Magazine Focus Famille-Printemps 2019

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printemps 2019 | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE

Oser l’espérance ABORDER LE SUJET DU SUICIDE AVEC voS ADOS

ÉLEVER DES ARTISANS DE PAIX

UN NOUVEAU REGARD SUR LE CARÊME


p rinte mp s 2019

f o c u s fa m ille

illustration par ryan tsuen


Éditoria l Chers lecteurs, Avez-vous remarqué comment, depuis la nuit des temps, toutes les civilisations de la terre attendent le printemps avec l’assurance qu’il viendra après l’hiver ? C’est un fait indéniable et universellement accepté. Tellement répétitif et certain qu’on ne s’y attarde pas, on n’y pense plus. Le fermier plante ses semis et ne se décourage pas lorsqu’arrivent les intempéries. Il sait qu’il aura sa récolte au bon moment. Même parmi les animaux, nombreux sont ceux qui entrent en hibernation dans l’attente du printemps. Mais qu’en est-il dans nos vies ? Comment réagissons-nous lorsque l’hiver s’installe ? Lorsque les tempêtes arrivent ou que les réponses à nos prières tardent à venir ? Lorsque la peur ou le désespoir nous rattrapent ? Nous sommes nombreux à cheminer avec de lourds bagages, résignés à une vie en superficie, pour étouffer au plus profond la douleur, l’amertume, l’inquiétude chronique. Certains d’entre nous vivons avec tellement de déceptions, de rêves brisés, de deuil peut être, que nous n’osons plus regarder à l’avenir avec anticipation, avec cette innocence qu’autrefois nous avions pu avoir. Nous avons peur d’espérer à nouveau et prenons des précautions avec les désirs de nos cœurs, afin d’éviter une autre déception. Chers lecteurs, si c’est votre cas, si votre hiver a été bien trop long, soyez encouragés. Jésus, homme de douleur, connaît vos pensées, vos émotions et vos doutes. Il recueille vos larmes dans son outre, aucune n’est perdue. Il sait que dans ce monde, nous aurons des tribulations. Non seulement marche-t-il particulièrement près de ceux qui ont le cœur brisé, mais il nous invite à aller plus loin, à choisir la vie en abondance qu’il nous offre. Il nous promet un avenir et de l’espérance : l’espérance assurée du pardon, l’espérance d’une vie réconciliée avec le Créateur. L’espérance que, malgré les blessures, l’angoisse, les erreurs du passé ou cette douleur poignante dans nos cœurs, dans nos corps même, il ne nous

laissera pas sombrer dans l’abîme du désespoir. Il ne permettra pas que nous soyons éprouvés au-delà de nos forces. Lorsque nous trébuchons, notre Père céleste promet de nous relever avec amour et puissance, de nous soutenir par sa main droite triomphante. Notre prière est que ce numéro vous inspire un souffle d’espérance. Que le printemps vienne dans vos vies tout comme il arrive dans la nature : avec force et assurance. Puisse le Saint Esprit apporter à vos cœurs un renouveau de joie, de passion et de vie en abondance. Car le Seigneur nous a bénis, chers amis ! Célébrons l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille ; choisissons de profiter de notre vie de couple ; brillons de la lumière de Jésus sur nos lieux de travail et apportons la paix de Dieu partout où nous allons. Laissons notre Père céleste panser nos blessures et nous rappeler son amour éternel pour nous. Il éveillera volontiers en nous les désirs de nos cœurs et nos rêves parfois oubliés. L’espérance du chrétien est certaine et vivante car ancrée en Jésus Christ. Alors osons espérer, chers lecteurs !

Elisabeth Van Essen Éditrice de Focus Famille

PRINTEMPS 2019

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P.6-7 : pour « Le double d’attention », « Protéger bébé du zèle des plus grands » et « Bien se préparer » : © 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com. Pour « Cultiver un jardin en famille » et « Questions à poser autour de la table » : © 2019 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Magazine Focus Famille par Focus on the Family Canada, Printemps 2019, vol. 11, no. 1, ISSN 1918-297x. © 2019 Focus on the Family Canada. Tous droits réservés. Copyright international déposé. Publié par Focus on the Family Canada, une organisation caritative reconnue. Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001. Focus on the Family Canada est une marque déposée de Focus on the Family Canada, 19946 80A Avenue, Langley, BC V2Y 0J8. Pour contacter Focus Famille ou nous signaler un changement d’adresse, vous pouvez envoyer un courriel à lettres@focusfamille.ca ou nous écrire à : Focus Famille, 19946 80A Avenue, Langley, BC V2Y 0J8. TPS : 10684 5969 RT0001.

Imprimé au Canada par Hemlock Printers Ltd.


p rinte mp s 2019

s o mm a ire

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CHEMINER DANS SA FOI

12 Élever des artisans de paix

19 Un nouveau regard sur le Carême

Comment enseigner à nos enfants à vivre en harmonie avec les autres et à résoudre les conflits par eux-mêmes

Comment Pauline a retrouvé la joie de préparer l’arrivée de Pâques, malgré un passé de condamnation

26 Promesses de la Bible Des versets de la Bible pour proclamer l’espérance

27 Ce que nos cœurs désirent Que signifie réellement cette promesse de Dieu ?

38 Rencontrer Dieu par sa Parole

16 Quand bébé s’invite Comment trouver la joie au milieu d’une grossesse inattendue

22 13 raisons de choisir la vie Ouvrir le dialogue sur le suicide avec vos adolescents

PRENDRE SOIN DE SON COUPLE

8 Astuce pour la vie à deux

Foi, espérance et amour : trois pistes pour mieux lire ma Bible

Guide du romantisme pour les gars

ÉDUQUER SES ENFANTS

Quand on se dispute, c’est rarement pour les raisons que l’on croit

6 Astuces éducatives Aider les petits à s’adapter à l’arrivée d’un nouveau-né & autres astuces

9 Pour résoudre les conflits, acceptez d’ouvrir votre cœur

22 30 Choisir d’apprécier sa vie de couple Des astuces pour vivre un mariage riche et excitant au quotidien

32 Comment nos faiblesses peuvent devenir les bases d’un mariage solide Ou comment une tradition européenne a révélé un secret précieux et contre-intuitif pour un mariage heureux

S’INVESTIR DANS SA COMMUNAUTÉ

34 Vivre sa foi sur son lieu de travail Suggestions pour être un témoin de Dieu au travail

36 Recette à partager : Petits muffins soleil Chercher à utiliser les dons que Dieu nous donne pour le bien de ceux qui nous entourent

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A S T U C E S É D U C AT I V E S

Aider les petits à s’adapter à l’arrivée d’un nouveau-né

LE DOUBLE D’ATTENTION

Avec deux filles nées à seulement 20 mois d’intervalle, je me demandais bien comment j’allais m’en sortir. Ramener un nouveau-né à la maison, où m’attendait déjà une petite fille très prenante, semblait être la catastrophe assurée. Mais je me suis vite rendue compte que cela pouvait devenir une leçon de vie pour mon ainée. Bien que cela paraisse contre-intuitif, plus je la faisais participer aux soins quotidiens de sa sœur, plus la tâche semblait facile. Changer le bébé est devenu un jeu de « Apporte les lingettes à maman » et le moment de nourrir le bébé s’est transformé en un temps de chansons pour ma grande. Chaque petite tâche à faire pour le bébé est peu à peu devenue une occasion de faire grandir ma fille ainée. Aujourd’hui, quand je dois concentrer mon attention sur l’une de mes filles, elles savent que cela ne veut pas dire que l’autre est oubliée. Au contraire, elles commencent à se rendre compte de l’un de leurs rôles importants dans la famille : être une sœur ! Impliquer mes filles dans le développement l’une de l’autre leur a appris à prendre soin de quelqu’un. Quant à moi, j’ai découvert que même les petites mains peuvent être d’une grande aide. — Emily Pardy

illustrations par ryan tsuen

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A S T U C E S É D U C AT I V E S

PROTÉGER BÉBÉ DU ZÈLE DES PLUS GRANDS

J’étais légèrement terrifiée à l’idée de ramener un nouveau-né à la maison, où m’attendaient déjà un fils de trois ans et demi et une fille de deux ans. Je m’imaginais sans cesse l’un d’eux écrasant ou blessant par accident leur sœur minuscule. Mon mari et moi avons donc pris les devants. Nous avons installé un parc pour bébé bien solide à chaque étage de la maison. Le bébé était ainsi hors de portée des petites mains curieuses pour les brefs moments où elle n’était pas sous ma supervision directe ou sous celle de mon mari. Ensuite, nous avons donné aux deux grands des règles spécifiques pour prendre leur sœur dans les bras : être assis sur le canapé avec une couverture et un coussin, en présence d’un des parents. Nous leur avons aussi montré comment être doux et éviter de mettre leurs doigts dans les yeux ou la bouche de bébé.

Nos deux grands ont rapidement appris comment prendre soin de leur petite sœur. Ils ont compris à quel point un nouveau-né était fragile. — Suzanne Hadley Gosselin

BIEN SE PRÉPARER

Quand nous avons installé notre fille de trois ans dans sa chambre de grande, nous lui avons dit : « Tu vas devenir une grande sœur ». Pour préparer l’arrivée du bébé, je l’ai aidée à mettre de côté des jouets dont elle ne voulait plus. Je lui ai aussi donné un poupon dont elle pouvait s’occuper, avec des couches et un biberon en jouet. Quand son frère est né, elle savait à quoi s’attendre. ­— Rhonda Deyoung

Petite activité de saison CULTIVER UN JARDIN EN FAMILLE

Jardiner ensemble est une occasion merveilleuse de resserrer les liens familiaux, que vous ayez un potager dans votre arrièrecour, une collection de plantes et de fleurs sur votre balcon ou simplement des herbes aromatiques en pot sur le comptoir de la cuisine. Au printemps, choisissez en famille le type de jardin que vous voulez faire pousser, puis faites un tour ensemble au centre de jardinage local. Laissez chaque enfant choisir les graines ou les plantes qu’il veut faire pousser. Vous pourrez arroser et prendre soin des plantes à tour de rôle ou bien confier une partie du jardin à chaque membre de la famille.

Questions à poser autour de la table Quelques idées pour lancer des discussions au moment du repas en famille et apprendre à mieux connaitre vos enfants.

i tu avais été avec les disciples le matin de Pâques, auraisS tu eu du mal à croire que Jésus était ressuscité ?

Si je te donnais une carte de remerciement à envoyer à la personne de ton choix, qui choisirais-tu ? Pourquoi ?

i tu pouvais avoir n’importe quel animal sauvage comme S animal de compagnie, quel animal choisirais-tu ? Pourquoi ?

onne-moi une question que tu as hâte de poser à Dieu D quand tu le verras.

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ASTUCE POUR LA VIE À DEUX

Guide du romantisme pour les gars par bill farrel

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« J’aimerais que tu sois plus romantique. » Avez-vous déjà entendu ces paroles ? Si vous êtes comme la plupart des maris, la réponse est certainement oui. Elles sont tout aussi agréables à entendre que : « Tu dois aller chez le dentiste. » Soyons honnêtes, beaucoup d’entre nous n’avons qu’une idée très vague de ce qu’être romantique signifie pour nos épouses. Heureusement, il y a des solutions qui sont plus simples qu’on ne le croit. J’ai même découvert une astuce qui élimine stress et spéculations : les rituels romantiques. Il s’agit d’actes simples que vous faites régulièrement, pour communiquer à votre épouse combien elle compte pour vous. C’est l’un des moyens les plus efficaces pour toucher le cœur de votre conjointe tout en jonglant entre travail et vie de famille. Ma femme Pam et moi avons mis en place un tel rituel dès le début de notre relation : avant de manger, nous prions ensemble puis je l’embrasse. Ça ne demande pas un effort démesuré, mais ça fait son effet. Ça a encore plus d’impact quand je le fais en public : ça lui montre que je l’aime et que je veux que le monde le sache.

Avant de manger, nous prions ensemble puis je l'embrasse.

