Louise Michel

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Louise Michel Bibliographie sélective

Bibliothèque André-Malraux Espace d’Anglemont 35, place Charles-de-Gaulle 93260 Les Lilas

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Repères historiques

Le 19 juillet 1870, Napoléon III déclare la guerre à la Prusse. Rapidement, le 2 septembre, il est contraint de capituler à Sedan avec une partie de son armée. Déjà malmené depuis quelques temps, le second Empire est alors renversé et la République est proclamée le 4 septembre. Mais la guerre continue, Paris est assiégé durant un hiver particulièrement rigoureux et est également contraint de capituler le 28 janvier 1871. Les Prussiens occupent alors les forts de la périphérie de la capitale, instaurant un blocus partiel de la ville. Des élections législatives sont organisées le 8 février. C’est une majorité monarchiste qui se dégage, favorable à une paix définitive. Adolphe Thiers dirige alors cette curieuse République. Le 18 mars, pour éviter toute résistance, l’armée régulière tente de récupérer les canons de la Garde nationale de Paris, stationnés à Montmartre. Aidée des habitants, celle-ci s’oppose fermement à ce dessaisissement. Cette insurrection marque le début de la Commune, qui est alors proclamée à Paris. Le 20 mars, Thiers et son gouvernement se réfugient à Versailles. La Commune organise des élections et forme un gouvernement qui ne tardera pas à décider des mesures sociales fortes, que la IIIe République reprendra, plus tard, à son compte. Disparate, mal organisée, sans véritable leader, l’expérience s’essouffle rapidement. En outre, Thiers réorganise une armée destinée à « nettoyer » la capitale des communards. Le 21 mai s’ouvre une longue semaine de féroce répression : c’est la Semaine sanglante. Paris brûle sous les effets conjugués des incendies volontaires et des obus versaillais. Environ 25 000 morts seront recensés le 28 mai, terme de la Commune de Paris. Le mouvement ouvrier du XIXe siècle est décapité, en même temps que la Commune devient pour celui du XXe un nouveau mythe fondateur. Théâtre du Tourtour à l’occasion de la mise en scène L’affaire d’un printemps


La Commune Soudaine et fulgurante, la Commune de Paris symbolise aujourd'hui encore un espoir d'émancipation politique et sociale. La répression dont elle fut l'objet durant la "semaine sanglante" lui confère pour longtemps une dimension tragique. Généralités GUILLEMIN Henri L'avènement de M. Thiers : réflexions sur la Commune. Gallimard (La suite des temps), 1971 944.081 2 GUI LISSAGARAY Prosper-Olivier, avant-propos de MAITRON Jean Histoire de la Commune de 1871. La Découverte (Découverte poche ; 12. Sciences humaines et sociales), 1999 944.081 2 LIS NATAF André La vie quotidienne des anarchistes en France : 1880-1910. Hachette (La vie quotidienne), 1986 944.081 2 NOEL Bernard Dictionnaire de la Commune. Mémoire du livre, 2001 944.081 2 NOE ROUGERIE Jacques La Commune de 1871. PUF (Que sais-je ? n° 581)., 1997 944.081 2 ROU Témoignages, textes et correspondances B. Victorine Souvenirs d'une morte vivante. La Découverte (Découverte, Documents et témoignages), 2002 944.081 2 BRO BARONNET Jean Regard d'un Parisien sur la Commune : photographies inédites de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Gallimard (Paris bibliothèques), 2006 944.081 2 BAR


GODINEAU Laure La Commune de Paris par ceux qui l’ont vécue. Parigramme, 2010 944.081 2 GOD Retour sur le contexte de La Commune pour comprendre son fonctionnement et ses dysfonctionnements, les acteurs et les projets. En donnant la parole aux contemporains par la mise en lumière de leurs traces écrites, l’auteur démontre la complexité de cet événement. Marx Karl et ENGELS Friedrich Inventer l’inconnu. Textes et correspondances autour de la Commune La fabrique, 2008 944.081 2 MAR VALLES Jules Le cri du peuple : février 1848 à mai 1871. Editeurs français réunis, 1953 848 VAL

Vive la Commune ! : extraits du procès de Louise Michel, VIe Conseil de guerre (siégeant à Versailles), audience du 16 décembre. Ed. Points, 2011 944.081 2 VIV VUILLAUME Maxime Mes cahiers rouges : souvenirs de la Commune. La Découverte, 2011 944.081 2 VUI Romans et bandes dessinées CHABROL Jean-Pierre Le canon fraternité. Gallimard, 1971 R CHA L'histoire de Paris assiégé puis de Paris insurgé, de l'amour fou de Florent et de Marthe dans ce tourbillon de l'Histoire, raconté par Florent Rastel venu rejoindre les habitants de l'impasse du Guet à Belleville un jour d'août 1870…

