Textile

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Paye ta galère ! le guide de survie du futur créateur textile



sommaire

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introduction

les différents statuts

les aides à la création d’entreprise

protéger ses créations

vendre ses créations

les interviews


Parce qu’avant d’obtenir un CDI, ou d’enfin oser nous lancer comme indépendant, nous allons subir la galère des stages qui se succèdent sans perspective d’embauche

horoscope

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bélier

balance

taureau

scorpion

gémeaux

sagittaire

cancer

capricorne

vierge

verseau

lion

poissons

430€, ça va être un peu juste pour payer votre loyer ce mois-ci. Comme tous les mois en fait.

Le seul bronzage que vous aurez cet été sera du à la lumière de l’écran de votre ordinateur.

Votre moral déclinait déjà mais cette fois-ci c’est votre corps qui dit non. Une tendinite est à prévoir, votre main aussi en à marre d’appuyer sur le bouton de la photocopieuse.

Bonne nouvelle, vous pourrez arrêter le sport ce mois-ci. Vous en faisez suffisamment en courant les fournisseurs dans tout Paris.

Ce mois-ci, on fera appel à votre polyvalence. Etre assistante bureau de style, c’est aussi être assistante café-photocopies-rangement-sushis.

Fatigue intense ces derniers temps. La raison est peut-être à chercher du côté des 35h devenues 45h.

Courage, il ne vous reste plus que 235 échantillons de tissus à trier par couleurs puis par matière.

Alors vous, c’est la collection de magazines depuis 1992 que vous devrez archiver.

Un million et demi de Français occupent des postes à court terme avec un espoir d’embauche de 10 %. Acceptez la réalité, vous en faites parti.

Votre stage arrive à son terme et il s’est si bien passé que l’on vous propose de poursuivre cette collaboration. Avec un autre stage.

Etre en stage, c’est apprendre tous les jours. Vous êtes devenu tellement doué en expresso que d’autres perspectives d’avenir s’offrent à vous.

Ce mois-ci, vous vous demanderez pourquoi vous n’avez pas continué vos études.

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introduction

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Dans un an et demi, pour la plupart d’entre nous les études se termineront. Le début de la vie professionnelle. Comment concilier nos envies, nos prédilections, nos projets avec la réalité? Ne soyons pas pessimistes, et observons les possibilités qui s’offrent à nous. Nous avons été à la rencontre de différents professionnels du textile afin d’en apprendre davantage sur les options possibles et la réalité de ces métiers.

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Nous nous sommes retrouvées dans le parcours modèle de Laëtitia, ancienne élève de Duperré. Après une formation en broderie et en mode à Duperré, elle a intégré la maison Alexander McQueen. Elle travaille actuellement en tant que designer textile au sein du Studio Baqué Molinié. Ils ont remporté le Prix de Dinard 2014.

Laëtitia Baqué, designer textile, Studio Baqué Molinié Pouvez-vous nous présenter votre profession? Quel est son intitulé? En quoi consiste t-elle? Nous avons crée le Studio Baqué Molinié à travers lequel nous exerçons nos compétences distinctes mais complémentaires pour répondre à des projets. J’y exerce un rôle de designer textile et Victor de mode. Nous concevons ce studio comme un laboratoire créatif qui représente notre univers et qui nous permet de mener des travaux variés, allant de l’accessoire au design de textile pur, passant par le vêtement selon les sollicitations et les opportunités telles que les concours. Quel est votre rôle dans l’entreprise? Au sein de quel cycle de création vous situez-vous? Nous développons ensemble toutes les étapes du travail, avec un rôle plus ou moins important selon la nature du projet. Sous quel type d’entreprise exercez-vous ? Notre statut n’est pas encore très stable. Nous sommes tous les deux auto-entrepreneurs et nous alternons nos noms pour facturer. Nous réfléchissons à l’ouverture d’une entreprise, une SARL sans doute. A quel régime fiscal êtes vous soumis? Quels sont les avantages et inconvénients? Je suis soumise au régime fiscal des indépendants, comme je cumule plusieurs activités, je risque de dépasser bientôt le plafond (32 500 euros). Jusqu’à maintenant, c’était avantageux dans la mesure où mes revenus étaient très aléatoires et me permettait de ne payer des impôts qu’en conséquences.


Avez-vous déposé un nom de marque? Nous n’allons pas déposer de nom de marque, seulement le nom de notre studio. Nous n’avons aucun moyen financier pour tenir un rythme de collection et il faut bien 3 ans avant qu’une marque devienne rentable. Nous devons pour cela trouver des investisseurs. Quelles sont les répercutions du prix de Dinard? Ce prix est avant tout un enrichissement de notre parcours et joue un rôle de caution lorsque que nous nous présentons pour d’autres projets. Cela facilite les démarches car ouvre énormément le réseau professionnel . De plus nous bénéficions maintenant et pendant un an des conseils d’un coach sur la cohérence de nos choix. Nous avons gagné un emplacement sur le salon Who’s Next ainsi que la production de la collection que nous avons présenté. Comment gérez vous la communication autour de votre travail ? Nous utilisons seulement notre site mais nous n’avons pas besoin de faire des opérations de communication car nous ne vendons pas nos créations. Avez vous déjà eu des problèmes avec la contrefaçon? Si oui, quelles sont les actions que vous avez menées? Nous avons remarqué certaines fois des ressemblances entre notre travail et d’autres collections mais nous mettons cela sur le compte des inspirations communes liées aux phénomènes de modes et aux influences en raisons de notre génération. Nous ne déposons donc rien car cela coute cher. Si un jour nous innovons, nous faisons une trouvaille rien qu’à nous, nous déposerons le modèle dans une enveloppe Soleau. Avez-vous déjà travaillé pour une grande entreprise (type Haute-Couture, luxe)? Oui, nous avons chacun travaillé pour de grandes maisons (Alexander McQueen et Yiquing Yin) et cela nous aide beaucoup aujourd’hui, tant au niveau de la méthode de travail que pour les contacts et l’assurance que cela procure.

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Travailler seul ou Ă plusieurs

les differents statuts

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du diplôme des métiers d’art, s’inscrire à l’URSSAF au régime social des indépendants, faire une déclaration de début d’activité auprès des Impôts. Cette déclaration sera transmise à l’INSEE et au Centre des Impôts. Ces démarches permetront d’obtenir un n°SIRET, un code NAF et un n° de la Chambre des métiers (R.M.) à faire figurer sur les factures. Il faudra également souscrire à la caisse de retraite complémentaire, à une assurance professionnelle et côtiser une fois par an à la Chambre des métiers.

Travailler seul Le statut se choisit en fonction du nombre de personnes avec qui l’on souhaite travailler, les financements qui sont à disposition, l’activité que l’on va mener et les risques que nous sommes prêts à prendre. Entreprise individuelle C’est la structure la plus utilisée car elle est simple à créer et très peu chère. Elle est très adaptée à des professions libérales et artisanales. C’est une entreprise don la création résulte de la volonté d’une seule personne qui décide d’affecter ou de dédier une partie de ses biens à son activité professionnelle. L’entreprise et l’entrepreneur sont confondus. L’entreprise n’a pas de personnalité juridique. C’est-à-dire qu’on ne crée pas une personne morale. La responsabilité juridique est portée par l’entrepreneur seul. Formalités de création Lorsque l’on est artisan il faut se rendre à la chambre des métiers ; lorsque l’on est artiste-auteur il faut se rendre dans un centre des impôts. -il faut créer un compte bancaire professionnel et créer un numéro de téléphone privé. Il y a confusion des patrimoines personnel et professionnel. Ainsi, si je contracte des dettes professionnelles on pourra prélever dans mes biens personnels. On peut néanmoins exclure sa résidence principale si l’on est propriétaire auprès d’un notaire (Loi Dutreil de 2003). C’est une formule idéale si l’on fait le choix d’être artisan d’art (créateur de bijoux textiles, brodeuse d’art,...). Il faut s’adresser à la Chambre des métiers et se soumettre à plusieurs étapes de candidature. Il faudra fournir une preuve d’obtention

Dans le cas d’un créateur de bijoux, il est très souvent à la fois le créateur et le vendeur de ses création et donc artisan et commerçant. En tant que commerçant, il doit remplir une déclaration de début d’activité sur le site de l’URSSAF et se déclarer auprès du greffe du tribunal de commerce et de l’INSEE afin de recevoir un n°SIRET, un code NAF et un n°RCS. Les régimes sociaux et fiscaux de l’artisan et du commerçant sont identiques. Régime social Le régime social est moins avantageux que celui de l’artiste; les cotisations au R.S.I. sont d’environ 45% du chiffre d’affaires. L’affiliation d’un nouvel assuré au RSI s’effectue automatiquement dès son inscription au Centre de formalités des entreprises (CFE). C’est le RSI qui entreprend directement une prise de contact avec l’assuré. L’inscription débute dès le début de l’activité. Régime fiscal Pas de capital, pas d’associé : juridiquement, c’est la forme la plus simple car il n’y a pas de distinction faite entre l’entrepreneur et l’entreprise elle-même. Fiscalement c’est la même chose : si l’on choisit d’exercer notre activité en tant qu’exploitant individuel, on est imposé personnellement à l’impôt sur le revenu. Les bénéfices sont imposés selon notre activité dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC): -si le chiffre d’affaires est inférieur à 32 900€ c’est le régime des micro-bénéfices: forfait de charges de 50% du CA -si le chiffre d’affaires est supérieur à 32 900€ ou si les charges sont supérieures à 50% du CA, c’est le régime réel simplifié ou des bénéfices non commerciaux (BNC), avec les autres revenus de notre foyer.