Voici d’autres exemples de rituels romantiques :  Se dire « je t’aime » à chaque fois que vous vous échangez les clés de la voiture  S’embrasser à chaque fois que vous entendez l’eau couler  Lui apporter le café au lit chaque matin avec un petit mot marqué : « Je t’aime ». Bien sûr, ça ne remplace pas le fait de l’inviter au restaurant ou de lui offrir des fleurs. Mais ça crée un environnement où votre amour lui est affirmé régulièrement. Alors, comment trouver son rituel romantique ? Premièrement, choisissez une activité que vous faites souvent, comme rentrer à la maison, aller chercher le courrier ou faire la vaisselle. Ajoutez-y un élément romantique : un baiser, une parole, un mot doux… Enfin, tenez-vous-y, quelles que soient vos circonstances ou votre humeur du jour. Tout est dans la constance. S’il vous vient une idée de geste romantique grandiose, tant mieux. Mais en attendant l’inspiration, instaurez un petit rituel qui apportera à votre relation le romantisme tant attendu. © 2019 Focus on the Family. Tous droit réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.

Se dire << je t'aime >> à chaque fois que vous vous échangez les clés de la voiture.

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illustrations par ryan tsuen

Lui apporter le café au lit chaque matin avec un petit mot marqué : << Je t'aime >>.


Q U A N D O N S E D I S P U T E , C ’ E S T R A R E M E N T P O U R L E S R A I S O N S Q U E L’ O N C R O I T

pa r gre g smal l e y

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Ma femme Erin et moi étions au Japon avec Murphy, notre fille de dix-sept ans, pour donner un séminaire sur le mariage. Nous sommes arrivés quelques jours en avance pour pouvoir jouer un peu les touristes à Tokyo. L’un des sites que nous tenions à voir était un magnifique parc qui abrite le sanctuaire MeijiJungu, un immense espace parsemé d’étangs, de ponts et de kilomètres de chemin. Nous l’avons donc mis à notre programme du jour. J’avais fait des recherches en amont pour voir comment aller à pied de notre hôtel jusqu’au parc et quels chemins suivre une fois sur place. J’avais tout organisé, nous allions passer une journée parfaite. Ou du moins, c’est ce que je croyais. En chemin vers le parc, nous nous sommes perdus à plusieurs reprises (par ma faute). Une fois arrivés, nous étions déjà épuisés. Après avoir passé la grille d’entrée, nous sommes arrivés devant un embranchement.

Je n’étais en rien surpris. J’avais bien étudié la carte et avais prévu de prendre la route la plus longue, qui menait à un magnifique pont, perché au-dessus d’un vaste étang. Parfait pour prendre des photos en famille ! Mais devant l’embranchement, Erin et Murphy ont voulu prendre le chemin le plus court, plutôt que de me suivre sur la route que j’avais choisie d’avance. Elles se sont donc tournées vers l’autre direction. « Vous vous trompez de chemin », leur ai-je expliqué. Elles m’ont répondu en chœur : « On est fatiguées, cette route a l’air plus courte. » « Mais ce chemin est bien plus pittoresque, j’avais prévu qu’on fasse des photos ensemble près du grand étang. » « On est épuisées », a insisté Erin. Je sentais l’énervement monter. « Comme vous voulez, on

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prend votre chemin ! » j’ai dit sèchement. Et je me suis engagé sur leur chemin, furieux. Je pense qu’elles ont toutes les deux été plutôt surprises par ma réaction. Quand elles ont compris à quel point je tenais à prendre le long chemin, elles sont parties de l’autre côté, de MON côté ! Mais j’avais déjà disparu, avançant sans jeter un regard en arrière, tant j’étais énervé contre elles. Quand j’ai vu qu’elles ne me suivaient pas, ça m’a vraiment mis en colère et j’ai pensé leur « donner une leçon ». Je savais, ayant étudié la carte, que les deux chemins allaient finir par se rejoindre. Je me suis dit que j’allais parcourir en boudant le chemin court. Quand je retrouverai les filles, elles imploreraient surement mon pardon à genoux. Mais lorsque j’ai atteint l’endroit où je pensais les retrouver, elles n’y étaient pas. Après les avoir attendues un petit moment, j’ai enfin réalisé la gravité de la situation : ma femme et ma fille étaient perdues au beau milieu du Japon. J’allais avoir de sérieux problèmes.

CE QUI NOUS FAIT RÉAGIR Quand on se dispute, c’est rarement pour les raisons que l’on croit. Des problèmes superficiels peuvent donner l’impression qu’ils sont au cœur du conflit, mais ce n’est qu’une illusion. Ce qui se passe en réalité, c’est qu’une corde sensible a été touchée en nous. Une situation ou une dispute ont mis le doigt sur un sujet délicat, sur une blessure cachée. Nous avons tous des points sensibles sur lesquels il est très facile d’appuyer et de déclencher une réaction. Ces points sensibles sont souvent de profondes insécurités : le sentiment de ne pas être aimé, d’être rejeté, abandonné ou incompris. Nous réagissons quand nous avons l’impression d’échouer, d’être des ratés. Une fois notre point sensible touché, notre cœur se ferme automatiquement. Tout comme ces petits insectes qui se roulent en boule quand ils ont peur. Une fois fermés, il est bien difficile de les ouvrir. C’est ce que j’avais fait à Tokyo : je m’étais « roulé en boule ». Par la suite, ma colère s’est muée en inquiétude. Après les avoir cherchées pendant environ une demi-heure, je les ai finalement repérées : elles sortaient du sanctuaire Meiji. Ce temple était le principal but de notre visite, et elles y étaient allées sans moi. Encore un point sensible de touché ! J’ai crié, furieux : « Vous étiez où ? » « Quand tu es parti, on a continué à avancer, m’a répondu Erin avec sarcasme. On s’est dit que tu finirais par nous rejoindre et t’excuser. » « M’excuser ! Moi ? Mais c’est vous qui m’avez laissé tout seul. »

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Je suis certain que vous n’aurez aucun mal à imaginer le reste de la conversation...

ARRIVER À SORTIR LA TÊTE DU CONFLIT Quand un conflit – ou devrais-je dire une guerre – démarre, c’est difficile de le désamorcer. Avant de pouvoir commencer à en parler comme des adultes aimants et responsables, il faut pouvoir rouvrir les cœurs fermés. C’est ce qu’Erin, Murphy et moi avons fait pendant notre long trajet de retour vers l’hôtel. Nous avons cessé de nous accuser les uns les autres et avons tourné nos regards vers nous-mêmes, histoire d’examiner la fameuse poutre dans notre œil dont parle Jésus. Au fil des ans, Erin et moi avons découvert trois étapes simples pour aider à ouvrir nos cœurs en temps de conflit :

d’abord, faites une trêve. Plutôt que de continuer à vous disputer, appuyez sur pause. Partez chacun de votre côté et laissez la tension émotionnelle redescendre. « L’insensé étale tous ses sentiments, mais le sage se retient de montrer les siens.» écrit Salomon dans le Proverbe 29.11. Allez prendre l’air, courrez un peu, écoutez de la musique. Priez. Quand vous prenez une pause, assurez-vous que l’autre personne sache que vous le faites pour ouvrir votre cœur et que vous reviendrez plus tard pour terminer la discussion. ensuite, identifiez vos émotions. Quand vous êtes blessé et frustré, vos pensées sont centrées sur l’autre personne de la pire manière qui soit. Si vous voulez pouvoir ouvrir votre cœur, il faut que vous vous concentriez non plus sur votre conjoint, mais sur vous-mêmes, pour regarder à votre propre poutre. Comme le disait David dans le Psaume 4.5 : « Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas ! Parlez dans votre cœur, sur votre lit, et faites silence. » Pendant votre temps de trêve, identifiez le point sensible qui a été touché. Cherchez l’émotion qui se cache derrière. Cela vous aidera à vous calmer. Après l’épisode du sanctuaire Meiji, j’ai essayé de mettre un nom sur ce que je ressentais. J’ai cherché à identifier les points sensibles qui avaient été touchés. Je me suis rendu compte que je ne m’étais pas senti respecté, ni apprécié. J’avais passé beaucoup de temps à faire des recherches sur les points forts du parc. J’ai eu l’impression qu’Erin et Murphy n’avaient ni respecté ni apprécié tout le travail que j’avais fourni pour organiser cette journée dans ses moindres détails.


enfin, décelez la vérité. Les émotions sont puissantes, mais elles ne représentent rien de plus que des informations. Nous ne devrions jamais réagir en ne nous basant que sur des informations, sans chercher à les analyser. Le meilleur moyen d’analyser vos émotions ou vos ressentis (c’est-à-dire vos points sensibles), c’est de les apporter devant le Seigneur. Rappelez-vous qu’en tant qu’êtres humains, nous ne sommes pas la source de la vérité. Si nous essayons de déterminer seuls la validité de nos émotions et de nos pensées concernant notre conjoint, sans laisser Dieu prendre part à la discussion, nous risquons fort de finir par croire des mensonges. Je ne veux pas m’appuyer sur mes propres interprétations et perceptions de ce que fait ma femme. Je veux que Dieu me donne sa perspective parce qu’il est la seule source de vérité (Jean 14.6). Tout en marchant et en priant, Dieu m’a montré la vérité : j’ai réalisé qu’Erin et Murphy étaient simplement fatiguées. Elles n’avaient pas essayé de me manquer de respect. Alors, armé de la vérité de Dieu, mon cœur s’est ouvert. Quand nous avons fait ensemble le chemin du retour, j’ai demandé à parler de ce qui s’était passé au parc.

Erin m’a expliqué qu’elle s’était sentie incomprise et jugée, ce qui sont ses propres points sensibles. Murphy s’était sentie contrôlée et abandonnée. Cela m’a brisé le cœur de penser que ma propre fille s’était sentie abandonnée par moi, son père. J’ai pu écouter et valider ces ressentis. Parce que j’avais pris le temps de faire ces trois étapes au préalable, j’étais capable de réagir de manière constructive et non pas blessante. Cela les a également aidées à ouvrir leur cœur. Nous avons fini par nous serrer dans les bras, en plein milieu d’un trottoir du centre-ville de Tokyo. Nous n’avons certainement pas géré au mieux le début de cette crise japonaise. Dans un conflit, le plus important n’est pourtant pas comment il commence, mais plutôt comment il se termine. Le Dr Greg Smalley est vice-président du département Marriage and Family Formation à Focus on the Family. Il est l’auteur de nombreux livres dont Crazy Little Thing Called Marriage. © 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais dans le livre Ready to Wed et sur FocusOnTheFamily.com.

P OUR ALLER PLUS LOIN

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Résoudre les Conflits Quotidiens constitue un guide pratique, biblique et concis pour nous aider à rétablir la paix dans la vie de tous les jours, de sorte que des relations troublées se transforment en relations paisibles. À l’aide des recommandations éprouvées contenues dans ce livre, les auteurs Ken Sande et Kevin Johnson démontrent de quelle manière vous pouvez parvenir non seulement à une trêve, mais à l’unité et à l’harmonie. Leurs conseils bibliques vous mèneront plus loin que la simple résolution de conflits, vers une véritable réconciliation transformatrice au sein de la famille, entre collègues de travail, et frères dans la foi.

À retrouver sur librairie.focusfamille.ca

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v e e r l É

s n a s i t r a s e d de paix

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C O M M E N T E N S E I G N E R À N O S E N F A N T S À V I V R E E N H A R M O N I E AV E C LES AUTRES ET À RÉSOUDRE LES CONFLITS PAR EUX- MÊMES

pa r j e annie c u nnion

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Ce matin-là, j’étais en train d’habiller le bébé quand mon fils Luc a surgi dans la chambre pour m’annoncer gravement : « Maman, Arthur a dit caca ! » Je me suis tournée vers lui. « Et donc ? » Luc semblait étonné que je ne comprenne pas l’importance de cette information. « Eeeeeeet… Il n’a pas le droit de dire caca, alors je voulais te le dire », m’a-t-il expliqué. « Luc, est-ce que tu cherches à faire régner la paix ou bien à faire punir ton frère ? » Il a réfléchi un petit moment, puis a reconnu : « Faire punir Arthur. Pardon. » « Alors, va t’excuser auprès de ton frère pour avoir rapporté. Ensuite, tu pourras réfléchir à des manières d’encourager Arthur à faire de meilleurs choix. » Il y a longtemps de cela, Jésus a enseigné : « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu. » (Matthieu 5.9) Ce précepte, qui fait partie d’une discussion plus profonde sur la manière dont les croyants se doivent de refléter la vie et l’amour de Dieu, a fait écho en nous. Mon mari et moi essayons tout particulièrement de l’appliquer à l’éducation de nos trois garçons. En temps normal, le terme « paisible » n’est pas celui que je choisirais pour décrire notre foyer. Néanmoins, nous nous efforçons d’expliquer à nos enfants que des artisans de paix ne cherchent pas la dispute, à se venger ou à faire punir les autres. Les artisans de paix recherchent l’harmonie. Ils veulent faire ce qui est bon pour les autres. Comment élever nos enfants pour qu’ils soient de ceux qui procurent la paix ? La Bible enseigne deux principes clés sur le sujet : reconnaitre que Dieu a donné à nos enfants la capacité de vivre ensemble en harmonie et comprendre qu’il leur donne les compétences et l’autonomie nécessaires pour résoudre eux-mêmes les conflits qui surgiront inévitablement.

