Focus Famille Mag hiver 2018

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HIVER 2018 | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE

L’art de porter du fruit APPRENDRE À VIVRE LE SABBAT

CHOISIR ENTRE SON MARIAGE ET SON ÉGO

ÉLEVER UN ENFANT QUI DONNE AVEC JOIE


f o c u s fa m ille

illustration par ryan tsuen

hi ve r 2018


É ditoria l Chers lecteurs, Il sera peut-être un peu tard pour vous souhaiter nos vœux au moment où vous lirez ces lignes, mais nous tenons tout de même à vous souhaiter une bonne année 2018. Nous prions qu’elle soit pour chacun d’entre vous une année pour vous épanouir en famille, pour grandir dans votre foi, et pour porter des fruits. Et nous espérons que ce magazine vous y aidera. Nous avons longuement hésité avant de choisir le titre de ce nouveau numéro : l’art de porter du fruit. Nous savons combien la vie de famille peut se révéler chargée, et combien nombre d’entre vous croulent déjà sous les tâches à accomplir. Il y a un écueil que nous voulions donc éviter : celui de vous donner l’impression que porter du fruit vous en demanderait encore plus. Et nous ne voulions pas non plus que ce thème vous donne à penser que, pour porter du fruit, il vous faille ressembler à un certain modèle qui ne vous correspond pas. « Les fruits, expliquait le pasteur Chuck Smith, ce n’est pas le résultat de quelque chose que vous pensez “devoir” faire. Les fruits sont le résultat naturel d’une relation. Il continuait ainsi : Dieu ne gère pas des usines. Il fait pousser des jardins. » Ce que nous souhaitons avant tout à travers le thème de ce magazine, c’est de vous donner envie de développer une relation belle et unique avec notre Père céleste. Vous trouverez donc dans les pages qui suivent des articles pour vous inspirer à demeurer en Sa présence. Que ce soit en lisant Sa Parole, en priant, en contemplant sa création, en méditant, ou en faisant de la place dans votre quotidien pour des pratiques qui vous rapprochent de Lui. L’une de ces pratiques pourrait être par exemple de passer du temps dans le silence et la solitude, et d’apprendre ainsi à mieux vous connaitre. En 400 après Jésus-Christ, saint Augustin écrivait dans ses Confessions : « Comment pouvez-vous vous rapprocher de Dieu quand vous êtes loin de vousmême ? Puis il priait : accorde-moi, Seigneur, de me connaitre moi-même afin que je puisse te connaitre. »

Apprendre à se connaitre peut nous sembler être une perte de temps ou une démarche égocentrique. Pourtant cela peut nous conduire à guérir et grandir émotionnellement. Cela peut aussi nous mener à comprendre que nous sommes profondément aimés tel que nous sommes, et nous libérer ainsi du besoin de plaire aux autres. C’est aussi le moyen de découvrir les rêves et dons uniques que Dieu nous a donnés et qu’Il nous invite à développer. « Vivre la vie que Dieu vous a donnée implique de demeurer fidèle à votre vrai vous, écrit l’auteur Peter Scazerro. Cela implique de distinguer entre votre vrai vous et les demandes et voix autour de vous, et de discerner la vision unique, l’appel et la mission que le Père vous a donnés. » Nous espérons donc qu’en refermant ce magazine, vous serez inspirés à faire des vraies pauses dans votre vie, et à apprendre à vivre un peu au ralenti. Afin de vous laisser aimer, et de retrouver du temps pour aimer les autres en vérité en amenant une âme pleine de grâce partout où vous allez. Nous croyons profondément que c’est à travers ces temps de pause et de ressourcement que votre jardin intérieur fleurira, et que vous porterez des fruits en abondance. Bonne lecture, Alexandra Fabre Lopes Éditrice de Focus Famille


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hiver 2018 Focus Famille – Focus on the Family Canada Président Terence Rolston Vice-Président Senior Melanie Hoeppner Président du conseil Dan Loney Éditrice Alexandra Lopes

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Éditeur associé Dominique Ourlin Traductrice Anne Worms

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Magazine Focus Famille par Focus on the Family Canada, Hiver 2018, vol. 10, no. 4, ISSN 1918297x. ©2018 Focus on the Family Canada. Tous droits réservés. Copyright international déposé. Publié par Focus on the Family Canada, une organisation caritative reconnue. Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001. Focus on the Family Canada est une marque déposée de Focus on the Family Canada, 19946 80A Avenue, Langley B.C, V2Y 0J8. Pour contacter Focus Famille, envoyez un courriel à info@focusfamille.ca ou écrivez à Focus Famille, 19946 80A Avenue, Langley B.C, V2Y 0J8. TPS : 10684 5969 RT0001

Imprimé au Canada par Hemlock Harling


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l e s om m a ire

22 CHEMINER DANS SA FOI

22 Apprendre à vivre le sabbat

25 16 Un miracle, pur et simple Aimer Jésus ne s’impose pas

36 34 La proximité avec Dieu : le secret pour retrouver l’espoir dans votre couple

omment j’ai finalement compris le C sens du sabbat et goûté à ses bénéfices insoupçonnés dans ma vie

28 Stop aux paroles vides

31 Réaliser les rêves et projets que Dieu nous met à cœur

36 Élever un enfant qui donne avec joie

6 Le coin lecture

Comment voyez-vous votre vie dans 5 ans ? dans 10 ans ?

Comment enseigner la compassion et la générosité à vos enfants

Apprenez à vos enfants à lire, et à aimer lire

42 Comment prier ?

PRENDRE SOIN DE SON COUPLE

S’INVESTIR DANS SA COMMUNAUTÉ

14 Cinq choses dont votre mari a besoin de votre part

19 Mes voisins sont musulmans

Conseils pratiques (et pas du tout barbant) de Luther à son barbier ÉDUQUER SES ENFANTS

8 Conseils de parents Astuces éducatives de parents à parents

10 Éduquer son enfant Apprécier les personnes âgées

12 Accompagner son ado Enseignez-lui à vivre le plus grand des commandements

Comment mieux discipliner nos enfants en parlant moins

Les besoins de votre mari ne sont peut-être pas ce que vous aviez imaginé

25 Choisir entre son mariage et son égo Comment surmonter mon égoïsme et découvrir un amour plus profond dans mon couple

Les trois secrets relationnels de celui qui reste ancré en Jésus PASSER DU TEMPS EN FAMILLE

Comment Dieu me libère de mes a priori et de mes appréhensions, pour aller à la rencontre de mon prochain

40 Soupe au potiron, poivron rouge et curry Comment vivre dans la communauté de Dieu m’aide à changer de regard sur moi-même

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LE COIN LECTURE

Lis-moi une histoire Apprenez à vos enfants à lire, et à aimer lire pa r a n dr e a vi nl e y j e w e l l

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Voici des conseils donnés par deux auteurs pour vous aider à développer les compétences en lecture de vos enfants, et faire grandir en eux l’amour des livres.

Les conseils de l’auteure Mary Leonhardt : • « Ne faites rien qui puisse laisser penser que la lecture est une corvée. Il est préférable que votre fils lise peu à la maison pour commencer (il lira davantage avec le temps, faites-moi confiance) plutôt qu’il lise beaucoup, mais seulement parce qu’il y est obligé. » • « Les enfants ont parfois besoin de plus de temps avant de savoir lire. Certains souffrent de difficultés d’apprentissage qui rendent la lecture plus compliquée. Certains ont des troubles de l’attention et ont du mal à se concentrer. D’autres ne sont tout simplement pas encore assez matures et ont encore trop de mal à se calmer et se poser pour apprendre quoi que ce soit. Si votre enfant présente une difficulté spécifique, il est important de le faire aider. Mais il est aussi important qu’il sache qu’il a la capacité d’apprendre à lire, cela lui prendra simplement un peu plus de temps. J’ai entendu des élèves me dire : “Je ne lirais jamais correctement, je suis dyslexique.” À l’exception d’un petit pourcentage d’entre eux, cela n’est pas forcément vrai. »

Les conseils de l’auteur Jim Trelease : • « Attendez-vous à de mauvais résultats avec votre enfant si lui apprendre à lire devient une obsession. Les experts en psychologie et en éducation insistent sur l’importance d’un apprentissage non imposé durant les premières années de leur scolarité. “Évitez les pressions et transformez les premiers apprentissages en jeux. Les petits apprennent par le jeu ; ce qu’ils apprennent sous la contrainte ne leur collera pas à l’âme”, voilà le conseil que donnait Platon aux parents. » • « Une autre erreur majeure est d’arrêter trop tôt de lire à votre enfant. Plus les enfants grandissent et moins on leur fait la lecture, que ce soit à la maison ou à l’école. Les parents ou les professeurs se disent : “Il est parmi les meilleurs en lecture de sa classe. Pourquoi continuerais-je à lui faire la lecture ?” La raison de continuer à lui lire des livres, c’est que la capacité d’écoute d’un enfant est généralement plus grande que sa capacité de lecture. Les enfants sont capables d’écouter et comprendre des histoires plus compliquées et intéressantes que tout ce qu’ils peuvent lire seuls. » Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2009 Focus on the Family. Traduction : © 2017 Focus on the Family. Utilisation autorisée.

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LE COIN LECTURE

Des livres à lire à haute voix Voici quelques livres pleins d’humour à lire ensemble, pour rire et transmettre l’amour de la lecture à vos enfants.

DÈS 9 ANS

La potion magique de Georges Bouillon

Roald Dahl, 1981

Lorsqu’il se met en tête de préparer la plus extraordinaire des potions pour sa vieille mégère de grand-mère, George ne se doute pas de tous les évènements que cela va déclencher. Avec une ima gination d’enfant, Roald Dahl nous entraine dans une aventure drôle et inattendue. Ne tentez pas l’expérience à la maison, les enfants !

DÈS 9 ANS

Les contes rouges du chat perché

Marcel Aymé, 1963

Un chat qui parle ? Oui, et tout comme le cochon, le chien ou le vieux cheval de cette ferme où vivent les jeunes Delphine et Marinette, qui ne sont pas à une bêtise près. Découvrez ces chroniques tendres et pleines d’humour où les animaux sont parfois plus sages que les hommes qui s’occupent d’eux.

DÈS 3 ANS

Les Malheurs de Sophie

D’après la Comtesse de Ségur, 1858 Une version cour te et rythmée de ce grand classique de la littérature enfantine. Les aventures et les fa céties de Sophie n’ont rien perdu de leur charme. À lire ou à écouter avec vos enfants sans modération.

DÈS 6 ANS

La belle lisse poire du prince de Motordu

Pef, 1980

Je u x d e m o t s e t m é l i mélo. Un festival de loufoqueries qui rendent la lecture de ce livre aussi drôle qu’étonnant. Amusez-vous à retrouver le vocabulaire remplacé… et à inventer d’autr es jeux de mots rigolos.

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CONSEILS DE PARENTS

Astuces éducatives de parents à parents

La Boîte à mercis

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Mes enfants se plaignaient toujours quand il fallait écrire des mots de remerciements pour les cadeaux reçus à Noël et à leurs anniversaires. Pour en faire une activité agréable et non plus une corvée, mon mari et moi avons rempli une boîte à chaussures de cartes et de papiers colorés, avec du matériel de décoration récupéré à droite à gauche. Pour les motiver à utiliser la boîte à mercis la règle est d’écrire leurs mots de remerciement après avoir ouvert leurs cadeaux, mais avant de jouer avec. Cela les aide à s’y mettre sans tarder. — Sarah Nuss

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Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2017 Sarah Nuss. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2014 Julie Reece-DeMarco. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

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Faire du sport avec les préados

Ayant quatre enfants qui pratiquent différents sports, je ne pensais pas avoir à me soucier de garder ma famille en forme. Mais j’ai remarqué que les activités sportives et compétitions ne leur procuraient pas toujours la joie que je souhaitais qu’ils associent à l’exercice. Nous avons décidé de leur apprendre que le sport peut être amusant, tout en restant compétitif et gratifiant. Chaque semaine, nous mettons du temps à part pour pratiquer une activité sportive tous ensemble. La première semaine, nous avons trouvé du matériel de tir à l’arc d’occasion, puis avons emmené les enfants dans un champ où nous avons improvisé une séance de tir à l’arc. Ils ont vraiment aimé ça. Nous avons acheté des guides recensant les randonnées à faire dans la région et les bons endroits pour faire du vélo. Les enfants peuvent choisir où ils veulent aller à tour de rôle. Une semaine, on peut faire une balade sur la plage et la suivante, dévaler une piste cyclable réputée. On a aussi participé à des parties de football ou de volleyball improvisées, organisé des tournois de marelle ou de Hula Hoops et autres championnats maison. Ces partages sportifs en famille nous ont vraiment rapprochés et ont appris à mes préados à aimer être actifs. — Julie Reece-DeMarco


CONSEILS DE PARENTS

Ménage à la courte paille

Mes enfants étaient assez grands pour m’aider à tout ranger après le repas, mais je peinais à répartir les tâches et les superviser. J’ai donc mis sur pied un système facile à mettre en œuvre. Quand le repas est terminé, tout le monde débarrasse la table et on se réunit dans la cuisine. J’ai dans les mains des bâtonnets de bois où sont notées les tâches à accomplir et chaque enfant en pioche un (sans voir ce qui est marqué dessus). J’ai quatre enfants, donc chaque soir, je propose quatre tâches, comme passer le balai, nettoyer la table, remplir le lave-vaisselle ou sortir la poubelle. Et j’ai rajouté une règle : tout le monde reste dans la cuisine jusqu’à ce que tout soit fini. Cela encourage les enfants à travailler en équipe et à s’entraider pour que le travail soit plus vite terminé. — Rachel Schmoyer Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2015 Rachel Schmoyer. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

