Gazette #8

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Lettre d’information numéro 8, octobre 2009

Editorial Bonnes nouvelles Quelle est la meilleure nouvelle possible pour une Amap? Conclure un partenariat avec un maraîcher, bien sûr. Si la prudence reste de mise, tant les déceptions ont été grandes ces derniers mois, les recherches avancent sérieusement, comme vous pourrez le juger par vous-même en lisant les compte-rendus de nos rencontres avec deux maraîchers des Yvelines. Une nouvelle également : notre secrétaire, Gaëlle, qui est surtout une adhérente toute récente, désireuse de s’impliquer dans la vie de l’Amap. Encourageant pour la vitalité de notre association. Une autre bonne nouvelle enfin, cette gazette, enrichie pour ce numéro de plusieurs collaborations extérieures au bureau. D’adhérents d’abord, qui ont participé à divers événements. De Timothée Duclaux d’autre part, notre producteur de miel dans le Tarn. Grâce à Lionel, Timothée nous a envoyé son témoignage sur sa vie d’apiculteur. Plutôt dure, la vie auprès des abeilles... Imaginons alors la prochaine gazette, dans un mois : la présentation de notre maraîcher, l’organisation des permanences hebdomadaires, et puis du courrier, des réactions, des suggestions des adhérents. Que des bonnes nouvelles, en somme.

Béatrice

Dans la peau d’un apiculteur Timothée Duclaux raconte son travail. Page 3

Sommaire 1-Edito 2-Partenariats : légumes et miel 4-Vie de l’association : forum, bureau, portes ouvertes 6-Site web: RSS, kezako? 8-On y était : salon Tech&Bio 9-Lu dans la presse: quinoa, le dilemme 10-Info Réseau IDF 11-Echanges: recette et courrier 12- Agenda Gazette de l’AmapMontrouge n° 8- octobre 2009

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Partenariats Légumes Qui sera notre futur maraîcher? Ces deux dernières semaines, les membres du bureau ont rencontré deux maraîchers des Yvelines : Cédrik Riant et Cédric Beaurain. Compte-rendu en forme de comparatif. Cédrik...

ou Cédric?

L’exploitation OÙ ? Carrières-sur-Seine (Yvelines) SURFACE 12 hectares NOMBRE DE PERSONNES Y TRAVAILLANT 3 (lui et ses parents) TYPE DE CULTURE Conventionnelle ET SI ON LUI DIT BIO ? Cédrik semble ouvert à une conversion progressive vers l’agriculture biologique. SES CLIENTS AUJOURD’HUI 3 gros marchés (Suresnes, Rueil et Chatou).

L’exploitation OÙ ? Vernouillet (Yvelines) SURFACE 40 hectares, dont la moitié cultivés par rotation. NOMBRE DE PERSONNES Y TRAVAILLANT 10. TYPE DE CULTURE Conventionnelle (raisonnée) ET SI ON LUI DIT BIO ? Cédric serait d’accord pour passer au bio, à la condition de le faire pour la totalité de ses parcelles. SES CLIENTS AUJOURD’HUI Les marchés, et Clamap, l’Amap de Clamart.

Que pense-t-il de l’Amap? Il n’a pas - pour le moment - la possibilité de produire plus, même quelques paniers pour notre Amap. Selon lui une production additionnelle ne peut s’envisager sans recourir à du personnel supplémentaire, décision qu’il ne peut pas prendre aujourd’hui. Il nous a proposé de nous revoir au printemps 2010, date à laquelle il sera plus en mesure de nous dire s’il développe ou non son exploitation.

Que pense-t-il de l’Amap? Livrer une Amap supplémentaire ne lui donnerait pas de travail en plus, et il n’abandonnerait pas de marché pour autant. Il sait quel engagement représente une Amap en terme de récolte, prévisions de production, échanges, présence...