L’art de vivre en harmonie Quand nous enseignons à nos enfants à être des artisans de paix, il est important de se souvenir de ce qui est écrit

dans Philippiens 2.13-16 : « Car c’est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant. Faites tout sans murmures ni discussions, pour être irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans reproche au milieu d’une génération corrompue et perverse, parmi laquelle vous brillez comme des flambeaux dans le monde, portant la parole de vie. » En fin de compte, c’est Dieu (et non pas nous !) qui travaille dans le cœur de nos enfants pour les aider à « briller comme des flambeaux » dans un monde assombri par le péché. Dans la pratique, nous transmettons à nos garçons ce message : « Vous êtes des cadeaux de Dieu les uns pour les autres. Vous ne le voyez peut-être pas toujours ainsi, mais c’est la vérité. Dieu veut que vous vous encouragiez les uns les autres à grandir dans son amour. Il a créé notre famille pour être une équipe, et c’est en suivant sa Parole que nous pourrons bien vivre ensemble. En tant que membres de la même équipe, nous voulons nous entraider à devenir la meilleure version de nous-mêmes. » Pour guider nos enfants à vivre en harmonie, nous les encourageons à examiner leur propre cœur et leur attitude. Souvent, le comportement d’un enfant est simplement guidé par le désir de voir l’autre être remis à sa place. C’est comme s’il disait : « Je suis la bonne personne ici, et lui le méchant. » Lorsque l’orgueil et la suffisance pointent leur vilain nez, et que nos enfants cherchent à mettre leur frère ou leur sœur en difficulté, nous pouvons les aider à reconnaitre leur propre péché (Matthieu 7.3-5).

L’art d’apporter des solutions L’un de nos objectifs est d’aider nos enfants à développer de bonnes compétences en résolution de problèmes, pour vivre selon la volonté de Dieu (Matthieu 18.15). Les études montrent que, lorsque les enfants grandissent avec une compréhension des bases de la résolution de problèmes, les conflits entre frères et sœurs sont considérablement réduits. Enseigner à vos enfants à être porteurs de solutions et ce, dans la paix, peut s’avérer une tâche difficile. Cependant, soyez certains que la paix qui en résultera dans votre foyer en vaut

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Les artisans de paix

recherchent l'harmonie. bon pour les autres.

Ils veulent faire ce qui est

largement la peine. J’aime beaucoup voir le visage de mes fils s’illuminer quand ils ont réussi à résoudre un problème entre eux. C’est un regard qui dit : « Youpi j’en suis capable ! » Cela les aide aussi à approfondir l’amitié et la confiance qui les lient. Pour aider mes enfants à devenir des artisans de paix, je commence généralement par une série de questions :

As-tu essayé de résoudre le problème par toi-même ? Le but est de les pousser à réfléchir à ce que ferait quelqu’un qui recherche consciemment la paix. Cela leur permet de passer en revue les différentes possibilités. S’ils n’ont pas cherché à résoudre le conflit par eux-mêmes, je leur laisse la possibilité de le faire avant de m’impliquer. Il n’y a pas très longtemps, mon fils Pierre est venu me faire part de quelque chose : « Maman, Luc regarde une émission à la télé qu’on a pas le droit de regarder. » « As-tu essayé de régler le problème directement avec lui ? », lui ai-je demandé. « Heu, non. » « Alors qu’est-ce que tu pourrais faire ? » « Je pourrais dire à Luc qu’on a pas le droit de regarder ça. » « Bonne idée. Tu vas l’encourager à faire de bons choix. S’il ne t’écoute pas, tu pourras venir me demander de l’aide. Sois un bon ami pour lui en l’encourageant à faire ce qui est bien. »

Quel est le problème et que ressens-tu ? Si les enfants n’arrivent pas à résoudre le problème sans moi, je les accompagne dans un processus simple de résolution de conflits. Bien qu’ils aient initialement besoin d’être guidés dans cette approche, avec un peu d’entrainement et de persévérance, ils apprennent vite à se débrouiller par eux-mêmes. Je demande à chaque enfant de m’expliquer ce qu’il s’est passé en identifiant le problème ou l’incident qui s’est produit et ce qu’il ressent. Je leur demande aussi de commencer leurs phrases par « je » pour ne pas être dans l’accusation envers l’autre. Cela

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leur permet d’identifier le rôle qu’ils ont joué dans la situation et comment ils ont contribué au problème.

Comment peux-tu résoudre le problème ? Après que chaque enfant ait entendu la version du problème exposée par l’autre et les sentiments qui en découlent, je leur demande de réfléchir à ce que ferait un artisan de paix. À l’écoute des solutions qu’ils trouvent, je me rends compte que le problème exposé est rarement le vrai problème. En général, le conflit a été déclenché par un comportement égoïste, le désir de voir son frère se faire punir ou le sentiment d’avoir été lésé par l’autre. Cela me fournit une occasion précieuse d’encourager mes enfants à réfléchir à ce qui se passe dans leur cœur. En effet les solutions qu’on choisit pour une résolution paisible devraient toujours d’abord parler à nos cœurs.

Comment aimerais-tu être traité ? Rechercher la résolution de leurs conflits dans la paix m’amène souvent à rappeler à mes garçons de traiter les autres comme ils voudraient être traités (Matthieu 7.12). Je leur demande parfois : « Arthur, comment te sens-tu quand Luc te crie dessus parce que tu fais quelque chose qui lui déplait ? Y’a-t-il un meilleur moyen de lui communiquer ta frustration ? » À travers ce processus volontaire, nous équipons nos enfants de compétences essentielles telles que l’art du compromis, l’esprit d’équipe et l’empathie. Autant de choses qui pourront leur servir plus tard, dans les conflits qu’ils rencontreront avec d’autres. Ils comprendront au fur et à mesure que ceux qui répandent la paix de Dieu reflètent son caractère. Et plus important encore, ils apprendront que la véritable source de paix se trouve dans la communion avec Jésus. Jeannie Cunnion est l’auteure de Parenting the Wholehearted Child: Captivating Your Child’s Heart with God’s Extravagant Grace. © 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com


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C O M M E N T T R O U V E R L A J O I E A U M I L I E U D ’ U N E G R O S S E S S E I N AT T E N D U E

pa r c ynt h ia alve s

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C

C’était un vendredi d’automne, une journée bien chargée pour ma famille et moi. Les enfants n’avaient pas école, ils allaient donc m’accompagner pour tout ce que j’avais à faire. Nous sommes arrivés un peu en retard à notre premier rendez-vous. À vrai dire, c’était le seul qui me préoccupait réellement. Laissant les deux petits dans la salle d’attente, je pénétrai seule dans la salle d’examen où la lumière était tamisée. Bien que l’ambiance fût à la relaxation, en mon être intérieur un tourbillon faisait rage. Anxieuse, je m’allongeai sur le lit et laissai l’assistante médicale procéder à son examen. Un peu de gel sur mon ventre et voilà que la sonde parcourait mon abdomen pour révéler cette réalité que je redoutais tant de confronter. Il était bien là, ce petit bout de chou, en train de faire ses galipettes dans mon sein. Je regardais l’écran de l’échographie et avec stupéfaction, je faisais la rencontre de mon troisième enfant. J’aurais voulu être saisie d’une joie spontanée mais en toute honnêteté, j’étais davantage assaillie de questions. Faire face à cette grossesse non planifiée allait me demander d’entrer dans un processus d’acceptation, un chemin de réflexion avec le Seigneur dans lequel se mêlaient mes interrogations et mes émotions avec sa parole et son amour. L’arrivée d’un enfant n’est pas systématiquement synonyme de joie. C’est une réalité peu abordée dans l’église. On peut vite se sentir démunie quand une grossesse nous fait peur, nous dérange ou nous interroge. En partageant ici certaines des pensées qui ont pu me traverser et qui sont communes chez celles qui sont confrontées à cette situation, mon intention est de fortifier et d’encourager celles qui sont en chemin.

LA QUESTION DU LIBRE ARBITRE

<< En réalité, je ne voulais pas de cet enfant. >>

Aussi choquante que cette idée puisse paraître, elle est cependant au cœur même de la difficulté éprouvée par celles qui font face à une naissance non planifiée. Elle exprime cette lutte entre notre volonté et celle de Dieu. Tout d’abord, j’aime à me rappeler que Dieu n’est pas choqué par nos émotions, il les connaît toutes. Nous pouvons donc venir avec assurance les déposer à ses pieds. Dieu entend nos difficultés et, plutôt que d’étouffer nos pensées, nous pouvons vivre ce processus dans l’intimité avec notre Créateur. Reconnaître et abandonner nos émotions devant lui, puis y renoncer en les crucifiant à la croix, nous aidera à adopter de nouvelles perspectives. Par ailleurs, nous vivons dans un temps où les moyens de contraception sont nombreux et communément acceptés par le public chrétien. Le contrôle des naissances peut donc nous donner l’impression que nous sommes aux commandes. Mon propos n’est pas de remettre en question la contraception, mais de souligner que cela peut parfois nous faire oublier que c’est

Dieu l’auteur de chaque vie. La Parole est remplie de témoins nous rappelant que Dieu seul ouvre et ferme le sein maternel. Le miracle de la vie lui appartient et il en le seul Maitre. Dieu ne cherche pas à outrepasser notre libre arbitre, mais il nous encourage à considérer nos corps et nos vies comme une offrande à son service : « Je vous encourage donc, frères et sœurs, par les compassions de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte raisonnable. » (Romains 12.1) Je suis émerveillée de la réaction de Marie lorsque l’ange lui annonce qu’elle sera enceinte. Si on s’arrête pour y réfléchir, il n’y a pas d’exemple plus parfait que celui-ci pour illustrer une naissance non planifiée. Certains penseront que le cas de Marie est singulier dans la mesure où elle enfante le Messie. Mais, soyons honnêtes, c’était un énorme défi pour cette jeune fille que d’accepter la volonté de Dieu. Elle avait beaucoup à perdre : son fiancé, son avenir, sa réputation et celle de sa famille. Cette annonce venait changer tous ses plans. Si Joseph la répudiait – comme il en avait le droit, personne d’autre n’allait l’épouser sachant qu’elle avait un enfant. En dépit de toutes ces circonstances, Marie a choisi de se soumettre à la volonté de Dieu et répond à l’ange : « Je suis la servante du Seigneur ; qu’il me soit fait selon ta parole ! » (Luc 1.38) Puissions-nous, comme Marie, adopter la posture du serviteur. Puissions-nous, comme Jésus au jardin de Gethsémané, confesser à Dieu : « Toutefois, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux. » (Matthieu 26.39)

LA QUESTION DES RESSOURCES

<< On n'a pas les moyens d'avoir un autre enfant. >>

Dans le contexte économique actuel, l’arrivée d’un enfant peut générer certaines inquiétudes financières. Elles sont parfaitement légitimes et peuvent être sources d’anxiété au sein du foyer. Pourtant, nous avons des promesses certaines sur lesquelles nous appuyer : « Et mon Dieu pourvoira à tous vos besoins conformément à sa richesse, avec gloire, en Jésus-Christ. » (Philippiens 4.19) L’apôtre Paul nous assure ici qu’il y a en Dieu une pleine mesure, une provision abondante, pour combler tout ce qui nous est nécessaire. Notez qu’il parle de nos besoins et non pas de nos désirs. Jésus lui-même, dans Matthieu 6.25-34, nous invite à vivre une vie sans inquiétude du lendemain, considérant que Dieu sait ce dont nous avons besoin. Dans ce passage, Jésus nous exhorte à chercher d’abord la volonté du Père plutôt que le manger, le boire et le vêtir. Dieu nous invite à une vie de complète dépendance envers lui. Mettons donc notre confiance en son amour à l’égard de notre famille et de cet enfant en devenir. Nos moyens peuvent nous paraître certes limités mais nous avons un Père céleste dont les ressources n’ont pas de fin.

