Amorim News 37 nº1 - Durable par nature

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ANNÉE 37 / NUMÉRO 1

Durable par nature En 1963, fidèle à sa devise « rien ne se perd, tout est valorisé », Corticeira Amorim commence à recycler les déchets issus de la production de bouchons en les transformant en granulés puis en agglomérés, ouvrant ainsi de toutes nouvelles perspectives à l’industrie du liège. Mais ce ne fut là que le premier pas sur le long chemin menant à la circularité puisque celle-ci, 150 ans après la création de l’entreprise, est devenue l’une des activités principales du groupe. Nous comptons actuellement 29 établissements certifiés FSC® ; 63 % de notre énergie est d’origine renouvelable (biomasse), et nous avons planté près d’un million d’arbres autochtones. Le taux de valorisation des déchets est supérieur à 90 % et nous avons mis en place des programmes de recyclage sur les cinq continents.


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Éditorial Cristina Amorim Vitra Design Museum Pavillon de la Serpentine 2020/21 Nous avons beaucoup à gagner à raconter des histoires sur le liège Kim Carstensen 9 Durabilité : aller encore plus loin 14 Les bouchons de liège Amorim : empreinte négative, impact positif 16 Ce qui me motive, ce sont les gens Luís Álvaro Costa 17 Projet de publication : histoires de vie de 30 de nos collaborateurs 18 Nous avons contribué à créer tout cela La famille Silva 20 ASPORTUGUESAS : une identité durable 22 Cork Pure Signature sur le salon Domotex Un cocon de liège pour Moët Hennessy à Vinexpo 23 150 ans : deuxième acte NEWS

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La durabilité et l’innovation font partie intégrante de la culture et de la stratégie de Corticeira Amorim. L’objectif est simple : allier la technologie à la nature, et promouvoir un équilibre durable entre les deux. Leader de l’une des industries les plus durables au monde, Corticeira Amorim ne cesse année après année de réaffirmer son engagement tourné vers l’avenir, celui de rester une marque solide, cohérente et dynamique, dont l’identité est basée sur la durabilité. Animée par l’ambition d’aller toujours plus loin, Corticeira Amorim mise sur la recherche et l’innovation : nous mettons ainsi en place des projets de développement et créons des produits et des solutions aux avantages incomparables qui permettent de réduire l’empreinte carbone du produit final, de baisser notre consommation d’énergie et d’eau, de garantir la propreté de l’environnement, d’améliorer la qualité de l’air ambiant et de promouvoir le bien-être et le confort. Corticeira Amorim suit une stratégie claire, celle de privilégier les initiatives étant étroitement liées aux Objectifs du développement durable définis par les Nations unies en 2015 : soutenir la recherche, le développement et l’innovation ; stimuler la croissance économique ; promouvoir la formation et le bien-être de tous et de toutes ; assurer la santé et la sécurité des employés ; renforcer la circularité de nos activités ; développer des produits verts ; réduire

ANNÉE 37 NUMÉRO 1 Siège social Rua de Meladas 380 4536-902 Mozelos VFR Portugal Propriété Corticeira Amorim Coordination Rafael Alves da Rocha

Rédaction Éditorialiste Inês Silva Dias Opinion Cristina Rios Amorim Édition Corticeira Amorim Conception graphique Studio Eduardo Aires Studio Dobra (pagination)

l’impact environnemental de nos activités ; préserver et favoriser les subéraies et les services écosystémiques. Tout au long de ses 150 années d’existence, Corticeira Amorim n’a cessé d’incarner une vision, un travail, une passion et la nature. Ce sont des valeurs partagées par les différentes générations de la famille Amorim s’étant succédées à la tête de l’entreprise, mais aussi par les employés et les parties prenantes qui ont, au fil du temps, mis leur talent au service de ce matériau et de cette activité unique en son genre. Ce numéro d’Amorim News donne la parole à quelques-unes de ces personnes si importantes. Leur témoignage illustre l’enthousiasme et l’engagement dont font preuve, aujourd’hui, plus de 4 400 employés dans le monde entier. Ceux-ci s’efforcent de toujours faire mieux et plus, de surmonter les défis, de montrer l’exemple et de promouvoir le bien-être des populations les plus proches de nous et de la société dans son ensemble.

Avec mes cordiales salutations, Cristina Rios de Amorim Administratrice

Traduction en anglais Sombra Chinesa Traduction en allemand, espagnol, français Expressão Impression et finition Lidergraf – Artes Gráficas, S.A. Distribution Iberomail Correio Internacional, Lda

Conditionnement Porenvel Distribuição, Comércio e Serviços, SA Périodicité Trimestrielle Tirage 22 000 exemplaires Dépôt légal 386411/15

Corticeira Amorim, S. G. P. S., S.A. s’engage à respecter et à protéger votre vie privée. Vous pouvez à tout moment renoncer à recevoir Amorim News. Pour ce faire, envoyez-nous un e-mail à l’adresse press@amorim.com. Pour de plus amples informations sur notre politique de confidentialité ainsi que sur l’exercice de vos droits en ce qui concerne vos données à caractère personnel, veuillez consulter notre politique de confidentialité disponible sur www.amorim.com ANNÉE 37 / NUMÉRO 1

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Vitra Design Museum L’exposition « Home Stories : 100 Years, 20 Visionary Interiors » fait la part belle au liège

Home HomeStories : Stories: 100 Years, 20 Visionary Interiors © ©Vitra VitraDesign DesignMuseum, Museum,Photo : Photo: Ludger Paffrath

Situé à Weil am Rhein en Allemagne, le Vitra Design Museum est l’une des plus importantes institutions du design au monde. Dans cette exposition annuelle intitulée Home Stories : 100 Years, 20 Visionary Interiors, c’est un siècle de l’histoire du design qui est revisitée à travers 20 intérieurs emblématiques dans lesquels la part belle est faite au liège portugais. Ce sont en effet 3200 blocs de liège, tous produits dans les locaux de Corticeira Amorim, qui ont été utilisés pour raconter 100 ans de design. Ces milliers de blocs ont permis de créer des structures artistiques représentant environ 1/3 de l’exposition,

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et fonctionnant comme des supports pour les objets de design, de décoration et le mobilier sélectionnés par les curateurs. L’exposition a été conçue par le cabinet italien de design, d’architecture et de recherche Space Caviar, qui a créé des structures aux formes organiques à partir de blocs d’aggloméré de liège fabriqués par Amorim Cork Composites (ACC). Au sein du groupe Corticeira Amorim, l’entreprise ACC est considérée comme l’unité industrielle la plus avancée technologiquement. ACC utilise comme matière première tout le liège n’étant pas utilisé dans l’industrie des bouchons de

liège, ce qui lui permet de développer différents matériaux hautes performances uniques en leur genre pour des secteurs comme l’aérospatiale, l’automobile, l’énergie, la construction et le sport, parmi bien d’autres. Inaugurée le 8 février, mais temporairement fermée en raison de la pandémie actuelle, l’exposition propose un voyage rétrospectif dans 100 ans d’aménagements intérieurs, afin d’illustrer les changements sociaux, politiques, urbains et techniques qui ont façonné l’évolution de l’architecture d’intérieur dans le monde occidental. Le débat est ouvert, et le liège sert de support.