Prières et longues chevelures

Ma fille de six ans a des cheveux très longs qui sont magnifiques, mais cela prend toujours longtemps pour les sécher après le bain. Alors j’ai pris l’habitude de lui demander de prier avec moi pendant que je lui sèche les cheveux. Nous citons les personnes qui selon nous ont besoin de prière et nous prions pour chacune d’elles. C’est très vite devenu notre petit rituel d’après le bain. — Claire McGarry Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2017 Claire McGarry. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

Peurs et difficultés à s’endormir

Pendant des années, ma fille avait des angoisses au moment du coucher qui l’empêchaient de s’endormir sereinement. Il lui arrivait souvent de se lever vers minuit en se plaignant de ne pas arriver à dormir. Quand elle a eu 7 ans, j’ai fabriqué un petit « livre pour dormir », afin de l’aider face à ses peurs. Je lui ai proposé d’allumer sa lampe de chevet quand elle n’arrivait pas à dormir, et de le lire avant de sortir de sa chambre. Dedans, j’avais noté cinq rappels, comme : « N’oublie pas de prier et de demander à Dieu de te détendre » et « Papa et maman sont juste à côté, tu n’es pas seule ». J’y ai aussi rajouté des images, comme une photo de nous tout sourire, et des versets bibliques simples. La dernière page disait : « Encore réveillée ? Cesse de t’inquiéter, choisis un verset (comme le Psaume 4.8 par exemple) et médite-le. » Ça a marché ! Ma fille a trouvé du réconfort – et le sommeil – en se rappelant ces vérités quand elle se sentait envahie par la peur. — Christa Sterken

Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2014 Christa Sterken. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. HIVER 2018

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ÉDUQUER SON ENFANTS

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ÉDUQUER SON ENFANTS

Apprécier les personnes âgées Enrichissez la vie de vos enfants en leur apprenant à respecter et chérir leurs aînés pa r c i ndy m . jone s

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Les visites que nous rendions à ma grand-mère avec mes enfants étaient souvent des occasions propices pour leur apprendre à respecter et à estimer leurs aînés. Ces moments étaient agréables, jusqu’au jour où Bobby, ma grand-tante acariâtre, a emménagé avec ma grand-mère. Son attitude, son apparence et son fauteuil roulant lui donnaient une image si menaçante que mes enfants avaient littéralement peur d’elle.

MAMIE BOB Mamie Bob est devenue pour nous une leçon de vie et un défi. Elle n’avait pas d’enfants et avait été abandonnée par son mari lorsqu’elle s’était retrouvée en fauteuil roulant. J’avais enseigné à mes enfants l’importance de prendre soin des personnes âgées et de chercher comment répondre à leurs besoins. Alors agir de même envers mamie Bob aurait dû se faire tout seul, sauf que… mamie Bob était particulièrement peu aimable. Bien qu’elle savait que mon fils souffrait d’asthme, elle continuait de fumer devant lui deux cigarettes à la fois. Mamie Bob se plaignait et refusait de manger ce que préparait ma grandmère. Elle n’était d’accord avec rien et s’immisçait souvent dans des conversations qui ne la concernaient pas. Un jour, elle nous a même lancé une chaussure parce que nous ne faisions pas les choses à sa façon !

LE DÉFI Bien qu’interagir avec ma grand-tante était un réel défi, j’ai continué à encourager mes enfants à se montrer polis et à ne pas interrompre mamie Bob quand elle parlait. Petit à petit, ils ont ainsi commencé à en connaître plus sur sa vie.

Elle racontait des souvenirs de sa jeunesse, et mes enfants étaient curieux de savoir comment elle avait grandi. Au bout de quelques mois de visites, mamie Bob commença elle aussi à s’intéresser aux activités des enfants. Se rendre compte qu’ils avaient des points d’intérêt en commun a aidé mes enfants à développer leur relation avec elle. Quand nous passions devant un vieux film ou un livre dans les magasins, je leur rappelais que mamie Bob avait sûrement dû lire ces livres et regarder ces films quand elle était plus jeune. Je voulais qu’ils réalisent que ses centres d’intérêt n’étaient peut-être pas si différents des leurs. Très vite, des choses de leur quotidien ont commencé à leur faire penser à elle et ils se sont mis à évoquer régulièrement leur arrière-grand-tante. En apprenant ainsi à mieux la connaître, mes enfants avaient pu dépasser leur première impression négative pour la voir comme quelqu’un qui leur avait beaucoup ressemblé et qui, par certains aspects, leur ressemblait encore.

NOTRE RÉPONSE Avant de nous rendre chez ma grand-mère, je rappelais à mes enfants les bonnes manières : serrer la main pour dire bonjour, s’exprimer clairement et regarder les gens dans les yeux. À travers ces interactions, ils se sont sentis de plus en plus à l’aise avec mamie Bob et ils ont appris que tout le monde mérite d’être apprécié et valorisé, même si c’est seulement parce qu’ils ont été créés à l’image de Dieu. Le cœur de mamie Bob aussi s’est adouci et mes enfants ont alors compris que parfois, la personne la plus difficile à aimer a en fait simplement besoin d’une dose supplémentaire d’amour. Extrait du site focusonthefamily.com © 2010 Cindy M. Jones. Tous droit réservés. Utilisation autorisée.

Se rendre compte qu’ils avaient des points d’intérêt en commun a aidé mes enfants à développer leur relation avec elle.


ACCOMPAGNER SON ADO

Enseignez-lui à vivre le plus grand des commandements Comment vivre d’une manière qui inspire nos adolescents à aimer Dieu et aimer leurs prochains ?

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par marc fey

Soyons honnête : l’un des plus grands défis en tant que parent est d’enseigner à nos ados à considérer les besoins des autres avant leurs propres besoins et désirs, à servir plutôt qu’à être servi, à donner plutôt qu’à recevoir. J’estime que mon fils de quinze ans est une personne plutôt aimable qui cherche à répondre aux besoins des autres, mais quand je vois mes propres luttes contre l’égoïsme, je sais qu’il a encore un sacré bout de chemin à parcourir dans ce domaine. J’ai moi-même tellement à apprendre sur la manière de lui enseigner à mener une vie tournée vers les autres.

le défi Passer de notre position « égoïste » à une position « altruiste » est le défi de toute une vie. C’est pourtant exactement ce à quoi Dieu nous appelle. Et Il nous promet même que c’est à travers cela que nos vies trouveront réellement du sens et une direction. Quand vous essayez d’apprendre à votre adolescent à vivre de manière altruiste, rappelez-vous les points suivants : • Soyez vous-même un modèle dans ce domaine en laissant de la place et du temps dans votre vie pour les autres et en vous centrant sur ce qui est important aux yeux de Dieu. • Apprenez-lui à défendre la cause des laissés pour compte, des exclus et des plus faibles. • Transmettez-lui une vision chrétienne du monde pour que sa motivation vienne de Dieu plutôt que d’une simple adhésion superficielle à certains types de comportements.

un exemple frappant Il y a plusieurs années, deux psychologues ont mené une expérience auprès d’étudiants séminaristes pour voir lesquels d’entre eux s’arrêteraient pour aider une personne en détresse. L’étude était inspirée de l’histoire du bon samaritain. Vous vous rappelez de l’histoire en Luc 10 : Jésus y loue la réponse d’un jeune homme qui avait compris que la loi entière pouvait être résumée dans le fait d’aimer Dieu de tout notre cœur, et d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Mais ensuite, le jeune homme, voulant se justifier, demande à Jésus : « Qui est mon prochain ? » Et c’est là que Jésus

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rapporte l’histoire du bon samaritain. Donc en s’appuyant sur la vérité énoncée dans ce passage, les psychologues ont mis sur pied un scénario dans lequel ils demandaient aux étudiants de préparer un petit message sur un sujet biblique, puis de se rendre dans un immeuble voisin pour le présenter. Sur le chemin, les étudiants croisaient un homme affalé au sol, toussant et gémissant, clairement en détresse. Qui allait s’arrêter pour l’aider ? Pour essayer de prédire qui s’arrêterait, les psychologues ont étudié les raisons pour lesquelles ces jeunes gens étaient rentrés au séminaire et leurs croyances concernant l’aide à autrui. Ils les ont aussi mis en condition en leur rappelant l’histoire du bon samaritain avant qu’ils ne partent faire leur présentation. Cependant, ils ont constaté qu’aucun de ces facteurs n’indiquait clairement qui allait s’arrêter pour aider l’homme en détresse. En revanche, ils ont découvert qu’il existait un facteur efficace pour prédire le comportement des étudiants : le temps. Chaque séminariste recevait l’une de ces deux instructions avant de partir : « Tu es en retard. Ils t’attendent depuis quelques minutes, alors dépêchons-nous. » Ou bien « Ils ne seront prêts à te recevoir que d’ici quelques minutes, mais on peut quand même commencer à y aller. » Wow ! Vous avez vu ça ? Le facteur déterminant pour savoir si un homme en détresse allait recevoir de l’aide ou non de la part des étudiants était le temps dont ils disposaient.

libérer du temps pour être attentif aux autres Regardez de près votre emploi du temps, vos routines et votre vie de famille. Pour faire de la place à une manière de vivre altruiste, faites du tri, mettez certaines choses de côté. Laissezvous une marge pour servir les autres. Peut-être que pour l’instant vous ne voyez aucun homme en détresse, mais vous pouvez être certain que si vous faites de la place pour lui dans votre vie, non seulement vous allez voir cet homme, mais vous aurez aussi le temps de vous arrêter pour lui. Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2005 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.


ACCOMPAGNER SON ADO

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Cinq choses L E S B E S O I N S D E V O T R E M A R I N E S O N T P E U T- Ê T R E P A S C E Q U E V O U S AV I E Z I M A G I N É

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Récemment, mon mari Greg et moi avons participé à un séjour à travers la Thaïlande et la Malaisie avec d’autres couples mariés. Voyageant de port en port, nous nous sommes arrêtés sur une petite île isolée où nous nous sommes inscrits pour une randonnée facile à travers la forêt tropicale. L’excursion incluait la visite d’un magnifique lac aux reflets turquoise, d’un sanctuaire pour tortues et d’une plage surnommée « la plage aux singes ». Tout cela semblait particulièrement excitant et nous nous préparions à une journée extraordinaire ! Mais après ce qui semblait être des kilomètres de marche harassante au milieu d’une végétation dense et étouffante, nous avons commencé à nous demander quand cette randonnée soi-disant « facile » allait se terminer. Nous avons finalement traversé un pont suspendu, pour nous retrouver les pieds dans le sable. Sur notre droite, il y avait un énorme trou complètement sec que notre guide nous a présenté comme étant le lac turquoise. « Il est encore asséché en mai », a-t-il expliqué. Nous avons continué notre route vers le « sanctuaire des tortues » où nous avons aperçu quelques bébés tortues barbotant dans ce qui ressemblait à une piscine en plastique pour enfants. Pour finir en beauté, nous sommes arrivés sur « la plage aux singes » où deux pauvres singes nous attendaient, attachés par une laisse à un arbre. Notre espoir avait une fois de plus été déçu. Pourtant, à ma grande surprise, notre petite aventure n’a pas

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été complètement ratée puisque je garde un très bon souvenir du moment où je me suis retournée pour voir l’un des singes installé sur la tête de Greg. La randonnée n’avait pas vraiment été à la hauteur de mes espérances, mais encore une fois, Greg avait su amener du rire et de l’aventure à notre mariage ! En passant du temps au cours de ce voyage à nous remémorer nos vingt-cinq années de mariage, Greg et moi avons ri, nous avons pleuré et nous avons parlé des attentes que nous avions en commençant ce chemin ensemble. Tout comme pour notre randonnée exotique, Greg et moi pouvons confesser sans hésitation que certaines de nos attentes face au mariage étaient irréalistes. Cela fait un quart de siècle que nous avons entamé cette aventure ensemble, et j’ai appris quelques petites choses sur ce dont mon mari a besoin ou ce qu’il désire de ma part. Mais plus important encore, j’ai fini par comprendre que ces besoins sont communs à la plupart des hommes. Peut-être que c’est aussi le cas de votre mari. Certains des besoins de votre conjoint vous surprendront peut-être, car ils sont très différents des vôtres, mais je suis certaine que vous pouvez apprendre, tout comme je l’ai fait, à dépasser les attentes que vous vous étiez faites, pour construire un mariage qui dure. En faisant des recherches à ce sujet, j’ai découvert entre autres cinq choses dont un mari a besoin de la part de son épouse :

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Il a besoin que vous preniez soin de Il a besoin de votre amitie.Votre mari n’a pas vous.Tout mari a besoin que sa femme prenne soin de son simplement envie de trouver une amie en vous, il en a besoin. propre bien-être. Une épouse qui cherche sans cesse à donner à l’autre tout en se sentant elle-même vidée va finir par s’épuiser complètement et peut-être aussi par devenir amère. Occupezvous de vous, physiquement, mentalement, émotionnellement, spirituellement. Cela sera aussi précieux pour lui que pour vous.

