aménagement de la zone sensible de Kerkennah ............... 27 Figure 30 : Extrait du recensement 2014 ............................................................................ 28 Figure 31 : Statistique 2014 ................................................................................................ 28 Figure 32 : Musée du patrimoine insulaire de l'Abbasia ...................................................... 29 Figure 33 : Plafond d’une chambre au musée du patrimoine insulaire de l’Abbasia ............ 29 Figure 34 : Plafond d’une chambre au musée du patrimoine insulaire de l’Abbasia ............ 29 Figure 35 : Configuration de la maison traditionnelle ......................................................... 30 Figure 36 : la cour intérieure du musée .............................................................................. 30 Figure 37 : Collecte de l'eau pluviale 'Mejel' ....................................................................... 30 Figure 38 : Marabout Sidi Salem ......................................................................................... 31 Figure 39 : Marabout Sidi Messaoud sur la plage ................................................................ 31 Figure 40 : La tour de Sidi Youssef : vestige Ottoman de Mellita ......................................... 31 Figure 41 : Le site antique de Borj el Hassar des îles Kerkennah (Cercina) ........................... 31 Figure 42 : Paysage combinant la mer, les palmiers et l’architecture vernaculaire .............. 31 Figure 43 : Les activités principales de l'archipel ................................................................. 32 107
Figure 44 : Felouque traditionnelle à voile .......................................................................... 33 Figure 45 : L'art de vannerie ............................................................................................... 35 Figure 46 : Les nasses ......................................................................................................... 35 Figure 47 : Le port de l'Attaya............................................................................................. 36 Figure 48 : Les gargoulettes ................................................................................................ 36 Figure 49 : pose de la Charfia ............................................................................................. 37 Figure 50 : Les composantes de la Charfia .......................................................................... 37 Figure 51 : Les filets en nylon remplacent les charfias......................................................... 38 Figure 52 : Principe de la technique de Charfia ................................................................... 38 Figure 53 : La pêche à la sautade ........................................................................................ 39 Figure 54 : Nasses traditionnelles pour la pêche ................................................................. 40 Figure 55 : Les dimensions règlementaires d'une nasse traditionnelle ................................ 41 Figure 56 : Drina en fer et nylon ......................................................................................... 41 Figure 57 : Bloc de ciment .................................................................................................. 41 Figure 58 : Les gargoulettes en argile cuite ......................................................................... 41 Figure 59 : Dimension règlementaire de la karour .............................................................. 42 Figure 60 : Un pêcheur au bord d’une felouque à moteur .................................................. 42 Figure 61 : Filet de pêche ................................................................................................... 43 Figure 62 : Projection vidéo sur les Charias pour les enfants ............................................... 44 Figure 63 : La réutilisation des objets recyclables ............................................................... 44 Figure 64 : Valorisation des techniques de pêche ancestrales ............................................. 44 Figure 65 : Affiche de l'évènement Matza Kerkennah 2017 ................................................ 45 Figure 66 : Logo de l'évènement la saison bleue ................................................................. 45 Figure 67 : Festival Charfia ................................................................................................. 46 Figure 68 : Festival de Dammasa ........................................................................................ 46 Figure 69 : Festival de la photographie ............................................................................... 47 Figure 70 : Les limites administratives de la localité ............................................................ 49 Figure 71 : Schéma directeur d’aménagement des iles Kerkennah 1998 ............................. 50 Figure 72 : Proximité de la mer et de la palmeraie .............................................................. 50 Figure 73: Extensions du noyau urbain de l’Attaya ............................................................. 51 Figure 74 : Le port de l'Attaya............................................................................................. 52 Figure 75 : Carte du port d'El Attaya ................................................................................... 52 Figure 76 : Lecture de paysage environnant ....................................................................... 52 Figure 77 : Lecture de paysage 1 ........................................................................................ 53 Figure 78 : Lecture du paysage 2 ....................................................................................... 53 Figure 79 : Lecture du paysage 4 ........................................................................................ 54 Figure 80 : Lecture du paysage 3 ........................................................................................ 54 Figure 81 : Voies véhiculaires de l'Attaya ............................................................................ 55 Figure 82 : Nombre de la population des localités de l'archipel........................................... 56 Figure 83 : Fonctions existantes sur la localité .................................................................... 56 Figure 84 : Le site : entre le port et le village ...................................................................... 58 Figure 85 : Ouverture sur la mer ......................................................................................... 59 Figure 86 : le site, un point de liaison ................................................................................. 59 Figure 87 : Coupe B-B ......................................................................................................... 59 Figure 88 : Coupe A-A......................................................................................................... 59 Figure 89 : Accessibilité au site .......................................................................................... 60 Figure 90 : Usine désaffectée à l'Attaya .............................................................................. 61 108
