La Forêt de Paimpont, un territoire à l'épreuve du temps.

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www.mathcurve.com - L’arbre fractal

MEMBRES DU JURY

Président de Jury : Jean GRELIER Paysagiste et architecte DPLG Directeur de mémoire : Jean-Marc GAULIER Paysagiste habilité FFP et architecte dplg, enseignant le projet à l’ENSNP de Blois Professeur associé : Jean-Christophe BAILLY Ecrivain, philosophe, enseignant l’histoire du paysage à l’ENSNP de Blois.


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PRÉAMBULE Il est de ces lieux magiques où rien ne s’explique, où tout se ressent, où l’atmosphère vous parle et où l’on s’abandonne à l’écouter. Il est de ces lieux clos où l’enfermement prend de très diverses formes, où la clôture se montre parfois angoissante, parfois rassurante, ou parfois nécessaire. Il est de ces lieux comme la forêt de Brocéliande où nos repères ne sont plus, où l’épaisseur boisée vous capte et le temps ne semble plus le même. L’homme a de tout temps habité en contact avec le milieu sylvestre, l’homme a de tout temps cru, imaginer et flirter avec le féerique, repousser le rationnel pour s’ouvrir à l’infini, au surnaturel. La forêt du merveilleux est aujourd’hui à l’épreuve d’une société devenue urbaine, résidentielle et touristique. L’espace forestier et l’habitat se tourne aujourd’hui le dos. Sait-on encore aujourd’hui habiter, visiter, parcourir et rêver la forêt, la lisière, la clairière?

Connaissons nous encore le langage secret des bois?


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1. LIRE LA SYLVE ÉCRIRE LA FORET 1 --> Avant-propos : FORÊTS ET IMAGINAIRE(S)

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A-UN ESPACE FANTASMÉ N Silvaticus : la nature sauvage : un espace craint N Le lieu du divin, de la pureté et de l’enchantement B-UN ESPACE VÉCU ET EXPLOITÉ N Des hommes et des forêts : une appropriation particulière de l’espace N L’avancée du «Désert»: la forêt, un espace de nostalgie

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2 --> Premiers regards : LECTURE DU MONDE SYLVESTRE EN BROCÉLIANDE

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A-UNE LECTURE GRAPHIQUE N La sylve enchantée : réservoir de graphismes B-UNE LECTURE SPATIALE UNE ÉCRITURE TERRITORIALE N Le vocabulaire spatial de la forêt N Première lecture du territoire : écriture sensible de la sylve enchantée N Trois échelles de lecture sur un territoire ² N La forêt de Brocéliande et ses clairères, cette île à l’envers

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MA DÉMARCHE DÉCOMPOSER UN TERRITOIRE POUR COMPOSER UN PROJET

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2. COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

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1-->LE COEUR : IDENTITÉ D’UN MASSIF FORESTIER EN COEUR D’ARGOAT

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A - SITUATION DE CONFLUENCE EN ARGOAT B - PRÉSENTATION DU TERRITOIRE D’ÉTUDE C - ÉCHANTILLON DE L’ANTIQUE BROCÉLIANDE D- PRÉSENTATION ET CARACTÉRISTIQUES DU MASSIF FORESTIER DE PAIMPONT

2-->LE DURAMEN : LES LÉGENDES COMME ESSENCE DU TERRITOIRE

A - UNE FORÊT LÉGENDAIRE B - LES SITES DE LÉGENDES

3-->L’AUBIER : L’HOMME, DE L’EXPLOITATION À L’INSTALLATION, UNE FORÊT HABITÉE

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A - QUAND L’HOMME EXPLOITE LA FORÊT B - QUAND L’HOMME S’INSTALLE EN FORÊT C - LA CLAIRIÈRE DE PAIMPONT : LE COEUR HABITÉ D - UN TERRITOIRE PARCOURU E - LES ACTIVITÉS SUR LA COMMUNE

4-->L’ÉCORCE : LE TOURISME, UNE CLEF DE COMPRÉHENSION DU TERRITOIRE

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A - L’ATTRAIT TOURISTIQUE D’UNE FORÊT LÉGENDAIRE B - LE POIDS DU TOURISME : LES RÉALITÉS C -L’ÉCRITURE D’UNE DÉCOUVERTE SUR LE TERRITOIRE D - LA MYTHE COMME IDENTITÉ CULTURELLE ET ÉCONOMIQUE

3. ENJEUX POUR LA VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS

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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE

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TROIS ÉCHELLES D’INTERVENTION, UNE CHARTE GLOBALE 1 --> UNE CHARTE PAYSAGE : rendre manifeste l’unité d’un territoire 2 --> LE PARCOURS DES LÉGENDES : un conteur territorial et culturel 3 --> LES JARDINS DE LÉGENDES : les témoins d’un dialogue 4 --> UNE CLAIRIÈRE COEUR HABITÉE : quand l’homme et les légendes cohabitent

Le Mythe est la Matière de la Forêt de Paimpont


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AVANT-PROPOS : FORETS ET IMAGINAIRE(S)

En forêt, l'inanimé peut soudain s’animer, le dieu se change en bête, le hors-la-loi défend la justice, Rosalinde apparaît en garçon, le vertueux chevalier est ravalé à l'état d'homme sauvage, la ligne droite forme un cercle, le familier cède la place au fabuleux. Robert Harrison Forêts Essai sur l’Imaginaire Occidental.

Strawberryluna, Spoon, Poster 2007


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« Celui de qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l’empire des morts. » Jean de La Fontaine - «Le Chêne et le Roseau»

En Occident la forêt est considérée

comme un paysage soit l’addition logique d’un espace, d’une identité et d’une culture. Nos mémoires collectives et l’évolution de nos sociétés occidentales ont considérablement fait évoluer notre image et notre rapport aux forêts. Terrains d’expressions des oracles et de la plus pure féerie, espaces en marge des villes abritant ce que la civilisation crée et imagine de plus malfaisant, lieu de nostalgie lyrique, refuge écologique ou encore nouvel édifice de la maîtrise humaine, la considération de l’espace forestier retranscrit un changement

de notre rapport à la nature depuis l’apparition de l’homme jusqu’à notre page contemporaine. Vivre et exister en milieu sylvestre induit une manière très particulière d’appréhender et de communiquer avec son environnement proche et lointain. Entre espace fantasmé et espace exploité, il me semble indispensable ici de conter l’histoire de l’homme et de la forêt afin de cerner ce qui nous a entraîner aujourd’hui jusqu’à une telle acculturation au monde et à l’essence des bois.


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Sauvage et Sauvageresse de Hans Leonhart Schäufelein

Silavticus : >Se dit d’ un lieu qui est resté vierge, n’a pas été transformé par l’homme. > Se dit d’une espèce animale non domestique, vivant en liberté dans la nature.

A> UN ESPACE IMAGINÉ ET FANTASMÉ SILVATICUS : LA NATURE SAUVAGE, UN ESPACE CRAINT.

Lô combien ’idée de nature sauvage est un concept mouvant n’ayant eut de cesse de s’adapter à l’évolution de notre société. En Occident, on opposera souvent nature et culture, nous concernant on opposera ainsi la forêt, cet espace étranger où l’on perd toute humanité au monde civilisé habité et christianisé, la ville. Comme nous le verrons plus loin, la Renaissance marquera un réel changement dans notre manière d’appréhender et d’apprécier la forêt au sein et surtout autour de notre espace de vie. Plus que jamais aujourd’hui, la forêt s’oppose à la droiture et la vitesse induite par nos villes. Nous pouvons dans un premier temps paraphraser Robert Harrison, qui naturellement intitula le premier chapitre de son œuvre dédiée aux forêts, «D’abord les forêts». Les forêts ont en effet toujours existé au creux de notre

imaginaire, elles étaient là avant tout, elles les maîtresses de l’univers. Luxuriantes, elles dessinent le paysage préhistorique que l’on connaît; magiques, elles illustrent le décor des scènes mythologiques les plus connues, ainsi notre imaginaire établit naturellement une sorte de lien généalogique avec le monde sylvestre. Malgré cela, le monde des bois nous a toujours été hostile, nous nous sommes instinctivement installés en opposition à lui et en marge de ses lisières menaçantes. Pour n’en citer qu’un et non des moindres, Rome la plus grande cité antique est en effet née de la destruction et du balayement de la forêt. Nous vivons depuis les origines dans une société fondamentalement croyante et religieuse, ainsi nos mythes, nos fables et nos religions nous auraient éloignées de la nature de nos origines?

Au même titre que Robert Harrison a pu nous le démontrer dans son essai, il me semble important ici de poser clairement les différentes raisons d’un tel détachement au milieu sylvestre. Selon Giambatista Vico (théoricien italien de Naples) dans sa Science Nouvelle de 1744, trois institutions universellement humaines ont tendance à répudier le milieu forestier et nous ont mené vers cette méconnaissance: la religion, le mariage et la sépulture. Notre religion occidentale nous tourne vers le ciel, repère céleste de nos croyances les plus profondes, nous sommes les enfants des cieux constamment sous la bonne augure d’une coupole divine. Physiquement la canopée obstrue nos échanges avec les dieux, la forêt héberge ainsi l’ensemble du profane qui s’en détache. Elle inquiète, regorge d’images et de créatures rejetées par la religion, étrangères à notre monde humain et chrétien.


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LIRE LA SYLVE ÉCRIRE LA FORÊT 3 4 1 2Remontons au fondements de nos croyances monde civilisé. Nous vivons dans l’ouverture du occidentales, les mythologies grecques ne sont pas intégrées aux cités, elles prennent place au cœur d’un espace loin de la civilisation, là même où les hommes et les dieux peuvent communiquer et échanger leurs paroles mythiques. Selon la mythologie et notamment deux illustres divinités Dyonisos-Bacchus qui se déchaîne contre Penthée représentant de l’ordre social et Artémis-Diane, la déesse de la nature sauvage isolée loin du regard des hommes de la cité, la forêt du Cithéron représente les ténèbres de l’état sauvage la nature farouche et indomptable.. En opposition morphologique, le lucus : la clairière marque au sens premier du terme un réel contraste à cette anarchie sauvage, quand la forêt dissimule les dieux, la clairière fait office d’oracle, de lieu de communication. Rome a, elle, été crée dans la forêt du Capitole, ses lisières représentaient les limites visibles du

temps, la clairière marque sur le territoire un œil ouvert sur les cieux, une poche accueillant la lumière et l’humanité. Ici l’histoire humaine peut prendre ses marques, atteindre une hiérarchie, quand la forêt abrite la sauvagerie, la polygamie, l’inceste et l’indépendance. Le mariage, la cohésion familiale ne peut installer son arbre généalogique qu’en déboisant. C’est enfin lors du moment ultime de notre vie sur terre que la silvaticus prend tout son poids d’espace craint et redouté... Durant l’Antiquité et au début du MoyenAge, la forêt représente encore et toujours le dehors, l’extérieur, la marge de la ville, la société chrétienne reste profondément hostile à ce lieu inculte. Étymologiquement elle provient de la même racine latine forasticus que les foreigner anglophones ou les forestiere italiens, autrement dit les étrangers invoquant la

sauvagerie et le danger. L’église est souveraine en Europe et la forêt traduit le culte païens et le contraste absolu avec le monde pieux. On l’associe à une partie marginale de la population que l’on souhaite oublier, là vivent les ermites, les brigands, les fugitifs, les fous et maquisards. Durant la christianisation massive du Haut Moyen-Age, on associe les légendes populaires et le folklore constituant les bribes restantes du culte païen au milieu sylvestre. Cet imaginaire surnaturel est fortement condamné par la société de l’époque, nous citerons ici l’exemple éloquent de la persécution des sorcières qui perdurera et connaîtra son apogée à la Renaissance. L’Église et sa frénésie chrétienne n’ont pas pris la responsabilité de détruire les forêts malgré certains signes de l’Ancien Testament (le Deutéronome et les ordonnancement de Moïse à son peuple), une certaine part de notre culture traditionnelle a ainsi été préservée.

«Entre un savant et un poète, il y a la même différence qu’entre un jardin botanique et une forêt» Victor Hugo


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Les origines de notre crainte face au monde forestier est donc bel et bien fondé sur un imaginaire collectif. Face à cet espace craint, redouté, incompris, l’homme a toujours eu un comportement particulier partagé entre peur et fascination. Ainsi nos espaces forestiers, tels des fonds de mémoire culturelle, figurent encore aujourd’hui comme des cloches protectrices de légendes. Cette vérité prend tout son sens au cœur d’une forêt comme celle de Brocéliande. Le monde sylvestre possède en lui dès l’origine de l’installation de l’homme une capacité à repousser aussi bien qu’à interroger, une certaine retenue persiste à l’égard de la forêt. On lui associe bien évidemment tout ce qui existe de pire et d’inexpliqué, mais lui porter atteinte reviendrait à commettre un acte

irréparable contre des forces surnaturelles et surtout inconnues et non maîtrisées. D’une manière plus générale, il convient de préciser que cette image n’est toutefois pas universelle, dans de nombreuses grandes régions forestières du monde, comme l’Indonésie avec l’île de Bornéo (Kalimantan) ou encore l’Amazonie, la forêt est habitée par des sociétés et vécue d’une manière tout à fait différente. Là le territoire sylvestre n’est plus dissocié radicalement des espaces cultivés, nature et surnature ne se confrontent pas et les esprits sont une présence quotidienne. Nous sommes ici face à une organisation spirituelle de la forêt ne séparant jamais le profane du sacré, une toute autre manière de vivre le territoire forestier.

Brouillard sur Paimpont - Nov 2010


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Comme nous l’avons vu, au creux de notre imaginaire, les forêts abritent ce que nous ne maîtrisons pas ou peu, elles inquiètent et déstabilisent. Nous passons avec le temps d’un espace investi par les âmes perdues, les esprits et peu occupé par l’humain, à un territoire de refuge de retrait pour les âmes pieuses et ermites rejetées ou rejetant la société humaine et ses corruptions. Nous parlerons ici davantage de «retraite sacrée», ces personnages partent communier avec leurs dieux en forêt afin de purifier leurs âmes du péché et mettent en évidence la confusion entre profane et sacré qui règne sous nos houppiers. Au même titre notre chère forêt de Brocéliande, nous le verrons, plus loin, se révèle

être aussi bien maléfique que merveilleuse. Le monde sylvestre représente également cette dimension féerique et divine dans nos esprits. Nous avons jusqu’ici considéré uniquement le côté tragique et inquiétant de la forêt, le divin ne s’oppose pas pour autant diamétralement au ténébreux. La forêt ne constitue pas le négatif de la civilisation et le refus des lois; par inversion, l’idéologie du hors-la-loi des bois le plus connu nous le révèle. La forêt possède ses propres lois et ne transmet pas uniquement une fin tragique et un sentiment terrible. Je commencerais une fois encore par citer un extrait de l’Essai de Robert Harrison : «Le profane devient soudain sacré. Le hors-laloi devient le défenseur d’une justice supérieure.

Un chevalier vertueux se métamorphose en homme sauvage. La ligne droite devient cercle. Ou encore, la distinction des genres s’efface. Que la loi soit religieuse, politique, psychologique, ou même logique, la forêt, semble-t-il, la déstabilise. Les forêts sont «audelà» de la loi, ou pour mieux dire hors-la-loi» Selon Harrison, les forêts n’échappent pas à la loi dans ce climat médiéval, elles constituent simplement son ombre, son inverse lui renvoyant avec provocation son absurdité. Dante a son tour dans sa Divine Comédie opposera deux manières de considérer et de vivre la forêt.

LE LIEU DU DIVIN, DE LA PURETÉ ET DE L’ENCHANTEMENT

Le massif forestier depuis l’Etang de L’Abbaye de Paimpont - Janvier 2011


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PRAIRIES MONDE EXTÉREUR

TÉNÈBRES SOUS-SOL La selva oscura (forêt obscure» allégorie du péché chrétien et de l’errance qui est l’archétype de la forêt de la peur et de la confusion morale) et la selva antica l’antique forêt du paradis terrestre inspirant l’enchantement. La selva antica devient une forêt débarrassée de ses dangers, elle constitue ainsi un espace divin «un parc municipal administré par la cité de Dieu» privée de sa vie sauvage et de ses dangers; en d’autres termes une sorte de jardin artificiel. Ici la forêt n’inspire plus uniquement le mépris et la méfiance mais autorise la divagation et les rêveries humaines, ses habitants ne sont plus seulement issus d’un monde sauvage et indomptable mais font également partie d’un imaginaire qui nous transporte où l’on s’évade. La forêt comme métaphore et allégorie du plaisir et du merveilleux apparaît ainsi dans nos esprits. La forêt mystique se

pose comme le creuset des légendes, elfes, licornes, fées l’habitent et l’enchantent. Elle constitue également le territoire du lyrisme par excellence, le roman de Roland Furieux parlera ici du «lieu de l’errance érotique», terre d’oubli et d’inconscience, le milieu sylvestre pervertit nos sentiments et accueille ce qui semblait être impensable à assumer à la lumière du jour. Notre discernement est soudain transformé par un environnement. Dans l’histoire littéraire, la forêt prend une place de plus en plus probante, elle est représentée et traduite comme un espace doux onirique et accueillant. Le divin s’empare de ces sous-bois, imprègne le moindre de ces tissus et c’est au fin fond de la forêt que nos esprits décollent et se livrent aux fantasmes les plus insensés.


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« Parfois, ce qui domine est une étrange impression d’encerclement. Nous avons la sensation d’être cernés par des yeux qui nous regardent, par des voix qui nous interpellent. Et pourtant, il n’y a personne que nous puissions identifier. C’est la forêt tout entière qui nous étreint, qui nous observe et qui s’adresse à nous. Alors notre imagination saute de figure en figure, toutes alarmantes et toutes distinctes. Qu’attend donc de nous la forêt ? Que nous veut-elle ? Nous perdre ou nous sauver ? Le savons-nous mieux maintenant qu’autrefois ? »

Robert HARRISON - Essai sur l’Imaginaire Occidental - La Forêt

B > UN ESPACE VÉCU ET EXPLOITÉ

L’HOMME ET LA FORÊT : UNE APPROPRIATION PARTICULIÈRE DE L’ESPACE

Aujourd’hui nous le savons, depuis son apparition, l’homme nomade comme sédentaire a appris à tirer parti des matériaux forestiers (animaux, végétaux), ainsi que de ses qualités d’espaces pour survivre et subvenir à ses besoins. Peu à peu le paysage sylvestre s’est inséré dans le quotidien des hommes et est devenu un réel territoire d’appropriation et d’occupation, pour s’incliner vers les dérives actuelles que nous connaissons si bien. Il s’agit ici de comprendre les origines du rapport ambigu que nous entretenons depuis si longtemps avec la forêt, en retraçant succinctement les étapes de la conquête de l’homme sur les bois. Savoir comment l’homme s’est installé en accord ou contre l’espace forestier, mais surtout s’est imposé sur ce paysage offre une première lecture de notre détachement contemporain à la forêt.

Les paysans danubiens comptent parmi les premiers paysans sédentaires (-6000 av JC). Empruntant essentiellement la vallée du Danube, ils entament l’histoire ambivalente de l’homme et de la forêt. Ces agriculteurs sédentaires mais également itinérants dessinent leur espace vital au creux des forêts par un défrichement par brulis. Cette technique permet d’engraisser la terre afin de la cultiver mais témoigne également d’un approche particulière du territoire forestier. Ces espaces restreints s’épuisant vite, ses habitants doivent constamment se réapproprier et percer de nouvelles clairières dans la forêt. Peu à peu, «Cet homme est comme une l’artisanat et les besoins en matériaux qu’il induit vont amplifier cette dépendance de forêt, il se croit tout obscur, l’homme au milieu sylvestre. La forêt devient il est partout troué de rayons au cours des siècles à la fois un obstacle et une ressource majeure pour l’homme et ses de soleil. » Henry Gougaud activités.


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AGER SALTUS SILVA

L’AVANCÉE DU «DÉSERT»: LA FORÊT, UN ESPACE DE NOSTALGIE ET UN PAYSAGE DE L’ÉCONOMIE Très vite, un paysage sylvo-agro-pastoral domine le territoire français, le développement des techniques amplifie les rendements et modifie considérablement les limites forestières. C’est au début du Moyen Age qu’apparaît un système d’appropriation de l’espace abouti qui déterminera les grandes lignes de nos territoires ruraux aujourd’hui encore. Aujourd’hui nous le savons, depuis son apparition, l’homme nomade comme sédentaire a appris à tirer parti des matériaux forestiers (animaux, végétaux), ainsi que de ses qualités d’espaces pour survivre et subvenir à ses besoins. Peu à peu le paysage sylvestre s’est inséré dans le quotidien des hommes et est devenu un réel territoire d’appropriation et d’occupation, pour s’incliner vers les dérives actuelles que nous connaissons si bien. L’esprit pragmatique de l’homme s’est peu à peu imposé à la forêt, les lignes droites

se sont formé, un espace cartésien a fondamentalement modifier notre perception du milieu forestier. L’homme s’est peu à peu fier aux mathématiques pour fuir un monde qu’il considérait comme lié à l’errance et au hasard. En prenant connaissance avec le premier article de l’Encyclopédie de Le Roy sur la forêt, on remarque une tendance à voir la sylve comme un lieu économiquement viable. Peu à peu la forêt se dessinera dans cette optique et sera vu en terme de rendement, de sélection d’espèces et de méthodes culturales. «Nos chênes ne rendent plus d’oracles (...) on doit attendre plus de succès dela vigilance et de l’économie.» Une époque, celle des Lumières suffit à renier en grande partie le caractère secret et emprunt de spiritualité des forêts. La forêt devient alors d’utilité publique. Longtemps la forêt va se décrie par les forestiers, ces hommes dont le

métier tout nouveau est de faire de l’espace forestier un territoire rentable et fructifiant. Plus tard l’homme ayant considérablement modifié son rapport à la nature, et s’étant grandement réfugié dans les villes, va notablement modifier son rapport à la nature et par conséquent à son image du sauvage. C’est ainsi que jusqu’aujourd’hui encore, la forêt est perçue comme un espace à préserver, auquel il est primordiale de porter attention et de quasiment mettre sous cloche. L’avancée du désert et de nos espaces de plus en plus anthropisés renforce cette idée et cette nostalgie d’un espace dont nous sommes tous issus et que nous avons copieusement oublié. La forêt redevient dans nos esprits un lieu de convoitises appelant à des sentiments presque primitifs.