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Il a besoin de votre soutien et de vos encouragements.Au cours de ses recherches, la

docteure Terri Orbuch a suivi 373 couples sur plus de vingt ans. Plusieurs choses sont surprenantes dans ce qu’elle a découvert. Par exemple, les hommes ont plus besoin d’être encouragés de la part de leur femme que l’inverse ! Sachant cela, vous pouvez l’encourager de manière intentionnelle, sachant qu’il en a réellement besoin.

3.

Il a besoin de votre respect.Vous avez la merveilleuse opportunité de respecter votre mari dans le rôle de chef de famille que Dieu lui a confié. Sage est la femme qui comprend que disputer à son mari la place de leader dans le foyer ne peut qu’abîmer son mariage parce que c’est un manque de respect envers son mari.

Des recherches ont prouvé que les hommes qui considèrent leur femme comme leur meilleure amie se disent deux fois plus satisfaits dans leur mariage que les autres.

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Il a besoin de contact physique et d’intimite sexuelle.En cherchant à mieux

comprendre en quoi Dieu a créé les hommes et les femmes de manière différente sur le plan sexuel, vous aurez un regard plus éclairé sur l’homme que vous aimez. Que vous soyez mariée depuis six mois ou depuis soixante ans, vous pouvez toujours apprendre à mieux connaître les besoins de votre époux et grandir en tant qu’épouse. Regardez au-delà de vos attentes personnelles et prenez le temps d’expérimenter la joie qu’il y a à vivre les défis, les merveilles et les mystères de ce voyage qui s’appelle le mariage ! Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2017 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

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Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. – Proverbes 22.6 –

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AIMER JÉSUS NE S’IMP OSE PAS

pa r j e re my favre au

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Je suis un parent plutôt novice. Bien que j’aie trois garçons, mon ainé a seulement six ans. De ce fait, je n’ai encore rien vu des questions sophistiquées qui émergent à la préadolescence ni des crises de silence ou des abus verbaux qui semblent inévitablement accompagner l’adolescence. Mais je me sens néanmoins dépassé par mon incapacité à inculquer à mes enfants les valeurs qui me tiennent à cœur, et en particulier l’amour pour Jésus, sans lequel la vie n’a pour moi aucun sens. Ce n’est pas que mes enfants ne m’écoutent pas, ou qu’ils ne sont pas désireux d’apprendre. Ils entendent, ils retiennent et ils répètent les versets bibliques tout autant que les principes que nous en retirons. Mais bien qu’à la surface je puisse percevoir une certaine croissance, ou tout du moins une augmentation de leurs connaissances, je m’inquiète de ce qui se passe au plus profond de leur cœur. Il est simple d’élever un enfant avec une culture chrétienne : exposez-le autant que possible aux choses dites « chrétiennes », et comme tout enfant il absorbera les mœurs de son environnement. Mais élever un enfant pour qu’il aime Jésus de tout son cœur, ce n’est rien de moins qu’un miracle. Cela ne s’impose pas. Il existe bien sûr une panoplie de ressources excellentes pour éduquer et inspirer vos enfants vers les voies de Dieu. Ces outils, tout parent devrait s’en prévaloir. Il existe aussi des manuels d’instruction pour les parents, qui nous aident à corriger le tir de notre approche parentale nécessairement influencée par notre propre expérience et par les tendances de la société. Toutes ces ressources sont bonnes, et rares sont les parents qui diront ne pas en avoir profité. Néanmoins, toutes ces choses ne pourront pas changer le cœur de votre enfant. Pour quelle raison vous dis-je ces choses ? Ce n’est pas pour que vous abandonniez ce que vous faites et laissiez tout simplement la nature suivre son cours. Ce n’est pas non plus pour vous préparer à adopter la nouvelle méthode parentale que je viens de découvrir, car je n’ai rien de la sorte à vous offrir.

Je désire simplement vous inviter à tourner les yeux vers les cieux, vers Dieu lui-même, notre Sauveur, le seul qui peut aussi sauver nos enfants.

Je lève les yeux vers les monts : d’où le secours me viendra-t-il ? Mon secours vient de l’Éternel qui a fait le ciel et la terre. Il te gardera des faux pas, celui qui te protège ne sommeillera pas. – Psaume 121.1-3 – La Bible est remplie de promesses à notre égard et à l’égard de nos enfants. Le verset qui suit est peut-être le mieux connu. C’est un verset auquel d’innombrables parents chrétiens s’accrochent, que leurs enfants soient tout-petits ou dans la cinquantaine :

Instruis l’enfant selon la voie qu’il doit suivre ; et quand il sera vieux, il ne s’en détournera pas. – Proverbes 22.6 – Ce verset, tout comme les multiples passages bibliques qui nous promettent la guérison, la provision et la paix, n’est pas un talisman censé nous protéger de tout malheur si nous le serrons suffisamment fort contre notre cœur. Ce n’est pas non plus un critère servant à juger notre qualité parentale : « Si ton enfant suit Jésus, tu l’as suffisamment bien instruit dans la foi. S’il ne suit pas Dieu, tu as été un mauvais parent. Meilleure chance la prochaine fois ! » Ces mauvaises interprétations condamnent les parents dont le cœur est déjà appesanti par l’égarement de leurs enfants et détournent leurs regards de l’unique endroit où se trouve leur secours.

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En fait, ce verset est l’un des principes que Dieu nous a légués pour la vie en tant qu’êtres humains et il nous donne un aperçu de son cœur. Une bonne interprétation serait tout simplement : « Ce qu’un enfant portera au profond de son cœur, il le portera encore lorsqu’il sera adulte. » Le hic, par contre, c’est qu’aucun parent n’est capable d’aller porter son instruction jusqu’au fond du cœur de qui que ce soit. Le Saint-Esprit est la seule personne capable de parler au fond du cœur, de changer un cœur de pierre en cœur de chair, et de déverser l’amour de Dieu en quiconque pour que cela devienne une source jaillissante d’eau vive (Ez. 36.26, Rom. 5.5, Jean 7.38). Aussitôt que nous nous responsabilisons pour un travail que Dieu seul peut faire, nous nous exposons à la défaite et au découragement, et ne profitons pas du secours que Dieu désire nous accorder. Hier soir, j’ai peiné à faire comprendre à mon fils pourquoi son comportement était mal, et pourquoi reconnaître sa faute et recevoir le pardon — tout autant celui de ses parents que celui de Dieu — était un cadeau. J’ai partagé comment l’amour de Jésus qui me pardonne de tout péché est le plus beau cadeau que j’ai reçu, et comment m’approcher de lui est ce qui me donne une joie comme nulle autre. Mais mon fils n’a eu aucune réaction. Aucun regret. Rien. J’étais découragé, abattu, et j’avais une perspective assez floue de l’avenir. Que faire ? Quelques heures plus tard, j’ai regardé mon fils qui dormait, et j’ai compris plus sensiblement que jamais auparavant que voir Dieu comme « Notre Père », c’est une révélation essentielle à tout chrétien. Dieu nous aime et son cœur soupire après notre réconciliation avec lui. Il veut nous accorder son pardon, car sans lui nous n’expérimenterons jamais la guérison qui nous permettra de vivre en tant qu’êtres humains restaurés à l’image divine — la condition originelle pour laquelle nous avons été créées.

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Que pouvons-nous donc faire ? Nous devons placer nos enfants, y compris leur état spirituel, dans les mains de Dieu. C’est Dieu qui place la semence dans le cœur d’une personne et qui lui permet de grandir. Il est celui qui peut révéler son amour à une femme sur son lit de mort et à un gamin de trois ans au beau milieu d’un terrain de jeu. Le Saint-Esprit travaille jour et nuit à restaurer les liens brisés entre Dieu et l’humanité. Rien ne limite sa présence et son pouvoir. Il sait planter les graines dans les cœurs de nos enfants et les porter jusqu’à maturité. (1 Th. 5.23-24) Il sait compléter l’œuvre qu’Il a commencée. Je ne vais pas cesser de prier avec et pour mon fils. Je ne vais pas non plus arrêter de lui lire la Bible ou des histoires qui l’inspirent vers Dieu et vers la vie qu’Il souhaite pour nous. Et vous ne devez pas vous arrêter non plus. Mais ce que nous devons faire avant tout, c’est de lever les yeux vers celui en qui nous trouvons le refuge, le secours, et les promesses dont nos cœurs ont besoin dans les bons comme les mauvais jours. Ne vous laissez pas abattre par ce que vous voyez ; ne vous laissez pas condamner par le parcours de ceux que vous aimez. Levez les yeux et voyez Dieu le Père, celui qui aime vos enfants encore plus que vous, et invitez le Saint-Esprit à accomplir en vos enfants le miracle que lui seul est en mesure de faire. Vous n’avez pas pu vous sauver vous-mêmes, vous ne pourrez pas non plus sauver vos enfants. Créer un cœur qui aime Jésus, c’est un miracle dont seul le Saint-Esprit est l’auteur. Mais Il est fidèle, Il le fera. Jeremy Favreau est auteur et leader créatif chez Pouvoir de Changer – Étudiants. Passionné des grandes questions, il est toujours prêt à dialoguer sur l’évangile, la culture et leurs innombrables points de rencontre. Lui et son épouse Selene résident à Montréal et sont parents de trois garçons. Tous droits réservés © 2017 Jeremy Favreau. Utilisation autorisée.


COMMENT DIEU ME LIBÈRE DE MES A PRIORI ET DE MES APPRÉHENSIONS, POUR ALLER À LA RENCONTRE DE MON PROCHAIN

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Mes voisins sont musulmans. Rien de surprenant en ce temps où de plus en plus de familles migrent en quête de jours meilleurs dans ce monde tourmenté qui est le nôtre. Leur arrivée peut aussi être liée à bien d’autres facteurs, comme celle de chacun d’entre nous… Quelle ne fut pas ma surprise, l’autre jour, en sortant de l’ascenseur, d’être accueillie sur le palier par une petite table avec des biscuits et une tasse de thé. La voisine est alors sortie de chez elle pour me convier à me servir. « C’est pour le mariage de notre fils ! Servez-vous ! Cela nous fait plaisir ! Entrez ! » Bien sûr, je n’avais pas le temps, et je l’ai donc remerciée poliment en passant mon chemin. Quelques moments plus tard, je me suis sentie très… bête. Honteuse. Embarrassée. Moi qui suis chrétienne, qui me veux sociable et ouverte aux autres, prête à les accueillir avec leurs différences, j’ai raté une occasion si belle et facile d’établir le contact, de faire connaissance, d’être tout simplement une bonne voisine. J’ai beau tourner cela dans tous les sens, je ne vois qu’une explication : la peur. La peur de l’autre. Surtout s’il est différent. Surtout si je ne le connais pas. Plus encore s’il ne parle pas comme moi, ne s’habille pas comme moi, ne pense pas comme moi, ne croit pas comme moi. « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Ainsi parle Jésus dans Jean 8.31-32. J’ai toujours pensé que c’était une bonne nouvelle pour celui qui s’approche de Dieu pour la première fois. Certes, la vérité de l’évangile libère celui qui devient chrétien et disciple de Jésus. Mais de toute évidence, Jésus s’adresse d’abord ici à ses disciples. Ce sont eux qui ont besoin d’être libérés. En fait, c’est moi. Libérée de mes a priori. De mes préjugés. De mes appréhensions. De mes jugements. De mes peurs de l’autre. On attribue à Albert Einstein ces propos : « Triste époque que celle où il est plus difficile de briser un préjugé qu’un atome ». Propos plus vrais que jamais, y compris dans ma propre vie. Face à mes propres a priori et préjugés envers ceux d’une autre couleur de peau, culture ou religion, certaines paroles de la Bible me bousculent, m’encouragent, me poussent à apprendre à aller à la rencontre de mon prochain, quel que soit son arrière-plan, et ses opinions ou convictions :

« Il n’y a pas de peur dans l’amour ; au contraire, l’amour parfait chasse la peur. » 1 Jean 4.18 Si ce verset souligne que je n’ai plus à craindre le jugement de Dieu, il s’applique certainement aussi à mes rapports avec les

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autres. L’amour de Christ triomphe de la peur du rejet ou du conflit. Je n’ai donc pas à avoir peur de mon prochain. L’amour est une arme puissante pour toucher les cœurs et me garder de toute agressivité ou dureté dans mon approche des autres, quels qu’ils soient.

« Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. » 1 Jean 4.4 Que Dieu me garde d’être provocatrice en attaquant quiconque à coups de versets bibliques. Ce n’était certainement pas l’approche de Jésus, et ne devrait en aucun cas être la mienne. L’apôtre Pierre, qui a pourtant souvent été impulsif avant que l’Esprit ne le transforme, va jusqu’à dire : « Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous [et non à vous défendre !], devant tous ceux qui vous en demandent raison, mais faites-le avec douceur et respect, en gardant une bonne conscience » (1 Pierre 3.15-16). Je pense à ce chrétien qui, désireux de partager la bonne nouvelle avec un collègue musulman, l’a invité durant des mois à prendre le café au moment de leur pause, juste pour lui demander de partager avec lui ses croyances afin de mieux le comprendre. Le jour est venu où les rôles ont été inversés. Le musulman demanda à son tour au chrétien de lui présenter sa foi. Au fil des rencontres, le Seigneur s’est révélé à lui jusqu’au jour où, des mois plus tard, il a accueilli Jésus-Christ comme son Sauveur et Seigneur personnel. Chaque « prochain » que je croise dans la rue, dans mon immeuble, dans quelque lieu public ou au hasard du chemin est avant tout une créature de Dieu. Une œuvre d’art du Créateur. Un être fait pour adorer. Pour être aimé. Pour aimer en retour. Et si cet amour devait passer par moi ?