Figure 91 : Plan de masse ................................................................................................... 62 Figure 92 : Plan RDC ........................................................................................................... 62 Figure 93 : Plan R+1............................................................................................................ 63 Figure 94 : Façade 1 Ech 1/500 ......................................................................................... 63 Figure 95 : Façade 2 Ech 1/1000 ...................................................................................... 63 Figure 96 : plan structure Ech : 1/250 ................................................................................. 64 Figure 97 : représentation 3D de la structure existante ...................................................... 64 Figure 98 : vues extérieures de l'usine ................................................................................ 65 Figure 99 : Produits de "Saniboat" ...................................................................................... 68 Figure 100 : Projection audio-visuelles ............................................................................... 69 Figure 101 : Mise en place de cloisons démontables pour l'exposition temporaire ............. 69 Figure 102 : Exposition de photographies ........................................................................... 69 Figure 103 : Photo du musée réhabilité .............................................................................. 71 Figure 104 : Situation du projet .......................................................................................... 72 Figure 105 : Photo ancienne de la sécherie de poissons de Fécamp .................................... 73 Figure 106 : Le nouveau bâtiment après la réhabilitation ................................................... 73 Figure 107 : Partie rénovée et partie ancienne ................................................................... 73 Figure 108 : la circulation verticale du musée des pêcheries ............................................... 74 Figure 109 : La nouvelle extension du musée..................................................................... 74 Figure 110 : La partie ancienne du musée........................................................................... 75 Figure 111 : Croquis d'ambiance de l’intérieur du musée ................................................... 76 Figure 112 : Conservation de la structure ........................................................................... 78 Figure 113 : Vue extérieure ................................................................................................ 78 Figure 114 : Vue de l'espace extérieur ................................................................................ 79 Figure 115 : Vue intérieure ................................................................................................. 79 Figure 116 : Vue globale du bâtiment ................................................................................. 82 Figure 117 : Coupe perspective .......................................................................................... 82 Figure 118 : vue intérieure du nouveau bâtiment ............................................................... 83 Figure 119 : La structure initiale du bâtiment ..................................................................... 83 Figure 120 : Bande végétale ............................................................................................... 84 Figure 121 : L'usine : un pavillon ouvert ............................................................................. 86 Figure 122 : Galerie : ambiance intérieure de l’usine .......................................................... 86 Figure 123 : matériaux utilisés ............................................................................................ 87 Figure 124 : Ambiance intérieure de l'usine ........................................................................ 87 Figure 125 : Ambiance intérieure ....................................................................................... 88 Figure 126 : intégrer de nouveaux Box ............................................................................... 88 Figure 127 : Vue générale sur le projet ............................................................................... 90 Figure 128 : Schéma explicatif ............................................................................................ 94 Figure 129 : Schèma explicatif ............................................................................................ 94 Figure 130 : schéma explicatif ............................................................................................ 95 Figure 131 : Organigramme ................................................................................................ 97 Figure 132 : schéma explicatif du parti ............................................................................... 98 Figure 133 : orientation et direction du site ........................................................................ 99 Figure 134 : Des intentions souhaitées Source : Auteur .................................................... 100 Figure 135 : Schéma explicatif .......................................................................................... 101 Figure 136 : Axonométrie arrachée de l’esquisse proposée .............................................. 101
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