DISCRIMINATIONS ET ÉGALITÉ DES CHANCES Actions éducatives en faveur de l’égalité Juin 2010 - Octobre 2010
DÉFINITION GÉNÉRALE La discrimination est l'action de distinguer des choses ou des personnes, et le fait de prendre en compte cette différence. Le sens de ce terme est a priori neutre, Mais il a pris une connotation péjorative dans le contexte des luttes sociales. Dans ce contexte, la discrimination est le fait de séparer un groupe social des autres en le traitant plus mal.
CONTEXTE
Le concept de discrimination sociale apparaît à la suite des luttes politiques pour l'égalité de droit entre les hommes qui aboutissent dans la plupart des pays occidentaux au début de la seconde moitié du XXe siècle à l'abolition progressive des différences légales de traitement (fin de la colonisation, de la ségrégation aux États-Unis, etc.). Ces luttes mettent largement en relief que certains groupes sociaux ne bénéficient pas objectivement des mêmes chances que les autres, l’égalité des chances n’est pas partagée; et cela malgré l'égalité de droit dont ils jouissent en principe. La plupart du temps, il s’agit de minorités visibles, des femmes, des handicapés, des seniors, les « blacks », les « beurs », etc. Ou de minorités moins visibles comme les homosexuels ou les lesbiennes. Cette discrimination est souvent évolutive: à une époque les personnes divorcées étaient discriminées. La discrimination est en interrelation forte avec le contexte sociale de l’époque, le marqueur des « tabous » et des valeurs éthiques en vigueur…
Pour rétablir un équilibre des chances, ces États engagent des politiques de lutte contre les discriminations. Plusieurs chemins pour rééquilibrer des injustices Du point de vue du droit, la discrimination ne consiste pas à léser un groupe, mais un individu, en se fondant sur un critère illégitime. Dès lors, il convient de protéger les individus en sanctionnant par la loi la discrimination. Il s'agit aussi de prévenir les discriminations par exemple en rendant anonymes les candidatures à des emplois. Du point de vue social, des politiques de rééquilibrage, appelées « discrimination positive », visent à rééquilibrer les chances entre les groupes. Enfin, de manière plus générale, il existe des mesures
DIVERSES ACCEPTIONS
Le mot discrimination vient du latin discriminatio, qui signifie séparer. Le concept de discrimination au sens le plus général de séparation n'a pas de connotation négative. Il se retrouve dans plusieurs domaines (source Wikipedia): au sens psychologique, la discrimination est l'action qui consiste à distinguer l'un de l'autre deux objets de pensée concrets. Elle est impliquée dans une partie des cognitions (le verbe discriminer conserve ce sens de distinguer) ; en théorie économique, la discrimination désigne l'action d'un agent qui module son offre (de travail, de bien) en fonction des caractéristiques connues ou supposées des autres agents. Le cas le plus courant est celui de la discrimination par les prix ; en mathématiques, le discriminant est une fonction des coefficients d'une équation qui permet de déterminer le nombre de racines de cette équation ; en statistique, l'analyse discriminante permet de prédire la composition d'un groupe à partir de critères exogènes (variables prédictives) ; en droit fiscal, la discrimination est une modulation du tarif de l'impôt selon différents paramètres; en télécommunications, la discrimination est une démodulation destinée à restituer un signal.
Le mot discrimination s'est imposé dans le langage courant (et dans celui des sciences humaines et sociales) avec un sens plus restreint. Au sens courant, la discrimination est le fait de traiter de manière différenciée un groupe social relativement à un autre, de traiter un groupe plus mal que les autres. Précisément, il s'agit de distinguer un groupe social des autres en fonction de caractères extrinsèques (fortune, éducation, lieu d'habitation, etc.) ou intrinsèques (sexe, origine ethnique, etc.) afin de pouvoir lui appliquer un traitement spécifique, en général négatif. Discrimination et non-discrimination supposent que l'égalité soit préalablement constituée. Il y a discrimination lorsqu’il existe une inégalité de traitement entre des groupes pouvant prétendre à des droits identiques. La discrimination suppose donc un écart entre une égalité formelle et une inégalité réelle. Elle ne se résume donc pas à la négation de l'égalité ou à l'absence de celle-ci. D'autre part, la discrimination suppose un traitement spécifique appliqué au groupe discriminé.
L'APPARITION DU CONCEPT
La discrimination au sens courant est un concept récent apparu dans les années 1950 L'expression non-discrimination apparaît à la même époque. C'està-dire peu de temps après la Déclaration universelle des droits de l'homme. Si l'égalité de droit n'est pas encore acquise dans les pays occidentaux, avec en particulier la Ségrégation raciale aux États-Unis et l'inégalité dont sont victimes les populations des colonies ou anciennes colonies des pays européens (en particulier la France et l'Angleterre), le mouvement est en marche. Cela n'empêche évidemment pas les inégalités de fait de subsister. Un autre mouvement s'amorce à la même époque : la généralisation des mécanismes de concurrence, avec notamment la signature du GATT par vingt-trois pays en 1957. Du côté européen, le traité de Rome vise à établir la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux. Lorsque les sociétés occidentales se libéralisent, au cours des années 1960, les anciennes barrières sociales sont affaiblies. C'est la conjonction entre le développement de l'égalité de droit et celui du libéralisme économique et social qui amène la généralisation de la concurrence entre les individus. C'est dans le cadre de cette concurrence que certains groupes se trouvent désavantagés par rapport aux autres en raison de leur origine, sexe, religion, etc. : ils sont victimes de discrimination. (source Wikipedia)
DISCRIMINATION DES INDIVIDUS La législation affirme que la discrimination ne consiste pas à léser un groupe, mais un individu. Cet individu est victime d'une discrimination lorsqu'il est, dans une situation, traité différemment des autres sans motif légitime : « Une distinction ou une différence de traitement n'est une discrimination que quand elle est illicite ». Là où devrait prévaloir une égalité entre individus, l'un d'entre eux est traité de manière différente (et négative) sur la base d'un ou plusieurs critères illégitimes. Il est « différencié » selon des critères irrecevables au regard de la loi qui pose un principe d’équité. La discrimination est donc une violation du principe d'égalité.