« Soyez donc prudents comme les serpents et purs comme les colombes. » Matthieu 10.16 Il ne s’agit pas de dire oui et amen à tout, de faire semblant d’être d’accord sur tout, de compromettre mes convictions. Non, toutes les religions ne sont pas les mêmes. Non, nous ne prions pas forcément tous le même Dieu. Non, il ne suffit pas de scander « Aimez-vous les uns les autres ». L’évangile est certes un message de tolérance, mais aussi de cohérence. Je ne peux renier la foi qui m’est chère, mais je refuse de la présenter avec un sentiment quelconque de supériorité. Nous sommes tous des créatures à l’image de Dieu appelées à devenir des enfants chéris de Dieu en plaçant notre confiance en Jésus.


« Conduisez-vous avec sagesse envers les gens de l’extérieur et rachetez le temps. Que votre parole soit toujours pleine de grâce et assaisonnée de sel, afin que vous sachiez comment il faut répondre à chacun. » Colossiens 4.5-6 Pas trop de poivre. Plutôt du sel. Affirmer ma foi, certes. L’imposer, jamais. Seul le Saint-Esprit convainc. Personne ne parle mieux de Dieu que Dieu lui-même. Je ne suis qu’un témoin de la grâce de Dieu, et c’est déjà un immense honneur et un privilège. Dans le fond, je peux faire une multitude de petits pas vers ceux que je ne connais pas, ne comprends pas forcément, et dont j’ignore tout ou presque de leur culture et de leurs croyances. Et si mon voisin se crispe ou prend quelque distance le jour où j’ose enfin parler ouvertement de Jésus, de sa grâce, de son amour, de son salut ? Je veux continuer à l’aimer, le bénir, le saluer, lui rendre service quand et comme je le peux. À quoi bon prétendre que l’amour de Dieu est « inconditionnel » si le mien est conditionnel au fait que mon interlocuteur accueille mon message et soit d’accord avec moi ?

« Votre lumière doit briller devant tous les hommes, pour qu’ils voient le bien que vous faites et qu’ils en attribuent la gloire à votre Père céleste. » Matthieu 5.16 Dans tous les cas, je veux garder ma porte ouverte au contact, à l’échange, à la poursuite du dialogue, en veillant à le parsemer d’actes de bonté, de modestes services rendus ici et là, sans rien attendre en retour, si ce n’est le privilège d’arroser la semence plantée dans les cœurs. Quelques bonnes pistes pour mieux partager sa foi avec ses amis musulmans : http://www.lueur.org/textes/temoigner-musulmans http://mena-france.org/temoigner-aux-musulmans.html http://30jours.org/wp-content/uploads/2017/04/Livret2017.pdf Focus Famille © 2017 Monique Linourdi. Utilisation autorisée.

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C O M M E N T, A P R È S D E S A N N É E S D E F R U S T R AT I O N , J ’A I F I N A L E M E N T C O M P R I S L E S E N S D U S A B B AT E T G O Û T É À S E S B É N É F I C E S I N S O U P Ç O N N É S D A N S M A V I E

pa r de de nic hol son Sabbat (nom masculin) : jour mis à part pour le repos et l’adoration. Selon Exode 20.8, le sabbat est un jour de repos que Dieu nous commande de respecter comme étant saint, Dieu lui-même s’étant reposé après sa création. « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous donnerai du repos. Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. » Matthieu 11.28-29

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« Souviens-toi de faire du jour du repos un jour saint. » Exode 20.8

Il y a un moment de cela, mes tentatives pour respecter le sabbat n’étaient pas très… efficaces. Je ne savais pas vraiment en quoi le sabbat consistait. Je suis passée par des phases de confusion, de frustration et me suis souvent sentie incapable de le « tenir », ce qui m’a poussée à ignorer complètement le concept de sabbat. Je traversais des cycles qui ressemblaient un peu à cela : Je décidais : maintenant, nous allons nous y mettre ! C’est un jour saint et important. Nous devons honorer Dieu dans ce domaine. Mais comment ? Quelle est la formule ? Quelles sont les règles ? (Je suis très douée pour suivre les règles, un peu comme les pharisiens...) Pas de travail. Pas de courses. On s’assoit sur le canapé et on regarde dans le vide… Et maintenant ? Nous sommes censés ne rien faire !

Cela me paraissait plus être fou qu’être saint. De plus, j’essayais toujours de faire cela le dimanche. Je pensais que le Sabbat était réservé au dimanche, le jour du Seigneur. Mais les dimanches, il fallait se lever tôt pour aller à l’église, courir pour ne pas être en retard tout en préservant l’harmonie familiale. Je m’occupais de l’école du dimanche, des goûters des enfants, il y avait souvent des réunions après l’église, puis il fallait préparer le repas de midi… En outre, le dimanche était le seul jour où l’on pouvait inviter des gens ou être soi-même invité, et puis c’était la panique du dimanche soir pour tout préparer pour la semaine à venir, les devoirs, la lessive et autre. Sans parler de la baisse de moral qui vient avec la perspective du lundi qui approche. J’étais de ces parents en mode survie perpétuelle. Les dimanches n’avaient rien de reposant. J’en sortais encore plus fatiguée. Alors j’ai commencé à accumuler du ressentiment.

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Conclusion ? Plus de fatigue et un sentiment d’amertume croissant. Ça ne pouvait pas être ça, le sabbat. Bravo ! J’ai encore échoué lamentablement. Je suis une personne horrible, nulle, impie et aigrie et je passe mon temps à désobéir aux dix commandements. À ce stade-là, je changeais de façon de penser : En fait, peutêtre que le sabbat ne nous concerne pas vraiment. Que c’est un truc de l’ancien temps. Peut-être que ce n’est pas essentiel. C’est probablement le moins important des commandements. Après tout, il ne s’agit que de notre repos. Pas de choses vraiment graves comme le meurtre ou le vol. Peut-être que ce n’est pas pour les mères de jeunes enfants ou qu’il s’agit juste d’un un joli conte de fées. Le repos n’est pas bien vu par notre société et il a parfois l’air inatteignable de toute façon ! Le sabbat peut retourner prendre la poussière sur l’étagère. Et puis je n’y pensais plus pendant un moment. Un long moment. Et puis, depuis ce moment où j’ai décidé que le sabbat n’était pas pour moi, le Seigneur m’a embarquée sur un extraordinaire chemin de guérison. Un travail dur et souvent douloureux. Mais à travers ce processus, j’ai appris qui je suis et ce que la vie a à m’apporter. J’ai appris à véritablement faire confiance à Dieu et il a accompli en moi des délivrances que je pensais impossibles. Ma relation avec lui s’est approfondie et j’ai appris à mieux connaître mon identité en Christ. De plus, Dieu m’a appris la gratitude. J’ai commencé mon journal de gratitude il y a environ 15 ans de cela, et cela a réellement transformé ma vie. J’ai appris à devenir plus intentionnelle, à vivre au présent, libérée de la peur de manquer. J’ai appris à vivre dans une abondance simple. Je chemine vers le minimalisme pour faire de la place à ce qui est vraiment important en me débarrassant de ce qui ne l’est pas. L’été dernier, ce cheminement m’a très clairement ramenée vers la notion de sabbat. En guérissant de mes blessures passées, en apprenant à connaître ce qui me donne la vie, en vivant de manière plus intentionnelle, et en comprenant qui je suis en Jésus (une fille bien-aimée) plutôt que comment Il veut que je me comporte, j’ai enfin compris ! Je n’ai alors pas seulement entendu cette citation de l’auteur Kathy Lipp, je l’ai apprise, et je la vis ! Voici ce qu’elle dit : « Pendant des années, je me suis trompée. J’utilisais mon sabbat pour préparer le reste de la semaine alors que j’aurais dû utiliser ma semaine pour me préparer au sabbat. » Hummm, laissez-moi vous la répéter : « Pendant des années, je me suis trompée. J’utilisais mon sabbat pour préparer le reste de la semaine alors que j’aurais dû utiliser ma semaine pour me préparer au sabbat. »

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Wouah ! Désormais, ma compréhension et mon expérience du sabbat ont complètement changé. Je mets sciemment du temps de côté (si possible une période de 24 h) pendant lequel je peux me tenir tranquille et savoir qu’Il est Dieu. Je prie, je loue, j’écris dans mon journal de gratitude ou mon journal de prière. Parfois, nous faisons une sortie, parfois nous voyons des gens. Parfois, c’est le dimanche, mais pas toujours. J’écris, je lis, ou pas. Parfois, cela inclura du temps de service, ou dans la nature. Une promenade dans les bois ou une après-midi à la plage. Parfois, je passe du temps à cuisiner ou bien nous allons manger au restaurant. Il n’y a pas de règles. Par contre, ce temps n’est pas consacré à préparer la semaine à venir. Je ne laisse aucune place à ces « je devrais » qui m’épuisent plus qu’autre chose. Il peut y avoir des surprises, des choses inattendues, mais il n’y a pas de distractions. Aujourd’hui, j’aime beaucoup mes sabbats et j’y tiens énormément. Ils sont différents d’une semaine sur l’autre. En fonction de l’inspiration que Dieu me donne et des besoins. Dieu sait si bien de quoi j’ai besoin. En revanche, c’est TOUJOURS un temps de repos, un temps pour être nourrie et remplie de vie. Avant, je pensais que le sabbat était un petit commandement sans importance. Maintenant, c’est le plus important de tous pour moi (et je pense qu’il nous aide à garder les autres commandements). Un peu dans la lignée de Cherchez d’abord le royaume de Dieu... J’attends le sabbat comme un enfant attend Noël, sauf qu’au lieu de recevoir les cadeaux du Père Noël je reçois les dons de mon Père céleste, de mon Abba Père. C’est un temps de communion. (Après avoir écrit cela, j’ai regardé la signification du mot « communion » : partage ou échange de pensées et de sentiments intimes, en particulier quand cet échange se situe au niveau mental ou spirituel.) Oui, le sabbat est un temps d’intimité, un temps d’échange. Et j’en suis si richement bénie. Et je souhaite que vous le soyez aussi. Dede travaille pour Focus On The Family depuis 2014. Elle est née et a grandi au Québec, à St-Eustache, et vit en Colombie-Britannique depuis 1989 (à l’exception d’un séjour de cinq années sur l’Ile-du-PrinceÉdouard). Elle est mariée depuis 32 ans à son amour d’enfance. Ensemble, ils ont deux enfants et trois petits-enfants. Elle aime passer du temps dans la nature, et être entourée par les arbres, la montagne et l’océan. Chaque fois qu’elle entend le rythme des vagues, elle pense au battement du cœur de Dieu. Focus Famille 2017 © 2017 Dede. Utilisation autorisée.


COMMENT SURMONTER MON ÉGOÏSME ET DÉCOUVRIR UN AMOUR PLUS PROFOND DANS MON COUPLE ?

PA R C L E M BOY D

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Il était tard ce dimanche soir. Julia s’était glissée dans des vêtements confortables. Je pouvais entendre le bruit de l’eau qui coule et sentir l’odeur de savon. Je savais ce qu’elle s’apprêtait à faire et je ne l’en aimais que plus : elle allait nettoyer la cuisine. Cela fait généralement partie des tâches qui me reviennent dans la maison. Après une fin de semaine pleine d’activités intenses, j’aurais très bien compris que Julia se cale dans le canapé pour se reposer. Au lieu de cela, elle a choisi de se retrousser les manches et de nettoyer la pièce la plus sale de la maison, pour le bien de toute la famille. Les actes de sacrifice comme celui-ci, posés tout au long de la vie de couple, rendent notre amour plus riche et plus profond. Nous le savons bien, alors qu’est-ce qui nous empêche de le faire ? Notre égo. Notre égo en demande toujours plus : qu’en est-il de mes besoins ? Mes souffrances ? Mon temps libre ? L’amour sacrificiel au contraire nous pousse à donner à notre conjoint au-delà de ce qui est confortable ou raisonnable pour nous. À donner même quand cela nous coûte en émotion, en temps, ou quand cela heurte notre orgueil. Si nous prions pour devenir moins égoïstes, Dieu va agir. Mais le don de soi régulier au sein du mariage nous oblige à répondre à des questions difficiles :

Comment puis-je aimer l’autre et donner de moi quand je ne me sens pas aimé ? Pour les jeunes mariés, il n’est pas difficile de donner. Mais après quelques mois, il faut que notre motivation soit renouvelée pour pouvoir maintenir notre don de soi envers notre conjoint malgré ce que cela nous coûte. Une telle attitude ne peut prendre sa source qu’en Jésus. À travers Christ, nous avons la garantie de l’amour éternel de Dieu. Se rappeler que l’amour de Dieu pour nous lui a coûté jusqu’à son Fils devrait nous aider à donner de nous-mêmes. Il s’agit de redonner dans notre couple ce que nous recevons dans notre relation avec Dieu.