Les canons de Montmartre / DR


TARDI Jacques, scénario de DAENINCKX Didier Le cri du peuple. Casterman, 2001-2004 (4 volumes) BDA TAR Adaptation du roman de Jean Vautrin en bande dessinée. VALLES Jules Jacques Vingtras, vol. 3 : l’insurgé. Gallimard (Folio), 1988 R VAL Ecrit pendant son exil à Londres après l'écrasement de la Commune, l'insurgé décrit la période qui précède la guerre de 1870, l'oppression du régime libéral bonapartiste, le siège de Paris par les prussiens et les tergiversations des républicains. VAUTRIN Jean Le cri du peuple. Grasset, 1999 R VAU 18 mars - 28 mai 1871, depuis la tentative d'enlèvement par la troupe de Thiers des canons de la Garde nationale, à Montmartre, jusqu'aux ultimes et très sommaires exécutions qui vont clore la Semaine sanglante, à Belleville.

Louise Michel, l’insurgée En 1850, après la mort de son père et de ses grands-parents, Louise Michel devient institutrice. Elle fonde une école libre où elle enseigne pendant trois ans selon les principes républicains. Elle s'installe ensuite à Paris pour enseigner. Louise Michel y fait la connaissance de Jules Vallès, Eugène Varlin, Rigault, Eudes, et surtout Théophile Ferré, qu'elle aime avec passion. Elle écrit pour des journaux d'opposition et rédige des poèmes qu'elle adresse à Victor Hugo. Elle entretient avec l’auteur des Misérables une longue correspondance de 1850 à 1879. Secrétaire de la Société démocratique de moralisation, dont le but est d'aider les femmes à vivre par le travail, Louise Michel mène également une activité politique, qu'elle poursuivra jusqu'à sa mort. Très active pendant la Commune, Louise Michel fait partie de la frange révolutionnaire la plus radicale et se porte même volontaire pour aller seule à Versailles tuer Adolphe Thiers. Sa mère ayant été arrêtée et menacée d’être exécutée pour faire pression sur elle, Louise Michel se rend pour la faire libérer. Elle est condamnée à la déportation à vie et envoyée en Nouvelle Calédonie où elle reste jusqu'en 1880. C'est sans doute au contact de Nathalie Lemel, une des animatrices de la Commune, déportée avec elle, que Louise Michel devient anarchiste. De retour à Paris, Louise Michel reprend son activité militante puis s’installe à Londres en 1890 où elle gère une école libertaire. A la


demande de Sébastien Faure, elle revient en France en 1895. Arrêtée à plusieurs reprises lors de manifestations, elle est emprisonnée pendant trois ans avant d'être libérée sur l'intervention de Clemenceau. Elle meurt d’une pneumonie à Marseille au cours d’une tournée de conférences dans le sud de la France. Une foule de 120 000 personnes l’accompagne lors de ses funérailles jusqu’au cimetière de Levallois. Ecrits politiques MICHEL Louise La Commune. Stock (Bibliothèque sociologique n° 22), 1971 944.081 2 MIC « Ecrire ce livre, c’est revivre les jours terribles où la liberté nous frôlant de son aile s’envola de l’abattoir ; c’est rouvrir la fosse sanglante où, sous le dôme tragique de l’incendie s’endormit la Commune belle pour ses noces avec la mort, les noces rouges du martyre. » Discours et articles Michel, LouiseL'épervier2010 Correspondance et Mémoires MICHEL Louise Je vous écris de ma nuit : correspondance générale de Louise Michel, 1850-1904. Ed. de Paris, 1999 944.081 2 MIC L’expression de soi, dans la lettre privée et publique, esquisse sous le regard de l’autre et pour la postérité, une image aux reflets multiples, «celle d’une femme de son époque et non la bête curieuse qu’on représente». Pourtant Louise Michel, en signant la «pétroleuse» ou la «communeuse» revendique avec ironie l’image d’une femme «qui n’a jamais fait la révolution en amateur». […] La figure de la transversalité

7 suggère bien ce point de fuite insaisissable, équivoque et instable alchimie entre images de soi et représentations sur la scène épistolaire.

