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Interview Edem Adzogenu offert l'opportunité d'accélérer la ZLECAf
Signature d'un MoU entre l'UA, la ZLECAf et AfroChampions, Sommet de Kigali, mars 2018 - Crédit photo Initiative AfroChampions -DR
cher le manque de mobilité de ralentir la ZLECAf. En attendant les bâtiments, les routes et les infrastructures dont nous aurons besoin pour relier l’Afrique à travers le commerce et le transport de marchandises, nous pouvons au moins utiliser une infrastructure numérique !
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Pourquoi le choix de ces projets en particulier ? Selon quelle orientation stratégique et quelles priorités ?
Nous avons choisi ces projets de manière délibérée car nous étions conscients du fait que le continent à l’habitude de formuler des politiques et des idées au niveau continental qui ne sont pas exécutées. Nous connaissons tous l’accord de Yamoussoukro, sur l’Open Sky, qu’un certain nombre de pays ont ratifié mais peinent à mettre en œuvre.
Notre sentiment c’est qu’il y a parfois une déconnexion entre d’une part ceux qui sont censés mettre en oeuvre ces politiques - c’est-à-dire le secteur privé, la communauté des affaires - et d’autre part le secteur public, et nous ne voulions pas que la ZLECAf suive la même voie. En effet, il est essentiel de faire aboutir le programme d’intégration africaine dont nos ancêtres ont rêvé. Nous, en tant qu’AfroChampions, avons cherché à devenir un pont permettant d’identifier les projets sur lesquels il est nécessaire de se concentrer et dont l’impact est concret, tangible et immédiat.
Ainsi : les gens veulent se déplacer, réaliser des projets physiques. Nous devions résoudre le problème du mouvement des personnes, que cela nous plaise ou non. La santé publique va être un facteur majeur pour déterminer comment se déplacer. Nous devions nous assurer que ces outils numériques soient validés. C’est pourquoi nous avons choisi la technologie PanaBIOS. Il y a aussi un autre support nécessaire
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qui est la cybersécurité car tous les outils sont numériques. C’est pourquoi nous avons choisi un cadre de cybersécurité - autre projet au sein d’AVRIVA. La Super-App était également importante car beaucoup de fonds d’aide sont destinés aux PME, et il faut les aider à s’identifi er pour être éligibles. La COVID est une opportunité de faire de la ZLECAf le moteur d’une transformation, aboutissant à un mécanisme plus transparent et effi cace par lequel tous les éléments nécessaires à la circulation des biens et des services peuvent interagir ; c’est pourquoi nous avons développé la Super-App. Tout cela, vous voyez, est cohérent.
Pour les projets menés en 2020, quels sont les premiers impacts ?
Des pays utilisent la plateforme numérique aujourd’hui - c’est l’un des principaux impacts que nous avons eu. Cela permettra à l’Afrique de créer son propre passeport vaccinal de manière à harmoniser d’une part les protocoles, mais d’autre part aussi les informations relatives aux tests qui, associées aux vaccins, seront essentielles pour déterminer le niveau d’immunité.
Nous sommes extrêmement fi ers de cette initiative, car de nombreuses personnes se sont déjà inscrites. Plusieurs milliers de personnes ont obtenu leur numéro ZLECAf, les organismes de normalisation ont commencé à s’intégrer. C’est, à notre avis, un début modeste mais impressionnant vu les conditions que nous avons rencontrées pendant la pandémie. Notre plateforme de résilience virtuelle peut insuffl er de l’énergie à l’Afrique, dont les ressources restent encore trop inexploitées.
Une petite idée des projets à venir en 2021 ou du moins de l’orientation d’ AfroChampions ?
Nous aimons partir de là où nous avons des atouts. L’une d’entre elles est la jeunesse. Nous avons une population de jeunes débordant d’énergie et à la recherche d’emplois. Comment pouvonsnous nous assurer que nous les canalisons cette énergie, pour que ces jeunes deviennent un réservoir d’espoir pour les autres ? La sensibilisation continuera donc, pour intégrer les jeunes dans un écosystème économique porteur, soit par le biais des PMEs, c’està-dire des programmes de reconversion (formation), soit par le biais de notre accélérateur de chaîne de valeur, le programme Caravan. Caravan Africa vise à renforcer les capacités des micro-entrepreneurs à développer des chaînes de valeur, ou s’intégrer dans des chaînes de valeurs existantes - en misant en priorité sur les compétences STIM (en sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) afi n de répondre, dans leurs pays respectifs, aux défi s et aux opportunités dans les industries stratégiques - telles que l’agroalimentaire, le textile et la mode, les services professionnels techniques (comme l’électricité et la plomberie), les cosmétiques ou la décoration intérieure.