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Pavillon Serpentine de la Serpentine 2020 Pavilion 2020 designed conçu par by Counterspace, Design Render, Exterior View © Counterspace

Pavillon de la Serpentine 2020/21 Huit ans après le projet de Herzog & de Meuron et Ai Wei Wei, le liège est de nouveau le matériau choisi pour le Pavillon d’été de la Serpentine. Une installation axée cette fois sur la durabilité. C’est le studio d’architecture sud-africain Counterspace qui signe l’œuvre. ANNÉE 37 / NUMÉRO 1

Pour le pavillon d’été de la Serpentine 2020/21, ce sont trois architectes de moins de 30 ans qui ont été sélectionnées : Sumayya Vally, Sarah de Villiers et Amina Kaskars. Cette année marquant à la fois le 50e anniversaire de la célèbre galerie londonienne, mais aussi la 20e édition de l’initiative du pavillon d’été, celle-ci sera pour la première fois étendue sur une période de deux ans. Cela sera l’occasion de développer plusieurs projets de recherche qui créeront certainement des liens importants entre la structure, les personnes et les communautés. Ce trio de femmes de Johannesburg est à la tête du studio Counterspace, et représente la plus jeune équipe jamais sélectionnée pour concevoir cette installation temporaire. Dans un an donc d'innovations, le liège sera pour la deuxième fois utilisé comme matériau dans l’une des expositions de référence dans le domaine du design et de l’architecture internationale. La première fois fut en 2012, dans le cadre d’un projet de référence signé par les architectes suisses Herzog & de Meuron et l’artiste et activiste chinois Ai Wei Wei, qui se présentait sous la forme d’une structure circulaire intégrant plus de 100 pièces de mobilier en liège d’origine portugaise. Pour le projet du studio Counterspace, Corticeira Amorim fournira 200 m2 de

liège, une matière première qui, grâce à ses caractéristiques uniques en matière de durabilité (100 % naturel, renouvelable, recyclable et réutilisable) répond parfaitement à la volonté des conceptrices de créer une installation résolument écologique. La proposition du studio Counterspace repose sur une idée de durabilité, et allie des techniques de construction traditionnelles et des approches innovantes. Le thème aborde les expériences des migrants et des personnes vivant dans la banlieue de Londres. Évitant l’écueil de la permanence de l’architecture, le pavillon a été conçu comme un événement en soi, et comprend des éléments mobiles qui seront disséminés dans plusieurs quartiers de la ville avant d’être réintégrés à la structure de base. Outre le liège, d’autres matériaux écologiques seront utilisés dans la construction du pavillon, comme des briques recyclées à partir de déchets issus du secteur du bâtiment et de démolitions urbaines. En cette année marquée par un défi sans précédent pour le monde entier, la proposition choisie pour le pavillon d’été de la Serpentine 2020/21 apparaît comme une invitation à réfléchir et à débattre de nouvelles idées sur l’architecture, l’environnement, le bien-être et la vie en commun. 5


© FSC GD

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À la tête du Forest Stewardship Council (FSC, Conseil de Soutien de la Forêt) depuis 2012, le Danois Kim Carstensen dispose d’une longue expérience en matière de durabilité et de développement. Dans cette interview exclusive, le sociologue met en avant le rôle crucial des subéraies et du liège dans la protection de la biodiversité et la lutte contre le changement climatique. Il évoque également tout ce qu’a accompli Corticeira Amorim dans ce domaine ces dernières années.

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Nous avons beaucoup à gagner à raconter des histoires sur le liège Il y a 150 ans, la question de la durabilité ne se posait pas du tout. Mais beaucoup de choses ont changé depuis lors, et nous assistons aujourd’hui à une prise de conscience accrue de notre responsabilité vis-à-vis de l’environnement. Selon vous, que peut faire le FSC pour contribuer à cette prise de conscience environnementale ? Eh bien, je crois que le FSC a clairement participé à cette prise de conscience environnementale que l’on voit progresser dans le monde depuis 40 ou 50 ans. Le FSC a été créé à une époque où le monde était très inquiet quant à l’état des forêts tropicales, la déforestation et la disparition de la biodiversité biologique au niveau mondial. Et je crois qu’il était également clair à l’époque que l’environnement n’était pas seulement une question politique, mais aussi quelque chose en rapport avec notre consommation et notre façon de vivre au quotidien. Le FSC est alors apparu comme une option possible pour toutes les personnes du monde qui achetaient des produits venant de la forêt. Ce fut une étape très importante car cela a permis de mettre en place une solution concrète dans un contexte où les gens devaient choisir entre ne pas acheter le produit, et ainsi protéger la forêt, ou acheter le produit, et contribuer

à la destruction de la forêt. Le FSC a créé une solution intermédiaire ayant permis aux gens de faire réellement partie de la solution, c’est-à-dire en aidant la forêt, et ce, en utilisant des produits forestiers fabriqués de manière responsable. Je pense qu’à l’heure actuelle, le FSC va continuer à jouer ce rôle. D’ailleurs l’une des choses que nous voulons faire, et je pense qu’Amorim en est un très bon exemple, c’est de raconter ces histoires encore plus clairement aux entreprises, mais aussi aux consommateurs. Parler de la façon dont ces produits contribuent à la biodiversité et à la vie dans la forêt. Je pense que le liège en est un excellent exemple. Lorsque nous avons reçu la certification FSC pour nos bouchons de liège, nous avons vu que cela a provoqué une hausse de la demande. En conséquence, quelle devrait être selon vous l’approche du FSC pour pousser les grands distributeurs à respecter ses règles à l’avenir ? Depuis 2018, FSC International a classé le liège comme l’un des quatre produits forestiers non ligneux que nous soutenons et promouvons au niveau international avec l’aide de notre réseau de partenaires nationaux. Je crois en effet que des produits comme le bambou, le caoutchouc 7


naturel, les noix et le liège recèlent de nouveaux potentiels. Jusqu’en 2018, c’était surtout FSC Portugal et FSC Espagne qui travaillaient sur la question du liège, puisque c’est principalement dans ces pays que le liège est produit. Mais depuis 2018, nous avons développé un programme dans le cadre duquel nous souhaitons collaborer avec FSC Portugal et FSC Espagne afin de promouvoir l’utilisation du liège au niveau international également. Cela inclut, par exemple, de travailler avec notre réseau de partenaires. Nous pensons également que nous avons beaucoup à gagner à raconter des histoires sur le liège, en montrant des images des magnifiques subéraies d’où le liège est extrait. Il est également vrai que le recyclage, le réchauffement climatique et les émissions de CO2 font partie des mots que tout le monde a à l’esprit en ce moment. Or ce n’est pas le cas avec le mot « déforestation ». Selon vous, pourquoi le problème de la « déforestation » n’occupe-t-il pas le même niveau d’importance que les autres. Je pense que l’urgence de la crise climatique a suscité de nombreux débats sur ce que nous devons faire pour améliorer la situation environnementale dans le monde. Et il me semble que la question de la pollution plastique, qui est soudainement devenue très importante ces deux dernières années, est également fondamentale dans ce débat. L’une des raisons tient au fait que ces questions nous concernent de très près. Le changement climatique est un phénomène que nous ressentons au quotidien. L’hiver que nous avons vécu cette année n’était pas vraiment un hiver, du moins en Europe. En Allemagne, nous avons connu des vagues de chaleur bien plus fortes que d’habitude. Or, si ces questions nous concernent de près, la déforestation est en revanche quelque chose qui a lieu assez loin de nous. Je pense toutefois que cela est en train de changer. Je crois que les gens ont réellement pris conscience que les forêts font partie de la solution à la crise climatique. Et je crois qu’il est de plus en plus unanimement reconnu que d’autres crises majeures, comme celle de la biodiversité mondiale, sont aussi importantes et urgentes que la crise climatique. Que peuvent faire le FSC et ses partenaires certifiés, comme Corticeira Amorim, pour que cette question soit à l’ordre du jour ? Je pense que nous pouvons raconter