Pourquoi faire des efforts quand mon conjoint se comporte comme un(e) abruti(e) ? Quelle meilleure occasion de le faire ? Jésus n’a pas attendu que nous devenions plus gentils et attentionnés avant de mourir

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pour nous. Il l’a fait alors que nous étions égoïstes et insensibles. Si nous mettons en œuvre un tel amour dans de petits actes de générosité, notre mariage en sortira plus fort. L’une des manières dont Julia applique très bien cette vérité à notre relation, c’est quand elle m’écoute patiemment alors que je parle comme un abruti. Récemment, je me suis montré assez négatif au sujet d’un ministère auprès des jeunes dans lequel nous sommes engagés. C’était dur pour elle de m’écouter remettre en question notre travail avec eux, me plaindre du poids de ce ministère et considérer que c’était plus « son truc » que le mien. Mais Julia n’a pas réagi avec colère. Elle m’a écouté, a exprimé ses propres sentiments et elle a prié en silence. Elle m’a répondu avec douceur, des paroles qui ont apaisé ma mauvaise humeur, me permettant de réfléchir au vrai problème. (Bien que j’aime beaucoup travailler avec les enfants, cela m’épuise.)

Quelle est la différence entre mettre son égo de côté et laisser passivement son conjoint obtenir ce qu’il veut ?

Mon amie Martha Manikas-Foster le formule ainsi : « Le don de soi nous coûte quelque chose qui nous est cher, alors qu’éviter un conflit protège quelque chose qui nous est cher. Quand mon mari David a accepté de travailler sur nos conflits, sortant de sa tendance naturelle à l’évitement, j’y ai clairement vu un don de lui-même. » Souvent, je trouve des moyens de faire plaisir à Julia, mais si cela implique de parler d’un problème et de subir l’intense discussion qui en résultera peut-être, je prends la tangente. Alors que la chose à faire par amour serait de prier concernant le sujet en question, d’en parler, et d’arrêter de faire semblant qu’il n’existe pas.

Comment puis-je aimer mon conjoint encore un peu plus quand j’ai déjà l’impression de tant donner ? Vous vous sentez peut-être débordé par le travail, les enfants et l’église. Comment pouvez-vous faire encore quelque chose de plus pour votre conjoint ? Quand je me sens vidé, je le dépose à Dieu ; c’est ainsi que ma faiblesse devient un canal pour la force de Dieu. Par exemple si


je suis épuisé et que Julia me demande de lui masser le dos, je prie Dieu : donne-moi l’énergie de le faire. Il arrive aussi que nous voulions être ceux qui donnent sans reconnaître nos propres besoins. Parfois, la meilleure chose à faire est de reconnaître que nous nous sentons dépassés et d’exprimer nos limites à l’autre.

Une transformation du cœur

même du don de soi, de l’incarnation jusqu’au Calvaire. Alors c’est en nous identifiant à lui que nous pouvons y arriver, affirme David, le mari de Martha. Il s’agit de chérir votre conjoint à tel point que votre but est réellement le meilleur pour lui ou elle. » Extrait du site web Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2006 Clem Boyd. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

Le don de soi n’est pas une stratégie conjugale, c’est une transformation du cœur en Jésus. « Jésus est la définition

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Aux Paroles COMMENT MIEUX DISCIPLINER NOS ENFANTS EN PARLANT MOINS

pa r m icha e l a n derson e t t imot h y joh anson

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Martin Luther a écrit un jour : « Moins on utilise de mots, meilleure est la prière. » Et sur ce plan, le travail de parent ressemble beaucoup à la prière. Moins on utilise de mots, meilleur est l’impact éducatif. Bien sûr, éduquer des enfants passe beaucoup par la parole. Il est important de discuter avec nos enfants de leur journée, de leurs rêves, de leurs amis et de leurs préoccupations. Mais en ce qui concerne les apprentissages, la discipline et la correction, parler moins se révèle être plus bénéfique. Vous pouvez le reconnaître : si vous vous retrouvez à répéter sans arrêt une notion de discipline à votre enfant, cela montre que ce que vous dites n’est pas efficace. Autrement, vous n’auriez pas besoin de le dire autant de fois. Et même si certains enfants se réjouissent peut-être de toute cette attention, la plupart d’entre eux se retrouvent épuisés par le flot incessant des paroles que vous déversez. Souvent, ils attendent juste que le bruit cesse. Nous avons tous été à leur place et nous le savons bien : sermonner les enfants ne marche pas. En revanche, une méthode qui se révèle très efficace, c’est de leur apprendre à travers les conséquences de leurs choix. En effet, les paroles de menace et d’avertissement peuvent produire de la honte et de la frustration, mais une conséquence claire, elle, mène au changement.

COMMENT LES ENFANTS APPRENNENT-ILS VRAIMENT ? Dans les années 80, notre culture est passée par une tendance éducative où des experts bien intentionnés apprenaient aux parents qu’il fallait sans cesse parler à son enfant. Aujourd’hui, de nombreux parents aimants ont développé cette habitude comme un signe de leur engagement et de leur disponibilité auprès de leurs enfants. Ils veulent leur faire passer le message : « Je suis là, je te surveille et je t’aime. » C’est une attitude normale et saine dans la plupart des domaines de l’éducation, mais quand il s’agit de corriger et discipliner, il vaut vraiment mieux éviter la parlotte, et appliquer des méthodes qui vont aider l’enfant à progresser. Les recherches montrent depuis longtemps que les enfants (et les adultes) apprennent environ huit fois mieux par leurs expériences primaires que par leurs expériences secondaires. Une expérience primaire est quelque chose qui nous arrive, une expérience secondaire est quelque chose dont on nous parle. Si par exemple un adolescent qui conduit entend à la radio qu’il est conseillé de conduire prudemment ce week-end

parce que de nombreuses patrouilles de police vont circuler, il s’agit d’une expérience secondaire. En revanche, recevoir une amende pour excès de vitesse est une expérience primaire, qui va aider cet ado à ralentir à l’avenir. Des remontrances ou une leçon de morale de la part de ses parents ou de la police pourront susciter un sentiment de honte chez l’adolescent, par contre l’amende va avoir un coût réel qui va le pousser à changer.

ÉVITEZ LES PAROLES INUTILES Alors, comment aider nos enfants à vivre davantage d’expériences primaires afin qu’ils apprennent à faire de bons choix ? Commençons par éliminer les paroles contreproductives. L’une des principales erreurs de discipline que font les parents est d’utiliser sans arrêt des rappels, des menaces et des avertissements : « N’oublie pas de sortir la poubelle. » « Si tu ne termines pas tes devoirs, tu seras privé de jeux vidéo cette semaine. » « Ça fait trois fois que je te demande d’aller te mettre en pyjama. » Les menaces, avertissements ou rappels, renvoient à nos enfants le message qu’ils ont échoué dans le passé, qu’ils sont en train d’échouer ou qu’ils vont échouer à l’avenir. Et parler sans arrêt de leurs échecs passés, présents ou futurs, n’aide pas nos enfants à grandir. Cela est encore moins efficace quand nous parlons ainsi à nos enfants de leurs erreurs et que ces erreurs ne leur coûtent en fait jamais rien. Cela crée un environnement incohérent ou les mots perdent leur sens, où règnent les sermons stériles et où nous ne laissons pas nos enfants assumer le coût de leur choix. Nos paroles vides privent nos enfants de l’opportunité d’apprendre de manière autonome à travers leur choix. Pourquoi interférons-nous dans cet enchaînement causesconséquences quand il s’agit d’éduquer les enfants ? Nous pensons peut-être que nous les protégeons ainsi de la souffrance ou de la déception, et parfois nous faisons preuve de pitié pour éviter que notre relation avec eux n’en soit affectée. Mais en réalité, nous les privons d’une occasion de grandir.

UN COÛT RAISONNABLE Les enfants apprennent mieux lorsqu’ils sont confrontés à des conséquences courtes et réelles non excessives ou dangereuses. En général, les parents peuvent s’appuyer sur deux types de conséquences : les conséquences naturelles et les conséquences basées sur les règles. Quand les circonstances se déroulent d’elles-mêmes et mènent à une conséquence, celle-ci est

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naturelle. Par exemple : un enfant qui n’écoute pas le conseil de sa mère de prendre un parapluie alors qu’il pleut va se mouiller pendant qu’il attend le bus. Une conséquence basée sur les règles, elle, est créée dans le but de renforcer les règles en vigueur dans la famille, dans le cas où une situation ne mène pas à des conséquences naturelles évidentes. Par exemple : un enfant qui ne fait pas la vaisselle ou ne termine pas ses corvées perd du temps de jeu sur sa console vidéo. Les conséquences que l’on applique ont souvent un lien logique avec l’acte, comme de temporairement confisquer ses billes à un enfant qui les laisse traîner sur le sol du salon. Le meilleur cadre pour qu’un enfant apprenne, c’est un environnement où les parents le disciplinent avec peu de mots, tout en appliquant un coût raisonnable à ses mauvais choix, et une récompense raisonnable à ses bons choix. Dans ce contexte, les parents utilisent les mots en amont pour expliquer clairement leurs attentes et les conséquences qui s’appliqueront si l’enfant répond ou non à ces attentes. Cela communique à l’enfant qu’il a la possibilité de faire de bons choix, mais aussi que ses mauvais choix auront un coût. Une fois que vos enfants s’habituent à cette approche, il n’y a plus besoin de grandes discussions. Résultat ? Moins de paroles déplacées et moins de honte. Chaque nouvelle journée est une occasion pour eux de faire de bons choix. Prenons par exemple un enfant de six ans. S’il a appris à s’habiller tout seul, vous pouvez lui proposer la chose suivante : « Si tu es habillé avant 9 h, nous irons faire un tour au parc et ensuite au refuge pour animaux pour voir les chiots. Il sera 9 h dans 45 minutes donc tu as largement le temps. » Puis, à 9 h 05, vous pouvez lui demander : « Il est neuf heures passées, es-tu prêt ? » Si l’enfant répond non, le parent peut conclure : « D’accord, on pourra réessayer demain. Viens simplement me voir quand tu seras habillé. » Le parent est doux, il ne fait aucune leçon de morale, il ne critique pas son enfant et n’en fait pas des tonnes, seulement ils n’iront ni au parc ni voir les petits chiots ce jour-là. Maintenant, qu’est-ce que cela pourrait donner avec une ado de 17 ans ? Une famille peut par exemple décider que les libertés de leur fille (comme utiliser la voiture) sont liées à un certain niveau de performance scolaire discuté à l’avance. Pendant trois semaines, les parents constatent que les résultats sont très bons. Puis, la quatrième semaine, ils découvrent que leur fille a quatre devoirs à rendre en retard et une mauvaise note en chimie. Si cela ne correspond pas aux attentes définies, les parents reprennent les clés de la voiture. Puis ils expliquent simplement : « Nous aimons vraiment te voir jouir de tes libertés et de la voiture et nous savons combien cela est important pour profiter au mieux de ton année scolaire. Si tu rends tous tes devoirs et fais ce qu’il faut pour redresser

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ta moyenne en chimie, nous pourrons te redonner les clés le plus rapidement possible. » Pas de discussion interminable ni de sermon. Juste quelques paroles directes par lesquelles les parents expriment qu’ils souhaitent voir leur enfant réussir.

EST-CE VRAIMENT AUSSI SIMPLE ? Vous vous dites peut-être que ce n’est pas aussi simple. C’est vrai, j’admets qu’il est facile de donner aux autres des conseils inefficaces et trop simples pour des situations hypothétiques. Nous sommes d’accord, la réalité a parfois l’art de compliquer nettement les choses. Mais posez-vous la question : et si c’était réellement aussi simple ? Et si chacun de vos enfants pouvait comprendre que leurs mauvais choix ont un coût, sans que cela soit lié à une quelconque rancœur ou mette en jeu des sentiments personnels entre vous ? Et s’il savait qu’il allait recevoir peu de sermons et de rappels, et que ses parents attendent et espèrent le meilleur pour lui ? De nombreux parents nous ont expliqué par des histoires toutes plus complexes les unes que les autres : « Ça ne pourra pas marcher dans notre famille ». Mais les choses n’ont pas toujours besoin d’être aussi compliquées, surtout avec des enfants qui s’en sortent plutôt bien de manière générale. Choisissez les quelques domaines dans lesquels vous voulez avancer, clarifiez les conséquences, croyez en leur réussite et lancez-vous. Tant d’occasions de grandir leur sont offertes quand les enfants peuvent simplement avancer dans la vie et faire face aux conséquences de leurs actes. Il n’est vraiment pas nécessaire de remplir les vides par des paroles critiques ou correctives. Et quand vous mettez moins de mots à corriger et à discipliner, vous vous retrouvez avec des enfants qui vous écoutent réellement quand vous avez quelque chose d’important à leur dire. Michael W. Anderson est psychologue et a passé trente ans à étudier la croissance des enfants. Le Dr Timothy D. Johanson est pédiatre et aide les parents à trouver les meilleurs moyens d’accompagner le développement de leurs enfants. Extrait du site web de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2017 GISTWorks, LLC. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.