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LA QUESTION DE LA PERSPECTIVE

<< Ce n'est vraiment pas le bon moment pour avoir un autre enfant. >>

Il n’est pas rare qu’un enfant arrive au beau milieu d’une période de transition : un changement professionnel, un déménagement ou lorsque l’on s’apprête à entreprendre quelque chose de nouveau. Du point de vue de nos circonstances, cela peut sembler peu opportun. Et pourtant, c’est exactement le moment que Dieu choisit pour susciter cette nouvelle vie. C’est que Dieu écrit à travers chacun d’entre nous une histoire qui va bien au-delà de nous-mêmes. Dieu écrit l’histoire d’un peuple, d’un royaume, de nations. Si on adopte la perspective divine, on comprend que chaque personne, que chaque destinée sont minutieusement orchestrées, calculées et révélées à un temps choisi pour accomplir une œuvre précise. Jérémie 1.4-6 nous aide à comprendre cette vérité : « La parole de l’Éternel m’a été adressée : avant de te former dans le ventre de ta mère, je te connaissais, et avant que tu naisses, je t’avais consacré, je t’avais désigné prophète pour les nations. » (Jérémie 1.4-5) Ainsi, chaque naissance est l’ouvrage originel et intentionnel de Dieu, le fruit même de sa pensée, conçu avec la collaboration de deux êtres. À ce titre, il est lui-même au contrôle du temps et des circonstances. Chaque fœtus est une destinée en attente d’être révélée, à laquelle sont assignées des œuvres préparées d’avance pour une génération précise. « En réalité, c’est lui qui nous a faits ; nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d’avance afin que nous les pratiquions. » (Éphésiens 2.10) Réjouissons-nous donc avec Dieu de ce que cet enfant viendra répondre à une mission, à un appel qui lui sont réservés.

LA QUESTION DE LA VALORISATION

<< J'ai l'impression que je ne sers qu'à m'occuper des enfants. >>

Alors que mon église prévoyait une conférence pour les femmes, je discutais avec une des organisatrices, lui expliquant ma frustration de ne pas pouvoir y participer, notamment en raison des enfants. Elle m’a alors partagé son expérience de femme mature, étant déjà passée par toutes ces étapes de la vie. Elle s’est souvenue des quinze années qu’elle avait elle-même mises à part pour élever ses trois enfants. Nous avons pu échanger sur la multitude de sentiments ambivalents qu’une femme peut éprouver à l’égard de la maternité. Elle m’a d’ailleurs avoué qu’à cette époque, lorsque les gens lui demandaient ce qu’elle faisait dans la vie, elle éprouvait une certaine gêne à répondre : « Je m’occupe de mes enfants. » On a évoqué ensemble cette dévalorisation que l’on peut ressentir en tant que femme quand on fait le

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choix de sacrifier pour un temps nos projets personnels pour se consacrer pleinement au ministère maternel. Rester à la maison pour élever nos enfants semble être communément perçu par nos contemporains comme l’équivalent de ne rien faire. À l’occasion de cette discussion, elle m’a encouragée à vivre pleinement ce temps de maternité en ne regrettant rien des projets mis en suspens. Elle m’a exhortée à ne pas croire à ce mensonge selon lequel ce temps consacré à l’éducation de nos enfants nous vole notre vitalité, nous retire notre existence de femme active, nous dérobe nos rêves. Bien au contraire, pour elle, ce temps avait fait d’elle la femme mature qu’elle est devenue. Aujourd’hui, à plein temps au ministère dans l’église, elle accomplit pleinement son appel. S’appuyant sur le chapitre 3 de l’Ecclésiaste, elle m’a confié : « Il y a un temps pour les enfants, puis viendra un temps pour réaliser d’autres projets qui te semblent importants. Rien de ce qui est attaché à ta destinée ne te sera ôté ! » En me rappelant le verset 3 du Psaume 127, elle a conclu : « Réjouis-toi de cette bénédiction et vis-là entièrement ! » Cette conversation a été décisive dans mon approche de la maternité. En quittant l’église ce jour-là, je fus saisie d’une réelle paix, considérant que ce temps consacré à mes enfants participait aussi à ma croissance, au développement de ma maturité en Christ, et ne m’éloignait en rien de ma destinée.

Le temps et les questions passant, j’en étais ainsi à mon cinquième mois de grossesse. Un matin, je ne sais comment, je me suis levée saisie d’une grande joie à l’idée de cet enfant en devenir. Peut-être était-ce le fait d’avoir compris l’honneur que Dieu me faisait de me rendre partenaire de son projet ; ou le fait d’avoir longuement médité sur tous ces versets ; ou encore le fait d’avoir proclamé chaque jour une bénédiction sur cet enfant. Il est certain qu’écrire cet article m’a aidée à entrer dans un chemin de résilience. Je ne peux l’expliquer, mais quelque chose en moi est enfin prêt à accueillir cette vie, à laisser jaillir l’amour maternel. Bien que consciente des défis qui attendent ma famille, je suis sereine, comptant sur l’Éternel pour répondre à chacun de nos besoins. J’ai accepté que cet « imprévu » puisse aussi apporter un bonheur inattendu. Cynthia Alves est coach de vie et coach parental. Dotée d’un véritable don pour l’encouragement, elle aime aider et motiver chacun à réaliser son plein potentiel. Retrouvez-la sur son site internet : CynthiaAlves.com. © 2019 Cynthia Alves. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

Soumettez-nous vos sujets de prière : chez Focus Famille, nous nous réunissons chaque matin pour prier pour vous. N’hésitez pas à nous envoyer votre requête à lettres@focusfamille.ca et nous serons heureux de vous accompagner dans la prière !


C O M M E N T P A U L I N E A R E T R O U V É L A J O I E D E P R É P A R E R L’A R R I V É E D E P Â Q U E S , M A L G R É U N P A S S É D E C O N D A M N AT I O N

pa r pau l ine d oe rk se n

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N

Nous sommes en pleine saison du Carême. Quand je repense à mon enfance, je me souviens que le Carême représentait pour moi un temps sombre et pesant, un temps où il me semblait entendre sans cesse : Tu ne seras jamais assez bien, tu n’es pas une bonne petite fille, personne n’est dupe !

J’ai passé mon enfance dans des établissements catholiques, de la maternelle à la moitié de l’école secondaire. Nos professeurs nous avaient bien enseigné que Jésus était le Fils de Dieu, qu’il était mort sur la croix et qu’il était ressuscité. Ils nous avaient expliqué que nous étions tous des pécheurs et que nous avions besoin de pardon. C’était d’ailleurs pour cette raison que nous devions assister à la messe du Mercredi des Cendres, qui marquait l’entrée dans le Carême. Nous devions tous passer à la confession et ensuite, nous nous avancions pour recevoir le signe de croix en cendre sur le front. Je rentrais toujours dans le confessionnal avec la peur au ventre. Je connaissais les bêtises que j’avais faites et je me demandais toujours si cela allait m’attirer des ennuis de les prononcer à voix haute. J’avais honte de les avouer à quelqu’un. Cependant, je ressentais un vrai soulagement quand je sortais de la petite cabine. Un soulagement mêlé du vague espoir que cette fois-ci, j’arriverais à faire mieux. Je m’efforcerais d’être plus gentille avec les gens autour de moi, de leur parler mieux. Je ferais des efforts pour ne plus rater la messe et pour devenir une meilleure personne en général. J’aimerais pouvoir vous dire que mes efforts ont eu l’effet espéré. Mais la réalité, c’est qu’avant même que les cendres se soient effacées de mon front, soulagement et espoir m’avaient déjà abandonnée. Un gros mot m’échappait, une dispute commençait et je me résignais à me dire que c’était juste ma nature, que je n’étais pas quelqu’un de bien et que Dieu devait être bien déçu par moi. La vie reprenait son cours normal jusqu’au prochain Carême et l’histoire se répétait inlassablement alors que j’essayais de m’accrocher un peu plus longtemps au soulagement et à l’espoir qui suivaient ma confession. Je me disais toujours : Je sais que je n’y arriverai pas mais peut-être que cette fois-ci, je tiendrai plus longtemps.

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Ce n’est que des années plus tard que j’ai découvert que Jésus était mort pour que je puisse avoir une relation avec lui. Je lui ai alors donné mon cœur et cela a marqué le début d’un cheminement pour comprendre qui est véritablement Jésus et ce qu’il attend de moi. J’aimerais tellement pouvoir vous dire que mes luttes pour être une bonne personne ont disparu ou que je vis depuis en parfaite harmonie spirituelle avec le Seigneur. Mais ce n’est pas le cas et je suis à peu près certaine que personne d’autre ne pourrait affirmer de telles choses. Une part importante de cette relation avec Jésus a consisté à découvrir la profondeur de sa grâce et de sa miséricorde envers moi. Je me rappelle encore de ce jour où nous chantions cet hymne Amazing Grace (« Grâce étonnante »). J’avais soudain été frappée par le fait que ce n’était pas un chant à propos d’une sainte nommée Grâce ! Cela vous parait surement évident et plutôt drôle, mais ayant grandi dans un environnement ou le prénom Grâce était très courant et où les saints sont tenus en haute estime, j’avais innocemment conclu qu’Amazing Grace parlait d’une femme merveilleuse qui aidait les perdus. Quand j’ai réalisé que ce chant fait référence à Dieu et au salut qu’il m’a accordé alors que je ne le méritais pas, je me suis mise à pleurer de reconnaissance. Grâce étonnante, au son si doux, qui sauva le misérable que j’étais ; J’étais perdu, mais je suis retrouvé, j’étais aveugle, maintenant je vois. C’est la grâce qui m’a enseigné la crainte, et la grâce a soulagé mes craintes. Combien précieuse cette grâce m’est apparue à l’heure où pour la première fois j’ai cru.


Pendant des années, j’ai entièrement évité tout ce qui concernait le Carême. Je continuais à l’associer avec un sentiment d’échec et de condamnation. Je voulais me libérer complètement de cette pensée que je ne serais jamais assez bien pour Dieu. Je savais que la sanctification était un processus continu. Je croyais dans la Parole de Dieu qui dit : « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (2 Corinthiens 5.17) et « celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la poursuivra jusqu’à son terme » (Philippiens 2.6). En parallèle, je comprenais aussi de manière très personnelle les luttes dont parle l’apôtre Paul en Romains 7, sur le fait de faire ce que je ne veux pas et de ne pas faire ce que je veux. Ma lutte contre le péché était bien réelle. Il m’arrivait souvent d’avoir le sentiment de faire un pas en avant et deux pas en arrière. Et ça m’arrive encore. Il y a quelques années pourtant, je me suis surprise à sentir monter en moi le désir de préparer spirituellement et plus en profondeur l’arrivée de Pâques. Je voulais passer plus de temps

à méditer le coût de mon salut pour Jésus. Vous l’aurez deviné, cela m’a conduite à réévaluer ma vision du Carême. Je n’avais jamais complètement compris ma résistance au Carême jusqu’à ce que lise une phrase d’Ann Voskamp qui a complètement fait du sens pour moi : « Le but du Carême n’est pas de nous rendre acceptables aux yeux du Sauveur, mais de faire prendre conscience à chacun la raison pour laquelle nous avons besoin d’un Sauveur. » Par le passé, j’avais eu l’impression que pendant le Carême, je devais travailler dur à me rendre meilleure. Maintenant, je comprends que le Carême me montre simplement que je ne suis pas meilleure, mais que Jésus lui, l’est ! Quel poids en moins sur mes épaules ! J’ai enfin compris ! Alors, en préparant mon cœur à fêter Pâques, j’accepte de recevoir le don de quelque chose que je ne pourrai pas accomplir moi-même. Pauline Doerksen et son mari, Sam, sont les directeurs du programme Kerith Retreats, un centre de retraite de Focus on the Family au Manitoba, Canada. © 2019 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

le but du carême n’est pas de nous rendre acceptables aux yeux du sauveur, mais de faire prendre conscience à chacun la raison pour laquelle nous avons besoin d’un sauveur.