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notre histoire, et que nous devons le faire davantage que ce que nous avons fait jusqu’à présent. Il y a des histoires fantastiques à raconter sur le liège, tant sur les propriétés du liège que sur sa qualité et son lieu d’origine, la subéraie. Les images des subéraies sont magnifiques. C’est un environnement spectaculaire, qui joue un rôle très important dans la biodiversité. Je pense qu’il y a des histoires fascinantes à raconter, des histoires qu’on ne pourrait pas raconter sur une vis en aluminium ou un bouchon en plastique. Et je pense que nous devons écrire et diffuser ces histoires, et que nous serions très heureux de le faire avec Amorim et d’autres acteurs du secteur. Pensez-vous que les citoyens et les consommateurs, mais aussi l’industrie forestière, sont plus sensibilisés à ces questions qu’avant ? Pouvons-nous nous risquer à affirmer que dans 150 ans, toutes les entreprises du secteur forestier auront ce certificat ? Je pense que nous pouvons dire que dans 150 ans, nous vivrons dans un monde où les forêts seront gérées de manière durable. Et si toutes les forêts sont gérées de manière durable, je ne sais pas si nous aurons encore besoin du FSC. Mon critère de réussite serait en réalité que le FSC devienne superflu, que toutes les forêts soient tellement bien gérées que nous n’ayons pas besoin d’un système de certification de gestion forestière pour le vérifier. Parlons maintenant du groupe Corticeira Amorim. Amorim Cork Composites a été la première entreprise du groupe à obtenir un certificat FSC, et actuellement, toutes nos entreprises sont certifiées FSC. Pouvezvous nous parler de notre contribution dans ce domaine, et de l’importance de la participation d’un groupe de notre taille et de notre importance pour réaliser ce scénario idéal ? Que mettriez-vous en avant dans notre action ? Je suis très impressionné par ce qu’a accompli le groupe Amorim ces dernières années. Je pense que le groupe est un exemple à suivre pour d’autres personnes. Je suis très heureux qu’Amorim puisse célébrer ses 150 ans en tant qu’entreprise certifiée FSC. Il y a des histoires très intéressantes à raconter. Nous serions très heureux de continuer à travailler avec Amorim dans les 150 prochaines années pour faire en sorte que les histoires sur la qualité de la forêt, la qualité du liège et la qualité de l’entreprise soient connues par de plus en plus de personnes car je pense que cela serait mérité.

« Il y a des histoires fantastiques à raconter sur le liège, tant sur les propriétés du liège, que sur sa qualité et son lieu d’origine, les subéraies, qui sont des environnements spectaculaires jouant un rôle très important en termes de biodiversité. » Kim Carstensen Directeur général, Forest Stewardship Council

Kim Carstensen est directeur général du Forest Stewardship Council (FSC) depuis octobre 2012. Il dispose d’une longue expérience en matière de gestion mondiale dans les domaines de la durabilité et du développement, notamment récemment en tant que responsable de l’initiative mondiale pour le climat du WWF International, et en tant que PDG du WWF Danemark. Il dispose ainsi de tous les moyens nécessaires pour renforcer la position du FSC en tant que leader mondial de la certification forestière responsable.

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Durabilité : aller encore plus loin Chez Corticeira Amorim, la durabilité est une ambition et un engagement, mais elle est aussi une réalité vécue intensément. La matière première 100 % naturelle, renouvelable, recyclable et réutilisable qu’est le liège représente une excellente base dans ce domaine. Mais c’est notre ambition d’aller encore plus loin qui aura des répercussions réellement positives sur la planète et la population.

En 1963, fidèle à sa devise « rien ne se perd, tout est valorisé », Corticeira Amorim commence à recycler les déchets issus de la production de bouchons en les transformant en granulés puis en agglomérés, ouvrant ainsi de toutes nouvelles perspectives à l’industrie du liège. Mais ce ne fut là que le premier pas sur le long chemin menant à la circularité puisque celle-ci, 150 ans après la création de l’entreprise, est devenue l’une des activités principales du groupe. En effet, d’autres moments symboliques suivirent : en 2004, nous fumes la première entreprise d’emballage au monde à obtenir la certification FSC® pour la chaîne de contrôle dans l’industrie du liège ; depuis 2006, nous publions chaque année un rapport sur la durabilité ; et en 2008, nous avons rejoint le projet Green Cork se consacrant à la collecte des bouchons pour le recyclage. En tant que leader de l’une des industries les plus durables au monde, Corticeira Amorim porte une responsabilité toute particulière dans ce sujet capital pour notre époque. Comme le souligne notre directrice Cristina Amorim, cet engagement est l’un des piliers de l’identité

OBJECTIFS DE CORTICEIRA AMORIM 1.

PRÉSERVER LES SUBÉRAIES ET LES SERVICES ÉCOSYSTÉMIQUES

5.

2.

RÉDUIRE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL

6. STIMULER LA CROISSANCE

3.

METTRE EN ŒUVRE L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

7.

FAVORISER LA FORMATION ET LE BIEN-ÊTRE

8.

GARANTIR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ

4. DÉVELOPPER DES PRODUITS VERTS

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du groupe, et joue un rôle absolument essentiel dans sa culture et sa stratégie : « La vision, la capacité entrepreneuriale, le travail et la passion de tout le personnel de Corticeira Amorim ont permis d’atteindre les objectifs de l’entreprise, lesquels sont par ailleurs étroitement liés aux Objectifs du développement durable définis par les Nations unies en 2015. » En effet, Corticeira Amorim a identifié 12 Objectifs du Développement Durable (ODD) et 44 cibles étant prioritaires dans le cadre de sa stratégie de valorisation du liège de manière compétitive, différenciée et innovante, mais toujours en parfaite harmonie avec la nature. L’ensemble du programme de durabilité du groupe a ainsi été harmonisé afin de réaliser ces objectifs à travers des actions variées et concertées. Le fait que Corticeira Amorim développe son activité sur la base du liège, une matière première 100 % naturelle, extraite des arbres de façon cyclique sans les endommager, permet à l’entreprise de bénéficier d’une position stratégique privilégiée. Le groupe se considère donc comme « durable par nature ». Mais c’est l’ambition d’aller encore plus loin qui fait toute la différence.

SOUTENIR LA R&D ET L’INNOVATION

ÉCONOMIQUE

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Exploitation de tous les avantages du liège Économie circulaire Corticeira Amorim relève le défi de la revalorisation des ressources et des matériaux, et base son processus de production sur l’exploitation de tous les avantages du liège. Cette optimisation de l’utilisation et de la consommation du liège tout au long du cycle de production est l’une des stratégies préconisées par le groupe. Outre le fait d’utiliser pleinement le liège, chaque fois que cela est possible, le groupe opte pour une utilisation de matériaux recyclés provenant d’autres secteurs, ce qui permet d’économiser les ressources naturelles existantes de la planète et de réduire les problèmes liés à leur élimination. En 2019, plus de 80 % des matériaux utilisés étaient d’origine renouvelable, près de 90 % des déchets ont été récupérés et 485 tonnes de liège ont été recyclées.

485 t

≈ 90 %

5

> 80 %

de liège recyclé

continents avec des programmes de recyclage des bouchons de liège

> 971 000

arbres autochtones plantés en partenariat depuis 2008

2 868

étudiants engagés dans des actions d’éducation à l’environnement

taux de valorisation des déchets

des matériaux consommés d’origine renouvelable

> 90 %

du liège et des produits en liège d’origine contrôlée

29

établissements certifiés FSCR dans la chaîne de contrôle

Rapport 2019 sur la durabilité

- 4 600 000 tCO2/an valeur moyenne visée de piégeage dans les subéraies en 2018 (17 fois plus que les émissions générées par l’activité et la chaîne de valeur)

Efficacité énergétique Le processus de production de Corticeira Amorim utilise même les tout petits granulats et les exploite comme une source importante d’énergie couvrant 63 % des besoins énergétiques du groupe (biomasse). Environ 80 % des émissions de Corticeira Amorim au Portugal sont indirectes. L’entreprise comptabilise et déclare les émissions résultant de ses propres activités (émissions de niveau 1 et de niveau 2), mais aussi, pour ce qui concerne son activité au Portugal, certaines sources d’émissions indirectes (émissions de niveau 3), comme le transport en amont et en aval, les déplacements professionnels en avion, les déplacements domicile-travail des employés ou le transport des déchets.

274 481 tCO

2

eq

émissions générées par l’activité et la chaîne de valeur en 2018

80 %

des émissions liées à la chaîne de valeur (niveau 3)

20 %

des émissions générées par l’activité (niveaux 1 et 2)

- 17 %

évolution de l’intensité carbone (niveaux 1 et 2) entre 2011 et 2018

62 000tCO eq 2

émissions évitées en 2019

63 %

de l’énergie d’origine renouvelable (biomasse)

Inventaire des émissions de GES, EY 2019

NEWS

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1 175 000 000 €/an* valeur ajoutée nette totale créée pour le pays si l’on tient compte de l’impact des services écosystémiques des subéraies (plus de 7 fois la valeur ajoutée directe)

Impact socio-économique Consciente de l’impact de ses activités dans les régions où elle est présente et sur l’économie portugaise, CA a développé une étude d’impact environnemental en collaboration avec le cabinet de conseil EY. Cette étude a permis de rendre compte, pour l’année 2018, de l’impact du groupe sur l’économie portugaise par rapport à la valeur créée et durable. Les résultats de l’étude montrent que Corticeira Amorim crée pour le pays une valeur totale nette de 1,175 milliards d’euros par an, laquelle inclue les impacts environnementaux de son activité et les impacts des services écosystémiques de la subéraie.