Réaliser les et que Dieu nous met à C O M M E N T VOY E Z-VO U S VOT R E V I E DANS 5 ANS ? DANS 10 ANS ?

pa r cy n th ia al ve s

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À

À 25 ans, mon diplôme de psychologie en poche, fraîchement mariée et des rêves plein la tête, je partais à la conquête du marché de l’emploi. En revenant de mon premier entretien d’embauche, je fus envahie par une avalanche de questions : « Pourquoi suis-je sur terre ? Quelles sont mes spécificités ? À quoi Dieu m’appelle-t-il ? Quel genre de vie ai-je envie de vivre ? » Ce que je ne savais pas à l’époque, c’est que ces questions venaient de démarrer ma quête vers la compréhension de ma destinée. « Car je connais les projets que j’ai formés sur vous, dit l’Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et de l’espérance. » Jérémie 29.11 Dieu a pour chacun d’entre nous des projets uniques et spécifiques. Nous arrivons sur terre avec cette connaissance intuitive que nous sommes faits pour accomplir quelque chose de singulier. Si vous questionnez un enfant sur ce qu’il veut réaliser lorsqu’il sera grand, il vous répondra toute une série de rêves en tous genres. « Je veux être médecin, et coiffeur, j’aurai un camion de glaces, puis je serai pompier, j’aurai une maison avec une piscine et des chevaux, une navette pour aller dans l’espace… » Entre l’enfant que nous étions et l’adulte que nous sommes aujourd’hui, que sont devenus nos rêves ? Une enfance difficile, un environnement non soutenant, des expériences douloureuses nous amènent à douter, à ne pas oser, voire à oublier le dépôt originel que Dieu avait mis sur notre cœur. Il faut dire que cela arrange bien l’ennemi qui se réjouit de nous voir tétanisés par la peur. Et des peurs, il y en a : peur de l’échec, peur de manquer, peur de ne plus être reconnu, peur de la nouveauté, peur de quitter sa zone de confort, peur de l’abandon et du rejet, peur de ne pas être à la hauteur, peur d’essayer etc. Alors nous laissons aller peu à peu ces rêves jusqu’à en devenir complètement étranger. Si étranger que nous avons peine à les identifier. Et pourtant, il y a quelque part des projets qui portent notre nom et qui attendent que nous les réalisions. C’est pourquoi il nous faut retrouver la spontanéité de l’enfant qui croit que tout est possible, « Car rien n’est impossible à Dieu » (Luc 1.37). Et je m’adresse ici à tous ceux qui ont perdu la confiance et l’enthousiasme de l’enfance, qui par les multiples déceptions ont laissé la routine du quotidien avoir raison de leur capacité à rêver. Je veux vous encourager à croire encore qu’il y a quelque chose de plus à votre vie. 1E PA R T I E : P O U R Q U O I O S E R R É A L I S E R S E S R Ê V E S E T N E PA S L E S A BA N D O N N E R ?

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POUR NE PAS REGRETTER :

« La plus grande tragédie dans la vie n’est pas la mort, mais une vie sans but. » - Dr Miles Munroe La vie chrétienne n’est pas une vie de regret mais une vie délibérée. Réaliser les projets que Dieu nous met à cœur apporte une direction à notre vie. C’est croire que notre vie compte et qu’elle va faire une différence. C’est aussi reconnaître que Dieu nous a créés pour apporter des solutions autour de nous, pour être des agents de changement, pour créer quelque chose, pour répondre à un besoin etc. Oser réaliser ses rêves, pour se sentir exister et éviter le chemin de « J’aurais dû, j’aurais pu, si j’avais su. »

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POUR RESTER MOTIVÉ :

Imaginez que vous participiez à une course de triathlon. Avant de commencer la course, vous savez que vous aurez à parcourir plusieurs environnements et qu’il vous faudra garder votre concentration jusqu’à la ligne d’arrivée. Et puis, les premières minutes passées, l’enthousiasme du départ laisse peu à peu place aux doutes et à la fatigue. C’est là que la vision de la ligne d’arrivée entre en jeu pour vous motiver et vous pousser à persévérer. De même, la poursuite de nos rêves motive notre foi, car elle nous donne d’espérer en Dieu. Elle va aussi s’avérer être un moteur puissant pour dynamiser notre vie de prière.

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POUR RESTER ACTIF :

Lorsque nous marchons vers la réalisation de nos rêves, nous sommes focalisés sur le but à accomplir. Nous sommes ainsi toujours en train d’aller de l’avant. L’être humain n’est pas fait pour stagner. Définir ses rêves et projets nous force à quitter le statut de spectateur de notre vie pour devenir collaborateur avec Dieu. Dans ce partenariat avec Dieu, nous faisons des plans, fixons des objectifs, établissons des stratégies. Et cela apporte du dynamisme à notre marche en Christ. 2 E PA R T I E : 5 É TA P E S C L É S P O U R APPRÉHENDER SES R Ê V E S E T P RO J E T S Savez-vous que nous avons plus de 50 000 pensées par jour ? Écrire nos projets nous aide à ne pas oublier ces réflexions, ces bribes de rêves, ces idées créatives qui nous passent par la tête. Cela nous permet aussi de devenir plus conscients de l’œuvre de Dieu en nous. Enfin, en écrivant, nous organisons, donnons du sens, trouvons une cohérence dans nos projets. Voici une


méthode qui m’a aidée à identifier certains des rêves qui étaient enfouis en moi. Je la partage avec vous en espérant qu’elle vous aidera à vivre de manière intentionnelle et à réaliser les rêves et projets que Dieu vous a mis à cœur.

1 ÉTAPE UN TEMPS POUR MÉDITER

Mes versets : là, j’inclus les versets clés qui résonnent en moi, les rhémas, ces paroles de Dieu, qui sont à propos et qui font écho avec mon appel.

3E ÉTAPE UN TEMPS POUR SE SOUVENIR E

On commence notre parcours au pied du Seigneur, dans le lieu secret. Là, on lui demande de nous révéler Ses projets qu’il a formés pour nous (Jérémie 29.11), Ses œuvres préparées d’avance auxquelles Il nous destine (Éphésiens 2.10). J’aime passer du temps dans sa présence et méditer sur Ses dons et talents qu’Il m’a donnés. Dans ce dialogue intime, je laisse Dieu mettre à nu toutes ces choses. Je le laisse me montrer ce qui fait que je suis unique, Lui qui est l’artisan de ma vie. Je sais aussi qu’il me faut prendre la responsabilité de cette vie sur laquelle il m’a établie. C’est pourquoi je ne manque pas de demander au Seigneur sagesse et discernement sur les projets qui me sont chers, sur les rêves qui font battre mon cœur, et sur les décisions du quotidien.

2E ÉTAPE UN TEMPS POUR SE QUESTIONNER À cette étape, nous chercherons à faire remonter à la surface les trésors que Dieu a cachés en nous. Dans un lieu calme, nous nous poserons toute une série de questions et consignerons toutes nos réponses dans un cahier : Mes projets : Je regroupe en vrac les idées de ce que je souhaiterais réaliser dans ma vie. • S i vous n’aviez aucune contrainte, que voudriez-vous accomplir dans votre vie ? (Commencer un blogue ? Écrire un livre ? Développer un projet caritatif ? Démarrer votre entreprise ?...) • Quelles qualités voudriez-vous développer ? • Qu’est-ce qui apporterait plus d’épanouissement à votre vie ? • Quel bénéfice : Pourquoi est-ce que je souhaite faire ces choses ? (Pour mon bénéfice personnel ? Pour le bien de l’humanité et l’avancement du Royaume de Dieu ?) Mes valeurs et mes passions : qu’est-ce qui est important pour moi, ce qui me passionne, ce qui suscite mon intérêt ? Mes influenceurs : je liste toutes les personnes qui marquent ma vie, mes mentors, des personnages bibliques, tous ceux qui d’une manière ou d’une autre, ont eu un impact sur ma vie. Pour chacun d’entre eux, je note la raison qui me pousse à le considérer dans le palmarès de mes influences. Mon testament : ce que je voudrais léguer aux futures générations. Le jour de vos funérailles, comment souhaiteriezvous que l’on se souvienne de vous ? Quels accomplissements souhaiteriez-vous que l’on célèbre ?

Cette étape est de loin ma préférée, car elle me rappelle le temps des exposés à l’école primaire. L’idée ici est de réaliser un tableau reflétant nos rêves et projets, pour avoir un rappel visuel sous les yeux. Pour se faire, on décore une grande feuille de papier avec des éléments qui représentent les choses que nous avons listées lors de l’étape précédente. Cela peut être du texte mêlé d’images, des dessins personnels accolés çà et là, des photos de magazines, une peinture, des souvenirs de vacances, une partie de notre journal, des citations, etc. Il n’y a pas de destinée semblable à une autre, de même votre tableau de vision est unique. Alors, laissez libre cours à votre créativité.

4E ÉTAPE UN TEMPS POUR PARTAGER Il pourrait vous être utile de partager votre tableau de vision avec deux ou trois personnes de confiance qui sauront vous motiver tout au long du chemin. Des personnes qui oseront vous questionner, vous remettre en question, et enfin des personnes qui pourront vous soutenir dans la prière. C’est une étape importante de notre projet, car pour la première fois, nous allons pouvoir ouvrir notre cœur et dire à haute voix ce qui était jusque-là une réflexion personnelle.

5E ÉTAPE UN TEMPS POUR MÛRIR La réalisation de ses rêves est un processus qui prend du temps. Sur le chemin vers leur réalisation, soyez flexible ! Tout au long de notre marche avec Dieu, notre perception de nous-mêmes ainsi que celle de nos projets évoluera. C’est pourquoi nous devons prendre soin de toujours rester ouverts au dialogue avec Dieu. Il nous faut fréquemment retourner dans Sa présence afin de recevoir de nouvelles instructions, de confirmer ou d’infirmer celles déjà reçues. J’espère que cette méthode vous aidera à investir dans les rêves que Dieu a mis en vous, et à porter du fruit pour son Royaume ! Cynthia Alves est coach de vie et coach parental. Dotée d’un véritable don pour l’encouragement, elle aime aider et motiver chacun à réaliser son plein potentiel. Retrouvez-la sur son site Internet www.cynthiaalves.com. Tous droits réservés © 2017 Cynthia Alves. Utilisation autorisée

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La proximité avec Dieu

Le secret pour retrouver l’espoir dans votre couple L E S T R O I S S E C R E T S R E L AT I O N N E L S D E C E L U I Q U I R E S T E A N C R É E N J É S U S

pa r sandy ralya

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Mon mari a décrété qu’il voulait une vue panoramique. Je me suis insurgée : « Quoi ?! Tu avais juste dit que tu voulais une jolie vue. » Voilà qui contrariait tous mes projets. En une journée, Tom et moi avions vendu la ferme dans laquelle nous vivions depuis 23 ans. Résultat ? Un tourbillon d’activités dans le but de réduire le nombre de nos possessions accumulées au fil des années. Nous étions tous les deux d’accord que la priorité pour notre prochaine maison, c’était d’avoir une jolie vue. Après avoir cherché pendant un mois, je suis tombée sur une adorable maisonnette en pierre. Elle était située de manière idéale, à égale distance de nos trois enfants et leurs familles. Elle avait tout ce que nous voulions, dont une vue sur un champ de maïs. Le prix me convenait. Pour moi, l’affaire était dans le sac. Mais Tom ne partageait pas mon enthousiasme. Il a visité la maison à une heure de grande circulation et a remarqué que la route adjacente était une artère principale plutôt bruyante. Il a aussi précisé qu’il n’était pas convaincu par le champ de maïs. Il lui fallait mieux que cela. J’aimerais vous dire que j’ai accepté son avis sans difficulté, mais en réalité, cela m’a rendue amère et tout ce que je voyais, c’était que les positions de Tom m’empêchaient d’obtenir ma charmante maison en pierre. Je me suis mise à bouillonner. Je suis sujette aux mêmes difficultés que traversent la plupart des femmes que j’accompagne en tant que mentor. Lors d’une séance d’une heure, l’une de ces femmes, Amanda, m’a abreuvée d’une litanie de plaintes concernant son mari. Elle s’inquiétait du fait que leur désir de commencer ensemble un ministère semblait sans cesse retardé. Elle notait que son mari remettait les choses au lendemain, ne s’investissait pas dans l’éducation des enfants et semblait ne pas la désirer sexuellement, malgré ses avances. Je comprenais les frustrations d’Amanda et je compatissais, mais elle avait besoin de plus que cela. Il y a 20 ans de cela, lors de mes premiers pas de mentor, je lui aurais proposé des réponses

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bibliques ou pratiques censées tout régler. Malheureusement, cette approche fonctionne rarement, et avec l’expérience, je savais que ce n’était pas ce qu’il lui fallait. Je n’avais pas de manuel à lui donner pour atteindre les changements souhaités, mais j’avais mieux : l’espoir en Jésus. J’ai appris à travers mon rôle de mentor que la clé d’un mariage qui porte du fruit, c’est de rester ancré en Jésus, le Cep. J’ai montré à Amanda les paroles de Jésus en Jean 15.4 : « Demeurez en moi et je demeurerai en vous. Le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans rester attaché au cep ; il en va de même pour vous si vous ne demeurez pas en moi. » Jean 15.1-10 décrit précisément ce que nous espérons obtenir d’une relation avec Dieu : une récolte de bons fruits, plus de fruits, des fruits excellents.

Premier secret de celui qui demeure en Dieu : l ’écoute

Même un vigneron humain ne néglige pas ses vignes, sauf s’il ne veut pas de raisin. De même, Dieu ne nous laisse pas nous débrouiller tout seuls. Au contraire, il s’occupe de nous avec soin et attention. Il veut que nous fassions l’expérience d’une vie qui porte du fruit, en particulier dans notre mariage. Il observe avec tendresse nos pensées, nos paroles ou nos actions les plus intimes. Puis, Il partage avec nous généralement ses observations d’une voix douce et légère (1 Rois 19.12). Si vous écoutez et répondez à cette voix, vous ferez l’expérience des fruits de l’Esprit : plus d’amour, de joie, de paix, de patience, de bonté, de bienveillance, de foi, de douceur et de maîtrise de soi (Galates 5.22-23). Se réserver du temps pour écouter humblement est un des secrets pour retirer le maximum de notre relation à Dieu. J’ai mis Amanda au défi de prendre du temps dans sa journée pour écouter tout ce que Dieu voulait lui révéler. Nous avons pris du temps en silence toutes les deux pour laisser nos pensées s’apaiser et écouter ce que Dieu voulait lui dire concernant les frustrations qu’elle vivait.