EIRL Entreprise individuelle à responsabilité limitée. Elle a été crée en 2011. Elle permet qu’il n’y ait pas de confusion entre les patrimoines personnel et professionnel. Ainsi, si l’entreprise se trouve en difficulté, les dettes seront payées uniquement par ses biens. Néanmoins, cette précaution pose problème pour contracter un emprunt auprès des banques. Régime social Le RSI (comme l’entrepreneur individuel) Le régime social des indépendants (RSI) correspond au régime obligatoire de Sécurité sociale qui couvre les professions non salariées et leurs ayants-droit. Le RSI garantit la protection maladie et la retraite des commerçants et des artisans ainsi que l’assurance maladie pour les professions libérales. Régime fiscal Depuis le 1er janvier 2011, les personnes physiques exerçant en nom propre ont la possibilité d’affecter à leur activité professionnelle un patrimoine séparé de leur patrimoine personnel, sans création d’une personne morale. La responsabilité financière de l’entrepreneur est limitée à hauteur de la déclaration d’affectation de patrimoine déposée auprès d’un registre dédié tenu selon le type d’activité par les greffiers du tribunal de commerce, les chambres des métiers ou les chambres de l’agriculture. Depuis le 1er janvier 2013, les personnes physiques exerçant en nom propre ont la possibilité de créer plusieurs EIRL. Fiscalement, l’EIRL est imposée de la même manière qu’un entrepreneur individuel. Toutefois, l’entrepreneur individuel qui exerce son activité dans le cadre d’une EIRL peut opter pour l’assimilation de son EIRL à une EURL ou à une EARL (sauf s’il est auto-entrepreneur). Cette option, irrévocable, emporte alors de plein droit option pour l’assujettissement à l’impôt sur les sociétés. Lorsqu’elle est exercée, l’option emporte la création d’une personnalité fiscale distincte.

Auto-entreprise Elle peut être crée par n’importe qui et dans n’importe quel secteur. La seule restriction est de ne pas dépasser un chiffre d’affaire de 32600 euros par an. On utilise donc l’auto-entreprise pour une activité annexe ou une création d’entreprise. On déclare l’entreprise sur Internet, sans frais et le paiement des charges sociales et des impôts se fait en fonction du chiffre d’affaire. Ainsi, si on ne fait pas de chiffre d’affaires, on ne payera pas de charges sociales. Autrement, ¼ du chiffre d’affaires tombe dans ces charges. Régime fiscal L’auto-entepreneur est soumis au régime fiscal des indépendants, mais il ne doit pas dépasser le plafond de 32 500 euros. C’est une solution avantageuse quand nos revenus sont aléatoires car elle permet de ne payer des impôts qu’en conséquences. Sous conditions, les personnes physiques relevant d’un régime micro-fiscal ont la possibilité d’opter pour un régime micro-social. Elles peuvent également, sous conditions et sur option, effectuer un versement libératoire de l’impôt sur le revenu calculé sur leur chiffre d’affaires ou leurs recettes. L’option doit être formulée avant le 31 décembre de l’année précédant celle au titre de laquelle elle est exercée, et, en cas de création d’activité, au plus tard le dernier jour du troisième mois qui suit celui de la création. Cette option s’applique tant qu’elle n’a pas été expressément dénoncée dans les mêmes conditions.

" Je pris ce statut à l’occasion de ma première

mission en tant qu’intervenante ponctuelle et indépendante pour Hermès. C’est une solution rapide, simple avec peu de contraintes administratives. En étant étudiante et ayant moins de 25 ans, je bénéficiais de l’ACCRE (Aide aux Chômeurs…) ce qui allège beaucoup les charges. Ce statut est donc intéressant quand on n’a pas des missions régulières et que ce n’est pas notre activité principale.

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Laetitia Baqué, auto-entrepreneur


MDA Dans le secteur du textile, seul le designer textile peut s’inscrire à la Maison des Artistes. Pour s’inscrire à la MDA (Maison des Artistes), il faut remplir deux déclarations de début d’activité (une pour la MDA, une pour l’URSSAF). On reçoit ensuite un n°MDA, un n°SIRET et un code APE (transmis par l’INSEE). Le régime social L’immatriculation (on cotise mais on ne bénéficie pas de la couverture sociale de la MDA) commence dès la déclaration de début d’activité et dure jusqu’à l’affiliation. Il s’agit du précompte des cotisations sociales. Sur les factures, doivent figurer ces cotisations sociales (CSG, CRDS, maladie, vieillesse, formation professionnelle continue) qui s’élèvent à 8,85% du montant HT ainsi que le 1,1% diffuseur. Le diffuseur envoie un chèque de cette somme ainsi qu’un bordereau de précompte à la MDA. L’ensemble du précompte sera déduit de nos cotisations dues suite à notre première déclaration fiscale au moment de l’affiliation. Une fois affilié, on doit cotiser à une caisse de retraite complémentaire des artistes. On la payera en fonction de nos revenus. On peut renouveller le précompte sur demande plusieurs années, mais si l’on ne travaille plus, au bout de trois ans, on peut être radié de la MDA (si trois années de suite, le BNC est inférieur à 900xSMIC horaire). Le régime fiscal Le designer textile est assujetti à l’IRPP au titre des BNC (bénéfices non commerciaux). Il y a deux cas de figure. Si le chiffre d’affaires est inférieur à 32 900€, l’administration fiscale applique un forfait de 34% du chiffre d’affaires pour les charges. Il y a alors des obligations: archivage chronologique des factures, tableaux récapitulatifs des achats et recettes. Si le chiffre d’affaires est supérieur à 32 900€ ou bien si les charges sont supérieures à 34% du chiffre d’affaires, on est alors au régime de la déclaration contrôlée. C’est à dire que l’on déclare le montant exact de nos charges. Les obligations sont les mêmes que dans le premier cas mais il faut aussi s’inscrire auprès d’une association de gestion agrée qui certifira les comptes comme l’AGA. Le statut d’artiste-auteur permet d’être exonéré de TVA la première année. Il faut d’ailleurs le mentionner sur les factures.

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-le siège social -l’exercice social -la durée -les gérants

Travailler à plusieurs Etre salarié Travailler au sein d’une entreprise afin de faire ses preuves avant de se lancer seul, comme certaines personnes que nous avons interviewées. Le régime social général Le régime général concerne les travailleurs salariés du secteur privé. C’est le plus important en nombre de personnes assujetties, c’està-dire prises en charge au titre des risques maladie, famille, retraite, accident du travail et maladie professionnelle. Au fur et à mesure de son extension, il a été amené à intégrer dans sa couverture des populations qui ne sont pas salariées du secteur privé, comme les étudiants, les chômeurs ou les agents contractuels de l’État. Créer une société La société est représentée par une personne morale c’est-à-dire une personnalité juridique. Il faut créer un contrat de société pour qu’elle existe. Pour que ce contrat de société soit valable, il faut trouver trois éléments : -Les apports (numéraire, matériel et industriel) qui formeront le capital de la société et vont être une garantie pour les créanciers de la société; -La recherche et le partage d’un bénéfice à travers une activité commune ; -La volonté de collaboration des salariés. Pour que la société existe, il faut rédiger les statuts dans lesquels se trouvent au minimum : -le capital social -la forme -la dénomination sociales (le nom de la société) -l’objet social (l’activité de l’entreprise)

Ce dossier ainsi constitué doit être déposé au CFE (centre de formalité des entreprises) afin que l’entreprise soit enregistrée. De plus, un avis doit être publié dans un journal d’annonces légales. Cette publication coûte entre 300 et 4000€. Les principaux acteurs de la société sont les dirigeants et les associés. Le ou les dirigeants sont nommés lors d’une assemblée générale. Son rôle est d’effectuer toutes les missions et les actes conformément à l’objet social et dans l’intérêt de l’entreprise. Il est responsable civilement et pénalement. Les associés apportent les capitaux. Ils peuvent participer à des décisions collectives comme les assemblées générales. Il existe différents types de sociétés : EURL Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée. L’EURL est une SARL (société à responsabilité limitée) à associé unique. Elle est également appelée SARL unipersonnelle. L’EURL présente un certain nombre d’avantages: -elle permet à une personne seule de créer une société sans avoir à s’associer; -elle limite la responsabilité de l’associé unique au montant de ses apports; -elle autorise la création d’une société avec relativement peu de capitaux; -elle facilite la transformation en SARL; -elle rend possible le choix entre l’imposition sur le revenu ou sur les sociétés. Le montant du capital social est librement déterminé par l’associé unique dans les statuts. Il doit être composé d’apports en numéraire (argent) et/ou en nature (matériel, brevet...) et/ou d’apports en industrie (compétences techniques...). En cas d’apport en numéraire, il est possible d’apporter seulement le cinquième du capital et de libérer le reste dans un délai de cinq ans à compter de l’immatriculation de la société. Fiscalement, l’associé unique personne physique d’une EURL est imposé de la même manière qu’un entrepreneur individuel mais il peut opter pour l’assujettissement à l’IS. En revanche, l’associé personne morale d’une EURL est assujetti à l’IS de plein droit.


