le fils de pute: Maman est entrain de mourir anouar rahmani

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LE FILS DE PUTE

Maman est entrain de mourir Anouar Rahmani EMAIL anouarovic@gmail.com


Pour toi ma mère Pour toi l’Algérie



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Lire … Maman n’est pas morte, elle n’est pas vivante, elle est en train de mourir, en train de vivre. Ce n’est pas la faute d’Albert Camus ni celle de Kamel Daoud. Meursault était absurde. Il n’a pas tué sa mère mais il n’a pas pleuré sa mort. Haroun était exécrable. Il avait une demi-vie et deux dieux. Deux romans et une mère effacée. Vivante mais effacée.


Entre Albert et Kamel, je me cherche. Je cherche ma mère, sa vie, sa mort. Entre Albert et Kamel j’ai choisi ma mère, elle qui ne voulait pas vivre, ne voulait pas mourir non plus. Un pas en avant l’autre en arrière. Dans l’obscurité, j’attends la décision divine, avec, à mes cotés, mon amour pour ma mère et mon amour pour moi-même. Sa vie d'un coté, sa mort de l'autre. Cela peut sembler dur, fragile et contradictoire, mais c'est vrai. Je ne veux pas être Kamel ni Albert. j’ai lu tellement de romans à ma mère qui est incapable de bouger que j’ai dégoûté tous les écrivains. J’ai lu pour lui donner un peu de mouvement, pour me donner la force et pour tuer la routine. J'ai peur pour elle. Je ne veux pas qu'elle parte en me laissant seul. J'ai peur pour moi-même. Je ne veux pas rester toute ma vie coincé dans cette souffrance, dans ce fauteuil à bascule, dans cette chambre froide,


en train de lire et relire les mêmes romans à une mère qui ne veut pas mourir. Ce n’est pas de ma faute, c’est la faute de l’éthique, de l’instinct, la faute à mes sentiments, parfois généreux, parfois égocentriques. Pourquoi s'emmerder avec la peine ? Moi aussi je suis à peine vivant, à peine mort. Je n’ai pas choisi mon destin mais je l’assume. Existe-t-il vraiment ce destin ? Si non, à qui la faute ? À cette maladie qui ne veut pas mettre fin à sa vie ? À ces machines qui ne la libère pas pour mourir ? Maman est une pute. Pétasse, je ne sais pas qui est mon père ! Je suis le fils de ma mère, un fils de pute. Oui le fils de pute, la pute idéal qui est entrain de prostituer tout le temps dans ma tète, dans les dédales de mes pensés, comme elle faisait toujours dans les rue d’Alger, comme elle faisait pour me mettre a vie


En regardant son visage bien essoré, plein de rides, plein d’angoisse Je me rappel de nos souvenire Et.. Je me suis perdu au hasard ici où tous le monde est perdu. Un cauchemar parfait. Silencieux, j'ai un pied dans le vide, l’autre a été amputé il y a déjà sept ans. Je suis un coureur boiteux, un poète sans parole. Le silence, tueur, me donne envie de vivre sans question. Le ciel n’est plus le même, où est sa couleur maritime ? Où est ce bleu au dessus de moi ? Tout est transformé, tout est transparent. Je peux facilement voir le dieu à travers cet écart de verre. Si je ne me trompe pas, lui aussi n’est pas heureux. Les anges sont dans une horrible situation. Le taux de chômage là-bas a aussi augmenté à un rythme accéléré depuis la dernière révélation. Je me rappelle…


Ma mère m'a rappelé de faire ma prière quotidienne, celle d’el Maghreb, trois prosternations seulement. Je préfère regarder le coucher de soleil. -Maman puis-je la laisser pour demain, je suis fatigué, please ? -Mais non, le dieu n’accepte pas de crédits ! -Il n’accepte pas le crédit et portant je suis handicapé, boiteux …quelle avarice -Ne dis jamais ça ! Tu veux être un kafir ? Un infidèle à Allah ? Tu n’as pas honte ? C’est le destin , ton destin ! -Aghyoul -Tu dois toujours dire elhamdulilah ! Tu dois remercier ton dieu pour tout pour que tu sois un bon musulman. -Et je peux marcher après ? -Mais bien-sûr, au paradis inchallah …