Après une minute, je lui ai demandé si elle avait entendu quelque chose. Elle a acquiescé. Elle avait entendu Dieu lui demander : « Quel est le prochain pas que tu peux faire vers moi ? » L’Esprit poussait Amanda à détourner son attention de son mari et à se concentrer sur Celui qui pouvait répondre à tous ses besoins. Ce message a fait comprendre à Amanda que son Père céleste était tout près et voulait qu’elle s’approche de Lui. Elle s’est sentie aimée et encouragée et surtout, elle a ressenti de l’espoir pour son mariage.

Deuxième secret de celui qui demeure en Dieu : le lacher-prise

Pour faire l’expérience d’une belle récolte de fruit, il est essentiel de se laisser élaguer. Il faut éloigner les distractions que représentent l’amertume et le ressentiment si on veut voir plus de bonnes choses sortir de notre mariage. Amanda était d’accord pour s’approcher de Dieu. Elle a choisi de lâcher toutes les pensées négatives qui lui polluaient l’esprit, le temps de remercier Dieu pour les bons côtés de son mari. Il est facile de tomber dans l’incompréhension quand cela fait longtemps que l’on demeure en Dieu et que malgré cela, on ne voit pas les changements attendus dans notre mariage. On peut se demander : où est Dieu dans ma souffrance ? J’ai appris qu’en réalité Il se tient juste là, un sécateur à la main. Mais c’est un processus douloureux ! Il faut s’attendre à ce que certaines personnes, certaines choses ou certains lieux qui vous tiennent à cœur doivent être mis de côté.

Troisième secret de celui qui demeure en Dieu : tenir bon

Les réponses de Dieu à Amanda ne sont pas venues d’un seul coup. Mais elle a continué à espérer. Avec le temps, son mari a recommencé à venir vers elle sur le plan sexuel. Et encore mieux que cela, ils ont commencé à mettre en place le ministère auprès des victimes d’abus sexuels dont ils avaient tant parlé en ouvrant un centre de retraite. Est-ce que tout est parfait aujourd’hui ? Non. Mais elle peut témoigner de la main de Dieu qui agit dans sa vie. Ces trois secrets de celui qui demeure en Dieu m’aident constamment dans ma propre relation à Dieu autant que dans mon rôle de mentor. Écouter, lâcher prise et tenir bon ont produit d’excellents fruits dans mon mariage et dans ma vie. J’ai commencé ce cheminement en écoutant Dieu à travers le Psaume 27. 13-14 : « Que deviendrais-je, si je n’avais pas l’assurance de voir la bonté du Seigneur sur cette terre où nous vivons ? Compte patiemment sur le Seigneur ; ressaisis-toi, reprends courage, oui, compte patiemment sur le Seigneur. » J’ai laissé le Grand Vigneron élaguer mon ressentiment face à la perte de ma maison en pierre et j’ai pardonné à mon mari. J’allais devoir attendre une meilleure opportunité. Mais j’ai gardé espoir et le résultat est une magnifique maison choisie par mon mari qui possède une extraordinaire vue panoramique. À chaque fois que je pose les yeux sur cette étendue de collines et de forêts, je remercie le Seigneur de la manière dont il a modifié mon regard sur mon mari et sur le mariage. Sandy Ralya est auteure et fondatrice de Beautiful Womanhood, un ministère d’accompagnement des femmes chrétiennes dans leur mariage. Extrait du site de Focus on the Family focusonthefamily.com. © 2017 Sandy Ralya. Tous droits réservés. Utilisé avec permission.

Si les tempêtes de la vie menacent, continuez à écouter Dieu et à lui faire confiance. Accrochez-vous à cet espoir de toutes vos forces. Trouvez-vous un mentor ou un ami qui peut vous encourager pendant ce temps difficile d’élagage et vous aider à rester patient.

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Élever un enfant qui donne avec

joie

CO M M E N T E N S E I G N E R L A CO M PA S S I O N E T L A G É N É RO S I T É À VO S E N FA N T S ?

pa r cat h y w il son

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C

Cette année encore, le petit Joshua, 8 ans, poursuit une tradition d’anniversaire qu’il a commencée il y a trois ans : chaque année, il reçoit de l’argent pour sa fête et il utilise cet argent pour s’acheter un jouet. Mais avec l’argent qui lui reste, Joshua soutient un organisme de bienfaisance local. En tant que parents, entendre des histoires comme celle-là peut nous inspirer. Nous admirons une telle générosité. Mais, en même temps, il se peut aussi que nous nous demandions : pourquoi mes enfants n’agissent-ils pas ainsi ? La question nous pique inconfortablement puisque la générosité est censée caractériser notre foi. Si nos enfants comprennent vraiment la nature généreuse de Dieu, le don exceptionnel de leur salut, et le fait que Dieu s’attend à leur générosité comme preuve de leur amour pour Lui (1 Jean 3.17, 1 Timothée 6.17-19), alors que leur faut-il de plus ? Comment pouvons-nous les libérer de leur égoïsme afin qu’ils puissent véritablement se soucier des autres tout au long de leur vie ? Des chercheurs ont essayé de comprendre les origines de la compassion et de la générosité en étudiant les vies d’un groupe de héros : les résistants qui ont tout risqué pour sauver des Juifs des horreurs de l’holocauste. Les réponses tirées de la vie de ces héros sont instructives. L’auteur Doug Huneke s’est ainsi entretenu avec 300 résistants et a découvert dix traits que ces héros avaient en commun :

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Des obstacles surmontés dans leur jeunesse (le résistant allemand Gräbe, par exemple, s’est enseigné lui-même à parler sans bégayer quand il était petit) L’influence d’un parent ou d’un proche moralement fort Le fait d’avoir été marginalisé dans le passé ou considéré comme un « exclu » (en tant qu’immigrant par exemple) Un fort sentiment d’empathie : la capacité de se mettre dans la peau de l’autre Un grand pouvoir de persuasion (comme de solides aptitudes à s’exprimer en public) Une attitude de coopération et un sens de responsabilité envers les autres L’exposition à la souffrance très tôt dans leur vie La capacité d’évaluer leurs propres torts L’appartenance à une communauté accordant une grande valeur à la compassion Avoir grandi dans une famille caractérisée par son hospitalité

Cette liste nous donne des pistes pour inspirer de la générosité chez nos enfants. Et en plus d’enseigner continuellement à nos enfants les grandes valeurs bibliques, nous pouvons aussi établir une fondation solide en étant nous-mêmes des exemples de compassion et de générosité, et en aidant nos

enfants à apprendre à ressentir de l’empathie pour les autres.

Être un exemple de générosité Si nous désirons que nos enfants marchent dans le « droit chemin », nous devons tout d’abord leur montrer ce chemin. Et pour être en mesure de bien les guider, nous devons parfois nous-mêmes nous arrêter et demander des directives. Il est bon d’examiner régulièrement le témoignage de notre vie en nous retrouvant seuls avec le Seigneur et en Lui posant des questions difficiles : Qu’est-ce que mon exemple enseigne à mes enfants au sujet de la générosité ? Pourquoi ai-je de la difficulté à être généreux ? Est-ce la peur ? Est-ce vrai que je n’ai aucun temps à consacrer aux bonnes actions ? Attendez sa réponse. Elle sera sûrement révélatrice. En ce qui concerne la dime, une conseillère, donne cette recommandation aux parents : « Lorsque vous faites quelque chose pour le Seigneur, il est normal de dire à vos enfants pourquoi vous le faites ». Le but n’est pas de vous vanter de votre gentillesse, mais plutôt d’inviter vos enfants à suivre votre exemple. Elle ajoute : « Récemment, je préparais un repas pour une famille dans le besoin. J’adore le faire et c’est une façon d’offrir de l’hospitalité. J’ai ensuite emmené mes filles pour m’aider avec la livraison et pour leur montrer que nous pouvons faire des choses toutes simples pour servir les autres ». Une autre façon de modeler la générosité est de leur expliquer le pourquoi et le comment de la dîme. Pour cela, faites un gâteau qui représente votre dernière paye ; ensuite, coupez-en un morceau proportionnel au montant d’argent que vous avez redonné à Dieu ; puis, dites à vos enfants pourquoi vous avez choisi certains organismes de bienfaisance. Vous pouvez aussi impliquer vos enfants en les laissant décider à quels organismes donner une partie de la dîme. Parfois, la meilleure façon d’être un modèle de générosité pour vos enfants est de les laisser faire. Leurs élans de générosité ne semblent pas toujours très logiques, et il est parfois tentant de les dissuader avec des commentaires comme : c’est une bonne idée, mais je crois que grand-père aimerait mieux que tu gardes ton argent bien mérité. Mais avons-nous le droit de refuser à nos enfants l’opportunité d’apprendre que Dieu peut les utiliser pour bénir les autres ? Lorsque c’est possible, laissez vos enfants agir sur leurs élans de générosité, même si leurs idées peuvent sembler un peu chevaleresques. Vous aurez bien le temps de rediriger leur générosité dans des directions plus pragmatiques à mesure qu’ils vieilliront. Il est bien plus facile de rediriger un esprit généreux que de devoir le ressusciter.

Encourager l’empathie chez nos enfants Nous essayons parfois de susciter de l’empathie avec des phrases comme : la moitié des enfants du monde sont très pauvres ! Mais

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l’ampleur des besoins que nous tentons d’exprimer leur échappe souvent. En général, les enfants de notre société n’ont pas la moindre idée de ce que signifie vraiment être « pauvre ». Pour ressentir de l’empathie, il faut avoir la capacité d’imaginer ce qu’est la vie pour quelqu’un d’autre. Une meilleure approche est de présenter à votre enfant des scénarios dans lesquels il peut facilement se reconnaître, et l’inviter à considérer comment cette personne pourrait se sentir. Par exemple, en posant des questions telles que : Comment te sentirais-tu si tu devais te coucher affamé chaque soir ? Comment te sentirais-tu si tu ne recevais rien pour Noël ? Comment te sentirais-tu si tu avais si peu de possessions que tu pourrais toutes les mettre dans ton sac à dos ? Quel genre de choses pourrait te manquer ? Parfois aussi, la manière dont nous donnons est trop vague pour susciter de l’empathie. Nous écrivons un chèque qui disparaît dans une boîte de poste. Nous déposons quelques vêtements en bon état dans une boîte de dépôt. Du point de vue de nos enfants, ce n’est pas terriblement excitant. Ils n’ont aucune idée précise du destinataire du cadeau, et ne comprennent pas vraiment la différence que ce cadeau peut faire. Peu importe la ferveur avec laquelle nous présentons les besoins des sans-abri, des « orphelins du sida » ou des « familles d’immigrants », il est difficile pour des enfants (ainsi que pour la plupart des adultes) de ressentir de l’empathie envers des groupes de personnes sans noms et sans visages. Les psychologues ont reconnu depuis longtemps que nous répondons beaucoup plus généreusement à la situation difficile d’un individu clairement identifié. Pour aider à l’épanouissement de la compassion et de la générosité de votre enfant, cherchez des occasions de rencontrer ensemble des individus dans le besoin « face à face ». Certains sites Web d’organismes caritatifs relatent les histoires d’enfants dans le besoin et aident ainsi à s’identifier avec leurs besoins et à comprendre comment nos dons peuvent les aider. Vision Mondiale, par exemple, le fait très bien. Un programme de parrainage peut être un autre bon choix pour votre fils ou votre fille et permet de développer une relation par correspondance avec l’enfant parrainé. Vous pouvez également participer en tant que famille à un projet de mission par l’intermédiaire de votre église. Que ce soit en parrainant un hôpital en Afrique ou un orphelinat à Haïti, cette relation à long terme est très forte puisqu’elle développe chez votre enfant un sentiment d’attachement et de responsabilité envers les autres. Aussi, le fait d’être exposé de façon répétée à un même groupe de personnes met fin aux préjugés en aidant vos enfants à surmonter le sentiment d’« étrangeté » que leur inspire une autre culture. Lorsque nous accordons aux personnes que nous soutenons une place centrale dans nos vies, peut-être en

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priant pour elles chaque jour à l’heure des repas, nous montrons à nos enfants que la générosité est bien plus qu’un simple don en argent. Les enfants apprennent que nous ne nous contentons pas d’écrire un chèque pour ensuite tout oublier ; nous offrons une amitié durable, et nous respectons les cultures qui diffèrent de la nôtre.