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13 RAISONS

de choisir la vie O U V R I R L E D I A L O G U E S U R L E S U I C I D E AV E C V O S A D O L E S C E N T S

— pa r danie l h u e rta —

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I

Il n’y a pas que les ados qui parlent de la série Netflix « Treize raisons » (13 Reasons Why) qui en est maintenant à sa deuxième saison. Les parents aussi se montrent curieux concernant l’histoire de la jeune Hannah Baker et de sa spirale infernale vers le suicide. « Quel message cette série envoie-t-elle aux adolescents ? » se demandent certains. « Y fait-on vraiment l’éloge du suicide, comme on l’entend parfois ? » En tant que parent et thérapeute familial, j’ai été perturbé par les représentations très graphiques du suicide, du viol et des scènes d’intimidation présentes dans cette série. Je ne suis pas non plus en accord avec le fondement sur lequel elle s’appuie, selon lequel la tragique histoire d’Hannah est le résultat direct des actions négatives de ceux qui l’entourent. C’est une simplification grotesque d’un problème sérieux. La mala die mentale et la dépression n’y sont jamais mentionnées. L’histoire ne parle pas de toute l’aide qui est disponible pour les adolescents faisant réellement face à la dépression. On n’y trouve pas non plus la notion d’espoir ou l’idée que l’on peut s’en sortir, surtout en demandant de l’aide. Bien que je ne recommande pas cette série, je pense qu’il est important d’outiller les parents pour discuter honnêtement et ouver tement avec leurs ados des inquiétantes difficultés qui y sont décrites. Bien plus, nos jeunes doivent savoir qu’il y a toujours de l’espoir et des personnes qui sont là pour les aider. Voici treize messages que tout adolescent devrait entendre :

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Tu as ta place parmi nous

Les ados ont besoin de comprendre qu’ils sont irremplaçables dans leur famille et dans leur communauté. Leurs parents et frères et sœurs les aiment et sont heureux qu’ils fassent partie de leur

vie. Ils doivent aussi savoir qu’ils sont des membres importants de leur église, qu’ils font partie de la grande famille de Dieu.

2

Tu es précieux

Nous devons aider nos ados à se voir tels que Dieu les voit : comme des personnes précieuses car créées spécifiquement par lui. La Bible nous enseigne que nous sommes le chef-d’œuvre de Dieu, « son ouvrage, ayant été créés en Jésus Christ pour de bonnes œuvres » (Éphésiens 2.10). Dieu a fait de votre ado une « créature merveilleuse » (Psaume 139.14).

3

Tu as un don

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La vie peut changer à tout moment

Quel plaisir de voir un adolescent découvrir pour la première fois ses talents ! Quelque chose pour lequel il est doué, un talent inné ou bien acquis par le fruit de son travail. Cela lui donne une vision de son potentiel, un aperçu de la direction que sa vie pourrait prendre plus tard. En tant que parents, nous sommes aux premiers rangs pour accompagner nos enfants dans la découverte de leurs dons. Nous avons l’opportunité précieuse de les encourager à s’avancer avec confiance et compétence dans ce qui les rend uniques au monde.

Nos jeunes doivent comprendre que la vie est un peu comme des montagnes russes, c’est-à-dire remplie de hauts et de bas. Elle peut changer de direction du jour au lendemain. Les choses peuvent s’empirer mais elles peuvent aussi s’améliorer, bien souvent en fonction de la manière dont nous réagissons face aux difficultés. Les enfants ont

besoin d’entendre que la souffrance et le malheur sont indéniablement des « bas », mais qu’il y a toujours de l’espoir, des « hauts ». J’aime cette citation d’un poète français qui dit : « La vie nous donne toujours une seconde chance qui s’appelle demain. » Nos ados ont besoin de se rappeler que, même dans les moments les plus sombres, le soleil finit toujours par se lever.

5

Quand on a le nez dans les détails, on ne peut avoir une vision d’ensemble

6

Ces tempêtes t’aideront à devenir plus fort

Les adolescents ont tendance à être facilement coincés dans des moments de vie isolés, tout comme une personne dans un musée qui se trouverait devant un immense tableau, mais ne fixerait son attention que sur les traits de pinceau en bas à droite. Certes, l’œuvre ne serait pas ce qu’elle est sans ces coups de pinceau détaillés. Mais pour l’admirer dans son ensemble, il est nécessaire de prendre du recul pour pouvoir considérer le tableau en entier. Nous pouvons encourager nos ados à prendre une grande inspiration, reculer de quelques pas et élargir leur vision. Il reste encore tellement de toile vierge à remplir ! Nous devons les aider à accepter le fait que leur vie sera faite de nombreux moments de joie et de souffrance. Ce sont ces moments dans leur ensemble qui en font une œuvre grandiose et unique.

Demandez à votre ado d’imaginer un arbre bien enraciné. Grâce à l’eau des premières tempêtes, il grandit et se renforce. Quand le vent se lève à nouveau, l’arbre résiste encore mieux, car il a des racines plus profondes cette fois-ci. C’est

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la même chose pour nous : quand nous sommes confrontés à des épreuves, cela nous rend plus forts et nous équipe pour mieux faire face à la prochaine épreuve. L’adversité, c’est comme le sport : ça nous muscle. En tant que parents, nous pouvons donner à nos enfants des exemples de personnes qui ont traversé des épreuves et en sont sorties fortifiées. D’ailleurs, ceux qui ont eu une enfance difficile sont souvent plus aptes à faire face à l’adversité à l’âge adulte.

7

Ton histoire n’est pas terminée

Tout adolescent qui a des pensées suicidaires doit réaliser que le suicide n’est pas une fin naturelle à ce qui devrait être une histoire plus longue et plus belle. Il n’y a aucune possibilité de rédemption, aucune victoire face à l’adversité, aucun espoir d’un jour nouveau. Le suicide n’est ni une revanche, ni une vengeance. Ça ne fait que terminer l’histoire avant la fin, avant que tout ce qui devait se passer puisse être écrit. C’est une décision irréversible.

8

La merveilleuse histoire de Dieu n’est pas terminée

« Maudis Dieu, et meurs » a conseillé la femme de Job à son mari face aux souffrances, aux deuils et à la maladie qu’il vivait. S’il avait suivi ce conseil, il aurait raté toutes les bénédictions que Dieu avait en réserve pour lui, sans compter une rencontre incroyable et unique avec le Créateur de l’univers. L’œuvre de Dieu dans la vie de Job allait tellement plus loin que de rester assis au milieu des cendres. Aidons nos ados à voir que l’histoire de Dieu s’écrit dans une dimension qui dépasse les moments sombres de notre existence. Il n’en

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a pas fini avec nous. « Après que vous aurez souffert un peu de temps, il vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables. » (1 Pierre 5.10)

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Dieu se soucie de ta souffrance

De nombreux adolescents qui traversent des moments d’épreuve se retournent contre Dieu : « Si Dieu m’aimait vraiment, pourquoi permet-il toute cette souffrance dans ma vie ? » Nous pouvons expliquer à nos enfants que Dieu promet de nous guider et de nous fortifier dans l’adversité, mais qu’il ne nous l’évite pas toujours. Même s’il ne nous protège pas de toutes les épreuves de la vie, il nous aime et « Il nous réconforte dans toutes nos détresses. » (2 Corinthiens 1.4) Combien ces paroles sont rassurantes : « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi. » (Ésaïe 26.3) En qui se confie votre enfant ? Aidez-le à trouver une véritable paix pour son esprit en se confiant en Dieu, même si cela ne lui évite pas les moments difficiles.

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Ta présence fait une différence

J’ai rencontré plusieurs ados qui me disaient qu’ils avaient le sentiment

que personne ne faisait attention à eux. Ils doutent du fait qu’on remarque leur absence s’ils disparaissaient de la surface de la terre. Parfois, les jeunes ont simplement besoin que quelqu’un les voie et les entende. Vous savez que vous avez une relation spéciale avec un adolescent quand il se sent suffisamment en sécurité pour s’ouvrir à vous. En tant que parent, écouter sans jugement nous aide à mieux comprendre ce qui se passe dans la vie de notre enfant. Il ne s’agit pas simplement d’une écoute passive. Une vraie écoute a le pouvoir de valider l’autre dans ses émotions et ses expériences.

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La réalité dépasse ta perception

Il nous arrive à tous de mal percevoir les choses, d’interpréter négativement des événements ou les actions des autres. Cela est d’autant plus vrai chez les ados car leur cerveau n’est pas encore complètement développé. Leur perception des choses peut être ternie par leurs émotions, leurs sensations ou une imagination débordante qui leur font croire que le monde entier les déteste ou leur en veut. Ils peuvent se sentir rejetés quand beaucoup d’émotions viennent obscurcir leur jugement ou qu’ils manquent de recul sur la situation.


Notre cerveau traite le rejet de la même manière que la douleur physique, ce qui veut dire que cela fait réellement mal de se sentir rejeté. Aidez votre ado à prendre conscience de ses perceptions et de ses émotions et à identifier les moments où sa pensée est faussée, pour qu’il puisse réfléchir de manière plus posée et réaliste à sa situation.

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Tu peux être une lumière

Ce que les ados se disent et se font les uns aux autres compte beaucoup pour eux. C’est d’ailleurs le seul message intéressant de la série « Treize raisons ». Nous pouvons aider nos adolescents à repérer l’impact négatif ou positif qu’ils ont sur les autres. J’encourage mes enfants à être de ceux qui remarquent, qui construisent ou qui encouragent ; à regarder autour d’eux ; à bâtir des ponts et créer des liens. Je les exhorte à aller voir celui qui mange tout seul, qui n’a pas de binôme en sciences ou qui a besoin d’être encouragé. Élevons des enfants sensibles à ceux qui sont en difficulté autour d’eux.

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Il y a de l’aide disponible et il est possible d’aller mieux

L’un des p oints p ar ticulièr ement frustrants au sujet de « Treize raisons » est l’absence quasi totale de mention des réels problèmes de santé mentale qui sont en jeu dans le suicide des adolescents. La vie d’Hannah semble être une concentration de toutes les difficultés que peut rencontrer un ado, sans la moindre mention de l’aide qui existe et de la possibilité de surmonter ces difficultés. Nous ne devons pas laisser nos enfants isolés dans leurs souffrances. Nous sommes les premiers à pouvoir repérer les signes quand ça ne va pas et les appels au secours silencieux. Nous pouvons les mettre en lien avec des professionnels si cela s’avère nécessaire. Personne ne devrait avoir à traverser de telles épreuves seul. De l’aide existe et on peut s’en sortir. Daniel Huerta est le vice-président du département Jeunesse et Éducation de Focus on the Family. © 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

OÙ TROUVER DE L’AIDE POUR VOUS, OU POUR VOTRE ENFANT jeunesse j’écoute Téléphone : 1 800 668-6868 Ou envoie PARLER au 686868 pour de l’aide en direct et des conseils JeunessejEcoute.ca

association canadienne pour la prévention du suicide (acps) RDV sur SuicidePrevention.ca pour trouver un centre de crise ouvert 24h/24 près de chez vous

services de crises du canada Téléphone : 1 833 456-4566 (24h/24, 7j/7) Ou envoie un SMS au 45645 Chat en direct possible sur CrisisServicesCanada.ca/fr

association québécoise de prévention du suicide 1 866 APPELLE (1 866 277-3553)

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Les jeunes autour de nous regardent une série Netflix centrée sur le suicide, le viol ou l’intimidation. Ce guide est spécialement conçu pour vous aider à : • Déchiffrer les messages transmis dans cette série • Aborder ces sujets délicats avec vos ados, qu’ils soient directement concernés ou pas • Équiper vos enfants à être des soutiens autour d’eux

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POUR DÉCHIFFRER LA

Treize raisons SÉRIE

Nos adolescents regard ent une série Netflix mettant en scène des lycéens dont le quotidien est marqué par le suicide, l’intimidation et le viol. Ce guide est conçu pour vous aider à aborder ces sujets délica ts avec vos ados de manière ouverte et honnête, en vous basant sur les valeu rs chrétiennes.

9 à 18

S U J E T:

SUICIDE


PROMESSES DE LA BIBLE

D’où me viendra l’espérance ?