SARL Société anonyme à responsabilité limité. La SARL est l’une des formes juridiques les plus répandues. Elle est choisie par les créateurs d’entreprise pour les avantages qu’elle présente. La SARL est une forme juridique largement choisie par les créateurs d’entreprise pour plusieurs raisons: -elle permet la création d’une société avec peu de capitaux; -elle conserve un caractère familial à l’entreprise; - elle limite la responsabilité des associés au montant de leurs apports; -elle donne au gérant de la société le choix, sous conditions, entre le régime de protection sociale des salariés et le régime de protection sociale des non salariés.

SA Société anonyme. La société anonyme est une société de capitaux par actions à responsabilité limitée dont le fonctionnement est régis par les articles L-225 et suivants du Code du commerce. Elle peut prendre la forme d’une société anonyme simplifiée(SAS), voire d’une société anonyme unipersonnelle. La SA exige au moins sept actionnaires. Aucune limite n’est fixée par la loi. Un mineur, même non émancipé, peut être actionnaire d’une SA. Tout comme des époux, des concubins, pacsés ou non, des personnes de nationalité étrangère, d’autres personnes morales... La responsabilité des actionnaires est limitée au montant de leurs apports, donc à la part de capital. Le montant du capital social, divisé en actions, est fixé dans les statuts et doit être d’au moins 37 000 euros. Ce montant doit être mentionné dans tous les documents émanant de la société. Les apports peuvent se faire en numéraire, par chèque ou virement, ou en nature, obligatoirement évalués alors dans les statuts par un commissaire aux apports. Lors de la constitution, les actionnaires peuvent ne verser que la moitié de leurs apports en numéraire. Le solde doit être versé, en une ou plusieurs fois, dans les cinq années suivantes, sur appel du conseil d’administration ou du directoire. La part du bénéfice attribuée aux actionnaires n’est pas obligatoirement proportionnelle au montant de leurs apports, les statuts pouvant fixer des répartitions différentes.

SAS Société par actions simplifiée . La SAS est à la fois société de capitaux, ce qui la rapproche de la SA (société anonyme), et société de personnes, ce qui la rapproche quelque peu de la SARL (société à responsabilité limitée). Elle se distingue surtout de la société anonyme par la grande liberté qui est laissée aux associés. Cet allègement des contraintes, et notamment le fait que le fonctionnement interne de la SAS est essentiellement défini par les statuts, c’est-à-dire par la volonté de ses associés, et non pas par la loi, est en effet à l’origine de la création de la forme de SAS et fait de la SAS un instrument de gestion privilégié par les grands groupes, notamment multinationaux, ainsi que par les PME et les holdings de LBO.

" salariés.

Nous sommes soumis au régime des assimilés Nous bénéficions d’un salaire « fixe » de base chaque mois ainsi nous n’avons pas à attendre la fin de l’exercice pour nous verser d’éventuelles dividendes. Nous avons également une couverture sociale. En revanche, nous ne pouvons cotiser à la retraite. Natacha Pons, SAS Beau-Voir

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Ces sociétés sont dénommées «de capitaux» car leurs associés ne sont responsables qu’à hauteur de leur participation au capital (SA, SARL). Sur le plan fiscal, les sociétés de capitaux sont imposées sur leurs bénéfices à l’impôt sur les sociétés. Les associés sont imposés à l’impôt sur le revenu uniquement sur leurs dividendes (bénéfices distribués) et sur les salaires qu’ils perçoivent de leur société. Depuis le 5 août 2008, les SA, SAS et SARL (ou SELARL, SELAFA et SELAS) de moins de cinq ans peuvent opter, sous conditions, pour le régime fiscal des sociétés de personnes pour une durée maximale de cinq exercices. Chaque associé paie l’impôt sur la part de bénéfice qui lui revient en fonction de son nombre de parts dans le capital de la société.


Les autres formes Le portage salarial En France, le portage salarial est un mode d’organisation au sein de l’entreprise. Il permet au travailleur de développer son activité comme salarié d’une entreprise organisée pour gérer l’autonomie importante des professionnels qui la rejoignent. « Le portage salarial est un ensemble de relations contractuelles organisées entre une entreprise de portage, une personne portée et des entreprises clientes comportant pour la personne portée le régime du salariat et la rémunération de sa prestation chez le client par l’entreprise de portage. Il garantit les droits de la personne portée sur son apport de clientèle. » (article 8 de la loi de modernisation du marché du travail du 25 juin 2008 crée un article L.1251-64 du code du travail) Les collectifs Un collectif d’artistes est un groupe d’artistes travaillant ensemble de leur propre initiative, le plus souvent sous leur propre direction, vers des objectifs communs. Exemple, le collectif 110parminutes dont est membre Cécile Barraud de Lagerie, que nous avons interviewée. Une quinzaine de créateurs textiles, principalement français, se sont fédérés pour une meilleure connaissance et valorisation de leur métier. Ils réalisent des motifs, destinés à la mode et à l’ameublement, ils font aussi de l’illustration, du graphisme, de la décoration d’intérieur, du linge de maison, de la scénographie, en bref : des créations artistiques originales avec, comme base de travail et d’inspiration, le textile. Au sein de ce type de collectif, les membres ont très souvent un statut individuel.

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concours pépinières incubateurs fablab prêt d’honneur crowfunding

les aides a la creation d entreprise

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Les concours Il y a de nombreux concours qui s’adressent aux jeunes créateurs. Ils permettent aux lauréats d’avoir une reconnaissance par les professionnels et une première couverture médiatique. Les plus connus dans le milieu de la mode sont le Festival International de Mode et de Photographie de Hyères et le Prix LVMH, dont les membres des jurys sont de grandes personnalités du milieu de la mode. L’intérêt que les professionnels portent pour ces prix sont un atout. Cependant, d’autres moins connus sont tout aussi intéressants pour les participants. Le règlement varie d’un concours à un autre. Les récompenses sont sous formes de bourses et d’un accompagnement personnalisé dans les domaines de la propriété intellectuelle, le marketing, la production et la distribution. Le Festival International de Mode de Dinard est l’un d’entre eux. Nous avons interrogé Laëtitia Baqué qui est lauréate du prix prêt à porter femme 2014, avec son associé Victor Molinié.

!................................................................................................... Pour y participer à un de ces concours, vous trouverez l’ensemble des consignes en cliquant sur les liens suivants: www.villanoailles-­hyeres.com/fr/concours www.lvmhprize.com festival-­dinard.com

Prix de perfectionnement des métiers d’arts Il existe une autre formule plus adaptée aux secteurs des métiers d’arts: le «Prix de perfectionnement aux métiers d’art». Ce prix est une bourse attribuée par les Ateliers de Paris qui permet d’effectuer un stage d’un an auprès d’un artisan d’art. Ce stage, à vocation professionnelle, permet de poursuivre notre formation en acquérant une meilleure appréhension du métier ainsi que des réalités de la vie d’entreprise. Le stage fait l’objet d’une convention entre la Ville de Paris, le formateur et le lauréat du Prix, qui doit produire un rapport à la fin de son stage. Le Prix de perfectionnement aux métiers d’art, d’un montant de 10 000 euros, est versé à chaque lauréat, pour moitié (5 000 euros) au terme du premier mois de stage, et pour la seconde moitié au terme du 6ème mois de stage (5000 euros). Les lauréats débutent leur stage, d’une durée de 12 mois, soit en janvier, soit en avril. Le lauréat-stagiaire est assujetti aux dispositions légales en ce qui concerne la durée hebdomadaire du travail et les congés payés. Si le lauréat-stagiaire ne bénéficie pas déjà d’une couverture sociale (étudiant, ayant droit, maintien des droits…), il devra s’affilier à la sécurité sociale pour la couverture du risque « maladie » et du régime de l’assurance volontaire pour la couverture du risque « accidents du travail- maladies professionnelles ». Des secteurs d’activité très variés La liste des métiers d’art parmi lesquels les candidats peuvent postuler, relève d’une nomenclature nationale recensant près de 220 métiers, fixée par Arrêté ministériel. On y trouve notamment : l’ébénisterie, la maroquinerie, la restauration de tableaux, la reliure, les métiers du verre et du vitrail, la lutherie, la céramique, la tapisserie d’ameublement, la dorure et laque, l’imprimerie et la gravure, la bijouterie, l’orfèvrerie, la joaillerie, les métiers de la mode et de la haute couture, le graphisme, la décoration, la restauration du mobilier. Conditions d’attribution Chaque candidat doit au préalable s’entendre avec un artisan ou Maître artisan parisien reconnu pour son expérience, et qui acceptera, si le candidat est lauréat du Prix, de l’accueillir en qualité de stagiaire, pendant un an, à temps complet.