>4 400

employés dans 27 pays

*Impacts environnementaux, économiques et sociaux, EY 2019

25 000 000 de bouchons/an Produits verts Amorim Cork 5 500 000 000 bouchons/an

Les caractéristiques inhérentes du liège font de cette matière première une solution de plus en plus appréciée dans une société de plus en plus en recherche de solutions durables, compétitives et différenciées. Contribuer à la transition vers une économie bas carbone fait partie des ambitions du groupe Amorim. Ainsi, Corticeira Amorim développe des produits et des solutions efficaces en termes d’utilisation des ressources, et encourage la réalisation d’études indépendantes permettant d’obtenir des données sur l’impact de ses produits sur l’environnement. Parmi celles-ci, il convient de citer l’étude sur le cycle de vie des bouchons de liège naturel et de vin mousseux réalisée en 2019 par EY, qui est venue s’ajouter à une étude d’évaluation de l’empreinte carbone de Neutrocork, réalisée en 2018 par PwC. Suivant une approche allant « de la fabrication au départ de l’usine », les deux études montrent clairement que l’empreinte carbone des bouchons en liège de Corticeira Amorim est négative.

-309g CO eq bouchon naturel *

2

-392g CO eq 2

bouchon Neutrocork *

-562g CO eq 2

bouchon pour vin mousseux *

Amorim Cork Flooring 10 000 000 m2/an de capacité installée

62 %

de produits avec empreinte carbone négative

TÜV/A+

certifications de qualité de l’air pour toutes les gammes de produits

LEED/BREEAM tous les produits sont conformes aux certifications de la construction durable

Amorim Cork Composites 200 000 blocs et 40 000 cylindres/an

56 années d’expérience en économie circulaire

>500

demandes avec des certificats de durabilité

>850 m

2

de locaux de recherche, de développement et d’innovation pour de nouveaux produits

Amorim Cork Insulation 60 000 m3 de liège d’isolation/an

100 %

de produits recyclables et réutilisables

0 % additifs

agglomération avec des résines développées en interne

50 ans

longue durée de vie avec des caractéristiques techniques testées au moins jusqu’à 50 ans

*bilan carbone tenant compte du piégeage dans les subéraies

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>1 300 euros/ha/an* estimation de la valeur moyenne des services écosystémiques associés à une subéraie bien gérée

Services écosystémiques Travaillant dans un secteur totalement dépendant de l’équilibre entre la nature et la technologie, Corticeira Amorim encourage les bonnes pratiques de gestion de la subéraie et des services écosystémiques. Pour mesurer ces « externalités positives », l’entreprise a confié la réalisation d’une étude indépendante à EY afin d’évaluer les aspects multifonctionnels des subéraies. L’étude a conclu que les services écosystémiques des subéraies fournissent à la société des avantages s’élevant en moyenne à plus de 1 300 euros/ha/an. La quantification de cette valeur permet de comprendre l’importance de cet écosystème. Il est également essentiel de ne pas oublier la valeur incommensurable que représente la subéraie dans la préservation de la biodiversité et des habitats de nombreuses espèces, mais aussi de souligner le rôle de cette forêt unique en son genre dans la régulation du climat mondial grâce à sa capacité de piégeage du carbone, son rôle de barrière contre les incendies, mais aussi dans la régulation du cycle de l’eau et l’entretien des sols, en agissant comme un rempart contre la désertification.

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Zones critiques de la biodiversité

La subéraie, dont le statut protégé est reconnu, aide à lutter contre le changement climatique. Elle est un moteur du développement durable et joue un rôle clé dans l’équilibre écologique de la planète. > 130 espèces de vertébrés

- 73 tCO /1t de liège 2

piégeage maximal enregistré par tonne de liège récolté

200 ans

durée de vie moyenne d’un chêne-liège

100 000 personnes dépendent de la subéraie

≈ 95 % de tous les mammifères terrestres existant au Portugal sont présents dans la subéraie > 1 350/ha de plantes vasculaires dont beaucoup sont classées comme rares ou protégées > 28 espèces de faune protégées

*Évaluation des services écosystémiques de la subéraie, EY 2019

+ 50 000 ha superficie totale des nouvelles plantations

Projet d’intervention forestière Suivant sa devise « prendre soin du présent, construire l’avenir », Corticeira Amorim développe depuis 2013 un projet d’intervention forestière visant à préserver et à promouvoir le développement durable de la subéraie. L’objectif est de travailler le chêne-liège et sa biotechnologie de manière à ce que la production de liège puisse suivre le rythme de la croissance du marché. Pour ce faire, la résistance de l’espèce est augmentée, la durée du premier cycle d’extraction du liège est réduite et la terre est mieux exploitée en augmentant la densité d’arbres par hectare.

NEWS

+ 7 %

superficie totale de la subéraie au Portugal

+ 35 %

production de liège

- 15 ans

réduction de la durée du premier cycle d’extraction du liège de 25 ans actuellement à 10/12 ans

+ 350/ha

nombre de chênes-lièges plantés par hectare

+ 17 500 000 chênes-lièges plantés

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Les interconnexions vertueuses entre la subéraie, l’entreprise et les employés Pendant des dizaines d’années, les résultats financiers occupaient une place prépondérante dans l’évaluation des performances d’une entreprise. Désormais, que ce soit chez Corticeira Amorim (CA), ou dans d’autres entreprises internationales, trois piliers stratégiques sont également pris en compte : people, planet & profit. Toutefois, du point de vue de la durabilité, on peut se poser la question de savoir s’il est possible que trois axes aussi distincts coexistent au sein d’une entreprise commerciale, sans que l’un ne nuise aux performances des autres ? ANNÉE 37 / NUMÉRO 1

analyses ont suivi « les tendances actuelles dans le domaine de l’évaluation du capital naturel et des services écosystémiques, de l’empreinte environnementale des produits et de la création de valeur tout au long de la chaîne de production ». Dans le domaine de la durabilité des entreprises, Gisela Pires souligne la nécessité d’impliquer tout le groupe Amorim. C’est ainsi qu’est né en 2008 le Programme de durabilité de Corticeira Amorim « Choix naturel », un projet qui vise à « faire des pratiques de développement durable un facteur de différenciation positive entre les différentes parties prenantes, et à sensibiliser les employés et la société en général à la solidarité sociale et à l’adoption de comportements plus respectueux de l’environnement ». Actuellement en cours de rebranding, le projet Choix naturel compte différentes Gisela Pires estime que, dans le cas de initiatives parmi lesquelles des « actions Corticeira Amorim, non seulement cette de reforestation et d’éducation à coexistence est possible, mais également l’environnement ». des « interconnexions vertueuses entre la Cependant, les objectifs ne se limitent subéraie, l’entreprise et les personnes qui pas à la protection de l’environnement. la caractérisent », prouvant ainsi « que les En effet, dans le domaine des droits trois piliers peuvent coexister en harmonie, humains également, Gisela Pires et qu’ils contribuent à ce que le liège se rappelle que l’entreprise respecte des distingue des autres matières premières principes fondamentaux : « dignité, comme comptant parmi les plus durables du non-discrimination, diversité et égalité monde. » La responsable du développement des chances, formation et éducation, durable de l’entreprise Corticeira Amorim liberté d’association, développement explique également que même si « les trois personnel et professionnel ». Ainsi, les piliers du développement durable peuvent mesures déjà mises en œuvre et celles sembler conflictuels à court terme », nous ne prévues pour bientôt ont pour « objectif devons pas oublier que « les stratégies et les de parvenir à moyen terme à un taux de politiques des entreprises sont déterminées zéro accident du travail, ceci étant déjà le par les perspectives commerciales à court et cas ces deux dernières années, grâce à des à long terme ». investissements sérieux et approfondis Certes, le développement durable est dans le domaine de la sécurité et de la depuis toujours un aspect présent dans santé au travail qui ont donc permis une les valeurs et les activités de Corticeira réduction significative de la fréquence des Amorim, mais il a bénéficié d’une attention accidents ». Par ailleurs, l’élaboration du particulière en 2019 en ce qui concerne « Plan pour l’égalité hommes-femmes, qui la recherche. Les chiffres présentés tout intègre des actions spécifiques liées à la au long de ce numéro d’Amorim News le mission et à la stratégie du groupe, la gestion prouvent clairement. Toutes les données des ressources humaines, l’équilibre entre sont issues de quatre études indépendantes vie professionnelle et vie privée, le respect menées par le cabinet de conseil EY, de l’intégrité et de la dignité des employés, dont l’objectif était de « quantifier le dialogue social, la participation et la les impacts économiques, sociaux et communication externe et interne, reflète environnementaux des entreprises du également la volonté de l’entreprise groupe Corticeira Amorim au Portugal, ce en d’évoluer et d’obtenir des résultats sur considérant toutes les unités commerciales plusieurs composantes sociales. » de l’entreprise. » Gisela Pires souligne que les