V

Vous est-il déjà arrivé de penser qu’une situation était sans issue ? La parole de Dieu regorge de promesses auxquelles s’accrocher pour combattre le désespoir. Nous vous en avons sélectionné quelques-unes, que nous vous encourageons à lire et à relire. N’hésitez pas à vous les approprier, à les proclamer comme étant vôtres et à chasser ainsi le nuage de désespoir lorsqu’il arrive. « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante qu’une épée quelconque à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et mœlles. » (Hébreux 4.12)

2 Corinthiens 4.8-9

Psaume 23.1b-3a

« Nous sommes pressés de toute manière, mais non réduits à l’extrémité ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; persécutés, mais non abandonnés ; abattus, mais non perdus. »

« L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme. »

Lamentations 3.21-23

Psaume 31.8-9

« Voici ce que je veux repasser en mon cœur, ce qui me donnera de l’espérance. Les bontés de l’Éternel ne sont pas épuisées, ses compassions ne sont pas à leur terme ; elles se renouvellent chaque matin. Oh ! Que ta fidélité est grande ! »

« Je serai par ta grâce dans l’allégresse et dans la joie ; car tu vois ma misère, tu sais les angoisses de mon âme, et tu ne me livreras pas aux mains de l’ennemi, tu mettras mes pieds au large. »

Psaume 40.2-3 « J’avais mis en l’Éternel mon espérance ; et il s’est incliné vers moi, il a écouté mes cris. Il m’a retiré de la fosse de destruction, du fond de la boue ; et il a dressé mes pieds sur le roc, il a affermi mes pas. »

Psaume 16.10-11a

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Ésaïe 40.31 « Mais ceux qui se confient en l’Éternel renouvellent leur force. Ils prennent le vol comme les aigles ; ils courent, et ne se lassent point, ils marchent, et ne se fatiguent point. »

Psaume 34.18-20

« Car tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie la corruption. Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies devant ta face. »

« Quand les justes crient, l’Éternel entend, et il les délivre de toutes leurs détresses ; l’Éternel est près de ceux qui ont le cœur brisé, et il sauve ceux qui ont l’esprit dans l’abattement. Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Éternel l’en délivre toujours. »

Romains 12.12

Jérémie 31.3b

« Réjouissez-vous en espérance. Soyez patients dans la tribulation. Persévérez dans la prière. »

« Je t’aime d’un amour éternel ; c’est pourquoi je te conserve ma bonté. »

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QUE SIGNIFIE VRAIMENT CETTE PROMESSE DE DIEU ?

par su bby sz t e rsz k y

PRINTEMPS 2019

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I

Il y a des années de cela, quand je suis devenu chrétien, un jeune couple de mon église m’a pris sous son aile. J’étais reconnaissant pour leur amitié, leurs encouragements et les réponses qu’ils apportaient à mes innombrables questions. Un jour, nous parlions de nos rêves et espoirs déçus, ce à quoi la femme a répondu en citant le Psaume 37.4 : « [L’Éternel] te donnera ce que ton cœur désire. » Le sous-entendu était qu’en tant que chrétien, je pouvais m’attendre à ce que Dieu me donne tout ce que je voulais, pour peu que je le lui demande. À l’époque, la Bible était encore terra incognita pour moi. Je me souviens cependant avoir pensé au verset 14 de 1 Jean 5, où l’auteur insiste sur la nécessité de demander selon la volonté de Dieu. À ma grande surprise, mon amie essuya cette notion du revers de la main en répondant que la plupart du temps, il nous était impossible de connaitre la volonté de Dieu. Nous aurions tous les deux pu être grandement éclairés si nous avions connu la règle principale en matière de lecture de la Bible (ou de n’importe quel autre texte) : le contexte avant tout.

LA PROMESSE DE DIEU DANS SON CONTEXTE Parfois, c’est aussi simple que de lire la phrase en entier, plutôt que d’en extraire une partie pour créer une expression théologique toute faite. Le verset 4 du Psaume 37 dans son intégralité dit : « Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire. » Quand on lit toute la phrase, ce verset devient bien plus précis. Il ne s’agit pas d’une carte blanche selon laquelle Dieu s’engage à nous fournir tout ce qui pourrait nous passer par la tête : des richesses, un meilleur travail, une belle maison, des vacances extraordinaires. On n’est pas dans l’évangile selon Janis Joplin qui chantait en 1970 : « Oh Seigneur, achète-moi une Mercedes Benz. Tous mes amis roulent en Porsche, il faut que je me rattrape. » On n’y trouve pas non plus la philosophie des films Disney selon laquelle, si nous suivons notre cœur, il nous guidera toujours sur le bon chemin. En réalité, Jérémie 17.9 nous dépeint un tableau bien différent : « Le cœur est tortueux plus que tout, et il est incurable. Qui peut le connaître ? »

FAIS DE L’ÉTERNEL TES DÉLICES La clé pour comprendre le Psaume 37.4 se trouve dans cette première partie : « Fais de l’Éternel tes délices ». Ce que Dieu

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promet à ceux qui font de lui l’objet de leurs désirs, c’est de combler ce désir. Il ne s’agit pas d’une tautologie ou d’un truisme vide de sens, mais de l’une des vérités les plus fondamentales de la Bible, qu’on retrouve tout au long du livre des Psaumes, et bien au-delà. Le Psaume 16 en particulier aborde ce sujet plus en profondeur. Tout comme le Psaume 37, il contient un verset qui est souvent enlevé de son contexte et isolé : « Un héritage délicieux m’est attribué, une belle possession m’est accordée. » On se sert souvent de ce passage pour exprimer notre gratitude face aux bénédictions matérielles temporaires que nous recevons. Bien que cela n’ait rien de condamnable, ce n’est pas le sujet premier de ce verset. Dans ce cas-là, et pour ne pas ignorer la structure parallèle typique à la poésie hébraïque, il nous faut lire les versets 5 et 6 du Psaume 16 ensemble : « Éternel, c’est toi qui es ma part et la coupe où je bois, c’est toi qui m’assures mon lot. Un héritage délicieux m’est attribué, une belle possession m’est accordée. » Là encore, le sens de ce passage devient plus clair quand il est lu dans un contexte plus large. Le roi David considère son lot comme étant délicieux et beau, non pas grâce aux bénédictions matérielles dont il jouit (même si elles sont considérables), mais parce que Dieu lui-même est le lot de sa vie. David va encore plus loin : « Je dis à l’Éternel : tu es mon Seigneur, mon bien, il n’y a rien au-dessus de toi ! […] Tu me feras connaître le sentier de la vie ; il y a d’abondantes joies dans ta présence, un bonheur éternel à ta droite. » (Psaume 16.2,11) La joie que David ressent en Dieu est complète. Elle surpasse tous ses autres désirs et s’étend au-delà des limites de cette vie, jusque dans l’éternité. Ce thème du désir tourné vers Dieu résonne au-delà du livre des Psaumes, jusque dans les pages du Nouveau Testament. Jésus décrit le royaume des cieux comme un trésor pour lequel quelqu’un donnerait tout ce qu’il possède (Matthieu 13.44-46). Paul rapporte sa propre expérience, considérant tout ce qu’il possède comme ne valant rien comparé à la valeur suprême de connaitre Jésus (Philippiens 3.7-11). En effet, l’apôtre Paul presse les croyants de se réjouir en Dieu en tout temps, car cela est la volonté de Dieu pour nous en Christ (Philippiens 4.4 ; cf. 1 Thessaloniciens 5.16-18). Alors, même si parfois nous ne connaissons pas la volonté de Dieu par rapport à une situation spécifique, nous pouvons être certains d’une chose : si nous demandons à Dieu de faire grandir notre affection pour lui et de nous donner un cœur qui se réjouit en lui, notre demande va dans le sens de sa volonté et il y répondra. Si nous faisons de lui le désir le plus profond de notre cœur, il comblera sans faute ce désir.


LE VRAI BONHEUR NE SE TROUVE QU’EN DIEU Il existe un danger réel et très actuel dans nos cultures aisées : celui de faire des idoles des cadeaux que Dieu nous offre et d’adorer la création plutôt que le Créateur. Nos prédécesseurs l’avaient fait avec des images d’hommes, d’animaux ou de créatures célestes. À notre époque, le risque est plutôt de mettre sur un piédestal la richesse, l’ambition, le confort ou les loisirs. Nous finissons ainsi par voir Dieu comme un moyen vers leur obtention plutôt que comme une fin en soi. Nous voulons ce que Dieu a à nous offrir plutôt que Dieu lui-même. C’est pourtant peine perdue. Comme l’a observé C.S. Lewis : « Dieu ne peut pas nous donner la paix et le bonheur en dehors de lui, parce que ces choses sont en lui. Ce n’est tout simplement pas possible. » Dieu a créé les êtres humains pour qu’ils trouvent leur joie et leur épanouissement en lui. Tout autre plaisir ne trouve sa

juste place qu’englobé dans cette joie première en Dieu. Comme l’écrit Paul : « Ainsi donc, que vous mangiez, que vous buviez ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. » (1 Corinthiens 10.31) Bien que ce plan ait été corrompu par la chute de l’homme, il a été restauré par la Croix de Jésus-Christ. Plus que le simple pardon des péchés et la délivrance de l’enfer, la Croix nous assure la vie éternelle, ce que Jésus définit comme le fait de connaitre le seul vrai Dieu et son Fils qu’il a envoyé (Jean 17.3). Ou, pour reprendre les mots du psalmiste : « Qui d’autre ai-je au ciel ? Et sur la terre je ne prends plaisir qu’en toi. Mon corps et mon cœur peuvent s’épuiser, Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et ma bonne part. » (Psaume 73.25-26) Subby Szterszky est le rédacteur de la rubrique Foi et Culture chez Focus on the Family Canada. © 2019 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

ieu a créé les êtres humains pour qu’ils trouvent leur joie et leur épanouissement en lui. Tout autre plaisir ne trouve sa juste place qu’englobé dans cette joie première en Dieu. PRINTEMPS 2019

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sa vie DES ASTUCES POUR VIVRE UN MARIAGE R I C H E E T E X C I TA N T A U Q U O T I D I E N

pa r t e d c u nningh am

J

J’aime beaucoup ces publicités pour les sites de rencontres en ligne, où l’on voit des couples épanouis tourbillonner sur notre écran. Elles projettent une image de bonheur frais et excitant. Cependant, avez-vous déjà pensé au mari ou à la femme désillusionnés qui regardent leur télé en se disant : Pourquoi mon mariage ne ressemble-t-il pas à ça ? Je n’aurais jamais ce genre de vie pleine et passionnée dans ma relation. Contrairement au message si répandu dans notre société, selon lequel la compatibilité et une certaine alchimie sont indispensables pour avoir un mariage agréable, je suis convaincu que ce sont en fait les qualités d’engagement et de caractère qui sont essentielles. Ma femme Lydie et moi avons remarqué

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qu’un mariage passionnant et plein d’amour est davantage dû aux décisions que nous prenons au quotidien qu’à ce que nous avons en commun. Nous sommes en fait extrêmement différents, elle et moi. Pour moi, faire des économies veut dire avoir de l’argent sur le compte en banque alors que pour elle, elle fait des économies entre le prix normal et le prix en soldes d’un article. J’aime dormir avec une température de 23°C dans la chambre, alors qu’elle préfère 20°C. Nous avons des personnalités complètement opposées, tant en choix de programmes télé qu’en préférences alimentaires. Être en diapason n’est donc plus du tout notre objectif. Essayer de nous changer l’un l’autre ne nous intéresse plus non plus.