Les dossiers de candidatures sont examinés conjointement par les Ateliers de Paris (service de la Ville dédié à l’accompagnement des entrepreneurs dans les domaines de la mode, du design et des métiers d’art) et l’Institut National des Métiers d’Art, à l’automne de l’année précédant le stage. Les lauréats seront avant tout sélectionnés sur la cohérence de leur parcours, la motivation et la qualité de leur projet professionnel, sans condition de diplômes spécifiques en écoles d’arts appliqués. Une liste alphabétique des lauréats sera établie à l’issue de cet examen. Une liste complémentaire pourra, si nécessaire, être établie. Constitution du dossier Chaque candidat doit constituer, sur papier libre, un dossier qui inclura obligatoirement : - Une lettre de motivation explicitant les raisons de la candidature, le parcours du candidat, et son projet professionnel ; - Un CV, avec photo couleur, précisant notamment la formation initiale et les expériences professionnelles ; - Une lettre de l’artisan acceptant le stage ainsi que quelques éléments permettant de connaître son entreprise ; - Une présentation du projet de stage (une à deux pages maximum) permettant de comprendre de quelle façon s’établira l’enseignement et la collaboration entre le stagiaire et l’artisan sur l’année concernée ; - Une présentation des réalisations personnelles du candidat, si possible avec photos (4 pages maximum).

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Pépinières, incubateurs, FabLab Dans le secteur du design textile, il n’est pas toujours évident de se lancer seul dans un la réalisation d’un projet et d’être au fait de toutes les démarches administratives et économiques pour le mener à bien. Il existe des lieux qui sont mis à la disposition des jeunes créateurs pour les aider dans la création de leur entreprise ou dans certaines démarches de projet. Ces lieux sont les couveuses, les pépinières, les incubateurs ainsi que les fablabs. Nous allons vous présentez les rôles exercés par ces différents lieux. Couveuses Les couveuses s’adressent aux porteurs de projet de création d’activités économiques déjà validé par une structure d’accompagnement. Elles constituent un cadre juridique et physique de l’accompagnement des porteurs de projets de création d’activités économiques, en situation réelle de production avec maintien ou préservation des droits sociaux.

Elles permettent de vérifier in situ la faisabilité du projet : tester son projet tout en le mettant en œuvre et effectuer tous les actes liés à la production de biens ou services.
 Cependant c’est la «couveuse», en tant que structure d’hébergement, qui assure juridiquement les relations avec les tiers (clients, fournisseurs, organismes sociaux, etc.).
 Métiers de la création 30, rue du Faubourg St Antoine, 75012 PARIS Tel. 01.44.73.83.54 Prêt à-porter et couture, Bijoux et Accessoires de mode, Artisanat d’Art, Design et Décoration d’intérieure


Les incubateurs L’incubateur est une structure d’appui à la création d’entreprise qui permet de passer de l’idée initiale à la réalisation et à la consolidation d’un projet structuré. Il aide notamment pour tout ce qui concerne les modalités et la recherche de financement, le ciblage du marché et l’élaboration du modèle économique. Ateliers de Paris 30, rue du Faubourg Saint-Antoine, 75012 Paris 01 44 73 83 50 ateliersdeparisddee@paris.fr
 www.ateliersdeparis.com Créé en 2006 par la Ville de Paris, les Ateliers de Paris accompagnent le développement des entreprises issues des métiers de la création (mode, design, métiers d’art). Ils constituent un espace d’incubation, d’accompagnement, de formations et de valorisation des projets de jeunes créateurs de talent dans une démarche de réseau, également un centre ressources et un lieu d’exposition temporaires pour les jeunes professionnels émergents et confirmés. Son incubateur héberge 13 projets pour une durée de deux ans maximum. Atelier Paris design 28, rue Faidherbe, 75011 Paris ateliersdeparisddee@paris.fr www.ateliersdeparis.com Complétant les « Ateliers de Paris », le nouvel incubateur des métiers de la création « Les Ateliers Paris Design » a ouvert en mai 2013. Créé par la Ville de Paris en partenariat avec la Région, les écoles Boulle, Duperré, Estienne, Olivier de Serres, il pourra héberger jusqu’à 20 projets pour deux ans maximum et sera animé par les Ateliers de Paris. Le CentQuatre 5, rue Curial, 75019 Paris innovation@104.fr
 www.104.fr L’incubateur du CENTQUATRE soutient les projets de création d’entreprises au croisement des innovations artistiques et technologiques. Innotex 41 rue des Métissages, CS 70314, 59336 Tourcoing Cedex contact@innotex.fr 03 62 72 61 64

Cet incubateur créé par Sylvain Gérard, basé à Tourcoing accompagne les projets innovants dans le textile. La seule condition pour l’intégrer: créer son entreprise dans la région du Nord-Pas-de-Calais. C’est le seul incubateur qui est consacré essentiellement au textile. Il aide les designers textile dans ce qui concerne l’expertise du secteur textile, l’analyse du marche, une étude juridique, une assistance à la maitrise d’ouvrage, un accès à un réseaux professionnels et un financement. Innotexx favorise la création de textile innovant destiné à de nombreux secteurs (automobile, ameublement, habillement, aéronautique etc…) FabLab Les FabLab (fabrication laboratory) sont des lieux ouverts au public où sont à disposition toutes sortes d’outils, notamment des machines- outils pilotées par ordinateur pour la conception et la réalisation d’objets. La caractéristique principale des fab lab est leur « ouverture ». Ils s’adressent aux entrepreneurs, aux designers, aux artistes, aux bricoleurs, aux étudiants qui veulent passer plus rapidement de la phase de concept à la phase de prototypage, de la phase de prototypage à la phase de mise au point, de la phase de mise au point à celle de déploiement, etc. Ils regroupent différentes populations, tranches d’âge et métiers différents. Usine IO 181 rue du chevaleret, 75003 Paris 09 70 40 77 08 Ce FabLab inauguré le 1er octobre 2014 est un lieu ouvert à tous et qui dispose de locaux avec des machines et une équipe d’une dizaine de personne, qui est la pour accompagner les jeunes créateurs en leur prodiguant des conseils et des expertises pour passer de l’idée à l’industrialisation. Usine IO met à la dispostion de ses abonnés des découpes et graveuses lasers, des imprimantes 3D, du matériel d’usinage léger et un espace de travail pouvant accueillir 60 personnes. L’abonnement pour accéder à ce lieu va de 100 à 300€ HT/mois pour l’accès aux ateliers et à la conception et de 350 à 450€ HT/mois pour l’accès aux ateliers, à la conception et aux bureaux.


Le R3iLab (réseau innovation immatérielle pour l’industrie) Le R3iLab est un réseau destiné aux professionnels du textile, de la mode et des industries connexes. La mission du R3iLab, qui a reçu le soutien actif et des financements de l’Etat, repose sur la réalisation de projets d’intérêt général, menés à bien par des équipes opérationnelles en partenariat avec des chefs d’entreprise en activité. Ces projets sont ouverts aux entreprises qui souhaitent y participer activement et bénéficier ainsi d’une collaboration resserrée avec les autres membres du réseau. Le R3iLab est aussi un laboratoire intersectoriel destiné à nourrir la réflexion et l’action sur les sujets liés à l’innovation et à l’organisation de l’innovation. L’Institut Français de la Mode est le centre de formation, de recherche et d’expertise dédiées aux secteurs mode-design-création. Créé en 1986 à l’initiative du ministère de l’Industrie et des professions du textile et de la mode, il a pour mission d’accompagner le développement des industries de la mode et du design à travers le renforcement des compétences et l’anticipation des mutations à venir. Lieu d’expression, de rencontres et d’échanges professionnels, l’IFM a vocation à dynamiser la création et l’innovation au sein des entreprises et à contribuer au rayonnement «mode et design» de Paris et de la France. Depuis 2009 à la demande de la DGCIS, l’IFM héberge et gère les activités du R3iLab. 2 exemples de projets menés par le R3iLab : Projet connectitude: Initié dans le cadre du Plan Industriel Stratégique Textiles Innovants, le programme Connectitude doit permettre le développement et la mise en marché de 5 projets industriels de textiles connectés. Une expérimentation directe, tout d’abord, puisqu’il doit permettre le développement de 5 projets industriels concrets, de la conception à la mise en marché, en partenariat avec des entreprises des secteurs du textile et des technologies de l’information (TIC). Un objectif de sensibilisation et de dissémination large, enfin, puisque les partenariats inter-entreprises noués dans le cadre de ce programme ont vocation à stimuler l’ensemble de l’industrie textile afin qu’elle s’oriente vers de nouveaux marchés en prenant appui sur des produits technologiques innovants.