DÉFINITION LÉGALE EN FRANCE
En France, l'article 225-1 du Code pénal définit une liste de critères qui entrent dans la constitution d'une discrimination : « Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »
L'article 225-2 du Code pénal précise dans quelles situations la discrimination effectuée est répréhensible :
« La discrimination définie à l'article 225-1, commise à l'égard d'une personne physique ou morale, est punie de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 Euros d'amende lorsqu'elle consiste : 1° A refuser la fourniture d'un bien ou d'un service ; 2° A entraver l'exercice normal d'une activité économique quelconque ; 3° A refuser d'embaucher, à sanctionner ou à licencier une personne ; 4° A subordonner la fourniture d'un bien ou d'un service à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ; 5° A subordonner une offre d'emploi, une demande de stage ou une période de formation en entreprise à une condition fondée sur l'un des éléments visés à l'article 225-1 ; 6° A refuser d'accepter une personne à l'un des stages visés par le 2° de l'article L. 412-8 du code de la sécurité sociale. Lorsque le refus discriminatoire prévu au 1° est commis dans un lieu accueillant du public ou aux fins d'en interdire l'accès, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 Euros d'amende. »
Cela semble interdire l'utilisation, pour distinguer entres les personnes, des critères cités à l'article 225-1 et ce dans pratiquement toute situation. Les articles suivants nuancent quelque peu cette perception. L'article 225-3 fournit une liste de situations dans lesquelles l'usage d'un critère de la liste de l'article 225-1 est acceptable.
Parmi ces situations, on trouve notamment : « [...] [les] discriminations fondées, en matière d'embauche, sur le sexe, l'âge ou l'apparence physique, lorsqu'un tel motif constitue une exigence professionnelle essentielle et déterminante et pour autant que l'objectif soit légitime et l'exigence proportionnée. »
UNE CONCURRENCE BIAISÉE
Les domaines concernés peuvent être infinis : activités sociales (entrée dans un établissement de loisirs, etc.), activités économiques (professions réservées, interdites ou obligatoires), activités politiques (droit de vote ou non), à l'école ou à l'université à l'encontre des étudiants étrangers, etc.
La notion de discrimination est principalement liée à des situations de concurrence entre individus.
Ces situations occupent d'ailleurs une bonne partie de l'article 255-1 du Code pénal : accès à des biens ou services, à l'exercice d'une activité économique, à l'emploi (ou au maintien dans l'emploi), stage, etc. À partir de ce constat, elle pose que la discrimination frappe un candidat à une ressource. Alors que ce candidat se croyait dans une situation de concurrence juste, donc a égalité de chances pour accéder à la ressource, il est écarté pour un motif illégitime.
LES CRITÈRES ILLÉGITIMES : UNE LISTE EN ÉVOLUTION
Un certain nombre de critères peuvent être dits intrinsèques, dans la mesure où l'on considère qu'ils sont constitutifs de la personne et qu'il ne lui est pas possible d'y échapper (origine, sexe, ethnie, race, etc.). D'autres sont extrinsèques (les mœurs ou l'opinion politique, par exemple). D'autres encore sont à cheval sur les deux catégories : il est possible, jusqu'à un certain point, de modifier son apparence physique ; il est possible, dans certains cas, de changer de patronyme ; etc.
Les critères possibles pour distinguer des personnes sont évidemment infinis. Chacun de ces critères peut-être, selon les cas, objectif ou illégitime. La liste de critères « officiellement prohibés » de l'article 225-1 du Code pénal ne peut donc pas être considérée comme définitive. Elle est d'ailleurs en constante évolution.
LA PREUVE
Loi n°2001-1066 du 16 novembre 2001 modifie l'article L122-45 du Code du travail et renverse la charge de la preuve : « En cas de litige relatif à l'application des alinéas précédents, le salarié concerné ou le candidat à un recrutement, à un stage ou à une période de formation en entreprise présente des éléments de fait laissant supposer l'existence d'une discrimination directe ou indirecte. Au vu de ces éléments, il incombe à la partie défenderesse de prouver que sa décision est justifiée par des éléments objectifs étrangers à toute discrimination. Le juge forme sa conviction après avoir ordonné, en cas de besoin, toutes les mesures d'instruction qu'il estime utiles. » D'autre part, la loi n°326-296 du 31 mars 2006 crée l'article 225-3-1 du Code pénal qui reconnaît le testing : « Les délits prévus par la présente section sont constitués même s'ils sont commis à l'encontre d'une ou plusieurs personnes ayant sollicité l'un des biens, actes, services ou contrats mentionnés à l'article 225-2 dans le but de démontrer l'existence du comportement discriminatoire, dès lors que la preuve de ce comportement est établie. »
DISCRIMINATION DIRECTE ET INDIRECTE
La discrimination peut-être directe ou indirecte. Dans le premier cas, la discrimination est patente : elle peut-être constatée et dénoncée. Mais il existe un certain nombre de pratiques dissimulées afin d’éviter toutes confrontations possibles à des dénonciations de discriminations. Ces pratiques visent à écarter des candidats de manière indirecte. La notion de discrimination indirecte fut introduite suite aux tentatives de rééquilibrage entre les différents groupes de population. La mesure de la représentation des différents groupes dans les différents secteurs d'activité (en particulier aux États-Unis) a permis de détecter des variations à la suite du développement de certaines pratiques apparemment irréprochables, mais qui en fait lésaient un groupe particulier. Le repérage de la discrimination directe relève d'une analyse juridique qui permet de déceler une différence de traitement opposée à l'égalité. Le repérage de la discrimination indirecte relève de l'analyse statistique : on la repère par les effets, non par les causes. L'intention de l'auteur de la mesure (apparemment neutre) n'est pas prise en compte, seul compte le résultat.