Notre conclusion Un producteur sérieux, qui sait ce qu’il fait et ce que reNotre conclusion La grande proximité de son exploitation (Carrières-sur- présente un engagement avec une Amap. Il s’est dit prêt à Seine, n’est séparé de Nanterre que par la Seine !) et son travailler avec nous et doit nous recontacter très prochaineprojet d’embaucher du personnel répondent parfaitement ment. Notre meilleur espoir pour le moment ! aux objectifs sociaux et territoriaux d’une Amap. Ces raiBéatrice et Hélène sons, ajoutées à son intention de se convertir au bio, font que nous devrions conserver des contacts avec lui. Véronique et Daniel

C’est beau, une livraison de légumes Mercredi 30septembre, Clamart. Derrière de lourdes portes en fer se cache une propriété dotée d’un bâtiment à faire rêver tous les amapiens des villes : un hangar-garage dans lequel, côtoyant les jouets des enfants et les bricoles des parents, se posent les cageots de Cédric Beaurain. Le marché à la maison! Quelques panneaux pour décrire le fonctionnement de l’association, une feuille à signer une fois son panier rempli, deux amapiens de permanence et trois balances mécaniques. La livraison peut commencer. Un peu comme chez nous, à la Gare expérimentale, sauf qu’ici on pèse ses 7 à 8kg de légumes, en fonction de ce qui est affiché : 1kg de courgettes, une botte de betterave, 1kg de tomates, une botte de carottes orange ou violettes, 1 bouquet de persil... Un dernier détail : ce hangar est immense, beaucoup plus grand que l’écurie de la Gare... 2 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009


Partenariats Miel Des nouvelles des abeilles Timothée, notre producteur de miel du Tarn, nous décrit son exploitation et les conditions de son travail difficile. y a plusieurs races. Je travaille avec la locale, noire et un peu agressive, moins productiviste mais supportant mieux les hivers; mais aussi avec de la Buckfast au contraire très douce, qui est devenue une race d’abeille suite aux croisements effectués dans le rucher de Buckfast, au sud de l’Angleterre, il y a cinquante ans, par le frère Adam, grande figure de l’apiculture. Je travaille également avec des abeilles italiennes, différentes génetiJe me suis installé en autofinance- quement de notre abeille grâce à la ment, sans emprunts, avec très peu de barrière naturelle des Alpes. Sa popumatériel au départ, puis en investissant lation est plus nombreuse, douce, de couleur jaune orangé, mais supportant quement. Floraisons qui peuvent égapetit à petit. lement être aléatoires. moins bien les hivernages. La partie miellerie est composée Actuellement, je ne vis que partielJe pratique la transhumance pour béd’une table à désoperculer, qui permet d’enlever la fine couche de cire qui re- néficier des floraisons très diverses sur lement de cette activité. Les imporcouvre le miel, d’un extracteur quarante des secteurs très proches géographi- tantes pertes printanieres subies cadres pour sorjusque-là m’ont amené à diviser les tir le miel grâce ruches restantes, pour renouveler le à la force cencheptel. Cette opération se fait maltrifuge, de trois heureusement au détriment de la promaturateurs duction de miel. d’une capacité Si l’on ajoute les aléas climatiques, de 200 à 300 kg chacun, pour la ma moyenne de récolte par ruche reste décantation du très faible (15 kg) malgré les transhumiel, et enfin mances. Mon objectif aujourd’hui est d’une centrifudonc d’atteindre entre 250 et geuse à oper300 ruches afin de pouvoir consacrer cules pour 200 ruches à la production de miel, le séparer les déreste servant à multiplier des essaims bris de cire et pour compenser les pertes. de miel. Timothée Duclaux Les abeilles, c’est comme Lire la suite sur www.amapmonles vaches, il en trouge.org/index.php?q=node/157 Je suis installé depuis 2005 avec actuellement environ 200 ruches (seuil de professionnalisation, en dessous cela reste une activité d’amateur d’un point de vue administratif).Auparavant, j’étais saisonnier chez d’autres professionnels dans le Tarn, l’Aveyron et le Massif Central. J’ai ainsi appris le métier « sur le tas », enrichi de stages divers sur l’élevage de reines, activité désormais essentielle pour tout apiculteur.

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Vie de l’association Forum des associations Bien vus ! Notre première participation, samedi 12 septembre, s’est avérée, à divers égards, très fructueuse pour notre Amap. Une trentaine de contacts se sont noués au fil de la journée, des simples curieux aux initiés heureux de découvrir une Amap dans leur ville, certains adhérant d’ailleurs sur le champ. Notre succès aurait été encore plus grand, bien sûr, si nous avions un contrat avec un maraîcher. Peut-être la dernière distribution a-telle convaincu les hésitants qui avaient promis de passer. L’autre aspect de cette journée est la grande attention que nous porte notre municipalité. Nous avons eu droit à la visite de cinq élus, dont M. le Maire et M. Carré, chargé des associations. L’objet de cette grande sollicitude est notre lieu de livraison. En effet, la mairie souhaite que soient libérés les locaux de la Gare Expérimentale. Pour