Projet Vatex: Le programme VATex permet aux entreprises de mener une réflexion et une expérimentation encadrées, sans risque financier, sur des développements de produits et/ou d’applications textiles à fortes valeurs technologiques et techniques dans l’univers du cadre de vie : l’habitat, lieux professionnels ou publics. VATex met en présence des entreprises textiles, du meuble et des designers avec le soutien du VIA et du FCBA. Ce projet doit permettre de faire participer une vingtaine d’entreprises des secteurs du textile et de l’ameublement, encadrés par des designers professionnels, autour de pistes de réflexion qui auront été validées par le comité de pilotage du programme. A l’issue de ce programme, les entreprises participantes doivent être en mesure de mettre sur le marché trois collections ou capsules répondant chacune à trois besoins préalablement identifiés et validés par le comité de pilotage du programme VATex.

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Les aides financières Le prêt d’honneur Le prêt d’honneur est un «coup de pouce» financier pour les porteurs de projet qui ne possèdent pas suffisamment d’apports financiers personnels pour financer la création de leur entreprise. Pour qui? Tous les porteurs d’un projet de création ou de reprise d’entreprise mais aussi les dirigeants d’entreprises de moins de 3 ans peuvent en bénéficier.
Les critères de recevabilité concernant le porteur de projet varient d’un organisme à l’autre. Pour quel type de projet ? Tous les types de projets ont vocation à être financés par un prêt d’honneur s’ils démontrent leur viabilité potentielle. Toutefois, les organismes de financement par prêts d’honneur privilégient souvent un aspect particulier du projet ou un secteur d’activité précis ou encore une zone géographique spécifique.
On trouve ainsi des prêts d’honneur liés à des projets tels que :les microprojets permettant la réinsertion économique des personnes en difficulté,les projets en milieu rural,les projets à vocation sociale ou écologique,les petits projets à potentiel de développement, les projets à contenu technologique,... Il existe également un critère géographique lié au périmètre d’intervention de l’organisme distributeur (qui est souvent une association créée pour favoriser le développement économique local).

Pour quel financement ? Le prêt d’honneur est un apport en fonds propres pour l’entreprise, réalisé par son créateur (ou son repreneur) pour complèter d’autres fonds propres ou pour obtenir plus facilement un prêt bancaire nécessaire au financement du démarrage de l’activité.

Il finance donc: les investissements de départ (matériel, aménagement des locaux, etc.),
le besoin en fonds de roulement (BFR). 
 Quel est le montant des prêts ? Leur montant varie selon les organismes et leurs orientations économiques. Les montants s’étalent de 2 000 € à 50 000 € (et même 90 000 € pour des projets innovants). Ainsi le montant moyen des prêts d’honneur octroyés par Initiative France était de 8 150€ en 2011, tandis que le montant moyen des prêts d’honneur atteignait 29 000 € en 2011 dans le Réseau Entreprendre. A quel taux ? Le taux du prêt d’honneur est en général au taux 0. Le prêt est accordé après sélection : généralement le projet est présenté devant un jury qui décide ou pas, après délibération, d’octroyer le prêt. Ce dernier est un prêt à la personne sans garantie ni caution personnelle (c’est pourquoi il est appelé «d’honneur»). Il peut faire l’objet d’un différé de remboursement de 12 mois maximum. A qui s’adresser ? Principaux réseaux: -Initiative France, 55 rue des Francs Bourgeois, 75181 Paris, Tél. : 01 40 64 10 20 www.initiative-france.fr
 -Réseau Entreprendre, 50 bld du Général de Gaulle, 59100 Roubaix, Tél. : 03 20 66 14 66 www.reseau-entreprendre.org.
 -ADIE, 4 boulevard Poissonnière, 75009 Paris, Tél. : 0 800 800 566 www.adie.org.
 -France Active, 120 rue Réaumur, 75002 Paris, Tél. : 01 53 24 26 26 www.franceactive.org.


L’ACCRE L’aide aux demandeurs d’emploi créant ou reprenant une entreprise (Accre) consiste en une exonération de charges sociales pendant un an.

salariés) correspondant :
 - à l’assurance maladie, maternité, invalidité, décès; - aux prestations familiales; -à l’assurance vieillesse de base;

Dans le cadre d’un projet de création ou de reprise d’entreprise les personnes concernés sont : -Les demandeurs d’emploi indemnisés ou susceptibles de l’être. -Les demandeurs d’emploi non indemnisés, ayant été inscrits 6 mois au cours des 18 derniers mois au Pôle emploi. -Les bénéficiaires de l’allocation temporaire d’attente (ATA). -Les bénéficiaires de l’allocation de solidarité spécifique (ASS).
 -Les bénéficiaires du RSA (revenu de solidarité active), ou leur conjoint ou concubin.
 -Les personnes remplissant les conditions pour bénéficier de contrats «nouveaux services emplois-jeunes» ainsi que celles embauchées dans le cadre de ce dispositif et dont le contrat de travail a été rompu avant le terme de l’aide.
Il s’agit :
- des jeunes âgés de 18 à moins de 26 ans (sans autre condition),
- ainsi que des jeunes âgés de 26 à moins de 30 ans, qui n’ont pas travaillé pendant une période suffisamment longue pour s’ouvrir des droits aux allocations chômage, ou qui sont reconnues handicapées.
 -Les salariés repreneurs de leur entreprise en difficulté (dans le cadre d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire).
 -Les titulaires d’un contrat d’appui au projet d’entreprise (Cape), s’ils remplissent l’une des conditions ci-dessus.
 -Les bénéficiaires du complément de libre choix d’activité (allocation versée aux personnes qui interrompent totalement ou partiellement leur activité professionnelle pour s’occuper de leur enfant de moins de trois ans). -Les personnes qui créent une entreprise dans une zone urbaine sensible.

Un dispositif spécial est prévu pendant 3 ans pour les micro-entrepreneurs.

Nature de l’aide L’ Accre consiste en une exonération de charges sociales pendant un an à compter, soit de la date de l’affiliation au régime des travailleurs non-salariés, soit du début d’activité de l’entreprise, si l’assuré relève du régime des assimilés-salariés Sont prises en charge, dans les deux cas, quel que soit leur nouveau statut, les cotisations (patronales, et salariales pour les assimilés

Les autres aides de l’Etat -La prime d’aménagement du territoire (DATAR); -Un accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise (NACRE); -Les aides OSEO pour les projets innovants; -Les aides des collectivités territoriales: des subventions et prêts à taux 0 ou très faibles; -Les aides de Pôle Emploi: ARCE, le maintien des allocations chômage pendant la création de l’entreprise, des aides à la formation d’entreprise.

Conditions Les bénéficiaires doivent créer ou reprendre une entreprise, quel que soit son secteur d’activité, sous forme d’entreprise individuelle ou de société (associations, GIE et groupements d’employeurs exclus) et en exercer effectivement le contrôle. En cas de création ou reprise sous forme de société, le bénéficiaire doit exercer le contrôle effectif de l’entreprise, c’est-à-dire : -soit détenir plus de 50 % du capital seul ou avec son conjoint, son partenaire pacsé ou son concubin, ses ascendants ou ses descendants, avec au moins 35 % à titre personnel.
 -soit être dirigeant dans la société et détenir au moins 1/3 du capital seul ou avec son conjoint, son partenaire pacsé, ses ascendants ou ses descendants, avec au moins 25 % à titre personnel, sous réserve qu’un autre associé ne détienne pas directement ou indirectement plus de la moitié du capital. Plusieurs personnes peuvent obtenir séparément l’aide pour un seul et même projet à condition :
 -qu’elles détiennent collectivement plus de 50 % du capital; -qu’un ou plusieurs d’entre eux aient la qualité de dirigeant
 et que chaque demandeur détienne au moins 1/10ème de la fraction du capital détenue par la personne qui possède la plus forte.
 Ces conditions doivent être réunies au minimum pendant 2 ans.