MICHEL Louise Lettres à Victor Hugo, lues par Anouk Grinberg, avec la participation de Michel Piccoli. Frémeaux et associés, 2008 944.081 2 MIC MICHEL Louise Mémoires. La Découverte, 2002 944.081 2 MIC Procès de Louise Michel Vive la Commune ! : extraits du procès de Louise Michel, VIe Conseil de guerre (siégeant à Versailles), audience du 16 décembre 1871


Louise Michel ou la parole des tempêtesGauthier, XavièreAssociation Louise Michel de Haute-Marne2001 Louise Michel : la passionDurand, PierreMessidor1989944.081 2

L'Insoumise : biographie romancée de Louise MichelGauthier, XavièreManya1991 Elisabeth G. SLEDZIEWSKI Maîtresse de Conférences à l’Université de Strasbourg II. France Virago, Virgo, viro major...et plus grande qu’elle-même, seipsa major Louise Michel est une icône. La femme d’un seul cri, celui du peuple, d’une seule passion, disait elle, «celle de la Révolution». A regarder sa vie, pourtant, à écouter sa voix, suivre sa plume, on se déprend de cette vision trop simple. On est gagné, plutôt, par le sentiment d’une diversité profuse, d’un être surabondant. Celle que Victor Hugo disait «plus grande qu’un homme» a surtout été trop grande pour les rôles que lui a dévolus l’Histoire, trop grande pour les clichés où la postérité a voulu l’enfermer. Aucun habit ne va à Louise. […] Elle ne trouve son compte ni dans sa mission d’institutrice, ni dans son personnage de virago vindicative, ni dans son image de vierge justicière, figures où cependant elle se reconnaît. Louise Michel, femme océan, toujours plus grande qu’elle-même, seipsa major. Jeune fille, elle écrivait déjà à Hugo : «mes peines ont toujours été immenses, lorsque j’ai éprouvé un grand bonheur».

Paul Verlaine (1844-1896) BALLADE EN L'HONNEUR de Louise Michel Madame et Pauline Roland, Charlotte. Théroigne, Lucoile. Presque Jeanne d'Arc, étoilant Lo front de la foule imbécile, Nom des cieux, coeur divin qu'exile : Cette espèce de moins que rien France bourgeoise au dos facile Louise Michel est très bien. Elle aime le Pauvre âpre et, franc Ou timide, elle est ta faucille Dans Ie blé mûr pour le pain blanc Du Pauvre, et la sainte Cécile, Et la Muse rauque et gracile Du Pauvre et son ange gardien A ce simple ; à cet imbécile. Louise Michel est très bien.


Gouvernements et maltalent, Mégathérium ou bacille, Soldat brut, robin insolent, Ou quelque compromis fragile. Tout cela son courroux chrétien L'écrase d'un mépris agile. Louise Michel est très bien. Envoi Citoyenne ! Votre évangile On meurt pour ! c'est l'Honneur! et bien Loin des Taxil et des Bazile. Louise Michel est très bien.

Victor Hugo (1802-1885) pour Louise Michel Ayant vu le massacre immense, le combat le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat, La pitié formidable était dans tes paroles. Tu faisais ce que font, les grandes âmes folles Et, lasse de lutter, de rêver, de souffrir, Tu disais : « J'ai tué ! » car tu voulais mourir. Tu mentais contre toi, terrible et surhumaine. Judith la sombre Juive, Aria la Romaine Eussent battu des mains pendant que tu parlais. Tu disais aux greniers : « J'ai br0lé les palais ! » Tu glorifiais ceux qu'on écrase et qu'on foule. Tu criais : « J'ai tué! Qu'on me tue! - Et la foule Écoutait cette femme altière s'accuser. Tu semblais envoyer au sépulcre un baiser ; Ton oeil fixe pesait sur les juges livides : Et tu songeais, pareille aux graves Euménides. La pâle mort était debout derrière toi. Toute la vaste salle était pleine d'effroi. Car le peuple saignant hait la guerre civile. Dehors on entendait la rumeur de la ville. Cette femme écoutait la vie aux bruits confus D'en haut. dans l'attitude austère du refus. Elle n'avait pas l'air de comprendre autre chose Qu'un pilori dressé pour une apothéose : Et, trouvant l'affront noble et le supplice beau Sinistre, elle hâtait le pas vers le tombeau Les juges murmuraient : « Qu'elle meure! C'est juste Elle est infâme. À moins qu'elle ne soit auguste » Disait leur conscience. Et les juges, pensifs Devant oui, devant non, comme entre deux récifs Hésitaient, regardant la sévère coupable. Et ceux qui, comme moi, te savent incapable De tout ce qui n'est pas héroïsme et vertu. Qui savent que si l'on te disait: « D'où viens-tu ? » Tu répondrais : « Je viens de la nuit où l'on souffre ; Oui, je sors du devoir dont vous faites un gouffre! Ceux qui savent tes vers mystérieux et doux, Tes jours, tes nuits, tes soins, tes pleurs donnés à tous. Ton oubli de toi-même à secourir les autres Ta parole semblable aux flammes des apôtres ;