ce faire, il semble qu’elle tente d’isoler ses occupants, de les « couper des Montrougiens ». C’est sans doute pourquoi M. Metton déclare « catastrophique » que nous y soyons hébergés et propose de nous installer – gratuitement– dans le marché, quasiment désaffecté, de l’avenue de la Marne. A suivre… Peut-être aussi notre équipe municipale perçoit-elle le côté tendance des AMAP et souhaite Catherine S. elle s’enorgueillir de notre existence sur la ville?

Bienvenue ! Vous la croiserez certainement lors d’un prochaine distribution de fruits : Gaëlle Brien, nouvelle adhérente depuis le Forum des associations, s’est proposée pour devenir la nouvelle secrétaire de l’Amap. Elle sera notamment chargée de répondre aux nombreuses demandes d’adhésions et aux questions d’internautes intéressés par l’Amap et de gérer le fichier des adhérents. Remercions par la même occasion Sania, secrétaire de la première heure, et Gaëlle Vaché, qui a assuré l’intérim, pour leur engagement. 4 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

AmapMontrouge www.amapmontrouge.org Présidente : Hélène Cillières info@amapmontrouge.org Secrétaire : Gaëlle Brien secretariat@amapmontrouge.org Trésorier : Daniel Cordova tresorier@amapmontrouge.org Livraisons : Danièle Ducheveu distributions@amapmontrouge.org Partenariats: Simon Burkovic et Véronique Habrias partenariats@amapmontrouge.org Gazette : Béatrice Avignon gazette@amapmontrouge.org Site internet : Lionel Grenier webmaster@amapmontrouge.org


Vie de l’association Portes ouvertes Bien bu !

Le soleil était au rendez-vous pour le week-end portes ouvertes à la ferme des Barrois début septembre. Du soleil et des étoiles… au moins trois pour le luxe du pique nique : tentes, divans de paille et barbecues taille XXL. L’ambiance était conviviale : les plus petits ont pu faire des tours de ferme à dos d’ânes, les plus grands en calèche, jus de pomme à volonté et eau de vie pour les initiés. Chacun est passé faire quelques emplettes et déguster quelques mûres avant de reprendre la voiture sagement garée entre deux rangées de pommiers. Anne et Laurent

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Site web RSS Comment l’information RSS signifie Really Simple Syndication (http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndication_de_contenu)

Comment faire ?

1. Il faut que vous utilisiez un site d’agrégation de flux (Netvibes, iGoogle, Mon Yahoo!..) ou un lecteur Mais encore ? d’email (outlook, thunderbird) ou des logiciels spécialisés Il s’agit d’une technologie pour site web permettant à ce (dans ce cas, je crois que vous maitrisez déjà toutes les subdernier de diffuser largement ses actualités à travers d’au- tilités du RSS !) tres sites ou des logiciels. Ce contenu est actualisé en même temps que le site web d’origine. Netvibes, monYahoo!, 2. Ajouter le fil RSS de l’AMAP iGoogle par exemple sont des pages d’accueil construites Vous trouverez en bas de la colonne de droite du site le à partir de fils RSS d’autres sites webs. bloc «Syndication RSS». Il contient les icônes d’ajout raAinsi vous avez accés sur une seule page aux dernières pour nouvelles d’une multitude de sites favoris sans vous ren- pide à certains services ou alors cliquez sur l’adresse générique (http://www.amapmontrouge.org dre sur chacun d’eux. Un clic sur un titre et vous accédez au contenu complet (certains téléphones portables peuvent /index.php?q=rss.xml) à ajouter manuellement aussi afficher ces flux d’information). Concernant l’Amap, l’avantage est que vous n’avez plus besoin de vous rendre sur le site à intervalle régulier (ou d’attendre de recevoir un email) pour savoir si un formulaire de commande est disponible ou pour connaitre la prochaine date de livraison par exemple. Concrètement, l’information du site apparaît sous forme condensée comme 3. Maintenant vous avez l’information de l’AMAP ci-contre (en provenance disponible facilement et mise à jour automatiquement ! d’ iGoogle)

Quelques fils RSS Les dernières nouvelles de la Gare eXPérimentale : http://garexp.blogspot.com/feeds/posts/default L’info qui bouge de Montrouge - webzine Montbouge : http://montbouge.info/spip.php?page=backend C’est simple mais fallait y penser - Ekolo[Geek] (!) : http://feeds.feedburner.com/Ekologeek?format=xml

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Site web de l’Amap vient à vous A quoi ça ressemble ?