LA DISCRIMINATION AU POINT DE VUE DES GROUPES
La notion de discrimination appréhendée du point de vue de l'individu ne semble ne s'appliquer qu'à des situations particulières. Mais elle s'étend à un groupe de manière immédiate. En effet, on dit qu'un groupe est victime de discrimination lorsque le critère qui l'identifie (couleur de peau, religion, sexe, etc.) sert régulièrement de support à une discrimination individuelle.
D'autre part, la discrimination peut-être considérée comme légale, si la loi s'oppose à un principe d'égalité qui la dépasse. Elle vise alors directement les groupes en tant que tels, et non plus seulement les individus. Elle s'appuie sur des groupes constitués ou bien définit des groupes et précise les traitements à leur appliquer. Ainsi, certains groupes discriminés possèdent une longue histoire, une culture ou des valeurs communes (c'est le cas par exemple des groupes ethniques) alors que d'autres ne se perçoivent pas forcément comme tels (les personnes handicapées par exemple).
L'ÉGALITÉ SELON LES DROITS DE L'HOMME
Du point de vue du droit, le système d'Apartheid qui a existé en Afrique du Sud entre 1948 et 1991 constitue un système inégalitaire fondé sur la ségrégation raciale, mais légal. Du point de vue des Droits de l'homme, ce système peut être considéré comme discriminatoire. À l'égalité de droit entre tous les hommes, il a opposé une inégalité de fait (construite juridiquement). Avant 1940, chaque État nation possède la liberté de définir sa politique d'immigration. Ainsi, les États-Unis établissent un système de quotas destiné à limiter l'accès des Noirs, des Juifs et des Asiatiques au territoire et à la nationalité américains. À la chute du régime nazi, en 1945, la découverte des camps d'extermination et l'émergence des nations du Tiers-monde modifient les consciences. Il devient illégitime d'exprimer une pensée raciste. Le processus de disparition des préférences ethniques et raciales est progressif : il faut attendre 1965 aux États-Unis pour que les lois ségrégationnistes disparaissent ; 1973 en France pour que le critère de l'origine soi éliminé dans l'évaluation d'une procédure de naturalisation ; 1991 pour l'Apartheid. En France, pays d'où sont originaires les Droits de l'homme, toute rupture légale dans l'égalité entre les hommes peut-être qualifiée (à juste titre ou non) de discrimination.
L'ÉGALITÉ :SOURCE DE DROIT SUPÉRIEURE
Une loi inégalitaire peut se trouver en conflit avec la loi constitutionnelle. Ce fut le cas dans l'affaire Rosa Parks. Cette Américaine avait refusé, en 1955, de céder sa place à un passager blanc dans un autobus. Selon la loi (inégalitaire) de l'Alabama, elle était en tort, mais cette loi fut déclarée inconstitutionnelle. Ainsi les lois ségrégationnistes qui prévalaient à l'époque dans les autobus, étaient, au regard de la constitution américaine, discriminatoires. En Europe, les cas où le droit communautaire s'oppose à une loi nationale sont du même ordre. En effet, le droit communautaire est au-dessus des lois nationales dans la hiérarchie des sources de droit. Il est donc possible de mettre en cause ces lois comme discriminatoires au regard de ce droit. Toutes les normes d'égalité ne bénéficient pas de la reconnaissance accordée aux Droits de l'homme ou de l'autorité d'une constitution. Dans la lutte politique et sociale, différents groupes cherchent à faire prévaloir leur norme d'égalité. Le concept de discrimination devient alors un outil dans ce but. Cependant, davantage qu'une lutte contre la discrimination, il s'agit alors d'une lutte pour l'égalité. Cette égalité obtenue, la discrimination risque de continuer à exister.
LA LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS
Identifier une situation comme discrimination revient à la qualifier négativement, donc à concevoir qu'elle n'est pas légitime. Cette identification a donc pour corollaire la formation du projet de lutte contre les discriminations.
Souvent, mais pas toujours, les discriminations légales s'inscrivent dans la mémoire collective et provoquent un sentiment de désaffiliation et de non reconnaissance. On peut atténuer par des symboles les conséquences, cela ne suffit pas pour autant à établir une égalité de fait.
La lutte contre les discriminations peut (une fois l'égalité formelle garantie) utiliser le moyen juridique, en punissant les discriminations. Elle peut également passer par des politiques sociales, culturelles, économiques de « discrimination positive ».
Afin d’assurer la cohésion nationale : le bannissement et la célébration sont des dispositifs de réhabilitation.
LA DISCRIMINATION POSITIVE
La discrimination positive renverse le fonctionnement de la discrimination classique en favorisant les groupes qui sont habituellement défavorisés. En effet, les politiques et le droit peinent à rétablir l'équilibre entre les groupes sociaux, car les groupes défavorisés ne bénéficient pas des mêmes armes que les autres (même capital culturel, connaissance des rouages de la société) que les autres. Ils sont donc objectivement désavantagés, quand bien même aucune discrimination ne serait à l'œuvre. Il ne suffit pas d'abolir une inégalité de droit (ségrégation, colonisation, statut des femmes) pour que dans les faits, l'égalité advienne. La discrimination positive est née aux États-Unis, sous le nom d'Affirmative action, avec un double but : compenser d'une part les inégalités structurelles socio-économiques léguées par le passé à des minorités ethniques (en particulier les Indiens et les Noirs) ; plus modestement, améliorer la représentativité des élites d'autre part. L'idée s'est exportée (Inde, Europe, Afrique du Sud, etc.) et diversifiée puisqu'elle ne se limite plus à des minorités ethniques mais à tous les groupes sociaux discriminés. Il s'agit de favoriser les groupes défavorisés pour contrebalancer une situation de fait. Il ne s'agit plus d'assurer une égalité entre individus, mais entre groupes.