Inchallah, ce mot pessimiste semble être une confirmation de quelque chose qui ne sera jamais. Le paradis n’est qu’une fausse alerte pour le plaisir. Des plaisirs qui sont déjà la raison pourquoi des innocents ont été brulé a l’enfers, Comment convaincre ma mère qu’être un kafir est mieux pour moi qu’un boiteux ? Elle devrait essayer de marcher avec un seul pied pour sentir ce que je ressens en moi. Et voila ma mère, tu es maintenant totalement handicapé, c’est mieux pour toi non ? Maudite, une malédiction eternel, un cadeau divin pour toi de te remercier pour ton abonnement fidele a Allah a monsieur le maitre de ciel, tu m’entends maman, tu m’entends salle pute Chienne ! Je t’aime maman, je t’aime, c’est drôle commemême mais je t’aime, on était toujours ensemble, même lorsque tu amenais les hommes avec toi a la maison, ces clients avides qui ne voulaient que ton corps, tes seins, ton vagin, ta peau, ta pipe a la française, tu te rappelle ah tu me mettais toujours dans l’armoire pour ne pas voir ta pègre, et le soir tu


prenais ton sajjada pour faire ta prière, une autre forme de sexe troublé, une prostitution religieuse pour sucer la bite de la société, toute la société, la société entière Maman, ma chérie, tu te rappelle de mon meilleure ami ayman, lui aussi avait une bite, un sexe en progression, il voulait essayer l’amour pour sa première fois, et c’était toi sont trouvaille tu lui as donné ce qu’il veut tu m’as donné ce que je vaux, il t’a appelé ma mère, et je ne falait meme pas parler Ta main sur sa baguette de pantalon de jeans, ta bouche sur sa bouche d’adolescent, j’étais choqué, tous sa devant moi, tu lui as fait une bouche a bouche en mettant sa main sur ta poitrine, ses yeux sur ton vagin, je t’ai vu a poile entrain de faire l’amour avec mon ami intime, il a met son zizi, son grand zizi, plus grand que le mien, sur la même porte d’ou moi j’ai rentré la vie On est restés amis malgré tous sa, j’étais très affligé, servile, humble, tu m’as fait tellement de mal maman, tu te souviens, tellement que tu adorais les adolescents que tu as dormis avec


tous mes amis de lycées, tu m’as rendu le mec le plus bas de la ville La première fois que j’ai tombé amoureux d’une fille, elle m’as refusé devant tout le monde elle m’as dit : j’ai toujours rêvé d’un Vandam et toi tu veux que je sois la femme de monsieur vendable ? tu peux aimé ta mère elle ne dira jamais non Les hommes, les enfants, les drogués, m’ont tous appelé le fils de pute, merde, tu te sens ma peine maintenant, je suis fatigué maman, la pute Je voulais toujours savoir qui était mon père, quelle était son profession un médecin, un policier, un politicien, un menuisier, un clochard… une bite indépendante ? Je suis le cocktail de tous les spermes de l’Algérie, les islamistes, les laïcs, les arabes, le berbers, les francais, les hypocrites, les cheyatas.. je pouvais unifier tous les algériens, maman tu es un héro, un martyre non déclaré, un fantasme nationale, et je suis un panaché, un fils de tous le monde, ah Mama ? Merci


Merci comme même, tu m m’as fait un homme, malgré tout ces accessoires d’humiliation, tu as fait de moi un homme, et comme tu as eu besoin dune bouteille de wisky gratuite, c’était moi qui se baise par si moh le barman… ah tu te rappele maman cherie ? Tu as fait de moi un homme, toi aussi tu était une femme, et la première fois que j’ai masturbé c’était avec tes mains, c’est toi qui m’a appris comment le faire, maman, c’était choquant, tres choquant.. Mais je t’aime, j’aimais ta présence dans ma vie, je t’aimais pendant le ramadan quand on se trouvaient seules face a face autour d’une table, tu était a moi pendant tout un mois, et pour tes client pendant le reste de l’année. Mais pourquoi ma mere ? Pourquoi ce mélange amère, extraordinaire d’affection et de saleté ? pourquoi tu me carasse si longtemps et tu me gifle après ? je te déteste, et je t’aime aussi, et comme tu était seule a l’hôpital, je pouvais te laisse mourire tranquillement là-bas et prendre ton argent de prostitution et aller vivre loin de


toi, loin de ton cadavre, mais non ? un diable m’a soufflé dans l’oreille : achète la une machine médical de respiration, et mette la a la maison, comme un vase, comme un mure, comme un rien, et parles avec, dis ce que tu as toujours voulais dire, prends une revanche sur elle, exprimes toi pour la justice, une justice parfaite contre ta mère Et tu es la maintenant, tu es la ma mère, tu es presque la, je sais pas si tu m’entends, c’est par amour et par justice que tu es la, par revanche et par admiration, par machine d’un main et par le destin de ton dieu de l’autre…


2 Ecrire ::: Je suis abimé, usé, détruit, à l’ écart de ce monde cruel, presque connecté, allongé sur mon lit, mon dortoir de tristesse, entrain d’essayer d’écrire, respire, vivre le moindre temps, détaché de l’univers . j’écris, pour être un dieu, pour que je sois cette belle mélodie des cieux, pour s’écraser dans le noir, dans le blanc, et pour regarder la mort, et ses dents, non !, je ne suis pas si vivant, je suis comme ma mère, un serpent, une nature, un chaos , je suis un temps, des secondes, des moments, des soupires, et des silences, et des mensonges, je suis un temps, un rythme, des pats, des peines, des explosions, je suis un temps, je ne reviens pas en arrière, intouchable,