Exemple avec iGoogle www.igoogle.fr

Exemple dans le lecteur d’emails Thunderbird http://www.mozilla-europe.org/fr /products/thunderbird

Lionel

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On y était Salon Tech&Bio Tout nouveau tout bio Les 8 et 9 septembre s’est tenue, sur une exploitation agricole bio à Loriol dans Drôme, la seconde édition du salon des techniques agricoles alternatives et bio : Tech&Bio. Deux membres de l’AmapMontrouge étaient là. Avec une nouvelle dimension européenne, ce salon a rassemblé plus de 150 exposants et près de 9000 visiteurs, majoritairement des agriculteurs, dont plus de 50% dits « conventionnels ». Des résultats probants pour les organisateurs qui ont relevé une réelle prise de conscience et des attentes fortes des agriculteurs pour mettre en oeuvre une agriculture plus durable. Nous avons assisté à des démonstrations de matériels et de techniques agricoles comme le désherbage par occultation (1) ou la solarisation (2). Pendant deux jours, de nombreuses conférences étaient animées par des spécialistes du bio venus de toute l’Europe. Nous avons privilégié les Assises Européennes de la Bio, organisées par l’Agence Bio, pendant lesquelles ont été présentés les derniers chiffres du secteur de la bio et ses besoins en matière d’innovation. En ce qui concerne la France, la part de marché des produits bio en 2008 reste encore peu élevée dans la consommation des ménages puisqu’elle représente 1,7% du marché alimentaire. Mais le marché du bio, en constante augmentation, s’avère très prometteur. Sa croissance moyenne annuelle est de l’ordre de 10% tous secteurs de produits confondus et atteint 2,6 milliards d’euros en 8 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

2008. Tous les réseaux de distribution progressent tandis que le poids de la vente directe reste assez faible (337 millions d’euros). Un des enjeux majeur du secteur est de faire face au défi d’ajustement conjoncturel de l’offre à la demande. Aujourd’hui, en France, 30% des pro-

La recherche en bio est exigeante. Elle sollicite plus de savoir-faire que de produits. Ainsi ses coûts, essentiellement composés de capital humain, sont élevés et longs à amortir. Il semble que sans le recours des pouvoirs publics ce défi soit difficile à relever et que le développement de l’agricul-

Parmi les nouvelles techniques présentées, la solarisation. Elle permet de désinfecter le sol en utilisant le rayonnement solaire à travers un film plastique transparent.

duits bio sont importés. On peut le ture biologique en Europe dépende comprendre pour le café, le chocolat, fortement des choix politiques. les fruits exotiques et les jus de fruits Véronique et Jean-Claude Habrias (quoi que ?) mais il est vraiment reCouverture du sol avec un film opaque avant grettable de constater que la part im- (1) la mise en culture afin de réduire d’enherbement. portée des fruits et légumes bio - que Les adventices germant sous le film sont détruites nous pourrions cultiver localement - par absence de lumière est de 50% ! (2) La solarisation est une désinfection solaire du Au niveau européen, les besoins d’in- sol, obtenue en recouvrant celui-ci d’un film plastique transparent. Avant la pose du plastique le novation de l’agriculture bio sont impor- sol doit être préparé et humidifié comme pour la tants. Cette agriculture doit progresser réalisation d’un semis. La bâche plastique assure notamment en matière de productivité et la transmission du rayonnement solaire au sol et permet l’élévation de la température au-delà de de management des fermes si elle veut 40°C. L’eau stockée assure la transmission en produire et nourrir de façon durable l’hu- profondeur par conduction. manité. Ensuite, il faut que les effets du (3) Selon une étude publiée en juillet 2009 par bio sur la santé et l’environnement soient l’American Journal of Clinical Nutrition, les proplus probants afin d’en garantir la légiti- duits issus de l’agriculture biologique ne sont pas plus sains que les aliments ordinaires et n’offrent mité et de contrer les détracteurs (3). pas d’avantages nutritionnels supplémentaires.