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Massif forestier de Paimpont diparaissant derrière le brouillard


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PREMIERS REGARDS : LECTURE DU MONDE SYLVESTRE EN BROCÉLIANDE

Strawberryluna, Winter, Art Print, 2008


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«Il faut croire que les grandes forêts ont le don d’attirer les prodiges, comme les cimes élevées la foudre. » Félix-bellamy _ La Forêt de Brocéliande Le monde forestier représente pour moi une large accumulation de graphismes et d’éléments visuels, me renvoyant à de lointaines sensations. Les couleurs des feuillages d’automne, le bruit des feuilles se brisant sous nos lourdes chaussures ou encore le bruit du vent agitant les étranges mâts boisés de nos forêts, font instantanément appel à un imaginaire profond et reculé. Le milieu sylvestre entasse avec grâce et délicatesse une vaste bibliothèque graphique en constante variation qu’il me semble intéressant ici de

révéler. La forêt de Paimpont est à chaque fois une nouvelle histoire que je traverse et de nombreuses réminiscences qui surgissent. Cette «madeleine forestière» constitue, j’en suis convaincue, un réel réservoir d’indices sur la vie et les souvenirs de chacun. Ce rapide nuancier visuel vise à nous plonger au plus près des pigments constituant ce vaste chef d’oeuvre pictural qu’est la forêt.


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A > UNE LECTURE GRAPHIQUE LA FORÊT COMME RÉSERVOIR GRAPHIQUES

Humus, feuilles, branchages et plantes naissantes composant le tableau du sol forestier Changement constant d’échelle : une micro forêt dans la forêt

La forêt fait partie de ces paysages en constante évolution. Malgré la tendance actuelle à ordonner automatiquement nos futaies en leur appliquant un quadrillage permanent, le milieu sylvestre regorgera toujours d’indices d’une abondance déconcertante. Une feuille virevoltant jusqu’au sol, un craquement de branche sous le poids d’une présence inconnue, la vibration des branchages, le grincement d’un arbre, sa chute bruyante et choquante soulevant la masse d’un humus entassant le temps qui passe . Autant de sons, de mouvements et de couleurs qui pullulent au coeur des bois. La densité d’indices et d’échelles de vie en forêt est immense, difficilement mesurable si à eux s’ajoutent les milliers de signaux non palpables que l’on y ressent. Cette vastitude picturale composée par une multitude de visuels constitue la base de notre orientation et de notre rapport au milieu sylvestre. Un simple changement ponctuel de peuplement à un endroit clef peut servir de repère simple au coeur d’une immensité confondante.

Variations chromatiques des saisons en forêt


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LE NID, terre, pierre, bouleaux et herbe Nils Udo - Lunebourg - Allemagne 1978

SANS TITRE, feuille d’iris découpée, graines d’érable Nils Udo - Central Park - New York 1991

SOUCHE DE PIN, LE MATIN Nils Udo - Auvergne 2000

SANS TITRE ,tilleul, sorbes Nils Udo - Aix La Chapelle - Allemagne 1999

YORKSHIRE SCULPTURE PARK, Andy Goldsworthy

LA FORÊT COMME FOND DE DÉCOR CULTUREL ET ARTISTIQUE Parcourir la forêt de Brocéliande, ce n’est pas uniquement transpercer une vastitude boisée, c’est bien plus que cela. C’est un dialogue constant et intense avec une multitude de détails, de formes, de couleurs. En Brocéliande il y a ces milliers d’êtres végétaux nous transmettant un à un un message, il y a l’eau qui sans cesse nous émerveille par sa présence, il y a ces roches d’un rouge incomparable, il y a tout le reste, le visible comme l’invisible, le palpable et l’impalpable. L’essence de la sylve enchantée se lit et se ressent. Dans le cadre de cet étude il me paraît indispensable de ne pas écarter ces détails, ces petits rien forestiers qui nous apprennent à regarder autrement. En allant dans ce sens, le mouvement Land’Art est la preuve du dialogue évident qui existe entre la nature et l’oeuvre artistique qu’elle peut engendrer. Aujourd’hui la multiplication des sentiers

«culturels» en forêt (sentiers artistiques, parcours contés, festivals musicaux dans les bois), révèle le pouvoir qu’à la forêt à réveiller chez chacun une lecture sensible des couleurs, des formes, des sons mais surtout un imaginaire mystérieux. Le milieu sylvestre ouvre en effet, bien plus que n’importe quel paysage nos esprits au magique, au subjectif et aux pensées les plus décalées du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Le chasseur-cueilleur qui vit en nous se réveille soudainement, nos sens s’éveillent et la forêt devient l’écrin idéal à l’abnégation de soi. Le monde forestier offre des sensations uniques par l’isolement, l’échelle et la verticalité des êtres vivants nous entourant, une acoustique particulière ou encore une mouvance et mobilité constante d’un fond de décor. L’homme se met alors au diapason de la sylve et s’ouvre aux mystères.

Cet axe de l’art comme révélateur d’un dialogue entre l’homme et la nature est une piste intéressante à développer pour la lecture d’un territoire comme celui de Brocéliande.

Andy Goldsworthy


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B > LECTURE SPATIALE, ÉCRITURE TERRITORIALE LE VOCABULAIRE SPATIAL DE LA FORÊT LA CANOPÉE Canopée, cime, houppier, atmosphère, carbone, feuillage, épaisse, clairsemée, conifères, feuillus...,

LE SOUS-BOIS Strate basse, arbustes, arbisseaux, buissons, baies, lianes, troncs, écorce, cernes aubier, sève, résine...

L’ÉCONOMIE FORESTIÈRE Sylviculture, futaie, taillis, bois, coupe sombre, coupe claire, déssoucher, éclaircie, balivage, élagage, furetage, ensemencement billons, régénération, activité cynégétique...

LA CLAIRIÈRE Vide, ouverture, percée, trouée, perspective, linéaire forestier, lisière, entre-deux, habiter,cultiver, agriculture, pâture, bocage, oeil, lumière, ombre portée...

LE TAPIS FORESTIER Humus, graines, glands,germination, champignons, herbacées, mousses, lichens, feuilles mortes, jeunes pousses, drageons, glands, racines souches, rhizomes, roches, tourbe...

LE TERRITOIRE FORESTIER Layons, parcelles, voies forestières, domaine de chasse, ONF, forêt domaniale...


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Au plus loin que mes souvenirs m’entraînent, la forêt de Brocéliande ne constitue qu’ un vague lambeau de souvenirs, une image lointaine et certainement déformée. Le souvenir persiste pourtant au creux de mon imaginaire mais les images spatiales me manquent. La première approche du territoire Paimpontais dans le cadre de ce diplôme fut simplement cartographique. J’eut alors cette forte sensation d’approcher un territoire témoignant d’une grande et vaste unité, ponctuée par quelques trouées, où l’homme a su s’installer. Les visites se succédant, le territoire se dessina inéluctablement, des paysages en sont ressortis; se sont regroupés, contredits, fait face ou encore se sont entendus. Ce sont dans un premier temps les «vides» qui captèrent mon attention. Ils constituent encore aujourd’hui

pour moi les meilleures clefs de lecture de la forêt. Le vide, le recul, les face à face m’ont permis de comprendre un territoire et un large panel de rapports spatiaux au monde sylvestre. Ces chambres, excavations et belvédères m’ont permis de morceler et de fragmenter l’espace en fonction de ma lecture du territoire. Ainsi se détachent des unités de territoire sensiblement cohérentes qui vont diriger l’ensemble de mon approche de cette vaste aire paimpontaise. Tels les quartiers d’une ville, les rues d’un quartier, les lieuxdits d’une campagne connue, ces espaces que mon esprits et ma lecture du paysage ont définit resteront tout au long de mon travail mes repères spatiaux et sensibles ainsi que la base d’une lecture différenciée d’un territoire faussement homogène.

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LECTURE ET ÉCRITURE SENSIBLE DE LA SYLVE ENCHANTÉE

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LIRE LA SYLVE ÉCRIRE LA FORÊT

LIMITE COMMUNALE DE PAIMPONT

CLE SPECTA

LIMITE FORESTIÈRE

L’ARÈNE LA LISIÈRE DES CHAMBRES AGRICOLES

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LA C. AGRICOLE ET BOCAGÈRE DE TRÉDÉAL

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VALLÉE IN

LA LISIÈ TIME DE

LES ÉTANGS SUCCESSIFS

LES PRAIRIES HUMIDES

LE PETIT PROM

LA C. HISTORIQUE ET TOURISTIQUE DES FORGES

L’AFF

ONTOIRE

LA TERRE INTERDITE LA CLAIRIÈRE AVORTÉE DE BEIGNON L’OUVERTURE


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12 3 4

LIRE LA SYLVE ÉCRIRE LA FORÊT

LA FORÊT :DENSITÉ L’intérieur, la forêt offre une vision fragmentée du monde et de l’espace. Les points de vue se coupent s’entrecoupent, imposent à l’oeil un rythme particulier et génère une certaine concentration. La densité induite par une multitude d’indices, de grandes verticales répétitives, de plantes réduit notre vision spatiale et nos repères habituels. Le paysage se devine, se reconstitue et surtout s’imagine.

LA CLAIRIÈRE : OUVERTURE

LA FORÊT : TROIS ÉCHELLES DE LECTURE COMPOSANT UN TERRITOIRE La forêt se décrit différemment si on l’aborde par l’intérieur, par ses contours ou à distance. Il existe sur ces territoires un dialogue manifeste entre un dedans et un dehors. On pénètre la forêt, rare sont ceux qui y entrent innocemment. S’insérer dans la sylve c’est admettre un changement radical, c’est assumer l’existence d’un positif et d’un négatif, la forte présence d’un antagonisme. Aussi infime soit-il, il existe entre tout changement brutal d’état, un entredeux, une interface parfois à peine perceptible qui dépend de deux entités et nous les révèle. Ainsi la forêt se compose selon moi d’un intérieur révélé par un extérieur radicalement différent mais participant à une même lecture territoriale.

S’opposant directement à la forêt, la clairière constitue son antonyme. Elle révèle l’ouverture, appelle à des points de vue lointain et des perceptions. Il existe deux types de clairières, les unes issues d’un processus de fermeture les autres (les clairières médiévales) d’un processus d’ouverture. Ici le rapport entre les hauteurs et les distances sont essentielles à la lecture et au ressenti d’un espace. Ainsi la clairière ne peut être qu’une simple ouverture permettant au soleil d’embrasser le sol, ou constituer un réel territoire habité, parcouru aux vastes dimensions. Jusqu’à quel point ressent on la clairière et ses limites?

LA LISIÈRE : COUTURE

De la lisière les cadrages se multiplient sur l’intérieur et l’extérieur. Entre-deux, nous sommes ici au coeur d’un paysage dynamique dont la présence tient à peu de choses. La lisière est fragile et instable, constamment étirée entre défrichement et reboisement. C’est cette forte dépendance qui la rend si intéressante. Elle lie deux mondes et les met en dialogue. Elle est le témoin physique de la discontinuité entre forêt et clairière et constitue un rapport frontal et vertical.


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12 3 4

LIRE LA SYLVE ÉCRIRE LA FORÊT

Proche de la Fontaine de Jouvence à l’extrémité est du massif

Forêt à l’ouest de la clairière de Paimpont

Clairière des prés humides près des Forges

Lisière nord du massif au sud de Concoret


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12 3 4

LIRE LA SYLVE ÉCRIRE LA FORÊT

LA FORÊT DE PAIMPONT : CET ARCHIPEL À L’ENVERS Partant de ces premiers regards sur la forêt de Paimpont, et afin d’ouvrir cette première partie vers les réalités du site il me semble intéressant de penser le territoire Paimpontais comme un archipel à l’envers. Le côté insulaire me paraît évident ne serait-ce que si l’on considère la répartition des espaces et l’impact visuel et territorial qu’il peuvent avoir les uns par rapport aux autres. La forêt est ici comme ailleurs vécu comme une barrière physique, elle constitue la limite épaisse entre un lieu et son ailleurs. Les clairières habitées constituent les espaces civilisés que la forêt sépare d’un ailleurs lui aussi civilisé. Quitter la clairière signifie ici traverser de toutes parts un épais terrain inconnu, la notion de franchissement prend à Paimpont toute son intensité. Une terre entourée d’un océan suffit aux îliens pour se sentir écartés du reste du monde et pour

se forger une mentalité insulaire très fortement marquée. Le plein devient le vide, le vide prend la place physique du plein, l’application d’un simple négatif sur ce territoire, justifie cette inversion. Si nous considérons la réversibilité d’un territoire, nous en tirons les mêmes effets spatiaux et la même appréhension par ses habitants. L’île exhibée, publiée en masse reste dans notre imaginaire un objet de désir, l’homme insulaire se considère comme à l’image de sa propre culture. Il demeure l’autochtone par excellence et vit sur un territoire qui pour lui est absolument original voir incomparable. Comme sur la plupart des territoires de la planète restés longtemps isolés, on retrouve à Paimpont encerclé par sa forêt un aspect identitaire très fort.

«Je ne sais qu’une chose, c’est que la forêt est la mer. Des houles lancinantes la balancent dans la nuit, à chaque respiration de la terre. Et la terre est vieille, toute craquelée de soif, toute pétrie de sang, tachée d’arbres et de buissons.» Jean Markale _ Guide spirituel de la forêt de Brocéliande


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LIRE LA SYLVE ÉCRIRE LA FORÊT 3 4 1 2L’ARCHIPEL DES GLÉNANS, UN CHAPELET DE TERRITOIRES «EN POSITIF»

ÎLE DE SAINT NICOLAS Île de bananec ÎLE DE DRENEC

ÎLE DE PENFRET

Ïle Cigogne

Guéotec Ïle Quignenec

ÎLE DU LOCH

Ïle de Brilimec

LA FORÊT DE PAIMPONT UN CHAPELET DE TERRITOIRES «EN NÉGATIF»


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31

2

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

MA DÉMARCHE DÉCOMPOSER UN TERRITOIRE POUR COMPOSER UN PROJET

UNE FORÊT, DES HOMMES ET LEUR IMAGINAIRE : GENÈSE D’UN TERRITOIRE PARTAGÉ ENTRE MYTHE ET RÉALITÉ

LE COEUR :la forêt de paimpont

LE DURAMEN : les légendes

L’AUBIER : l’homme

L’ECORCE : le tourisme

Aborder un territoire aussi ambigu que celui de la forêt de Paimpont, c’est, selon moi, le comprendre par les différentes strates qui l’ont constitué et qui le composent encore aujourd’hui. Le processus de développement de ce territoire est analogique au développement d’un être vivant, concentrique mais à envisager constamment selon une unité cohérente. Le territoire de Paimpont c’est avant tout un fond de décor forestier identitaire et constant. Les légendes et le folklore se sont imprimés au coeur des tissus et des fibres de cette forêt. Comme partout ailleurs, parler d’un territoire ne peut se faire sans prendre en compte la dimension humaine et la manière dont l’homme a modifié ou fait évolué la forêt Paimpontaise. C’est enfin une dimension contemporaine qu’il me semble indispensable de compter dans cette équation. Le tourisme représente en effet aujourd’hui une des clefs d’approche et de compréhension de ce territoire entre mythes et réalités. De Brocéliande à Paimpont, la forêt est perçue et vécue aujourd’hui comme une région touristique à part entière en coeur d’Argoat. L’approche socio-économique du tourisme ainsi que sa dimension sensible et valorisatrice de paysage me semble être une des clefs majeurs de compréhension de ce territoire hors du temps.


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS


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LE COEUR : DE BROCÉLIANDE À PAIMPONT, IDENTITÉ D’UN MASSIF FORESTIER EN COEUR D’ARGOAT A - SITUATION DE CONFLUENCE EN ARGOAT

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B - PRÉSENTATION DU TERRITOIRE D’ÉTUDE

38

C - ÉCHANTILLON DE L’ANTIQUE BROCÉLIANDE

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D- PRÉSENTATION ET CARACTÉRISTIQUES

48

DU MASSIF FORESTIER DE PAIMPONT

Peach Beach, Timberland t shirt, 2008²


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COEUR : «Partie la plus centrale de l’arbre. Importante dans les jeunes pousses,

elle disparaît souvent avec l’âge pour ne laisser qu’un canal de faible section. Le coeur est un ensemble de tissus spongieux qui évoluent en vieillissant»


GUIMGAMP

LANNION

MORLAIX

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

CHATEAULIN

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QUIMPER

1

BREST

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A-->LA FORÊT DE PAIMPONT, UNE CONFLUENCE BRETONNE À LA RENCONTRE DE PLUSIEURS TERRITOIRES, UN SECRET

Pour beaucoup, le territoire breton se traduit par une forte inégalité entre les zones côtières (Arvor) et leur attrait évident et la Bretagne intérieure (Argoat) quelque peu délaissée. Cette ellipse centrale traduit une image lointaine et reculée parfois même un certain oubli. Le territoire Paimpontais est très fortement identitaire de l’Argoat. La forêt s’est en effet fait une place de choix au centre de la péninsule armoricaine. Cette région constitue depuis toujours une zone de confluences, un point névralgique dominant à plusieurs niveaux. La forêt de Paimpont se situe à la rencontre de trois des quatre départements bretons, les Côtes d’Armor, le Morbihan et l’Ille et Vilaine.

SAINT-MALO SAINT-BRIEUC

DINAN

CÔTES D’ARMOR

FINISTÈRE

RENNES

PONTIVY PAIMPONT

LORIENT

MORBIHAN

ILLE ET VILAINE

PLOËRMEL

VANNES

REDON

LOIRE ATLANTIQUE 0

30km

NANTES


23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Située à cheval sur les départements du Morbihan et de l’Ille et Vilaine, la Forêt de Paimpont se situe depuis toujours à proximité de certains des axes majeurs traversant la péninsule de part en part. La RN12 RennesSt Brieuc, la RN24 Rennes-Lorient et la RN164 Centre Bretagne. Par la Rn24 que je connais si bien, le lieu se ressent mais ne se délivre

pas entièrement. C’est tout d’abord un changement de paysage flagrant qui nous parle de Brocéliande, les roches rougissent, flamboient parfois, la végétation se densifie et nous cadre peu à peu. On frôle souvent la forêt de Paimpont, on entend au loin le murmure de ses légendes si connues mais seul celui qui le souhaite vraiment y pénètre réellement.

Accessible par sa position, la forêt magique ne nous présente qu’une simple bribe de ce qu’elle renferme, elle est palpable mais demeure lointaine et mystérieuse. Nombreuses sont les portes d’entrées de la forêt mais comme l’a si bien inscrit l’Abbé Gillard «La porte est en dedans».

0KM

- 10

IEUC

R ST B

80KM

1

ST MALO-

37

MONTFORT SUR MEU

RENNES MAURON

M

S- 40K

RENNE

N24

FORÊT DE LANOUÉE

BREST- 220KM PLÉLAN-LE-GRAND

VANN

E

0KM S- 7

KM - 90

ENT

LORI

PLOËRMEL

GUER

Massif forestier de paimpont vue des alentours de Néant sur Yvel


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Vue du massif de Paimpont depuis Treffendel

B-->LA FORÊT DE PAIMPONT TERRITOIRE D’ÉTUDE LE TERRITOIRE DE LA FORÊT DE PAIMPONT

La forêt de Paimpont se situe à l’extrémité ouest de l’aire d’influence de la métropole rennaise. Elle s’étale majoritairement sur le département de l’Ille et Vilaine sur la commune de Paimpont. Ses tentacules boisées s’étalent également sur quelques communes alentours, à savoir celles de Concoret, Tréhorenteuc, Campénéac, Beignon ou encore Plélan Le Grand. Par cette position a 30 kilomètres de Rennes, la forêt de Paimpont se trouve constamment étirée entre un dynamise quasi péri-urbain et l’affirmation forte d’une certaine ruralité. La forêt a ici vraisemblablement joué un rôle protecteur, telle une bulle boisée, elle permis au territoire de Paimpont de préserver un dynamisme territorial très particulier. Nous nous situons ici sur un territoire largement désservit et bénéficiant d’une proximité intéressante avec la capitale bretonne. mais également sur un espace très rural, un site naturel alliant le loisirs aux besoins de rapprochement avec la campagne. 0

30km


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS ILLE ET VILAINE

MORBIHAN

MUEL GAËL ST LERY MAURON

SAINT MALON SUR MEL

IFFENDIC

CONCORET SAINT PÉRAN

NÉANT SUR YVEL

PAIMPONT

TRÉHORENTEUC PLÉLAN LE GRAND CAMPÉNÉAC

BEIGNON ST MALO DE BEIGNON

UNE FORTE INFLUENCE TERRITORIALE

RENNES

La forêt de Paimpont fait partie du Pays de Brocéliande comptant 43 communes et s’étendant très largement sur l’Ille et Vilaine. Elle fait également partie de la Communaté de Communes de Brocéliande. On remarque ainsi que le territoire de Paimpont-Brocéliande démontre une très forte attractivité aussi bien à l’échelle locale que départementale, voir même régionale. De nombreuses communes pourtant particulièrement éloignées de la forêt se greffe sous une appelation très fortement identitaire, celle de «Brocéliande». En résulte une très forte influence identitaire et territoriale pour cette partie de l’Argoat, mais également un fort intérêt pour la partie orientale du Morbihan. Pays de Brocéliande CC du Pays de Bécherel CC du Pays de Montfort sur Meu CC du Pays de Montauban de B.

PLOËRMEL

CC du Pays de St Méen le Grand Communauté de Communes de Brocéliande Commune de Paimpont


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Aux alentours de Concoret

UNE APPROCHE ENTRE PÉRIMÊTRE FORESTIER ET LIMITES DIFFUSES D’UN TERRITOIRE À FORTE INFLUENCE Nous pourrions assez rapidement penser la forêt de Paimpont par ses simples limites forestières renfermant d’impalpables mythes, à la manière d’une cloche protectrice. Ou bien penser un territoire par ses limites administratives et officielles. Au delà d’un simple musée des légendes, nous sommes ici face à un paysage culturel ayant un réel impact territorial. La «Forêt de Brocéliande» constitue l’élément identitaire majeur de cette partie de l’Argoat, son influence ne se limite pas à une entité paysagère donnée mais bien à toute l’étendue d’un territoire. Économiquement,culturellement, socialement, écologiquement ou encore physiquement la forêt de Brocéliande et plus précisément celle de Paimpont représentent beaucoup, au point de devenir le principal attrait et le fond de

valorisation d’une région. Ainsi il me semble important dans le cadre de ce travail de ne pas me limiter à de simples bordures, mais de considérer l’impact territorial d’un telle forêt. Cette sylve possède en elle une forte ambiguïté. Sommes nous face à un territoire qui se regarde et préserve son secret en vivant quelque peu hors du temps? Ou bien sommes nous face à un territoire vivant avec son temps, s’ouvrant sur son enveloppe extérieure diffusant son message. Il devient délicat de mesurer la capacité d’un tel site à réellement fonctionner en accord avec une région en plein essor aussi bien en terme de démographie que d’économie. Le réel enjeu de la forêt de Paimpont se situe selon moi entre ces deux comportements. Il s’agit ici, d’écrire une manière de vivre sur un

«territoire musée» symbolique sans arrêter le temps et enfermer le mythe sous cloche. Entre l’époque des chevaliers et autres fées et notre XXI ème siècle, peu de dialogue subsiste. Il s’agit ici d’écrire une nouvelle manière de vivre, d’habiter et de parcourir entre le mythe et la réalité.


