Galderma NSH : communiqué de presse

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Galderma R&D / Nestlé Skin Health: 550 collaborateurs sacrifiés Annonce de la mort programmée d’un fleuron français de la Recherche & du Développement Le 19 septembre 2017, la Direction Galderma R&D / Nestlé Skin Health a brutalement annoncé à ses collaborateurs le désengagement du groupe Nestlé de son site de recherche et de développement situé dans la technopole de Sophia Antipolis, et ce avec une échéance fixée au 30 septembre 2018. Cette décision, se traduisant par une volonté groupe Nestlé de fermeture totale de ce fleuron de la recherche Française, reçue comme un coup de massue, a sonné comme un injuste désaveu pour les 550 salariés du site. Le motif économique évoqué par la Direction est un prétendu changement de cap stratégique avec pour conséquence l’abandon de la R&D dans le domaine des médicaments destinés à une application locale (crèmes, gels, etc.), au profit des médicaments destinés aux voies injectables (médicaments biologiques) et orales. Outre les énormes réserves sur le bien-fondé et sur les chances de succès de cette nouvelle orientation, les salariés ne comprennent pas la décision du groupe Nestlé qui juge inapte le site de Sophia-Antipolis d’abriter ces activités et qui annonce la création d’un nouveau centre d’Excellence basé dans le canton de Vaud en Suisse. En effet, la Direction estime que : « Les compétences nécessaires pour cette reconversion ne sont pas transposables aux compétences existantes sur ce site ». Ce qui semble d’autant plus contradictoire est le fait que le groupe Nestlé annonce au même moment que le nouveau centre suisse s’appuiera sur les compétences et les talents du site de Sophia. En effet, une centaine de salariés français devrait être délocalisée dans ce nouveau « centre d’excellence », le groupe Nestlé estimant que le bassin vaudois serait plus intéressant pour la nouvelle activité pour des raisons « purement scientifiques » et offrirait un écosystème que la technopole de Sophia Antipolis n’aurait pas. Cette volonté du groupe suisse de se désengager et démanteler le site de recherche en dermatologie de Sophia-Antipolis manque terriblement de crédibilité. Les salariés estiment que les arguments avancés sont uniquement un alibi légal qui permettrait à Nestlé de se débarrasser du site et de ses collaborateurs. Le groupe Nestlé invoque de ce fait une des mesures introduites par la loi El Khomri relative à la possibilité de licenciement économique pour des raisons de « mutation technologique ». Le groupe Nestlé espère se défaire en toute légalité de ce site historique alors même que la santé financière de l’entreprise n’est pas remise en question, et surtout en dépit du fait que le groupe Nestlé perçoit, depuis des années et grâce à ce même site, des dizaines de millions d’euros de Crédit d’Impôt Recherche (CIR) i : 23 M€ en CIR en ne comptant que l’année 2016. La Direction a souhaité jusque-là cacher aux yeux de la presse et des pouvoirs publics la finalité de ce projet, qui est la fermeture pure et simple du site. En effet la Direction a préféré évoquer un plan de départ volontaire et une recherche de repreneur. Or la réalité est toute autre pour les salariés :  Premièrement : les salariés, ayant reçu la nouvelle avec stupeur, ne sont en aucun cas volontaires pour quitter leurs emplois. La Direction souhaite surtout déployer un Plan Social avec une possibilité de départs volontaires dans un premier temps, suivis de départs contraints au moment de la fermeture du site fixée au 30 Septembre 2018.  Deuxièmement : les délais annoncés pour la recherche de repreneur sont illusoires au regard de l’importance et des attributs du site. Cette position démontre le manque de sérieux de la Direction face au devoir légal de rechercher des solutions de reprise obligatoire avant une fermeture de site. Cette attitude ne laisse malheureusement pas entrevoir d’issues favorables garantissant le maintien de ce joyau de la recherche française. La Déléguée Syndicale ainsi que les élus du Comité d’Entreprise sont choqués et ne comprennent pas cet acharnement infligés aux 550 salariés de Galderma R&D / Nestlé Skin Health, d’autant plus que l’euthanasie de ce site arrive au moment même où un cri d’alarme est déclenché par le milieu médical sur le manque d’investissements en R&D dans les traitements à application locale pour la prise en charge des maladies de la peau. 1/2