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Les bouchons de liège Amorim : empreinte négative, impact positif Une étude indépendante d’EY sur le cycle de vie des bouchons de liège confirme les qualités uniques des bouchons Amorim en matière de durabilité. Le bilan carbone est de -309 g CO2eq/ bouchon dans le cas du liège naturel, tandis que les résultats pour l’empreinte carbone du bouchon pour vin mousseux révèlent un bilan carbone ayant un impact positif avec -562 g CO2eq/ bouchon. Ces chiffres tiennent compte, dans les deux cas, de la séquestration de carbone dans la subéraie.

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Corticeira Amorim a récemment chargé le réputé cabinet de conseil EY de mener une étude sur le cycle de vie des bouchons de liège afin d’évaluer les répercussions du processus de production des bouchons de liège, et d’obtenir des données permettant d’améliorer sa performance environnementale. Les conclusions de l’évaluation ont été révélées au début de l’année et confirment que l’empreinte carbone des bouchons de liège Amorim est négative, et par conséquent, que l’entreprise contribue de façon importante à la lutte contre le changement climatique et à la protection de la planète. L’étude du cabinet EY suit une approche allant « de la fabrication au départ de l’usine », c’est-à-dire que tout le cycle de vie du produit est évalué, de l’approvisionnement en matières premières à la dernière étape du processus de production. Plus précisément, les différentes étapes du

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processus ont été étudiées selon une approche « business to business », c’est-à-dire : les activités forestières, la préparation du liège, et notamment le transport forestier, l’étape de production, l’étape de finition et l’emballage. Afin de pouvoir établir des comparaisons avec l’approche utilisée dans les études précédentes, a également été calculé l’impact de la distribution des produits du Portugal au Royaume-Uni. L’évaluation comprenait également des informations supplémentaires sur le piégeage du carbone dans la subéraie. Grâce à un calcul détaillé de l’empreinte carbone du bouchon de liège naturel, le bilan carbone, avec -5,7 g CO2eq/bouchon, est considéré comme ayant un impact positif sur la régulation du climat. Les résultats concernant l’empreinte carbone du bouchon de champagne montrent un bilan carbone avec un impact positif de

-2,5 g de CO2eq/bouchon. Et si l’on analyse le périmètre étendu incluant la séquestration du carbone dans les subéraies et la production de liège, les résultats sont encore plus significatifs : -309 g CO2eq/bouchon de liège naturel et -562 g CO2eq/bouchon de vin mousseux. Ces chiffres, qui dépassent de loin les évaluations précédentes, montrent que grâce à l’utilisation efficace des ressources et à des mesures d’efficacité énergétique, l’entreprise a nettement amélioré ses performances environnementales. L’importance de l’économie circulaire pour une entreprise utilisant la biomasse pour couvrir 63 % de ses besoins énergétiques devient alors évident. Et la supériorité des bouchons de liège, une solution 100 % naturelle et biodégradable avec des caractéristiques uniques en matière de durabilité, est également incontestable.

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Ce qui me motive, ce sont les gens Connu sous le petit nom de LA parmi ses collègues, Luís Álvaro Costa fait partie du groupe Amorim depuis plus de 30 ans. Il se caractérise par un engagement passionné. Il est également une source d’inspiration et se distingue par le dynamisme qu’il impulse chaque année pour la plantation de chênes-lièges. Depuis 2011, Corticeira Amorim (CA) organise des activités de bénévolat pour planter des chênes-lièges et d’autres arbres autochtones.En 9 ans, des centaines de bénévoles ont planté au total plus de 22 000 arbres sur le territoire portugais, principalement des chênes-lièges. Quand on évoque cette initiative au sein du groupe d’Amorim, un nom revient sans cesse : Luís Álvaro Costa. Il a rejoint le projet en 2013, soit 2 ans après la première plantation. Depuis lors, Luís Álvaro ne s’est jamais arrêté. « L’idée était de faire participer et de sensibiliser nos collègues à l’importance de faire les choses différemment en termes d’environnement, de changer notre façon de penser et d’agir. C’est dans cet esprit que j’ai commencé à organiser les premières plantations, en suivant toujours cette idée d’impliquer tous les employés dans un moment de partage et de convivialité ». Année après année, LA est devenue une figure populaire auprès des bénévoles, dont le nombre ne cesse d’augmenter. « C’est très gratifiant de voir que nous sommes passés de 20-30 employés à près de 120, et encore, nous avons limité le nombre de places disponibles. » Outre l’augmentation

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du nombre, nous assistons à une « envie toujours plus forte des employés de rejoindre ce projet », ce qui, assure-t-il, est l’une des raisons le poussant « à continuer à faire plus et mieux ». En ce qui concerne les bénévoles, il souligne « la participation très importante des employés travaillant dans le secteur industriel », laquelle « doit être valorisée et encouragée ». Certains, dit-il, « n’ont jamais raté une plantation » et ont contribué « à pérenniser cette initiative au fil des ans ». Il souligne également « l’importance de la participation des plus jeunes, qui, à travers cette expérience, découvrent une nouvelle réalité. » Pour beaucoup, ces activités bénévoles sont en effet le premier contact avec la subéraie, ce qui permet de doter ces initiatives d’un « volet formation » très important. Quant à savoir ce qui le pousse à embrasser cette cause avec autant de passion, Luis Alvaro n’a aucun doute. « Ce qui me motive, ce sont les gens. Ils sont l’un des piliers du succès du groupe Amorim. Ils sont sincères, engagés, et toujours prêts à aider. Après une nouvelle plantation, ce que j’emporte avec moi, c’est le sentiment d’avoir partagé avec mes collègues un

moment de proximité avec la nature, et que Corticeira Amorim, avec ces petits gestes de ses employés, se différencie des autres entreprises. » En 2020, une année qui correspond au 150e anniversaire de CA, plusieurs actions étaient prévues dans ce cadre. Cependant, en raison du contexte de pandémie actuel, elles ont été reportées. Mais même si la date n’a pas encore été définie, la plantation annuelle devrait avoir lieu « dans la seconde moitié du mois de novembre ». C’est le service des ressources humaines qui fournira les informations et procèdera aux inscriptions. Aux collaborateurs et collaboratrices qui nous lisent, et plus précisément à tous ceux et celles qui envisagent peut-être de participer, Luís Álvaro insiste sur le fait que « tout le monde est le bienvenu » et garantit que « chaque personne vivra une expérience enrichissante » avec tout ce qui les entoure : « contact avec la nature, mettre ses mains dans la terre, esprit d’équipe, liens d’amitié qui se créent. Et bien sûr, il y a toujours un grand déjeuner tous ensemble à la fin de la plantation, un moment toujours très apprécié de tous les participants. » 16