Lu dans la presse Quinoa Un scrupule dans mon assiette Bio et équitable, la graine de qui- du territoire, comme la rotation des noa ? Pas tout à fait. La faute à la sols », explique Sarah Métais, coordemande croissante des Européens. dinatrice nationale d’Agronomes et vétérinaires sans frontières (AVSF) D’où vient le quinoa ? en Bolivie (1). Cette plante est cultivée sur l’AltiEst-ce vraiment équitable ? plano, les hauts plateaux des Andes au Pérou, en Equateur et surtout en L’organisation sociale des paysans Bolivie. La seule variété exportée, Aymaras est bouleversée : les autres le quinoa real (réel), pousse dans ressources habituelles (travail dans l’Intersalar, entre 3700 et 5900 mè- les mines, commerce, transport, életres d’altitude au sud de la Bolivie. vage) ont été délaissées et certains Cultivé à flanc de montagne, abrité d’entre eux font jouer des accords anpar des petits murets de terre, le qui- cestraux qui autorisent toute personne noa est à l’abri du gel et du vent. partie en ville à garder l’accès à la terre de ses ancêtres. D’où des tenQue se passe-t-il sions sociales sur les terres agricoles. aujourd’hui ? D’autre part, les certifications ont La mécanisation des cultures dans fait flamber les prix du quinoa, les années 1960, puis l’engouement considéré aujourd’hui comme un des Européens, et notamment de la produit de luxe, bien plus cher que France, pour cette petite graine en- les pâtes américaines par exemple ! traîne un glissement de cultures vers Alors, on arrête le quinoa? les plaines. Résultat : une monoculSurtout pas ! Si les producteurs ture intensive qui permet à la Bolin’arrivaient plus à vendre leur provie de produire 23 000 tonnes de quinoa en 2008, soit cinq fois plus duction, les conséquences seraient qu’en 2003. 60 % sont exportées. Le catastrophiques pour eux et leurs cours explose, 40 000 familles boli- terres. Différentes pistes sont exploviennes vivent aujourd’hui de sa rées depuis plusieurs années. AVSF, culture. Conséquences du boom de la culture du quinoa : érosion et perte de fertilité des sols, apparition de nouveaux nuisibles, diminution des troupeaux de lamas (le fumier de lama est un excellent fertilisant naturel) et de moutons qui peuplaient les plaines... « A l’heure actuelle, les labels certifient parcelle par parcelle, sans toujours tenir compte des critères collectifs de gestion globale

(1) Agronomes et vétérinaires sans frontières : www.avsf.org

Sources : « Le graine-storming du quinoa » par Clara Delpas, Libération du 23 juin 2009. « Quinoa : la graine du chaos » par Florence Morice, Terra Eco n°6, septembre 2009. « Le quinoa : bio et équitable ? » par Anne-Laure Dubois, www.eco-sapiens.com, http://minu.me/13j9. A consulter : l’étude menée par l’Institut de recherche pour le développement (IRD), www.ird.fr/equeco.

Connaissez-vous bien la graine d’or ? 1- Dit-on « le » ou « la » quinoa ? A- « Le », comme dans le Larousse B- « La », comme en Amérique du sud C- Les deux sont admis. 2- Combien de kilocalories pour 100 grammes ? A- 85, comme pour 100g de pommes de terre à l’eau B- 155, comme pour 100 g de bavette C- 465, comme pour 100g de foie gras

3- Le quinoa appartient à la famille des Chenopodiacées, comme : A- le chou vert et l’asperge B- l’épinard et la betterave C- le riz et les spaghetti 4- Cet aliment convient particulièrement aux personnes allergiques au : A- gluten B- kiwi C- supermarché Réponses : 1-C, 2-B, 3-B, 4-A.