Le crowfunding Qu’est-ce que le crowdfunding ? Le crowdfunding, appelé également financement participatif, est une technique de financement de projets de création d’entreprise utilisant internet comme canal de mise en relation entre les porteurs de projet et les personnes souhaitant investir dans ces projets. Pratique ancienne, elle fait l’objet actuellement d’un large engouement en raison de sa simplicité de fonctionnement et des difficultés que rencontrent certains créateurs à trouver des financements. Comment cela fonctionne-t-il ? Deux aspects : -l’épargnant qui souhaite investir un peu d’argent dans un projet «coup de coeur» -le porteur d’un projet de création d’entreprise qui ne possède pas les fonds nécessaires au démarrage de son activité et ne souhaite pas faire appel au crédit bancaire L’un et l’autre se rencontrent sur internet via une plateforme dédiée. Les projets sont présentés par leurs porteurs et les épargnants choisissent de financer celui (ou ceux) qui leur plaisent à hauteur de ce qu’ils souhaitent investir. Le fonctionnement très simple de cette forme de financement présente aussi l’avantage de la transparence pour l’épargnant. Celui-ci sait ce qu’il finance et le fait par choix et selon ses valeurs. A qui cela s’adresse-t-il ? Le financement participatif s’intéresse à toutes les sortes de projets. Généralement, les sites de mise en relation sont thématiques : projets culturels, sociaux, environnementaux, innovants, numériques, etc. Trois formes d’apports sont offertes aux investisseurs : -un don modique appelé aussi «présent d’usage». La rémunération de l’épargnant est sans contrepartie financière : ce peut être un objet, une entrée gratuite pour un spectacle, etc. -une participation aux fonds propres de la société créée. La rémunération de l’épargnant se fait alors par les dividendes ou par la plusvalue réalisée lors de la cession des titres. -un prêt. Jusqu’au 1er octobre 2014, les prêts versant des intérêts ne pouvaient être proposés que par des établissements de crédit agréés par la Banque de France et seule la collecte de prêts sans intérêts pouvait être ouverte aux particuliers.

L’ordonnance du 30 mai 2014 supprime le monopole bancaire sur les prêts rémunérés à partir du 1er octobre 2014. Le décret du 16 septembre 2014 précise les conditions des prêts faits par des particuliers: - prêts avec intérêt: dans la limite de 1 000 € par prêteur et par projet, la durée du crédit ne pouvant être supérieure à 7 ans. - prêts sans intérêt : dans la limite de 4 000 € par prêteur et par projet - le porteur de projet, quant à lui, ne pourra pas emprunter plus de 1 000 000 € par projet Règlementation La règlementation bancaire et fiscale est source de contraintes importantes pour les structures proposant des plateformes de financement qui doivent obéir à différentes règles : -règles prudentielles identiques à celles des établissements bancaires : identification détaillée de l’épargnant (justificatifs d’identité et de domicile), contrôles anti-blanchiment, anti-terrorisme, etc. -règles de contrôle de la qualification des investisseurs car le financement participatif est considéré comme un investissement risqué (bien que les montants investis soient souvent plus faibles que ceux qui sont dépensés dans les jeux de hasard) L’ordonnance du 30 mai 2014 crée un statut de conseiller en investissements participatifs pour les plateformes qui proposent des titres aux investisseurs («crow-equity» et un statut d’intermédiaire en financement participatif pour les plates-formes qui proposent aux particuliers des financements sous formes de prêts rémunérés ou non) . Ces nouvelles mesures sont entrées en vigueur le 1er octobre 2014. Coût Pour fonctionner les plateformes prennent une commission sur le montant des sommes récoltées (5 à 12 %). Il existe aussi la possibilité de verser un pourboire à la plateforme qui a pris en charge l’ensemble des coûts pour rémunérer le service qu’elle a rendu. Principales plateformes -My Major Company -Babeldoor -Kisskissbankbank -Ulule une plateforme dédiée à la mode : -Iamlamode

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droit d’auteur brevet dépôt de dessins et modèles enveloppe Soleau dépôt chez un notaire

proteger ses creations

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industrielle, c’est-à-dire qu’elle doit pouvoir être fabriquée ou utilisée quel que soit le type d’industrie. -Enfin, l’invention doit impliquer une activité inventive, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas découler de manière évidente de la technique connue par “l’homme du métier”. Le brevet rend l’invention publique en même temps qu’il la protège. La contrepartie du monopole que donne le brevet est la publication de l’information qu’il contient, 18 mois après son dépôt.

Les protections Pourquoi protéger ses créations? -Créer de la valeur: La possession d’un portefeuille de brevets, de marques, de dessins et modèles enrichit le capital immatériel de son entreprise. -Valoriser ses créations: La propriété intellectuelle est un moyen sûr de valoriser ses créations auprès des partenaires et d’asseoir sa notoriété auprès de ses clients. -Accroitre sa crédibilité: Déposer des titres de propriété industrielle, revendiquer des droits d’auteur, c’est s’assurer une plus grande crédibilité face à ses partenaires Comment protéger ses créations? Questions-réponses Comment protéger mon invention technique, mon procédé ou ma méthode ? Pour protéger une invention technique, une amélioration apportée à un produit, un procédé innovant, dans le secteur du textile, cela peut par exemple être un procédé de teinture inédit, on peut effectuer un dépôt de brevet. En déposant un brevet à l’INPI, on obtient le monopole d’exploitation de notre invention sur l’ensemble du territoire français pour une durée maximale de 20 ans. On devient ainsi le seul à pouvoir l’utiliser et nous avons la possibilité d’ interdire toute exploitation (utilisation, fabrication, importation…)de notre invention effectuée sans notre autorisation. En revanche avant de déposer un brevet, nous devons nous assurer de quelques points: -L’invention doit être nouvelle, c’est-à-dire qu’elle ne doit pas porter sur une innovation qui a déjà été rendue accessible au public -L’invention doit être susceptible d’application

Comment protéger la forme de ses créations ? Si l’on souhaite protéger ses créations esthétiques ou le design de ses créations, comme une nouvelle collection de vêtement, on bénéficie automatiquement de la protection par le droit d’auteur. On peut aussi les protéger par un dépôt de dessins et modèles. Ces deux moyens de protection sont bien sûr cumulables. Le droit d’auteur s’acquiert sans formalités, du fait même de la création de l’œuvre. Notre création est donc protégée à partir du jour où elle est réalisée et ce, quels qu’en soient : – la forme d’expression (forme écrite ou orale, en fait la façon dont l’œuvre est communiquée au public) ; – le genre (c’est-à-dire la catégorie d’œuvre, par exemple une peinture, un roman ou une photographie) ; – le mérite (c’est-à-dire le talent ou le génie de l’auteur) ; – la destination (c’est-à-dire que l’œuvre soit une création purement artistique ou d’art appliqué). Nous bénéficions sur notre œuvre de deux types de prérogatives ; – de droits “moraux” qui nous protègent en tant qu’auteur. Nous pouvons ainsi nous opposer à une divulgation de notre œuvre qui serait faite sans notre consentement, à une utilisation qui dénaturerait notre œuvre ou encore revendiquer que notre nom soit mentionné. Ce droit moral est perpétuel et nous ne pouvons pas le céder ; – de droits “patrimoniaux” qui nous permettent d’interdire ou d’autoriser l’utilisation de notre œuvre et de percevoir, dans ce cas, une rémunération en contrepartie. Le droit patrimonial dure jusqu’à 70 ans après la mort de l’auteur


ou après la divulgation si l’œuvre appartient à une personne morale (société, association). Nous pouvons agir en contrefaçon. En déposant un dessin ou un modèle à l’INPI, nous obtenons un monopole d’exploitation sur le territoire français pour une durée minimale de 5 ans, renouvelable 4 fois. Notre dépôt de dessins et modèles peut porter sur l’apparence de produits les plus variés. Cette apparence s’attache à l’ensemble d’un produit ou à une partie de celui-ci, dès lors qu’elle est caractérisée par des éléments visuels comme, par exemple,ses lignes, ses contours, ses couleurs, sa forme, sa texture ou les matériaux utilisés. Nous devenons ainsi le seul à pouvoir utiliser et tirer un bénéfice de notre création. Nous pourrons nous défendre vis-à-vis de contrefacteurs qui le reproduiraient ou l’imiteraient. Le dépôt de dessins et modèles est un moyen efficace de protéger le design de nos produits, qu’ils soient industriels ou artisanaux. Protéger c’est aussi valoriser l’identité de notre entreprise et sa force créative. Si l’on souhaite gagner de nouveaux marchés, nous pourrons concéder des licences et/ou effectuer des dépôts communautaires et internationaux. Quelles sont les autres alternatives de protections? En cas de litige, malgré l’existence du droit d’auteur, il faudra pouvoir prouver la date de création de l’œuvre, son existence ainsi que que son lien avec son auteur. Ils existent différents moyens de preuves: -L’enveloppe Soleau, elle est à portée de tous puisqu’elle est le dépôt officiel le moins onéreux (15€). Ce dépôt consiste à insérer dans l’enveloppe un exemplaire de notre œuvre puis à l’envoyer en recommander avec AR à l’INPI. Elle sera conservée par l’INPI pendant 5ans renouvelable. -Il existe également pour un coût plus élevé(200€) de dépôt auprès d’un notaire ou huissier de justice. -Dernière alternative, s’envoyer un exemplaire de notre œuvre par lettre recommandée avec AR afin d’établir un moyen de datation de la création.