Projet de publication : histoires de vie de 30 de nos collaborateurs Il était une fois des histoires avec de vraies personnes. Des travailleurs et des travailleuses. Des personnes dont le travail a contribué à façonner ce qu’est aujourd’hui le groupe Amorim. Des personnes qui, grâce à leur mérite, font partie des principaux protagonistes de l’histoire d’une entreprise qui, en 2020, aura 150 ans. Dans le cadre des célébrations de notre 150e anniversaire, nous avons décidé de rassembler dans un livre les histoires personnelles, mais surtout professionnelles, de 30 employés du groupe Amorim. Tout le monde n’y sera pas malheureusement. Il y a tant d’autres histoires et de personnes qui permettraient de raconter et de comprendre cette incroyable aventure commencée en 1870. Mais les 30 histoires de vie que nous avons recueillies forment

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déjà une fresque vivante racontant les efforts et le talent qui font la grandeur du groupe Amorim. Les témoignages réunis dans le livre ne sont pas seulement représentatifs de la multitude de métiers et d’activités au sein du groupe Amorim, ce sont des histoires de vie qui illustrent, dans leur individualité toute particulière, la diversité humaine et sociale présente au sein des entreprises du groupe. Certes, elles ne fournissent pas toujours d’explications sociologiques, mais cela n’était pas l’objectif. Elles visent surtout à rendre compte des innombrables expériences et émotions, sentiments et spécificités qui définissent une communauté, et plus précisément, notre communauté. La communauté Amorim. La méthode d’édition du livre n’est pas très différente de celle du reportage

journalistique. Les employés ont tout d’abord été sélectionnés en veillant à ce que toutes les entreprises et activités du groupe soient représentés. Puis, ces employés ont été interviewés par le département des ressources humaines, qui a ainsi recueilli les témoignages servant de base aux courts récits biographiques qui composent le livre. Le résultat est une superbe collection de souvenirs, d’événements, de personnes, de dates, de chiffres... Et si certains souvenirs sont chauds et doux, d’autres laissent un goût amer. Mais tous débordent d’affection et d’émotions qui permettent de comprendre le sentiment d’appartenance au groupe Amorim. De nombreuses personnes, de nombreuses vies, de nombreuses destinées ayant un élément en commun : le groupe Amorim.

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Nous avons contribué à créer tout cela L’histoire de la famille Silva et celle du groupe Amorim sont intimement mêlées. Celle-ci remonte au siècle dernier, lorsqu’en 1937, Norberto Silva rejoint l’entreprise. Plus de 80 ans plus tard, les Silva sont désormais l’une des nombreuses familles qui porte fièrement les couleurs de l’entreprise Amorim, et ce sur plusieurs générations. Avec cinq enfants, un gendre, deux petits-enfants, il y a beaucoup d’histoires à raconter. Norberto, le patriarche de la famille Silva, a aujourd’hui 94 ans. « C’est difficile pour lui de parler au téléphone », explique Ana Maria, sa plus jeune fille. Si autrefois il faisait preuve de dextérité et de force physique pour « charger les carrioles et porter des ballots de liège sur son dos », sa force se ressent désormais dans les mots pleins d’enthousiasme que ses enfants et petits-enfants utilisent pour raconter son histoire. Il commence à travailler pour le groupe Amorim en 1937, à l’âge de 11 ans. Il a bien quitté l’entreprise pendant quelque temps pour travailler ailleurs, mais il y est revenu et a continué à y travailler jusqu’à sa retraite. Norberto père, appelons-le comme ça, était « responsable du chantier » et représentait la seule source de revenus d’une famille de cinq enfants : quatre Maria, « parce qu’autrefois, toutes les filles s’appelaient Maria », et un Norberto, appelons-le Norberto fils. L’aînée était Maria Clara, suivie de Norberto, le fils, de Maria Filomena et de Maria Fernanda, les cadettes, et enfin d’Ana Maria, la benjamine. Quand on évoque Norberto père, tout le monde s’accorde à dire qu’il a toujours été un homme « un peu taiseux », « il travaillait beaucoup et rentrait tard à la maison ». « Il parle plus maintenant », dit Maria Fernanda en racontant l’époque où son père « prenait la nourriture dans la poêle et la réchauffait dans l’eau de la chaudière », et où « ils allaient chercher le liège et traversaient la

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rivière vers Montijo, et que le bateau était tellement chargé qu’ils pensaient parfois à jeter les ballots dans la rivière de peur que le bateau ne coule ». Norberto a toujours été « un bon père et une très bonne personne. » Il était, et l’est encore, « très gentil avec les enfants, les petits-enfants » et, même à l’usine, « personne n’a rien à redire ». De temps en temps, « il élevait la voix », raconte Maria Clara, « mais ils disaient que c’était juste pour la forme ». Le père a travaillé 50 ans pour le groupe, et le bilan est positif, dit Filomena, « tout n’a pas été parfait, bien sûr, mais le positif l’emporte sur le négatif ». « Il y a encore quelques mois », dit Clara, « il a dit à mon fils et à mon frère qu’il voulait vraiment parler au Dr. Antonio, qu’il était très ami avec lui ». Petit à petit, « il a fait rentrer ses enfants dans le groupe, même s’il ne le voulait pas vraiment à l’époque parce qu’il avait peur que quelque chose arrive à l’entreprise et que toute la famille y soit. »

« De quoi allons-nous parler ? »

Maria Clara fut la première fille de Norberto à rejoindre Amorim. « C’était en 1977, j’avais 14 ans et j’allais avoir 15 ans. Mon premier jour de travail fut le 16 mai », se souvient-elle, « je vais avoir 43 ans bientôt ». Elle a commencé « dans le bâtiment des blocs. ». Aujourd’hui, elle travaille à Amorim Top Series, « depuis 23 ans déjà ». Parmi les quatre, elle est la seule de la fratrie à ne pas travailler chez

Amorim Cork. Le travail est donc un sujet récurrent lors des repas de famille. « De quoi allons-nous parler ? », plaisante Filomena, « tout le monde parle de choses et d’autres, mais en vérité, on parle presque toujours du travail, même si on essaie de ne pas en parler, on ne peut pas, il y a toujours des histoires à raconter ». Norberto Silva, le fils, fut le troisième membre de la famille à rejoindre Amorim. « Cela fait 42 ans que je travaille dans le groupe, je suis arrivé le 5 janvier 1978 », il avait 14 ans, mais « à 13 ans, je savais déjà bien travailler ». J’ai arrêté l’école en CM1, « c’était la règle à l’époque ». Au fil des ans, il a grandi et appris. « Mon père m’a dit d’ouvrir les yeux. Un jour, ils choisiront le meilleur des meilleurs. C’était vrai. » Il a commencé aux blocs, au poste de sa sœur Clara qui avait été mutée à l’usine, et il y resta « un an, juste devant le rabaneação, l’appareil à couper les planches de liège ». « J’aimais bien cette machine, et j’aimais bien le travail avec le liège à ce poste, ce fut un bon début », ajoute-t-il. En 1980, il changea de poste pour la menuiserie, où il travaille encore, « dans l’équipe chargée de la maintenance ». 19 ans plus tard, il est désormais responsable de toute une équipe. Il a voyagé, passé « un mois en Australie pour installer une usine », est allé en Tunisie, et a suivi toutes les évolutions technologiques du secteur des bouchons de liège, mais les souvenirs des premiers jours sont ceux qui l’ont le 18


Maria Fernanda Silva

Norberto Silva (fils) Maria Clara Silva

plus marqué. Parfois, « je partais pour l’Alentejo la veille à 20 h, et j’y arrivais à 3 h du matin. Je me retrouvais seul à l’usine d’Abrantes. Je m’allongeais au-dessus des filets en attendant que le jour se lève. » Il est également arrivé que « j’y aille avec M. José Amorim, à 6 h du matin. Nous arrivions vers 8 h 30, 9 h. Nous discutions ensemble. Je me souviens qu’il me demandait beaucoup de cigarettes. Il fumait beaucoup. On arrivait à Abrantes, on s’arrêtait et on allait prendre le petit déjeuner. Après Norberto, ce fut au tour de Maria Fernanda, qui commença à travailler dans le groupe en 1980, à l’âge de 14 ans. « Je vais bientôt avoir 40 ans ». Son rêve était de devenir coiffeuse, raconte-t-elle, et elle avait déjà sérieusement réfléchi à sa carrière lorsque son père la poussa à suivre une autre voie. « Je faisais mes études et je travaillais à temps partiel dans l’intention de quitter Amorim, mais il m’a conseillé de ne pas partir ». « Réfléchis bien, réfléchis bien, me dit-il, et j’y ai bien réfléchi. Et aujourd’hui, je le remercie ». Elle a commencé dans le secteur du traitement des bouchons de liège. Quand elle repense à cette période simple, elle se souvient le sourire aux lèvres qu’il y avait très peu transports en commun. « Nous faisions de l’auto-stop et profitions des camions qui venaient chercher le liège pour qu’ils nous ramènent chez nous. Quelque temps plus tard, lorsque le secteur du traitement déménagea, Fernanda resta dans l’équipe de colmatage, où elle travaille encore aujourd’hui.