DISPOSITIFS LÉGAUX
En France Le droit français punit pénalement les discriminations. La lutte contre les discriminations y prend le plus souvent la forme du projet d'intégration. La discrimination positive s'y développe depuis quelques années, parfois de manière spectaculaire comme avec la loi sur la parité en politique, mais l'idée s'est longtemps heurtée à celle de l'égalité républicaine. En France, les propos discriminatoires constituent des délits et sont punis par la loi (loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004). Cela n'est pas forcément le cas dans certains autres pays où les propos (mais non les actes) discriminatoires peuvent être légaux, soit parce qu'ils sont la norme locale, soit au nom de la liberté d'expression. La Halde La Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité) est une autorité indépendante instituée par la loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 pour lutter contre les discriminations :« Elle aide toute personne à identifier les pratiques discriminatoires, et à les combattre. Elle conseille pour les démarches juridiques, et contribue à établir la preuve de la discrimination. Elle peut se saisir elle-même de toute pratique discriminatoire dont elle a connaissance. Elle dispose de pouvoirs d’investigation pour instruire les dossiers. Elle peut exiger des documents et des preuves que la victime n’a pas pu obtenir, aller vérifier sur place et entendre des témoins. »
RÉFÉRENCES LÉGALES
France Dans le Code pénal, les articles 225-1 à 225-4 composent la section sur les discriminations : l'article 225-1 donne la définition ; l'article 225-2 précise les peines encourues ; l'article 225-3 précise les exceptions ; l'article 225-3-1 reconnaît le testing ; l'article 225-4 précise les peines encourues par les personnes morales ; La loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 : institution de la Halde. Europe Directive 2000/43/CE du Conseil du 29 juin 2000 : pour l'égalité de traitement sans distinction de race ou d'origine ethnique. L'article 14 de la Convention européenne des droits de l'homme, portant sur l'interdiction de discrimination, ratifié par la France, s'applique également. Protocole n.1 2 à la Convention de sauvegarde des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales, non ratifié par la France. Monde Article 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
LISTE DE DISCRIMINATIONS USUELLES
Figurent ci-dessous certaines discriminations que la loi n'a pas formellement prévue discriminations liées à l'apparence physique : critère de l'obésité, la calvitie, l'identité de genre, beauté, couleur des cheveux, tour de poitrine, taille, poids ; discriminations liées à l'origine : la langue, l'accent, la couleur de peau, la non acceptation de la différence, la non acceptation pour certaines fonctions professionnelles, la manière de vivre et de penser, les coutumes discriminations liées à l'état de santé d'un individu : séropositivité (voir l'article Discrimination des porteurs du VIH), cancer discriminations liées au handicap : handicap mental, troubles envahissants du développement, handicap psychique ou physique discriminations liées à l'orientation sexuelle : homosexualité, bisexualité, transsexualité, hétérosexualité ; les moeurs : la manière de vivre, fumer, boire, jouer, populations non sédentaires (par ex.: les gens du voyage) dans les sociétés sédentaires ; discriminations liées au lieu d'habitation :lieu de résidence (État, ville, quartier, etc.) nation de naissance ou nationalité actuelle discriminations liées aux opinions politiques, religieuses discriminations liées aux classes sociales ou à l'origine sociale discriminations liées aux professions. discriminations issues des systèmes visant à distinguer et catégoriser : écriture, signe astral discriminations liées à la richesse ou à la pauvreté. discriminations mineures liées à la culture de l'individu et aux phénomènes de mode : musique, etc. discriminations liées à l'âge discriminations liées au patronyme ou au prénom discrimination en raison de l'état de grossesse discrimination liée aux caractéristiques génétiques discriminations en raison de la situation de famille
DISCRIMINATIONS ET STÉRÉOTYPES Un stéréotype, se rapportant à un sujet, désigne en sciences humaines une représentation toute faite, de ce sujet dans un cadre de référence donné, telle qu'elle y est habituellement admise et reconnue. Le stérotype est un lieu commun, une idée préconçue, un cliché. Le concept est développé par Walter Lippmann, un journaliste américain, en 1922 dans le livre Public Opinion. Le stéréotype prend la forme d'une opinion généralisée et concerne, le plus souvent, un type d'individus, un groupe ou une classe sociale. Il peut être favorable aux individus ou défavorable: auquel cas, il devient source de discrimination potentielle au regard du droit et de l’équité de traitement.
L'usage du stéréotype revient à économiser la réflexion, il est basé sur des a priori et des poncifs. L'image que le stéréotype donne du sujet tient réellement de la réputation de ce dernier et non pas de faits avérés et/ou prouvés. Le stéréotype relève donc souvent d’une prise de position simpliste et très conventionnelle, pour ne pas dire banale. Le stéréotype repose sur des « on dit » et non sur des fondements réfléchis et argumentés. Ceux qui véhiculent les stéréotypes partent souvent du principe qu'« il n'y a pas de fumée sans feu ». L’argument est facile: il revient à exprimer qu'un stéréotype correspond nécessairement (en tout ou en partie) à la réalité (par exemple, en constatant que les fonctionnaires sont souvent accusés d'être paresseux, ils en viendront à la conclusion que ces derniers méritent une telle réputation). Ce mode de raisonnement permet à la fois de faire l'économie d'un discours argumenté et de critiquer ce que l'on ne connaît pas.