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

CARTE DE PRÉSENTATION DU TERRITOIRE PAIMPONTAIS

ST MALON SUR MEL

MAURON CONCORET Limite communale de Paimpont

258

HAUTE FORÊT

PAIMPONT BASSE FORÊT

TRÉHORENTEUC

PLÉLAN LE GRAND ne

en sR

Ver

BEIGNON CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN

CAMPÉNÉAC mel : 22km

Vers Ploër 0

1

N24 5km

ST MALO DE BEIGNON 71

0km

4 s:


42

1

23 4 TRÉHORENTEUC

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

VAL SANS RETOUR

HAUTE FORÊT

PAIMPONT

ST PÉRAN

MONTERFIL

GRÈS ARMORICAIN

SCHISTES ROUGES

SCHISTES VERTS

LE PAYS POURPRÉ ÉCHANTILLONAGE CENTRE-BRETON

Avec les Monts d’Arrées et les Montagnes Noires, le massif de Paimpont constitue une des principales hauteurs bretonnes. L’assise du massif de Paimpont est constitué de Schistes Briovériens (avant 540 millions d’années) que l’on retrouve d’une manière générale en affleurement dans la plaine du bassin rennais. Le massif de Paimpont représente une réelle saillie par rapport à ce paysage de plaine. Paimpont s’installe sur une butte créant d’importants dénivelés assurant la liaison avec les plaines voisines à l’ouest. A l’est, les versants sont beaucoup plus marqués et créent de réelles ruptures physiques. Ce changement radical de paysage est du aux deux types de roches très dures et très résistantes qui le forment.

Montfort sur Meu

Carrière de la Marette

Iffendic Talensac St Malon sur Meu

Mauron Concoret

Saint Péran

Tréhorenteuc

Monterfil

PAIMPONT Plélan Le Grand Maxent

Formation du Briovérien Formation de Pont-Réan

Campénéac

Beignon

Formation du Grès armoricain Bassins versant de l’Yvel

Carte géologique simplifiée de la région de Brocéliande d’après C.Le Corre


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS Schistes gréseux rouges Poudingue à gros galets

Poudingue à petits galets schistes et grès verts

Coupe d’un front de taille de la carrière de la Marette. Mise en évidence du panel rocheux servant de socle à la forêt de Paimpont.

Les schistes pourprés fortement identitaire du massif de Paimpont forment des dalles à clivages verticaux. On les retrouve en auréole sur toute la périphérie forestière. Le grès armoricain est sous forme de large bancs réguliers et se retrouve sur toute la partie centrale de la forêt.

Appareillage en schiste à Plélan Le Grand

Présence chromatique caractéristique des sols schisteux de la forêt de Paimpont (alentours de Tréhorenteuc)


COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS de démarcation administrative au coeur de la sylve. Les sols schisteux peu perméables ont entraîné le développement d’un réseau asse dense de ruisseaux et étangs. Ce sont à Brocéliande les nombreux lacs et étangs qui marquent le plus le territoire mais également appuient l’imaginaire qui se dégage de ce site. La forêt est ponctuée d’un grand nombre de petites pièces d’eau aussi magiques que les noms qu’ont leur donna. La forêt est également jonchée de ruisseaux qui ont fortement marqué le territoire en favorisant la création de retenues et de barrages. L’exploitation de ces sources est aujourd’hui une des sources de revenu pour la ville de Paimpont qui a développé sa propre usine d’embouteillage. Installée sur une butte le massif de Paimpont constitue un réel château d’eau pour les plaines avoisinantes.

À LA RENCONTRE DE TROIS BASSINS VERSANTS

RENNES

La forêt de Paimpont se situe à un réel carrefour hydrographique. A cheval sur le bassin versant de la Vilaine et celui de l’Oust, elle se trouve également à la rencontre de trois sous-bassins versants, celui de l’Aff de l’Yvel et du Meu. La morphologie de son territoire en dépend totalement. Bien qu’un peu oubliée, on associe naturellement la rivière de l’Aff à la forêt de Paimpont, elle y prend en effet sa source pour ensuite séparer naturellement le Morbihan de l’Ille et Vilaine. Vallée quelque peu oublié et étouffée sous un épais couvert végétal, elle scinde radicalement la forêt en deux. Elle marque en effet la séparation entre la forêt habitée et ses clairières au nord et au nord ouest et le camp militaire de Coëtquidan au sud. Peu ressentie et vécue, cette rivière fait ici simplement office

PAIMPONT

23 4

PLOËRMEL

La vilaine Le Me u

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L’Af

1

L’Yv el

44

Bassins versant de la Vilaine Bassins versant du Meu Bassins versant de l’Aff Bassins versant de l’Yvel


1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

ST MALON SUR MEL

CARTE DES RÉSEAUX HYDROGRAPHIQUES Etang de Comper

MAURON

Etang du Pré

CONCORET

R. d

Etang du Pas du Houx

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are R. du Val Guyon

258

Etang Bleu

R. du Pas

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45

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TRÉHORENTEUC

Etang de Paimpont

Etang des Forges

PLÉLAN LE GRAND

L’Aff

BEIGNON CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN

CAMPÉNÉAC

N24 0

1

5km

ST MALO DE BEIGNON 71


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

C-->FORÊT DE PAIMPONT : ÉCHANTILLON DE L’ANTIQUE FORÊT DE BROCÉLIANDE DE BRÉCILIEN À PAIMPONT : LOCALISATION D’UNE TERRE IMAGINAIRE

La forêt de Brocéliande n’a pas d’existence administrative, celle de Paimpont au contraire est délimitée et ancrée sur notre territoire français. Nous associons aujourd’hui spontanément ces deux paysages et unités de territoires au même passé arthurien. En des temps reculés, dit-on, une immense forêt recouvrait la péninsule bretonne, depuis le Meu jusqu’à l’océan, La forêt centrale recouvrant la péninsule bretonne constitua pendant très longtemps une véritable barrière à tout établissement humain. Rien d’étonnant à ce qu’elle devienne rapidement la terre d’installation des proscrits et de nombreux druides. Rien d’étonnant non plus à ce que son inaccessibilité développe l’imagination collective. Lors de l’invasion romaine et de la destruction du peuple Vénête, l’Argoat demeura une terre celte profondément

païenne. Peu à peu elle fut grignotée par l’avancée des défrichements. Ainsi la forêt originelle de Brocéliande fut scindée en fragments disséminés sur le territoire. Aujourd’hui quelques lambeaux nous permettent d’en suivre les contours. La forêt de Paimpont et celle de Huelgoat figurent parmis les plus importants. Brocéliande de sa forme la plus ancienne Brecheliant ou Brécilien, entraîne de nombreuses discordes chez les historiens. Plusieurs hypothèses se sont formées sur sa localisation, Robert Wace (poète anglonormand) étant le premier à la relayer dans son ouvrage le Roman de Rou autour de 1160, la situe en Bretagne armoricaine. Chretien de Troyes, éminent auteur des romans de chevalerie, semble la situer outremanche. Pour certains encore, elle n’aurait jamais existé et serait une simple création de l’imaginaire occidental. Durant une très longue

période, les auteurs, historiens et acteurs locaux défendent différentes localisations pour la fameuse Brocéliande magique, certains par intérêt historique d’autres par le simple intérêt de valoriser son propre territoire. Ce n’est qu’autour de 1835 que Paimpont comme terre d’accueil de la mythique Brocéliande fait l’unanimité. Depuis de nombreux doutes ont été émis mais Paimpont et ses multiples sites mégalithiques détiennent pour toujours les secrets d’une magie d’un autre temps. Brécilien existe dans notre imaginaire, Paimpont dans notre monde réel. Le mythe et la réalité se partage aujourd’hui le même territoire. La forêt de Paimpont devient ainsi une terre de dialogue à travers les âges. Un espace de communion entre un passé incertain et une sylve majestueuse.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

«On sait aujourd’hui d’une façon certaine que la forêt de Brécilien, à une époque très ancienne, s’étendait depuis Montfort et Guichen jusque dans la paroisse de Paule (arrondissement de Guinguamp) dont un village porte encore le nom de Brécilien. On peut donc dire sans exagération qu’elle occupait au centre de la Bretagne un espace de 30 lieues de long sur 12 à 15 de large». Felix Bellamy _ La Fontaine de Barenton

La forêt de Bressilien 1727

Carte de Cassini 1783

GENÈSE D’UN MASSIF FORESTIER : LE DÉCLIN La forêt de Paimpont n’a pas toujours eut cette forme compacte et ce contour fermé qu’on lui connaît . Elle fut en effet un espace très fortement anthropisé mis à mal par l’activité humaine. L’actuelle forêt de Paimpont est ce qui subsiste ou plutôt ce qui s’est régénéré suite une activité très intensive. Certaines recherches situent les premiers déboisements à environ 2500 ans avant JC, dès lors le système forestier fut profondément modifié tant en terme de territoire que d’écologie. Autour de 1800, la forêt de Paimpont couvre à peine 6500 hectares, c’est la superficie la plus faible qu’on lui connut. Deux facteurs principaux ont participé à cette déforestation. Le premier fut le besoin croissant de bois de charbon pour l’alimentation des forges. D’une manière générale, l’évolution de la forêt de Paimpont dépend de l’expansion décadente des forges. Cette ponction continue

a considérablement modifié l’écologie de la forêt, ainsi certaines essences disparaissent et sont rapidement remplacées par le bouleau qui colonise fortement les clairières. L’abandon de la futaie pour le taillis provoque une disparition des espèces de sous-bois (houx, bourdaine, myrtilles...). C’est ensuite l’expansion de l’agriculture qui accéléra la diminution du couvert forestier. Ainsi les parcelles agricoles grignotèrent petit à petit la forêt en périphérie et en clairières. En 1860, environ 600 bêtes pâturent en forêt, elles y consomment les glands et limitent considérablement la régénération de la chênaie. Les sols, sont modifiés, l’humus utilisé comme amendement. La lande va ainsi progressivement prendre le pas sur la forêt naturelle

Cadastre napoléonien 1823

LA RENAISSANCE La forêt bouleversée par de longues périodes d’exploitation à finit par stabiliser ses limites au cours du XIXé siècle. Ainsi des espaces de clairières furent ménagées, comme celles de Paimpont, du Cannée, de la Ville Danet ou encore du Telhouët. L’extension naturelle du Pin maritime et du Pin sylvestre sur les landes puis dans les coupes de forêts va profondément modifier l’ambiance de la forêt. Les résineux vont rapidement coloniser l’espace et permettre à la forêt de s’étendre à nouveau. Nous sommes aujourd’hui face à un paysage forestier d’une étonnante diversité, futaies de pins maritimes , plantations d’épicéas, taillis de feuillus dominés par des rejets de hêtres et autres landes composent aujourd’hui la large mosaïque qu’est la sylve de Paimpont.


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

VARIATIONS D’ÉCHELLES : MODESTE PLACE NATIONALE, ÉMINENTE EN BRETAGNE FRANCE :

161 000km² --> 29.2% du territoire national

FORÊT BRETONNE

3 320km² --> 12% du territoire régional appartenant à 124 000 propriétaires

MASSIF FORESTIER DE PAIMPONT

19 500 ha

La forêt de Paimpont représente à elle seule une région forestière à part entière. Étant de loin lle plus vaste domaine forestier en Bretagne, elle se trouve à un carrefour climatique très particulier mêlant plusieurs influences «contradictoires», à savoir les types «CentreOuest Bretagne» (vigueur du hêtre, abondance de myrtilles), «Vannetais-Landes de Lanvaux» (prédominance du pin maritime et de zones de landes) et «Moyenne Vilaine-Ille et Rance» (apparitions de stations de charme). Cette région est caractérisée par la chênaie-hêtraie entrecoupée de pinèdes.

FORÊT DE LANOUÉE

CONCORET PAIMPONT TRÉHORENTEUC

PLÉLAN LE GRAND

BEIGNON

JOSSELIN

PLOËRMEL


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

PAIMPONT MAURON

BEIGNON CONCORET

Val lé

ed

e l’ Aff

CAMP MILITAIRE DE SAINT CYR COËTQUIDAN

MALON SUR MEL

MUEL

Clairière de Paimpont

CLAIRIÈRE DE TRÉDÉAL

PLÉLAN LE GRAND


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Propriétés privées en hiver près de l’Etang de la Marette à l’extrémité nord est de la forêt

Voies forestières à l’ouest de la clairière de Paimpont

ENTRE PROPRIÉTÉS PRIVÉES ET ZONES MILITAIRES : LA FORÊT UN TERRITOIRE HERMÉTIQUE MAL VÉCU La surface totale de 19 500 hectares de forêt peut se diviser en deux grandes parties. La forêt de Paimpont à propement dite représente environ 11000 hectares et est bordée au sud par le camp militaire de Coëtquidan couvrant environ 4300 hectares de landes et de boisements dont l’installation de 1907. En 1873, un premier champ de tir de 1000 hectares s’y était installé. Plusieurs fragments boisés gravitant achèvent enfin ce que nous considérons aujourd’hui comme le massif boisé de Paimpont. C’est en 1875 que la forêt a été achetée au comte de Paris par un armateur et industriel nantais pour son repos et ses loisirs. Il divisa cette vaste propriété entre ses enfants qui s’associèrent à de grandes familles aristocratiques qui en détiennent encore aujourd’hui la majeure partie. Ce sont aujourd’hui de grands domaines de chasse et de sylviculture. Le massif de Paimpont est

par conséquent un territoire très difficile à arpenter. Son parcours est jonché de barrières, panneaux d’interdictions et autres délimitations de tous genres. Seuls 700 hectares au nord sont en forêt domaniale et gérés par l’ONF. Pour le reste le marcheur doit se cantonner aux chemins qui lui sont ouverts certains mois de l’année. La forêt souvent vue comme l’espace de la nature sauvage, est ici un espace quasihermétique et très difficile à arpenter. La forêt de Paimpont représente aujourd’hui un espace fermé, secret et peu connu de ses habitants.

RÉPARTITION FORESTIÈRE Forêt domaniale Camp militaire de St Cyr Coëtquidan Forêt privée répartie entre quelques propriétaires


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1

ON D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS 2CARTE3DE4RÉPARTITION DESCOMPRÉHENSI ESPACES FORESTIERS

ST MALON SUR MEL

MAURON

CONCORET

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PAIMPONT

HAUTE FORÊT BASSE FORÊT

TRÉHORENTEUC

PLÉLAN LE GRAND

BEIGNON CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN

CAMPÉNÉAC l : 22km

me Vers Ploër 0

1

5km

ST MALO DE BEIGNON

N24 71

e

enn

sR Ver

0km

4 s:


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Pour comprendre ce territoire il me semble important de poser dans un premier temps une distinction entre la forêt haute et la forêt basse de Paimpont séparée grossièrement par la route reliant Concoret aux Forges. A l’ouest s’étend la forêt haute, culminant en son plus haut point à 258m d’altitude point qui constitue également le plus haut point d’Ille et Vilaine et parmis les plus hautes altitudes bretonnes. Cette partie occidentale offre de très larges points de vue sur le Morbihan et de très nombreuses surprises topographiques. Ici

se chevauchent les plissements, les crevasses. L’agressivité de ces roches rouges se mêle à dureté des landes sèches. La forêt basse s’étend sur un relief beaucoup plus plat et bien moins torturé (point le plus bas à 71m) Ici les boisements se densifient les landes se raréfient et le regard filtrant à travers les cimes peuvent porter bien plus loin. Seules quelques vallées viennent perturber ce calme topographique. La clairière de Paimpont et celle du Cannée se sont donc installées en transition entre ces deux unités de paysage. Ce clivage se justifie

par les deux roches-mères acides présentes à savoir les schistes pourpres et les grès armoricains. Le schiste rouge est très riche en fer, fortement imperméable et se décompose très lentement, l’adaptation des plantes à ce type de sol reste assez difficile. Les schistes et grès armoricains de la forêt basse sont recouverts d’une couche de sable datant du tertiaire contenant un précieux minerai de fer et permettant une meilleure installation des végétaux.

D > PRÉSENTATION ET CARACTÉRISTIQUES DU MASSIF FORESTIER MORHOLOGIE D’UN MASSIF PARTAGÉ ENTRE FORÊT HAUTE ET FORÊT BASSE Tréhorenteuc Ouest

Point haut : 258m

Paimpont centre Est

FORÊT D’EN HAUT

FORÊT D’EN BAS

Coupe AA’

Tréhorenteuc

Plélan Le Grand

Clairière du Cannée

FORÊT D’EN HAUT FORÊT D’EN BAS Coupe BB’ Paimpont centre

Nord

Clairière du Cannée

Vallée de l’Aff

Beignon

Sud

Coupe CC’


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

CARTE DE LA MORPHOLOGIE DU TERRITOIRE

FORÊT HAUTE

FORÊT BASSE

258

71

0

1

5km


54

1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

UN VASTE PATCHWORK FORESTIER... En termes de peuplements, la forêt de Paimpont peut, là aussi, grossièrement se scinder en deux. En forêt basse sur substrat gréseux se développe principalement une chênaie hêtraie. En forêt haute, là où dominent les schistes, les résineux sont de plus en plus nombreux et tendent à dominer l’ensemble du massif. Au delà de cette distinction basique, la forêt de Paimpont démontre une très grande diversité de paysages et de motifs forestiers. Les futaies de chênes et hêtres qui caractérisaient autrefois ce massif font aujourd’hui l’exception. Les futaies de Pins maritime et de Pins sylvestre sont très étendues au même titre que les taillis de feuillus dominés par les rejets de bouleaux. Les landes couvrent près de 1500 hectares du territoire et témoignent de la surexploitation entraînant un appauvrissement progressif du sol. Les tourbières associées aux nombreux étangs viennent achever cette large mosaïque de milieux.

TYPES FORESTIERS Futaies de feuillus Futaies de conifères Futaies mixtes Mélange de futaie de feuillus et taillis Mélange de futaie de conifères et taillis Taillis Forêts ouvertes Landes


55

1

ON D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS 2CARTE3DE4RÉPARTITION DESCOMPRÉHENSI ESPACES FORESTIERS

ST MALON SUR MEL

MAURON

CONCORET

258

PAIMPONT

HAUTE FORÊT BASSE FORÊT

TRÉHORENTEUC

PLÉLAN LE GRAND

BEIGNON CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN

CAMPÉNÉAC

N24

mel : 22km

Vers Ploër 0

1

5km

ST MALO DE BEIGNON 71

e

enn

sR Ver

0km

4 s:


56

1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Boisements sylvicoles en forêt haute

Aulnaies en façade ouest du massif

Mélange de futaie de conifères et de feuillis en taillis


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Boisements de résineux en forêt haure autour du Hêtre de Ponthus

Chênaie Hêtraie acidiphile en forêt basse

Landes sèches sur la partie ouest du massif, Aulnaies et boulaies en vallon


58

1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

DES ÉCOSYSTÈMES PROTÉGÉS Le plus vaste massif forestier breton et ses habitats associés fait à l’évidence l’objet de nombreuses protections et d’un très grand intérêt patrimonial, tant pour son intérêt zoologique que floristique. Ainsi l’entièreté du massif est répertorié en Z.N.I.E.F.F. de type 2. Les zones les plus représentatives et les habitats particuliers comme l’Etang de Comper, le Val sans Retour ou encore la rivière de l’Aff constituent des sites Natura 2000 au titre de la Directive Européenne «Habitat». L’Etang des Forges, l’Etang de l’Abbaye, les fontaines de Barenton et de la Fée Viviance ainsi que le Tombeau de Merlin sont classés en sites inscrits. Le massif de Paimpont représente un grand intérêt en terme de protection et d’identité naturelle. Il est important ici de prendre conscience des nombreux milieux fragiles et riches qui s’associent au vaste massif forestier.

ZONES DE PROTECTIONS Sites géologiques remarquables Tourbières ZNIEFF de type 1 ZNIEFF de type 2

70% du territoire communal

SIC (Site d’Intérêt Communautaire) Natura 2000 3% du territoire commmnal Sites classés et sites inscrits


59

1

2CARTE3 DES4PROTECTIONS COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS ETANG DE COMPER

ETANG DU PONT DON_JEAN

TOURBIÈRE DE LA CROIX SAINT JALLU LA TOURBIÈRE DU VAUBOSSARD ETANG DU PAS DU HOUX

LA FONTAINE DE BARENTON ETANG DE L’ABBAYE

L’ÉTANG D’EN HAUT LE VAL SANS RETOUR

LA BOUTIQUE SOUSINGUE RUISSEAU DE SAINT JEAN L’AFF

LE CHÂTEAU DE TRÉCESSON

0

1

5km

LES FORGES DE PAIMPONT ET LEUR ÉTANG


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LE MILIEU FORESTIER On distingue trois grands types de boisements en forêt de Paimpont. La chênaie-hêtraie identitaire de l’ensemble de la péninsule bretonne se manifeste principalement sur la partie centrale du massif. C’est cette forêt «originelle» qui est associée aux légendes et à un imaginaire bien particulier. L’aulnaie-saussaie se retrouve sur les sols plus hydromorphes à proximité des cours d’eaux et étangs. Enfin les boisements de résineux, plus récents sont intimement liés à l’activité humaine et aux reboisements du début du 19è siècle, ces espèces se sont par la suite développées naturellement. Il existe des peuplements de toutes tailles et de tous âges dispersés sur l’ensemble du massif.