Est-ce vraiment bio ?

par exemple, participe à un projet de protection des sols (incitation à l’élevage des lamas, plantation de barrières vives, rotation des cultures, sens des sillons selon la direction du vent, racines laissées terre…). Un autre chantier consiste à établir des critères de labellisation locaux, qui tiendraient compte de l’organisation sociale des Aymaras et de la gestion des ressources du territoire bolivien. Une solution, pour le moment : éviter d’acheter son quinoa dans les grandes surfaces, moins regardantes sur les conditions de production. Béatrice

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Réseau Ile de France Solidarité Installer des paysans en Amap Que vous cherchiez une Amap ou un producteur, vous pouvez tous agir - à différents niveaux - pour installer des paysans en Amap et participer au développement du mouvement. Nombreux sont ceux qui désirent s’installer en maraîchage biologique en Ile-de-France, mais les obstacles sont souvent insurmontables. L’accès au foncier Le foncier agricole est démesurément cher en Ile-de-France, et l’acquisition des quelques hectares nécessaires à la production est en tous cas peu envisageable pour un producteur seul. D’autant que - dans une optique d’agriculture durable - est-il réellement pertinent de s’endetter à vie pour acquérir une terre, que l’on vendra en fin de carrière à un jeune producteur reproduisant ainsi le cycle de l’endettement ? Face à cela, plusieurs solutions existent pour faciliter l’accès au foncier :

disposition du maraicher de l’Amap des Jardins de Cérès, une petite surface viabilisée lui permettant de produire pour l’Amap. Une convention de «mise à disposition du domaine public communal» a été signée entre les trois parties. LA MISE À DISPOSITION DE FONCIER PRIVÉ Si un propriétaire d’une ferme ou de terres agricoles veut encourager l’installation de nouveaux actifs agricoles sur son bien, la Fondation Terre de Liens pourra bientôt recueillir des dons de ferme. L’ACHAT

COLLECTIF ET SOLIDAIRE

GFA, SCI et la Foncière Terre de Liens. DE FONCIER

Les GFA (groupement foncier agri-

cole) et les SCI (société civile immobilière) représentent différents statuts d’acquisition et de gestion collective de foncier. En Ile-de-France, la SCI Terres Fertiles a ainsi permis l’acquiLA MISE À DISPOSITION FONCIÈRE sition de 20 hectares sur le plateau de DE TERRES COMMUNALES Depuis Saclay (Yvelines et Essonne) en réul’exemple fameux d’Aubagne, précur- nissant 140 000 euros. Cette initiative seur en la matière, plusieurs collecti- a permis de préserver des terres agrivités territoriales se mobilisent pour coles et de maintenir l’agriculteur en faciliter l’installation de paysans en place (lire Gazette n°7). Amap sur leur territoire. Elles le font La Foncière Terre de Liens est un en mettant à disposition du foncier outil de finance solidaire, dans lequel communal, proposé en bail ou sous forme de convention d’occupation, à tout épargnant peut prendre des acun ou plusieurs agriculteurs s’instal- tions destinées à l’achat de foncier lant sur la commune et contractuali- pour installer des paysans engagés dans des démarches biologiques et sant avec une Amap locale. paysannes. En Ile-de-France, beaucoup de proLes investissements nécessaires jets de ce type sont en cours de réalià la production sation, dont certains ont déjà abouti. Tracteurs, serres, matériel d’irrigaC’est le cas par exemple à Verrières le Buisson (91), où la commune met à tion, herse étrille, bineuse, cultirateau, 10 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

chambre froide, etc. La liste des investissements nécessaires à la production maraichère (et agricole d’une manière générale) est impressionnante. Et les prix de ces matériels spécialisés pour l’agriculture bio sont conséquents. Ainsi, même si le système Amap permet l’avance de trésorerie nécessaire au démarrage de la production (achat des plants, des semences, du terreau...), les investissements lourds restent difficiles à assumer pour un porteur de projet n’ayant pas un capital initial très important. Là encore, il est possible d’accompagner l’installation de paysans en Amap via divers outils d’épargne solidaire qui permettent de soulager solidairement le démarrage de l’activité. C’est le cas par exemple des Cigales (Clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire ) qui permettent à des épargnants solidaires de soutenir des projets par une participation au capital de ceux-ci. Même moindres en montant, ces participations ont souvent un effet levier important auprès des financeurs «classiques» qui se voient rassurés par ce soutien et débloquent plus facilement des crédits. D’autres systèmes (dons de matériel, financiers, «tontines» solidaires, microcrédit...) sont à imaginer pour appuyer ces installations qui ne bénéficient bien souvent pas des aides traditionnelles très excluantes (critères d’âge, de surface minimale d’installation, etc.). Toutes les bonnes idées et initiatives sont les bienvenues !