Le stéréotype joue pour certains, un rôle d'accréditation en leur permettant de s’octroyer, d'après leur statut social, des qualités qu'ils ne peuvent justifier aisément. Du coup, le stéréotype permet de se mettre en valeur par rapport à un groupe dont le stéréotype se voit attribuer des défauts complémentaires aux qualités revendiquées par les premiers. Les plus « puissants » stéréotypes sont généralement répandus par les médias qui ne s’adressent aux personnes ciblées Il s’agit de conceptions rudimentaires, « sommeillant » ou « enfouies » dans beaucoup d’esprits. Ces conceptions peuvent soudainement resurgir dans un contexte de tension et catalyser une agitation collective en l’amplifiant. Les stéréotypes réapparaissent puissamment en temps de « crise ».
EDUCATION VS STÉRÉOTYPES DISCRIMINANTS L’éducation est l'un des outils permettant d’éliminer les stéréotypes, par le développement de l’esprit critique et de la morale. Mais l'éducation peut aussi avoir pour effet de répandre des stéréotypes (par exemple, des parents racistes auront tendance à inculquer à leurs enfants des stéréotypes racistes). Par ailleurs, vouloir lutter contre les stéréotypes peut conduire à en répandre de nouveaux, par simplification abusive et contre son gré. A ce titre, on est toujours le stéréotype de l’autre, comme le discriminant de l’autre.
Les différences interindividuelles sont souvent à l’origine des stéréotypes et des discriminations.
STÉRÉOTYPES TRÈS COURANTS
Stéréotypes sexuels : Axés sur l’activité sexuelle, les organes sexuels, les pratiques sexuelles et leurs corollaires supposés. Exemples : Les noirs ont un sexe plus gros et grand que la moyenne, les hommes asiatiques ont un sexe plus petit que la moyenne ou les chauves sont plus actifs au lit , les hommes homosexuels sont efféminés, etc. Stéréotypes sexistes : Axés sur l’appartenance au genre féminin et masculin. Exemples: Les femmes ne savent pas conduire et sont dangereuses en voiture ou les hommes sont des machos, ont le monopole de la violence conjugale etc. Stéréotypes physiques : Axés sur l'apparence physique. Exemples : Les blondes sont stupides, les brunes ont sale caractère, les rousses (et les roux) sentent mauvais, les gros sont joviaux, etc. Stéréotypes nationaux et raciaux : Axés sur le pays (voire la région) d'origine ou le groupe ethnique. Exemples : Les Noirs africains sont des sauvages, les Français ne se lavent pas, les Arabes sont des voleurs, les Juifs sont radins, les Antillais et les Corses sont des fainéants, les Bretons perdent facilement leur contrôle, les Portugais font le ménage, les Russes sont portés sur la bouteille (clip vidéo de SOS-racisme et du PSG), les Allemands sont stupides et disciplinés, les Américains sont stupides et gros, les femmes occidentales sont dépravées, les filles de l'Est sont des prostituées, les Grecs sont homosexuels, etc. Stéréotypes professionnels : Axés sur le métier ou l’activité professionnelle. Exemple : Les garagistes sont des voleurs ou les policiers sont des pourris ou racistes, les militaires sont cons, les prêtres sont frustrés sexuellement, les coiffeurs et les danseurs sont homosexuels, les artistes et les fonctionnaires sont des fainéants, etc. Source Wikipedia
GLOSSAIRE
ABUS LANGAGIER : Dénigrement et expressions péjoratives ou d’exclusion qui déprécient, rabaissent et déshumanisent des groupes culturels, raciaux, nationaux ou sexuels. ANTIFEMINISME : Néologisme qualifiant des critiques ou une opposition aux mouvements ou aux thèses des féministes, pour des raisons politiques, religieuses, ou culturelles. ANTISÉMITISME : Attitudes et comportements fondés sur des préjugés anti-juifs, discriminations et persécutions perpétrées contre les Juifs. Racisme à l’égard des Juifs. APARTHEID : Régime politique de ségrégation (séparation) raciale (aujourd’hui aboli en Afrique du Sud). BRIMADES : Comportements visant délibérément à intimider et à humilier les autres, souvent dans l’intention de les forcer à quitter la communauté, l’organisation ou le groupe. La force physique ou une supériorité numérique peut être utilisée pour les priver de leurs biens ou de leur statut. BOUC - ÉMISSAIRE : Personne rendue responsable de toutes les fautes (par allusion à la coutume biblique consistant à charger un bouc de tous les péchés d’Israël et à le chasser dans le désert.) CODES : Système de symboles ou de références qui encadrent l’existence de groupes humains dans des lieux et des époques différents... CROYANCE Une croyance ou une opinion sont subjectives et liées à l’expérience individuelle ou collective. Les arguments sont douteux, c’est-à-dire qu’ils ne résistent pas à l’analyse ou aux faits. Par exemple, comme préjugés, nous avons : les immigrés sont des gens malpropres, un homme – ça ne pleure pas, la place des femmes est à la maison, les filles sont meilleures en français et les garçons en sciences, une fille, c’est trop fragile pour jouer au hockey, les hommes n’aiment pas travailler sous la responsabilité d’une femme, les femmes dans les métiers masculins sont des