1

1

LES CHÊNAIES-HÊTRAIES ACIDIPHILES

2

LES BOISEMENTS DE RÉSINEUX EN INCLUSION

3

L’AULNAIE-SAUSSAIE TOURBEUSE

2

3


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

VÉGÉTAUX ASSOCIÈS

Hêtre Fagus sylvatica

Chêne pédonculé Quercus pedunculata

Charme Carpinus betulus

Pin sylvestre Pinus sylvetris

Pin maritime Pinus maritima

Epicéa de Sitka PIcea sitkensis

Betula pubescens

Aulne glutineux Alnus glutinosa

Saule roux Salix atrocinerea

Sorbier des oiseleurs Sorbus aucuparia

Houx Ilex aquifolium

Sapin de Douglas Pseudotsuga douglasii

Molinie Molinia coerulea

Osmonde royale Osmunda regalis

Tremble Populus tremula

Osmonde royale Osmunda regalis

Lathrée clandestine Lathraea clandestino

Molinie Molinia coerulea

Les boisements à feuillus dominants ne représentent aujourd’hui plus que 43%. La part de résineux dominant de 57% se partage entre 3/4 de futaie et 1/4 de mélange avec du taillis. Peu à peu les résineux fortement colonisateurs et démontrant une croissance plus rapide prennent le pas sur la chênaie-hêtraie qui a toujours été intimement associée à la forêt originelle de la péninsule armoricaine.


62

1

23 4 1

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LES LANDES SÈCHES SUR AFFLEUREMENTS ROCHEUX

Cette catégorie d’habitats regroupe les landes sèches européennes ou landes mésophiles dominées par la Bruyère cendrée (Erica cinerea), l’Ajonc d’Europe (Ulex europaeus), la Callune (Calluna vulgaris) et le Polytric genévrier (Polytrichum juinperinum).

2

en milieu très humide. Sur le territoire de Paimpont on distingue les tourbières installées sur des dépressions sur substrat tourbeux et les tourbières hautes en phase de dégradation proche des landes.

LES ÉTANGS ET LEURS BORDURES

Les étangs sont nombreux, ils ponctuent et confèrent une grande richesse au massif de Paimpont. Les différents habitats regroupent des eaux stagnantes oligotrophes, des marais acides où la Molinie bleue (Molinia caerulea) 1

Enfin les landes humides atlantiques se rapproche des tourbières . Elles sont dominées par la présence de Bruyères (Erica ciliaris et Erica tetralix). Encore une fois on y rencontre la Molinie

LES LANDES HUMIDES , TOURBEUSES ET TOURBIÈRES

Ces habitats font l’objet de nombreuses protections pour leur fragilité et leur forte dégradation sur le secteur de Paimpont. Intimement liées à la présence des étangs forestiers, on y rencontre de nombreuses Spaignes et plantes de marais. ainsi que quelques espèces de bruyères évoluant

3

Les pelouses pionnières recouvrent les dalles schisteuses que l’on retrouve principalement sur la partie ouest du massif. Elle se caractérise par des strates basses dominées par les Sedums, la Canche printanière (Aira praecox) ainsi que des mousses et lichens.

se développe largement ainsi que le Jonc épars (Juncus effusus). On retrouve enfin des mégaphorbiaie localisées se situant dans les zones de balancements des eaux et subissant de nombreuses variations. Ces milieux 2

sont bien souvent mis à mal par l’absence d’entretien provoquant le développement de ligneux.

3


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Landes sur le coteau sud du Val Sans Retour

Tourbières proche de l’étang de l’Abbaye

Etang de l’Abbaye à Paimpont


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LE DURAMEN : LES LÉGENDES COMME ESSENCE DU TERRITOIRE A - UNE FORÊT LÉGENDAIRE

66

B - LES SITES DE LÉGENDES

70

Yerhin Tong, Owl, desgin textile, 2005


65

DURAMEN : «Il forme la masse principale du tronc. Composé de cellules mortes, lignifiées et imprégnées de tanin ou de colorants selon les essences.»


66

1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LÉGENDE : du latin legenda, «qui doit être lu»

A--> UNE FORÊT LÉGENDAIRE EN PARTANT D’UNE TOPOGRAPHIE LÉGENDAIRE... Une des clefs de lecture majeure de la forêt de Paimpont est bien entendue celle qui nous mène aux légendes. Ces mythes constituent en effet la matière même de la sylve. Il m’a ainsi semblé intéressant de comprendre et d’examiner comment une forêt peut se lire et s’inventer comme un territoire légendaire et un site touristique à la fois. Mais également à la manière dont ces usages s’associent à tous les usagers du territoire et de la forêt. Il me semble également évident que n’importe quel enjeu de projet ne peut se dissocier de ce facteur. Jusqu’à quel point un site peut-il dépendre d’un mythe sans se muséifier et se figer à une époque donnée? Je me suis ainsi intéressée aux travaux concernant la «topographie légendaire» et la mémoire collective afin de comprendre à travers cela la manière dont on peut stabiliser des représentations sur des lieux donnés. Ainsi, les travaux de Marcel Calvez sur «L’invention de la topographie légendaire de la forêt de

Paimpont» ont fortement orienté mon propos. Dans le cas de Brocéliande nous sommes face à un processus très particulier maintenu principalement par la recherche constante de traces et de conservation d’une mémoire. La forêt de Paimpont réside dans nos esprits comme le berceau des mythes et légendes et tente d’être vécu et parcouru comme tel. C’est bel et bien ici la perpétuation d’une certaine mémoire collective qui pose ses marques et dessine le paysage que nous parcourons aujourd’hui. D’une manière générale, l’antique Brocéliande s’est enracinée en forêt de Paimpont il y a bien longtemps. La forêt abrite aujourd’hui au creux de ses paysages majestueux d’originales traces de la Préhistoire et la plus connue des légendes médiévales, la légende arthurienne. La force de la forêt de Paimpont réside dans le fait de rendre l’invisible visible, la légende palpable et visitable.


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

«Sincère Breton, je ne place pas Brecheliant près Quintin comme le veut le Roman de Rou», je tiens Bréchéliant pour Bécherel, près de Combourg» Chateaubriand - Essai sur la littérature anglaise Nous l’avons vu précédemment en Brocéliande rien n’est certain ni avéré. En Paimpont la forêt s’imprègnent des mythes arthuriens, les légendes se dessinent et prennent diverses formes. Elle se trouve à la croisée du chistianisme et de la mythologie celtique. Les légendes arthuriennes qui constituent les plus précieux et les plus connus des récits moyenâgeux se sont enracinées à Paimpont depuis bien longtemps. Il est indéniable pour quiconque que ces légendes représentent un thème très fort pour les Celtes et pour la Bretagne en particulier. Elles constituent un fond majeur de la culture et de la mémoire celte. Ces écrits relatant transversalement l’utopie chevaleresque de Camelot et la fameuse quête du Graal met en scène un foisonnement de personnages gravitant autour du Roi Arthur et de la Table Ronde que Robert Wace fut le premier à mentionner dans ses écrits.


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LE RIDEAU FORESTIER CONTENANT UNE SCÈNE DE LÉGENDE

L’OBET DE PAYSAGE SUR LEQUEL REPOSE UN MYTHE, DES CROYANCES...

APPLICATION D’UN IMAGINAIRE AU TERRITOIRE ET AUX OBJETS ARCHÉOLOGIQUES Dans le cadre de ce projet, iI me semblerait superflu voir utopique de chercher à connaître les raisons exactes de l’association immuable des légendes arthuriennes à la forêt de Paimpont. Notre imaginaire collectif a aujourd’hui entièrement assumé la place de cette forêt entre une des légendes historiques mettant en scène une abondante féerie et un imaginaire populaire parfois très local. A cette rencontre, il y a le paysage, la forêt qui se place comme la cloche protectrice de ces productions de l’esprit humain. Il me semble ici plus intéressant de comprendre le rapport existant entre les paysages et les légendes qu’ont leur associe. Cet imaginaire légendaire et féerique, nous l’avons vu précédemment est intimement lié au monde sylvestre, aux intriguants sous-bois de la sylve bretonne. Les romans arthuriens

Fontaine de Barenton- proche de la clairière de Folle Pensée

trouvent un écho et un prolongement évident dans les bois. La forêt démontre une capacité évidente à plonger ses personnages dans un univers propice à la révélation de soi. Là prennent place les échanges guerriers, amoureux, la folie et le désarroi. La forêt de Paimpont devient le fond de décor des scènes humaines. Elle devient aussi la scène d’un échange entre le monde des hommes et l’au delà. Au delà de l’enracinement d’un imaginaire à un vaste fond de décor qu’est la forêt, les légendes arthuriennes s’établissent et fusionnent à ce que j’appellerai des «objets de paysages». D’un point de vue archéologique, la forêt de Paimpont fait office de vaste nécropole, une sorte de temple à ciel ouvert perché sur cette montagne bienfaitrice. Le massif forestier est en effet jonché de sites

mégalithiques, de tertres funéraires, d’allées couvertes de menhirs et autres fontaines datés du Néolithique à l’Age de Bronze. Rien d’étonnant alors que l’homme y ait vu une porte de connexion avec un au-delà mystérieux et inexpliqué. Lors des invasions anglonormandes la Bretagne insulaire (Angleterre) et la péninsule armoricaine partage la même langue et la même culture. Au moyen-âge les échanges entre l’île de Bretagne et l’Armorique se faisaient très facilement, cette époque et les récits de conteurs itinérants et autres bardes, ont fortement contribué a effectuer un raccourci entre des sites mégalithiques composant un passé de croyances peuplant la forêt et un imaginaire dominant la culture celtique.


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LE VAL SANS RETOUR, CREUSET DES LÉGENDES DANS L’IMAGINAIRE COLLECTIF C’était autrefois le Val de la Marette (ensemble composé par le Tombeau de Merlin et la Fontaine de Jouvence) qui représentait au creux de notre imaginaire le Val Sans Retour acceuillant les Faux Amants. En 1840, une usine métallurgique a

investi le Val, le transfert de cet espace mythique et légendaire s’est naturellement fait vers le ravin ouvert aux alentours de Tréhorenteuc entre les deux landes de Gautro et de Rauco.

FOUILLES AUTOUR DE L’HOTIÉ DE VIVIANE EN 1982 Découverte du tumulus elliptique de 12 x 10m constitué de centaines de petites dalles autour du tombeau composant le légendaire Hotié de Viviane


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Sites archéologiques

B--> LES SITES DE LÉGENDES UN ROMAN ÉCRIT SUR LE TERRITOIRE Au cours du temps la forêt de Paimpont a vu sa fréquentation augmenter et sa réputation de lieu magique s’établir. Ainsi des sites de tous genres furent associés à quelques bribes du mythe arthurien et à une tradition issue du peuple. Réparties sur l’ensemble du massif forestier, ces «chambres d’histoires» nous content les légendes d’un autre temps. Peu à peu les secrets d’une forêt majestueuse se sont greffés à cette histoire et font aujourd’hui partie intégrante d’un «roman paysager» écrit sur le territoire paimpontais. Ponctuellement ces espaces constituent l’essence d’une forêt magique qui se délivre à celui qui prend la peine d’y pénétrer. L’intérêt de présenter ces sites réside dans la prise de conscience du dialogue que l’objet de légende peut entretenir avec son paysage et inversement. L’intérêt de

ces chambres paysagères mettant en scène une histoire est l’adéquation qui peut exister entre le mythe et le site au sein duquel il se présente à nous. Au delà d’un simple objet mégalithique sur lequel reposerait quelques histoires anciennes, les sites de légendes se doivent de s’insérer au coeur d’un paysage et d’un territoire. C’est ainsi que je prend le parti de traiter ces sites en différenciant les manières dont le paysage nous ammène à aborder, explorer et comprendre la légende.

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18

Abbaye de Paimpont Le Tombeau du Géant L’Hôtié de Viviane Le Château de Trécesson Le Miroir aux Fées L’Arbre d’Or La Chapelle du Graal Le Jardin aux Moines La Fontaine de Barenton Le Hêtre Ponthus Le Chêne à Guillotin Le Chateau de Comper (Centre Arthurien) Le Tombeau de Merlin La Fontaine de Jouvence Le Chêne des Hindrés L’Etang du Pas du Houx L’Eglise Saint PIerre Les Forges de Paimpont Boucle touristique des légendes : 62km


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1

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS ST MALON SUR MEL

RÉPARTITION DES «SITES DE LÉGENDE» SUR LE TERRITOIRE MAURON

13 14 12

CONCORET

15

11 9 10

16

8

1

7 TRÉHORENTEUC

PAIMPONT

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17PLÉLAN LE GRAND 3

18

2 BEIGNON

4

CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN ST MALO DE BEIGNON

0

1

5km


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LES FIGURES VÉGÉTALES

LES CHAMBRES D’HISTOIRES ET DE FÉERIE

LES PIÈCES DE PAYSAGE

LES MONUMENTS HUMAINS

UNE DIVERSITÉ D’ESPACES CONTRIBUENT À UNE LECTURE DE L’IMAGINAIRE

Le territoire forestier nous livre de différentes manières ses secrets et nous offre plusieurs possibilités de les approcher et de les comprendre. Peu à peu ces fragments d’histoires et de féerie se sont accrochés à l’identité d’une forêt. Je décide ici volontairement de ne pas traiter les sites selon un parcours linéaire mais plutôt selon la manière dont le paysage nous met en connexion avec eux et nous aide à les découvrir. Sur l’ensemble du massif, environ 18 sites légendaires et remarquables figurent parmis les plus considérés. Comme nous l’avons vu précédemment, il reste toutefois essentiel de considérer la forêt de Paimpont comme un tout, un ensemble légendaire entièrement jonché de marques et témoins d’un imaginaire populaire.

Fresque murale à Plélan Le Grand illustrant le foisonnement d’indices que contient la forêt de Paimpont.


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1

23 4

COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

o Le Chêne Guillotin

o Le Chêne des Hindrés

o Le Hêtre de Ponthus

LES FIGURES VÉGÉTALES En forêt aussi règne une hiérarchie, certains ancêtres dominent encore aujourd’hui du bout de leurs cimes les étendue boisées. Que serait la forêt de Paimpont ainsi que les mythes arthuriens sans ces immenses êtres de bois, gardiens du monde naturel et maîtres absolus de la sylve. Il y a ci et là de gigantesque être végétaux qu’on croirait éternels. Comme les témoins du temps qui passe, ces arbres majestueux nous transmettent sans un mot de longues histoires. Ils sont bel et bien les maîtres de lieux que personne n’oserait même ébranler. Un respect immédiat s’impose lorsque nous, visiteurs, croisons ces monstres d’histoires forestières et humaines.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Massif forestier Hameaux, villages Espaces agricoles Départementale Routes Chemins Site concerné

LE CHÊNE GUILLOTIN : UN ÊTRE D’ARCHIVE ET DE MÉMOIRE

LE MYTHE, LE PAYSAGE REVÉ

LA RÉALITÉ, LE PAYSAGE PARCOURU

Le Chêne Guillotin, illustre ancêtre de la forêt de Brocéliande semble pouvoir nous dévoiler toute entière l’histoire de son territoire. C’est en maître des lieux qu’il règne sur les vertes pâtures de la lisière nord aux alentours de Concoret. Ce Chêne pédonculé est, du haut de son millénaire largement dépassé; le plus ancien et le plus imposant des êtres végétaux de Paimpont. Il doit son nom à l’Abbé Guillotin prêtre réfractaire qui au XVIII s’est abrité en son tronc creux. Récemment révélé par un simple aménagement le plaçant sur un piédestal, il reste seulement à s’asseoir et à l’écouter.

Cette emblématique figure végétale règne aujourd’hui sur un espace agricole de lisière. Littéralement en marge de la forêt, il figure comme à l’écart d’un monde forestier clos. Le monde dans lequel il évolue est celui des cultures, des métairies. Apparaissant comme un être fixe ayant vu évoluer sous ses yeux le paysage et l’homme simultanément, il serait intéressant de retracer cette genèse. Au pied du Chêne Guillotin, le visiteur a soif d’histoire, de voyage dans le temps, d’indices intemporels et de contes d’autrefois.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LE CHÊNE DES HINDRÉS

Au nord ouest, ce Chêne sessile environ cinq fois centenaire domine fièrement et paisiblement sur cette forêt. On l’appelle également Chênes des Druides, il est depuis très longtemps le témoin de nombreux rites et cérémonies. Il est pour beaucoup emprunt d’une grande magie et de très fortes énergies. Les myrtilles foisonnent au pied de cet être de 5 mêtres de circonférence. La taille de son houppier présente aujourd’hui un danger pour le visiteur, l’arbre est par conséquent parqué au creux d’une arène grillagée.

LE HÊTRE DE PONTHUS :

LE MYTHE, LE PAYSAGE REVÉ

LA RÉALITÉ, LE PAYSAGE PARCOURU

Sur tous les points, le Hêtre de Ponthus se présente comme le maître des lieux. Installé sur le point le plus haut du massif (258 mètres), il domine le territoire et appelle à une profonde fascination. Entre la folie de son houppier semblant en constante vibration et la prestance de son être, se trouve ce personnage. Il appelle à un profond respect. A ses pieds cavalent ces dizaines de roches, ruines d’un ancien édifice dédié à l’ancien Seigneur de Brocéliande, le chevalier de Ponthus.

L’arbre se trouve aujourd’hui plongé au coeur d’un paysage fortement sylvicole. S’en approcher appelle d’abord à vouloir arpenter le massif, à s’orienter sur ces vastes axes forestiers. On aimerait pourtant bien souvent emprunter différents chemins pour introduire une découverte aussi surprenante. Actuellement dévastés par une maladie, les boisements de Pins et de Picéas disparaissent, le sous bois s’éclaircit, les vues se dégagent et l’ambiance se transforme. Le devenir de cet arbre est mis en question.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

o Le Tombeau de Merlin La Fontaine de Jouvence o La Fontaine de Barenton o Le Jardin aux Moines o Le Tombeau du Géant L’Hotié de Viviane

LES CHAMBRES D’HISTOIRES ET DE FÉÉRIE En Brocéliande, les chambres d’histoires représentent pour moi ces espaces qui se trouve magnifiés par un simple objet mégalithique sur lequel repose une légende, un mythe ou des croyances. Le lieu, tel la scène d’un théâtre, l’arène d’un combat, le décor d’un film, semble alors déployer tous ses secrets pour servir et converger vers cet objet et ce qu’il nous raconte. Le paysage et la légende se répondent et développent une communion unique. Ces espaces souvent restreints au coeur d’un paysage vaste me renvoient une grande quantité de sentiments souvent brumeux. Le détail sert autant l’histoire que le panorama ou la topographie. Ces chambres sont pour moi une à une des tableaux sur lequel le paysage et la légende se parlent s’impriment et tissent un espace hors du temps.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

«Tu verras la fontaine qui bou, bien qu’elle soit plus froide que le marbre. Le plus bel arbre que la nature ait fait lui donne de l’ombre. En tout temps la feuille dure, il ne la perd soir ni matin, et il y pend un bassin d’or fin au bout d’une chaîne si longue qu’elle va jusqu’à la fontaine. Et près de la fontaine, tu trouveras un perron... Si tu veux prendre de l’eau dans le bassin et la répandre sur le perron, tu verras une telle tempête qu’en ce bois il ne restera bête, chevreuil, ni cerf, ni daim, ni sanglier. Les oiseaux s’envoleront bien loin, car tu verras tant foudroyer, venter, tu verras tant les arbres se dépouiller, tu verras tant pleuvoir, tonner et éclairer, que si tu peux t’en aller Sans grand ennui et sans souffrance.»

Chrétien de Troyes _ Le Yvain ou le Chevalier au Lion _ environ 1175

LE MYTHE : LE PAYSAGE RÊVÉ Site le plus anciennement répertorié et probablement le plus mystérieux, la Fontaine de Barenton nous transmet une légende qui a fait couler beaucoup d’encre. Loin d’être le seul, Chrétien de Troyes au même titre que Chateaubriand, Giraud de Cambrie (11461220) ou encore Gautier de Metz (vers 1250), nous révèle ici une fontaine dont les pouvoirs dépasseraient largement l’esprit humain et les forces de la nature. Nous sommes bien là devant la fontaine qui déchaîne les forces naturelles lorsque celui qui en a le don la réveille par le simple geste de répandre de l’eau sur son perron. A cela s’ajouta bien évidemment une large quantité de croyances populaire et de rites locaux. De la fécondité restituée à l’appel de la pluie annonciatrice de bonnes récoltes, la Fontaine de Barenton possède en elle le mystère sur lequel les âmes humaines se sont toujours reposées pour s’attirer la belle étoile.

LA FONTAINE DE BARENTON : LA CLAIRIÈRE DES INTEMPÉRIES

La Fontaine n’a pas toujours occupé les bois On remarque sur cette photo un espace degagé de landes.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

CLAIRIÈRE DE FOLLE PENSÉE

LA RÉALITÉ, LE PAYSAGE PARCOURU Véritable figure de Brocéliande, la fontaine de Barenton prend place au coeur d’une petite clairière. Là les arbres tortueux, les troncs déssouchés, les formes torsadés créent un espace traduisant un certain désordre. Partant de la clairière habitée de Folle Pensée, une promenade au sein de cet espace irrégulier et égarant nous mène peu à peu vers le coeur d’une forêt étrange et emprunte d’une grande féérie. Non loin de là, l’exploitation forestière prend le dessus sur ces paysages étrangement expressifs. L’atmosphère magique se résume à une simple clairière très confinée, peuplée par une grande quantité de détails frétillants. La fontaine tient une place centrale très importante. C’est en cotoyant cet espace de communication télluriques que le terme de «chambre d’histoire» me parut être une évidence.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

UN ENSEMBLE LÉGENDAIRE LOCALISÉ ÉTANG DE LA MARETTE A l’extrémité est de la forêt, le Tombeau de Merlin et la Fontaine de Jouvence composent un ensemble légendaire que l’on apparente aujourd’hui au Val de la Marrette. C’est sur cette portion de la forêt que l’on a très longtemps localisé le fameux Val Sans retour qui monopolise une grande majorité de l’idéologie légendaire en Brocéliande.

