Exposition de photographies
HORS De-dans
Andrea M. & Magda C.
Vendredis de ramadan au check-point de Bethléem. Durant Ramadan, le dispositif sécuritaire dans les territoires Palestiniens est rehaussé d'un cran. Comme chaque année, l'accès à la capitale est particulièrement restreint les vendredis, alors même que tous les musulmans de Cisjordanie tentent d'atteindre la mosquée Al Aqsa, l'un des lieux de culte majeurs de l'Islam. Seules les femmes de plus de 45 ans et les hommes de plus de 50 sont autorisés à passer les check points vers Jérusalem. Même les ouvriers ayant un permis de travail ne sont pas autorisés à passer ce jour là. Ces images ont été prises au check-point de Gilo, au nord de Bethléem, point de passage principal pour tous les palestiniens du sud de la Cisjordanie. Chaque vendredi, un nombre grandissant de fidèles afflue. Beaucoup sont refusés après avoir enduré le voyage jusqu'au check-point, les heures d'attente parfois sous un soleil de plomb, la confrontation avec les soldats israéliens… et ce malgré le jeûne. Les femmes, de loin plus nombreuses que les hommes à tenter le passage, souffrent d'autant plus de l'attente que la file réservée aux femmes est dense : renonçant, certaines feront leur prière sur le lieu même du checkpoint. Les permis imposés par l’Etat d’Israël pour accéder à Jérusalem sont nécessaires depuis 1993. Avant cette date, il était possible de circuler librement entre la capitale et le reste des territoires occupés. Les premiers check points sont alors apparus, créant un obstacle pour les travailleurs, étudiants, malades, ou familles en visite. En effet, nombreux sont
ceux qui sont domiciliés hors de la limite de l’annexion et se sont retrouvés séparés du lieu de leur activité ou du reste de leur famille restée dans la partie annexée... Avec la construction du mur d’apartheid à partir de 2003, qui sépare les territoires annexés illégalement en 1967 (y compris Jérusalem Est) du reste des territoires palestiniens, les checkpoints sont devenus un handicap quotidien. L’obtention du permis est soumise à de nombreuses démarches administratives, souvent lourdes et complexes, à des délais d’attente qui peuvent aller jusqu’à plusieurs années, et à de nombreuses conditions qui excluent de facto la plus grande partie de la population palestinienne. Cela crée une situation où la plupart des jeunes palestiniens n’ont jamais vu, ou ne se souviennent pas de leur capitale. Or, Jérusalem est un symbole culturel, historique, et religieux fondamental pour les palestiniens, et l’impossibilité de pouvoir y aller représente une réelle souffrance. Le « checkpoint » point de contrôle en anglais, est par définition un point de passage, soumis à un contrôle de sécurité. Le terme hébreux, « machsom », utilisé aussi bien par les israéliens que par les palestiniens signifie littéralement « barrière »… Contraire à l’idée de passage, le concept semble mieux correspondre à celui inventé par les Forces Israéliennes d’Occupation. En vocabulaire kabbalistique, Machsom signifie même « barrière entre le monde matériel et le monde spirituel ». Ironique coïncidence, dans la situation d’un vendredi de ramadan. L’exposition HORS De-dans reflète la colère des palestiniens face à l’absurdité d’un mur qui enferme dedans/hors le mur…
Andrea M.
Magda C.
Je touche un réflexe pour la première fois en juillet 2001, durant la lutte contre le G8 de Gènes. Quelques unes de mes premières photos sont alors publiées à la une de Manifesto juste après les évènements. Par la suite je collabore avec ce journal, ainsi que La Republica, Il Messaggero, L’Unita, Libersazione, La Rinascita, Diario et le Monde Diplomatique, en explorant le 35 millimètre, couleur et noir et blanc. En 2008 je commence à explorer la technique du numérique. Je réalise ensuite les photos du livre “La via di Gerusalemme” de l’écrivain Enrico Brizzi, avec lequel nous ferons le chemin à pied de Rome à Jérusalem. Je pars vivre dans les Territoires Palestiniens occupés, ou je rencontre Magda C avec qui je commence à travailler.
Je débute la photographie à l’age de 15 ans, et réalise ma première exposition en 2001. Influencée par ma formation en école d’art appliquée ou je complète mes connaissance techniques, j’approfondis alors mon intérêt pour la photographie argentique. Lors de mes voyages en inde (2004) et en Afrique (2005), j’explore les techniques de moyen format et réalise des reportages mêlant le dessin et la photographie. En 2006 et 2007 je travaille comme reporter au Cemagref (organisme de recherche scientifique sur l’environnement) En 2009 lors de mon séjour en Palestine je commence à travailler avec Andrea M., en développant une approche humaniste de la photographie. L'exposition "Existence Denied" marque alors le début d'une collaboration.
Contact 0033 (0) 6 88 49 99 16 mad_kamboui@hotmail.com
www.andrea-magda.com