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clients nom de marque communication tarification

vendre ses creations

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Astuces Avoir un statut pour vendre ses créations La législation française rend obligatoire la déclaration de ventes lorsqu’elles sont réalisées sous certaines conditions. L’article L121-1 du Code de Commerce dispose que « sont commerçants ceux qui exercent des actes de commerce et en font leur profession habituelle ». En complément de cela, il faut savoir que la jurisprudence considère que « toute occupation sérieuse de nature à produire des bénéfices et à subvenir aux besoins de l’existence doit être considérée comme une profession habituelle au sens de l’article précité » (CA PARIS, 30 avril 1906, DP 1907.5.9). Dès lors, on se doit d’être immatriculer et de faire les démarches pour déclarer notre activité pour payer nos charges fiscales et sociales. Déterminer sa cible de clients On doit trouver notre particularité et chercher comment nous allons nous différencier. Une fois que nous avons cerné la particularité de notre approche, nous allons essayer d’en imprégner tout notre travail. Le client parfait, c’est celui que l’on doit trouver parce qu’il a besoin de notre travail, de ce que l’on crée et qu’il a les mêmes valeurs que nous. C’est la personne qui nous cherche parce que nous avons les réponses à ses questions, à ses problèmes. Il faut réfléchir, à qui voulons nous nous adresser? Pour qui voulons nous créer ? Genre, âge, profession, loisirs? Choisir le nom de sa marque Le nom d’une marque est un élément déterminant pour son succès. Il peut donner une

reconnaissance immédiate, un style et c’est par lui que les clients pourront nous retrouver. Les éléments à considérer lors du choix d’un nom: -Être original; -Refléter notre univers; -Penser à l’orthographe. Choisir un nom facile à prononcer et à épeler. -Le Googler. Chercher sur Google le nom que l’on prévoit d’utiliser pour vérifier sa disponibilité, notamment sur les réseaux sociaux. -Penser aux termes légaux. Il faut d’abord faire des recherches afin d’éviter tout conflit possible en utilisant certains mots ou noms déjà déposés. Une fois choisi, le nom de la marque doit être déposé auprès de l’INPI. Communiquer sur sa marque La communication autour de ses créations est primordiale pour se faire connaître et être contacté par de futurs clients. Il est nécessaire de se créer son propre site internet. Celui-ci présentera notre univers, nos créations, notre parcours. Il faut penser à soliciter la presse et utiliser les réseaux sociaux pour communiquer autour de sa marque; créer un blog, un page Facebook, un compte Twitter, Pinterest. Sur ces derniers, il ne s’agit pas approprement parlé de promotion mais plutôt de créer de l’échange, de partager des informations avec ses clients. Où vendre? La participation à des évènements culturels et commerciaux peut être un tremplin pour un jeune créateur. Un premier pas avant de parvenir à être vendus dans des boutiques physiques. Les ventes éphémères et les marchés de créateurs peuvent permettent de faire un chiffre d’affaires intéressant tout en élargissant sa clientèle potentielle. Ces événements sont aussi l’occasion de rencontrer d’autres créateurs. Exemples d’événements sur Paris: Des filles en aiguille; Take me out; Klin d’oeil; La Boutique éphémère;... De nombreux sites existent également pour vendre ses créations (Etsy, My Little Market,...)


Tarification Matières premières + Travail + Dépenses + Bénéfices = Prix de gros x 2,5 = Prix au détail Matières premières Faire attention à bien prendre en compte tous les coûts concernant les matériaux. Sont souvent oubliés : les petites choses comme le coût du fil et les grosses choses comme le coût du packaging. Travail Etre un bon patron pour soi-même et faire quelques recherches. Combien gagne une couturière à Paris ? En n’oubliant pas que nous serons certainement plus qu’une coututière – nous serons en même temps le styliste, le département marketing, le comptable, le concierge et l’assistant administratif. Dépenses L’emballage à bulle, la location de l’atelier, l’abonnement de transport pour nous rendre à l’atelier, ... Il faut noter toutes les dépenses. Ensuite, calculer le nombre d’articles que l’on souhaite vendre par mois. Puis, il faut diviser ce nombre par le total de nos dépenses. Il faut garder une trace de chacune de nos dépenses et l’on peut utiliser certains outils de comptabilité que l’on peut trouver en ligne: Outright Myae, CIEL ou Kiwili. Il est aussi nécessaire de prévoir les plus grands investissements et de commencer à répercuter leurs coûts sur les articles. Bénéfices Il faut faire notre comptabilité avec en tête un objectif pour nos bénéfices. Ce chiffre dépendra de ce que nous vendons,et sera le reflet de notre talent. Si le prix que l’on obtient nous semble trop élever, ce n’est pas notre prix que nous devons modifier, mais le design ou la façon dont l’on produit notre travail.

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5 interviews 5 femmes 5 parcours

les interviews

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Quel est le plan marketing de votre marque? Comment gérez vous le communication autour de votre marque? Je travaille avec un bureau de presse, DRESSCODE. Quelles sont vos stratégies pour trouver des clients? Je participe au Salon Tranoi, ainsi qu’au showroom Florence Deschamps

Julie Pasquet, gérante de la marque de bijoux « Bijoux de Famille » Pouvez-vous nous présenter votre profession? Quel est son intitulé? En quoi consiste t-elle? Je suis designer-bijoux. Je crée des bijoux, au rythme de deux à quatre collections par an. En tant que gérante de la SARL, je dois également prendre en charge le travail administratif. Quel est votre rôle dans l'entreprise? Au sein de quel cycle de création vous situez-vous? A la fois gérante et designer, j’interviens à chaque étape de la création. Quels paramètres ont motivé votre choix d'entreprise? Lorsque l’on a un associé, la SARL est la seule possibilité. Avez vous bénéficié d’aides pour la création de votre entreprise? Oui, de l’ACCRE qui offre une réduction de charges valable un an, et renouvelable une fois. Dans quel type de lieu est basée votre activité? Dans mon appartement, où se trouve aussi mon atelier. A quel régime fiscal êtes vous soumis? Quels sont les avantages et inconvénients? Au RSI, un régime que je trouve contraignant, cher et complexe. Quelles sont vos contraintes administratives? Avez-vous déposé un nom de marque? Comment? Avez vous fait des recherches d’antériorités sur des appellations identiques? Oui, après des recherches, le nom Bijoux de Famille a été déposé à l’INPI. Je trouve le système administratif français très contraignant.

Avez-vous déjà travaillé pour une grande entreprise (type Haute-Couture, luxe)? Non, excepté un stage chez Christian Lacroix. Par quels moyens protégez vous vos créations (dessin et modèle, brevet, enveloppe Soleau...)? Avez vous déjà eu des problèmes avec la contrefaçon? Si oui, quelles sont les actions que vous avez menées? Mes créations ne sont pas protégées alors il m’est arrivé d’avoir des problèmes de contrefaçons, mais pas suffisamment importants pour intenter une action. Avez-vous des trucs et astuces à nous conseiller ? Je donnerais pour conseils au futurs entrepreneurs de travailler beaucoup, d’être bien entouré, de garder confiance, d’écouter les retours, mais pas trop. Autre astuce, pour mes shootings photo, je fais appel à des mannequins qui n’ont pas encore beaucoup de photo dans leur book. En échange de leur travail, ils récupèrent les photos et je leur offre un bijou de ma collection.

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Quels sont les avantages et inconvénients? Je suis salariée en alternance. L'avantage des formations en alternance est qu'elles permettent une insertion plus douce et plus facile dans le monde du travail, car tout l'enjeu de l'alternance est d'être embauchée en fin de contrat par l'entreprise formatrice. Cela permet aussi de mettre un pied dans le monde du travail tout en continuant à apprendre et à se perfectionner dans un domaine précis (en ce qui me concerne: le modélisme) grâce à l'école.

Milane Pujolle, assistante bureau de style en alternance chez SCHOTT Pouvez-vous nous présenter votre profession? Quel est son intitulé? En quoi consiste t-elle? Je suis assistante bureau de style en alternance au sein de l’entreprise JAJ Schott N.Y. Cela consiste à assister les différentes personnes composant le bureau de style tout au long du processus de création de la collection, de la mise en place de l’univers à la production des pièces. Ainsi, j’assiste la développeuse produit, le styliste, et la technicienne produit. Quel est votre rôle dans l’entreprise? Au sein de quel cycle de création vous situez-vous? Je fais partie du pôle «cuir» de l’entreprise, un bureau composé de 4 personnes: la DA, le styliste, la technicienne produit, et moi. A 4, nous gérons toute la collection cuir de la marque (c’est à dire surtout des blousons et manteaux de cuir, tel le «Perfecto», modèle déposé par la marque Schott N.Y). J’ai aussi à ma charge la mise en place d’une ligne de maroquinerie (développement de sacs). Quels paramètres ont motivé votre choix d’entreprise? Ce qui a motivé mon choix, c’est avant tout la découverte d’un domaine particulier: le cuir. Le comportement de cette matière est particulier, et certaines connaissances sont nécessaires pour comprendre comment créer une pièce en cuir. Par ailleurs, j’ai été attirée par l’opportunité d’avoir la responsabilité du pôle maroquinerie. Développer une ligne de sac est à la fois un challenge et une chance pour moi, car c’est un domaine particulier dans lequel j’apprends beaucoup de choses.