Nous allons par ailleurs poursuivre nos actions de sensibilisation auprès du secrétariat de la ZLECAf afi n, d’une part, d’encourager les pays qui doivent ratifi er le Traité ZLECAf à le faire, et afi n, d’autre part, d’inciter les pays qui n’ont pas préparé de stratégies ZLECAf pour aider leur économie à tirer parti des nouvelles règles de la zone de libreéchange à agir en ce sens.
Nous prévoyons aussi de consacrer beaucoup d’efforts à la collecte de fonds pour Orango, le fonds d’investissement soutenu par AfroChampions ; il va permettre d’investir dans des domaines stratégiques, par exemple dans des ressources et projets écologiques. Beaucoup d’investissements qui arrivent dans les pays ne vont pas dans ces secteurs. Nous devrions nous intéresser aux projets qui ont des effets multiples dans ces domaines. Et nous allons plus largement nous pencher sur les investissements stratégiques qui sont essentiels pour renforcer les capacités du continent, la production manufacturière, l’industrialisation et les chaînes de valeur.
Ce que nous avons initié à travers PanaBios est maintenant devenu l’initiative de voyage sécurisé du CDC Africa (Trusted Travel). Cette initiative a maintenant une nouvelle composante additionnelle qui est l’initiative de vaccins sécurisés. Cette dernière doit évo-
luer au fi nal vers la mise en place du passeport vaccinal de l’Union africaine pour le continent. Nous continuerons à travailler sur cette initiative car nous pensons qu’en travaillant avec des partenaires en Afrique et dans le monde, nous serons en mesure de créer l’ossature d’un système de santé électronique pour le continent. Ainsi, lorsque de futures épidémies ou pandémies surviendront, l’Afrique sera prête à les analyser précisément. Car nous savons qu’il y a Ebola et qu’il y a encore beaucoup d’autres maladies qui sévissent sur le continent, sans oublier la vague actuelle de COVID à travers des nouvelles variantes. Il s’agit donc de mettre en place un nouvel ordre de santé publique s’appuyant sur des plateformes numériques qui permettent aux pays de se parler, d’échanger des informations en temps réel et d’être en mesure de suivre et de tracer les épidémies tout en les isolant.
Notre crédo demeure : plus de projets, moins de discours ! Avec des actions de sensibilisation et des partenariats, y compris avec les institutions du secteur public, avec les organisations du secteur privé – lequel a besoin de politiques publiques pour protéger et conduire ses activités - , avec les partenaires internationaux qui se soucient de l’Afrique et sont prêts à apporter leurs ressources et leur expertise pour ajouter de la valeur à ce que nous faisons déjà sur le continent, et bien évidemment, avec la diaspora, dont nous pensons qu’elle dispose de beaucoup de richesses et de ressources inexploitées, toutes essentielles pour pouvoir soutenir le continent.
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Interview Edem Adzogenu
«WE AS AFROCHAMPIONS SEE COVID-19 AS AN OPPORTUNITY TO ACCELERATE AFCFTA»
Edem Adzogenu, co-chair of the AfroChampions Initiative, takes a look back at the projects conducted in 2020. A year marked by the pandemic that was seen by the Initiative both as a test for a continent that must learn to « put hands together” and as an opportunity to accelerate the AfCFTA. A look back at AfroChampions’ actions and achievements in 2020. Interview.
How do you see the year 2020? A complex year, with the health crisis, but at the same time a critical year with the last steps before the entry into force of the AfCFTA...
The year 2020 started with great expectations and excitement, when the heads of state met in February 2020 to announce the AfCFTA operationalization in March 2020.
We also launched our Trillion Dollar Investment Framework for the private sector to support AfCFTA. This three-pronged initiative - combining a mechanism to identify and implement strategic projects for the continent, a process to monitor African states’ commitments to the AfCFTA, and an investment vehicle - was formally endorsed by African Union Heads of State at their annual summit in February 2020. Based on their offi cial decision, we, the AfroChampions team and network, were supposed to work with the ministers of fi nance, ministers of trade and ministers of infrastructure, to implement the Trillion Dollar framework which is really a private sector scheme to drive investment into Africa for the AfCFTA.
Then COVID19 hit us as you know in March. Borders started closing, together with airspaces - and we went into lockdown. We were confronted with disruption of supply chains. It created a major risk for the survival and success of continental the African free trade area agreement which was supposed to be implemented last March. Naturally, everybody then started to focus on how to be resilient, how to save our borders and how to prevent the transmission of the disease.
As AfroChampions, we saw this as an opportunity - and as one of the biggest tests for the continent.
The test: would we be able to look at each other and join hands to fi ght together? As such, the AfCFTA is precisely the stimulus package that we need to cushion all our efforts against the pandemic.
The opportunity: it comes from the declining demand for natural resources, raw materials, and also from the fact that we are competing with the rest of