Les amoureux se cachent pour s’aimer

En 1981, un an après que Fernanda a rejoint le groupe, Maria Filomena vint y travailler également. Elle avait 16 ans. Elle avait ANNÉE 37 / NUMÉRO 1

Norberto Silva (père)

Ana Maria Silva

Filomena Silva Soares

travaillé dans une autre entreprise pendant deux ans, mais « insistait tous les jours auprès de son père pour venir travailler chez Amorim ». Plus connue sous le petit nom de Mena, elle a commencé à travailler dans l’équipe de triage et y est restée. « C’est un art que j’y ai appris et j’aime ce que je fais. » C’est dans cette entreprise qu’elle a rencontré Fernando Soares, son mari, qui travaille également depuis 40 ans chez Amorim. Sa rencontre avec Filomena « est le moment le plus fort de sa vie dans l’entreprise », raconte Fernando. Ils « s’aimaient en cachette », et il se souvient encore aujourd’hui de la première fois qu’il parla avec Norberto père, qui allait devenir son beau-père. « La première fois que suis venu ici, c’était pour voir une chaudière en panne et, dans ma naïveté, je l’ai éteinte. M. Norberto est arrivé et m’a traité de gros nul parce que je l’avais éteinte, parce que j’avais fait une bêtise ». Ana Maria, la plus jeune des sœurs, fut la dernière à rejoindre le groupe en 1983, à l’âge de 14 ans, mais à 12 ans « je venais déjà apporter le déjeuner à mes sœurs, à mon père, et à mon frère. » Elle a commencé directement au triage, « qui à l’époque se faisait à la main, sur un établi ». Elle a également travaillé à Amorim 2, où elle est restée plus de 10 ans. Puis je suis retournée chez Amorim Irmãos, où « à ce moment-là, les établis étaient déjà terminés ». Tout a changé, le passé est passé par là, dit-elle, mais « il y a toujours un peu de nostalgie, n’est-ce pas ? » Le présent, c’est aujourd’hui Norberto Xavier, le fils de Norberto fils, et Jorge Guedes, le fils de Maria Clara, tous deux petits-fils de Norberto père. Ils représentent la troisième génération de la famille Silva à travailler pour le groupe. Norberto Xavier est entré en 2014. Il a été

Jorge Silva Guedes

Norberto Xavier

Fernando Soares

opérateur, a fait un stage, et fait aujourd’hui partie de l’équipe de contrôle de gestion de Biocape. Jorge, lui, est le dernier « Silva » à avoir rejoint le groupe en 2017. Il travaille chez Amorim Distribuição, mais a l’intention d’obtenir son diplôme de comptabilité et d’administration qu’il suit actuellement en cours du soir.

Une deuxième famille

Il est vrai que pour la famille Silva, tout n’a pas toujours été parfait. L’incendie des années 1980 a marqué les aînés et le gendre Fernando. Ana Maria et Maria Clara évoquent les changements de poste, les débuts dans un nouvel endroit au sein du groupe, lorsque tout était inconnu. Mais pour tous, le père, les enfants et les petits-enfants, le bilan est positif et les bons souvenirs l’emportent de loin sur les mauvais. « Je me souviens toujours des bonnes choses, je n’ai pas de mauvais souvenirs », souligne Filomena. Ana Maria, elle, a une date précise en tête. « Ce que j’ai vraiment aimé, c’est quand j’ai reçu une montre pour mes 25 années d’ancienneté. Nous étions dans la grande maison, au musée, et nous avons fait une petite fête. » Travailler au sein du groupe est la seule chose qu’elle ait faite jusqu’à présent, et c’est donc « presque une famille, comme une deuxième famille ». Nombreuses sont les années qui se sont écoulées et longue est l’histoire de la famille Silva au sein du groupe Amorim. Depuis cette époque, la société s’est développée, a évolué. « Machines, robots, technologie, ordinateurs », énumère Maria Clara. « C’était une roue qui ne s’est jamais arrêtée de tourner », commente Norberto fils. « Nous avons contribué à créer tout cela, mais nous ne nous en rendons pas compte. C’est drôle. » 19


ASPORTUGUESAS : une identité durable

Les petits pas font les grandes histoires. Dans le cas de la marque ASPORTUGUESAS, le succès résulte d’un mélange unique en son genre de créativité, d’esprit d’entreprise, d’innovation et d’audace. Et d’un peu de hasard aussi. En effet Pedro Abrantes, une fois son diplôme d’architecte en poche, et après avoir travaillé sur quelques projets, décida de faire ce qu’on n’attendait pas de lui : il quitta le cabinet où il travaillait et partit travailler dans un magasin de sport. C’est là que, à la fin de l’année 2014, il fit une rencontre qui allait changer sa vie. Pedro Abrantes, alors âgé de 26 ans, était responsable d’un des rayons du magasin, et c’est dans ce cadre qu’il aida António Rios de Amorim à trouver un article qui n’était pas disponible. Lorsque le PDG de Corticeira Amorim lui donna ses coordonnées pour finaliser la commande, Pedro Abrantes, porté par un sentiment de respect et une certaine audace, se risqua à lui dire ces mots : « Vous savez que j’achète du matériel à votre entreprise ». Ce fut le début d’une conversation rapide, mais assez convaincante. Pedro Abrantes avait déjà créé avec un ami un mini potager portable en liège, dont le nom était I-Plant, puis il s’était lancé dans un

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projet solo, dont le but était de développer les premières tongs en liège portugais, un produit totalement nouveau car tout était en liège : la semelle, mais aussi la partie étant en contact avec le pied. Il avait appelé ces chaussures « ASPORTUGUESAS », afin de se différencier clairement des modèles internationaux de ce type de chaussure. Il avait été attiré par le liège car il voulait « faire quelque chose de nouveau, de différent, et le liège était un matériau si noble, et en plus portugais, avec des caractéristiques tellement uniques. L’idée de départ a toujours été de faire quelque chose en lien avec la durabilité et mon pays ». Pour produire les tongs (faites à la main dans le garage de sa mère), Pedro Abrantes avait besoin de matière première, qu’il achetait à Corticeira Amorim. Le caoutchouc coloré utilisé pour la lanière venait lui du Brésil. Le succès fut tel qu’à peine quelques heures après avoir lancé le produit sur une page Facebook, le jeune entrepreneur avait déjà reçu 150 commandes. Le problème, c’est

qu’il n’avait que 100 paires de chaussures prêtes en stock. Dans le magasin où il travaillait, Pedro Abrantes a donc saisi cette occasion unique que le hasard avait mis sur son chemin et fit en deux minutes le « pitch de l’ascenseur » qui allait radicalement changer sa vie. Tout a ensuite été très vite. La rencontre avec António Rios de Amorim avait eu lieu un dimanche, et dès le lundi matin, Pedro Abrantes reçut un appel de Corticeira Amorim. Au bout de la ligne se trouvait Paulo Bessa, directeur général d’Amorim Cork Ventures (LCA), le tout nouvel incubateur du groupe : « Nous venions tout juste de lancer Amorim Cork Ventures avec une dotation d’un million d’euros afin de soutenir des projets d’entrepreneuriat en rapport avec le liège, quand cette heureuse coïncidence est arrivée », se souvient-il. Quelques mois plus tard, ASPORTUGUESAS deviendra la première start-up soutenue par l’ACV.