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A quel régime social être vous soumis? Quels sont les avantages et inconvénients? J'ai les obligations et les avantages d'un salarié: je suis plus protégée qu'un indépendant mais mes charges sont assez conséquentes. Quelles sont vos contraintes administratives? Elles sont assez légères en raison de mon statut. Avez-vous déposé un nom de marque? Non, je ne l’ai pas fait.

Cécile Barraud de Lagerie, designer textile en free lance, membre du collectif 110parminutes. Pouvez-vous nous présenter votre profession? Quel est son intitulé? En quoi consiste t-elle? Je suis freelance et mes missions sont assez hétéroclites.
J’interviens en tant que designer textile, coloriste mais parfois aussi comme graphiste ou artiste. Quel est votre rôle dans l'entreprise? Au sein de quel cycle de création vous situez-vous? En tant que freelance, cela dépend des missions. Pour le travail que j'effectue tous les 6 mois pour un bureau de tendance, le cycle est décalé de 2 ans, je travaille donc actuellement sur les couleurs Fall-Winter 2016-2017. Quels paramètres ont motivé votre choix d'entreprise? Je suis freelance en Belgique, cela n'implique pas du tout les mêmes choses qu'en France. En fait, pour être claire, le modèle belge induit que tous mes projets passent par ce qui serait en France l'équivalent d'une "société de portage" et finalement, cela fait que j'ai les mêmes avantages, obligations et charges qu'un salarié sans l'être. Je n'ai pas précisé que les charges salariales étaient comprises entre 45% et 50%...Il faut bien peser le pour et le contre avant de s'expatrier. Dans quel type de lieu est basée votre activité? J’ai un atelier partagé.
 A quel régime fiscal êtes vous soumis? Quels sont les avantages et inconvénients? Le modèle belge est radicalement opposé au modèle français et ne pas être facilement comparé sans erreur.

Quelles sont vos stratégies pour trouver des clients? Elles sont très variées: démarchage sur les salons, réseaux professionnels…c'est au cas par cas. Par quels moyens protégez vous vos créations (dessin et modèle, brevet, enveloppe Soleau...)? La société de portage par laquelle passent mes projets a un service juridique intégré.

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Quelles sont vos stratégies pour trouver des clients? Mes clients sont, soit des particuliers achetant à l’atelier, soit des institutions (musées), soit des galeries. Ils viennent à moi essentiellement lors des expositions auxquelles je participe, soit par les catalogues, ou connaissances communes.

Françoise Micoud, artiste plasticienne Pouvez-vous nous présenter votre profession? Quel est son intitulé? En quoi consiste t-elle?
 Je suis artiste plasticienne travaillant la dentelle aux fuseaux. Je donne, en parallèle, des cours de technique de dentelle aux fuseaux dans mon atelier et en tant qu’intervenante à l’Institut National du Patrimoine, section des restaurateurs d’œuvres textiles. Jusqu’à l’an dernier, j’étais également intervenante à Paris-Ateliers. Quel est votre rôle dans l’entreprise? Au sein de quel cycle de création vous situez-vous?
 Je n’ai pas d’entreprise. Je suis affilée à la Maison des Artistes. Avez vous bénéficié d’aides pour la création de votre entreprise?
 En tant qu’artiste, je n’ai bénéficié d’aucune aide. Dans quel type de lieu est basée votre activité?
 J’ai mon propre atelier. A quel régime fiscal êtes vous soumis? Je suis au régime des bénéfices non commerciaux. A quel régime social être vous soumis? Il s’agit du régime de la Maison des Artistes Avez-vous déposé un nom de marque? Non, je n’ai pas déposé de nom de marque.

Par quels moyens protégez vous vos créations (dessin et modèle, brevet, enveloppe Soleau...)?
 Mon erreur est de n’avoir jamais protégé mes créations. Heureusement, je n’en ai pas trop souffert dans la mesure où mes pièces sont uniques et très difficiles à imiter.

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A quel régime fiscal êtes vous soumis? Quels sont les avantages et inconvénients? Nous avons le statut de S.A.S (société par actions simplifiée) et nous sommes donc soumises au paiement de l’impôt sur les sociétés et de la TVA. L’avantage de ce régime est un pourcentage de taxation moindre (15%) par rapport à l’impôt sur les revenus.

Natacha Pons, Artisan designer en broderie, co-créatrice de la marque de parures textiles Beau-Voir Pouvez-vous nous présenter votre profession? Quel est son intitulé? En quoi consiste t-elle? Je suis Artisan designer en broderie. Mon travail consiste à créer et réaliser des broderies pour une clientèle de particuliers (vêtement, ameublement,…) et de professionnels (maisons de haute couture). 
 Quel est votre rôle dans l’entreprise? Au sein de quel cycle de création vous situez-vous? Je suis présidente de la société. Je prends toutes les décisions relatives à la partie « broderie » de nos pièces textiles : choix des fournitures, des techniques, des motifs, de leurs emplacements, tarification,… Quels paramètres ont motivé votre choix d’entreprise? Nous avons choisi de mettre en avant le « fait main » pour des raisons éthiques et économiques. Nous souhaitions nous positionner dans le très haut de gamme afin de toucher un marché à fort potentiel, l’ultra luxe. Avez vous bénéficié d’aides pour la création de votre entreprise? Oui, nous avons bénéficié d’un prêt d’honneur ainsi que d’un prêt ACCRE. Avez vous fait appel à des couveuses ou pépinières? Non, malgré des renseignements pris lors de réunions d’informations sur les pépinières, la formule ne m’a pas séduite. Dans quel type de lieu est basée votre activité? Notre atelier se situe au sein d’une entreprise de prototypage.

A quel régime social être vous soumis? Quels sont les avantages et inconvénients? Nous sommes soumis au régime des assimilés salariés. Nous bénéficions d’un salaire « fixe » de base chaque mois ainsi nous n’avons pas à attendre la fin de l’exercice pour nous verser d’éventuelles dividendes. Nous avons également une couverture sociale. En revanche, nous ne pouvons cotiser à la retraite. Quelles sont vos contraintes administratives? Elles sont multiples: dépôt de nom, inscription à la Chambre des Métiers, signature des registres au tribunal du greffe, tenue d’A.G., déclaration de TVA (au réel), validation des comptes par un expert comptable, etc. Avez-vous déposé un nom de marque? Comment? Avez vous fait des recherches d’antériorités sur des appellations identiques? Oui, nous avons déposé le nom de notre marque Beau-Voir auprès de l’INPI après être passées par un cabinet de juristes spécialisés en propriété industrielle pour la recherche d’antériorité. Comment gérez vous la communication autour de votre marque? Nous avons fait le choix d’une communication ciblée et élitiste. Ainsi nous privilégions les publi-communiqués dans des supports directement adressés à notre clientèle (haut de gamme), plutôt que des publicité sur les supports de mode génériques (magazines féminins, etc.). Quelles sont vos stratégies pour trouver des clients? Nous privilégions pour l’instant le bouche à oreille.


SUITE Avez-vous déjà travaillé pour une grande entreprise (type Haute-Couture, luxe)? Est ce différent d’une entreprise plus petite? Pour ma part, j’ai travaillé au sein du département broderie chez Alexander McQueen. La différence principale est principalement les moyens dont disposent chaque département. Ainsi la notion de rentabilité n’est pas la même selon les structures. Elle est réfléchie d’un point de vue macro dans les grands groupes (coût des matières premières, etc.), et de manière plus agile dans les TPE (mutualisation des ressources, optimisation des savoir-faire de chacun, réflexion sur la façon dont le travail doit être exécuté pour éviter d’être refait, etc.) En ce qui concerne le travail de broderie, le souci du détail est plus important dans les TPE, il y a plus de soin apporté aux finitions. Par quels moyens protégez vous vos créations (dessin et modèle, brevet, enveloppe Soleau...)? A ce jour, par des enveloppes Soleau. A l’avenir, nous voudrions déposer un brevet et contracter une protection par huissier. Avez vous déjà eu des problèmes avec la contrefaçon? Si oui, quelles sont les actions que vous avez menées? Pour le moment, nous n’avons pas été confronté à ces problèmes.

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Justine Leforestier Clara Grillet Lucie Robin Anne Sophie Ryo


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