Ceux qui savent le toit sans feu, sans air, sans pain Le lit de sangle avec la table de sapin Ta bonté, ta fierté de femme populaire. L'âpre attendrissement qui dort sous ta colère. Ton long regard de haine à tous les inhumains Et les pieds des enfants réchauffés dans tes mains : Ceux-là, femme, devant ta majesté farouche Méditaient, et malgré l'amer pli de ta bouche Malgré le maudisseur qui, s'acharnant sur toi Te jetait tous les cris indignés le la loi Malgré ta voix fatale et haute qui t'accuse Voyaient resplendir l'ange à travers la méduse. Tu fus haute, et semblas étrange en ces débats : Car, chétifs comme sont les vivants d'ici-bas. Rien ne les trouble plus que deux âmes mêlées Que le divin chaos des choses étoilées Aperçu tout au fond d'un grand coeur inclément Et qu'un rayonnement vu dans un flamboiement. Ayant vu le massacre immense, le combat le peuple sur sa croix, Paris sur son grabat, La pitié formidable était dans tes paroles. Tu faisais ce que font, les grandes âmes folles Et, lasse de lutter, de rêver, de souffrir, Tu disais : « J'ai tué ! » car tu voulais mourir. Tu mentais contre toi, terrible et surhumaine. Judith la sombre Juive, Aria la Romaine Eussent battu des mains pendant que tu parlais. Tu disais aux greniers : « J'ai brûlé les palais ! » Tu glorifiais ceux qu'on écrase et qu'on foule. Tu criais : « J'ai tué! Qu'on me tue! - Et la foule Écoutait cette femme altière s'accuser. Tu semblais envoyer au sépulcre un baiser ; Ton oeil fixe pesait sur les juges livides : Et tu songeais, pareille aux graves Euménides.

Henri Rochefort (1831-1913) À MA VOISINE DE TRIBORD ARRIÈRE J'ai dit à Louise Michel : Nous traversons pluie et soleil Sous le cap de Bonne-Espérance. Nous serons bientôt tout là-bas, Eh bien, je ne m'aperçois pas Que nous ayons quitté la France ! Avant d'entrer au gouffre amer, Avions-nous moins le mal de mer Même effets sous d'autres causes. Quand mon coeur saute, à chaque bond, J'entends le pays qui répond : Et moi, suis-je donc sur des roses ? Non loin du pôle où nous passons, Nous nous frottons à des glaçons, Poussés par la vitesse acquise. Je songe alors à nos vainqueurs : Ne savons-nous point que leurs cours


Sont plus dures que la banquise ? Le phoque entrevu ce matin M'a rappelé dans le lointain Le chauve Rouher aux mains grasses ; Et les requins qu'on a pêchés Semblaient des membres détachés De la commission des grâces. Le jour, jour de grandes chaleurs, Où l'on déploya les couleurs De l'artimon à la misaine, Je crus dois-je m'en excuser ? Voir Versailles se pavoiser Pour l'acquittement de Bazaine !

Quelques liens internet pour aller plus loin, L’Association des Amis de la Commune de Paris (1871), est la plus ancienne organisation du mouvement ouvrier français. http://www.commune1871.org/ Wikipédia – Présentation synthétique de la vie de Louise Michel http://fr.wikipedia.org/wiki/Louise_Michel « L’Histoire par l’image » explore l’histoire de la Commune à travers les collections des musées et les documents d'archives http://www.histoire-image.org/site/rech/resultat.php?mots_cles=Commune+de+Paris Lire le texte « Sur la Commune » de Attila Kotànyi , Guy Debord , Raoul Vaneigem, paru le 18 mars 1962 http://infokiosques.net/IMG/pdf/SurLaCommune.pdf Lire le texte « La Commune de Paris » de Pierre Kropotkine, paru en 1881 http://infokiosques.net/IMG/pdf/La_Commune_P._Kropotkine_.pdf Visionner sur le site de la Télévision Suisse Romande les 12 conférences de l’historien Henri Guillemin sur la Commune. http://archives.tsr.ch/dossier-guillemincommune


Quand la foule aujourd’hui muette, Comme l’Océan grondera, Qu’à mourir elle sera prête, La Commune se lèvera. Nous reviendrons foule sans nombre, Nous viendrons par tous les chemins, Spectres vengeurs sortant de l’ombre, Nous viendrons nous serrant les mains. La mort portera la bannière ; Le drapeau noir crêpe de sang ; Et pourpre fleurira la terre, Libre sous le ciel flamboyant. (L. M. Chanson des prisons, mai 71.)


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