Notre but n’est pas d’être parfaitement en accord sur tout. Au lieu de cela, nous avons fait le choix conscient de profiter chaque jour de notre vie commune et ce, jusqu’à la fin de notre temps sur terre. Vous aussi, vous pouvez décider de jouir de votre vie tout comme de votre mariage, quels que soient les nombreux défis auxquels vous faites face. Dans le Psaume 90.10, Moïse nous rappelle que la vie est usante : « La durée de notre vie s’élève à 70 ans, et pour les plus robustes à 80 ans, mais l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine et misère, car le temps passe vite et nous nous envolons. » Peu importe l’argent que nous gagnons, nous n’en aurons jamais suffisamment pour échapper à cette réalité. Cependant, face à cette routine du quotidien, Salomon nous encourage : « Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la vaine existence que Dieu t’a donnés sous le soleil, pendant tous tes jours de vanité ; car c’est ta part dans la vie au milieu de la peine que tu te donnes sous le soleil. » (Ecclésiaste 9.9) Un mariage rempli de joie et d’amour n’a rien d’immature ou de superficiel. Il faut y travailler dur et aller au-delà de ce qui serait le simple minimum pour rester ensemble. Il y a dix-sept ans de cela, Lydie et moi avions pris la décision commune que le divorce ne serait jamais une option pour nous. Le choix de jouir de notre vie conjugale procède de la même démarche. Nous prenons d’abord une décision ferme, puis nous agissons en fonction de cette décision.

faites le choix de jouir l ’ un de l ’ autre Je fais de gros efforts pour faire rire Lydie. Parfois, le matin, en me préparant, je lui fais un petit défilé de mode improvisé pour lui présenter mes différents choix de tenues. Avoir du caractère et être un adulte responsable ne signifient pas être sérieux en permanence. Vous n’êtes pas non plus obligés d’être des comédiens pour vous amuser ensemble. Pour mettre en place une culture de rire et de joie dans votre mariage, commencez par des petites choses. Ma femme et moi, nous nous sommes engagés à nous relaxer et à nous amuser ensemble au moins 15 à 20 minutes par jour.

faites le choix d ’ éviter l a routine Identifiez les domaines de votre vie où vous êtes coincés dans une routine. Quand on s’enlise dans son mariage ou dans sa vie, on a tendance à vite accuser son conjoint d’être la source du problème. On commence à remettre en question sa « compatibilité », à fermer son cœur et à finir par douter de l’avenir de son couple. Le train-train quotidien peut créer un creux dans votre intimité, dans la joie que vous tirez de votre vie commune. Cependant, vous n’êtes pas obligés de

laisser les responsabilités prendre le dessus sur la passion et la créativité. Vous pouvez lutter contre la routine en établissant une nouvelle soirée de sortie hebdomadaire ou mensuelle. Au lieu du typique diner ou séance de ciné, essayez des idées nouvelles comme d’aller faire du patin (à glace ou à roulette), une sortie kayak, une randonnée, ou une balade en tandem. Organisez des vacances à la maison sans les enfants. Préparezvous un repas gastronomique pour deux. Quel que soit votre choix de sortie, faites-en une expérience nouvelle qui vous donne le temps de rêver, de jouer et de rire ensemble.

faites le choix de voir le positif chez votre conjoint J’appelle cela « rechercher les pépites ». Dans les mines d’or, les mineurs font des forages d’essai : ils creusent le sol et fouillent la terre dans l’espoir de trouver de l’or. Même s’il n’y a aucune garantie, ils travaillent dur pour atteindre un résultat qui pourrait s’avérer très précieux. Lydie et moi, nous voulons être comme ces mineurs dans notre relation. L’année dernière, nous avons commencé une fouille sérieuse pour déceler ce que nous apprécions chez l’autre. Nous écrivons les pépites que nous dénichons sur une liste appelée « Ce que j’aime chez toi ». dans ma liste pour elle, on trouve

:

1. J’aime ton caractère passionné du « tout ou rien ». 2. J’aime ton mépris des indications routières. 3. J’aime ta spontanéité. dans la liste de lydie pour moi on peut lire

:

1. J’aime que tu te préoccupes de mon confort. 2. J’aime ton aptitude à gérer nos impôts. 3. J’aime ton humour lourdingue. Chaque fois qu’une frustration ou un désaccord viennent se mettre entre nous, nous prenons le temps de creuser à la recherche de nouvelles pépites pour notre liste. Nous les relisons régulièrement pour nous rappeler combien l’autre nous est précieux. Nous ne pouvons pas contrôler les circonstances de la vie, mais nous pouvons faire le choix de construire un mariage rempli de rire et d’amour quelle que soit notre situation. Ted Cunningham est pasteur et auteur du livre Fun Loving You. © 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.

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M

Comment M

b i l e a sses f s o n S

peuvent devenir les bases

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d’un mariage M

solide

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OU COMMENT UNE TRADITION EUROPÉENNE A RÉVÉLÉ UN SECRET PRÉCIEUX ET CONTRE-INTUITIF POUR UN MARIAGE HEUREUX

– pa r cy ndi s. sc h at z man –

L

Le jour du mariage de Patricia et Guillaume approchant, leurs amis et collègues missionnaires d’Estonie ont décidé d’organiser une petite fête en leur honneur. Au grand bonheur du jeune couple, c’est à ce moment-là qu’ils ont découvert certaines clés d’un mariage réussi, cachées dans les traditions venues d’Europe de l’Est. Pour commencer, ils ont mis le couple au défi de réaliser certaines tâches, pour prouver qu’ils étaient dignes de se marier. Guillaume devait planter un clou dans une planche pour montrer qu’il était un mari bricoleur qui saurait prendre soin de sa famille ; Patricia devait découper une chaussette en deux et la recoudre pour faire la preuve de ses talents de ménagère. Ces qualités étaient considérées dans la culture estonienne comme des aptitudes de base primordiales à leur avenir commun. Dans la série de défis suivante, ils ont découvert que la force de leur relation pouvait aussi se trouver dans leurs faiblesses respectives. Ainsi, on a bandé les yeux de Guillaume et on lui a demandé de retrouver sa bien-aimée parmi une dizaine de jeunes femmes, pour voir s’il connaissait suffisamment bien sa fiancée. Comment devait-il s’y prendre ? En ne touchant que leur index. À son tour,

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Patricia, les yeux également bandés, devait reconnaitre son mari parmi un groupe d’hommes au son de leur sifflement. Guillaume et Patricia ont tous les deux réussi leur épreuve.

Des indices de l’ordre de l’intime Guillaume a révélé comment il avait reconnu la main de Patricia : un peu plus tôt, elle s’était plainte d’une verrue sur son doigt. Ce n’étaient pas ses ongles parfaitement manucurés qui ont guidé son futur mari à la reconnaitre ; c’était une verrue disgracieuse. Patricia a compris qu’il s’agissait de Guillaume en l’écoutant siffler, parce qu’elle savait que ce n’était pas son point fort. Alors que les autres hommes avaient produit un sifflement harmonieux, celui de Guillaume était crachotant. La verrue et le sifflement misérable sont devenus les bases d’un mariage merveilleux qui dure maintenant depuis huit ans. Connaitre son conjoint, c’est connaitre aussi ses faiblesses. Ma question est donc la suivante : comment réagissons-nous quand l’un souffre de verrues informes ou que l’autre ne sait


pas siffler correctement ? Notre réaction face aux faiblesses de l’autre peut rendre notre mariage meilleur ou bien contribuer à l’empirer.

Une verrue douloureuse Tous les couples commencent leur chemin ensemble avec des blessures venues de leur passé. Si votre époux semble se renfermer ou réagir de façon excessive à une situation, ça peut être le signe d’une telle blessure. La guérison commence par la communication et parfois, cela passe aussi par l’aide de thérapeutes professionnels. Le but est de se débarrasser – ou du moins de réduire – cette verrue douloureuse à travers l’amour, la douceur et l’acceptation de l’autre. Au début de mon mariage, ni mon mari ni moi n’arrivions à comprendre pourquoi je devenais systématiquement triste à une certaine période de l’année. Par la prière, la lecture de la Bible, nos longues discussions et mon exploration du passé, nous avons découvert un domaine de ma vie où il restait de la souffrance non traitée.

Un sifflement ridicule Il est important de se poser la question : Pourquoi cette faiblesse me dérange-t-elle réellement ? La réponse peut être que vous attendez de votre conjoint qu’il comble certains de vos besoins ou qu’il vous rassure sur vos propres insécurités. Si c’est le cas, il faut que vous commenciez à

chercher votre identité et votre sécurité en Dieu, pas en votre conjoint. Une autre question à se poser est : Cette faiblesse peut-elle devenir une force ? Parfois, des faiblesses dans le domaine des finances, de l’organisation, de la mécanique ou de l’éducation des enfants peuvent être améliorées en suivant des cours ou en s’entourant de bons mentors. Une dernière question est : Peut-on faire abstraction de ce défaut ? Lisons Éphésiens 4.32 : « Soyez bons et pleins de compassion les uns envers les autres ; pardonnez-vous réciproquement comme Dieu nous a pardonné en Christ. » Essayons de suivre l’exemple de Jésus. Les chaussettes qui trainent et le dentifrice mal rebouché peuvent être des bonnes occasions de ne pas s’arrêter sur des petits agacements mais de louer Dieu pour les forces de votre conjoint. « Servez-vous de vos forces réciproques et protégez-vous l’un l’autre dans vos faiblesses », nous conseille le thérapeute de couple Jim A. Talley. « Quand vous faites l’inverse, c’est à dire exploiter les faiblesses de l’autre et ignorer ses forces, cela conduit inévitablement à un mariage malheureux. »

Patricia n’a plus sa verrue ; Guillaume siffle toujours comme un pied. De nouveaux défis se présenteront à eux, mais ils savent maintenant que leurs faiblesses peuvent devenir des éléments qui les rapprochent l’un de l’autre. Cyndi S. Schatzman et son mari, Todd, vivaient à Edmond dans l’Oklahoma au moment de la publication de cet article. © 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais dans le magazine Focus on the Family d’août 2008.

Servez-vous de vos forces réciproques et protégez-vous l’un l’autre dans vos faiblesses.

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S U G G E S T I O N S P O U R Ê T R E U N T É M O I N D E D I E U A U T R AVA I L

pa r lynne t homp son

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Savez-vous s’il y a des chrétiens qui travaillent dans votre entreprise ? Et combien sont-ils ? Peut-être ont-ils choisi de dissimuler leur véritable identité ? Peut-être votre lieu de travail foisonne-t-il de chrétiens clandestins ? En êtes-vous un ? Dans Matthieu chapitre cinq, Jésus nous demande de rendre notre foi visible par tous : « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut pas être cachée, et on n’allume pas non plus une lampe pour la mettre sous un seau, mais on la met sur son support et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Que, de la même manière, votre lumière brille devant les hommes afin qu’ils voient votre belle manière d’agir et qu’ainsi ils célèbrent la gloire de votre Père céleste. »

Pas toujours facile Est-on réellement sûrs que Jésus parlait aussi de notre lieu de travail ? Vivre une vie à la fois transparente et vibrante sur son lieu de travail séculier peut se révéler compliqué. Ce n’est pas comme si l’on pouvait commencer la journée en invitant nos collègues à un temps de prière et de méditation, ou en récitant des versets bibliques à la pause café. « Une grande partie des outils que nous utilisons à l’église n’est pas transférable sur un lieu de travail séculier », explique C. Peter Wagner, auteur de The Church in the Workplace : How God’s People Can Transform Society1. « Avoir de l’influence au sein de l’église, ça passe par la spiritualité ; sur notre lieu de travail, ça passe par le succès. » Wagner nous prévient que, même s’il y a de nombreuses façons pour un chrétien de se démarquer sur son lieu de travail, il est important que ce ne soit pas de manière négative. « Apprenez à trouver le bon équilibre. Il y a un temps pour s’assoir

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et regarder le système fonctionner de l’extérieur. Mais il faut aussi savoir s’adapter avant de pouvoir changer le système. Autrement, vous ne faites que vous isoler, caché derrière votre écran avec des versets bibliques collés tout autour de vous. »

Une image superficielle En se cachant derrière une façade et en refusant d’être transparents avec leurs collègues, beaucoup de chrétiens se rendent inabordables et donnent l’impression, sans le vouloir, qu’ils vivent une vie lisse et parfaite. Peut-être craignent-ils qu’en partageant leurs difficultés avec leurs collègues, cela ne démontre un manque de foi. Pourtant, Wagner explique que c’est le contraire : « Quand vous partagez vos difficultés avec vos collègues, ils partagent les leurs avec vous plus facilement. C’est alors que vous gagnez en influence. » Wagner pense que le mieux est de s’armer d’un état d’esprit missionnaire au travail. « Nous vivons dans deux cultures différentes. Les chrétiens doivent se comporter en missionnaires et apporter leur foi dans une culture qui n’est pas celle de l’église. Parfois, certains essayent de transférer la piété de l’église sur leur lieu de travail et ça ne fonctionne pas. »

Se montrer adaptable S’adapter ne signifie pas compromettre sa foi. Regardez l’histoire de Daniel, un homme qui a gravi les échelons du pouvoir tout en gardant son intégrité spirituelle. Wagner explique que « Daniel a dû s’intégrer à un groupe de devins et de voyants, dont il a d’ailleurs fini par devenir le leader.