Nous avons tous quelque chose à offrir Nous pouvons éveiller nos enfants à de nouvelles dimensions de la générosité en les aidant à réaliser combien de richesses ils ont à offrir. Même s’ils n’ont pas forcément beaucoup d’argent, nos enfants sont « riches » de bien d’autres façons. Nous donnons à nos enfants les moyens d’être généreux lorsque nous leur enseignons qu’ils peuvent l’être avec leurs possessions, mais aussi avec leur énergie (faire des corvées et des tâches pour les autres), leur temps (passer du temps auprès de ceux qui souffrent), ainsi que leurs passe-temps, leur créativité et leurs compétences (fabriquer des cadeaux à la main, offrir du tutorat aux autres, divertir les autres par la musique, le chant ou le théâtre, ou encore offrir leurs compétences en bricolage ou en entretien de voitures, etc.) Ce qui est sans doute plus important encore, c’est le besoin de convaincre nos enfants de partager généreusement leur amitié. Qui n’a pas connu la douleur éprouvée en se sentant seul au milieu d’une foule ? Est-ce que vos enfants savent que lorsqu’ils incluent intentionnellement dans leur jeu un enfant exclu, Jésus le voit et dit que c’est tout comme s’ils avaient agi ainsi envers Lui ? (Matthieu 25.31-46) Une astuce merveilleuse est de prier à voix haute pour vos enfants en les conduisant à l’école : de prier afin que Dieu leur ouvre leurs yeux aux besoins de ceux qui les entourent, et puis qu’Il utilise leurs mains et leurs pieds à ses fins dans la classe et dans la cour d’école. Ensuite, faites un suivi en demandant à vos enfants de partager leurs histoires à l’heure du repas. Il n’existe aucune « bonne » ou « mauvaise » façon d’aider nos enfants à répondre aux nombreux besoins présents dans notre monde. Ce qui compte, c’est de faire quelque chose pour leur montrer ce qu’est la générosité et pour développer des sentiments d’empathie dans leurs cœurs. Lorsque nous semons fidèlement des graines, le Seigneur utilise ces expériences comme fondation sur laquelle bâtir au fil des ans. Selon le calendrier de Dieu, nos efforts produiront une récolte que nous n’aurions jamais pu imaginer. Dieu est très généreux. Catherine Wilson est une rédactrice adjointe pour Focus on the Family Canada. © 2014 Focus Famille Canada (Association). Tous droits réservés.


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R E C E T T E À PA R TA G E R

Soupe au potiron, poivron rouge et curry Comment vivre dans la communauté de Dieu m’aide à changer de regard sur moi-même pa r anne wor m s


Pour 4 personnes | Préparation 1 h 15

Ingrédients : • 1 petit potiron (la chair du potiron vert est particulièrement goûteuse) • 2 poivrons rouges • 1 cuillère à soupe d’ail en poudre • Huile d’olive • 2 cuillères à soupe rases de curry • 1 cuillère à café de muscade • Sel/poivre • 200 ml de crème de coco (une petite boîte)

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La première suggestion que mon éditrice m’a donnée quand j’ai commencé à réfléchir à une recette pour ce numéro d’hiver, c’était de trouver une bonne recette de pain. Quelle belle idée ! Rien ne symbolise mieux le partage, l’accueil de l’autre et la communion chrétienne, n’est-ce pas ? Après tout, le livre des Actes nous rapporte que l’une des caractéristiques de la première communauté chrétienne était leur habitude de rompre le pain ensemble. C’est une image qui réchauffe le cœur et nous rappelle le bonheur de mettre nos ressources en commun, sauf que… Sauf que je suis nulle pour faire du pain. Je n’ai jamais réussi à produire une miche ou une baguette digne de ce nom, alors que répondre ? Et bien puisqu’on parle d’accueil de l’autre et de communauté, cette anecdote m’amène à repenser à mon parcours et à ce que j’ai appris. En effet, je n’ai pas de délicieuse recette de pain à vous présenter et il n’y a pas si longtemps encore, cela m’aurait anéantie. Je me serais sentie incapable, insuffisante à cette simple idée. « Quoi ? Tu prétends écrire une rubrique culinaire et tu ne sais même pas faire du pain ? » Longtemps, j’ai cru que ma valeur venait de ce que je faisais, de ce que je savais, de mes talents et de mes capacités. Alors évidemment, dans ces conditions, je n’étais jamais assez bien, assez douée, assez aimable. Mais marcher au milieu du peuple de Dieu m’a appris petit à petit que ce n’est pas comme cela que me voient mes frères et sœurs. Plusieurs fois, j’ai été surprise quand quelqu’un me complimentait, quand on me renvoyait une image positive de moi-même, quand l’on remarquait ce que je faisais de bien. Vous voulez dire qu’on peut être aimé sans être parfaitement à la hauteur ? Sans être doué pour tout ? Sans correspondre à une image de ce que le monde attend de nous ? Oui, c’est possible. C’est possible quand on connaît l’amour extravagant de Dieu. Il est celui qui a été jusqu’à donner sa vie

Instructions :

1. É pluchez et coupez en gros cubes votre potiron. Lavez et coupez les poivrons en deux ou quatre. 2. Placez le tout dans un bol puis versez de l’huile d’olive, le sel, le poivre, le curry, la muscade et l’ail de sorte que les légumes soient bien enrobés et étalez-les sur une plaque à four. 3. Mettez dans un four à 200 °C pour environ 1 heure, ou jusqu’à ce que vos légumes soient tendres et dorés. N’hésitez pas à retourner les légumes au milieu de la cuisson. 4. Transférez les légumes cuits dans votre mixeur ou robot et mixez-le tout en ajoutant un grand verre d’eau tiède et le lait de coco. Quand la consistance est lisse, ajoutez le reste de curry et mélangez. Votre soupe est prête ! 5. Notez que la quantité d’eau à ajouter dépend de l’épaisseur que vous voulez obtenir pour votre soupe ; sentez-vous libre d’en mettre plus ou moins.

pour moi quand j’étais son ennemie. Quand je le méprisais sans même le connaître, Il me connaissait et a choisi de m’aimer. Dieu ne m’aime pas pour ce que je réussis, Il ne m’accueille pas parce que j’ai quelque chose à lui apporter. Il m’ouvre les bras et me reçoit avec tous mes défauts et toutes mes lacunes parce qu’Il a choisi de m’aimer le premier. Et c’est ce que les chrétiens avec qui j’ai grandi dans la foi m’ont démontré jour après jour, à l’image de notre Seigneur. Alors à mon tour de redonner ce que j’ai reçu, car je suis maintenant équipée pour le faire. Car vous savez ce qui est le plus triste quand on ne se sent pas à la hauteur, pas assez bien pour les autres ? Cela nous pousse à rejeter les autres en retour, à se protéger de ce qui vient de l’extérieur, de ce que l’on ne connaît pas. Avant, je n’avais jamais envie de rencontrer de nouvelles personnes et l’idée de recevoir des gens chez moi me terrorisait, parce que cela ne serait jamais assez bien, assez bon, assez confortable… Mais quand j’y pense, c’est une vision extraordinairement autocentrée des choses. « Suis-je assez bien ? Que vont-ils penser de moi ? » Cela laissait peu de place pour penser aux besoins des autres et au réconfort ou à la joie que je pouvais leur apporter, même si tout n’était pas parfait. Et puis accepter mes failles et mes faiblesses me permet de voir les forces et les talents de ceux qui m’entourent. Ce que je n’ai pas, quelqu’un d’autre peut l’apporter ; je peux m’appuyer sur les autres et en devenir plus forte et surtout plus libre et heureuse. Alors pour ce numéro d’hiver, je vous propose tout simplement une bonne recette de soupe, qui pourra vous réchauffer avec toute votre famille, vos amis ou, plus largement encore, avec ceux qui ont faim. Demandez donc à quelqu’un d’autre d’amener le pain pour le repas et cela deviendra une vraie fête. Anne est la traductrice et coordinatrice de Focus Famille Canada. Disciple de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver des recettes délicieuses et saines à partager. Tous droits réservés © 2017 Anne Worms. Utilisation autorisée.

HIVER 2018

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RENCONTRER DIEU PAR SA PAROLE

Comment prier ? Conseils pratiques (et pas du tout barbant) de Luther à son barbier pa r d om i niqu e ou r l i n

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L’année 2017 a été l’occasion de célébrer le 500e anniversaire de la Réforme protestante. Si Calvin et Luther étaient des étudiants et des érudits de la Parole, ils n’en étaient pas moins des hommes qui aimaient la Bible pour ce qu’elle est : un véritable cœur à cœur entre Dieu et les hommes. L’histoire qui suit souligne le lien étroit que Luther établissait entre prier et méditer . Peter Beskendorf, alors barbier de Luther, lui demanda un jour de lui enseigner un moyen simple de prier. Celui-ci lui envoya alors une lettre de conseils riches et pratiques toujours d’actualité . Luther suggère tout d’abord de prier deux fois par jour – le matin avant d’entreprendre quoi que ce soit et le soir. Si cela pouvait sembler bien ritualiste, c’est en réalité une excellente discipline de « cadrage » de notre journée: « Il est bon que la prière soit notre première et notre dernière occupation de la journée. Il faut écarter la pensée fausse et trompeuse suivante : “Attends un peu ; dans une heure ou plus, tu prieras. Termine d’abord ceci ou cela.” Si nous accueillons cette pensée, la journée se passera à l’accomplissement de tâches diverses sans que nous priions. » Il l’appelle aussi à accorder à ces temps de prière toute son attention, tout comme il le fait pour sa tâche quotidienne : « Un barbier habile, lorsqu’il est en train de faire la barbe à un client, doit fixer toute son attention sur le rasoir et la barbe. S’il ne fait que parler, regarder ailleurs ou penser à autre chose, il risque fort d’entailler la bouche ou la gorge de son client. Ainsi, pour faire quelque chose de bien, il faut y impliquer tout son être. Comme on dit : Celui qui pense à trop de choses ne pense à rien et n’accomplit rien de bon ! À plus forte raison, la prière, pour être une bonne prière, doit-elle être seule à occuper totalement le cœur ! »

« Fais ce que tu fais » dit le proverbe. Ou encore « Sois à ce que tu fais ». Tout un défi de nos jours ! Mais il est à notre portée… avec l’aide de Dieu ! Il ajoute encore : « Veillez à ne pas être trop exigeant afin que votre esprit ne se fatigue pas. Une bonne prière n’a pas besoin d’être longue ou prolongée. Il est préférable qu’elle soit fréquente et ardente. » Priant souvent à partir des commandements de Dieu, il précise : « Je fais de chaque commandement une guirlande de quatre brins tressés ensemble. En d’autres termes, chaque commandement est d’abord un enseignement — ce qu’il est effectivement — et je réfléchis à ce que le Seigneur me demande si sérieusement. Chaque commandement est, en second lieu, un sujet de louange ; en troisième lieu, une confession et, enfin, une requête. » Il dira du Notre Père : « Je l’absorbe comme un nourrisson, je le mange et le bois comme un vieillard et n’en suis jamais rassasié… Il arrive souvent que mes pensées partent en promenade à propos d’une des demandes du Notre Père et que j’abandonne les six autres. Quand il en est ainsi, il faut laisser de côté les autres prières et accueillir ces pensées, les écouter en silence et ne les réprimer en rien. C’est le Saint-Esprit lui-même qui prêche et un seul mot de son sermon vaut mieux que les milliers prononcés dans nos prières. J’ai ainsi plus appris dans une seule prière que par beaucoup de lectures et de réflexions. » 1 Voir http://larevuereformee.net/articlerr/n203/le-culte-personnel-selon-martinluther, texte inspiré du Covenant Companion (15/10/75). 2 Luther, Martin Lettre à mon barbier. Une manière simple de prier www.blfeditions.com

Dominique Ourlin est pasteur au Québec depuis plus de 15 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi auteur de deux livres, disponibles sur painsurleseaux.com. Tous droits réservés © 2017 Dominique Ourlin. Utilisation autorisée.

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RENCONTRER DIEU PAR SA PAROLE

Seigneur, alors que j’ouvre ta Parole, que je désire la méditer et que je te prie, apprendsmoi à prendre un peu de distance, à faire silence, ne serait-ce qu’un moment, pour être tout simplement disponible devant toi, présent à ta présence. Pardon pour tous mes faux pas, mes mauvais choix, mes écarts, mes négligences, mes découragements, mes égarements. Accorde-moi une intelligence renouvelée pour percevoir, au-delà du sens premier des mots, leur portée dans ma réalité d’aujourd’hui, de mes relations, de mes occupations. Je m’abandonne à toi. C’est alors seulement que je me trouve ! Je te livre mon avenir et mon devenir. Je veux vouloir ce que tu veux. Tout ce que tu veux. Rien que ce que tu veux. Oui, que ta volonté soit faite en moi. Dès ici et maintenant. Apprends-moi à lire ta Parole lentement, attentivement, patiemment, et à la laisser pénétrer mes pensées, mes émotions, mes recoins les plus secrets. À me façonner. Me reconstruire. Me nourrir. Je deviendrais alors un peu plus ce que je suis à tes yeux — un enfant racheté, libéré, qui peut marcher avec assurance, sans arrogance ni crainte. Parce que tu es mon Père. Amen ! (qu’il en soit ainsi !)

Quelques textes à méditer autour des cinq « piliers » de la Réforme qui sont aussi les piliers de notre foi :

L’Écriture seule Christ seul La Grâce seule La Foi seule À Dieu seul la gloire

Jean 15.5-8 Jean 14.5-11 Éphésiens 2.8-10 Jean 3.14-17 Romains 11.33-36

2 Timothée 3.16-17 1 Timothée 2.5-6 Tite 2.11-14 Romains 10.5-11 Apocalypse 4.9-11


Je suis la vigne, vous êtes les rameaux. Celui qui demeure uni à moi, et à qui je suis uni, porte beaucoup de fruits, car vous ne pouvez rien faire sans moi. J E A N 15 -5

1 9946 80 A av e n u e l a n g l e y, b c v 2 y 0 j8 courriel l e ttre s @ fo cu s fa mi l l e .c a web focu s fa mi l l e .ca


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