DÉSIGNATION D’UN BOUC ÉMISSAIRE : On fait porter la responsabilité d’événements traumatisants ou de problèmes sociaux à un groupe particulier. Personne que l’on charge des fautes commises par d’autres. DISCRIMINATION : Action de mettre à part au détriment de ceux qui le sont, fait d’exclure pouvant aboutir à une situation de marginalisation. Privation d’avantages sociaux ou exclusion d’activités sociales pour des motifs tenant essentiellement à des préjugés. Distinction, exclusion, ou préférence fondée sur un motif et qui a pour effet de priver une personne ou un groupe de la reconnaissance ou de l’exercice de libertés ou droits de la personne. La discrimination résulte de la distinction, l’exclusion ou la préférence fondée sur un motif illicite et qui a pour effet de détruire ou de compromettre le droit à l’égalité dans l’exercice des droits et libertés de la personne. Les mots clefs sont « distinguer, exclure, préférer » pour des raisons comme la race, la couleur, le sexe, etc. Par exemple, à l’école, pour les activités sportives parascolaires, un plus grand nombre d’heures de présence au gymnase est systématiquement réservé aux équipes masculines. La discrimination, c’est nuire à quelqu’un sur la base de préjugés (par exemple : le propriétaire d’un immeuble refuse de louer un appartement à une personne parce qu’elle est noire ou monoparentale. C’est aussi exiger que les élèves qui veulent s’inscrire au club informatique possèdent un micro-ordinateur à la maison). La discrimination est contraire à la loi : pour exemple, un garagiste refuse d’engager une femme comme mécanicienne, même si elle possède toutes les compétences requises, est une attitude punie par la loi. Selon la Charte des droits et libertés de la personne, les motifs illicites sont la race, la couleur, le sexe, l’orientation sexuelle, l’état civil, la religion, les convictions politiques, la langue, l’origine ethnique ou nationale, la condition sociale, le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap. La discrimination intentionnelle est une pratique délibérément injuste résultant de préjugés ou de mauvaise volonté. DISCRIMINATION : Fait de séparer et traiter un groupe de personnes différemment des autres, souvent de façon négative, moins favorable. EFFEMINOPHOBIE : Peur du féminin et par extension crainte de paraître féminin.
C’est le contraire de la discrimination. C’est une reconnaissance publique, générale, effective, exprimée réellement par les institutions et par les mœurs. Un principe général qui veut que la même quantité de respect et d’égards est due à chaque être humain la guide. Ce respect de l’être humain ne peut supporter de degré. Caractère de ce qui est égal, c’est-à-dire qui est de même nature, qualité ou valeur. Rapport entre deux individus égaux, qui ont les mêmes droits et responsabilités. L’égalité parfaite n’existe pas dans la réalité. Elle n’est que pure invention de l’esprit, abstraite et donc mathématique. Aussi, il est souvent préférable de parler d’équivalence. Équivalent signifie « qui a la même valeur ou fonction, qui est comparable en quantité ou en qualité. » Par exemple, les filles sont les égales des garçons, les Noirs sont égaux aux Blancs. ÉGALITÉ :
ETHNOCENTRISME : Loyauté ou fidélité envers son groupe d’appartenance, accompagnée d’un jugement négatif et dévalorisant des autres. Exclusion sur la base de la culture ou de la langue, fondée sur l’idée qu’il y aurait des niveaux différents de valeur et d’avancement entre les cultures.
EXCLUSION : On refuse aux autres toute possibilité de pourvoir à leurs besoins fondamentaux et/ou de participer pleinement à la vie sociale, et en particulier aux activités communautaires.
EXPULSION : Décision officielle ou voies de fait pour expulser ou pour refuser le droit d’entrée ou la présence en un endroit, au sein d’un groupe social, d’une profession ou en tout lieu où se déroule une activité de groupe, y compris ceux dont dépend la survie, tels que lieux de travail, logements, etc.
FASCISME : Croyance selon laquelle l’Etat ne doit tolérer ni dissidence ni diversité et est habilité à exercer un contrôle sur la vie des citoyens. FÉMINISME : Ensemble d’idées politiques, philosophiques et sociales qui cherchent à promouvoir les droits des femmes dans la société et à bâtir de nouveaux rapports sociaux.
GENRE : Relatif au masculin et au féminin. GENRE : Relatif au masculin et au féminin. Sentiment pour une personne de se sentir masculin et/ou féminin. Élaboration par l’individu du sentiment de qui il est et de ce qu’il est en se référant à sa classe sexuelle et en se jugeant lui-même selon les idéaux sociaux du masculin ou du féminin. GONZESSE : Terme familier désignant une femme ou une fille, plutôt négatif. Ce mot provient de l’italien « gonzo » qui veut dire lourdaud donnant également en langue française le mot argotique gonze, très vieilli, désignant un individu, un type, un mec. HARCÈLEMENT MORAL : Processus de destruction morale d’un individu, qui a un pouvoir d’acharnement, sur un autre. Cette violence, qui s’attaque à la représentation que l’on a de soi et à celle que l’on veut donner aux autres, peut conduire à la maladie mentale ou au suicide. Processus pervers qui renvoie à la notion d’abus, pouvant commencer par un abus de pouvoir, se poursuivant par un abus narcissique (perte de toute estime de soi) et pouvant aboutir à un abus sexuel (viol). Conduite se manifestant, entre autres, par des paroles ou des gestes répétés à caractère vexatoire ou méprisant à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes. Le harcèlement sexiste et sexuel est un mécanisme social de répression des femmes afin de les maintenir, par la peur et l’anxiété, à l’intérieur de cadres définis par la domination patriarcale. Le harcèlement sexuel est une intervention à connotation sexuelle, c’est une forme de domination sexiste et de contrôle sexuel des femmes dans un contexte de pouvoir inégal où le harceleur peut aller jusqu’à la menace ouverte de violence et ramène la femme à un statut d’objet sexuel. Le harcèlement sexuel le plus violent aboutit à l’agression sexuelle. Les motifs de harcèlement sont la condition sociale, le handicap, l’origine ethnique, le sexe, la religion, la race, l’orientation sexuelle, l’âge. Le harcèlement sexiste, c’est par exemple, se faire dire, de façon répétée, par un compagnon de travail, qu’une femme bien éduquée ne devient ni soudeuse, ni mécanicienne, ni pompière, etc. On note des blagues à caractère sexuel et sexiste, des remarques et attitudes sexistes, des propos négatifs sur l’apparence physique. Le harcèlement sexuel se révèle par des attouchements non désirés, du voyeurisme, des propositions avec promesse de récompense, des propositions avec menaces.