mais une idée a comprendre pas a prouver, un temps, un dieu, une souffrance, un mélange de souvenirs, d’idées, de peurs, je suis un vide conscient, un vide remplié par la misère, le doute, et la pensé … je suis un être humain et je me doute encore… j’ai encore des questions, des existences et des effacements, le sens claire de la respiration de ma mère ? Mon sens a moi qui est entrain de la regarder sans rien faire ? et le sens de toute la vie autour, la mort autour.. et ce fauteuil a bascule non, je te tue pas, tu dois vivre, tu es belle, encore belle, et tu as toujours quoi a offrir ; des vagins, des envies, des seins, des conneries… ce n’est pas méchant de se mourire, tous le monde est entrain de faire la même chose, la mort c’est l’origine raciale de la vie, et sa bulletin de guerre.. je t’ai lu ces romans par amour et par respect, c’est parceque c’était toi qui me les a acheté, tu voulais te débarrasser de moi en me coinçant dans l’imaginaire, tu m’a fais ce que je suis, un


écrivain mort, a plein d’imagination, a rien de réalité et quand tu es trempée dans la morts, submergé dans le calme, moi j’écris, j’écris pour se débarrasser de la vie comme toujours, pour trouver le lien entre la vie et la mort tu était toujours la, une sale pute, une morte presque vivante, j’ai toujours essayé de te parler, mais tu m’as jamais entendu, et voila aujourd’hui tu es la ; une vivante presque morte, tu m’entends, et je te parles comme je veux, et quand je veux, maman tu m’a manquée Tu te rappelle ?... C’était un jours ensoleillé, un jours formidable pour écrire, je voulais dessiner le dieu, lui donner un visage, des mains, des frères que j’ai rêvé d’avoir, je me sentais très proche de lui, il me ressemblais, il était seule comme moi, triste comme moi, maigre comme moi, boiteux comme moi, et contraire a toi, lui, il avait des oreilles pour m’écouter…


je lui ai donné une vie, je l’écrivais comme je l’ai toujours imaginé, toi tu était entrain de baiser avec ton client préféré, celui qui avait une barbe, religieux, extrémiste, oh comme tu l’adoré !, tu adorais son odeur masculin, islamiste, et tu m’a laissé seule avec mes pensées entrain de construire un pont entre moi et allah, je l’ai dessiné comme je veux, il est devenu mon père, ma mère, mon frère, mon ami, je n’avais pas peur de lui, je l’insultais parfois, je lui donnais des caresses d’autre fois et des je t’aimes, il m’a compris… tu as pris mes feuilles dans tes mains, tu était nu, il étais nu, ma plume était aussi nu, tu as regardé sa barbe, tu as lu mon poème, ma description de dieu, tu criait. : tu es un diable, le dieu te mettra a l’enfers lui, il n’était jamais en colère, il m’aimait et il me mettra jamais a l’enfers … toi si.. tu m’a met dans l’armoire, tu m’a enfermé sur moi même, et tu m’a rendu, un condamné d’un crime contre dieu


J’attends ta mort, pour se libérer de toi, de ton histoire, de ton malveillance, et de l’image moche de dieu que tu as su dessiner dans mon subconscience. Mais qu’est ce que tu veux de moi ma mère ? tu veux que je meurs pour toi ? je vis pour toi ? voila mon petit nain qui vit dans ma poche, parfois il m’encourage pour se suicider, parfois il nage dans mes larmes, il était un sperme en fuite, qui savait comment fuir tes aventures sexuelle et se grandir dans ma poche.. Il s’appelle niño, et il ma toujours dis : l’existence n’est qu’une illusion, c’est un rêve, un cauchemar, si tu ouvres les yeux, tu meurs, si tu les enferme, tu meurs aussi, la mort est tous ce qui est beau, la vie c’est tous ce qui est moches, la vie est avoir des besoins, la mort est de se débarrasser de ces besoins.. tue la, et mettre un fin a ta vie Et j’ai toujours répondu : la vie c’est la pensé, les questions, et la respiration, la vie cest une faute mortel qu’on doit l’assumer en amour et en coïncidence …


3 Mourir …

Son corps se décomposait, ses odeurs était insupportable, une pourriture parfaite, maman s’effritais en silence, je n ai rien fait pour la sauver, elle était étendue dans son lit comme un chat mort, niño était tres heureux, mais moi j’étais tres triste, d’ailleurs je l’ai tué pour sa, j’ai étranglé le cou de son ombre dans le mure, et je l’enterrais dans la poussière de mon imagination.. Et comme ma mère était une pute, personne ne voulais l’enterrer, donc je la brulais, j’ai brulé ma mère, et j’écoutais a ses os qui s’écraser pour la justice naturelle, elle ma dit dans ce temps : désolé mon fils désolé, je t’ai pas compris …


Et j’ai répondu : tu es mort ma mère, tu mort, trop tard, adieu ma mère adieu Et je suis revenu a la maison, j’ai dormis dans son lit, j ai met ses machine, et je suis devenue ma mère…


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