Galderma R&D / Nestlé Skin Health : de la recherche fondamentale à la mise sur le marché de médicaments Située dans le sud-est de la France, à Sophia-Antipolis, la société Galderma Recherche & Développement / Nestlé Skin Health, créée en 1981, est le plus grand laboratoire au monde dédié exclusivement à la dermatologie. Le site est spécialisé dans la recherche et le développement des médicaments pour les maladies de la peau. Parallèlement, le site a toujours été le centre d’innovation de produits cosmétiques commercialisés à travers le monde pour le compte du groupe Nestlé. Ce joyau de la R&D française dispose de dizaines de talents scientifiques et de matériel à la pointe de la technologie, ayant permis le développement et la mise sur le marché de centaines de produits pour des millions de patients à travers le monde. Le site de 19,300 m2 accueille des talents et des experts dans les domaines de la chimie, de la biologie, de la pharmacologie moléculaire et cellulaire, du développement préclinique, clinique et pharmaceutique ainsi que différents services support (IT, métrologie, maintenance du site). Issu d’une joint-venture entre Nestlé et L'Oréal, le laboratoire Galderma est passé en 2014 sous le contrôle exclusif du groupe Nestlé, et ce dans le cadre d’une opération financière dans laquelle Galderma s’est retrouvé être une monnaie d’échange permettant à Nestlé de se désengager d’une partie de ses actifs au sein de l’Oréal. Pour justifier son choix, Nestlé a fait part, à l’époque, de ses grandes ambitions de se diversifier dans le domaine de la santé de la peau. Ce marché était alors identifié comme offrant un fort potentiel financier, avec des taux de rentabilité très confortables. Galderma était présenté comme une « pépite » avec un potentiel unique. Aujourd’hui, le groupe Nestlé, avec une volonté assumée d’augmenter sa profitabilité, décide de réduire drastiquement ses effectifs. Malheureusement, le site de Sophia-Antipolis en paie les plus lourdes conséquences. L’expertise du site de Sophia-Antipolis a toujours été axée sur les traitements topiques (administrés sous forme de crèmes, pommades, gel, etc.). Toutefois, le site s’est enrichi ces dernières années de nombreuses compétences et technologies pour soutenir le développement de médicaments biologiques et oraux. Les attentes des salariés et de leurs représentants Face à cette situation, les salariés ainsi que l’organisation syndicale exigent aujourd’hui que la recherche de solutions de maintien de l’activité puisse se faire dans les meilleures conditions. Le groupe Nestlé doit en effet prendre ses responsabilités à la hauteur de ses moyens, et ce afin de garantir un plan de reprise solide et qui pérennise l’innovation sur ce site. Les salariés souhaitent faire reconnaitre leurs compétences et leur savoir-faire, et ainsi empêcher le démantèlement et la délocalisation de ce site représentant le fruit de près de 40 ans d’investissement humain et des centaines de millions d’euros d’investissements du contribuable français, versées pour encourager le développement de ce site depuis sa création. Les salariés du site de Sophia-Antipolis sont aujourd’hui déterminés à se faire entendre, et ont besoin de l’implication et de l’appui des pouvoirs publics à tous les niveaux afin d’inciter le groupe Nestlé à assumer ses responsabilités, et à trouver une issue satisfaisante pour chacune et chacun des 550 salariés de ce site.

La Déléguée Syndicale et Secrétaire du Comité d’Entreprise Nathalie Strauss straussnathalie73@gmail.com 06 76 29 53 03 2/2


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