LE TOMBEAU DE MERLIN : LE SANCTUAIRE DU DIALOGUE LE MYTHE, LE PAYSAGE RÊVÉ

LA RÉALITÉ, LE PAYSAGE PARCOURU

Véritable personnage légendaire et figure de proue des mythes arthuriens, Merlin est l’un des personnages symbolisant le plus fortement l’identité de la forêt de Brocéliande. Sans ici répéter la longue histoire du personnage de Merlin mi-homme mi-Dieu, fils d’un démon et d’une Sainte, il paraît évident qu’au plus profond de nos esprits «Merzhin» (en breton) constitue une source de dialogue entre le mythe et la réalité. C’est d’ailleurs ainsi que la plupart des textes l’illustrant le situe, un être en position constante de dialogue entre un monde fantastique, surnaturel et rêvé, et la réalité des hommes, la vieillesse, l’amour et la guerre. Figure de médiaton entre le visible et l’invisible, le rationnel et le mystique, l’enchanteur donne réponses à nos interrogations et nous transporte vers une vérité associant deux mondes qu’on pensait opposés. Ce serait entre chien et loup que le personnage nous délivrerait ses secrets, l’aube, le crépuscule composent le temps de cet entre-deux.

Le tombeau que nous connaissons aujourd’hui n’est que le vestige d’une allée couverte longue d’une dizaine de mètres. Le mégalithe sur lequel repose les souvenirs lointains d’un enchanteur vénéré, s’épanouit aujourd’hui difficilement entre les résonances passagères de la route et une petite clairière pâturée finalement cernée par un sentier plongeant jusqu’aux étangs de la Marette. On raconte pourtant qu’il y a une quarantaine d’années, le tombeau était difficile à trouver parmis les fourrés et boisements. Lieu de médiation entre l’humain et le divin, nombres de visiteurs viennent s’y confier, chercher des réponses ou simplement rendre hommage. Chaque jour, les deux roches surplombées d’un houx à trois troncs symbole d’eternité se trouvent coiffées de messages végétal, couronnes, fleurs, messages de tout ordres. Plus qu’un autre ce site de légende constitue pour le visiteur celui de la communication, il représente cette porte que seul l’esprit de Merlin nous permet d’imaginer franchir.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Tombeau de Merlin

Fontaine de Jouvence

Etangs de la Marette

LA FONTAINE DE JOUVENCE : LE TEMPS QUI PASSE LE MYTHE, LE PAYSAGE RÊVÉ

LA RÉALITÉ, LE PAYSAGE PARCOURU

Partant de son nom de baptême, le lien fort entre cet objet de légendes et une profonde croyance populaire paraît évidente. Nombreux furent les superstitieux à venir y chercher une seconde jeunesse, un espoir ou simplement un quelconque dialogue mystique. Au delà de ces croyances, l’intérêt que porte cette fontaine réside en la place qu’elle occupe au coeur d’un paysage et d’une topographie légendaire. Considérée comme la résurgence jouant l’intermédiaire entre le Tombeau de Merlin et le Val de la Marette (autrefois considéré comme le véritable Val Sans Retour), elle représente au coeur de l’imaginaire le lieu de passage du défunt en un élément divin, la porte d’une renaissance divine, d’un ailleurs inconnu et rêvé.

Cette fontaine est un simple trou récemment couronnée d’un appareillage en briques de schistes. Sa découverte nous plonge réellement au coeur, de la forêt, ici nous dominent le relief et les sujets arborés de grandes tailles. Par ses proportions et les dimensions très restreintes de l’espace dédié à la fontaine, cet espace est celui de la domination de l’homme par la nature. Les clôtures nous révèlent en effet l’omniprésence des propriétés privées entre lesquelles les sites légendaires et magiques tentent de nous transmettre par bribes leurs mystères. Plus bas une arène schisteuse semble faire aujourd’hui l’objet de nombreux rituels, souvent des pierres y sont réparties soigneusement. Notre chemin s’achève sur un vaste parc rural contournant un étang et accueillant un camping.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

L’hotié de Viviane

Le Tombeau du Géant

LE TOMBEAU DES GÉANTS : LE TÉMOIN D’UN PASSÉ HUMAIN On l’appelle aussi la Roche à la Vieille, autrefois se dressaient ici quatre menhirs en alignement, trois furent probablement abattus pour constituer une sépulture individuelle du type de ceux que l’on retrouve habituellement en Bretagne, le dernier fut déplacer pour signaler le lieu. On y retrouva des tessons de poterie de l’âge du Bronze et un fragment de lame de silex. Sous les roches apparentes, l’important caveau a probablement été un lieu sacré et vénéré. Ce tombeau est le témoin de l’arrivée des petits chefs de Haute-Bretagne.

L’ambiance que dégage ce site en point haut surplombant les vallons les plus impressionants du massif, et au coeur d’une forêt étrangement feutrée à certaines heures de la journée est empreint d’une certaine magie. Malgré sa notoriété et son appartenance à l’identité de Brocéliande, il n’a jamais été réellement rattaché aux mythes arthuriens.

L’intérêt du Tombeau du Géant réside dans la mise en valeur d’un passé préhistorique et d’un patrimoine archéologique fort.

Plan effectué lors des fouilles entreprises en 1982


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

L’HOTIÉ DE VIVIANE : UN JARDIN ENTRE CIEL ET TERRE On date ce cairn à environ 4500 ans avant JC, bien avant l’arrivée des chevaliers de la Table Ronde en Brocéliande il fut une sépulture de forme très originale. Viviane, y vivant avant sa rencontre avec notre fameux Merlin. La légende fait ici clairement référence à un être féminin d’une part et à un espace de vie (Hotié ou Maison de Viviane). On l’opposa alors facilement au Tombeau du Géant, qui lui traduit une image typiquement inverse à savoir emprunt de masculinité et traduisant un rite funéraire. Beaucoup voient en l’Hotié de Viviane l’espace du milieu d’une vie. La mort devient ici un simple passage entre ciel et terre.. Tous deux se font face de loin sur ce territoire des Landes de Rauco. Il est intéressant de parcourir ce désert de landes qui les sépare. Soumis aux caprices des forts vents d’ouest et des intempéries, le cairn que l’on nomme l’Hotié ou Ostié de Viviane illustre un paysage de lande qui a été profondément

modifié par l’abandon de l’agriculture. Ces zones anciennement cultivées pour le fourrage et plantées de blé noir étaient beaucoup moins désolées qu’elles ne le sont aujourd’hui. C’est après avoir traversé un paysage agricole depuis le village de la Touche Guérin, puis grimpé un coteau rocheux que nous atteignons un espace hors du temps. Entre ciel et terre ce mégalithe concentrant tous les regards s’est entouré d’un espace que l’on pourrait presque croire jardiné. Les landes et roches se présentent comme les éléments d’un jardin romantique. Jean Markale nous parle ici de «désert lunaire». Je le rejoint pleinement sur cette vision Au sud quatre grands conifères forment une pièce intime à ciel ouvert. Le calme est ici saisissant, presque solennel. Dominant les panoramas du couchant d’une part et le Val sans Retour de l’autre, l’Hotié de Viviane domine, se détache et s’envole entre deux mondes.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LE TUMULUS DU JARDIN AUX MOINES : LES PORTES VERS L’AUTRE MONDE Ce tumulus se situe à l’extrémité ouest du massif de Paimpont sur un lieu sacré que l’on appelle la Butte aux Tombes. Il s’agit là d’un tertre néolithique mesurant environ 70 m et ayant été sectionné par la route menant reliant Mauron au nord de la forêt. Ces mégalithes occupent aujourd’hui un paysage de landes coiffées de quelques pins rabougris, entrecoupés de pâtures en chambres incluses. Au delà d’un simple mégalithes, nous sommes ici face à un vaste secteur de la forêt anciennement voué à des cultes funéraires, puis certainement à des cultes druidiques forts. Ce site est indéniablement emprunt de fortes croyances liées aux énergies telluriques. Précisément le «Jardin aux Moines» est un tertre funéraire sans chambre de 27 m de long bordée de 27 blocs côté nord et de 26 au sud. Il est alternativement composé de pierres de schiste rouge prélevés à cet endroit même

et de quartzite blancs provenant du Val de Tréhorenteuc à 2 km de là. Ce magnifique témoin du Néolithique nous transmet un lien ancestral établit entre l’homme et la nature minérale qui l’entoure. Nous l’avons vu à travers les autres sites de légendes, les mégalithes constituaient pour la plupart des portes vers l’Autre Monde. C’est cette connexion avec l’au delà qui transparait à travers ce paysage presque désolé. Il règne sur l’ensemble de la façade ouest du massif une forte sollenelité figeant ensemble un paysage et des croyances. Les «landes sanctuaires» transmettent un silence et un profond respect., elles sont le lieu de l’abolition du temps. La traversée de ce paysage reste indispensable à la compréhension d’un tel site de légende. Au délà du terte, il me semblerait intéressant de s’enfoncer plus profondément au coeur de cette porte de l’au delà, à travers un paysage presque figé et sacré.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

o L’Etang du Pas du Houx o Le Val Sans Retour

LES PIÈCES DE PAYSAGE Ce que je nommerait ici les «Pièces de paysage» sont ces espaces qui tant au niveau historique qu’ au niveau paysager se lisent comme un tout, comme une unité légendaire et paysagère. Ce sont ces lieux qui s’étendent en forêt et qui nous parle de territoire, de limites floues et éloignées. Les légendes et mythes nous apparaissent sous formes d’histoire plus que de culte. Ces paysages de la narration sont emblématiques en Paimpont et génèrent une réelle appréhension des formes, du relief, du déplacement humain au coeur d’un paysage presque muséifié..


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Tréhorenteuc Landes de Gautro

Landes de Rauco

Miroir aux fées Arbr d’Or

co au R e

L

Le Val Sans Retour est incontestablement le lieu de représentation des légendes en forêt de Paimpont. Comme nous l’avons vu précedemment, ce fut bien longtemps le Val de la Marette qui eut l’honneur d’être le creuset des légendes en Brocéliande. Le vallon pourpe accolé au vilage légendaire de Tréhorenteuc (Morbihan) est un des sites les plus visités aujourd’hui. Ici la fée Viviane enferma les âmes masculines, que Lancelot du Lac libéra en prouvant son amour inconditionnelle pour Guenièvre, c’est enfin ici que Merlin effectua sa dernière retraite par amour également. Le Val sans Retour représente depuis longtemps, le lieu d’expression d’une certaine féminité, parfois même d’un féminisme. Il est également le lieu de l’enfermement, du «non-retour», une éternité flotte sur le ravin. La légende nous révèle ici un lieu aussi bien angoissant que magique dont il est difficile de discerner les limites. Nous sommes ici en plein romantisme, le Val sans Retour représente une retraite souhaitée et féerique pour quiconque l’arpente.

LE VAL SANS RETOUR LE MYTHE, LE PAYSAGE RÊVÉ

Le territoire côté Morbihanais depuis les pentes des landes de Gautro


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

o Le Val Sans Retour

Le Miroir aux Fées

LA RÉALITÉ, LE PAYSAGE PARCOURU Aussi appelé Val périlleux, le Val sans Retour est un ravin profond qui occupe une place de choix entre deux landes connues du massif de Paimpont, celle de Gautro et celle de Rauco. De là nous dominons un paysage sublime s’étirant au plus loin que l’on puisse se l’imaginer. Ce ravin dont les pentes sont fortement burinées par l’érosion ne ressemble à aucun autre en ces lieux. Les schistes ici fortement pourprés viennent composer avec la landes, les quelques conifères et une flopée de bouleaux, saules et autres aulnes, un tableau quasi impressioniste. Les lumières changeantes viennent animer les quelques étangs du ruisseau de Rauco («le Roc d’en Haut»), et leur donner ces couleurs émeraudes et turquoises. Trois vallons viennent se connecter à cette vaste vallée tortueuse, le Val des Portes, le Val de Porgoret et enfin le Val du Gros Chêne. Depuis longtemps maintenant la vallée est aménagée pour servir de bief au moulin qui a fonctionné jusqu’au début du XIXème siècle. Au delà d’une large accumulation d’indices, le Val sans Retour renferme un clef de lecture

du territoire indispensable. Il est ici question d’échelles et de prise de hauteurs. D’un côté, le Val s’enfonce dans le forêt de Paimpont et nous introduit à un voyage fort, de l’autre il s’ouvre sur toute une région qui se considère elle aussi comme un creuset de légendes. Son intérêt paysager sert amplement la légende, il apparaît en effet pour beaucoup comme le lieu du foisonnement et des tourments de la nature. L’arbre d’or symbolise également la Renaissance d’une forêt qui fut longtemps et à de nombreuses reprises la cible des incendies (1976, 1985, 1990, 1993, 1996. C’est à la suite d’un reboisement à l’initiative de nombreuses associations et collectivités locales, et régionales que le Val sans Retour eut la chance de se voir reboiser. Afin de matérialiser ce large élan, un châtaigner brulé fut la base de travail de l’artiste François Davin, et symbolise depuis les landes et leur préservation. Il demeure aujourd’hui un des objets les plus respectés de la forêt de Paimpont. L’Arbre d’or et son tapis de schiste


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

o Le Chateau de Comper

o La Chappelle du Graal o L’Eglise St Pierre

LES MONUMENTS HUMAINS Ces oeuvres de la main de l’homme constitue un patrimoine architectural important gravitant autour des légendes et de la forêt de Paimpont. Ils contiennent en eux une partie des mythes et conservent certains fragments d’un imaginaire lointain. Ces lieux de cultes abritent également un floklore et une culture locale, encore bien présents aujourd’hui. Ils sont les lieux de communication privilégiés entre l’homme et l’au delà, la marque humaine d’un désir de communication et de conservation des légendes et des cultes divers.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LE CHÂTEAU DE TRECESSON A lui seul le Château de Trecessan renferme les superstitions humaines les plus étranges. Nombre de faits inexpliqués eurent lieu dans les pièces de ce monument. Il est le lieu de la crainte humaine face à un au delà inconnu. Quelques évenements énigmatiques se sont déroulés ici, disparitions inquiétantes, fantômes, et autres esprits semblent dans l’imaginaire de beaucoup occuper encore aujourd’hui cette forteresse.

LE CHÂTEAU DE COMPER D’anciennes traditions font du Château de Comper le fief de la «druidesse». Au XVIII è siècle l’ensemble de Comper composé du château, de fossés profonds et d’une large ceinture d’étangs est considéré comme une des plus fortes positions de Haute-Bretagne. En Paimpont, il occupe aujourd’hui la place de Centre de l’imaginaire Arthurien. Ainsi 30000 visiteurs pars an viennent chaque année se rapprocher des mythes, apprendre et comprendre les légendes de la Table Ronde. Ce site occupe une place prépondérante en forêt de Paimpont, il figure comme un lieu d’activité et de pédagogie.

LA CHAPELLE DU GRAAL L’histoire de cette chapelle est aussi celle d’un homme, l’Abbé Gillard recteur de Tréhorenteuc, lui qui fit de ce lieu le sanctuaire des légendes arthuriennes. Douze ans de travaux fallurent à cet homme pour transformer ce monument en un lieu d’art. C’est ainsi que cet édifice enferme aujourd’hui un vitrail de la Table Ronde et de nombreuses représentations du Christ ayant pour fond de décor les paysages de Brocéliande (imaginaires ou réels). La chapelle figurent aujourd’hui comme un espace de conservation d’oeuvres mettant en scène le dialogue entre le mythe et les paysages de Paimpont qu’on leur associe.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

L’AUBIER : L’HOMME DE L’EXPLOITATION À L’INSTALLATION, UNE FORET HABITÉE

Barrières de chantier autour du projet du Bois Habité à Lille

A - QUAND L’HOMME EXPLOITE LA FORÊT

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B - QUAND L’HOMME S’INSTALLE EN FORÊT

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C - LA CLAIRIÈRE DE PAIMPONT : LE COEUR HABITÉ

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D - UN TERRITOIRE PARCOURU

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E - LES ACTIVITÉS SUR LA COMMUNE

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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

AUBIER : «Il est formé de couches concentriques de cellules non encore lignifiées

formant un bois encore imparfait. Ces couches, dans lesquelles circulent les matières nutritives, se transforment en duramen après une période de 4 à 20 ans».


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

A--> QUAND L’HOMME EXPLOITE LA FORÊT UNE FORÊT AU PASSÉ INDUSTRIEL

Hauts fourneaux et ancienne cantine ouvrière

Le minerai de fer fortement présent à Paimpont ainsi que l’hydrographie importante, ont orienté le territoire et la ville de Paimpont vers une très importante activité métallurgique. Cette activité va considérablement organiser le rapport humain à la forêt de Paimpont. Pendant quasiment trois siècles ( XVII - XIX), toute l’économie de la forêt s’est tournée vers la production du fer. Au délà de son intérêt naturel et légendaire, la forêt de Paimpont réside en Argoat comme le vestige d’un patrimoine industriel important et largement rayonnant sur l’ouest français. On établit ici un rapport immédiat entre ce site de production de fer de fonte, les caractéristiques très ferrugineuses du sol et l’importance de la forêt alimentant les fourneaux. Cette activité industrielle nous révèle encore aujourd’hui l’équation qu’il peut exister entre un territoire, l’homme et les opportunités d’y développer une économie locale rentable.

Ce site occupe les bords d’un vaste étang à l’extrémité sud-est de la commune, proche de celle de Plélan Le Grand. C’est la présence importante de l’eau qui fit de cet emplacement le lieu le plus propice à l’implantation d’une telle industrie. C’est en effet ici, en bordure d’un étang de 10 hectares que converge le plus important bassin versant du territoire ainsi qu’une très importante retenue d’eau indispensable au refroidissement des fourneaux et au fonctionnement des roues hydrauliques. Les Forges de Paimpont résident aujourd’hui comme un haut lieu de la culture industrielle et d’une forte culture bretonne. Les vestiges de cette industrie appartiennent aujourd’hui à un propriétaire privé et font l’objet de quelques visites et évènements. Ce site très riche reste cependant quelque peu oublié et hermétique à la découverte.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

L’ACTIVITÉ CYNÉGÉTIQUE

LA STATION BIOLOGIQUE DE PAIMPONT

L’activité cynégétique prend une place très importante en forêt de Paimpont, elle se ressent et se vit au quotidien, a tel point qu’il parfois difficile d’y circuler. Il paraît évident qu’une forêt d’une telle ampleur, le gibier qu’elle abrite et l’omniprésence de grands domaines privés attirent les convoitises et font de ce territoire l’un des plus intéressants dans ce domaine. Il s’agit d’une réelle effervescence générale, rares ont été mes sorties en forêt n’ayant pas été écourtées par une chasse à courre, une régulation ou le passage intempestif de meutes de chiens. J’ai vécu cette activité comme très agressive et peu communiquée au public. La pédagogie sur cette activité passe uniquement par d’incessants panneaux d’interdiction et d’avertissement, la chasse reste presque secrète, tapie dans les bois et subie par beaucoup.

La station biologique de Paimpont est un service commun rattaché à l’Université de Rennes I, située à l’ouest du massif, elle occupe aujourd’hui une place importante dans la dynamique de recherches scientifiques en Paimpont. Cette antenne accueille de nombreux colloques et activités liées à l’éthologie et l’écologie. Elle accueille et s’occupe d’une trentaine de primates, élevage qui fut d’abord constitué au Gabon. La présence de cette station ici n’est pas un hasard, les étudiants et chercheurs travaillent en lien permanent avec les écosystèmes présents sur place et en font leur principale base de données. La station est un réel moteur au sein de la forêt de Paimpont et peut facilement contribuer à la préservation et la connaissance d’écosystèmes menacés ou simplement en évolution.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Contrat d’objectifs Paimpont - analyse février 2005 - PACT ARIM 35

B--> QUAND L’HOMME S’INSTALLE EN FORÊT LES CLAIRIÈRES Comme sur tout territoire, une des premières traces que l’homme laissa fut celle de son appropriation terrienne. On constate deux types d’occupation à Paimpont. En fonction de l’installation humaine et également d’une logique liée au relief. La Haute forêt est largement quadrillée par les layons forestiers en partie haute, les pentes sont marquées par un petit parcellaire. En basse forêt, le parcellaire sectionne le territoire en bloc ou pâtés forestiers. Sur cette partie ouest, deux types de parcellaires s’imbriquent fortement à savoir les parcelles habitées et les parcelles de forêts plus amplement exploitées. La logique directement liée à cette forêt est une logique d’implantation humaine en clairières. Elles ne se sont pas faites par ouverture dans le tissu forestier comme les clairières médiévales mais par fermeture du manteau boisé suite à l’abandon de l’agriculture sur ces parcelles. L’homme s’est ainsi installé en 6 clairières

principales. La commune de Paimpont qui englobe la plus importante partie du massif forestier s’étend sur une superficie de 11000 hectares (dont un peu plus de 7700 hectares de forêts soit 70% du territoire communal). Cette étendue fait de Paimpont la commune la plus vaste d’Ille et Vilaine. Ce sont aujourd’hui environ 1650 habitants qui se répartissent en 6 clairières. La majorité de ces clairières témoigne d’une installation très rurale au coeur d’un paysage bocager, et sur un schéma de hameaux dispersés. C’est en plein coeur de la forêt que l’on retrouve la clairière de Paimpont qui fait office tant en terme de services que d’identité de clairière centre à la commune. Pardoxalement seuls 35% de la population occupe les quelques 250 logements du bourg (environ 550 habitants) contre 65% répartis dans les autres clairières. en une centaine de hameaux Cela crée évidemment un réel déséquilibre entre défaveur du centre-bourg.