Echanges Recette Gâteau cocotte aux pommes Ingrédients : 6 pommes 1 citron 2 cuillères à soupe de beurre 3 cuillères à soupe de sucre Pour la pâte : 4 œufs, même poids de beurre, sucre, farine, zeste du citron, 1 pincée de sel Enlever le zeste du citron et réservez-le. Dans une cocotte, faire fondre les 2 cuillères de beurre. Mettre les pommes épluchées, évidées au vide-pomme, citronnées pour qu’elles ne noircissent pas. Les faire dorer en les retournant souvent. Quand elles commencent à blondir, saupoudrer avec le sucre, baisser le feu pour qu’elles caramélisent en finissant de dorer. Battre les œufs entiers, le sucre et le sel jusqu’à ce que le mélange mousse. Ajouter le zeste du citron, la farine tamisée et le beurre ramolli (mais pas fondu).

Peut se faire aussi dans un plat à four bien beurré.

Danièle

cuisine.elle.fr

Verser la pâte sur les pommes, mettre au four 180/190 degrés pendant 50/60 minutes. Vérifier la cuisson avec la lame d’un couteau, démouler chaud et servir tiède.

Courrier À vous de jouer Rédacteurs, rédactrices

Lecteurs, lectrices

Amapiens, amapiennes

La plume vous démange? L’Amap, la vie des abeilles, la culture de la tétragone bio vous inspirent? N’hésitez pas, ces pages accueilleront vos écrits avec joie. Pas le temps d’écrire un mot? Faites partager une photo, un article de journal qui vous a intéressé...

Content, pas content, une idée, une remarque... Tout courrier sans insulte ni OGM sera publié icimême!

Vous avez bien une bonne recette de tarte aux pommes, une super adresse de resto bio, repéré un documentaire susceptible d’intéresser des Amapiens avides de connaissances? On prend aussi! Béatrice

Ecrivez à : gazette@amapmontrouge.org Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009

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Agenda 7 et 21 octobre Livraisons de fruits Paniers de fruits, jus de pomme (formulaire : www.amapmontrouge.org/index.php? q=node/49) et bières (formulaire : www.amapmontrouge.org/index.php? q=node/134) au programme de ces deux livraisons, toujours à la Gare eXpérimentale, 47 boulevard Romain-Rolland. Les permanences sont assurées, mais vous pouvez vous inscrire pour celles du mois de novembre sur le site (www.amapmontrouge.org/index.php?q=node/38).

7 octobre Le « Syndrome du Titanic » au ciné Pour « que chacun puisse voir la Terre et l’Humanité telles qu’elles sont et telles que je les ai vues. Que l’Homme retrouve sa propre échelle dans le temps et l’espace ». Nicolas Hulot, co-scénariste et réalisateur du Syndrome du Titanic avec Jean-Albert Lièvre, définit ainsi son film documentaire en forme de plaidoyer pour la planète. Simple Home bis ou véritable avancée dans la réflexion écologique ? Avis aux cinéphiles, votre critique sera la bienvenue dans ces pages ! Le « Syndrome du Titanic », de Nicolas Hulot et Jean-Albert Lièvre, www.lesyndromedutitanic.com

16 au 19 octobre Salon Vivez Nature Les couches lavables, les graines germées, la cuisine bio, la yoga du visage, ça vous branche? Faire faire de l’art-recyclé à vos enfants vous tente? Le salon Vivez Nature est fait pour vous. Des professionnels du bio et du bien-être proposent des conférences, des ateliers et des espaces détente et relaxation durant quatre jours à Paris. Salon Vivez Nature, du 16 au 19 octobre de 10h30 à 19h30 (11h-22h le vendredi), à la Grande Halle de la Villette, métro Porte de Pantin. Entrée 5€ à partir de 12 ans, invitation gratuite à imprimer sur le site www.vivez-nature.com

17 et 18 octobre Automne bio en Ile de France Suite des week-ends portes ouvertes proposés par les agriculteurs bio franciliens. Au programme durant ces deux jours : visite d’une créssonnière à Mereville (91), « Comment faire du pain » à Réau (77), visite d’un élevage de vaches laitières et d’une fromagerie à Saint-Mars Vieux Maisons (77) et visite d’un élevage de moutons, d’un fournil, et discussion avec un apiculteur à Dormelles (77). Les visites sont agrémentées de dégustations de produits bio et parfois d’animations pour les enfants. Renseignements et horaires sur www.bioiledefrance.fr/pro 12 - Gazette de l’AmapMontrouge n°8- octobre 2009


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