HETEROSEXISTE : Fait de considérer une inégalité entre les sexualités au détriment de l’homosexualité.
HETEROSEXISME : Fait d’établir une hiérarchisation des sexualités, fait de considérer l’hétérosexualité supérieure à l’homosexualité.
HOMOPHOBIE : Fait de manifester de l’hostilité à l’égard des homosexuels. HOMOPHOBIE : Toute manifestation, avouée ou non, de discrimination, d’exclusion ou de violence à l’encontre d’individus, de groupes ou de pratiques, homosexuels ou perçus comme tels, au motif de l’homosexualité. L’acte homophobe est une manifestation de pouvoir consistant à désigner autrui comme différent, contraire et surtout inférieur ou anormal.
MACHISME : Idéologie et comportement fondés sur l’idée que l’homme doit dominer la femme. C’est faire primer, en tout, de supposées vertus viriles. Un macho est celui qui adopte cette idéologie. MACHISME : Comportement d’un homme désigné comme « macho », c’est-à-dire un type d’homme se comportant avec les femmes de façon grossière, mettant en avant sa virilité. MARGINALISATION : Fait de placer en marge, mettre à l’écart. Tendance à exclure quelqu’un, à lui faire perdre son intégration sociale. MASCULINISME : Ensemble de revendications qui serait l’équivalent masculin du féminisme. MATRIARCAT : Système social dans lequel le rôle de la femme est plus important que celui de l’homme. Tandis que le patriarcat désigne un système social dominé exclusivement par les hommes.
MISANDRIE : Sentiment sexiste d’aversion pour les hommes. Doctrine professant l’infériorité des hommes par rapport aux femmes. MISOGYNIE : Trait de caractère manifestant un sentiment d’hostilité, de mépris à l’égard des femmes, qui sont détestées. MENTALITÉS : Manière habituelle de penser et de se comporter. MOQUERIE : L’attention est appelée sur les comportements, caractéristiques et signes distinctifs de certaines personnes pour les ridiculiser ou les insulter. NORMALITE : Qualité de ce qui est conforme à la règle, au principe servant de référence. ORIENTATION SEXUELLE : Fait d’être affectivement et sexuellement attiré par une personne du sexe opposé ou bien du même sexe ; plus familièrement : être « hétéro » ou être « homo ». Une personne bisexuelle est autant attirée par les personnes de même sexe que par les personnes de sexe opposé. OSTRACISME : On se comporte comme si l’autre n’était pas présent ou n’existait pas. On refuse de lui parler ou de le reconnaître ou de reconnaître sa culture (ce qui comprend l’ethnocide). PHALLOCRATIE : (du grec « phallos », « pénis en érection » et cratos « pouvoir ») désigne la domination sociale, culturelle et symbolique exercée par les hommes sur les femmes. Par extension, ce terme est utilisé pour désigner un système de structuration sociale patriarcale et sexiste. PERSONNALITÉ : Ensemble de caractères permanents d’une personne qui déterminent sa singularité et son originalité. PRÉJUGÉ : Jugement établi sur la base de généralisations et de stéréotypes négatifs au lieu de reposer sur des faits réels ou sur le comportement particulier d’un individu ou d’un groupe. Opinion préconçue, parti-pris avant d’avoir examiné toutes les données. Croyance, option préconçue souvent imposée par le milieu, l’éducation, l’époque. C’est un jugement prématuré, une manière de voir sans aucune logique valable, sans fondement et ce, qu’il soit favorable ou défavorable. Le préjugé contribue à renforcer le sexisme, le plus souvent en offrant une justification irrationnelle à la division entre les sexes.
RACISME : Théorie, idéologie ou système de pensée qui consiste à classer les êtres humains en race pour ensuite les hiérarchiser, établir la supériorité de certains groupes et justifier la domination, l’exclusion de ceux considérés comme inférieurs ou la purification ethnique. Déni des droits de l’homme fondé sur la race, justifié par l’affirmation selon laquelle certains groupes raciaux seraient supérieurs à d’autres.
RACISME : Fait d’attribuer des caractéristiques morales ou intellectuelles s’appliquant à l’ensemble d’un groupe, sans inscription d’une singularité individuelle. Par extension, fait de considérer certains groupes humains supérieurs à d’autres, et ainsi catégoriser des groupes humains, désignés en termes de races, en partant d’attributs physiques, psychiques ou culturels.
RÉPRESSION : Privation par la force de la jouissance des droits de l’homme.
RESPECT DE LA DIFFÉRENCE : Reconnaissance des aspects positifs de la diversité. Le contact, une attitude favorable à la présence d’autres personnes différentes dans notre sphère sociale, encourage une attitude respectueuse à l’égard des personnes qualifiées de différentes.
RÔLE : Fonction assignée à quelqu’un, comportement qu’il est convenu d’attendre de sa part. Le rôle sexuel est le rôle relatif à la sexualité. Le rôle sexué est le rôle attribué à l’un ou l’autre sexe. Le rôle traditionnel est un rôle correspondant à des stéréotypes pouvant être interprété comme étant un rôle traditionnel.
SÉGRÉGATION : Séparation forcée de personnes de races, religions ou sexes différents, en général au détriment d’un groupe (ce qui comprend l’apartheid). SEXISME : Avantage indu d’un sexe sur l’autre. Terme désignant l’idée de caractéristiques différentes entre les deux sexes masculin et féminin, en défaveur de ce dernier, impliquant des attributions de rôles distincts dans la société, des discriminations visant à interdire l’accès à certaines fonctions.