DÉSÉQUILIBRE COMMUNAL

Clairière du bourg de Paimpont Les clairières agricoles Espaces forestiers


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

CARTE DE L’OCCUPATION HUMAINE SUR LE TERRITOIRE

ST MALON SUR MEL

Bois de Trekouët

MAURON

Bois de Mélâtre

CONCORET

La Croix Jalu

La Jaroussais

C. DU TELHOUËT Landes de la Chapelle

Landes de Lambrun

C DE FOLLE PENSÉE Canton de Baranton

C. DE TRÉDÉAL Landes de Halgros

La Haute Rivière

C DU PERTUIS NÉANTI Canton de la TRÉHORENTEUC

C. DE TRÉDÉAL

Canton de la Ville Danet

PAIMPONT

Métairie Neuve

Canton de la Lande

C. DE DEAUVAIS

Canton du Cannée

C. DE PAIMPONT La Moutte

PLÉLAN LE GRAND

C. DU CANNÉE

Bois de Lanviel

Bois de Bernéant CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN

CAMPÉNÉAC

N24 0

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BEIGNON

Bois de la Tourtelière

5kmLoup Bois du

ST MALO DE BEIGNON 71


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Le site de la Croix du Houx, parmis les dernières réserves foncières de la commune

LES ENJEUX DE DÉVELOPPEMENT DE LA COMMUNE DE PAIMPONT La commune de Paimpont possède dores et déjà un Plan d’occupation des sols. Une commune de cette taille aurait pu simplement se doter d’une carte communale mais l’importante pression foncière et touristique agissant sur ce territoire justifie l’utilisation d‘un outil comme le Plan Local d’Urbanisme en tant que réel outil de développement économique paysager et territorial. Le PLU est à l’heure de ce travail de diplôme en pleine élaboration par le bureau d’étude Paysages de l’Ouest installé à Nantes. Comme nous l’avons vu précédemment la commune fait face à de nombreux dysfonctionnements en terme de répartition des zones habitées, et de vocation des espaces à l’échelle communale. Ainsi l’objectif principal de ce nouvel outil urbanistique vise à rétablir un réel équilibre entre un centre-bourg oubllié et peu structurant et un espace agricole peuplé de hameaux très dispersés auxquels la notion de dents creuses ne peut s’appliquer. La commune de Paimpont démontre une capacité de développement qui s’élève à environ neuf logements par an. Il ne

s’agit donc pas ici de traiter d’un réel problème urbain mais bel et bien d’un enjeu de remise en valeur d’une unité centrale structurante pour un village ainsi que d’une préservation particulière des paysages agricoles et naturels faisant l’identité de la commune. Il s’agit ici d’un développement urbain qui se jouera à la maison près, une sorte de travail de «puzzle urbain» très délicat et précis afin de redonner une qualité à un bourg entre vaste espace naturel, commune touristique et zone quasi périurbaine. La réserve foncière de la commune s’élève aujourd’hui à environ 18hectares dont 12 se situe dans la claiirère centre. Le PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable) qui doit se faire en accord et dans la continuité du SCOT (Schéma de Cohérence Territoriale) du Pays de Brocéliande, est dores et déjà mis en place et s’oriente selon deux grandes orientations à savoir : I - Assurer la protection et la valorisation du patrimoine naturel, historique légendaire et bâti. II - Maîtriser le développement de l’urbanisation et l’aménagement du territoire

La clairière agricole du Cannée


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LES ORIENTATIONS DU PLAN D’AMÉNAGEMENT ET DE DÉVELOPPEMENT DURABLE I. ASSURER LA PROTECTION ET LA VALORISATION DU PATRIMOINE NATUREL, DU PATRIMOINE HISTORIQUE ET LÉGENDAIRE ET DU PATRIMOINE BÂTI 1. Préserver et mettre en valeur les milieux naturels 2. Protéger et permettre une évolution des sites historiques et légendaires 3. Identifier et protéger le patrimoine bâti et le patrimoine archéologique II. MAITRISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’URBANISATION ET L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE 4. Maitriser l’évolution de l’habitat dispersé 5. Assurer le développement urbain sur la seule agglomération de Paimpont 6. Organiser le développement de l’agglomération de Paimpont 7. Permettre un développement cohérent des activités et des équipements à l’échelle de la commune


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LES SOUS-UNITÉS DE LA CLAIRIÈRE La clairière publique La clairièe boisée quand l’habitat flirte avec la forêt Vieux centre de Paimpont La clairière des possibles, le site de la Croix du Houx La porte, à la rencontre de deux forêts Basse clairière du Cannée Haute clairière du Cannée La clairière perchée

C--> LA CLAIRIÈRE DE PAIMPONT, LE COEUR HABITÉ Suite à ces constats de déséquilibre au coeur d’une commune trop dispersée et manquant d’un centre fédérateur et structurant pour la vie communale, il me semble intéressant de porter mon intérêt et de comprendre quel est le rôle de ce centre aujourd’hui. Sur tous les plans cette clairière se love au creux d’un paysage à la fois naturel mais aussi clôturant. Pas moins de deux kilomètres nous séparent de toutes parts de «l’extérieur», du «dehors». Elle est selon moi celle qui démontre encore aujourd’hui une structure de clairière. Les autres s’en détachent de plus en plus par leur manière de flirter avec les lisières extérieures. Le réel enjeu de cette clairière réside selon moi en trois points, I . Comment développe t-on aujourd’hui la vie en clairière? Comment compose t-on la ville en prenant conscience des limites physiques et foncières de son développement?

II . Comment la forêt est aujourd’hui perçue, ressentie et/ou oubliée depuis la clairière? III . Comment la clairière peut se développer sur elle-même et envisager une nouvelle manière d’occuper ses limites forestières? Projeter un développement de neuf logements par an n’est certes pas fulgurant mais dans le cadre d’une espace aussi restreint pose de réelles questions en terme d’occupation de l’espace. Répondre à cette question pose selon moi un enjeu et une prise de parti forte sur la forme que l’on peut donner à l’habitat et à l’occupation urbaine, et plus particulièrement à un nouveau quartier venant cette fois ci, en quelque sorte achever le schéma urbain de la clairière.

Vue aérienne depuis le sud ouest

Vue aérienne de l’Abbaye

CLairière publique


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

2,1

km

CARTE DE SITUATION DE LA CLAIRIÈRE DE PAIMPONT

1,4 km

3,8 km

8,8 km

4,5

608 hectares

3,9 km

99

0

0.5

2km 2,3 km

km


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

LES QUARTIERS DE LA CLAIRIÈRE DE PAIMPONT Paimpont centre 1, 2, 3 : évolution du bourg vers le hameau agricole

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La clairière publique

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Lisière nord

3

Les quartiers forestiers La lisière morcelée La clairière des possibles La clairière des possibles Une lisière à construire

En fonction des usages et du rapport plus ou moins étroit avec la forêt, la clairière de Paimpont démontre déjà un zonage très organisé et fragmenté. C’est à partir de la réalisation d’une carte sensible préalable qu’ont émergées des entités spatiales en fonction des formes et de mon appréciation personnelle. Il y a tout d’abord différentes manières de pénétrer dans la clairière, quatre entrées nous connectent avec l’ensemble de la forêt. Au nord, la clairière se fait publique et accueille la majorité des services et activités de la commune. Au nord ouest, l’habitat et la forêt flirtent littérallement, un dialogue inachevé entre les bois et l’homme reste à définir. Accolé aux berges de l’étang, le centre ancien s’étend principalement autour d’une rue centrale fermée puis se délite vers des quartiers de plus en plus résidentiels. l’habitat de plus en plus dispersé introduit logiquement la clairière agricole du Cannée qui lui fait suite. Enfin la clairière des possibles, le terrain encore vierge de la Croix du Houx propulse l’ambition d’un avenir pour le centre de Paimpont.

ORGANISATION D’UNE CLAIRIÈRE CENTRE Abbaye Camping La Croix du Houx


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

1

Centre ancien de Paimpont proche de l’Abbaye

Clairière publique regroupant les différents équipements de la ville, le camping municipal et la salle des fêtes

Extensions pavillonaires plus récentes

Quartier récent en lisière à l’extrémité nord de la clairière de Paimpont

Habitat plus isolé connecté à la clairière agricole du Cannée

Le site de la Croix du Houx et son usine d’embouteillage figurent parmis les dernières réserves foncières de la communes

2

3

COMPOSITION URBAINE Urbanisation ancienne Urbanisation diffuse Extensions récentes Urbanisation projetée Commerces et activités Equipements Secteur d’activités Espaces verts et agricoles L’Abbaye de Paimpont et son étang


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Départementale, grand axe forestier jusqu’à Campénéac

Routes en clairières de Trédéal

Carte des voiries datant du XIX ème siècle

D-->UN TERRITOIRE PARCOURU UN VASTE MAILLAGE DE VOIES, PEU D’OPPORTUNITÉS DE DÉPLACEMENTS Chemins forestiers à l’est de la clairière de Paimpont

Comme nous l’avons vu précedemment la forêt de Paimpont est strictement divisée selon les grands domaines de chasse et les vastes propriétés privées. Ces divisions engendrent une grande quantité de voiries ainsi qu’un vaste maillage de chemins et d’axes forestiers. Malgré tout le territoire reste difficilement traversable et aprentable. On opposera rapidement la complexité des réseaux en «toiles d’araignées» en clairières, à la régularité des grands tracés forestiers. En comparant les tracés à différentes époques, on remarque la présence de grandes traversées qui reliaient les communes de part et d’autre du massif forestier. Ces «avenues» embrassaient aussi bien la forêt basse que le relief accidenté de la forêt haute. Traverser

la forêt implique aujourd’hui d’emprunter ces grandes voies exclusivement automobiles et très dangereuses. On remarque rapidement que le réseau viaire à Paimpont est dense et très riche mais très peu praticable car peu adapté aux divers usages qu’offre un paysage naturel et très rural.

Chemin en landes près du Tombeau du Géant

HIÉRARCHIE DES VOIRIES ET CHEMINS Route nationale : 2 x 2 voies Routes départementales Routes, chemins et voies forestières Sentier balisé Sentier non balisé Ancienne grande traversée


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

CARTE DU RÉSEAU VIAIRE

ST MALON SUR MEL

MAURON

CONCORET

258

HAUTE FORÊT

PAIMPONT BASSE FORÊT

TRÉHORENTEUC

PLÉLAN LE GRAND e

enn

sR Ver

BEIGNON CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN

CAMPÉNÉAC

mel : 22kmN24

Vers Ploër 0

1

5km

ST MALO DE BEIGNON 71

0km

4 s:


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

E--> LES ACTIVITÉS SUR LA COMMUNE Mise à part une usine d’embouteillage , la commune de Paimpont ne démontre pas une très importante activité industrielle. L’activité s’oriente davantage vers l’artisanat avec une grande majorité d’entreprises de bâtiments. La majorité des activités répertoriées sont en lien direct avec le tourisme et particulièrement dirigées vers l’acueil. Beaucoup de giîtes, chambres d’hôtes accueillent les visiteurs sur l’ensemble de la commune. Il y a ensuite un tout autre type d’activité, plus discrète mais foisonnante en forêt, ce sont ces nombreux évenements spontanée ou organisée, souvent très ponctuelles. On retrouve ainsi une grande quantité de balades contées, de cultes druidiques, de réunions druidiques, de festivals cutlurels. Cette orientation de la commune me paraît très importante à développer et prendre en compte dans la valorisation des paysages via une approche touristique.

ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES Activités artisanales Activités commerciales et de services Activités touristiques


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

CARTE DES ACTIVITÉS SUR LA COMMUNE DE PAIMPONT

ST MALON SUR MEL

MAURON

CONCORET

258

HAUTE FORÊT

PAIMPONT BASSE FORÊT

TRÉHORENTEUC

PLÉLAN LE GRAND e

enn

sR Ver

BEIGNON CAMP MILITAIRE DE COËTQUIDAN

CAMPÉNÉAC

mel : 22kmN24

Vers Ploër 0

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ST MALO DE BEIGNON 71

0km

4 s:


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

L’ÉCORCE : LE TOURISME ÉLÉMENT FÉDÉRATEUR ENTRE LE MYTHE ET LA RÉALITÉ A - L’ATTRAIT TOURISTIQUE D’UNE FORÊT LÉGENDAIRE

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B - LE POIDS DU TOURISME : LES RÉALITÉS

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C - L’ÉCRITURE D’UNE DÉCOUVERTE SUR LE TERRITOIRE

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D - LE MYTHE COMME IDENTITÉ CULTURELLE

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ET ÉCONOMIQUE


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

ÉCORCE :«Elle

revêt l’arbre et constitue une couche protectrice. Celle-ci est empreinte d’une substance imperméable, la «subérine» (liège), qui protège les couches internes.»


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

A-->L’ATTRAIT TOURISTIQUE D’UNE FORÊT LÉGENDAIRE UN PÔLE TOURISTIQUE EN BRETAGNE INTÉRIEURE En Bretagne on oppose souvent l’armor c’est à dire le pourtour littoral , lieu de toutes les convoitises touristiques et images que l’on se fait de la péninsule, à l’argoat, l’intérieur terres que l’on connaît mal et qui apparaît dans notre imaginaire comme une terre lointaine et peu attractive. C’est au coeur de cet argoat quelque peu oublié que la forêt de Paimpont apparaît sans hésitation comme un site particulièrement attractif. La commune de Paimpont fait aujourd’hui partie de la communauté de commune du pays de Brocéliande, du Pays de Brocéliande ainsi que du Pays d’Accueil Touristique de Brocéliande, elle se trouve ainsi être l’épicentre d’un système touristique global à très forte influence. A en juger par le nombre de guides touristiques et de textes la mentionnant; Paimpont est vue comme une commune à caractère très fortement touristique. Venus principalement de France mais également de nombreux pays d’Europe, les visiteurs approchent la forêt de Paimpont

pour diverses raisons. La première motivation est celle visant à venir découvrir Brocéliande, terre de légendes. Ce sont l’imaginaire et le légendaire qui ressortent le plus de tous ces écrits. C’est ensuite l’approche de la forêt de Paimpont, espace naturel, calme et forestier figurant parmi les plus belles forêts françaises qui attire le visiteur ici. Elle représente pour beaucoup la forêt «naturelle et primitive». C’est enfin le territoire de Paimpont comme espace de randonnée, de sport, loisirs et de balade aux portes de Rennes et en milieu rural qui attire le touriste en coeur d’Argoat. Pour toutes ces raisons, le territoire Paimpontais attire de plus en plus de convoitises et se trouve aujourd’hui à l’épreuve d’un afflux touristiques qu’il est indispensable de pouvoir gérer durablement et logiquement. De la menace à la protection comment est-il possible de conjuguer l’attratit naturel d’un tel site, le fort enjeu légendaire et le poids d’une activité touristique grandissante?

LES LÉGENDES

LA FORÊT ET SES MILIEUX NATURELS

UN PARCOURS, DES RANDONNÉES


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Château de Comper : 30 000 visiteurs par an

UNE FRÉQUENTATION RÉGULIÈRE Une des particularités du tourisme en Brocéliande est son étalement tout au long de l’année. Les zones littorales attirent la majorité de leurs visiteurs en période estivale, les espaces montagneux concentre la majeur partie de leur affluence en hiver. Le tourisme en Paimpont differt dans le rythme constant et fluide de venue du visiteur. La forêt et les légendes attirent en effet tout au long de l’année, le milieu forestier possède en lui une

attractivité en toute saison. Par les variations de ses paysages et de ses ressources, il devient un espace de loisirs offrant de nombreuses possibilités. Cela représente pour le territoire Paimpontais un réel enjeu de valorisation de ses paysages et de son accueil. Nous ne parlerons pas d’une pression saisonnière mais étalée au cours des saisons, et générant un soin bien particulier.

Fontaine de Barenton : 50 000 visiteurs par an

B-->LE POIDS DU TOURISME : LES RÉALITÉS UNE CAPACITÉ D’ACCUEIL À DÉVELOPPER Environ 67 % des visiteurs reste plus d’une journée, très peu pourtant restent plus d’une semaine en Paimpont. En terme d’accueil la forêt de Paimpont se positionne comme un lieu de villégiature. Il est important ici de connaître les réelles motivations de la commune vis à vis de ses visiteurs, doit-elle continuer à travailler les flux engendrés par la motivation des légendes ou souhaite-elle garder les visiteurs davantage en améliorant son offre d’accueil? Sur la totalité des visteurs résidant quelques jours en Brocéliande, seul 40 % seulement résident sur la commune de Paimpont, dont la majorité en camping et chambres d-hôtes. la majorité des espaces d’accueil ressent un fort effet de gonflement. Selon ces chiffres il apparaît une certaine faiblesse de la commune de Paimpont en terme d’accueil et d’attractivité. On acceuil ici le touriste comme partout ailleurs, le visiteur n’est pas forcément sensibilisé au paysage dans lequel il évolue et l’offre ne

répond pas forcément à la demande en terme de séjour ni d’acceuil. Enfin les lieux comme paimpont font l’objet d’un réel désir d’immersion en milieu forestier, de séjour alternatif et d’acceuil particulier.

HÉBERGEMENT NON MARCHAND : 1050 LITS PAR AN

Camping de Paimpont

55 % HÉBERGEMENT MARCHAND : 549 LITS PAR AN

45 % chiffres et données de 2005

- 6 meublés (29 lits) - 3 chambres d’hôtes (22 lits) - 1 hôtel (46 lits) - 3 campings (402 lits) - 1 gîte de groupe (30 lits) - 1 auberge de jeunesse (20 lits)


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

D-->L’ÉCRITURE D’UNE DÉCOUVERTE SUR LE TERRITOIRE UN PARCOURS COMME BASE DE DÉCOUVERTE ET D’ANCRAGE TERRITORAIL Pour beaucoup visiter la forêt de Paimpont et ses sites légendaires c’est avant tout suivre un parcours défini ancré sur le territoire. Chaque office de tourisme autour de la forêt distribue spontanément à ses visiteurs le même plan décrivant ce parcours de 62 km visant à relier l’intégralité des sites de légendes. Confondu avec le GR de Pays de Brocéliande, les routes départementales et nationales et reliant quelques sites de randonnée, ce linéaire est l’écriture d’une découverte touristique sur le territoire. C’est après avoir tenté de le parcourir plusieurs fois dans son intégralité, que son aspect déroutant et certainement peu attractif me sembla évident. Il est à l’évidence difficile au premier abord d’arpenter un tel parcours, mais encore plus de le suivre. La signalétique peu présente et constamment changeante ne permet pas un suivi véritablement aisé. C’est

ensuite la manière dont le public est amené à le découvrir qui me paraît peu adapté. Ce parcours s’effectue majoritairement en voiture et souvent sur des axes dangereux et peu agréables. A aucun moment ce linéaire ne nous met en réel contact avec les paysages, le territoire et ses caractéristiques. Il s’agit davantage d’un survol totalement déconnecté des aspects essentiels de la forêt de Paimpont. Ce parcours nous amène enfin à découvrir les sites de légendes selon une sorte de marathon effréné. A la manière d’un collectionneur, il s’agit ici de cocher un à un les sites obtenus puis de passer au suivant. Pour finir le parcours ne relie pas entre eux des évenements attractifs qui pourrait aussi bien servir à la découverte que permettre de développer une économie locale et touristique

Dans le cadre de ce projet ce linéaire me paraît être un support essentiel de découverte du territoire. Il traverse une vaste quantité de paysage constituant ce tout que l’on désire en venant à Paimpont et en territoire de Brocéliande. Mettre en valeur cette aproche du paysage me semble être une réelle piste pour valoriser et amener à comprendre un territoire. Ce linéaire pourrait réellement ancrer une dynamique territoriale.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

DES ESPACES GÉNÉRÉS PAR L’AFFLUX TOURISTIQUE Un tel attrait touristique génère inévitablement des espaces qui lui sont associés. Ainsi aux abords des sites de légendes florissent, zones de stationnement, cheminements jusqu’aux sites ou encore espaces d’acceuil des véhicules en bord de voiries. La voiture ayant une importance prépondérante dans la découverte des sites et dans l’approche du parcours de légendes, il paraît évident qu’une prise en compte de ces espaces dépendants du tourisme pose de réels questions tant en terme de paysage que de flux. Actuellement peu de soin est effectivement apporté à ces espaces de transition entre le déplacement et l’approche des sites. Chaque site génère une zone de stationnement, la forêt est ainsi ponctuée d’espaces vides et dépendants des voitures qui offrent une opportunité de valorisation et d’aménagement


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Commerces sur la commune de Paimpont

Commerces sur la commune de Beignon

D-->LE MYTHE COMME IDENTITÉ CULTURELLE ET ÉCONOMIQUE Nous l’avons vu, la forêt de Paimpont et en elle le territoire de Brocéliande démontrent une forte et solide influence identitaire. Il paraît évident que d’un point de vue touristiqe et bien sûr économique, la forêt de Paimpont apparaît très attractive. Ici toute l’activité se tourne vers les légendes et chaque commerce redore son enseigne à grands coups de baguette magique. Ainsi nous voyons fleurir les coiffeurs enchantés, les restaurants magiques, les bars féériques et autres nombreux magasins proposant une grande quantité d’objet aux vertus inexpliqués. La llithothérapie, les magnétiseurs et médiums voient en Brocéliande une terre très proice au développement d’une activité florissante. Certains s’y installent par pur soucis économique, d’autre dans le but de s’imprégner des forces telluriques et magiques présentes sur les lieux. Tout cela génère une économie qui prouvent une attractivité certaine.

Il m’est apparu cependant très étrange de voir ces commerces et enseignes foisonnants dans les villes et villages alentours et finalement très peu à Paimpont. Beignon, Campénéac Plélan Le Grand semblent pleinement profiter de cette notoriété. Paimpont quant à elle démontre très faiblement qu’elle se situe au coeur de cette terre de légendes et qu’elle devrait en être la principale actrice. Cela est d’autant plus vrai que l’office du tourisme entraînant vers ces visites et découvertes s’y trouve en plein centre-bourg. Pour beaucoup le centrebourg ne transmet pas une dynamique et une véritable identité à la mesure des paysages et mythes qui y règnent. Cette économie génère visuellement une large gamme d’indices liées au monde de l’imaginaire et des légendes. Il y a là un véritable potentiel de développement et de valorisation commerciale pour la commune de Paimpont.


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COMPRÉHENSION D’UN TERRITOIRE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

Domaine du Roc, camping «cabanes» au Roc Saint André (56)

Le Village Aérien, une nouvelle façon de vivre au milieu de la nature, Projet de «Dans mon Arbre»

LE TOURISME EN BROCÉLIANDE : UNE CERTAINE DÉCEPTION D’une manière générale, les visiteurs venus et attirés par la forêt de Paimpont en ressortent avec un avis partagé. Il suffit de parcourir les guides touristiques pour ressentir ce point de vue. «Le Tombeau de Merlin : deux dalles de schistes et un pied de houx pour les signaler, voilà le Tombeau de Merlin!...La fontaine de Jouvence : un simple trou serait une fontaine merveilleuse!» Le Guide Vert «Le Tombeau de Merlin : il s’agit en réalité d’un site mégalithique, bien malmené, malheureusement.» Le Routard Ces sites sont en effet d’une part victime d’une certaine sur-fréquentation et d’un manque évident d’entretien. D’autre part ils ne démontre pas une réelle volonté de plonger le visiteur dans un environnement et une ambiance propice à la découverte des légendes ni du paysage forestier. En venant en Brocéliande ,

le visiteur est en forte quête d’imaginaire et est souvent bien déçu par les sites de légendes. La question des déplacements et indications reste un réel point noir pour la plupart des visiteurs. La pédagogie et la signalétique passe bien trop souvent par des panneaux d’interdictions et des marques de la propriété privée. Un sentiment d’agressivité et d’hermétisme ressort chez les personnes interrogées dans le cadre de la réalisation du Contrat d’Objectifs pour la commune de Paimpont. On pourrait enfin penser le tourisme comme une réelle opportunité de développer une économie valorisant une production locale pourtant riche. Il n’existe presque aucune vente directe ou vente à la ferme sur le secteur balayé par le parcours des légendes. Une économie durable, bénéfique et orientée sur le tourisme permettrait de développer l’activité et d’attirer les populations jeunes. Nous releverons pour finir

le manque à gagner en terme d’hébergements, d’accueil des camping-cars. La commune fait également l’objet de nombreuses demandes d’habitats alternatifs (cabanes, yourtes, zomes), elle démontre en effet un potentiel naturel et paysager qui s’accorderait logiquement à ces types d’habitats légers et réversibles. La forêt de Paimpont possède toutes les clefs en main pour devenir un nouveau pôle touristique en Bretagne intérieure mais ne l’exploite que très peu à ce jour, les paysages légendaires qui attirent perdent de leur intérêt et deviennent des espaces particulièrement malmenés. L’accueil en forêt de Brocéliande ne peut se faire comme partout ailleurs, il doit faire preuve d’une certaine inventivité et nous resituer dans un paysage hors du temps et fortement identitaire.