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Pré-accélération

Pedro Abrantes s’était déjà rendu chez Corticeira Amorim quelques mois auparavant afin d’obtenir le matériel qui lui permettrait de faire ses tongs portugaises et durables. Mais tout était différent maintenant. C’était l’entreprise qui fabriquait le liège qui voulait désormais en savoir plus sur son projet, voire investir éventuellement. « Ce que nous recherchions, c’était un projet avec des caractéristiques intéressantes et une personne capable de le mener à bien », se souvient Paulo Bessa. « ASPORTUGUESAS remplissait parfaitement ces conditions. Si cela n’avait pas été le cas, il n’aurait pas été très intelligent d’investir dans une entreprise en tant qu’investisseur principal et actionnaire minoritaire. Ce projet se distinguait par une certaine audace, un esprit jeune et Pedro avait fait preuve de ces caractéristiques avant même de rejoindre Amorim, ce qui était tout à son honneur. » Entre septembre et décembre 2014, Pedro Abrantes suivit une formation dans le cadre d’un programme intensif de pré-accélération, développé par ACV, qui couvrait tous les aspects d’une entreprise, de la gestion au développement de produits, en passant par le marketing, la communication et les ventes. À ce stade, plusieurs projets avaient été présélectionnés et participaient à ce programme dont l’objectif était de passer d’une bonne idée à une proposition commerciale convaincante. À la fin du programme, Pedro Abrantes présenta son modèle d’entreprise devant un jury composé de collaborateurs d’ACV, puis devant les actionnaires de Corticeira Amorim. La réponse ne se fit pas attendre. « Le 23 décembre, ils m’appelèrent pour me dire que mon plan d’affaires et d’investissement avait été validé par CA et qu’il pouvait maintenant être mis en œuvre », se souvient-il. La société est alors constituée et l’implication de Corticeira Amorim devint beaucoup plus importante. Un produit « bien meilleur et bien plus compétitif » fut développé, avec un accent mis sur les ventes en ligne, et pendant deux ans, c’est une « fantastique expérience d’innovation » qui eut alors lieu, comme le décrit Pedro Abrantes. Ce fut la véritable phase d’accélération.

une présence solide dans le monde entier, marquant les quatre coins de la planète de l’empreinte durable du liège. Les ÉtatsUnis sont l’un des principaux marchés, mais la marque est également présente au Canada, au Japon, aux Philippines, en Corée, en Afrique du Sud, en Australie, en Nouvelle-Zélande et, bien sûr, en Europe. Une fois l’idée initiale mise sur les rails, une collection d’hiver fut lancée, qui conserve une base en liège, mais incorpore également du feutre, un matériau lui aussi organique et durable. Pour cette étape, l’arrivée en 2017 d’un nouveau partenaire, Kyaia, fut décisive en matière de savoir-faire et de développement des marchés. Paulo Bessa se souvient de ce moment : « Ce qui nous a conduit à nous lancer dans le projet,

c’est parce que nous avons compris qu’il existait un marché réceptif à ce type de concept écologique, et que nous pouvions développer, à partir du liège, une solution respectueuse de l’environnement et que nous avions les compétences techniques nécessaires pour satisfaire cette demande. Sans oublier, bien entendu, la personne qui a défendu ce concept. À partir de cette hypothèse, nous savions aussi que pour nous développer, nous devions mieux connaître les particularités du secteur et ouvrir les canaux de distribution. Nous avons donc contacté Kyaia pour que l’entreprise rejoigne le projet. Nous avions ainsi réuni à la fois le plus grand fabricant mondial de liège et le leader national de la chaussure », souligne-t-il. Quel est le secret de cette réussite, au final ? « Ce n’est pas encore un succès », répond Pedro Abrantes, avec humilité : « Nous avons planté des graines dans différents endroits et espérons en récolter les fruits bientôt. Ce recul dans le temps est important. Nous avons toutefois une offre de valeur, qui est notre matière première, et qui confère à notre produit des caractéristiques uniques. La durabilité est totale, non seulement en ce qui concerne le produit, mais aussi l’entreprise, et tout ce qui nous entoure. Notre secret réside peutêtre dans le fait que nous avons réussi, dans le cadre d’un vaste secteur, à réinventer le produit avec un matériau 100 % naturel. Et cette histoire ne serait pas complète si je ne citais pas António Amorim, mais aussi Paulo Bessa, et Nuno Barroca, pour leur implication et leur extraordinaire engagement. Sans eux, rien de tout cela n’aurait été possible ».

ASPORTUGUESAS à travers le monde La marque fut officiellement lancée en mars 2016, et aujourd’hui, ASPORTUGUESAS peut compter sur ANNÉE 37 / NUMÉRO 1

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Cork Pure Signature présente d’infinies possibilités sur le salon Domotex

Un cocon de liège pour Moët Hennessy à Vinexpo Lorsque Moët Hennessy a décidé de créer un forum dédié à la durabilité sur le salon Vinexpo à Paris, le choix s’est tout de suite porté sur le liège. L’objectif était de créer un forum permettant de comprendre comment bien conserver les sols de façon saine pour les générations futures. L’occasion choisie pour cela était le salon Vinexpo de Paris, l’un des plus grands salons du vin dans le monde du vin. Le décor pensé pour cet événement a été un espace totalement écologique, recyclable et biologique des murs au plafond, et a été conçu par Moët Hennessy. Il s’agissait d’une sorte de « cocon » de liège, où l’isolation acoustique offerte par la matière première naturelle a joué un rôle particulièrement important, limitant nettement la pollution sonore environnante.

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En cette année de célébration de son anniversaire, Amorim Cork Flooring était de nouveau présent sur le salon Domotex, le plus important salon mondial des revêtements qui se tient chaque année à Hanovre. Le lancement de la nouvelle collection Cork Pure Signature, qui allie durabilité et la possibilité de créer 17 000 combinaisons différentes, fut le point d’orgue de l’événement. Sur le salon Domotex de Hanovre, Amorim Cork Flooring a présenté ses innovations pour 2020, lesquelles font le lien entre un héritage unique et un avenir tourné vers l’innovation et la durabilité. En haut de la liste figure le lancement de la toute dernière génération de revêtements de sol Amorim Wise, Cork Pure Signature, une collection présentant un bilan carbone négatif et fabriquée à partir de liège et de matériaux recyclés, qui permet de créer des motifs personnalisés, dans plus de 17 000 combinaisons. Grâce à cette option, les clients peuvent imaginer différents motifs en choisissant parmi 17 motifs de liège naturel, puis les combiner dans l’une des 31 couleurs disponibles, et enfin personnaliser les finitions, dimensions et

épaisseurs. À noter également : le lancement de la nouvelle gamme Wood Resist Eco, de Wicanders. Cette solution clairement durable propose 25 motifs différents pour un produit en bois totalement exempt de PVC, et pouvant être installé dans des zones fréquentées à usage commercial intensif (classe 33). Pour Mário Pinho, directeur du marketing et responsable du développement commercial chez Amorim Cork Flooring, « les gammes Amorim WISE Cork Pure Signature et Wicanders Wood Resist Eco pérennisent l’engagement de durabilité pris depuis longtemps par Amorim Cork Flooring, en ne cessant d’investir dans des produits naturels et sans PVC. Être toujours plus proche de nos clients reste l’un de nos principaux objectifs, ce grâce au développement de concepts innovants et personnalisés qui confèrent au liège un caractère moderne et actuel. »

Le projet porté par l’architecte Jeanne Dumont répondait aux exigences de durabilité définies par la célèbre maison, et utilisait uniquement des matériaux « de grande pureté » comme le liège, emblème de l’économie circulaire, et le bois. Il reflétait également « l’univers culturel du vin et de la viticulture », indissociable du liège depuis des siècles. À propos de ce choix, Carlos de Jesus, directeur du marketing et de la communication chez Amorim Cork, déclare : « c’est incroyable de voir comment les qualités de durabilité du liège sont mises en lumière dans ce projet extraordinaire. Les réactions ici à Paris ont été excellentes ».

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150 ans : deuxième acte

ANNÉE 37 / NUMÉRO 1

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