Les principes spirituels sur lesquels se basait Daniel étaient pourtant très différents de ceux des devins babyloniens. Cependant, quand il a été question de la prière, il a posé une limite. Là-dessus, il ne pouvait pas faire de concessions. » Daniel n’est pas le seul à avoir ouvertement vécu sa foi sur son lieu de travail. Paul s’était lié d’amitié avec Aquilas et Priscille, ses collègues fabricants de tentes. Par ailleurs, Genèse 39 nous relate l’histoire de Joseph, qui s’était hissé au sommet de la maison de Potiphar grâce à ses compétences. « L’Éternel fut avec Joseph et la réussite l’accompagna. Il habitait dans la maison de son maître égyptien. Son maître vit que l’Éternel était avec lui et que tout ce qu’il entreprenait, l’Éternel le faisait réussir entre ses mains, et Joseph trouva grâce aux yeux de son maître : il l’employa à son service, l’établit responsable de sa maison et lui confia tous ses biens. » Potiphar savait très bien que les capacités de Joseph venaient de Dieu. Selon Wagner, attribuer le mérite à Dieu est essentiel pour vivre une vie transparente qui peut réellement impacter votre environnement de travail. « Vous devez éviter de cacher que vous êtes un disciple de Jésus. Quand vous réussissez, les autres se demandent s’il y a un lien. Cela force le respect. » Vivre une vie authentique et transparente signifie laisser votre relation avec Dieu illuminer partout où vous allez, y compris au travail. Selon Wagner, « l’église n’est pas le seul endroit où pratiquer sa foi. Le travail fait partie de notre ministère, tout autant que de participer au groupe de louange de votre église. »

Évaluez votre impact sur votre lieu de travail : semblant d’aller bien, même quand il y a ❏ Fdesaites-vous choses qui vous attristent ? déjà pris le temps de partager une ❏ Avez-vous préoccupation personnelle avec un collègue ? déjà parlé ouvertement de l’aide que ❏ Avez-vous Dieu vous apporte dans les moments difficiles ? actes au travail reflètent-ils vos principes ❏ Vos chrétiens ? à atteindre l’excellence, en travaillant ❏ Cherchez-vous comme pour Dieu et non pas comme pour les hommes ? ❏ Avez-vous une vision pour votre lieu de travail ? C. Peter Wagner conclut : « Les chrétiens ont besoin d’avoir une vision. Leur comportement au travail a le potentiel glorieux d’apporter le royaume de Dieu sur terre. » 1 L’Église sur le lieu de travail : comment les chrétiens peuvent changer le monde

Lynne Thompson est l’auteure de The Official Soccer Mom Devotional. Elle vit en Californie avec son mari, Pete. © 2019 Focus on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.

Quand vous partagez vos difficultés avec vos collègues, ils partagent les leurs avec vous plus facilement.

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R E C E T T E À PA R TA G E R

Un don qui ne sert à rien ? Chercher à utiliser les dons que Dieu nous donne pour le bien de ceux qui nous entourent

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par anne worms

La cuisine est le plus souvent une activité de partage. Rares sont ceux qui passent réellement du temps à cuisiner pour eux seuls. Je ne dis pas que ça n’existe pas, mais en général, quand on mange seul, on mange des plats tout prêts, devant la télé. Alors pour quelqu’un comme moi qui aime cuisiner, et surtout faire de la pâtisserie, c’est un problème d’être célibataire, de ne pas avoir de famille immédiate sous la main pour qui préparer de bonnes choses. Mon enthousiasme aux fourneaux parait alors bien inutile. Mais quand Dieu nous donne des dons et des passions, ce n’est pas pour qu’ils restent dans un placard. Dieu a un sens optimal de l’économie, il ne fait rien au hasard. Tout ce qu’il fait, tout ce qu’il crée, tout ce qu’il met en nous, c’est pour l’adorer et pour

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faire avancer son royaume en nous mettant au service les uns des autres. On peut bénir ceux autour de nous de toutes sortes de manières. Nous avons tous des choses à offrir au monde : une jolie voix qui fait résonner des chants dans le cœur des gens, un tempérament encourageant qui nous permet d’avoir le bon mot au bon moment, une passion pour la peinture qui amène de la beauté autour de nous, etc. Dieu ne néglige aucun de ces dons. Au contraire, c’est lui qui nous les a confiés. Alors, comment utiliser autour de moi ma joie de faire des gâteaux ? En les partageant avec mes collègues de travail par exemple. Nous sommes nombreux à passer un temps non négligeable sur notre lieu de travail, avec nos collègues que nous connaissons plus ou moins bien. Pourquoi ne pas les bénir


R E C E T T E À PA R TA G E R

en leur apportant de bonnes petites choses à déguster ? Juste comme ça, sans autre raison que le désir de leur faire plaisir. On sait tous comment un petit cadeau qu’on n’attendait pas peut illuminer une journée ordinaire. Que ce soit une assiette de biscuits faits maison ou une part de gâteau au chocolat, cela peut être une manière de dire aux gens qui vous entourent au travail que vous pensez à eux. Chaque fois que j’ai ainsi apporté une gâterie préparée dans ma cuisine pour bénir mes collègues, j’ai vu des sourires sur leur

visage. Je sais que ce n’est pas grand-chose, mais je crois que pour Dieu, chaque sourire est un trésor. La recette que je vous propose est simple à réaliser, pleine d’ingrédients délicieux et parfois surprenants pour faire plaisir autour de vous. Anne Worms est traductrice et coordinatrice chez Focus Famille. Disciple de Jésus, elle aime cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver des recettes délicieuses et saines à partager. © 2019 Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

petit s muffins s oleil POUR UNE DOUZAINE DE MUFFINS

In g r é d i e n ts : • • • • • • •

½ tasse de jus d’orange ¾ tasse de sucre de coco ou sucre brun 3 œufs ¼ tasse d’huile végétale 1 cuillère à thé d’extrait de vanille ¼ tasse de noix de coco râpée ½ tasse de noix hachées

• • • • • • •

2 tasses de farine complète 1 ½ cuillère à thé de poudre à pâte ½ cuillère de sel 1 cuillère à thé de cannelle 1 pomme évidée et râpée 1 ½ tasse de carottes râpées ¾ tasse d’abricots secs hachés

In s t r ucti o n s : 1. 2. 3.

Préchauffer le four à 375°F/180°C et graisser légèrement vos moules à muffins.

pâte, la cannelle, et le sel.

Dans un grand bol, mélanger le jus d’orange, le sucre, les œufs, l’huile et la vanille. Dans un deuxième bol, mélanger la noix de coco, les noix hachées, la farine, la poudre à

4.

Ajouter doucement le mélange sec dans votre premier bol en mélangeant. Ajouter pour

finir les carottes et la pomme râpées ainsi que les abricots secs hachés.

5.

Remplir les moules à muffins et enfourner pour 20 à 24 minutes (tester la cuisson avec

un cure-dent).

6.

Laisser refroidir quelques minutes dans les moules avant de transférer les muffins sur

une grille.

Régalez-vous et régalez les gens autour de vous !

PRINTEMPS 2019

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RENCONTRER DIEU PAR SA PAROLE

Foi, espérance, amour Trois pistes pour mieux lire ma Bible Nous continuons ici la série du pasteur Ourlin, créée pour vous accompagner dans votre méditation personnelle de la Parole de Dieu. par dominique ourlin

L

L’attitude et l’approche avec lesquelles j’ouvre ma Bible déterminent en grande partie ce que je vais en recevoir. Celui qui y cherche des formules toutes faites pour tenter de régler ses problèmes, d’argumenter pour défendre ses opinions ou de justifier ses positions finira toujours par y trouver ce qu’il veut. Ce n’est pourtant pas dans ce but que la Bible nous a été donnée. La Bible est plutôt « une lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier » pour guider nos pas — nos pensées, nos attitudes, nos choix, nos décisions. Elle nous a été confiée non seulement pour nous informer, mais pour nous former et nous transformer jour après jour à la ressemblance de Jésus-Christ.

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FOCUSFAMILLE.CA

Pour renouveler notre intelligence et nous façonner, faisant de nous ce pour quoi nous avons été créés. Récemment, j’ai lu qu’au Moyen Âge, certains érudits préconisaient la lecture de la Bible en utilisant la foi, l’espérance et l’amour comme clés de son interprétation. Ce trio unique est issu de la lettre de Paul aux Corinthiens où il affirme : « En somme, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais la plus grande d’entre elles, c’est l’amour. » Voilà qui est bien intéressant et qui pourrait nous aider dans notre propre lecture de la Bible, que ce soit en privé, en groupe ou en famille. La foi, l’espérance et l’amour. Tout un programme !


RENCONTRER DIEU PAR SA PAROLE

LA FOI

Les mots hébreu et grec les plus fréquents de la Bible évoquent vérité, constance, fidélité, conviction, engagement. Dans ma lecture de ce jour, qu’est-ce qui souligne ce qu’il est important de croire, de savoir, de saisir avec confiance ? Qu’est-ce qui renforce ma conviction, ma constance, mon engagement ? S’il s’agit de notre lecture en couple ou en famille, qu’est-ce que ce texte m’appelle à croire, à recevoir ? Quel défi ce texte m’appelle-t-il à relever ? Quelle vérité m’invite-t-il à oser saisir face à ma réalité présente ?

« Tout ce que j’ai vu m’enseigne à faire confiance au Créateur pour tout ce que je n’ai pas vu. » ralph waldo emerson

X L’ESPÉRANCE

Le mot hébreu évoque un cordon (« s’attacher » à l’essentiel) ; le grec évoque une attente certaine, une anticipation. Dans ce texte, qu’est-ce qui me porte vers l’avenir, l’espoir, l’attente de ce que Dieu a de meilleur ? Qu’est-ce qui m’aide à regarder plus loin et à refuser d’être enfermé dans le moment et les circonstances présents, aussi difficiles ou heureux soient-ils ? Comment m’aide-t-il à vivre à la lumière de l’éternité ?

« Espérer, c’est croire en l’aventure de l’amour, se fier aux hommes, faire le saut dans l’inconnu et s’en remettre entièrement à Dieu. » saint-augustin

X L’AMOUR

Affection, bienveillance, recherche du bien de l’autre et des autres. Que puis-je apprendre de cette lecture qui m’aide et m’enseigne à être renouvelé dans mon attitude envers les autres, à mieux aimer de façon tangible et authentique ceux que j’apprécie autant que ceux qui m’exaspèrent et testent ma patience ?

« Tout se désagrège s’il n’y a l’amour… Dans un navire, si grands que soient les agrès, s’il n’y a pas d’armature, ils sont inutiles ; dans une maison, s’il n’y a pas de charpente, il en est de même ; et dans le corps, si grands que soient les os, s’il n’y a pas de ligaments, ils sont inutiles. Il en va de même des bonnes actions, tout s’en va s’il n’y a pas l’amour. » saint-jean-chrysostome

X

Il ne s’agit pas de se poser toutes ces questions chaque fois que j’ouvre ma Bible, mais plutôt d’inviter le Saint-Esprit à attirer mon attention sur l’un ou l’autre de ces aspects si essentiels de ma relation avec lui et les autres. Peut-être, certains jours, une seule de ces pistes s’ouvrira à mon esprit. Soit ! Je veux la suivre avec docilité et attention, me souvenant que Dieu parle tantôt d’une manière, tantôt d’une autre. En famille, cela pourrait devenir un jeu : écoutez bien cette lecture. De quoi nous parle-t-elle — de foi, d’espérance, d’amour ? En quoi cela peut-il nous aider face à cette journée — à l’école, au travail, à la maison ? Peut-être pourriez-vous inscrire ces trois mots sur la page de garde de votre Bible comme simple rappel : foi, espérance, amour…

Foi, espérance, amour : garder ces trois trésors présents à l’esprit en ouvrant sa Parole ne pourra que favoriser une meilleure écoute et une bonne réceptivité au son de sa voix. Rares seront les jours où vous ne rencontrerez pas Dieu sur l’une ou l’autre de ces pistes.

« Connaissons, cherchons à connaître l’Éternel ; sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore. Il viendra pour nous comme une ondée, comme la pluie du printemps qui arrose la terre. » osée 6.3 Dominique Ourlin est pasteur au Québec depuis plus de 15 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles sur PainSurLesEaux.com. © 2019 Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.

PRINTEMPS 2019

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L’esprit du Seigneur, l’Éternel, est sur moi, car l’Éternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté, et aux prisonniers la délivrance ; […] pour consoler tous les affligés.

é SA Ï E 61 .1 -2 B

1 9946 80 a av e n u e l a n g l e y, b c v 2 y 0 j8 courriel l e ttr e s @ fo c u s fa mi l l e .c a web focu s fa mi l l e .ca


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