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DU MYTHE À LA RÉALITÉ : ENJEUX DE VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS


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ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS, VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS

LE DÉVELOPPEMENT TOURISTIQUE COMME MOTEUR D’UN PROJET DE VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS L’enjeu principal de ce projet est en lien direct avec une prise de conscience de l’évolution du territoire de Paimpont. Nous sommes ici face à un paysage que l’agriculture a très longtemps aider à pérenniser, et qu’il faut aujourd’hui envisager différement. L’avenir et la pérennisation de ce territoire et de ces paysages ne pourra se faire sans envisager le développement d’une nouvelle économie plus adaptée. Le territoire subit aujourd’hui une pression touristique non négligeable qui pourrait lui porter préjudice. Il s’agira de considérer l’activité touristique comme une clef de lecture majeur pour la valorisation et la pérennité du territoire. De la menace à la protection, le tourisme devient ainsi une sorte de cloche protectrice de territoire. Nous verrons ainsi l’activité touristique comme une activité valorisante davantage qu’un danger et une un élément destructeur pour le paysage


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ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS, VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS

CARTE DES ENJEUX

0

1

5km


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ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS, VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS

LE PAYSAGE

1--> RÉVÉLER LES PAYSAGES POUR VALORISER LES QUALITÉS D’UNE FORÊT MYTHIQUE A- QUAND LE PARCOURS RÉVEILLE LE PAYSAGE ET NOUS CONTE UN TERRITOIRE

PAYSAGE ET TERRITOIRE FORESTIER

CONSIDÉRER LE PARCOURS DES LÉGENDES COMME LE FIL CONDUCTEUR RÉVÉLANT UN TERRITOIRE.

PAYSAGE SOCIO-ÉCONOMIQUE

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PAYSAGE URBAIN EN FORÊT

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I-SÉQUENCER pour une meilleure lecture du territoire et la création de nouveaux repères spatiaux sur un territoire souvent déroutant par sa vastitude. II- DIVERSIFIER Les modes de parcours et l’approche des paysages > Alternatives à l’utilisation constante de la voiture > Traitement des différents espaces parcourus : typologies de chemins et routes (abords, vues, dégagements..). par thématiques (végétales, historiques...?) III-RESTAURER Les espaces dégradés. IV-UNIFIER Faciliter la lecture, le parcours ainsi que la mémorisation d’un territoire, développer une signalétique propre à la forêt de Paimpont

B-TIRER PROFIT DU PARCOURS DES LÉGENDES POUR GÉNÉRER UNE NOUVELLE ÉCONOMIE LOCALE ET DE NOUVELLES ACTIVITÉS. - Associer les séquences du parcours à de nouvelles activités compatibles avec le développement de Paimpont (valorisation de la production locale, accueils, espaces de loisirs, pédagogie, sylviculture...) I-Valorisation d’une production et d’une activité locale connexe à la forêt

II-Développer une offre touristique forestière (loisirs, hôtellerie, restauration, circuit équestre...)

C-RECONNECTER LE VILLAGE COEUR DE PAIMPONT À SA FORÊT DE LÉGENDE -Envisager une extension urbaine en adéquation avec la forêt des légendes (site de la Croix du Houx.) -Appliquer un vocabulaire forestier aux espaces publics -Révéler le caractère forestier de Paimpont Traitement des limites et connexions entre le village et la forêt (entrées et accès...) Traitement des lisières et panoramas forestiers Donner à lire la clairière


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ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS, VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS

LES LÉGENDES

2--> MAGNIFIER LES LÉGENDES : ÉCRIRE ET RÉVÉLER UN NOUVEAU DIALOGUE ENTRE MYTHE ET RÉALITÉS A-->METTRE EN SCÈNE L’OBJET DE LÉGENDE DANS LE PAYSAGE AU SEIN DUQUEL IL S’INSÈRE I-UNE SCÉNOGRAPHIE DU PAYSAGE >Appréhender les légendes par les paysages auxquels on les associe (forêt profonde, espace agricole, fond de vallée). Le paysage devient un élément constitutif d’une histoire. >Révéler une topographie légendaire >Ne pas oublier la grande part de rêve qui demeure l’essence même de ces sites. >Considérer les sites comme une succession de surprises végétales, de jardins, de trésors sur un parcours hors du commun. Chaque site devient une chambre de paysage nous contant d’anciennes histoires. II-UNE APPROCHE PÉDAGOGIQUE POUR UNE SENSIBILISATION À L’ENVIRONNEMENT >Par de nouveaux aménagements entraîner un comportement en accord avec le site chez le visiteur (contemplation, parcours, contournement, mouvement, cadrage). >Prendre en considération les balades contées et balades nocturnes, ainsi que l’appréhension d’un environnement nocturne. III-ASSOCIER L’AFFLUX TOURISTIQUE À LA PRÉSERVATION DES SITES Tirer profit des mouvements humains (déplacements, production de déchets...etc) pour valoriser une bonne gestion des sites.

L’ACCUEIL 3-->AMÉLIORER ET DÉVELOPPER L’ACCUEIL EN FORÊT DE LÉGENDES A-->PENSER DIFFÉREMMENT LA MANIÈRE DE SÉJOURNER EN FORÊT DE PAIMPONT-BROCÉLIANDE

- Développer l’habitat temporaire en forêt, en lisière en fond de vallée - Répondre à la demande croissante d’habitat alternatif (yourtes, cabanes...)

- Dessiner un nouvel habitat mettant en dialogue le tourisme et la forêt

B-->AMÉLIORER LES CONDITIONS DE SÉJOUR À PAIMPONT

- Revaloriser le camping en centre bourg et le replonger dans son contexte forestier. - Adapter l’offre hôtelière à la demande. - Traiter les espaces d’accueil et leurs espaces publics comme les éléments constitutifs d’un système forestier (traitement végétal, organisation spatiale, traitement des déchets...etc)


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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE 1 --> UNE CHARTE PAYSAGÈRE :

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RENDRE MANIFESTE L’UNITÉ D’UN TERRITOIRE 2 --> LE PARCOURS DES LÉGENDES :

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UN CONTEUR TERRITORIAL ET CULTUREL 3 --> LES JARDINS DE LÉGENDES :

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LES TÉMOINS D’UN DIALOGUE 4 --> UNE CLAIRIÈRE COEUR HABITÉE : QUAND L’HOMME ET LES LÉGENDES COHABITENT

A SIde Studio, TK1 DVD packaging, 2008

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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

L’objectif de ce projet de valorisation du territoire paimpontais s’oriente vers une prise de conscience de la potentialité d’un site aussi riche tant dans son foisonnement culturel que dans sa diversité écologique ou encore dans ses opportunités de développement touristique. Trois échelles d’interventions et une charte globale visent à valoriser un héritage légendaire, à parcourir et comprendre un territoire ainsi qu’ à vivre un développement contemporain. Cette démarche vise à redonner une cohérence à un territoire étiré et décousu entre de nombreux intérêts qui ne dialoguent plus forcément aujourd’hui. Le tourisme est vu à travers ce projet comme la principale source d’approche et de valorisation du territoire Paimpontais, il devient la base d’une rencontre entre le visiteur, l’habitant, les acteurs économiques et le paysage et d’une réelle dynamique touristique écologique économique et culturelle.. Il s’agira davantage d’insulfer au territoire une stratégie de l’exemple orientant les futurs interventions des micro-acteurs du territoire. On ne cherchera pas ici à maîtriser totalement le développement de ce territoire mais à orienter et définir une image et une identité par des actions exemples emblématiques. Ainsi nous pourrons, via une méthode claire revaloriser durablement ces paysages Paimpontais.

TROIS ÉCHELLES D’INTERVENTIONS ET UNE CHARTE GLOBALE POUR ÉCRIRE UN PROJET DE TERRITOIRE INSULFER UNE NOUVELLE DYNAMIQUE PAR LA STRATÉGIE DE L’EXEMPLE UNE CHARTE GRAPHIQUE PORTEUR DE SENS ET D’UNITÉ POUR PAIMPONT Rendre manifeste le territoire par des repères visuels gaphiques et sensitifs développant la compréhension et le l’identification

LE PARCOURS CONTEUR TERRITORIAL ET CULTUREL : Conter, révéler et dévoiler l’identité d’un territoire, d’une forêt et son histoire.

DES JARDINS FORESTIERS ET LÉGENDAIRES : Ancrer un passé légendaire et fortement identitaire sur un paysage forestier et ses particularités Développer des espaces appelant et libérant notre imaginaire. Scénographier un dialogue entre légende et paysage.

UNE «CLAIRIÈRE COEUR HABITÉE» À LA RENCONTRE DE L’HOMME ET DES LÉGENDES Ancrer une dynamique culturelle sur un territoire habité Développer une nouvelle manière d’habiter la clairière des légendes


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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

CARTE DES TROIS ÉCHELLES D’INTERVENTION

0

1

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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

FORMES, INDICES

TEXTURES

COULEURS

PALETTE VÉGÉTALE REVÊTEMENTS MATÉRIAUX

CADRAGES, POINTS DE VUE

SIGNALÉTIQUE REPÈRES TYPOGRAPHIE

COMMUNICATION PLAQUETTES PLANS DE ROUTE

1 RENDRE MANIFESTE L’UNITÉ ET L’IDENTITÉ DU TERRITOIRE PAIMPONTAIS UNE CHARTE GRAPHIQUE, PAYSAGÈRE ET TERRITORIALE

D’une manière générale il est assez difficile de ressentir une unité de territoire en Paimpont. Il y a la signalétique peu présente et constamment changeante d’un espace à l’autre, d’une commune à l’autre. On remarque aussi un réel manque de communication concernant le parcours des légendes et les intérêts qui justifient un tel tracé. Travailler sur un projet de valorisation des paysages via le développement d’une économie touristique passe selon moi par une question de mise en cohérence globale d’un système de communication au public. Ainsi j’ouvrirai ce projet en développant une manière commune et constante de communiquer la forêt de Paimpont auprès du public et de ses acteurs. Il s’agira de finaliser le

projet de mise en cohérence d’une économie touristique et paysagère par l’établissement de grands principes d’aménagements en forêt de légendes. Etablir une charte permettant de rendre cohérentes les différentes échelles d’interventions et rendre reconnaissable et presque palpable notre présence en Paimpont. Cela passera par différentes échelles de vocabulaire. Ces vocabulaires d’aménagement, de traitement et d’approche permettront de faire perdurer le projet dans le temps et dans les esprits. Ils donneront aux différents corps de métier et acteurs du paysage et de l’aménagement de s’accorder sur les mêmes choix de communications. Je parlerai ici d’une charte graphique paysagère et territoriale.

COMMERCES, FAÇADES...


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

Ce parcours, itinéraire de découverte ancré sur le territoire et représentant 62 kilomètres ne peut selon moi se lire et se comprendre d’un seul tenant. Un linéaire d’une telle ampleur donne à lire une grande quantité d’espaces aussi divers que variés. C’est ainsi que me sont apparues ces séquences, sortes de chapitres illustrant l’histoire du massif de Paimpont. Ces séquences nous font osciller du lointain au détail, du vaste territoire à l’alcôve intime. Elles nous révelent des portions d’histoires humaines ou imaginaires, nous font pénétrer en forêt puis nous permettent d’en sortir et d’avoir le recul

nécessaire pour appréhender un territoire. L’intérêt de ce parcours réside selon moi dans l’appréciation de ces atmosphères, dans le temps et la manière dont le parcours lui même nous donne à lire et à comprendre. Il s’agit ici de réécrir un rythme allant dans ce sens, permettre au visiteur de se créer sa propre lecture de la forêt de Paimpont via un linéaire inscrit. Ainsi, unes à unes ces séquences vont induire des approches, des décisions, des rythmes différents et orientés.

2 LE PARCOURS CONTEUR TERRITORIAL ET CULTUREL : L’arbre cache la forêt

Immersion en Basse Forêt

Apprendre la forêt

L’homme s’installe hors de la forêt

La forêt se donne en spectacle

Le promontoire

Le promontoire

Sous le manteau boisé, le pays pourpré

Immersion en Haute Forêt

SÉQUENCER LE PARCOURS, ÉCRIRE LES CHAPITRES D’UNE HISTOIRE

Bourg de Paimpont

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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

CARTE DES SÉQUENCES DU PARCOURS

Bourg de Paimpont

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1

5km


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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

TROIS AXES D’APPROCHE DU TERRITOIRE, UN REGARD ARTISTIQUE TRANSVERSAL LES CEMINEMENTS

LE PAYSAGE

LES PARENTHÈSES D’ACTIVITÉS

ÉCHELLES D’INTERVENTION :

ÉCHELLES D’INTERVENTION :

ÉCHELLES D’INTERVENTION :

Le déplacement automobile, piéton, cycles, les parcours équestres - Diversifier les manières de cheminer et d’aborder le parcours -Modifier l’itinéraire pour affirmer une promenade en forêt de Paimpont -Développer les chemins piétons, cycles et équestres

Échelle territoriale, séquences paysagères et territoriales, structures forestières -Mettre en scène et en valeur les points de vue (éléments indispensables à la compréhension et la prise de conscience du territoire, de ses limites et de sa morphologie) et les commenter. -Révéler les séquences traversées et leurs profil par un traitement du parcours (vocabulaire végétal, formel, types de matériaux). -Souligner les structures forestières traversées (lisières, clairières, forêts) par un traitement commun et redondant sur l’ensemble du parcours

Loisirs de plein air, approches pédagogiques, espace de vente, accueil du public. -Valoriser et ponctuer l’ensemble du parcours par le développement d’activités pédagogiques ou d’espaces de pause en lien avec les séquences paysagères et territoriales. -Par ses activités, valoriser et générer une économie locale.

+

+


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

Le territoire comme matière privilégiée d’une création artistique UNE APPROCHE DU TERRITOIRE BASÉE SUR UNE DÉMARCHE CULTURELLE Cette approche du parcours des légendes comme conteur territorial permet de renforcer le lien entre l’intervention artistique, le parcours et la découverte d’un territoire et la sauvegarde d’un patrimoine naturel et paysager. Il s’agit ici de révéler de donner à lire et d’attirer l’attention sur la forêt de Paimpont à travers une approche sensible, graphique, picturale et artistique. Ainsi le parcours et ses multiples facettes relevées feront tour à tour l’objet d’une attention particulière motivant diverses initiatives artistiques. Il s’agit ici de lire et de réinventer le paysage à travers le regard de différents artistes et concepteurs de tous genres.

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Parc de sculpture du Domaine de Kerguéhennec (56)


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

ENJEUX

EN GUISE D’INTRODUCTION : L’ARBRE CACHE LA FORÊT

LES CHEMINEMENTS DOUX COMME VECTEURS DE CHANGEMENT ET D’APPROCHE DE A FORÊT

AMÉNAGER le «carrefour d’entre deux» pour révéler une entrée en village de Paimpont.

REQUALIFIER cette lisière peu lisible et dégradée. Feuillus Pins

METTRE EN SCÈNE et SENSIBILISER aux différentes espèces forestières peuplant la forêt.

Picéa RÉVÉLER une topographie particulière Traiter les Forges comme la porte d’entrée du parcours, acceuillir et expliquer une histoire.

0

0.5

1km

2

RÉVÉLER l’importance du parcours de l’eau sur cette séquence introductive.

Ascension vers le bourg de Paimpont, au dessus du site des Forges

CHAPITRE I : IMMERSION EN HAUTE FORÊT ACCORDER une place au piéton sur cet axe rapide. Développer une immersion en milieu forestier. RÉVÉLER une topographie marquante et majeure pour la lecture du massif de Paimpont METTRE EN SCÈNE la position de belvédère et le basculement topographique, révéler un large point de vue sur le Morbihan.

0

0.5

1km

Grand axe routier percée sur toute la partie ouest du massif reliant Paimpont à Campénéac à l’ouest

Sur ce vaste espace inoccupé, développer un pôle pédagogique (lien avec la Station Biologique de Paimpont?) contant le récit de l’homme et la forêt. DÉVELOPPER le lien avec la vallée et rendre lisibles les points de vue sur les limites de la clairière.


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

PISTES DE PROJET

UN PARCOURS BOTANIQUE EN FORÊT : OFFRIR DES CLEFS DE COMPRÉHENSION DE L’ÉCOLOGIE DU MASSIF

Fagus sylvatica

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La diversité végétale sur cette portion du parcours ainsi que sa position d’entrée sur la bourg de Paimpont depuis la N24, me semblent être les deux clefs de lecture de cette séquence. Une piste d’appréhension de la forêt pourrait ici passer avant tout en comprenant les êtres et espèces qui la peuplent. Une approche de l’arbre comme sujet unique et être vivant me semble avoir ici un fort intérêt. Un parcours botanique porterait tant en terme de pédagogie que d’aisance de déplacement pour le piéton.

UN CHEMINEMENT DOUX : PÉNÉTRER LE MILIEU FORESTIER Le deuxième chapitre de cette histoire vise d’une part à repenser le déplacement piéton sur les grands axes forestiers rapides et dangereux en envisageant de créer un chemin annexe destiné aux circulations douces et permettant de divaguer. Il s’agirait d’autre part de créer un contact entre le piéton et le milieu forestier, en développant un système d’alcôves rendant

intime le rapport à la forêt. Acquérir un linéaire en bordure de voirie permettrait simplement de diversifier les manières de se déplacer sur un axe routier et historique. Espaces de pause, espaces de jeux permettant de se déplacer pour sentir la forêt deviennent les nouveaux prétextes d’une découverte privilégiée.

Protection autour du chantier du Bois Habité à Lille

Travail de Jacques Simon sur le jeu et l’arbre


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

ENJEUX

CHAPITRE III : SOUS LE MANTEAU BOISÉ, LE PAYS POURPRÉ SE DÉVOILE AMÉNAGER cette poche au coeur du relief afin de révéler la géologie du massif de Paimpont. Exploiter la façade rocheuse pour donner à apprendre et à comprendre.

LE PAYSAGE SCÉNOGRAPHIÉ DONNE À COMPRENDRE UN TERRITOIRE

0

0.5

1km

TROUVER UNE ALTERNATIVE de déplacement empruntant les sous-bois et révélant les éperons rocheux.

Paroi rocheuse à l’extrème ouest du massif, d’où l’on perçoit un large panorama sur le Morbihan

Départ de vallon en cours d’enfrichement

CHAPITRE IV : EN PRENANT DU RECUL...LE PROMONTOIRE ENVISAGER UNE ALTERNATIVE au trajet jusqu’à Campénéac. Créer un déplacement intermédiaire sur la base du trajet «vélo-promenade» existant.

COMMENTER les points de vue très larges sur l’ensemble du massif. Approche par l’échelle territoriale.

0

CAMPÉNÉAC

0.5

Le parcours effectue ici un détour considérable nous éloignant de la forêt et du territoire Paimpontais. La traversée du village de Campénéac démontre peu d’intérêt dans la découverte d’un territoire et place la forêt au rang de souvenirs. Le véritable attrait de cette portion est la prise de recul révélant le massif dans sa globalité.

1km

Vue depuis les landes de l’ouest vers le massif de Paimpont


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

PISTES DE PROJET

SCÉNOGRAPHIER LE PAYSAGE POUR LIRE, CONTEMPLER ET COMPRENDRE Cet espace libre sur le parcours en point haut offrant un magnifique panorama et se borde d’une paroie rocheuse intéressante d’une part et d’un départ de vallon d’autre part . Ces éléments nous donnent l’occasion de mettre visuellement en relation le grand territoire et son socle géologique. Il s’agirait ici de réouvrir ce vallon pour obtenir un espace dégagé et permettant une réelle prise de conscience du

territoire et la création d’un espace de pause. De certains points de vue la paroi rocheuse peut être mise en relation visuelle avec le panoramas comme toile de fond. Le cadrage ou l’anamorphose peuvent être des réponses intéressantes à exploiter. Le regard d’un artiste ou d’un plasticien peut répondre à cette idée de mise en scène du paysage via notre l’oeil du visiteur.

Bending Space Georges Rousse

dsfsdBor sant, sequoEpre impeFecus, quo tamena,Eribus, sedic totate rae nesenda nderae lias mint.Puda volende liquidunt aut aut dolupta tquamus.Aquo estrum repe recto excestore doloreInusdae prae modisLabor autCie et pes con si tegeripimis, que con.............................................

Continents -Georges Rousse

RÉFÉRENCES :

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Denis Mallet

LIRE SIMPLEMENT UN TERRITOIRE ET SON AMPLEUR, PRENDRE DU RECUL Cette position de promontoire permet au visiteur de prendre de la hauteur pour atteindre une vue d’ensemble sur le massif de Paimpont. Il s’agit ici de créer un espace de pause permettant de prendre du recul sur une forêt que l’on approche par le coeur. La position en arène de

Nord

Valsans Retour

blablablabla

Clairière de Paimpont

ce site induit facilement l’aménagement d’un espace de contemplation au coeur des landes donnant à lire la forêt. Il s’agit d’une réelle prise de distance commentée.

H 2

O

H 2

O

Pléla

n L e G ran

d

Sud


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

CHAPITRE V : LES LANDES DU PONANT, LE SANCTUAIRE

ENJEUX

Révéler la traversée de chambres agricoles successives. La Butte aux Tombes : Réveler l’archéologie omniprésente en forêt de Paimpont et l’association d’un paysage à des rites et une topographie funéraires. Traiter cette portion comme une zone sacrée entre ciel et terre. Développer une pédagogie sur ce passé fédérateur du tourisme actuel en forêt de Paimpont.