SEXISME : Attitude discriminatoire fondée sur le sexe, discrimination à l’encontre des femmes dévalorisées par rapport aux hommes ; plus généralement le féminin est infériorisé par rapport au masculin. Politiques et comportements excluant les femmes d’une participation pleine et entière à la vie de la société et de la jouissance de tous les droits de la personne humaine, reposant sur le postulat selon lequel les hommes seraient humainement supérieurs aux femmes. SEXISME: Ensemble de croyances, de valeurs, d’attitudes qui, sur la base de modèles stéréotypés et intériorisés, divise rôles, habiletés, intérêts et comportements selon le sexe, ce qui a pour effet de limiter le développement de l’individu sur tous les plans : personnel, affectif, professionnel et social. L’un des effets principaux est la discrimination envers les femmes et l’aliénation des deux sexes. Sont prégnantes, la DIVISION des rôles selon qu’on est un garçon ou une fille (par exemple : faire arroser les plantes par les filles et transporter des livres pesants par les garçons) ainsi que les LIMITES au développement et aux possibilités de chacun et de chacune (exemple ; pousser une fille à faire du ballet alors qu’elle souhaiterait jouer au football). Les INJUSTICES pour les filles et les femmes sont les principales conséquences : refuser de faire équipe, par exemple, avec des filles parce que ce sont des filles. Les MODÈLES stéréotypés sont la base de ce problème (par exemple : utiliser des qualificatifs comme « garçon manqué » pour les filles et « fillette » ou « femmelette » pour les garçons, Dire qu’une fille peut réussir ou jouer aussi bien qu’un garçon, punir un garçon en l’assoyant à côté d’une fille ou l’inverse. SOCIÉTÉS : Ensemble organisé d’individus dont les relations sont régies par des règles, des coutumes. STÉRÉOTYPES : Tous les membres d’un groupe sont décrits comme ayant les mêmes caractéristiques, d’ordinaire négatives. Lieux communs. Opinion toute faite qu’on applique indistinctement à tous les membres d’un groupe. Idées toutes faites développées à partir de sa propre expérience concernant certains individus et généralisée à tout le groupe.
STÉRÉOTYPES : Représentation (jugement, sentiment, opinion, image) simplifiée et déformée d’une réalité par l’intermédiaire d’une ou plusieurs caractéristiques d’une personne ou d’un groupe. Le stéréotype a un caractère réductionniste et cette réduction a pour effet d’éliminer les nuances, d’attribuer une image générale à toutes les personnes d’un même groupe. Le stéréotype sexué est un stéréotype fondé sur le sexe de la personne. Le stéréotype discriminatoire est discriminatoire parce que son caractère général lui donne les propriétés d’un modèle « déclencheur » de comportements et d’attitudes. Le stéréotype correspond à l’idée que l’on se fait de quelqu’un à partir d’un modèle, d’une image, d’une photo ou d’un préjugé hérité de la tradition. C’est généraliser cette idée à tous les individus d’un même groupe. Ainsi, nous avons, par exemple : les filles sont émotives, les garçons sont combatifs, les Noirs ont le sens du rythme, les Amérindiens sont de bons chasseurs, les aveugles ont l’ouïe développée, les femmes sont minutieuses, les hommes ont le sens des affaires, ils sont agressifs, ambitieux, indépendants, etc. On dit aussi que les filles sont soignées, ordonnées, passives, peu ambitieuses, illogiques, que les garçons sont des « meneurs », que les filles n’aiment pas les sports un peu rudes. TOLÉRANCE : Reconnaissance du droit des autres à la vie et à l’existence. Attitude qui consiste à admettre chez autrui une manière de penser ou d’agir différente de celle qu’on adopte soi-même. Tolérance, en chinois : autoriser, admettre, être généreux envers les autres. Tolérance, en arabe : pardon, indulgence, clémence, pitié, miséricorde, supporter avec patience, accepter autrui et pardonner... XÉNOPHOBIE : Hostilité de principe à l’égard des étrangers. Peur et aversion à l’égard des étrangers et de ceux qui appartiennent à d’autres cultures ; croyance selon laquelle « ceux de l’extérieur » porteront préjudice à la société.
SOURCES : LE HARCÈLEMENT SEXUEL EN MILIEU SCOLAIRE, RECUEIL D’ACTIVITÉS POUR LES ÉLÈVES, COORDINATION À LA CONDITION FÉMININE, GOUVERNEMENT DU QUÉBEC, MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION, 1994 &, CONVERSATIONS SUR LE SEXISME PHILIPPE CLAUZARD – L’HARMATTAN, PARIS, 2010 + CONVERSATIONS SUR L’HOMOPHOBIE, PHILIPPE CLAUZARD - L’HARMATTAN, PARIS, 2002
RÉFÉRENCES ÉDUCATIVES Pour les « petits »: Le programme « Les Petits égaux » Pour les « grands »: La bande dessinée « Moi raciste ? » Et les documents issus de la Commission européenne: « Programme Domino, Passeport européen contre l’intolérance, Guide programme BD Tous différents, tous égaux, … »
SOURCES POUR LA CONCEPTION DU DIAPORAMA: L’article de l’encyclopédie libre Wikipedia (discriminations + stéréotypes) +/- remanié ou complété Les ouvrages de Philippe Clauzard: Conversations sur le sexisme & Conversations sur l’homophobie Conversations sur le sexisme Philippe Clauzard – L’Harmattan, Paris, 2010 + Conversations sur l’homophobie, Philippe Clauzard - L’Harmattan, Paris, 2002