LE PARCOURS GÉNÈRE DES ACTIVITÉS VALORISATRICE DE PAYSAGE

Mettre en valeur une topographie très soudaine, une marche brusque vers un autre monde. Révéler une ascension probablement à l’origine de ces sanctuaires à ciel ouvert. Commenter ce large point de vue sur la campagne et le paysage dans lequel s’insère la forêt de Brocéliande.

Révéler le paysage des landes que l’on a tendance à oublier derrière l’ombre de la forêt. Mettre en scène une orientation : le Ponant Développer une activité en lien avec l’Abbaye (campings, activité agricole...)

0

0.5

PISTES DE PROJET

1km

Les landes de l’ouest entretenues en point haut

Le parcours de légendes peut aussi devenir le support d’activités valorisant la commune aussi bien économiquement que d’une manière paysagère. Les landes étant un espace parfois oublié, il s’agirait ici d’amener à redécouvrir un paysage riche. D’autre part le camping «sauvage» fait l’objet d’une demande constante et est également vecteur d’une certaine pression pour les milieux. Le projet viserait ici à lier ces deux points et à mettre en place des campings relais partiellement gérés (tri de déchets, emplacements) qui pourraient d’une année sur l’autre se déplacer sur ce parcours à la découverte de nouveaux milieux. Ainsi la pression sur le milieu serait moindre et réversible, nous pourrions éviter la fermeture de certains milieux et une demande croissante pourrait être satisfaite


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

PISTES DE PROJET


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

CHAPITRE VII : LA FORÊT SE DONNE EN SPECTACLE Animer cette vue consante sur le linéaire forestier. Travailler sur le mouvement et le défilement de la forêt. Valoriser certains points de vue

Valoriser une agriculture péri-forestière

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1km

CHAPITRE VIII : QUAND L’HOMME S’INSTALLE HORS DE LA FORÊT MARQUER l’entrée en forêt, RÉVÉLER la lisière, la porte. VALORISER les étangs de Comper encadrant le centre arthurien. DÉVELOPPER une activité de loisirs ponctuant le parcours. CONCORET

RÉVÉLER la traversée d’un espace agricole en lisière de forêt. DÉVELOPPER UN VOCABULAIRE AGRICOLE (végétal, formel) aux abords du chemin. REPLACER Concoret dans son contexte agricole. Tirer profit du parcours pour VALORISER UNE PRODUCTION LOCALE (vente à la ferme...).

0

0.5

1km

VALORISER les larges points de vue sur le linéaire forestier depuis le village.


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

CHAPITRE IX : APPRENDRE LA FORÊT Développer une activité arboricole : verger en lisière de forêt domaniale. Révéler différentes manières d’exploiter et de gérer le milieu forestier. Révéler et donner à lire le Val de la Marette Ecrire cet espace comme une porte, un palier. FORÊT DOMANIALE DE PAIMPONT Révéler le thème de la gestion forestière. Développer un vocabulaire mettant en valeur, les phases de croissance de l’arbre et de la forêt. Valoriser l’esthetisme de la gestion (cordes de bois...) comme nouveau vocabulaire d’accompagnement de cette séquence du parcours.

0

0.5

1km

EN GUISE DE CONCLUSION : IMMERSION EN BASSE FORÊT ÉTANG DU PAS DU HOUX

CLAIRIÈRE DE TRÉDÉAL

Mettre en valeur une promenade piétonne autour de l’étang. Dégager les vues sur l’Etang du pas du Houx. Aménager cette parcelle dédiée à l’ensemble de ce paysage. Développer une activité ponctuant le parcours. Valoriser ce paysage de quartier forestier. Travailler une signalétique particulière. Révéler ce paysage de Basse Forêt.

0

0.5

1km

Développer une alternative piétonne et cycles au parcours routier.


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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

Le Belvédère des Lichens - Gilles Clément

Paroles de Lauzes - Christian Lapie

RÉFÉRENCES : LES PARCOURS D’INTERPRÉTATION DES SITES «Sur le Sentier des Lauzes» me paraît être un bon exemple pour illustrer une démarche paysagère et culturelle visant à valoriser et donner à lire un territoire. Ce projet a été inité par les habitants d’une vallée et avait pour objectif de développer une stratégie culturelle du paysage. Ce projet s’est orienté selon trois axes complémentaires et composant une large démarche de valorisation territoriale. A partir d’un sentier existant il s’agit de développer des évenements pour fédérer, sensibiliser et animer. Le second axe vise à mettre en place des résidences d’artistes qui, chacun à sa manière, réveille le paysage à travers une oeuvre qui ponctue le sentier. Enfin le projet vise à la création d’aménagements culturels capables de supporter et de porter une dynamique autour de ce territoire culturel.

vallée de la Drobie, Ardèche, France

CHEMIN D’ART EN PAYSAGES

S U R L E S ENTIER | D E S L A UZES |


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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

3 LES JARDINS FORESTIERS ET LÉGENDAIRES :

LES TÉMOINS D’UN DIALOGUE ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS

A travers ce projet, les sites de légendes deviennent des espaces privilégiés de communication et de compréhension des légendes. Ils viseront à valoriser des sites aujourd’hui malmenés en les travaillant sous forme de jardins thématiques, sortes de trésors ponctuant la forêt. Ces jardins doivent selon moi révéler un rapport très proche entre une légende, un mythe et un paysage accueillant cette dimension légendaire. C’est enfin un dialogue très fort et inoubliable qui doit se mettre en place entre l’homme, la légende et le paysage. Ainsi les 18 sites de légendes répartis sur l’ensemble de la forêt pour s’animer et être à leur tour réveillé par le regard de différents paysagistes, concepteurs, artistes, à la manière d’un festival des jardins. Je vais ici illustrer cette idée avec deux jardins qui m’ont particulièrement parlé.

JARDINER LES LÉGENDES, LÉGENDER LE PAYSAGE COMPOSER DE NOUVEAUX PAYSAGES ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS L’OBJET DE LÉGENDE Mettre en scène l’objet de légende LA LÉGENDE Faire ressurgir une légende. Jardiner le mythe, les croyances. LE PAYSAGE Considérer le paysage comme le fond de décor d’une histoire. Révéler et magnifier le paysage et son identité. LE VISITEUR Sensibiliser et éduquer le public aux légendes et à la fragilité du lieu. Travailler les points de vue et déplacements autour d’un objet de légende.


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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

LA FONTAINE DE BARENTON : LE JARDIN DES INTEMPÉRIES LIRE L’OBJET AU COEUR ET VIA LE PAYSAGE Mettre en scène la tempête, le chablis Espace de contemplation permettant un point de vue transversal entre l’objet de légende et le ciel qui le menace A travers le fil de l’eau faire ressurgir une croyance populaire associant la fontaine aux bonnes récoltes. Animer le sol autour de la fontaine : Travailler en alternance avec la chute des feuilles et la floraison de plantes pour animer le sol et symboliser le contact entre le sol et les giboulées. Affirmer la clairière en renforcant l’effet cloturant de la clairière. Enrichir les sous-bois.

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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE... 2

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LES VIBRATIONS DU SOL

LE CHABLIS

Travail de Jacques Simon sur la déconstruction comme terrain de jeu

LA FONTAINE QUI FAIT PLEUVOIR ENTRAÎNE LA FÉCONDITÉ DE LA TERRE

DONNER VIE À LA LÉGENDE, ANIMER LE PAYSAGE Comme nous l’avons relevé précédemment, au fond de notre imaginaire et d’un certain folklore, la fontaine de Barenton et l’espace qui lui est associé sont intimement liés à la climatologie et en particulier aux caprices de la nature. L’enjeu d’une telle «chambre d’histoire», réside selon moi dans la mise en valeur et l’écriture du rapport entre le paysage et le climat. La violence de la nature dessine ici l’espace d’un paysage légendaire mais peut également mettre en scène l’objet de légende et scénographier l’espace parcouru. La légende et son dialogue avec le paysage devient ici le prétexte à imaginer un espace privilégié et attractive pour le visiteur. C’est en magnifiant la légende que nous allons ici jardiner le paysage.

La clairière du chablis au parc Matisse

5

RÉFÉRENCES :

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Esquisse de Gilles Clément pour le parc Matisse

CONTEMPLER CIEL ET TERRE

Le fauteuil Terra, armature à laisser pousser...


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

DU TOMBEAU DE MERLIN À LA FONTAINE DE JOUVENCE : UNE TOPOGRAPHIE LÉGENDAIRE LIRE LE PAYSAGE À TRAVERS LES OBJETS DE LÉGENDES L’ensemble composé par le site du Tombeau de Merlin et celui de la Fontaine de Jouvence, pose selon moi deux questions intéressantes en terme de projet. Le Tombeau de Merlin est un lieu de communication privilégié pour le visiteur qui est assez peu mis en valeur. Il s’agit ici de dessiner un espace jardiné appelant au calme et à la sérénité ainsi qu’à la pause. Les thèmes de l’offrande, et de l’ascension me semblent intéressants à développer. La clairière faisant le lien entre le Tombeau de Merlin et le chemin menant jusqu’à la Fontaine de Jouvence pourrait prendre cette forme et devenir à la manière d’un petit jardin à thème public, le lieu de repos du visiteur en Brocéliande. Le second positionnement important sur ce site est celui qui vise à mettre en valeur un cheminement, une promenade ainsi qu’une descente ou une ascension. Une mise en valeur de la topographie par des indications ponctuelles pourraient être une piste à développer.


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1

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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

LE JARDIN DU DIALOGUE Jardiner le dialogue et ciel et terre autour du Tombeau de Merlin

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Révéler la topographie ponctuellement sur le chemin

3

Jardiner l’espace autour de la fontaine de Jouvence.

4

Valoriser l’espace public de la Marette. Développer un type d’accueil adapté à ce milieu rural


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

REDONNER UNE COHÉRENCE À LA CLAIRIÈRE BOURG

4 HABITER ET SÉJOURNER

AU COEUR DE LA FORÊT DE LÉGENDES

C’est enfin par soucis d’achever un dialogue entre l’homme, les légendes et leur territoire que je souhaite revaloriser une terre entre mythes et réalités. La clairière de Paimpont représente le centre bourg de la commune de Paimpont ainsi qu’un des pôles d’accueil du touriste en Brocéliande, et nous parle aujourd’hui assez peu d’une atmosphère pourtant très particulière. Elle hésite également à mettre réellement en dialogue les différentes strates qui lui permettrait de se développer, logiquement, différement et durablement. Pour ces raisons, la clairière de Paimpont me semble être le lieu de précision d’un projet visant à rétablir un équilibre entre un territoire rêvé, vécu et visité. Mais également à valoriser et restructurer un village qui tend à se déliter et

à oublier son rôle central en forêt de légendes. Redonner une cohérence à ce village coeur passe selon moi par deux actions principales constituant un schéma directeur global à l’échelle de la clairière. A savoir, replacer le village au coeur de son contexte forestier afin qu’il devienne une entité constituante et non plus déconnectée de son territoire. Il s’agit enfin d’envisager un schéma de développement urbain à long terme visant à achever la composition de la clairière. Anticiper à long terme nous permet, sur cette clairière restreinte d’avoir une vision globale d’une unité qui tend à devenir cohérente.

REPLACER LE VILLAGE DANS SON CONTEXTE FORESTIER

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ACHEVER LE VILLAGE POUR COMPOSER LA CLAIRIÈRE

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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

SCHÉMA DIRECTEUR POUR LA CLAIRIÈRE CENTRE

REPLACER LE VILLAGE DANS SON CONTEXTE FORESTIER Redessiner la clairière et ses limites Réecrire cette lisière éffacée séparant le centre de la clairière du Cannée Développer la clairière publique et ses usages pour le centre bourg Valoriser une production communale (pépinières...?) Assumer et développer le dialogue entre la forêt et l’habitat Valoriser et aménager les entrées sur la clairière. Affirmer les lisières

0

0.5

1km

Appuyer le parcours de l’eau jusqu’à l’étang


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VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

REPLACER LE VILLAGE DANS SON CONTEXTE FORESTIER Les espaces publics et privés participent ici d’un même schéma de mise en cohérence avec le milieu forestier. Le dialogue entre l’habitat et la forêt doit se faire en douceur et de manière harmonieuse. Le végétal devient alors la clef d’une nouvelle cohésion entre l’espace habité et le paysage encadrant.

ASSUMER LE RAPPORT ENTRE L’HABITAT ET LA FORÊT La porte forestière Vocabulaire de l’exploitation L’arbre et l’eau L’arbre et l’espace public L’arbre en clairière La porte forestière

DÉVELOPPER UNE ACTIVITÉ COMMUNALE ET DES USAGES EN LIEN AVEC LA FORÊT

La route principale traversant du nord au sud, devient ici le support d’une mise en scène du végétal dans tous ses états, du milieu forestier exploité, à son état ornemental en passant par son état en milieu humide...etc.

ACHEVER LE VILLAGE POUR COMPOSER LA CLAIRIÈRE

Le site de la Croix du Houx reste une des dernières réserves foncières de la commune. Environ 12 hectares nous donnent ici l’occasion d’expérimenter et d’envisager un nouveau quartier pour achever le schéma urbain de la clairière de Paimpont. Directement accolé à la forêt ce site offre des possibilités d’exploitation de l’espace dans sa totalité, clairière lisière forêt.

Il me semble ici intéressant de vérifier les potentialités de développement d’une commune au coeur d’un vaste territoire touristique. Il s’agira de dessiner un nouveau quartier partagé entre séjour et habitat. Comment peut-on composer un nouvel espace entre habitat permanent et hébergement ponctuels. Certains espaces deviennent alors constamment changeant et évoluant en focntion des saisons. Les emplacements de camping peuvent facilement devenir des espaces publics pour un nouveau quartier. L’autre point important de ce nouveau quartier sera sa capacité à se phaser en fonction de son emplacement par rapport à la forêt. Il s’agira ici d’exploiter entièrement les opportunités d’occupation en clairière en lisière et en forêt. Nous tenterons de dessiner les contours d’une nouvelle manière d’habiter en forêt de légendes.

Habiter / occuper la forêt Habiter / occuper la lisière Habiter / occuper la clairière Accroche du nouveau quartier sur la rue


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4

VERS L’ÉCRITURE D’UN PROJET DE TERRITOIRE...

EN GUISE DE CONCLUSION, REGARDER VERS L’AVENIR... Un projet d’une telle ampleur ne pourra à l’évidence se faire sans une certaine effervescence des acteurs locaux. Une vie associative active et concernée et une forte prise de conscience des acteurs permettra de menez à bien un projet qui mettra probablement un certain temps avant de se mettre en place. Nous parlons bien ici de la mise en place d’une réelle dynamique locale et culturelle. Le territoire Paimpontais a toujours été pérennisé par une économie agricole, si face aux réalités récentes que nous venons de mentionner ce paysage reste agricole il risque de se dégrader et de perdre une identité forte. Il s’agit bien ici de développer les bases d’une nouvelle économie touristique active et assumée visant à écrire une nouvelle page de l’histoire de Paimpont. A cette étape charnière de son histoire, la nécessité de réinventer une dynamique pour Paimpont permettra de faire pérenniser les paysages leurs qualités et leur identité forte.

Cette étude vise à poser les bases nécessaires d’un projet à venir. Elle s’oriente vers une prise de conscience des fortes potentialités d’un territoire mais également de ses fragilités afin de composer une nouvelle page de son histoire. La fin de ce mémoire ne marque pas la fin d’une prise de position de ma part sur le territoire. Il s’ouvre au contraire sur de nouvelles réflexions et perspectives ainsi que sur une forte volonté d’agir sur ce territoire que je découvre encore aujourd’hui et qui me tiens particulièrement à coeur. La forêt des légendes est aujourd’hui plus que jamais à l’épreuve du temps, il nous reviens ici de regarder ensemble vers l’avenir,afin d’écrire un nouveau chapitre de son histoire.


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BIBLIOGRAPHIE LA FORÊT : --> Essai sur l’Imaginaire Occidental - Forêts, Robert Harrison, Editions Champs essais, 2010 --> La France des Forêts, Office National des Forêts, Editions Guides Gallimard --> Le Paysage et la Mémoire, Simon Schama, Seuil, 1999 --> Thèse de Claire Labrue, Université de Limoges, «L’enfermement de l’Habitat par la Forêt», 2009

LES LÉGENDES : --> Petites Histoires de Brocéliande, dirigé par Dominique Besançon, Editions Terre de Brume, 2010 --> Guide Spirituel de la Forêt de Brocéliande, Jean Markale, Editions du Rocher, 1996 --> Romans de la Table Ronde, Chrétien de Troyes, Préface de Jean-Pierre Foucher, Editions Folio Classique, 1994 --> Contes et Légendes de Brocéliande, Claude Glot et Marie Tanneux, Editions Ouest-France, 2008 --> Les lieux comme mémoire des représentations collectives. Marcel Calvez, Université Rennes 2

L’HOMME EN BROCÉLIANDE : --> La Préhistoire en Brocéliande, Jacques Briard Editions Jean-Paul Gisserot -La Bretagne au Coeur --> Le document du Contrat d’Objectifs de la commune de Paimpont. Etude réalisée en 2005 par le PACT ARIM et Agnès Bochet Paysagiste --> Documents extraits du projet de PLU actuellement en cours. Travail réalisé par Mr Jean-Luc LeMancq de l’agence Paysages de l’Ouest (Nantes) --> Le Schéma de Cohérence Territorial du Pays de Brocéliande --> Mémoire de Marc Maumus Master 2 Mention Administration, Entreprises etTerritoires Année 2006-2007 «La Périurbanisation à l’épreuve des Légendes»

LE TOURISME : --> Brocéliande...à pied, FF Randonnée et le Conseil Général d’Ille et Vilaine, TopoGuides --> Le document du Contrat d’Objectifs de la commune de Paimpont. Etude réalisée en 2005 par le PACT ARIM et Agnès Bochet Paysagiste

AUTRES LECTURES ET RÉFÉRENCES : --> Empreintes éphémères, Jacques Simon, Green Vision, 2009 --> Le jardin de nature, Conseil Général de Seine et Marne, 2006 --> Schéma régional de gestion sylvicole de Bretagne


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SITES INTERNET : --> http://expositions.bnf.fr/arthur/index.htm --> www.cpie-broceliande.fr --> www.centre-arthurien-broceliande.com --> www.paimpont.fr --> www.art-nature-project21.org --> http://breizhvibes.free.fr/mythologie/arthur3.htm --> www.broceliande-tourisme.info ---> http://www.broceliande-pays.com ...

DOCUMENTS CARTOGRAPHIQUES : --> IGN 1/25000 code 1019E Paimpont --> Cadastre et données du PLU de Paimpont --> Cadastre Napoléonien

GRAPHISMES ET ICONOGRAPHIES : -->Naïve, Modernim and folklore in contemporary graphic design, Gestalten, 2009 --> Carnet de croquis : Archives de féerie, Tome 1 - Jean-Baptiste Monge- Editions Au Bord Des Continents Nov 2006 ISBN 2911684478 --> Patterns in Fashion

S’ENRICHIR DE NOS PRÉDECESSEURS : --> Marais de Terre Nue, un nouvel équilibre pour un marais et son bassin versant, TFE de l’ENSNP de Blois d’Eloyse Descurninges 2010 --> Strasbourg, glacis ouest, les coulisses de la ville, TFE de l’ENSNP de Blois de Léa Muller 2010


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ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS, VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS

REMERCIEMENTS... Je tiens avant tout à accorder toute ma reconnaissance à cette mystérieuse forêt qui s’est ouverte à moi et m’ a livré quelques bribes de ses secrets et légendes. De grands merci ensuite à toutes les personnes ayant participé de près ou de loin, réelles ou imaginaires, à l’élaboration de ce mémoire et à la perspective d’un projet à venir. _Jean-Marc Gaulier pour m’avoir transmis une méthode et m’avoir ouvert les yeux sur de nombreuses faces cachées de la forêt. _Jean-Christophe Bailly pour m’avoir accompagnée et fait rêver d’un lieu et d’un projet. _A Jean-Luc Le Mancq pour ses informations précises et essentielles _A Michel Joly pour ses encouragements de départ... Merci à ma famille et amis d’avoir réussit à me supporter et pour m’avoir aidé à me frayer un chemin entre mythes et réalités (et particulièrement à ma mère, Benoît et Sylvestre pour le regard qu’ils ont porté avec moi en Brocéliande). Un clin d’oeil à tous ces trains qui m’ont permis le temps d’une année de joindre les mythes et mes réalités... Enfin une grande reconnaissance à Michel Collin pour ce simple conseil sans lequel ce projet n’aurait jamais émergé...


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ENTRE MYTHES ET RÉALITÉS, VALORISATION D’UN TERRITOIRE HORS DU TEMPS


Il est de ces lieux magiques où rien ne s’explique, où tout se ressent, où l’atmosphère vous parle et où l’on s’abandonne à l’écouter. Il est de ces lieux clos où l’enfermement prend de très diverses formes, où la clôture se montre parfois angoissante, parfois rassurante, ou parfois nécessaire. Il est de ces lieux comme la forêt de Brocéliande en Bretagne où nos repères ne sont plus, où l’épaisseur boisée vous capte et le temps ne semble plus le même. L’homme a de tout temps habité en contact avec le milieu sylvestre, l’homme a de tout temps cru, imaginer et flirter avec le féerique, repousser le rationnel pour s’ouvrir à l’infini, au surnaturel.

La forêt des légendes est aujourd’hui, plus que jamais à l’épreuve d’une société devenue urbaine, résidentielle et fortement touristique. L’espace forestier, l’habitat et le légendaire se tournent aujourd’hui le dos. Sait-on encore aujourd’hui habiter, parcourir la forêt, la lisière, la clairière? Sait-on encore aujourd’hui arpenter et dialoguer avec l’au-delà? Connaissons nous encore aujourd’hui le langage secret des bois? Enfin saurons nous à l’avenir établir un dialogue cohérent et durable entre l’homme, son territoire et cette forte dimension légendaire les réunissant? La forêt de Paimpont fait aujourd’hui face à de nouvelles réalités, comment peut-on composer et écrire une nouvelle dynamique pour ce territoire et son identité forte.

L Ecole Nationale Supérieure de la Nature et du Paysage


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